3 minute read
4.3 Les temporalités du projet
Sur un territoire comme celui-ci, avec une forte composante forestière, la temporalité est un aspect très important à prendre en compte lors des réflexions. La sylviculture fait appel à des échelles de temps beaucoup plus longues que celles nécessaire aux projets urbains. On parle de 30, 40 voire 50 ou 60 ans. La forêt est un capital vivant qui croit dans le temps.
La forêt et l’homme sont diamétralement opposés. Si l’on s’exprime en termes de longévité, une génération « sylvicole » ou cycle sylvicole correspond à environ deux à trois générations « humaines ». En ce qui concerne le pin maritime, celui-ci met une soixantaine d’années avant d’arriver à maturité. Cette temporalité se retrouve dans les différentes orientations de la stratégie territoriale.
Advertisement
« Le forestier sème des arbres dont souvent il ne récoltera pas le fruit, destiné à ses enfants, tandis qu’il vit lui-même des efforts consentis par ses aïeux plusieurs décennies auparavant. » (Sargos, 2010)
Trois temps, développés ci-après permettent de mettre en œuvre ces orientations afin d’avoir une cohérence et une continuité écologique, économique et sociale à l’échelle du massif forestier.
A l’horizon 2100, ce basculement des pratiques sylvicoles aura permis l’émergence d’un nouveau système équilibré basé sur la complémentarité des fonctions du massif forestier, l’écologie, l’économie, le social et le culturel permettant une gestion adaptative pour un massif plus résilient. Les initiatives, dynamiques et expérimentations sont des opportunités données aux acteurs de penser le futur de leur territoire au prisme du changement climatique. Cela doit permettre l’émergence et le façonnage de nouveaux paysages, témoins de la résilience du massif dans tous les domaines recherchés.
114 PÂTRE LANDAIS, 2.80 M
HOMO SAPIENS, 1.80 M
2020
2030 - Début des actions avec la mise en place de nouveaux modes de gestion sylvicole, - Démarrage d’un nouveau cycle sylvicole - Début des expérimentations concernant les itinéraires sylvicoles, la gestion, les essences utilisées - Amorcer des dynamiques territoriales en impliquant les acteurs majeurs du devenir du massif forestier (question de la problématique foncière à traiter dans la décennie y compris la concertation entre propriétaires et gestionnaires) - Mise en place d’un argumentaire pour une réflexion devant mener à de nouvelles expérimentations à mettre en œuvre à partir de 2030 (étude préalable en fonction des terroirs, recherche de lieu d’expérimentation…)
2100 - Premiers résultats des expérimentations et actions mises en place dans le temps 2 - Émergence de nouveaux paysages support de la résilience territoriale
Comme on a pu le voir précédemment, cette stratégie de résilience paysagère se met en place à l’échelle du massif forestier avec de grandes orientations s’inscrivant dans une vision prospective. Ce qui pourrait être d’autant plus intéressant serait de s‘interroger sur la spatialisation de cette stratégie, comment elle pourrait se décliner à une échelle locale, d’un sous-ensemble forestier. Tout l’enjeu est de trouver un site qui cristallise l’ensemble des enjeux vu précédemment. Le but étant de pouvoir spatialiser précisément les orientations (cf schéma directeur du massif landais) à l’échelle d’une parcelle, de réfléchir aux mélanges d’essences, aux cheminements à créer, aux milieux à préserver tout en prenant en compte les spécificités, le terroir du site. Tout ce travail que je commence à développer par la suite est en quelque sorte l’aboutissement de la réflexion de résilience paysagère que j’ai portée sur ce géant forestier.