Textes sur les œuvres : exposition Grève de la joie

Page 1

Feuilles de salle recitsanamorphiquescollectiondufracfeuillesdesallel

Grève de la joie recitsanamorphiquescollectiondufracfeuillesdesallel

une exposition des œuvres de la collection du Frac des Pays de la Loire recitsanamorphiquescollectiondufracfeuillesdesallel

exposition du 14 juillet au 28 août 2011

table de roulette est aussi le témoin de savoirs et de savoirfaire. 37 pentagones (obtenus par un système de convertion : les cinq notes des Launédas définissant la longueur des cinq côtés) sont insérés en respectant les matériaux et techniques propres à la fabrication raffinée et singulière de ce jeu. Ils se glissent habilement sur le pourtour de la cuvette où les couleurs rouges et noires s’alternent ; ils sont figurés sur le tapis de jeu par des contours jaunes et sont distribués sur les 37 cases. Au rythme de la roulette et au souffle du joueur s’ajoute le souffle du musicien sarde...

geste discret voire imperceptible ou invisible du pickpocket lorsqu’il enlève un objet de la poche d’une veste, geste de capture du regard lorsqu’il s’agit de travailler dans le dos du passant volé, geste violent lorsqu’il fend une poche au cutter pour en retirer un petit butin.

recitsanamorphiquescollectiondufracfeuillesdesallel

Stéphane DAFFLON

Silent Gliss, 2002

Michel AUBRY La Roulette française, 1992 Bois, feutrine, acier 73 x 330 x 183 cm Collection du Frac des Pays de la Loire Acquisition en 1992 Né en 1959 à Saint-Hilaire-duHarcouët (Manche), il vit à Paris. Michel Aubry s’est créé une place singulière dans le monde de l’art contemporain en développant une œuvre dont la démarche cultive tradition et modernité, musique et arts plastiques, son et sculpture. Dans ses premiers travaux, il poursuit une recherche fondée essentiellement sur le domaine musical et les Launedas (parmi les plus anciens instruments de musique sarde) qui lui fournissent une véritable grammaire, chaque note correspondant à une longueur en centimètre. « J’essaie depuis longtemps de rapprocher les nombres, le hasard, la musique et les couleurs qui tous fonctionnent selon des codes particuliers. Ce sont pour moi des questions très anciennes que j’aborde à chaque fois différemment. » Dans La Roulette française, c’est la minutie artisanale qui est à l’œuvre dans une immense table de jeu : la marqueterie, la menuiserie rappellent que par delà sa dimension ludique, cette

Sven AUGUSTIJNEN L’École des Pickpockets, 2000 Film vidéo couleur sonore 48’30’’ Collection du Frac des Pays de la Loire Acquisition en 2006 Né en 1970 à Mechelen (Belgique), il vit à Bruxelles. Sven Augustijnen inscrit son travail sur la frontière parfois imperceptible entre l’art et la vie. Entre fiction et réalité, il bouleverse nos repères et interroge notre propre vision du monde au quotidien. L’artiste développe ainsi un œuvre vidéoographique singulière où mise en scène et scénario s’écrivent en temps réel, où le réel se mèle à la fiction. Dans la vidéo L’École des Pickpockets, l’artiste nous montre comment deux pickpockets professionnels expérimentés transforment un novice en un élève prometteur. L’étudiant est initié pas à pas à la philosophie du « métier » et pour cela les différents gestes qui constituent cette sorte d’activité artisanale font l’objet de démonstrations et d’exercices de préparation. La vidéo, qui peut être aussi considérée comme un document, ne porte aucun jugement négatif sur l’activité de ces personnages qui incarnent leur propre rôle. Elle décrit ce qui s’apparente ici à un travail sur le geste et sur le détournement d’attention :

36 plaques d’altuglas de 6 couleurs différentes sur structure métal avec piètement formant un arc de cercle 330 x 947 x 335 cm Collection du FNAC Œuvre en dépôt au Frac des Pays de la Loire Né en 1972 à Neyruz (Suisse), il vit à Lausanne. La peinture de Stéphane Dafflon constitue une reprise des formes historiques de l’abstraction à travers le prisme du design et de l’industrie. Ses œuvres ne se limitent pas au seul médium de la peinture, ses objets sculpturaux sont conçus à partir de formes dessinées sur écran. La science du design lui apporte des techniques et des matériaux permettant la concrétisation de la forme en objet dans le réel. En bois, en plexiglas translucide ou en inox, peints ou miroitants, ils font écho aux formes accrochées aux murs, provoquent des effets de reflets, cassent visuellement l’espace en ouvrant d’autres perspectives. Face à l’œuvre Silent Gliss (nom qu’il emprunte à une entreprise suisse de décoration haut de gamme de la fenêtre) c’est un rapport sensoriel à l’espace qui se dessine. Les jeux de lumière, la diffraction du regard à travers les bandes translucides et colorées, dont la forme rappelle l’architecture du Palais des Congrès, instaurent une partition chromatique qui vient troubler la perception habituelle de l’espace.


siège du « Studio Wim Delvoye » – à Pékin, où se trouve son « Art Farm » où l’artiste élève et tatoue des cochons. Teintée d’ironie et d’iconoclasme, sa pratique artistique mêle imagerie populaire et culture savante pour mieux faire ressortir les contradictions de notre environnement contemporain.

Jeremy DELLER Sans titre, 2002 20 photographies couleur encadrées sous verre 9 (10,5 x 15,5 cm) ; 6 (20,5 x 25,5 cm); 3 (28 x 36 cm) ; 2 (9,5 x 13,5 cm) Collection du Frac des Pays de la Loire Acquisition en 2006 Né en 1966 à Londres (RoyaumeUni) où il vit. Jeremy Deller fonde sa pratique artistique sur un travail continu de recherches documentaires, de rencontres et de collaborations afin de mettre en relation les diverses expressions de la culture dite populaire avec le contexte social dans lequel elles apparaissent. En favorisant la réunion d’éléments humains, culturels, esthétiques et politiques disparates, Jeremy Deller initie de nouvelles formes de transmission et de lecture de l’histoire contemporaine. Invité en résidence par le CCAC Wattis Institute for Contemporary Art de San Francisco, Jeremy Deller a sillonné pendant presque un an la Californie. Pendant son séjour, il a réalisé un recueil de textes et d’entretiens, illustré de cartes géographiques ainsi que de nombreuses photographies prises par l’artiste lui-même, réunies dans le livre After the Gold Rush, sorte de guide historicosocial de la Californie. Au fil des photographies, nous pouvons entrevoir l’histoire de cet État, son ascension et son déclin, sa vie politique, ses icônes, ainsi que ses paysages aux horizons infinis. « Je m’intéresse à l’Histoire avec un grand H autant qu’aux parcours individuels. » Ce « road-movie » reflète un grand nombre des préoccupations de l’artiste, notamment les liens qui unissent les beaux-arts et la culture populaire, le passé et le présent.

Veteran’s day Parade. La fin de l’Empire, 2002 Film numérique couleur sonore 14’10’’ Collection du Frac des Pays de la Loire Acquisition en 2006 Réalisé à la manière d’un document vidéo amateur, Veteran’s day Parade dresse le portrait pittoresque d’un pays en guerre à travers ce défilé annuel en hommage aux soldats américains morts au combat. Sur la route ensoleillée d’une petite ville dans le désert, la caméra enregistre le passage de voitures décorées et de chars bardés de drapeaux américains, dans lesquels différents groupes affichent leur appartenance à une communauté culturelle ou religieuse. Des écoliers vêtus d’uniformes militaires côtoient ainsi des groupes folkloriques ou religieux, des associations de retraités et d’anciens soldats, dans une même ferveur où fierté patriotique et sentiments religieux apparaissent inextricablement mêlés.

D’une certaine manière, toutes les œuvres de Wim Delvoye fonctionnent sur le principe de la carte, à savoir la substitution ou la transposition de codes. La carte relève déjà de la transposition, et si le dessin des côtes, des fleuves ou des frontières correspond aux contours de la réalité, tout le reste n’est que symbole. « Les cartes de Wim Delvoye […] ressemblent bien à des cartes. Le problème est qu’elles ne correspondent en rien à ce à quoi les cartes renvoient, c’està-dire à la réalité géographique. Ce sont des cartes purement imaginaires. […] Et c’est le 50/50 qui fait tout leur intérêt : 50% de mystère et d’opacité (des tracés improbables, des noms qui n’évoquent rien de connu) et 50% de références identifiables. » Jean-Marc Huitorel

Éric DUYCKAERTS Pour en finir avec la Barre de Sheffer, 19941997

Wim DELVOYE Atlas. La salle des cartes, 1999 Installation sur 1 à 3 murs Dimensions variables Collection du Frac des Pays de la Loire Acquisition en 1999 Né en 1965 à Wervik (Belgique), il vit entre Gand (Belgique) et Pékin (Chine). Wim Delvoye, propose une œuvre qui, tout en puisant ses références dans une certaine tradition de l’art flamand, se développe selon les principes de l’économie actuelle mondialisée : entre local et global, de Gand –

3 films vidéo en boucle : « La Barre de Sheffer », 1994 (15’) ; « Marelles logiques », 1995 (5’) ; « Pour en finir avec Sheffer », 1997 (9’) Films vidéo, peinture sur plastique, crayon sur photocopie Marelles : 300 x 100 cm, Dessins : 34,5 x 111 cm. Collection du Frac des Pays de la Loire Acquisition en 1998 Né en 1953 à Liège (Belgique), il vit à Nice. Juriste et philosophe de formation, Éric Duyckaerts parodie des discours et s’interroge sur cet écart entre la vérité et la certitude. En fondant sa réflexion sur des bases scientifiques et des concepts avérés, il parvient à démontrer avec humour que des vérités « certifiées » n’en sont pas moins fausses.


Les éléments de l’œuvre présentée ici ont comme dénominateur commun la Barre de Sheffer (concept mathématique fondateur du langage informatique), connecteur logique dont l’artiste donne la définition suivante : « C’est un connecteur qui permet de résumer tous les autres connecteurs, y compris la négation. Il produit toujours le vrai, sauf quand les deux éléments qu’il relie sont euxmêmes vrais. Je trouve que cette barre verticale introduit fort opportunément à la question de la verticalité. » Les vidéos sont des conférences où l’artiste reprend les modèles et les constructions du discours scientifique qu’il improvise devant la caméra et qui incluent fatalement tout discours critique sur l’art.

de ces vaillantes pongistes, des gauchères.

Thomas HUBER Glockenläuten (Sonnez les matines), 1999

Hans-Peter FELDMANN Pin up’s, 1977

Ernest T.

5 photocopies noir et blanc rehaussées à la peinture Copie d’exposition 29,7 x 21 cm chacune Collection du Frac des Pays de la Loire Acquisition en 1994

Les Pongistes gauchères, 1966

Né en 1941 à Düsseldorf (Allemagne) où il vit.

Encre de Chine et gouache sur carton sous plastification à froid 50,5 x 133 x 3 cm Collection du Frac des Pays de la Loire Acquisition en 2001

L’activité de HansPeter Feldmann consiste essentiellement à traduire le regard qu’il porte sur l’activité des gens et sur les objets qu’ils produisent. Avec les Bilder (images en allemand) de la fin des années 1960, il questionne « des images ordinaires ». On peut supposer que la rareté des images, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, constitue l’une des origines de cette iconographie qui ne va plus le lâcher. Plus que l’image unique, c’est la série qui l’intéresse, l’ensemble, l’articulation des éléments.

Né en 1943 à Mons (Belgique), il vit à Paris. L’artiste qui se cache sous le pseudonyme d’Ernest T. est un trublion qui n’a de cesse depuis une vingtaine d’années d’épingler les comportements du milieu de l’art. Sensible à la manière dont les médias ont transformé l’art en clichés et la figure de l’artiste en bouffon, Ernest T. continue à mettre de l’huile sur le feu. Comme caricaturiste de l’époque et de ses comportements, l’artiste est aussi un as du « pillage » dans les journaux. Ses appropriations de dessins satiriques ou de billets d’humeur prélevés dans la presse qu’il fait tirer en grand format l’ont fait remarquer dans les galeries et les revues d’art. Le Frac possède un dessin étonnant qui s’intitule Les Pongistes gauchères. À partir d’un pochoir, dans le style d’une planche d’encyclopédie, et qui représente deux joueuses de tennis de table, l’artiste réalise un dessin à l’encre de Chine. Mais, comme il ne retourne pas les planches, le dessin se présente à l’envers, ce qui fait

Les œuvres que possède le Frac constituent autant d’exemples probants de la teneur générale du travail. Des Pin up’s exposées ici, en passant par Filles en sous-vêtements, Montagne, ou Tour Eiffel on se trouve en présence d’un projet extrêmement ambitieux quoique jamais pesant. Ne perdant jamais de vue la question de l’original et de la copie, de la copie comme original, Hans-Peter Feldmann propose une encyclopédie du regard, des objets qui le nourrissent et des supports qui le rendent possible. L’artiste expérimente le décalage entre la reproductibilité de la photographie et l’aspect artisanal des techniques artistiques traditionnelles.

De la série Huberville 13 maquettes à l’échelle 1/10 Technique mixte et 143 « figurines » en céramique Dimensions variables Collection du Frac des Pays de la Loire Acquisition en 2002 Né en 1955 à Zürich (Suisse), il vit à Mettmann et à Düsseldorf (Allemagne). Les cloches sonnent à toute volée : vous entrez dans une ville imaginaire conçue par Thomas Huber. Un ensemble de maquettes représente à l’échelle 1/10 les principaux monuments d’une cité : la salle de spectacle, un grand bâtiment circulaire qui s’inspire des panoramas du XIXème siècle, le clocher, le théâtre, la bibliothèque, une rangée de colonnes, un pavillon de ville sur lequel sont placés les affiches des expositions de l’artiste. Au sol des figurines modelées couvertes d’un verni argenté, sont les habitants de la ville, ils précisent l’échelle. À la manière d’un conte philosophique, Thomas Huber questionne aussi bien l’espace pictural, que la citoyenneté de « l’être ensemble » avec cette ville qui est comme un tableau en trois dimensions.

Glockenläuten (Sonnez les matines) est le fragment d’un ensemble plus vaste baptisé Huberville, qui fonctionne comme processus générateur de peintures, de dessins, de plans, de maquettes et de discours écrits ou prononcés publiquement. Le son des cloches, qui sont aussi celles de l’enfance de l’artiste, semble engloutir cette ville dans la nuit et l’emporter comme une arche de Noé vers ce qui a été et qui n’est plus, mais qui résonne encore dans notre présent.

Panorama (Nacht), 2002 De la série Huberville Impression jet d’encre sur plexiglas


90 x 370 cm Collection du Frac des Pays de la Loire Acquisition en 2004

visuelles et auditives.

L’œuvre Panorama (Nacht) présente Huberville, cette ville utopique imaginée par l’artiste dès 1999. Chaque bâtiment d’Huberville se présente aussi comme un tableau : c’est ainsi que l’artiste interroge le rôle de l’image, les liens entre réel et fiction.

Jean-François MORICEAU & Petra MRZYK Dis(play)sure Land, 2000

David MEDALLA Ange LECCIA

Bubble machines, 19632003

Ludivine, 1996

Plexiglas, pompes électriques, eau et savon L’ensemble : 300 cm (haut.) x 200 cm (diam.) Collection du Frac des Pays de la Loire Acquisition en 2005

Film vidéo couleur sonore, projeté en boucle Hauteur maximum 300 cm 90 x 370 cm Collection du Frac des Pays de la Loire Acquisition en 1998 Né en 1952 à Minervu (Corse), il vit à Paris et à Grenoble. Au début des années 80, Ange Leccia a recours à divers moyens d’expression, comme les papiers collés, les images projetées, les vidéos ou encore les « arrangements » d’objets. Rapidement, il investit l’esthétique et l’imagerie de la publicité et, fasciné par le son et la lumière des salles obscures, il invente des dispositifs qui à la fois se réfèrent et détournent les paramètres du langage cinématographique. Une référence à laquelle l’artiste emprunte son vocabulaire : lumière, temps et espace sont les matières premières de ses vidéos. La vidéo Ludivine montre une jeune fille assise sur la plage, face à la caméra, tandis qu’un fond sonore diffuse California Dreamin’ en boucle. Presque immobile, tour à tour souriante ou pensive, elle s’efface puis réapparaît dans la lumière par un subtil jeu de surexposition. L’œuvre interroge les frontières entre image fixe et image mobile, suscite une rencontre entre la technologie et la nature humaine ; la présence féminine est ici renforcée par les oscillations imperceptibles de la caméra qui capte une attitude hors de toute action avec une infinie délicatesse. Le spectateur qui la contemple à son tour est témoin de l’écoulement du temps, grâce à une mise en scène qui déploie des qualités à la fois

Né en 1942 à Manille (Philippines), il vit à Londres (Royaume-Uni). L’art de David Medalla est d’abord une « manière de vivre ». Ses machines mettent l’accent sur des matériaux fluides ou éphémères et posent avec évidence la question de la forme. Créées à l’origine en 1963, les Bubble machines se composent de cinq colonnes en plexiglas de dimensions variables à travers lesquelles des pompes électriques diffusent un mélange d’eau et de savon. Ce qui résulte de cette machinerie n’a alors ni la matérialité ni la durée de vie d’une sculpture traditionnelle ou d’une œuvre habituelle : l’éphémère, l’instable voire l’insaisissable deviennent ici le véritable sujet de l’art. Il faut noter la lenteur minérale avec laquelle ces excroissances organiques sortent de chaque colonne, montent légèrement dans l’air avant de retomber sur le sol dans un bruit constant et délicat, celui de leur composition et de leur décomposition : la vie elle-même dans chacun de ses moments (naissance, croissance, disparition) devient un motif dominant de cette pièce.

Matériaux divers sous capot en verre et sur socle en bois peint 124 x 50 x 35 cm Collection du Frac des Pays de la Loire Acquisition en 2001 Jean-François Moriceau est né en 1974 à Saint-Nazaire et Petra Mrzyk est née en 1973 à Nüremberg (Allemagne), ils vivent à Châtillon-sur-Indre. Petra Mrzyk et Jean-François Moriceau déploient des kilomètres de dessins quel que soit le support. Des œuvres qui ne racontent pas d’histoires, une ligne énergique qui fait défiler des visions et des hallucinations délirantes. Le corps est au centre de leur iconographie, exhubérante et foisonnante. Dis(play)sure Land, est une maquette réalisée sur la base d’une reproduction de la maison parentale ayant subit de profonds bouleversements jusqu’à sa transformation en une sorte de Luna Park, « un projet de centre d’art parc d’attraction » plus exactement, avec toboggans, toit terrasse aménagé en piste de danse, éclairage et mobilier. Des figurines enfin testent les lieux, de la piscine à la terrasse jusqu’aux bosquets entourant la demeure. Côté décor on y retrouve le papier peint inspiré de la toile de Jouy et les fameuses poules qui « hantent » les œuvres de ces artistes.


Hervé TÉLÉMAQUE Le Poète rêve sa mort n°2, 1966 Huile sur isorel perforé 125 x 275 cm Collection du Frac des Pays de la Loire Acquisition en 2004 Né à Port-au-Prince (Haïti) en 1937, il vit à Villejuif (Val-deMarne).

Guillaume PARIS Gift of the Earth, 1996 Duratrans sous caisson lumineux 95 x 65 x 13 cm Collection du Frac des Pays de la Loire Acquisition en 1997 Né en 1966 à Abidjan (Côte d’Ivoire), il vit à Vincennes (Valde-Marne). Les œuvres de Guillaume Paris mêlent une sorte d’optimisme enfantin et coloré avec une critique iconoclaste de l’imagerie publicitaire. Ses installations, objets ou vidéos résultent d’une forme d’appropriation poétique du quotidien. L’artiste y marie l’espace, le mouvement, les couleurs et la lumière, autant que les goûts et les odeurs. L’œuvre intitulée Gift of the Earth (Don de la terre) est une photographie intégrée dans un caisson lumineux qui fait directement référence à un panneau publicitaire. Une main ouverte présente trois cacahuètes débarrassées de leurs coques colorées, ces dernières éparpillées au milieu de bonbons aux couleurs vives. Ainsi dépouillés de leurs appétissants enrobages chocolatés, les « m&m’s » ne fondent plus dans la main, ni même dans la bouche, et deviennent le sujet de notre réflexion. La main levée est tout à la fois, une offrande et une interdiction.

Kristina SOLOMOUKHA Shedding Identity, 2005 Caissons en plexiglas et en miroir avec néons, impressions numériques sur adhésif, plateformes en bois L’ensemble : 130 x 400 x 350 cm Collection du Frac des Pays de la Loire Œuvre réalisée dans le cadre des Ateliers internationaux du Frac Acquisition en 2006 Née en 1971 à Kiev (Ukraine), elle vit à Paris. L’omniprésence de l’architecture et de l’urbanisme dans les œuvres de Kristina Solomoukha s’inscrit dans une réflexion plus vaste sur la notion de territoire. À travers ses aquarelles, maquettes, vidéos, installations, interventions dans l’espace public et peintures murales, elle esquisse une nouvelle topographie de notre environnement. Son travail fonctionne par distorsion, exagération et hybridation. Elle prélève les éléments constitutifs du tissu urbain, les isole, les caricature parfois, puis redessine une géographie abstraite faite de carrefours et de plateformes. Dans Shedding Identity, des composants épars d’une métropole lambda s’affichent sur des impressions numériques qui apparaissent comme des panneaux publicitaires sur les caissons lumineux. Disposés au sol ou sur des plateformes, les modules suggèrent la maquette d’une ville. Le gigantisme des lieux photographiés se trouve contredit par la taille réduite de l’ensemble. Isolés dans l’espace, ces éléments composent un paysage morcelé, « un tissu urbain éclaté » évoqué par l’artiste dans des villes nouvelles.

Hervé Télémaque est influencé dès le début des années 60 par le pop art et le surréalisme. L’artiste fait parler la peinture, révèle sa surface, interroge son espace de convention et, ce faisant, institue le réel qu’il entend évoquer dans une pluralité de sens et de visions. C’est ce que nous dit à mots couverts Le Poète rêve sa mort n°2, œuvre dans laquelle le blanc recouvrant une partie du fond est identifié dans un premier temps à la neige en raison de la présence d’un téléphérique, avant d’être associé à la couleur funéraire des Orientaux. Dans un entretien, Hervé Télémaque livrait deux souvenirs : « Quand j’ai découvert la neige en arrivant en Europe, elle m’a paru être liée à la mort, à la disparition des corps, au nettoyage de l’espace. » Plus loin il évoque la disparition de sa grand-mère à Port-au-Prince : « Son corps était exposé, entouré de glace. Et je suis resté longtemps à regarder ce corps. » Cela nous permet de comprendre que ce qui est donné à voir dans le tableau reproduit en fait une autre vision que la composition évoque en ayant soin de la masquer.

Jean-Luc VILMOUTH


Bar des Acariens, 1991

www.saint-jean-de-monts.com www.fracdespaysdelaloire.com

12 tables, photographie noir & blanc sous plexiglas 20 tabourets en bois peint, 5 photographies encadrées en noir & blanc au mur, 1 enseigne en néon, 1 pendule, câbles électriques Collection du Frac des Pays de la Loire Acquisition en 1998

Ce document est téléchargeable sur le site Internet du Frac.

Né en 1952 à Creutzwald (Moselle), il vit à Paris et à Lyon. L’activité artistique de JeanLuc Vilmouth contribue au début des années 1980 au renouvellement de la sculpture. L’artiste se saisit d’objets du quotidien qu’il détourne, opérant ainsi un glissement de sens. « Ce qui m’intéresse dans ce concept ce n’est pas de chercher une nouvelle arithmétique des objets (bricolage surréaliste), mais de provoquer à partir de l’objet une augmentation : le même et un autre en même temps. » Dans le Bar des Acariens, le premier d’une série de cinq « cafés », Jean-Luc Vilmouth se révèle comme un manipulateur de signes du quotidien mais aussi de l’espace social. Le contraste est flagrant entre l’idée de convivialité qui va de pair avec le café et la présence d’images repoussantes sur les tables et les murs : des photographies d’acariens agrandis à un mètre environ. Ces parasites microscopiques ainsi rendus visibles provoquent le dégoût et nous apparaissent menaçants, tandis que des câbles relient les tables au plafond, évoquant une circulation d’énergie et conférant à l’ensemble de l’installation un caractère organique, vivant. qklsjdfhqklsjdfhqlksjdfhqlksjdfhqlksjdfhqlksjdhfqlksjdfqsldkdhf

Grève de la joie une exposition réalisée dans le cadre d’une convention entre la ville de Saint-Jean-de-Monts, la communauté de communes OcéanMarais de Monts et le Frac des Pays de la Loire commissariat : Laurence Gateau du 14 juillet au 28 août 2011 >> horaires d’ouverture : ouvert tous les jours de 10h à 12h et de 15h à 18h >> entrée libre >> groupes sur réservation Palais des congrès - Odysséa 67, esplanade de la mer 85160 Saint-Jean-de-Monts T. 02 51 59 87 90 renseignements et réservations : office de tourisme au 0826 887 887 (0,15€ ttc/m)


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.