François Guibert Rapport de Mise en Situation Professionnelle DSA Architecte-Urbaniste EAVT
Recentrer les villes sur l’eau Entre utopies et contraintes de mise en oeuvre In situ, Paysagistes-Urbanistes, Lyon
Directeur de mémoire : Eric Alonzo
Novembre 2011 1
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Argenteuil
Epinay s/ Seine
Port de Gennevilliers Bezons Carrières s/ Seine
La Défense
Paris
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SOMMAIRE Introduction …………………………….………...............................................................................p.5 1 Pourquoi In situ?.....……………….....…..................................................................................p.7 2 Vers un changement de paradigme?....……………….……..................................................p.9 Les berges, un réseau fédérant les trames vertes, bleues...grises..................................p.9 Points de comparaison entre différents projets similaires...............................................p.11 Le paysage, facteur de renouvellement urbain?………..................................................p.13 3 Le projet en bref ...................................................................................................................p.15 Le contexte La maîtrise d’ouvrage Les propositions 4 Argenteuil en dézoomant .....................................................................................................p.27 .. 5 Méthodes de conception .....................................................................................................p.31 Comment aménage-t-on les berges aujourd’hui? 6 Comment s’élabore un projet ‘In situ’?...............................................................................p.39 Avec le site Avec l’environnement Dans le temps Avec les habitants 7 Points forts et faibles du groupement ..............................................................................p.47 Et si c’était à refaire? Conclusion..................................................................................................................................p.51 Webographie/Bibliographie.........................................................................................................p.52 3 Memoire François Guibert.indd 3
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La Seine à Argenteuil, Claude Monet 1877
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INTRODUCTION
Ce mémoire est le fruit de recherches et pratiques étudiées durant une mise en situation professionnelle à l’agence de paysagistes-urbanistes Insitu. Cette période fut l’occasion de se confronter à différents projets de réqualification de berges en milieu urbain. Alors que nombre de communes, dans le cadre d’une approche environnementale de l’urbanisme, se recentrent sur leur patrimoine naturel et prennent d’avantage en compte l’eau comme contrainte mais aussi comme moyen de valorisation d’un territoire, on assiste à la renaissance de nombreuses berges urbaines. Hier confisquées par les industries, la logistique fluviale,où bien encore comme voie urbaine ou bien parcs de stationnments, elles sont peu à peu ‘rendues’ à la ville. Derrière des intentions louables de continuités, ‘‘ville passante’’ et poreuse, désenclavement, retournement et réouverture, trames vertes et bleues, quelles limites rencontrent les volontés politiques, programmes, enjeux et concepts des projets de territoire actuels? En lieu et place de l’origine de la ville et souvent là où se mêlent le plus d’usages et de contraintes, comment rétablir des continuités et porosités sur le long terme sans ‘gêner’ tout ce qui compose la ville? Tout comme les friches ferroviaires dont le renouveau suit la même courbe, la généralisation des parcs et aires de loisirs sur berges observe des barrières. Quelles sont les leviers pour que ces interfaces majeurs des villes ne passent pas du tout industriel au tout routier ou au tout parc? Et comment ces espaces peuvent-ils rester assez souple pour accueillir une future fonction encore incommue de tous? De la ville au fleuve, il n’y a qu’un pas. Certes, mais ce parcours est semé de nombreuses embûches. Quelles sont les ingrédients nécessaires à la mise en place d’une ville ouverte sur son cours d’eau et qui soit à la fois riche, mixte, viable, vivable, équitable et durable? J’illustrerai mon propos par l’analyse de différents exemples de projets d’aménagements de berges et en particulier par celui en cours à Argenteuil-Bezons.
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Concours lauréat du réaménagement des berges de la Seine à Rouen, mai 2011, crédit In situ
Projet la Restanque, Montpellier, crédit Philippe Madec
Berges du Rhône à Lyon, crédit Dufresne
Concours non retenu pour Vallée Rive Gauche, 2007, crédit In situ 6
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POURQUOI IN SITU? Paysagistes / urbanistes
Voilà quelques années que je suis Insitu via leurs différents projets. Comme beaucoup d’agences de paysage, cette agence créée en 2001 conçoit nombre d’espaces publics de morceaux de ville historiques, consitués, ou contemporains.Elle intervient essentiellement en ‘milieu’ urbain’. Elle est également en charge de projets de renouvellement urbain, mais sa marque de fabrique est avant tout la question des berges. Ayant acquis une certaine renommée après le réaménagement des quais bas de Lyon, l’agence s’est forgée une expérience dans l’aménagement de berges, rives et quais urbains ( Rives de Saône à Lyon, Berges de Loire à Orléans, Port de Fort de France, et tout récemment le concours remporté pour les quais de Rouen ). Ce rapport ville / eau m’a toujours, en qualité de paysagiste, interpellé. Qu’il s’agisse des bords d’eau en tant que lieux d’expression de nouveaux usages, de berceaux et lieux de renaissance de la ville, mais également de lieux où la gestion de l’élément ‘eau’ est constemment réintérrogé. Aujourd’hui, analyser et commenter ce rapport avec un regard urbanistique étend mon champ de vision et m’interpelle sur la programmation, la cohabitation et la mutation des tissus connexes. In situ a développé des méthodes de conception, comme son nom l’indique, en phase avec les sites de projet, après analyse approfondie des contextes originels et anthropiques. Tout comme d’autres paysagistes de la mouvance ‘contextualiste’, Emmanuel Jalbert ( élève de Michel Corajoud ), tente, de révéler les traces de la vallée, de l’eau et des usages liés au fleuve. Les lignes sont bien souvent fluides, relativement libres et souples, à l’image des deltas et vallées laissant libre cours aux aléas des niveaux d’eau. Des figures récurrentes inspirées du thème de l’eau (à l’image de leur vision partagée avec l’architecte Françoise Jourda) alimentent leur inspiration ( îles, plages, galets...). A cela vient se superposer les réseaux, usages et architectures, créant des figures où la transition entre milieu ‘naturel’ et ‘urbain’ se fait en douceur. En mariant trames, traces, ambiances et lieux d’usages, In situ tente ainsi de lier équipements à ciel ouvert, mémoire, innovation, poésie, et durabilité lorqu’ils ont en charge la conception de la ville de demain. Au sein de la dynamique francilienne, le sujet est d’autant plus pertinent car ces territoires sont de nouvelles opportunités, de nouvelles réserves où l’ont peut imaginer, au delà de la simple vision édoniste des espaces verts, trouver des solutions aux crises agricoles, économiques, des transports, et du logement pour en faire des interfaces vivantes intégrant la ville et les équipements de demain.
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Berges de Lyon
Berges de Bordeaux
Berges de Nantes
Redonner de l’espace de récréation dans un tissu historique et dense, c’est valoriser le cadre de vie. Faire du fleuve un espace agréable, mais aussi vivant et actif, où statisme et dynamisme se confrontent, un espace de rencontre pour tous, c’est créer le plus grand boulevard de la ville. « Aménager, c’est ménager la place à la pluralité des publics. » François Ascher
Berges de Brooklyn, NYC
Berges de Madrid
Berges de Berlin 8
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VERS UN CHANGEMENT DE PARADIGME?
Les berges, un réseau fédérant les trames vertes, bleues...grises... Depuis Lyon, Bordeaux, Nantes, et jusqu’à Madrid, New-York, et Shangaï, les villes reviennent progressivement toutes à leurs origines en redonnant accès à leurs cours d’eau respectifs. Derrière les arguments de trames vertes et bleues, il s’agit surtout de faire le deuil des activités industrielles qui entravaient le passage, la vue, les usages. Mais ne peut on pas réconcilier tout le monde et laisser une place à chacun? A l’industrie succèdent aujourd’hui les loisirs, ne perpétuons-nous pas les même erreurs, à savoir rendre un territoire monospécifique ? Lieux parmi les plus stratégiques des villes car empruntés de tous, ces territoires font l’objet de toutes les attentions et le débat divise quand aux solutions proposées, écartées ou bien votées. Chaque ville a donc développé des outils pour ‘‘préparer le terrain’’, puis pour mettre en oeuvre à court et long terme ces renouveaux. Car face à des villes de plus en plus denses, les rivières ne sont-elles pas les lieux les plus propices où mettre en place des ‘respirations’ sans consommer trop de foncier ? Un projet d’aménagement des berges aujourd’hui, c’est redonner au fleuve sa dimension structurante, celle d’un espace vie. En facilitant les accès au fleuve, en reliant mieux les deux rives, en ouvrant de nouveaux espaces de vie et en proposant une offre d’activités sportives, culturelles, économiques, etc., il s’agit de faire cohabiter l’Homme paisible avec l’automobile, les machines, les activités, et bien sûr au sein de corridors écologiques majeurs, réunions de trames ‘polychromiques’.
Les noyaux de biodiversité et les continuités écologiques, Argenteuil le long de la Seine, une continuité ‘d’intérêt national’, extrait du SDRIF
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Les berges en projet constituent bien souvent des moyens de relier différentes entités d’une même métropole et ainsi les rendre joignable à pied ou en vélo. Comme à Lyon ou à Bordeaux, où les extrémités sont des parcs, les initiateurs complètent ainsi des systèmes de parcs. Projet des berges de Seine, Paris
Projet des berges de Seine ‘Vallée rive Gauche’
0
1km
A Paris, où les berges deviendront un circuit privilégié mariant promenade et évènementiel pour relier tel musée à tel monument, ou encore à Issy-les Moulineaux, où le parc de Saint-Cloud devient accessible aux parisiens, les berges deviennent à leur tour ‘musée équipé à ciel ouvert’ à l’image du projet des Rives de Saône à Lyon « le plus grand projet d’art public en Europe » . A l’heure de la démocratisation des vélos en libre service dans nombre de métropoles, l’échelle de ces projets semble être tout à fait appropriée, à l’image du projet de 20 villes composant le Grand Paris de l’équipe Descartes.
Projet des berges de Seine, Argenteuil-Bezons 10 Memoire François Guibert.indd 10
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Points de comparaison entre différents projets similaires
A Argenteuil, il s’agit d’avantage de relier les communes voisines qui disposent déjà de berges ‘apaisées’, et ainsi de compléter un réseau et des trames plus larges à l’échelle des boucles de Seine voire de Paris Rouen Le Havre.
Projet des berges de Garonne, Bordeaux
0
1km
Projet des berges du Huangpu, ‘Bund’ de Shangaï
Projet des berges du Rio Manzanares, Madrid, Crédit Google Earth 2010
Projet des berges du Rhône, Lyon
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Projets de berges de Seine à Bercy, crédit Equipe Descartes
Berges d’Epinay-sue-Seine, état existant, crédit Equipe Descartes
Se réapproprier les berges de Seine, un sujet récurrent du Grand Paris, crédit Equipe Descartes
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Les berges apaisées, un facteur de renouvellement urbain?
Au delà de simples espaces de récréation, les projets de berges accélèrent la reconquête ou rénovation de façades urbaines entières. Ces quarante dernières années, les berges ont été réduites à des corridors automobiles où se déplacer de plus en plus nombreux et vite était la priorité. Aujourd’hui, vieillissement de la population et développement durable nous inspirent une nouvelle façon de vivre, en phase avec le temps, notre horloge biologique et notre environnement. Une échelle temporelle ‘durable’ et ‘long terme’ qui nous dicte la lenteur dans notre façon de faire et de vivre. Car dans un monde où tout va de plus en plus vite, et où nous ne savons de quoi sera fait notre lendemain nous appliquons une certaine forme de principe de précaution sans figer nos projets. Nous opèrons actuellement une sorte de renversement de situation avec l’idée d’une certaine résilience, d’un ralentissement de la ‘machine’, c’est l’éloge de la lenteur. Nous recomposons les systèmes de transports en commun, convertissons tout en secteur ‘apaisé’ ‘doux’ et anticipons, d’une certaine manière, l’«après pétrole». Un projet de berges étant souvent associé avec celui de l’infrastructure, le premier enjeu consiste donc souvent à détourner l’usage pour favoriser l’accessibilité au site (reconvertion d’une autoroute en boulevard urbain avec tramway, modes doux...). Une fois le site rendu accessible, la mise en place de commerces et services se doit de suivre la construction de logements, une des priorités. A ce titre, on peut citer les hangars reconvertis en commerces et cafés sur les berges de la Garonne qui ont rendu vie à Bordeaux nord. Le parc des berges, accompagnant le renouveau de Bordeaux rive droite et dont des parcelles boisées de Michel Desvignes attendent l’essor de développements. A Angers, le périmètre de l’étude en cours ( 300Ha ) en dit déjà long sur l’optimisme qui règne quand au développement de la frange rivulaire.
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Périmètres du projet ‘Rives nouvelles’ à Angers, crédit ville d’Angers 13 9/11/11 15:34:09
Butte de Parisis
Butte d’Orgemont Parc de Maison-Lafitte
Argenteuil
Forêt de St-Germain
’A sd
Stade Yves du Manoir
ge
r Be
ez il-B Ile Héloïse
u te
en
rg
Bezons
Ile St-Denis
s on
Parc départemental des Chanteraines
Ile Marrante
Parc départemental Pierre Lagravère
Parc du chemin de l’île Ile de la Jatte
Ile St-Martin Parc André Malraux
Parc de l’île robinson
Ile de la Loge
Carte des entités paysagères élaborée pour In situ
Forêt de Marly
Bois de Boulogne
Les berges d’Argenteuil-Bezons, un chaînon manquant
PARIS
Septembre 2010 L’agglomération est installée le long de la Seine rive droite sur 9km de berges, il s’agit d’un territoire 7 rivulaire de 55ha soumis au plan de prévention des risques d’inondation ( PPRI ). Mais heureusement, « aucun territoire n’est désespéré ».
In situ paysagistes, OGI-bureau d’étude infrastructures
Terrain de sports abandonné et marché d’Argenteuil sur l’Ïle le Héloïse, crédit Ville d’Argenteuil
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RD 311 au niveau de la rive active 14 9/11/11 15:34:11
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LE PROJET EN BREF
LE CONTEXTE Argenteuil-Bezons, jeune communauté d’agglomération, est un territoire complexe de par son enclavement au delà de l’autoroute A86, de nombreuses zones industrielles et du port de Gennevilliers, la séparant de la petite ceinture. Peu attractive en terme de qualité de vie et mal désservie par les transports en commun, à cheval entre petite et grande couronne et à l’écart de la plupart des faisceaux représentant des enjeux majeurs à l’échelle métropolitaine, cette agglomération parait oubliée du Grand Paris. Et pourtant, nous sommes sur les contreforts des buttes d’Orgemont au bord de la Seine, un paysage offrant une vue imprenable sur Paris et qui attirait au 19ème siècle les plaisanciers, les écrivains et les peintres en villégiature (Alfred Sisley, Edouard Manet, Auguste Renoir, Claude Monet...). Le cadre y était bucolique et romantique. La Seine était encore un système de parcs jouant le rôle de corridor écologique et permettant les déplacements librement, depuis le Havre jusqu’aux simples déambulations. Il s’agissait même à cet endroit du plus grand bassin francilien dédié aux activités nautiques. La révolution industrielle mit un terme à cette quiétude et transforma considérablement le paysage lors du remblaiement de cette zone inondable, de l’installation des usines Dassault et de le rattachement de l’Île Héloïse au ‘continent’. Depuis, un fossé constitué d’un tissu en devenir, tantôt industriel, tantôt tertiaire et bien souvent enfriché, sépare les habitants du fleuve et participe d’avantage à leur enclavement au sein de la métropole. Dans les années 60, on construisit la Route départementale 311, autoroute composée de 4 voies, achèvant ainsi la défiguration des berges. Aujourd’hui il s’agit de la 4ème commune la plus peuplée d’Ile-de-France et où se tient deux fois par semaine le plus grand marché de la région.
Rive habitée, Bezons
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Marché d’Argenteuil
Vue sur Paris depuis les coteaux d’Argenteuil, Crédit Ville d’Argenteuil
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a. Situation / Le site dans un territoire élargi A16
Vers Beauvais / Amiens
Francilienne
A15 Vers Cergy- Pontoise
P
BI
A13
Bezons
Sartrouville
Vers Rouen
A14 St Germain -en-Laye
RD
Carrières s/ Seine
A1
Epinay s/ Seine
Argenteuil
Port de Genevilliers
1 31
Vers Compiègne Lille St-Denis
Colombes
La défense Nanterre
A86 Réseaux routiers de l’ouest francilien Plan réalisé pour In situ
PARIS Périphérique
In situ paysagistes, OGI-bureau d’étude infrastructures
Septembre 2010 4
Argenteuil
RER A
Bezons Terminus du T2
gravère
l Pierre La
rtementa Parc dépa
Axe historique du Louvre
A86
Parc départemental du chemin de l’île
Plan des séquences élaboré pour In situ
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Le réseau existant et futur de transport régional RER A
RER C
La RD 311 est un itinéraire de délestage emprunté par les habitants du Val d’Oise pour éviter l’échangeur de Gennevilliers. Elle constitue une opportunité de liaison de transports en commun entre le RER A et le RER C, le tramway T2 et la future gare de la tangentielle nord. Transilien
SNCF
T8
Val d’Argenteuil
Tangentielle Nord
Gare d’Argenteuil
Argenteuil Bezons
RD
St-Denis
1 31
Métro 13
Pont de Bezons T2 12min
La Défense
N
av
ib
us
St-Lazare Charles de Gaulle
Septembre 2010 5
A15
Val d’OIse
Vers porte de Versailles
Voie S N
In situ paysagistes, OGI-bureau d’étude infrastructures
PARIS
CF
Réseaux de transport en commun de l’ouest francilien Plan réalisé pour In situ
Seine
Port de Gennevilliers
Hauts de Seine
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Groupement de maîtrise d’oeuvre :
In situ (mandataire), OGI, Sémaphores, Biotec, Les Eclairagistes Associés
Relier les projets en cours
Un projet reliant ceux en cours
Un 1er pôle tertiaire : River Ouest
plan d'ensemble
STRATÉGIE D'AMÉNAGEMENT
Zac des Bords de Seine Arrivée du tramway T2
APPROCHE TERRITORIALE
AUC
Quartier Porte St-Germain
SCHÉMA D'AMÉNAGEMENT
AAUPC Gautier Conquet RATP,CG92 et CG95
ESPACE PUBLIC HABITAT
Arrivée de la tangentielle ZAC des 2 gares
0
100M
l’AUC as atelier Phusis Iosis infrastructure
NOTICE TECHNIQUE
Maître d’oeuvre inconnu
39
Pôle Mécatronique et Hôtel d’agglomération
En limite des 2 communes
L’Ile Héloïse et le centre ville d’Argenteuil In situ paysagistes, OGI bureau d’étude infrastructures
Marché de définition : TGT, Ellipse, Faubourg 234
RD Se 31 ine 1 18 novembre 2010 5 4
Une volonté de la maîtrise d’ouvrage : relier les projets en cours grâce aux berges structurantes. Schéma récapitulant les projets en cours sur le territoire élaboré pour In situ 18 Memoire François Guibert.indd 18
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LA MAÎTRISE D’OUVRAGE
Communauté d’agglomération d’Argenteuil-Bezons Conseil général du Val d’Oise Durant le printemps 2010, trois équipes furent retenues à passer un entretien : Les agences TER, Thierry Laverne, et In situ. L’équipe Insitu fut retenue, certes pour son expérience dans l’aménagement des berges (et plus particulièrement celles de Lyon), mais surtout sur l’exposé de sa vision de la concertation et comment elle la mena avec le Grand Lyon. Cependant, la mise en oeuvre d’une concertation dépend d’avantage de la maîtrise d’ouvrage. Or, au terme de quelques mois d’études, nous nous sommes très vite rendu compte des lacunes que rencontraient les élus dans la communication du dossier, et du manque de moyens développés côté techniciens et élus (plans inachevés, peu de programmes, peu de connaissance de leur propre territoire, plusieurs projets et études à rassembler entre eux, etc). La région tente de mettre en place ses trames vertes et bleues issues de son SDRIF et requestionne, en partenariat avec le STIFF, la légitimité du Bus à Haut Niveau de Service. Désservira-t-il assez d’entreprises et d’habitants? Serait-il donc plus rentable en passant dans les tissus habités? Or le pari fait par l’agglomération est le principe inverse: mettre en place en premier un front de Seine attractif pour faire venir les investisseurs. De là dépendent une grande partie des investissements régionaux et donc la mise en place du projet. D’autres arbitrages avec différents interlocuteurs seront par la suite décisifs dans la mise en place du projet ( l’emplacement du BHNS côté Seine ou côté rue, la trémie pour éviter le congestionnement de l’entrée d’Argenteuil...). Le port autonome de Paris, encore propriétaire d’un port à sable sur le tracé, souhaite renforcer son activité ( on se retrouve donc dans le même cas de figure qu’aux quais d’Ivry et d’Issy-les-Moulineaux, où la question posée est la conciliation des activités avec les continuités écologiques et de modes doux à créer). A la limite de la petite ceinture, de quatre communes et de quatre départements, il s’agit bel et bien d’un territoire en marge longtemps malmené. On assiste aujourd’hui à une ségrégation spatiale entre des Argenteuillais loin de tout, y compris de leur fleuve, et leurs voisins des Hauts-de Seine, des Yvelines et de la Seine Saint-Denis bien mieux désservis et dotés d’un meilleur cadre de vie. L’agglomération est la seule interface du département rencontrant autant de contraintes, elle doit aussi créer son maillon de la chaîne mais se sent isolée malgré les multiples acteurs ou peut-être à cause de la complexité entraînée par la multiplicité des projets. Ces projets ne nécessiteraient-ils pas des compétences, une gouvernance et des moyens juridiques plus simples et appropriés? 19 Memoire François Guibert.indd 19
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Perspective de la rive active à terme, perspective élaborée pour In situ
Etat existant et projeté de la RD 311, illustrations élaborées pour In situ ZAC des bords de Seine ( terminus T2 )
Parcelles appropriables à court terme La ferme urbaine
La rive habitée ( péniches )
La plage des fêtes ( base de kayak, grande prairie, guinguette...)
Plan masse du projet des berges d’Argenteuil-Bezons élaboré pour In situ Memoire François Guibert.indd 20
Le futur hôtel d’agglomération
La rive active ( industries, tertiaire, friches ) 20 9/11/11 15:34:17
LES PROPOSITIONS
Côté Bezons, le tramway T2 en cours de prolongation, permettra bientôt de relier ce territoire à la porte de Versailles via la défense. Côté Argenteuil, la future gare de la tangentielle nord permettra elle aussi de rejoindre la Seine Saint-Denis plus aisément. Politiques et promoteurs spéculent et misent donc déjà sur ce renouveau. La Communauté d’Agglomération souhaite ainsi reconvertir la route départementale 311 en boulevard urbain afin : - D’apaiser le traffic, - De mettre en place un Bus à Haut Niveau de Service reliant le terminus du tramway T2 ( et à long terme le RER A ) à la gare d’Argenteuil ( voire à terme jusqu’au RER C ). - De redonner l’accès au fleuve afin d’offrir un cadre de vie attractif pouvant attirer nouveaux habitants mais surtout nouveaux investisseurs pouvant faire d’Argenteuil un nouveau Asnièressur-Seine. - De compléter les continuités écologiques et les réseaux régionaux de modes doux. Le Conseil Général, propriétaire de la voierie, s’est fixé pour impératif de continuer à faire passer autant, voire d’avantage de véhicules (au prorata des projets en cours), dans les années à venir. Il a donc fait appel, durant les études, à un cabinet d’études de traffic ( CDVIA ) préconisant toujours plus d’aménagements routiers sans prendre en compte le nombre de voyageurs se rabattant sur les transports en commun. Centre commercial ZAC de la Porte St-Germain
Conservatoire MJC
Musée
ZAC des deux gares
A1 5
Port à sable
Le parc actif de l’Île Héloïse ( marché, base d’aviron, guinguettes, complexe sportif et culturel )
Le parc ‘nature’ des coteaux Memoire François Guibert.indd 21
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Perspective sur le parc actif de l’Île Héloïse
Perspective aérienne sur le parc actif de l’Île Héloïse à court terme
Perspective aérienne sur le parc actif de l’Île Héloïse à long terme Documents élaborés pour In situ 22 Memoire François Guibert.indd 22
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Après nous être penché sur un ‘Plan programme Infrastructure’ pendant 6 mois pour déterminer comment détourner la voierie et économiser le maximum d’argent et de place, nous avons mis en place un plan guide précisant d’avantage le programme à inventer. L’Île Héloîse est sûrement le site le plus difficile et contraint à reconvertir, car sa métamorphose passe par la démolition de la route longeant les berges, la construction du boulevard urbain au plus près des façades, d’une trémie au débouché du pont, et des anciens ateliers municipaux à la pointe amont de l’île. Puis, vient le déplacement ( à terme ), du marché, et la programmation d’un centre culturel et sportif de grande ampleur. Le souhait est ici de faire de l’île à la fois la vitrine et la respiration du centre ville. Le déplacement de l’infrastructure est très lourd mais les démolitions et certains déplacements n’auraient-ils pas pu être évités?
Perspective aérienne sur le parc actif de l’Île Héloïse à moyen terme 23 Memoire François Guibert.indd 23
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Rive habitée de Bezons, perspective élaborée pour In situ
Passerelle du port à sable, perspective aérienne élaborée pour In situ
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A travers le découpage des berges en 7 séquences déterminées (chacune ayant sa propre identité), nous nous sommes confrontés à différentes problématiques. En aval, La rive habitée de Bezons nécessite d‘avantage d’équipements pour accueillir les péniches, ses friches industrielles évolueront très vite et se retourneront sur les berges. Certaines dents creuses peuvent accueillir des jardins partagés et nous y programmons une ferme urbaine pédagogique. En amont, il s’agit de rendre accès à des berges très enclavées par la topograhie, les infrastructures et les activités. Une passerelle enjambe donc les quais de chargement du port à sable afin de laisser les manoeuvres de machines sécuritaires. Une autre passerelle franchit les voies SNCF pour rejoindre les coteaux et berges et devenir belvédère sur tout Paris. La programmation correspond d’avantage à des activités dites ‘nature’, les coteaux présentant une couverture végétale surprenante les isolant fortement du reste de la ville.
Parc naturel des coteaux d’Argenteuil, bloc diagramme élaboré pour In situ
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PROGRAMMATION PLURIANNUELLE DE LA PROMENADE BLEUE 2005-2015
6 Millions d’euros TTC 32 Millions d’euros TTC 17 Millions d’euros TTC 75 Millions d’euros TTC
N
Programmation plurannuelle de la promenade bleue 2005_2015 crédit Conseil général des Hauts-de-Seine
1 cm = 630 mètres
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ARGENTEUIL EN DÉZOOMANT
un secteur peu pris en compte dans la métapole
Au delà des limites, Argenteuil et ses voisines Le département des Hauts-de-Seine a déjà mis en place sa ‘‘Promenade bleue’’, composée de trames vertes et bleues et permettant de lier une grande partie des berges de la boucle de Seine rive gauche. Face au site, on trouve le parc du chemin de l’île, de nombreux jardins ouvriers, le parc Pierre Lagravère (doté d’une piscine, d’une patinoire et de nombreux terrains de sport). Mais surtout, un réseau, via des berges aménagées accueille les promeneurs et profite même à un grand nombre d’actifs rejoignant le secteur de la Défense en vélo. Le département du Val d’Oise ne s’est pas encore doté d’un tel outil. Côté rive droite, les communes voisines d’Epinay en amont et de Carrières-sur-Seine en aval ont également reconfiguré leurs berges. Mais aucun dialogue n’a été mis en place. Les collectivités se tournent le dos et n’ont pas encore trouvé de solution pour mettre en place davantage de liens interdépartementaux ou intercommunaux ( passerelle piétonne, bac, équipements intercommunaux...). Quels outils de concertation peuvent être mis en place?
Berges de Carrières-sur-Seine (95), crédit Ville de Carrières-sur-Seine
Berges d’Epinay (93), crédit Florence Mercier 27
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‘Wetlands’’, Equipe Studio 09
Densifier les berges, Equipe MVRDV
Seine parc, Equipe LIN
Port de Gennevillies, Equipe Nouvel
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Port de Gennevillies, Equipe Castro
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Argenteuil au sein du Grand Paris
Les équipes Grumbach (Seine métropole depuis Achères jusqu’au Havres), LIN ( ‘Seine-Parc’ à Achères), Studio 09 ( ‘Wetlands’ à Seine-amont ), et MVRDV (Superseine densifiée) ont beau s’être interessé de près au fleuve en soulignant son importance et proposant son renouveau, les rives d’Argenteuil n’ont pas ou peu spécifiquement retenu l’attention des architectes. Les équipes Castro et Nouvel ont beau avoir proposé la ‘‘Renaissance’’ du Port de Gennevilliers en nouvelle centralité, peu de connexions avec l’agglomération ont été envisagé. En terme de transports en commun métropolitains ( ou Grand Huit aujourd’hui ), seuls le SDRIF et le groupe Descartes préfèrent la désserte de la rive droite au port de Gennevilliers. Argenteuil figurant pourtant comme la troisième ville la plus peuplée d’Ile-de-France. La consultation a tout de même créé un imaginaire au delà des normes et règles ( PPRI... ), enrichissant les projets malgré tout. Chacune des équipes a eu des idées originales dans la réappropriation du fleuve et dans sa monumentalisation/sublimation ( ‘‘Wetlands’’ de Studio 09, ‘‘SeineParc’’ de LIN, berges de Paris détournées en lieu de vie par les équipes Nouvel, Rogers, Descartes, et ‘Vivre le fleuve’, l’étude menée par l’équipe Castro, qui met en avant les contraintes rencontrées et ses idées pour y faire face ). En comparant d’avantage le courage et la force de proposition de certains projets avec celui plus concret des berges d’Argenteuil-Bezons, on ne peut qu’être déçu de ne pas avoir pu mettre en place de telles innovations et cherchont les lacunes et freins aux projets ambitieux. Notre plus grand regret est bel et bien de ne pas avoir pu proposer une vision d’ensemble comprenant les berges et surtout le renouveau des franges adjacentes en relations directes avec les projets urbains connexes.
Appropriation des berges et zones inondables, Equipe Nouvel
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Projet des berges de Seine à Paris, ou l’apaisement d’une ‘autoroute’ au profit des loisirs et de l’évènementiel, crédit Apur
Projet des rives de Saône à Lyon, dont 8 séquences ont été confiées à 8 maîtres d’oeuvre différents avec comme fil conducteur l’art public, crédit Grand Lyon 30 Memoire François Guibert.indd 30
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MÉTHODES DE CONCEPTION
Comment aménage-t-on les berges aujourd’hui?
Par une vision longitudinale PAR LES TRANSPORTS Aménager des berges débute bien souvent par une reconfiguration des réseaux les longeant. Ici, il s’agissait de reconvertir une départementale à 2 X 2 voies en boulevard urbain, y instaurer un Bus à Haut Niveau de Service, ainsi que des réseaux de modes doux, puis d’«accompagner» le tout par des plantations et la restauration des berges. Or, bien souvent, les projets de transports en commun sont pensés en amont des aménagement de berges ( Bordeaux, Vallée Rive Gauche), hormis la Ville de Paris qui prévoit de fermer les berges à la circulation sans contrepartie en terme de transports collectifs. La question qui se pose aujourd’hui, est donc peut-on aménager en faisant l’impasse sur l’optimisation des transports en commun ? Et si oui quels rapports mettre en place entre l’échelle régionale et locale ? PAR L’INFRASTRUCTURE Réaménager des réseaux de cet ordre en France, c’est se confronter bien souvent à une horde d’acteurs, bien souvent experts dans la manière de faire perdurer le système actuel privilégiant la reine automobile (le Conseil Général du Val d’Oise et son bureau d’étude spécialisé dans le traffic et OGI, roi des infrastructures ‘à nos côtés’ ). Peut-on donc diminuer la place de l’automobile en faveur d’autres façon alternatives de déplacement? Avons-nous assez argumenté pourquoi et comment voulions-nous faire la Ville de demain, en réduisant la part modale des véhicules particuliers en faveur des transports en communs et doux ? PAR L’UNITÉ Aménager les berges, c’est créer une unité, en rendant, restaurant ou recréant une identité. Car les berges d’Argenteuil ne sont pas celles d’une autre ville. Sur un linéaire aussi long que celui des berges d’Argenteuil, cela s’avère difficile étant donné les différences caractérisant 7 séquences. Mobiliers et luminaires et matériaux se doivent-ils d’être unifiés comme dans bon nombre d’aménagements ou bien le site doit-il dicter les choix de projets ? Trois projets urbains (ZAC des bords de Seine par Patrick Chavannes, ZAC de la Porte St-Germain par l’AUC, ZAC des deux gares) sont déjà en cours sur ce territoire. Aucun n’établit de lien avec son précédent ou bien avec le territoire dans sa globalité. Aucun lien hormis un ‘Forum urbain’ où chacun présenta son projet sans aucune cohérence ni communication inter-équipe. Notre plan guide est supposé fédérer, mais n’arrivonsnous pas trop tard ? 31 Memoire François Guibert.indd 31
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Hangars restaurés des berges de Bordeaux
Hangars restaurés du port Rambaud, Lyon
Berges du port de Gennevilliers
Berges d’Argenteuil
crédit Ville de Bordeaux
Berges de l’île de Nantes crédit Biotec
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crédit Grand Lyon
Jardins aquatiques de Vallée Rive GAuche, crédit Ilex
Berges en devenir d’Argenteuil
Berges d’Argenteuil
Berges du parc de Gerland, Lyon crédit Biotec
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PAR LE FRONT BÂTI Aménager des berges urbaines, c’est prendre en compte un front bâti souvent exceptionnel, comme Michel Corajoud le fit pour Bordeaux ou encore Chan Krieger pour le Bund de Shangaï. Lorsque celui-ci est en mutation, comme à Argenteuil, les façades sont très variées, tantôt tertiaires, tantôt industrielles ou encore en ruines, mais surtout réversibles à moyen terme. Aucun logement ne donne sur la Seine, la zone d’activités joue le rôle d’un filtre de 400m de largeur entre les habitants et le fleuve. Le bâti ne peut donc être un terreau fertile à tout dessin. La planification urbaine, en amont ou au sein de l’équipe aurait-elle pu ouvrir des portes et croiser les projets de berges et le devenir de cette frange urbaine ? PAR LA MISE EN PLACE DE CORRIDORS Aménager des berges consiste bien souvent, dans la mesure du possible, en la restauration / renaturation de corridors écologiques (exceptions faites de celles trop minéralisées des centres urbains tels Paris, Lyon, et Bordeaux). En effet, les différentes institutions et collectivités élaborent de plus en plus de plans de trames vertes et bleues. Lors de notre mission, nous nous sommes souvent confrontés aux techniciens de la région, aux points de vue débattus parfois extrêmes au regard des enjeux abordés. Comment mettre en oeuvre des projets régionaux esquissés sur des cartes sans regarder de plus près aux contraintes locales à l’échelle des plans et élévations? Comment allier la ripisylve et les activités portuaires dont les quais et les courants créés par les traffic fluvial érodent et imperméabilisent les berges? PAR LA RECONFIGURATION DES BERGES Aménager des berges aujourd’hui fait appel au génie écologique, à la reprofilation de certains prospects et à la mise en place de techniques minérales et végétales alternatives au ‘tout béton’. Face au transport fluvial de touristes et de marchandises sur le fleuve, engendrant une dégradation significative des berges, l’exercice fut plutôt délicat. Les interventions sont donc ponctuelles sans vision d’ensemble. D’autant plus que Voies navigables de France, la loi sur l’eau, la police de l’eau, et le port autonome de Paris, pour résumer les institutions et la législation française, ne permettent guère une grande marge de manoeuvre. Comment donc respecter les volontés régionales pour mettre en place des corridors favorisant flore aquatique ou ripisylve, faune batracienne, aquatique ou terrestre tout en laissant se développer une économie significative?
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Séquences disparates des quais de Bordeaux, crédit Ville de Bordeaux
Le parc aux Angéligues et ses pénétrantes dans le tissu, rive droite de Bordeaux crédit Michel Desvignes
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Par une vision transversale PAR LA MISE EN PLACE DE SEQUENCES Aménager les berges d’un territoire donné suppose en révéler son identité et donc en valoriser l’unité. Cependant, au sein d’une entité géographique aussi longue que les berges d’ArgenteuilBezons, on peut déterminer différentes entités ou séquences, elles même divisées en sous-séquences. Ce sont souvent des éléments structurants du paysage qui induisent ces découpages (les ponts, les aires urbaines caractéristiques, l’ambiance perçue...). Or certains fils conducteurs sont tout de même parfois structurant tels les vocabulaires liés à l’éclairage, au mobilier, à une charte graphique... C’est tout le paradoxe entre l’échelle identitaire appropriée, perçue ou voulue. Dans ce contexte où le retour au local, au sentiment d’appartenance à un territoire est parfois mis en avant par les habitants notamment, quels choix et quelle diversité prôner ? EN RAMIFIANT LES BERGES Aménager des berges ne s’arrête pas à ces dites berges. Ce belvédère urbain est celui d’où l’habitant contemple l’«au delà», un lieu devant être accessible. Cette accessibilité se traduit au travers de la reconfiguration de la route en rue et donc de multiples traversées induites, mais cela suffit-il? Par la mise en place de ramifications ou «doigts verts», le projet peut aussi inviter l’usager depuis l’intérieur du tissu urbain, des appendices/pénétrantes d’autant plus nécessaires si les quartiers de vie sont éloignés. A cette échelle élargie, ne parle-t-on pas de remettre en question le plan des modes doux? Celui des corridors écologiques terrestres? Où sont donc les limites d’un tel projet en terme de continuités ? PAR EXTENTION Aménager des berges ou ‘Riverbanks’ en anglais, ce n’est pas adopter la même posture qu’un projet de front maritime ou ‘Waterfront’. Au delà de ce facteur commun qu’est l’eau, la berge opposée joue un rôle décisif quand à ce qu’il est nécessaire de révéler ou masquer. D’une rive à l’autre, les différentes identités du fleuve : bucoliques, ludiques, industrielles ou patrimoniales s’alternent. En face d’Argenteuil, on trouve l’Ile Saint-Denis, le port de Gennevilliers, le parc départemental Pierre Lagravère, et l’Ile Fleurie, temple des impressionistes. Depuis les coteaux d’Argenteuil, tout un panorama sur la métropole s’offre au visiteur. Mais on trouve aussi tout un tissu industriel et tertiaire peu enviable, faces cachées de Nanterre et Colombes. Les occasions ne manquent pas de jouer de ce décor pour rythmer la promenade et casser la linéarité d’une ripisylve continue et monotone, corridor certes, mais tuyau fermé entre boulevard et fleuve. Au delà de la connexion visuelle, quelles liaisons peuvent être plus concrètement mises en place avec la rive opposée? 35 Memoire François Guibert.indd 35
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Poterne amont de L’Ile Fleurie et la Défense en arrière plan, berges de Bezons
Carte situant les pont d’île de France, crédit Roland Castro 36 Memoire François Guibert.indd 36
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EN CONNECTANT Aménager des berges, c’est se poser la question du lien physique avec la rive opposée. Comme l’a si bien démontré Roland Castro lors de son étude ‘Vivre le fleuve’, « Des ponts, des rives, des constructions pour les parisiens, et rien pour les franciliens!». En effet, l’Ile de France manque cruellement de liaisons et l’exercice est d’autant plus difficile lorsqu’il s’agit de relier deux départements très opposés sous toutes les formes, et situés en aval là où le fleuve s’élargit. Cependant, au vu de la complémentarité possible notamment en terme d’équipements et d’emplois, nous avons proposé une passerelle piétonne supplémentaire ainsi qu’un bac pouvant relier les îles. La proposition est courageuse, mais ne faut-il pas attendre que les villes, tournant actuellement le dos au fleuve se rapprochent ou se retournent d’abord?
Passerelle Simone de Beauvoir, crédit Dietmar Feichtinger
Berges et façades aveugles d’Argenteuil
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Reims 2020, le canal, crédit Christian Devillers, In situ
La RD 311 à Argenteuil, état existant
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COMMENT S’ÉLABORE UN PROJET ‘IN SITU’?
Avec le site Aménager des berges selon In situ, c’est prendre en compte un territoire aux caractéristiques fortes avec modestie, et en révéler ses qualités et son identité de manière simple ( ‘Less is more’ ). Car les germes du projet sont déjà contenus dans ce qui est déjà ‘en place’. Il est parfois seulement nécessaire de prolonger, compléter et épaissir certains éléments. Observer le contexte, l’analyser en prenant compte le territoire élargi, permet parfois de remettre en cause le fond même du projet, mais surtout de mieux relier, traiter les continuités / interfaces / lisières entre son environnement proche ou lointain. C’est faciliter l’accès à l’eau, laisser ainsi d’avantage de place à l’eau par le reprofilage en déblais, la création de gradins, d’estacades, de passerelles, de pontons, et de guinguettes ‘les pieds dans l’eau’ comme le nom donné aux guinguettes lyonnaises. C’est donc créer une interface moins (a) bru(p)te entre l’Homme et son environnement où chacun des deux peut se déployer à son aise dans des prairies et aires ouvertes libres d’accueillir la crue tout comme l’évènementiel. Ce vocabulaire de reconquête des berges fait cependant face à des contraintes que sont les coûts, la loi sur l’eau et les impératifs des Voies Navigables de France ( institution considérant d’avantage le fleuve comme réseau au service des activités, plutôt que lieu de vie au sens large ). Par le biais symbolique, c’est révéler la présence de l’eau ( lame d’eau à Lyon, miroir d’eau à Bordeaux...), mais aussi créer des aménagements laissant place aux crues ( bâtiments sur pilotis ou structures légères démontables, végétation rivulaire inféodée aux bords d’eau, c’est donc rammener l’eau dans la ville et la ville dans l’eau, atténuer les limites pour le bien être de chacun. Par la place faite au végétal, c’est offrir un cadre à la promenade, mais aussi créer une entité ‘berge’ depuis les façades, en passant par la canopée couvrant le boulevard, jusqu’à la ripisylve et aux plantes aquatiques. A partir de cette épaisseur végétale, c’est donc créer des corridors floristiques, faunistiques, d’ombres et de lumières, réseaux de transport mais aussi de parcours de déambulation.
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Carte des enjeux liés au paysage et à l’environnement Biodiversité, trames vertes et bleues, berges...
Enjeux : - Mettre en relation les entités paysagères régionales (Ile Fleurie, Buttes d’Orgemont, Ile St-Denis...) - Assurer des continuités vertes et bleues ( corridors écologiques ) - Diversifier et alterner les différents écosystèmes 6 sites à fort potentiel : La friche et la parcelle des gens du voyage
La rive habitée
L’île : la proue, la prairie et la poupe
La plage des fêtes
La tête de pont de Bezons
La rive active
L’île Héloïse
Les coteaux
Les bretelles
Les coteaux
> Reprofilage possible des berges sur les sites ‘‘épais’’ ( largeur entre 50 et 180m ), favoriser faunes et flores locales, diversifier et utiliser des techniques dedun génie végétal. Mise en réseau système de parcs interdépartementaux posant la question des liens et continuités, plan élaboré pour In situ > Plantations de plantes aquatiques, d’hélophytes, d’arbustes et d’arbres à bois tendres afin d’enrichir la ripisylve : Fertililsre le territoire. > Création de différents paysages : ‘‘canopé-urbaine’’, prairies ouvertes, bois dense, frayère à faune piscicole (bras d’eau en aval de l’île). > Mise en place d’une gestion différenciée sur les espaces aux extrémités du périmètre. > Traitement alternatif des eaux pluviales avant rejet en Seine In situ, OGI, Sémaphores, Biotec, LEA
25 mars 2011
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Les germes du projet sont déjà contenus dans la structure des différents espaces et dans ce qui est déjà “en place”. Il y a des éléments à prolonger, à compléter, ou bien à épaissir. Faire le maximum le plus simplement possible avec l’existant se doit d’être, dans un contexte de crise, un leitmotiv. Tout comme nos ancêtres agriculteurs, prendre en compte le site relève d’une géomantie simple, héritée d’une analyse complète des composantes d’un site. Même si le projet vient ensuite s’enrichir de nombreux appendices pour assurer confort, sécurité, hygiène... ....et bien souvent surtout, respecter les trop nombreuses règles et normes imposées.
Avec l’environnement C'est le projet même de la ville voire du système qui doit être "durable", et pas seulement la haute qualité environnementale des aménagements. Les options fondatrices de l'aménagement doivent converger vers la réalisation d'une ville durable, adaptée, adaptable, et donc prête à la réversibilité. La démarche environnementale doit être préalable et fondatrice du projet urbain et pas seulement son accompagnement. Cette démarche englobe de fait tout un panel d’outils de plus en plus nombreux et faisant appel à d’avantage d’experts. A ce titre, on peut se fixer dès le début d’un projet certaines directives afin de prendre en compte un maximum de paramètres. La mise en place de la mixité urbaine et social, l’imbrication des logements / services / commerces / lieux de vie, la flexibilité des programmes et des aménagements, la priorité aux transports en commun, doux et unipersonnels ( cyclistes, deux roues, piétons ), la gestion des flux automobiles et leurs stationnements, la création d'espaces plantés en réseaux, la prise en compte des orientations et niveaux d'ensoleillement pour les différents types d'activités, la maîtrise des nuisances, la gestion des eaux voie de l’énergie... Ainsi les projets se complexifient toujours plus et nous rappellent que la simplicité et le génie des lieux peuvent parfois résoudre bien des contraintes.
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ou autre chose...
... Phasage de la ‘Place des fêtes’ de Bezons, plans élaboré pour In situ 42 Memoire François Guibert.indd 42
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Dans le temps
Faire un projet urbain, c’est prendre le temps de l’analyse, de la conception, de la concertation et de la mise en oeuvre. Face aux impératifs politico-économiques, il s’avère aujourd’hui difficile de mettre en place des projets de qualité mais pourtant certains y parviennent ( Philippe Madec à Plourins-Lès-Morlaix suit et compose tranquilement la ville avec ses habitants depuis 1992 ). Une ville, un paysage évoluent par accumulation, sédimentation et stratification dans le temps. S’inscrire dans un projet durable, c’est se placer en prenant en compte le passé du site et en mettant ensuite au point des statégies à court, moyen et long terme. C’est mettre en perspective une stratégie d’aménagement plutôt que de figer un projet fini. Mettre en place des espaces publics de qualité évolutifs, c’est mettre en place le substrat sur lequel on viendra planter la ville de demain. Un phasage précis des travaux doit permettre de concilier l’aménagement proprement dit avec la continuité de la vie «fragile» du quartier, car il ne s’agit pas de tout réinventer ou bousculer, mais plutôt de conforter, de compléter et de prolonger.
Phasage des travaux des berges de Seine, plans élaboré pour In situ
Cependant, face à un système insitutionnel instable et traversant une crise dont ne sait quand elle se terminera, quels leviers peuvent être mis en place rapidement, non pas pour figer, mais amorcer une dynamique de projet durable?
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Fête des berges, printemps 2011 Berges de Seine fermées le ‘Partageons l’été’, Carte des enjeux liés aux usages et à 2010, la programmation crédit, Ville d’Argenteuil dimanche, printemps Argenteuil, été 2011, crédit Ville d’Argenteuil crédit Ville de Paris
‘Paris-plage’, Paris,été 2011, crédit Ville de Paris
4 sites à fort potentiel : ‘‘ La ferme urbaine’’
‘‘Le parc Héloïse’’
‘‘ La plage des fêtes’’
Crèche Boulodrome Marché Sanitaires Espace d’accueil
Local vélo Sanitaires
Musée réhabilité
Base d’aviron
La rive habitée
La tête de pont de Bezons
‘‘Les coteaux nature’’
Un parc actif urbain
Complexe culturel et sportif
Parcours santé Pontons
La rive active
L’île Héloïse
Les bretelles
Les coteaux
Salle de spectacle
Tissus industriels et tertiaires Faubourgs et tissus pavillonaires
Enjeux :
Carte des usages existants et proposés
- Diversifier l’offre programmatique et rendre le territoire attractif localement et régionalement selon les séquences.
- ‘‘Faire les extrémités Memoire Françovivre’’ is Guibert.indd 44
du site (ferme urbaine, péniches, jardins partagés...).
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Avec les habitants
Au delà de ces volontés, celle primant devant toutes, est la place faite à l’Homme. Cette projection se fait à partir des usages déjà en place ( kayak, aviron, pêche...), mais aussi, avec l’aide de programmistes, prenant en compte l’existant, les manques et besoins des populations. Comment rendre les berges attractives et leur rendre l’urbanité centrale qu’elles méritent? La toute jeune agglomération d’Argenteuil-Bezons avait un projet très flou et parfois ambigu quand aux équipements de plein air. La présence du plus gros marché d’Ile de france sur l’Ile Héloïse vint complexifier d’autant plus le projet. Mais grâce aux diagnostiques et à l’innovation de Sémaphores et In situ, de nouvelles idées d’usages purent être poposées afin d’anticiper les désirs des usagers à venir. Mettre en scène L’espace public est une véritable scène, privilégier les différents usages de cet espace et organiser leur voisinage, c’est offrir une certaine forme de conforts et lieux propices à l’initiative citoyenne. Plaider pour la ville, c’est d’abord plaider pour la mixité, il faut inscrire le pluriel des genres, leur collusion et permettre qu’une multiplicité d’activités fabrique la ville, ce qui implique de dessiner un espace suffisamment souple et riche pour les accueillir. Au travers de manifestations ( Paris-plage, fête des berges d’Argenteuil... ), de forums, d’expositions et d’une participation active, il est importantd e partager la conception et rendre à appropriable sites et projets au plsu grand nombre.
Débats et exposition du forum urbain, Crédit Ville d’Argenteuil
Vue de l’intérieur de la péniche d’exposition du projet des berges du Rhône, Crédit Grand Lyon 45
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POINTS FORTS ET FAIBLES DU GROUPEMENT Et si c’était à refaire?
Le groupement que nous représentions est expérimenté en réaménagement de berges, il concentre un savoir faire en la matière ( les quais de Bordeaux pour les Eclairagistes Associés, les berges de l’Ile de Nantes pour Biotec, Vallée Rive Gauche pour OGI, Lyon, Orléans, Fort de France et de nombreux concours pour In situ ). Beaucoup d’idées innovantes ont été mises en avant pour créer des espaces publics de qualité ( ferme pédagogique, halle équipée, base de kayak dissimulée dans un talus, péniches équipées, équipements sur pilotis, éclairages autodétectant et économes, jardins aquatiques, recyclage des eaux de ruisselement, pontons, passerelles et gradins pour accéder au plus près de l’eau et redonner priorité au piéton... ). Les travaux remis sont le fruit d’un dialogue riche et constructif, entre partenaires et avec la maîtrise d’ouvrage, permettant d’ajuster les propositions selon les contraintes et imprévus dans le temps. Cependant, l’équipe s’est avérée incomplète, car dépourvue de spécialistes du bâti, des études économiques, et de la sociologie, tout un comité d’expert qui aurait pu faire le lien entre le projet de BHNS, celui des berges, et l‘évolution des tissus et projets connexes, et permettre ainsi de composer un véritable projet urbain devançant les prospections urbaines actuellement livrées aux aménageurs. Ceci étant dit, nous faisions face à une maîtrise d’ouvrage peu sûre d’elle, y compris sur la programmation, et pourtant impatiente de faire venir les activités tertiaires trop à l’étroit à la Défense. Le manque d’anticipation quand au devenir du foncier, du bâti et de la réversibilité des espaces fut donc une lacune majeure. Des acteurs et interlocuteurs en trop grand nombre pose la question de la gouvernance. N’aurait-il pas plutôt fallu mettre en place un Etablissement Public d’Aménagement ? In Situ a également peut-être trop dessiné et, tel un concepteur égocentrique, figé trop rapidement un projet équipé et coûteux ne répondant pas aux enjeux de la crise économique (d’autant plus présente pour cette municipalité très endettée ), sociale et environnementale que nous traversons. La modestie et l’humilité sont de rigueur. Une surenchère de matière grise aurait pu nous ammener à un projet d’avantage économe et réaliste. Un phasage a été mis en place pour répondre aux échéances électorales. Celui-ci prévoit de figer des espaces jugés ‘prioritaires’ alors qu’un projet sommaire et souple n’aurait-il pu englober la totalité du site et donc permettre une première appropriation ? 47 Memoire François Guibert.indd 47
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‘‘...Passer à un urbanisme de projet...’’ Benoit Apparu vers un Grand Paris solidaire ? Des acteurs trop nombreux ? Peu fédérés ?
Projets connexes
CDVIA Etudes de traffic
Communauté d’agglomération d’Argenteuil-Bezons
Conseil général du Val d’Oise
Ville d’Argenteuil
Ville de Bezons
Infrastructure et berges
Conseil régional d’Ile de France & STIF
Quartier St-Germain AUC urbanistes
Transport et environnement
Institutions étatiques
ZAC Bords de Seine Atelier Chavannes urbanistes
Maîtrise d’ouvrage associée Port autonome de Paris
Concertation ?
PROJET
Négociations avec les propriétaires de foncier ( Port à sable, péniches Pontons )
Maîtrise d’usage Participation?
ZAC des deux gares Maître d’oeuvre inconnu
Groupement de maîtrise d’oeuvre
Voies Navigables de France
Insitu
Paysagistes / urbanistes mandataire
Aucuns liens
Partenaires Industriels propriétaires de foncier et du chemin de halage
OGI Infrastructure / Etude d’impact
Une équipe incomplète ?
Les Eclairagistes Associes
Sociologues?
Schéma oragnisationnel des acteurs du projet
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Economistes?
Biotec Génie écologique
Tramway T2 RATP Gautier Conquet architectes
Semaphore Territoires Programmiste
Architectes?
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Concernant la communication, la concertation et la participation, ce fut le néant. Aucune communication n’eut lieu entre Patrick Chavannes ( ZAC des bords de Seine à Bezons ), Gautier Conquet et la RATP ( en charge de l’arrivée du tramway ), l’AUC ( ZAC de la Porte St-Germain ), les groupements Ellipse, Faubourg 234, TGT (en charge d’un marché de définition abandonné sur le secteur du centre d’Argenteuil et l’Île Héloïse), l’équipe ‘mystère’ ( ZAC des deux gares ) hormis un forum urbain où chacun présenta succintement sa démarche. Les habitants ne sont pas encore informés ne serait-ce succintement, alors qu’une hypothétique ‘concertation’ doit prochainement se mettre en place. Concerter quand ? Comment ? Sur quoi ? Sujet épineux. L’approche ‘bottom-up’ aurait-elle pu être mieux étudiée ? Avons-nous réellement été retenu sur ce critère? Avons-nous assez insisté sur la nécessité de démarrer le processus le plus tôt possible ? Comment une ‘maîtrise d’usage’ peut-elle se sentir impliquée, partie prenante et s’identifier au site et au projet alors que ses droits, ne serait-ce à la simple information, ne sont pas respectés ? La municipalité, à l’image de son électorat, n’est même pas venu visiter le site, certes encore difficile d’accès par endroits, mais ô combien enrichissant pour des décideurs tant éloignés des questions d’aménagement. Une visite ‘pédagogique’ aurait pu également voir le jour, permettant la visite d’opérations similaires mais fut abandonné au coeur élections législatives. Pour conclure, l’analyse de cette étude, la complexité du site, du projet, du nombre d’acteurs et de la gouvernance éclatée, font de ce projet un challenge des plus enrichissants. Le groupement de maîtrise d’oeuvre, fort de son expérience avec de grandes collectivités habituées des grands projets urbains, est ici perplexe et s’interroge sur la faisabilité du projet dans les délais impartis. Mais nous ne sommes qu’à mi-mandat et il est encore temps de changer le projet et de palier aux lacunes liées à l’organisation générale et à la mise en place d’outils nécessaires à la prise de décision.
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CONCLUSION
Les projets de berges doivent faire concensus pour que chaque citoyen ou activité y trouve sa place. Cependant, après concertation de toutes les parties prenantes, il est nécessaire de fédérer des équipes à la fois restreintes mais complètes au regard de l’expertise demandées. Les idées et projets développés au sein d’In situ s’alignent globalement dans la continuité des enseignements dispensés durant le DSA. Les projets urbains mêlent autant architecture, urbanisme, et paysage et sont abordés, après analyses de paramètres de plus en plus nombreux. Ils mobilisent de nombreux paramètres avec lesquels , le maître d’oeuvre urbain doit composer. il est un interlocuteur privilégié pouvant fédérer un groupement de maîtrise d’oeuvre et dialoguer avec maîtrise d’ouvrage et d’usage et pouvant répondre à des questions liées au logement, aux services, aux équipements, à l’économie, à l’infrastructure et plus globalement aux modes de transports, au paysage, en un mot, à la ville. Comparer des références, voire des images (tels que l’enseigne Michel Corajoud), et mélanger tranquillement trames vertes, bleues et grises en ‘préparant’ les territoires, à l’image des travaux de Michel Desvignes, sont des outils clés pour penser et anticiper sur la ville des générations y, z etc... A l’heure où la majorité des villes se retournent vers leurs origines rivulaires, il m’a semblé interessant de mieux comprendre comment de tels projets se mettaient en place, avec des partenaires et des maîtrises d’ouvrages complexes. Quels étaient les questions symboliques, techniques, administratives et juridiques, et modes décisionels en jeux? Bien que déçu par le manque de prise en considération du tissu urbain et donc de propositions construites, il n’en demeure pas moins que cette expérience reste une bonne introduction dans le monde du projet urbain. Les zones inondables ne méritent seulement qu’un peu de ‘génie du lieu’ pour se métamorphoser en véritables morceaux de ville caractéristiques, riches et vivants à la fois. ‘Un déficit chronique de 400 000 logements ! 600 km2 de zones ( inondables ) non constructibles ?’’ souligne Roland Castro. Il est donc nécessaire d’ajuster des emprises foncières, et commencer par les plus centrales est une belle amorce pour ralentir l’étalement urbain. Mais au delà de la culture du loisirs ou de l’évènementiel se mettant aujourd’hui en place, comment faire bouger les lignes, et franchir le cap de l’utopie ?
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WEBOGRAPHIE
http://www.argenteuil.fr/537-les-projets.htm www.centre.developpement-durable.gouv.fr /elements-de-methodologie Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement de la région centre www.legrandparis.net www.pierremansat.com http://grandparis.blogs.liberation.fr http://bergesdeseine.paris.fr/ http://www.iaurif.org http://www.grandlyon.com/Les-berges-du-Rhone http://west8.nl/projects/madrid_rio/ http://www.nbbj.com/#work/projects/the-bund http://vallee-rive-gauche.hauts-de-seine.net/web/vrg http://www.angers.fr/projets-et-politiques/rives-nouvelles/rives-nouvelles/index.html http://corajoudmichel.nerim.net/videointerview/videolesquais1.html http://aaupc.fr/projets/fiche/categorie/2/lang/fr/id/120 http://www.gautierconquet.fr/#/fr/urbanisme_des_transports/4/ http://www.in-situ.fr/ 52 Memoire François Guibert.indd 52
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