HEUREUX COMME UN POISSON DANS L’EAU

Heureux comme un poisson dans l’eau Un strict processus de conditionnement qui peut compter depuis peu sur un équipement de thermoformage haut de gamme

Dans l’univers industriel, on peut observer qu’il y a un modèle d’entreprise dominant dans la catégorie des petites et moyennes entreprises, celui de l’entreprise familiale. Ce n’est pas sans raison puisque très souvent ces entreprises doivent leur création à la passion d’un fondateur qui a su bien conduire le développement des affaires et a été à même d’en transférer la gérance au bon moment et de façon efficace à un ou plusieurs de ses enfants. Au nombre des nombreux avantages de ce modèle d’entreprise, soulignons entre autres l’engagement des actionnaires, la loyauté des principaux dirigeants, la continuité de gestion qui assure une pérennité dans la poursuite des activités.

Ainsi en est-il de La Ferme piscicole des Bobines, une entreprise familiale fondée en 1980 par Normand Roy et Doris Brodeur. Aujourd’hui, les deux fondateurs sont toujours actifs dans l’entreprise que dirige leur fils Clément Roy épaulé par sa conjointe Véronique Fontaine. Qui sait si les deux jeunes garçons de ce couple ne prendront pas à leur tour la relève, devenant alors la troisième génération à poursuivre l’aventure. Une continuité remarquable Située à East Hereford, La Ferme piscicole des Bobines est aujourd’hui le plus important site d’élevage de salmonidés en bassins fermésau Québec. Grâce à ses 94 bassins d’élevage intérieurs où nagent près de 500 000 truites arc-en-ciel, elle est à même de produire et de transformer annuellement 210 tonnes de ce poisson dont la délicate chair rose en fait un mets recherché.

Cette réussite repose sur la persévérance de Normand Roy et Doris Brodeur qui se sont lancés dès 1975 dans l’élevage des premières truites dans le sous-sol de la maison familiale, en utilisant rien de moins que des piscines pour enfants.

Après cinq années d’expérience, ils fondent La Ferme piscicole des Bobines qui connait une croissance continue en raison de la qualité de ses produits. En 1989, ils s’installent à East Hereford, dans les Cantons de l’Est dans une usine dont la superficie sera multipliée par trois en 2000.

Les connaissances qu’ils ont acquises au fil des ans lui ont valu en 2003 de contribuer à l’élaboration de la STRADDAQ (Stratégie de développement durable de l’aquaculture en eau douce au Québec) dont l’objectif était alors de réduire de 40 % les rejets de phosphore des productions aquacoles québécoises sur dix ans. L’année suivant, ils abandonnent la production en bassins extérieurs pour se lancer dans l’élevage en bassins intérieurs exclusivement.

Depuis, l’entreprise a connu une croissance annuelle moyenne de quelque 5 % et a continué d’améliorer l’outil de production en intégrant entre autres un système d’oxygène automatisé ainsi qu’un nouveau système de filtration, de transfert et de comptage automatiques des poissons.

Un site unique à plusieurs égards Dans un site comme celui de La Ferme piscicole des Bobines, le temps est une variable qu’il faut savoir maîtriser. En effet, « deux ans au moins sont néces-

saires avant qu’une truite n’atteigne

« Nous sommes allés chercher des références un peu partout et le nom qui revenait toujours dans nos échanges était celui de Multivac. »

Clément Roy, de La Ferme piscicole des Bobines, tient un emballage réalisé sur thermoformeuse Multivac, modèle R085.

L’écran de commande de la thermoformeuse Multivac, modèle R085.

un poids suffisant pour être pêchée et conditionnée », précise Clément Roy.

Tout commence par une phase d’incubation de sept à dix jours, à laquelle succèdent deux à trois semaines d’éclosion, puis de un à six mois d’alevinage, suivi d’une période de six mois où les alevins deviennent des fretins. Ensuite, il faudra plus d’une année pour que le poisson atteigne sa taille adulte et puisse être récolté et transformé.

« Deux facteurs parmi tant d’autres sont particulièrement à surveiller tout au long de ce processus, précise Clément Roy. On doit constamment veiller à la qualité de l’eau et à l’alimentation des truites ».

Véritable environnement fermé qui garantit qu’aucun poisson n’ira se perdre dans la nature, les 94 bassins d’élevage de l’usine sont alimentés en eau par un système assez unique. Il s’agit « d’un système de recirculation de l’eau dans une proportion de plus de

Avec la thermoformeuse Multivac, modèle R085, le scellage des emballages de truite arc-en-ciel de La Ferme piscicole des Bobines est optimal.

90 %, explique Clément Roy, ce qui réduit grandement l’impact de nos activités sur les ressources d’eau et réduit à moins de 10 % l’utilisation de l’eau de source en provenance de la nappe phréatique, une eau souterraine à l’abri de toute contamination externe ».

Plus précisément, « l’eau utilisée est entièrement traitée par des filtres à tambours rotatifs. Ces filtres retiennent les sédiments sécrétés par les poissons pour ensuite être traités par un système spécialement conçu à cet effet ». Ce qui permet à l’entreprise de limiter grandement son empreinte environnementale et d’être un modèle en matière de respect des normes en vigueur.

Le site se distingue aussi par le processus d’élevage et de transformation des truites. « Nous utilisons une moulée qui ne contient ni hormones ni antibiotiques. Dès qu’elles sont pêchées, les truites sont envoyées à notre atelier de transformation où leur chair est aussitôt prélevée, pesée, emballées puis surgelée à -18 oC. Ce qui nous assure une fraîcheur assez exceptionnelle », déclare Clément Roy.

Précisons que depuis 2015, l’entreprise utilise exclusivement une moulée à basse teneur en phosphore que lui fournit une compagnie canadienne certifiée ISO 9000, Best Aquaculture Practices et HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point). D’ailleurs, l’usine de East Hereford est elle-même certifiée HACCP par l’Agence canadienne d’inspection des aliments depuis 2002.

Ce qui vaut aujourd’hui à La Ferme piscicole des Bobines d’avoir obtenu pour ses produits la reconnaissance « Meilleur choix » par des organismes tels Ocean Wise et SeaChoice. À quoi s’ajoute rien de moins en cette période d’achat local que le label Aliment du Québec. « Des critères recherchés par les consommateurs soucieux de la provenance et de la qualité des produits qu’ils achètent et consomment », souligne avec fierté le copropriétaire de l’entreprise familiale.

Un conditionnement grandement amélioré La qualité des produits issus de la pisciculture de East Hereford repose également sur un strict processus de conditionnement qui peut compter depuis peu sur un équipement haut de gamme comme la thermoformeuse Multivac, modèle R085.

En raison d’un faible bassin local de main d’œuvre – East Hereford ne compte que trois cents et quelques habitants – « nous avions décidé depuis un certain temps de nous automatiser. Nous avons donc entrepris une démarche d’évaluation afin d’acquérir la thermoformeuse qui allait répondre à nos besoins ».

« Nous sommes allés chercher des références un peu partout et le nom qui revenait toujours dans nos échanges était celui de Multivac. Nous avons donc pris contact avec ce fournisseur et établi une relation d’affaires avec Richard Tremblay, le représentant de Multivac, qui nous a guidé tout au long de notre processus, du choix de l’équipement jusqu’à son installation chez nous et sa mise en route ».

Une fois établi le choix du modèle R085 est venu le temps d’identifier l’ajout de certaines options. La plus visible consiste en une pédale qui permet à l’opérateur de contrôler lui-même le rythme de défilement des portions qui se déplacent devant lui ainsi qu’une pompe sous vide plus puissante.

Vue d’ensemble de la ligne d’emballage équipée d’une thermoformeuse Multivac, modèle R085.

La thermoformeuse Multivac, modèle R085, est dotée d’une pédale qui permet à l’opérateur de contrôler lui-même le rythme de défilement des portions qui se déplacent devant lui.

« L’ajout de cette pédale fait en sorte que l’opérateur subit moins de pression parce qu’il travaille pour ainsi dire à son rythme. Nos évaluations nous ont d’ailleurs permis de constater que cela ne ralentit en rien la vitesse globale du processus de thermoformage ». Actuellement, la thermoformeuse Multivac fonctionne à la vitesse de sept cycles par minute, pour un total de quatorze paquets.

« Avec cette machine, nos emballages ont un meilleur taux de conservation et le scellage est optimal. Notre productivité s’est beaucoup

La production actuelle de La Ferme piscicole des Bobines s’élève à 210 tonnes auxquelles s’ajouteront bientôt 250 autres de tonnes.

améliorée par rapport à l’époque récente où nous utilisions en scelleuse à cloche. En plus, en fonction du poids d’un filet de truite, nous pouvons modifier la profondeur de la poche dans laquelle il sera placé, ce qui nous donne une flexibilité encore plus grande quand il s’agit de conditionner un produit de poids et de forme variable ».

Outre cette thermoformeuse, la ligne d’emballage des filets de truite compte aussi un autre équipement tout neuf, une balance de marque Bizerba. « Cette balance ne fait pas que déterminer le poids d’un paquet, elle imprime

sur les emballages individuels toutes sortes d’information comme la date de péremption, un code de production et même des conseils de cuisson », précise Clément Roy.

La croissance à venir Depuis peu, La Ferme piscicole des Bobines, qui compte une quinzaine d’employés, a obtenu l’autorisation du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec l’autorisation de procéder à l’agrandissement de ses installations, après plus de trois ans de démarches.

« Nous avons en effet obtenu un permis pour ajouter 250 tonnes à notre production actuelle, ce qui portera notre production totale à 460 tonnes. Ce qui se traduira par l’aménagement d’une nouvelle bâtisse de 12 000 pieds carrés où seront installés 48 nouveaux bassins d’élevage et une nouvelle écloserie ».Cela dit, ce n’est que dans quatre ans environ que les premiers spécimens issus des nouvelles installations s’ajouteront de fait à la production actuelle.

Interrogé à savoir si cette augmentation de la production viendra modifier les choses, Clément Roy assure que les équipements actuels pourront sans problème absorber cette croissance. « En prévision de l’obtention de ce nouveau permis, nous avons choisi une thermoformeuse en conséquence. Si bien que la Multivac R085 pourra accompagner sans problèmes la croissance à venir de notre production ».