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« Choisir la bonne membrane collagénique peut améliorer les résultats cliniques »

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Osteo Science Foundation – Livre blanc sur le collagène (Collagen White Paper) « Choisir la bonne membrane collagénique peut améliorer les résultats cliniques »

Entretien avec les Drs R Gilbert Triplett et Jay P Malmquist Propos recueillis par Todd Scantlebury

Les Drs Gilbert Triplett et Jay P Malmquist ont publié le livre blanc sur le collagène (Collagen White Paper) en 2020. À ce jour, plus de 8 000 exemplaires du livre ont été téléchargés ou distribués par l'Osteo Science Foundation.

Dr Jay P Malmquist premier président de l'Osteo Science Foundation en 2014

Dr R Gilbert Triplett président du comité de lecture clinique et scientifique de l'Osteo Science Foundations 2014–2020 Drs Triplett et Malmquist, pourquoi avez-vous publié le livre blanc sur le collagène ?

Dr Malmquist : J'ai pensé que les cliniciens avaient besoin d'une source objective pour comprendre les collagènes et les biomatériaux contenant du collagène disponibles sur le marché et en tant que piliers dans les procédures de régénération. Me rappelant de la genèse de la régénération osseuse guidée et des débats permanents sur les barrières par opposition aux membranes, le collagène a toujours été sur le devant de la scène concernant ce que l'on appelle la « barrière de choix ». Compte tenu de l'impact du collagène sur la dentisterie implantaire et du manque élémentaire de compréhension des cliniciens du collagène comme complément pour la cicatrisation, j'ai pensé qu'il était important de définir davantage les produits à base de collagène.

Dr Triplett : Le collagène est l'un des biomatériaux les plus utilisés en dentisterie et en médecine, mais la plupart des praticiens en savent peu sur les produits à base de collagène et les preuves scientifiques de leur efficacité sont limitées. Les fabricants de biomatériaux étant réticents à réaliser des essais comparatifs, l'efficacité repose donc, dans de nombreux cas, sur des comptes rendus anecdotiques. Un exemple : certains fabricants de collagène n'ont pas établi la durée d'action de leurs membranes ni même le délai de résorption. Les praticiens qui n'ont pas trop le temps peuvent ne pas évaluer leurs résultats de manière critique. J'étais par conséquent intéressé par la participation à ce livre blanc pour mes propres connaissances ainsi que pour notre profession.

Pourquoi le collagène ?

Dr Malmquist : Bonne question. Pour moi, c'est parce qu'il s'agit du « produit de la situation » comme barrière dans les greffes. Il suffit de lire les nombreuses notices de produit, publicités et déclarations inexactes pour comprendre les lacunes en la matière. Ainsi, entendant dire « tous les collagènes se ressemblent », nous avons décidé de rédiger le livre blanc - pour montrer qu'il existe des différences. Certains cliniciens achètent en fonction du prix mais peu comprennent comment les collagènes influencent le processus de cicatrisation ou le « coût » réel de leurs résultats. De nombreux cliniciens ignorent les différents types de collagène ou comment les intégrer dans le processus de régénération. Nous espérons que ce livre leur sera utile.

Dr Triplett : Les collagènes sont couramment utilisés et peuvent agir comme supports protéiques, facteurs de croissance et cellules vivantes pour la régénération tissulaire. La plupart des cliniciens ignorent cependant comment ou pourquoi utiliser un produit plutôt qu'un autre. Il manque souvent des données scientifiques probantes.

Quel est à votre avis la clé, le message à retenir du livre blanc ?

Dr Malmquist : Le collagène est complexe par nature et un complément pour la cicatrisation au comportement variable. L'aspect le plus important est certainement que les collagènes ne sont pas tous identiques et ne se comportent pas de la même façon. La source, la réticulation et le traitement sont des éléments clés du comportement du collagène.

Dr Triplett : Les bons collagènes sont utiles pour l'hémostase, la stabilisation du caillot, l'angiogenèse/la vascularisation rapide et la cicatrisation des tissus mous et durs. Les collagènes et les techniques chirurgicales appropriés peuvent donner de meilleurs résultats sans complications ni morbidité, tout en ayant un bon rapport coût-efficacité et en assurant de meilleurs soins aux patients.

Vous pressez les fabricants pour « ... comprendre et fournir des données probantes sur la manière dont leurs collagènes interagissent avec les tissus en cours de cicatrisation, en particulier si leurs biomatériaux à base de collagène peuvent entraîner la régénération. » Pourquoi et qu'est-ce qui rend les résultats de régénération si particuliers ?

Dr Malmquist : La régénération est essentielle pour améliorer les résultats. La question de savoir si le collagène fournit une plateforme de régénération adaptée est donc essentielle. La plupart des indications du collagène suggèrent qu'il peut être utilisé en complément pour la cicatrisation selon les protocoles approuvés par la FDA mais nous voyons cependant des suggestions d'autres utilisations (hors autorisation) par les fabricants avec peu ou pas de données probantes. À mon avis, cela est tout simplement faux. Ce mauvais usage est malheureusement observé non seulement avec le collagène mais aussi avec les divers substituts osseux. Des données scientifiques sont impératives pour confirmer les assertions.

« Notre conseil aux jeunes cliniciens est d'utiliser les produits affichant des données scientifiques probantes. »

Que conseillez-vous aux jeunes cliniciens essayant de faire le tri entre les différents biomatériaux disponibles aujourd'hui ?

Dr Malmquist : Basez-vous toujours sur la science pour obtenir le meilleur résultat pour vos patients. Cela signifie utiliser des produits et des techniques reposant sur des données scientifiques et aux résultats reproductibles. Tenez-vous loin des gadgets et des données scientifiques peu fiables. Comprenez comment les produits s'intègrent dans le processus de cicatrisation de votre patient. Détournez-vous des produits sans données probantes, sans base réelle pour leur utilisation. Par exemple, l'os allogénique lyophilisé contient-il des particules d'os minéral ? Probablement pas mais cela est toutefois affirmé encore et encore dans les documents commerciaux. Repérez les informations fausses ou trompeuses, cherchez les données probantes, écoutez les spécialistes qui utilisent les produits correctement et vérifiez qu'ils n'ont pas de conflits d'intérêts... Cette personne est-elle rémunérée pour son soutien ? Le monde est terrible aujourd'hui. La réponse de base est donc : utilisez des produits affichant des données scientifiques probantes.

Quel est l'avenir des biomatériaux à base de collagène et comment influenceront-ils la nouvelle génération de chirurgiens et leurs patients ?

Dr Malmquist : L'avenir des biomatériaux à base de collagène est sans fin. Les reconstructions 3D seront courantes, réalisées grâce à l'impression 3D et dotées de divers antibiotiques, facteurs de croissance et protéines osseuses. Ils seront également utilisés comme supports cellulaires, leurs surfaces bioactives recrutant des cellules pour une cicatrisation plus rapide et de meilleure qualité. L'avenir est immense pour nous tous. L'interaction entre la science, la régénération et l'amélioration des résultats influencera non seulement les produits mais également des vies pour les années à venir. Le collagène sera l'épine dorsale de beaucoup de ces projets. Comprendre le collagène revient à comprendre l'avenir de la régénération en médicine et en dentisterie.

Dr Triplett : Parallèlement à l'usage actuel comme membranes barrières, agents hémostatiques, etc., l'utilisation du collagène en ingénierie tissulaire pour la régénération changera la donne. Il a été démontré que les structures de collagène ont un effet sur l'activité cellulaire dans et à côté des constructions tissulaires, faisant ainsi office d'agent plutôt actif que passif et assurant des interactions biologiques et de meilleures performances dans les systèmes biologiques.

Y aura-t-il d'autres publications d'Osteo Science comme le livre blanc sur le collagène ?

Dr Malmquist : Oui... notre idée à la fondation est que nous devons aussi écrire des articles sur les facteurs de croissance, les modificateurs sanguins et les produits associés pour aider à mieux définir ce domaine de la régénération. Le seul facteur limitant est le temps. Nous avons assurément le réservoir de talents pour le faire.

Dr Triplett : Absolument. Nous n'en sommes qu'au début.

Vous pouvez télécharger le Collagen White Paper sur : www.osteoscience.org/ advances

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