Galerie Laurent Strouk- Exposition Heart

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HEART 4

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CŒURS D’ETOILES ET TOILES DE CŒUR THE SONG OF HEART « EST-CE AINSI QUE LES HOMMES VIVENT ET LEURS BAISERS AU LOIN LES SUIVENT… » Accord perdu à cœur perdu, l’humanoïde fut de tout temps belliqueux. Un jour, manipulant les amulettes, il voulut en avoir le cœur net et découvrit le feu. Usant de sots briquets et de mèches rebelles, il prit sauvagement goût à la chose et, toutes braises à l’aise, devint rapidement bien meilleur cuisinier que naguère, n’ayant plus aussi souvent mal au cœur. Cœur d’airain, il fut également derechef équipé tout terrain, touchant au cœur une armée de monstres pédestres, marins, voire amphibies qu’il ne portait pas dans son cœur. Ces êtres sans cœur s’avéraient tous plus voraces dévoreurs de races les uns que les autres. Il fallait avoir le cœur bien accroché pour s’y approcher. De bon cœur et redressé de ses torts, il marchait debout sur deux pattes et occupait la majeur partie de son temps libre au cœur de l’atelier peinture, sculpture et macramé d’un lascar nommé Lascaux, ancêtre grotesque de nos actuels galeristes et commerçants d’art assimilés. A cœur ouvert, il philosophait parfois sur le sens de la vie, ce qui lui redonnait du cœur au ventre et le cœur serré, évoquait les crocs mignons de ses Cro-magnon géniteurs qu’il avait tant aimé de tout cœur. Cœur changeant, il s’enflammait subitement, avec cœur, d’excessifs sentiments, prenant à cœur d’honorer telle promise sur un coup de cœur, ce qui lui valait ensuite la réputation de sans cœur, ou de célébrer tel dieu par des prières apprises par cœur. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, il serrait sur son cœur gros les restes encore tiédasses d’un animal préhistorique de compagnie qu’il avait dû sacrifier un soir de malchance au jeu de hasard du dîne au sort, contre un as de cœur. Ouvrant son cœur, il laissa filer les heures, puis les jours et les siècles, descendant naïvement de l’arbre pour se retrouver un jour sans gloire en plein champ de bataille abreuvé de sillons écoeurants.

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« LE CIEL ÉTAIT GRIS DE NUAGE, IL Y VOLAIT DES OIES SAUVAGES QUI CRIAIENT LA MORT AU PASSAGE... » Précisément en ces temps là, d’absurdes baïonnettes transpercent la quiétude des matins froids d’interminables hivers, corps à corps à cœurs ouverts aspirant et refoulant, donneurs de sang du champ d’honneur, poussières et nerfs de guerres aux ordres de vagues étoilés, astres du désastre, sacrés fils du sacrifice, sabreurs d’âmes aux vendeurs d’armes. Toute reconstruction d’un univers dévasté génère une obsessionnelle idéologie du plus jamais ça et de la nouveauté. L’existence et la joie associées à un besoin débridé de consommation rythment aussitôt une résurrection effrénée, vox populi d’un sphinx glouton et jouisseur balayant devant la porte de l’essor, les cendres encore fumantes des mornes saisons occises de mort violente. 4

L’homme peut mieux faire. Foin de débats tronqués, calculs, horreurs et velléités politiciennes, quelques uns affichent alors massivement une nouvelle ère de jouissance et de loisir, un tiens valant mieux que deux tu ne l’auras peut-être jamais... Ils portent haut de musculeux héros de bandes dessinées sauveurs du monde, s’attardent sur la mutine poitrine d’une star platine, consacrent le règne sans précédent de la radieuse ménagère fétichiste et accessoirisée, érigent le jusqu’alors ordinaire en délectable soupe pop populaire, symbole de l’homme des boîtes, de jour comme de nuit. L’amnésie à tout prix installe et conserve l’esthétique au centre de la vie, des sentiments et du corps. Parmi les thèmes emblématiques de ces constructeurs témoins d’après guerre, le cœur, icône de glamour, de charme, de sexe, de dépit et d’intrigues essentielles, loin d’être mis à l’index, occupe la place majeure et envahit les nouveaux médias révélateurs d’une liberté retrouvée. Cimaise d’aujourd’hui, palpitante de Paris, vibrante d’énergie et d’enthousiasme, conscience passionnée sensible et généreuse, as-tu du cœur? Orchestrés de main de maître, Combas et Kijno, Ben, Dine, Haring, Monory, Segui, Pavlos, Rancillac, Raynaud, Schlosser, Messac, Klasen, Liot, FC Sofia, Gilli, Emin, Erro, Hirst, De Saint Phalle et Warhol, vibrent brillamment en chœur, rythmant leurs partitions virtuoses et intimes d’un chant éclatant, puissant, inconditionnel et éternel, the song of heart.

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« CŒUR LÉGER, CŒUR CHANGEANT, CŒUR LOURD LE TEMPS DE RÊVER EST BIEN COURT... »

« ELLE AVAIT UN CŒUR D’HIRONDELLE SUR LE CANAPÉ DU BORDEL, JE VENAIS M’ALLONGER PRÈS D’ELLE DANS LES HOQUETS DU PIANOLA… »

COMBAS chante la chair, l’étreinte et le désir, Baiser de braise, voyage plaisir…

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Ce soir, une chaleur moite caresse les trottoirs sombres de Buenos Aires. Des femmes ardentes embrasent des hommes de feu. La nuit, écrin de lune, vibre d’une splendeur incendiaire, Rouge tango ! Incandescence de l’indécence, Posture des impostures, Merveille des amours vermeilles, Dansent sur monts d’illusions, Toile de son, bandonéon… Figures composées, faces allumées, désirs soufflés, Trompe l’œil aveuglé, Milonga alanguie, Ses bras, ses yeux, agapes de vie, Agrippent l’envie. De ses ardeurs éclatantes, truculentes et organiques, Combas réveille l’animal sommeillant jusqu’alors dans ses draps d’habitude, tandis que l’habile Kijno, chiffonné, repasse les plis de ses papiers froissés, velins

velus, vénus venin, racole et recolle autour et alentour des positions de l’homo erectus. Sensations cérébrales et plurielles, célébration sérielle, la vie dans les replis se lit au lit, se vit au vice, du coup de sang au coup de cœur, luxure et lubricité, débauche dans le plaisir et la sueur, acteurs et technicité, pornographie maison relevée à la sauce déraison, fureur et dérision…

Maître mot mis à nu, BEN se fait un sang d’encre à maudire les mots des maux. Didactique, espiègle, direct et sans concession, son encrier, à en crier, déborde de mots dits, état des lieux vivant du commun des mortels. Tableau vagabond à la craie grinçante, le compte à rebours du conteur décompte avec tact son tic-tac, tic du tac au tac. Le cœur a ses raisons que le temps emprisonne, et ses prisons d’attente que la raison passionne. Serpentant l’artères des sentiments, hémorragie de mots réagis, bavard buvard, Ben au grand cœur s’insurge, se gausse, s’exclame et apostrophe, faconde et verbe haut. C’est écrit blanc sur noir, cas d’école et colle de Nice, au coin de la mémoire des cents lignes, blanchie par les cahiers jaunis, vérité sortie de la bouche d’une enfance aux yeux béants et à la langue bien pendue. Ben rapporte avec générosité et sensibilité, prouvant une fois encore que les tendres promesses et beaux destins d’amour disparaîtront un jour, brisés dans la pénombre des mots gravés, griffonnés, estompés, écrits et restes d’un passé simple, tendre et universel.

Cœurs de papier et lame de fond, PAVLOS pas pris, sens interdit, Façon sexy, caisson plexi, organe de presse qui réfléchit, Pavlos pas pris, sans interdit A fleur de peau, à flanc de vie, Dresseur d’image, marge et adresse Un peu beaucoup à la folie, Effeuille, effile le fil des feuilles, Organe épris que rien ne presse. Pavlos papier nous fait mâcher, Pavlos pas pied, nous fait marcher, Cœur de papier en bandoulière, Pavlos pas pris à la légère.

Bouquet d’amour, bouquet d’œillets, le liant LIOT a ligoté un vain passé simple, cœur composé plus que parfait. Murmure d’armure piquée au vif, calibre et lame de saligauds, héraut Zorro blessé à tort, travers à l’air et presque mort, femme animée et traître traînée, victime rivée à délivrer, magma manga, Liot lit haut l’aventure… Bouquin rêvé, bouquet parfait, Liot lia la peinture, figures grimées, étincelantes, bonheur illustré, beau coeur lustré, face explosée d’un jeu masqué, grâce exposée d’un feu sacré…

Héros d’ERRO errants, destins animés à cœur vaillant, sur les chemins galants pavés de bonnes intentions, rien d’impossible ne les attend… Héros d’Erro riants, Saint Valentin aux coeurs brûlants, fièvre acheteuse des sentiments, sur les chemins marchands pavés de commerçants, rien d’inassouvi ne leur sourit... Héros d’Erro rêvants, Saint glinglin des coeurs perdus, fièvre passée des sentiments, sur les chemins finissants pavés de faux semblants, rien d’importun ne les retient... réminiscences de l’insouciance des jours acidulés, couleurs de l’enfance, errance et innocence, Erro berce sa douceur, jouets cajoleurs, Erro partage son coeur, tendresse et bonheur.

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Flambant neuf, FC SOFIA prend ses marques et s’embrase, accord possible, rien d’impossible, à cœur toujours, pas de détour, consciente sommation, consommation ! Cœur fendu brisé d’aimer, déveine de peine et panne de rêve, réveil peiné et vol plané. Sage atterrissage, atterri atterré, attirance altérée, joli cœur écoeuré… Résiné résigné, sinistre plaie, sinistrose, prose rose couleur morose, FC Sofia déplore nos pleurs, FC Sofia décore nos heures, FC Sofia décroche nos cœurs de crochets décochés.

Electron chaotique, éclectique électrique, tag et gag, obscur destin de ses noirs dessins, HARING arrive et synthétise. Branle-bas et gestes vifs, précis, déterminés, l’art du métro s’agite au centre du sujet, point sensible identifié, zone névralgique de circulation dense. Ruée sur la rue, gare à la gare, haro sur les risques, Haring hardi, homme fou damné, foudroyé, à pas feutrés active sa mine de plomb dans l’expectative et l’urgence. Personnages en partage, existence en partance, magnifique imbroglio d’imbrications, labyrinthes éreintés, folies affolées, la quête de Keith va droit au cœur.

« LOLA QUI T’EN IRA BIENTÔT, ENCORE UN VERRE DE LIQUEUR… »

Fiancés de l’histoire au courant passé, ivres de vivre, sur le carreau se sont branchés. Fiancés de jouvence, à l’amour fou des jours rêvés, sur le carreau se sont aimés. Fiancés de faïence, aseptisés des jours passés, sur le carreau se sont lassés. Fiancés en souffrance aux sentiments javellisés, sur le carreau se sont brûlés. Fiancés en partance, à la blancheur abandonnée, sur le carreau se sont laissés. Espace zéro, credo RAYNAUD, Autoportrait radiographié, Valvules, ventricules Myocarde et péricarde, Intimité rebords jointés, Psycho objet face internée, Introspection rayon raison, Organe diaphane, Carrelage ménage.

« A QUOI BON PUISQUE C’EST ENCORE MOI, MOI QUI MOI-MÊME ME TRAHIS, MOI QUI ME TRAÎNE ET M’ÉPARPILLE… »

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9 Déboire sans restriction, déviances d’inadvertance, RANCILLAC aborde l’histoire hindouiste des trois soifs et de la vision double d’adeptes mystiques épris de Miss Berger, étoile spirituelle du plaisir des sens et de la suggestion, entraîneuse suprême vers ses sentiers interlopes du nirvana. Illusoires délivrances, addictions en tous genres, voyages initiatiques et exotiques des amoureux de comptoirs, d’églises, de consommations licites ou interdites, de bienfaits tarifés, promis ou supposés, ce cœur là compose au quotidien rêvé, trouble déambulant d’extase et de promiscuité. Ebrieuse affection, oublieuse affliction… Faux semblant et vrai talent, message latent, cri lyrique d’acrylique, l’horloge indienne poursuit sa route, extrasystoles et course folle.

MESSAC, ombre et lumière, Assis dans la brasserie, Raconte la vie d’autrui… Casse-croûte et apéro D’impatients du bistro. Douée comme Dorothée, Polie comme Valérie, Plats et service compris…? La serveuse est jolie, Vivement demain midi ! Messac, ombre et lumière, Assis dans la galerie, Raconte à sa manière… Délires et mégalo D’extravagants pourceaux. Ravi comme un Dali, Retors comme Salvador, Art ou charcuterie...? Cochon qui s’en dédit, Le Maître n’est pas mort !

« JE LES VOYAIS PAR LA FENÊTRE, LEUR CHANT TRISTE ENTRAIT DANS MON ÊTRE... »

Bas les pattes et haut le cœur ! SEGUI rit, Segui pleure… Chacun pour soit, amour pour toi… Passion qui rôde un jour s’érode, Eros qui passe, hélas trépasse. Tableau présent, Histoire de temps Folâtres instants, Amours nouvelles Flamme immortelle, Pieds enchâssés, Cœur adoré, portraits cachés Respire un souffle d’éternité Que nul ne sait apprivoiser. Conversations, danses de salon, Un pas de deux, un pas de trop, Tirer un trait, trahir bientôt, Puis repartir, puis revenir, Et s’enlacer et s’en lasser, S’aimer enfin pour s’envoler. Segui c’est qui ? Segui c’est nous, Gens importants et chapeaux mous !


« JE PASSAIS COMME LA RUMEUR, JE M’ENDORMAIS COMME LE BRUIT... »

Diamonds are the girl’s best friends. ANDY a dit oui et saupoudré de magie scintillante sa vie en dose.

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Supplice délice du précipice, Abysse de ciels artificiels, Entre ses dents la rose fragile, Suave et piquante, tendre et docile, D’humeur fougueuse et versatile, Séduit les sens d’essences subtiles, Touche de lumière, pinceau amer… Et le temps suspendu, mémoire illusoire, Peintures séchées aux murs interdits, Orne la Factory des instants prescrits, Promesses vernies des temps infinis. Les corps s’attirent, aimants d’amants, Les cœurs s’aimant s’étirent encore… Andy recouvre ses affections, D’une ondée riche d’illusion, Warhol maquille ses sentiments D’un quatuor hallucinant.

DINE qui dort n’est pas mort Dine colore plus encore, Et son cœur bravant l’unisson Défibrilé, détaché, entaché, Vibre ainsi à sa façon, Moteur fauve part de lion, Et son coeur battant pavillon Ne l’entend pas de cette façon… Dine donne sa langue au chat, Dine damne son âme au diable, Scintigraphie mémorable, Feu d’artifice formidable, Assourdi, ébloui, Souffle sublime, Jim s’exprime… Touches contrastées, Jim se cachait, Tâches appliquées, Jim se livrait, Camouflé dans le maquis rebelle, Ce cœur battant se fait la belle… Apesanti d’apesanteur, Coeur de pierre De boue, debout Coeur de pierre De fer et fier, Dine qui pose sur les hauteurs, Pierre debout et pierre de coeur, Dine qui pose ses conditions D’équilibre et de raison, N’attend pas de solution A l’improbable passion...

« TOUT EST AFFAIRE DE DÉCOR, CHANGER DE LIT, CHANGER DE CORPS... »

KLASEN pose l’atmosphère et convoque la scène, d’une mémoire délicate et sensible. Le pinceau en alerte, il observe patiemment l’urgence faite d’oppression statique du temps interrompu, parenthèse de détails. Il rôde, errance chaude de papier glacé, fragment de lumière dans la nuit satinée, bande au néon, hôtel et cœur brisé. Klasen ne sachant à quel sein se vouer, fantasme de chair abandonnée, tentation de la coupe aux lèvres, boit la vie en rose, libation d’exception de lie au lit, heure du râle, fleur courte du mamelon, malsain mâle sein ? En vérité, la fleur séchée, Dans l’aube tiède s’est consumée, La rosée saigne, l’artiste signe, L’accordéon a expiré, Le jour emporte une nature morte… Vertige urbain, abîme de la ville, l’amour s’y logeant est il proche du bonheur ou du désespoir ? Clin d’œil aquilin et perçant, Klasen explore et discerne l’ombre cernée d’un soleil paradoxal, l’angoisse du désir, l’appel contraire des signes, génial bâtisseur à la charnière des sens.

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« CE FUT EN AVRIL À CINQ HEURES, AU PETIT JOUR QUE DANS TON CŒUR, UN DRAGON PLONGEA SON COUTEAU… »

MONORY enquête, inspecte, suspecte, Monory rapporte, conforte, chapeaute… Love affair and sex crime, il est sûr que la glace fond dans le frigidaire bleu des passions, anesthésiées des mauvais temps, pour le moment… Soleils révolus du peintre absolu, Monochrome, mercurochrome, Les visages parlent d’un jour conquis, Et leur silence assourdissant De cet amour devient le chant. Mots affranchis du cœur traduit Complainte d’étreinte, voix réunies, Couvent une crainte couleur bleue nuit, Larme de feu, l’arme d’ennui, Port d’ancrage de corps en cage…


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« ET MON OMBRE SE DÉSHABILLE DANS LES BRAS SEMBLABLES DES FILLES

« ELLE ÉTAIT BRUNE, ELLE ÉTAIT BLANCHE,

OÙ J’AI CRU TROUVER UN PAYS... »

SES CHEVEUX TOMBAIENT SUR SES HANCHES… » Roman inachevé d’Aragon, Du crève-cœur au fou d’Elsa L’amour s’en vient, l’amour s’en va… Faiseurs du monde et des saisons, Amants et pleurs un jour s’en vont. Prophètes rêveurs d’exposition Ces talents là ont bien raison… Enigme épreuve de cœurs élus, Emotion aux entrailles reçue, Génies et oeuvres à corps perdu D’imaginaires irrésolus, Phares puissants à l’horizon, Eclairent les jours et les raisons D’or et d’argent, temps de moisson De voie lactée, lumière de fond, Regards vivants, immenses bonheurs, Cœurs d’étoiles et toiles de cœur !

SCHLOSSER habille le jour d’exquises robes de lumière. Matière à sensations, contrastes d’émotions, la vie est là vibrante à portée de main. Tendresse et suggestion, l’ombre de l’amant révèle les cœurs. Lit d’amour improvisé dans les herbes folles d’un certain été, chaleur dévoilée, intimité livrée au détour d’un regard joliment inquisiteur, furtif et visionnaire, la peau mystérieuse frissonne au souffle du poète. L’absence devient présence et le temps suspendu aux lèvres anonymes parle d’un silence apaisant. Il raconte l’indicible, caresse l’impalpable, respire l’indéfinissable fragrance d’une tentation trouble, alchimie des sens et de la nuit des temps. L’or étincelle de sa mémoire ardente et précieuse, soleil incongru, lumineuse indécence.

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« COMME LA FLEUR DE LA LUZERNE, FLEURISSAIENT LES SEINS DE LOLA. »

Femme agrume dans les plumes, seins peints de sapin, GILLI s’amuse des ses muses, Arbres de bronze et coeurs blindés, Camouflage vif explosé, Gilli expose ses leurres de ruse. Peintures renversées, coulures inversées, ex voto construits et vitrines associées, la gentille vie de Gilli coule ses jours éblouis.... Sujets assemblés, classe décalée, cases décadrées, pays sage de paysages, sculptée, laquée, la jolie ode de Claude Gilli glisse, glycérophtalique...

Piquée au coeur, NIKI fait la nique aux cyniques critiques. Elle s’applique et fabrique un sympathique petit cirque épique aux grands êtres ludiques. Magnum barnum, poupées de signes, poupées de songes, elle aime les jolies Nanas, pulpeuses, gracieuses, généreuses, rondes et tourbillonnantes. Femmes de corps virevoltantes, âmes de coeur débordantes, elles posent et dansent, parées d’attributs colorés, fardées d’appâts libertins, poupées aux bras levés, sémaphores de la liberté. Chavirantes et légères, cœurs serrés à prendre en main, cendrillons et princes charmés, elles montrent pattes blanches et ventre bleu… Festival décomplexé de brillantes attirances attisées de brillance, allures magnifiques et plastiques élastiques, les princesses de Saint Phalle s’invitent au carnaval, les souris de Niki s’amusent en bikini. Saint Phalle déballe ses flammes fatales, Niki sourit au paradis.

JEAN CORBU


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KEITHHARING

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« MA CONTRIBUTION POUR LE MONDE EST MON HABILETÉ À DESSINER. JE DESSINERAI AUTANT QUE JE LE POURRAI, POUR AUTANT DE PERSONNES QUE JE LE POURRAI, PENDANT AUSSI LONGTEMPS QUE JE LE POURRAI. »

Sans titre I acrylique sur toile I 64 x 70 cm I 1984


Haring hardi, homme fou damné, foudroyé, à pas Feutrés active sa mine de plomb dans l’expectative de l’urgence. Magnifique imbroglio d’ imbrications, labyrinthes éreintés, folies affolées, la quête de Keith va droit au Coeur.

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Sans titre I acrylique et encre sumi sur papier I 55 x 75 cm I 1984

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JIMDINE

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CAROLINE JOUBERT : « LE CŒUR, LE PEIGNOIR, LE CRÂNE, LA VÉNUS, LE CORBEAU ET LE HIBOU, POUR NE CITER QUE LES PRINCIPAUX MOTIFS ICONIQUES ET RÉCURRENTS DANS VOTRE OEUVRE, ONT-ILS ÉGALEMENT UNE RÉSONANCE AUTOBIOGRAPHIQUE ? » JIM DINE : « JE NE LES EMPLOIERAIS PAS S’ILS N’ÉTAIENT PAS DES MÉTAPHORES PERSONNELLES, DES MÉTAPHORES DE TOUT CE QUI EST ENFOUI DANS MON INCONSCIENT. TOUT CE QUE JE FAIS EST AINSI AUTOBIOGRAPHIQUE. »

chapitre : entretien I page : 22 - éditeur I steidl I date d’édition : 2007 -

The jude bed I huile - acrylique et charbon de bois sur toile I 122 x 91 cm I 2009


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Camouflé dans le maquis rebelle, Ce cœur battant se fait la belle... Dine qui pose sur les hauteurs, Pierre debout et pierre de cœur, Dine qui pose ses conditions D’équilibre et de raison. Cool day I acrylique sur toile I 80 x 60 cm I 2008

Other heart on the rock I bronze I 119,4 x 58,4 x 50,8 cm I 2007


ANDYWARHOL

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« L’AMOUR FANTASMÉ VAUT BIEN MIEUX QUE L’AMOUR VÉCU. NE PAS PASSER À L’ACTE, C’EST TRÈS EXCITANT. »

Hearts pink I acrylique et poudre de diamant sur toile I 38 x 38 cm I 1982


Les corps s’attirent, aimants d’ amants, Les cœurs s’aimant s’étirent encore... Warhol maquille ses sentiments D’un quatuor hallucinant.

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détail

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BEN

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Sans titre I acrylique sur toile I 146 x 97 cm I 2010


Maître mot mis à nu, Ben se fait un sang d’encre à maudire les, mots des maux. Hémorragie de mots réagis, bavard buvard, Ben au grand cœur s’insurge, se gausse, s’exclame et apostrophe, faconde et verbe haut.

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détail

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NIKIDESAINTPHALLE

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« IL EXISTE DANS LE CŒUR HUMAIN UN DÉSIR DE TOUT DÉTRUIRE. DÉTRUIRE C’EST AFFIRMER QU’ON EXISTE ENVERS ET CONTRE TOUT. »

Nana I plâtre I 65 x 41 x 28 cm I 1968 I œuvre originale


Fardées d’appâts libertins, poupées aux bras levés, sémaphores de la liberté. Saint Phalle déballe ses flammes fatales, Niki sourit au paradis.

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détail

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GUDMUNDURERRO

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Valentine’s Day I peinture glycérophtalique sur toile I 130 x 97 cm I 1964


Héros d’Erro errants, destins animés au cœur vaillant. réminiscences de l’insouciance des jours acidulés, couleurs de l’enfance.

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détail

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CLAUDEGILLI

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Sujets assemblés, classe décalée, cases décadrées, pays sage de paysages, sculptée, laquée, la jolie ode de Claude Gilli glisse, glycérophtalique...

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ROBERTCOMBAS+LADISLASKIJNO

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Série des 17 ans dorés I technique mixte sur toile I 41 x 33 cm I 2006


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Série des 17 ans dorés I technique mixte sure toile I 35 x 27 xm I 2006

Bébé bouddha boude parce que papa bouddha l’a grondé I technique mixte sur toile I 41 x 33 cm I 2005 / 2006


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Dernière série des ans dorés I technique mixte sur toile I 35 x 27 cm I 2005 / 2006

Dernière série des ans dorés I technique mixte sur toile I 35 x 27 cm I 2005 / 2006


Combas chante la chair, l’étreinte et le désir Baiser de braise, voyage plaisir... Des femmes ardentes embrasent des hommes de feu. Incandescence de l’indécence, Posture des impostures Merveille des amours vermeilles

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L’habile Kijno, chiffonné, repasse les plis de ses papiers froissés, velins velus, vénus venin.

Série des 17 ans dorés I technique mixte sure toile I 35 x 27 xm I 2006

Série des femmes enceintes I technique mixte sur toile I 41 x 33 cm I 2005 / 2006

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PETERKLASEN

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« MONTÉE SUR UNE ÉCHELLE, ELLE POSE SON GRAFFITI SUR LA TOILE ENCORE INACHEVÉE , TOUT DE NOIR HABILLÉE, UNE ÉTRANGE FASCINATION FIGE MON REGARD SUR CETTE PARTIE DE L’IMMENSE TOILE. JE VEUX PASSER, JE ME RETOURNE ENCOREA VERS ELLE, JE VEUX LUI EXPLIQUER…LUI DIRE UN MOT, UN SEUL MOT… MAIS JE RESTE MUET .PAS UN SON, PAS UN MOT, JUSTE UN SIMPLE MOT QUI AURAIT PU ME SAUVER. » PK

The heartbreak’s life I acrylique sur toile et néon I 100 x 81 cm I 2010


Errance chaude de papier glacé, fragment de lumière dans la nuit satinée, bande au néon, hôtel et cœur brisé. Tentation de la coupe aux lèvres, boit la vie en rose, libation d’exception de lie au lit, heure du râle, fleur courte du mamelon

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Heartbreak hotel I photographie argentique et néon I 80 x 65 cm I 2010

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ERICLIOT

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« QUELLES SONT CES FLÈCHES QUI PÉNÈTRENT MON CŒUR ? CUPIDON IS A KILLER ! »

Cupidon is a killer I collage et peinture sur bois I 100 x 100 x 50 cm I 2010


Bouquet d’ amour, bouquet d’ œillets, le liant Liot a ligoté un vain passé simple, cœur composé plus que parfait.

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détail

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IVANMESSAC

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« LE CŒUR EST UNE POMPE QUI NE S’ARRÊTE QU’UNE FOIS, COMME SI C’ÉTAIT JAMAIS! CE QUI NOUS PORTE À CROIRE QUE L’AMOUR, DONT ELLE EST SUPPOSÉE ÊTRE LE SIÈGE, POURRAIT ÊTRE ÉTERNEL. »

« Au cœur du grand canal » S.Dali I acrylique sur toile I 100 x 100 cm I 2010


Messac, ombre et lumière Assis dans la brasserie, Raconte la vie d’ autrui... Ravi comme un Dali, Retors comme Salvador, Art ou charcuterie...? Cochon qui s’en dédit, Le Maître n’est pas mort !

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La serveuse au grand cœur I acrylique sur toile I 92 x 73 cm I 2010

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JACQUESMONORY

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« J’AI MAL AU CŒUR »

Hearts (peinture sentimentale n°23) I huile sur toile I 100 x 100 cm I 2010


Complainte d’étreinte, voix réunies Couvent une crainte couleur bleue nuit, Larme de feu, larme d’ennui, Port d’ancrage de corps en cage...

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détail

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DIONYSSOPOULOSPAVLOS

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« LE CŒUR... ATTENTION DANGER ! C’EST LA VIE ! »

Sans titre I papier d’affiche découpé I 110 x 102 x 5,5 cm I 2010


A fleur de peau, à flanc de vie, Dresseur d’ image, marge et adresse Un peu beaucoup à la folie, Effeuille, effile le fil des feuilles.

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Sans titre I papier d’affiche découpé I 133 x 128,5 x 5,5 cm I 2010

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BERNARDRANCILLAC

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« TOUT LE MONDE SAIT QUE JE N’AI PAS DE CŒUR »

Miss Berger I acrylique sur toile et collage plaque métal I 93 x 82 cm I 1993


Miss Berger, étoile spirituelle du plaisir des sens et de la suggestion, entraîneuse suprême vers ses sentiers interlopes du nirvana. Cri lyrique d’ acrylique, l’horloge indienne poursuit sa route, extrasystoles et course folle.

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détail

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JEAN-PIERRERAYNAUD

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Sans titre I carrelage + radio I 77,8 x 108 x 20 cm I 1993


Espace zéro, crédo Raynaud, Autoportrait radiographié, Valvules, ventricules Myocarde et péricarde, Organe diaphane, Carrelage ménage.

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détail

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GÉRARDSCHLOSSER

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« LE CŒUR ME BAT, JE SUIS AMOUREUX »

Celle de Chereau I acrylique sur toile sablée I 100 x 100 cm I 2010


Schlosser habille le jour d’exquises robes de lumière. Tendresse et suggestion, l’ombre de l’amant révèle les cœurs. L’or étincelle de sa mémoire ardente et précieuse, soleil incongru, lumineuse indécence.

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Dans l’arbre I acrylique sur toile sablée I 100 x 100 cm I 2010

Le velan I acrylique sur toile sablée I 80 x 80 cm I 2010

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ANTONIOSEGUI

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« LE CŒUR, IL EST TOUJOURS OCCUPÉ »

Corazon ocupado I acrylique et collage sur toile I 60 x 73 cm I 2010


Pieds enchâssés, Cœur adoré, portraits cachés Segui c’est quoi ? Segui c’est nous, Gens importants et chapeaux mous !

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détail

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FCSOFIA

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« EFFET SECONDAIRE : SENSATION DE VERTIGE »

PROLOVYX I peinture sur résine I 60 x 70 x 21cm I 2010


Consciente sommation, consommation ! Prose rose couleur morose, FC Sofia dĂŠplore nos pleurs, FC Sofia dĂŠcore nos heures.

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INVASION I peinture sur aluminium I 69 x 80 cm I 2010

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8bis - 16, rue Jacques Callot 75006 Paris France tél : + 33 (0) 1 40 46 89 06 fax : + 33 (0) 1 40 46 89 04 galerie@laurentstrouk.com www.laurentstrouk.com

EXPOSITION ‘HEART’ 28 mai au 19 juillet 2010 texte : JEAN CORBU Citations d’Aragon tirées du poème Bierstube Magie Allemande dans le roman inachevé (1956) Poésie/Gallimard Paris 1980 (p. 72-75) photos : JEAN-LOUIS BELLURGET BÉATRICE HATALA MARC DESMOULIN conception graphique : ANTJE WELDE

ISBN : 9782953540505 Imprimé en Europe Achevé d’imprimer mai 2010 Dépôt légal mai 2010 © droits réservés




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