Jessica Stockholder

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Jessica Stockholder Hollow Places Court in Ash-Tree Wood Artiste incontournable de la scène artistique internationale, Jessica Stockholder née à Seattle en 1959, est célébrée dans les plus grandes institutions mondiales, comme récemment au Musée de la Reina Sofia à Madrid. Cet été, l’artiste connaît une double actualité en France : au Musée des Beaux-Arts de Saint-Etienne (du 23 juin au 30 septembre), et à Nantes, où invitée par le Frac dans la galerie de l’école d’Architecture, elle déploie un ensemble d’œuvres d’exception, inédites. Présentées à l’occasion de la 3éme édition d’Estuaire, les pièces de Jessica Stockholder annoncent et marquent un tournant dans sa pratique, amorcée dans les années 1980. Très tôt, le travail de Jessica Stockholder prend la forme d’installations, quelquefois monumentales. Ces compositions très structurées qui relèvent le plus souvent d’assemblages, se déploient à partir d’une multitude d’éléments hétéroclites. Généralement tirés du quotidien, ses matériaux (vêtements, meubles, éléments électroménagers, fruits, peintures...) provoquent souvent un effet de surprise. Détournés de leur fonction et de leur statut habituel, les objets sont utilisés pour leur forme, matière ou couleur qu’elle prolonge par la peinture. L’artiste joue ainsi sur des contrastes. « Incluant dans ces réalisations l’utilisation de la peinture, Jessica Stockholder explore les liens entre deux catégories artistiques, deux modes de perception qui sont liés à la sculpture et à la peinture. Les aplats de peinture recouvrent partiellement certains des objets, sans respecter leurs contours, et tendent à lier les divers éléments. Elle s’intéresse au contraste en employant des couleurs souvent très vives qui tranchent avec la couleur de l’objet. » (Marie Linnman et Anne-Laure Zini, Coating, Jessica Stockholder, 2009, Les Presses du réel)

Dans l’espace ouvert sur la Loire par de grandes parois vitrées, des pièces créées spécialement pour l’événement sont présentées au côté d’un ensemble produit en 2011. Des planches découpées d’un frêne centenaire ont été le point de départ de ce travail qui se poursuit à l’occasion de cette invitation par une production spécifique de trois pièces de bois monumentales sérigraphiées, suspendues par de longues chaînes. En 2011, le Aldrich Museum (Connecticut) invite Jessica

Stockholder à réaliser un travail à partir d’un arbre de leur parc qui, malade a dû être abattu. L’artiste qui utilise habituellement des objets existants, produits par l’industrie, s’engage ici dans une voie nouvelle. À partir du bois non transformé, elle met en jeu la question des racines culturelles des États-Unis. Née au Nord-Ouest du continent américain, l’artiste baigne enfant dans une culture indigène qui la marque. Les paysages qu’elle traverse portent l’empreinte de la production artistique indienne, notamment les totems en bois sculpté. C’est à partir des caractéristiques de l’art indigène du Nord-Ouest : ligne sinueuse et curviligne, et surtout présence récurrente d’œils démesurés, qu’elle initie ici un travail de peintures et de sérigraphies sur des planches de bois laissées brutes en partie. Ce motif de l’œil simplifié l’intéresse d’autant plus, qu’il lui permet de créer un fil conducteur entre ces formes indigènes et la culture plus récentes notamment la peinture abstraite moderne, qui s’appuyait sur la répétition d’un motif stylisé ou simplifié. Paravents et planches adossées au mur, jouent de la répétition et de la variation, par la succession de motifs décalés et de couleurs aux teintes distinctes. La présentation même de ces planches, posées en équilibre au sol, quelquefois superposées, permettent de déployer le motif, presque semblable, jamais identique. Entre sculpture, installation, assemblage et peinture, l’artiste brouille à nouveau les pistes. Sa peinture comme toujours n’est pas dépendante des murs, elle s’en détache, semble prendre quelques libertés. En lien avec ses travaux antérieurs, l’artiste renverse intérieur et extérieur et condense l’espace avec l’installation de miroirs convexes placés à différents angles, qui ont aussi pour but de déstabiliser les perspectives, de renverser les volumes. La sculpture classique à la recherche de légèreté et d’équilibre est ici relayée en arrière-plan. L’artiste joue à l’inverse avec les notions fondamentales de la sculpture contemporaine : surcharge et déséquilibre. Ici les trois planches produites pour l’exposition jouent de leur poids et de leur monumentalité, et contrastent avec leur positionnement dans l’espace. Détachées du sol, en suspension voire en lévitation, elles semblent fragiles. En ouvrant des voies nouvelles, Jessica Stockholder poursuit sa formidable exploration des qualités plastiques d’une peinture qui devient architecture. Jeux de couleurs, de formes, de pleins et de vides, créent ici un parcours aux contrastes dynamiques comme un écho majestueux au site naturel.

Le Frac des Pays de la Loire est le premier Frac de deuxième génération : en 2000, il est doté d’une architecture spécifique conçue par Jean-Claude Pondevie. Il s’est distingué dès 1984 par une politique de résidences avec les Ateliers Internationaux. Situé dans la périphérie nantaise, il est riche d’une collection de plus de 1500 oeuvres. Lieu ressource, de recherche et de formation, il organise une vingtaine d’expositions par an, mène une politique éditoriale active et dispose d’un atelier de restauration. Une de ses missions est de s’adresser à un large public et de le sensibiliser à l’art d’aujourd’hui. Le programme d’expositions proposées dans les cinq départements de la région des Pays de la Loire à partir de sa collection, contribue à cette ouverture. Le Frac participe ainsi au développement d’une politique artistique sur l’ensemble du territoire régional tout en ayant une démarche favorable à son rayonnement sur un plan international, en présentant sa collection à l’étranger, à Pékin en 2012 et par le réseau Platform, regroupement des Fonds régionaux d’art contemporain. Créés dans chaque région de France entre 1981 et 1983 dans le cadre de la politique de décentralisation culturelle, les Fonds régionaux d’art contemporain fêtent leurs 30 ans en 2013. bdsjqhbdsnqjndkjkjjsjkjqssqjhjhckqssqsjqsjsshdjhqjjksqjhksqjhkjshkjshqkjhs

Les expositions d’été du Frac : >Paramor Jean-Michel Alberola, Monica Bonvicini, Angela Bulloch*, Philippe Decrauzat, Lili Dujourie, Alain Fleischer, Dominique Gonzalez-Foerster*, Jim Hodges, Philippe Jacq, Anne-Marie Jugnet, Jiri Kovanda, Jean-Luc Verna œuvres des collections des Frac des Pays de la Loire et Poitou-Charentes*

>>-> du 2 juin au 14 octobre 2012

Frac, Carquefou dans le cadre du parcours Songe d’une nuit d’été, art contemporain et patrimoine en vallée de la Loire www.frac-platform.com/fr/evenements

>Elsa Tomkowiak >>-> du 9 juillet au 4 août 2012

vitrines des galeries lafayette, nantes bdsjqhbdsnqjndkjkjjsjkjqssqjhjhckqssqsjqsjsshdjhqjjksqjhksqjhkjshkjshqkjhs

Frac des Pays de la Loire Fonds régional d’art contemporain La Fleuriaye, Bd Ampère 44470 Carquefou T. 02 28 01 50 00 / F. 02 28 01 57 67 www.fracdespaysdelaloire.com bdsjqhbdsnqjndkjkjjsjkjqssqjhjhckqssqsjqsjsshdjhqjjksqjhksqjhkjshkjshqkjhs

Le Frac des Pays de la Loire bénéficie du soutien de l’État, Direction régionale des affaires culturelles et du Conseil régional des Pays de la Loire Visuel : Jessica Stockholder, dessin préparatoire, 2012 Jessica Stockholder, Hollow Places Fat and Hollow Places Thin, 2011


jessica stockholder Hollow Places Court in Ash-Tree Wood >>-> exposition du 15 juin au 2 septembre 2012 exposition organisée par le Frac des Pays de la Loire, commissariat Laurence Gateau, dans le cadre d’Estuaire Nantes <> Saint-Nazaire, avec le concours de l’école nationale supérieure d’architecture de Nantes.

école nationale supérieure d’architecture de Nantes www.fracdespaysdelaloire.com


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