MICHAEL SCOTT
1958
Naßt le 22 Mai 1958. Son pÚre marque symboliquement cette date en plantant deux arbres devant la maison. Un des deux a survécu.
1958-1964
Elevé à Paoli, en Pennsylvanie. PossÚde un canard comme animal domestique. Se rappelle de trÚs peu de choses de cette période, canard inclus.
1964-1977-1
DĂ©mĂ©nage Ă Wayne, Pennsylvanie. Ses matiĂšres prĂ©fĂ©rĂ©es Ă lâĂ©cole sont les mathĂ©matiques et lâart. RĂ©alise un portrait de Jackson Pollock en 10th grade (Ă©quivalent de la seconde en France, NdT) qui surprend ses amis et sa famille par son rĂ©alisme. Gagne deux fois le championnat de lâEtat par Ă©quipe en tir Ă lâarc. Termine le lycĂ©e et reçoit le premier prix en art.
1977-1981
Rentre au Hamilton College, Clinton, NY. Le professeur de premiĂšre annĂ©e lui fait connaĂźtre lâart conceptuel. DĂ©cide peu aprĂšs le dĂ©but de la premiĂšre annĂ©e de devenir artiste. Passe des tests psychologiques et apprend quâil est daltonien. Termine le collĂšge parmi les Phi Beta Kappa et reçoit le premier prix en art.
1980
Continue son cursus Ă la Skowhegan School of Painting and Sculpture, dans le Maine. Une des Ă©tudiantes lui dit que parmi toutes les remarques critiques formulĂ©es pendant les ateliers dâĂ©tĂ©, elle se rappellera de trois dâentre elles, dont deux proviennent de lui. Les critiques Ă©taient mĂ©morables pour leur niveau de nĂ©gativitĂ©. Etudie avec la sculptrice Jackie Winsor. SâintĂ©resse aux Ă©crits et aux peintures noires dâAd Reinhardt. Finit par dĂ©cider que lâart du xxe siĂšcle est beaucoup plus complexe que la quĂȘte de la « derniĂšre peinture », car comprendre ce dont il retourne dans cette quĂȘte revient dĂ©jĂ Ă lâachever.
1958
Born May 22, 1958. Father marks his birth by planting two trees on the front yard. One still survives.
1958 â 1964
Raised in Paoli, PA. Has a duck as a pet. Remembers little from this period including the duck.
1964-1977-1
Moves to Wayne, PA. Best subjects in school are Math and Art. Does a portrait of Jackson Pollock in 10th grade that surprises his friends and family for its realism. Wins team state title in target shooting twice. Graduates high school and receives the award in Art.
1981-1983
Suit le programme de MFA au Hunter College. Trouve un travail de réceptionniste dans un hÎtel de Brooklyn. Appelle le 911 une fois par semaine en moyenne pendant un an et demi.
1983-1985
Assiste Ă lâexplosion de lâart expressionniste exposĂ© dans les galeries de lâEast Village. Ne se sent pas concernĂ© par le « Nouvel Art » qui est exposĂ©. Gravite autour des galeries International with Monument, Jay Gorney Modern Art et Postmasters, qui exposent le travail de Jeff Koons, Peter Halley, Haim Steinbach, Phillip Taaffe et Joel Otterson. DĂ©couvre les date paintings dâOn Kawara.
1985-1988-2-3
1981-1983
Attends the MFA program at Hunter College. Gets job working as a desk clerk at a hotel in Brooklyn. Dials 911 on a weekly basis for a year and a half.
1983-1985
Witnesses the explosion of expressionist based art exhibited in storefront galleries in the East Village. Cannot relate to most of the new work being shown. Gravitates towards the galleries International with Monument, Jay Gorney Modern Art, and Postmasters, which exhibit works by Jeff Koons, Peter Halley, Haim Steinbach, Phillip Taaffe, and Joel Otterson. Becomes aware of the date paintings of On Kawara.
1985-1988-2-3
1977-1981
Attends Hamilton College, Clinton, NY. First year teacher exposes him to conceptual art. Decides by Thanksgiving of Freshman year to become an artist. Takes Psych test and learns that he is red/green colorblind.
Graduates Phi Beta Kappa and receives the award in Art.
1980
Attends Skowhegan School of Painting and Sculpture in Maine. Told by one of the students that of all the crits that summer, she will remember three, two of which were his.The crits were memorable for their level of negativity. Studies with the sculptor Jackie Winsor. Becomes interested in the writings and black paintings of Ad Reinhardt. Eventually decides that 20th century art is much more complex than the pursuit of the âlast paintingâ because realizing what that is completes the question.
Effectue un voyage de six semaines en Italie, pendant lequel il formule une position fondĂ©e sur le questionnement du concept dâ« originalitĂ© ». A son retour dâItalie, dĂ©truit 95% de tout le travail fait Ă lâĂ©poque, et se lance dans la rĂ©alisation dâune sĂ©rie de « cibles » noires & blanches, ou de cercles concentriques, des peintures qui ont lâair identiques mais qui varient lĂ©gĂšrement les unes des autres. Veut rĂ©aliser un ensemble dâĆuvres dans lequel aucune peinture ne peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme meilleure ou moins bonne quâune autre. Termine quarante-quatre peintures et expose quatorze dâentre elles dans une salle de karatĂ© au-dessus dâun McDonald de la 14e rue. Note que lorsquâelles sont montrĂ©es en groupe elles crĂ©ent une expĂ©rience optique intense. Lâexposition ouvre le 19 Octobre 1987, le jour du krach boursier. Se lie dâamitiĂ© avec les artistes Matthew McCaslin, Olivier Mosset, Cady Noland, Steven Parrino et Steve DiBenedetto avec qui il partage des afïŹnitĂ©s artistiques.
Takes 6-week trip to Italy during which he formulates a position that is based on questioning the concept of âoriginalityâ. Upon return from Italy, destroys 95% of all work made up to that time, and embarks on making a series of black and white âtarget,â or concentric circle, paintings that look identical but vary slightly. Wants to make a body of work where no one painting can be seen as better or worse than another. Completes forty-four âtargetâ paintings and shows fourteen of them in a karate studio above a McDonalds on 14th street. Notices that when shown as a group they create an intense optical experience. The show opens on October 19, 1987 â the day the stock market crashes. Becomes friends with the artists Matthew McCaslin, Olivier Mosset, Cady Noland, Steven Parrino, and Steve DiBenedetto with whom he feels his work shares an afïŹnity.
1 Pollock, portrait - 1975 31,4 x 35,5 cm Photo : courtesy de lâartiste 2-3 Peintures sur toile - 1985-1988 76 x 76 cm1988
Effectue un voyage de deux mois au NĂ©pal. A son retour, dĂ©cide dâarrĂȘter de faire des peintures de cercles et au lieu de ça commence une sĂ©rie de peintures de lignes noires et blanches sur bois avec lâidĂ©e de faire des Ćuvres si intensĂ©ment optiques quâen thĂ©orie elles seraient presque impossibles Ă regarder â lâopposĂ© de la façon dont la peinture fonctionne traditionnellement. ConsidĂšre ce travail comme diffĂ©rent de lâ« Op Art » des annĂ©es 60 du fait quâil est centrĂ© sur le contenu plutĂŽt que lâesthĂ©tique. Bien quâil nâait jamais pris dâacide, il dĂ©crit ces peintures comme Ă©tant « de lâOp Art sous acide ».
1989-4
Commence Ă recevoir des visites de marchands Ă son atelier, dont Tony Shafrazi qui lui propose une exposition personnelle Ă lâautomne de cette annĂ©e-lĂ . Saisit cette opportunitĂ© pour faire une installation de peintures qui questionnent le concept dâoriginalitĂ© et poussent les effets optiques Ă lâextrĂȘme. Neuf peintures de lignes noires et blanches de 8âx 4â sont exposĂ©es ; la diffĂ©rence entre chacune dâelle rĂ©side dans une augmentation de la largeur des lignes de 1% â le concept est dâavoir la raison la plus faible de crĂ©er une Ćuvre nouvelle. Les peintures Ă©tant rĂ©alisĂ©es sur des panneaux dâaluminium alvĂ©olĂ© accrochĂ©s lĂ©gĂšrement dĂ©collĂ©s du mur, elles peuvent ĂȘtre plus perçues comme des objets que comme des peintures. Lorsque Samuel Irving Newhouse et sa femme viennent visiter lâexposition, celle-ci demande Ă sâasseoir tend la vision des Ćuvres la rend malade. Vingt-et-une peintures de cette sĂ©rie sont rĂ©alisĂ©es au total.
1988
Takes two-month trip to Nepal. Upon return, decides to stop making the concentric circle paintings and instead embarks on a series of black and white line paintings on wood driven by the concept of making works so intensely optical that in theory they would be impossible to look at â the opposite of how painting traditionally functions. Considers the work different from the âOp Artâ movement of the 1960âs because of a focus on content over aesthetics. Though he has never taken acid, he has described them as âOp Art on acidâ.
1990-5
Pendant lâĂ©tĂ©, commence Ă travailler sur une sĂ©rie de peintures de lignes non-alternĂ©es, basĂ©es sur le croisement de deux motifs. Lorsquâil est dĂ©crit sur papier, le motif reprĂ©sentĂ© implique un dĂ©but et une ïŹn, qui nâest complĂštement reprĂ©sentĂ© quâen peinture â si la peinture devait se prolonger en dehors du plan pictural, elle commencerait ou ïŹnirait avec ce qui est vu en haut ou en bas de la peinture â i.e. elle se rĂ©pĂ©terait elle-mĂȘme. Deux des peintures mesurent 1âx 16â et sont exposĂ©es avec cinq autres Ă la galerie Tony Shafrazi.
1990-1992
1990-5
In the summer begins work on a series of non -repeating line paintings that are based on the crossing of two patterns. When written out on paper, the pattern represented implies a start and end point which are fully described in the painting â if the painting were to continue outside of the picture plane, it would begin or end with what is seen at the top or bottom of the painting â i.e. repeat itself. Two of the paintings measure 1âx 16â and are shown along with ïŹve others at the Tony Shafrazi gallery.
1990-1992
1989-4
Begins having studio visits with dealers, including Tony Shafrazi who offers him a one-person show that Fall. Uses the show at the Shafrazi gallery as an opportunity to make an installation of paintings that question the concept of originality and take optics to an extreme state. The show consists of nine 8âx 4â black and white line paintings where the difference between each painting is an increase in the width of the lines by 1% - the concept is to have the smallest reason for creating a new work. Because the paintings are on exposed honeycomb aluminum panels that are mounted away from the wall, they read more as objects than paintings. Si Newhouse comes to see the exhibition with his wife. His wife asks to sit down because the exhibit makes her feel ill. A total of twenty-one paintings from this series are made.
Outre des peintures en noir et blanc, rĂ©alise quelques peintures en couleurs. Deux peintures sont incluses dans lâexposition « Gambler », dont le commissaire est Damien Hirst. Lâexposition inclut la premiĂšre piĂšce majeure de Damien, « A Thousand Years ».
1993-6
RĂ©alise une sĂ©rie de peintures de lignes noires et blanches dans lesquelles la longueur des lignes dans chaque peinture Ă©quivaut soit Ă un quart de mile, soit Ă un tiers de kilomĂštre. Les peintures ont des sections de lignes de diffĂ©rentes longueurs et leur design est dâune certaine façon dĂ©terminĂ© par le fait dâatteindre cette limitation de longueur spĂ©ciïŹque. Cinq « quarter mile paintings » sont exposĂ©es Ă la galerie Jason Rubell en Floride, et quatre « one-third kilometer paintings » Ă la galerie Akira Ikeda au Japon. SâintĂ©resse au surrĂ©alisme et plus particuliĂšrement au psychĂ©dĂ©lique. Est intĂ©ressĂ© par lâidĂ©e de faire des peintures qui crĂ©ent simultanĂ©ment un Ă©tat de familiaritĂ© et un Ă©tat de dĂ©sorientation. Pense souvent Ă la citation de Max Ernst selon laquelle le SurrĂ©alisme consiste Ă garder un Ćil ouvert dirigĂ© vers le monde physique, et un Ćil fermĂ© mais concentrĂ© sur le monde intĂ©rieur.
In addition to making works in black and white, makes a small group of paintings in color. Two paintings are included in the show âGamblerâ, which is curated by the artist Damien Hirst and includes Damienâs ïŹrst major work âA Thousand Yearsâ.
1993-6
Makes a group of black and white line paintings in which the length of the lines in each painting totals either a quarter mile or a third of a kilometer. The paintings have sections of lines of varying lengths and their design is somewhat driven by meeting this speciïŹc length limitation. Five âquarter mile paintingsâ are shown at the Jason Rubell gallery in Florida and four one-third kilometer paintings are shown at the Akira Ikeda gallery in Japan.
Becomes interested in the surreal and the psychedelic, with a focus on the psychedelic. Interested in making paintings that create a state of familiarity simultaneous with a state of disorientation. Thinks often about the Max Ernst quotation that Surrealism is about keeping one eye open and focused on the physical world, and one eye shut but focused on the inner world.
Son and daughter are born. Plants tree to mark their birth.
Naissance dâun ïŹls et dâune ïŹlle. Plante un arbre pour marquer leur naissance. 4 Vue de lâexposition, galerie Tony Shafrazi, NY - 1989 5 Vue de lâexposition, galerie Tony Shafrazi, NY - 19906 âOne -Third Kilometerâ Peinture Ă©mail sur aluminium - 1993 200 x 150 cm1994
Lâartiste a le sentiment dâavoir atteint une ïŹn de partie avec ses peintures de lignes noires et blanches et commence une sĂ©rie dâĆuvres ïŹguratives dĂ©rivĂ©es de lâimagerie des livres de bandes dessinĂ©es pour enfants. Les premiĂšres sont optiques et utilisent des lignes noires et blanches. Les suivantes ïŹgurent un dessin libre sans rĂ©fĂ©rence Ă aucune des Ćuvres faites auparavant. Jusque lĂ lâartiste avait le sentiment que son travail portait en partie sur lâĂ©limination du contenu par le biais de la rĂ©duction et de lâexclusion. Il croit que ces nouvelles peintures ïŹguratives se vident par elle-mĂȘme de tout contenu par lâutilisation dâune imagerie banale. Expose ces Ćuvres Ă la galerie Tony Shafrazi, dont une peinture qui montre une clĂŽture partageant un champ et intitulĂ©e « My Property Ends Here ». Lâexposition peut ĂȘtre vue pendant 45 secondes dans le ïŹlm Unzipped. Le journal dâart « Coagula » fait un compte-rendu de lâexposition en une phrase, qui dit « On ne peut pas faire plus kitsch que ça â il se pourrait bien que ça ne vaille pas le coup de sauver le monde de lâart. » Reporte dans son journal la recommandation dadaĂŻste : « Si vous voulez avoir des idĂ©es propres, changez-en comme de chemise. »
1995-1996-7-8
Commence la rĂ©alisation de grandes toiles exĂ©cutĂ©es avec de la peinture ïŹuorescente en spray et des pochoirs. Ces Ćuvres dĂ©peignent dâabord des maisons en pain dâĂ©pices au sommet de montagnes, habituellement entourĂ©es dâun fatras qui pourrait avoir Ă©tĂ© jetĂ© par un clown nĂ©gligent qui y aurait habitĂ©. Parmi les titres de ces Ćuvres : « An Ancient Song Sung Too Long » et « In the Well of the Worldâs Sadness ».
Les titres et les thĂšmes contrastent avec le travail politisĂ© qui dominait le monde de lâart new yorkais Ă lâĂ©poque. Ces peintures sont montrĂ©es, en mĂȘme temps que la seule sculpture que lâartiste ait faite, Ă la galerie Sandra Gering Ă New York et Ă la galerie Art et Public Ă GenĂšve.
1994
The artist feels he has reached an end game with his black and white line paintings and embarks on a series of ïŹgurative works that derive from childrenâs comic book imagery. The ïŹrst are optical and utilize black and white lines. The latter are freely drawn without reference to any of the previously made work. Up to this time the artist has felt that his work was in part about the emptying of content through a means of reduction or exclusion. He believes these new ïŹgurative paintings empty themselves of content through the use of banal imagery. Exhibits these works at the Tony Shafrazi gallery, including a painting that shows a fence dividing a ïŹeld that is titled âMy Property Ends Hereâ. The show can be seen for 45 seconds in the movie Unzipped The Art Journal âCoagulaâ writes a one sentence review of the show saying âIt doesnât get any worse or kitschy than this â the art world really may not be worth savingâ. Records in his journal the Dadaist statement âif you wish to keep your ideas clean you must change them regularly, like your shirtsâ.
1997-1999
Commence à réaliser des peintures de lignes plus détaillées qui sont abstraites par nature mais qui évoquent des visages. Dix de ces peintures sont exposées dans le style des salons à la galerie Sandra Gering en 1999.
2000-2006
RĂ©alise un groupe de peintures de lignes plus grandes dans lesquelles les lignes sont tellement ïŹnes quâil est impossible de contrĂŽler leur rĂ©gularitĂ©, autorisant des dĂ©calages et des imperfections visibles. Ces Ćuvres sont liĂ©es Ă certaines Ćuvres antĂ©rieures, mais diffĂšrent signiïŹcativement, du fait que la main de lâartiste est apparente. Trouve un aspect Zen dans son approche de faire de lâart qui rĂ©sulte du processus rĂ©pĂ©titif de sa fabrication. Il considĂšre, pour cette raison, que ces peintures sont plus humanistes que nâimporte laquelle des Ćuvres quâil a rĂ©alisĂ©es jusque lĂ . Deux de ces peintures ïŹgurent dans lâexposition « The Painted World » au PS1 en 2005.
2006-9
1997-1999
Begins making smaller scale detailed line paintings that are abstract in nature but reference the face. Ten of these paintings are exhibited in salon style at the Sandra Gering Gallery in 1999.
2000-2006
Makes a group of larger scale line paintings in which the lines are so thin that it is impossible to control their regulation, allowing inconsistencies and imperfections to be seen in the paintings. These works relate to, but differ signiïŹcantly from, earlier paintings in that the hand of the artist is apparent. Feels there is a Zen aspect to his approach to making art that results from the repetitive process that occurs during their making and for this reason he considers these paintings to be more humanistic than any of the work he has made to date. Two are exhibited in âThe Painted Worldâ at PS1 in 2005.
2006-9
1995-1996-7-8
Begins making large-scale paintings on canvas with ïŹuorescent spray paint and stencils. These works primarily depict ginger bread type houses on mountaintops, usually surrounded by clutter that might be left over had a derelict clown lived there. Titles for these works include: âAn Ancient Song Sung Too Longâ and âIn the Well of the Worldâs Sadnessâ. The titles and themes contrast with the politicized work that dominated the NY art world at this time. These paintings are shown, along with the only sculpture the artist has made, at the Sandra Gering Gallery in New York and the gallery Art and Public in Geneva.
En souvenir de lâartiste Steven Parrino il rĂ©alise une bande dessinĂ©e dans le cadre dâun projet dâartistes collectif (un recueil de BD). A lâissue de ce projet il trouve que son livret est le seul qui ressemble Ă une bande dessinĂ©e. Il continue Ă faire des dessins du mĂȘme format rĂ©guliĂšrement. Il apprend Ă jouer de la guitare.
Asked to create a comic book as part of an artistâs project in remembrance of the artist Steven Parrino. Once completed, ïŹnds that his is the only book that in any way resembles a comic book. Continues to make graphic drawings in this format on a regular basis. Learns to play the guitar.
7 âMy Property Ends Hereâ - 1994 Peinture Ă©mail sur aluminium, 224 x 168 cm 8 âGlorious Dayâ- 1995 Peinture en spray sur toile 183 x 183 cm2007-2008-10
Passe une annĂ©e Ă rĂ©aliser un ensemble de peintures Ă lâencaustique de petit format carrĂ©. Il peint intuitivement sans aucune idĂ©e prĂ©dĂ©terminĂ©e du rĂ©sultat. Les Ćuvres sont extrĂȘmement Ă©paisses, il faut compter presque 100$ de peinture pour chacune, bien que la plupart ne mesurent pas plus de 12 pouces de cĂŽtĂ©. Expose quelques unes de ces peintures avec trente dessins Ă la galerie Triple V Ă Dijon en 2008. SâintĂ©resse Ă lâidĂ©e que le dessin des tests de Rorschach est censĂ© ĂȘtre neutre, leur signiïŹcation Ă©manant de lâinterprĂ©tation que peut en faire le spectateur. Pour cette raison, les dessins deviennent le reïŹet des pensĂ©es inconscientes du spectateur. Voit ceci comme un point pertinent lorsquâon regarde des Ćuvres abstraites rĂ©alisĂ©es intuitivement tels que ses nouvelles peintures Ă la cire.
2009-11
Commence Ă travailler sur une sĂ©rie de peintures de lignes colorĂ©es. Elles rentrent en contradiction avec les prĂ©cĂ©dentes peintures de lignes des annĂ©es 90, puisquâelles ne portent pas sur la perfection mais embrassent plutĂŽt le processus intuitif de crĂ©ation et les imperfections inhĂ©rentes Ă ce processus. Ă la diffĂ©rence des Ćuvres noires et blanches antĂ©rieures qui sâopposaient Ă leur propre contemplation, ces peintures y adhĂ©rent. Croit que faire de lâart est une « pratique » ; que ce qui est important est lâacte de faire et les questions que cela soulĂšve au cours de ce processus. Voit plus cet ensemble dâĆuvres comme lâenregistrement dâun Ă©vĂ©nement, avec ses imperfections et ses dĂ©fauts, plutĂŽt que comme quelque chose qui porterait sur lâesthĂ©tique de la peinture. Ces peintures sont exposĂ©es Ă la galerie Gering & Lopez en juin 2009. De part lâĂ©chelle de lâespace et des peintures, il sâagit de son exposition la plus ambitieuse depuis les annĂ©es 90. Pour cette raison, il intitule lâexposition « and then he tried to swallow the world ».
2007-2008-10
Spends one year making a group of small-scale encaustic paintings that are painted intuitively without any pre-determined idea as to the ïŹnal painting. As a result, they are extremely thick, utilizing about $100 in paint for each, even though most measure only 12 inches square. Exhibits a group of these paintings along with thirty drawings in Dijon, France in 2008. Interested in the idea that by design Rorschach tests are meant to be neutral, their signiïŹcance coming from the viewerâs interpretation of them. For this reason they become reïŹections of the subconscious thoughts of the viewer. Sees this as a relevant point when viewing intuitively made abstract works such as the recent wax paintings.
2009-11
Begins work on a series of color line paintings that contradict the earlier line paintings made in the 1990âs in that they are not about perfection but rather embrace the intuitive process of creating and the imperfections that are inherent in that process. Unlike the earlier black and white works which denied their own viewing, these paintings embrace it. Believes that the making of art is a âpracticeâ; what is important is the act of making and the questions one addresses during that process. Sees this body of work as more about the recording of an event, blemishes and all, rather than about the aesthetics of painting. These paintings are exhibited at the Gering & Lopez Gallery in June 2009. Because of the scale of the space and the paintings, he believes this to be his most ambitious show since the 1990âs. For this reason he titles the exhibition âand then he tried to swallow the worldâ.
2010
Exposition avec lâartiste nĂ©erlandais Roland Schimmel Ă New York. Mention de la citation de T.S. Elliot « et lĂ oĂč tu es est lâendroit oĂč tu nâes pas » dans une correspondance entre les artistes. Trouve cela trĂšs sensĂ© : le « oĂč » nâest plus une destination sur laquelle travailler, mais plutĂŽt lâĂ©tat actuel dans lequel on est. Il interprĂšte cette citation comme lâafïŹrmation que tout ce que lâon fait est valide dans la mesure oĂč cela provient du mĂȘme lieu â qui est nous-mĂȘmes, oĂč que cela puisse ĂȘtre Ă ce moment dans le temps.
2011
La rĂ©alisatrice SoïŹa Coppola mentionne lâartiste dans le magazine « V » DiscoveryIssue parmi une liste de 100 personnes Ă connaĂźtre. Exposition personnelle Ă la galerie Witzenhausen Ă Amsterdam.
2012
Exposition de neuf peintures de lignes noires et blanches datĂ©es de 1989 Ă 2011 Ă la galerie Gering Lopez Ă New York. Pendant cette pĂ©riode les Ćuvres les plus dominantes sont les peintures de bandes noires et blanches « trĂšs optiques » qui ont pris des formes diffĂ©rentes Ă chaque nouvelle Ă©tape de sa recherche.
2014
RĂ©alise un ensemble de peintures noires et blanches qui sont Ă©galement trĂšs optiques bien que diamĂ©tralement opposĂ©es aux Ćuvres systĂ©miques de la ïŹn des annĂ©es 80 et du dĂ©but des annĂ©es 90, dans la mesure oĂč le procĂ©dĂ© est apparent. Beaucoup de ces Ćuvres font allusion au procĂ©dĂ© dâenregistrement photographique. Monte une rĂ©trospective Ă Circuit, Lausanne, en exposant une Ćuvre de chaque pĂ©riode, de 1987 jusquâau prĂ©sent.
2010
Does a two person show in NY with the Dutch artist Roland Schimmel. In a correspondence between the artists the T.S. Elliot quote âand where you are is where you are notâ is referenced. Finds this meaningful because it implies the where is not a destination to work towards, but rather the current state one is in. Interprets it along the lines that everything one does is equally valid as long as it come from the same place â which is ourselves, wherever that may be at that point in time.
2011
The ïŹlm director SoïŹa Coppola nominates the artist for the fashion magazine V Discovery Issue, listing him as one of 100 people to know. Does a one person exhibition at Witzenhausen gallery in Amsterdam.
2012
Exhibits nine black and white line paintings whose dates range from 1989 through 2011 at Gering Lopez gallery in New York. Over this time period the most dominant works made are the âhighly opticalâ black and white line paintings. This exhibition presented this type of painting that has taken different forms with each re-investigation.
2014
Makes a group of black and white paintings that are optical yet diametrically opposed to the systematic works of the late 80âs and early 90âs in that they allow their process to be apparent. Many of these works reference photographic off registration. Mounts a retrospective at Circuit in Lausanne showing one work to represent each period from 1987 to the present.
10 « Untitled » - 2007 Encaustique sur toile 30,5 x 30,5 cm 11 Vue de lâexposition « Recent Paintings » galerie Triple V, Paris - 2010 Photo : AndrĂ© MorinCE QUI SUIT EST LA RETRANSCRIPTION DâUNE CONVERSATION ENTRE LâARTISTE AMĂRICAIN MICHAEL SCOTT ET LâARTISTE ET ĂCRIVAIN JOHN MILLER. LâINTERVIEW SâEST DĂROULĂE DANS LâATELIER DE MICHAEL SCOTT Ă LONG ISLAND CITY, NEW YORK, LE 7 NOVEMBRE 2011.
THE FOLLOWING IS AN EDITED CONVERSATION THAT TOOK PLACE IN MICHAEL SCOTTâS STUDIO IN LONG ISLAND CITY, NEW YORK ON NOVEMBER 7, 2011 BETWEEN MICHAEL SCOTT AND THE ARTIST AND WRITER JOHN MILLER.
JOHN MILLER: I donât know if this is a reference point to you, but do you know âDan Grahamâsâ Schema?
MICHAEL SCOTT: No, I donât.
JM: This was one of his ïŹrst publication pieces, a numerical sequence that comprised two rows in each line. The top numbers indicated the line of the row; the bottom counted up to the number of that line. Since each line was slightly longer than the one before, so this schema produced a kind of pyramid that expanded until it reached the bottom of the page. In part, this came out of concrete poetry: stripping the poetry down to enumeration and the limit of the page as a boundary.
MS: Thatâs an interesting concept. Even though I donât know the work, I guess it would, or I would say that it deïŹnitely relates to what I have done. The idea of placing a set of rules that govern the way you work and then just allowing whatever comes out of that to be the piece âwhere everything that happens within that framework is allowed. When I did the circle paintings in 1986, I came up with a set of rules that I applied to all the paintings. These were, the same 30â square size, a consistent diameter for both the outer and inner circles, and that there were always six black circles on a white ground. But the idea was, and you have to remember I made them in the mid 80âs, the idea was that I wanted to make a painting where you could not make an objective argument for one painting being any better than another.
JM: Right.
JOHN MILLER : Je ne sais pas si câest une rĂ©fĂ©rence pour toi, mais connais-tu la piĂšce de Dan Graham intitulĂ©e « Schema »?
MICHAEL SCOTT : Non, je ne vois pas.
JM : CâĂ©tait lâune de ses premiĂšres piĂšces pour magazines, une sĂ©quence numĂ©rique qui comprenait deux colonnes Ă chaque ligne. Les nombres du haut indiquaient la ligne de la colonne ; le bas comptait jusquâau nombre de cette ligne. Dans la mesure oĂč chaque ligne Ă©tait lĂ©gĂšrement plus longue que celle dâavant, ce schĂ©ma produisait une sorte de pyramide qui sâĂ©largissait jusquâen bas de la page. Cette Ćuvre Ă©tait, en partie, inspirĂ©e par la poĂ©sie concrĂšte : dĂ©pouiller la poĂ©sie jusquâĂ lâĂ©numĂ©ration et utiliser la limite de la page comme frontiĂšre.
MS : Câest un concept intĂ©ressant. MĂȘme si je ne connais pas le travail en question, je dirais que cela a vraiment un lien avec ce que jâai fait. Placer un ensemble de rĂšgles qui gouvernent la maniĂšre dont on travaille et autoriser que tout ce qui en rĂ©sulte soit la piĂšce â oĂč tout ce qui survient Ă lâintĂ©rieur de ce cadre est permis. Lorsque jâai rĂ©alisĂ© les Circlepaintings en 1986, jâai imaginĂ© un ensemble de rĂšgles que jâai appliquĂ©es Ă toutes les peintures : chaque tableau mesurait 30 x 30 pouces, le diamĂštre des cercles extĂ©rieurs et intĂ©rieurs Ă©tait le mĂȘme, et il y avait toujours six cercles noirs sur un fond blanc. Mais lâidĂ©e, il faut se rappeler que câĂ©tait au milieu des annĂ©es 80, Ă©tait que je voulais faire une peinture dont on ne puisse pas dire de façon objective quâelle Ă©tait meilleure quâune autre.
JM : Tout-Ă -fait.
MS: Or worse than another. Which is to say that to argue for one painting over another is subjective, regardless of whether the painting is good or bad. This work came out of a time when everything I was seeing was based in expressionism.
There were artists who, on some level, were doing the same thing, not really the same thing, but there was ânew geometricâ painting and artists like Sherrie Levine who was addressing appropriation. And so, thatâs sort of the thinking that these paintings came from. And then for the later work, this idea of a systematic approach towards painting became even more up front, in particular with the âdistance paintingsâ. Same thing with most of the paintings prior to 1994.
JM: Yes. But in the earlier ones you reduced the subjective component to a cybernetic quality.
MS: You have to help me on that word, cybernetic.
JM: Cybernetics is a system thatâs self-governing through feedback; as such, it produces a kind of equilibrium.
MS: Thatâs right, because as you make something, the response that it generates determines the next output. Is that it?
JM: Right, right. Since âSchemaâ was governed by the size of the page, so thereâs a reciprocity between that and what you see. In your kilometer and quartermile paintings, you adjust the increments and the intervals until you reach the desired length within a canvas of pre-determined size.
MS: Yes, but one difference between the kilometer and quarter mile paintings and what youâre talking about with Dan Grahamâs work is that, on a certain level, the paintings I make address, at least initially, aesthetics. Even though I start each painting with a set of known parameters, I still, in the end, want to have a visually impactful work. And from what you describe about the âSchemaâ piece, I think Dan Graham was probably less interested in what the work ends up looking like than I am.
JM: At that stage, Dan Grahamâs work was more hermetic. No doubt it just bafïŹed people who came across it in magazines. Your mode of address as a painter holds a certain advantage in that if people feel that if they can identify a work as a painting, they already understand it.
MS: Thatâs right, because thereâs a context and a history that they bring to it. And with my work there is a direct reference to Op Art as well.
JM: In particular it references the pop element of Op Art. Viewers respond to an optical pattern and periodize it in terms of product design without necessarily knowing who Bridget Riley is, for example. So this means you engage a vernacular plus painting history. Moreover, the opticality of your paintings takes a little bit longer to kick in. If someone were to look at your show very quickly, they could just say, âOh, black stripes,â and move on without seeing the colored afterimages that arenât literally there in the composition.
MS: I guess my 1980s paintings come closest to the Bridget Rileyâs. But with her work there is the curve which is sort of a âsexyâ aspect to painting.
JM: With Bridget Riley, you identify the curve and say, âThatâs where the opticality is happening.â You work with unyielding straight lines â or circles, as the case may be. In any event, the viewer canât point to a certain ïŹourish or gesture.
MS : Ou moins bonne quâune autre. Ce qui revient Ă dire quâargumenter pour une peinture plutĂŽt quâune autre est subjectif, indĂ©pendamment du fait que la peinture soit bonne ou mauvaise. Ce travail est nĂ© Ă une Ă©poque oĂč tout ce que je voyais Ă©tait basĂ© sur lâexpressionnisme.
Il y avait des artistes qui, faisaient la mĂȘme chose ; des artistes qui appartenaient Ă la « nouvelle peinture gĂ©omĂ©trique » et des artistes comme Sherrie Levine qui abordaient lâidĂ©e dâappropriation. Et donc, câest le genre dâidĂ©es dâoĂč viennent ces peintures. Pour les Ćuvres qui ont suivi jusquâen 1994, mon approche systĂ©matique envers la peinture sâest accentuĂ©e, en particulier avec les distancepaintings
JM : Oui. Mais dans celles dâavant tu avais rĂ©duit la composante subjective Ă une qualitĂ© cybernĂ©tique.
MS : LĂ , il faut mâaider sur le sens de ce mot, cybernĂ©tique.
JM : La cybernĂ©tique, câest un systĂšme auto-gouvernĂ© Ă travers le feedback ; comme tel, il produit une sorte dâĂ©quilibre.
MS : Ah oui, parce que lorsquâon fait quelque chose, la rĂ©ponse gĂ©nĂ©rĂ©e dĂ©termine lâoutput suivant. Câest bien ça ?
JM : Oui oui. Du fait que le Schema Ă©tait dĂ©terminĂ© par la taille de la page, il y a une rĂ©ciprocitĂ© entre cette donnĂ©e et ce quâon voit. Dans tes peintures kilometer et quarter-milepaintings, tu ajustes les augmentations et les intervalles jusquâĂ obtenir la longueur dĂ©sirĂ©e Ă lâintĂ©rieur dâun tableau dâune taille prĂ©dĂ©terminĂ©e.
MS : Oui, mais il y a une diffĂ©rence entre ces peintures et ce dont tu parles Ă propos du travail de Dan Graham câest que, sur un certain plan, mes peintures revĂȘtent, dâune certaine façon, un caractĂšre esthĂ©tique. MĂȘme si je commence Ă travailler avec un ensemble de paramĂštres dĂ©terminĂ©s, je veux obtenir un impact visuel ïŹnal fort. Et de ce que tu dĂ©cris de cette piĂšce, Schema, je pense que Dan Graham Ă©tait probablement moins intĂ©ressĂ© que moi par le rĂ©sultat ïŹnal de lâĆuvre.
JM : Ă ce stade, le travail de Dan Graham Ă©tait plus hermĂ©tique. Il a certainement dĂ©routĂ© les lecteurs des magazines. Ta façon de faire prĂ©sente lâavantage que si les gens peuvent identiïŹer ton travail comme une peinture, ils le comprennent dĂ©jĂ .
MS : Câest vrai, ils le rapportent Ă un contexte et Ă une histoire. Et mon travail fait Ă©galement directement rĂ©fĂ©rence Ă lâOp Art.
JM : Cela renvoie en particulier Ă lâĂ©lĂ©ment pop de lâOp Art. Les spectateurs rĂ©agissent Ă un motif optique et peuvent le pĂ©riodiser en termes de produits design sans nĂ©cessairement savoir qui est Bridget Riley, par exemple. Donc ça signiïŹe que tu engages un caractĂšre vernaculaire Ă lâhistoire de la peinture. De plus, le caractĂšre optique de tes peintures prend un peu plus de temps Ă faire effet. Si des gens regardaient ton exposition trĂšs rapidement, ils pourraient juste dire, « oh, des bandes noires », et partir sans voir les images rĂ©siduelles colorĂ©es qui ne sont pas littĂ©ralement dans la composition.
MS : Je suppose que mes peintures des annĂ©es 80 sont celles qui se rapprochent le plus de celles de Bridget Riley. Mais dans son travail la courbe donne une sorte dâaspect « sexy » Ă la peinture.
JM : Dans lâĆuvre de Bridget Riley, on peut aisĂ©ment identiïŹer la courbe et ainsi comprendre quâelle est la source de lâeffet dâoptique. Le fait est que tu travailles
âOne - Third Kilometerâ - Peinture Ă©mail sur aluminium - 1993 200 cm x 150 cm Sans titre, sĂ©rie 1% - Peinture Ă©mail sur aluminium - 1989 244 x 121,5 cmMS: Yes, and when I made them, I made them with the intent that they would be very optical. That extreme visual state was always a motivating factor behind the work. I would say that I wanted to make something so optical that in theory it would be impossible to look at, which I always thought was the opposite of how a painting traditionally functions. And yet, of course, their opticality is based on how close you stand to them. They gray out the further you walk away. So in reality, nothing is impossible to look at. But I think what motivates the work, the theory behind it, whether it is achieved or not, is very important to the understanding of the work. And you have to remember that I donât even see that optical aspect until theyâre ïŹnished. Because there is nothing optical about them until the very last moment of their making.
JM: When you peel the tape off.
MS: Yes. And just so you know, that whole thing about the color afterimage that you and other people have mentioned to me is not an aspect of the work that Iâve seen, because Iâm colorblind. So I donât see any of thatI only know about it from what people have told me.
JM: Oh really? Because another correlation I was going to make would Tony Conradâs ïŹicker ïŹlms. He produced these just using clear and black ïŹlm spliced together at certain intervals.
MS: Did they go from black to white to white to black?
JM: Yes, but the timing varied. He came up with formulas for the sequencing. This produced colorful afterimages but, like your painting with no actual color. It was just either clear leader or black. This reductively mirrored how ïŹlm works through the persistence of vision, but it also was a psychedelic experience.
MS: I like that aspect of the psychedelia. Thatâs what I was trying to do when I stopped making the line paintings in 1994 and jumped into the more illustrational ïŹgurative work. I made that change because I had been working out of a systematic approach to painting since 1986. As a matter of fact, when I was doing the circle paintings, I set up a methodology of working that I did not forecast an end to. But there comes a point when you realize this is not the only thing I want to say. For me that came about two-and-a-half years after I started making them. And one thing about having work based on a methodology like the circle paintings is that once you stop making them, you canât go back to recreate them.
Their whole point is that there is a continuum and once that continuum is broken, itâs broken for good.
JM: So at the outset were you thinking of repetitive activity like On Kawaraâs?
MS: Yes, because in the mid 1980âs I had seen two date paintings at MoMA by him. And when I saw these paintings, without knowing anything about him, I knew that the paintings were painted on that date. That they were not illustrating that date but representing it or marking it. I was really interested in that the subject that On Kawara chose to paint was determined for him âin his case that was the calendar.
des lignes droites rigides â ou des cerclesqui empĂȘchent le spectateur de dĂ©celer le geste et la ïŹoriture.
MS : Oui, et quand je les ai faites, je les ai faites dans le but quâelles soient trĂšs optiques. Cette extrĂȘme intensitĂ© visuelle a toujours Ă©tĂ© un facteur de motivation dans mon travail. Je dirais que je voulais faire quelque chose de tellement optique quâen thĂ©orie ce serait impossible Ă regarder, et jâai toujours pensĂ© que câĂ©tait Ă lâopposĂ© de la façon dont une peinture fonctionne, traditionnellement. Et dâun autre cĂŽtĂ©, bien sĂ»r, leur opticalitĂ© est basĂ©e sur la distance Ă laquelle on les regarde. Elles deviennent grises au fur et Ă mesure quâon sâen Ă©loigne. Donc, en rĂ©alitĂ©, rien nâest impossible Ă regarder. Mais je pense que la thĂ©orie du travail, quâelle soit accomplie ou pas, est trĂšs importante pour la comprĂ©hension de lâĆuvre. Et il faut se rappeler que je nâenvisage mĂȘme pas cet aspect optique avant que les peintures soient terminĂ©es. Parce quâelles nâont rien dâoptique jusquâau dernier moment de leur rĂ©alisation.
JM : Quand tu enlÚves les adhésifs.
MS : Oui. Et il faut que tu saches que tout ça, Ă propos des images rĂ©manentes colorĂ©es, dont toi ou dâautres personnes mâont parlĂ©, ce nâest pas un aspect du travail que jâai vu, parce que je suis daltonien. Donc je ne vois rien de tout ça. Je connais cet aspect de ma peinture par ce que lâon mâen dit.
JM : Ah vraiment ? Parce quâune autre corrĂ©lation que je mâapprĂȘtais Ă faire, câĂ©tait avec les ïŹicker ïŹlms de Tony Conrad. Il les a produits juste en utilisant du ïŹlm vierge et noir assemblĂ©s par intervalles.
MS : Allaient-ils du noir au blanc et du blanc au noir ?
paintings, je nâavais pas ïŹxĂ© de terme Ă la mĂ©thodologie de travail que jâavais mise en place. Mais au bout dâun certain temps on rĂ©alise que ce nâest pas la seule chose quâon veut exprimer. Et cela mâest arrivĂ© au bout de deux ans et demi. Lorsquâon arrĂȘte de rĂ©aliser des Ćuvres basĂ©es sur une mĂ©thodologie particuliĂšre (comme pour les circlepaintings), il est impossible de revenir en arriĂšre et dâen refaire de nouvelles. Ces peintures forment un continuum, et lorsque celui-ci est brisĂ©, il lâest pour de bon.
JM : Alors au dĂ©but, pensais-tu Ă une activitĂ© rĂ©pĂ©titive comme celle dâOn Kawara ?
MS : Oui, parce quâau milieu des annĂ©es 80, jâavais vu deux datepaintings de lui au MoMA. Et quand jâai vu ces peintures, sans rien savoir de lui, jâai tout de suite su que les peintures avaient Ă©tĂ© peintes le jour indiquĂ© sur la peinture. Que les peintures nâillustraient pas la date mais la reprĂ©sentaient ou la marquaient.
And when I started the circle paintings, I did not set off with having them all look identical. In fact I made two with dots in their center. And as I started to make these circle paintings, I ïŹrst tried to make them as different as possible within the framework that I had set up. But after about twelve, I started to think to myself âWhy am I trying to make them so different when Iâve set up this structure
JM : Oui, mais les sĂ©quences variaient. Il a utilisĂ© des formules pour le sĂ©quençage. Cela produisait des images rĂ©manentes colorĂ©es, mais comme tes peintures, sans couleur rĂ©elle. CâĂ©tait juste de lâamorce de pellicule translucide ou noire. CâĂ©tait une façon rĂ©ductive de montrer comment un ïŹlm fonctionne au travers de lâexpĂ©rience de la vision, mais câĂ©tait aussi une expĂ©rience psychĂ©dĂ©lique.
MS : Jâaime cet aspect du psychĂ©dĂ©lisme. Câest ce que jâai essayĂ© de faire quand jâai arrĂȘtĂ© de faire les peintures de lignes (linepaintings) en 1994 et que je me suis lancĂ© dans un travail plus ïŹguratif. Ce changement sâest opĂ©rĂ© parce que, depuis 1986, je travaillais avec une approche systĂ©matique. En effet, je travaillais sur les circle
Pink Pony, peinture Ă©mail sur aluminium - 1994 135 x 99 cm Extrait du livret « Black Noise », en hommage Ă Steven Parrinoto begin with? Why am I trying to play up the differences when Iâve created these very restrictive set of rules? Why not, instead, play down the differences as much as possible?â Which is what I ended up doing.
The line paintings were even more methodical than the circle paintings because when I did the circle paintings, the decision as to the band widths was subjective. But when I set up the line paintings, I came up with the idea that I would pick one line width as a starting point and from there I just had to look to see what the line width of the previous painting was to determine the next one I would make â which would be 1% thicker in width. But as with the circle paintings, I eventually came to a point where, well, I wanted to do something else. And from 1990 through 1993 I did create different systems of working, which resulted in the pattern paintings and then the distance paintings. But then again, I felt like Iâd reached an endpoint because I was just coming up with different systems and applying them to my painting methodology.
JM: But something was operative in those paintings that entailed a certain social reductivism. On one hand, cybernetic or quasi-cybernetic aspects come into play too, but you link this to a fundamental condition of perception that, signiïŹcantly, is involuntary. While On Kawaraâs work isnât about perception per se, it does point to a fundamental aspect of existence, namely biopower: âI got up.â If not, youâd have to be sickâŠ
MS: âŠor deadâŠ
JM: âŠor asleep. So itâs a building block of existence. In comparison, the neo-expressionist paintings of the day were allegorical. Think of Schnabelâs broken plate paintings: an allegory of Kristallnacht. Your works sidestep all this. The perception of them exists only in the here and now - but itâs a paradoxical literalism because viewers see things that arenât actually there. You could also equate these to certain minimalist forms of music like Glenn Branca or Rhys Chatham or Sonic Youth. Their music concerned concrete sound in a particular space and the overtones that performing it generated: notes not actually played by the musicians.
MS: I see what youâre talking about, particularly in terms of the concrete.
MS: Yes, Iâm deïŹnitely tied to those two practices and less tied - I mean, people may disagree, but I say less tied to Op Art because I think these paintings operate very differently than the way Op paintings from the 60âs function. If you look at Larry Poonâs and Bridget Rileyâs work, I donât think my painting functions in the same way theirs do.
JâĂ©tais vraiment intĂ©ressĂ© par le fait que le sujet quâOn Kawara avait choisi de peindre Ă©tait dĂ©terminĂ©, pour lui â dans ce cas câĂ©tait le calendrier.
Et quand jâai commencĂ© les peintures de cercles, je ne suis pas parti de lâidĂ©e quâelles devaient toutes ĂȘtre identiques. En fait, jâen ai fait deux avec des points au centre. Et quand jâai commencĂ© Ă faire ces peintures de cercles, jâai dâabord essayĂ© de les faire aussi diffĂ©rentes que possible Ă lâintĂ©rieur du cadre que je mâĂ©tais ïŹxĂ©. Mais aprĂšs une douzaines de toiles, jâai commencĂ© Ă me dire « pourquoi est-ce que jâessaie de les faire si diffĂ©rentes alors que jâai mis en place cette structure au dĂ©part ? Pourquoi est-ce que jâessaie de mettre en avant les diffĂ©rences alors que jâai crĂ©Ă© cet ensemble de rĂšgles trĂšs restrictives ? Pourquoi pas, Ă la place, minorer les diffĂ©rences autant que possible ? Câest ce que jâai ïŹni par faire.
Les peintures de lignes Ă©taient encore plus mĂ©thodiques que les peintures de cercles, parce que pour les peintures de cercles, la dĂ©cision concernant la largeur des bandes Ă©tait subjective. Mais quand jâai dĂ©marrĂ© les peintures de lignes, jâai eu lâidĂ©e de prendre la largeur dâune ligne comme point de dĂ©part, et Ă partir de lĂ je nâavais quâĂ regarder quelle Ă©tait la largeur dâune ligne dans la peinture prĂ©cĂ©dente pour dĂ©terminer la largeur dâune ligne dans la suivante â largeur qui serait 1% plus Ă©paisse. Mais comme avec les peintures de cercles, jâen suis arrivĂ© Ă un point oĂč, eh bien, jâavais tout simplement envie de faire quelque chose dâautre. Et de 1990 Ă 1993 jâai crĂ©Ă© diffĂ©rents systĂšmes de travail, qui ont abouti aux peintures Ă motifs puis aux distancepaintings Mais lĂ encore, je sentais que jâavais atteint une limite parce que jâavais trouvĂ© diffĂ©rents systĂšmes et que je les appliquais Ă ma peinture mĂ©thodologiquement.
JM : Mais il y a quelque chose dâimparfait dans ces peintures qui implique un certain rĂ©ductivisme social. Des aspects cybernĂ©tiques ou quasi-cybernĂ©tiques entrent en jeu, mais cela est liĂ© Ă une condition fondamentale de la perception qui est involontaire. MĂȘme si lâĆuvre de On Kawara ne traite pas de la perception, elle met en avant un aspect fondamental de lâexistence, le biopouvoir : Igotup (je me suis rĂ©veillĂ© NdT). Si ce nâest pas le cas, câest que vous devez ĂȘtre malade...
JM : ...ou endormi. Donc câest une composante de base de lâexistence. En comparaison, les peintures nĂ©o-expressionnistes de lâĂ©poque sont allĂ©goriques. Les peintures de vaisselle cassĂ©e de Schnabel sont une allĂ©gorie de la Kristallnacht. Tes Ćuvres Ă©ludent tout cela. Elles sâapprĂ©hendent dans « le ici et maintenant » â mais câest une littĂ©ralitĂ© paradoxale parce que les spectateurs voient des choses qui ne sont en fait pas lĂ . On peut Ă©galement les comparer Ă certaines formes de musiques minimalistes comme celles de Glenn Branca, Rhys Chatham, ou Sonic Youth. Au centre de leur musique, il y avait un son concret dans un espace particulier et les harmoniques gĂ©nĂ©rĂ©es par les musiciens : des notes qui ne sont pas jouĂ©es en rĂ©alitĂ© par les musiciens.
MS : Je vois ce que tu veux dire, en particulier sur cette idée de « concret ».
JM : Dans le modĂšle esthĂ©tique libĂ©ral conventionnel, lâartiste fait une proposition et le spectateur est libre de lâinterprĂ©ter. Mais tes peintures mettent en place quelque chose de diffĂ©rent : une relation perceptuelle involontaire. Câest ce qui les relie Ă lâart conceptuel et minimal.
MS : Oui, je suis vraiment liĂ© Ă ces deux types de pratique, mais moins liĂ© que ce que certains pourraient le penser Ă lâOp Art parce que, pour moi, mes peintures opĂšrent trĂšs diffĂ©remment de ce mouvement. Mon travail, est par exemple, trĂšs diffĂ©rent de celui de Bridget Riley ou de Larry Poons.
JM : Exactement. JâĂ©tais trĂšs jeune Ă lâĂ©poque, mais je me rappelle comment lâOp Art a Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme une nouveautĂ©. Personne nâavait rien vu de pareil, donc câĂ©tait excitant. Mais rapidement les gens ont arrĂȘtĂ© de le prendre au sĂ©rieux. Câest aussi la raison pour laquelle les designers se le sont appropriĂ©s. Aujourdâhui des liens se crĂ©ent entre les artistes et les designers. Mais Ă lâĂ©poque les gens pensaient que ça revenait Ă vendre son Ăąme au diable.
JM: The conventional, liberal esthetic model is that the artist makes a proposition and the viewer is free to interpret it. But your paintings set up something different: an involuntary perceptual relationship. House of Tears - 1994
MS : ...ou mort...
MS : Mais Ă part les Ćuvres noires et blanches de Bridget Riley, je ne pense pas que la plupart des peintures Op soient en fait tellement optiques. Quand jâai commencĂ© Ă travailler, je nâai jamais pensĂ© au mouvement Op. Bien sĂ»r je connaissais cette forme dâart, mais parfois un travail peut faire rĂ©fĂ©rence Ă lâĆuvre dâautres artistes sans pour autant en ĂȘtre inspirĂ©. Pour moi, je ne voyais pas ça comme une inïŹuence, câĂ©tait vraiment juste quelque chose que je connaissais. Finalement on cherche toujours
Thatâs what links it to certain strains of conceptualism and minimalism.
JM: Exactly. I was very young back then, but I remember how Op Art was dismissed as a novelty. No one had seen things like that, so they were excited. But then they felt it was a trick and dismissed it. This is also why designers embraced it. Now, bleeding over into design would be thought of as a good thing, but back then people considered it selling out.
MS: But apart from the Bridget Riley black and white works, I donât think most Op paintings are in fact that optical. When I approached my work, I never thought about the Op Art movement. Of course I was aware of it, but sometimes you touch on other artistâs work without focusing on it. For me, I did not see it as inïŹuencing me, it was really something I was just aware of. Because ultimately you want to do something thatâs different from what others have done. So even if you touch on other artistâs work you want to take it to a different place than they did. And thatâs not saying anything against where they went. Itâs just focusing more on what I was interested in at the time.
But the Op Art aspect of the work is really tied to the pre-1994 work. I took breaks from that type of painting and re-examined it again in 2002 and 2003. These later paintings relate to the earlier work but they approach it from a different direction. For example, I donât consider them to be based in concrete thought at all. Also, unlike the early work which tried to eliminate the hand of the artist, these start to embrace it or at least allow for it.
JM: Iâm curious why you stopped making the circle paintings after going to Nepal.
MS: Well, I did not stop making those works because of that trip. It had to do with taking a break from New York and deciding when I came back that I could either continue on with the circle paintings or do something else. And I decided to do something else. We have been talking a lot about opticality, but the circle paintings were not about optics at all, but were instead about a concrete approach to making a painting that questioned the idea of âoriginalityâ. It was only when I exhibited fourteen of them together that I recognized this other aspect to them. Seeing them all lined up like that is when I started thinking about making a new body of work that tried to take optics to an extreme level.
JM: So after you went through a kind of reductive, literal stage, but it was completely antithetical to Greenbergian reductivism. Then you followed this with the âcandylandâ paintings ?
MS: Yes, after I had ïŹnished the distance paintings, I felt I had reached an end game with that type of reductivist work and I didnât want to come up with a new system for approaching making a painting. And at that time I had also become interested in the psychedelic aspects that are implied by the optics in the line paintings. So I became interested in playing up an aspect of the psychedelia, and on one level trying to illustrate it. Also, with the line paintings I was trying to drain the work of content by coming up with a set of rules for making a painting. So I thought that with these new âcandylandâ paintings, that if I made them so overthe-top in content, that the content would become meaningless and render them somewhat content-less. And at the time I was making them, the art world was focusing on politically motivated work. So in one regard, they also came as a response to the politically charged work of the time.
JM: It seemed you were dealing with a sense of degradation, in part by alluding to the unruliness of experience that was behind the rigorous lines of the prior work. The âcandylandâ imagery is ostensibly wholesome, but ultimately perverse.
MS: I didnât try to subvert this imagery with sexual overtones or anything like that. Itâs very wholesome and itâs very up front about it â and it doesnât apologize for it either. The work is not ironic.
You know, I feel that I have come out of a post-modernist way of thinking about art which I see as not having to create a single platform that you stand on that you canât later subvert. I didnât want to be an artist that kept investigating painting in the same manner with slight variations over time. I wanted to explore different ways of investigating different ideas. And as you know, artists contradict themselves all the time. And I think that is a good thing. Being an artist is not always following a linear path.
I have made other works besides the âcandylandâ paintings that may seem to subvert the line paintings, but then again, their opticality somewhat subverts the concreteness of those works as well.
Ă se distinguer. Donc mĂȘme sâil existe des points communs avec le travail dâautres artistes, on veut obtenir quelque chose de diffĂ©rent. Et je ne dis pas ça contre eux. JâĂ©tais juste focalisĂ© sur ce qui mâintĂ©ressait Ă lâĂ©poque.
Mais lâaspect Op Art du travail est vraiment liĂ© au travail antĂ©rieur Ă 1994. Jâai pris de la distance par rapport Ă ce type de peinture, avant dây revenir en 2002 et 2003. Mes peintures plus rĂ©centes font Ă©cho aux Ćuvres anciennes mais jâaborde mon travail sous un angle diffĂ©rent. Mes peintures, par exemple, ne sont plus fondĂ©es sur le concret. Elles laissent Ă©galement place Ă la main de lâartiste au lieu de lâĂ©liminer.
JM : Pourquoi as tu arrĂȘtĂ© de faire des circlepaintings aprĂšs ton voyage au NĂ©pal ?
MS : Eh bien, ce nâest pas Ă cause de ce voyage que jâai arrĂȘtĂ© dâen faire. Jâai quittĂ© New York pour faire un break et ĂȘtre justement libre de dĂ©cider de continuer les cercles ou de faire quelque chose dâautre. Et jâai dĂ©cidĂ© de faire quelque chose dâautre.
On a beaucoup Ă©voquĂ© lâopticalitĂ©, mais les circle paintings nâavaient aucun rapport avec lâeffet dâoptique, câĂ©tait une tentative dâapproche concrĂšte pour faire une peinture qui interroge lâidĂ©e « dâoriginalitĂ© ».
Câest seulement lorsque quatorze de ces peintures ont Ă©tĂ© exposĂ©es ensemble que jâai pris conscience de cet autre aspect de ces peintures. Câest en les voyant toutes alignĂ©es comme ça que jâai pensĂ© Ă faire un nouvel ensemble dâĆuvres qui pousseraient les effets optiques Ă lâextrĂȘme.
JM : Donc aprĂšs tu es passĂ© par une sorte dâĂ©tape rĂ©ductiviste, littĂ©rale, mais câĂ©tait complĂštement antithĂ©tique au rĂ©ductivisme greenbergien. Et ensuite tu as commencĂ© Ă travailler sur les candyland paintings ?
MS : Oui, aprĂšs avoir terminĂ© les distancepaintings, jâai eu le sentiment dâarriver Ă la limite de ce type dâĆuvres rĂ©ductivistes et je ne voulais pas inventer un nouveau systĂšme permettant de faire ce genre de peinture. ParallĂšlement je mâinteressais Ă lâaspect psychĂ©dĂ©lique crĂ©Ă© par les effets dâoptique des line paintings. Je voulais donc travailler sur le psychĂ©dĂ©lique et dâune certaine façon lâillustrer. Dans les linepaintings je vidais lâĆuvre de tout contenu en mettant en place un ensemble de rĂšgles. Jâen ai dĂ©duit quâĂ lâinverse, pour les candylandpaintings, si je saturais la peinture de contenu, le contenu perdrait son sens et disparaitrait.
Ă cette Ă©poque, le monde de lâart Ă©tait concentrĂ© sur des Ćuvres politiquement motivĂ©es. Mes nouvelles Ćuvres constituaient donc une sorte de rĂ©ponse Ă cette mouvance.
JM : Tu semblais te prĂ©occuper dâun sentiment de dĂ©gradation, en partie en faisant allusion au chaos de lâexpĂ©rience dĂ©coulait des lignes de ton prĂ©cĂ©dent travail. Lâimagerie candyland est apparemment saine, mais en ïŹn de compte perverse.
MS : Je ne cherchais pas Ă subvertir cette imagerie avec des connotations sexuelles ou quelque chose comme ça. Câest trĂšs sain et câest trĂšs direct par rapport à ça âmais ça nâen fait pas lâapologie non plus. Le travail nâest pas ironique.
Tu sais, Jâai lâimpression que jâai un regard postmoderne sur lâart, pour moi lâartiste nâest pas limitĂ© Ă une trame prĂ©dĂ©ïŹnie de crĂ©ation quâil pourra ensuite subvertir. Je ne voulais pas ĂȘtre un artiste qui continuerait ses recherches en peinture toujours de la mĂȘme maniĂšre, avec des variations inïŹmes Ă travers le temps. Je voulais explorer diffĂ©rentes façons de chercher diffĂ©rentes idĂ©es. Et comme tu sais, les artistes se contredisent eux-mĂȘmes tout le temps. Et je pense que câest une bonne chose. Ătre un artiste, ça nâest pas toujours suivre une voie linĂ©aire.
En parallĂšle des candylandpaintings jâai rĂ©alisĂ© dâautres Ćuvres qui peuvent sembler subvertir les peintures de lignes, mais lĂ encore, leur opticalitĂ© va Ă lâencontre de la concrĂ©tude de ces Ćuvres.
JM : Et pour tes peintures plus récentes ?
MS : De 2003 Ă 2009 je nâai pas rĂ©alisĂ© de linepaintings, et jâai seulement commencĂ© Ă travailler sur des peintures en noir et blanc en 2011. Cela reprĂ©sente une pause de six ans. Donc quand je me suis remis Ă faire ces linepaintings, jâai adoptĂ© une approche trĂšs diffĂ©rente, bien que les rĂ©sultats, au premier coup dâĆil, soient similaires.
Les Ćuvres plus rĂ©centes permettent de percevoir le processus. Dâune certaine façon jâai envisagĂ© ces peintures comme une pratique mĂ©ditative un peu comparable au Zen, ou une performance qui avait un rĂ©sultat trĂšs optique. Le cĂŽtĂ© performance, câest que pour les crĂ©er je plaque une rĂšgle sur la peinture et la dĂ©coupe, et puis reproduit ce processus, dans certains cas 1,800 fois. Les peintures de 2002 et 2003 mâont demandĂ© vraiment beaucoup de temps Ă faire
JM: What about your more recent paintings?
MS: After 2003 I did not make any line paintings until 2009, and the black and white ones I only started in 2011. Thatâs a six year break. So when I returned to making these line paintings, I took a very different approach, though the results, at ïŹrst glance, are similar.
The later works let you see the process. On one level I saw them as a âZen likeâ meditative practice or performance that had a very optical end result. The performance is that to create them I drag a ruler across the painting and cut it and then repeat that process, in some cases, some 1,800 times. The paintings from 2002 and 2003 took a very long time to make â maybe four to six weeks. Whereas the earlier ones took like a day or two. And with the process of dragging the ruler and having the lines be so thin that I could not regulate them, I set up a situation where I knew imperfections would occur, as they become inherent in their making.
JM: Whatâs funny, the imperfections donât look like they were made by hand as you would expect. They look more like printing errors or silkscreen errors. Like something wasnât inked properly or the registration is wrong.
MS: Well, even with these you can see what happens is that the paint pools, so it leaks. In general I am not really interested in how things are made, but these newer paintings, starting with the color works in 2009, came out of the fact that the materials I had been using had changed and the tape no longer kept the paint from seeping under. So I decided to embrace those mistakes. I embraced what before I would have viewed as an error.
JM: So do you think of that in terms of Pollock at all?
MS: I didnât actually, until you just mentioned it, but I can see that connection. But in his case heâs putting the paint down as heâs doing it. So heâs actually responding to what he does aesthetically. Whereas these paintings donât - which more relates to the Dan Graham Schema discussion you brought up at the beginning.
JM: What do you think of Wade Guytonâs work, do you relate to that at all? You might check out how he uses large-format inkjet printers to produce black monochromes and exploits defects in the printing process.
MS: When these are made, the accidents that occur, well, theyâre not actually accidents. Theyâre just results of their making. Theyâre not intended - theyâre not predetermined or manipulated.
JM: Could you talk about their performative aspect a little bit more speciïŹcally?
MS: Well, the performance is almost like a meditative aspect of repeating the process of cutting the tape over and over again. They are all made the same way. Theyâve always been made the same way. But the performative aspect of the work is the movement of me from one side of the painting to the other. That can be somewhat meditative on my part, which I alluded to before. But I never thought of the earlier work as the result of a meditative act. I saw those works as starting with an idea and me just visualizing that idea. So, for example, with the earlier work I had the idea and I knew what I wanted it to look like and I executed that idea. And these later works, theyâre more about starting off with a premise and allowing things to happen along the way. So in the end you are left with what you are left with.
JM: Now that I think about it, your tape technique is akin to silk screening or etching because, you apply the paint in one coat and the tapes acts like a screen. So there is a close proximity to printmaking. That the process can become meditative implies some kind of connection between subjectivity and a quasi-mechanical process.
MS: That is true of the paintings, as well as the photographs I have made over the years. It is the same principle in both, masking light or paint; which is about creating a negative that when painted, results in a positive. The more recent work plays into this more because the tape is removed while the paint is still wet, which adds an element of chance â an element that was never a part of the earlier paintings. By chance I mean that the paint seeps through areas where it has pooled or leaves marks as it is peeled off. But it nevertheless remains within the parameters of their making. In a sense they may relate more to Dan Grahamâs Schema piece which had the variable of the page size. Itâs funny that I could see these more recent works tie more closely to his piece than the earlier ones.
â peut-ĂȘtre quatre Ă six semaines. Tandis que celles plus anciennes me prenaient un jour ou deux. Et avec ce processus qui consiste Ă passer une rĂšgle et dâavoir des lignes tellement ïŹnes que je ne pourrais pas les maĂźtriser, jâai mis en place une situation oĂč je savais que des imperfections se produiraient, elles devenaient ainsi inhĂ©rentes au procĂ©dĂ©.
JM : Ce qui est amusant, câest que les imperfections ne paraissent pas avoir Ă©tĂ© faites manuellement, comme on sây attendrait. Elles ressemblent plus Ă des erreurs dâimpression ou de sĂ©rigraphie. Comme si quelque chose nâĂ©tait pas encrĂ© comme il faut, ou quâil y avait eu un mauvais calage.
MS : Avec ces Ćuvres on peut voir ce qui se passe : la peinture forme des ïŹaques et de ce fait dĂ©borde. Je nâai pas pour habitude de mâintĂ©resser Ă la façon dont les choses sont produites mais, pour ces nouvelles peintures qui sont apparues avec le travail sur la couleur en 2009, jâai utilisĂ© de nouveaux matĂ©riaux et lâadhĂ©sif employĂ© nâempĂȘchait plus la peinture de passer en dessous. Donc jâai dĂ©cidĂ© dâassumer ces coquilles. Jâai assumĂ© ce quâavant jâaurais vu comme une erreur.
JM : Quand tu penses Ă cela, songes-tu Ă Pollock?
MS : Je nây ai pas pensĂ©, en fait, avant que tu me dises ça, mais je peux voir cette connexion. Dans son cas il fait tomber la peinture pour la faire. Donc il rĂ©pond Ă ce quâil fait esthĂ©tiquement, alors que mes peintures noires & blanches non â cela se rapporte plus de la discussion sur le « SchĂ©ma » de Dan Graham que nous avons eue plus tĂŽt.
JM : Que penses tu du travail de Wade Guyton, penses-tu tâen approcher ? Tu devrais regarder comment il utilise des imprimantes jet dâencre pour produire des monochromes noirs et exploiter les dĂ©fauts dans le processus dâimpression.
MS : Quand ces monochromes sont fabriquĂ©s, les accidents qui surviennent, eh bien, ce ne sont pas des vrais accidents. Ce sont juste des rĂ©sultats de leur fabrication. Ils ne sont pas intentionnels â ils ne sont pas prĂ©dĂ©terminĂ©s ou manipulĂ©s.
JM : Est-ce que tu pourrais parler un peu plus précisément de leur dimension performative ?
MS : Oui, la performance câest un peu lâaspect mĂ©ditatif quâil peut y avoir dans la rĂ©pĂ©tition du processus qui consiste Ă couper lâadhĂ©sif, encore et encore. Toutes les peintures sont faites de la mĂȘme maniĂšre. Elles ont toujours Ă©tĂ© faites de la mĂȘme maniĂšre. Mais la dimension performative de lâĆuvre, câest le dĂ©placement que jâopĂšre dâun cĂŽtĂ© Ă lâautre de la peinture. Ca peut ĂȘtre quelque chose de mĂ©ditatif pour moi, ce Ă quoi jâai fait allusion tout Ă lâheure. Mais je nâai jamais pensĂ© au travail antĂ©rieur comme Ă©tant le rĂ©sultat dâun acte mĂ©ditatif. Je voyais ces peintures comme commençant avec une idĂ©e et moi juste en train de visualiser cette idĂ©e. Donc, par exemple, avec le travail du dĂ©but, jâavais lâidĂ©e et je savais Ă quoi je voulais que ça ressemble et je passais Ă lâexĂ©cution de cette idĂ©e. Les peintures plus rĂ©centes consistent plutĂŽt Ă partir de prĂ©mices, Ă autoriser les choses Ă se produire en cours de chemin. Donc Ă la ïŹn, ce quâon a câest ce qui reste.
JM : Maintenant que jây pense, ta technique de peinture avec des adhĂ©sifs sâapparente Ă la sĂ©rigraphie ou Ă la gravure, parce que tu appliques la peinture en une couche et les bandes dâadhĂ©sif agissent comme un Ă©cran. Donc il y a une vraie proximitĂ© avec les techniques de gravure. Que le processus puisse devenir mĂ©ditatif implique une sorte de connexion entre la subjectivitĂ© et un processus quasi-mĂ©canique.
MS : Câest vrai pour les peintures, et aussi pour les photographies que jâai faites au ïŹl des ans. Câest le mĂȘme principe pour les deux, masquer la lumiĂšre ou la peinture ; ça revient Ă crĂ©er un nĂ©gatif qui, une fois quâil est peint, devient un positif. Le travail le plus rĂ©cent joue encore plus lĂ -dessus, parce que la bande adhĂ©sive est enlevĂ©e quand la peinture est encore sĂšche, ce qui ajoute un Ă©lĂ©ment de hasard â un Ă©lĂ©ment qui nâa jamais fait partie des premiĂšres peintures. Par « hasard », je veux dire que la peinture sâinïŹltre dans certains endroits sous lâadhĂ©sif, crĂ©ant des sortes de ïŹaques ou laissant des marques lorsquâon enlĂšve lâadhĂ©sif. Mais ça reste nĂ©anmoins Ă lâintĂ©rieur des paramĂštres de leur fabrication. En ce sens elles font plus Ă©cho Ă la piĂšce de Dan Graham « Schema » qui avait la variable de la taille de la page. Câest amusant que je puisse voir plus facilement un rapprochement entre ces Ćuvres plus rĂ©centes et celle de Dan Graham, plutĂŽt quâavec celles du dĂ©but.
EXPOSITION : Exposition organisée en collaboration avec la galerie Triple V
24 rue Louise Weiss
75013 Paris
www.triple-v.fr
TEXTE : Traduction français - anglais
Vincent PECOIL
textes reproduits avec lâaimable autorisation des artistes
RELECTURES:
Ana MENDOZA
Marie LABORDE
Claire JEANNIN
PHOTOS :
Agnes BARLEY
Jean-Louis BELLURGET
André MORAIN
CONCEPTION GRAPHIQUE :
Antje WELDE / voiture14.com
IMPRESSION :
AGPOGRAF - Barcelone
ISBN : 9782953540505
Imprimé en Europe
AchevĂ© dâimprimer avril 2015
DépÎt légal, avril 2015
© droits réservés