Mésopotamie – Carrefour des cultures

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Més opo ta

mie mésopotamie Carrefour des cultures

Grandes Heures des manuscrits irakiens (XIIIe – XIXe siècle)

journal de l’Exposition Hôtel de Soubise

erre de civilisation antique, la Mésopotamie a livré de précieux témoignages sur les origines de l’écriture et les premiers récits de la genèse du monde. Du Moyen Âge à nos jours, les échanges intellectuels et de multiples traditions re‑ ligieuses n’ont cessé d’y prospérer. Penseurs, auteurs et copistes ont alors procédé à la confection de milliers de manuscrits qui circulent et s’échangent.

Partis en Orient dans la foulée de la fondation de leur ordre, les frères dominicains ont contribué eux aussi à écrire une page de l’histoire de cette région. Missionnaires, ambassadeurs, scienti‑ fiques et curieux du monde qui les entourait, ils ont constitué une collection méconnue de manuscrits arabes et syriaques dans le couvent de Mossoul. La commémoration de leur 8 e centenaire est l’occasion d’évoquer ce dialogue entre Orient et Occident


L

es vestiges des sites urbains de Mésopotamie ont attiré très tôt les voyageurs, à l’instar de Jean‑Baptiste Tavernier qui relate, dans ses Six voyages en Turquie, en Perse et aux Indes, son périple jusqu’à MossoulNinive en 1644. Supérieur de la mission dominicaine de Mossoul dans les années 1760, le Père Domenico Lanza décrit également les substructions antiques de la plaine de Ninive, sur la rive gauche du Tigre : « Vis-à-vis de Mossoul, de l’autre côté du Tigre et sur l’emplacement désigné par la tradition comme étant celui de Ninive, on voit encore un village appelé du nom du prophète Jonas qui prêcha la pénitence à la grande cité ; çà et là s’élèvent des monticules remplis de débris de constructions ancienneset de fondations de murailles renversées ». Le temps des fouilles débute véritablement sous Louis-Philippe quand la France ouvre un poste consulaire à Mossoul. Les consuls Paul-Émile Botta puis Victor Place se voient confier des missions archéologiques dans les années 1840‑1850. Victor Place mène un chantier d’envergure en 1852‑1853 sur ce qu’il croit être le site de « Ninive », et qui est en fait celui de Dur-Sharrukin (Khorsabad), palais du roi assyrien Sargon II. Il est le premier à utiliser la photographie dans des relevés archéologiques, grâce à l’opérateur Gabriel Tranchand dont les Archives Le temps nationales conservent les calotypes. Au début du XXe siècle, c’est des fouilles débute l’histoire du patrimoine médiéval qui intéresse les archéologues véritablement et les architectes, tel Henri Viollet (1880-1955) sous Louis-Philippe

1. Voyageurs

et archéologues

quand la France ouvre un poste consulaire à Mossoul

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Mossoul : Le Tigre et la ville ( ADM 01293)


Carte manuscrite de la Perse et de la Mésopotamie (arch. nat., cp marine 6 jj 74, n° 140)

Jean-Baptiste Tavernier,  Les six voyages en Turquie,  en Perse et aux Indes, 1676  (arch. nat., bibliothèque)

savants dominicains L’archéologie et l’histoire des langues sont les deux domaines de prédilection des savants dominicains. La figure la plus marquante est le père Vincent Scheil (1858‑1940), pionnier de l’assyriologie, discipline dont il a détenu la chaire à l’École Pratique des Hautes Études dès 1895. Il est le premier traducteur du Code du roi Hammourabi, découvert à Suse en 1901. Auteur de la première grammaire kurde imprimée (1786), l’italien Maurizio Garzoni qui dirige la mission de Mossoul à partir de 1770 est considéré comme le « père de la kurdologie ». Citons aussi les pères Jacques Rhétoré (1841-1921), spécialiste des langues kurde, chaldéenne et soureth, Raymond Tonneau († 1971), spécialiste de patrologie syriaque, et Jean-Maurice Fiey († 1995), historien des sites chrétiens de Mésopotamie

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À

partir de l’installation des dominicains italiens à Mossoul en 1750, la bibliothèque de la mission prend forme. Fondée sur les livres imprimés et les manuscrits apportés de Rome, elle s’accroît régulièrement et compte 390 manuscrits en 1987. Leur inventaire témoigne de la variété des œuvres collectées et de leur ancienneté (XIIIe siècle) : outre des bibles, il y figure des manuscrits liturgiques et théologiques, des ouvrages de spiritualité, des œuvres historiques et littéraires, des dictionnaires et des grammaires des langues locales. Une majorité d’ouvrages sont écrits en langue syriaque et en soureth (araméen contemporain) mais on Images y repère également des grands auteurs arabes, juristes, de la vie du Christ grammairiens et lexicographes. Certains de ces manuscrits, les livres liturgiques par exemple, sont ou des saints, portiques décorés d’enluminures : images de la vie du Christ ornés d’entrelacs, croix ou des saints, portiques ornés d’entrelacs, croix portant des devises, portant des devises, cercles et tresses polychromes. cercles et tresses Durant les trente dernières années, les acquisitions polychromes se sont multipliées auprès des églises locales ou de monastères, auprès de familles et de personnalités ; la bibliothèque a atteint les 800 numéros. Sept fac-similés réalisés pour l’exposition les rendent enfin accessibles

2. La bibliothèque

dominicaine de Mossoul

Cycle des lectures des Évangiles des dimanches et fêtes, achevé le 31 août 1723 ( DFM 13)

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Langues et écritures syriaques sept manuscrits d ’ exception La médecine est à l’honneur avec un commentaire d’Averroès (1126‑1198) sur le Poème de la médecine d’Avicenne († 1037), célèbre médecin et philosophe du monde musulman, qui servait aux étudiants à mémoriser les grands principes médicaux. Plus composite, le livre de médecine copié en 1784 par le diacre Jean réunit des recettes de remèdes et des prescriptions médicales. Deux ouvrages de grammaire arabe recopiés à la fin du Moyen Âge, celui d’al-Jawharî († vers 1003) et l’Alffiyya de Ibn Mâlik († 1274), rappellent que les best-sellers continuent de circuler longtemps après leur rédaction. Deux lectionnaires en syriaque du XVIIIe siècle sont pourvus de miniatures exceptionnelles, de même que le Livre de la Perle, ouvrage apologétique sur la vérité du christianisme, dû à un célèbre métropolite de Nisibe vivant à la fin du XIIIe siècle, ‛Abdisho‛ bar Berikha

syriaque   nom donné à la langue araméenne utilisée dans le royaume antique d’Osrhoène (IIe s. av. - IIe s. ap. J.‑C.), appelé aussi royaume d’Édesse (auj. Urfa en Turquie), quand elle devient la langue religieuse et littéraire des chrétiens du Proche-Orient araméen ; presque disparue de l’usage parlé depuis le XIIIe siècle.

l’écriture syriaque   écrite de haut en bas et lue de droite à gauche, comme l’hébreu ou l’arabe ; dérivée de l’écriture antique édessénienne en deux branches principales : — l’écriture est. rangela ¯   : dérivée de l’écriture formelle ou monumentale ; demeure dans tout le monde syriaque l’écriture de la calligraphie ; usitée dans le monde syriaque oriental où elle prend une forme calligraphiée parfois appelée « écriture nestorienne » ; elle prend une forme particulière en Asie centrale et en Chine (syro-ouïgoure) et en Inde (syriaque kéralais) ; — l’écriture sert.¯o  : dérivée de l’ancienne écriture araméenne courante d’Édesse ; diffusée surtout dans la partie occidentale du monde syriaque ; appelée aussi écriture jacobite ; c’est aussi l’écriture courante des maronites.

l’écriture garshuni   système de transcription de la langue arabe en caractères syriaques.

soureth   (sur ayt. , « à la manière des Syriens »)

nom donné à langue araméenne vernaculaire des populations du nord de la Mésopotamie, toujours existante ; écrite selon le même alphabet que le syriaque, avec des aménagements.

ʿAbdishoʿ bar Berikha, Livre de la Perle,  copie non datée (dfm 13)

des manuscrits tous usages La demande de textes à méditer ou à usage immédiat est importante parmi les chrétiens de Mésopotamie. Les auteurs déploient donc leur talent dans la langue des populations, à savoir le soureth, par exemple dans la Complainte de Mar Hnanisho, un hymne appelant au repentir des péchés à l’approche de la mort. Dans les familles, les manuscrits sont sources de connaissance : la chronique syriaque de Bar Hebraeus († 1286) est lue par des générations de lecteurs qui calculent en marge les dates des grands événements. Ils sont aussi utilitaires : deux rituels de baptême et de mariage portent les traces de cire séchée provenant des bougies allumées durant les cérémonies

Cycle des lectures des Évangiles  des dimanches et fêtes,  copie de 1723 (dfm 13, fol. 44v)

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A

ssocié dès 1206 à la campagne de prédication contre l’hérésie albigeoise, saint Dominique († 1221) installe sa communauté à Toulouse en 1215 avant de partir pour Rome tenter de convaincre le pape Innocent III de créer un nouvel ordre religieux sous sa direction. Mais c’est Honorius III (1216‑1227) qui rattache le prieuré Saint-Romain de Toulouse à l’ordre des chanoines de Saint-Augustin et le place sous la protection du Saint‑Siège (22 décembre 1216). Par un mandat apostolique du 21 janvier 1217, il donne aux frères le qualificatif de « prêcheur » qui devient le nom de l’ordre. Les Prêcheurs jouent un rôle majeur auprès de Saint Louis qui les aide à édifier leur couvent parisien sur l’emplacement d’une ancienne hôtellerie dite de Saint-Jacques ; son confesseur, Geoffroy de Beaulieu, et l’encyclopédiste Vincent de Beauvais, très proche de lui, sont dominicains. Le couvent Saint-Jacques sert aussi de collège pour accueillir les frères qui mènent des études à l’université. Voyages, Leur formation intellectuelle les conduit à jouer apprentissage le rôle de négociateurs (rachat de la sainte des langues orientales, couronne d’épines du Christ à Constantinople collecte de manuscrits, en 1238) et d’émissaires de la papauté contacts avec en Orient. Voyages, apprentissage des langues les autorités orientales, collecte de manuscrits, contacts avec musulmanes les autorités musulmanes, leur expérience forgée au Moyen Âge se prolonge par la suite. Les frères italiens et français se succèdent ainsi en Mésopotamie, au plus près de communautés chrétiennes très actives

3. Du Toulousain

à la Mésopotamie : sept siècles de missions dominicaines

itinéraire médiéval des frères prêcheurs Dès 1245, André de Longjumeau est envoyé par le pape Innocent IV en ambassade auprès des Mongols de Perse à Tabriz ; il rencontre sur son chemin les dignitaires de l’Église jacobite, notamment à Mossoul, puis les prélats nestoriens à la cour mongole. À sa suite, le florentin Riccoldo da Monte Croce († 1320) se rend à Bagdad, après être passé par Jérusalem et Mossoul (1290) ; au contact des religieux musulmans, il traduit et commente le Coran, dont il subsiste un exemplaire annoté de sa main. Utiles aussi aux souverains d’Orient, les dominicains sont employés comme diplomates vers l’Occident : ce sont deux dominicains, frère François et l’évêque Jean de Sultanieh, qui sont les ambassadeurs de l’émir Tamerlan à la cour du roi Charles VI (1402)

Saint Louis exempte les dominicains de droit de péage, 1257 (arch. nat., l 945 )


Les murs de Mossoul, vers 1880 ( ADM 01393)

aux origines chrétiennes de la mésopotamie L’évangélisation de la Mésopotamie est attribuée à deux disciples de l’apôtre Thomas, Addaî et Mari, qui auraient été envoyés depuis Édesse. L’Église de Mésopotamie, née hors de l’Empire romain, devient autonome à la fin du Ve siècle. Parmi les figures majeures des premiers temps chrétiens, citons saint Ephrem, écrivain et théologien († 373), et Narsaï de Nisibe († 507), théologien de référence du courant nestorien. Les monastères sont nombreux dans la région. Le couvent de Mar-Matti (Saint-Matthieu) domine la plaine du Tigre au sud‑est de Mossoul, celui de Mar-Behnam est situé non loin de Qaraqosh. Près d’Alqosh, village du prophète Nahum et siège du patriarcat chaldéen à partir du XVIe siècle, se trouve le monastère de Rabban-Hormizd

Riccoldo da Monte Croce rencontre les musulmans,  Livre des merveilles, vers 1400 (bnf, ms. fançais 2810, fol. 296v)

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les missions de mossoul à l ’ époque moderne Après un relatif oubli des populations chrétiennes d’Orient, le mouvement de la Contre-Réforme et le dynamisme des ordres religieux réformés conduisent les autorités catholiques à réinvestir la région à partir du XVIIe siècle. Une mission des capucins (franciscains réformés) de Touraine s’installe ainsi à Mossoul en 1636. Pourtant il faut attendre le pontificat de Benoît XIV pour que des dominicains italiens viennent à Mossoul (1750), avec à leur tête les pères Domenico Lanza puis Maurizio Garzoni. C’est à cette époque que se constitue la bibliothèque d’imprimés et de manuscrits du couvent

Victor Place, “Mossoul (Mésopotamie)”, dans Ninive et l’Assyrie, 1867-1870 (arch. nat., bibliothèque)

le temps de la mission française Malgré une situation très tendue avec les autorités locales, les frères italiens se maintiennent à Mossoul jusqu’à l’arrivée des français en 1856. La restauration de la province dominicaine de France par Lacordaire et la volonté du pape Pie IX (1846‑1878) conduisent à l’envoi de dominicains français et à la réorganisation de la mission sous la conduite du père Hyacinthe Besson († 1861), peintre du Kurdistan à ses heures. Le couvent est reconstruit (1862‑1866), son clocher financé par l’impératrice Eugénie (vers 1880), une horloge publique installée aux frais du gouvernement français (1881). Un hospice est créé en 1875 grâce au legs de la baronne Lejeune, et à partir de 1884, le champ de la mission s’élargit jusqu’à Van, en Arménie. Après les arrestations et les expulsions de novembre-décembre 1914, les dominicains reviennent à la mission en 1920

Saint Éphrem, miniature du XIIIe siècle  (bnf, ms grec 1561, fol. 113)

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Une presse d’imprimerie Marioni est transportée au couvent de Mossoul en 1860

les écoles L’action scolaire se fait alors plus intense. En 1873, la mission de Mossoul est déjà chargée du fonctionnement de vingt-sept écoles, dont six de filles, tant en ville que dans les villages environnants, et jusque dans les diocèses de Kirkouk ou d’Amadiah. Tout un matériel pédagogique est inventé pour l’occasion : des abécédaires en arabe, en chaldéen ou en estrangelo, des grammaires, des recueils de fables, etc.

Les orphelins de Van et le père Simon , vers 1897 (adm 01324)

soins et assistance L’hospice de Mossoul et les dispensaires annexes sont tenus par les sœurs dominicaines de la Présentation de Tours jusqu’à leur départ à la fin de 1914 sous la pression des autorités ottomanes ; elles reviendront après la guerre, en 1921. Des consultations gratuites sont offertes aux malades et des médicaments distribués. Dans la mission de Van (Arménie), deux orphelinats sont organisés pour les filles et les garçons à partir de 1884

Une sœur de la Présentation soignant le père Eon, avant 1914 (adm 05366)

l ’ imprimerie Grâce au soutien du gouvernement français, une presse d’imprimerie Marioni est transportée au couvent de Mossoul en 1860. Un frère franciscain forme des ouvriers au travail d’imprimerie et de reliure. Ouvrages de piété, manuels scolaires, livres liturgiques et grammaires savantes sortent des presses dominicaines jusqu’aux événements de la fin 1914 et à la destruction de la presse par les soldats turcs lors de l’occupation du couvent

Les ouvriers de l'imprimerie, vers 1890 (adm 01306)

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L

e renouveau de l’intérêt de la papauté pour les Églises chrétiennes d’Orient s’est traduit par l’envoi d’une mission dominicaine à Mossoul en 1750 mais aussi par la circulation de manuscrits entre la Mésopotamie et Rome. Les textes reçus par Benoît XIV rejoignent la Bibliothèque Vaticane, alors en plein essor ; son premier conservateur, Mgr Giuseppe Assemani (1739‑1768), un Libanais maronite, joue un rôle clé et fait copier des livres liturgiques en syriaque. L’intérêt pour les langues orientales est plus ancien. Sous le règne de Louis XIV, les bibliothèques parisiennes s’enrichissent de manière déterminante. À la demande de Colbert, un dominicain linguiste et voyageur, le père Vansleb, recherche des textes rares à Chypre, en Égypte ou en Syrie, qu’il envoie à Paris à Pierre de Carcavy, chargé de la bibliothèque royale. Un savant bibliothécaire de la Mazarine, Louis Picques, rassemble lui aussi des manuscrits orientaux qu’il cédera aux dominicains. Rappelons qu’il était dans la nature de ces textes de passer de main en main. Un recueil d’auteurs grecs et syriaques (BnF, syriaque 239) a été achevé en 1493 au couvent Sainte‑Marie des Syriens, avant d’appartenir en 1626 Colbert à un diacre de Mossoul et à son frère qui l’ont acheté engage un polyglotte à Chypre, puis à un évêque des syriaques de Chypre, qui l’a revendu à un certain moine Georges … allemand,

4. À la recherche

des manuscrits orientaux

Johann Michael Vansleb

la bibliothèque royale sous louis xiv Afin de renforcer la bibliothèque royale en manuscrits orientaux, Colbert engage un polyglotte allemand, devenu dominicain lors d’un séjour à Rome, Johann Michael Vansleb († 1679), pour aller au Levant à la recherche des précieux textes. Il a aussi pour mission secrète d’entrer en Éthiopie, mythique terre du « Prêtre Jean ». Parmi les trois cents manuscrits que Vansleb a envoyés à Paris durant ses cinq années de voyage (1671‑1675), il faut signaler une copie des premières homélies écrites en arabe (Bagdad, fin du XIIe siècle), acheminée depuis Le Caire, ou le Dîwân (recueil de 326 poèmes) du célèbre poète arabe al-Mutanabbî (né en 915), dans une version du XIV e siècle expédiée depuis Alep

Passeport du père Vansleb, 1er avril 1671  (arch. nat., marine B/6/3)

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la bibliothèque du couvent des jacobins Louis Picques († 1699), théologien et bibliothécaire du Collège des Quatre-Nations fondé par Mazarin, est l’un des grands orientalistes du XVIIe siècle. Il lègue au couvent des Jacobins réformés de la rue Saint-Honoré, dont il connaît le bibliothécaire Michel Le Quien, une cinquantaine de manuscrits arabes, arméniens et syriaques, qu’il a annotés et parfois traduits en marge. Parmi ces manuscrits transférés à la Bibliothèque nationale à la Révolution, figurent les fragments d’un Coran médiéval copié au Maghreb ou en Al-Andalus, une Histoire et description de La Mecque (1609) et un recueil de psaumes copiés en Syrie au XVIe siècle

Coran, Maghreb / al-Andalus, XIIIe-XIVe siècle (bnf, ms arabe 386)

diversité des collections La Bibliothèque nationale de France s’est enrichie de manuscrits d’origines très diverses. Mgr Addaï Scher, archevêque chaldéen de Siirt (Turquie), a ainsi cédé deux textes précieux parmi tout un lot déposé à Paris : un Nouveau Testament en syriaque copié en 1223 dans le couvent de Rabban-Hormizd, un autre copié aux VIIIe‑ IXe siècles et issu de la bibliothèque épiscopale de Siirt. Quant à Henri Pognon († 1921), consul à Bagdad puis Alep, spécialiste d’assyriologie et de la langue syriaque, il a fait don de manuscrits copiés à Alqosh en 1900 : une histoire universelle du moine Jean Bar Penkayê (VIIe siècle), un recueil de médecine et de pratiques divinatoires

Coran, Irak, 1289 (bnf, ms arabe 6716)

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Ont contribué à la réalisation de l’exposition Mésopotamie, carrefour des cultures, organisée à Paris par les Archives nationales, du 20 mai au 24 août 2015 : commissariat scientifique de l’exposition Jacques Charles-Gaffiot, Comité du 8 e centenaire des dominicains Ghislain Brunel, Archives nationales, direction des publics commissariat technique Monique Hermite, Archives nationales, Département de l’action culturelle et éducative scénographie Christophe Guilbaud, Archives nationales, Département de l’action culturelle et éducative rédaction des panneaux Ghislain Brunel, Archives nationales conception audiovisuelle Pierre Fournié, responsable du Département de l’action culturelle et éducative

impression et pose du graphisme Magenta events impression du journal Editam restauration Archives nationales, Département de la conservation, atelier de restauration : Eric Laforest montage des documents Archives nationales, atelier du Département de l’action culturelle et éducative : Jean-Hervé Labrunie, Raymond Ducelier, Agathe Castellini photographies Archives nationales, Département de la conservation, atelier de photographie : Marc Paturange, Stéphane Méziache, Pierre Grand, Carole Bauer crédits photographiques Archives nationales (pôle image), Bibliothèque nationale de France, Centre Numérique des Manuscrits Orientaux

graphisme Elio Di Raimondo agenceur Atelier des 3 coups

communication Maud Cerci, Archives nationales Marie-Élisabeth Boutet, Comité du 8 e centenaire des dominicains

éclairage Temlight

Un catalogue livre d’art

L’

Association de l’Histoire de l’Ordre de saint Dominique en Europe (ahode) propose un catalogue exhaustif des œuvres, des archives et des manuscrits présentés dans l’exposition des Archives nationales : objets mésopotamiens, manuscrits arabes et syriaques, documents concernant l’ordre des Prêcheurs et les dominicains de Mossoul, photographies tirées des archives du couvent de Mossoul, publications des savants dominicains. Rédigées par les meilleurs spécialistes, les notices du catalogue sont précédées d’articles de synthèse qui éclairent les huit siècles d’existence de l’ordre dominicain, la fondation de la mission de Mossoul et la constitution de sa collection exceptionnelle de manuscrits

350 pages, 100 illustrations, 160 notices, 23 contributions scientifiques

publié par les Éditions du Net (2015)  –  39 €

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