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ENTREPRENEURIAT
LA MODE ENFANTS VUE PAR BE KAD
Il n’y a pas que l’angélisme que les tout-petits nous inspirent. Ils sont aussi une source inépuisable d’inspiration pour la mode. Leurs petites bouilles radieuses ne sont plus seulement bonnes pour les pubs de céréales et autres aliments indispensables à leur croissance ; elles s’affichent aussi avec malice et bonheur à la une des créations des stylistes et modélistes. Zinzin magazine est allé à la rencontre Ngocki Laetitia, une jeune femme qui a choisi de se faire un nom dans le secteur du prêtà-porter pour enfants. Ses créations sont à l’image de sa cible : originales, pétillantes, rafraîchissantes et surtout, uniques. Entretien avec une créatrice de mode qui en a à revendre, passionnée par son art et dotée d’un optimisme à toute épreuve.
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ZINZIN MAGAZINE : Qui est la promotrice de BE KAD ?
Ngocki Laetitia: bonjour, je m’appelle Ngocki d’Esseng Laetitia, jeune Camerounaise entrepreneure. Après mon cycle secondaire, j’ai effectué des formations pratiques dans le but de rapidement apprendre un métier à exercer. Très vite, d’ailleurs, je me suis auto employée, car depuis toute petite déjà, j’affichais une forte propension à l’autonomie.
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Z.M. : quel a été le déclic ?
N.L.: quand j’avais 8 ou 10 ans, ma mère nous a offert à ma grande sœur et à moi une machine à coudre. Nous prenions plaisir à coudre même à la main, des vêtements pour les petites filles défavorisées de notre quartier. En grandissant, j’ai cessé de coudre, mais pas ma sœur qui s’est perfectionnée chez l’un des meilleurs créateurs de mode du pays après son bac.
Aujourd’hui, d’ailleurs, elle a, tout comme moi, une marque de vêtements, mais en Belgique.
De mon côté, la recherche de mon pain quotidien m’a amenée d’une ville à l’autre, mais en début d’année, à la suite d’une rupture de contrat, je me suis décidée à renouer avec cette passion pour la couture et la mode enfants. Au départ, je voulais acheter à l’étranger, customiser et revendre. Seulement, ça manquait d’originalité. Alors j’ai décidé de concevoir mes modèles moimême sur place et c’est ainsi qu’est née l’aventure Be KAD.
Z.M. : décrivez-nous une de vos journées type
N.L.: je me réveille et je m’occupe de mon fils. Une fois que son bus pour l’école l’a récupéré, je me rends à l’atelier. Je dessine des modèles, je fais des assemblages de tissus (étape très cruciale), je prépare les commandes, je réponds aux clientes et aux partenaires, je fais une partie de la coupe, un peu de montage et je gère la page
Facebook.
Z.M. : quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans l’exercice de votre activité ?
N.L.: la plus grande difficulté est de trouver des employés vraiment sérieux dans leur travail. Moi-même ayant eu a un certain moment à travailler pour des gens, je veux bien me mettre à leur place et comprendre certaines choses. Mais vraiment, il y en a qui abuse avec la mauvaise foi.
Heureusement, mon équipe actuelle est assez top. On va essayer d’avancer ensemble aussi longtemps que possible.
La gestion du temps peut aussi être une difficulté. Quand tu es encore au niveau où tu dois gérer les différents aspects de ta structure toi-même, tu manques souvent cruellement de temps pour accomplir toutes les tâches d’une journée.
Z.M. : recourez-vous aux intrants du pays pour confectionner vos vêtements ?
N.L.: au début, l’idée m’était venu de travailler avec la CICAM. La CICAM a de très bons pagnes et je me suis parfois procuré quelques-uns. Mais la plupart d’entre eux ne correspondent pas à l’esprit de la marque…
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Z.M. : quelles sont les perspectives d’avenir de votre entreprise ?
N.L.: alors moi, je suis terriblement ambitieuse. Je vise loin avec ma marque. Je sais que j’ai un concept différent des autres, et Dieu merci les clientes y adhèrent assez bien. J’ai lancé récemment mon site web www.Bekad.cm. La prochaine étape étant l’ouverture de ma boutique où j’exposerai exclusivement des articles Be KAD de 0 mois à 12 ans. Je compte bien associer aux vêtements tout le nécessaire de layette et puériculture. Mais en attendant d’en arriver là, je suis ouverte à tout type de partenariats avec des boutiques de prêt-à-porter et de supermarchés.
Cecile BANGOUB
Z.M. : un mot pour la fin...
N.L.: j’encourage tout le monde à se lancer dans l’entrepreneuriat. Chacun de nous a une passion, une idée. Le marché de l’emploi au Cameroun est assez complexe et s’il faut attendre de faire carrière quelque part, on risque d’attendre toute sa vie sans que rien n’arrive. Il y a tellement à faire dans ce pays, tellement d’opportunités à exploiter. C’est vrai qu’entreprendre ici est un parcours de combattants parsemé de beaucoup d’épreuves ; c’est pourquoi je recommande également la persévérance, car la récompense est au bout de l’effort. Enfin, les entrepreneurs doivent apprendre à se regrouper en réseau pour se soutenir mutuellement, apprendre à faire les choses ensemble. Je n’en ai pas encore rencontré qui font dans le même domaine que moi, mais je suis certaine qu’il y en a et ce serait bien qu’on puisse se retrouver pour un retour d’expérience. Il est temps que les Camerounais sachent qu’ils peuvent diversifier la garde-robe de leurs bambins, en faisant le choix du prêt-à-porter camerounais à des coûts abordables. Ne pas juste se limiter à la friperie ou aux produits chinois et turcs, généralement produits en série.
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Il pousse de la barbe avant de pousser des dents Qui suis-je ?