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Index Charles Auffret René Babin Joseph Csaky Charles Despiau Georges Dorignac Léon-Ernest Drivier Simon Goldberg Alfred-Jean Halou Aristide Maillol Charles Malfray Manuel Martinez Hugué Jean Osouf

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Introduction Fidèle à l’esprit de la galerie Malaquais, cette sélection de sculptures et dessins donne un aperçu de l’évolution de l’art indépendant à Paris de 1900 à 1980. On y trouve un ensemble de 2 dessins et 3 sculptures de Charles Malfray, artiste né en 1887 et mort en 1940, que la galerie défend ardemment et pour lequel elle a édité une monographie de référence en 2007 ; des œuvres d’autres artistes de la même génération, proches de Rodin, mais qui ont su s’illustrer par leur style propre : Charles Despiau, Léon-Ernest Drivier, Alfred-Jean Halou, Aristide Maillol… Sont également représentés des sculpteurs venus de l’étranger pour exercer leur art dans l’effervescence parisienne de la première moitié du XXème siècle comme Manolo, d’origine catalane, ami de Picasso et premier sculpteur à être représenté par l’illustre marchand D.-H. Kahnweiler ; mais aussi Joseph Csaky, d’origine hongroise, autre ami de Picasso, habitant de la Ruche, ce fameux vivier d’artistes près de Montparnasse. C’est aussi à la Ruche que Georges Dorignac crée ses grands dessins aujourd’hui très recherchés. La galerie Malaquais qui dispose d’un important fonds d’œuvres de cet artiste a largement contribué à sa redécouverte ces dernières années. Puis la génération suivante est représentée par des œuvres de Jean Osouf, René Babin, Charles Auffret, et Simon Goldberg.

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Charles Auffret (1929-2001) Femme assise (la tête entre les mains) Sanguine Signé : CH. AUFFRET 47 x 30 cm Provenance

Paris, atelier de l’artiste Il s’agit de l’une des grandes sanguines, plutôt rares, de l’artiste. Grâce à la maîtrise de cette technique et à l’acuité de sa vision, Charles Auffret nous fait ressentir son univers intime, baigné d’une extrême douceur.

1 800 euros

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Charles Auffret (1929-2001) Femme à la sandale, 1970 Epreuve en bronze, n°8/12 Fonte à la cire perdue Bodin Cachet du fondeur en forme de feuille de chêne Signé : CH. AUFFRET 23,5 x 13,5 x 9 cm Provenance

Paris, collection particulière Exposition

- Charles Auffret, sculptures-dessins, 1929-2001, musée Mainssieux, Voiron, 30 mars-8 septembre 2002, reproduit (une épreuve en bronze). - Charles Auffret, Académie de France à Rome, Villa Médicis, 9 mai-15 juillet 2007, p.65, reproduit (une épreuve en bronze, grande taille). Ce modèle est très proche, dans sa simplicité, d’une autre sculpture de l’artiste intitulée La Petite Liseuse (1973).

6 000 euros

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René Babin (1919-1997) Homme agenouillé de dos, 1968 Pierre noire Signé : R. Babin 68 38 x 27,5 cm Provenance

Paris, atelier de l’artiste Paris, collection particulière Les dessins de René Babin, formé par Robert Wlérick et Charles Malfray à l’Ecole des Arts Appliqués, se distinguent par la décision de leur trait et la franchise de leur parti-pris.

1 800 euros

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Joseph Csaky (1888-1971) L’Aube, dite aussi L’Implorante, 1944-1945 Plâtre Signé : CSAKY 14 x 10 x 4 cm Provenance

Paris, collection particulière Bibliographie

Félix Marcilhac, Joseph Csaky, Les éditions de l’amateur, 2007, n°252, p.367, reproduit (autres épreuves). À la fin de la 2ème guerre mondiale, Csaky, réfugié à Valençay, modèle de nombreuses petites figures en terre cuite : l’Aube appartient à cet ensemble. Elle marque une période de transition entre la manière cubiste de l’artiste et « … un nouveau style à partir du modelage de formes féminines plus souples, plus longilignes, aux volumes tout autant amplifiés que dans les œuvres précédentes mais d’une plastique moins réaliste »1. En avril 1945, Csaky parvient à rentrer à Paris, grâce au soutien du collectionneur Pierre Lévy.

5 500 euros

1

Félix Marcilhac, Joseph Csaky, Les éditions de l’amateur, 2007, p. 209.

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Charles Despiau (1874-1946) Académie d’homme, probablement avant 1897 Sépia Signé : C. Despiau Dédicacé : au grand fondeur Alexis Rudier amicalement 35 x 22 cm Provenance

Paris, collection particulière Bibliographie

Cécile Goldscheider, Dessins de sculpteurs, librairie des Arts Décoratifs, 1948, reproduit Pl. XIII. Le fondeur Alexis Rudier installe sa fonderie d’art à Paris l’année de la naissance de Charles Despiau, en 1874. Il décède en 1897. Son fils Eugène Rudier reprend l’affaire ; il sera le fondeur de la plupart des sculpteurs du début du XXème siècle, parmi lesquels figurent Auguste Rodin, Aristide Maillol, Charles Malfray.

6 000 euros

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Charles Despiau (1874-1946) Femme allongée Sanguine Signé : C. despiau 24 x 41 cm Provenance

France, collection particulière Bibliographie

Elisabeth Lebon, Charles Despiau Classique & Moderne, Atlantica Editions, 2016, reproduit p. 279. Exposition

Charles Despiau, sculpteur mal-aimé, musée Beelden aan Zee, La Haye, Pays-Bas, 1er novembre 2013 – 26 janvier 2014, musée Gerhard-Marcks-Haus, Brême, Allemagne, 9 février – 1er juin 2014, p. 148, reproduit. En 1946, le musée national d’art moderne s’est enrichi d’un très important fonds de dessins de Charles Despiau. Il se compose de 360 dessins, toutes techniques confondues. Des feuilles proches de celle-ci y sont conservées.

4 500 euros

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Georges Dorignac (1879-1925) Femme nue de dos dans un intérieur Encre, lavis noir et brun, sanguine et crayon bleu Cachet d’atelier : georges dorignac 63,5 x 45 cm Provenance

Paris, famille de l’artiste Bibliographie en rapport

- Georges Dorignac, dessins rouges et noirs, catalogue d’exposition, Paris, galerie Malaquais, 31 mars-21 mai 2016. - Marie-Claire Mansencal, Georges Dorignac, le maître des figures noires, Paris, Le Passage, 2016. - Georges Dorignac 1879-1925, le trait sculpté, catalogue d’exposition, Roubaix, La Piscine – musée d’art et d’industrie André Diligent, 19 novembre 2016-5 mars 2017, Bordeaux, musée des Beaux-Arts, 18 mai17 septembre 2017. Dans ce dessin libre et léger au roseau, Dorignac affirme son goût pour les grandes feuilles et le trait au cerne puissant. Actrice déterminante dans la redécouverte de Georges Dorignac depuis quelques années, la galerie Malaquais lui a consacré une importante exposition monographique dans ses murs en 2016. Puis, elle a participé à l’exposition Georges Dorignac, le trait sculpté, à La Piscine – musée d’art et d’industrie André Diligent à Roubaix et au musée des Beaux-Arts de Bordeaux en 2016-2017 avec le prêt d’une trentaine de dessins.

7 500 euros

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Léon-Ernest Drivier (1878-1951) Baigneuse assise Terre cuite émaillée Email polychrome à dominante verte et bleue 27,5 x 12 x 10 cm Provenance

France, collection particulière Bibliographie en rapport

- Armand Martial, Notice sur la vie et les travaux de Léon Ernest Drivier (1878-1951) ; lue dans sa séance du 11 décembre 1957, Institut de France, Académie des Beaux-Arts, 1957. - Paris 1937, L’art indépendant, musée d’art moderne de la Ville de Paris, 12 juin-30 août 1987. Cette œuvre fait la synthèse entre les influences classiques de l’artiste, liées à sa formation, et celles induites par sa proximité avec Rodin. « La passion, la puissance, la sensualité exprimées par Rodin trouvaient un écho dans la pensée de Drivier. La vérité clairement dite, avec le courage d’aller aux plus petits détails les animaient l’un et l’autre. »1 Les délicates nuances de bleu et de vert de l’émail de la Baigneuse assise révèlent l’intérêt de Drivier pour les recherches en céramique, pour lesquelles il disposait d’un four au sein de son atelier.

4 800 euros

1

Armand Martial, membre de l’académie ; lue dans sa séance du 11 décembre 1957, Institut de France, Académie des Beaux-Arts, 1957, p.6

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Simon Goldberg (1913-1985) Au lit Fusain Signé : Simon Goldberg 31,5 x 42 cm Provenance

Paris, atelier de l’artiste Dessinateur et graveur très sensible, Simon Goldberg explore à plusieurs reprises le sujet d’un personnage au repos dans un lit.

1 500 euros

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Simon Goldberg (1913-1985) Nu féminin se coiffant Sanguine Signé : S. Goldberg 31,5 x 24 cm Provenance

Paris, atelier de l’artiste

1 100 euros

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Simon Goldberg (1913-1985) Baigneuse, 1947 Pierre Signé : S. GOLDBERG 13 x 13 x 11 cm Provenance

Paris, atelier de l’artiste Rare sculpture de Goldberg, qui n’en a réalisé qu’une trentaine, cette Baigneuse s’impose par son degré de maîtrise. Elle prend parfaitement place à la suite des créations des maîtres de l’artiste, Robert Wlérick et Charles Malfray, et aux côtés de ses pairs, Jean Carton et Raymond Martin.

4 500 euros

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Alfred-Jean Halou (1875-1939) La Baigneuse au buisson Plâtre Signé : A.J. HALOU 42 x 21 x 14,5 cm Provenance

France, collection particulière Exposition

Jane Poupelet (1874-1932), La Beauté dans la simplicité, Gallimard, 2005, p. 138, n°328 (épreuve en bronze, non reproduite).

Ce plâtre, moulé sur une pierre, témoigne certainement d’un projet de fontaine. Il a été diffusé en bronze, comme l’attestent deux épreuves : l’une, conservée à La Piscine - musée d’art et d’industrie André Diligent à Roubaix (Inv. D 994-4-20) et l’autre au musée national d’art moderne à Paris (Inv. AM 537 S).

2 800 euros

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Aristide Maillol (1861-1944) Nu féminin Crayon noir, estompe Monogrammé Inscriptions illisibles 31 x 22,5 cm Provenance

- Paris, ancienne collection Albert Sarraut (1872-1962), acquis auprès de l’artiste - Paris, galerie Laura Pecheur Albert Sarraut, radical socialiste, plusieurs fois ministre sous la IIIe République, est nommé président du conseil à deux reprises. Amateur d’art et collectionneur, il possède des peintures et sculptures de Picasso, Delacroix, Despiau, Derain, Renoir… Son exceptionnelle collection est présentée par le critique Waldemar George dans un article de 1939 publié par L’Art Vivant.

12 000 euros

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Charles Malfray (1887-1940) Deux femmes à la toilette Sépia Signé : Ch MALFRAY 32,8 x 43,2 cm Provenance

Paris, collection particulière À l’instar d’Aristide Maillol, Charles Malfray affectionne les compositions réunissant deux femmes dans leur intimité.

2 500 euros

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Charles Malfray (1887-1940) Nu arc bouté Sépia Signé : Ch. MALFRAY 31 x 47 cm Provenance

France, collection particulière Parmi les très beaux dessins de Malfray consacrés au nu, ce sépia est proche du Nu couché reproduit en taille réelle dans la monographie de Jacques de Laprade en 1944 (Jacques de Laprade Malfray, Paris, Fernand Mourlot, 1944, pl. XIII).

2 500 euros

40



Charles Malfray (1887-1940) La Danse, 1937-1939 Terre cuite, haut-relief Signé : MALFRAY 22 x 12 x 2 cm Provenance

France, collection particulière Bibliographie

- Waldemar George, Jeunes sculpteurs français, Paris, Imprimeries Paul Dupont, 1946, p. 49, reproduit. - Françoise Galle, Catalogue raisonné des sculptures de Charles Malfray, mémoire de DESS, université de Paris I, direction de Robert Julien, 1971, n°129-135. Expositions

- Salon d’Automne, « Rétrospective Charles Malfray » Paris, 1941, n°2411. - Charles Malfray, Paris, musée du Petit Palais, juin 1947, reproduit (certainement une épreuve en bronze). - Charles Malfray 1887-1940, Paris, galerie Edmond Guérin, 16 février-31mars 1948, n°45 (épreuve en bronze n°1/8). - Charles Malfray 1887-1940 sculpteur, Paris, galerie Malaquais, 5 avril-30 juin 2007, cat. n°27, p.130-131, reproduit. Pour l’Exposition Universelle de 1937, Malfray crée La Danse, sculpture monumentale destinée à la cour du musée municipal d’art moderne, quai de Tokyo à Paris. Les années suivantes, il réalise différentes sculptures de Danseuses, dont ce relief : « Avec la série des danseuses, inspirées à l’origine par Isadora Duncan dont il retient surtout la tension intérieure, il recherche une nouvelle forme d’équilibre, basé sur les pleins autant que les vides »1. Un relief similaire à celui-ci est conservé dans les collections du musée national d’art moderne à Paris (Inv. AM 936 S).

4 800 euros

1

Antoinette Le Normand Romain, Rodin y la revolucion de la escultura : de Camille Claudel a Giacometti, Fundacio “La Caixa”, Barcelona,

29 octobre 2004- 27 février 2005, p. 177.

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Charles Malfray (1887-1940) Le Printemps, 1936-1937 Terre cuite 45,5 x 11 x 11 cm Provenance

Paris, collection particulière Bibliographie

- Jacques de Laprade, Malfray, Paris, Fernand Mourlot, 1944, pl. VI (épreuve en bronze doré, H. 120 cm). - Françoise Galle, Catalogue raisonné des sculptures de Charles Malfray, mémoire de DESS, université de Paris I, direction de Robert Julien, 1971, n°129-135. Exposition

Charles Malfray 1887-1940 sculpteur, Paris, galerie Malaquais, 5 avril-30 juin 2007, cat. n°26 (un plâtre). Le Printemps fait partie des rares commandes officielles reçues par l’artiste qui lui ont permis de s’exprimer dans un format monumental. Pour cette œuvre de plus d’un mètre de haut, destinée au foyer du théâtre du Trocadéro, où elle se trouve toujours, Malfray note au moment de sa réalisation en 1937 : « J’ai fait une chose jeune ; la Jeunesse de la puberté virginale, celle où le corps plein de sève neuve, se rassemble dans sa fierté et semble à la fois craindre et appeler l’amour, la vie »1. La terre cuite présentée ici témoigne de l’échelle à laquelle l’œuvre a été conçue.

9 000 euros

1

Lettre de Malfray à Jacques de Laprade, datée du 16 janvier 1937, Paris ; conservée à Orléans, centre de documentation – bibliothèque

du musée des Beaux-Arts.

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Charles Malfray (1887-1940) Le Silence, 1918 Plâtre gomme laqué, numéroté 33 (à l’intérieur) Monogramme : Ch.M 58 x 40 x 35 cm Provenance

- Atelier de l’artiste - France, collection particulière Bibliographie

- Jacques Laprade, Malfray, Paris, éd. Fernand Mourlot, 1944, p.17-18, reproduit. - Jean Cassou, Bernard Dorival et Geneviève Homolle, Catalogue guide du Musée National d’Art Moderne de Paris, Paris, Editions des Musées Nationaux, 1954, p. 201-202, reproduit. - Charles Kunstler, La sculpture contemporaine de 1900 à 1960, Paris, Edition de l’Illustration, 1961, pl. XXXIII, reproduit. - Françoise Galle, Catalogue raisonné des sculptures de Charles Malfray, mémoire de DESS, université de Paris I, direction de Robert Julien, 1971, n°26, 27, 28, 29, 30, reproduit. Exposition

- Charles Malfray, Paris, musée du Petit-Palais, juin 1947, n°9, reproduit (un plâtre). - Hommage à Charles Malfray, Orléans, musée des Beaux-Arts, 2 septembre - 9 octobre 1967, n°2, non reproduit. - Charles Malfray, Parçay-les-Pins, musée Jules Desbois, 10 juin-1er novembre 2006, p. 8-9, reproduit (une petite épreuve en bronze). - Charles Malfray 1887-1940 sculpteur, Paris, galerie Malaquais, 5 avril-30 juin 2007, cat. n°5, reproduit (une petite épreuve en bronze).

Œuvre emblématique de Charles Malfray, le Silence a été diffusé en différentes tailles et matériaux. Des épreuves sont conservées dans les collections du musée national d’art moderne de Paris (AM 938 S) et du musée des Beaux-Arts d’Orléans (998-18-1). Exprimant l’angoisse de l’homme plongé au cœur de la Grande Guerre, cette œuvre utilise une écriture résolument moderne, marquée par la soumission de la figure à la forme du bloc. Cette épreuve en plâtre gomme laqué a servi à réaliser les fontes au sable dans la fonderie Alexis Rudier.

11 000 euros

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Manuel Martinez Hugué (1872 - 1945) Femme accroupie, 1930 Plaquette en bronze Etiquette collée sous la base : Galerie Louise Leiris, 29 bis, rue d'Astorg, Paris VIIIe 1930 Manolo Femme accroupie 8 épreuves D. 6 cm Provenance

- Paris, galerie Louise Leiris - France, collection particulière Bibliographie

Montserrat Blanch, Manolo, Sculptures, Peintures, Dessins, Editions Cercle d’Art, Paris, 1974, n°285, p.150, reproduit (une épreuve en bronze). Exposition

Manolo Hugué (1872-1945), Mont-de-Marsan, musée Despiau-Wlérick, 28 juin-4 septembre 1995, Pontoise, musée Tavet-Delacour, 16 septembre-26 novembre 1995, n°58, p. 63, reproduit (une épreuve en bronze). Au début du XXème siècle, grâce à Paco Durrio, Manolo reçoit des commandes pour dessiner des bijoux. Poursuivant dans ce domaine tout au long de sa carrière, il conçoit et réalise lui-même des broches, pendentifs, anneaux de foulard, bagues, peignes, boucles de ceinture. L’ensemble des bijoux imaginés par Manolo se caractérise par un style puissant et des figures contraintes par leur cadre. Cette plaquette, avant d’être éditée par la galerie Louise Leiris, était vraisemblablement un projet de boucle de ceinture. Manolo y intègre dans un cercle, un nu féminin aux formes stylisées, grâce à une composition admirable et audacieuse. Éditée à 8 exemplaires, elle doit être rapprochée d’une autre plaquette, non titrée, de même diamètre, datée de 1925, et également diffusée par la galerie Louise Leiris.

2 800 euros

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Jean Osouf (1898-1996) Le Petit Bohémien, 1934 Plâtre original, gomme laqué Non signé 36 x 10 x P. 7 cm Provenance

- Paris, atelier de l’artiste - Paris, collection particulière Cette sculpture, comme celle de Nicole (1930), de Baigneuse debout Coralie (1936) ou encore de l’Eveil (1937) appartient au travail de l’artiste sur le déploiement dans l’espace et la cadence des figures en pied. « Certains de ses bustes, des nus aussi, sont d’une qualité qui en fait choses exceptionnelles dans notre époque… C’est un art inactuel et c’est sa force et sa beauté de l’être. » Robert Couturier (1905-2008)

3 800 euros

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Biographies


Charles Auffret (1929-2001)

rétrospective de son œuvre à la villa Médicis. Dans la monographie publiée à cette occasion, le poète et essayiste Yves Bonnefoy porte un regard sensible sur son œuvre. En 2012, le musée Despiau-Wlérick de Mont-de-Marsan lui a consacré une grande exposition, et a édité un catalogue avec des textes inédits.

Joseph Csaky (1888-1971)

René Babin (1919-1997) Charles Auffret est né le 1 juillet 1929 à Besançon. Il étudie à l’Ecole des Beaux-Arts de Dijon, sous la direction du sculpteur Pierre Honoré et il s’imprègne de la sculpture bourguignonne qui l’entoure : celle des églises d’Autun, de Cluny ou de Vézelay, ou celle de Claus Sluter, de François Rude et de François Pompon. Il poursuit sa formation à l’Ecole des BeauxArts de Paris à partir de 1951 et découvre d’autres artistes, dont les œuvres le touchent profondément : Charles Despiau, Robert Wlérick, et surtout Charles Malfray. er

En 1958, il s’installe dans un atelier du quartier des Buttes-Chaumont qu’il ne quitte plus. Il reçoit différents prix, dont celui du Groupe des Neuf en 1964. Ce prix, décerné par neuf sculpteurs indépendants, récompense le travail d’un cadet, en lui offrant une épreuve en bronze de son œuvre, réalisée par la fonderie Emile Godard. Il participe à de très nombreuses expositions en France et à l’étranger : 1966, Dessins de sculpteurs de Rodin à nos jours à Bourges et à Strasbourg ; 1970, exposition à la galerie Farg och Form de Stockholm avec les sculpteurs Gudmar Olovson et René Babin ; 1990, Sculpture française de notre temps, dans l’Hôtel de Madame du Barry à Versailles. Des expositions personnelles présentent aussi son travail : 1978-1981, dans les musées de Reims, Blois, Orléans, Amboise, et Lille ; 1986, à la fondation Taylor à Paris ; 1993, à la galerie Annick Driguez à Paris. En 1958, il commence à enseigner le dessin à l’Académie Malebranche, puis le dessin et la sculpture à l’Ecole des Beaux-Arts de Reims, où Léopold Kretz est déjà professeur. En 1991, il est nommé professeur à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs. Ses œuvres les plus marquantes sont : le Buste de Marie-Agnès Barrère, La Bacchante, Femme à la toilette, Couple, Femme s’essuyant un pied, ou encore la grande sculpture de La Loi qu’il crée en 1985 pour le Sénat. Après sa mort, la galerie Nicolas Plescoff en 2001 et le musée Mainssieux à Voiron en 2002 lui ont rendu hommage. En 2007, Richard Peduzzi a organisé une

René Babin est né en 1919 à Paris de parents angevins. Il entre en 1935 à l’Ecole des Arts Appliqués, où il reçoit pendant trois ans une formation artistique solide dans le cours de sculpture de Robert Wlérick et dans celui de dessin de Charles Malfray. Lors de ces classes, il fait la connaissance de Jean Carton, Raymond Corbin, Simon Goldberg, et Raymond Martin. Il intègre ensuite l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. Afin de gagner sa vie, il restaure les sculptures des Monuments Historiques et pratique la taille directe de la pierre. En 1953, il reçoit le prix Viking. D’autres récompenses suivent, dont le prix PaulLouis Weiller décerné par l’Institut en 1979 et le prix Charles Malfray décerné par la fondation Taylor en 1991. Il expose au Salon d’Automne, au Salon des Indépendants, au Salon du dessin… Ses œuvres majeures sont La Chanson douce, La Grenade, La dormeuse ou encore L’Etoile. Babin est invité à se joindre à la première exposition du Groupe des Neuf à la galerie Vendôme en 1964. Il participe à leurs autres manifestations : Vingt-deux sculpteurs témoignent de l’Homme au musée de Saint-Denis en 1966 et Premier Festival de Sculpture contemporaine à Saint-Ouen en 1967. Le parcours de Babin est marqué par deux grandes expositions à l’étranger : Six sculpteurs européens à la Bianchini Gallery de New York en 1959 et une exposition à la galerie Färg och Form de Stockholm en 1970, avec Charles Auffret et Gudmar Olovson. La Fondation Taylor et le groupe AXA ont présenté des ensembles conséquents de ses œuvres respectivement en 1992 et en 2001.

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Après des études à l’Ecole des Arts Décoratifs de Budapest, Csaky arrive à Paris en 1908, où il étudie dans les académies libres de Montparnasse et s’installe à la Ruche. Il y rencontre Léger, Archipenko, Chagall, Soutine, Laurens, mais c’est avec Braque et Picasso qu’il se lie. Influencé tour à tour par Rodin, Maillol, puis Léger, il reste très attaché à la sculpture sur pierre en taille directe où le bloc monolithe est respecté. En 1911, il expose aux Salons d’Automne et des Indépendants. Il exécute sa première tête cubiste en 1914, date à laquelle il devient secrétaire de la revue de Canudo, Montjoie ! À la déclaration de guerre, il s’engage dans l’armée française et fait la campagne d’Orient. Après 1918, sa syntaxe cubiste évolue jusqu’à l’abstraction : cônes, sphères, cylindres si chers à Léger, s’enchevêtrent. En 1920, grâce à celui-ci, il rencontre Léonce Rosenberg. Il obtient un contrat de trois ans, expose de 1921 à 1923 à la galerie de l’Effort moderne. Waldemar George lui consacre la seule monographie écrite de son vivant (Edition Ars, Paris, 1930). A partir de 1924, il s’intéresse à la sculpture Art déco. Il participe au XVe Salon des artistes décorateurs et collabore avec Pierre Legrain, Gustave Miklos et Eileen Gray à la « Réception et Intimité d’un appartement moderne » organisée par Legrain. En 1927, après de multiples commandes, le collectionneur Jacques Doucet lui demande de collaborer avec Legrain à l’aménagement de son studio, avenue du Bois à Neuilly : meubles, rampes d’escalier, tapis, sculptures… En 1928, il abandonne l’esthétique cubiste décorative pour des représentations plus naturalistes. Biographie tirée de : L’Ecole de Paris 1904-1929, la part de l’autre, Paris, musée d’art moderne de la ville de Paris, 30 novembre – 11 mars 2001.


Charles Despiau (1874-1946)

Charles Despiau, né à Mont-de-Marsan le 4 septembre 1874, descend d’une famille de plâtriers. A l’âge de dix-sept ans, en 1891, il s’installe à Paris pour suivre les cours de l’Ecole des Arts Décoratifs et commencer l’apprentissage de la taille de la pierre. Trois ans plus tard, il entre à l’Ecole des BeauxArts. À cette époque, il admire l’œuvre de Rodin, sans pour autant subir son influence. À partir de 1898, il expose régulièrement des figures et des bustes au Salon des Artistes Français, qu’il quitte pour celui de la Société Nationale des Beaux-Arts, dont il préfère l’esprit plus jeune. Les œuvres qu’il présente retiennent l’attention de Claude Roger-Marx, critique d’art, et de Georges Wernert, ami de Rodin et important fonctionnaire du ministère des Beaux-Arts. En 1901, Despiau entre dans le groupe des sculpteurs indépendants et intègre la bande à Schnegg. En 1907, Rodin, convaincu de sa valeur après avoir vu plusieurs de ses œuvres, l’embauche comme collaborateur au sein de son atelier. De 1914 à 1919, il est mobilisé. Puis, il vit l’après-guerre dans une grande misère. Il retrouve des revenus réguliers en partie grâce à l’aide de ses amis André Derain, Maurice Vlaminck et André Dunoyer de Segonzac. Despiau est alors sous contrat avec la galerie Barbazangues. Les grandes œuvres qui jalonnent sa carrière sont le Buste de Paulette (1907), le Faune (1912), le Monument aux morts de Mont-de-Marsan (1920-1922), Eve (1925) ou encore Assia (1937). La bonne société, sensible à sa notoriété grandissante, lui commande de nombreux bustes. Il réalise ainsi les portraits de Mme Boisdeffre (1920), Mme Zunz (1921), Mademoiselle Marie-Zéline Faure, dite Zizou (1924)… En 1923, il participe à la création du Salon des Tuileries avec Bourdelle, Maillol et des membres de la bande à Schnegg, il expose au Salon d’Automne et commence à enseigner à la Grande Chaumière. En 1927, la galerie Brummer de New York lui organise sa première exposition personnelle hors de France et il devient professeur à l’Académie Scandinave. Par la suite, ses

œuvres sont présentées à Bruxelles, Chicago, La Haye, Londres. En 1937, il expose cinquante deux sculptures au Petit Palais pour l’exposition : Maîtres de l’art indépendant. Le musée Despiau-Wlérick a ouvert ses portes à Mont-de-Marsan en 1968, et Elisabeth Lebon a publié une riche monographie sur l’artiste en 2016.

Georges Dorignac (1879-1925)

Léon-Georges Dorignac naît à Bordeaux le 8 novembre 1879. De père inconnu, il est le fils d’Anna Amaniou, qui épouse, en 1884, Jean-Marie Dorignac. Ce dernier reconnaît l’enfant comme son fils. Deux ans plus tard, Anna donne le jour à un second fils, Ernest-Louis. À treize ans, Georges Dorignac intègre l’école municipale des Beaux-Arts de Bordeaux, où ses travaux lui valent de nombreux prix, et une mention ; il y reste jusqu’en 1898. En janvier, l’année suivante, âgé de vingt ans, il s’installe à Paris. Il entre dans l’atelier du peintre Léon Bonnat à l’Ecole des Beaux-Arts, mais y reste peu, puis passe un an en Espagne. À partir de 19021, Dorignac expose au Salon des Indépendants et se lie d’amitié avec Gaston Meunier du Houssoy, amateur d’art qui lui achète de nombreuses œuvres et l’encourage dans sa carrière d’artiste. C’est probablement à cette période qu’il rencontre Céline Lacoste, une jeune veuve, mère d’une petite Suzanne. De son union avec Céline naissent trois autres filles, Georgette, Geneviève, et Yvette. Ses proches deviennent des modèles privilégiés pour l’artiste. Dorignac commence à exposer au Salon de la Société Nationale en 1910 et réalise des aquarelles pointillistes. En 1911, la famille, jusqu’alors installée à Verneuil-sur-Seine, s’établit à Paris sur les conseils de Gaston Meunier du Houssoy. Leur installation dans un atelierappartement au sein de la cité de La Ruche

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permet à Dorignac de fréquenter d’autres artistes, comme Krémègne. Il commence à exposer au salon d’Automne (1912) et en devient sociétaire en 1913. Entre 1912 et 1914, Dorignac délaisse ses recherches sur la couleur pour se consacrer au dessin et au modelé. Il exécute une série de dessins à la sanguine ou au fusain représentant des nus féminins, et des paysannes ; il expose au Salon des Indépendants et au Salon d’automne, dont il est devenu sociétaire. Ces œuvres d’une grande maîtrise, au tracé vigoureux, presque sculptural, obtiennent les éloges de la critique : « pour être plus âpres, les portraits crayonnés par masques et les nus largement ombrés par Georges Dorignac sont de bonne augure »2 . La Galerie Durand-Ruel expose ses dessins. Appelé au front durant la Première Guerre Mondiale, Georges Dorignac y échappe, car il est immédiatement démobilisé pour raison de santé. En 1915, l’Etat achète plusieurs de ses dessins, aujourd’hui conservés au Musée National d’Art Moderne. Dorignac entreprend de nombreux projets de décoration : vitrail, tapisserie, céramique et mosaïque. Il cesse définitivement de participer au salon des Indépendants, et rejoint le Conseil d’administration du Salon d’Automne. À partir de 1924, il expose à la galerie Marcel Bernheim, aux côtés d’Henri Manguin, de Charles Camoin, ou de Georges d’Espagnat. Il décède à Paris, le 21 décembre 1925, des suites d’une opération. Les quatre filles élevées par Dorignac épousent chacune un artiste : Suzanne devient la femme du peintre Haïm Epstein, résident de la Ruche, Georgette se marie avec le paysagiste André Hébuterne, tandis que Geneviève et Yvette épousent respectivement les sculpteurs Dideron et Damboise.

1 Modigliani e i suoi, Venise, San Giorgio Maggiore, 8 ottobre-24 décembre 2000, p.44. : Expose pour la première fois en 1901 sous le surnom “Jorge Dorignac” avec un groupe de peintres espagnols. 2 Raymond Bouyer, « Expositions et concours : XXIXème Salon de la Société des Artistes indépendants », Bullletin de l’art ancien et moderne, supplément hebdomadaire de la Revue de l’art ancien et moderne, n°578, 29 mars 1913, pp. 100-101, cité dans Catherine Dumas, Georges Dorignac (18791925), sa vie, son œuvre, mémoire de recherche sous la direction de Dominique Jarrassé, 19981999, volume 2.


Léon-Ernest Drivier (1878-1951)

Simon Goldberg (1913-1985)

organisée dans la capitale hollandaise. En 1958, le Cabinet des Estampes de la Bibliothèque Nationale acquiert 6 de ses gravures : il en conserve aujourd’hui 46. Dans les années 1970, des prix viennent récompenser son travail, dont le prix d’Aumale, décerné par l’Institut de France (1978). Goldberg participe régulièrement aux Salons d’Automne, des Tuileries, du dessin et de la peinture à l’eau, des Artistes Français, et de la Rose-Croix. Il décède à l’âge de 71 ans en 1985.

Léon-Ernest Drivier est né à Grenoble, le 22 octobre 1878. Dès son plus jeune âge il se passionne pour le dessin. Encouragé par ses professeurs ainsi que par son père, qui est ouvrier gantier, il obtient une pension et part étudier à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris où il reçoit l’enseignement de Félix Barrias. Rapidement il rejoint l’atelier de Rodin et devient l’un de ses praticiens pour le marbre aux côtés de Camille Claudel, Antoine Bourdelle, Lucien et Gaston Schnegg, Charles Despiau, François Pompon, Robert Wlérick et Jane Poupelet. Cet ensemble d’artistes, baptisé la « Bande à Schnegg », invente une réaction classique et synthétique au style sensible et bouillonnant de Rodin. Drivier porte son admiration vers Donatello ainsi que vers les Grecs mais « on reste surpris de voir comment les rythmes d’équilibre cherchent à contenir un tempérament bouillonnant » (Histoire générale de l’art, librairie Aristide, juillet 1957). Il est capable de travailler les matériaux les plus divers : le marbre, la pierre, le bronze, la terre cuite ou encore le ciment ou la céramique. « Sa fougue d’exécution, son aisance à combler les vides, la variété de sa technique, son désir de réaliser de grandes choses font de lui un artiste étonnant, capable de redressements extraordinaires. » (Histoire générale de l’art, librairie Aristide, juillet 1957). Il sculpte de nombreuses figures féminines en variant les styles et est l’auteur de plusieurs œuvres monumentales. Ainsi, vers 1937 il réalise La Joie de Vivre, groupe pour les bassins du Trocadéro, ainsi que deux Muses allongées pour les parvis du musée d’art moderne de la Ville de Paris. D’autres œuvres encore forgent sa réputation : Jeune Américaine, Baigneuses ou Danseuses. En 1943, il est élu à l’Académie des Beaux-Arts. Sculpteur respecté et reconnu par ses contemporains, il meurt en 1951. Ses œuvres font l’objet de plusieurs expositions notamment à la Galerie des Artistes Modernes à Paris en 1918 (Drivier) ; chez Ruhlmann en 1930 (Sculpture française contemporaine) ; au musée Galliera en 1952 (Jadis et Naguère) et au musée Bourdelle en 1974 (La Bande à Schnegg).

Simon Goldberg voit le jour le 7 octobre 1913 à Paris. Son père, né en Autriche, est ferblantier, et sa mère, née en Algérie est tapissière. En 1926, à l’âge de 13 ans, il entre dans l’atelier du sculpteur Elysée Cavaillon, ancien membre de la bande à Schnegg, chez lequel il apprend le dessin et la sculpture, et l’année suivante, il est initié à la sculpture sur bois par Louis Rueff. À partir de 1931, il étudie à l’Ecole des Arts Appliqués, suivant le cours de modelage de Robert Wlérick et le cours de dessin de Charles Malfray. En 1938, il organise une exposition de ses œuvres avec son ami Raymond Corbin. L’Etat lui achète des dessins pour les musées de Nevers, Valence et Granville, de même qu’il lui commande une sculpture en pierre, Femme assise. Durant la seconde guerre mondiale, il se réfugie en Ardèche, à SaintMartin de Valamas. En 1948, il est chargé de la réalisation d’un Monument à la mémoire de la Résistance près de la Charité sur Loire et en 1951, d’un monument en pierre pour la ville de Saint-Etienne, représentant un Homme couché. En 1952, l’Etat acquiert le bas-relief en bois du Repos, et en 1954, la ville de Paris achète celui du Nu Assis. À la fin des années 1960, la Monnaie de Paris lui commande vingttrois médailles, dont la réalisation s’étend sur une dizaine d’années : Georges Bizet, JeanBaptiste Boussingault, Camille Corot, Honoré Daumier, Federico Fellini, Jean Renoir, etc. Il travaille aussi la gravure, et illustre plusieurs livres, notamment Les Philippe de Jules Renard (1947), les Petits poèmes en prose de Charles Baudelaire (1955), La pension Marie Stuart de Pierre Mac Orlan (1957), L’Enfant et la Rivière d’Henri Bosco (1960), Les amours de Pierre de Ronsard (1966). En 1955, il obtient une bourse pour passer huit mois à la maison Descartes à Amsterdam, séjour dont il profite pour créer un ensemble de monotypes. Le Rijksmuseum d’Amsterdam, les musées de Leyde et d’Utrecht, achètent ses dessins et gravures. À la même période, une exposition particulière de ses monotypes est

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Alfred Jean HALOU (1875-1939)

Né le 20 juin 1875 à Blois, Alfred Jean Halou meurt en 1939 à Paris. Il est le fils d’un sculpteur réputé : Alfred Jean Baptiste Halou (1829-1891) qui fut le camarade de Jules-Aimé Dalou et d’Auguste Rodin. Halou fils commence donc son apprentissage dès l’âge de 13 ans, dans l’atelier de son père, à Blois. Puis, quelques années après la mort de celui-ci, il part s’installer à Paris où il poursuit son apprentissage dans les ateliers du céramiste Alexandre Bigot, de Dalou, d’Alexandre Charpentier et de Rodin avec lequel il collabore entre 1903 et 1911. Le maître de Meudon lui confie la réalisation de grands travaux tels que des sculptures décoratives pour la villa du baron Vitta à Evian. Le jeune sculpteur réalise alors trois frontons de pierre sur le thème des Saisons ainsi que deux larges jardinières entourées de groupes d’enfants, ensemble qui sera exposé au Musée du Luxembourg en février 1905. A cette époque, il obtient une bourse de voyage pour l’Italie. Puis, il rencontre Lucien Schnegg et s’allie à son groupe qui prône l’union de la sensibilité et de la construction architecturale dans l’œuvre. Il enseigne la taille de la pierre à Charles Despiau. Ensuite, Halou s’émancipe de tout ascendant et commence à travailler pour lui. Il va alors créer des nus d’une grande puissance, « d’une chaude inspiration, où la


forme vibre et se tend » (A.-H. Martinie, in. La sculpture, éd. Rieder, Paris, 1928) tels Baigneuse s’essuyant (1909), Vénus se dévoilant (1910) ou Nymphe accroupie (1911). Halou est un sculpteur très apprécié par ses contemporains et participe aux principaux Salons parisiens. A partir de 1901, il expose à la Société Nationale des Beaux-Arts. Il est présent au Salon des Tuileries et est l’un des membres fondateurs du Salon d’Automne en 1905. Il reçoit en outre des commandes d’œuvres monumentales telles que la réalisation de Monuments aux morts, notamment dans sa ville de Blois où il est l’auteur du Monument de la guerre de 1870 et du Monument Dessaigne (dans l’hospice principal), ou encore à Oucques (Loir-et-Cher) avec le Monument à l’adjudant Vincenot. Mais son travail enchante surtout lorsqu’il crée ses petites statuettes féminines. Ses femmes, plantureuses, vigoureuses, calmes et sensuelles sont plus proches du style de Maillol que de celui de Rodin. Halou s’inscrit alors pleinement dans le contexte de la nouvelle sculpture indépendante, émancipée du modernisme et de Rodin. Des œuvres de Halou sont conservées dans les musées du Luxembourg, de Francfort, Berlin, Buenos Aires ou encore aux Musées d’art moderne de la Ville de Paris, de Lyon (Nymphe accroupie). Mais c’est surtout à Blois, dans la ville natale du sculpteur que l’on trouve le plus grand nombre de ses œuvres, au musée des Beaux-Arts, installé dans le château.

dégoûte rapidement de leur enseignement et rencontre Emile-Antoine Bourdelle et Paul Gauguin : sous l’influence de ce dernier et des œuvres du musée de Cluny, il commence à créer des tapisseries, exposées régulièrement à partir de 1892 au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts. Il expose aussi des sculptures à partir de 1896. Vers 1900, il se tourne exclusivement vers la sculpture et modèle de nombreuses figures, admirées par ses amis Nabis, par Henri Matisse et par Pablo Picasso. Dès 1902, Ambroise Vollard lui organise sa première exposition personnelle. L’année 1905 marque un tournant dans sa vie artistique : sur les conseils d’Auguste Rodin, le comte Harry Kessler rencontre Maillol et devient son plus fidèle mécène. Le travail de Maillol commence à être reconnu, en particulier avec l’exposition de La Méditerranée au Salon d’Automne, louée par André Gide, Octave Mirbeau et Maurice Denis. A la fin des années 1900, il travaille au relief du Désir et à la statue du Jeune Cycliste ; au début des années 1910, aux quatre statues de Pomone, de l’Eté, du Printemps et de la Flore, aujourd’hui conservées au musée Pouchkine à Moscou. En 1912, il se consacre au Monument à Paul Cézanne, refusé par la ville d’Aix, et finalement placé dans le jardin des Tuileries en 1929. L’année suivante, il reçoit la commande du Monument à Claude Debussy. Parmi ses nombreuses illustrations se trouvent : les Eglogues de Virgile, Belle Chair d’Emile Verhaeren, et Chansons pour Elle de Paul Verlaine. Ses œuvres sont présentes dans les plus grandes collections publiques au monde, ainsi qu’au musée Maillol depuis 1987.

Aristide Maillol (1861-1944)

1904 et en 1907 entre dans l’atelier de Jules Coutan à l’Ecole des Beaux-Arts. Très vite, il rejette l’enseignement académique de cette institution. Il se met alors à fréquenter les artistes de Montmartre et à étudier les œuvres de Bourdelle et de Rodin. Gazé pendant la première guerre mondiale, il est profondément marqué par les souffrances de ce conflit. Il réalise ainsi la sculpture du Silence et deux Monuments aux Morts, créés en collaboration avec son frère, pour les villes de Pithiviers (1920) et Orléans (1924). En 1937, il travaille à la décoration du palais de Chaillot et à la création de La Danse, sculpture monumentale destinée à la cour du musée d’art moderne. A la fin de sa vie, il poursuit ses recherches sur le nu féminin à travers des séries de Danseuses et de Nageuses. En 1920, jeune sculpteur encore, il reçoit le prix Blumenthal. En 1922, il est professeur à l’école des Arts Appliqués, nouvellement fondée, comme Robert Wlérick. Il forme notamment René Babin, Jean Carton, Raymond Corbin, Jacques Gestalder et Simon Goldberg. Grâce à la protection de Maillol, Malfray devient professeur à l’Académie Ranson en 1931. Après sa mort soudaine en 1940, une rétrospective lui est consacrée en 1941 au Salon d’Automne, et une autre en 1947 au musée du Petit Palais. Le musée Rodin et le musée des Beaux Arts d’Orléans lui rendent hommage respectivement en 1966 et 1967. En 2006, le musée de Parçay-les-Pins lui consacre une exposition, comme la galerie Malaquais l’année suivante, qui publie une solide monographie sur l’artiste à cette occasion.

Manuel Martinez Hugué dit Manolo (1872-1945)

Charles Malfray (1887-1940)

Aristide Maillol est né le 8 décembre 1861 à Banyuls-sur-Mer. Il emménage à Paris en 1881, dans l’intention de devenir peintre. Après de nombreux essais, il est finalement admis à l’Ecole des Beaux-Arts en 1885, dans la section peinture et sculpture, où ses professeurs sont Jean-Paul Laurens, JeanLéon Gérôme et Alexandre Cabanel. Il se

Né à Orléans le 19 juillet 1887, Charles Malfray est initié au métier de tailleur de pierre dans l’atelier de son père. Puis il suit les cours de l’Ecole des Beaux-Arts et apprend la sculpture décorative chez Lanson. Il rejoint son frère aîné Henri, architecte, à Paris en

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Manuel Martinez Hugué dit Manolo naît à Barcelone en 1872 et part s’installer à Paris en 1900 où il retrouve Picasso. Il y reste dix années pendant lesquelles il mène une existence vagabonde et miséreuse. Cet état précaire l’empêche de travailler mais il fait de nombreuses rencontres enrichissantes : Apollinaire, Max Jacob, Léon-Paul Fargue et fréquente les musées du Louvre, de


Cluny, Guimet et Carnavalet. C’est lorsqu’il signe un contrat avec le marchand D.-H. Kahnweiler qu’il peut prendre la liberté d’aller travailler loin de la capitale, à Céret, petit village montagnard de la Catalogne française. Il y reste de 1910 à 1928 avec une interruption de quelques années pendant la guerre. Puis, atteint de polyarthrite, il retourne s’installer en Espagne à Caldas de Montbuy (province de Barcelone) jusqu’à sa mort, le 17 novembre 1945.

Jean Osouf (1898-1996)

Son art reflète l’empreinte de son expérience parisienne où il a été plus marqué par les Egyptiens, les Grecs archaïques, les romans et les gothiques que par les mouvements d’avant-gardes tels que le cubisme. Il garde de ces différents courants le souci de simplification réfléchie mais contrairement aux cubistes, il reste toujours attaché à la figuration. Son travail porte la marque de l’identité méditerranéenne, des arts archaïques et classiques antiques qui sont nés sur le pourtour de cette mer et que les artistes catalans, amis de l’artiste, veulent faire revivre à travers le mouvement « noucentiste ». Manolo privilégie des thèmes populaires et réalistes tels que le torero, des femmes à éventail, des paysannes, des scènes rurales… et réalise aussi de nombreux portraits. Il travaille le plus souvent de petits formats dans la terre glaise ou la pierre. Son œuvre est parfois proche de celle de son ami Maillol notamment lorsqu’il représente la femme méditerranéenne, robuste, massive, mais équilibrée et maternelle.

Jean Osouf est né le 15 juin 1898 à Vitry-leFrançois dans la Marne. La ruine de sa famille durant la première guerre mondiale ne lui permet pas de reprendre le négoce de vins de son père. Entreprenant et courageux, il monte alors une affaire prospère dans le commerce de toile de jute. Puis il l’abandonne rapidement pour acheter une librairie place de la Sorbonne, et s’instruire en lisant. À cette période, il commence à modeler de petites figurines et, poussé par un client danois, il devient l’élève de Charles Despiau à l’Académie Scandinave. Grâce à sa première femme catalane, il rencontre Aristide Maillol lors d’un séjour à Banyuls-sur-Mer. À l’âge de trente ans, il décide de se consacrer à la sculpture et cesse toute autre activité.

Grâce au parrainage de Kahnweiler et à la qualité intemporelle de son œuvre il obtient rapidement du succès. Il est présent en 1913 à l’Armory Show de New York ainsi que dans les expositions du marchand en Allemagne et à Paris. Puis il expose régulièrement aux Etats-Unis, en Allemagne, en Espagne et en France. Vers la fin de sa vie son pays lui rend hommage en le nommant membre de la Real Academia de Bellas Artes de San Jorge ; puis en 1932 c’est la France qui le célèbre en lui consacrant une exposition au Grand Palais. « Cette œuvre qui n’est pas très abondante en nombre, est d’un sculpteur et d’un psychologue, d’un observateur profond qui connaît l’homme et chaque homme. » (M. Lafargue, in. Manolo par P. Pia, coll. nrf, Gallimard, Paris, 1930, p. 13).

Osouf enseigne à partir de 1940, remplaçant Maillol et Malfray à l’académie Ranson. Il est également sollicité pour des jurys à l’Ecole des Beaux-Arts. Ses œuvres les plus marquantes sont la Vierge, les Baigneuses, les bustes de Jean-Claude, de Coralie… Ses premières expositions ont lieu au Salon des Tuileries et à la Galerie Georges Petit en 1934 : ses œuvres sont présentées avec celles de Cornet, Couturier, Gargallo, Laurens, Maillol, Malfray, Manolo… En 1963, il est membre fondateur du Groupe des Neuf, qui participe aux expositions suivantes : Le groupe des Neuf à la Galerie Vendôme en 1964, Vingt-deux sculpteurs témoignent de l’Homme au musée de Saint-Denis en 1966, Premier Festival de Sculpture Contemporaine à Saint-Ouen en 1967, Sculpteurs au Centre d’Etudes Nucléaires de Saclay en 1967… À l’étranger, il expose dans les villes d’Amsterdam, Bruxelles, Copenhague, La Haye (Exposition d’Art français, 1934), Le Caire, Madrid, New York, Oslo, Stockholm… En 1955, il réalise une exposition personnelle conséquente à la Galerie Bernier à Paris et en 1966, une exposition rétrospective de son œuvre est organisée au Château de Saint-Ouen. Il reçoit de nombreux prix, honneurs et récompenses, dont le Prix Paul-Louis Weiller (1974).

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CATALOGUE NUMÉRIQUE ÉDITÉ PAR la galerie Malaquais en décembre 2017

: Galerie Malaquais / photo : Laurent Lecat : Montpensier Communication

CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUES CONCEPTION GRAPHIQUE



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