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n Fré quent ation accrue à l’Espace Info-Energie .......................... 4
n La vill e de Besançon « remet le couvert » .................................. 4
n Soirée “énergi e” à Orgelet ............................................................ 4
n l’Argu s de l’Energie : le bois émetteur de CO 2 ? ........................ 5
n
L’incroyable gouffre énergétique .............................................. 8 n Enercoop l’énergie citoyenne en marche .............................. 9 n Quand l’électricité vient à manquer ............................................ 10 n Eclairage public ................................................................................ 12 n Nucléaire et CO2 .............................................................................. 14 n Recherche site pour stockage déchets .................................. 16 n L’électricité solaire est moins chère... .................................... 17 n Quel avenir pour les tarifs réglementés ? .............................. 18 n Quand on veut des étoiles on demande la lune .................. 19
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Les nouveautés du crédit d’impôt ............................................ 20 n Copenhague 2009 ............................................................................ 21 n Contacts professionnels .............................................................. 22 n Ajena et vous ...................................................................................... 23 n Argus de l’énergie ............................................................................ 24
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Avec toute l'équipe d'AJENA, je veux d'abord vous souhaiter une bonne année et une bonne santé pour 2010. Nous en avons tous besoin : chacun de nous, la planète, et l'humanité tout entière. En écrivant ces mots, mes pensées ne peuvent se détacher de là où la terre a tremblé ; où en quelques minutes, la perle des caraïbes fut anéantie par les secousses sismiques d'un niveau dramatique dès lors qu'elles touchent des zones peuplées. Je ne veux pas voir de symbole dans la catastrophe qui touche Haïti, mais l'effet de cette « tectonique des plaques » qui engendre presque partout dans le monde, et particulièrement sur des lignes de faille bien identifiées, des tremblements de terre d'intensité très variable et surtout imprévisibles. Il faut regarder l'avenir, reconstruire « intelligemment », et la forte mobilisation internationale des états et les dons de chacun sont nécessaires et réconfortants (cf. http://www.croix-rouge.fr/, http://www.fondationdefrance.org/ , …).
2009 a conduit au sommet de Copenhague qui a bien déçu, eu égard aux espoirs qu'il suscitait ; mais les 2 principaux pollueurs (Chine et USA) sont enfin prêts à avancer. Nous verrons dans les prochains mois comment l'accord se déclinera concrètement et juridiquement. Pour cette nouvelle année, ambition, optimisme et créativité sont préférables à la morosité, la résignation et l'immobilisme, pour nous faire avancer vers un monde écologiquement, énergétiquement et humainement meilleur. Certes, les obstacles sur le chemin ne manquent pas, mais nous ne devons pas faire comme l'autruche de notre couverture.
Notre société est devenue davantage réceptive et mobilisée, même si beaucoup de choses choquent dans l'actualité. Avec les Plans Climats Territoriaux, le Grenelle 2, les Agendas 21,... et plus localement, avec toutes les actions que mène AJENA en matière de sensibilisation, formation et conseil pour ne pas dire expertise dans la maîtrise et l'économie d'énergie, les bâtiments basse consommation voire à énergie positive, et le développement de toutes les énergie renouvelables, nous sommes sur la bonne voie. Le présent numéro est consacré à l'électricité en France. Vecteur d’énergie extraordinaire mais auquel 1/3 de l'humanité n'a pas encore accès en 2009, alors que Paris voyait la première exposition internationale de l'électricité en 1881 ! Modes de production, réseau de distribution, tarifs, prix de revient, efficacité,… le sujet est vaste et en pleine évolution. Bonne lecture.
AJENA-Contact n° 81
Bulletin d’information d’AJENA, énergie et environnement en Franche-Comté (Association régie par la loi de 1901) 28, boulevard Gambetta - BP 30149 - F-39004 Lons-le-Saunier Cedex Tél. +33 (0)3 84 47 81 10 - Fax. +33 (0)3 84 47 81 18 E-mail : contact@ajena.org / Web : www.ajena.org Président fondateur : Michel Moreau Directeur de publication : Christophe Chollat-Namy Comité de rédaction : B. Cornevin, G. Berlemont, Y. Genay, P. Haffner, DN. Rouge, C. Pignon, P. Coste, V. Panisset Dossier réalisé par G. Berlemont Coordinatrice de publication : A. Lucet Graphiste : F. Arnoulet
Imprimé en 1 000 exemplaires, sur papier PEFC B. Mourier Imprimerie
Christophe Chollat-Namy N° ISSN 1265-3209-Dépôt légal: janvier 2007 Reproduction autorisée uniquement sur demande spécifique
Bulletin édité grâce au soutien financier de :
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Vie
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l’association Une fréquentation accrue à l'Espace Info-Energie Au cours de l’année 2009, l’Espace Info Energie (EIE) du Jura a répondu à plus de 1800 demandes d’information ou de conseils en matière d’économies d’énergie et/ou d’énergies renouvelables. Cette hausse de près de 13 % par rapport à 2008 est essentiellement due à la mise en place en avril 2009 de l’éco-prêt à taux zéro qui incitent les propriétaires à engager des travaux de rénovation. L’EIE a également participé à divers salons et foires en abordant à chaque fois un thème spécifique : l’isolation thermique lors du salon de l’immobilier à Lons, l’éclairage à LEDs lors du salon Innovia à Dole, la cuisine solaire lors de la foire de Bletterans, etc. En 2010, nous poursuivrons avec nos partenaires ces efforts afin d’accompagner toujours plus de jurassiens dans leur projet de construction ou de rénovation performante. Pour rappel, l’Espace Info Energie du Jura, qui est issu d’un partenariat entre AJENA, l’ADEME Franche Comté, le Conseil Régional de Franche-Comté et la Communauté d’Agglomération du Grand Dole, est ouvert : le lundi de 14h à 17h30 et du mardi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 17h. Des permanences ont également lieu à Dole sur rendez-vous.
G. Berlemont
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La Ville de Besançon « remet le couvert » sur les économies d’énergie !
La Ville de Besançon, en partenariat avec l’ADEME, le Conseil Général du Doubs et la DIREN, a développé, de septembre 2007 à juin 2009, un programme d’actions de sensibilisation, d’éducation et de communication sur la maîtrise de l’énergie auprès des publics scolaires, extrascolaires, du personnel administratif et du grand public.
C’est ainsi que les quartiers des Clairs Soleils, Fontaine-Ecu, Velotte et Brossolette ont été sensibilisés : 4 établissements scolaires avec 400 élèves et 40 adultes, 3 maisons de quartier dont 160 enfants et 56 adultes, 470 agents municipaux du centre administratif municipal et 1 800 bisontins dont 200 lycéens ont bénéficié d’interventions sur la thématique de la maîtrise de l’énergie. Après un bilan positif de cette première phase, la Ville de Besançon et ses partenaires souhaitent poursuivre la réduction des consommations d’énergie et ont donc mandaté pour cela AJENA, en partenariat avec les associations ADERA (Haute-Saône) et TRI (Doubs) pour mener à bien ces nouvelles campagnes de sensibilisation. La fin du nouveau programme d’actions est prévue pour décembre 2011. Y. Genay
Soirée “énergie” à Orgelet faites-le plein ! Ajena anime depuis 2007 le Guichet Energie de la Communauté de Communes de la Région d’Orgelet. Ce dispositif a été mis en place en parallèle de l’OPAH (Opération Amélioration de l’Habitat). Son objectif : sensibiliser les habitants sur la qualité énergétique des bâtiments, l’apport de conseils et de prescriptions en matière d’économies d’énergie et de mise en place d’énergies renouvelables pour les propriétaires. Les habitants ont visité des sites exemplaires et assistés à plusieurs conférences sur le bois énergie, la basse consommation et le solaire thermique. Au total, une centaine de participants. 28 propriétaires du territoire ont été accompagnés dans leur projet de rénovation et 10 propriétaires ont bénéficié d’une étude pour mettre en œuvre des énergies renouvelables sur leur logement. Le Guichet Energie se termine en mars 2010 et AJENA organise une dernière soirée « Energie » à Orgelet le mardi 2 mars 2010.
Cette soirée commencera par une conférence interactive sur l’éclairage. Les alternatives aux ampoules à incandescence (ampoules fluocompactes, ampoules à LEDs) seront présentées à l’aide d’un banc d’essai. Ce sera l'occasion de démêler le vrai du faux des idées reçues ou de rumeurs circulant dans la presse ou sur Internet... Suivra une conférence sur les matériaux d’isolation naturels ou issus du recyclage. Fibre de bois, laine de chanvre ou de coton recyclé, ouate de cellulose, des alternatives aux isolants standards que sont les laines minérales et le polystyrène. Au programme également : le coût, l’efficacité thermique et la disponibilité de ces isolants, sans oublier un point sur leur mise en oeuvre. Des échantillons de ces matériaux d’isolation illustreront cette conférence.
Rendez vous le 2 mars à Orgelet
Conférences : 18h 30 : l’éclairage 20h 00 : les matériaux d’isolation L’entrée est gratuite.
P. Haffner
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SUR...
l’Argus de l’Energie Le bois émetteur de CO2 ?
Depuis le n° 73 de l’AJENA Contact, “l’argus de l’énergie” est accompagné des émissions de CO2 par kWh consommé et ce pour chaque énergie considérée. Vous aurez très certainement remarqué que la valeur indiquée pour le bois (bois déchiqueté, bûches et granulés) est nulle. Pourtant, la combustion du bois rejette du CO2 dans l’atmosphère.
Alors pourquoi cette valeur nulle ?
Et bien tout simplement parce que le CO2 libéré lors de la combustion d'un arbre (sous forme de bûche, de bois déchiqueté ou de granulé) est celui qu’il a stocké pendant sa croissance. Et aussi longtemps que la ressource forestière sera gérée durablement et que des arbres absorberont ce CO2 pour les besoins de leur croissance, il sera donc permis de considérer que le bilan est neutre suivant le principe du cycle du carbone forestier… et le bois demeurera ainsi une énergie renouvelable(1). Mais, me direz-vous, il faut de l’énergie pour couper les bûches, déchiqueter le bois, former les granulés, sans oublier le transport ! Ce 0g de CO2 / kWh n’est-il donc pas inexact ?
Si l’on ne considère que les émissions de CO2 générées par la combustion, cette valeur peut être considérée comme nulle, comme indiquée ci-dessus. Par contre, si l’on tient compte des opérations de préparation du bois, de transport et de livraison, ces émissions ne sont effectivement plus nulles. Ceci dit, si l’on tient compte de l’énergie, et donc des émissions de CO2, qu’il a fallu pour amener le combustible bois chez vous sous un format prêt à brûler, il faut également appliquer cette démarche pour les autres sources d’énergies telles que le gaz, le fioul, l’uranium, etc. Ce qui signifie par exemple tenir compte des émissions de CO2 dues au raffinage du pétrole, à l’extraction de l’uranium dans les mines du Niger ou à la construction des centrales nucléaires.
Pour ce qui est du bois, une étude, commandée par l’ADEME en 2005(2), indique ainsi des émissions globales de CO2-équivalent(3) allant de 33 à 42g par kWh suivant que l’on parle de bûches, de bois déchiqueté ou de granulés.
Le problème c’est que pour les autres sources d’énergie que sont le gaz, le fioul et le nucléaire, ces données sont très difficiles à obtenir ou alors font l’objet de controverses. Un chercheur de l’Université de Singapour(4) a ainsi analysé 19 analyses du cycle de vie du nucléaire dont les conclusions allaient de 1,4 à 288g de CO2équivalent / kWh ! Il a ensuite estimé que la valeur la plus probable était de l’ordre de 66g de CO2 équivalent / kWh (on est loin des 5g annoncés par EDF(5)). Voilà pourquoi, face à cette bataille des chiffres, nous préférons indiquer dans “l’argus de l’énergie” les rejets de CO2 (et uniquement de CO2) liées à la combustion, dont les valeurs sont moins contestées (encore que pour l’électricité…). En sachant de toute façon, que l’énergie la moins polluante, est celle que l’on ne consomme pas. G. Berlemont La production biologique des forêts françaises est de l’ordre de 90 millions de m3/ an tandis que les prélèvements annuels ne s’élèvent qu’à environ 60 millions de m3. On peut comparer cette situation à un livret d’épargne qui produirait chaque année des intérêts et dont une partie seulement de ces intérêts annuels vous permettraient de vivre ! (1)
Bio Intelligence Service, Bilan environnemental du chauffage au bois domestique, décembre 2005
(2)
Emissions de CO2 et des autres gaz à effet de serre (CH4, N2O, etc.) multipliées par leur pouvoir de réchauffement global (la référence étant le CO2 = 1)
(3)
B. K. Sovacool, Valuing the greenhouse gas emissions from nuclear power : A critical survey, in Energy Policy, 2008
(4)
(5)
EDF, Profil environnemental du kWh EDF, janvier 2005
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L’électricité en France Depuis la loi de nationalisation de 1946, qui a donné naissance à Electricité de France (EDF), jusqu’à aujourd’hui, le marché de l’électricité et les moyens de production de cette électricité ont grandement évolué en France. Dans la société d’abondance de l’aprèsguerre, la demande en électricité croît à mesure que les Français s’équipent en électroménager et au début des années 70 le fioul est la première source d’énergie électrique. Mais en 1974, suite à la crise pétrolière de 1973, la France se tourne vers l’électricité nucléaire et annonce la construction de 13 centrales nucléaires en deux ans. En 1980, la mise en service de nouvelles centrales nucléaires achève de faire basculer la France dans le « tout-électrique ».
En parallèle, les réseaux de transport et de distribution de l’électricité des pays voisins sont interconnectés avec celui de la France. Un processus de construction d'un marché européen de l'énergie, prévoyant notamment l'ouverture à la concurrence des marchés du gaz naturel et de l'électricité, est alors engagé en 1996 et, depuis le 1er juillet 2007, les consommateurs particuliers ont la possibilité de changer de fournisseurs d’électricité et d’accéder ainsi à de nouvelles offres, telle que celle d’Enercoop. Tour d’horizon de ce vaste sujet qu’est l’électricité en France.
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En effet, qu’elle soit nucléaire, au gaz, au fioul ou au charbon, une centrale électrique dite « thermique » fabrique avant tout de la vapeur d’eau. Cette vapeur sous pression a pour rôle de faire tourner une turbine, qui va entraîner un alternateur, d’où proviendra l’électricité qui sera ensuite acheminée jusqu’au lieu de consommation.
L’électricité ou
l’incroyable
gouffre énergétique Aujourd’hui, en France, la production nette d’électricité provient en majorité de centrales thermiques (87%). Pour bien comprendre un certain nombre de choses, il est important de savoir que
la façon de produire cette électricité, est une “aberration énergétique”.
2,3 kWh de gaz naturel
=Production + transport =Rendement cycle combiné : 50 % =Pertes de transport : 10 %
1,1 kWh de gaz naturel
=Transformation direct en chaleur =Chaudière - rendement 90 %
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1,05 kWh d’électricité
Lors de ce procédé, 75 % de l’énergie fournie initialement est perdue sous forme de chaleur : • 65% suite à la transformation de l’énergie du combustible en électricité • 10% lors du transport de cette électricité dans les lignes.
En clair, pour 1 kilowattheure (kWh) utilisé chez soi et comptabilisé sur son compteur individuel, nous en consommons réellement 4 fois plus !
Bien sûr, les chiffres varient selon les sources : Officiellement, ce gaspillage d’énergie est estimé en moyenne à « seulement » 60 % alors que les études les plus sévères annoncent jusqu’à 80 %. Pour prendre en compte la totalité de cette énergie véritablement consommée, que l’on nomme « énergie primaire », la consommation d’électricité réglementaire des bâtiments est multipliée par 2,58. Il est donc plus pertinent, comme le montre la figure (ci-desous) d’utiliser directement du gaz, voir du fioul à la limite, dans une chaudière individuelle pour chauffer un bâtiment, plutôt que de brûler ce combustible fossile dans une centrale thermique pour fabriquer de l’électricité qui sera ensuite transformée en chaleur pour chauffer le dit bâtiment(1). Par ailleurs, avec un prix actuel moyen du kWh de 10,6 centimes d’euro, le chauffage électrique est, contrairement aux idées reçues, l’une des énergies les plus chères pour se chauffer(2) . Et cela ne va pas aller en s’arrangeant !(3) En fait, la meilleure manière de consommer de l’électricité est de limiter son usage aux besoins spécifiques (éclairage, télévision, etc.) et de s’approvisionner en électricité d’origine renouvelable, produite à partir de moyens décentralisés. (1) À
ce sujet, pour ceux qui pensent que le chauffage électrique est assuré par les centrales nucléaires, allez lire les pages 10 de ce dossier spécial « électricité »… (2) Il suffit de jeter un coup d’œil à l’Argus de l’Energie au dos de cet Ajena Contact pour s’en convaincre (3) Cf. article sur les tarifs réglementés page 18 C. PIGNON
=Transformation en chaleur =Convecteur - rendement 95 %
1 kWh de chaleur
1 kWh de chaleur
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Enercoop
l'énergie citoyenne
en
marche
Regroupant les différents acteurs locaux impliqués par ces questions (consommateurs, collectivités, partenaires), les coopératives locales œuvrent pour une appropriation de ce secteur par les citoyens. Les intérêts de ce modèle sont multiples. Il s'agit à la fois de relocaliser l'activité économique, l'emploi et la production d'électricité, de couper la coopérative de la dépendance d'un marché de l'énergie haussier et volatile, mais aussi de sensibiliser particuliers et collectivités (qui ont une place réservée dans les SCIC locales) aux questions liées à l'énergie.
Enercoop Ardennes
Depuis le 1er juillet 2007, chaque consommateur a la possibilité d’opter pour l’achat d’électricité d’origine renouvelable. Parmi les offres « vertes » des différents fournisseurs,
une seule sort du lot et contribue au développement des énergies renouvelables. Présentation d’Enercoop, de ses spécificités et de ses objectifs Enercoop est un fournisseur d'électricité d'origine 100% renouvelable, créé en 2005 à l'initiative d'une vingtaine d'acteurs dont Greenpeace, les Amis de la Terre, le CLER (Comité de Liaison Énergies Renouvelables), Hespul, Biocoop et la Nef. C'est aujourd'hui le seul fournisseur d'électricité à s'approvisionner
en direct et à 100% auprès de producteurs éoliens, photovoltaïques, hydrauliques et biogaz, aujourd'hui au nombre de 48. Structuré en SCIC (Société Coopérative d'Intérêt Collectif), Enercoop associe producteurs, consommateurs, salariés, fondateurs, partenaires et collectivités autour du projet, avec un fonctionnement interne démocratique reposant sur le principe 1 personne = 1 voix. La mission d'Enercoop, telle que fixée dans ses statuts, est claire : développer les énergies renouvelables et la maîtrise de la consommation d'énergie via un investissement des bénéfices dans des coopératives locales.
Les coopératives locales
Elles ont une triple activité : - la production d'énergies renouvelables - la commercialisation de l'offre de fourniture Enercoop - la proposition de services énergétiques.
La première pierre à cet édifice a été posée il y a un an, en janvier 2009, avec la constitution de la première SCIC locale, Enercoop Ardennes. La coopérative compte aujourd'hui 80 sociétaires, particuliers et professionnels, parmi lesquels l'Agence locale de l'Energie, des communes et communautés de communes, ainsi que des acteurs locaux de l'énergie. Des panneaux solaires photovoltaïques ont ainsi vu le jour sur les toits de l'agence locale de l'énergie des Ardennes en septembre dernier. D'autres installations doivent suivre dans les prochains mois : un parc éolien de 12 machines de 2 MW, soit 24 MW, dont la mise en service devrait être effectuée en 2011. Deux autres projets photovoltaïques sont en cours, ainsi qu'un projet hydraulique. Outre la production, Enercoop Ardennes réalise régulièrement des diagnostiques énergétiques à destination des particuliers comme des professionnels, ce qui a permis à la structure d'embaucher le mois dernier une salariée supplémentaire. D'autres projets d'essaimage sont aujourd'hui en développement : en Rhône-Alpes d'abord, où la coopérative devrait voir le jour d'ici septembre, puis en Nord Pas de Calais, Bretagne et Languedoc. En attendant Enercoop Franche-Comté...
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Quand l’électricité
vient à manquer
Comment le nucléaire
peut-il amener à devoir s’éclairer
Le 30 octobre dernier, RTE, le gestionnaire du réseau français de transport d’électricité publiait son analyse de l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité sur l’hiver 2009-2010.
La conclusion est sans appel : « la situation est nettement moins favorable que les années précédentes ». En cas de froid intense et durable comme cela a été le cas en janvier 2009, le risque de rupture d’approvisionnement en électricité est ainsi bien réel.
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à la bougie ?
RTE réalise chaque année une étude prospective de l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité en France pour l’hiver à venir. Cette saison est en effet caractérisée par de fortes hausses de la consommation électrique due au chauffage électrique. L’étude permet d’identifier les périodes de tension sur cet équilibre; elle explore les leviers à activer par les acteurs du marché de l’électricité et par RTE pour éviter, autant que faire ce peut, une rupture d’approvisionnement pendant les pointes de la consommation en France.
Sur la base des éléments transmis par les producteurs fin octobre 2009, la disponibilité prévisionnelle du parc de production français pour cet hiver est en très net retrait par rapport à l’hiver dernier sur les mois de novembre à janvier. La faute essentiellement aux centrales nucléaires dont le taux de
disponibilité, tombé à 79,2 % en 2008, pourrait encore reculer à 78 % cette année en raison d’opération de maintenance en retard, mais également en raison des nombreux incidents survenus dans diverses centrales ces derniers mois. Selon EDF, 15 des 58 réacteurs nucléaires français étaient ainsi à l’arrêt au 12 novembre 2009. L’arrivée de nouvelles centrales (principalement éoliennes et thermiques à flamme) ne peut pas dans ces conditions compenser la baisse très prononcée de la disponibilité du parc de production français actuellement. C’est pourquoi des importations de l’ordre de 4000 MW pourraient s’avérer nécessaires de mi-novembre 2009 à fin janvier 2010(1) pour couvrir la consommation d’électricité en France, et ce même pour des températures proches des normales saisonnières.
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Avec des températures de 7 à 8°C durablement sous les normales saisonnières, comme cela a été le cas la semaine du 7 janvier 2009, le niveau d’importation pourrait atteindre 9000 MW, soit la limite technique acceptable par le réseau français. Dans une telle situation, RTE opérerait alors une baisse de tension de 5 % sur le réseau voir même un délestage de consommation (coupure imposée et momentanée de certains clients par RTE ) afin d’éviter le black-out, c'est-àdire une coupure d’électricité géante et incontrôlable à l’échelle d’une ou plusieurs régions, comme cela s’est passé le 4 novembre 2006 lorsque 10 millions d’européens se sont retrouvés dans le noir(2)… Pour peu que de nouveaux incidents surviennent dans les centrales nucléaires, RTE estime que « ce risque de rupture d’approvisionnement interviendrait même pour des températures proches des normales saisonnières ». Voilà comment le nucléaire peut amener à devoir s’éclairer à la bougie…
n Mais alors que faire ?
En fait, le choix est simple : soit poursuivre la fuite en avant, soit mettre en œuvre une démarche de type négawatt. La fuite en avant consiste par exemple en un décalage des consommations dans le temps pour tenter de limiter le « haut » des pics de consommation : certains boîtiers de commande à distance peuvent couper pendant une heure le chauffage électrique ou le congélateur d’un client, sans que cela ne se ressente trop sur son confort. Ceci dit, reporter les consommations d’une heure alors que les pics de consommation sont essentiellement saisonniers ne répond pas au problème global causé par le chauffage électrique, surtout quand les vagues de froid durent plusieurs jours. C’est pourquoi certains avancent comme solution de construire un 3ème EPR après ceux de Flamanville et de Penly. Idée pour le moins surprenante que d’espérer couvrir une consommation de pointe, donc par définition ponctuelle, avec un équipement de production de base, c’est-à-dire censé fonctionner toute l’année à plein régime… à moins que cet EPR ne tourne que 2 ou 3 mois dans l’année. Mais quand on sait qu’un EPR coûte la bagatelle de 4 milliards d’euros, cela va faire cher le kWh. De tout façon, on ne peut espérer couvrir une pointe hivernale de l’ordre de 34000 MW avec un EPR supplémentaire de 1600 MW… En fait, la seule solution consiste à limiter autant que possible ce pic de consommation hivernal, avec comme objectif à terme de parvenir à le supprimer. Cela suppose d’adopter dès aujourd’hui une politique énergétique globale basée sur les 3 préceptes suivants :
• tout d’abord, supprimer les gaspillages : c’est la sobriété énergétique • réduire la consommation pour un besoin donné : c’est l’efficacité énergétique • enfin, avoir recours aux énergies renouvelables pour répondre aux besoins énergétiques restant.
Cette démarche appelée « négawatt », appliquée au problème des pics de consommation d’électricité, n’est pas synonyme d’éclairage à la bougie mais signifie au contraire utiliser de la façon la plus efficace qui soit l’électricité. Il est ainsi indispensable et urgent que les pouvoirs publics mettent en œuvre une politique réglementaire, tarifaire et fiscal cohérente avec l’objectif de baisse significative de la consommation d’électricité en pointe. Malheureusement, le lobby électro-nucléaire n’est jamais bien loin. Pour aller pour loin : www.negawatt.org. (1)Le
15 décembre 2009, la France a importé quelque 5000 MW de puissance… a notamment été le cas en région PACA le lundi 21 décembre 2009 en début d’après-midi G. BERLEMONT
(2)Cela
50 kWh, oui MAIS...
Les consommations énergétiques des futures constructions (à partir de 2012 et par anticipation à partir de 2010 pour les bâtiments publics et tertiaires) ne devront pas dépassées 50 kWh d’énergie primaire par mètre carré et par an. L’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST) était chargé d’apprécier un niveau pertinent de modulation de cette valeur et de mesurer son impact économique. Les députés et auteurs Christian Bataille et Claude Birraux ont confirmé la pertinence des 50 kWh et maintenu les actuels coefficients de conversion d’énergie finale en énergie primaire. Ils ont également proposé une modulation de cette valeur en fonction de la taille du bâtiment et que seule soit déduite la production locale d’électricité consommée sur place. Ils ont par contre listé d’autres points qu’une grande majorité de professionnels du bâtiment ne partage absolument pas :
• suppression de la valeur de consommation maximale pour les bâtiments tertiaires • obligation d’un système actif de climatisation tel que puits canadien, Pompe à chaleur réversible, etc. • introduction pour les consommations de chauffage, auxiliaires de chauffage, eau chaude sanitaire, ventilation et éclairage d’un plafond d’émission de CO2 fixé à 5 kg/m2.an (coup dur pour le gaz, très facile pour les Pompe à chaleur) ! Mais qui se cache(nt) donc derrière ce rapport ?
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L’éclairage
public
Gaspillage En partant du principe que l’énergie la plus économique et la moins polluante est celle que l’on ne consomme pas, nous sommes nombreux à rester sans voix chaque année lorsque les fêtes de fin d’année approchent et que la plupart des villes, villages et maisons individuelles s’illuminent de toutes parts. 12 AJENA
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et
pollution lumineuse
Synonyme de progrès, l’éclairage public, la mise en valeur du patrimoine et les illuminations de Noël gagnent chaque année du terrain. De 1990 à 2000, le nombre de points lumineux d’éclairage public a augmenté de 30 % en France. Ouvrez l’œil et vous vous rendrez compte de l’ampleur du problème : les lampadaires éclairent souvent le ciel et les zones éclairées s’étendent, donnant des allures de pistes d’atterrissage à certaines zones industrielles. Le paradoxe des ampoules économes, c’est ce que l’on nomme effet rebond : elles consomment moins donc on en met plus.
Légalement, les communes ne sont pas dans l’obligation d’éclairer. Par contre, dès lors qu’elles décident de le faire, elles doivent le faire bien et respecter les normes en vigueur.
Est-ce réellement un progrès ? Est-il judicieux d’éclairer des rues désertes en pleine nuit ?
Le frein n’est donc pas technique mais bel et bien psychologique et sociétal. La sécurité sert souvent
Face à ce constat, de plus en plus de communes font le choix d’éteindre complètement l’éclairage en pleine nuit, par exemple de 23 h à 5 h du matin. Cette mesure, peu coûteuse, est rentabilisée rapidement car elle génère une baisse importante de la facture énergétique. Les technologies actuellement disponibles permettent également de faire varier la puissance au cours de la nuit.
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de motif pour ne rien changer. Pourtant, aucune étude ne montre de corrélation entre l’absence d’éclairage et les faits de vandalisme ou d’accident. Pour surpasser cette peur de l’inconnu, une réflexion peut être mise en place dans les communes afin d’analyser les besoins réels et repenser les solutions. Bien éclairer c’est avant tout éclairer au bon endroit, au bon moment et avec une juste mesure : la puissance des ampoules doit être adaptée aux usages (centre ville, quartier résidentiel, voie piétonne, carrefour,...). Comme souvent, il n’y a pas une mais des solutions.
L’éclairage public français en quelques chiffres :
• puissance : 1 260 MW (9 millions de lampes), soit l'équivalent de la puissance d'un gros réacteur nucléaire.
• dépense communale : 23 % de la facture globale d’énergie et 38 % de la consommation d’électricité.
• consommation : 91 kWh par habitant et par an soit deux fois plus qu’en Allemagne (43 kWh/habitant/an).
Source : CEREN, ADEME
La pollution lumineuse désigne l’impact de la lumière artificielle sur l’environnement, notamment sur la faune, la flore et les écosystèmes (modification du milieu naturel, régression, disparition ou accroissement d’espèces, ...). On parle également de pollution lumineuse pour désigner la présence nocturne anormale ou gênante de lumière (frein à l’observation du ciel étoilé, ...).
Sur le plan environnemental, l’éclairage public contribue fortement à la pollution lumineuse, notamment à cause de technologies mal conçues ou inadaptées qui éclairent directement ou indirectement le ciel et les espaces naturels (voir schéma ci-contre). Dans ce registre, l’interdiction des « lampadaires boules » serait justifiée. Le secteur public n’est pas seul responsable, les entreprises, les commerces et les particuliers contribuent également à cette pollution. Des progrès restent à faire pour réduire notre impact sur l’environnement. Demain, qui sait, pourrons-nous à nouveau observer les étoiles la nuit tombée ?
Source : Parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse
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Nucléaire
& CO2
Réalité environnementale o u d é g u i s e me n t é c o n o m i q u e ? Alors que le sommet de Copenhague touche à sa fin, l’ensemble des citoyens du monde se pose des questions sur les enjeux climatiques et énergétiques de demain et des moyens à mettre en œuvre pour y répondre. La France, bien connue pour « vendre » l’énergie nucléaire à chaque débat et sommet traitant de près ou de loin à l’énergie, continue de faire valoir ce moyen de production comme la solution ultime à la problématique climatique et énergétique de demain. 14 AJENA
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Le nucléaire est il vraiment la solution aux problèmes que rencontreront les générations futures ? Dès les années 70 Georges Pompidou donne son aval pour lancer le programme nucléaire civil permettant l’accès à l’indépendance énergétique du pays (avec du combustible au départ français mais très vite remplacé par de l’uranium provenant de pays à fortes tensions géopolitiques), derrière l’ombre du déclenchement d’un vaste programme militaire nucléaire.
Ces investissements colossaux nécessitaient une consommation importante d’électricité pour les justifier : d’importantes campagnes de publicité apparurent alors, ventant une multitude de nouveaux produits dits « électroménagers ». C’est de là qu’apparut alors le chauffage électrique par convection. Bien moins cher à l’investissement et avec une réelle facilité d’installation, les nouveaux propriétaires et rénovateurs se ruèrent vers ce mode de chauffage.
Ventant sa technologie de production d’électricité comme « propre » car non émettrice de CO2 EDF et ses partenaires continuent aujourd’hui de promouvoir le chauffage électrique (60 % des nouveaux logements en 2006 en sont équipés) malgré l’aberration énergétique que cela constitue(1) .
Ainsi, première réalité concernant le nucléaire et le CO2 : nous voyons un important lobby émanant de l’industrie nucléaire venir s’immiscer dans l’établissement des réglementations thermiques de demain, afin que le chauffage électrique puisse rester « légal ». Pour cela, une forte pression est exercée sur les décideurs pour réduire les gardes fous et les valeurs minimales de consommation à atteindre en kWh d’énergie primaire (énergie contenu dans la matière première) par m2 et par an sur un bâtiment chauffé. Ensuite, l’effet indirect du chauffage électrique est qu’il est en grande partie responsable des pics de consommation électrique en hiver, obligeant la France à démarrer ses unités de production d’électricité aux énergies fossiles (gaz, fioul et charbon) mais aussi d’importer des pays voisins une électricité produite en grande majorité à partir d’énergie fossile. L’indépendance de notre approvisionnement en électricité est donc une nouvelle fois remise en cause. Mais le problème est également et surtout climatique : en hiver, le contenu CO2 du kWh électrique ainsi livré chez les consommateurs français est en moyenne de 180 grammes de CO2 / kWh (avec des pointes à plus de 600g), en comparaison avec celui dégagé par une chaudière individuelle au gaz de réseau, situé à environ 240g de CO2 par kWh. Ainsi, le système français de production d’électricité, sensé ne pas émettre de CO2, rivalise en fait de très près avec les dégagements de dioxyde de carbone des moyens de chauffage à énergie fossile. De plus, ces importations d’électricité fortement carbonée tendent à se généraliser également durant l’été avec l’augmentation de l’utilisation des climatiseurs. (1)Cf. dans ce dossier l’article page 8 intitulé Electricité, l’incroyable gouffre énergétique (2) Il s’agit ici du coût initial de l’EPR. EDF a depuis réévalué ce coût à 4 milliards d’euros
Par ailleurs, alors que l’industrie nucléaire se voit attribuer la quasitotalité des budgets publiques liés à l’énergie, au détriment des énergies renouvelables et d’un plan de maîtrise de l’énergie digne de ce nom, plusieurs études donnent des équivalences de ce qu’aurait pu être la donne si la politique inverse avait été pratiquée. Sur le Grand Ouest, à budget équivalent à la construction de l’EPR (3 milliards d’euros)(2), avec un programme d’économies d’énergies, de sensibilisation, de mise en place d’énergies renouvelables et de recherche, l’étude (réalisée par les “ 7 Vents du Cotentin ”) montre que l’on aurait pu obtenir une capacité de réponse aux besoins électriques 2 fois supérieure à celle de l’EPR et créer près de 15 fois plus d’emplois pérennes. Il est important d’ajouter que les moyens à mettre en œuvre pour lutter contre les changements climatiques ne doivent pas avoir de conséquences sociales sur la vie des citoyens du monde. En dehors des délocalisations programmées d’enrichissement d’uranium pour EDF (exemple de la tristement célèbre Eurodif dans la Drôme), on observe que l’évolution du coût de l’uranium connaît dans son histoire d’importantes fluctuations (de 10 $ à 144 $ par livre sur les 5 dernières années) dues à sa position sur un marché spéculatif et à une consommation supérieure à la production issue des mines (le reste provenant du déstockage post guerre froide, mais ce gisement est très loin d’être infini). La volonté de certains dirigeants politiques mondiaux, et plus particulièrement français, de re-développer cette énergie (bon nombre de pays avaient décidés d’abandonner cette solution énergétique après les catastrophes de Three Mile Island et de Tchernobyl), laisse présager une augmentation importante du coût du kWh électrique face à la raréfaction de la matière première (118 ans de réserve au rythme actuel de la production en mine, selon les chiffres extraits du rapport de loi de finance 2008 de l’assemblée nationale), menant à des conflits probables de l’ensemble des pays demandeurs. La problématique du nucléaire face aux changements climatiques continue à être aujourd’hui limité au discours unilatéral des lobbyistes électro-nucléaires qui est ensuite repris par la classe politique majoritaire. Dans les médias, les anti-nucléaires et les « nucléairo-sceptiques » sont volontairement relégués par ces mêmes protagonistes au rang d’« écologistes extrémistes » prônant le retour à la bougie. Pourtant, la réalité est toute autre : les acteurs des institutions et associations qui oeuvrent dans le domaine de l’énergie et du climat, sont tout simplement indépendants et loin de tout intérêt économique par rapport à la filière nucléaire. Derrière un positionnement ainsi purement technique, scientifique et humaniste, ils ont pour la plupart décider de rayer le nucléaire du panel des solutions énergétiques possibles pour répondre aux enjeux de demain. Pour conclure, lorsque l'on sait que l'énergie nucléaire ne représente que 17 % de l'énergie finale consommée aujourd'hui en France, les possibilités de la remplacer par d'autres solutions s'inscrivent alors dans un contexte parfaitement favorable. P.COSTE
Sources : http://www.edito-matieres-premieres.fr - www.cler.org - www.assembleenationale.fr - http://www.eurostaf.fr - www.lesechos.fr - www.ademe.fr www.actu-environnement-com
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Entreprise française recherche site pour
stockage déchets de
C ’e s t p e u t ê t re c e q u e l’ o n p o u r r a v o i r i n s c r i t d e ma i n dans les journaux de petit es annonces. Suite à l’appel d’offre lancé en 2008 auprès de 3000 communes dans l’Est de la France, l’Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs (ANDRA) a en effet bien du mal à trouver un site d’enfouissement pour les Bonjour Monsieur ! Nous étudions un site éolien sur la coline à 7 km de chez vous et nous souhaiterions connaître votre avis ! Vous pouvez vous informer grâce à cette brochure de sensibilisation qui vous présentera les résultats des études d'impact !
(1)Les
déchets nucléaires français depuis que les deux seules communes en lice se soient désistées cet été(1) , et ce grâce à l’opposition marquée des citoyens locaux. L’ANDRA se retrouve ainsi à nouveau sans « lauréat ». Mais quels déchets nucléaires produisent nos centrales et en quelle quantité ? La grande majorité des déchets nucléaires générés en France provient de l’industrie électro-nucléaire.
Ecoutez Monsieur... Vous n'y pensez pas, regardez la beauté de ce paysage, il n'est pas concevable d'y mettre ces géants en acier ! En plus, bonjour les risques sur la santé, à ce qu'on m'a dit... Non, non, vraiment, on a le nucléaire, alors pourquoi devrait t'on subir de telles verrues visuelles facultatives ?
5 ans plus tard... Y'a pas à dire... Ces montagnes sont fabuleuses ! il fait si bon vivre par chez nous ! Des éoliennes... Non mais... Quand j'y repense !
communes de Pars-les-Chavanges et d’Auxon, qui s’étaient portées volontaires et qui avaient été sélectionnées par l’ANDRA le 24 juin ont subitement fait machine arrière respectivement les 5 et 15 juillet 2009. (2)Quelques kg suffisent à créer une explosion atomique et en respirer une infime poussière génère un cancer du poumon
n On distingue :
• les déchets de faible activité à vie longue (FA-VL), souvent issus de l’industrie du radium et de l’extraction de terre rare
• les déchets de très faible activité (TFA), principalement issus du démantèlement des centrales. Peu radioactif, leur volume est par contre particulièrement important
• les déchets de faible et moyenne activité à vie courte (FMA-VC), tels que des gants, combinaisons, etc.,
• les déchets de moyenne et de haute activité à vie longue (MA/HA-VL), principalement issus du cœur du réacteur et hautement radioactifs pendant des centaines de milliers, voir de millions d’années.
Ces derniers, constitués essentiellement de plutonium et de produits de fission, correspondent à 5 % des déchets totaux des centrales nucléaires mais représentent 95 % de la radioactivité de l’ensemble de ces déchets. Le plutonium, la matière la plus dangereuse et problématique(2), est mélangé avec de l’uranium appauvri pour fabriquer du MOX (Mixed oxyde) qui sera réutilisé en réacteur. Ce procédé n’empêche cependant pas la création de déchets, au contraire, ceux issus des MOX sont 6 à 7 fois plus radioactifs que les matières avec lesquelles ils ont été fabriqués tout en n’étant plus valorisables. La problématique du transport des MOX et de ses « ingrédients » est aussi à souligner : les convois empruntent en effet les voies classiques dans des conditions parfois irresponsables ; Greenpeace et Sortir du Nucléaire avaient constaté des traversées de ponts de hauteur supérieure à celle à laquelle sont capables de résister les containers de confinement (9 mètres) en cas de chute, des traversées de villes (Greenpeace en 2003 avait réussi à bloquer 4 heures un de ces camions, montrant le risque de détournements possibles par des terroristes), etc. Les autres déchets nucléaires sont stockés sur le lieu où ils ont été générés ou sont placés dans des sites d’enfouissements. EDF, afin de ne pas rentrer dans des législations contraignantes, considère aujourd’hui certains entreposages de déchets comme « stocks » potentiellement valorisables dans les années à venir selon « l’évolution des technologies ». Le projet de fusion nucléaire (ITER) est en effet sensé résoudre ces problèmes en étant alimenté par les déchets des centrales actuelles puis en fonctionnant en cycle fermé. Or, malgré plusieurs essais, des dizaines de milliards d’euros investis dans la recherche et prochainement dans sa construction, cette technologie n’est actuellement pas viable, et ne le sera sans doute jamais selon de grands experts mondiaux P.COSTE
(M. Kashiba, prix Nobel de physique 2002 et M. De Gênes, prix Nobel de physique 2003). Sources : www.andra.fr - www.sortirdunucleaire.org - www.cea.fr
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L’électricité
produite par un toit solaire
moins chère que celle qui arrive dans la prise est
En effet, le prix de l’électricité domestique est supérieur à celui de l’énergie photovoltaïque, en Italie.
Toutefois, la situation est bien différente ailleurs en Europe notamment en France où cette énergie est fortement concurrencée par les autres moyens de production.
n Comment calculer le coût de production d’un kilowattheure électrique ?
Pour déterminer le coût global de production d’un kWh (kilowattheure) électrique, il faut prendre en compte le prix de l’installation ainsi que le prix du combustible et de la maintenance. De même, la durée de vie de la centrale influence ce coût de production : si une centrale à 3 milliards d’euros produit pendant 40 ans au lieu de 20, le coût du kWh sera moindre. Enfin, le taux d’intérêt de l’emprunt (permettant de payer l’installation) influence fortement le coût du kWh : plus le taux est fort, plus le coût global du crédit sera important et plus le coût du kWh sera élevé. (1)Même
Les moyens de production centralisés sont les centrales « à l’ancienne » où l'on chauffe de l’eau avec un combustible fossile ou fissile. Dans les autres moyens de production, donnant un kWh plus cher, on retrouve ceux qui sont décentralisés et souvent renouvelables (sauf la cogénération à partir de gaz de réseau). Nous nous proposons de ne parler dans cet article que de ces moyens de production décentralisés et renouvelables afin de déterminer ceux qui peuvent être pérennes en France et ailleurs. L’hydraulique et l’éolien fournissent un kWh en grande quantité et peu cher mais la taille des équipements ne leur ouvre pas tous les territoires(1). A l’inverse, les centrales photovoltaïque sont les seules à pouvoir être placées partout où vis l’Homme – que ce soit sur l’immense patrimoine bâti de notre monde moderne ou sur des terrains propices. C’est pourquoi nous pensons qu’elles seront les principaux pourvoyeurs d’électricité de demain – accompagnées de l’hydraulique, de l’éolien et du biogaz (voir d’énergies marines si la recherche aboutit rapidement).
le « petit » éolien est difficile à implanter car son mat mesure entre 15 à 25 m et nécessite des haubans du groupe de travail « Science, Technology & Applications » du groupe de travail européen sur le photovoltaïque (www.eupvplatform.org) ainsi que présentation de l’EPIA (www.epia.org).
(2)Etude
n Coût du kWh kilowattheure
Nous avons calculé le coût du kWh pour 3 types de centrales :
• domestique (3 kWc/25 m2 non intégré toiture) • industrielle (20 kWc/150 m2 non intégrés sur hangar) • centrale au sol (10 MWc/30 Hectares).
Ces centrales sont étudiées avec un ensoleillement français moyen. Pour les centrales domestiques et industrielles, nous avons « utilisé » des modules au silicium cristallin de prix et de qualité européens. Les modules ne sont pas intégrés en toiture. Pour la centrale au sol, nous avons pris en compte des modules de technologie tellures de cadmium (CdTe) ayant le meilleur rapport qualité/ prix et nous les avons posés sur des châssis fixes. Centrale
Domestique Industrielle Au sol sur châssis fixe
Coût de l’électricité €/kWh 32 c€ €/kWh 24 c€ €/kWh 16 c€
Bien sûr, installés dans le sud-est de la France ou à Rome, ces centrales recevraient plus de soleil conduisant à un kWh solaire domestique à 22 c€. Or, en Italie, le kWh domestique, celui « qui sort de la prise », vaut 24 c€. A l’heure où vous lisez cet article, le kWh du toit est donc moins cher que le kWh qui arrive de la prise. Cette « parité solaire photovoltaïque/réseau » italienne n’est pas une surprise car elle était annoncée par plusieurs études parues en 2004(2) . Grâce à la baisse rapide du coût des modules, les études annoncent également que la parité sera atteinte dans d’autres pays avec beaucoup de soleil ou un kWh réseau élevé ce qui sera le cas en 2015 pour les foyers allemands.
En conclusion
Un kWh solaire compétitif est une réalité pour des millions de foyers européens et l’Europe de l’ouest atteindra la parité solaire photovoltaïque/réseau dans 10 ans : les angoisses sur la compétitivité de la filière photovoltaïque sont ainsi dissipées. Le potentiel de puissance du photovoltaïque est estimé à plusieurs dizaines de % de l’électricité mondiale tandis que l’hydraulique et le grand éolien sont également prêts à fournir des quantités considérables d’énergie. Aujourd’hui, la question n’est pas de savoir si les énergies renouvelables peuvent couvrir 100 % des besoins mondiaux en électricité mais bien de savoir si on attend 2050 pour le faire ou si les gouvernements veulent bricoler pendant encore quelques dizaines d’années avec les « vieilles techniques ». La maison brûle et le monde regarde ailleurs ! B.CORNEVIN
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Quel avenir tarifs réglementés ?
pour les
Depuis le 1er juillet 2007, tout consommateur a la possibilité de quitter EDF et ses tarifs réglementés de l’électricité pour choisir une offre de marché d’un fournisseur alternatif, telle que celle d’Enerccop Le marché de l'électricité reste cependant largement dominé par les tarifs réglementés. En effet au 30 septembre 2009, seuls 1,2 millions de clients (sur 29,8) avaient fait jouer leur éligibilité et donc opté pour une offre de marché.
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La principale raison de ce flop de l’ouverture à la concurrence du marché de l’électricité en France réside dans la spécificité des moyens de production français de l’électricité, à savoir les centrales nucléaires et les barrages hydrauliques, alors que les prix de marché des fournisseurs alternatifs s’alignent sur les coûts des moyens de production utilisant une énergie fossile, plus coûteux pour une utilisation « en base », c’est-à-dire en continu au fil de la journée et de l’année.C’est dans ce contexte tendu que l’Etat, sous la pression de la
Communauté Européenne, a mis sur pied une commission, présidée par M. Champsaur, afin de réfléchir aux moyens d’ouvrir plus largement le marché de l’électricité à la concurrence. Outre un accès des nouveaux fournisseurs aux prix de gros de l’électricité nucléaire, cette commission Champsaur, qui a rendu son rapport en avril 2009, préconise notamment de conserver les tarifs réglementés pour les consommateurs domestiques et les petits professionnels (commerçants et artisans). Cependant, elle estime également qu’il est indispensable de redéfinir des références de coût et de tarifs cohérentes avec le maintien en état du parc historique existant. En effet, le parc de centrales nucléaires, jusque là relativement jeunes, nécessitait peu d’investissements de maintenance. Mais son maintien en état sur le moyen terme et sa mise en conformité avec les réglementations environnementales et de sûreté actuelles imposent des investissements qui repartent à la hausse. De plus, de nombreuses centrales approchent les 30 ans(1) . Or EDF souhaite prolonger leur durée de vie. Si de tels investissements sont moins coûteux que l’investissement dans une nouvelle centrale(2) , ils augmenteront néanmoins les coûts de production de l’électricité en France. D’où une hausse certaine des tarifs de l’électricité, même si ceux-ci continuaient d’être réglementés(3)…
Au gouvernement maintenant de prendre ses responsabilités en tirant les conclusions qui s’imposent lors de l’élaboration de la future loi sur la Nouvelle Organisation du Marché de l’Electricité.
Ce qui est sur, c’est que cela ne s’annonce pas simple car cela fait 40 ans que l’Etat fixe un tarif du kWh électrique artificiellement bas, prétextant la « compétitivité » de la filière nucléaire, sans prendre en compte les coûts externes (gestion des déchets, importations d’électricité lors des pointes de consommation, etc.) ni le démantèlement des centrales en fin de vie. Or si le coût de l’électricité augmente fortement dans les années à venir, c’est l’acceptabilité même du nucléaire en France qui a des chances d’être remise en cause… G.BERLEMONT
(1)À
l’instar de celle de Fessenheim en Alsace tout de même 400 millions d’euros pour l’allongement de la durée de vie d’un réacteur de 900MW, et plus de 4 milliards d’euros pour la construction d’un EPR de 1700 MW (3)EDF a en effet réévalué fin 2008 le coût de production de l’électricité issue de l’EPR de Flamanville à 55 € par MWh au lieu des 46 € initialement prévus, soit une hausse de près de 20 % (2)Compter
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Quand on veut des
on
étoiles
demande la lune
Cette déclaration l’été dernier de Christine Lagarde, ministre de l'Economie faisait suite au souhait du PDG d'EDF de l’époque, Pierre Gadonneix, d'une hausse de 20 % des tarifs d'électricité sur trois ans. Depuis, la modification des tarifs du 15 août 2009 a quelque peu chamboulé le paysage tarifaire français de l’électricité. “ Devant la multiplicité des chiffres à disposition, entre information et désinformation, concentrons-nous sur un exemple choisi au hasard… le mien.”
Disposant pour un appartement d’une « petite installation » au sens d’EDF (3 kVA), j’ai décidé de comparer deux factures respectivement datées du 04 août 2009 et du 14 octobre 2009. Sur ma facture du 04 août, donc avant la hausse, l’opérateur historique m’indique que « les tarifs de l’électricité vont augmenter de 2 % le 15 août 2009 ». M’attendant donc à une hausse inévitable, je découvre une surprise, ou plutôt une double surprise. Alors que mon abonnement est passé de 1,79 € à 4,27 € HT par mois, soit une hausse de 138%, dans le même temps, le prix HT du kWh a diminué de 21 %. Ainsi, ma facture du 4 août 2009, qui s’élevait à l’époque à 19,40 € HT, me coûterait aujourd’hui 21,04 € HT, soit une hausse de 8,4 % !
On est loin des 2% de hausse annoncés, avec un léger
sentiment de désinformation. Comme le note la Commission de Régulation de l'Energie (CRE) de façon générale pour les installations de petite et moyenne puissance, les "augmentations de facture sont d'autant plus élevées que la consommation du site est faible". Réserver la plus forte augmentation aux plus petits consommateurs, on en rêvait, le Marché l’a fait…
Les petits, priés de payer pour les gros.
De fait, le tarif HT d’un abonnement de 9kVA avec option HC/HP diminue de 22 % quand le coût du kWh augmente lui d’à peine 1,7 %... Ces gros consommateurs font parti des 6 millions d’abonnés EDF qui verront leur facture baisser, par opposition aux 22 millions restant. Bref, une façon de faire payer les petits pour les gros. Aucune anomalie à signaler pourtant, selon la CRE.
“Les tarifs des plus petits étaient trop avantageux. Les plus gros payaient pour eux. Il faut savoir que les petits consommateurs ne payaient que l’équivalent de l’acheminement mais pas la fourniture. D’où l’intérêt d’une restructuration des tarifs“.
La nouvelle grille de prix permettrait à EDF d’éradiquer plus de 80 % de ces “anomalies” et “d’inciter les clients à des comportements rationnels en terme de choix tarifaires”. Sauf que le fait d’augmenter la part fixe de la facture n’incite pas aux économies d’électricité… On constate donc que le chiffre de 1,9 % pour les particuliers n’est donc qu’une moyenne. Ce chiffre cache de grandes disparités et surtout une facture nettement plus salée pour de nombreux clients. Mais pour la CRE, pas de polémique : ces nouveaux tarifs sont “plus justes pour EDF, plus équitable et mieux équilibrés. Ils reflètent une meilleure couverture des coûts”. Ils permettent en tous cas de corriger une inégalité flagrante et inadmissible qui sévissait alors : les « riches » supportaient une partie du coût de l’énergie consommée par les « pauvres », situation intolérable dans un contexte libéral !... Y.GENAY
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Informations
Les nouveautés du crédit
La loi de finance pour 2010 a introduit quelques changements notables dans le dispositif du crédit d’impôt en faveur du Développement Durable. Tout d’abord, la baisse du crédit d’impôt de 40 à 25 % sur les pompes à chaleur et le chauffage au bois, prévue depuis 2008, n’est finalement que partielle : les pompes à chaleurs géothermiques continueront de bénéficier d’un crédit d’impôt de 40 %, tout comme les appareils de chauffage au bois venant en remplacement d’un ancien appareil de chauffage au bois. Cette mesure a notamment pour but de continuer à inciter les possesseurs de vieux poêles ou chaudières à bûche à moderniser leur installation. Les vieux équipements de chauffage au bois, outre d’avoir un rendement très médiocre, sont en effet fortement émetteur de particules fines.
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d’impôt pour 2010
Le crédit d’impôt pour l’acquisition d’une chaudière à condensation ou le remplacement de fenêtres est également revu à la baisse : de 25 % en 2009, le taux passe à 15 % en 2010. Il aurait en effet été illogique qu’une chaudière à condensation, fonctionnant au gaz ou au fioul, soit subventionnée de la même manière qu’une chaudière à bois. Pour ce qui est des fenêtres, il faut savoir que c’est le type de travaux qui coûte le plus cher à l’Etat en matière de crédit d’impôt. Or, le changement de fenêtres n’apporte généralement pas un gain énergétique considérable, d’où la baisse du crédit d’impôt pour ce type de travaux. D’autres nouveautés sont par contre beaucoup moins louables et on sent derrière quelques unes de ces mesures le poids du lobby électro-nucléaire :
• l’éligibilité de la pose d’une pompe à
chaleur géothermique, pour « tenir compte du coût important de la main d’oeuvre pour ce type de travaux ». Et l’installation d’une chaudière à bûche avec ballon d’accumulation, alors ? Ça ne coûte pas assez cher en main d’oeuvre aux yeux de nos députés et sénateurs ?
• l’éligibilité de l’acquisition d’un chauffe-eau thermodynamique ;
tiens, encore un équipement consommateur d’électricité qui devient éligible au crédit d’impôt « développement durable… »
• la suppression de la majoration du taux de crédit d’impôt de 25 à 40 %
lorsque les travaux d’isolation sont réalisés dans les 2 ans qui suivent l’acquisition du logement. Cette mesure, qui incitait avec brio les nouveaux propriétaires à faire des travaux dès leur entrée dans leur nouveau logement, a été jugée « trop compliquée à mettre en œuvre ». S’il fallait supprimer en France tout ce qui est compliqué à mettre eu œuvre, ce sont des pans entiers de notre législation qu’il faudrait passer à la trappe ! Sous couvert de la nécessité de faire des économies budgétaires, le message des pouvoirs publics est donc clair : pourquoi isoler nos logements alors qu’il suffit d’installer des pompes à chaleurs pour le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire ! La pointe hivernale de consommation d’électricité n’est pas prête de s’estomper : la fuite en avant continue. G.BERLEMONT
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Copenhague 2009 le chant des
19 Décembre 6h00 du matin. L’Accord de Copenhague vient d’être signé (1). Après plus de 12 jours de discussions entre 192 nations, l’Accord de 6 pages a été signé par un nombre restreint de pays mais n’a pas été entériné par tous les pays participant, un consensus n’ayant pût être trouvé. Que contient cet accord ? En substance, les pays développés comme ceux en développement reconnaissent l’importance des changements climatiques et l’urgence d’agir afin d’en limiter les impacts, notamment sur les pays pauvres.
Ils s’entendent sur le fait de limiter à 2°C le réchauffement climatique et reconnaissent que, pour ce faire, il faut réduire les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES). Aucun engagement ferme comprenant des objectifs chiffrés de réduction d’émission de gaz à effet de serre n’a cependant été trouvé. Les pays développés ( ne comprenant ni la Chine,1ier émetteur mondial de GES, ni l’Inde 4ème ) devront donnés pour le 31 Janvier 2010 leurs objectifs chiffrés de réduction, qui seront vérifiés sur le terrain. Les pays en développement pourront aussi donner leurs objectifs de réduction, de façon volontaire et non contraignante. Au vu des intérêts totalement antagonistes des parties et du fait que les pays s’observent les uns les autres sans prendre d’initiatives. Ces maigres résultats peuvent être vu au mieux, comme un vague premier pas vers un accord plus ambitieux. Le constat de l’état de la planète réalisé par les scientifiques pour cet accord est accablant (2). Il semble illusoire de simplement se baser sur des objectifs de réduction de GES volontaires des gouvernements, tel que l’accord de Copenhague le prévoit. Un échéancier international, clair et stricte semble réellement nécessaire.
sirènes
Que pouvons-nous faire en tant que citoyen ?
Des gestes de bon sens et des bonnes pratiques peuvent fortement limiter nos impacts sur la planète, il s’agit d’un apprentissage de tous les jours.
Nous devons tous apprendre les gestes qui diminuent notre empreinte environnementale : mieux consommer, utiliser les ressources locales, privilégier dans notre quotidien les produits les moins polluants. S’informer et s’engager dans l’action citoyenne pour appuyer les initiatives locales, existantes et à venir d’envergure de la part des citoyens, des communautés, des municipalités, et des régions. De telles actions pourraient servir de levier pour entraîner les pays dans une baisse significative des GES. (1) l’intégralité de l’accord est disponible (en anglais) :
http://unfccc.int/files/meetings/cop 15/application/pdf/cop15-cph-auv.pdf
(2) Un article résumant le constat est disponible :
http://chimistes-environnement.over-blog.com/articleetat-de-sante-de-la-planete-avant-la-conference-decopenhague-the-copenhagen-diagnosis-40589416.html
D.N ROUGE
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CONTACTS professionnels Pour figurer dans cette page : • adhésion de 40 e au titre de structure, + formulaire d’inscription sur demande auprès d’AJENA. NOURRY GEO ENVIRONNEMENT 20 rue du Chasnot F- 25 000 BESANCON Tél. : 03-81-88-45-58 E-mail : Denis.nourry@laposte.net Bureau d’étude de faisabilité et d’impact en énergie hydraulique.
NIDAL SA 2 rue Vauban - Z.I. N° 2 F- 68 170 RIXHEIM Tél. : 03-89-31-85-85 Fax : 03-89-31-85-80 E-mail : info@nidal.fr Web : www.nidal.fr Distributeur de déchiqueteuses pour production de plaquettes, fendeuses de 6 à 30 tonnes, scies pour bois de chauffage. ENERGIE NOUVELLE Bouvier Jean Michel 8, Rue du Moulin F- 39 230 LE VILLEY Tél. : 03-84-48-68-40 Fax. : 03-84-48-68-99 Solaire ( photovoltaïque, thermique) Géothermie (forage, surface) Pompe à chaleur ( air, eau ).
SARL SOMEGA Dubois Eric 62, rue de Trépillot F-25 000 BESANCON Tél. : 03-81-50-25-18 Fax. : 03-81-50-25-70 E-mail :sarlsomega@wanadoo.fr Activité : Installation électrique, solaire, éolien.
Fax : 03-81-57-14-20 E-mail jacquinot.damien@wanadoo.fr Installateur de chauffage - bois automatique - énergie solaire thermique - électricité bio et photovoltaïque - récupération eau de pluie.
ELECTROVAC SARL 78, rue de la Cour du Loup F- 39570 CESANCEY Tél. : 03-84-25-14-87 E-mail : electrovac@laposte.net Electricité biotique.
BUREAU D’ETUDE ROSTAIN ET COSTE 21 bis rue d’Athènes F- 26 000 VALENCE Tél. : 04-75-43-42-23 Etude de faisabilité, maîtrise d’oeuvre en chaufferie bois énergie, solaire thermique et fluides. BOUCHOT Ets 55 bis, rue de la Gare F- 54360 DAMELEVIERES Tél. : 03-83-75-87-57 Fax : 03-83-75-05-87 E-mail : Bouchotherme@libertysurf.fr Fabricant et installateur. Travaux hydrauliques - systèmes de chauffage hydraulique
BENOIT BAUDOUX 1 route des Chauvettes F- 39 150 LA CHAUMUSSE Tél. / Fax : 03-84-60-87-64 E-mail : baudoux.b@orange.fr Chauffage, bois automatique, solaire thermique et photovolSARL DAMIEN JACQUINOT taïque sanitaire. Damien Jacquinot 19-21, rue Cusenier HAUT DOUBS ENERGIES F- 25 290 ORNANS 4 rue, de Salins Tél. : 03-81-57-16-92 F- 25 560 BOUJAILLES
Gites et chambres d’hotes
LES SERANS F- 39 270 CRESSIA Tél : 03-84-44-52-47 E-mail : accueil@lesserans.com Accueil culturel et touristique groupe env 25 personnes harmonie, culture et volupté. Equipement remarquables : chauffage au granulé de bois
22 AJENA
CONTACT
N°81
eau chaude et électricité solaire, picine naturel. LE CHATELET Monsieur Félix Eckert Chemin du Chatelet F-39 230 PASSENANS Tél : 03-84-44-90-93 Web : www.lechatelet.ch Ouvert toute l’année pour 6 personnes. Équipements visitables : Plancher et eau chaude solaire.
AJENA Contact Tél. : 03-81-49-33-53 E-mail : hden@free.fr solaire thermique et photovoltaïque, chauffage, sanitaire.
TERRITOIRE ENERGIE 210, avenue de Verdun F- 39 100 DOLE Tél. / Fax : 03-84-82-88-35 E-mail : sleboda@territoire-energie.fr Conseil, études (faisabilité et prospective), aide à la décision, accompagnement sur projets de maîtrise de l'énergie et de mise en oeuvre de production d'énergie BRF GENERATION Consultant GREENEO Monsieur Mercier Bernard Chemin des vergers F-01370 PRESSIAT Tél. : 04 -74- 51- 50- 47 Mob. : 06-30-08-88-85 E-mail: bernard.mercier@greeneo.eu Web : www.greeneo.eu Assistance à maîtrise d’ouvrage pour la rénovation écologique des maisons d’habitation MATERIAUX NATURELS DU DOUBS Z.A du chêne, 31 chemin de la fontaine F-25170 CHAMPAGNEY Tél. : 03-81-59-37-33 Web : www.materiaux-naturelsdu-doubs.pro
HARGASSNER France Z.I Sausse F-07580 SAINT JEAN LE CENTENIER Tél. : 04-75-36-78-35 BIOBÂTIR-CONCEPT 33, rue du Pont
SYRATU Madame Lucie Foglia Chemin Les Moulins F- 25 920 MOUTHIER Tél : 03-81-60-91-39 Gîte ouvert toute l’année, VTT, canoe-kayak, rafting, spéléo, alpinisme, pêche à la truite, randonnée. Équipements visitables : roues à aubes.
F-39320 SELLIERES Tél. / Fax : 03.63.96.31.66 E-mail : scop@biobatir-concept.fr Web : www.biobatir-concept.fr Conception et structure bois, calcul thermique réglementaire et dynamique, maîtrise d’oeuvre
PLAN 9 10 rue de serre F-54000 NANCY Tél. 03.83.31.77.72 Fax. 03.83.31.84.75 Web : www.plan-9.fr Maîtrise d'oeuvre fluides / énergie. Accompagnement, études à haute valeur environnementale (HQE®, BBC, ENR ...) ARTEMA HABITAT NATUREL 2, imp du Petit Bois F-39 130 SOUCIA Tél. 03.84.86.03.19 E-mail: artema_contact@yahoo.fr Bâtiments, constructions écologique, ossature bois, bardage, terrasse, isolation écologique, bâtiments basse énergie.
SOCIÉTÉ DE PRODUCTION D’ÉLECTRICITÉ AUTONOME RENOUVELABLE 11, résidence du moulin F-01150 LAGNIEU Tél. 06.32.36.62.24 E-mail: societe.spear@live.fr Spécialité : Centrale hydroélectrique : études de faisabilité, obtention de nouveau tarif HO7, conseils juridiques, audit, automatisation de vanne, négoce et achat...
Restaurant
AUBERGE DU VIEUX MOULIN, RESTAURANT DU LAC F- 39 170 CUTTURA près du lac route St Lupicin Tél : 03-84-42-84-28 Visiter la roue du lizon et le barrage.
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Simpl ifiez-vous la vie !
WWW.AJENA.ORG
Ajena et vous
Vous souhaitez soutenir notre association, affirmer votre solidarité à nos actions et nous permettre de développer des projets en faveur de l’environnement, et par là même contribuer au développement durable en Franche-Comté, venez rejoindre les 500 membres d’Ajena en remplissant le bulletin d’adhésion.
L’adhésion vous permet :
- de recevoir l’Ajena Contact (4 numéros/an), - d’accéder à notre centre de ressources, - de bénéficier de tarifs préférentiels sur nos publications, - favorise votre accès aux visites de site équipées (EIE39) - de bénéficier de déduction fiscale. Vous êtes une entreprise locale ou nationale vous vous sentez proche de notre démarche, le mécénat vous intéresse, contactez-nous.
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ARGUS DE L’ÉNERGIE
AJENA Contact Prix des énergies en euros/kWh**
Rejet de CO2 Fossile 0,026 €
en gramme/kWh**
€ (1)
POMPE À CHALEUR GÉOTHERMIQUE
g
0,052 € 0,055 € 0,066 €
g
(2)
(2)
0,068 € 0,076 €
g(2) (3)
(2)
(2)
0,105 €
g
g
0,125 € 0,181 €
g
** kWh utiles - (1) Source : AJENA selon étude ADEME/EDF - (2) Source : ADEME - (3) Source : ADEME/EDF Les émissions de CO2 issues de la combustion du bois sont considérées comme absorbées par la croissance des arbres suivant le principe du cycle du carbone forestier. L'accroissement annuel des forêts, mesuré en m3 par an et par hectare, mesure la quantité annuelle de ressource renouvelable disponible (matière et énergie), dans la mesure où les forêts sont gérées durablement, ce qui est le cas dans nos régions.
Coût du chauffage et de la production d’eau chaude sanitaire pour les ménages Le coût de chaque énergie est exprimé en euros TTC par kWh (kilowattheure) et tient compte du rendement des appareils produisant et émettant la chaleur. Par contre il ne tient compte ni de l'investissement, ni de l'entretien (ramonage, contrat SAV) de ces appareils. Remarquons que seuls les poêles à pétrole et le chauffage électrique direct ne nécessitent pas d'entretien. La combustion de pétroles pour poêles (kerdane, kérosène, éthanol) dégage des produits susceptibles de provoquer des condensations et une mauvaise qualité de l'air. Il est indispensable de ventiler correctement les locaux chauffés par ce moyen.
Conditions de prix Janvier 2010
n Bois déchiqueté : 0,026 € /kWh. Descriptif : Rdt moyen 80 % 72 e TTC/tonne (TVA 5,5%) - 3500 kWh/t Remarque : vu les conditions de livraisons et de stockage, le bois déchiqueté convient rarement au chauffage individuel. Par contre, le coût de la chaleur fournie incite à étudier son utilisation lors d'un projet collectif de plusieurs logements.
n Granulés de bois en vrac : 0,055 € /kWh. Descriptif : Rdt moyen 85 % diamètre 6 mm : 213€ TTC la tonne - livraison 3,5 tonnes (TVA à 5,5 %) 4600 kWh/tonne.
n Granulés de bois en sac: 0,068 € /kWh. Descriptif : Rdt moyen 85 % diamètre 6 mm, conditionnés en sacs de 15 kg livrés par palette entière (72 sacs) : 268 € TTC la tonne (TVA à 5,5 %) 4600 kWh/tonne. Astuce : pensez au big-bag de 1000 kg vendu à un prix attractif !
n Bois en bûches: 0,043 € /kWh. Descriptif : Rdt moyen 70 % 48 € TTC le stère en quartiers de hêtre sciés en 33 cm (TVA 5,5 %) - 1600 kWh/stère
Ces coûts sont calculés pour le chauffage d'une maison individuelle de 100 m2 située à Lons-le-Saunier, isolée suivant les règles de construction en vigueur en 1990 et pour la production d'eau chaude sanitaire pour une famille de quatre personnes soit un total de 16 000 kWh/an. Pour faire une comparaison du coût de chaque énergie ou obtenir un ordre de grandeur du coût de chauffage de votre habitation, il vous faut multiplier le coût de l'énergie (euros par kWh) par votre consommation (en kWh/an). Les rendements considérés sont ceux de chaudières neuves. Les prix de chaque énergie comparée sont ceux observés en Janvier 2010.
n Pompe à chaleur géothermique : 0,052 € /kWh. Descriptif : 12 kVA double tarif. Installation de type PAC eau glycolée/eau sur plancher chauffant basse température COP moyen annuel de chauffage de 3. Besoins en eau chaude sanitaire : résistance électrique (3000kWh). Tarif régulé - frais d’abonnement : 165,5 € seulement, car le coût de l’abonnement 3 kVA indispensable est déduit. 0,1154 € TTC/kWh (HP) - 0,0734 e TTC/kWh (HC)
n Gaz de réseau : 0,066€ /kWh. Descriptif : Rdt moyen 90 %* tarif B1, niveau 4 - 0,04521 € TTC / kWh PCS en tarif règlementé - Coût d’abonnement : 162,81 euros/an n Fioul domestique : Prix : 0,076 e /kWh. Descriptif : Rdt moyen 90 %* livraison de 2000 litres - 0,68 € TTC/litre. 10 kWh/litre.
n Electricité : 0,105€ /kWh. Descriptif : Rdt moyen 98 % 9 kVA double tarif, 16 000 kWh par an dont 7000 kWh en heures creuses (dont 100 % d'eau chaude sanitaire) tarif régulé - frais d’abonnement : 87,68 € TTC seulement, car le coût de l’abonnement 3 kVA indispensable est déduit (TVA 5,5%) - HP : 0,1154 € TTC/kWh
(TVA 19.6 %) - HC : 0,0734 € TTC/kWh (TVA 19,6 % et autres taxes).
n Gaz propane: 0,125 € /kWh. Descriptif : Rdt moyen 90 %* livraison moins de 2 tonnes (cuve louée) 1,295 € TTC/kg - 12,8 kWh/kg - abonnement 196 € TTC* n Pétroles pour poêles : 0,181 € /kWh Descriptif : Rdt moyen 70 % 1,26 € le litre par 20 litres. Qualité standard, distribuées localement. Existe aussi sous forme d'éthanol et de kérosène.
n Soleil : 0 €/kWh Descriptif : Energie naturelle disponible. Nécessité d'installation d'un appoint.Diminuer le coût de l'énergie d'appoint du pourcentage économisé par le solaire. Exemple avec un appoint gaz de réseau : mutliplier par 0,6 le coût de l'énergie gaz si le solaire couvre 40 % des besoins.
* Pour une chaudière à condensation le rendement est augmenté de 10 % lorsqu'elle alimente un réseau basse température (plancher chauffant ou radiateurs basse température)