Kultorama #6 • The ESCAPE issue

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The ESCAPE issue

LE SOMMAIRE 04 06 08 12 14 20 22 24 26 32 44 48 50 51 52 54 60

L’ÉDITORIAL DE VIOLAINE SCHÜTZ LE KULTOVISION LES BONNES NOUVELLES LA REVUE DE PRESSE LE STYLE KULTE LA MAISON DU PANIER HOSTAL CONCEPT LE COUP DE CŒUR ELENA GALLEN LE COUP DE CRAYON DE STÉPHANE MANEL LA SÉRIE SEED DE DIRTLAB L’ESTHÉTIQUE ESCAPE LE LIVRE SAVOIR REVIVRE LE GROS PLAN SUR LE COTON BIO LE COUP DE POMPE ROKIN FOOTWEAR LA COMPILATION KULTE MUSIC 9 LE GRATUIT ARTY REDUX L’EXPLOSITION DE R. LENANCKER & S. BOCOS LES T-SHIRTS ORIGINAL SERIES

KULTE UNLIMITED Centre GVIO - Bat. A3 1 Bvd de l’Océan 13009 Marseille - France ph. 00 33 4 91 91 91 95 fax 00 33 4 91 73 21 54 kulte.fr

SALES DEPARTMENT Michel Vuillermoz / mitch@kulte.fr

GRAPHIC DEPARTMENT Frédéric Grazzini (aka Yak) / yak@kulte.fr

CUSTOMER SERVICE Elsa Leonardi / elsaleo@vex-gallery.com Roland Amasso-Mattea / roland@vex-gallery.com

KULTORAMA ART DIRECTION & LAYOUT Freak Fabric / contact@freakfabric.com

CEO Matthieu Gamet / mat@kulte.fr

PRODUCTION DEPARTMENT Elsa Gamet / elsa@kulte.fr Olivier Leclair / olive@kulte.fr Assistante Aurore Laurent / aurore@kulte.fr

STYLE José Lamali / jose@kulte.fr ART DIRECTION Mothi Limbu / mothi@happymess.fr happymess.fr MARKETING Nicolas Grasset / nico@kulte.fr

02•03

PR AGENCY PIETRI / PUBLICIS CONSULTANTS mathias Deon 67 av. R. Poincaré 75116 Paris mathias.deon@consultants.publicis.fr

PICTURES James Reeve / jr@shootandscribble.com shootandscribble.com Julien Roques / contact@delarocca.fr delarocca.fr MANY THANKS TO... Jeanne Morel, Hui Pisani, Michel Gamet, Marie Guyot, Xavier Gauthier, Candice Chavat, Sabrina, Mathieu, Remy, Latifa, Guillaume, Arnaud, Olivier, Lucas, Déborah, Charly, Laurie, Nathan, Solène... and all our friends and family.



The ESCAPE issue

L’ É D I T O R I A L R É D I G É PA R V I O L A I N E S C H Ü T Z

CETTE SAISON, C’EST À VIOLAINE SCHÜTZ, JOURNALISTE PIGISTE ÉMÉRITE SPÉCIALISÉE DANS LA MUSIQUE (POUR TSUGI, ELLE, REDUX, WAD, TRAX, ROLLING STONE, MENSTYLE, ARTE…), QUE NOUS AVONS DEMANDÉ DE VOUS PRÉSENTER LA THÉMATIQUE DE CE NUMÉRO PRINTEMPS/ÉTÉ 2010 : “ESCAPE”. THIS SEASON, WE’VE ASKED THE FRENCH JOURNALIST SPECIALIZED IN MUSIC, VIOLAINE SCHÜTZ (TSUGI, ELLE, REDUX, WAD, TRAX, ROLLING STONE, MENSTYLE, ARTE…), TO PRESENT YOU SPRING/SUMMER 2010 COLLECTION THEME : “ESCAPE”.

Ça a commencé sournoisement. Il y a quelques mois de cela. Un premier pote annonce qu'il quitte son super job dans une super boîte avec de super responsabilités (et un super stress) pour faire de la sophrologie. Une amie lui emboite le pas : Ancienne programmatrice d'un gros club, elle veut se consacrer au tricot pour animaux et faire des massages à domicile, une autre connaissance démissionne d'une grosse agence de pub pour faire du folk de barbu. Quand c'est pas un ami d'ami qui arrête la musique pour faire du fromage bio dans un bled près des Pyrénées. Moi même, sur les conseils d'un ami DJ je me renseigne pour faire une retraite de quelques jours dans une abbaye. Comment en est on arrivé là ? Trop de raclettes entre amis annulés, trop de piles de livres fabuleux en retard, de disques (mp3) qui s'entassent dans le disque dur, de trajets en métro pénibles à se regarder en chien de faïence, de mauvaises blagues de bureau entendues à la machine à café. Et c'est pas prêt de s'arranger...le lip dub de l'UMP, la crise généralisée, le taux de chômage (et surtout les employés du Pole Emploi), les photos de traders rougeauds, autant de plaies qui n'inspirent qu'une chose : la fuite. Il y a quelques jours justement ma mère (marseillaise) me parle d'un certain Henry Quinson, devenu le nouveau héros local depuis la publication de son autobiographie au titre évocateur Moine des cités, De Wall Street aux Quartiers-Nord de Marseille (éditions Nouvelle Cité / Prix 2009 de littérature religieuse). Le type enchaîne les télés et les radios en racontant sa vie. Son histoire? Ce franco-américain était un jeune banquier d’affaires (le golden boy typique) qui gagnait et flambait des millions de dollars avant de tout plaquer pour vivre dans un monastère en Savoie et habiter ensuite une cité HLM dans les QuartiersNord de Marseille. Il y a fondé une fraternité d'aide et d'échange.

04•05

“Ce lundi matin 16 octobre 1989, je ne peux résister à la force qui m’habite. Je me lève : je dois démissionner...” raconte il dans son livre. Ca fait rêver. Et réfléchir. L'histoire du mec qui en a marre de sa putain de vie, plaque tout... et ne se retourne pas. Jamais. Sans avoir suffisamment de couilles (ou d'armes ou de vêtements de cuir assez rutilants) pour exploser le système, on se calme les nerfs, on s'évade en écoutant le courant musical à la mode, la “chill wave”. Ca fait quelque temps qu'on n'écoute plus que ça, qu'on a d'yeux que pour la musique baléarique, tropicale ou cosmique. Le prochain Vampire Weekend s'annonce afro-pop, les percussions entendues chez Damon Albarn et ses derniers projets nous font prendre la tangente vers une contrée ensoleillée, et plus récemment Friendly Fires, Wavves, Neon Indian, Washed Out, Memory Cassette ou Fool's God enchantent par leur exotisme. On appelle ça l'escapism chez les Anglo-saxons : face à la crise, on fantasme un ailleurs musical meilleur. En attendant, pour fuir un peu le morne quotidien, voici déjà une solution altenative, la lecture de ce numéro du Kultorama sur le thème “Escape” (du titre de la collection Kulte). On s'évadera avec un article sur la théorie du savoir revivre de Jacques Massacrier (principale influence sur cette thématique), la folie douce et la pop qui voit loin de Maman Records, les rythmes exotiques de Get Back Guinozzi!, le maxi galactique de Jan Turkenburg (le bien nommé In My Spaceship). On rêvera avec les illustrations poétiques de Stephane Manel. On se lovera dans du coton bio et on fera connaissance avec le magazine gratuit et “open-mind” Redux. Bon voyage ! http://violaineschutz.blogspot.com/


“Je dois démissionner”


The ESCAPE issue

L E K U LT O V I S I O N

06•07



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LES BONNES NOUVELLES

THE PARISIANS

MAMAN REC

GET BACK GUINOZZI

En France, rares sont les amateurs de rock qui ne les connaissent pas au moins de nom : parce qu’ils ont fréquenté les Libertines, parce qu’ils ont lancé toute une nouvelle scène parisienne au printemps 2004. Ils ont tenu la chandelle à Doherty et Barât, ont offert leur premier concert aux Naast, mais surtout, dès le début, The Parisians savaient jouer et écrire des chansons d’une classe et d’une précision rares. Influencés par le punk new-yorkais et les Stooges (plus que par les Libertines), ils ont très vite suscité de grands espoirs auprès des professionnels de la musique. Depuis quelques mois, The Parisians jouent indiscutablement dans la catégorie au-dessus : leurs compositions ont encore gagné en élégance, et sur scène, ils les défendent avec une intensité irréprochable. Apres le très réussi Alésia E.P., l’album à venir chez Bonus Tracks, tout en anglais, est nettement à la hauteur des productions françaises ou anglo saxonnes actuelles, et confirme sans peine leur inventivité et leur talent.

MAMAN records, c’est Hervé Siard et s’il a choisi Sheraff pour lancer son label, paradoxalement, c’est parce qu’il aime plutôt moyennement ce qu’ils font. C’est à dire qu’il trouve leur musique “plutôt cool”, “mais bon”. Du coup, cet homme pragmatique et crapuleux a voulu montrer au groupe comment ils sonneraient s’ils se donnaient un peu la peine de faire de la bonne musique. Alors, l’idée a germé. Celle de faire remixer deux de leurs morceaux par des artistes qu’il aime (Bo-Flex, Logo, We are Enfant Terrible), et qu’il écoute souvent chez lui, tout en buvant la fin d’une flasque. Avec passion. Comme personne ne voulait de son idée, Hervé a alors piqué sa petite crise d’adolescence et il a décidé de monter son propre label. Il l’a donc très justement appelé “MAMAN records”. Et puis ensuite, il a demandé à son copain Thomas Lélu, de se remettre à son boulot après un sideproject dans le roman autobiographique. Ceci afin de l’occuper et de lui éviter un suicide, comme ça arrive souvent chez les artistes.

Get Back Guinozzi! C’est le projet d'Eglantine Gouzy, ex des Beaux-Arts, 35 ans, parisienne exilée à Londres, compositrice de no-wave arty et d’un premier album éponyme solo foutraque, et de Fréderic Landini, tout aussi électron libre, vivant à Toulon, affichant 46 ans au compteur et une âme d'adolescent. Après avoir fait partie d'un collectif de hip hop dans le sud, et lancé plusieurs sound-systems reggae, Fred dirige depuis 5 ans le défricheur Midi festival à Hyères. Autant dire que l'union de ces deux figures atypiques ne pouvait qu'être fantasque. Avec leur mix de reggae, post-punk, musique tropicale et de surf 60’s, les français de GBG! livrent avec Carpet Madness (signé sur le très respectable label Fat Cat) une réponse enjouée à l'exigeante excentricité des américains d'Animal Collective. Et si GBG! était la meilleure chose qui soit arrivée à la pop frenchy depuis Elli et Jacno?

Busty theparisians.com 08•09

Jérôme Loisy mamanrecords.com

Violaine Schütz - TSUGI Nov 2009 Carpet Madness (Fat Cat/Discograph) myspace.com/getbackguinozzi



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LES BONNES NOUVELLES

HAPPY SOCKS

WAITING FOR THE SUN

IN MY SPACESHIP

La tendance fait depuis peu remonter de plus en plus l’ourlet de nos pantalons, les chaussettes sont donc devenues un accessoire de mode très prisé et surtout très en vue. Depuis cet hiver nous distribuons ainsi dans toutes nos boutiques Kulte les chaussettes Happy Socks. Cette marque d’origine suédoise présente une gamme colorée et complète de chaussettes unisexe (80% coton, 17% polyamide et 3% élastane). Sobres ou flashy, à pois ou à rayures, unies ou à motifs géométriques, il y en a pour tous les goûts. Leur originalité est qui plus est doublée d’une réelle qualité de façonnage, car les chaussettes Happy Socks sont fabriquées en Turquie par une entreprise familiale longtemps manufacturière pour les armées turque et belge. Du solide donc. La marque a enfin très récemment initié des collaborations avec plusieurs illustrateurs de talents (tels que Marok, Giorgio Camuffo, Bill & Fanny...) et même avec la marque Wood Wood.

Cette nouvelle marque de lunettes incarne le citadin moderne, chic et décontracté. Un savant mélange entre tendances actuelles et inspirations vintage, alliant décontraction californienne et sophistication française. Réalisées à partir de modèles classiques, revisités par les designers de la marque, le choix du matériau des montures s’est porté sur le bois, faisant de chaque paire un exemplaire unique. Pour cette première collection prévue pour le printemps 2010, trois modèles sont déclinés dans deux teintes : naturel et noir. Remarquablement légères, ces montures faites main sont associées à des verres protecteurs de haute qualité également fabriqués en France. En parallèle, la marque a mis au point un programme de partenariats invitant artistes et créateurs à s’approprier la marque, grâce à la surface d’expression libre du foulard protégeant les lunettes dans leur étui. Le lancement de cette collection sera accompagné d’une collaboration avec Kulte pour un modèle spécifique à retrouver en boutiques.

Jan Turkenburg est littéralement un OVNI musical débarqué d’une lointaine galaxie. Plus précisément de la Geert Grote School à Zwolle (Pays-Bas), dans laquelle il exerce la noble activité de professeur de musique. En 2005 pour participer à une compilation il enrôle les élèves de son école pour enregistrer le morceau morceau In My Spaceship. Le résultat est une saisissante comptine de l’espace qui a fait son petit chemin sur le web... avant d’atterrir parmi les titres les plus joués de CBS, cultissime webradio. L’équipe du label parisien Sister Phunk, attendrie et émue, a ainsi pris contact avec Mr Turkenburg pour le convaincre de faire remixer la petite merveille afin de lui assurer une vie méritée dans la galaxie pop. C’est donc aujourd’hui chose faite grâce à Pilooski et Breakbot que l’on retrouve dans le cosmique premier picture disc de Jan Turkenburg pressé à 500 exemplaires. Produit de la collaboration entre Sister Phunk et Kulte, une édition limitée et numérotée avec T-shirt est également disponible à seulement 100 exemplaires.

happysocks.com

Lola & Gina waitingforthesun.fr 10•11

sisterphunk.com/inmyspaceship



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LA REVUE DE PRESSE

12•13


SO FOOT

ELLE

VOXPOP

MUTEEN

CLARK

ARTRAVEL

mensuel culture foot sofoot.com

hebdomadaire féminin elle.fr

bimensuel société voxpopmag.com

mensuel mode jalougallery.com

mensuel street culture clarkmagazine.com

bimensuel architecture, design artravel.net

WAD

MAGIC

LIBÉRATION

GQ

LES INROCKS

À NOUS

trimestriel lifestyle wadmag.com

mensuel pop moderne magicrpm.com

quotidien liberation.fr

mensuel style et culture gq.com

hebdo société lesinrocks.com

city guide et agenda culturel anous.fr

MADAME FIGARO FASHION DAILY

FIXÉ

GLAMOUR

TSUGI

MODZIK

hebdo mode, beauté, art de vivre madame.lefigaro.fr

mensuel pignon fixe fixemagazine.blogspot.com

mensuel lifestyle féminin glamour.com

mensuel musique/tendance tsugi.fr

bimestriel mode et musique modzik.com

hebdo mode fashion-dailynews.com


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L E S T Y L E K U LT E S T Y L I S M E PA R J O S É L A M A L I

&

YA S M I N A C E S C O - R É S I A

-

P H O T O G R A P H I É PA R J U L I E N R O Q U E S

LA COLLECTION PRINTEMPS-ÉTÉ 2010 ESCAPE PRÉSENTE UN STYLE ÉPURÉ ET ÉTHÉRÉ. NOUS AVONS PRIVILÉGIÉ LE COTON NATUREL, DU COTON BIO FLAMMÉ OU ENCORE DE LA TOILE MÉLANGÉE COTON LIN POUR UN PORTÉ TRÈS DÉCONTRACTÉ MAIS TOUJOURS CHIC. LES POPELINES À PETIT CARREAUX, LA TOILE DENIM LÉGÈREMENT DÉLAVÉE OU LES TOILES À CARREAUX SURTEINTES UTILISENT UN MINIMUM DE TRAITEMENTS ET APPORTENT AUX VÊTEMENTS UN ASPECT RETRO CARACTÉRISANT LA MARQUE. ENFIN, NOUS AVONS FAVORISÉ UNE PALETTE DE COULEURS NATURELLES, AVEC DES DEMI TONS, DES NUANCES UN PEU PASSÉES OU L’ASPECT BRUT DES MATIÈRES. BREF, UN STYLE ACTUEL ET ÉLÉGANT.

14•15

chemise Équilibre, pull Spirituel, bermuda Paco, ceinture Mystique, lunettes Waiting for the sun, espadrilles


chemise Vagabond, veste Ballade, jean 2001, ceinture Jacques, sac Aviateur, chaussures (fripe)


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16•17

T-shirt Lorna, chemise Dakota, short Jamie, foulard Kaleïdo, espadrilles


“Un style décontracté et chic, d’inspiration rétro.”

chemise Savoir, veste Nirvana, bermuda Vérité, ceinture Mystique, chapeau Départ, chaussures Vans Authentic


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18•19

t-shirt Balthazar Botanique, chemise Ă capuche Final, pantalon Paco, ceinture Jacques, chaussures Vans Authentic


robe Night & Day, ceinture Honey, short en jean Boyfriend, sac Denim, chapeau (fripe)


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L A M A I S O N D U PA N I E R H O S TA L C O N C E P T R É D I G É PA R T H É O P H I L E P I L L A U LT

-

PHOTOGRAPHIE DE MOTHI LIMBU

&

JOSÉ LAMALI

AU CŒUR DU VIEUX MARSEILLE, UN COUPLE D’ACTIVISTES DE LA SCÈNE LOCALE TRAVAILLE ACTUELLEMENT D’ARRACHE PIED À LA CONSTRUCTION D’UN HOSTAL CONCEPT, PRÉFIGURANT UN NOUVEAU GENRE DE MAISON D’HÔTES. ENTRE DEUX INSTALLATIONS ET QUELQUES COUPS DE MASSE, NOUS SOMMES DONC PASSÉS LEUR RENDRE VISITE POUR RENDRE COMPTE DU PROJET. IN THE HEART OF MARSEILLES, TWO ACTIVISTS OF THE LOCAL SCENE WORK HARD ON THE BUILDING OF AN HOSTAL CONCEPT, PREFIGURING A NEW KIND OF GUEST HOUSE. BETWEEN TWO ART INSTALLATIONS AND SOME BLOWS OF MASS, WE WENT ON THE CONSTRUCTION SITE TO REPORT THIS PROJECT.

Un quartier 100 % collègues

Demolition Arty, graphic prélude in progress

Eteignez votre télé : à Marseille, le quartier du Mistral n’existe pas. Par contre, celui du Panier lui, est bien réel. Sous cette poignée de ruelles exiguës repose le site d’implantation historique de la colonie grecque de Massalia, qui légua au VIe siècle avant J.C. son nom à la cité phocéenne... Fin de la leçon d’histoire. Aujourd’hui, la vie de ce faubourg chaud et bigarré oscille entre tourisme tranquille et glande méridionale, à quelques années lumière de Plus Belle la Vie. Au Panier, peu de choses bougent, et c’est l’intérêt. Pourtant, c’est au cœur de ce village marseillais aux façades colorées qu’un jeune couple a décidé d’installer son étonnant projet hôtelier.

En attendant l’ouverture courant 2010 de cet hôtel arty, les heureux propriétaires invitent “les artistes, activistes du moment à s’approprier les lieux pendant la durée des travaux”. Graff, collage, pochoir, illustration, performance live, projection, défilé de mode, shooting photo... Si les moyens d’expression diffèrent, leur dénominateur commun s’ancre dans le passager, l’évanescent. Intitulé Demolition Arty, ce prélude artistique à l’ouverture de la maison Au Vieux Panier à déjà accueilli les installations de la créatrice de lingerie féminine Alix de Moussac, Paul (Virgo Music / Oogie), du graffeur Acet1, de l’illustrateur Guillaume Jolly, des colleurs du bouillonnant collectif PQ Family, ou encore du graphiste phocéen Mothi, accompagné du styliste Kulte José Lamali... Bref, un joyeux bric à braque créatif à découvrir en ligne sur le blog du projet.

Une maison d’hôtes urbaine, éphémère et graphique D’hôtellerie il est donc question ici, mais pas seulement. Pour Jessica Venediger et son compagnon Pako aka Mr. Pimpall (Directeur Artistique de l’écurie phocéenne Fatch Studio), l’histoire de la maison Au Vieux Panier s’écrira à la palette graphique, au pinceau ou à la bombe de peinture. “Notre maison d’hôtes sera urbaine et éphémère” explique le couple. “Tous les ans, les cinq chambres seront investies par des artistes ou des créateurs, qui habilleront les murs de leurs styles. Pendant ton séjour, tu pourras alors dormir au cœur d’une œuvre, et te l’approprier toute une nuit ou plus, pour peut-être repartir avec.”

20•21

demolition-arty.blogspot.com


“Une maison d’hôtes urbaine et éphémère”


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LE COUP DE CŒUR ELENA GALLEN PHOTOGRAPHIE DE JULIEN ROQUES

POLYVALENTE ET AUTODIDACTE, ELENA GALLEN EST UNE ARTISTE INDÉPENDANTE BASÉE À BARCELONE. L’ESPRIT PROVOCATEUR DE SON TRAVAIL A AINSI SU ÉVEILLER D’ABORD LA CURIOSITÉ DU MILIEU ARTY BARCELONAIS, PUIS DES FASHIONISTAS ET AUTRES BLOGGERS DE TOUS POILS AVANT DE TOUCHER LE GRAND PUBLIC. SES RÉALISATIONS SE CARACTÉRISENT PRINCIPALEMENT PAR DES DÉTOURNEMENTS D’IMAGERIE POPULAIRE DE FAÇON TRÈS SUBTILE ET PERTINENTE. VERSATILE AND SELF-TAUGHT, ELENA GALLEN WORKS AS A FREELANCE ARTIST BASED IN BARCELONA. HER PROVOCATIVE WIT HAS AWAKENED THE CURIOSITY OF SCENE-KIDS, FASHIONISTAS AND BLOGGERS. HER COLLECTIONS ARE CHARACTERIZED FOR TWISTING POPULAR IMAGERY IN A VERY SUBTLE AND APPEALING MANNER.

Née en 1984, Elena Gallen est diplomée du Media Studies College de Barcelone et de la New York Film Academy (Hollywood). Expérimentée dans le design de mode (imprimés et illustrations), elle est particulièrement connue pour ses collections de T-shirts qui ont rapidement remportées un vif succès. Que ce soit le modéliste britannique Giles Deacon, le popstar coréen Tae Yang, la nouvelle muse de Tom Ford, Amparo Bonmat, ou la rockstar Wendy James, tous raffolent de ses créations. En combinant le naïf, l’étrange et le minimalisme elle travestit la réalité. Ses icônes stylistiques vont de Maira Nurmi (Vampira) à Divine. Inspirée par la trash culture, les films-cultes, le post-modernisme, et ayant une attirance prononcée pour les monstres, les ovni, les animaux, 22•23

les galaxies, l’horreur, les adolescents ou la nature, le personnage qu’elle incarne désormais transcende ses créations. C’est elle qui dessina par exemple le portrait de Kate Moss saignant du nez que certains considèrent d’ores et déjà comme une icône culturelle postmoderne. Elle compte ainsi parmi ses clients réguliers : le magazine Vice, les modélistes et designers de vêtement de sport de luxe Krizia Robustella et Roberto Piqueras, ou encore les très trendy 410BC. Son travail a déjà été exposé à Madrid, en Corée du Sud et en Australie. Son site web, enfin, a été choisi pour être parrainé par Promsite.org, un projet qui depuis 2004 parraine les meilleurs créatifs d’Espagne. http://elenagallen.com/


≼ Elena Gallen, Divine Intervention, 2009.


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L E C O U P D E C R AY O N STÉPHANE MANEL R É D I G É PA R F R A N C K V E R G E A D E

(IN

MAGIC

#110) -

PHOTOGRAPHIE DE JULIEN ROQUES

CONNU POUR SES POCHETTES DU LABEL TRICATEL OU DE SÉBASTIEN TELLIER, STÉPHANE MANEL EXERCE ÉGALEMENT SES TALENTS DE DESSINATEUR DANS LA MODE. PORTRAIT D’UN BAVARD JAMAIS BARBANT QUI AURAIT RÊVÉ D’ÊTRE METTEUR EN SCÈNE. KNOWN FOR HIS SLEEVES FOR FRENCH MUSIC LABEL TRICATEL OR SÉBASTIEN TELLIER, STÉPHANE MANEL ALSO EXERCISES HIS DRAFTSMAN'S TALENTS IN FASHION. PORTRAIT OF A NEVER BORING CHATTERBOX WHO HAS ALWAYS DREAMT TO BE A DIRECTOR.

Dennis Wilson

“Stéphane est un grand garçon émotif et stylé, qui n’a jamais vraiment su se départager entre un amour pour Jean-Pierre Marielle ou une starlette du début des années 80”, résume son ami David Blot, journaliste et co-organisateur des soirées Respect. Né à Épinal et originaire d’un milieu plutôt bourgeois, ce Parisien d’adoption n’a pas suivi les traces journalistiques de son père. Le dessein pour le... dessin survient assez vite, pendant les heures de cours à s’occuper autrement, faute d’attention suffisante. “Je n’ai jamais eu l’impression que ce soit un don, bien que mon frère te dirait certainement le contraire. À l’école,

24•25

Mick Jagger

je passais mon temps à dessiner et notamment les jaquettes des cassettes sur lesquelles on copiait les albums des uns et des autres. J’avais même des commandes de potes que je réalisais de manière très rudimentaire, avec trois feutres et un pot d’encre de Chine. Je ne me suis jamais trop préoccupé de la technique, je préfère privilégier la sensibilité, en dessin comme en musique”. Après l’obtention du bac F12 ( “l’équivalent de l’ancien bac A3 puissance 15 pour le dessin”), Stéphane suit la voie de l’école Penninghen, prestigieux établissement situé en plein cœur de Saint-Germain des


≥ T-shirt : Stéphane Manel, Tellier, 2009. pochette © Manu Cossu (H5), La Ritournelle (Rec 22), 2005.


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Sébastien Tellier

Près où il fera la connaissance d’un certain Mathias Cousin, futur et brillant dessinateur du Chant De La Machine, disparu tragiquement en août 2002. “On dessinait à deux mains, chacun à un coin du bureau, il y avait une vraie stimulation entre nous. D’ailleurs, je me souviens même que nous avions eu les honneurs d’une double page dans Magic pour le reportage d’une soirée Respect au Queen (ndlr. numéro 18, daté janvier/février 1998)”. Reçu au concours des Arts Déco, il jette l’éponge au bout d’un mois seulement. “Je ne supportais pas ces profs un peu barbons qui allumaient leurs Gauloises en cours, tout en essayant de nous expliquer des poncifs fumeux”. À vingt-deux ans, Manel décide donc de se jeter dans le grand bain professionnel, sans autres arrières que son enthousiasme débordant et son talent naissant. Après un ou deux stages dans la publicité en tant que roughman – “une très bonne école pour apprendre à dessiner rapidement, que ce soit un chien devant un bus qui passe ou un parapluie sur une boîte de Nesquik”, il s’exerce ensuite au coloriage de livres pour enfants chez Gallimard. Puis, deux ans après avoir croisé la route de Bertrand Burgalat dans une soirée, il se voit proposer par le patron de Tricatel un poste de graphiste. Commencent alors quatre années d’une fructueuse collaboration, dont le sommet graphique reste, au choix, la pochette de la compilation Au Cœur De Tricatel (1999), façon photo de classe dessinée des artistes du label, ou celle de l’album de Michel Houellebecq (Présence Humaine, 2000). “Finalement, cette expérience m’a mis le pied à l’étrier. Avec Bertrand, on avait des affinités de cœur et de goût, notamment des fascinations pour les mêmes conneries. Plein d’artistes passaient dans les bureaux de la rue Richer. Je ne garde que de bons souvenirs de cette époque-là”. À travers les pochettes de Tricatel, il est possible de reconnaître la paternité du trait de Manel, hérité de la ligne claire belge plutôt que d’Enki Bilal (dont Stéphane a pourtant été un lecteur assidu). “En m’achetant un ordinateur en 1996, je savais que j’aspirais à un dessin hyper simple et en couleurs, dans l’esprit

26•27

Paul McCartney

des croquis situationnistes des années 60 avec plein d’aplats. Aujourd’hui, j’essaie de m’en échapper et je reviens à un dessin en noir et blanc, très hachuré”. Précis et loquace, Stéphane avoue également l’influence des grands dessinateurs de mode comme René Gruau ou Antonio López, son admiration pour l’aisance d’un Manara, avec lequel il partage la même appétence pour dessiner des femmes. D’ailleurs, à chaque fois qu’il doit croquer la gent féminine, il se sert inconsciemment du “modèle parfait” de Kate Moss et bute toujours sur la bouche des filles, “la partie du visage la plus difficile à dessiner”. Si cet adepte du stylo Bic orange n’a aucune bande dessinée à son actif, malgré un projet avorté autour de Gainsbourg avec Gilles Verlant, le biographe officiel de l’auteur du Poinçonneur Des Lilas (sa première pochette, réalisée en 1998, pour une anthologie des clips et dont la FNAC avait tiré un poster numéroté), il caresse le rêve secret de se lancer dans la réalisation d’un long-métrage. Cet inconditionnel de Maurice Pialat est obsédé par l’écriture d’un scénario. “Avec David (ndlr. Blot), nous réfléchissions à une comédie qui raconte tout ce qu’on a vécu. C’est un langage qui m’excite encore plus que le dessin. Finalement, si je suis venu à l’illustration, c’est que j’étais inspiré par les photos de films, qui en représentent la synthèse parfaite. Encore aujourd’hui, je continue à en acheter, j’adore cet univers”. En attendant, il ne demande qu’à réaliser une affiche de films, pour Bruno Podalydès ou Pascal Bonitzer par exemple. Au rythme d’un DVD par soir, il cultive sa cinéphilie, de Sacha Guitry à Andrei Tarkovsky. Et a définitivement remisé sa basse au placard, jalousant toujours le talent de son frère cadet pour la pratique musicale. “J’échangerais tous mes dessins contre un petit don en musique, ne serait-ce que pour le plaisir physique que le jeu procure”. stephanemanel.com



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LA SÉRIE SEED DE DIRTLAB PHOTOGRAPHIE DE JULIEN ROQUES

-

MODÈLE

:

FRANÇOISE

LA SÉRIE SEED, C’EST UNE GRAINE D’ARTISTE QUI S’INTRODUIRAIT DANS LA SPHÈRE DE LA MARQUE, LE FRUIT D’UNE RENCONTRE, UNE EXPLOSION CRÉATIVE, DONNANT LE JOUR À UNE SÉRIE EXCLUSIVE DE 4 T-SHIRTS EN NOIR & BLANC SIGNÉS DIRTLAB. THE SEED SERIE IS THE FRUIT OF THE COLLABORATION IN B&W BETWEEN AN UP AND COMING GRAPHIC DESIGNER WE LIKE AND THE BRAND. AN EXCLUSIVE COLLECTION OF 4 PRINTED T-SHIRTS BY DIRTLAB.

Pur produit de c’que l’on eut fait de meilleur en robotique allemande depuis 1972, le jeune Frédéric Nicolau est plus connu dans les Apalaches Pyrénéennes sous le glorieux sobriquet de Dirtlab. Ce ménestrel de l’image, ce troubadour de la palette graphique aime à se qualifier lui même d’artisan/graphiste, maniant avec autant de brio le dessin, la peinture ou la souris que la flute à bec, le Nunchaku ou la tétine... Après des années de taxidermie peu concluantes et son brevet d’haltérophilie en poche, le jeune Frida décida de se familiariser avec ceux qu’il appelait “les robots”, les ordinateurs. Il décida donc de partir pendant près de 2 ans vivre avec les loups. Le pauvre homme pensait que les animaux solitaires lui en apprendraient beaucoup plus que les écoles toulousaines qu’il avait pris pour habitude de fréquenter... Ce sera donc seulement après son échec à la “Wolf Computer Institute”qu’il du se rendre à l’évidence : “Les loups, y taquinent pas tant que ça en Illustrator !” Ce douloureux échec fut un réel virage dans sa carrière déjà parsemée d’embûches en tout genre. Mais cette 28•29

expérience deviendra, par ailleurs, le fondement même de sa future entreprise de gagnant. Outre son pseudo “d’enfant tapir” qui restera encore un mystère dans notre pays, son nom de scène est donc désormais Dirtlab. Dirt pour le côté sombre de sa création... Asymétrique et tordue. Mais aussi pour cette obsession qu’il a depuis l’enfance de s’allonger dans la boue dès qu’il en a l’occasion, qu’il croise un marécage ou quelques backrooms malsaines et luisantes, il se prend alors d’une réelle passion à assumer son penchant le plus Dirt. Quant à son côté Lab, n’ayant rien à voir avec les chiens, il apparaît nettement plus technologique. C’est son autre moitié, plus propre, plus parallèle, plus vectorielle... Car cet enfant du minitel aime chanter à qui veut l’entendre qu’il se situe au croisement de la calculatrice et de la sculpture en allumettes. Désormais gourou d’ une modeste secte familiale des Hautes Pyrénées, il a été maintes fois décoré de la “Légion d’horreur” et primé à 5 reprises comme “Meilleur Artiste/Graphiste de Lourdes” plus connu sous le nom du “Lourdes Graphic Awards”.



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L E S I N S P I R AT I O N S C O M P I L É E S PA R J O S É L A M A L I

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&

YA S M I N A C E S C O - R É S I A



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L’ E S T H É T I Q U E ESCAPE P H O T O G R A P H I É E PA R J A M E S R E E V E

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Photographie James Reeve Stylisme José Lamali Modèle homme Mathias Modica Modèle femme Amandine Morin


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S AV O I R R E V I V R E PARU EN 1973 CHEZ ALBIN MICHEL, LE LIVRE SAVOIR REVIVRE DE JACQUES MASSACRIER A ÉTÉ L’UNE DES PRINCIPALES INSPIRATIONS DU THÈME DE COLLECTION PRINTEMPS/ÉTÉ 2010 ESCAPE. VÉRITABLE PAVÉ DANS LA MARRE À L’ÉPOQUE, IL EST DE NOS JOURS ENCORE D’UNE ÉTONNANTE ACTUALITÉ. VOICI DONC L’OCCASION POUR NOUS DE VOUS EN FAIRE PARTAGER LA SUBSTANCE. PUBLISHED IN 1973 BY ALBIN MICHEL, JACQUES MASSACRIER’S BOOK SAVOIR REVIVRE WAS ONE OF THE MAIN INSPIRATIONS OF SPRING / SUMMER, 2010 COLLECTION THEME ESCAPE. BEST-SELLER AT THAT TIME, IT IS STILL NOWADAYS SURPRISINGLY UP TO DATE. HERE IS THE OPPORTUNITY FOR US TO SHARE WITH YOU ITS SUBSTANCE. À quoi bon lancer des cris d’alarme contre la société de consommation et d’industrialisation, contre la pollution qui en résulte, si nous continuons à faire vivre les industries qui nous empoisonnent et épuisent les ressources naturelles de notre planète ! Pourquoi entretenir les mauvaises herbes qui étouffent les légumes de notre jardin ? Dans le tumulte de la foule indifférente des grandes cités, on ne perçoit plus les plaintes, alors n’usons pas le peu d’oxygène que nous reste à crier notre désarroi. Allons plutôt réapprendre à vivre en se passant du produit de ces industries et retrouvons au contact de la nature les bases d’une véritable échelle des valeurs, devant le merveilleux équilibre biologique nous pourrons mesurer l’immensité du désordre de notre société. Certes, nous aurons du mal à nous passer complètement de ces produits manufacturés, nous avons accumulé trop de vilaines manies pendant des générations. Peut-être ne faudrait-il pas éliminer une production industrielle dans un intérêt commun et limité aux choses essentielles, mais comment les déterminer puisque nous avons précisément perdu la notion de l’essentiel ? Mettons nos connaissances en veilleuse, allons méditer sur l’opportunité de leur utilisation. Reconsidérons les éléments primordiaux de notre existence. Il faut avoir un puit pour connaître la valeur de l’eau... Il faut faire pousser un arbre pour hésiter avant d’en abattre un autre... Il faut savourer les légumes de son jardin pour savoir à quels succédanés nous étions accoutumés... Il faut couper son bois pour retrouver devant sa cheminé la véritable sensation du confort... Il faut confectionner ses propres vêtements pour ne plus avoir envie de subir les caprices de la mode... Il faut regarder vivre les animaux et les insectes avant d’exterminer quelques soit-disant "nuisibles"... Il faut retrouver la santé du corps et de l’esprit pour réaliser le plaisir de vivre et celui d’aimer. Chaque année, des centaines de milliers de gens prennent conscience de la stérilité de leur vie sociale, éprouvent le pressentiment des 44•45

grands bouleversements ou des cataclysmes qui n’épargnent que les peuples primitifs et ils partent pour réapprendre à vivre organiquement dans la nature. Cette nature que la plupart ont seulement abordée en vacances et en week-end, ceux qui n’ont jamais fait pousser qu’un haricot dans un coton humide à l’école communale, ceux qui voudraient bien construire un mur mais qui ne connaissent pas les proportions pour faire du ciment, ceux qui ont toujours pensé qu’il fallait un coq dans un poulailler pour que les poules puissent pondre, ceux qui sont désemparés lorsqu’ils n’ont pas de médecin pour soigner le moindre malaise, ceux qui s’imaginent qu’il faut être tailleur pour confectionner des pantalons ou boulanger pour faire du pain... Ce livre leur est destiné, il leur apprendra des choses simples et élémentaires, les éléments de base qui sont généralement formulés d’une manière trop complexe pour les "non-initiés" dans les ouvrages spécialisés, des recettes et conseils divers recueillis auprès de ceux qui ont vécu l’aventure en s’échappant des villes ; ils ont appris euxmême à revivre avec la nature et nous proposent dans ce livre les solutions aux difficultés qu’ils ont éprouvées. En fait, il s’agit de remplacer le plus possible les produits du commerce par ce que l’on peut faire facilement soi-même, il ne faut pas espérer pouvoir vivre d’un jour à l’autre sur sa propre production mais on peut rapidement réduire au stricte minimum ses besoins financiers (surtout ceux qui vivent en communauté). En retournant près de la nature, nous contribuons à la protéger, nous réintégrons notre élément naturel et cessons de collaborer avec une société dont la vitalité est basée sur le gâchis. Nous sommes peut-être les pionniers d’une grande migration vers un monde meilleur qui est à notre porte. L’Homme s’obstine à inventer l’Enfer dans un monde paradisiaque. Jacques Massacrier


“Nous sommes peut-être les pionniers”


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Vous avez publié votre livre Savoir revivre en 1973. Quel regard avezvous sur lui aujourd’hui ? Jacques Massacrier - Chaque page me rappelle des aventures, des tâtonnements, mes méprises, des fiascos, mais aussi les réussites, les bouffées de bonheur et les plus belles années de ma vie. Des années où tout avait un sens, où l’on maîtrisait l’existence, où notre consommation dépendant essentiellement de notre production, où les problèmes se résolvaient en douceur après une nuit de sommeil ou le coup de main astucieux du voisin... Quand je feuillette Savoir revivre, je revois ma famille et mes amis de l’époque... Que du beau monde, que du bonheur ! Dans "Le goût du temps qui passe", vous décrivez votre vie du début des années 70 à Ibiza. Pouvez-vous raconter en résumé ce que cela est devenu ? J.M. - On a vécu vingt ans selon le même principe : tendre vers l’autarcie. Puis, les enfants ont pris des distances. Ils ont construit leurs propres maisons et ont monté une entreprise de construction et restauration des maisons traditionnelles de l’île. Ensuite, ils se sont mariés à des Thaïlandaises. L’aîné, Joël, s’est finalement installé en Thaïlande où il fait de la pisciculture. Son frère Loïc est revenu à Ibiza avec sa fille et il continue à œuvrer dans la construction traditionnelle... Moi, j’ai eu un sérieux problème avec mes jambes : une polynévrite incurable. Impossible de continuer à travailler la terre, à soigner mes plantes, mes arbres, les animaux. Je voyais la ferme se dégrader et Greta s’épuiser à vouloir me remplacer... Alors, on s’est installé dans un appartement au village et maintenant, à 74 ans je me consacre entièrement à l’écriture. Greta a son petit jardin sur la terrasse et de notre vie passée, on a conservé les réflexes : pas de gâchis, pas de besoins futiles, content de peu n’a rien à craindre comme disait Lao Tseu. Avec le recul, comment voyez-vous le mouvement “baba-cool” qui s’est développé dans les années 60 ? J.M. - Ah, les baba-cool ! Il y a un tel mépris dans ce terme. Ils avaient pourtant le pressentiment que notre civilisation allait à la catastrophe. Mais ils prenaient un peu trop de liberté avec les mœurs et les paradis artificiels, ils étaient contre la guerre, contre la société de consommation, contre tout le système... Ils ont été décriés, conspués... Puis, les hippies ont vieilli, ils ont perdu espoir. Ils ont baissé les bras et ont plus ou moins pactisé avec leurs détracteurs... Il faut bien vivre... Après nous, le déluge ! Ça s’appelle un coup d’épée dans l’eau. Comme Savoir revivre qui a suscité de nombreuses velléités et quelques rares résolutions.

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Dans l’introduction du livre vous donniez votre point de vue sur la société. Quel est votre point de vue aujourd’hui sur la société actuelle ? J.M. - Peut-être que les consciences se réveillent. Le réchauffement de la planète, le film d’Al Gore, les gesticulations de Nicolas Hulot, la pollution des nappes phréatiques, ça fout la trouille... Oui, je sais, on fait un effort, on ne laisse plus couler l’eau quand on se lave les dents... Mais un bon bain, le soir en rentrant du boulot, ce n’est jamais que cinq à huit cents verres d’eau. Vous aviez 36 ans en 1969 quand vous avez décidé avec votre famille de quitter Paris pour aller vivre à la campagne à Ibiza. Si vous aviez 36 ans aujourd’hui, que feriez-vous ? J.M. - Dès le départ, je ne me lancerais pas dans la course stupide des spermatozoïdes. Et si j’avais maintenant 36 ans, je ne sais pas ce que je ferais sachant ce que je sais... Clochard ? Terroriste ? Junkie ? Que pensez-vous des mouvements politiques actuels tels que la décroissance ou l’altermondialisme ? J.M. - La mondialisation néolibérale a commencé en 1944 avec le débarquement du rêve américain. C’était évidemment préférable au rêve nazi, mais le chewing-gum, les cigarettes blondes, les bas en nylon, les films de cow-boys ont fait quelques ravages dans les esprits frustrés de l’après-guerre. Puis, le plan Marshall est arrivé avec l’équivalent de cent milliards de dollars actuels. La condition principale étant la libéralisation économique et que l’argent sert à acheter des produits de l’industrie américaine. On a vu arriver des chars transformés en tracteurs avec toutes les techniques américaines pour l’agriculture, l’industrie et le commerce... Ça fait plus de soixante ans que la mondialisation fait des ravages. On pourrait assez rapidement améliorer les techniques avec du recyclable, du renouvelable, du biologique, mais les mentalités, c’est une autre paire de manches. Il faudrait des générations, et on n’a plus le temps. Je ne veux pas faire de l’antiaméricanisme parce que les Américains sont les premiers piégés. Ils commencent à le réaliser. Mais la politique mondiale est trop attachée à la croissance économique, l’expansion à tous crins. Quel est le chef d’État qui osera dire : “Halte à la croissance !” Connaissez-vous Pierre Rabhi qui a quitté Paris dans la même période que vous et pour les mêmes raisons ? Qu’aimeriez-vous dire de ses choix, ses actions ? J.M. - Je connais trop peu ses actions pour en parler. Il est un fait que nous avons quitté Paris dans la même période, mais je suis resté très longtemps concentré sur mes propres interrogations, confiné au fin fond de mon île avec ma famille et quelques amis sans radio, sans journaux, pratiquement sans nouvelles. Cependant, en 1975, j’ai trouvé le petit livre de Jean Pain Un autre jardin. J’étais enthousiasmé et je suis allé le voir à Villecroze. Il m’a fait part de ses expériences


et j’ai appliqué ses méthodes qui ont donné d’excellents résultats avec très peu d’eau... Mais il avait trop de détracteurs et ses méthodes n’ont pas eu le succès qu’elles méritaient, surtout en France.

méthodes primitives peut maintenant se concevoir avec l’aide des énergies renouvelables, de méthodes actuelles de culture biologique. Et pourquoi pas le troc par Internet ?

Que pensez-vous des initiatives actuelles telles que les “écovillages” ? J.M. - Le principe est extrêmement intéressant à condition que ça ne tombe pas dans un mysticisme échevelé.

Votre livre a été traduit en de nombreuses langues. Quel succès at-il dans le monde ? J.M. - Je ne sais pas s’il a encore du succès dans les pays où il a été publié. Il est toujours en vente en Espagne 30 ans après sa première édition (Vivir otra vez en castillan et Tornem a viure en catalan). Il a été best-seller plus d’un mois en Catalogne. Je sais d’après des courriers qu’il est toujours apprécié en Belgique et en Hollande. L’édition américaine se trouve encore dans certaines librairies spécialisées dans l’écologie. Quelques courriers récents de NouvelleZélande et un fanatique du Brésil. C’est à peu près tout ce que je sais.

Vous avez une boutique électronique sur Internet. Utilisez-vous par ailleurs Internet et pour quoi ? qu’en pensez-vous ? Est-ce un outil indispensable ? J.M. - Oui, je trouve qu’Internet est un outil indispensable, incontournable, écologique et culturel. Le courrier électronique et les journaux en ligne économisent des forêts de papier. Les moteurs de recherche (Google en particulier) sont des sources d’informations inouïes dont on ne saurait plus se passer. Avec Internet, on retrouve des amis, on multiplie les échanges, on écrit davantage, on n’est plus isolé nulle part et j’attends avec impatience le livre électronique où l’on pourra avoir toute une bibliothèque sur un format livre de poche. Et les petits ordinateurs à la portée de toutes les bourses... La démocratisation de la culture. Votre livre avait été un grand succès lors de sa sortie. Suscite-t-il aujourd’hui toujours beaucoup d’intérêt ? Quel sens y voyez-vous ? J.M. - Comme je l’ai déjà dit, il a suscité de nombreuses velléités et quelques rares résolutions, mais il est certain que maintenant, la situation s’aggravant, il fait réfléchir davantage. D’autant que les techniques douces ont largement évolué. Ce qui était un retour à des

Pensez-vous que le monde a une chance de “revenir à la raison” avant qu’il ne soit trop tard ? Comment voyez-vous l’avenir ? J.M. - Sombre. Si j’étais cynique, je dirais : faites la guerre, pas l’amour ! On est trop nombreux sur cette terre. Et quand les Chinois et les Indiens auront tous leur voiture qui fonctionnera avec le pétrole du pôle Nord, on suffoquera tous en beauté. Les mentalités ne vont sûrement pas changer en un clin d’œil. À moins... À moins que d’énormes cataclysmes éveillent les consciences. Mais il faut combien de morts pour qu’on rectifie le tracé d’un virage dangereux ? Cet ouvrage est disponible en libre accès sur http://savoir-revivre.cœrrance.org/


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LE GROS PLAN SUR LE COTON BIO CONSCIENTS DE NOTRE RESPONSABILITÉ ENVIRONNEMENTALE, NOUS AVONS DÉCIDÉ D’INTRODUIRE CHEZ KULTE AU SEIN DE LA COLLECTION PRINTEMPS / ÉTÉ 2010 ESCAPE UNE LIGNE ENTIÈREMENT RÉALISÉE À PARTIR DE COTON BIO. NOUS AVONS POUR CELA FAIT APPEL AU FABRICANT SPÉCIALISÉ NOMMÉ BIOTYFULL DONT VOICI LA CHARTE. AWARE OF OUR ENVIRONMENTAL RESPONSIBILITY, WE’VE DECIDED TO INTRODUCE WITHIN THE SPRING / SUMMER 2010 COLLECTION ESCAPE A LINE ENTIRELY REALISED FROM ORGANIC COTTON. TO DO SO, WE’VE BEEN COLLABORATING WITH A SPECIALIZED FRENCH MANUFACTURER NAMED BIOTYFULL OF WHOM HERE IS THE CHARTER.

Nos vêtements sont fabriqués en coton biologique, sans engrais chimique, sans pesticides. Les couleurs sont sans métaux lourds, ils sont donc anallergiques. De plus ils sont fabriqués dans le respect du commerce équitable.

Cette unité de production, à Tirupur dans l’Etat du Tamil Nadu, garantit non seulement l’utilisation de coton 100% biologique mais aussi des conditions de fabrication respectueuses des hommes et de l’environnement.

Nous avons choisi de fabriquer notre collection en coton biologique parce que cela répond à une véritable nécessité écologique et sanitaire.

Le coton bio est le coton produit selon les règles strictes de l’agriculture biologique. Ce mode d’agriculture respecte l’environnement car la culture est exclusivement réalisée à la main, sans engrais chimiques ni pesticides. De plus la fertilité des sols est préservée grâce à la rotation des terres cultivées, ainsi qu’à l’utilisation exclusive d’engrais naturels ou organiques. En choisissant le coton bio, vous faites un geste pour notre planète.

Avec 25% de la consommation mondiale de pesticides pour seulement 3% de la surface agricole, la culture conventionnelle du coton, dit “naturel”, est la plus polluante de la planète. On estime à un million le nombre de personnes intoxiquées chaque année. Cette utilisation massive de substances chimiques cause non seulement des dommages écologiques irréversibles, mais elle pose aussi de sérieux problèmes de santé : en s’infiltrant dans les sols, l’air, et les eaux, ces produits contaminent tout l’environnement dans lequel les paysans des pays pauvres travaillent, vivent et se nourrissent. Agriculture biologique, développement économique, et responsabilité sociale. Ce sont sur ces 3 principes que nous avons choisi de collaborer avec un site de fabrication en Inde.

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Nous avons choisi une mode plus chic, plus éthique, plus biologique. Nos vêtements sont fabriqués en coton biologique et selon les règles du commerce équitable, pour le respect de l’homme et de la nature. biotyfull.fr


“une mode plus chic, plus éthique, plus biologique”


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ROKIN FOOTWEAR LA CHAUSSURE, DIT-ON SOUVENT, EST L’ESSENTIEL DU VÊTEMENT MASCULIN… C’EST BIEN POURQUOI LES BOUTIQUES KULTE DISTRIBUERONT DÉSORMAIS LES CHAUSSURES ROKIN, UNE NOUVELLE MARQUE TRENDY AUX MODÈLES CONFORTABLES DE CONCEPTION SUPÉRIEURE ET SIMPLE À LA FOIS. THE SHOE, AS IT IS OFTEN SAID, IS THE MAIN PART OF THE MALE GARMENT … THAT’S BASICALLY WHY KULTE’S BOUTIQUES WILL DISTRIBUTE ROKIN SHOES FROM NOW ON, A TRENDY UP AND COMING BRAND PRESENTING COMFORTABLE MODELS OF SUPERIOR BUT SIMPLE CONCEPTION.

Rokin footwear est une marque de chaussures suédoise fondée à Goteborg fin 2006. Cette compagnie a pris le nom d'une des rues principales d’Amsterdam (au Pays-Bas) et son logo, le pigeon, symbole classique de paix et d’amour caractérise également la vie urbaine. HISTORIQUE Ayant d’abord travaillé pour plusieurs marques de vêtements techniques spécialisées dans l’outdoor ou le skateboard, puis ancien designer pour Tommy Hilfiger Footwear, Christoffer Brattin a voulu créer sa propre marque afin de pouvoir enfin laisser pleinement libre court à sa créativité. Il a ainsi fondé Rokin Footwear avec l’ambition de créer une marque de chaussures à vocation mondiale avec d’anciens collègues devenus maintenant associés. PRODUITS Rokin produit une large gamme de produits permettant à chacun de trouver chaussure à son pied quelque soit son style ou son âge. Très influencé par les années 70 et les sous-cultures des années 80, 50•51

Rokin a lancé sa première collection au cours de l’hiver 2007. Il est avant tout question de détails chez Rokin, et la marque présente depuis une grande variété de modèles revisitant souvent des modèles classiques avec une touche de modernité susceptible de séduire le plus grand nombre. La collection printemps / été 2010 présente une gamme de couleurs discrètes, des pastels, du marine et du brun, en harmonie parfaite avec la finition et la texture des cuirs authentiques de la plus fine qualité, soigneusement choisis et brossés à la main. FABRICATION Toute la conception et le design sont réalisés en Suède par l’équipe créative. La production elle est ensuite répartie à travers l’Europe afin de satisfaire les attentes d’une clientèle toujours plus exigeante. Les chaussures Rokin utilisent ainsi des cuirs authentiques et des matériaux traditionnels et sont confectionnées par des fournisseurs choisis pour leur savoir faire dans l’art véritable de la cordonnerie. rokinfootwear.com


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K U LT E M U S I C R É D I G É PA R N I C O L A S G R A S S E T

CHAQUE SAISON, KULTE ACCOMPAGNE SES COLLECTIONS D’UNE COMPILATION CD PRÉSENTANT 10 ARTISTES PROCHES DE LA MARQUE. EXAMEN DE LA DERNIÈRE COMPILATION EN DATE : KULTE MUSIC 9. EVERY SEASON, KULTE RELEASES TOGETHER WITH ITS COLLECTIONS A CD COMPILATION BROADCASTING 10 ARTISTS CLOSELY RELATED TO THE BRAND. REVIEW OF THE LATEST COMPILATION KULTE MUSIC 9. Depuis l’origine de la marque, Kulte s’investit tout particulièrement dans la musique. En supportant de nombreux DJ’s et artistes, en s’associant à des soirées et des concerts, et en produisant même aussi de multiples évènements tout au long de l’année. Cette implication a pris une nouvelle dimension il y a maintenant plus de 4 ans avec l’apparition des compilations Kulte Music. Le spectre musical de ces compilations est assez large, allant de la folk à la pop en passant par l’electro ou le rock pur et dur comme en atteste ce dernier volume : 1. JAN TURKENBURG In My Spaceship Un titre inclassable mais diablement efficace en ouverture de cette compilation. Écrit et chanté par un professeur de musique hollandais atypique avec sa chorale d’élèves. Une comptine pop nous promettant des lendemains qui chantent... 2. MARKLION Short Stories Les histories de l’enfance sont également au cœur de cette ritournelle electro pop ravageuse que présente ce jeune lillois ancien membre des DAT Politics au talent très prometteur. 3. CLARA MOTO feat. Mimu Silently (video edit) La minimale aérienne de l’artiste berlinoise signée sur le label In Finé prend ici des accents house, portée par la douce voix de Mimu. Comme une invitation à danser que l’on ne peut pas refuser. 4. MOON PALLAS On the Way Avec une voix androgyne, une guitare toute en légèreté, des synthés vintage au son racé, une basse organique et des rythmiques implacables, ces newcomers français ne vont probablement pas tarder à faire parler d’eux. 5. GET BACK GUINOZZI Police & Thieves Groupe naïf de pop contrariée, ce duo formé par 2 figures varoises s’est fait remarquer avec un 1er album unanimement salué par la critique, GBG nous offre avec ce titre une relecture originale d’une production reggae classique de Lee Scratch Perry.

6. THE PHENOMENAL HANDCLAP BAND 15 to 20 Daniel Collas et Sean Marquand, rois de la nuit new-yorkaise et têtes pensantes de ce groupe, ont décidé de remonter le courant des trémoussements originels de la disco. 7. MUNK Amica Auréolé du succès de son single imparable Live Fast Die Old, Munk, désormais projet solo du marseillais d’adoption Mathias Modica, annonce son retour en 2010, avec un nouvel album très réussi et dont voici un bel aperçu. 8. SHERAFF Modjo’s Back (Logo remix) 1er artiste du tout nouveau label parisien power pop Maman records, le groupe Sheraff développe une énergie contagieuse ici rendue plus puissante encore par Logo qui signe un remix sans faille. 9. THE PARISIANS Difficult Times On n’avait plus beaucoup entendu parlé des Parisians depuis le boom de la nouvelle scène rock de paname, mais 2010 sera peutêtre l’année de leur consécration avec un album sobre et mature, comme ce titre guitare voix. 10. AUFGANG Good Generation Trio innovant formé de Rami Khalifé & Francesco Tristano au piano et Aymeric Westrich aux machines et a la batterie, ils redessinent ensemble les contours entre musiques électronique et classique.

Kulte music 9, CD compilation, Kulte unlimited 2010


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REDUX MAGAZINE R É D I G É P A R E R WA N N L A M E I G N È R E

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ARTWORK

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MOTHI LIMBU

DEPUIS MAINTENANT PLUS DE 4 ANS, LA MARQUE KULTE COLLABORE AVEC LE TRIMESTRIEL HEXAGONAL ARTY ET GRATUIT REDUX, L’OCCASION DONC POUR NOUS DE VOUS PRÉSENTER UN PEU MIEUX CE MAGAZINE QUI GAGNE À ÊTRE CONNU… SINCE MORE THAN 4 YEARS NOW, KULTE HAS BEEN COLLABORATING WITH FRENCH ARTY AND FREE MAGAZINE REDUX, HEREAFTER A BRIEF PRESENTATION OF A MEDIA YOU SHOULD KNOW BETTER…

“Des familles, on en aura croisées... Lorsque l’on évoque des labels à la renommée internationale comme Ed Banger ou Kitsuné à Paris, Crammed Disc à Bruxelles, Warp à Sheffield, ou DFA à New-York on imagine souvent une ruche où s’affairent une nuée d’assistants. Alors qu’au bout du compte, en lieu et place d’un building de verre, c’est souvent un bureau en rez-de-chaussée dans lequel une dizaine de personnes au maximum se partagent le boulot, pas forcément les uns sur les autres. Et surtout pas les uns contre les autres. On pourrait enchaîner les exemples. C’est même devenu un leitmotiv : ce qui nous passionne avant tout et ce, quelque soit le mode d’expression employé, c’est le lien, les correspondances que l’on crée. Il y a des familles dont on hérite, et celles que l’on se fabrique. Celles qui, pas à pas, vous accompagnent. Ainsi avec Forward, l’exposition itinérante que Redux organise également depuis plusieurs années, on se prend à rêver à une famille infinie... En regroupant la plupart des directeurs artistiques qui ont fait la revue, et les graphistes dont elle a parlé. Cette famille grossit inexorablement. Dans le vieux monde que nous venons de quitter, les grosses structures voient leur modèle trembler. Leurs open spaces où s’isolent les salariés sans aucun esprit d’équipe, où de plus en plus on scénarise son travail avant de s’appliquer. Faire circuler l’information, la relayer, la rendre compréhensible, sauter les intermédiaires inutiles, bureaucratiques et parfois corrompus, ces middle men qui tombent l’un après l’autre aux USA, fuir le publireportage lénifiant et qui ne trompe plus personne, s’autoriser tous les passe-droits. C’est ce qu’on vous propose dans Redux, un magazine unique et dont le patrimoine créatif est commun à tous ses petits frères. Un livret de

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famille où vous êtes adoptés dès la lecture de ce préambule, dont ni les pages ni les membres ne connaissent de numerus clausus.” Redux réunit tous les trois mois des journalistes, des photographes et des graphistes pour publier une revue alternative, créative et totalement originale. Créée en 2002 et distribuée gratuitement dans un réseau de galeries et de boutiques dans toute la France, elle change de direction artistique à chaque numéro en invitant un graphiste ou un illustrateur à réinventer son univers visuel. Les talents les plus divers ont présidé aux destinées graphiques du magazine : H5 (Rachel Cazadamont, auteur du célèbre Superdiscount), Fafi, Supakitch & Koralie, Delarocca, Marke Newton (Record Makers), Leslie David, House of Kids (Institube), Dyane de Sérigny, Moshi Moshi ou encore Mothi Limbu. Reflet de la création contemporaine, Redux aborde, par des entretiens et des photographies exclusifs, la créativité sous tous ses aspects, privilégiant la forme de l’entretien et des sujets in extenso. Sur du papier mat, elle se veut collector à chaque édition. Mais Redux ce sont également des concerts, des soirées (Sébastien Tellier, Rubin Steiner, Hushpuppies, Candy Clash...) et des expositions de design graphique réunissant tous les graphistes, plasticiens et illustrateurs avec qui la revue a collaboré ou dont elle a présenté le travail (la dernière en date, Forward 3, s’est tenue en 2009 à Paris et à New York). Enfin, c’est également un site web où l’on retrouve les best-of en flipbooks et PDF, le player des dernières nouveautés, ainsi que les vidéos des événements et interviews. redux.fr



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L’ E X P L O S I T I O N DE ROMAIN LENANCKER ET SÉBASTIEN BOCOS Chaque saison les boutiques Kulte accueillent les expositions d’artistes émergents articulées autour de la thématique de collection. Lorsque l’on a proposé au jeune directeur artistique freelance Romain Lenancker de travailler sur le thème automne-hiver 2009 “The Final Day” pour habiller les murs de notre boutique lyonnaise, il a été immédiatement inspiré. Passionné d’images chocs et d’origami, il est parti s’immerger en pleine nature, créer de véritables scénographies, investir l’environnement pour faire disparaître les repères temporaires et géographiques.

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En résulte un univers très sombre, mais parsemé d’éclairs de lumière, de brouillard, de fumigènes, et de couleurs... Des explosions, du mystère, des grands espaces, la nuit, la mer, la terre... Le photographe Sébastien Bocos signe lui toutes les photographies de ces installations qui ont constituées l’exposition “The Final Day” visible l’hiver dernier au 16 rue Paul Chenavard, Lyon 1er. Si vous ne l’avez pas vu in situ, voilà une deuxième chance... http://lenancker.com/

Sébastien Bocos & Romain Lenancker, 2009. . ≤≥


“des explosions, du mystère, de grands espaces”


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Sébastien Bocos & Romain Lenancker, 2009. ≤≥



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Sébastien Bocos & Romain Lenancker, Explosion, 2009. ≤≥



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ORIGINAL SERIES T-SHIRTS OUTIL PRINCIPAL DE LA COMMUNICATION CHEZ KULTE, LES “KULTE ORIGINAL SERIES T-SHIRTS” CRISTALLISENT LES NOMBREUX PARTENARIATS QUE NOUS RÉALISONS AU COURS DE L’ANNÉE AVEC DES MAGAZINES, DES LABELS, DES ARTISTES OU ENCORE DES FESTIVALS. RÉALISÉS PAR LES MEILLEURS GRAPHISTES ET FABRIQUÉS EN SÉRIE TRÈS LIMITÉE, ILS NE SONT GÉNÉRALEMENT PAS COMMERCIALISÉS ET C’EST BIEN EN CELA QU’ILS SONT SI “ORIGINAUX”. MAIN MARKETING TOOL USED BY KULTE, “KULTE ORIGINAL SERIES T-SHIRTS” ARE PROOF OF THE NUMEROUS SPECIAL OPERATIONS DEALT YEAR ROUND WITH MAGAZINES, MUSIC LABELS, ARTISTS OR FESTIVALS... DESIGNED BY TOP DESIGNERS AND MANUFACTURED IN VERY LIMITED EDITION, YOU WON’T FIND THEM IN STORES AND THAT’S PRECISELY WHAT MAKE THEM “ORIGINAL”.

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1 FIXÉ MAGAZINE fixed gear magazine fixemagazine.blogspot.com

3 HIGH NEEDS LOW party (Brussels) myspace.com/highneedslow

5 KOMPAKT music label (Germany) kompakt.fm

2 GET WET! party (Bordeaux) myspace.com/getwet33

4 PANTIERO music festival (Cannes) festivalpantiero.com

6 WAD fashion magazine wadmag.com

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L E S B O U T I Q U E S K U LT E PHOTOGRAPHIES D’ERIK NICOLAS

PARIS - BASTILLE 35 rue de Charonne, 11e Olivier : 01 48 05 68 35

PARIS - LE MARAIS 76, rue Vieille du Temple, 3e Arnaud : 01 42 21 05 09

LYON - 1er

16, rue Paul Chenevard Latifa : 04 78 28 08 52

MARSEILLE - 1er 9, rue du Jeune Anacharsis Guillaume : 04 91 33 53 46

AIX-EN-PROVENCE 32, cours Mirabeau Charly : 04 42 27 04 67

OUTLET

PARIS - St GERMAIN-DES-PRÈS 40 rue du Dragon, Paris 6e Lucas : 01 45 48 15 62

boutique Kulte, Aix-en Provence.

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LES DRESSING-ROOMS PHOTOGRAPHIES D’ERIK NICOLAS

PARIS - CITADIUM 50, rue Caumartin, 9e Standard : 01 55 31 74 00

MARSEILLE - COREZONE 8, rue Montgrand, 6e Paulo : 04 91 33 93 56

TOULOUSE - COREZONE 9, rue du Coq d’Inde Steph : 05 61 55 04 83

AIX-EN-PROVENCE - COREZONE 20, rue Granet

Mathieu : 04 42 09 52 60

BORDEAUX - MEXICANA 137, rue Sainte Catherine

Hervé : 05 56 00 11 60

VALENCE - PEOPLE’S PARADISE 65, avenue Victor Hugo

Standard : 04 75 44 36 40

dressing-room Kulte, Corezone, Aix-en Provence.




“My witness is the empty sky.” Jack Kerouac, Some of the Dharma, 1997.

kulte.fr


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