L’ÉDITORIAL DE GERBA MALAM
LA DÉPENDANCE
7 8 9 10 11 12
ENQUÊTE LA DÉPENDANCE ALIMENTAIRE EN AFRIQUE
EN AFRIQUE
15
RENDEZ-VOUS D’AFFAIRES
17 18 20 22 23
DOSSIER SPÉCIAL LES MBA CANADIENS GALAXIE MBA LA DESTINATION CANADIENNE LES DOMAINES D’EXCELLENCE ET LES COÛTS DES MBA PLUS VALORISÉS QUE D’AUTRES UNE CLIENTÈLE MIXTE ET INTERNATIONALE
25 26 28 29 30
DOSSIER SPÉCIAL INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE EN AFRIQUE AFRIQUE, UNE TERRE DE COBAYE ? QUI CONTRÔLE LE MARCHÉ PHARMACEUTIQUE EN AFRIQUE ? À QUAND UNE PRODUCTION LOCALE? LES MÉDICAMENTS VENDUS CORRESPONDENT-ILS AUX BESOINS?
32
DIGNES DE MENTION
33
LE CAMEROUN À RIO RIO, 20 ANS APRÈS « ÉTABLIR UNE VISION ET UNE FEUILLE DE
ROUTE POUR L’AVENIR QUE NOUS VOULONS »
36
LE CAMEROUN ET LE BRÉSIL UN PARTENARIAT POUR LE PROGRÈS
40
MARCHÉS AFRICAINS CONGRÈS MONDIAL DE L’ATA LE POTENTIEL TOURISTIQUE DE
L’AFRIQUE EN HAUSSE
MARCHÉS NORD-AMÉRICAINS COMMERCE ENTRE L’AFRIQUE ET LES ÉTATS-UNIS
42
UN VRAI CASSE-TÊTE
LE PRIX DE LA DÉPENDANCE QUI CONTRÔLE LE MARCHÉ DES PRODUITS ALIMENTAIRES ? L’AFRIQUE, UNE DÉPENDANCE IRRÉMÉDIABLE ? LES PRODUITS LES PLUS DEMANDÉS LES MAUVAIS PLANTS DE L’AFRIQUE
LES EXPORTATIONS AMÉRICAINES TRIPLENT EN 10 ANS
44
INTÉGRATION RÉGIONALE CÉMAC VAINCRE LES ÉGOÏSMES NATIONAUX
46
FLASH INFOS
ENQUÊTE
ALIMENTAIRE
UN VRAI CASSE-TÊTE
7
L’Afrique ne parvient pas à produire suffisamment de denrées de première nécessité pour assurer la sécurité alimentaire de sa population. Ce qui fait d’elle l’un des continents les plus dépendants aux produits alimentaires. Que faire pour que « l’Afrique puisse nourrir l’Afrique »?
LES MBA CANADIENS 17
Il n’est pas toujours évident de bien choisir son MBA avec plus de 13 000 business schools ou écoles de commerce recensés dans le monde, cela d’autant plus que c’est un investissement qui peut être très coûteux. Comment et que choisir ? Et existe-t-il des MBA plus valorisés que d’autres ?
INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE EN AFRIQUE
25
L’Afrique qui importe 80% de ses médicaments, constitue véritablement un marché lucratif pour les grandes multinationales pharmaceutiques qui, de plus en plus, doivent composer avec la concurrence des groupes locaux et celle des pays émergents. AFRIQUE EXPANSION Magazine 40
3
SOMMAIRE
5
LE CHANTAGE DES PAYS DÉVELOPPÉS
L’ÉDITORIAL DE GERBA MALAM
UNE ARME ÉMOUSSÉE
D
epuis au moins trois décennies, les pays occidentaux utilisent l’aide publique au développement (APD) comme un outil de chantage à l’endroit des pays en voie de développement. Sous peine de se voir privés de cette aide, ces derniers doivent s’engager, selon le cas, dans des réformes démocratiques, la réduction des naissances ou l’adoption des mesures visant à restreindre l’émigration. Aujourd’hui, c’est le candidat républicain à la Maison Blanche, Mitt Romney, qui entonne le même et vieux refrain en annonçant que s’il est élu, les pays en développement ne recevront de l’aide que s’ils s’engagent à supprimer les obstacles aux échanges commerciaux avec les États-Unis et à ouvrir leurs marchés aux investissements américains. Même s’il n’emploie pas le terme, Mitt Romney accuse en fait les pays en voie de développement de protectionnisme. Qu’en est-il? Il est difficile de nier, pour ne prendre que le cas de l’Afrique, que la faiblesse des échanges intra-africains (seulement 12% du commerce total sur le continent) s’explique surtout par les barrières douanières. Mais l’Afrique n’a pas le monopole du protectionnisme. Au cours de sa dernière conférence interministérielle en décembre dernier, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) s’inquiétait de la montée des barrières douanières
et de l’aide humanitaire, sur le total de l’APD nette, l’aide bilatérale affectée à des programmes et projets d’aide au développement a baissé de 4.5% en termes réels. » Seuls cinq pays atteignent l’objectif des Nations Unies de 0,7% de leur revenu national brut (RNB) consacré à l’APD : le Danemark, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Norvège et la Suède. Certes, les États-Unis sont toujours le premier contributeur mondial à l’aide au développement, avec 32 milliards de dollars en 2011, soit 1% du budget fédéral. Mais en proportion de la richesse nationale, ils donnent moins que les pays scandinaves par exemple. Une chose est sûre : les contraintes budgétaires qui vont continuer de peser sur les pays de l’OCDE, influeront sur le niveau de l’aide au cours des prochaines années. En d’autres termes, les donneurs, confrontés à leurs propres problèmes, vont être de moins en moins généreux. L’aide comme arme de persuasion, aura des effets très limités. Jusqu’ici, il faut le reconnaître, ce chantage-là a donné parfois des résultats. Ainsi, en juin dernier, craignant de déplaire aux
LE CHANTAGE ÉCONOMIQUE N’A PAS VRAIMENT CHANGÉ LE MONDE. TOUT EN PRÉTENDANT DÉFENDRE DE NOBLES IDÉAUX, IL SERT DES INTÉRÊTS PARTISANS. depuis le début de la crise financière en 2008. Selon l’OMC, le nombre de mesures protectionnistes initiées en 2011 s’élève à 340 contre 220 en 2010. Plusieurs pays sont pointés du doigt : l’Argentine, la Russie, la Chine, l’Inde, etc. Aux États-Unis, le plan de relance économique du Président Obama incluait la fameuse clause Buy American, qui favorisait l’achat de produits locaux dans les marchés publics. En même temps, la Chine accusait en août dernier les programmes de soutien aux énergies renouvelables de plusieurs États américains de violer les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et de dresser des obstacles aux importations de produits chinois. Le gouvernement chinois signale en particulier le soutien accordé par les États de Washington, du Massachusetts, de l’Ohio, du New Jersey et de la Californie à six projets photovoltaïques et éoliens. Incontestablement, la crise financière de 2008, qui est loin d’être derrière nous, a encouragé des réflexes protectionnistes. Personne, même pas les États-Unis, ne peut se permettre de donner des leçons aux autres. Si Mitt Romney le fait, c’est plus en utilisant la raison du plus fort. Il sait que certains pays en voie de développement, plus pauvres que d’autres, ont besoin de cette aide. Il peut donc leur poser des conditions. En revanche, ce chantage ne marcherait pas avec les pays riches du Golfe. En vérité, il faudrait s’interroger aujourd’hui sur l’efficacité de ce chantage basé sur l’aide au développement. Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), “l’aide consentie aux pays en développement par les principaux donneurs [133,5 milliards USD] a reculé de près de 3% en 2011. En outre, en dehors des allègements de dette
bailleurs de fonds internationaux et surtout aux Américains qui lui avaient déjà coupé 350 millions de dollars promis pour soutenir l’électrification du pays, le Malawi a renoncé à accueillir un sommet de l’Union Africaine de peur que le président soudanais Omar el-Béchir, sous le coup d’un mandat d’arrêt international, n’y assiste. De même, après le renversement d’Hosni Moubarak, Washington a modifié les conditions de son aide militaire à l’Égypte. Pour que le milliard et demi de dollars annuel continue à être versé, il fallait que Le Caire continue d’appliquer son traité de paix avec Israël. On est bien loin des grands changements que le chantage voulait entraîner comme la multiplication des pays démocratiques dans le monde ou un coup d’arrêt à la croissance démographique. En effet, sur ces deux derniers points, peu de progrès ont été accomplis. Beaucoup de pays ont instauré le multipartisme, sans plus et d’un autre côté, la population africaine continue de croître au rythme annuel de 24 millions de personnes et à ce rythme, cette population qui a atteint un milliard, va doubler d’ici 2050. Comme on peut le constater, le chantage économique n’a pas vraiment changé le monde. Il est souvent pris dans ses propres contradictions, car tout en prétendant défendre de nobles idéaux, comme «encourager et appuyer les valeurs universelles, promouvoir les institutions et les pratiques démocratiques partout dans le monde », il est au service des intérêts partisans. Faisant beaucoup de bruit comme un tonneau vide, maniant avec dextérité l’art du bluff, donnant l’impression de « deux poids deux mesures », il ressemble de plus en plus à un épouvantail qui ne fait plus peur, à une arme émoussée. AFRIQUE EXPANSION Magazine 40
5
LA DÉPENDANCE ALIMENTAIRE EN AFRIQUE
UN VRAI CASSE-TÊTE Dossier préparé par Badjang Ba Nken
L’
Afrique qui ne parvient pas à produire suffisamment de produits de première nécessité comme le riz, le blé et les céréales, est aujourd’hui l’une des régions du monde la plus dépendante aux produits alimentaires. Une dépendance qui l’empêche d’assurer la sécurité alimentaire de sa population alors même que, comme le souligne José Graziano Da Silva, directeur général de l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), « plus de 50% de sa main-d’œuvre est constituée de petits agriculteurs, éleveurs, forestiers et pêcheurs ». Il a ainsi appelé ce continent dont la facture de l’importation de produits alimentaires dépasse les 50 milliards de dollars par an, à trouver « des moyens de conjuguer ses efforts afin que l’Afrique puisse nourrir l’Afrique ».
AFRIQUE EXPANSION Magazine 40
7
LE PRIX DE LA
DÉPENDANCE
Un récent rapport chiffre les importations de produits alimentaires en Afrique à plus de 50 milliards de dollars par an. Une somme importante qui traduit la dépendance alimentaire de plus en plus forte sur ce continent où sévit encore une pauvreté rampante.
«L
e continent dépense chaque année plus de 50 milliards de dollars, pour l’importation des produits alimentaires. En même temps, plus de 50% de sa main d’œuvre est constituée de petits agriculteurs, éleveurs, forestiers et pêcheurs. Trouvons des moyens de conjuguer leurs efforts afin que l’Afrique puisse nourrir l’Afrique », indiquait lors d’une récente réunion à Brazzaville, en République du Congo, José Graziano Da Silva, directeur général de l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Trente sept ministres africains en charge des questions de l’agriculture étaient présents pour établir le constat, qui se décline en tableaux aux spécificités quelquefois cocasses ou disgracieuses mais toujours bonnes à savoir. Prenons le cas de l’Afrique subsaharienne, la région du continent la plus sousalimentée. Naturellement, elle est aussi celle où les importations sont les plus importantes, pas en termes de volume, mais pour leur utilité. N’en demeure pas moins que la sous-région paye très cher ses factures, parfois au-dessus de ses moyens budgétaires, selon l’analyse des organismes spécialisés de l’ONU. Impossible dès lors de financer son développement, encore moins de maîtriser les fluctuations de plus en plus fréquentes et violentes des cours sur les places mondiales. Ces pays dépenseraient en moyenne jusqu’à 5,6% de leur PIB, et parfois plus, pour importer des denrées alimentaires. Pour certains, comme la 8
AFRIQUE EXPANSION Magazine 40
Sierra Leone, la proportion au cours des dernières années, était même beaucoup plus forte. Ainsi, lors des pics enregistrés à la fin des années 90, ce pays a dû consacrer de 22 à 24 % de son PIB aux importations commerciales d’aliments, contre 11 à 12 % pour la Somalie par exemple.
Déséquilibre Heureusement, certains pays dépensent relativement moins pour les importations. En Afrique subsaharienne où les ménages peuvent dépenser jusqu’à 50 où 75% de leurs revenus pour se nourrir, 80% de la production agricole (ceci ne concerne que l’agriculture vivrière) est consommée localement. Ce n’est pas toujours le cas pour d’autres pays africains dont les économies devenues intermédiaires – elles tendent vers des économies émergentes – sont désormais largement extraverties et soumises à différentes pressions des places internationales. La Tunisie, par exemple, vit depuis une demi-décennie, une situation de dépendance aux importations de la plupart de ses produits de consommation courante : céréales, viandes, lait, pommes de terre, sucre, etc. La production nationale, insuffisante pour répondre aux sollicitations socio-économiques (pression démographique, dégradation de l’environnement, demandes plus pressantes de l’économie de marché, etc.), a cédé des parts considérables du marché aux importations. Aujourd’hui, malgré une couverture largement satisfaisante de
ses besoins alimentaires de l’ordre de 80% selon certains chiffres, la Tunisie pose une question cruciale, qui pourrait servir de fil d’Ariane dans une réflexion à l’échelle continentale : Faut-il, au nom de l’efficacité sacrifier l’agriculture locale, pour se tourner vers des exportations, parfois bon marché ? La réponse n’est pas très évidente. Il faudrait pour cela que la République démocratique du Congo, la Somalie, le Sud-Soudan et d’autres pays frappés par la sous-alimentation trouvent des ressources financières pour assumer leurs importations. Nous n’en sommes pas encore là. Mais certains autres pays méritent que l’on s’attarde sur leurs cas. L’Algérie, avec 75% de ses besoins alimentaires assurés par les importations, est aujourd’hui le premier importateur africain de denrées alimentaires, notamment le lait. La demande sans cesse croissante, combinée à une production insuffisante, est à l’origine de cette situation. Il est en outre signalé que le secteur des biens alimentaires dans ce pays représentait en 2008, 20% (soit une augmentation de 55% par rapport à 2007 contre 27% l’année précédente) de la valeur de l’ensemble des importations pour un montant de 7,7 milliards de dollars. Avec la montée en puissance d’autres pays, dont les économies tendant vers l’émergence sont de plus en plus extraverties, il est à craindre de plus grandes dépendances aux exportations alimentaires, si la tendance à la production n’est pas redressée.
LA DÉPENDANCE ALIMENTAIRE EN AFRIQUE
QUI CONTRÔLE
LE MARCHÉ DES PRODUITS ALIMENTAIRES ? L’Amérique du Sud et l’Asie raflent à eux deux, les plus gros parts du marché agroalimentaire en Afrique. Un marché très étroit devenu au fil des ans de plus en plus sensible aux aléas climatiques et politiques.
S
elon l’OMC, le Brésil a dépassé le Canada en exportant pour 61,4 milliards de dollars de denrées agricoles, soit 7 milliards de plus que son rival. Le Brésil devient ainsi le 3e exportateur de produits agricoles, derrière l’Europe et les États-Unis. Une percée qui marque la fin du monopole des puissances occidentales sur le marché des produit alimentaires, mais surtout l’entrée des pays émergents, notamment d’Amérique du Sud et d’Asie, dans le giron des gros exportateurs de ces denrées dans le monde. Encore une fois, aucun pays africain ne figure au classement de ces mastodontes de l’agroalimentaire. En 2008, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a établi le classement des plus grands exportateurs agricoles du monde ainsi : États-Unis (10,4%), Union européenne considérée comme un tout (9,5%), Brésil (4,6%), Chine (3,2%), Argentine (2,8%), Indonésie (2,4%), Thaïlande (2,4%), Malaisie (2,1 %), Australie (1,9 %), Fédération de Russie (1,9%), Inde (1,6%), Nouvelle-Zélande et Mexique (1,3%), etc. Tandis que le Chili occupe la 15e place (1,2%). Ces 15 plus grands exportateurs ont vendu ensemble pour 1 117 milliards de dollars de denrées agricoles en 2008. En termes de quantités de marchandises vendues, ce classement peut tout de même subir des modifications. Il reste toutefois illustratif des principaux pays qui contrôlent le marché de l’agroalimentaire, y compris dans les pays africains.
Monopole
90 kg par personne et par an en Guinée Konakry. Sevrées de cette denrée vitale, les Les producteurs, qui se positionnent selon populations africaines étaient descendues les spéculations, fonctionnent souvent en dans la rue en 2008, ajoutant une note sogroupes d’intérêts. Il y a quelques années, ciopolitique à une crise économique déjà par exemple, la Thaïlande et le Vietnam consommée. La dépendance du continent devenaient de très importants exporta- n’en devient que plus grave, puisque ses teurs de riz. Sur une production annuelle fournisseurs tiennent en cette fébrilité alide 20 millions de tonnes, la Thaïlande en mentaire, une nouvelle ficelle pour maniexporte systématiquement la moitié. Ces puler la marionnette. dix millions de tonnes équivalent au tiers Ce qui est vrai pour le riz ne l’est pas du volume global échangé sur le marché moins pour les autres denrées. La flambée mondial. vertigineuse des prix du lait sur le marché Outre le Vietnam, l’Inde, le Pakistan, mondial observée depuis près de cinq ans les États-Unis, l’Uruguay fournissent au n’est pas pour faire du bien aux gros immarché ce dont il a besoin. Mais c’est un portateurs africains. Par exemple, la tonne marché très étroit qui est devenu au fil des de poudre de lait écrémé européenne, qui années de plus en plus sensible aux aléas se vendait à 2615 dollars en juin 2006, était climatiques et politiques. C’est sous les feux à 4890 un an après, soit une augmentation de ces intrigues qu’est survenue la crise ali- de plus de 48%. Parallèlement, le sac de lait mentaire de 2008, par exemple. À ce sujet, en poudre de 25Kg qui, à la même périoil est à noter que la production mondiale de de, coûtait rendu à Dakar, 40 000 FCFA, riz, qui oscille entre 650 et 700 millions de est monté à 80 000 FCFA à la mi-2007. Et tonnes par an, est en effet essentiellement depuis lors, les prix restent inscrits sur cette consommée par les pays producteurs. Ain- tendance haussière. si, la Chine et l’Inde n’exportent que leurs Selon la lecture de certains observasurplus. Et au cours des dernières années, teurs, le fait est qu’après avoir fortement ces surplus se sont réduits car ces pays, et régulièrement augmenté au cours de la pour des raisons politiques, ont décidé de décennie précédant le point de rupture de privilégier leur consommation locale. Or, 2006, la production mondiale de lait s’est en face, il est avéré que l’Afrique importe brutalement tassée, empêchant l’offre des environ 40% de sa consommation en riz. principaux producteurs (l’Union euroLes besoins du continent sont tels dans péenne, l’Inde et la Chine, l’Australie, la certains pays, qu’ils atteignent 70 kg par Nouvelle-Zélande, le Brésil, l’Argentine et personne et par an dans des pays comme les Etats-Unis) de répondre à une demande le Sénégal et le Mali, avec des pics de qui, elle, est restée croissante. AFRIQUE EXPANSION Magazine 40
9
L’AFRIQUE,
UNE DÉPENDANCE IRRÉMÉDIABLE ? « L’
L’Afrique est l’une des régions du monde les plus dépendantes aux produits alimentaires. Une dépendance qu’elle vit au rythme des guerres et autres conflits sociaux et qui l’empêche d’assurer la sécurité alimentaire de sa population.
Afrique est la seule région au monde à n’avoir pas enregistré la moindre baisse du nombre de personnes sous-alimentées depuis 1990 ». Ce constat de base ne laisse aucune sorte d’illusion. Des détails fournis par les organismes spécialisés de l’Organisation des Nations Unies dans un rapport publié en 2011, dévoilent cependant quelques spécificités selon les pays et leurs sous-régions. Ainsi, les chiffres rendus disponibles démontrent que l’Afrique de l’Ouest a enregistré une légère amélioration entre d’une part, 1990-1992 et 1995-1997 et, d’autre part, entre 2000-2002 et 2004-2006. Une amélioration qui se traduit notamment par des baisses respectives de 3,5 et 3 millions de personnes sous-alimentées. Tandis que l’Afrique de l’Est affiche elle aussi, une baisse de sa population sous-alimentée, de l’ordre de 2,3 millions personnes. À contre-courant de ces embellies, les performances globales de l’Afrique subsaharienne sont pour le moins inquiétantes. Au cours des vingt dernières années, le nombre de personnes souffrant de la faim dans cette partie du continent a presque doublé, passant de 14,9 millions à 24,8 millions entre 1990 et 2009. Cette contreperformance vient renforcer l’impression de leurre ressenti par certains, malgré les petites avancées évoquées plus haut. En fait, depuis la période de cette étude, les données n’ont pas beaucoup changé jusqu’à aujourd’hui. Le nombre de personnes soufrant de la faim n’a baissé que de trois points de pourcentage, passant de 29% en 1990 à 26% en 2007 sur l’ensemble de l’Afrique. 10 AFRIQUE EXPANSION Magazine 40
Des chiffres du taux de dépendance toujours en hausse
de bataille où toute activité lucrative est devenue impossible. En Afrique de l’Est, les conflits intertribaux entre éleveurs et agriculteurs font rage tandis que ceux Pour certaines sous-régions, les chiffres entre nations, déchirent et tuent. Dans du taux de dépendance sont même par- certains de ces pays, l’accès aux armes de ticulièrement élevés : Afrique de l’Est, guerre est encore plus facile que celui à 40%; Afrique centrale, 33% ; Afrique la nourriture. Suspendus aux hypothétiaustrale, 28%. En pourcentage, l’Afrique ques dons et à l’aide internationale, les de l’Est, et principalement la région dite habitants sont exposés aux famines qui se Corne de l’Afrique, semble être la plus succèdent au fil des années. Une coïncidence en appelant une touchée par le phénomène de sous-aliautre, les menaces environnementales de mentation. Pour ce qui est du nombre de person- plus en plus pressantes sont le lot des rénes souffrant de la faim, la situation en gions touchées par la malnutrition. L’assèAfrique centrale reste très préoccupante, chement du Lac Tchad en Afrique centrapuisqu’au cours des dernières années, on le, ou celui des grands lacs qui parsèment y a enregistré simultanément le plus grand les pays de la Corne de l’Afrique, ne fanombre de personnes sous-alimentées vorisent pas le développement de l’activité et la plus grande prévalence de la sous- agricole dans ces zones. La combinaison de ces facteurs éloigne alimentation. En 2010, l’Érythrée, le Kenya, la République démocratique du davantage ces sous régions de l’idéal presCongo et la Somalie se retrouvaient ainsi que réel dans d’autres parties du continent parmi les pays africains les plus durement comme l’Afrique du Nord, l’Afrique austouchés. Malheureusement, tous les indi- trale ou de l’Ouest, qui ont vu leurs popucateurs laissent croire que la liste devrait lations vulnérables diminuer de manière s’allonger au cours des dix prochaines significative au cours des dix dernières années. À ce sujet, les chiffres rapportent années. qu’en 2009, l’Afrique du Nord enregistrait 400 000 personnes sous-alimentées, Instabilité alors que l’Afrique australe en était à 200 De même, le problème de l’insécurité est 000. Selon les structures spécialisées des tout aussi préoccupante dans la Corne Nations Unies, la palme d’or revient à de l’Afrique et en Afrique centrale où l’Afrique de l’Ouest, qui, au cours de cette les guerres civiles ne font qu’empirer la période, a réalisé l’incroyable performansituation. Pourtant, ce n’est pas le poten- ce d’abaisser de 3 millions de personnes tiel naturel qui leur manque. En Afrique sous-alimentées. Les recettes de cette percentrale par exemple, le bassin du Congo, formance en région aride seraient des plus la 2e plus grande réserve forestière du utiles pour le reste du continent en quête monde après l’Amazonie, est un champ de stabilité alimentaire.
PLUS DEMANDÉS Riz, blé ainsi que les autres céréales font partie des denrées les plus recherchées sur le continent africain, notamment dans les pays sousalimentés. Ils complètent les besoins, certes moins importants, des Africains en produits laitiers et viandes.
E
n 2008, certaines sources estimaient à 3,98 milliards de dollars, le montant des importations de céréales en Algérie. Deux fois plus qu’en 2007. Ce chiffre à lui seul démontre l’importance de la dépense en importation de céréales en Afrique. Pour le cas spécifique du riz, sa consommation augmente un peu partout sur le continent. Sur la côte est-africaine, de la Tanzanie au Kenya en passant par l’Ouganda, on enregistre des taux de croissance de la demande de riz allant de 10 à 30% par an. Le Sénégal, quant à lui, importe la quasi-totalité de sa consommation annuelle, soit environ un million de tonnes. Ce constat est le résultat d’une analyse de différents rapports d’organismes spécialisés qui consacrent le riz au sommet des denrées les plus demandées dans les pays africains sous-alimentés. Pourtant, la production mondiale de riz, qui tourne entre 650 et 700 millions de tonnes par an, est essentiellement consommée par les pays producteurs. La Chine et l’Inde par exemple, ne vendent que des excédents mineurs. Cette situation ajoutée à la spéculation qu’elle entraîne sur le marché, a été, en partie, à l’origine des émeutes de la faim en 2008. Deux ans plus tard, l’offre semblait suffire à la demande et les cours mondiaux ont pris une courbe descendante. Ce n’est pas forcément le cas du blé. Il y a près de quatre ans, le boom des importations céréalières en Afrique du Nord a entraîné une hausse record des cours, jusqu’à 420 dollars américains la tonne. Il en avait été presque pareil pour toutes les autres céréales et légumineuses. A la
consommation de blé, il faut ajouter celle du millet, qui n’est pas des moins signifiantes dans certains pays d’Afrique puisque l’Ethiopie, le Niger et le Nigeria figurent parmi les dix plus grands consommateurs mondiaux de cette céréale aux multiples fonctions.
Lait et autres Les besoins en produits laitiers d’un pays comme l’Algérie, premier pays consommateur en Afrique, avec des besoins moyens par habitant de 110 litres de lait par an, font du lait, en plus des produits céréaliers, une des denrées les plus recherchées en Afrique, notamment au Maghreb. Les tendances, en particulier en Afrique de l’ouest et centrale, bien que moins importantes, sont tout de même inquiétantes. Les besoins annuels de ces deux sous régions du continent, selon les chiffres de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), sont considérés importants : quelques 31,5 millions de tonnes pour 350 millions d’habitants en moyenne, à raison de 90 équivalents litres par personne et par an, selon la norme fixée par la FAO et l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Malheureusement, la production ne suit pas toujours l’état des besoins. Notons que les 20 pays de la région n’ont produit que 1,78 million de tonnes en 2005, dont 1,27 million dans la sous-région occidentale et 510.000 tonnes dans la sous-région centrale. Ces quantités ne représentent que 9,5 kg par personne et par an pour l’ensemble de la région, contre 29,8 kg en
AFRIQUE EXPANSION Magazine 40 11
LA DÉPENDANCE ALIMENTAIRE EN AFRIQUE
LES PRODUITS LES
Afrique de l’Est, 60,3 kg en Afrique du Sud et 125 kg en moyenne mondiale. Le surplus des besoins doit donc être couvert par les importations. Ces besoins viennent rencontrer ceux de plus en plus pressants en viandes (volailles et autres produits surgelés). Au cours de ces dernières années, des exemples de dépendance aux importations se sont multipliés en Afrique, parfois sur fond de scandales. C’est le cas au Cameroun au milieu des années 90. Le pays n’importait alors que près de 60 tonnes de volaille. En 1996, après avoir rejoint l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et accepté de libéraliser son commerce, ses importations de poulets congelés avaient atteint 2 253 tonnes. Cette ouverture des marchés a poussé 92% des producteurs locaux à la faillite, avec des conséquences graves sur le tissu économique, notamment l’emploi. Mais, plus grave encore, au cours de cette période, le Cameroun a dépensé 15 millions d’euros pour importer ce qu’avant, il produisait localement. Bien heureusement, le temps de cette dépendance semble passé. Il restera néanmoins à accroître la production d’autres produits comme les légumineuses, les fruits, les produits alimentaires transformés et les produits secs. En effet, le continent doit encore se tourner vers des importations coûteuses pour se procurer ces denrées.
LES MAUV U
n rapport du Conseil économique et social des Nations Unies établit qu’entre 2007 et 2008, le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde a franchi le cap de 2 milliards. Or, deux tiers de cette population d’affamés se retrouve en Afrique… Et la tendance, depuis quatre ans, n’a pas baissé. Au contraire. Si l’on en croit les différents rapports, que ce soit de la FAO ou des autres organismes internationaux, elle est même à la hausse. Ceci, malgré l’instauration de réformes de plus en plus nombreuses. En l’état actuel de la situation, les pays africains, qui cultivent environ 18% des terres arables du monde – de toute évidence pas assez – sont bien loin de pouvoir subvenir aux besoins d’une population de plus en plus nombreuse. Du coup, s’établit une dépendance aux importations, qui se chiffre à environ 62 milliards de dollars par an (produits de pêche compris), soit 6% du volume d’importations mondiales des produits alimentaires. En face, le continent réalise 44 milliards d’exportations, soit 4% du volume mondial.
Conjoncture Le déficit de 18 milliards de dollars ainsi constaté consacre la position de l’Afrique, au rang des moins bien nourris du monde, avec la zone Asie/Océanie. Le plus incongru de cet état des choses étant l’incompréhensible écart entre l’énorme potentiel du Continent et ses performances agricoles. C’est en cela que les positions, tranchées ou prospectives, des spécialistes trouvent leur raison d’être. De manière globale, les principaux vecteurs des crises alimentaires mondiales et régionales identifiés dans le monde se déclinent en une douzaine de points : les changements 12 AFRIQUE EXPANSION Magazine 40
climatiques et le stress hydrique (sécheresses, inondations, récoltes déficientes) qui affectent les différentes zones productrices le niveau relativement faible des stocks mondiaux de céréales, lesquels ont considérablement baissé, notamment entre 1987 et 2007 ; la hausse des prix du pétrole en 2007-2008, qui a entraîné l’augmentation des coûts de transport ; la dépréciation du dollar américain ; les récentes crises économiques ; l’importance de la croissance démographique et l’augmentation de la
Du coup, s’établit une dépendance aux importations, qui se chiffre à environ 62 milliards de dollars par an (produits de pêche compris), soit 6% du volume d’importations mondiales des produits alimentaires. demande de produits alimentaires de la part des pays d’Asie et du Moyen-Orient, la pression démographique tout aussi importante en Afrique, sont entre autres les causes les plus couramment évoquées. En résumé, la conjoncture mondiale, les variations climatiques, les fluctuations peu maîtrisées des cours des denrées les plus consommées, etc. sont des facteurs qui n’améliorent en rien la situation. Les organismes spécialisés des Nations Unies
relèvent qu’entre 2007 et 2008, le prix du blé a doublé, en même temps que celui de la tonne de riz passait de 370 à 1 000 dollars américains. À cela, pour davantage comprendre le cas spécifique de l’Afrique, il faut ajouter les guerres et autres situations d’instabilité sociopolitique quasi chroniques dans certaines régions du continent. Des situations qui, comme au Sud- Soudan, dans les pays de la corne de l’Afrique, en Afrique centrale et de l’Ouest, alimentent des crises bien malvenues pour des ménages et même des États déjà en situation délicate. À ce sujet, il est par exemple établi que les ménages africains défavorisés consacrent 50 à 75% de leurs revenus à l’alimentation. La conséquence immédiate des différentes baisses du pouvoir d’achat de ces ménages, c’est qu’ils s’en trouvent diminués dans leurs marges de manœuvre, en cas de hausse des prix alimentaires, qui par ailleurs sont très fréquentes et importantes depuis les dernières années. L’autre danger, selon certains experts internationaux, réside dans l’instabilité du système d’échanges, notamment des importations desquelles un bon nombre de pays du continent dépendent. Leur lecture de la conjoncture établit qu’en fait, « l’Afrique est sur le fil du rasoir en raison de la grande étroitesse de plusieurs marchés alimentaires mondiaux sur lesquels, de surcroît, les prix montent en flèche (oléagineux, sucre, céréales, riz, blé, maïs), alors que le nombre d’individus affectés par l’insécurité alimentaire a été estimé à
Le continent, qui ne parvient pas à produire suffisamment pour satisfaire ses besoins alimentaires, est largement dépendant des importations, malgré des réformes… embryonnaires. 390 millions en 2010, soit une baisse de près de 11% par rapport à 2009…»
investir Des solutions à ce problème existent. En effet, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), chaque augmentation de 10% de la productivité agricole des petits exploitants en Afrique peut faire passer quelque 7 millions de personnes au-dessus du seuil de pauvreté. Si l’on acquiesce à cette vision optimiste, la solution au problème semble toute trouvée : investir dans le sens de la modernisation des infrastructures et des pratiques agricoles, avec pour objectif, premièrement d’augmenter la production régionale, mais aussi de faire le pas décisif vers la transformation locale d’au moins 50% de la production alimentaire des pays producteurs du continent. Une solution qui a l’avantage d’être endogène. Dans le même registre, certains spécialistes pensent que l’intensification des échanges intra-régionaux, qui en leur état actuel fonctionnent encore sur les modèles coloniaux, privilégiant le commerce avec l’Europe, serait une issue sûre. Seulement, pour des raisons politiques, de nombreux pays ont opté pour des importations de denrées moins chères plutôt que d’investir dans l’agriculture, ou de développer des échanges Sud-Sud, qui selon les simulations, s’avèrent pourtant plus bénéfiques. Au sein des grands groupements sous-régionaux, ce n’est pas toujours la priorité.
Chacun des pays membres voulant se démarquer, à travers de micro réformes et autres révolutions agricoles finalement peu productives pour l’ensemble du continent. Heureusement, la Commission économique pour l’Afrique du Conseil économique et social de l’ONU constate que « durant la période 2009-2010, l’Afrique a enregistré une amélioration de la disponibilité des denrées alimentaires dans plusieurs sous-régions à la suite des réactions favorables massives à l’égard de la politique de 2008-2009, dont les effets se sont ajoutés à ceux des bonnes conditions climatiques qui ont prévalu pendant ces deux années… » De ces révélations, il ressort qu’une combinaison judicieuse entre la volonté politique des dirigeants et une gestion plus responsable de l’environnement constitue l’incontournable sillon d’une éventuelle révolution agricole en Afrique. Il faut préserver et renforcer les avancées de ces dernières années. Sur un plan
purement technique, les augmentations annuelles de la production de riz de 4,4 et 4,9% respectivement enregistrées en Afrique australe en 2001 et plus récemment en 2009, sont le résultat de la mise en œuvre, certes embryonnaire et rustique, mais salutaire, de cette vision à laquelle il faudra adjoindre une dimension technologique. Les rapports concordants des organismes internationaux relèvent à ce sujet que 75 à 80% des récentes hausses de la production céréalière en Afrique subsaharienne viennent de l’augmentation des superficies cultivées. Moins de 20% de ces avancées proviennent de l’accroissement des rendements. Pour le continent, il n’y a donc pas de place pour un quelconque orgueil sur les dernières avancées susmentionnées. L’Afrique doit consacrer l’essentiel de son attention aux questions de sécurité. Le déficit technologique à rattraper est encore très grand et les moyens financiers pour soutenir une révolution agricole à trouver.
CAUSE DES PROBLÈMES ALIMENTAIRES EN AFRIQUE 1- les changements climatiques 2- le stress hydrique (sécheresses, inondations) 3- le faible niveau des stocks de céréales 4- la hausse des prix du pétrole et, par conséquent, des coûts de transport 5- la dépréciation du dollar américain qui nuit aux productions locales 6- les récentes crises économiques 7- la croissance démographique 8- la forte demande de produits alimentaires en Asie et au Moyen-Orient AFRIQUE EXPANSION Magazine 40 13
LA DÉPENDANCE ALIMENTAIRE EN AFRIQUE
VAIS PLANTS DE L’AFRIQUE
Du 14 au 17 octobre 2012, Abidjan, Côte d’Ivoire
AFRICA-ASIA-EUROPE TRADE & INVESTMENT SUMMIT Du 29 au 31 octobre, Cape Town, Afrique du Sud
Le Forum d’affaires Franco-Ivoirien qui aura lieu du 14 au 17 octobre prochain, réunira pendant 3 jours à Abidjan en Côte d’Ivoire, plus de 300 entreprises et décideurs économiques français et ivoiriens. Ce Forum se donne comme mission d’aider ces derniers à prospecter les bons partenaires et futurs clients, d’identifier le potentiel du marché ivoirien et de s’y positionner. Les organisateurs espèrent ainsi développer un courant d’affaires dans le pays. L’événement s’articule autour de cinq points principaux : un programme de rendez-vous individuels préprogrammés et ciblés en fonction des souhaits et projets des participants ; l’accès à un Village Experts leur donnant la possibilité de s’entretenir avec des spécialistes du marché ivoirien (avocats, juristes, transporteurs, banques, logisticiens, etc.) ; des opportunités de networking ; un accompagnement « clé en main » pour une immersion sur le marché ivoirien et enfin une présence sur le web à l’international grâce à la Vitrine France Export/ the French Suppliers Directory, un espace web pour exposer pendant un an leurs produits et savoir-faire. Infos : http://www.ubifrance-events.com/
Le sommet « Africa-Asia-Europe Trade & Investment », considéré comme l’un des événements les plus influents du secteur privé de cette rentrée en Afrique, aura lieu du 20 au 31 octobre 2012 à Cape Town en Afrique du Sud. Son objectif : sensibiliser d’avantages les acteurs les plus influents (financiers, investisseurs, professionnels, responsables gouvernementaux, etc.) venus d’Asie et d’Europe, aux nombreuses opportunités commerciales qu’offre l’Afrique dans les secteurs public et privé. L’événement qui est également censé être une discussion tripartite sur les défis économiques auxquels le monde fait face actuellement, sera l’occasion de faire entre autres, une évaluation critique de l’état actuel et l’avenir des relations économiques entre l’Asie, l’Europe et l’Afrique. De nombreux décideurs politiques, entreprises et groupes de réflexion de 61 pays de ces trois continents vont se croiser lors de ce sommet consacré au commerce et à l’investissement en Afrique.
Infos : http://www.africa-asia-europe.com/
IXe EMA INVEST
THE AFRICA CEO FORUM
Du 25 au 26 octobre 2012, Genève, Suisse
Du 20 au 21 Novembre, Genève, Suisse
La Fondation EMA présente sous le haut patronage du président camerounais, Paul BIYA, IXe EMA INVEST, « Afrique émergente : l’exemple du Cameroun » du 25 au 26 octobre 2012 à Genève en Suisse. L’objectif de ce 9e forum est de mettre en évidence les conditions qui favoriseront la réalisation de projets de qualité contribuant au développement de pays émergents. Les organisateurs ont ainsi décidé de se concentrer sur un pays, le Cameroun en abordant la recherche de solutions à travers la présentation de cas concrets. Ce forum permettra, entre autres, aux participants, de rencontrer les dirigeants publics et privés, de mieux comprendre le potentiel du pays et les règles du jeu, d’échanger avec d’autres investisseurs ; de rentrer dans le détail à travers la description de quelques projets concrets, avec une approche par secteur ; de faire la promotion de projets porteurs et de les présenter en pré-organisant des rendez-vous avec des investisseurs potentiels ; etc. Infos : http://www.emainvest.com/
Élaboré en partenariat avec la Banque Africaine de Développement et organisé par le Groupe Jeune Afrique et la société Rainbow Unlimited, « The AFRICA CEO FORUM » est la première rencontre internationale des dirigeants des grandes entreprises africaines. L’événement qui se tiendra les 20 et 21 novembre 2012 à Genève en Suisse va se concentrer principalement sur les enjeux de développement et les défis auxquels sont confrontés aujourd’hui les chefs d’entreprises africains, dans le but d’accompagner le développement du secteur privé et de favoriser sa promotion à l’international. Le programme prévoit donc de créer une plateforme efficace d’échanges et de contacts privilégiés entre décideurs de haut niveau venus de toute l’Afrique, permettant ainsi aux participants de se constituer un puissant réseau relationnel et d’initier des relations d’affaires durables en marge des débats et autres conférences. « The AFRICA CEO FORUM » s’adresse en priorité aux dirigeants d’entreprises africaines, de banques et d’institutions financières ou d’investissement. Infos : http://theafricaceoforum.com/fr/ 5 AFRIQUE EXPANSION Magazine 40 15
RENDEZ-VOUS D’AFFAIRES
FORUM D’AFFAIRES FRANCO-IVOIRIEN
LES MBA CANADIENS
LE STYLE DE GESTION NORD-AMÉRICAIN À UN COÛT ACCESSIBLE
I
Dossier préparé par ������������ Serge Tchaha
l y aurait plus de 13 000 business schools ou écoles de commerce dans le monde. Autant dire que choisir où effectuer un programme de MBA peut donner le tournis. Sauf qu’il faut le faire méticuleusement car c’est un investissement – dans tous les sens du terme – qui peut être extrêmement coûteux. Le Canada, pays d’Amérique du Nord mêlant cultures francophone et anglo-saxonne et se différenciant par une pratique des affaires qui se veut pragmatique, est très bien positionné pour offrir des programmes de MBA world-class. Mais là encore, tout n’est pas réglé car le Canada, lui-même, compte plusieurs dizaines de facultés de gestion ou écoles de gestion. Comment choisir ? Quels sont les critères d’admission ? Y a-t-il des MBA plus valorisés que d’autres ? Quel est le profil des participants ? Réponses dans ce dossier.
AFRIQUE EXPANSION Magazine 40 17
GALAXI L
Officiellement bilingue – français et anglais –, pays du Cirque du Soleil, de Bombardier et de Resarch In Motion, membre du G7, le Canada, dans un monde globalisé où tous les pays aspirent à avoir une élite économique parfaitement formée, possède de nombreux atouts à faire valoir pour attirer des candidats africains désireux de fréquenter les meilleures business schools, de compléter un Master in Business Administration (MBA). e monde, de façon générale, est appelé à évoluer vers une ère de sophistication considérable. Il suffit de regarder à quel point les technologies sont présentes dans nos vies. Pour demeurer compétitifs, les uns et les autres iront se former dans les pays où l’éducation sera réputée d’excellente qualité.
l’Ontario (85 300), la Colombie Britannique (60 500) et le Québec.
Doubler le nombre d’étudiants étrangers
« Notre vision pour le Canada s’exprime ainsi : devenir le chef de file du XXIe siècle en éducation internationale afin d’attirer les meilleurs talents et de préparer nos citoyens au marché mondial, de Une formation de calibre mondial façon à établir des bases solides pour assurer notre prospérité future. » C’est ce Aujourd’hui, le Canada fait clairement qu’a indiqué le Comité consultatif sur la partie des pays qui pourraient revendi- Stratégie du Canada en matière d’éduquer cette capacité à offrir une formation cation internationale (Comité consultatif) de calibre mondial. En mai 2012, le cabi- dans son rapport « L’ÉDUCATION INnet Roslyn Kunin and Associates, Inc. a TERNATIONALE : un moteur-clé pour livré un rapport au ministère des Affaires la prospérité future du Canada » d’août Étrangères et du Commerce International 2012, remis au gouvernement canadien. Les membres de ce comité ont asdu Canada intitulé « Economic Impact of International Education in Canada ». Ce surément fait cette proposition car document nous révèle qu’en 2010, l’on dé- l’apport à l’économie canadienne des nombrait au Canada quelque 218 200 étu- étudiants étrangers est absolument subsdiants internationaux de long terme, soit tantielle, remarquable. Il faut savoir que les ceux qui y sont restés pendant au moins 218 200 étudiants étrangers dont nous avons parlé plus haut ont généré en 2010 6 mois. Le même rapport nous apprend égale- un impact de près de 7,7 milliards de ment qu’en décembre 2010, l’on recensait dollars dans l’économie canadienne. À 56 900 Chinois et 24 600 Sud-Coréens qui titre de comparaison, il n’était « que » étaient au pays de la feuille d’érable com- de 6,5 milliards de dollars en 2008. Ces me étudiants étrangers. Les ressortissants montants incluent les frais de scolarité, de ces deux pays forment les communau- les coûts de loyers et les autres dépenses tés les plus populeuses parmi les étudiants discrétionnaires. Selon le cabinet Roslyn étrangers. Sur le plan géographique, les Kunin and Associates, Inc., cela correstrois premières provinces qui attirent le pondrait à la contribution de 4,9 milliards plus d’étudiants étrangers au Canada sont : de dollars au PIB, à la création de 86 570 18 AFRIQUE EXPANSION Magazine 40
emplois et au versement de 445 millions de dollars de taxes. IMPACT ÉCONOMIQUE DES ÉTUDIANTS INTERNATIONAUX MIS EN PERSPECTIVE - Les dépenses effectuées par les étudiants internationaux sont supérieures aux exportations canadiennes d’aluminium (6 milliards $) - Ces dépenses sont aussi supérieures aux exportations d’hélicoptères, d’avions et de spacecraft qui se situent à 6,9 milliards $
C’est sans doute fort de cette réalité économico-statistique que le Comité consultatif sur la Stratégie du Canada en matière d’éducation internationale recommande au gouvernement de doubler dans une décennie le nombre d’étudiants étrangers accueillis au Canada. Sa recommandation se détaille ainsi : « La Stratégie du Canada en matière d’éducation internationale devrait viser à faire doubler le nombre d’étudiants internationaux (étudiants étrangers, ndlr) à temps plein, pour qu’il passe de 239 131 en 2011 à plus de 450 000 d’ici 2022. Nous considérons qu’il s’agit là d’un objectif réaliste, à la lumière de notre évaluation des tendances de la croissance du secteur de l’éducation internationale et de notre capacité à maintenir la qualité. Le système canadien de l’éducation est en mesure d’accueillir de nouveaux étudiants internationaux sans qu’ils supplantent pour autant les étudiants canadiens. »
Un pays de business schools La Graduate Management Admission Council (GMAC) est l’entreprise qui gère les tests obligatoires, pour l’admission dans certaines business schools, dénommés GMAT (Graduate Management Admission Test). Dans son rapport sur les tendances mondiales relatives à l’administration des tests GMAT, la GMAC confirme la place de choix que le Canada occupe au niveau des études en sciences de l’administration. Malgré sa taille relativement modeste – 34 millions d’habitants – c’est tout de même dans ce pays que se déroulent 3 % de ces tests d’admission. Il n’est aucun doute qu’une éventuelle 0,4% Australie et Îles du pacifique
2% Europe de l’Est 2% Afrique 3% Canada 3% Mexique, Caraïbes et Amérique latine
44% États-Unis
3% Moyen-Orient 5% Europe de l’Ouest 16% Asie du
22% Asie de l’Est
Centre et du Sud
et du Sud-Est
adoption de cette recommandation par le gouvernement actuellement dirigé par le Premier ministre Stephen Harper, conduirait les business schools canadiennes à recevoir encore plus d’étudiants internationaux et donc africains. D’après The Association to Adavance Collegiate Schools of Business, « d’un océan à l’autre », l’on compte au Canada 107 établissements offrant des diplômes en gestion. Parmi ceux-ci, il y en a qui sont connus et reconnus à travers la planète et régulièrement positionnés dans les meilleurs classements répertoriant les
écoles qui offrent les meilleurs MBA. Il faut dire à cet égard que le Canada dispose de nombreux atouts. Tout d’abord, l’image du pays. D’après Bernard Ramanantsoa, actuel directeur général de HEC Paris, dans un article paru dans la Revue Française de Gestion, l’image d’un pays compte dans la gestion du brand management – gestion de l’image de marque – des business schools qui y sont installées. Le Canada est réputé pour sa sûreté, pour son hospitalité, pour sa capacité à intégrer les immigrants, tout cela compte. Au-delà, nous pensons que la ville où est implantée l’université est également un facteur de persuasion. En ce sens, le Canada, avec des métropoles comme Vancouver, Toronto ou Montréal fait rêver nombre de candi750,399 dats au MBA. En sus, le bilinguisme du pays lui Nombre total des rapports de score permet d’offrir des persGMAT envoyés par tous les sujets pectives intéressantes examinés en 2011 aux étudiants souhaitant poursuivre leurs études dans une de ces langues. Par ailleurs, quand on sait que le MBA est un diplôme né en Amérique du Nord, précisément à Harvard, il est légitime de penser que la position géographique du Canada est un atout. Il est un pays nord-américain où la culture anglo-saxonne est forte et le style de management pragmatique. Vu d’Afrique, cela a de l’intérêt. Autre élément : nombre de facultés de gestion et d’écoles de commerces canadiennes détiennent des accréditations internationales telles que : ÉQUIS, AASCB ou AMBA qui attestent de la solidité de la formation offerte et des hauts niveaux de standard atteints. En outre, Catherine Pelletier, directrice
du service de communications de la Faculté des Sciences de l’Administration de l’Université Laval, identifie « les perspectives d’emploi » comme un autre plus. C’est un atout, mais il faut se demander s’il est convenablement connu; le Canada a des entreprises championnes mondiales, ce qui atteste de la capacité à créer des leaders, mais associe-t-on suffisamment le brand Canada aux Cirque du Soleil, à SNC Lavalin, à Bombardier ou à CGI ?
GALAXIE DES MBA EN CHIFFRES Michelle Sparkman, directrice communication GMAC, nous prévient : « il n’y a pas une organisation qui collecte de manière globale l’ensemble des données relatives aux études supérieures en gestion ». Cependant, The AASCB fournit des estimations éclairantes sur cette industrie. • 258 747 : nombre d’inscriptions enregistrées à travers le monde dans les 587 business schools accédités par l’AASCB • 13 116 : nombre de business schools dans le monde • 6 000 : nombre de business schools dans le monde offrant des programmes de maîtrise • 107 : nombre de business schools présentes au Canada Source: Business Schools Data and Trends and 2011 List of Accredited Schools de l’AASCB
DESTINATION CANADA Les pays africains dont le Canada figure dans le TOP 5 des destinations choisies pour la poursuite des études supérieures sont : Algérie, Bénin, Burkina Faso, Burundi, Côte d’Ivoire, Égypte, Gabon, Ghana, Guinée, Madagascar, Mali, Maroc, Niger, RD Congo, Rwanda, Sénégal Source : Institut de statistique de l’UNESCO via Africa 24 MAG numéro 7 (P.183 |Simon Maro) AFRIQUE EXPANSION Magazine 40 19
LES MBA CANADIENS
IE MBA
LA DESTINATION CANADIENNE
LES DOMAINES D’EXCELLENCE ET « D’un océan à l’autre », selon les évaluations du rapport 2012 QS Global 200 business school, ces onze écoles de commerce sont les meilleures du pays. L’École HEC Montréal est le seul établissement francophone listé. Cette carte est donc un panorama de ce qui se ferait de mieux dans le domaine des MBA au Canada. Elle vous aidera à vous faire une idée précise des exigences attendues pour participer à ces programmes qui durent généralement près de deux ans quand on les fait à temps plein. 1 RICHARD IVEY SCHOOL OF BUSINESS – WESTERN UNIVERSITY Nombre d’années d’expérience 4 professionnelle moyen Score moyen au GMAT 660 Accréditations internationales détenues ÉQUIS Salaire moyen ($ Canadiens) 90 000 Langue (s) d’enseignement Anglais Coûts du programme ($ Canadiens) 88 500 Site Web http://www.ivey.ca/mba
7 4
8
2 ROTMAN SCHOOL OF MANAGEMENT – UNIVERSITY OF TORONTO Nombre d’années d’expérience 4 professionnelle moyen Score moyen au GMAT 654 Accréditations internationales détenues --Salaire moyen ($ Canadiens) 85 000 Langue (s) d’enseignement Anglais Coûts du programme ($ Canadiens) 98 518 Site Web http://www.rotman.utoronto.ca 3 QUEEN’S SCHOOL OF BUSINESS Nombre d’années d’expérience 5 professionnelle moyen Score moyen au GMAT 661 Accréditations internationales détenues AASCB, ÉQUIS Salaire moyen ($ Canadiens) 77 000 Langue (s) d’enseignement Anglais Coûts du programme ($ Canadiens) 75 000 Site Web http://business.queensu.ca
5 SCHULICH SCHOOL OF BUSINESS – YORK UNIVERSITY Nombre d’années d’expérience 5 professionnelle moyen Score moyen au GMAT 660 Accréditations internationales détenues ÉQUIS Salaire moyen ($ Canadiens) 87 000 Langue (s) d’enseignement Anglais Coûts du programme ($ Canadiens) 110 000 Site Web http://www.schulich.yorku.ca
4 SAUDER SCHOOL OF BUSINESS – UNIVERSITY OF BRITISH COLUMBIA Nombre d’années d’expérience 5 professionnelle moyen Salaire moyen au GMAT 642 Accréditations internationales détenues AASCB, ÉQUIS Salaire moyen ($ Canadiens) 73 000 Langue (s) d’enseignement Anglais Coûts du programme ($ Canadiens) 52 541 Site Web http://www.sauder.ubc.ca
6 DESAUTELS FACULTY OF MANAGEMENT – MCGILL UNIVERSITY Nombre d’années d’expérience 5 professionnelle moyen Score moyen au GMAT 650 Accréditations internationales détenues --Salaire moyen ($ Canadiens) 88 000 Langue (s) d’enseignement Anglais Coûts du programme ($ Canadiens) 72 500 Site Web http://www.mcgill.ca/desautels
20 AFRIQUE EXPANSION Magazine 40
10
6
9 11
3 2
5
1 7 ALBERTA MBA PROGRAMS – UNIVERSITY OF ALBERTA Nombre d’années d’expérience 5 professionnelle moyen Score moyen au GMAT 608 Accréditations internationales détenues AASCB Salaire moyen ($ Canadiens) 71 000 Langue (s) d’enseignement Anglais Coûts du programme ($ Canadiens) 48,950 Site Web http://www.business.ualberta.ca
10 EDWARDS MBA UNIVERSITY OF CALGARY Nombre d’années d’expérience 4 professionnelle moyen Score moyen au GMAT 550 Accréditations internationales détenues AASCB Salaire moyen ($ Canadiens) 72 000 Langue (s) d’enseignement Anglais Coûts du programme ($ Canadiens) 35 925 Site Web http://www.edwardsmba.ca
8 HASKAYNE SCOOL OF BUNIESS – UNIVERSITY OF CALGARY Nombre d’années d’expérience 5 professionnelle moyen Score moyen au GMAT 610 Accréditations internationales détenues AASCB Salaire moyen ($ Canadiens) 90 000 Langue (s) d’enseignement Anglais Coûts du programme ($ Canadiens) 57 000 Site Web http://haskayne.ucalgary.ca
11 JOHN MOLSON SCHOOL OF BUSINESS - CONCORDIA UNIVERSITY Nombre d’années d’expérience 6 professionnelle moyen Score moyen au GMAT 607 Accréditations internationales détenues AASCB Salaire moyen ($ Canadiens) 73 000 Langue (s) d’enseignement Anglais Coûts du programme ($ Canadiens) 35 255 Site Web http://johnmolson.concordia.ca
Source : QS Global 200 business school report 2012 ; Sites Web des institutions universitaires mentionnées. À part les frais de scolarité qui portent sur l’année 2012-2013. Les autres données correspondent à l’année 2011 AFRIQUE EXPANSION Magazine 40 21
LES MBA CANADIENS
LES COÛTS
9 HEC MONTRÉAL Nombre d’années d’expérience 6 professionnelle moyen Score moyen au GMAT 625 Accréditations internationales détenues AASCB, AMBA, ÉQUIS Salaire moyen ($ Canadiens) 79 000 Langue (s) d’enseignement Anglais, français Coûts du programme ($ Canadiens) 33 000 Site Web http://www.hec.ca/mba
DES MBA PLUS VALORISÉS QUE D’AUTRES Il est difficile face aux milliers de possibilités existantes de faire le choix du MBA idéal. Cependant informé de l’importance des accréditations, armé par la connaissance des classements internationaux et de la réalité des coûts, on est mieux préparé à faire ce choix décisif pour une carrière.
Q
u’on se le dise : la guerre pour la formation des élites fait plus rage que jamais. Longtemps circonscrite aux seuls chercheurs et aux ingénieurs des universités, elle s’étend aujourd’hui aux business schools et à leurs bataillons de managers en devenir. Les enjeux pour ces écoles : la notoriété, le prestige, l’influence, les réseaux. Pour les nations : ni plus ni moins que la compétitivité de leurs entreprises à travers la qualité de leurs dirigeants, mais aussi leur soft power dans les sphères économiques et financières. » Voilà ce qu’affirme Aurélien Duthoit, directeur d’études chez Xerfi Global. L’obtention des MBA obéit à cette volonté d’avoir une classe de managers capables d’emmener les entreprises des pays émergents vers la conquête des marchés internationaux et faire d’elles, des gagnantes de la mondialisation économique. Sauf que le choix de l’université où l’on va faire son MBA, étant donné les frais qu’il peut engendrer, doit se faire avec minutie, surtout avec la foultitude d’écoles de commerce qui existent à travers la planète. Pour avoir la meilleure formation, pour détenir un diplôme respecté, vaut mieux faire le meilleur choix.
«
Les accréditations Un des éléments qui peut aider à la prise de décision est la présence dans les « actifs » de la business school de certaines accréditations internationalement reconnues. D’ailleurs les facultés de gestion en jouent. À cet égard, L’École de gestion Telfer (Université d’Ottawa) se positionne comme faisant partie de l’élite mondiale car elle en possède trois. « Notre établissement a su obtenir l’agrément 22 AFRIQUE EXPANSION Magazine 40
des trois organismes les plus exigeants du monde : l’AACSB, l’AMBA et EQUIS. L’obtention de cette triple couronne tant convoitée nous permet de figurer dans la tranche supérieure de 1% des écoles de commerce de la planète, ce qui témoigne de notre capacité à surpasser les normes les plus élevées dans le domaine de la formation en gestion. »
Les classements Il y a aussi, et c’est sans doute, l’argument le plus solide, la présence des établisse-
l’Université de Toronto qui occupe la 44e place du classement du FT 2012 et était la première université canadienne, n’apparaissait même pas à la dernière place de celui de The Economist 2011. Aussi, avons-nous décidé de présenter ci-bas uniquement les trois MBA canadiens reconnus parmi les meilleurs selon les rapports de The Economist 2011, le Financial Times 2012 et le QS Global 200 Business School Report 2012. Concernant le dernier, il faut dire qu’il ne concernait que les établissements nord-américains.
The Economist 2011 Financial Times 2012 QS Global 200 Business School Report 2012 York University – Schulich
59e /100
9e / 100
20e /82
McGill Univerrsity – Faculty of Management
61e / 100
64e/ 100
19e /82
University of British Columbia – Sauder Business of School
82e / 100
82e/ 100
18e /82
(Source: The Economist, Financial Times, QS – Topmba.com)
ments dans les « grands » classements internationaux. Il faut préciser que ces classements ont de l’intérêt car ils sont généralement établis en fonction des données recueillies auprès des établissements et/ou des anciens diplômés – les alumni. Mais là encore, ce n’est pas aussi simple que cela car, n’ayant pas tous les mêmes grilles d’analyse, l’on ne rencontre pas toujours les mêmes universités dans ces différents classements. Ainsi, le MBA HEC Montréal est, selon le classement de The Economist 2011, le 96e au monde pour sa qualité, mais selon celui du Financial Times 2012 (FT 2012), il ne figure pas dans le top 100. À l’inverse, la Rotman School of Management de
À ceux qui désirent poursuivre un MBA spécialisé en finances ou en marketing par exemple, le rapport QS Global 200 Business School apporte des réponses, car il classe pour dix champs de spécialisation les meilleures écoles de commerce du monde. Si des établissements canadiens sont présents parmi les 50 meilleures dans tous ces dix champs, il faut saluer la Rotman School of Management de l’Université de Toronto qui apparaît parmi les meilleures dans huit cas : Responsabilité sociale d’entreprise (35e), Innovation (43e), Entrepreneuriat (40e), Finances (28e), Gestion de l’information (44e), Gestion internationale (32e), Gestion des opérations (37e) et Leadership (37e).
Les programmes de MBA canadiens, encore à forte dominance masculine, se distinguent par le fort niveau d’internationalisation des participants, l’importance de leurs responsabilités en entreprise et des salaires bien au dessus de la moyenne.
A
vec ses dizaines de business schools, le Canada compte sans doute des milliers d’étudiants au MBA; ceux-ci peuvent le réaliser à temps partiel ou à temps plein. Ces étudiants ont le choix de faire leur cursus en français ou en anglais voire même dans une troisième langue dans certaines universités comme la Faculté des Sciences de l’Administration (FSA) de l’Université Laval. En plus du français et de l’anglais, l’étudiant du MBA Gestion internationale de la FSA doit impérativement maîtriser une troisième langue. Cependant, ces éléments ne disent pas tout sur les éléments descriptifs des candidats qui décident de faire un MBA ou un Executive MBA (EMBA) sur le sol du 2e pays au monde par la superficie.
Le profil Se basant sur les données fournies – qui concernent onze écoles de commerce canadiennes – par le QS Global 200 Business School Report 2012, l’on peut avoir un aperçu du profil des postulants au Master in Business Administration. De façon générale, l’on compte à peu près 31 femmes pour 69 hommes dans un programme de MBA au Canada. D’après les informations recueillies, parmi les onze meilleures écoles de commerce canadiennes répertoriées par ce rapport, c’est à la John Molson School of Business de l’université Concordia qu’il y a le plus de femmes : 40 contre 60 hommes. Au niveau de la présence des étudiants étrangers, il faut noter que les établissements répertoriés en comptent en moyenne 37,54%. Il est intéressant de noter à ce sujet que des écoles comme Sauder School of Business de l’université de Colombie Britannique, Faculté
de management Desautels de l’université McGill, Schulich School of Business de l’université York et l’Alberta MBA Programs de l’université d’Alberta ont une proportion d’étudiants étrangers supérieure à 50%. Au chapitre des revenus, la moyenne se situe autour de 80 450$ par an. Vu les exigences demandées pour pouvoir faire un EMBA, nous sommes d’avis qu’il faille réaliser un autre portrait. Il faut par exemple savoir que le nombre d’années exigées pour faire un EMBA est généralement supérieur à celui requis pour un MBA. L’EMBA offert conjointement par McGill et HEC Montréal est offert à des personnes cumulant minimalement 10 ans d’expérience dont 5 comme professionnel. Alors que dans le même temps, l’on peut faire un MBA à l’École HEC Montréal si l’on réunit trois années d’expérience de travail. C’est donc radicalement différent. Nous avons souligné cette différence car elle est structurante. Chacun reconnaîtra que les besoins de formation d’un dirigeant ayant cumulé au moins 5 ans dans un poste de gestion en comparaison avec un professionnel ne sont pas les mêmes. À partir des données concernant 20 business school canadiennes rassemblées par le Canadian Business, et publiées en 2011, nous avons calculé que l’âge moyen des personnes effectuant un EMBA, était de 38,35 ans. La proportion des femmes y est quasi égale à celle des candidates au MBA. En effet, il y a environ 33 femmes
pour 67 hommes dans les programmes d’Executive MBA. De plus, les candidats au EMBA possèdent en moyenne 14,2 ans d’expérience professionnelle. Les informations fournies par ce journal sont aussi très édifiantes car elles éclairent sur la proportion relative d’étudiants qui occupent des fonctions de Vice-président ou des postes hiérarchiquement encore plus élevés. Le taux le plus bas revient à la Rotman School of Business qui n’obtient « que » 7%. Le taux le plus élevé est attribué au trio : Ivey (44%), McGillHEC (43%) et Queen’s-Cornell (40%). CONSEIL PRATIQUE Fafadji Amégavie, spécialiste des RH évoluant à Montréal, prévient : « il faut éviter le culte du diplôme ». Il ne faut pas le faire parce qu’on désire avoir une maîtrise. Afin de le valoriser au mieux, il faut au préalable acquérir quelques années d’expérience. Catégorique, elle affirme : « Quelqu’un qui a un bac et 4 ans d’expérience gagnera plus qu’un autre possédant un MBA sans expérience ».
SALAIRE POST-MBA à l’Université Laval Selon C. Pelletier de la Faculté des Sciences de l’Administration : - Revenu moyen des étudiants admis aux MBA : 45 158 $ - Revenu moyen à la sortie du MBA : 56 545 $
23 AFRIQUE EXPANSION Magazine 40 39
LES MBA CANADIENS
UNE CLIENTÈLE MIXTE ET INTERNATIONALE
Pour connaître les dernières nouvelles de l’actualité économique internationale, enregistrez-vous sur WWW.AFRIQUEEXPANSION.COM et recevez chaque semaine notre bulletin d’informations avec nos dossiers interactifs sur l’actualité brûlante du moment. Suivez-nous aussi sur Facebook et Twitter
Retrouvez ces interviews dans la version digitale du magazine
INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE EN AFRIQUE Vitraulle Mboungou
A
vec un chiffre d’affaires évalué à près de 855 milliards de dollars en 2011 et une marge moyenne d’exploitation de plus de 16%, le marché pharmaceutique mondial est indéniablement dominé par les géants du secteur comme Pfizer, Novartis, Merck et autres. Ses ventes progressent de 5 à 7%, selon une étude du groupe IMS Inc. C’est donc sans surprise que l’on retrouve ces grands groupes internationaux sur le continent africain qui continue d’importer 80% de ses médicaments. Ils sont notamment très présents en Afrique du Nord dans des pays comme le Maroc, la Tunisie et l’Algérie. Mais depuis quelque temps, ils doivent composer avec la concurrence des groupes locaux et ceux originaires des pays émergents. La présence en Afrique de ces multinationales pharmaceutiques n’est pas toujours vue d’un très bon œil du fait notamment de l’utilisation des malades africains comme cobayes humains et de leur manque d’intérêt évident envers les maladies dites « négligées » qui affectent la santé de nombreux Africains.
AFRIQUE EXPANSION Magazine 40 25
L’utilisation des malades africains à des fins commerciales et scientifiques est un phénomène, trop peu évoqué par la presse internationale. Deux cas médiatisés ont cependant permis de rappeler à l’opinion publique mondiale ce phénomène. Afrique Expansion Magazine revient sur la saga du Ténofovir et du Trovan.
A
u cours de ces deux dernières décennies, plusieurs grands laboratoires pharmaceutiques ont massivement délocalisé leurs essais cliniques dans les pays du Sud, spécialement en Afrique. De nombreux facteurs les motivent à agir de la sorte : facilité dans le recrutement de cobayes humains, coûts moins élevés, normes prudentielles moins strictes, etc. Ainsi en 2008, 78% des cobayes embauchés aux États-Unis pour des médicaments visant le marché américain, ont été recrutés à l’étranger. En Europe, c’était 61%. Cette délocalisation des tests cliniques soulève de nombreuses questions, en particulier après les scandales de ces dernières années impliquant des multinationales du secteur comme Pfizer. L’histoire récente de cette industrie est remplie de cas d’abus qui se sont souvent soldés par la mort de cobayes jamais informés des risques encourus. Elle démontre ainsi la rapacité et l’absence d’éthique des grands laboratoires pharmaceutiques. Des études sur un antiviral contre le virus HIV (au Nigeria, Cameroun, Ghana et Botswana) aux tests d’un antibiotique contre la méningite (au Nigeria), ce ne sont pas les exemples qui manquent.
ténéfovir En 2005 par exemple, l’association Family Health International entame pour le compte du laboratoire américain Gilead Sciences, une série d’essais cliniques 26 AFRIQUE EXPANSION Magazine 40 38
de Ténéfovir, un antiviral préventif utilisé contre le sida auprès des prostituées des pays du Sud dont cinq en Afrique (Cameroun, Nigéria, Ghana, Malawi et Botswana) et un en Asie (Cambodge). Financé, entre autres, par la fondation Bill et Belinda Gates (6,5 millions de dollars), le projet a pour objectif de comparer les résultats de deux groupes de personnes séronégatives fortement exposées à un risque de contamination par le VIH à qui on a administré séparément le Ténéfovir et son placebo. Vivement contestés, ces tests pour la prévention de la transmission du VIH ont fait face à une flambée de critiques venant, notamment, de la société civile et des organisations non gouvernementales (ONG) qui ont condamné le choix des pays et des cobayes. Choix motivé selon elles par l’appât du gain rapide. Des ONG, comme le Réseau sur l’Ethique, les Droits et le Sida (REDS) au Cameroun et Act Up-Paris, ont donc dénoncé, en plus des risques que ces laboratoires faisaient courir à ces cobayes humains africains, les modalités financières d’inclusion de ces derniers. Le laboratoire Gilead, qui a fourni gratuitement le Ténofovir et son placebo pour l’essai, n’a nullement prévu une mise à disposition, également gratuite, d’antirétroviraux pour les participantes qui deviendraient séropositives. Certes, un suivi et un accès au traitement pour les infections sexuellement transmissibles était compris dans le « package », mais cela n’est rien d’autre qu’un moyen de fidéliser les prostituées et de minimiser les
AFRIQUE risques de « perdues de vue » selon ces ONG qui ont souligné que ces examens de suivi sont de toute façon nécessaires à la validation scientifique de tout essai clinique. Par ailleurs, le montant de défraiement fixé à 2 750 FCFA, (un peu plus de 5 dollars) relevait, pour ces activistes français et camerounais, d’un cynisme absolu. Cette publicité négative autour de l’essai du Ténofovir s’est répandue au-delà du continent africain au point de relancer le débat sur l’exploitation à des fins scientifiques et mercantiles des populations des pays du Sud par les grands laboratoires occidentaux. Mais, malgré ces contestations et les doutes pesant sur la manière dont les tests cliniques de ce médicament antirétroviral ont été menés au Nigeria et au Cameroun et l’annulation qui en a suivi, le laboratoire américain a poursuivi son travail au Botswana, au Malawi et au Ghana.
TROVAN Quelques années avant le scandale du Ténofovir, des dérives similaires ont conduit à l’ouverture d’une action judiciaire contre le leader mondial de l’industrie pharmaceutique, Pfizer. En 2001, suite à une enquête journalistique du Washington Post, une trentaine de familles nigérianes dont les enfants ont été victimes de tests du Trovan, un antibiotique destiné à lutter contre la méningite, ont saisi un tribunal new-yorkais dans le but de faire condamner la multinationale américaine. Pfizer aurait traité, sans avertir les fa-
milles, une centaine d’enfants et nourrissons malades avec ce médicament encore jamais testé sur des enfants. Parallèlement, une centaine d’autres enfants sélectionnés par l’équipe de Pfizer sur place, ont également pris un médicament standard dans le traitement de la méningite,
maceutique d’avoir profité du « chaos » engendré par une épidémie particulièrement meurtrière dans le pays pour effectuer ses tests en tout « illégalité ». Hormis l’accord des familles, l’entreprise devait également obtenir le feu vert du comité national d’éthique. Ce qui, selon ses accu-
En 2008, 78% des cobayes embauchés aux États-Unis pour des médicaments visant le marché américain, ont été recrutés à l’étranger le ceftriaxone afin d’évaluer l’efficacité du Trovan. Finalement, onze des deux cents enfants traités sont morts tandis que beaucoup d’autres sont atteints de lésions au cerveau, de surdité ou de paralysie. Les faits remontent à 1996 durant l’épidémie de méningite qui a fait des milliers de victimes dans le pays, en particulier dans l’État de Kano dans le nord. Mais, le groupe a toujours nié les faits en soutenant au contraire que l’opération a été réalisée avec l’accord des autorités locales de manière éthique et responsable, et qu’elle a permis de sauver des vies. En 2007, ces familles ont été rejointes dans leur combat de « David contre Goliath » par le gouvernement nigérian qui accusait alors le géant américain dans une plainte déposée auprès de la Cour Suprême fédérale du Nigeria, d’avoir mené de manière « illégale » une expérimentation sur l’homme. Il réclamait 7 milliards de dollars de dommages et intérêts. De même, les autorités de l’État de Kano où se sont déroulés les tests, ont réclamé à Pfizer, 2,75 milliards de dollars d’indemnités dans un procès intenté pour avoir « secrètement utilisé des enfants comme cobayes dans les tests d’un médicament sous le prétexte d’apporter une aide humanitaire ». Nombreux sont ceux qui accusent le numéro un mondial de l’industrie phar-
sateurs, n’a pas été le cas. Pour eux, Pfizer était trop pressé de pouvoir commencer l’exploitation commerciale de son médicament, dont il envisageait de faire un antibiotique de référence avec des ventes annuelles avoisinant le milliard de dollars. La preuve, dès la première année de commercialisation, le Trovan lui a permis d’engranger plus de 160 millions de dollars. Dans ce contexte, l’épidémie de méningite au Nigeria est apparue comme une « aubaine » lui permettant d’accélérer la série de tests nécessaires pour obtenir des autorités américaines l’autorisation de mise sur le marché. Finalement deux ans après le dépôt de plainte, les différentes parties (enfin l’État de Kano et Pfizer) sont parvenues à un accord selon lequel le géant pharmaceutique s’engageait à verser une indemnisation de 75 millions de dollars aux victimes. Pour autant, le gouvernement nigérian n’a pas abandonné sa plainte pour dissimulation d’intention à l’encontre de Pfizer. Ces deux affaires, loin d’être des cas isolés, ont permis de rappeler au monde, un phénomène trop rarement évoqué, à savoir l’utilisation des malades africains comme cobayes à des fins commerciales et scientifiques au profit des grands laboratoires occidentaux, et ce, au détriment de la sécurité de la population testée. AFRIQUE EXPANSION Magazine 40 27
Industrie pharmaceutique en afrique
UNE TERRE DE COBAYES ? E,
Industrie pharmaceutique en afrique
QUI
CONTRÔLE LE MARCHÉ PHARMACEUTIQUE EN AFRIQUE
Des entreprises indiennes, chinoises et africaines concurrencent ouvertement des géants mondiaux comme Pfizer, Novartis et Merck.
A
vec un chiffre d’affaires évalué à près de 855 milliards de dollars en 2011 et une marge moyenne d’exploitation de plus de 16%, le marché pharmaceutique mondial reste dominé par les géants du secteur comme Pfizer, Novartis, Merck et autres. Un marché très rentable dont les ventes, selon une étude du groupe IMS Inc, progressent de 5 à 7% grâce notamment, à la Chine et à l’Inde. Mais qu’en est-il de l’Afrique qui continue d’importer 80% de ses médicaments? Qui domine ce marché? Sans surprise, les grands groupes pharmaceutiques internationaux sont les leaders du marché africain considéré comme très lucratif avec 80% de médicaments importés. Ils sont principalement bien implantés en Afrique du Nord avec Sanofi-Aventis (numéro un sur le continent) et Pfizer au Maroc, en Tunisie et en Algérie ; GlaxoSmithKline au Maroc et en Algérie ou encore ; Pierre Fabre en Tunisie et en Algérie. Mais, depuis quelque temps, ils doivent faire face à la concurrence des pays émergents comme la Chine et l’Inde, nouveaux leaders de l’industrie pharmaceutique sur le continent. Ces nouveaux flux s’expliquent par certains changements dans l’environnement mondial tels que la modification du régime international de la propriété intellectuelle en 2005. Celui-ci interdit désormais aux pays comme l’Inde de produire légalement des génériques de médicaments brevetés ailleurs. Ce qui a poussé les grandes entreprises indiennes à chercher une base dans les pays les moins développés qui 28 AFRIQUE EXPANSION Magazine 40
sont dispensés de l’application de cet accord. D’où par exemple, la coentreprise entre l’indien Cipla et Quality Chemicals Industries en Ouganda pour produire des antirétroviraux. Mais, c’est surtout grâce à leur forte implantation en Afrique du Sud et à leurs antirétroviraux à prix réduit qui ont aidé à freiner les ravages du sida, que des grands groupes pharmaceutiques indiens à l’image de Ranbaxy, Cipla et Dr Reddy’s se sont taillé la part du lion sur le marché des médicaments en Afrique. Ces groupes se sont positionnés de manière très stratégique dans ce pays qu’ils utilisent comme tremplin pour le reste du continent qui représente un marché majeur pour eux. Ils y ont vendu 14% de leurs exportations en 2009.
Aspen Pharma, un concurrent redoutable des leaders indiens et chinois En dépit de cette nouvelle concurrence de ses homologues du BRIC, le pays arc-enciel a réussi à se tailler une place au milieu de ces grands groupes internationaux. Ainsi, il est parvenu à s’imposer comme premier fabricant de médicaments génériques en Afrique, notamment grâce à des entreprises telles qu’Aspen Pharma. Créée en 1997, l’entreprise qui s’est associée à GlaxoSmithKline en 2009, produit 40,6% des médicaments anti-VIH du pays. Le gouvernement lui accorde ainsi 57 % du marché des antirétroviraux distribués dans les hôpitaux publics, soit un contrat de 2 milliards de rands (environ 268 millions de dollars). Par ailleurs, selon
le laboratoire, un comprimé sur quatre pris par les Sud-Africains, toutes maladies confondues, provient de ses usines. Aspen Pharma est également établi en Afrique de l’Est où il a racheté en 2008, 60% du groupe Shelys qui regroupe le tanzanien Shelys Pharmaceuticals et le kényan Beta Healthcare International.
Le Maghreb, une des zones les plus dynamiques du continent Le Maghreb, avec un marché de près de 3,7 milliards de dollars en 2010 et estimé à 4,3 milliards à l’horizon 2015, est également devenu l’une des zones les plus dynamiques du continent. Les grandes villes nord-africaines comme Casablanca, Alger et Tunis ont vu émerger au cours de la dernière décennie de véritables fleurons de cette industrie pharmaceutique. Ainsi, le Maroc compte aujourd’hui une trentaine de laboratoires de fabrication réglementés par le ministère de la Santé. Parmi elles, Sothema, entreprise créée en 1976 et cotée à la Bourse de Casablanca depuis 2005. Elle est le premier laboratoire de fabrication de médicaments en sous-traitance du continent, avec un chiffre d’affaires annuel de 800 millions de dirhams (environ 87,7 millions de dollars). Du côté algérien, le marché est contrôlé par le groupe Biopharm qui était d’abord un distributeur avant de se lancer dans la production. Il est suivi par Saïdal qui s’est imposé comme le premier producteur algérien de génériques et de médicaments sous licence, dans le cadre de coentreprises avec de grands groupes mondiaux comme Pfizer et Sanofi. Avec un chiffre d’affaires de 142 millions de dollars en 2010, le groupe, coté à la Bourse d’Alger et détenu à 80% par l’État, possède 20% de parts de ce marché en volume. Le groupe cherche également à étendre son influence au-delà du Maghreb. Il a ainsi remporté des appels d’offres au Niger, en Guinée et en Mauritanie. De même, dans la liste des leaders pharmaceutiques maghrébins qui concurrencent les géants internationaux dans cette partie de l’Afrique, se trouve Pharmaghreb qui a signé un accord commercial de dix ans avec le numéro un tunisien Adwya. Ces industries maghrébines ambitionnent pour la plupart de conquérir de nouveaux territoires, notamment en Afrique subsaharienne, en se servant de leurs filiales avant de privilégier des partenariats transnationaux avec les géants de l’industrie pharmaceutique mondiale.
UNE PRODUCTION LOCALE ? L’industrie pharmaceutique en Afrique se développe à la vitesse grand V. L’on compte plus d’une centaine d’usines de fabrication de médicaments dans la seule Afrique de l’Ouest. Cependant, la « pharma africaine » demeure retranchée dans la fabrication de médicaments génériques, en partie par des filiales de grands groupes internationaux. Saura-t-elle s’affranchir pleinement?
L’
industrie pharmaceutique, avec des revenus annuels chatouillant les 750 milliards de dollars, constitue un des poids lourds de l’économie mondiale. Un montant qui devrait, selon les spécialistes, dépasser largement les 1 000 milliards de dollars à l’horizon 2020. L’Afrique, l’Asie et le Moyen-Orient représentent de 12 à 15% de ce marché. Malheureusement sur ce marché, l’Afrique est essentiellement importateur avec plus de 80% de médicaments importés. Cependant, les leaders africains comptent bien changer la donne en renforçant les capacités locales de production de médicaments. L’on voit ainsi émerger un peu partout sur le continent des entreprises à capitaux locaux. Mais l’Afrique se bute à un mur. Les ressources humaines qualifiées, telles que des chimistes, des pharmaciens et des techniciens, qui ont de l’expérience dans la formulation et la fabrication de médicaments, manquent cruellement à l’appel. L’absence d’infrastructures de base, la nécessité de mettre à niveau les autorités de réglementation des médicaments et celle de donner un accès rapide et rentable aux principaux intrants, comme les ingrédients pharmaceutiques actifs, souvent importés de Chine et d’Inde, constituent également des obstacles non négligeables au dévelop-
pement de la production de médicaments sur le continent.
un bel avenir Cependant, malgré les obstacles, les spécialistes s’accordent pour prédire un bel avenir à l’industrie pharmaceutique africaine, particulièrement pour ce qui est des médicaments génériques. Des pays comme le Kenya, le Nigeria, la Tanzanie et l’Afrique du Sud sont actifs dans ce domaine précis. Ainsi, Aspen Pharma, avec plusieurs sites de productions -six précisément- situés sur le continent, fait partie du top 20 mondial des fabricants de génériques. Le groupe sud-africain a su, au fil des années, développer des partenariats stratégiques judicieux ; notamment en Afrique de l’Ouest et au Nigeria, avec le leader britannique GlaxoSmithKline qui a racheté des parts de l’entreprise en 2009. De même, le laboratoire ougandais Quality Chemicals Industries qui prévoit de s’associer avec l’indien Cipla pour développer la production de traitements génériques contre le VIH et les médicaments génériques anti-malaria, a déjà des capacités de production existantes de 6 millions de comprimés anti-paludisme ou anti-VIH par jour. La production de médicaments génériques reste donc l’une des activités les
AFRIQUE EXPANSION Magazine 40 29
Industrie pharmaceutique en afrique
À QUAND
plus lucratives et prometteuses de l’industrie pharmaceutique en Afrique, contrairement aux médicaments sous licence. L’industrie pharmaceutique maghrébine, notamment du côté marocain, tunisien et algérien, n’est pas non plus en reste avec une production qui ne cesse de prendre de l’importance. Le Maroc compte ainsi une trentaine de laboratoires de fabrication réglementés par le ministère de la Santé parmi lesquels, Sothema, numéro un dans le pays avec un chiffre d’affaires de près de 100 millions de dollars en 2010. Les laboratoires tunisiens produisent quant à eux, la moitié de la consommation nationale grâce également au développement et à la fabrication de médicaments génériques répondant aux normes internationales édictées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Enfin, avec l’interdiction d’importer des médicaments déjà produits localement et la réduction de 50% du taux d’impôt appliqué aux producteurs locaux, l’industrie algérienne a été considérablement favorisée par l’État qui désire que cette dernière produise 70% des besoins du pays contre 35% actuellement. Ainsi, Biopharm, chef de file dans le pays en termes de chiffres d’affaires, qui était d’abord distributeur, s’est lancé en 2005 dans la production, afin de suivre l’évolution du marché et de répondre à cette politique nationale. Saïdal, l’autre géant pharmaceutique algérien, s’est imposé comme le premier producteur de génériques et de médicaments sous licence. Les voisins du sud du Sahara ont également décidé de suivre le mouvement en tentant coûte que coûte de rattraper leur retard en la matière. Pour pallier le problème d’accessibilité des médicaments en Afrique centrale, Célestin Tawamba, dirigeant du groupe agroalimentaire Cadyst Invest, a créé en 2010, Cinpharm, la première usine pharmaceutique du Cameroun, dans la banlieue de Douala. Spécialisée dans la fabrication de médicaments génériques, l’entreprise a vu le jour grâce, entre autres, au transfert de technologie réalisé par le laboratoire indien Cipla. Un partenariat dont elle espère à long terme s’émanciper pour reconquérir son indépendance. D’ailleurs, Cinpharm est « la seule plateforme au Cameroun qui offre aux étudiants une formation pratique », aime à rappeler son dirigeant. L’Afrique de l’Ouest qui compte aujourd’hui une centaine d’usines de fabrication de médicaments et l’Afrique de l’Est (Kenya, Éthiopie, Tanzanie) sont également bien avancées. Mais la production locale de médicaments sur le continent dépend essentiellement de la politique industrielle des pays qui doit ainsi largement privilégier l’implantation d’unités locales de fabrication à la place des grandes firmes délocalisées.
Industrie pharmaceutique en afrique
LES MÉDICAMENTS DISPONIBLES EN AFRIQUE CORRESPONDENT-ILS AUX BESOINS ? Près de la moitié de la population africaine n’a pas accès aux médicaments essentiels dont elle a réellement besoin. Les laboratoires pharmaceutiques ne sont pas très actifs dans la production de ces médicaments susceptibles de soigner les maladies dites « négligées » qui affectent directement la santé de nombreux Africains.
R
ares sont les Africains qui bénéficient des médicaments répondant véritablement à leurs besoins. La question qui s’impose naturellement est de savoir pourquoi les groupes pharmaceutiques internationaux, comme locaux, ne sont pas actifs dans la production de ces médicaments qui pourraient soigner les maladies qui affectent directement la santé de nombreux Africains, en particu-
30 AFRIQUE EXPANSION Magazine 40
lier les maladies dites « négligées ». La réponse : le manque d’innovation dû essentiellement à l’absence de financement pour la Recherche et le Développement justifié à son tour par le fait que le marché africain est jugé « non viable ». La recherche des grands groupes pharmaceutique est en effet basée non sur les besoins réels des populations des pays pauvres ou en développement, mais sur les marchés qui apportent d’excellents bénéfices, en somme des marchés lucratifs. Ainsi, le peu de médicaments disponibles pour soigner ces « maladies négligées », sont souvent obsolètes, toxiques et sont donc peu efficaces. Au cours de ces 30 dernières années, par exemple, seul 1% des médicaments apparus sur le marché mondial étaient développés pour les « maladies négligées » également appelées « maladies tropicales rares ». Des maladies qui pourtant causent, selon les chiffres officiels, le décès de 500 000 à 1 million de personnes tous les ans et constituent un fardeau pour le système de santé mondial, plus lourd encore que celui du VIH-sida. Parmi ces maladies, la plus connue reste la trypanosomiase humaine africaine, couramment appelée la maladie du sommeil. Sans traitement, cette maladie transmise par la piqure de la mouche tsétsé est toujours mortelle. Elle est endémique dans certaines régions de l’Afrique subsaharienne, couvrant une trentaine de pays et menaçant des milliers et des milliers de personnes. Ainsi, l’on estime que 50 000 à 70 000 individus sont annuellement infectés, le nombre ayant légèrement diminué ces dernières années. Son traitement le plus moderne, l’éflorni-
thine, a été mis au point dans les années 1970 et a fait l’objet d’essais cliniques dans les années 1980. La molécule a ensuite été autorisée aux États-Unis par la Food and Drug Administration (Agence fédérale américaine des produits alimentaires et médicamenteux) en 1990 mais Aventis, le laboratoire pharmaceutique responsable de sa fabrication, a cessé sa production en 1999. Cependant en 2001, en association avec l’ONG Médecins sans frontières et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le groupe a signé un accord à long terme pour fabriquer et distribuer ce médicament. Mais en règle générale, les industries pharmaceutiques sont particulièrement réticentes à engager des recherches sur des « maladies tropicales rares », souvent africaines, sous prétexte que les pays concernés seront incapables d’en payer le prix. Beaucoup d’associations pharmaceutiques humanitaires dénoncent par ailleurs le comportement des grands groupes pharmaceutiques qui « lorsqu’on leur demande des antibiotiques, envoient de la pommade pour érythème fessier pour bébés ». Elles envoient ainsi leurs surplus, peu importe si ces médicaments sont réellement utiles aux populations locales ou non. Pour remédier à cette situation, une vaste initiative internationale regroupant des partenaires publics et privés, dont la Fondation Bill & Melinda Gates, a été annoncée il y a quelques mois. Son but ultime étant de lutter en faveur de l’élimination de « maladies tropicales rares ». L’industrie pharmaceutique a promis dans le cadre de cette initiative un don de 14 milliards de traitements pour aider à éradiquer ces « maladies négligées ». Le français Sanofi, numéro un en Afrique, s’est ainsi engagé plus précisément sur la lutte contre la maladie du sommeil, qu’elle compte éradiquer d’ici 2020. L’entreprise a promis de distribuer en 2012 et 2013, en partenariat avec la Fondation Bill & Melinda Gates, des traitements pour 30 millions de personnes. Cette dernière, quant à elle, a affirmé vouloir verser 363 millions de dollars sur une période de 5 ans, pour aider à acheter des médicaments ou financer la recherche sur ces « maladies négligées ».
AFRICAN EXPORT-IMPORT BANK BANQUE AFRICAINE D’IMPORT-EXPORT La Banque Africaine d’Import-Export a été fondée à Abuja, au Nigéria, en octobre 1993, par des Etats africains, des investisseurs privés et institutionnels africains, et des institutions financières et investisseurs privés non-africains, dans le but de financer, de promouvoir et de développer les échanges intra et extra-africains. La Banque a été créée par deux instruments constitutifs : un Accord signé par les Etats et les organisations multilatérales membres, qui confère à la Banque le statut d’une organisation internationale multilatérale ; ainsi qu’une Charte, régissant sa structure sociale et ses opérations, signées par l’ensemble des actionnaires. Le capital social de la Banque est de sept cent cinquante millions de dollars (750 millions USD). Le siège de la Banque est situé au Caire, la capitale de la République Arabe d’Egypte. Les opérations d’Afreximbank ont débuté le 30 septembre 1994, après la signature, en août de cette même année, d’une Convention de siège avec les autorités du pays hôte. Afreximbank offre les principaux produits suivants: • • • • • • • • • • • • •
SIEGE 72(B) El Maahad El Eshteraky St. Heliopolis, Cairo 11341, Egypt P.O. Box 613 Heliopolis Cairo 11341, Egypt Tel: +20 2 24564100/1/2/3
Programme de Ligne de Crédit Programme de Syndication Programme d’achat d’effets de commerce Programme de préfinancement de futurs flux financiers Programme de Financement Direct Programme de Financement de Projets Programme de prêts adossés à des actifs Programme d’achat de créances / Programme d’escompte Programme de Risques Spéciaux Programme pays Programme de Financement du Carbone Programme d’Investissements Bancaires Programme de prêts adossés à des Agences de Credit Export
AGENCE D’ABUJA No. 2 Gnassingbe Eyadema Street Asokoro Garki, Abuja Nigeria Tel: +234-94620606
AGENCE D’HARARE Eastgate Building 3rd Floor Gold Bridge (North Wing) Gold Bridge 2nd Street Harare-Zimbabwe Tel: +263-4-700904
Site Web: www.afreximbank.com
La Banque de Financement du Commerce Pour l’Afrique
DIGNES DE MENTION
L’ÉGYPTE DEMANDE UN PRÊT DE
SHELL VA INVESTIR 150 MILLIONS $
4,8 MILLIARDS $ AU FMI
EN TUNISIE
L’Égypte a demandé le 22 août dernier à l’issue d’entretiens avec la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde, un prêt de 4,8 milliards $. Un emprunt plus élevé que les 3,2 milliards initialement envisagés par l’organisation mais qui, selon le gouvernement égyptien, incitera les investisseurs étrangers à regarder de nouveau vers leur pays dont l’économie s’est effondrée suite à la révolution qui a conduit à la chute de Hosni Moubarak. Pour relancer une croissance tombée de 7 à moins de 4%, l’Égypte a absolument besoin d’argent frais. Si le FMI consent à accorder ce prêt, cela constituera selon Le Caire, un certificat de bonne conduite pour lui, qui à terme, attirera prêts et investissements étrangers, surtout arabes. L’Arabie Saoudite, Les Émirats, le Koweït et le Qatar se sont ainsi déclarés disposés à lui venir en aide dès qu’il aura la bénédiction du FMI. De même, les États-Unis seraient prêts à éponger un milliard $ de la dette égyptienne, d’après le New York Times citant les responsables de l’administration Obama. Source : RFI
La Tunisie vient d’accorder un contrat d’exploration de 150 millions $ au géant pétrolier anglo-néerlandais Royal Dutch. Selon le ministère tunisien de l’Industrie, Shell investira 150 millions $ pour forer quatre puits dans le centre du pays, avec un début des opérations prévu pour 2013. Cette décision marque la volonté du gouvernement tunisien de rendre le secteur des énergies plus attractif pour les investisseurs étrangers. Contrairement à ses voisins, la Libye et l’Algérie, la Tunisie n’a que de très faibles ressources exploitées en hydrocarbures. Mais, selon un rapport de septembre 2011 du United States Geological Survey (Institut d’études géologiques des États-Unis), le pays disposerait de près de 4 milliards de barils de brut et 38,5 milliards de pieds cubes de gaz de réserves sur des gisements non exploités. Source : Jeune Afrique
LA BAD MOBILISE 1,2 MILLIARD $ L’AFRIQUE AURA BESOIN DE 957 POUR ÉVITER LA RÉCESSION DES ÉCONOMIES AFRICAINES
AVIONS EN 20 ANS POUR 118 MDS $ (AIRBUS)
Pour réduire les effets de « la récession économique mondiale sur les économies de l’Afrique », la Banque africaine de développement (BAD) mobilisera 1,2 milliard $. « Le renforcement du commerce intraafricain est à long terme, une solution aux futurs chocs extérieurs », a ainsi fait savoir Gabriel Negatu, le directeur régional de la BAD pour l’Afrique Orientale, à l’occasion d’une réunion des membres décideurs de l’organisation à Nairobi au Kenya. La stratégie de la BAD vise donc à créer une dynamique intra-commerciale dans le bloc des 26 pays de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe, pour mieux convaincre les investisseurs de s’y installer. Dans son intervention, Gabriel Negatu a également attiré l’attention sur le poids de cette économie qui pourra générer un PIB combiné de 875 milliards $. Les échanges intra-régionaux en Afrique sont les plus bas de toutes les régions du monde. Le coût économique de cette absence d’intégration a été évalué en 2008 entre 2 à 3 % du PIB.
Selon Airbus, les compagnies aériennes africaines auront besoin de 957 avions de plus de 100 places d’ici 2031, un marché s’élevant à 118 milliards de dollars au prix catalogue, pour faire face à une multiplication par 2,7 du trafic passagers. Ces 957 appareils, qui représentent selon Airbus 3,7% d’un marché mondial estimé par le constructeur européen à 27 347 avions, devraient permettre de faire passer la flotte africaine de 618 avions actuellement à 1 453, a détaillé Andrew Gordon, responsable du marketing stratégique d’Airbus, lors d’une conférence de presse à Johannesburg. Cette croissance du trafic sera alimentée par la croissance économique, une montée en puissance de la classe moyenne africaine, la progression de l’urbanisation, le développement du tourisme et sans doute une libéralisation du secteur et l’essor des compagnies à bas coût.
Source : Les Afriques
Source : AFP
32 AFRIQUE EXPANSION Magazine 40
E
Deux décennies après le Sommet Planète Terre à Rio de Janeiro en 1992, les leaders et intervenants mondiaux se sont à nouveau réunis au Brésil pour l’historique Conférence des Nations Unies sur le développement durable, « Rio+20 ». Avec une participation de plus de 40 000 délégués, il s’agissait du plus grand événement jamais organisé par l’ONU.
n juin dernier avait lieu à Rio de Janeiro au Brésil, la Conférence des Nations Unis sur le développement durable, vingt ans après l’emblématique Sommet de la Terre qui, dans la même ville, avait posé les bases d’une politique mondiale de développement soucieuse de préserver les ressources de la planète et protéger l’environnement. Cette conférence « Rio+20 » a abordé certains des enjeux de développement les plus urgents pour la planète et a exploré des solutions pour faire progresser la réduction de la pauvreté,
Shelvin D. Longmire Collaboration spéciale
l’équité sociale, et les problématiques d’ordre écologique et économique qui influencent l’avenir de notre planète. Le Sommet était structuré sur deux thèmes majeurs, à savoir l’édification et la promotion des économies vertes, et la mise sur pied d’un cadre institutionnel pour promouvoir et réaliser le développement durable dans les pays émergents et en voie de développement. Outre ces deux axes, la conférence a ciblé sept domaines prioritaires : l’emploi, l’énergie, les villes, la sécurité alimentaire, la gestion rationnelle de l’eau, la gestion des océans et l’amélioration de la résilience et de la préparation face aux catastrophes naturelles. Le grand défi de Rio+20 a été de trouver un modèle qui allie dévelop-
pement durable, croissance économique et inclusion sociale, a ainsi reconnu la présidente brésilienne, Dilma Rousseff, lors de son allocution d’accueil.
Souligner le résultat de Rio+20 Selon l’ONU, les réalisations du Sommet représentent « un mouvement mondial pour le changement auquel les gouvernements, le secteur privé et la société civile contribuent afin de faciliter la prospérité au monde entier tout en protégeant l’environnement ». Peu après le Sommet, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, affirmait dans son discours devant l’Assemblée générale de l’ONU : « Soyons clairs, AFRIQUE EXPANSION Magazine 40 33
Rio+20 fut un succès. À Rio, nous avons entamé un mouvement de changement mondial indéniable ». Il a ainsi salué le consensus politique auquel sont parvenu les différents États en présence et que l’on retrouve dans le document final de Rio+20, que M. Ban Ki-moon a qualifié de « victoire du multilatéralisme après des mois de négociations difficiles ». Ce document final de Rio+20 appuie donc une gamme étendue d’initiatives portant, entre autres, sur les diverses manières dont une économie verte peut promouvoir un développement économique durable; l’augmentation de la capacité du Programme des Nations Unies pour l’environnement; l’élaboration de paramètres de développement durable pour les entreprises; la mise sur pied d’une stratégie pour promouvoir les mécanismes de financement du développement durable; et la mise en œuvre d’un cadre pour les modèles de production et consommation durables. Le document met également l’emphase sur l’implication de la société civile, l’équité entre les hommes et les femmes, les engagements volontaires pris par les intervenants clé, et l’intégration de la science dans l’élaboration des politiques sur le développement durable. Le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, M. Nassir Abdulaziz Al-Nasser, a affirmé en accompagnement des conclusions de la Conférence : « La mise en œuvre est impérative si nous voulons réaliser l’avenir que nous voulons. Maintenant que la conférence est terminée, le vrai travail commence et nous devons tous faire un effort pour assurer le succès final ». Il a ensuite ajouté : « Pour répondre à ce défi avec succès, les pays du monde doivent se rassembler urgemment et agir de façon collective comme jamais auparavant ». Il a également appelé les États membres et autres intervenants à respecter leurs engagements, et en particulier les 513 milliards de dollars voués au développement durable et destinés aux nouvelles initiatives en matière d’énergie, de création d’économies vertes, de réduction des catastrophes naturelles, de lutte contre la désertification, de conservation d’eau, de gestion des
34 AFRIQUE EXPANSION Magazine 40
forêts, de production agricole et de sécurité alimentaire.
Les préoccupations de l’Afrique à l’ordre du jour Afin de s’assurer que les préoccupations de l’Afrique fassent partie des discussions lors du Sommet, une coalition de gouvernements, d’organismes régionaux et d’institutions multilatérales africains ont travaillé d’arrache-pied durant l’année précédant Rio+20 pour créer un consensus sur la stratégie et le plan à adopter pour le continent. Cette initiative a vu le jour grâce à un partenariat de la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies, la Commission de l’Union africaine, et la Banque africaine de développement, en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement et le Programme des Nations Unies pour le développement. Tous se sont basés, pour travailler, sur le rapport de l’Afrique sur
sion au précédent Sommet de 1992, il a souligné que, compte tenu du climat de crise économique qui sévit actuellement partout sur la planète, les délibérations de Rio sont plus urgentes que jamais, et que les enjeux sont encore plus grands pour les pays en voie de développement. M. Kaberuka a ensuite ajouté que, bien que l’Afrique ait récemment connu une forte croissance économique et une amélioration significative de ses indicateurs de développement humain, « le chemin à le cadre institutionnel et stratégique du développement durable. Ce rapport sti- parcourir est encore long pour vaincre pule que la mise en place d’institutions la pauvreté » avant de conclure : « Vous et de stratégies efficaces et bien conçues comprendrez donc pourquoi l’Afrique est essentielle à l’intégration équilibrée attend beaucoup de ce Sommet ». La des piliers économiques, sociaux et pérennisation des dernières réalisations environnementaux afin d’accélérer le économiques de l’Afrique, a-t-il déclaré, est sous la menace de graves crises écodéveloppement durable en Afrique. Les priorités de la délégation africai- nomiques mondiales. Par conséquent, ne ont été pleinement prises en consi- selon lui, « l’accent que cette conférence dération lors de l’événement « Journée met sur l’ordre du jour de la triple soutede l’Afrique », organisé en marge de nabilité économique, sociale et écologi« Rio+20 » et parrainé par la Répu- que est au cœur de la stratégie du déveblique démocratique du Congo. Les loppement futur de notre continent ». intérêts africains ont également été clairement récapitulés par le président Mettre en évidence le mandat de la Banque africaine de développedu Cameroun ment (BAD), Donald Kaberuka durant le Sommet. « Je me joins aux dirigeants africains qui sont intervenus avant moi Reflétant les défis auxquels fait face pour saluer l’issue de ce Sommet », l’Afrique en matière de développement a-t-il ainsi affirmé dans son allocution durable, et en synergie avec les enjeux introductoire. Pour lui, l’issue de ce critiques adressés par Rio+20, un pays Sommet revêt une importance cruciale comme le Cameroun, sous la gouverpour l’avenir de l’Afrique. Faisant allu- nance du Président Paul Biya, a ces der-
Les intérêts africains ont été clairement récapitulés par le président de la Banque africaine de développement
LE CAMEROUN À RIO
nières années, mené un mandat visionnaire pour accélérer son développement socio-économique de façon cohérente et soutenable afin d’atteindre le statut de marché intermédiaire d’ici l’an 2035. Le gouvernement a donc joué un rôle très actif en déployant cette initiative à travers un spectre étendu d’éléments clés en matière de développement socioéconomique durable. Le Président Biya est actuellement pour ainsi dire, le plus important partisan d’initiatives visant à mitiger les effets du réchauffement climatique et de la dégradation écologique au Cameroun et dans la région du Bassin du Congo, qui représente la deuxième plus grande zone de forêts tropicales au monde après l’Amazonie. Parmi ses efforts, il a participé à l’aboutissement de la Déclaration de Yaoundé qui a grandement contribué à la conservation et à la pérennité de la biodiversité et de l’écosystème fragile de la région. À titre de représentant du Président
Biya et du Cameroun à Rio+20, le ministre camerounais des Relations extérieures, Pierre Moukoko Mbonjo, a livré un message exhaustif et empreint d’urgence de la part de Paul Biya le 21 juin. Un message dans lequel il a souligné certains des défis liés au phénomène mondial qu’est
« Soyons clairs, Rio+20 fut un succès. À Rio, nous avons entamé un mouvement de changement mondial indéniable » le changement climatique, l’importance du développement durable pour l’environnement, la santé humaine, l’eau, la foresterie et l’agriculture, et finalement, l’urgence de préserver l’écosystème de la Terre pour les générations à venir. Le Ministre Mbonjo a également souligné les risques majeurs pour son pays et pour toute l’Afrique centrale, tels que les inquiétantes sécheresses dans la région sa-
hélienne, l’assèchement du lac Tchad, les températures à la hausse, les effets sévères que celles-ci ont sur la production agricole et les pénuries alimentaires qui s’ensuivent, et les précipitations irrégulières dans la région. Sur une note plus positive, M. Mbonjo a présenté quelques-unes des initiatives menées par le Cameroun et qui portent sur plusieurs des défis à l’ordre du jour de Rio+20. Il a par ailleurs mis en évidence plusieurs programmes visionnaires et progressifs dont le pays s’est doté pour faire la transition vers une économie verte durable, axés sur des projets pour l’énergie renouvelable, le reboisement, la gestion intégrée des eaux, l’agriculture biologique, la gestion saine des ressources naturelles et l’écotourisme. M. Shelvin D. Longmire est un consultant international et un conseiller stratégique basé à Washington D.C., USA et occupe également le poste de Directeur pour les États-Unis chez Afrique Expansion Inc.
AFRIQUE EXPANSION Magazine 40 35
LE CAMEROUN ET LE BRÉSIL
UN PARTENARIAT POUR LE PROGRÈS AEM : Parlez-nous des relations entre le Cameroun et le Brésil. Où en sont-elles actuellement? Comment ont-elles évolué au fil des ans? Ambassadeur Mbeng : Je caractériserais les relations entre les deux nations selon ce qu’il convient d’appeler les « trois P » : elles sont à la fois Profondes, Privilégiées et Prometteuses. Profondes du point de vue de l’histoire, car les deux pays ont fait beaucoup de chemin ensemble. Le Brésil a été l’un des premiers pays à reconnaître l’indépendance du Cameroun, intervenue le 25 janvier 1960. Nous avons donc, en 2010, célébré le 50e anniversaire des relations entre le Cameroun et le Brésil, dont les assises sont très solides. Depuis leur début, nos échanges ont 18 AFRIQUE EXPANSION Magazine 40 36
Shirley Neal
Collaboration spéciale
ENTREVUE EXCLUSIVE Afrique Expansion a profité de la tenue de la Conférence de Rio sur le développement durable (Rio+20) pour s’entretenir avec l’ambassadeur du Cameroun au Brésil, Martin Mbeng, des relations fructueuses qui unissent les deux pays. L’ambassadeur Mbeng faisait partie de la délégation camerounaise de haut niveau dirigée par le ministre des Relations extérieures, S.E. Pierre Moukoko Mbondjo, qui a participé à la conférence du 20 au 22 juin dernier. Il est en poste à Brasília depuis sa nomination par S.E. Paul Biya, le président de la République du Cameroun, en 2008.
été très intenses, et ce, dans plusieurs domaines et à divers degrés d’engagement, des communautés d’affaires respectives des deux pays jusqu’à leurs ministres et chefs d’État. Deuxièmement, nos relations sont privilégiées en termes de leur qualité et du degré d’échange et d’interaction entre les deux pays. Prenons un exemple tiré du passé récent : le président du Cameroun, Son Excellence Paul Biya, a accueilli l’ancien président brésilien Lula en 2005 lors d’une visite d’État de haut niveau par ce dernier. Ce fut une visite merveilleuse et couronnée de succès. Puis, en 2010, le président Biya est à son tour allé au Brésil. Ce fut une étape importante, et quatre accords bilatéraux ont été signés à Brasília pendant cette visite. Ces deux occasions historiques ont eu
un impact à long terme qui continuera à se faire sentir. Prenons un autre exemple : entre 2002 et 2011, le commerce entre nos deux pays dans divers secteurs économiques a augmenté de plus de dix fois. En 2002, le chiffre d’affaires entre les deux pays totalisait environ 12 millions $ alors qu’en 2011 celui-ci avait atteint 140 millions $. Ceci témoigne d’une véritable volonté politique et d’un vrai engagement. Enfin, les relations entre le Cameroun et le Brésil sont « prometteuses », en ce sens que ce dernier est un pays émergent et qu’il représente actuellement la sixième économie au monde. Il joue un rôle d’envergure lors des divers forums internationaux comme le tout récent et historique Sommet Rio+20 qui a connu un grand succès et que le Brésil avait
19 AFRIQUE EXPANSION Magazine 40 37
LE CAMEROUN À RIO
agricoles de façon intensive afin de nourrir leur peuple et exporter la surproduction vers d’autres marchés. Le Cameroun aussi cherche à croître ses rendements agricoles. Toujours dans le secteur agricole, le Brésil est également très avancé dans la transformation à valeur ajoutée de produits, par exemple la transformation du cacao en chocolat et en toutes sortes de produits dérivés tels que des cosmétiques. Un partenaire comme le Brésil nous permet d’en faire davantage pour nos agriculteurs et pour le secteur de l’agroalimentaire. Donc, la transformation à valeur ajoutée des produits agricoles est un champ d’intérêt important pour nous. Enfin, un autre champ d’intérêt prioritaire est celui de la machinerie agricole. Le Brésil est un grand fabricant de machinerie agricole, ce qui lui permet d’améliorer les rendements dans le semis, la récolte et la transformation de ses produits. Il s’agit de l’équipement que les agriculteurs et les compagnies agroalimentaires emploient afin d’ajouter de la valeur aux produits dans la chaîne de production. - Le prochain champ d’intérêt est le développement des infrastructures. La construction de routes, de ponts, de ports organisé une première fois en 1992. Le que les dérives tectoniques ne les aient maritimes, d’aéroports et d’autres infrasBrésil jouit donc d’une présence très séparées. Ceci expliquerait pourquoi le tructures est primordiale pour les pays remarquée sur la scène internationale. Brésil possède les mêmes caractéristi- africains en voie de développement. Pour le Cameroun, le Brésil est ainsi un ques topographiques que l’on retrouve Les compagnies brésiliennes participartenaire stratégique clé. en Afrique. La zone côtière de l’Afrique pent à des projets de construction et d’inLe Brésil possède également des avan- est identique à celle du Brésil. La plu- frastructures au Cameroun depuis plus tages comparatifs dans plusieurs sphères. part des cultures que nous produisons de 30 ans. Je pense à la société Andrade Je m’en tiendrai à certains secteurs qui au Cameroun sont également produites Guttierez, qui a participé à la construcintéressent le Cameroun. À quoi s’attend au Brésil, qu’on pense au cacao, au café tion de l’aéroport international Nsimalen un pays comme le Cameroun du de Yaoundé, et puis aussi à la Brésil ? On doit considérer ce que Je caractériserais les relations entre les route Dschang-Melon. Il s’agit le Brésil est en mesure de mieux projets très réussis. deux nations selon ce qu’il convient d’appeler làIl ydea deux offrir : en ce moment plusieurs - Commençons par l’agriculles « trois P » : elles sont à la fois profon- autres projets entamés au Cature. Le Cameroun est largement meroun. Nous pensons que une société agraire. L’agriculture des, privilégiées et prometteuses. beaucoup d’autres firmes brésiemploie pas moins de 70 % de noliennes pourraient s’impliquer tre population, et représente une dans ce secteur. Ainsi, une pargrande partie de notre produit national ou à l’huile de palme. Le Brésil est très tie de notre mission consiste à approcher brut. Nos exportations principales sont avancé en matière de recherche et de le secteur privé du Brésil et d’explorer les les produits agricoles tels que le cacao, technologie agricoles, et nous pouvons façons dont on pourrait inciter les granle café, les bananes, le bois d’oeuvre et en bénéficier afin de poursuivre nos ob- des compagnies de construction, et celles de nombreux autres produits tropicaux. jectifs de développement. Donc, il s’agit de taille petite et intermédiaire, à nous Le Brésil aussi offre ces produits, car les là d’un champ dans lequel nous nous aider à bâtir l’infrastructure cameroudeux pays partagent le même écosystème sommes engagés avec le Brésil, celui de naise. D’autres sociétés brésiliennes ont et les mêmes conditions géoclimatiques. la recherche agricole. exprimé leur intérêt envers ce secteur et D’ailleurs, la plupart des Camerounais et Le Brésil a développé sa technologie nous les encourageons à effectuer des vides Brésiliens vous diraient que « nous ne agricole à un tel point que les rende- sites exploratoires au Cameroun. sommes séparés que par un grand lac… ments pour divers produits, par exem- Le troisième champ d’intérêt est par un océan ». La théorie veut que les ple le cacao, sont très élevés. Par mètre le transport, et plus spécifiquement, le deux masses continentales constituaient carré ou pour des espaces restreints, ils transport urbain. Le Brésil monte difféoriginellement un seul territoire avant peuvent produire de nombreux produits rents types d’autobus pour le transport
urbain et interurbain. Il y a d’ailleurs beaucoup de compagnies brésiliennes œuvrant dans ce secteur. Par exemple, la société Marco Polo, qui est reconnue à l’échelle mondiale et a une présence dans plus de 80 pays. Alors que la plupart des compagnies sont d’avis qu’il n’y a aucun besoin en infrastructures, nous voyons des opportunités. Nous encourageons les compagnies brésiliennes à s’impliquer dans le secteur de la gestion du transport. Nos villes s’agrandissent, donc il y a de nombreuses opportunités dans ce secteur. - Un autre champ qu’il faut mentionner, car il est lié à tous les secteurs que je viens de mentionner, est celui de l’énergie. L’énergie est importante pour développer l’agriculture. Le Brésil est presque autosuffisant en matière d’énergie, et possède à son actif de nombreuses filières d’énergie, telles que l’hydroélectricité – le pays est doté de barrages bien conçus –, le photovoltaïque, les biocarburants, et ainsi de suite. Le Cameroun aussi a un vaste potentiel sur le plan de l’énergie grâce à ses ressources d’eau abondantes. Nous possédons d’énormes barrages ayant une grande capacité. Donc, nous croyons qu’avec l’avantage comparatif du Brésil et le potentiel du Cameroun, il y a, pour ainsi dire, une convergence d’intérêts qui opère. Nous espérons que les sociétés brésiliennes participeront à la réalisation de ce potentiel. AEM : Fort de tout votre succès, êtes-vous où vous voudriez l’être sur le plan du développement et des partenariats et avec la croissance qui a suivi la visite 38 AFRIQUE EXPANSION Magazine 40
du Président Biya ? Ambassadeur Mbeng : Oui, nous sommes assez confortables et très optimistes, mais pas autant que nous l’aurions souhaité. On en veut toujours plus, certes, mais ces visites de haut niveau du Président Lula, comme je l’ai mentionné, et du Président Biya en 2010, ont vraiment fait date et ont donné un élan à nos efforts. Pour nous, c’est maintenant une question d’utiliser cette impulsion et de bâtir sur ces acquis pour faire progresser les choses. Nous aimerions voir le secteur privé jouer un plus grand rôle dans les deux pays afin de pouvoir forger des partenariats favorables à chacune des parties. Bien que les gouvernements s’occupent d’ériger un cadre réglementaire et de créer un climat propice au développement, le vrai moteur de cette coopération et de ce partenariat sera le secteur privé, avec ses entreprises de toutes tailles. Nous faisons appel aux secteurs privés des deux pays pour qu’ils s’engagent à plein régime dans la mouvance créée par nos chefs d’État. C’est bien la raison pour laquelle le Président Biya a rendu visite au Brésil en 2010. Sa délégation comprenait des joueurs du secteur privé tels que le président de la Chambre du commerce du Cameroun et le président de la Fédération industrielle du Cameroun. Nous avons également entamé des pourparlers avec diverses fédérations industrielles brésiliennes afin de promouvoir le commerce et les investissements entre le Cameroun et le Brésil. AEM : Que faites-vous concrètement pour engager le secteur privé ?
Ambassadeur Mbeng : Nous avons mis en œuvre toute une série d’initiatives. Nous visitons divers États du Brésil. On rend visite aux chefs d’entreprise, aux membres des fédérations industrielles comme l’énorme fédération de São Paulo et celle de Rio de Janeiro. Nous avons déjà eu quelques rencontres et échanges avec elles. Et puis, lors de sa visite, le Président Biya a rencontré le président de la Fédération des industriels de São Paulo. En juillet, j’ai eu l’honneur de conduire, dans le cadre de la Journée économique et commerciale du Cameroun au Brésil, une délégation de 22 personnalités camerounaises à Sao Paolo, la métropole brésilienne. L’objectif de cette délégation constituée de personnes issues des secteurs privé et public était de promouvoir le commerce et les investissements entre nos deux pays. Elle a été l’occasion de réseauter et jeter les bases d’éventuelles alliances. Nous nous attendons également, et ce, dans un avenir non trop lointain, à ce qu’une délégation brésilienne rende visite à certains pays africains, y compris le Cameroun. L’un des points forts de la visite du Président Biya au Brésil en 2010, d’ailleurs, fut l’invitation qu’il a lancée à la communauté d’affaires brésilienne de venir investir au Cameroun. ---
Mme Shirley Neal est la principale conseillère médias chez Afrique Expansion inc. Elle est également la présidente et fondatrice de la société Park Hill Entertainment, située à Los Angeles, une firme de production vidéographique, de valorisation de marque et de marketing se spécialisant sur l’Afrique.
AFRIQUEEXPANSION.COM C’était en 1962. Le Canada ouvrait, au Cameroun, sa première ambassade en Afrique subsaharienne. 50 ans déjà ! Dans le cadre de la célébration de ce cinquantenaire, la firme de communication AFRIQUE EXPANSION INC, spécialiste des relations d’affaires Afrique-Amérique du Nord, a organisé une Mission économique du Cameroun au Canada. Forte d’une vingtaine de membres, la délégation venant du Cameroun avait à sa tête, S.E.M Pierre TITTI, Ministre délégué auprès du Ministre des Finances et Représentant personnel du Premier Ministre du Cameroun. Bien qu’issus des secteurs allant aussi bien de l’agriculture qu’à la vente de résidus d’hydrocarbures en passant par le BTP, les participants ont eu l’occasion d’avoir des rencontres hautement fructueuses tant lors du Forum des investissements au Cameroun que lors du Sommet international des coopératives. Retour en images dans la version digitale d’AFRIQUE EXPANSION MAGAZINE des principaux temps forts de cette Mission qui s’est déroulée du 7 au 12 octobre 2012
ÉDITION DIGITALE
AFRIQUEEXPANSION.COM vous offre des informations approfondies et toujours fiables sur l’actualité économique d’un continent en constante évolution : l’AFRIQUE Vous trouverez également sur le site la VERSION DIGITALE d’AFRIQUE EXPANSION MAGAZINE, plus enrichie avec des dossiers électroniques exclusifs sur des informations pratiques concernant le monde des affaires en Afrique.
AFRIQUEEXPANSION.COM vous donne tous les jours une longueur d’avance et des références sur le monde des affaires en AFRIQUE et en AMÉRIQUE DU NORD.
CONGRÈS MONDIAL DE L’ATA
LE POTENTIEL TOURISTIQUE DE L’AFRIQUE EN HAUSSE La ville touristique de Victoria Falls, au Zimbabwe, a accueilli l’édition 2012 du Congrès mondial de l’Africa Travel Association (ATA), durant lequel les experts et les parties prenantes de ce secteur ont cherché à déterminer la façon optimale de positionner et promouvoir le tourisme d’affaires et de loisir vers le continent en tant que moyen de développer les diverses économies de ce dernier.
L
es flux touristiques mondiaux ont franchi le cap des 131 millions durant les deux premiers mois de 2012 contre 124 millions enregistrés durant la même période l’année précédente. Selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), l’organise onusien à l’origine de ces statistiques, ce nombre pourrait atteindre le milliard cette année, pour la toute première fois. Dans le même rapport, l’OMT classe l’Afrique comme la région ayant la plus forte croissance pour le tourisme international, avec plus de 7% de croissance au chapitre des arrivées de touristes internationaux, grâce notamment à l’Afrique subsaharienne (+7%) et à une nette reprise en Afrique du Nord (+8 %) avec la Tunisie qui a entamé sa remontée (+53 % au premier trimestre). Cette hausse se traduit par des recettes supérieures qui ont contribué considérablement à la réduction de la pauvreté et à l’accomplissement des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) à travers l’Afrique. 40 AFRIQUE EXPANSION Magazine 40
Le nombre record de participants, soit plus de 600 délégués en provenance d’une trentaine de pays, au 37e Congrès mondial de l’ATA (Africa Travel Association) au Zimbabwe (18-22 mai 2012) confirme véritablement la valeur et l’importance de plus en plus croissantes du secteur touristique en Afrique. Ainsi étaient présents, une douzaine de ministres africains de Tourisme et un large éventail d’experts et professionnels du tourisme, tous invités à se pencher sur les différents enjeux associés au marketing touristique des destinations africaines.
Une approche marketing positive et cohérente du tourisme Sous la thématique du développement de partenariats pour l’avenir du tourisme en Afrique, les délégués ont reconnu que celui-ci exige une
Shirley Neal
Collaboration spéciale
approche marketing à la fois positive et cohérente, une priorisation en tant que secteur de croissance et l’appui absolu des autres secteurs. Dans ce but, un message réitéré maintes fois par les délégués voulait que les bienfaits du tourisme puissent être accrus si les gouvernements africains et le secteur privé coopéraient et collaboraient sur un ensemble d’enjeux clés dont la mise en œuvre du système Univisa. Ce dernier a pour objectif de faciliter le déplacement
MARCHÉS AFRICAINS
des touristes dans la région par le biais d’un unique visa à l’image du visa Schengen utilisé en Europe. Ce 37e Congrès mondial de l’ATA a commencé par une allocution de l’Honorable Joice Mujuru, Vice-présidente et Mécène du tourisme du Zimbabwe, qui a exprimé son espoir que le travail accompli durant ces quatre jours, « favorise le développement touristique durable en Afrique en forgeant des alliances dans les sphères culturelle et commerciale au bénéfice des générations actuelles et futures ».
« Le tourisme, c’est tout ! » Lors d’une table ronde des ministres du Tourisme, l’hôte et ministre du Tourisme et de l’Industrie hôtelière, l’Honorable Walter Mzembi, a résumé la raison d’être de la réunion en une simple phrase : « Le tourisme, c’est tout ! ». Et ce, en dépit des statistiques du département de Commerce des États-Unis selon lesquelles, en 2010, seule 3% de l’ensemble des voyageurs américains se sont rendus en Afrique. Le ministre s’est servi de la réunion de l’ATA comme tribune pour exhorter tous les ministres africains du Tourisme à travailler ensemble afin de faire croître ce chiffre. « Si l’on veut recevoir l’attention que nous méritons, nous devons parler d’une seule voix », a-t-il affirmé, ajoutant que le défi qui se dresse devant eux est énorme. Bien qu’une large représentation ait été accordée aux divers types de tourisme, comme les filières de l’agritourisme, le tourisme culinaire et le volontariat touristique, le Congrès a également abordé l’enjeu du commerce et de l’investissement des États-Unis en Afrique avec un message commun adressé aux Occiden-
Charles Ray, Ambassadeur américain au Zimbabwe
États-Unis, doit prendre les devants en communiquant aux gouvernements ce qui est requis » a ainsi souligné l’ambassadeur américain au Zimbabwe, Charles Ray. «Vous avez ici un bon produit. À présent, il faut le commercialiser efficacement de sorte que le monde entier le sache. Qui plus est, le succès de ce secteur générera des emplois pour les Américains et les Zimbabwéens. Cela nous aidera également à bâtir les relations interpersonnelles qui sont tout aussi importantes que les relations entre les gouvernements», a-t-il ajouté. Faisant référence à l’idée reçue sur le climat politique et économique défavora-
L’OMT classe l’Afrique comme la région ayant la plus forte croissance pour le tourisme international, avec une croissance de plus de 7% au chapitre des arrivées de touristes internationaux taux : « L’Afrique subsaharienne est prête à faire des affaires avec eux ». « L’investissement n’est pas à la hauteur de ce qu’il devrait être. Nous devons chercher à améliorer le climat d’investissement avec une emphase mise sur la valeur ajoutée et sur la création d’emplois. Pour ce faire, le secteur privé aussi bien au Zimbabwe qu’aux
bles qui tiendrait les touristes à l’écart de plusieurs destinations africaines, le Directeur général de l’Autorité touristique du Zimbabwe (ZTA), Karikoga Kaseke, a parlé ouvertement des défis qu’a connus le Zimbabwe ces dernières années et de leurs effets sur le tourisme. « Lorsqu’un pays doit relever des défis sur le plan po-
litique comme nous avons dû le faire ces dix dernières années, cela affecte assurément son secteur touristique. Quand la politique entre par la porte, le tourisme s’envole par la fenêtre. Le tourisme et la politique ne sont pas de grands amis », a-t-il affirmé avant d’ajouter, un brin optimiste : « Je pense que le fait d’avoir accueilli le Congrès de l’ATA aura un effet très positif sur le marché américain».
Promouvoir l’Afrique comme destination touristique Pour sa part, l’ATA s’est dit très satisfait de son partenariat avec la ZTA. « D’une certaine façon, nous jetons des ponts entre les autres continents et nous, en particulier entre l’Amérique du Nord et l’Afrique. Notre ambition est donc d’augmenter le nombre d’arrivées de touristes et de hausser l’investissement, et ce, de part et d’autre de l’Atlantique. Nous cherchons également à promouvoir l’Afrique comme destination touristique auprès du plus grand nombre de marchés touristiques internationaux à travers le monde », a ainsi souligné pour finir, le directeur exécutif de l’ATA, Edward Bergman, en parlant de la mission globale de l’ATA. Alors que le Zimbabwe assure la présidence tournante de l’ATA pour le prochain terme biennal, sa priorité sera de se vendre aux touristes potentiels en Europe et en Amérique du Nord.
AFRIQUE EXPANSION Magazine 40
41
COMMERCE ENTRE L’AFRIQUE ET LES ETATS-UNIS
Binta Camara
LES EXPORTATIONS AMÉRICAINES ONT TRIPLÉ EN 10 ANS
Investissement direct américains en Afrique (Millions de $US) 30000
25000
20000
15000
10000
5000
0 2005
2007
2008
2009
2010
Source : Département américain de Commerce
Les échanges commerciaux entre l’Afrique et les Etats-Unis se sont intensifiés ces dernières années. Les exportations vers le continent sont passées de 6.9 milliards en 2001 à 21.2 milliards de dollars en 2011. Les importations ont augmenté elles aussi, passant de 21 milliards à 74 milliards de dollars entre 2001 et 2011. Cette évolution des échanges cache toutefois de profondes inégalités quand on sait que 90% des importations américaines concernent des produits pétroliers notamment. Afrique Expansion s’est entretenu avec le président du Corporate on Africa (CCA), Stephen Hayes, afin de faire le point sur ces relations commerciales américano-africaines et sur des occasions d’affaires inexploitées. AEM : Quels sont les secteurs encourageant pour nous de voir que l’innovation en ce qui concerne la connecd’investissements en Afrique les les trois premiers leaders mondiaux de tivité Internet ou la production informatiproduits de grande consommation que que. Cela représente beaucoup d’occasions plus porteurs pour les Etats-Unis? Stephen Hayes : Les secteurs d’in- sont Procter & Gamble, Colgate-Palmo- pour des sociétés comme IBM, Microsoft, vestissements attrayants pour les entre- live, et Wal-Mart sont tous en train de Apple et Oracle, mais aussi pour les PME de cette industrie. prises américaines sont bien AEM : Est-ce que plus importants et nombreux qu’on se l’imagine. L’énergie Le Corporate Council on Africa (CCA) a pour but de ren- les entreprises ont adapté leurs pratiet la production d’électricité constituent un secteur dans forcer les échanges entre les Etats-Unis et l’Afrique. Il ques commerciales lequel les Américains peuvent regroupe près de 200 entreprises totalisant, à elles seu- ces dix dernières années au contexte parrivaliser mieux que quiconque dans le monde. On connait les, plus de 85 % des investissements privés américains ticulier de l’Afrique ? S.H. : Je pense surtout les grosses boites telles sur le continent que les entreprises que AES ou GE, mais il y a américaines ont été beaucoup de petites entrepriexcessivement lentes à changer leurs ses dont le modèle d’affaires convient par- s’implanter sur le marché africain. Il y a aussi un potentiel important dans pratiques commerciales en Afrique, et faitement à l’environnement africain. Un deuxième domaine dans lequel les l’industrie du tourisme – surtout pour tout en particulier en Afrique francophone. entreprises américaines, grandes et petites, ce qui a trait à l’hôtellerie et la construction Elles ont tout simplement considéré le marpourraient jouer un rôle important, c’est de centres de villégiature – et dans l’indus- ché comme trop difficile. Ce que je constate la santé. Les besoins sont immenses sur le trie informatique. On croit que le marché toutefois plus récemment, c’est une volonté continent. On a besoin d’établissements de de la téléphonie mobile est déjà accaparé, d’être désormais plus présent sur le marché saturé. C’est possible. Mais je crois plutôt francophone africain. Le succès des Amésoins partout. Les Etats-Unis sont aussi leaders que ces produits vont évoluer très vite. La ricains dans ces pays dépendra aussi en dans la grande distribution. C’est très recherche américaine est à la fine pointe de grande partie de la capacité des autorités 42 AFRIQUE EXPANSION Magazine 40
Je pense qu’investir à l’étranger est dans l’intérêt national, tout autant que la relance des industries à l’intérieur des États-Unis. Nous devons nous engager en Afrique pour de nombreuses raisons. Une Afrique développée, cela veut dire plus d’emplois pour les Américains. Par exemple, General Electric a construit l’an dernier dans une usine de Caroline du Sud 133 éoliennes. Toutes ont été vendues à l’étranger pour soutenir les efforts de développement. L’économie mondiale est irréversible. Historiquement, ce sont les commerçants qui ont initié les nouvelles routes en dehors des villes anciennes. En d’autres termes, nous aurions dû promouvoir l’AGOA comme un outil d’investissement bénéfique pour la croissance des entreprises américaines, mais un tel message est difficile en raison des ambitions des politiciens. AEM : En parlant des investissements, y a-t-il des exemples de réussite exemplaires qui montrent que c’est payant d’investir en Afrique ? S.H. : Oui, il y en a beaucoup. Vous devez vous rappeler que, même si la Chine est le plus important partenaire commercial en Afrique aujourd’hui, les Etats-Unis arrivent en deuxième position. Nous restons toujours un acteur majeur en Afrique. Le défi maintenant, c’est l’expansion de notre commerce et de nos investissements au-delà des pays pétroliers et de l’Afrique du Sud. La découverte de nouveaux pays riches en pétrole et gaz devrait aider. Pour citer un success story, je pense à ACROW Bridges, une entreprise basée dans le New Jersey qui fabrique des ponts « clefs en main », un produit absolument idéal pour l’Afrique. Ils peuvent poser ces ponts sur n’importe quel fleuve en une semaine. Ils se débrouillent très bien maintenant dans le marché africain. J’ai déjà cité General Electric qui est en train d’élargir considérablement ses équipes africaines. Rappelez-vous, nos 200 membres sont tous des entreprises très actives en Afrique. AFRIQUE EXPANSION Magazine 40 43
MARCHÉS NORD-AMÉRICAINS
à ne pas se limiter aux partenaires traditionnels. Le marché francophone a été très lent à s’ouvrir aux entreprises américaines. Il doit y avoir un changement sur tous les fronts. AEM : Est-ce qu’il y a une approche spécifique américaine en Afrique ? S.H. : Pour le meilleur ou pour le pire, il n’y a pas de démarche spécifique américaine en Afrique. Chaque entreprise fait ses propres démarches. Il n’y a pas beaucoup d’aide du gouvernement américain, et cela aussi doit changer. Le gouvernement voit encore et agit comme si l’Afrique était un laboratoire de développement. Les bureaucrates sont réticents à intégrer les entreprises et leurs dirigeants dans leur plan. Nous devons réaliser que les Africains sont des partenaires. AEM : Quelle différence avec d’autres acteurs tels que la Chine ou l’Inde ? S.H. : La Chine travaille étroitement avec son secteur privé, mais ce n’est pas le monolithe que certains aiment à penser. Ils ont aussi beaucoup d’entrepreneurs
hors des entreprises publiques. Le gouvernement chinois comprend la nécessité de travailler avec les différentes industries. Ceci est en partie dû au fait que la Chine adopte une vision à long terme de la civilisation. Les économies occidentales restent beaucoup trop dépendantes des résultats à court terme au détriment du long terme. Les entreprises indiennes ne sont pas très différentes des sociétés américaines : le gouvernement indien ne semble avoir aucun plan pour aider ses entreprises en Afrique, ou alors, pas encore. Toutefois, les Indiens ont l’avantage d’avoir un réseau personnel bien établi dans de nombreux pays en Afrique, surtout en Afrique de l’Est et Australe. C’est essentiel. Les entreprises américaines par contre doivent partir de zéro pour développer des partenariats. AEM : Est-ce que le gouvernement américain soutient le développement des entreprises en Afrique? S.H. : Comme je l’ai dit, je ne pense pas que le gouvernement américain soutienne les entreprises américaines qui investissent en Afrique. Nous avons réduit nos bureaux commerciaux sur place, et le financement des investissements dans cette région reste un défi majeur. Il y a quelques héros au gouvernement qui encouragent les investissements en Afrique, comme le secrétaire d’État adjoint pour l’Afrique, Johnnie Carson. Mais au sommet, le soutien reste faible. Je trouve très encourageant de voir ces nouveaux leaders au Sénat et à la Chambre des représentants qui comprennent très vite l’importance de l’Afrique. Je pense aux sénateurs démocrates Coons (Delaware) et Durbin (Illinois), Isakson sénateur républicain de Géorgie ; ainsi qu’à la Chambre des Républicains tels que Chris Smith et Ed Royce, la Démocrate Karen Bass, une étoile montante au sein du parti quand il s’agit de l’Afrique. Malheureusement, il n’existe pas encore une figure incontournable comme Don Payne, décédé cette année. AEM : Quel impact l’AGOA a pu avoir sur ces investissements ? S.H. : L’AGOA a eu un impact très faible sur les investissements américains en Afrique. La plupart des entreprises américaines n’ont pas considéré l’AGOA comme un outil d’investissement, et franchement, le gouvernement américain n’a pas vraiment fait la promotion de l’AGOA. La politique intérieure américaine est telle qu’il serait très risqué pour le gouvernement d’être vu comme promouvant les investissements à l’étranger. D’ailleurs, le président Obama a lancé une campagne pour garder les usines aux États-Unis. Il en a fait un thème de campagne majeur.
CÉMAC VAINCRE LES ÉGOÏSMES N À côté des autres organisations sous-régionales africaines, la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) fait office de mauvais élève. Dans cet ensemble politique et économique au cœur de l’Afrique qui n’a pas beaucoup avancé depuis sa création en 1994, l’intégration est surtout freinée par une volonté diffuse d’améliorer la libre circulation et les programmes communs de développement.
L
es citoyens d’un pays membre de la Cemac ne peuvent pas se rendre dans un autre pays membre sans visa. C’est valable pour tout le monde sauf pour les… Américains du Nord. Ce handicap entre « frères » est un parfait exemple du travail qu’il reste à accomplir à la Cemac pour devenir un espace totalement intégré où ses 36,7 millions d’habitants et biens peuvent circuler librement. C’est ce qui a fait dire au président camerounais Paul Biya, lors de la visite d’un de ses pairs en 2011 à Yaoundé, le Tchadien Idriss Déby Itno : la Cemac se « hâte lentement » à réaliser ses objectifs. La formule résume la situation de l’organisation commune des six pays d’Afrique centrale (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, République centrafricaine et Tchad), née à N’Djamena des cendres de l’Union douanière et économique des États de l’Afrique centrale (Udeac qui a existé de 1964 à 1994). Le 16 mars 2012, à l’occasion de la quatrième journée Cemac, la communauté avait choisi de réfléchir à la question de la libre circulation. Au-delà des rencontres formelles et institutionnelles, les ressortissants de cette sous-région étaient bien obligés de reconnaître, en raison du refoulement quelques jours auparavant du président sortant de la Commission de la Cemac Antoine Ntsimi à Bangui, qu’il n’est pas aisé de voyager de N’Djamena à Libreville, même quand on est le premier fonctionnai44 AFRIQUE EXPANSION Magazine 40
re communautaire. L’Acte additionnel relatif à la libre circulation des personnes en zone Cemac date pourtant du 29 juin 2005. Sur le terrain, la frontière fermée par endroits et par moments. Kye-Ossi, point de passage entre le Cameroun, le Gabon et la Guinée Equatoriale, a récemment rouvert après plus d’un an de clôture entre Camerounais et Équato-Guinéens. Pareillement, le transport des marchandises n’est pas plus aisé. En juin dernier à Yaoundé, une réunion tripartite entre autorités tchadiennes, centrafricaines et camerounaises était au regret de constater que pas moins de 148 checkpoints illégaux s’élevaient sur le trajet des camionneurs qui parcourent le corridor Douala-Ngaoundéré-N’Djamena et Bangui. Faut-il le préciser, la majorité des contrôles clandestins qui s’opèrent sur ces 1700 km n’aident pas le commerce interrégional, ni la fluidité de l’import-export.
Tournant démocratique Bien qu’au plan de la réglementation, la Cemac ait déjà rapproché un ensemble de lois par le moyen de l’unicité des taxes à l’importation, l’harmonisation des législations fiscales, des régimes d’investissement, des politiques industrielles, des plans de développement et de transport, les disparités de l’ensemble demeurent. En 2004, selon la Cemac, la répartition des exportations intra-communautaires montrait ainsi
une écrasante domination du Cameroun (70%), suivi du Gabon (15%), du Congo (8%), de la Guinée équatoriale (4%), de la République Centrafricaine (1%). Seul 2% des échanges commerciaux des pays membres sont réalisés au sein de la cette Communauté contre 8% dans la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), 10% dans la région de la Southern african development community (Sadc) et plus de 15% dans la région de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), rapportait Les cahiers économiques du Cameroun (semestriel de la représentation de la Banque mondiale au Cameroun) dans son édition de juillet 2012. Pour la Banque mondiale, le Cameroun devrait s’attacher, en priorité, à faire de la Cemac une véritable union douanière. Sur le papier, la communauté « se donne comme mission de promouvoir un développement harmonieux des États membres dans le cadre de l’institution d’un véritable marché commun ». Son taux de croissance moyen de 4,08% en 2010 est encore largement dû à des exportations de pétrole, bois et diamant. Des biens que l’on n’échange donc pas entre Malabo et Yaoundé ou de N’Djamena à Brazzaville. S’il y a là des sujets de préoccupation pour alimenter les réflexions et les actions du département en charge du Marché commun à la commission de la Cemac, la 11e conférence des chefs d’État tenue à Brazzaville le 25
Badjang Ba Nken
juillet 2012, a surtout œuvré à renforcer le tournant démocratique dans la gestion des institutions de la Cemac. Pourtant, des défis importants attendent la Cemac. Le financement par exemple. Les routes de l’intégration sous-régionale sont encore largement soutenues par la coopération internationale dont la « contribution déterminante » a été saluée à la récente réunion dans la capitale congolaise. L’instruction formulée à l’adresse du président de la Commission et du gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), de soumettre à la conférence des chefs d’État, des propositions pour la mise en place du Fonds Émergence Cemac et des mécanismes de mobilisation interne et externe des ressources devant financer les projets régionaux d’envergure, en particulier dans les domaines de l’agriculture et des infrastructures d’intégration, tarde à prendre corps. Une fois l’argent collecté, notamment à travers la taxe communautaire d’intégration que les ministres en charge des Finances sont appelés à faire payer davantage, la Cemac a encore du souci à se faire pour les questions de gouvernance. Traversée par des scandales financiers surtout à la Beac, l’institution a chargé le président Obiang Nguema Mbasogo de Guinée Equatoriale de se pencher sur la question.
partage la pratique de la planification de l’intégration. Pour rattraper son retard, l’Afrique centrale a par exemple mis en chantier huit tronçons routiers intégrateurs dont l’avancement est varié. Ils sont inscrits dans son Programme économique régional qui s’étale entre 2009 et 2015. Ce plan commun mise sur l’énergie que l’on peut produire dans la zone, l’agro-industrie, l’économie forestière, l’élevage, la pêche et la métallurgie. Il compte attirer des investisseurs privés vers ces moteurs de croissance et la Cemac le présente comme « une rupture » avec l’approche récente cantonnée à la gestion des agrégats macroéconomiques. On peut dire qu’il était temps d’y penser. Car l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA) quant à elle a déjà chiffré ses besoins. Selon le site Internet du journal malien « L’Essor », le Programme
Sur le papier, la communauté « se donne comme mission de promouvoir un développement harmonieux des États membres dans le cadre de l’institution d’un véritable marché commun ». l’on annonce des démarches entamées avec Air France en vue d’une collaboration stratégique et technique. Les avions d’Air Cemac arriveront-ils à trouver des corridors dans un ciel où la concurrence s’anime avec l’arrivée de nationaux comme Camair Co, la nouvelle compagnie camerounaise ? En apportant une réponse rapide à cette question, les dirigeants de la Cemac émettraient des signaux sur la crédibilité de l’intégration au sein de la Cemac qui rassureraient les observateurs qui s’accordent à dire qu’elle est l’une des moins avancées d’Afrique. Le temps où les aéroports d’Afrique centrale comporteront un couloir Cemac pour distinguer les citoyens de la communauté et les autoriser à se mouvoir sans visa dans ses frontières, comme en Afrique de l’Ouest, est encore loin apparemment. Néanmoins, ici comme là-bas, on
économique régional (20122016) requiert dans sa deuxième phase 5763 milliards de francs CFA dont 675 sont déjà mobilisés. Pour des objectifs sensiblement différents, en comparaison avec la Cemac : renforcement de la cohésion sociale et territoriale ; consolidation de la gouvernance et l’approfondissement de l’intégration économique ; développement des infrastructures économiques et appui à l’émergence d’un appareil productif performant, durable et intégré.
Le programme économique régional : une rupture Au-delà de ces engagements, des sujets plus populaires pendent au nez de la communauté. Il s’agit principalement du passeport communautaire et de la compaAFRIQUE EXPANSION Magazine 40 45
DÉVELOPPEMENT INTÉGRATION RÉGIONALE
NATIONAUX
gnie Air Cemac. Depuis 2010, le projet de mise en service du passeport biométrique aux normes de l’Organisation de l’aviation civile internationale (Oaci) n’est pas achevé. La date butoir de mars 2010 ayant été franchie, les chefs d’État ont apparemment décidé à Brazzaville de ne plus se fixer un délai. Le document de voyage sera donc émis par les États membres, au même moment que des machines de lecture devront être déployées dans les aéroports et postes frontières. À Libreville, lors de leur douzième rencontre, l’on s’est promis d’en évaluer la mise en œuvre. Cette prochaine borne paraît plus aisée à atteindre que le décollage effectif d’Air Cemac. Depuis la fixation du siège de la future compagnie aérienne à Brazzaville il y a deux ans, l’affaire a plusieurs fois viré de bord. Brussels Airlines puis South Africa Airways se sont succédé dans le rôle de partenaire technique annoncé, avant que
FLASH INFOS
AIR NIGERIA A SUSPENDU SES VOLS
ÉGYPTE STANDARD & POOR’S CONFIRME LA NOTE B AVEC UNE PERSPECTIVE NÉGATIVE
Air Nigeria a suspendu ses opérations le 10 septembre dernier, dont un vol Lagos-Londres, après avoir licencié quasiment tout son personnel « pour manque de loyauté ». La compagnie aérienne nigériane vieille de deux ans, appartenait au magnat du pétrole Jimoh Ibrahim qui l’a créée après avoir racheté la flotte de la compagnie nationale Nigeria Airways qui avait mis la clef sous la porte. M. Ibrahim a déclaré à l’AFP qu’il avait dû licencier son personnel pour garantir la sécurité des passagers. Mais les employés licenciés qui s’étaient mis en grève en juin, l’accusent de ne pas leur avoir versé leurs salaires et d’avoir refusé d’améliorer leurs conditions de travail. Les passagers ont été bloqués pendant des semaines pendant la grève survenue quelques jours après qu’un avion de la Dana Air en provenance de la capitale Abuja, se soit écrasé à Lagos tuant au moins 159 personnes, l’une des pires catastrophes aériennes de l’histoire du Nigeria.
L’agence de notation financière Standard & Poor’s (S&P) vient de confirmer la note à long et court terme de l’Égypte à « B », tout en maintenant une perspective négative. La note avait été placée sous surveillance avec implication négative le 25 juin dernier. La mise à l’écart par le président Mohamed Mursi, du puissant chef des armées, le maréchal Hussein Tantaoui, ancien ministre de la Défense de Moubarak, aurait contribué à lever une partie des incertitudes de l’agence. « Nous pensons que les Frères musulmans, formation politique dominante en Égypte, et les plus haut gradés de l’armée égyptienne s’acheminent vers un accord», explique S&P dans un communiqué. « De notre point de vue, cela pourrait amener les autorités à s’attaquer à certains des défis structurels pressants de l’Égypte et à enrayer la dégradation des finances publiques et externes ». Mais si des tensions sociales ou politiques devaient à nouveau se faire jour, l’Égypte pourrait encore s’exposer à un déclassement, ajoute l’agence.
Source : AFP
Source : Reuters France
4629, rue Louis B. Mayer, suite 201 Laval, Québec CANADA, H7P 6G5 Téléphone: +1 (450)-902-0527 Fax: +1 (514)-393-9024 E-mail : info@afriqueexpansion.com www.afriqueexpansion.com Directeur de la Rédaction : Gerba Malam Directrice générale : Amina Gerba Rédactrice en chef adjointe : Vitraulle Mboungou Rédaction Gerba Malam Didier Oti Léopold Nséké Claude Gervais Serge Tchaha Correspondants France : États-Unis : Cameroun : Congo : Gabon : Côte d’Ivoire :
Isaac Ebwélé Aziza Albou Traoré Marc Omboui Badjang ba Nken Parfait N. Siki Thierry Sylvane Noungou Antoine Lawson Alexis Koumba Jean Samuel Kondo
AFRIQUE EXPANSION MAGAZINE est édité par
RENAULT ALGÉRIE CRÉATION D’UNE SOCIÉTÉ MIXTE
Le ministère algérien de l’Industrie a récemment annoncé la création prochaine d’une société mixte avec le constructeur automobile français Renault pour la construction d’une usine de fabrication de véhicules en Algérie. Le capital algérien sera réparti entre la SNVI (Société nationale des véhicules industriels) et le FNI (Fonds national d’investissement) et ce, « à raison de 51% pour les partenaires algériens et 49% pour Renault », a précisé le ministère. Le démarrage de la fabrication de véhicules est prévu « dans les 14 mois, qui suivront la création de la joint-venture et non pas dans les 18 mois suivants comme initialement prévu », donc fin 2013. L’accord-cadre pour la construction de cette usine qui devrait être installée à Oran, a été signé le 25 mai dernier après 15 mois de négociations continues. Il prévoit une production de 75 000 voitures par an, qui serait portée progressivement à 150 000 unités, dont une partie destinée à l’exportation.
Source : Jeune Afrique 46 AFRIQUE EXPANSION Magazine 40
DU GAZ DE HAUTE QUALITÉ DÉCOUVERTE AU LARGE DE LA CÔTE D’IVOIRE Rialto Energy, jeune société pétrolière australienne cotée à Londres, a découvert une réserve de gaz de haute qualité en forant le puits ivoirien Gazelle-P4. Selon les analyses effectuées, tant la pression que la qualité des échantillons récupérés sont suffisamment positifs pour sauter l’étape de la mise en test et envisager directement la mise en production. La compagnie qui a obtenu des autorités ivoiriennes un droit exclusif d’exploitation sur cette parcelle, a donc le droit d’y produire pendant 25 ans. Depuis mars 2012, Rialto Energy a entamé 3 programmes de forage dans cette zone pour transformer les ressources dites contingentes en réserves de 58 millions de barils. Le débit initial de la production représente 1,1 million de m3/j, soit plus du tiers de l’objectif fixé pour l’ensemble du champ Gazelle. Face à ces bons résultats, la compagnie nationale Petroci a décidé d’augmenter sa participation dans ce permis, passant de 15 à 26%.
Source : Ecofin Finance
GERAM COMMUNICATIONS INC
Président, Directeur de la publication Gerba Malam Vice-Présidente Amina Gerba Directeur du Marketing et Ventes Fernando Abad Abonnements / Service à la clientèle Josée Campbell Graphisme et illustration Gladiola Castro Impression Beloin Graphique Administrateur Web Khadim Ndiaye Photos : Shutterstock, iStockphoto et DR * AFRIQUE EXPANSION MAGAZINE Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec, 2012 Bibliothèque nationale du Canada, 2012 ISSN 1488-0504 Postes Canada Convention no. 40033111 AFRIQUE EXPANSION MAGAZINE est indexé dans le CANADIAN ADVERTISING RATES AND DATA
CARD
Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Reproduction interdite de tous articles sauf accord écrit de la Direction.
® crédits GERAM COMMUNICATIONS