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lebel rancillac , , telemaque nos femmes

ISBN 960-87850-6-5

Frissiras museum

Philippe Dagen

Frissiras museum

Philippe Dagen Philippe Dagen est professeur d’histoire de l’art contemporain à l’université Paris I Panthéon Sorbonne et critique d’art au quotidien Le Monde. Il a publié plusieurs ouvrages d’histoire et d’esthétique et quelques romans. Ses derniers ouvrages parus sont un essai, L’art Impossible (Grasset, 2002), les catalogues des expositions Vénus et Caïn, Figures de la préhistoire (RMN, 2003) et De Mémoires (Hazan, 2003) et une monographie du peintre Jean Hélion (Hazan, 2004). Ο Philippe Dagen είναι καθηγητής της ιστορίας της σύγχρονης τέχνης στο πανεπιστήμιο Paris I Panthéon Sorbonne και κριτικός τέχνης στην εφημερίδα Le Monde. Έχει δημοσιεύσει αρκετά βιβλία ιστορίας και αισθητικής καθώς και ορισμένα μυθιστορήματα. Τελευταία του έργα είναι το δοκίμιο L’art Impossible (Grasset, 2002), οι κατάλογοι των εκθέσεων Vénus et Caïn, Figures de la préhistoire (RMN, 2003) και De Mémoires (Hazan, 2003) και μία μονογραφία του ζωγράφου Jean Hélion (Hazan, 2004).



JEAN-JACQUES LEBEL, RELIQUAIRE POUR UN CULTE DE VENUS ËÅÉØÁÍÏÈÇÊÇ ÃÉÁ ÔÇ ËÁÔÑÅÉÁ TÇÓ ÁÖÑÏÄÉÔÇÓ 2001, Caen, FRAC Basse-Normandie

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JEAN-JACQUES LEBEL, SCANDALE | ÓÊÁÍÄÁËÏ 1964, peinture et collage sur papier | æùãñáöéêÞ êáé êïëëÜæ óå ÷áñôß MISS AMERIKA | MIÓ ÁÌÅÑÉÊÇ

1964, peinture et collage sur papier | æùãñáöéêÞ êáé êïëëÜæ óå ÷áñôß


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Quatre vivants tres vivants Pour quelles raisons réunir dans une exposition Erro, JeanJacques Lebel, Bernard Rancillac et Hervé Télémaque, cités ici dans l'ordre alphabétique de leurs noms ? Il y a à ce choix plusieurs raisons artistiques et intellectuelles, les unes évidentes, d'autres plus discrètes. Des raisons historiques aussi : ils appartiennent à la même génération, ils sont apparus en France et hors de France dans la même période, la fin des années 50 et le début des années 60. Ils y sont apparus aussitôt comme des créateurs dont les travaux dérangeaient habitudes et idées reçues – hommes qui se sont situés immédiatement du côté de la rébellion, de la critique sociale et politique, dans une société occidentale que sa prospérité économique et ses progrès technologiques mettaient, croyait-elle alors, à l'abri de telles remises en cause. On reviendra sur quelques-unes de ces raisons, de même que l'on reviendra sur la décision de les réunir autour d'un thème – bien plus qu'un thème en vérité : des thèmes, des questions, des souvenirs aussi –, celui de la figure féminine. Avant d'en venir à ces points, c'est une autre raison de les rassembler qu'il faut invoquer parce qu'elle a joué un rôle déterminant : Erro, Lebel, Rancillac et Télémaque sont des créateurs vivants. Ceci ne signifie pas seulement qu'ils sont actifs, très actifs même, mais qu'aujourd'hui, dans les débuts d'un siècle qui commence de manière ni réjouissante ni encourageante, ils continuent à expérimenter et à évoluer, qu'ils ne se répètent pas, qu'ils ne sont pas installés dans une image de marque qu'il suffirait de cultiver pour occuper une certaine place – confortable – dans le marché et la notoriété.

Philippe Dagen

Erro, infatigable, poursuit son encyclopédique inventaire des représentations et stéréotypes que l'industrie des images, dans ses différentes branches, produit et déverse sur la planète par la télévision, le cinéma, le dessin animé, la bande dessinée et la publicité. La dernière fois qu'on lui a rendu visite dans son atelier parisien, dans une rue agitée du XVe arrondissement, il avait plusieurs motifs de satisfaction : une exposition en cours et une qui commençait le lendemain, mais bien plus encore la découverte de nouvelles images multicolores d'un genre tel qu'il n'en avait jamais vues auparavant, de pleines pochettes plastifiées d'images, probablement d'origine japonaise. L'autre satisfaction, il la devait à la présence d'une grande boîte en carton contenant plusieurs dizaines de toiles tendues sur châssis de quelques centimètres de côtés, des toiles modèle réduit d'excellente qualité, fort bien montées, fort bien tendues – un article made in China introuvable en Europe. Il était enchanté de montrer cette trouvaille et, de toute évidence, jubilait à l'idée de ce qu'il allait faire de ces supports d'un genre si particulier, lui d'habitude amateur de grands et de très grands formats. Comme on l'interrogeait sur l'origine des figures qui peuplent une toile de sa récente série des Proverbes à la galerie Louis Carré, il s'est presque esclaffé : il n'en savait évidemment rien, il avait oublié d'où elles pouvaient bien provenir. De toute façon, elles ont subi tant de métamorphoses que cette information n'apprendrait rien. Elles sont devenues des figures d'Erro, passées par le grand laboratoire de manipulations, clonages et hybridations en tous genres qu'est son atelier, avec ses œuvres en cours contre les murs et ses meubles surchargés de couleurs et d'instruments à tracer et à colorer.

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HERVE TELEMAQUE, CIEL DE LIT | ÏÕÑÁÍÏÓ ÊÑÅÂÁÔÉÏÕ 1961-1963, huile sur toile | ëÜäé óå êáìâÜ, 130x97cm Collection particulière | ÉäéùôéêÞ óõëëïãÞ

séparées et étrangères l'une à l'autre. On ne peut rien comprendre aux années 60 de ces quatre – il en irait de même pour quelques uns de leurs contemporains – si on ne prend pas la mesure de leur lassitude face à un art sclérosé et de leur inquiétude face au monde en train de naître. Et pour prendre cette mesure, il suffit de se souvenir de ce qui se passe autour de 1960 : la décolonisation dans le sang, la guerre d'Algérie, la guerre froide à son paroxysme, l'affaire des fusées à Cuba, la fondation de l'Internationale Situationniste, Franz Fanon, Marshall Mac Luhan, Guy Debord. Un peu plus tard, ce seront les émeutes de Watts, un peu plus tard encore celles de mai 68. Tout cela, ils le comprennent très tôt. En 1961, Télémaque, un temps étudiant à l'Art Student's League, quitte New York pour fuir le racisme quotidien, l'hystérie anticastriste et ce qu'il voit d'un capitalisme triomphant qui, pour un natif d'Haïti, ne peut apparaître que monstrueusement et fondamentalement injuste. En 1963, un critique, Jean-Jacques Lévêque, écrit des premières œuvres de Rancillac qu'on en aura besoin «comme des tablettes qui décrivent (…) l'odeur d'une époque, ses voyages et ses rancœurs, son sang et ses neiges, ses routes et ses palais, ses stars peintes de vert et ses snack-bars en faux marbre pour l'alimentation fonctionnelle des femmes en dérive de morale et d'hommes épris de voitures qui marquent 150 au compteur et dont ils connaissent parfaitement le prix au cours de l'argus». En 1960, Lebel organise le premier happening européen, qui se nomme L'enterrement de la Chose et l'année suivante, en compagnie d'Erro et de peintres italiens, exécute Le grand tableau antifasciste collectif, aussitôt saisi par la

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police italienne sous l'accusation fallacieuse d'outrage à la religion et aux bonnes mœurs. A cette date, cela fait plusieurs années qu'Erro attaque l'ordre établi, ses structures labyrinthiques et ses masques. En 1961, encore, on dit de lui qu'il est «le prophète de la fin du monde industriel et du cauchemar érotique occidental». Que partagent-ils à ce moment ? La colère évidemment, le dégoût, le désir de rompre. Ce qui ne signifie en rien qu'ils les mettent en œuvre de la même manière. La seule comparaison possible, dans ces années, serait entre Rancillac et Télémaque, qui rendent l'expressionnisme abstrait malade en lui inoculant des microbes à tête de Mickey ou à corps d'enzymes : il perd alors ses couleurs habituelles et vire au blême ou au jaune, empoisonné par ces miasmes ramassés dans la rue ou les couloirs du métro. En 1964, Rancillac peint l'Apparition de la Vierge à des personnages de cartoons. En 1963, Télémaque a peint la suite Ciel de lit et My darling Clementine. Rétrospectivement, il apparaît donc comme parfaitement logique qu'ils aient été tous deux les principaux organisateurs de l'exposition « Mythologies quotidiennes » au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, exposition qui annonce une nouvelle génération, sa contestation des formules esthétiques dominantes, sa volonté contestatrice politique et la création, un an plus tard, de la Figuration narrative. Cette même année, Jean-Jacques Lebel organise le 1er Festival de la libre expression à l'American Center. L'exposition qui l'accompagne présente entre autres des peintures d'Erro. La coïncidence de date est frappante : si différents soient-ils, les quatre hommes combattent les mêmes ennemis, les mêmes mensonges, les mêmes intérêts.


HERVE TELEMAQUE, MY DARLING CLEMENTINE | ÁÃÁÐÇÌÅÍÇ ÌÏÕ CLEMENTINE 1963, huile sur toile | ëÜäé óå êáìâÜ, 195x230cm Collection Musée national d'art moderne, Centre Georges Pompidou


HERVE TELEMAQUE, VOIR ELLE | ÌÅ ÔÏ ÂËÅÌÌÁ ÓÅ ÅÊÅÉÍÇ 1964, caséine sur toile | êáæåÀíç óå êáìâÜ, 195x130cm

BERNARD RANCILLAC, LES OMBRES I ET II (DIPTYQUE) | ÏÉ ÓÊÉÅÓ É ÊÁÉ ÉÉ (ÄÉÐÔÕ×Ï) 2001, acrylique sur toile | áêñõëéêü óå êáìâÜ, 130x290cm Collection de l’artiste | ÓõëëïãÞ ôïõ êáëëéôÝ÷íç

On pourrait aussi s'interroger sur les liens de cause à effet qui existent selon toute vraisemblance entre cette visibilité illimitée et les rejets violents du mode de vie occidental qui se manifestent, y compris par le terrorisme, et s'aggravent depuis quelques années. Les femmes voilées de Rancillac y incitent du reste : il y a là une incompatibilité d'autant plus cruelle qu'il est tout autant impossible de défendre l'enfermement des jeunes filles au nom d'un code religieux tyrannique qu'il l'est de trouver des mérites à la prolifération des images pornographiques. Avec son diptyque Les ombres I et II, il a touché au point central : à gauche, dans son jardin, une jeune femme moderne, blonde, nue, du genre de celles qui posaient jadis pour des réclames de pneumatiques et de motocyclettes et aujourd'hui pour des préservatifs et à droite, dans un camp de réfugiés, une musulmane revêtue d'une de ces robes qui couvrent de la tête aux pieds, avec une fente aux yeux et un peu de gaze à hauteur des narines et de la bouche. D'un côté la société du spectacle, de l'autre la société du secret. La prostitution ou la négation : deux modes d'aliénation qui réduisent la femme à son sexe, qu'il soit vu en gros plan dans une lumière de studio ou si brutalement enfoui sous des étoffes que la femme se confond avec son sexe : elle n'est que cela, d'une manière ou d'une autre. Voici la politique de retour, à supposer que l'on s'en soit éloigné un moment, car rien donc n'est plus politique, aujourd'hui, que les réflexions que suscitent de telles représentations et leurs montages. Quand Foucauld fait remarquer que l'abstraction prédispose à la vulnérabilité et désarme le regard en cessant de lui apprendre la méfiance et

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Galerie Louis Carré & Cie

en le livrant aux imageries politiques et commerciales, il affirme par conséquent la portée du montage comme procédé de démagnétisation des clichés et de dislocation des slogans. Il en va de même des œuvres d'Erro, Lebel, Rancillac et Télémaque quand elles détournent, déstabilisent, parodient, exagèrent, affolent, contredisent, hybrident, compromettent ou ruinent les figures obligées et les codes de la représentation féminine qui est fabriquée et diffusée aujourd'hui. Ce sont des toiles, des dessins, des installations ? Ce sont surtout des actes de résistance, des mouvements de colère, des actes d'accusation. Décidément, ces quatre-là sont furieusement vivants.

1 Michel Foucault, « La peinture photogénique », Le désir est partout, Fromanger, Paris, Galerie Jeanne Bucher, 1975 ; in Dits et écrits, t. 1, 1954-1975, Gallimard, 1994, p. 1578.



Hervé Télémaque avec Julian Levi

Ï Hervé Télémaque ìå ôïí Julian Levi

ôÝëïõò ôïõ âéïìç÷áíéêïý êüóìïõ êáé ôïõ äõôéêïý åñùôéêïý åöéÜëôç». Ôé êïéíü Ý÷ïõí ïé ôÝóóåñéò åêåßíç ôçí åðï÷Þ; Ðñïöáíþò ôï óõíáßóèçìá ôçò ïñãÞò êáé ôçò áðÝ÷èåéáò, ôçí åðéèõìßá ôçò áðïêïðÞò. ÊÜôé ôÝôïéï äå óçìáßíåé óå êáìßá ðåñßðôùóç üôé åíåñãïýí êáôÜ ôïí ßäéï ôñüðï. Ç ìüíç äõíáôÞ óýãêñéóç, ôçí åðï÷Þ åêåßíç, èá Þôáí áíÜìåóá óôïí Rancillac êáé ôïí Télémaque, ïé ïðïßïé êáèéóôïýí Üññùóôï ôïí áöçñçìÝíï åîðñåóéïíéóìü ìåôáäßäïíôÜò ôïõ ìéêñüâéá ðïõ Ý÷ïõí ôçí üøç ôïõ Ìßêõ Þ åíæõìéêÞ ìïñöÞ: ÷Üíåé ëïéðüí ôá óõíÞèç ÷ñþìáôÜ ôïõ, ãßíåôáé Ü÷ñùìïò, êéôñéíßæåé, äçëçôçñéáóìÝíïò áðü ôÝôïéïõ åßäïõò ìéÜóìáôá ðïõ óõíáíôÜ êáíåßò óôï äñüìï êáé óôïõò äéáäñüìïõò ôùí óôáèìþí ôïõ ìåôñü. Ôï 1964, ï Rancillac æùãñáößæåé ôï Ýñãï Apparition de la Vierge à des personnages de cartoons (ÅìöÜíéóç ôçò ÐáñèÝíïõ óå Þñùåò ôùí êüìéêò). Ôï 1963, ï Télémaque æùãñÜöéóå ôç óõíÝ÷åéá: Ciel de lit (Ïõñáíüò êñåâáôéïý) êáé My darling Clementine (ÁãáðçìÝíç ìïõ Clementine). Öáßíåôáé ëïéðüí, åê ôùí õóôÝñùí, áðüëõôá ëïãéêü ôï ãåãïíüò üôé Þôáí ïé äõï ôïõò ïé êýñéïé äéïñãáíùôÝò ôçò Ýêèåóçò «Mythologies quotidiennes» (ÊáèçìåñéíÝò ìõèïëïãßåò) óôï Ìïõóåßï ÌïíôÝñíáò ÔÝ÷íçò ôïõ Ðáñéóéïý, ìéáò Ýêèåóçò ðïõ ðñïáíáããÝëëåé ìéá íÝá ãåíéÜ, ôçí áìöéóâÞôçóç ôùí êõñßáñ÷ùí áéóèçôéêþí äéáôõðþóåùí, ôçí ðïëéôéêÞ âïýëçóç äéáìáñôõñßáò êáé ôç äçìéïõñãßá, Ýíá ÷ñüíï ìåôÜ, ôçò áöçãçìáôéêÞò ðáñáóôáôéêüôçôáò. Ôçí ßäéá ÷ñïíéÜ, ï JeanJacques Lebel äéïñãáíþíåé ôï 1ï ÖåóôéâÜë ôçò åëåýèåñçò Ýêöñáóçò óôï Áìåñéêáíéêü ÊÝíôñï. Ç óõíïäåõôéêÞ Ýêèåóç ðáñïõóéÜæåé ìåôáîý Üëëùí Ýñãá æùãñáöéêÞò ôïõ Erro. Ç ÷ñïíïëïãéêÞ óýìðôùóç åßíáé åíôõðùóéáêÞ: üóï äéáöïñåôéêïß

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êé áí åßíáé, ïé ôÝóóåñéò Üíäñåò ðïëåìïýí ôïõò ßäéïõò å÷èñïýò, ôá ßäéá øÝìáôá, ôá ßäéá óõìöÝñïíôá. ÐÜëé üìùò ðñÝðåé íá áíáæçôÞóïõìå ôïí ôñüðï. Óôï óçìåßï áõôü ôï èÝìá ôçò ìåôáìüñöùóçò ôùí åéêüíùí áðïêôÜ ôç óçìáóßá ðïõ ôïõ áíáëïãåß. Êáé ãéá ôï ëüãï áõôü ðñÝðåé íá ãßíïõìå áêüìç ðéï óõãêåêñéìÝíïé. Ç áñ÷éêÞ åñþôçóç åßíáé ç åîÞò: Ðþò ìðïñåß Ýíáò êáëëéôÝ÷íçò íá åêöñÜóåé ôçí ïñãÞ ôïõ áðÝíáíôé óå ðïëéôéêÝò ðïõ êáôáäéêÜæåé, áðÝíáíôé óå ìéá êïéíùíßá ôçí ïðïßá ãñÞãïñá Ýìáèå êáé ãñÞãïñá áðÝññéøå; Ôï ðñþôï ðñÜãìá ðïõ Ýñ÷åôáé áìÝóùò óôï íïõ åßíáé ç óõãêÝíôñùóç ôùí áðïäåßîåùí óå ìéá readymade ôå÷íïôñïðßá: ôç óõíÜèñïéóç ôùí åéêüíùí áéôßáóçò, ôá äéáöçìéóôéêÜ äåßãìáôá, ôá óëüãêáí, ôá áíôéêåßìåíá ðïõ óõíáíôÜ êáíåßò óôá ðïëõêáôáóôÞìáôá. Ìå Üëëá ëüãéá, ðñÝðåé íá êáôáíïÞóïõìå ôï Ýñãï óáí ìéá óõëëïãÞ ðïõ Ýñ÷åôáé óôï öùò, äß÷ùò íá åßíáé áíáãêáßï íá åðÝìâïõìå óå áõôÞ, äß÷ùò íá ÷ñåéÜæåôáé ôßðïôå ðåñéóóüôåñï áðü ôï íá ôçí áíáäåßîïõìå ðáñïõóéÜæïíôÜò ôçí. ÁõôÞ ôç èÝóç ðÞñå óõ÷íÜ êáé ï Andy Warhol: êïõôéÜ Brillo, êïíóÝñâåò óïýðáò, áößóåò ìå óôáñ ôïõ óéíåìÜ ðáñïõóéÜæïíôáé ùò ôá óýìâïëá ôçò åðï÷Þò, óõóóùñåõìÝíá óå ìåãÜëï áñéèìü ìÝóá óå ìç÷áíéóìïýò ðïõ ïöåßëïõí ôçí áðïôåëåóìáôéêüôçôÜ ôïõò óôçí åðáíÜëçøç ôïõ áíôéêåéìÝíïõ Þ ôçò åéêüíáò êáé óôá Ýíôïíá ÷ñþìáôá. Ôï áíôéêåßìåíï êáé ç åéêüíá ãßíïíôáé ìå ôïí ôñüðï áõôü ôá óýìâïëá ôçò êáôáíÜëùóçò – áëëÜ ôá äéöïñïýìåíá óýìâïëÜ ôçò, ôüóï äéöïñïýìåíá üóï êáé ïé èÝóåéò ôïõ Warhol óå ó÷Ýóç ìå ôçí ßäéá ôçí êáôáíÜëùóç. Ôá ÷ñçóéìïðïéåß ìå ôñüðï åéñùíéêü Þ ïìïëïãåß ôç ãïçôåßá ðïõ áóêïýí ðÜíù ôïõ ç áðåñéüñéóôç


PORTRAIT (AVEC LE CHANT DU COQ) | ÐÏÑÔÑÅÔÏ (ÌÅ ÔÏ ËÁËÇÌÁ ÔÏÕ ÐÅÔÅÉÍÏÕ) 1966, Musée d’ art moderne, Villeneuve-d’ Ascq Photo : Hervé Gloaguen


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SERIE LES FEMMES FATALES (1987-1995), TANK-GIRL ÓÅÉÑÁ ÏÉ ÌÏÉÑÁÉÅÓ ÃÕÍÁÉÊÅÓ, ÔÏ ÊÏÑÉÔÓÉ ÔÁÍÊ 1989, huile sur toile | ëÜäé óå êáìâÜ, 195x97cm Collection de l’artiste | ÓõëëïãÞ ôïõ êáëëéôÝ÷íç SERIE LES FEMMES FATALES (1987-1995), LONG BEACH ÓÅÉÑÁ ÏÉ ÌÏÉÑÁÉÅÓ ÃÕÍÁÉÊÅÓ, ÌÅÃÁËÇ ÐÁÑÁËÉÁ 1988, huile sur toile | ëÜäé óå êáìâÜ, 195x97cm Collection de l’artiste | ÓõëëïãÞ ôïõ êáëëéôÝ÷íç


WANÔED | ÊÁÔÁÆÇÔÅÉÔÁÉ

2002, huile sur toile | ëÜäé óå êáìâÜ, 202x260cm Collection de l’artiste | ÓõëëïãÞ ôïõ êáëëéôÝ÷íç



FOREVER YOUNG, LA DIVA | ÃÉÁ ÐÁÍÔÁ ÍÅÁ, Ç NTIBA

1989, bois, cuir, caoutchouc, papier, métal, plumes | îýëï, äÝñìá, êáïõôóïýê, ìÝôáëï, öôåñÜ, 326x140x25cm 070 | nos femmes




RELIQUAIRE POUR UN CULTE DE VENUS ËÅÉØÁÍÏÈÇÊÇ ÃÉÁ ÔÇ ËÁÔÑÅÉÁ ÔÇÓ ÁÖÑÏÄÉÔÇÓ 1998-2005

Cette installation évolutive et nomade est composée de plusieurs centaines d'images et objets, traversant les histoires des arts et des sociétés, elle change de forme, de contenu et de dimensions selon les lieux et les montages. Commencé en 1998 à Vienne, le periple du Reliquaire pour un culte de Vénus s'est poursuivi à Budapest, à Hambourg, à Kornwestheim, à Berlin, à Naples, à Milan, à Caen, à Barcelone, de nouveau à Hambourg (dans le cadre de Phoenix 2003), à Ivry-sur-Seine et à Paris. Une version inédite sera présentée au Musée Frissiras, à Athènes, en 2005.

ÁõôÞ ç åí åîåëßîåé ðåñéöåñüìåíç åãêáôÜóôáóç áðïôåëåßôáé áðü áñêåôÝò åêáôïíôÜäåò åéêüíåò êáé áíôéêåßìåíá, ðïõ äéáó÷ßæïõí ôéò éóôïñßåò ôùí ôå÷íþí êáé ôùí êïéíùíéþí, áëëÜæåé ìïñöÞ, ðåñéå÷üìåíï êáé äéáóôÜóåéò áíÜëïãá ìå ôïõò ÷þñïõò êáé ôéò óõíèÝóåéò. Îåêéíþíôáò ôï 1998 óôç ÂéÝííç, ï ðåñßðëïõò ôçò åãêáôÜóôáóçò ËåéøáíïèÞêç ãéá ôç ëáôñåßá ôçò Áöñïäßôçò, óõíå÷ßóôçêå óôç ÂïõäáðÝóôç, óôï Áìâïýñãï, óôï Êïñíâåóô÷Üéì, óôï Âåñïëßíï, óôç ÍÜðïëç, óôï ÌéëÜíï, óôçí Êáí, óôç Âáñêåëþíç êáé îáíÜ óôï Áìâïýñãï (óôï ðëáßóéï ôïõ Phoenix 2003), óôï Éâñý-óõñ-Óåí êáé óôï Ðáñßóé. Méá íÝá åêäï÷Þ èá ðáñïõóéáóôåß óôï Ìïõóåßï Öñõóßñá, óôçí ÁèÞíá, ôï 2005.

2002, Credac, Ivry-sur-Seine


HISTOIRE DE FEMMES | ÉÓÔÏÑÉÁ ÃÕÍÁÉÊÙÍ 1991, acrylique sur toile et objets

áêñõëéêü óå êáìâÜ êáé áíôéêåßìåíá, 220x300x30cm Collection de l’artiste | ÓõëëïãÞ ôïõ êáëëéôÝ÷íç




CAROLINE AU TAPIS | Ç CAROLINE ÓÔÏ ×ÁËÉ

2002, acrylique sur toile | áêñõëéêü óå êáìâÜ, 97x162cm Collection de l’artiste | ÓõëëïãÞ ôïõ êáëëéôÝ÷íç

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FEMME MERVEILLE | ÃÕÍÁÉÊÁ ÈÁÕÌÁ

1963, caseine sur toile | êáæåÀíç óå êáìâÜ, 159x170cm inv. 83.033, IAC-Collection FRAC Rhône-Alpes, Villeurbanne, Lyon 106 | nos femmes



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CHRISTIANE, CLAIRE, RENEE

1993, fusain sur velin d'Arches | êÜñâïõíï óå ðåñãáìçíÞ Arches, 122x232cm Collection Galerie Louis Carré & Cie


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