Ecolodoc insectes

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A N I M AT I O N S , EXPÉRIENCES, DÉCOUVERTES, ASTUCES, JEUX,…

En quête

d’

insectes

(six pattes pour conquérir le monde)

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Dans le ciel Une étoile filante C’est une luciole Qui tombe d’un arbre Maria, 13 ans et demi

Ils grouillent, fourmillent ou virevoltent, guidés par leur instinct. Se reproduire et manger sont leurs occupations favorites. Ce faisant, ils représentent un maillon fondamental de la chaîne du vivant. Sans les insectes, la Terre serait recouverte de charognes, de crottes et d’arbres morts, que, seuls, bactéries et champignons peineraient à digérer... Beaucoup de plantes auraient une biologie différente faute de pollinisateurs pour leurs fleurs ou de disséminateurs pour leurs graines. Certaines plantes en auraient probablement dominé d’autres faute de régulateurs ailés (prononcez “zélés”) et voraces. Sans les insectes, manquerait une fabuleuse source d’émerveillement pour le naturaliste, l’artiste et tous les curieux de nature. Le somptueux vitrail de l’aile du papillon Jason, les reflets métalliques de la cicindèle des champs, les 12 544 facettes de l’œil de la libellule aux ailes fumées ne sauraient laisser indifférent. Il est temps de se pencher sur le monde méconnu des insectes, de s’allonger dans l’herbe pour les regarder vivre, de s’émerveiller et de comprendre.

La mante Qui n’est pas religieuse pour deux sous, Mange ses maris, croque ses amants. Dans la forêt les bruits courent Et Madame la guêpe Les grossit au passage. Un homme marche, Une puce l’accompagne Et la vie continue. Elisabeth, 14 ans.


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Méchants ou gentils ? Rassurez-vous, rares sont les personnes qui se sont fait dévorer (vivantes) par des insectes. Quant à leur donner des intentions de gentillesse ou de méchanceté, c’est aller un peu loin, leur petit cerveau laisse peu de place pour les pensées philosophiques. S’ils piquent ou mordent, c’est pour se défendre ou vous piquer du sang. Votre immense taille vous rend menaçant… ou appétissant. Evitez donc simplement de serrer les insectes et autres bêtes entre les doigts, elles se défendraient légitimement. Evitez de chatouiller de trop près nids de guêpes, frelons, abeilles. Cela dit, n’hésitez pas à laisser les insectes monter sur vos mains, ça chatouille un peu, c’est tout. P.S. Si vous vous faites piquer par ces merveilles de la nature, voici deux solutions testées et approuvées : - la pointe de cigarette incandescente qui détruit le venin, - l’aspirateur à venin.

Menu sommaire Généralités sur les insectes Des milliers d’insectes p.2

Reproduction p.17

Un insecte, c’est quoi ? p.3

Cycles p.18

Mener l’enquête

Camouflages p.20

Pour traquer l’insecte p.4

Sociétés p.21

Mais où aller ? p.5

Traces p.22

Objectif réponses... p.6

Plantes p.23

Des connaissances pour découvrir

Passer à l’action

Pattes p.8

Soyez artistes p.24

Ailes p.9

Pièges p.26

Manger p.10

Hôtels p.28

Se faire manger p.11 Sens p.12

Pour en savoir plus Biblio, adresses p.29

partie détachable

Quelques activités p.13 Identification p.14 Carte d’identité p.16

Dans cet “écolodoc”, sont mêlées des informations sur les insectes, des suggestions d’activités, et de brèves anecdotes .

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Les Terriens sont d’abord des insectes !!! Deux tiers des espèces animales sont des insectes. Il ya plusieurs millions d’insectes différents (dont beaucoup restent à découvrir) et seulement 67 000 vertébrés (batraciens, oiseaux, mammifères ...) .

On pourra facilement mettre en évidence l’abondance des insectes ainsi que leur place dans le règne animal en réalisant des relevés par quadrats : Dans une prairie, faites un relevé de toutes les bêtes sur 0,5 m2 (avec aspirateurs à bouche et autres accessoires trouvés page 27). Calculez les pourcentages d’insectes, d’araignées... et comparez. On pourra renouveler l’opération dans des milieux différents ou sur un même lieu à des époques différentes.

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Pour s’appeler INSECTE, il faut… souvent 2 paires d’ailes un corps recouvert d’une protection dure (chitine), qui sert de squelette externe. toujours 2 antennes toujours 6 pattes abdomen thorax

tête

un corps en 3 parties

Savez-vous compter ? L’araignée avec 8 pattes et 0 antenne, le mille-pattes, le cloporte avec ses 4 antennes, ont soit trop, soit pas assez de pattes et d’antennes pour être de la secte des insectes. Test : la tique, le homard, le crapaud, le pou, le scorpion et la belle chenille sont-ils des insectes ? Réponses : non - non - non - oui non - oui.

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Pour traquer l’insecte Un de mes maîtres naturalistes me disait alors que nous observions des cerfs dans les brumes solognotes : “On rencontre toujours le même problème lorsque l’on veut observer les animaux : même lorsqu’on est seul, on est toujours un de trop“. C’est plus ou moins vrai lorsqu’il s’agit des insectes. Vrai, car lorsque vous vous déplacez, vous produisez pour eux l’effet d’un tremblement de terre jumelé à une tornade : ça fuit de tous les côtés, chaque pas sème la mort et votre ombre peut faire penser que le soleil est couché. Faux, car si vous vous approchez délicatement et si vous savez laisser de la place à ce qui vous entoure, vous ferez partie de leur décor et pourrez observer, sous votre nez, les êtres grouillants vaquer à leurs occupations.

Pour observer les insectes, soyez

sensible à la vie.

Affûtez vos oreilles en percevant le bruissement chatouilleur d’une armée de fourmis en vadrouille.

Aiguisez votre vue en trouvant l’Ammophile en train de traîner une chenille dodue paralysée entre ses pattes fines.

Questionnez-vous, face à ce monde nouveau ! ! !

♦ Pour affûter vos oreilles, asseyez-vous les yeux fermés dans une prairie d’été grouillante d’insectes. Combien de sons différents entendez vous ? De quelles directions viennent-ils ? Sont-ils semblables dans la garrigue voisine ? Entraînez-vous à n’en sélectionner qu’un parmi le concert. ♦ Pour aiguiser votre vue, prenez le temps de vous allonger, le nez dans l’herbe. Cherchez toutes les bêtes qui s’agitent. Plus vous resterez, plus vous distinguerez les insectes minuscules. Suivez-les dans leurs déplacements. Une petite loupe permettra d’en repérer de plus petits. Une fois l’insecte observé, remémorez-vous les détails de son corps. Un dessin “de mémoire“ permettra de synthétiser l’observation.

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♦ Pour vous questionner, rappelez-vous que ce n’est pas le nom de la bête qui est intéressant mais sa vie. Que mange-t-elle ? Où vit-elle ? Pourquoi a-telle cette allure là ?... Notez les questions non élucidées pour vous en rappeler, elles vous feront avancer dans vos recherches. Si vous accompagnez des personnes qui en savent moins que vous sur les insectes, plutôt que de leur donner les réponses, aidez-les à trouver par elles-mêmes les réponses aux questions qu’elles se posent par des observations, des expériences...


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Ils sont partout Pour l’entomologiste néophyte ou le passionné d’insectes débutant, les insectes sont représentés par les papillons, mouches, libellules, moustiques, coccinelles et bestioles. En résumé, on connaît les bêtes faciles à voir ou celles qui nous embêtent. Pour vraiment les découvrir, il va falloir aller les chercher. Et c’est facile, ils sont partout (sauf dans les eaux salées). Petit mémento des endroits incontournables : 1 Dans l’air, on peut trouver des

2 Sous les pierres, sous les troncs

insectes jusqu’à plusieurs kilomètres d’altitude. Sans aller jusque-là, des filets à papillons permettront de les débusquer.

se trouvent des mondes merveilleux pour les bêtes à six pattes. Véritables micro-habitats, il faudra bien remettre les objets soulevés à leur place pour ne pas trop perturber ces mondes fragiles.

7 Dans l’eau, sur

l’eau, monde insolite et féerique, larves en fourreau, métamorphoses radicales, frêles esquifs ; un masque et un tuba, un aquarium au fond transparent posé sur l’eau, permettront de traverser le miroir de la surface. Les pierres du fond retournées puis reposées, quelques délicats coups d’épuisette en différents endroits permettront encore de voir que la rivière ou la mare renferment des habitats multiples. 6 Sur ou sous les

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6 écorces vivent, montent et descendent des insectes de tous poils. Ils transportent, se cachent, habitent, se nourrissent… Un aspirateur à bouche ou un petit pinceau (cf. p. 27) permettront, si nécessaire, de mieux les observer avant de les relâcher.

3 Allongez-vous dans la prairie,

avec une petite loupe et restez là, à regarder ce qui se passe. A tous les “étages”, ça grouille de vie. C’est aux abords des fleurs et sur le sol que l’agitation est la plus visible. 3

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4 Sur les branches, dans les feuilles, les mésanges traquent chenilles dodues et pucerons. Des fourmis venues d’on ne sait où récupèrent le miellat tandis que des abeilles récupèrent la propolis des bourgeons … Secouez les branches au-dessus d’un drap blanc et avec l’aspirateur à bouche (cf. p. 27) récupérez la pluie de bêtes. Mais que faisaient-elles dans les branches ?

5 Dans le sol, une bêche, un récupérateur pour bêtes du sol (cf. p. 28),

une loupe permettront de voir que chaque espèce d’insecte a sa profondeur préférée. Les bêtes du sol découpent feuilles mortes et cadavres en morceaux de plus en plus petits qui finalement seront assimilables par les plantes.

Ne pas oublier non plus d’aller fouiller sous les bouses de vaches, autour des charognes (à retourner avec un bâton), dans les bois pourris, dans les coins de la cuisine, sous les tuiles du grenier, derrière les volets, dans les poils du chat, dans les cheveux du petit frère,…

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Mais que font-ils ? Dès que vous allez prendre le temps d’observer les insectes, vous allez vous retrouver face à l’inconnu. Et oui, ça interroge ces petites choses-là…

C’est quoi cette bête ? Qu’est-ce qui se passe ?

Ça sert à quoi les écailles sur les ailes ? Comment une chenille fait-elle pour devenir papillon ? Qu’est-ce qu’ils font ? Pourquoi sont-ils si colorés ?

C’est un insecte ? C’est vivant ou mort ? Qu’est-ce qui va sortir de ça ?

Il y a des insectes qui mangent des insectes ???

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Avec quoi c’est fabriqué ? A quoi ça sert ?

C’est une araignée ou un insecte ? Comment ça marche sur l’eau ? Ça mange quoi ?


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Tous les moustiques pompent-ils du sang ? Comment repèrent-ils leurs “proies” ?

Ça sert à quoi les antennes plumeuses ?

C’est quoi les trois points sur la tête ? Elle mange quoi ? Ça sert à quoi les poils ?

Pourquoi crache-t-il du sang ? Ça sert à quoi les ventouses aux pattes ? Ça s’appelle comment cette bête ?

Les fourmis parlent-elles ensemble ? Combien d’insectes dans une fourmilière ?

Combien y a-t-il d’ailes ? Est-ce que c’est du groupe des coccinelles ?

Les chenilles semblent avoir plus de 6 pattes, est-ce que ce sont des insectes ? Est-ce que ça se mange ?

Trois pistes pour trouver les réponses aux questions que l’on se pose : le terrain, les personnes ressources, les documents.

Confronter vos questions au terrain

Les poser à des personnes ressources.

Aller farfouiller dans les livres, CDRom, internet

Il est important de commencer par cela. L’observation, l’expérience, la comparaison, la tenue d’un carnet de terrain, vous rendent capable de trouver vousmême les réponses aux questions que vous vous posez. Dans tous les cas, vous pouvez faire des hypothèses puis chercher à les vérifier.

Vous pouvez toujours trouver quelque part un naturaliste qui sera prêt à vous aider à comprendre des choses sur les insectes. Avec vos hypothèses, une description fidèle de la bête, allez rencontrer les associations naturalistes, les muséums …

Il est plus facile d’aller dans les livres ou sur internet lorsque l’on sait ce que l’on cherche, sinon on se trouve confronté à une quantité indigeste d’informations.

Mais attention Le monde des insectes est immense et encore bien méconnu. Donc : - gardez un esprit critique par rapport aux informations que vous trouvez, - méfiez-vous des personnes qui savent tout sur le sujet, c’est impossible … - vous êtes peut-être en train d’observer, de découvrir quelque chose de nouveau !!!

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Pattes à outils... Pattes pour prendre ou pour entendre, pattes pour marcher ou pour sauter, pattes pour creuser ou pour goûter… chez l’insecte, la patte est multifonctionnelle. Certes, elles servent souvent au déplacement, mais entre le saut du criquet, la marche lente de la mante et celle véloce de la coccinelle, vous conviendrez qu’il n’y a pas trop de ressemblances. Le seul point commun, c’est qu’ils ont tous six pattes (et encore faut-il se méfier des larves ! Les chenilles ont huit fausses pattes et en plus, les asticots n’ont que des moignons ou pas de pattes du tout…). Amusez-vous, au gré de vos explorations, à retrouver les prouesses suivantes et à compléter la liste : - marcher - courir - sauter - stocker - attraper

- marcher sur l’eau - nager - grimper - se nettoyer - brosser

- creuser - s’accrocher - faire du bruit -…

vraies pattes fausses pattes

La patte avant de la courtilière est aplatie comme une pelle. Elle creuse des galeries telle une taupe.

La forme et la taille des pattes du bousier lui permettent de faire une boule de crottin parfaitement ronde.

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La cuisse musclée du criquet est adaptée au saut en longueur

Les piquants, suivant leur disposition, peuvent être utilisés pour creuser, se défendre, attraper…

Avec des poils placés au bout des pattes qui font office de rames, la corise nage efficacement.

Attention, les chenilles ont plus de 6 pattes et pourtant ce sont des insectes : les pattes postérieures sont en fait des fausses pattes.

Glisser sur l’eau n’est pas compliqué pour le gerris (improprement appellé araignée d’eau), il est affublé, sous les pattes, de poils hydrophobes qui lui permettent de flotter (“marcher”) sur l’eau.


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... et autres ustensiles Ailes sont jolies Eh non, les insectes n’ont pas tous des ailes. Ils peuvent en avoir zéro, deux ou quatre. La forme, la couleur des ailes et la position des nervures servent souvent à différencier les grands groupes d’insectes. Les ailes servent souvent à voler mais peuvent avoir de toutes autres utilités : protéger contre les chocs, protéger du soleil, capter le soleil, effrayer, produire des sons…

Avec son aile avant, le criquet produit des sons. Les nervures rigidifient l’aile lors du vol.

Chez les coléoptères, les ailes avant, appelées élytres, protégent les ailes arrières qui assurent le vol.

Les ailes des papillons sont recouvertes d’écailles colorées. Suivant la position des ailes, elles concentrent les rayons du soleil sur le corps.

Les familles d’insectes ont souvent des noms scientifiques qui contiennent -ptère, qui veut dire aile en grec. Que veut dire le reste du mot ? A vos dictionnaires ! Orthoptère, diptère, hyménoptère, lépidoptère, coléoptère...

Accessoires caudaux Les insectes possèdent, sous forme larvaire ou adulte, des accessoires aux formes étranges. Ouvrez l’œil et vous en trouverez peut-être l’utilisation.

Les larves d’insectes aquatiques possèdent des branchies. Ici, la larve de demoiselle en a trois à l’arrière du corps.

Les “trucs” à l’arrière des insectes sont des cerques. Parfois, ce sont des branchies, parfois des stabilisateurs, d’autres fois ???

Ce sabre inoffensif à l’arrière du corps de certains insectes femelles est un oviscapte ; il sert à introduire les œufs dans le sol ou les végétaux. Records d’insectes -> Le taon peut voler jusqu’à 40 km/h. -> Certains petits moucherons battent des ailes 1 046 fois par seconde. -> Un criquet peut sauter 35 fois sa taille en longueur. -> Certains papillons migrateurs parcourent jusqu’à 30 000 km. -> Un lucane de quelques grammes peut traîner une charge 100 fois plus lourde que lui. -> La puce saute 100 à 300 fois plus haut et plus loin (proportionnellement à sa taille) que nos champions du Monde.

La tarière de cette espèce de guêpe transperce le bois pour aller placer un œuf sur un autre insecte qui sera ainsi parasité.

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Manger, manger… Apparemment, les insectes mangent de tout. Mais à y regarder de plus près, on s’aperçoit en fait qu’ils sont très exigeants. Chaque espèce d’insecte a sa nourriture préférée : feuilles de choux, sang frais, graines, viande pourrie, feuilles mortes, insectes vivants, champignons, limaces crues, poils d’animaux, nectar, bois vivant ou mort… et la liste pourrait remplir facilement cette page. Pour pouvoir manger tout cela, les insectes ont bien sûr les ustensiles intégrés adéquats : couteaux, fourchettes, seringues, pinces, produits chimiques liquéfiants, poisons violents… Les insectes suceurs comme les papillons possèdent une trompe. Elle permet d’aspirer le nectar caché au fin fond des fleurs.

Les insectes broyeurs possèdent deux puissantes mandibules. Avec ces accessoires, ils peuvent manger viande, bois… Les criquets, sauterelles, scarabées… en sont équipés.

Eh non, ce n’est pas le bousier qui finalement mangera la jolie boule de bouse. En fait, il a mangé de la bouse de vache et c’est avec ses propres excréments qu’il la compose. Il prépare ainsi un repas prédigéré pour ses petits. Les œufs seront pondus au milieu de leur future pitance.

Les insectes piqueurs aspirent sève, sang. Souvent, ils injectent un produit qui liquéfie leur repas avant de l’aspirer. Moustiques, punaises, sont des piqueurs bien connus.

Cette guêpe nourrit ses larves avec des chenilles vivantes qu’elle a auparavant paralysées. Ses petits mangeront ainsi de la chair fraîche.

En observant l’insecte dans ses menus détails, on pourra faire des hypothèses sur sa nourriture. Il suffira ensuite de l’observer à l’ouvrage dans la nature ou dans un vivarium dans lequel on aura placé des nourritures variées. Par ses choix, la bête vous indiquera ses préférences alimentaires. N’oubliez pas de noter précisément vos observations pour les comparer ensuite. C’est ainsi que vous ferez des découvertes : - certains insectes mangent des plantes bien précises, -un même arbre peut être source de nourriture

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pour des dizaines d’espèces d’insectes qui se partagent le “plat”, les uns dégustant les feuilles, les autres l’écorce, - les insectes mangent à des moments bien précis de la journée, - il leur faut une météo particulière… Des insectes cultivateurs Certains coléoptères cultivent des champignons. Ils les transportent dans leur ventre ou sur leur corps. Ils les “sèment” dans les galeries de bois, et assurent une humidité idéale grâce à l’utilisation de trappes. S’ils se sentent menacés, ils avalent des champignons autant qu’ils le peuvent avant de déguerpir, emportant ainsi de quoi ressemer plus loin.


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et… se faire manger Les insectes représentent une fabuleuse source de nourriture. Beaucoup d’animaux et quelques plantes en font leur nourriture préférée. On appelle insectivores ceux qui se nourrissent principalement ou exclusivement d’insectes.

Eh oui, les insectes se mangent entre eux, c’est même très courant. Les coccinelles dévorent les pucerons et les libellules avec leur excellente vue et leur vol acrobatique, attrapent les insectes en l’air.

Les lézards et geckos, très agiles, attrapent les insectes à la course.

Les chauves-souris sont de bons indicateurs de la richesse d’un lieu en insectes. Dans certains lieux où l’on désinsectise de façon irraisonnée, les chauves-souris disparaissent.

Pilotes de chasse Le martinet, insectivore par excellence, lorsqu’il doit nourrir ses petits, peut attraper jusqu’à 20 000 insectes par jour. Il possède des vibrisses, espèces de plumes transformées en poil sur le côté du bec pour se protéger les yeux quand il plonge dans un nuage d’insectes la bouche ouverte.

Beaucoup de poissons se nourrissent de larves aquatiques d’insectes. Certains, en crachant de l’eau, arrivent à attraper des insectes posés sur les herbes audessus des rivières.

Les oiseaux insectivores ont souvent un bec fin. Observez fientes et pelotes de réjection, vous y trouverez des restes d’insectes et arriverez ainsi à reconstituer les régimes alimentaires.

Et même certaines plantes se nourrissent d’insectes, on les appelle plantes carnivores. Ici, les perles gluantes sur les feuilles les attirent. Ils seront digérés doucement.

Les grenouilles et crapauds attrapent des insectes grâce à leur langue collante qu’ils projettent, comme le caméléon.

Certains petits mammifères se nourrissent en grande majorité d’insectes. Ils possèdent une dentition fine, composée de crocs acérés.

Les insectes sont délicieux: criquets au chocolat, fricassée de larves d’abeilles, larves grasses et dodues dorées au miel… Les insectes sont mangés par les hommes dans de nombreux pays où ils constituent un apport de protéines non négligeable.

Sauve qui peut Un biologiste anglais, en pesant des crottes de chauves-souris (guano) en arrive aux conclusions suivantes : les 508 millions de chauves-souris anglaises consomment : - 313 000 tonnes d’insectes soit 21 x 1010 (21 suivi de 10 zéros) moustiques - qui, eux-mêmes, pompent 1 mg de sang par piqûre - les chauves-souris évitent donc (en prenant l’hypothèse farfelue que les moustiques piquent les hommes jusqu’à ce que mort s’ensuive) la mort de 71 000 anglais par an…

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Sens dessus dessous Le monde appréhendé par les insectes est bien différent de ce que nous en percevons. Certaines couleurs visibles pour eux, sont invisibles pour nous et inversement. On pense qu’ils arrivent à sentir en relief et communiquent au moyen des odeurs captées grâce aux antennes. Certains insectes entendent à l’aide des tympans placés… sur leurs pattes avant, tandis que d’autres goûtent du bout des antennes ou des pattes.

Les ocelles sont des yeux simples souvent groupés entre les deux yeux composés. Ils sont sensibles à l’intensité de la lumière. Par exemple, ce sont eux qui indiquent à l’abeille qu’il est temps de rentrer à la ruche.

Les yeux composés des insectes regroupent souvent plusieurs milliers de facettes (12 544 pour un œil de libellule). On sait que les images perçues par ces facettes sont réorganisées par leur cerveau, mais on ne sait pas très bien ce que ça donne…

Les spécialistes de la production de sons sont les criquets et les sauterelles : ils frottent ailes contre ailes ou ailes contre pattes. Dans le brouhaha d’une prairie d’été, ils s’y retrouvent car ils n’entendent (grâce à leurs pattes) qu’à quelques mètres.

A l’aide d’un pinceau trempé d’eau sucrée, caressez le bout des pattes d’un papillon engourdi. Le goût qu’il percevra lui fera dérouler la trompe. Pour voir si certains insectes s’orientent grâce au soleil, on peut leur faire de l’ombre et, à l’aide d’un miroir, les éclairer de l’autre côté. Changent-ils de direction ? Allez aussi voir les expériences de la page 23 sur les fausses fleurs et l’anecdote de la page 22.

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Les poils des insectes sont des capteurs sensoriels extrêmement performants. Ils peuvent percevoir odeurs, goûts, pressions, contacts…

Les insectes ne se parlent pas entre eux, ils s’envoient des odeurs qui veulent dire des choses. Ils peuvent en plus, grâce à leurs antennes, décoder plusieurs messages en même temps. Un des modes de communication privilégié des insectes est basé sur des signaux odorants (phéromones). Les ramifications plumeuses de certaines antennes permettent de capter des odeurs très diluées, à très grande distance de leur source.

Une histoire à tourner en rond En gardant un angle constant avec la lune (qui est très, très loin), les papillons nocturnes peuvent voler en ligne droite. Lorsqu’ils rencontrent la lumière vive d’un lampadaire, ils se fixent sur ce nouvel “astre” (très, très proche), et, toujours en gardant leur angle constant volent en spirale en croyant aller tout droit !


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Quelques activités Faites la plus belle des collections d’insectes Il ne s’agit pas, bien sûr, de sortir la boîte à cyanure pour tuer tout ce qui bouge (les insectes morts trouvés sur le bord des routes suffiront dans un premier temps). Il s’agit de fabriquer votre collection de fiches sur les insectes : Photocopiez la carte d’identité pour insectes que vous trouverez plus loin pour en avoir toujours dans votre sac. - Photocopiez la double page suivante, ou téléchargez sur http://editions.euziere.org rubrique Ecolodoc insectes - Avec cela partez à la découverte des insectes. - Lorsque vous rencontrez un animal à six pattes, dressez sa carte d’identité. Servez-vous de la planche de dessins pour savoir à peu près ce que c’est et complétez le dessin de détails et de couleurs. S’il n’est pas dessiné, une place lui est réservée en bas à droite. - Découpez le portrait et collez-le dans la case réservée à cet effet. - Remplissez soigneusement les cases et notez tout ce que vous observez sur cet animal. - Conservez ces cartes et complétez-les lorsque vous retrouverez l’insecte. - Vous pourrez ainsi découvrir plein de choses. Régalez-vous ! ! !

Faites une bataille d’insectes Il ne s’agit pas de se les lancer à la figure : - Faites deux équipes. - Chaque équipe se voit attribuer un territoire. - Dans ce territoire chaque équipe, armée de petits pots transparents, a quinze minutes pour trouver dix insectes différents. - Le temps écoulé, elles se rassemblent. - Chaque équipe à tour de rôle pose un insecte sur la table. - Si l’équipe 1 pose un insecte que l’équipe adverse n’a pas, elle marque un point. - Si l’équipe adverse a le même, ça fait un point partout. - L’équipe qui a le plus de points a gagné (et vous pouvez relâcher les cartes là ou vous les avez trouvées). Au passage, notez les endroits habités par des insectes semblables et ceux où ils sont différents

A l’aide des cartes d’identité ou des bêtes récupérées pour faire la “bataille d’insectes“, vous pouvez facilement construire une clef de détermination. - Posez toutes les cartes (ou pots) devant vous. - Séparez ce tas en deux paquets selon un critère le plus clair possible : les bleus d’un côté et les rouges de l’autre les insectes qui ont 4 ailes et ceux qui en ont deux ... - On prend chaque nouveau paquet que l’on sépare en deux selon un autre critère objectif et ainsi de suite, jusqu’à arriver à l’individu. - Dessinez la clef de détermination selon le modèle et voilà. - Au bout des branches, vous pouvez mettre soit un dessin de la bête, soit son vrai nom, soit un nom imaginaire. C’est selon ce principe que sont fabriqués les livres de détermination.

Mimez les insectes Il s’agit de reconnaître le nom de la bête, ce qu’elle fait...

Dessinez les insectes et c’est gagné Le premier qui reconnaît l’insecte en train d’être dessiné, prend la place du dessinateur et marque un point.

Déguisez-vous en insectes Du papier mâché, du tissu coloré, du carton pour les pattes, un soupçon de maquillage... Succès garanti ! ! !

Ecologistes de l’Euzière : 04 67 59 54 62

Faites une clef de détermination d’insectes


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L’insecte que j’ai observé ressemble à : Ordre des Thysanoures ex. : lépismes (environ 1,5 cm)

Ordre des Odonates ex. : demoiselles (environ 4 cm)

Ordre des Lépidoptères ex. : papillons (de 1 à 10 cm) Ordre des Odonates ex. : libellules (environ 4,5 cm)

Ordre des Orthoptères ex. : sauterelles (de 3 à 6 cm)

Ordre des Phasmoptères ex. : phasmes (environ 7 cm)

Ordre des Blattoptères ex. : blattes (de 2 à 4 cm)

Ordre des Névroptères ex. : fourmilions (environ 4 cm)

Ordre des Orthoptères ex. : criquets (de 3 à 7 cm)

Ordre des Mantoptères ex. : mantes (environ 5,5 cm)

Ordre des Dermaptères ex. : perce-oreilles (de 1,5 à 3 cm)

Ordre des Siphonaptères ex. : puces (environ 2 mm)

Ecologistes de l’Euzière : 04 67 59 54 62

Ordre des Lépidoptères ex. : papillons (de 1 à 10 cm)


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Ordre des Hétéroptères ex. : gendarmes (environ 1 cm)

Ordre des Hyménoptères ex. : guêpes (environ 2 cm)

Ordre des Homoptères ex. : cigales (environ 3 cm) Ordre des Hyménoptères ex. : fourmis (de 0,5 à 1,5 cm) Ordre des Hétéroptères ex. : punaises (env. 1 cm)

Ordre des Coléoptères ex. : coccinelles (environ 1 cm) Ordre des Coléoptères ex. : crache-sang (environ 2 cm) Ordre des Coléoptères ex. : carabes (X 1,5)

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Ordre des Diptères ex. : bombyles (environ 0,7 cm)

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Ecologistes de l’Euzière : 04 67 59 54 62. Téléchargéable sur http://editions.euziere.org, rubrique Ecolodoc insectes

Ordre des Diptères ex. : mouches (environ 0,8 cm)

Ordre des Diptères ex. : moustiques (environ 0,5 cm)

Ordre des Anoploures ex. : poux (environ 2 mm)


© Ecologistes de l’Euzière : 04 67 59 54 62

Remarques :

Choses intéressantes sur cette petite bête :

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Carte faite par : Le :

Portrait

Ce que faisait cette petite bête à cet endroit :

Endroit où a été trouvée cette petite bête :

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Nom imaginaire de la bête Nom français s’il existe : Nom scientifique éventuellement :

Nombre de pattes : Nombre d’ailes : Nombre d’antennes : Nombre de “trucs” à l’arrière : Couleurs : Taille : Domicile : Signes particuliers :

CARTE D’IDENTITE DES PETITES BETES

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Les insectes font des bébés Lors des périodes de reproduction, les insectes adultes mâles et femelles d’une même espèce, s’attirent grâce à des signaux odorants, colorés, comportementaux… Les spermatozoïdes du mâle fécondent les ovules de la femelle produisant ainsi des œufs. En fonction des espèces, les insectes pondent de 3 à 10 000 œufs. Certains insectes se reproduisent sans avoir recours aux mâles, donc sans fécondation : les femelles pondent des œufs qui donneront naissance à des femelles. Chez d’autres, comme les abeilles, seule la reine est fécondée et pond des œufs. Lorsqu’elle choisit de libérer un spermatozoïde qui fécondera l’ovule, celui-ci donnera naissance à une reine ou une ouvrière, sinon il produira un mâle.

Si vous trouvez un mâle de magicienne dentelée (c’est son nom) ce sera un scoop. En effet, les femelles de cette espèce se reproduisent sans eux. Le phénomène se nomme la parthénogenèse.

Les punaises se reproduisent “cul-à-cul”. Quelques espèces ont des mœurs plus violentes : les mâles transperceront à peu près n’importe où le corps des femelles. Les spermatozoïdes retrouveront leur chemin…

Le mâle de la mante religieuse, plus petit, est grimpé sur sa partenaire. Elle va bientôt le dévorer en commençant par la tête. Cela n’empêchera pas l’accouplement de se poursuivre, et même cela le stimulera.

Souvent la copulation n’empêche pas les femelles de coléoptères de vaquer à leurs occupations. Les mâles devront donc bien s’accrocher. Pour cela, ils ont des ventouses bien développées sur les pattes avant qu’ils collent sur le dos de leurs compagnes.

La reproduction des libellules est souvent l’occasion de véritables ballets aériens. La femelle, après avoir été saisie à l’arrière de la tête par le mâle, amène son abdomen sous le thorax du mâle ; elle récupère ainsi les spermatozoïdes.

Lorsque la fécondation a eu lieu, un tandem de libellules s’enfonce doucement dans l’eau. La femelle insère dans les végétaux 100 à 200 œufs nouvellement fécondés.

Les odeurs (phéromones) des femelles de papillons peuvent attirer les mâles à plusieurs kilomètres de distance. Après des parades nuptiales fort élégantes, lors de l’accouplement, la femelle s’envole traînant le mâle pendu à son abdomen.

Chez les insectes, les mâles sont souvent nettement plus petits que les femelles.

Se reproduire comme des lapins pucerons Certains insectes sont extrêmement prolifiques. On s’est amusé à calculer qu’un seul puceron pouvait, en un an, produire une population égale en poids à 200 millions d’éléphants. Heureusement, coccinelles et autres bêtes dévoreuses de pucerons évitent la prolifération. Ne détruisons pas ces équilibres…

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Drôles de vies Rien à voir entre la chenille et le papillon, entre l’asticot et la mouche, entre la larve de coccinelle et la coccinelle ! Certains insectes changent complètement de forme au cours de leur vie. C’est ce que l’on appelle la métamorphose complète. Au passage, ils changent souvent de lieu de vie et de nourriture.

Une fois fécondée, la femelle papillon prend soin de pondre ses œufs (de quelques dizaines à plusieurs centaines) sur la plante qui conviendra aux chenilles fraîchement écloses. Celles-ci vont manger et grandir en muant (elles changent de “peau”) cinq fois.

La “machine à manger” va ensuite s’immobiliser. Une enveloppe dure se constitue, c’est le stade chrysalide. A l’intérieur, c’est la révolution. Tous les muscles, les cellules, passent par un état de bouillie avant de se réorganiser. C’est la métamorphose qui donnera naissance à l’adulte, le papillon.

Avouez qu’il n’y a rien à voir entre une chenille et un papillon. Lieu de vie, aspect, nourriture… tout est différent et pourtant, c’est le même animal…

D’autres insectes, en grandissant, changent assez peu d’aspect : la jeune sauterelle qui sort de l’œuf ressemble à ses parents en plus petit, elle va changer de peau (c’est la mue) environ 7 fois pour devenir adulte. C’est ce que l’on appelle la métamorphose incomplète.

Il y a peu de différence entre le jeune criquet et l’adulte. C’est à peu près son modèle réduit. Sept mues au cours desquelles il changera de peau laisseront apparaître à chaque fois des ailes plus formées et les pièces sexuelles (à propos, les vieilles peaux abandonnées se nomment “exuvies”).

Des idées fausses Fermez les yeux et pensez à une libellule ou à une cigale. Vous voyez à coup sûr un bel insecte ailé qui virevolte sur l’eau, ou chantant dans la chaleur de l’été. Savez-vous que pour un adulte qui vit de 15 jours à quelques mois à parader et à se reproduire, une larve vit de 1 à 17 ans sous terre pour la cigale et de plusieurs mois à 3 ans dans l’eau pour la libellule, avec comme principale occupation manger… ?

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De l’œuf de cigale à l’adulte, il peut se passer plus de trois ans. Issue de l’œuf pondu sur l’écorce, la jeune larve va se laisser tomber de l’arbre pour s’enterrer (on pourra noter que ses pattes sont alors adaptées au fouissage) elle va trouver une racine à ponctionner et va muer. Pour sa dernière mue, elle sortira de terre. La cigale adulte va vivre quelques semaines, se reproduire, pondre et mourir.

Certains moustiques pondent sur le sol. L’œuf peut attendre près de trois ans que l’eau arrive. La pression exercée par plus de 1,5 cm d’eau déclenchera l’éclosion. La larve aquatique respirera par un siphon postérieur. Bientôt, la nymphe flottera immobile. Les mâles moustiques iront butiner les fleurs, et les femelles de certaines espèces vous prélèveront un peu de sang, nécessaire à la maturation des œufs.

La larve bizarre du fourmilion, aux terribles mandibules, donnera naissance à ce bel insecte milibellule, mi-papillon.

Eh oui, c’est bien la même bête. La chose poilue est une larve de libellule, elle vit dans l’eau où, redoutable, elle harponne têtards, petits poissons et autres choses qui bougent.

Réaliser des élevages d’insectes permet de parfaitement observer leur vie. ♦ Vous pouvez, dans un récipient ouvert, laisser un demi fruit juteux ou un bout de viande ou de poisson cru (plus délicat pour les odeurs !) et attendre que les insectes viennent jouer leur rôle de super-éboueurs. Une fois les œufs pondus, fermez le bocal à l’aide d’un tulle. Vous observerez ainsi œufs, larves, nymphes (souvent cachées dans un cocon) et enfin les nouveaux adultes. Libérez-les afin qu’ils aillent nettoyer un peu plus loin… L’intérêt de cette méthode est la rapidité du cycle.

♦ Une autre technique consiste à entourer d’un morceau de tulle une branche sur laquelle on a observé des œufs, des chenilles, des chrysalides ou autres choses intéressantes. Il restera à venir régulièrement observer les événements. Il faudra libérer les adultes qui ont souvent besoin d’espace pour se reproduire.

♦ On pourra aussi, mais c’est un peu plus délicat, reproduire dans un aquarium ou un vivarium les conditions de vie de larves, chenilles, conserver des œufs, des chrysalides… trouvés dans la nature. Il faudra alors assurer gîte et couvert de qualité : de l’humidité mais pas trop, une nourriture fraîche et appropriée, et éviter les surpopulations. Il est préférable de libérer les adultes. ♦ N’oubliez pas de remplir votre journal de bord, d’indiquer les dates et de décrire les différents événements à l’aide de textes et de croquis.

Téléchargez sur http://editions.euziere.org rubrique “Ecolodoc insectes” des fiches techniques sur ces sujets.

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Camouflages et autres déguisements Se faire remarquer ou se faire oublier ? Certains insectes sont de véritables joyaux vivants aux couleurs et reflets éclatants alors que d’autres ressemblent tellement à des feuilles, des brindilles ou des fientes d’oiseaux, que seuls leurs mouvements permettent de les distinguer. Ce sont souvent des stratégies de défense contre d’éventuels prédateurs.

Pour bien se camoufler, une solution consiste à avoir la même couleur que l’endroit où l’on se trouve. On parle alors d’homochromie.

Certains insectes ressemblent, comme ici, à une brindille, d’autres imitent des épines ou du lichen. Souvent, ils sont immobiles la journée et se déplacent la nuit.

Les ocelles ou faux-yeux sur les ailes des papillons suffisent à faire hésiter l’oiseau. Ce petit répit sera mis à profit pour fuir.

Les reflets métalliques de certains insectes sont extrêmement voyants pour les oiseaux et les reptiles, à tel point qu’ils peinent à cerner les contours de la bête et donc à l’attraper.

Le déguisement est un excellent moyen pour passer inaperçu. Ce papillon posé sur une branche passe aisément pour une feuille.

Les poils des chenilles, en plus d’être irritants chez certaines espèces, rendent les contours flous pour le prédateur. La zone ventrale claire contribue à inverser les ombres ce qui trompe l’ennemi.

Le rouge est une couleur annonciatrice de danger. Lorsqu’un crapaud essaie de manger une coccinelle, son horrible goût est associé à la couleur. Ainsi, il ne recommencera pas.

Ce papillon coloré de rouge lorsqu’il déploie ses ailes, indique qu’il est toxique.

Certains insectes, comme celui-ci qui ressemble à une guêpe, imitent les colorations d’insectes dangereux. Ils se trouvent ainsi protégés.

La défense par ultra-sons Les chauves-souris repèrent les insectes grâce à l’écholocation : elles envoient des ultra-sons qui “rebondissent” sur la future proie et indiquent ainsi sa nature, sa localisation précise, sa vitesse de déplacement… Certains papillons nocturnes se laissent tomber quand ils perçoivent les ultra-sons, d’autres en renvoient qui brouillent les pistes, ou signalent leur toxicité.

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Lorsqu’il est dérangé, ce coléoptère fait perler de sa bouche et de ses pattes un liquide rouge sang. On l’appelle le crachesang, il fait plus de peur que de mal.


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Solitaires ou par milliers Dans leur grande majorité, les insectes vivent seuls, n’ayant de contacts avec leurs congénères que lors des périodes de reproduction. Par contre, les fourmis, termites, abeilles, guêpes, frelons et bourdons vivent en société : les adultes s’occupent des larves, les individus ont des rôles distincts (défendre, nourrir les larves, aller chercher de l’eau, pondre, ventiler…). Ces sociétés peuvent rassembler plusieurs millions d’individus. (Attention, il existe aussi des espèces de guêpes et d’abeilles qui vivent en solitaires.)

Les “perce-oreilles” ne sont pas considérés comme des insectes sociaux, pourtant les femelles s’occupent des jeunes, les aident à éclore, les lèchent, les défendent…

On peut trouver les “gendarmes” par paquets sans constituer pour cela une société. Ils sont simplement attirés par les mêmes endroits chauds et secs.

Les abeilles qui vont butiner en sont à leur dernière occupation, elles ont 30 jours et vont bientôt mourir. Au cours de leur vie, elles auront exercé une dizaine de métiers différents. Lorsqu’elle se sent menacée, cette fourmi envoie un jet de phéromone d’alerte. Cette odeur très volatile avertit le reste de la fourmilière qui, comme par magie, se met en position d’alerte, voire d’attaque.

Certaines espèces de termites sont en pleine expansion territoriale. En garrigue, on les trouve dans les bois pourris, où ils contribuent à désagréger les bois morts. C’est moins rigolo lorsqu’ils s’attaquent par milliers aux poutres des maisons.

Certaines fourmis sont très spécialisées. Cette fourmi à grosse tête casse à l’aide de ses puissantes mandibules des graines rapportées par ses collègues à petite tête.

Les insectes sociaux sont souvent d’excellents architectes et bâtisseurs. Ce qui est surprenant, c’est qu’ils n’apprennent jamais ces “métiers”, ils naissent avec.

Penchez-vous sur les fourmis, elles sont passionnantes et relativement dociles. Il est très délicat d’observer, dans le détail, les insectes sociaux car l’œil se perd avec le nombre. Une des solutions consiste à marquer des individus (cf. p. 27). On pourra noter leurs occupations successives : se frotter les antennes, marcher, jeter de l’acide, toucher les antennes d’une collègue… Essayez de voir si le même insecte a toujours les mêmes occupations ou si elles changent au cours du temps, si certains insectes sont sédentaires. On pourra aussi calculer leur vitesse de déplacement, les compter (cf. p. 27)…

Le parfum qui rend invisible Les sociétés d’insectes sont expertes en communication. Des odeurs leur permettent de se reconnaître entre individus d’un même groupe, elles servent de laissez-passer. Certaines petites bêtes imitent ces odeurs et arrivent ainsi à s’introduire dans la ruche ou la fourmilière pour piller les réserves, profiter de l’habitat ou dévorer œufs et larves.

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Les suivre à la trace Ils sont passés par ici et sont peut-être encore là. Les traces des insectes sont des plus diverses et permettent de saisir un instant de leur vie multiforme. galle A l’intérieur de la boule on trouvera un œuf, un ver blanc ou une petite loge vide. C’est une petite guêpe qui pond dans la feuille, provoquant ainsi la formation d’une galle.

Lorsque vous voyez une branche aux feuilles roussies dans un chêne vert, cassez-la. Elle a été prédécoupée par une larve de coléoptère qui a détruit les vaisseaux conducteurs de sève en grandissant.

Dans cette galle, des dizaines d’œufs évoluent lentement pour donner des petites guêpes. Goûtez les asticots : ils ont un goût de noisette.

Les cannelures sous l’écorce sont les traces de coléoptères qui s’attaquent aux arbres malades. D’autres rongent le bois mort.

On pourra trouver des chrysalides en tamisant de la terre sous les arbres, ou dans les feuilles mortes. Ce sont de véritables petits bijoux d’où sortiront les papillons. Dans ces nids en terre, les guêpes enferment souvent quelques proies paralysées sur lesquelles elles pondent leurs œufs.

Un petit trou dans la noisette au printemps indique qu’un insecte y a pondu. A la fin de l’été, une larve bien dodue en sortira, faisant un joli trou rond, laissant la coquille vide.

On trouvera, au printemps, sur les plantes, des amas de mousse appelés “crachats de coucou”. C’est une larve d’insecte qui les fabrique et se cache à l’intérieur.

Au fond des entonnoirs de sable, se tapit la larve du fourmilion. Les deux grosses mandibules ne feront pas de cadeaux aux insectes imprudents.

♦ Enquêtez pour mettre en correspondance la nature de la trace, son auteur et ce qu’il faisait: - exuvie jaunâtre accrochée à une herbe: une cigale s’est métamorphosée, - des galeries sous l’écorce : un petit coléoptère a mangé… ♦ Un petit morceau de tulle placé autour d’une galle, d’une minuscule amphore de terre, d’une feuille roulée… permet d’apercevoir quelques instants l’habitant des lieux. ♦ Notez sur votre petit carnet de terrain l’endroit, la date, la plante concernée, faites un

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Chaque insecte végétarien a sa façon de manger. Certains vivent dans la feuille et leur trace grandit avec eux.

petit croquis. Vous vous apercevrez ainsi que certains insectes se trouvent sur certaines plantes bien particulières, à des périodes très précises… et que beaucoup d’énigmes non élucidées entourent encore le monde des insectes*. Sur la route des odeurs Certaines espèces de fourmis suivent sans arrêt le même chemin. Lorsque l’on frotte son doigt à travers ce passage, elles semblent désemparées, comme confrontées à un mur invisible… En fait, elles suivent une trace odorante imperceptible pour notre nez, mais tout à fait détectable grâce à leurs sensibles antennes. Le passage du doigt a détruit le chemin olfactif. Les odeurs de signalisation se nomment “phéromones”.

* Téléchargez la fiche carnet sur editions.euziere.org


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Plantes et insectes, amis ou ennemis ? Crier que les insectes sont un fléau pour les plantes serait aller un peu vite en besogne et passerait sous silence les heureux contrats qui semblent unir certaines plantes à certains insectes : “Je te fournis de la nourriture et tu transportes mon pollen” “Je te fournis de la nourriture et tu dissémines mes graines” Certes, certaines chenilles, criquets et autres larrons se nourrissent exclusivement de végétaux, mais c’est souvent plus un problème pour l’agriculteur que pour les plantes. Les insectes ne font que se reproduire lorsque la nourriture est abondante, contribuant ainsi à une régulation naturelle des populations. Par contre, les services réciproques plantes/insectes sont monnaie courante, et mille et une astuces favorisent cette coopération.

Le morosphinx ressemble à un oiseaumouche. Il plonge sa trompe dans la longue fleur du chèvrefeuille pour y pomper le nectar. Lui seul peut le faire.

Certaines orchidées sont “rusées”, elles ont des odeurs et un aspect qui les fait passer pour des femelles d’insectes. Le mâle, dupé, vient s’accoupler avec la fleur et se fait coller deux sacs de pollen sur la tête.

“Les fleurs ne sont pas belles pour nous ; elles le sont pour les insectes.” La vision vue par spéciale des l’homme insectes fait ressortir des guides colorés les dirigeant la même vers le nectar. vue par

Sur certaines graines, des parties sucrées ou pleines de graisses incitent les fourmis à les transporter. Lorsque l’appât a été mangé, les graines sont rejetées de la fourmilière et peuvent germer.

l’abeille

♦ Petite recette pour fabriquer du vrai-faux nectar : - écraser ensemble 2 bananes bien mûres, 2 cuillerées à soupe de miel, 5 morceaux de sucre et 1/2 verre de bière - laisser reposer 2 heures - pendant ce temps, vous pourrez fabriquer des fausses fleurs de différentes couleurs. Placer en leur centre le faux nectar sur un buvard. On pourra ensuite noter les préférences des insectes.

Lorsqu’ils se posent sur certaines fleurs, les insectes déclenchent divers mécanismes destinés à les recouvrir de pollen. Ici, ce sont deux bras qui s’abaissent sur son abdomen.

L’arum fournit gîte chauffé et couvert à de petits insectes attirés par son odeur de fumier. Piégées quelques jours, ces mouches seront enduites de pollen qu’elles iront colporter vers un prochain hôtel.

♦ A ce sujet, il sera très intéressant de construire un calendrier floral en notant le début et la fin de la floraison, la forme et la couleur de la fleur. On superposera à ce calendrier celui des insectes butineurs. C’est une question d’équilibre Serait-il intéressant pour une plante d’avoir des pucerons ? Le puceron suce la sève de la plante, il rejette un liquide sucré : le miellat. Ce miellat attire les fourmis qui s’en remplissent le jabot. Et les fourmis belliqueuses ne tolèreront sur la plante que les pucerons et rien d’autre, protégeant ainsi les plantes et les pucerons d’agressions plus problématiques.

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Le coin des artistes Dessiner, écrire, pour garder la trace de ce que l’on a observé ; trace scientifique où le détail doit être juste, le dessin précis, le mot exact, ou trace d’une émotion ressentie, d’une rêverie suscitée par la découverte d’un monde fabuleux. Voici quelques menues astuces pour que le crayon glisse sans que l’on s’en aperçoive.

Pour les dessinateurs Cette première technique de dessin est à utiliser en groupe dès le plus jeune âge. L’insecte sera placé dans une boîte transparente (type boîte loupe) favorable à l’observation. Plusieurs dessins successifs seront effectués.

La seconde technique est celle couramment utilisée par les dessinateurs. Il est conseillé au début de s’entraîner sur des insectes trouvés morts pour plus de facilité.

Dans un premier temps, on repèrera dans l’insecte des formes géométriques simples que l’on dessinera au crayon de bois en les organisant entre elles. Une bonne gomme sera alors très utile. On pourra ainsi préparer des formes pré-découpées. La première étape consiste à dessiner l’insecte observé sans plus de consignes.

Ensuite on affinera la première forme en ajoutant d’autres formes simples plus petites, antennes, pattes...

La seconde consiste à mettre côte à côte les dessins et à les comparer faisant ainsi apparaître les critères objectifs et ceux qui le sont moins.

On pourra ensuite s’entraîner à dessiner des parties séparées de l’insecte : les pattes, les antennes pour ensuite les raccrocher.

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On remplira maintenant les formes de nervures, taches de couleurs. On fera disparaître les séparations artificielles de blocs.

Pour les esthètes, on pourra rajouter des ombres, celle de la patte sur l’abdomen, celle de la tête sur le thorax... Ceci a pour effet de donner une impression de relief, de vie.


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N’hésitez pas, en découpant et collant des dessins de parties d’insectes à en fabriquer de nouveaux

Pour les écrivains Faire des acrostiches (non ce n’est pas un nouvel insecte) C’est très simple, cela consiste à marquer le nom de l’insecte en vertical et à écrire un texte ou poème en utilisant comme début de phrase les lettres du nom : La belle dame A peu de scrupules, elle Mange ses amants Avec délicatesse Ne daignant pas Toucher à leurs ailes Estimant sûrement que ce n’est pas fait pour elle. La Salade de mots Ce jeu se joue à plusieurs. Après avoir bien observé un insecte, - chacun note sur quatre bouts de papier quatre mots différents (un mot par papier, et par mot on entend, un verbe, un nom, un adjectif...) - on récupère les mots que l’on met dans un saladier et que l’on mélange, - chacun pioche quatre mots au hasard dans le saladier, - reste à écrire une phrase au sujet de l’insecte en utilisant obligatoirement les quatre mots. - On pourra ensuite mettre les phrases bout à bout, créant ainsi un joli texte. L’atelier d’écriture Permettant d’aller plus loin, l’atelier consiste, grâce à des écritures individuelles et collectives, des échanges, à produire des textes sans s’en apercevoir. - Chacun observe les insectes et note ses observations d’une courte phrase : Un bousier roule sa boule une coccinelle s’envole au bout de mon doigt ... - On se lit les phrases (si on le désire, ce n’est pas obligé) et il est possible de se copier, de piquer une phrase à l’autre. - On place les phrases dans un tableau comme suit et on le complète. Ce que j’ai observé Un bousier roule sa boule une coccinelle s’envole au bout de mon doigt … …

comme comme comme comme comme

ce que j’imagine un bossu faisant tourner la Terre un vieil avion vrombissant … …

- De nouveau, on peut se relire les phrases (si on le souhaite) et on est encouragé à se copier. - Avec ces briques de textes, il reste à bâtir un texte. On pourra mettre bout à bout les phrases en les organisant et en supprimant les “ comme “. Il sera possible d’écrire un court texte en s’aidant d’un début de phrase : “ Si j’était un insecte... “ “ Un insecte m’a raconté... “ “ A cheval sur le dos d’une libellule... “ ...

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Pièges gentils, astuces et idées pour bricoleurs Capturer pour observer, comprendre, garder l’insecte quelques instants, l’admirer à la loupe… demande quelques astuces. L’idée est, bien sûr, de garder l’insecte vivant le temps de l’observation pour ensuite le relâcher à l’endroit de sa capture. Les découvertes d’insectes morts dans la nature, au bord des routes, après les gelées… suffiront au collectionneur débutant sans qu’il soit besoin de tuer.

Une ampoule de 25 W, un entonnoir grillagé dans lequel on mettra de la terre, du plâtre humide au fond d’un bocal, les bêtes qui se trouvent dans le sol fuient la lumière et tombent dans le bocal. Sortir la loupe : insolite garanti !

Une bouteille coupée, au goulot retourné posée au niveau du sol, ou suspendue dans un arbre à différentes hauteurs, avec au fond, de la banane ou de la viande sera un piège efficace à vider deux fois par jour pour ne pas en faire un mouroir.

Un drap tendu verticalement et éclairé la nuit attirera les insectes nocturnes.

Une pomme de terre creusée, enfoncée au niveau du sol attirera les décomposeurs.

Un carton ondulé accroché autour d’un arbre récupèrera la faune de l’écorce.

Des jumelles (à commander pour Noël) à distance de mise au point la plus courte possible, qui grossissent 7 à 8 fois, sont des plus utiles pour observer sans faire fuir.

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Une moquette posée par terre jouera le rôle de pierre : il suffira d’en poser la même surface dans deux milieux différents pour comparer les récoltes.

Deux verres de montre (à trouver chez un tonton laborantin) sont idéaux pour observer un papillon sans l’abîmer.

La boîteloupe devrait être obligatoire : on peut y garder les insectes quelques instants et les observer à souhait.

Un drap posé sous un arbre secoué recueillera le petit peuple des branches.

Un tube en verre (à récupérer chez le fameux tonton laborantin) permet d’observer les insectes dans tous les sens.

Une loupe (à se faire offrir pour l’anniversaire) qui grossit 10 fois, permettra de distinguer les écailles du papillon, les facettes des yeux composés ou les bêtes minuscules qui vivent dans la terre.


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Mais pourquoi attraper les insectes ? ♦ Pour les compter, il faut faire deux captures. Au cours de la première on marque tous les individus capturés avant de les relâcher. La formule est la suivante : A = nombre d’individus marqués à la première capture B = nombre total des insectes de la 2ème capture C = nombre d’individus marqués la première fois et recapturés la 2ème fois Population totale = A x B C

Un baril, dont les 2 faces sont remplacées par du grillage fin, fera un parfait vivarium. Installez une buvette (coton imbibé), de quoi manger, des branches et de la terre.

Une boîte à glaçon blanche sera idéale pour y placer les insectes de l’eau. Une espèce par case évitera le carnage et on pourra comparer le nombre de cases remplies en différents points de la rivière.

♦ Pour marquer les insectes, c’est simple : il suffit, selon la taille de l’animal : - d’un pinceau ou d’une tête d’épingle, - d’utiliser une peinture type gouache, - de choisir une couleur assez proche de celle de l’animal (sinon il va se faire repérer et croquer rapidement) - de recouvrir le moins possible l’animal (pour ne pas gêner sa respiration, en effet, il respire par de petits trous sur le corps).

Un manche à balai, un vieux cintre métallique, du tulle foncé et 2 colliers de serrage donnent naissance à un filet à papillon.

Un vivarium étroit (4 cm.), avec 2 faces de plexiglas, permettra d’observer les insectes fouisseurs. Posez un carton sur une des faces et observez le côté qu’ils préfèrent.

L’aspirateur à bouche : une boîte à pellicule transparente, 2 tubes à aquarium, dont l’un est bouché par du tulle (pour ne pas respirer l’insecte - ne pas aspirer des fourmis !).

♦ Pour comparer les insectes en quantité, diversité… (rien de tel pour découvrir des choses), faites des relevés : - dans différents milieux (bois de pins, bois de chênes…) - en différents points d’une rivière - avant et après fauchage d’une prairie, - dans une zone traitée et dans une zone d’agriculture biologique, - suivant la météo, - le jour et la nuit, - à différents moments de la journée, - au cours des saisons, - à différentes hauteurs d’un arbre,…

Un manche à balai, 3 cintres torsadés, de la toile de jute et 2 colliers de serrage et on fabrique une épuisette.

♦ Vous pourrez ainsi : - suivre les différents stades de vie des insectes, - découvrir astuces et adaptations pour vivre là où ils sont, - vérifier ce qui est écrit sur les insectes dans les livres (il y a parfois des erreurs et souvent des choses encore à découvrir), - vous émerveiller…

Téléchargez sur http://editions.euziere.org rubrique “Animature” des fiches techniques sur ces sujets.

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Leur construire des hôtels **** Il est facile, sur un bout de terrain, un jardin, un balcon, de créer des refuges à insectes. Il suffit pour cela de leur offrir : gîte, couvert et endroit pour pondre. Mais attention, chaque espèce a ses préférences et a souvent besoin de plusieurs lieux différents au cours de sa vie. Heureusement ils sont petits : des micro-habitats leur suffisent.

Les insectes ne sont pas fans des pelouses tondues tous les weekends. Gardez-leur un coin d’herbes folles et de ronces. Une grande diversité de plantes attirera nombre d’animaux.

Bénis sont les tas de fumiers et de compost pour les amateurs d’insectes. Ils produisent une douce chaleur propice au développement de nombreuses larves, attirent les décomposeurs, leurs parasites et prédateurs … Tout un monde !

Un vieux tronc à l’écorce qui se détache se révèlera un paradis pour les xylophages (qui mangent le bois). De temps en temps, soulevez le tronc, vous verrez que tout un monde a pris place dessous.

Un tas de sable fin attirera les bêtes à six pattes venues y faire tunnels et entonnoirs.

Les arbres fruitiers sont fabuleux : fleurs, feuilles, fruits mûrs ou pourris, offrent à manger à quantité d’insectes souvent mis à mal par des traitements irraisonnés. En effet, ils mangent un peu, mais sans eux, pas de pollinisation donc pas de fruits. Buddléia : l’arbre aux papillons porte bien son nom. Nombreux sont ceux qui viendront y tremper la trompe. Plantez à côté lavande et autres aromatiques, vous ferez des heureux.

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Et surtout, n’oubliez pas une petite mare pour y voir évoluer libellules, nèpes, dytiques et moustiques (pour éviter ces derniers, placer dans la mare un poisson nommé gambusie, ce sera un allié précieux).

Un vieux mur bâti en pierres sèches et quelques dalles posées sur le sol, sont choses rares dans un jardin. Elles seront prises d’assaut par bourdons, guêpes maçonnes, araignées (qui ne sont pas des insectes, mais bon…)…

Petit coin de terre battue, d’argile damée, endroit rêvé pour creuser un terrier ou récupérer de l’argile humide.

Un simple morceau de bois (non traité) percé de trous de différents diamètres, de 3 à 12 mm., s’avère fort utile pour la mégachile coupeuse de feuilles, la chryside guêpe-coucou et autres abeilles solitaires.


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Bibliographie Livres sur les insectes Souvenirs entomologiques (2 tomes) : Fabre. Paris : Bouquins (Laffont), 1994

Les insectes d’Europe occidentale : Chinery. Paris : Arthaud, 1995.- 320 p.

Fabuleux ouvrage, ce n’est pas un guide de détermination. C’est le récit d’un chercheur qui a passé sa vie à guetter les comportements d’insectes.

Toutes les grands ordres d’insectes sont représentés, une page de dessin, une page de texte, de quoi s’y retrouver dans le monde des bêtes à six pattes.

La nature méditerranéenne en France : Philippe Martin, Ecologistes de l’Euzière.- Paris : Delachaux & Niestlé, 1997.- 272 p Ouvrage de référence pour la zone de l’Olivier. 1 150 aquarelles dont 238 d’insectes méditerranéens.

Activités concernant les insectes Animature, à vos outils ! tome 1 : construire pour découvrir la nature Ecologistes de l’Euzière.- Prades-le-Lez, 2004 96 p.Fabriquer (ou acheter) les bons outils pour découvrir la nature. 60 fiches détaillées et illustrées pour leur construction avec de nombreuses idées d'utilisation.

Animature, ouvrez les yeux ! tome 2 : découvrir pour comprendre Ecologistes de l’Euzière.- Prades-le-Lez, 2006 96 p.Mille et une pistes pour mettre en valeur une randonnée, une sortie dans la nature. Cerner le hasard, organiser le regard. Faire des expériences, des relevés, mener l'enquête... se mettre en projet. Un ouvrage utile aux animateurs, randonneurs, enseignants, parents et tous... curieux de nature.

Manuel pratique d’écologie : Mattey et al.Lausanne : Payot, 1984.- 264 p.Le cours d’eau, le lac, la ville, le mur, le sol… Plein d’idées de relevés, d’expériences, de clés de détermination par milieu.

Pistes pour la découverte de la nature et de l’environnement : Espinassous. - Toulouse Milan, 1996.335 p.“Pistes” fourmille d’idées, part dans tous les sens, c’est la “bible” de l’animateur nature.

Revues La Hulotte Incontestablement la meilleure des revues de vulgarisation naturaliste. Une des seules que l’on s’arrache lorsqu’elle arrive au courrier. Accessible à tous. La Hulotte 08240 BOULT-AUX-BOIS

La Salamandre Six numéros par an, pour transmettre des connaissances, des émotions, des expériences personnelles, des odeurs, le bruit du vent... Comprendre, mais aussi aimer. www.salamandre.ch

Dossiers de la Fédération des Clubs C.P.N. Vous trouverez ces fiches très pratiques, remplies d’idées d’activités dans les collections de fiches techniques de la Gazette des terriers (Fédération des Clubs C.P.N. Maison des C.P.N. 08240 BOULT-AUX-BOIS) :

Les fourmis Bêtes d’eau douce Créer des refuges à insectes

Compact Disques Entomophonia INRA.-Paris : Ed.INRA, 1994 Chants de 50 espèces d’insectes français. Un CD accompagné d’un livre de 200 pages.

Internet 3 sites intéressants : http://animation.euziere.org Un espace coopératif, destiné aux animateurs et enseignants intéressés par l'éducation à l'environnement. http://editions.euziere.org Les références de nos ouvrages avec aperçu du contenu et extraits à télécharger. http://www.tela-insecta.org Réseau d’entomologistes de langue française.

Les adresses O.P.I.E. L-R, 1, rue Littré 66170 MILLAS Tél : 04 68 57 27 49

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xpliquer la vie et l’œuvre de l’insecte en 32 pages relèverait de la gageure et il existe d’excellents ouvrages sur le sujet. Cet Ecolodoc sur les insectes est plus un guide pour une première rencontre avec l’insecte et son monde, une aide à la découverte sur le terrain. Il s’adresse aux jeunes passionnés mais aussi aux personnes chargées de les accompagner dans leurs découvertes. Pour entrer dans cet Ecolodoc, deux solutions : - aller se promener dans le “Menu Insecte” - butiner au gré des pages. Mais n’oubliez jamais : c’est surtout en soulevant les cailloux, en fouinant dans les herbes ou en fouillant sous les bouses que vous découvrirez la vie des insectes. Bonnes découvertes.

Dans la série ECOLODOC N° 1

“Sur la plage abandonnés...”

N° 3

“Lagunes languedociennes”

(les laisses de mer en Méditerranée) (milieux salés, milieux secrets)

N° 4

“A la rencontre des plantes” (du jardin... au fond des bois)

N° 5

“Rivières méditerranéennes”

N° 6

“Goûtez la géologie”

N° 7

“Les garrigues”

Conception, rédaction : Laurent Marseault Illustrations : M. Garrone, Ph. Martin, A. Nouailhat Maquette : Ph. Martin, J. Walsh

Les Ecologistes de l’Euzière Domaine de Restinclières F-34730 Prades-le-Lez téléphone : 04 67 59 54 62 télécopie : 04 67 59 55 22 euziere@euziere.org www.euziere.org N° I.S.S.N. : 1286-2770 N° I.S.B.N. : 2-906128-05-8 Ecologistes de l’Euzière, 1998

Pour les autres titres de nos éditions, nous contacter

Prix : 5 €

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