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Sécurité alimentaire : quels défis pour la stabilité internationale ? Paris, 26 mars 2009

Food and Water: Basic Challenges to International Stability Paris, March 26, 2009

Banque de France, Galerie dorée


Christian Noyer Gouverneur de la Banque de France Governor, Banque de France


Sécurité alimentaire: quels défis pour la stabilité internationale? Projet de discours introductif Christian Noyer Gouverneur de la Banque de France Cycle de conference “Food and Water – Basic Challenges to International Stability” Paris, Galerie Dorée, 26 mars 2009

Je suis très heureux de vous accueillir aujourd’hui à la Banque de France en compagnie de David Kotok, CIO du Global Interdependence Center, avec qui la Banque de France a le plaisir d’organiser l’étape européenne d’un cycle de cinq conférences consacrées aux défis que les questions d’accès à l’eau et de sécurité alimentaire représentent pour la stabilité internationale. Les liens entre sécurité alimentaire et stabilité internationale sont multiples, complexes et très importants ainsi que l’ont encore récemment montré les conséquences de la hausse des prix alimentaires, tant sur la stabilité des prix que sur la stabilité politique dans les pays qui ont connu « les émeutes de la faim ». C’est pourquoi je me réjouis que cette conférence nous donne l’occasion de discuter des enjeux de la sécurité alimentaire dans leur pluralité, en réunissant des intervenants d’horizons variés, issus des Banques centrales, de la recherche, de l’administration publique ou des banques privées, mais également de pays industrialisés et émergents. David Kotok et Dominique D’Ginto nous présenteront plus précisément dans quelques instants le déroulement et les enjeux du cycle de conférences dans lequel


vont s’inscrire nos débats. Avant de leur passer la parole, je voudrais simplement souligner quelques unes des questions de politique économique, environnementale et de géostratégie associées à la problématique de la sécurité alimentaire, et qui seront sans nul doute au cœur des quatre sessions de discussion qui vont structurer cette conférence.

Sur le plan de la régulation macroéconomique, la volatilité des prix alimentaires que l’on peut observer constitue un défi notamment pour la conduite de la politique monétaire pour au moins trois raisons. D’une part, elle perturbe la lecture des indicateurs de prix en introduisant une forte divergence entre inflation et inflation sous–jacente. D’autre part, elle a un effet sur la perception de l’’inflation par les agents économiques qui est souvent supérieur au poids des prix alimentaires dans les indices. Enfin, cette volatilité pourrait s’accompagner de prix alimentaires relatifs sur une tendance haussière de long terme, reflétant une hausse de la rente agricole. Pour la politique monétaire, plusieurs questions se posent alors : quelle est la pertinence des indicateurs d’inflation sous-jacente ? Quelles conséquences pour la définition de l’objectif de politique monétaire ? Quel impact sur la stabilité des anticipations d’inflation ? Pour répondre à ces questions, la première session fera ainsi intervenir des responsables de la politique monétaire en Afrique, aux Etats-Unis et dans la zone euro.

La possibilité d’une hausse à long terme du prix relatif des produits agricoles dépendra de la réaction de l’offre alimentaire. Or, le désinvestissement dans le secteur agricole depuis de nombreuses années, que ce soient en matière hydraulique, de semences ou d’usage des engrais, est de ce point de vue 2

« Sécurité alimentaire: quels défis pour la stabilité internationale? Projet de discours introductif de Christian Noyer, Gouverneur de la Banque de France – Paris, Galerie Dorée, 26 mars 2009


préoccupant. Au moment où la hausse de la demande révèle l’insuffisance de l’investissement, la dégradation des termes de l'échange et la baisse des flux de capitaux limitent les capacités de financement dans les pays émergents. La crise financière pèse en effet sur les transferts des migrants, les investissements directs et les investissements de portefeuille ainsi que sur les crédits bancaires vers ces pays. Dans le contexte actuel, comment financer le développement agricole face à des besoins croissants ? C’est cette question, au cœur des problématiques de développement économique, que traiteront les intervenants de la deuxième session.

Un deuxième volet de ces interrogations autour de la capacité de développement de l’offre agricole est lié aux questions environnementales. La production agricole risque d’être affectée par le changement climatique mais également par le problème connexe de la crise de l’eau sur lequel les Nations-Unies ont attiré l’attention. Réciproquement, l’agriculture joue un rôle majeur sur plusieurs phases du cycle de l’eau et contribue aux émissions de gaz à effet de serre. La progression de la productivité agricole, l’usage de technologies économes en eau, en émissions de gaz à effet de serre ou en polluants et une rationalisation de la gestion de l’eau permettraient de limiter les effets de ces évolutions. Néanmoins, ces solutions nécessitent des investissements dont le coût se reflétera sur l’évolution des prix relatifs, ce dont il faudra tenir compte dans les équilibres macroéconomiques, mais aussi sociaux. Quel sera l’impact des dérèglements climatiques et de la surconsommation d’eau sur la production agricole et les prix alimentaires ? La troisième session abordera cette question essentielle pour la sécurité alimentaire des pays pauvres et pour les perspectives d’évolution des prix agricoles.

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« Sécurité alimentaire: quels défis pour la stabilité internationale? Projet de discours introductif de Christian Noyer, Gouverneur de la Banque de France – Paris, Galerie Dorée, 26 mars 2009


Enfin, les risques de perturbations de l’offre agricole et de l’approvisionnement en eau placent la sécurité alimentaire au cœur des enjeux géostratégiques. 260 bassins fluviaux, où vivent près de 40 % de la population mondiale, sont partagés par deux pays ou plus. La coopération internationale autour de la gestion de l’eau a d’ailleurs été un des enjeux du cinquième Forum Mondial de l’eau qui vient de s’achever à Istanbul. Les conflits autour de la répartition des ressources hydrauliques risquent en effet de s’aggraver avec la surconsommation d’eau : selon le PNUD, 1,4 milliard de personnes vivent aujourd’hui dans des zones où l’utilisation de l’eau est supérieure au niveau minimal de rechargement. Les mesures de restrictions aux exportations prises en 2008 au plus fort de la crise alimentaire posent également la question de la sécurité alimentaire en cas de tensions sur l’offre agricole. C’est sur ces enjeux de guerre et de paix que se concluront nos débats, en espérant que les intervenants nous confirmeront dans l’espoir que ces problèmes transnationaux stimuleront la coopération internationale plutôt que le conflit.

J’espère que cette conférence sera stimulante pour chacun d’entre nous et que la richesse des débats contribuera à apporter sa pierre à la définition d’une coopération internationale efficace, gage de stabilité et de développement économique partagé.

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« Sécurité alimentaire: quels défis pour la stabilité internationale? Projet de discours introductif de Christian Noyer, Gouverneur de la Banque de France – Paris, Galerie Dorée, 26 mars 2009


Food security: the challenges to international stability Draft introductory speech Christian Noyer Governor of the Banque de France Conference series “Food and Water – Basic Challenges to International Stability” Paris, Galerie Dorée, 26 March 2009

I am very happy to welcome you to the Banque de France in the company of David Kotok, CIO of the Global Interdependence Center, with which the Banque de France has the pleasure of hosting this European leg of a series of five conferences devoted to the challenges that the issues of access to water and food security pose for international stability. The links between food security and international stability are numerous, complex and extremely important, as recently shown by the impact of rising food prices on both price stability and political stability in countries that experienced "food riots". I am therefore delighted that this conference is giving us the opportunity to discuss the whole range of issues relating to food security, by bringing together speakers from varied backgrounds including central banks, academic research, public administrations and private banks, and from both industrialised and emerging countries. In a few moments, David Kotok and Dominique D’Ginto will present in greater detail the programme and objectives of this series of conferences to which our discussions will contribute. Before handing over to them, I would just like to mention some of the


economic, environmental and geostrategic policy issues related to the question of food security. These issues will doubtless be at the core of the four discussion sessions that will form the backbone of this conference. In terms of macroeconomic regulation, the food price volatility that we are witnessing constitutes a particular challenge for the conduct of monetary policy for at least three reasons. First, it distorts the interpretation of price indicators by creating a large divergence between headline and core inflation. Second, it has an impact on economic agents' perception of inflation that is often greater than the weight of food prices in the indices. Lastly, this volatility may be associated with a long-term upward trend in relative food prices, thus reflecting an increase in agricultural rent. This raises a number of questions for monetary policy: what is the relevance of core inflation indicators? What are the consequences for the definition of the monetary policy objective? What is the impact on the stability of inflation expectations? To answer these questions, in the first session we will hear contributions from monetary policy-makers from Africa, the United States and the euro area. The response of food supply will determine whether there is a long-term increase in the relative price of agricultural products. From this point of view, the disinvestment that has been observed in the agricultural sector for many years in the areas of hydraulics, seed research and the use of fertiliser is worrying. At a time when increasing demand is highlighting insufficient levels of investment, the deterioration in terms of trade and the fall in capital inflows are reducing financing capacity in emerging economies. The financial crisis is weighing on migrant workers' remittances, direct investment and portfolio investment, as well as bank credit to these countries. In the current environment, how can agricultural development be

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“Food security: the challenges to international stabilityâ€? Draft introductory speech by Christian Noyer, Governor of the Banque de France Paris, Galerie DorĂŠe, 26 March 2009


financed in order to meet growing needs? It is this question, which is the core of economic development issues, that the speakers in the second session will address. The second dimension of these questions surrounding countries' capacity to develop agricultural supply is linked to environmental issues. There is a risk that agricultural production may be affected not only by climate change but also by the related problem of the water crisis that was underscored by the United Nations. In turn, agriculture plays a major role in several phases of the water cycle and contributes to greenhouse gas emissions. Improved agricultural productivity, technologies to reduce the use of water and emissions of greenhouse gases and pollutants and the rationalisation of water management would make it possible to limit the impact of these developments. However, these solutions require investment, whose cost would be reflected in relative price developments. The latter might affect not only macroeconomic equilibria but also social stability. What will be the impact of climate change and the excessive use of water on agricultural production and food prices? The third session will look at this issue, which is crucial for food security in poor countries and future developments in agricultural prices. Lastly, the risks of disruptions to agricultural supply and the provision of water place food security at the heart of geostrategic concerns. 260 river basins, where nearly 40% of the world's population lives are shared by two or more countries. Moreover, international co-operation on water management was one of the main topics discussed at the 5th World Water Forum recently held in Istanbul. Conflicts over the allocation of hydraulic resources are likely to be exacerbated by excessive use of water: according to the UNDP, 1.4 billion people currently live in areas where water use exceeds minimum recharge levels. The measures to restrict exports taken in 2008 at the height of the food crisis also raise the question of food security in the 3

“Food security: the challenges to international stabilityâ€? Draft introductory speech by Christian Noyer, Governor of the Banque de France Paris, Galerie DorĂŠe, 26 March 2009


event of pressures on agricultural supply. It is with the issue of war and peace that we will conclude our discussions, in the hope that the speakers will confirm that these transnational problems will trigger international co-operation rather than conflict.

I hope that this conference will be stimulating for all of us and that our discussions will contribute to the building of effective international co-operation, which is the cornerstone of stability and shared economic development.

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“Food security: the challenges to international stability” Draft introductory speech by Christian Noyer, Governor of the Banque de France Paris, Galerie Dorée, 26 March 2009


9h40 09:40 am

Vue d’ensemble de la série de Conférences 2009 sur la sécurité alimentaire / Overview of 2009 Conference series on Food and Water Security Intervenants / Speakers x Domenic D’Ginto, Président de la CFA Society of Philadelphia President, CFA Society of Philadelphia x

x

David Kotok, Président du comité de programme du GIC et Directeur des investissements de Cumberland Advisors GIC Program Chairman and CIO, Cumberland Advisors Francis Chipimo, Directeur Adjoint, Direction des Études Économiques de la Banque de Zambie Assistant Director, Economics Department, Bank of Zambia


Francis Chipimo Directeur Adjoint, Direction des Études Économiques de la Banque de Zambie Assistant Director, Economics Department, Bank of Zambia


Bank of Zambia

“WHY SHOULD CENTRAL BANKS WORRY ABOUT FOOD SECURITY? A PERSPECTIVE FROM ZAMBIA” by Francis Chipimo, Assistant Director, Economics Department Bank of Zambia GIC / BANQUE DE FRANCE Conference on FOOD AND WATER - CHALLENGES TO INTERNATIONAL STABILITY Paris, France 26th March 2009 1

Table of Contents

I.

Basic Information on Zambia

II.

Introduction

III. Agriculture and Food Security IV. Inflation and Food Prices V.

The Impact of the Global Financial Crisis

VI. Conclusion

2


I. Basic Information on Zambia ZAMBIA Area: 752,614 sq km Population Estimate: 12.1 million in 2007 Independence: 1964 GDP: US $11,364 m: 2007 estimate GDP per Capita: US $939.2

DR Congo

Angola ZAMBIA

Tanzania Malawi Mozambique

Namibia Botswana

Zimbabwe

3

II. Introduction The presentation focuses on the following questions: z

Why should the Bank of Zambia worry about food security?

z

Even if it has good reason to worry, what can it reasonably do about food insecurity?

z

How has (will) the global financial crisis influence the answers to these two questions? 4


III.

Agriculture and Food Security Food security intricately linked to agriculture growth. The policy framework for agriculture is thus important: z

Broad macroeconomic policies

z

Trade policies

z

Specific sector policies and the development of market infrastructure

Agriculture development is an important pathway to food security and poverty alleviation.

IV.

Inflation and Food Prices

Food prices play a large role in inflation outcomes: z

Food items are 57% of Zambia’s Consumer Price Index (CPI)

z

The agriculture sector is an important component of Zambia’s GDP, accounting for an average of 15.5% of real GDP between 2000 and 2005

z

Agriculture also has a big influence on the manufacturing sector which accounted for an average of 10.7% of GDP over the same period

Agriculture sector thus influences monetary policy through both price shocks and output shocks.


IV.

Inflation and Food Prices (cont)

Figure 1 Zambia: GDP Growth and Inflation 1988 - 2007 8

250

6

GDP Growth in %

2 150 0 1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

-2 100 -4

-6

Annual Inflation Rate in %

200

4

50

-8

-10

0 Inflation Rate

GDP Grow th

7

Inflation and Food Prices (cont)

C hart 1:O verall and F ood Inflation D evelopm ents J an 02 Ͳ F eb 09 40 35 30 25 20 15

S ep

J an 09

A nnual F ood inflation

May

S ep

J an 08

May

S ep

J an 07

May

May

J an 06

A nnual O verall inflation

S ept

J an 05

May

S ept

J an 04

May

S ept

J an 03

May

0 Ͳ5

S ept

10 5 J an 02

IV.


V.

Financial Sector Development and Agriculture

The financial sector has an important role to play in agriculture sector growth: z

For households and firms access to credit and hedging instruments at affordable rate is important.

z

For financial institutions managing unique risks (climatic, policy) in agriculture is important.

z

For Government’s marshalling the financial resources required for investment in infrastructure and research is important.

VI.

Impact of Global Financial Crisis

The global financial crisis has impacted Zambia through two main channels: z

Through the financial sector as portfolio flows were reversed and Foreign Direct Investment (FDI flows slow (going forward)

z

Through the real sector as global output falls, demand for export commodities falls, as do earnings and incomes (including government taxes).

The global financial crisis has also had an impact on the availability of finance in that foreign lines of credit for firms have dried up.


VI.

Impact of Global Financial Crisis (cont)

VII.

Conclusion

Central Banks like the Bank of Zambia need to be concerned about agriculture and food security: z

The agriculture sector has an important impact on the volatility of prices and output

z

The financial sector has an important role to play in addressing constraints to agriculture growth and development.

z

The global financial crisis presents a challenge to the ability of Government, the private sector, and the financial sector to address the constraints to agriculture growth and development.

This is the context within which discussions at the next GIC meeting in Livingstone, Zambia should be seen – with a particular focus on the role and the financial sector..


10h00 10 :00 am

Session 1 : Produits alimentaires et eau, inflation et politique monétaire / Food and Water, Inflation and Monetary Policy Modérateur / Moderator : x David Kotok Intervenants / Speakers : x Christian Noyer, Gouverneur de la Banque de France Governor, Banque de France x Dennis Lockhart, Président de la Federal Reserve Bank of Atlanta President, Federal Reserve Bank of Atlanta x Abdellatif Jouahri, Gouverneur de Bank Al Maghrib Governor, Bank Al Maghrib x Francis Chipimo, Directeur Adjoint, Direction des Études Économiques de la Banque de Zambie Assistant Director, Economics Department, Bank of Zambia x Philibert Andzembe, Gouverneur de la Banque des États d’Afrique Centrale Governor, Banque des États de l’Afrique Centrale


Christian Noyer Gouverneur de la Banque de France Governor, Banque de France


Sécurité alimentaire : quels défis pour la stabilité internationale ? Session 1 : Food and Water, Inflation and Monetary Policy Christian Noyer, Gouverneur de la Banque de France Paris, Galerie Dorée, 26 mars 2009

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Au cours de l’année passée, nous avons assisté à une flambée des prix de la plupart des matières premières agricoles sur les marchés internationaux qui s’est transmise aux prix des produits alimentaires en zone euro. Ceci a constitué un facteur non négligeable de la dynamique de l’inflation de la zone euro sur l’année 2008. Bien que les tensions liées aux denrées alimentaires se soient récemment légèrement modérées dans la zone euro en raison de la baisse des cours internationaux, les effets inflationnistes de l’évolution des prix des produits alimentaires restent d’actualité étant donné l’inertie à la baisse du prix de ces produits.

x

Du point de vue du banquier central de la zone euro, les effets inflationnistes de l’évolution des prix alimentaires soulèvent les quatre questions suivantes sur lesquelles je voudrais faire quelques commentaires : o

Quel est le degré de transmission des prix internationaux aux prix alimentaires en zone euro?

o Quelle est l’incidence de l’évolution des prix alimentaires sur l’évolution des prix? o Faut-il utiliser un indice des prix, qui prend en compte des composantes volatiles telles que la composante alimentaire, pour définir et mesurer la stabilité des prix ? o

Quelle incidence un choc inflationniste lié à la composante alimentaire doit il avoir sur la conduite de la politique monétaire ?


1. Transmission des prix internationaux aux prix alimentaires dans la zone euro Les cours internationaux des matières premières alimentaires ont fortement augmenté depuis 2006, cette évolution ne s’est pas pour autant accompagnée, jusqu’à présent, d’une progression comparativement aussi importante, au niveau du consommateur, des prix des produits alimentaires dans la zone euro. Ceci peut s’expliquer d’une part par la part relativement faible des importations dans les produits agricoles consommés dans la zone euro, et d’autre part par les dispositions de la politique agricole commune de l’UE. Néanmoins, il semblerait que les modifications de la PAC depuis 2003 aient accru la sensibilité des prix alimentaires dans la zone euro (prix à la production et à la consommation) aux prix internationaux. Des travaux menés dans l’Eurosystème montrent qu’un choc à la hausse de 10% sur les prix internationaux des matières premières alimentaires a une incidence sur les prix de l’alimentaire en zone euro plus importante depuis 2004 et qui serait de l’ordre de l’ordre de 0,1 point de pourcentage sur le glissement annuel de l’IPCH total.

2. Incidence de l’évolution des prix alimentaires sur l’évolution des prix au sein de la zone euro Même modérée par rapport à la hausse des cours internationaux de matières premières, la hausse des prix des produits alimentaires au sein de la zone euro a-t-elle constitué une menace pour la stabilité des prix? Je répondrais plutôt par la négative à cette question. Il est vrai que les évolutions des prix des produits alimentaires ont significativement contribué à la hausse de l’inflation en 2008 : ainsi en juillet 2008, au moment où l’IPCH total a atteint sa valeur la plus élevée de 4% en glissement annuel, la composante alimentaire a contribué à cette hausse à hauteur de 1,19%. Toutefois, comparativement aux pays émergents et a fortiori aux pays les moins avancés, cette contribution à l’inflation effective est restée relativement limitée, en

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« Sécurité alimentaire : quels défis pour la stabilité internationale ? » Session 1 : Food and Water, Inflation and Monetary Policy; Éléments d’intervention de Christian Noyer, Gouverneur de la Banque de France Paris, Galerie Dorée, 26 mars 2009


raison d’un poids modéré des produits alimentaires dans l’IPCH total de la zone euro, environ 19,3 %. De plus la contribution de la composante alimentaire à l’inflation dans la zone euro est revenue à sa moyenne historique (0,50 point de pourcentage) dès décembre 2008 et l’inflation perçue par les consommateurs est rapidement revenue à un niveau faible en ligne avec l’évolution de la composante alimentaire de l’inflation. Enfin, l’évolution des produits alimentaires n’a pas entraîné d’effets de second tour sur les décisions en matière de fixation des salaires et les anticipations d’inflation sont restées ancrées, en ligne avec la définition de l’Eurosystème de la stabilité des prix à moyen terme. Ainsi, il n’y a pas eu de transmission de l’augmentation de la composante alimentaire à l’inflation anticipée par les prévisionnistes professionnels de la zone euro.

3. Le choix de l’IPCH dans la stratégie de politique monétaire de l’Eurosystème Un débat récurrent dans le monde des banques centrales porte sur le choix de l’indice des prix dans la stratégie de politique monétaire. Faut-il considérer un indice de prix total ou un indice d’inflation « sous-jacente » excluant les composantes les plus volatiles comme les produits alimentaires et l’énergie ? En effet, pour éviter que l’attention ne se concentre de façon abusive sur des hausses de l’indice des prix résultant de chocs d’offre temporaires, contre lesquels la politique monétaire ne peut rien, il est parfois envisagé de prendre en compte un tel indice. En ce qui concerne l’Eurosystème, l’objectif de stabilité des prix est défini en termes d’inflation totale telle que mesurée par l’IPCH total et non en termes d’inflation sous-jacente. Cela pour deux raisons principalement. Tout d’abord, l’IPCH total possède un fort degré de crédibilité et d’acceptation de la part des agents économiques et constitue une mesure représentative du prix du panier de biens du consommateur de la zone euro. Ensuite, dans le cas de la zone euro l’exclusion de composantes volatiles comme le prix des produits alimentaires ne serait pas légitime, car les prix des produits alimentaires sont susceptibles 3

« Sécurité alimentaire : quels défis pour la stabilité internationale ? » Session 1 : Food and Water, Inflation and Monetary Policy; Éléments d’intervention de Christian Noyer, Gouverneur de la Banque de France Paris, Galerie Dorée, 26 mars 2009


d’affecter les perceptions et les anticipations d’inflation, au-delà même de leur poids dans le panier de la ménagère. Toutefois, bien que l’objectif de la BCE soit défini en termes d’IPCH total, des indicateurs de l’inflation sous-jacente peuvent parfois être utiles pour mettre en évidence le caractère temporaire de certains chocs inflationnistes et contribuer à orienter l’attention du public sur les évolutions des prix à moyen terme.

4. Incidence du choc sur les prix alimentaires sur la conduite de la politique monétaire de l’Eurosystème Quelle doit être la réaction de la banque centrale suite à un choc sur le prix des denrées alimentaires ? Une hausse des prix des biens alimentaires constitue un choc d’offre dont l’incidence ne peut être neutralisée à court terme. Dans la mesure où ce choc est temporaire et traduit avant tout des tensions sur l’offre notamment dues à des aléas climatiques, il est contre-productif de tenter de l’accommoder par des mesures de politique monétaire. En revanche, il en est autrement lorsque l’augmentation de ces prix est durable et est susceptible d’affecter les anticipations d’inflation et générer des effets de second tour. Il est cependant a priori difficile de déceler si la montée des prix alimentaires survenue au cours de ces dernières années est causée par un choc de demande, lié par exemple à l’accroissement du revenu par tête des populations et au changement des habitudes alimentaires, ou plutôt par un choc d’offre lié par exemple à des aléas climatiques ou à une ré-affection des terres destinées traditionnellement à la production de produits alimentaires vers la production de biocarburants. C’est vraisemblablement la combinaison des deux. En outre, le rôle de la spéculation dans la formation des prix reste controversé : le développement des marchés à terme et dérivés sur les produits agricoles a-t-il accru la liquidité des marchés et donc leur fluidité ou a-t-il entraîné une plus grande volatilité et une déconnexion de l’équilibre entre l’offre et la demande sur le marché physique ? Toutefois, l’occurrence inédite de chocs d’offre successifs affectant directement la production et l’effondrement des cours à partir de la mi-2008 semblent plutôt indiquer la nature transitoire de ces chocs. Face à une telle situation et en raison 4

« Sécurité alimentaire : quels défis pour la stabilité internationale ? » Session 1 : Food and Water, Inflation and Monetary Policy; Éléments d’intervention de Christian Noyer, Gouverneur de la Banque de France Paris, Galerie Dorée, 26 mars 2009


de l’incertitude sur la nature même des chocs sous-jacents, l’Eurosystème a adopté une attitude de prudence, surveillant de très près non seulement l’évolution du cours des matières premières mais également leurs éventuels effets de second tour. Jusqu’à présent ces derniers n’ont pas été observés dans la zone euro et la diffusion aux prix finaux a somme toute été limitée. Elle n’a en tout cas pas amené l’Eurosystème à réagir directement à leur évolution. Il convient bien sûr de conserver cette vigilance de façon à pouvoir détecter au plus vite toute hausse persistante des prix des biens alimentaires qui pourrait générer de tels effets de second tour, cela afin d’assurer notre engagement à maintenir la stabilité des prix à moyen terme.

Je vous remercie de votre attention.

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« Sécurité alimentaire : quels défis pour la stabilité internationale ? » Session 1 : Food and Water, Inflation and Monetary Policy; Éléments d’intervention de Christian Noyer, Gouverneur de la Banque de France Paris, Galerie Dorée, 26 mars 2009


Session 1: Food and Water, Inflation and Monetary Policy Draft speech Christian Noyer Governor of the Banque de France Conference series “Food and Water – Basic Challenges to International Stability” Paris, Galerie Dorée, 26 March 2009

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Over the past year, we have witnessed a surge in most agricultural commodity prices on international markets that has passed through to food prices in the euro area. This was a significant factor in euro area inflation dynamics in 2008. Although the upward pressure on food products has somewhat moderated in the euro area on the back of the decline in international prices, food price developments continue to have an inflationary impact due to the price inertia of these products.

x

From the perspective of a euro area central banker, the inflationary impact of food prices raises the four following questions on which I wish to make a number of remarks: o What is the degree of transmission of international prices to euro area food prices? o What impact do food price developments have on inflation? o Should we use a price index that takes account of volatile components such as food prices to define and measure price stability? o What impact should an inflationary shock relating to the food component have on the conduct of monetary policy?


1. Transmission of international prices to euro area food prices International food commodity prices have been rising sharply since 2006. However, this has not been accompanied to date by a comparatively large increase, at the level of the consumer, in euro area food prices. This can be explained, on the one hand, by the relatively small share of imports in agricultural products consumed in the euro area and, on the other hand, by the provisions of the EU Common Agricultural Policy (CAP). Nevertheless, CAP reforms since 2003 appear to have increased the sensitivity of euro area food prices (producer and consumer prices) to international prices. Eurosystem research shows that an upward shock of 10% on international food commodity prices has had a greater impact on euro area food prices since 2004. This impact is estimated at around 0.1 percentage point on the year-on-year increase in the overall HICP index.

2. Impact of food price developments on euro area inflation Albeit moderate in relation to the rise in international commodity prices, does the increase in food prices in the euro area constitute a threat to price stability? I believe that the answer to this question is no. Admittedly, food price developments contributed significantly to the rise in inflation in 2008: for instance, in July 2008, when the year-on-year increase in the overall HICP index reached a high of 4%, the food component contributed 1.19% to this rise. However, compared to emerging economies and especially to the least advanced countries, this contribution to actual inflation has remained relatively limited due to the moderate weight of food in the euro area overall HICP, i.e. around 19.3%. Furthermore, the contribution of the food component to euro area inflation returned to its historical average (0.50 percentage point) in December 2008; consumers’ inflation perceptions rapidly returned to a low level in line with developments in the food component of inflation. Lastly, food price developments did not generate second round effects on wagesetting behaviour and inflation expectations remained anchored at levels 2

Session 1: Food and Water, Inflation and Monetary Policy Draft speech by Christian Noyer, Governor of the Banque de France Paris, Galerie DorĂŠe, 26 March 2009


consistent with the Eurosystem’s definition of medium-term price stability. For instance, according to the ECB's Survey of Professional Forecasters, there was no pass-through of the rise in the food component of inflation to inflation expectations.

3. The choice of the HICP in the Eurosystem’s monetary policy strategy In the world of central banking, there is ongoing debate as to which price index should be employed in monetary policy strategy. Should we choose a headline inflation index or a core inflation index that excludes the most volatile components such as food and energy? Indeed, in order to avoid excessive focus on rises in the price index resulting from temporary supply shocks, against which monetary policy is impotent, there are advocates of the latter type of index. As regards the Eurosystem, the price stability objective is defined in terms of headline inflation as measured by the overall HICP and not in terms of core inflation. There are two main reasons for this. First, the overall HICP commands a high degree of credibility and is widely accepted by economic agents. It also constitutes a representative measure of the price of the euro area consumer’s basket of goods. Second, in the case of the euro area, the stripping out of volatile components such as food prices would not be justifiable since the impact of these prices on inflation perceptions and expectations is likely to be even greater than their weight in the price index. However, even though the ECB’s objective is defined in terms of overall HICP inflation, core inflation indicators may sometimes be useful for highlighting the temporary nature of some inflationary shocks and contributing to focusing the public’s attention on medium-term price developments.

4. The impact of a food price shock on the conduct of the Eurosystem monetary policy How should a central bank respond to a food price shock? A rise in food prices is a supply shock whose impact cannot be neutralised in the short term. Insofar as this shock is transitory and primarily reflects pressures on supply in particular due to climatic factors, it is counter-productive to attempt to accommodate it with 3

Session 1: Food and Water, Inflation and Monetary Policy Draft speech by Christian Noyer, Governor of the Banque de France Paris, Galerie Dorée, 26 March 2009


monetary policy measures. However, this is not the case if this price rise is sustained and expected to affect inflation expectations and generate second round effects. It is nevertheless difficult, a priori, to determine whether the rise in food prices observed over the past years has been caused by a demand shock associated, for example, with the increase in per capita income of the populations concerned and the change in eating habits, or rather by a supply shock associated, for example, with climatic factors or the reallocation of land traditionally used for food production to biofuel production. It is probably a combination of the two. Furthermore, the role of speculation in price formation remains moot: has the development of food futures markets and food commodity derivatives markets increased market liquidity and hence their fluidity or has it generated greater volatility and a decoupling between supply and demand on the physical market? However, the unprecedented occurrence of successive supply shocks directly affecting production and the collapse in prices as of mid-2008 appear rather to indicate that these shocks are of a transitory nature. Faced with such a situation and given the uncertainly surrounding the actual nature of the underlying shocks, the Eurosystem has adopted a cautious stance, closely monitoring not only commodity prices developments but also their possible second round effects. To date, no second round effects have been observed in the euro area and the passthrough to final prices has all in all been limited. At any rate, the Eurosystem did not deem it necessary to respond directly to their developments. Naturally, this vigilance must be maintained in order to be able to detect, in a timely manner, any persistence in the rate of food price increases that could generate such second round effects. By doing so, we can ensure our commitment to maintaining price stability in the medium term.

Thank you for your attention.

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Session 1: Food and Water, Inflation and Monetary Policy Draft speech by Christian Noyer, Governor of the Banque de France Paris, Galerie DorĂŠe, 26 March 2009


Dennis Lockhart PrĂŠsident de la Federal Reserve Bank of Atlanta President, Federal Reserve Bank of Atlanta


EMBARGOED UNTIL DELIVERY AT APPROXIMATELY 10:00 AM (Paris time), 5:00 AM ET THURSDAY, MARCH 26, 2009

On Credit, Trade, and Food Stability Dennis P. Lockhart President and Chief Executive Officer Federal Reserve Bank of Atlanta Global Interdependence Center Conference on Food and Water: Basic Challenges to International Stability Paris, France March 26, 2009 In the United States today there are growing social and political tensions between those who identify with the mainstream public—often called Main Street—and the financial sector, often lumped together as Wall Street. Many of my country’s citizens see their interests as disconnected from the banks and financial markets. In the past few months, I’ve delivered several speeches with the message that functioning credit markets are absolutely necessary for economic recovery. With a global recession and ongoing and comprehensive interventions aimed at restoring financial stability, I believe it’s important for everyone to understand the linkages between credit markets and the broader economy. Your theme of food and water stability offers me another way to make my point about the interconnection of credit and economic activity. In my remarks, I will offer my views as a central banker on how problems in credit markets have dampened global trade, including trade in that most elemental of traded goods—food.

Trade and finance I’d like to begin with some background on trade and credit markets. The fall of trade barriers and the rise of market economies, especially those in Asia and Eastern Europe, have driven rapid growth of international trade in recent decades. The value of merchandise trade in 2008 was about $16 trillion, according to the World Trade Organization. By some estimates, merchandise trade rose from 16 percent in 1983 to 25 percent in 2008 as a percentage of gross global product.

1


Importantly, about 90 percent of cross-border trade transactions involved some form of credit (as opposed to cash settlement). So functioning credit markets have been and remain crucial to the flow of goods and services around the world. Trade-related credit is now supplied primarily by banks using the instrument of the documentary letter of credit, whose purpose is to secure payment for the exporter. Letters of credit guarantee that an importer is able to pay and allow exporters to load cargo for shipments with the assurance of getting paid. Pre-export and post-shipment funded credit is tied to the self-liquidating feature of letters of credit. A significant majority of trade finance is handled by private sector banks and is highly concentrated among a small number of lead institutions. Furthermore, there are anecdotal reports about the disappearance of the secondary market in trade credits and country exposure. Export credit agencies, which are often state run, tend to step up to play a countercyclical role by supporting export transactions when their domestic banks pull back. Export credit agencies assume risks that private lenders are unwilling or unable to accept and handle a sizeable portion—although a minority—of global trade financing. This financing infrastructure made possible decades of trade expansion that came to a sudden halt in the fourth quarter of 2008. Since that time, many countries have reported double-digit declines in trade in nominal value terms, with real physical volume also declining. Economists expect trade to decline during an economic slowdown. But the recent sharp contraction of trade appears to be far more severe than would be expected given the decline in global economic activity. I believe some of the fall in international trade can be attributed to the disruption of the interbank credit system. The marked reduction of interbank lending appetite has been associated more with the market for short-term liquidity, but it also has affected trade credit. With the interbank liquidity crisis, banks have moved to reduce overall counterparty exposure including trade credit. Pricing also has been affected and adjusted upward based on perceptions of increased risk. According to the International Monetary Fund, more than 70 percent of banks said that charges for various types of letters of credit have risen in the past year. And the percentage is higher for trade-related secured lending facilities in which goods traded serve as collateral. Trade credit remains available in many cases, but its higher cost means fewer transactions are getting done. 2


The recent sharp decline of commodity prices also has affected trade financing. Volatile commodity prices have undermined confidence in the value of commodity cargo. There are reports of commodity goods piling up in the physical channels of trade because of trade finance closing down. Trade finance used to be less affected by macro financial instability. But since the Asian financial crisis of 1997, trade finance has become more sensitive to generalized liquidity squeezes. The Asian crisis a decade ago was a defining moment in the evolution of trade finance. With the broad-based disinvestment from emerging markets during that period, the threat of contagion among borrowers alarmed international lenders. Capital account instability played a significant role during this period—more than during prior episodes of instability. In 1998, at the peak of the financial crisis in Indonesia, international trade finance for imports emerged as a problem. In that case, international banks reportedly refused to confirm letters of credit opened by local banks because of an overall loss of confidence in the banking system. Since this episode, trade credit has tended not to be distinguished from other forms of exposure by creditors and, as a result, is now treated as just another form of short-term credit. The global food chain and credit Now, let me add a few remarks about trade in food, which of course is a basic life necessity. According to the United Nations, food trade amounted to nearly $800 billion in 2007, or close to 6 percent of global trade. As a significant component of overall trade, food trade is also affected by problems with trade credit. Contraction of international trade in food commodities is a serious concern. Food represents from 10 to 20 percent of consumer spending in industrialized nations, but as much as 60 to 80 percent in developing economies. Many emerging countries depend on imports for a significant share of their food supply. As a result, some of these countries are highly vulnerable to contraction in food trade credit. My home country has a major interest in this issue. The United States is one of the world’s major exporters of food commodities. In the fourth quarter of last year, U.S. food exports fell 23 percent quarter over quarter.

3


Beyond food exports, U.S. economic growth early last year was supported by overall exports, which held up until the sudden collapse in the fourth quarter. In my economic outlook for the remainder of 2009, I do not expect a sudden return of exports as a driver of recovery in the United States. An obvious conclusion is the world is interconnected not just by the flow of physical trade but also through the flow of trade credit. Steps to address financial issues In the public square of the United States, the tension over government actions to stabilize the banking and financial system has intensified in recent weeks. Much of the reaction to certain developments is understandable but, in my view, draws attention away from what must be the fixed focus of policy—to return the banking and financial system to health. Furthermore, the framing of the problem has been, perhaps naturally, mostly domestic. As a consequence, consideration of damage to the global trading system has taken a back seat for the most part. My purpose today has been to bring attention to this dimension of the financial and economic crisis that besets us and to reemphasize the centrality of stabilizing banking systems. Banks are a vital element of the international trading system. Many actions have been taken to stabilize the U.S. financial system, and further very important measures are in train. For instance, the removal of legacy “toxic” assets from bank balance sheets is an essential step. The Treasury’s plan announced Monday should address this issue. I believe the capital adequacy assessment program, which some have called stress tests, will establish a baseline of consistency with regard to balance sheet weakness and capital needs going forward. Finally, I welcome adjustments to fair value treatment of assets trading in illiquid markets that the Financial Accounting Standards Board issued for comment last week. The subject matter of this conference—food stability—serves to elevate the priority of restoring full functioning of the trade finance system through continuing efforts to fix our various national banking systems. Food stability—or its inverse, food instability—tends to grab our attention and bring needed focus on what must be done. International trade has lifted millions of people out of poverty. But that progress is at risk. The weakened fundamentals of banks and the resulting diminished availability and higher cost of credit have 4


become weak links in the chain of global trade. By restoring functioning credit markets, I believe these weaknesses can be repaired. ###

5


Abdellatif Jouahri Gouverneur de Bank Al Maghrib Governor, Bank Al Maghrib


ALIMENTATION ET EAU, INFLATION ET POLITIQUE MONETAIRE

Abdellatif Jouahri Gouverneur de Bank Al-Maghrib Global Interdependence Center 2009 26 mars 2009, Paris

26 mars 2009

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PLAN I/ Introduction II/ Le secteur agricole au Maroc et l’eau III/ Poids de l’agriculture dans l’économie nationale IV/ Importance des produits alimentaires dans le panier de l’indice du coût de la vie au Maroc V/ Politique monétaire et fluctuations des prix des produits alimentaires V-1- Quelques éléments sur le cadre de politique monétaire au Maroc V-2- Quelques faits stylisés de l’inflation au Maroc V-3- Prix alimentaires à l’importation et inflation V-4- Politique monétaire et fluctuations des prix des produits alimentaires VI/ Défis dans le cadre de l’évolution future vers le ciblage d’inflation et conclusion 26 mars 2009

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1


II- LE SECTEUR AGRICOLE AU MAROC ET L’EAU

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SECTEUR AGRICOLE AU MAROC ET L’EAU : RESSOURCES EN EAU Le volume annuel moyen des précipitations sur la période 2003-2007 est de 150 MD de M3 (Varie entre 50 et 400 MM3) Ressources totales mobilisées : 17 Milliards de m3

Ressources de surface (barrages) : Milliards de m3

14

Ressources souterraines : 3 Milliards de m3

Les ressources en eau mobilisées sont les quantités d’eau stockées dans les barrages et pompées à partir des nappes phréatiques. Source : Secrétariat d’État Chargé de l’Eau et de l’Environnement 26 mars 2009

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2


SECTEUR AGRICOLE AU MAROC ET L’EAU : RESSOURCES EN EAU

Volume en eau sous forme de précipitation (en milliards de m3/an) 200 180 160 140 120 100 80 60 40 20 0

600 500 400 300 200

176

100

68 30

22 10

Algerie

Tunisie

Egypte

France

10

2

Algerie

3

2

Tunisie

1

Egypte

France Espagne Turquie

Eaux de surface totales renouvelables (en milliards de m3/an) Eaux souterraines totales renouvelables (en milliards de m3/an)

0 Maroc

110

56

Maroc

100

174

Espagne Turquie

Source : FAO 5

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SECTEUR AGRICOLE AU MAROC ET L’EAU : RESSOURCES EN EAU Ressources en eau mobilisables M3/HAB./AN

Potentiel limité et en constance diminution :

7000 6000 5000

1960 : 2560 m3/hab./an

4000

Actuellement : 940 m3/hab./an

2000

(moyenne de la période 2003-2007) [situation de pénurie hydrique *]

1000

3000

0

Maroc

2020 : 520 m3/hab./an

Algerie

Egypte Portugal Espagne Tunisie Turquie

Source : FAO

(*) le seuil de stress hydrique est généralement fixé à 1 700 m³ par an et par habitant et le seuil de pénurie hydrique à 1 000 m³ par an et par habitant 26 mars 2009

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6

3


SECTEUR AGRICOLE AU MAROC ET L’EAU

• La production céréalière est fortement corrélée à la pluviométrie

Evolution de la production des céréales et de la pluviométrie

120 000

800 700

100 000

600 500 400 300

80 000 60 000 40 000 20 000

200 100

production céréalière en millions de Qx

07/08

06/07

05/06

04/05

03/04

02/03

01/02

00/01

99/00

98/99

97/98

96/97

95/96

94/95

93/94

92/93

91/92

90/91

89/90

88/89

87/88

0

pluviométrie en mm

Source : Ministère de l’Agriculture et Météorologie Nationale

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III- POIDS DE L’AGRICULTURE DANS L’ECONOMIE NATIONALE

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POIDS DE L’AGRICULTURE DANS L’ECONOMIE NATIONALE • Forte corrélation entre la croissance du secteur agricole et la croissance économique nationale, avec toutefois une atténuation à partir de l’année 1999

15%

100% 80%

10%

60% 40%

5%

20% 0%

0% -20%

-5%

variation du PIB agricole

-60%

variation du PIB

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26 mars 2009

2008

2007

2006

2005

2004

2003

2002

2001

2000

1999

1998

1997

1996

1995

1994

1993

1992

1991

1990

1989

1988

1987

1986

1985

1984

1983

1982

1981

-40% -10%

POIDS DE L’AGRICULTURE DANS L’ECONOMIE NATIONALE

Son poids dans le PIB (entre 15% et 20% du PIB) Sa participation aux échanges extérieurs à hauteur de 20% des exportations globales de biens Cependant, son rôle au niveau social reste important 48% de la population active est rurale 80% de la population rurale travaillent dans l’agriculture et génère 82% des revenus du monde rural Sensible contribution à l’atteinte des niveaux importants en matière d’autosuffisance alimentaire (Viande (100%), Lait (>90%), Sucre (40%))

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Tendance baissière de la contribution du secteur agricole à la croissance globale en %

10

2.4

8

1.9

6

1.4

4

0.9

2 0.4 0 1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

-0.1

-2 -0.6

-4

-1.1

-6

-1.6

-8 -10

-2.1

Contribution du secteur agricole à la croissance globale Tendance de la contribution

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IV - IMPORTANCE DES PRODUITS ALIMENTAIRES DANS LE PANIER DE L’INDICE DU COÛT DE LA VIE AU MAROC

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IMPORTANCE DES PRODUITS LIMENTAIRES DANS LE PANIER DE L’INDICE DU COÛT DE LA VIE AU MAROC • Poids important des produits alimentaires dans l’ICV au Maroc par rapport aux pays développés et aux pays émergents avancés • Forte contribution des prix des produits alimentaires à l’inflation au Maroc Poids des produits alimentaires dans le panier de l’ICV au Maroc

Composantes

Poids de l’alimentaire dans l’ICV / IPC

6,0

Zone euro*

14,4%

4,0

Chili

27,2%

3,0

Brésil

29,8%

2,0

Maroc

44,8%

Tunisie

36,5%

Jordanie

39,7%

Contributions des produits alimentaires à l’inflation au Maroc (en %)

5,0

1,0 0,0 -1,0

100%

Sources: HCP, Eurostat et sources nationales par pays

j-06 f-06 m -06 a -06 m -06 j-06 j-06 a -06 s-06 o -06 n -06 d -06 j-07 f-07 m -07 a -07 m -07 j-07 j-07 a -07 s-07 o -07 n -07 d -07 j-08 f-08 m -08 a -08 m -08 j-08 j-08 a -08 s-08 o -08 n -08 d -08 j-09 f-09

-2,0

ICV

Autres

Produits alimentaires frais

Produits alimentaires de base

* IPCH de la zone euro 26 mars 2009

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6


IMPORTANCE DES PRODUITS ALIMENTAIRES DANS LE PANIER DE L’INDICE DU COÛT DE LA VIE AU MAROC 6,0

5,0

Contributions des prix des produits alimentaires et non alimentaires à l'inflation des non échangeables (en points de pourcentage)

Contributions des prix des produits alimentaires et non alimentaires à l'inflation des échangeables (en points de pourcentage)

10,0 9,0 8,0

4,0

7,0 3,0

6,0 5,0

2,0

4,0 1,0

3,0 2,0

0,0

-2,0

0,0

jǦ0 6 fǦ0 6 m Ǧ0 6 a Ǧ0 6 m Ǧ0 6 jǦ0 6 jǦ0 6 a Ǧ0 6 sǦ0 6 o Ǧ0 6 n Ǧ0 6 d Ǧ0 6 jǦ0 7 fǦ0 7 m Ǧ0 7 a Ǧ0 7 m Ǧ0 7 jǦ0 7 jǦ0 7 a Ǧ0 7 sǦ0 7 o Ǧ0 7 n Ǧ0 7 d Ǧ0 7 jǦ0 8 fǦ0 8 m Ǧ0 8 a Ǧ0 8 m Ǧ0 8 jǦ0 8 jǦ0 8 a Ǧ0 8 sǦ0 8 o Ǧ0 8 n Ǧ0 8 d Ǧ0 8 jǦ0 9 fǦ0 9

jǦ0 6 fǦ0 6 m Ǧ0 6 aǦ0 6 m Ǧ0 6 jǦ0 6 jǦ0 6 aǦ0 6 sǦ0 6 o Ǧ0 6 n Ǧ0 6 d Ǧ0 6 jǦ0 7 fǦ0 7 m Ǧ0 7 aǦ0 7 m Ǧ0 7 jǦ0 7 jǦ0 7 aǦ0 7 sǦ0 7 o Ǧ0 7 n Ǧ0 7 d Ǧ0 7 jǦ0 8 fǦ0 8 m Ǧ0 8 aǦ0 8 m Ǧ0 8 jǦ0 8 jǦ0 8 aǦ0 8 sǦ0 8 o Ǧ0 8 n Ǧ0 8 d Ǧ0 8 jǦ0 9 fǦ0 9

1,0 -1,0

Produits non alimentaires (77,7%) Produits alimentaires (22,3%) Inflation des produits non échangeables (100%)

Produits non alimentaires (25,4%) Produits alimentaires (74,6%) Inflation des produits échangeables (100%)

Sources: HCP, calcul BAM - Les valeurs entre parenthèses représentent les poids de ces produits 26 mars 2009

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V - POLITIQUE MONETAIRE ET FLUCTUATIONS DES PRIX DES PRODUITS ALIMENTAIRES

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V-1- QUELQUES ELEMENTS SUR LE CADRE DE POLITIQUE MONETAIRE

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QUELQUES ELEMENTS DU CADRE ACTUEL: MISSION FONDAMENTALE

Statut de Bank Al-Maghrib (2006) - Article 6:

« Dans le but d’assurer la stabilité des prix, la Banque arrête et met en œuvre les instruments de politique monétaire […]. A cet effet, la Banque intervient sur le marché monétaire en utilisant les instruments appropriés […].

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QUELQUES ELEMENTS DU CADRE ACTUEL: MISSION FONDAMENTALE

Stabilité des prix = Objectif principal et explicite. Indépendance de la Banque en matière de politique monétaire: Les décisions de politique monétaire sont prises par le Conseil de la Banque composé de six personnalités indépendantes. Le représentant du Ministère des finances participe aux débats et ne prend pas part au vote des décisions relatives à la politique monétaire.

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QUELQUES ELEMENTS DU CADRE ACTUEL : CADRE D’ANALYSE Sphère Sphèremonétaire monétaire etetfinancière financière

Sphèreréelle réelle Sphère

International Internationaletetcomptes comptesextérieurs extérieurs Prix Prixmondiaux mondiauxdes desmatières matièrespremières premières etetprix prixààl’import l’import Demande Demandeétrangère étrangère Inflation Inflationdans dansleleMonde Monde Imports ImportsetetExports Exports

National National TUC TUCindustriel industrieletetOutput Outputgap gapnon nonAgricole Agricole etetglobal global Comptes Comptesnationaux nationaux Chômage Chômageetetemploi emploi Coûts Coûtsde deproduction productiondans dansl’industrie l’industrie Salaires moyens et SMIG Salaires moyens et SMIG

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Approche Approche Multicritère Multicritère

Taux Tauxde dechange change Agrégats Agrégatsmonétaires monétaires Crédit CréditetetAEN AEN Liquidité Liquidité Taux Tauxd’intérêt d’intérêtdébiteurs débiteurs etetcréditeurs créditeurs Bons Bonsde detrésor trésor Marché Marchéfinancier financier

18

9


QUELQUES ELEMENTS DU CADRE ACTUEL : REGIME DE CHANGE FIXE • Le Maroc suit un régime de change fixe avec un panier composé de l’euro et du dollar américain • En dépit d’un contexte marqué par la multitude des chocs ayant marqué tant le marché de change mondial que l’économie nationale… • … la politique de change a globalement produit les résultats escomptés, à savoir une stabilité à moyen et long terme de la valeur externe du Dirham en termes effectifs Taux de change effectif nominal 140,000 120,000 100,000 80,000 60,000 40,000 20,000

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2007

2005

2003

2001

1999

1997

1995

1993

1991

1989

1987

1985

1983

1981

1979

1977

1975

0,000

19

V-2- QUELQUES FAITS STYLISES DE L’INFLATION AU MAROC

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QUELQUES FAITS STYLISES DE L’INFLATION AU MAROC : INFLATION ET INFLATION SOUSJACENTE Evolution trimestrielle en glissement annuel (%) 10,0 Moyenne de l'inflation = 1,9% Moyenne de l'inflation sous-jacente = 1,9%

8,0 6,0 4,0 2,0 0,0

Moyenne de l'inflation = 5,5% Moyenne de l'inflation sous-jacente = 5,0%

1991:1 1991:2 1991:3 1991:4 1992:1 1992:2 1992:3 1992:4 1993:1 1993:2 1993:3 1993:4 1994:1 1994:2 1994:3 1994:4 1995:1 1995:2 1995:3 1995:4 1996:1 1996:2 1996:3 1996:4 1997:1 1997:2 1997:3 1997:4 1998:1 1998:2 1998:3 1998:4 1999:1 1999:2 1999:3 1999:4 2000:1 2000:2 2000:3 2000:4 2001:1 2001:2 2001:3 2001:4 2002:1 2002:2 2002:3 2002:4 2003:1 2003:2 2003:3 2003:4 2004:1 2004:2 2004:3 2004:4 2005:1 2005:2 2005:3 2005:4 2006:1 2006:2 2006:3 2006:4 2007:1 2007:2 2007:3 2007:4 2008:1 2008:2 2008:3 2008:4

-2,0

Inflation

Inflation sous-jacente

Sources: HCP, estimation BAM

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QUELQUES FAITS STYLISES DE L’INFLATION AU MAROC : UNE PERSISTANCE MODEREE DE L’INFLATION AU MAROC

• La persistance de l’inflation est définie comme étant la vitesse à laquelle l’inflation retrouve sa moyenne de long terme après un choc exogène. • Le mécanisme de transmission de la politique monétaire des taux d’intérêt à l’inflation repose sur plusieurs facteurs, entre autres, le degré de la persistance de l’inflation. • Une persistance faible de l’inflation constitue un défi de taille pour les autorités monétaires, surtout dans un contexte de ciblage de l’inflation. • L’utilité de cette mesure c’est de permettre à la Banque centrale d’évaluer à l’avance l’ampleur de son intervention face aux chocs exogènes qui frappent l’économie

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QUELQUES FAITS STYLISES DE L’INFLATION AU MAROC : UNE PERSISTANCE MODEREE DE L’INFLATION AU MAROC • Une estimation économétrique du degré de la persistance de l’inflation a été menée sur un échantillon de six pays, à savoir : la France, l’Egypte, la Tunisie, la Turquie, Chine et le Maroc. La période d’estimation retenue s’étend de Janvier 1990 à Décembre 2008. • Les résultats ont montré que le délai moyen de convergence de l’inflation vers sa moyenne de long terme est deux fois plus élevé pour la Turquie et l’Egypte et presque trois fois plus important pour la chine que pour le Maroc. Le délai de retour de l’inflation vers sa moyenne de long terme est plus rapide dans le cas de la France.

Persistance de l’inflation Maroc

0,8093

Egypte

0,8884

Tunisie

0,8598

Turquie

0,9116

Chine

0,9206

• A travers l’histoire, l’inflation au Maroc est demeurée France modérée et relativement moins volatile en comparaison avec les pays émergents. Source: FMI, estimation BAM

0,7767

* Période retenue pour l’estimation: 1990:01 2008:12

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V-3- PRIX ALIMENTAIRES A L’IMPORTATION ET INFLATION

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PRIX ALIMENTAIRES A L’IMPORTATION ET INFLATION AU MAROC • Une forte corrélation entre les prix à l’import des produits alimentaires et les prix domestiques des produits alimentaires • Une transmission perceptible de l’accélération des prix à l’import des produits alimentaires de base vers les prix intérieurs à partir du deuxième semestre de l’année 2007 PRIX DES PRODUITS ALIMENTAIRES À L’IMPORT ET INFLATION AU MAROC (GLISSEMENT ANNUEL EN %)

40

2008Q 3

2007Q 4

2007Q 4

2007Q 1

2006Q 2

2005Q 3

2004Q 4

2004Q 1

2003Q 2

2002Q 3

2001Q 4

2001Q 1

2000Q 2

1999Q 3

1998Q 4

1998Q 1

2008Q 3

Indice des Prix à l'Import des produits alimentaires de base ICV produits de base

ICV produits alimentaires Indice des Prix à l'Import de l'ensemble des produits alimentaires

26 mars 2009

2007Q 1

-30 -20 2006Q 2

-4

2005Q 3

-20 -10 2004Q 4

0

-2

2004Q 1

-10

2003Q 2

10

0

2002Q 3

20

0

2

2001Q 4

30

10

2001Q 1

20

4

20 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0 -2

50

2000Q 2

6

30

1999Q 3

40

1998Q 4

50

8

1998Q 1

10

BANK AL MAGHRIB

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V-4- POLITIQUE MONETAIRE ET FLUCTUATIONS DES PRIX DES PRODUITS ALIMENTAIRES

26 mars 2009

BANK AL MAGHRIB

26

13


POLITIQUE MONETAIRE ET FLUCTUATIONS DES PRIX DES PRODUITS ALIMENTAIRES L’inflation sous-jacente est calculée à partir des données de l’ICV en excluant les produits ayant une forte volatilité, notamment les produits alimentaires frais L’indicateur d’inflation sous-jacente élaboré par Bank Al-Maghrib permet de bien distinguer l’effet des prix alimentaires volatiles L’inflation sous-jacente ne tient pas compte des chocs ayant un caractère transitoire Durant la période allant de 1997 à 2008, l’inflation sous-jacente s’est stabilisée autour de 1,9%, soit la même moyenne annuelle obtenue pour l’inflation globale Puisque les chocs d’offre qui frappent l’inflation globale sont transitoires, l’inflation globale et l’inflation sous-jacente devraient converger à long terme

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26 mars 2009

POLITIQUE MONETAIRE ET FLUCTUATIONS DES PRIX DES PRODUITS ALIMENTAIRES Au Maroc, la politique budgétaire contribue à préserver le pouvoir d’achat des ménages à travers les mesures de compensation

Dépenses de compensation (en % du PIB) 6,0

4,9 5,0

4,0

4,0 3,0

2,3

2,6

2,0 1,0 0,0

2006

2007

2008

2009

Source: Budget économique prévisionnel (HCP janv.-2009)

26 mars 2009

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14


VI - DEFIS DANS LE CADRE DE L’EVOLUTION FUTURE VERS LE CIBLAGE D’INFLATION ET CONCLUSION

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26 mars 2009

DEFIS DANS LE CADRE DE L’EVOLUTION VERS LE CIBLAGE D’INFLATION

Deux événements majeurs en perspective

Libéralisation graduelle du compte capital

Préparatifs pour l’adoption du ciblage d’inflation

PREREQUIS 26 mars 2009

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30

15


CONCLUSION L’eau joue un rôle important dans l’évolution de l’activité au Maroc. La disponibilité de l’eau pose un défi majeur pour l’économie à moyen terme . Une décorrelation progressive entre les évolutions des secteurs agricole et non agricole est cependant en cours. Les prix des produits alimentaires frais (essentiellement d’origine domestique), quoique très volatiles, sont stationnaires à long terme. Le degré de persistance et la volatilité de l’inflation au Maroc sont modérés en comparaison avec d’autres pays émergents et l’inflation tend à converger vers l’inflation sous-jacente. La Banque centrale prend en compte ces spécificités pour l’analyse et la stratégie de politique monétaire. 26 mars 2009

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31

CONCLUSION

La connaissance de ces faits stylisés (et de bien d’autres!) est essentiel dans le cadre des préparatifs au passage au ciblage de l’inflation. La volatilité des prix alimentaires peut toutefois rendre l’atteinte de la cible d’inflation difficile du fait de leur poids dans l’indice d’inflation (44%). Ce poids baissera (compte tenu de l’évolution des modes de consommation) dans le nouvel indice des prix à la consommation qui sera diffusé à partir de cette année. Le choix de la cible d’inflation (ou de la bande) est critique pour un pays émergent.

26 mars 2009

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FOOD AND WATER, INFLATION AND MONETARY POLICY

Abdellatif Jouahri Governor of Bank Al-Maghrib Global Interdependence Center 2009 Paris, March 26, 2009

March 26, 2009

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1

OUTLINE I/ Introduction II/ Agricultural sector in Morocco and water III/ Importance of agriculture in the national economy IV/ Share of food in the cost of living index basket in Morocco V/ Monetary policy and food price fluctuations V-1 Some aspects of monetary policy framework in Morocco V-2 Some stylized facts on inflation in Morocco V-3 Import food prices and inflation V-4 Monetary policy and food price fluctuations VI/ Challenges for transition to inflation targeting and concluding remarks

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2

1


II- AGRICULTURAL SECTOR IN MOROCCO AND WATER

3

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AGRICULTURAL SECTOR IN MOROCCO AND WATER: WATER RESOURCES THE ANNUAL AVERAGE VOLUME OF RAINFALL OVER THE 2003-2007 PERIOD IS 150 BILLION M3 (RANGES BETWEEN 50 AND 400 BILLION M3)

Total resources mobilized: 17 billion m3

Surface resources (dams): 14 billion m3

Underground resources: 3 billion m3

Mobilized water resources are water quantities stocked in dams and pumped from water tables. Source: State Secretariat in charge of Water and Environment 30/03/2009

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4

2


AGRICULTURAL SECTOR IN MOROCCO AND WATER: WATER RESOURCES

Rainfall volume (in billions of m3 per year) 200 176

180

600500

160

500400

140 200

400

120

200

300

150 100 150

300

80

100

200

60100

200

4050

100

50

100

20 0 0

0 0

0

200 174 180 160 174174 110 140 100 110 120 100 110 100 110 6868 80 56 56 69 68 60 56 69 68 30 40 22 30 30 56 22 10 10 22 20 3 2 2 1 10 10 3 2 30 2 1 10 4 02210 3 2 24 1 10 10 3 2 2 1 Algerie Tunisie EgypteTurkie FranceAlgerie Espagne Egypt Turquie MarocMaroc Partugal Espagne Tunisie

Morocco

Morocco Maroc Algeria Algerie Tunisia Egypt Egypt Portugal France Espagne Spain Tunisie Turkey Turkie

174

Total surface water (in(en billions of m3/year) Eauxrenewable de surface total renouvelables milliards de m3/an) Eaux souterraine totales renouvelables (en milliards de m3/an) 176 Total renewable underground water (in billions of m3/year)

Algeria

Morocco Portugal

Tunisia

Spain

Egypt

Tunisia

France

Turkey

Spain

Turkey

Algeria

Egypt

Eaux de surface totales renouvelables (en milliards de m3/an) Eaux souterraines totales renouvelables (en milliards de m3/an)

Total renewable surface water (in billions of m3/year) Total renewable underground water (in billions of m3/year)

Source: FAO

5

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AGRICULTURAL SECTOR IN MOROCCO AND WATER: WATER RESOURCES

MOBILIZABLE WATER RESOURCES M3/INHABITANT/YEAR 7000

Potential limited and in constant decrease:

6000 5000

1960: 2560 m3/inhabitant/year

4000

Currently: 940 m3/inhabitant/year

2000

(2003-2007 average) [water scarcity*]

1000

2020: 520

m3/inhabitant/year

3000

0

Morocco

Algeria

Egypt

Portugal

Spain

Tunisia

Turkey

Source: FAO

(*) The threshold of water scarcity is generally set at 1,700 m³ per year and per inhabitant, and the threshold of water scarcity at 1,000 m³ per year and per inhabitant. 30/03/2009

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6

3


AGRICULTURAL SECTOR IN MOROCCO AND WATER

Cereal production is strongly correlated to rainfall 120 000

800

Change in cereal production and rainfall

700

100 000

600

80 000

500 60 000 400 40 000

300

Cereal production in millions of quintals

07/08

06/07

05/06

04/05

03/04

02/03

01/02

00/01

99/00

98/99

97/98

96/97

95/96

94/95

93/94

92/93

91/92

90/91

89/90

100 88/89

200

0 87/88

20 000

Rainfall in mm

Source : Ministry of Agriculture, and National Meteorology

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III- IMPORTANCE OF AGRICULTURE IN THE NATIONAL ECONOMY

30/03/2009

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4


IMPORTANCE OF AGRICULTURE IN THE NATIONAL ECONOMY Strong correlation between agricultural growth and national economic growth, which began to decrease as from 2009

100%

15%

80% 10%

60% 40%

5%

20% 0%

0% -20%

-5%

-40% -60% 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

-10%

Change in agricultural GDP 30/03/2009

Change in GDP 9

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IMPORTANCE OF AGRICULTURE IN THE NATIONAL ECONOMY A DOWNTREND IN THE CONTRIBUTION OF THE AGRICULTURAL SECTOR TO OVERALL GROWTH

Its share in GDP: between 15 and 20 percent Its contribution to foreign trade: 20 percent of goods’ total exports However, its role at the social level remains significant: Rural labor force represents

48 percent of total labor force 80 percent of rural labor force work in agriculture and generate 82 percent of rural income

en %

10

2,4

8

1,9

6

1,4

4

0,9

2 0,4 0 -2

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

-0,1 -0,6

-4

-1,1

-6

-1,6

-8

-2,1

-10

Agricultural sector's contribution to overall growth

Change in contribution

Significant contribution to the achievement of good food selfsufficiency rates (meat (100%), milk (>90%), sugar (40%)

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5


IV- SHARE OF FOOD IN THE COST OF LIVING INDEX BASKET IN MOROCCO

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SHARE OF FOOD IN THE COST OF LIVING INDEX BASKET IN MOROCCO •Important share of food products in Morocco’s CLI compared with developed and advanced emerging countries • Strong contribution of food prices to inflation in Morocco Share of food in the CLI basket in Morocco

Contribution of food products to inflation in Morocco (in %) 6,0 5,0

Eurozone*

14.4%

Chile

27.2%

3,0

Brazil

29.8%

2,0

Morocco

44.8%

1,0

Tunisia

36.5%

0,0

Jordan

39.7%

-1,0

100%

-2,0

CLI

Sources: HCP, Eurostat and national sources by country

4,0

j-06 f-06 m-06 a-06 m-06 j-06 j-06 a-06 s-06 o-06 n-06 d-06 j-07 f-07 m-07 a-07 m-07 j-07 j-07 a-07 s-07 o-07 n-07 d-07 j-08 f-08 m-08 a-08 m-08 j-08 j-08 a-08 s-08 o-08 n-08 d-08 j-09 f-09

Components

Share of food in the CLI/CPI (in %)

Others

Fresh food

Staple food

* HCPI of the eurozone

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6


SHARE OF FOOD IN THE COST OF LIVING INDEX BASKET IN MOROCCO Contribution of food and non-food prices to tradables inflation

Contribution of food and non-food prices to nontradables inflation

(in percentage points)

(in percentage points)

•6,0

•10,0 •5,0

•9,0

•4,0

•8,0 •7,0

•3,0

•6,0 •2,0

•5,0

•1,0

•4,0 •3,0

•0,0

•1,0 •0,0

•jǦ06 •fǦ06 •mǦ06 •aǦ06 •mǦ06 •jǦ06 •jǦ06 •aǦ06 •sǦ06 •oǦ06 •nǦ06 •dǦ06 •jǦ07 •fǦ07 •mǦ07 •aǦ07 •mǦ07 •jǦ07 •jǦ07 •aǦ07 •sǦ07 •oǦ07 •nǦ07 •dǦ07 •jǦ08 •fǦ08 •mǦ08 •aǦ08 •mǦ08 •jǦ08 •jǦ08 •aǦ08 •sǦ08 •oǦ08 •nǦ08 •dǦ08 •jǦ09

•-2,0

•jǦ06 •fǦ06 •mǦ06 •aǦ06 •mǦ06 •jǦ06 •jǦ06 •aǦ06 •sǦ06 •oǦ06 •nǦ06 •dǦ06 •jǦ07 •fǦ07 •mǦ07 •aǦ07 •mǦ07 •jǦ07 •jǦ07 •aǦ07 •sǦ07 •oǦ07 •nǦ07 •dǦ07 •jǦ08 •fǦ08 •mǦ08 •aǦ08 •mǦ08 •jǦ08 •jǦ08 •aǦ08 •sǦ08 •oǦ08 •nǦ08 •dǦ08 •jǦ09

•2,0 •-1,0

Non-food products (77.7%) Food products (22.3%) Nontradables inflation (100%)

Non-food products (25.4%) Food products (74.6%) Tradables inflation (100%)

Sources: HCP, and BAM calculations – The figures between brackets represent the share of these products 30/03/2009

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V- MONETARY POLICY AND FOOD PRICE FUCTUATIONS

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V-1- SOME ASPECTS OF MONETARY POLICY FRAMEWORK

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SOME ASPECTS OF THE CURRENT FRAMEWORK: MAIN MISSION

Statutes of Bank Al-Maghrib (2006) - Article 6: «With a view to ensuring price stability, the Bank defines and implements monetary policy instruments […]. To that end, the Bank intervenes on the money market by using the appropriate instruments […].

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SOME ASPECTS OF THE CURRENT FRAMEWORK: MAIN MISSION

Price stability = main and explicit objective Independence of the Bank in monetary policy: Â&#x; Monetary policy decisions are taken by the Bank Board composed of six independent personalities. Â&#x; The representative of the Ministry of Finance takes part in the discussions but does not vote on monetary policy decisions.

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30/03/2009

SOME ASPECTS OF THE CURRENT FRAMEWORK:

ANALYSIS FRAMEWORK

Realsector sector Real

International Internationaland andexternal externalaccounts accounts

Monetary Monetaryand and financial sector financial sector

Commodity Commodityworld worldprices pricesand andimport importprices prices Foreign Foreigndemand demand World Worldinflation inflation Imports Importsand andExports Exports

National National Industrial IndustrialCUR, CUR,and andnon-agricultural non-agriculturaland and overall output gap overall output gap National Nationalaccounts accounts Unemployment Unemploymentand andlabor labor Industrial Industrialproducer producercosts costs Average Averagewage wageand andminimum minimumwage wage

30/03/2009

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Multicriteria Multicriteria approach approach

Monetary Monetaryaggregates aggregates Credit Creditand andNEA NEA Liquidity Liquidity Lending Lendingand anddeposit deposit interest rates interest rates Treasury Treasurybills bills Exchange Exchangerate rate Financial Financialmarket market

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9


SOME ASPECTS OF THE CURRENT FRAMEWORK: FIXED EXCHANGE RATE REGIME • Morocco has adopted a fixed exchange rate regime with a basket composed of the euro and the US dollar. • Despite a context marked by several shocks that have hit both the international exchange market and the domestic economy… • … the exchange rate policy has generally produced the expected results, namely a medium and long-term stability of the dirham’s effective external value.

30/03/2009

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•2007

•2005

•2003

•2001

•1999

•1997

•1995

•1991

•1993

•1989

•1987

•1983

•1985

•1981

•1979

•1977

•140.000 •120.000 •100.000 •80.000 •60.000 •40.000 •20.000 •0.000

•1975

Nominal effective exchange rate

19

V-2- SOME STYLIZED FACTS ON INFLATION IN MOROCCO

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20

10


SOME STYLIZED FACTS ON INFLATION IN MOROCCO: HEADLINE INFLATION AND CORE INFLATION

10.0

8.0

Average headline inflation = 1.9% Average core inflation = 1.9% Average inflation

= 1,9% Average core inflation = 1,9%

6.0

4.0

2.0

0.0

Average headline inflation = 5.5% Average core inflation= Average inflation = 5.0% 5,5%

1991:1 1991:2 1991:3 1991:4 1992:1 1992:2 1992:3 1992:4 1993:1 1993:2 1993:3 1993:4 1994:1 1994:2 1994:3 1994:4 1995:1 1995:2 1995:3 1995:4 1996:1 1996:2 1996:3 1996:4 1997:1 1997:2 1997:3 1997:4 1998:1 1998:2 1998:3 1998:4 1999:1 1999:2 1999:3 1999:4 2000:1 2000:2 2000:3 2000:4 2001:1 2001:2 2001:3 2001:4 2002:1 2002:2 2002:3 2002:4 2003:1 2003:2 2003:3 2003:4 2004:1 2004:2 2004:3 2004:4 2005:1 2005:2 2005:3 2005:4 2006:1 2006:2 2006:3 2006:4 2007:1 2007:2 2007:3 2007:4 2008:1 2008:2 2008:3 2008:4

Average core inflation= 5,0% -2.0

Headline inflation

Core inflation

Sources: HCP, and BAM estimates

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SOME STYLIZED FACTS ON INFLATION IN MOROCCO: MODERATE PERSISTENCE OF INFLATION IN MOROCCO

• Inflation persistence is defined as the speed with which inflation converges towards its long-term average following an exogenous shock. •The transmission mechanism of monetary policy from interest rates to inflation depends on several factors, among which the degree of inflation persistence. •A low persistence of inflation constitutes a major challenge for the monetary authorities, especially in the context of inflation targeting. •This measure is useful insofar as it enables the central bank to assess in advance the scope of its intervention with regard to the exogenous shocks hitting the economy.

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SOME STYLIZED FACTS ON INFLATION IN MOROCCO: MODERATE PERSISTENCE OF INFLATION IN MOROCCO

•An econometric estimation of inflation persistence degree was carried out on a sample of six countries, namely: France, Egypt, Tunisia, Turkey, China, and Morocco. The estimation period extends from January 1990 to December 2008.

•Results showed that the average period for the convergence of inflation towards its long-term average is twice higher for Turkey and Egypt and almost threefold more elevated in China than in Morocco. The return period of inflation to its long-term average is quicker in France.

• Throughout history, inflation in Morocco remained moderate and relatively less volatile compared with the emerging countries.

30/03/2009

Inflation persistence Morocco

0.8093

Egypt

0.8884

Tunisia

0.8598

Turkey

0.9116

China

0.9206

France

0.7767

Source: IMF, and BAM estimates * Estimate period: 1990:01 2008:12

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V-3-IMPORT FOOD PRICES AND INFLATION

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12


IMPORT FOOD PRICES AND INFLATION IN MOROCCO Strong correlation between import food prices and domestic food prices A marked transmission of the increase in import staple food prices to domestic prices starting from the second half of 2007 IMPORT FOOD PRICES AND INFLATION IN MOROCCO (YEAR-ON-YEAR IN %) •50

•10 •8

•40•50

•6

•30•40

•20 •18 •16 •14 •12 •10 •8 •6 •4 •2 •0 •-2

•20•30

•4

•10•20

•2

•0

•10

•0

•-10

•-2

•-20

•0

•-10

30/03/2009

•2008Q3

•2007Q1

•2007Q4

•2006Q2

•2005Q3

•2004Q1

•2004Q4

•2003Q2

•2001Q4

•2002Q3

•2001Q1

•2000Q2

•1998Q4

•1999Q3

•2008Q3

•-20 •1998Q1

Food CLI Import price index of all food products

•2007Q4

•2007Q1

•2006Q2

•2005Q3

•2004Q4

•2004Q1

•2003Q2

•2002Q3

•2001Q4

•2001Q1

•2000Q2

•1999Q3

•1998Q4

•-30 •1998Q1

•-4

Import price index of staple food Commodity CLI

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V-4- MONETARY POLICY AND FOOD PRICE FLUCTUATIONS

30/03/2009

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MONETARY POLICY AND FOOD PRICE FLUCTUATIONS Core inflation is calculated on the basis of CLI data, excluding highly volatile products, particularly fresh food. The core inflation indicator elaborated by Bank Al-Maghrib allows to well discern the effect of volatile food prices. Core inflation does not take into account transitory shocks. During the period from 1997 to 2008, core inflation stabilized around 1.9 percent, i.e. the same annual average of headline inflation. As supply shocks hitting headline inflation are transitory, headline inflation and core inflation should converge in the long term.

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30/03/2009

MONETARY POLICY AND FOOD PRICE FLUCTUATIONS In Morocco, fiscal policy contributes to the preservation of household purchasing power through the subsidization measures

Subsidization expenditure (in % of GDP) •6.0

4.9 •5.0

4.0

•4.0 •3.0

2.3

2.6

•2.0 •1.0 •0.0

•2006

•2007

•2008

•2009

Source: Projected Economic Budget (HCP Jan-2009)

30/03/2009

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14


VI- CHALLENGES FOR TRANSITION TO INFLATION TARGETING AND CONCLUDING REMARKS

30/03/2009

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BANK AL MAGHRIB

CHALLENGES FOR TRANSITION TO INFLATION TARGETING

Two major events ahead

Preparations for the adoption of inflation targeting

Gradual liberalization Gradual liberalization of the capital account of the capital account

PREREQUISITES 30/03/2009

BANK AL MAGHRIB

30

15


CONCLUDING REMARKS Water plays a major role in the development of economic activity in Morocco. Water availability constitutes a major challenge for the economy in the medium term. Nonetheless, there is a gradual decorrelation between the development of agricultural and non-agricultural sectors. Though highly volatile, prices of fresh food (mainly domestic), are stationary in the long term. Inflation volatility and degree of persistence in Morocco are moderate compared with other emerging countries and headline inflation tends to converge towards core inflation. In its monetary policy analysis and strategy, the central bank takes account of these specificities.

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CONCLUDING REMARKS

The knowledge of these stylized facts (and many others!) is crucial for preparing the transition to inflation targeting. However, the inflation target may be difficult to reach due to the volatility of food prices, the share of which in the inflation index stands at 44%. This share will decline (considering the changes in consumption patterns) in the new consumer price index to be put in place in 2009. The choice of an inflation target (or a band) is highly important for emerging countries.

30/03/2009

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Philibert Andzembe Gouverneur de la Banque des États d’Afrique Centrale Governor, Banque des États de l’Afrique Centrale


BANQUE DES ETATS DE L’AFRIQUE CENTRALE

CONFERENCE DE LA BANQUE DE FRANCE (BDF) ET GLOBAL INTERDEPENDENCE CENTER (GIC) SUR : « Les questions alimentaires et d’eau : principaux défis pour la stabilité internationale » (Paris, 26 mars 2009)

COMMUNICATION DE MONSIEUR PHILIBERT ANDZEMBE, GOUVERNEUR DE LA BANQUE DES ETATS DE L’AFRIQUE CENTRALE (BEAC)

THEME : DENREES ALIMENTAIRES, EAU, INFLATION ET POLITIQUE MONETAIRE


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Messieurs les Gouverneurs, Mesdames et Messieurs, C’est pour moi un réel plaisir de prendre la parole aujourd’hui dans le cadre de cette conférence sur les principaux défis posés par les questions alimentaires et d’eau à la stabilité internationale. Aussi, permettez-moi d’emblée de remercier la Banque de France de m’avoir invité à prendre part à ces travaux. Le thème de cette deuxième session, à savoir « Denrées alimentaires, Eau, Inflation et Politique monétaire » est au cœur des théories de développement des Etats africains à faible revenu et à revenu intermédiaire. Il s’agit en fait de la problématique des ressources naturelles comme facteurs de développement. Ce thème rejoint aussi le problème de ce que l’on pourrait appeler l’économie de l’environnement. Dans l’histoire du développement, on a souvent admis que l’accumulation du capital humain et du capital physique était la principale source de croissance et du bien-être. Aujourd’hui, à ces facteurs, il faut y ajouter la nature comme un facteur de bien-être et susceptible de faire l’objet d’orientation en terme de politique économique. Il est donc possible, comme vous pouvez l’imaginer, d’aborder ce thème sous l’angle du développement, bien que dans l’ensemble des pays africains, à part l’Afrique du Sud, les performances en matière d’économie agricole sont faibles et à la limite de la frontière de l’autosuffisante alimentaire et du basculement vers la famine. Les effets de prix sont la conséquence des disponibilités en terre arable et en eau. Mais la mauvaise organisation des filières agro-industrielles et l’absence d’infrastructures de base sont également des facteurs qui alimentent les prix des denrées alimentaires sur le plan interne. De surcroît, à cela s’ajoute l’effet des prix des importations alimentaires. Le cycle de l’inflation dans le cas de la CEMAC dépend de tous ces facteurs. En effet, à l’instar d’autres pays en voie de développement, les pays de la CEMAC ont été durement frappés au cours de l’année 2008 par la crise alimentaire, qui a fortement contribué à une résurgence des tensions inflationnistes et, par voie de conséquence, à une baisse du pouvoir d’achat des populations. A fin décembre 2008, le taux de progression de l’indice global des prix à la consommation des ménages de la Sous-région a plus que triplé, s’établissant à 6 % en moyenne annuelle, contre 1,6 % à fin décembre 2007. Cette évolution est venue se greffer sur une situation alimentaire déjà difficile car, selon les statistiques, la proportion de la population « mal nourrie » se situe entre 20 % et 35 %, dans une région où l’incidence de la pauvreté demeure élevée.


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J’articulerai mon intervention en présentant d’abord succinctement la situation de la CEMAC par rapport aux questions agro-alimentaires et d’eau. Je poursuivrai en rappelant les principales causes tant externes qu’internes de cette crise ainsi que ses répercussions dans les pays de la CEMAC. Les réponses apportées à court et à moyen terme par les Etats face à cette situation seront ensuite examinées, et je terminerai en mettant l’accent sur la nécessité pour la Banque Centrale de rester vigilante dans la surveillance de l’évolution des prix, afin de prévenir les risques inhérents d’effets de second tour. I.-

LA SITUATION DE LA CEMAC PAR RAPPORT AUX QUESTIONS AGRO-ALIMENTAIRES ET D’EAU

S’agissant des questions agro-alimentaires et d’eau, la Sous-région de la CEMAC constitue une zone à fort potentiel. Elle est dotée de terres arables abondantes (13,2 millions d’hectares sur une superficie totale de 302 millions d’hectares) et d’une très bonne pluviométrie. La carte hydraulique de la Sous-région élaborée par l’UNESCO en 2003 répartit en effet les Etats membres en trois groupes : -

le premier groupe, comprenant le Congo et le Gabon, dispose de ressources en eau jugées excédentaires ;

-

le deuxième groupe, constitué du Cameroun, de la Centrafrique et de la Guinée Equatoriale, bénéficie de quantités suffisantes ;

-

le dernier groupe, formé uniquement du Tchad, dispose de quantités moyennes en raison de sa situation géo-climatique.

Au total, la CEMAC apparaît donc comme une zone de « non-stress » au double plan hydrique et des ressources en terre. Toutefois, les problèmes suivants ont été identifiés par la CEMAC : -

la dégradation des terres arables comme l’un des plus grands défis avenir pour les pays de la Sous-région. Cette dégradation est due essentiellement à l’érosion, au tassement du sol après le passage répété du bétail dans les zones d’élevages, à l’exposition des sols à des fortes précipitations, à une


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évaporation accrue, à l’action des vents, à l’exploitation forestière à des fins commerciales, et enfin à l’abattage des arbres pour fournir du combustible qui entraîne le défrichement des terres ;

II.-

-

l’existence de deux régions dans lesquelles l’agriculture est rendue difficile en raison du caractère aléatoire de la pluviométrie et des sols arides. Il s’agit de la zone désertique qui couvre 60,7 % du territoire Tchadien, dont les sols sont nus et composés des dunes, avec des précipitations allant de 0 à 300 mm/an et la zone de sécheresse qui couvre l’extrême nord du Cameroun et un tiers du Tchad avec des précipitations de 300 à 700 mm/an ;

-

l’inégale répartition et accessibilité à l’eau dans l’ensemble de la Sousrégion ;

-

la pollution des eaux sous l’effet des activités des hommes.

LES PRINCIPALES CAUSES DE LA CRISE ALIMENTAIRE ET SES RÉPERCUSSIONS DANS LES PAYS DE LA CEMAC

La crise alimentaire qui affecte les pays de la Sous-région de la CEMAC est principalement d’origine externe, ses effets étant par ailleurs amplifiés par des rigidités structurelles au niveau domestique. Selon le Rapport 2008 de la FAO sur "La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture", la crise alimentaire participe principalement de la conjugaison d’une contraction de l’offre mondiale de denrées alimentaires d’une part, et d’une accélération de la demande mondiale de ces mêmes produits, d’autre part. Plusieurs facteurs sont à la base du resserrement de l’offre mondiale : -

la diminution des terres cultivables en raison, entre autres, de l’urbanisation, de l’industrialisation et, dans une certaine mesure, de l’affectation de certaines terres cultivables à la production des biocarburants devenus très rentables ;

-

l’étroitesse du marché, caractérisé par un petit nombre de pays producteurs face à un grand nombre de demandeurs ;

-

la reconstitution des stocks dans certains pays victimes des aléas climatiques ;


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-

l’insuffisance des investissements dans le secteur agricole ;

-

l’augmentation du prix du pétrole, avec un impact direct sur les prix des intrants agricoles et des transports.

Du côté de la demande, des besoins accrus de produits alimentaires ont été générés par l’accélération de la croissance démographique, l’amélioration des revenus et la modification des habitudes de consommation dans les pays émergents. Par ailleurs, les tensions aiguës survenues sur les marchés des produits alimentaires se sont trouvées aggravées par l’action de spéculateurs avides de profits, dans un contexte de morosité des marchés financiers. Au plan domestique, certains goulots d’étranglement constituent des facteurs d’accélération et d’amplification des effets de la crise. Les difficultés rencontrées dans l’agriculture et l’absence d’un secteur agro-alimentaire développé participent à cette situation. De fait, moins de 15 % des terres arables sont effectivement cultivées dans la Sous-région, et des contraintes considérables pèsent aujourd’hui sur la production agricole : infrastructures de base insuffisantes et réseaux routiers dégradés, techniques culturales de faible productivité, faible capacité de recherche, d’innovation et de vulgarisation, urbanisation non maîtrisée et exode rural prononcé. A ces facteurs, l’on peut également mentionner : i) l’épizootie de la grippe aviaire en 2006 qui avait entraîné une forte baisse dans la production du secteur avicole (50% au Cameroun notamment) accompagnée d’une élimination totale des stocks susceptibles d’être contaminés et d’une chute des produits halieutiques du Lac Tchad et de cheptel en raison de la forte demande du Nigeria au cours de cette même période ; ii) la diminution de l’offre de travail dans le secteur agricole suite à la construction du pipeline de DOBA-KRIBI au profit de ce dernier secteur devenu très attractif en terme de rémunérations ; iii) les conflits armés récurrents qui entraînent un déplacement des agriculteurs et éleveurs vers les camps de réfugiés. En outre, manifestation du « syndrôme hollandais », le développement du secteur pétrolier n’a pas fondamentalement servi à dynamiser le secteur agricole et à asseoir les bases de la sécurité alimentaire. Cinq des six pays membres sont producteurs de pétrole, ressource qui compte pour plus de 40 % du PIB de la Sous-région, contre environ 10 % pour le secteur agricole, ce qui représente moins de la moitié de son poids il y a une dizaine d’années. Enfin, le secteur agro-alimentaire, important consommateur d’eau, se heurte aux difficultés d’approvisionnement du fait de la vétusté et du mauvais état des infrastructures d’adduction d’eau, décourageant ainsi les initiatives pour une exploitation à grande échelle.


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La crise alimentaire a par ailleurs exacerbé les comportements de marge et de spéculation de la part de certains opérateurs économiques, ce d’autant plus que, confrontés aux difficultés du même ordre, les pays asiatiques exportateurs de la plupart des denrées alimentaires importées par les Etats membres de la CEMAC ont décidé d’imposer des restrictions quantitatives à leurs exportations afin de satisfaire en priorité la demande locale. Toutes choses qui ont fortement contribué à la flambée des prix dans les pays de la CEMAC : à titre d’exemple, au courant de l’année 2008, le prix de la farine de blé a augmenté de 45 % à 60 % selon les pays, celui du riz de 30 % à 90 %, alors que le prix de l’huile raffinée augmentait de plus de 300 % dans un pays. La chute du pouvoir d’achat et la dégradation sensible du niveau de vie des populations ont engendré de fortes tensions sociales dans certains Etats, alors que les revendications contre la vie chère et pour l’amélioration du pouvoir d’achat se généralisaient et se faisaient plus pressantes. Dans ces circonstances, seule une production locale suffisante aurait permis de contenir les pressions inflationnistes dans ces pays aujourd’hui importateurs nets de denrées alimentaires. III.- LES RÉPONSES À COURT ET À MOYEN TERME APPORTÉES PAR LES ETATS DE LA CEMAC FACE À LA CRISE ALIMENTAIRE Face à cette situation, les Etats de la CEMAC se sont mobilisés, et des mesures ont été prises immédiatement sur plusieurs fronts. Sur le plan fiscal, et en fonction de leur situation respective, les actions engagées ont notamment porté, pour certains produits bien ciblés, sur i) la suppression des taxes intérieures, ii) la suspension des droits de douane, ainsi que iii) le relèvement des quotas d’importation et le plafonnement des taux de marge bénéficiaire. Des mesures budgétaires ont également été introduites, avec i) la revalorisation des salaires de certaines catégories socioprofessionnelles et ii) l’octroi de subventions aux entreprises de commercialisation. Enfin, les prix du carburant ont été abaissés et/ou plafonnés dans certains pays.

Au-delà de ces mesures à court terme, les Etats ont également programmé, chacun en ce qui le concerne, des mesures structurelles de moyen terme. Il s’agit, entre autres, i) de la refonte de la structure des prix des produits pétroliers, ii) de la mise en place de programmes spéciaux en faveur des filières agricoles, iii) de l’introduction de facilités pour l’octroi de crédits documentaires pour l’importation des produits de première nécessité par les nationaux et des exonérations douanières sur les intrants et le matériel agricole importé.


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Enfin, d’autres mesures ont concerné i) la création de centres d’entreposage des produits de consommation courante, ii) la mise en place de centrales d’achat des produits de première nécessité, ainsi que iii) l’institution de facilités de crédits de premier établissement pour les promoteurs de structures de production et de commercialisation. IV.-

LA NÉCESSITÉ POUR LA BANQUE CENTRALE DE RESTER VIGILANTE DANS LA SURVEILLANCE DE L’ÉVOLUTION DES PRIX

Conformément à l’article 1er de ses Statuts, la Banque des Etats de l’Afrique Centrale a pour mission fondamentale de garantir la stabilité tant interne qu’externe de la monnaie commune, le Franc CFA. Au plan interne, dans le cadre de l’exercice de surveillance multilatérale dans la CEMAC, le taux d’inflation en moyenne annuelle ne doit pas dépasser la norme de 3 %. Au plan externe, le taux de couverture de la monnaie doit être au minimum de 20 %. En vue d’assurer un meilleur suivi de l’inflation, la BEAC prend une part active, aux côtés de la Commission de la CEMAC, aux travaux d’harmonisation des méthodes de production et de diffusion des indices de prix à la consommation des ménages (IHPC) dans le cadre du Comité Sous-régional de la Statistique, avec le concours notamment d’AFRISTAT et d’AFRITAC-CENTRE. L’atelier sur les indicateurs de conjoncture de la CEMAC organisé par la BEAC, qui s’est tenu à PortGentil (République Gabonaise) en octobre 2008, avec la participation des Instituts Nationaux de Statistique, d’AFRISTAT et d’AFRITAC-CENTRE, a permis, à cet égard, de jeter les bases d’une réflexion sur les indicateurs avancés de l’inflation (inflations sous-jacentes) dans la Sous-région, pour mieux asseoir les décisions de politique monétaire. Messieurs les Gouverneurs, Mesdames et Messieurs, Il va sans dire que les fortes tensions inflationnistes enregistrées en 2008 dans la CEMAC résultant en partie de la crise alimentaire ne sont pas au départ d’essence monétaire, ni ne traduisent nécessairement une pression excessive de la demande. Aussi, la mise en œuvre d’une politique monétaire restrictive pour combattre ces tensions peut-elle s’avérer contre-productive.


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Cependant, la BEAC demeure particulièrement attentive aux risques inflationnistes dans la Sous-région, tant il est vrai qu’une période prolongée de tensions sur les prix des denrées alimentaires pose de nouveaux défis pour la conduite et la crédibilité de la politique monétaire. Cette situation comporte en effet des risques pour la stabilité de la monnaie avec l’accélération de la demande sociale et la spirale inflationniste susceptible d’émerger. Dans ce contexte, une vigilance particulière est apparue nécessaire au cours du premier semestre 2008 en matière de politique monétaire, particulièrement dans un environnement marqué par l’augmentation sensible de la liquidité dans la Sous-région en liaison avec la nette amélioration des termes de l’échange et l’augmentation de la production pétrolière ces dernières années. Ainsi, en juillet 2008, la BEAC a dû resserrer sa politique monétaire en relevant de 25 points de base (de 5,25 % à 5,50 %) son principal taux directeur (le Taux d’Intérêt des Appels d’Offres). A partir du dernier trimestre 2008, la BEAC a été amenée à assouplir sa politique monétaire, en abaissant en décembre de 75 points de base son principal taux directeur (à 4,75 %), puis le 23 mars dernier de 25 points de base (à 4,50 %), compte tenu notamment du repli anticipé du taux d’inflation dans la CEMAC autour de 3,7 % et du fléchissement attendu de la croissance économique à près de 3 % en 2009, contre 4,4 % en 2008 et 4,6 % en 2007, consécutif à l’impact récessif de la crise financière internationale et au reflux des prix des hydrocarbures et des produits alimentaires au plan mondial. De manière globale, la politique monétaire de la BEAC s’inscrit dans la poursuite d’une gestion prudente des liquidités. Elle s’attache ainsi à la poursuite de la politique active de stérilisation engagée depuis 2007, axée sur la manipulation du taux des réserves obligatoires et l’absorption systématique des excédents de trésorerie des établissements de crédits. De plus, en ce qui concerne les excédents de liquidités publiques, elle a œuvré avec les pays membres producteurs de pétrole pour la mise en place des fonds de réserve pour les générations futures et des mécanismes de stabilisation des recettes budgétaires. Ces dispositifs impliquent l’ouverture dans ses livres de comptes de dépôts à maturités différenciées, dont les rendements ont été rendus plus attrayants et plus incitatifs pour les Etats. Parallèlement, sur le moyen terme, la contribution de la BEAC à l’amortissement des chocs inflationnistes issus de l’offre passe par son concours aux pays, en tant que Conseiller financier des Etats membres, dans l’élaboration des stratégies en vue du renforcement et de la diversification de leurs bases productives. C’est dans cette logique qu’elle avait organisé, en octobre 2007, un « Forum sur la Diversification et la Promotion de l’Investissement non pétrolier en vue d’assurer une croissance forte et durable dans la CEMAC ». Les recommandations de ce forum, qui


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portent sur l’ensemble des mesures susceptibles de lever les entraves au développement économique, ont été intégrées dans un vaste Programme Economique Régional de la CEMAC (PER). Ce programme en cours d’élaboration met l’accent, entre autres axes de réflexion, sur les questions ayant trait à la promotion de la sécurité alimentaire par un accroissement de la production agricole et notamment vivrière. Messieurs les Gouverneurs, Mesdames et Messieurs, L’exemple particulier des pays de la CEMAC met en relief le fait que l’existence d’un fort potentiel agricole et hydraulique ne suffit pas à lui seul à mettre à l’abri des chocs alimentaires et de leurs effets sur le coût de la vie, accentuant ainsi la demande sociale et les risques pour la stabilité sociale, voire politique, des pays. Des efforts déterminés sont indispensables de leur part afin d’éliminer les goulots d’étranglement et d’assurer leur sécurité alimentaire. Sans être impliquée au premier chef, la BEAC continue d’apporter son concours aux pays membres dans l’élaboration et la mise en œuvre de solutions appropriées notamment par une approche régionale, tout en restant attentive à l’évolution des prix dans la Sous-région afin de prévenir une spirale inflationniste. Je vous remercie pour votre aimable attention.-


10 Tableau 1 : CAMEROUN : Indices des prix par poste de consommation (Base 100 : décembre 1993)

POSTES DE CONSOMMATION Alimentation, boissons et tabacs Produits alimentaires Boissons et tabacs Habillement et chaussures Dépenses de maison Santé et soins personnels Transports et communications Education et loisirs INDICE GLOBAL Biens locaux BIENS IMPORTES

Déc-07 228,5 229,3 218,5 169,1 176,9 157,5 208,3 143,3 201,4

Sept-08 239,9 241,5 224,1 171,5 182,3 159 210,2 145 208,7

211,1 178,3

213,7 194,5

Oct- 08 242,2 244,1 224,5 171,5 182,3 159,2 209,5 144,9 209,8 214,9 195,2

Nov-08 243,6 245,8 224,7 171,1 182 159,2 209,8 145 210,4 215,4 196,2

Gliss. Annuel (%)

Dec-08 246,6 249,1 225,5 173,5 181,7 159,5 209,6 145,3 212,1 217,1 197,4

7,9 8,6 3,2 2,6 2,7 1,3 0,6 1,4 5,3 2,8 10,7

Tableau 2 : REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE : Indices des prix par poste de consommation (Base 100 : janvier 1981)

POSTES DE CONSOMMATION Produits alimentaires et boissons non alcoolisées Boissons alcoolisées et tabacs Habillement et chaussures Logement, eau, gaz, électricité et autres Meubles, articles de ménages et entretien Santé Transports Communications Loisirs et culture Enseignement Restaurants et hôtels Biens et services divers INDICE GENERAL

Déc-07

Sept-08

Oct- 08

Nov-08

Dec-08

Gliss. Annuel (%)

230,4 271,1 292,6 190,4 269,2 168,8 337,5 216,7 261,7

261,8 292,1 305 218,4 314,2 170,8 349,2 216,7 270,0

275,6 294,3 309,3 216,2 311,1 170,8 349,2 216,7 268,2

268,7 294,9 311 216,8 313,2 170,8 349,2 216,7 268,2

274 304,4 312,1 211,3 313,5 170,8 349,2 216,7 268,2

18,9 12,3 6,7 11,0 16,5 1,2 3,5 0,0 2,5

155,9 253,1 237,2

162,8 265,6 263,2

166,9 265,6 272,1

174,8 265,6 268,5

164,6 270,7 271,7

5,6 7,0 14,5

Tableau 3 : CONGO : Indices des prix par poste de consommation (Base 100 : 1996)

POSTES DE CONSOMMATION Alimentation Boissons, tabacs Habillement Dépenses de maison Hygiène, santé Transport Divers INDICE GLOBAL

Déc-07 131,7 124,0 215,2 120,3 174,6 146,8 136,1 149,3

Sept-08 144,5 126,0 239,4 124,0 175,7 156,8 147,3 160,5

Oct- 08 145,6 126,0 241,9 126,4 176,1 161,5 149,4 162,0

Nov-08 151,6 130,0 243,6 126,7 176,0 159,1 150,3 165,4

Dec-08 152,6 134,9 245,3 127,0 176,0 159,1 150,5 166,2

Gliss. Annuel (%) 15,9 7,8 14,0 5,6 0,8 8,4 10,6 11,4


11 Tableau 4 : GABON : Indices des prix par poste de consommation (Base 100 : 2004)

POSTES DE CONSOMMATION Produits alimentaires et boissons non alcoolisées . Pains et céréales . Viandes . Poissons . Lait, fromage et œufs . Huiles et graisses . Légumes et tubercules Boissons alcoolisées et tabacs Articles d'habillement et chaussures Logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles Meubles, articles de ménage et entretien courant de la maison Santé Transports Communications Loisirs et Culture Enseignement Restaurants et hôtels Biens et services divers INDICE GLOBAL

Déc-07

Sept-08

Oct- 08

Nov-08

Dec-08

Gliss. Annuel (%)

106,2 101,9 105,9 105,1 111,5 101,8 115,7 99,9 103,7 113,2

114,6 118,3 108,7 128,5 117,1 117,6 115,7 101 103,4 123,5

115,5 116,3 109,5 131,7 122,7 116,9 117,3 100,8 104 123,9

115,6 114,3 112,3 137,1 119,5 115,9 114,5 101,1 103,8 123,9

115,9 117,9 114,8 126,2 119,4 114,9 116,2 100,7 103,8 123,9

9,1 15,7 8,4 20,1 7,1 12,9 0,4 0,8 0,1 9,5

109,8 110,1 118,1 150,1 95,6 98,2 105 97,8 109,4

111,7 113,5 118,2 146 97,6 99,2 104,7 105 114,7

111,4 113,5 119,9 146,3 98 97,9 105,1 104,3 115,3

111,4 113,5 119,8 146,3 98,1 97,9 107,3 104,8 115,4

111,5 113,5 119,7 146,6 97,8 97,9 107,9 101,7 115,5

1,5 3,1 1,4 -2,3 2,3 -0,3 2,8 4,0 5,6

Tableau 5 : TCHAD : Indices des prix par poste de consommation (Base 100 : 2005)

POSTES DE CONSOMMATION Produits alimentaires et boissons non alcoolisées . Pains et céréales . Viandes . Poissons . Lait, fromage et œufs . Huiles et graisses . Légumes et tubercules Boissons alcoolisées et tabacs Articles d'habillement et chaussures Logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles Meubles, articles de ménage et entretien courant de la maison Santé Transports Communications Loisirs et Culture Enseignement Restaurants et hôtels Biens et services divers INDICE GLOBAL

Déc-07

Sept-08

Oct- 08

Nov-08

Dec-08

Gliss. Annuel (%)

102,3 87,2 120,2 129,6 104,1 104,0 102,8 100,5 90,9 109,2

130 138,6 133 123,4 131,5 129,7 134,1 102 93,7 113

122,8 123 132,3 126,3 132,9 125,3 123,5 102,9 92,8 113,1

120,9 116,9 130,8 133 131,9 123,2 120,2 102,9 92,9 118,8

119,3 113,2 130,3 128,3 132,4 124,2 120,9 101,9 93,6 117,4

16,6 29,8 8,4 -1,0 27,2 19,4 17,6 1,4 3,0 7,5

92,8 103,2 103,4 100,0 88,2 80,6 103,0 93,0 100,8

93,4 103,9 102,7 100,0 89,2 82,5 111,8 98,4 114,9

93,5 103,9 103,3 100,0 89,1 75,3 110,9 98,4 111,5

93,9 103,9 103 100,0 89 75,3 110,9 98,4 111,4

93,9 104,2 103,1 100,0 89 75,3 111,4 98,5 110,5

1,2 1,0 -0,3 0,0 0,9 -6,6 8,2 5,9 9,6


1,8% -2,3% 2,5% 6,9% 5,5% -12%

1,9%

CEMAC

oct-07

1,9%

CEMAC

Cameroun RCA Congo Gabon Guinée Equatoriale Tchad

5,5% -7,5%

5,5% -7,4%

3,6%

3,2% -0,4% 2,7% 6,5% 5,5% -1,3%

1,5%

6% -7,0%

1,8% 0,6% 1,5% 4,9%

1,7%

6% -5,9%

2,0% 0,7% 1,4% 4,7%

mars-08

2,0%

6% -4,9%

2,3% 1,5% 1,7% 4,7%

avr-08

2,4%

6% -3,5%

2,7% 2,2% 2,0% 4,8%

mai-08

2,9%

6% -1,6%

3,1% 3,1% 2,3% 5,1%

juin-08

3,5%

6% 0,3%

3,7% 4,2% 2,7% 5,4%

Juil-08

3,3%

3,4% -0,1% -1,7% 5,9% 5,5% 1,7% 3,7%

4,8% 2,7% -0,6% 7,0% 3,2% 1,6% 4,1%

6,2% 2,7% -0,7% 5,5% 2,5% 4,8%

janv-08 févr-08

3,9%

5,1% 4,1% 2,4% 4,2% 2,6% 4,4%

mars-08

4,9%

4,7% 8,5% 5,6% 5,3% 4,1% 4,2%

avr-08

5,2%

4,6% 8,8% 6,4% 4,6% 4,9% 6,5%

mai-08

6,1%

4,9% 9,4% 5,8% 6,1% 5,2% 10,7%

juin-08

6,6%

5,5% 13,6% 6,7% 5,2% 5,8% 11,6%

Juil-08

4,6%

6% 4,1%

4,7% 5,5% 3,9% 5,6%

Sept-08

5,4%

6% 6,6%

5,0% 12,7 4,3 5,5

Oct- 08

6,7%

6,0% 10,2% 7,8% 5,2% 6,1% 9,9%

6,3%

5,8% 9,0% 10,1% 5,2% 4,9% 7,0%

7,1%

11,6%

10,2% 6,6%

5,5% 12,6% 9,2% 5,9%

Nov-08

5,7%

6% 7,7%

5,2% 12,6% 4,8% 5,4%

Nov-08

5,6% 12,7% 7,9% 5,1%

Août-08 Sept-08 Oct- 08

4,1%

6% 2,3%

4,2% 4,8% 3,0% 5,7%

Août-08

Tableau 7 : Taux d'inflation en glissement annuel des pays de la CEMAC (Variation en % de l'indice des prix à la consommation)

1,5%

6% -7,4%

1,4% 0,7% 2,0% 4,9%

janv-08 févr-08

déc-07

1,6%

5,5% -9,0%

1,1% 1,0% 2,6% 4,8%

déc-07

nov-07

1,9%

1,0% 1,6% 3,4% 4,9%

nov-07

1,0% 2,4% 3,5% 4,8%

oct-07

Cameroun RCA Congo Gabon Guinée Equatoriale Tchad

(Variation en % de l'indice des prix à la consommation)

Tableau 6 : Taux d'inflation en moyenne annuelle des pays de la CEMAC

12

7,1%

9,7%

5,3% 14,5% 11,4% 5,6%

Dec-08

6,0%

6% 8,3%

5,3% 14,5% 5,9% 5,4%

Dec-08


11h40 11:40 am

Session 2 : Crise financière et offre alimentaire / Financial crisis and Food supply Modérateur /Moderator: x John Silvia, Chef Économiste, Wachovia Intervenants / Speakers : x Sean Egan, Président de Egan-Jones Rating President, Egan-Jones Rating x Ali Badjo Gamatié, Vice-Gouverneur de la Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest Deputy Governor, Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest x Alain de Janvry, Université de Californie, Berkeley University of California, Berkeley x Dougou Keita, Chef de Division, Agriculture & Agro-industrie 2,Banque Africaine de Développement Division Manager , Agriculture and agro-industry, African Development Bank x Philippe Chalmin, Professeur, Université de Paris Dauphine Professor, University of Paris Dauphine


Ali Badjo Gamatié Vice-Gouverneur de la Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest Deputy Governor, Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest


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Alain de Janvry UniversitĂŠ de Californie, Berkeley University of California, Berkeley


Food and financial crises: Three policy priorities Alain de Janvry University of California at Berkeley Global Interdependence Center and Banque de France discussion, March 26, 2009 1

Policy priority #1: Reverse continued under-investment in agriculture in spite of the financial crisis • Serious under-investment in agriculture has been a major cause of the food crisis (WDR 2008) • In spite of the crisis and statements of intention, under-investment continues unabated: – Overseas Development Assistance going to agriculture – Public investment in agriculture 2

1


The share of ODA going to agriculture has been declining Share of agriculture in total Overseas Development Assistance (%) 15 SS-Africa 10

5

All countries 0 1990

1995

2000

2005

3

The share of public investment going to agriculture is below norms Share of agriculture in public expenditure 14 12 NEPAD objective

10 8 6 4 2 0 1980

1985

1990 Uganda

1995 NEPAD

2000 Nigeria

2005 4

2


Policy priority #1: Reverse continued under-investment in agriculture in spite of the financial crisis • The financial crisis will make investment in agriculture even more precarious • It would be a serious policy mistake not to correct for under-investment in agriculture in spite of the financial crisis as high and unstable prices will return

5

Policy priority #1: Reverse continued under-investment in agriculture in spite of the financial crisis Four instruments to reverse underinvestment (1) Increase awareness of what agriculture can do to reduce hunger and poverty (2) Identify options for effective investments in agriculture (3) Develop capacities to use agriculture for development (4) Mobilize political support to elevate agriculture 6 in government and donor priorities

3


Policy priority #2: Put food security back on policy agendas • Price transmission from international to domestic markets has been highly uneven across countries and commodities

7

High price volatility on international market

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8

4


High price transmission for rice in Brazil

Consum er prices

P roducer prices

Border Price

9

But low international price transmission in India

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10

5


Low international price transmission in Guatemala

360 340 320 300 280 260 240 220 200 180 160 140 120 100 80 Jan-09

Rice internationa

Rice wholesale

Rice consume

Jul-09

Jan-10

Jul-10

Jan-11

Jul-11

Jan-12

Jul-12

Jan-13

360 340 320 300 280 260 240 220 200 180 160 140 120 100 80 Jan-09 Jul-09

Maize international

Maize consumer

Maize wholesale

Jan-10 Jul-10

Jan-11 Jul-11

Jan-12 Jul-12 Jan-13

11

Policy priority #2: Put food security back on policy agendas • With limited price transmission, the hunger crisis was more limited than estimated (+105 million poor) • But lack of price transmission also destabilizes international markets • Reducing price volatility and the consequences of volatility are necessary for food security • Hence, need put food security back on the policy agenda • Role of greater domestic food production (in response to higher and more volatile prices) and price stabilization policies (food stocks, futures market, insurance against production and price 12 shocks)

6


Policy priority #3: Redesign social assistance to cope with vulnerability • Most developing countries do not have unemployment insurance programs • Some countries have extensive programs to assist the chronic poor: Oportunidades, Bolsa Familia • But these programs do not recognize transitory poverty: higher food prices, unemployment, loss of income in informal sector • Uninsured shocks are the main source of new poor and of irreversibilities for children (schooling, health)

13

Policy priority #3: Redesign social assistance to cope with vulnerability • Most of the poor who lose from food price shocks are in fact rural net-buyer households: – India: 77% of losing poor – Guatemala: 68% of losing poor

• Need focus social protection not only on the more visible urban poor, but importantly on the transitory rural poor • Two major policy instruments to put in place: – Redesign social assistance programs to recognize transitory shocks on the near-poor and avoid irreversibilities, yet not done – Use agriculture as a more effective social safety net (20 million unemployed Chinese migrant workers): Increase the productivity of production for home consumption in smallholder farming as an effective instrument to respond to price and income crises, yet neglected alain@are.berkeley.edu

14

7


Dougou Keita Chef de Division, Agriculture & Agro-industrie 2 Banque Africaine de DĂŠveloppement Division Manager , Agriculture and agro-industry, African Development Bank


Conference on ‘‘Food & Water’’ Banque de France, Galerie dorée Paris, France é- March 2009

ADB as a Strategic Partner in Support to African Countries’ Response to Food Crisis

By Dougou KEITA Agriculture and Agro-Industry Division 2 African Development Bank

Meeting is timely and welcome, given: current triple F (fuel, food & financial) crisis; potential negative impact of financial crisis on ODA in general and agriculture financing, in particular; enormous resource requirement of the agriculture sector; to implement the NEPAD/CAADP (2002 – 2015), more than US$ 350 billion will be needed; only 40% of this need (US$ 143 billion) would be met, if all African Governments honor their commitment to provide 10% of their national budgets for the financing of the agriculture sector (Maputo 2003). To date, less then 10 countries does.


Africa Food Crisis Response (AFCR)

Short Term Measures (US$ 605 M): – Portfolio realignment of (US$ 136 M); – Budget and balance of payment support (US$ 469 M); – Resources provided were used to purchase inputs (fertilizers and seeds, and small equipments essentilaaly); and produce NERICA rice seeds

AFRICAN DEVELOPMENT BANK

Medium & Long Term Actions

Increase water storage capacity (8.5 billion cubic meters over the next six years) & Develop irrigation; this important programme for promoting irrigated agriculture and thus addressing risks associated with rainfed agriculture, climate change, and agriculture credit will cost more than US$ two billion; AFRICAN DEVELOPMENT BANK


Reduce post-harvest losses by 3% over a six year period, which will require about US$ one billion;

Fast-track African Fertilizer Financing Mechanism implementation – a programme to increase the average fertilizer use from current 8kg/ha to 50kg/ha by 2015 – a goal set at the Abuja Summit for Africa Green Revolution; Promote private sector financing & PPP in support of agriculture development (More than US$ 150 M in 2008)

AFRICAN DEVELOPMENT BANK

Work Program (2008-2010) Year

2008 2009 2010 Total

ADB Loans (UA million)

58.2 208.00 266.2

MIC-Grants (UA million)

-

8.5 1.2 9.7

AFD Loans (UA million)

AFD Grants (UA million)

Total (UA million)

132.13 253.3 62.6 447.63

25.02 74.00 6.00 105.02

215.35 335.8 277.4 828.55

There are about 45 agricultural and rural infrastructure projects in OSAN's current pipeline at different stages of preparation. The total estimate of Bank's pipeline investment share, as a loan or a grant, is about UA 828.55 million Of these about 26 projects are totally or partially dedicated to Agricultural Water Development

AFRICAN DEVELOPMENT BANK


Potential Agriculture Water Development (2020) and AfDB- Business Plan Year 2020

AfDB-Business Plan 2008-2013 Base Case Scenario

High-Case Scenario

Water Storage

40-60 BCM USD 40-60 billion

9.4 BCM (5 dams) USD 1.4 billion

15.5 BCM (10 dams) USD 2.5 billion

Water Control for agriculture Development

3 030 000 ha USD 10.7 Billion

270,000 ha USD 0.88 billion

440 000 ha USD 1.9 billion

USD 50-70 billion

USD 2.28 billion

USD 4.37 billion

Needs: Mobilization of additional co-financing resources from developing partners and governments. Furthermore, there would be need for additional resources to cover the preparation activities for these investments AFRICAN DEVELOPMENT BANK

Summary of the envisaged cooperation

Support on going initiatives AFFM, and CBF PPF for investment in the areas of water mobilization, rural infrastructure and agroindustrial development Support Agriculture Water Partnership Support actual investment opportunities in these areas.

AFRICAN DEVELOPMENT BANK

8


Thank you

AFRICAN DEVELOPMENT BANK

9


14h30 2:30 pm

Session 3 : Les questions environnementales liées à l’approvisionnement en produits alimentaires et en eau / Food and Water supply and environmental issues Modérateur /Moderator : x Paul Horne, Économiste international Independent International Market Economist Intervenants / Speakers : x Laurence Tubiana, Directrice de l’Institut du Développement Durable et des Relations Internationales (IDDRI) Director, Institute for Sustainable Development and International Relations x James Lucier, Directeur Général de Capital Alpha Partners Managing Director, Capital Alpha Partners x Michel Griffon, Directeur Général Adjoint de l’Agence Nationale de la Recherche Deputy Director General, French National Research Agency x François Marion, Chef du Bureau « Aide au développement et institutions multilatérales de développement » DGTPE, Ministère de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi Ministry of Economy, Industry and Employment x André Pouilles-Duplaix, Directeur Adjoint du Département Technique opérationnel de l’Agence Française de Développement Deputy Director, Operational Technical Division, AFD


Michel Griffon Directeur Général Adjoint de l’Agence Nationale de la Recherche Deputy Director General, French National Research Agency


Banque de France Global Interdependance Center Sécurité alimentaire. Paris, 16 mars 2009.

Intervention de Michel Griffon Directeur Général Adjoint de l’Agence Nationale de la Recherche.

Session 3 : Les questions environnementales liées à l’approvisionnement en produits alimentaires et en eau.

Depuis que l’agriculture existe, elle s’est développée dans des lieux où il était facile de cultiver : les vallées irrigables et les grandes plaines boisées. Les savanes ont été occupées surtout par l’élevage et plus tardivement par l’agriculture en raison de la difficulté à maîtriser les milieux. L’agriculture s’est surtout installée à la place des forêts qui, une fois brûlées, ont toujours été plus faciles à cultiver que les savanes. De tous temps, l’agriculture s’est donc développée contre la forêt. En conséquence, la croissance démographique aboutit à une dégradation permanente du couvert forestier ce qui perturbe les cycles hydriques et climatiques. Il en résulte un assèchement progressif des milieux cultivés et une dégradation du capital de fertilité. Par ailleurs, la mise en culture limite le nombre d’espèces dans le paysage et réduit la biodiversité. Pour faire face aux risques qui en découlent, à travers l’histoire, les sociétés ont donc imaginé des techniques compensant la perte de productivité des milieux cultivés et permettant de nourrir une population humaine de plus en plus nombreuse. L’histoire de l’agriculture est une lutte toujours recommencée pour améliorer les techniques de production et luter contre la famine. Le XXème siècle a connu une telle situation. Grâce au progrès technique des pays occidentaux et à leur traduction dans les pays en développement dans le cadre de la Révolution Verte, les famines ont été en grande partie éradiquées et les hausses de rendement par hectare ont permis d’épargner les forêts. Mais cette réussite a malheureusement entraîné des conséquences environnementales dommageables. L’usage de grandes quantités d’engrais a pollué les nappes phréatiques. De même l’usage de produits phytosanitaires dont on connaît les risques pour la santé humaine associés ainsi dans certains cas que la toxicité environnementale. L’excès d’usage de l’eau pour l’irrigation rend celle-ci de plus en plus rare. La motorisation et la pratique du labour font que l’agriculture est un secteur très émetteur de gaz à effet de serre. La monoculture intensive a simplifié les paysages au point d’avoir détruit une grande partie de la diversité biologique. De plus, le modèle technique est devenu trop dépendant de ressources potentiellement rares et chères : le pétrole, le gaz naturel qui fournit l’azote (engrais) et les engrais fossiles (phosphate et potasse). L’agriculture doit donc changer de modèle technique. Elle doit être plus économe en ressources, gérer l’environnement de manière satisfaisante (pollutions, eau, effet de serre, biodiversité) et donc produire des services écologiques plutôt que produire des externalités négatives. Elle doit en même temps produire plus de biens alimentaires ainsi que des matériaux et carburants pour une population qui dépassera 9 milliard d’habitants. La recherche a donc devant elle des challenges de grande importance. Les politiques agricoles permettant de stimuler la production constituent elles aussi un challenge. L’agriculture est donc de retour sur les agendas.


François Marion Chef du Bureau « Aide au développement et institutions multilatérales de développement » DGTPE, Ministère de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi Ministry of Economy, Industry and Employment


Changement climatique Les questions environnementales liées à l’approvisionnement en produits alimentaires et en eau (rôle des acteurs multilatéraux)

Les questions environnementales liées à l’approvisionnement en produits alimentaires et en eau (rôle des acteurs multilatéraux)

Les questions environnementales liées à l’approvisionnement en produits alimentaires et en eau (rôle des acteurs multilatéraux)

DGTPE – François MARION Paris – Banque de France- le 26 mars 2009

Des besoins colossaux 2

&ULVH DOLPHQWDLUH • une

situation difficile: 923 millions d’êtres humains souffrent de la faim dans le monde • une situation pire à l’avenir: 1,2Mds d’êtres humains vont souffrir de famine chronique d’ici 2025 • l’Afrique: continent particulièrement vulnérable - 1/3 des habitants de l’Afrique sub-saharienne dans ce cas

&OLPDW • Atténuation : 152Mds€/an en 2020 • Adaptation : 20 à 50Mds€/an en 2020 •Forêt: 18Mds€/an en 2020

(DX 1,5Md de personnes n’ont pas accès à l’eau potable et à l’assainissement dans le monde, et la situation est critique en Afrique.

1


Des besoins colossaux 3

Source Banque mondiale

De nombreux acteurs, peu de synergies 4

z

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Une progression importante des engagements financiers en faveur de l’Afrique subsaharienne pour l'eau et les projets d’assainissement : de 1,4 Mds$ en 2006 à 2,2 Mds$ en 2007 (+58%). Ex. à la Banque africaine de développement : Rural Water Supply and Sanitation facility et Facilité Africaine pour l’eau (contribution française de +50M€) Bilatéraux : 1,2 Mds$ - Multilatéraux : 1,6Mds$ Eau (M$)

2005

2006

2007

BAfD

284.6

313.4

388.6

UE (CE + BEI)

473.4

415.3

163.2

BM

441.9

616.6

1095.8 Source ICA+BMD

Î Une véritable force de frappe mais une action fragmentée, y compris au sein des IFIs, et sans réelle cohérence environnementale,

2


Des instruments pour une approche intégrée 5

z

Importance d’une approche intégrée en matière environnementale, afin d’avoir une action durable (Convention de Rio en 1992). D’autant plus vrai pour la gestion de l’eau, de la terre, des forêts, la qualité de l’air, etc. nécessité d’une intégration dans des stratégies d’ensemble

z

Deux acteurs importants à cet égard, innovants en leur temps et toujours précurseurs :

z

Le Fonds pour l’Environnement Mondial

Le Fonds international de développement agricole

Deux exemples de projets pour illustrer cette action transversale:

Projet du FEM à Ningbo en Chine :

eau et environnement (biodiversité, pollution)

Projet du FIDA au Sri-Lanka:

Développement de puits dans une région agricole touchée par la sécheresse (Lien à la sécurité alimentaire)

De nouveaux enjeux 6

z

z

La crise:

Des difficultés croissante pour les gouvernements et le secteur privé Æ renforce le rôle des BMDs.

L’eau reste marginale : inférieur à 6% de l’APD en 2006

Le changement climatique:

Les impacts se feront ressentir en premier lieu via l’eau (sécheresse, inondation, hausse du niveau de la mer, etc)

Des conséquences directes et indirectes sur les ressources en eau, le comportement agricole, etc

La manière dont nous gèrerons le changement climatique (atténuation et adaptation) aura des conséquences sur les ressources en eau.

3


Quelles pistes d’action? 7

L’agenda du l’agenda de l’environnement voire du climat ne doit pas supplanter l’agenda du développement, encore moins sur des thématiques cruciales comme l’accès à l’eau ou la sécurité alimentaire

Œuvrer pour que tous acteurs adoptent une approche environnementale intégrée :

` Importance de la réforme du FEM à cet égard.

` Appeler les BMDs à intégrer tous les aspects environnementaux, y compris le changement climatique, dans leurs stratégies et, concrètement, dans leurs projets, en particulier d’infrastructures. ` Initiative future de la Banque mondiale en matière d’eau ` Développement du fonds d’adaptation dans cet esprit

Développer de nouveaux instruments financiers adaptés à ces besoins, moins bien identifiés : développement de mécanismes de prévision des risques/d’observation et de mécanismes assurantiels.

4


André Pouillès-Duplaix Directeur Adjoint du Département Technique opérationnel de l’Agence Française de Développement Deputy Director, Operational Technical Division, AFD


Le développement agricole et rural et les enjeux de sécurité alimentaire au XXIème siècle André Pouillès-Duplaix

26 mars 2009

Un nouveau contexte international • Une crise alimentaire de grande ampleur mais d’une nature nouvelle : les consommateurs urbains pauvres les plus touchés ; les pays riches importateurs inquiets. • L’offre mondiale de céréales croit moins vite que la demande depuis 15 ans. diapo

• Les stocks mondiaux au plus bas et les grands pays stockeurs ont disparu. diapo

• Des accidents climatiques déclencheurs de crise : Australie et Vietnam les plus touchés. • La spéculation financière comme amplificateur : de la hausse à la flambée.

1


Un nouveau contexte international • Des défis démographiques et environnementaux qui bouleversent la perception de l’agriculture. – De 6,5 à 9 milliards d’ici 2050. – Une production agricole qui doit doubler en 40 ans. – Une urbanisation croissante mais une population rurale encore très nombreuse, et qui continue d’augmenter en Afrique. diapo

Un nouveau contexte international • Un retournement historique des prix de tendance ?

diapo

• Le pétrole et le fret : corrélation et additionnalité. • La consommation des pays émergents : à venir.

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• L’impact du changement climatique et la complexité de l’adaptation : qui perd, qui gagne ?. • La concurrence des agrocarburants : ce n’est pas la réponse à la crise énergétique ! • La course à la terre agricole : un bien rare.

2


Des défis considérables pour les économies rurales du Sud • De nouveaux modèles de production agricole à développer au Nord comme au Sud : – Une agriculture « moderne » intensive en ressources non renouvelables ; – La fertilité des sols qui s’érode partout ; – Les ressources naturelles dégradées. • Des défis plus grands au Sud, surtout en ASS

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Des défis considérables pour les économies rurales du Sud • Des marges de progrès importantes + nouvelles opportunités prix = conditions nécessaires mais non suffisantes pour une nouvelle croissance rurale inclusive. • Des solutions techniques encore en devenir avec des innovations prometteuses (agroécologie). • Des organisations à construire pour transmettre les incitations du marché (tradableͲnon tradable ). • Une agriculture à moderniser mais qui devra rester intensive en travail : de l’emploi un peu plus attractif pour des cohortes nombreuses.

3


Une gouvernance mondiale à reconstruire • La sécurité alimentaire = production agricole + nutrition + accessibilité (revenus). • Chronique d’une crise annoncée : la FAO inaudible. • Partenariat mondial pour la sécurité alimentaire (N. Sarkozy – Rome – 3 juin 2008) : – Le renforcement de la coordination internationale autour de la TFNU – L’aide à la décision : le GIESA – Le réengagement international massif dans le financement de la production agricole : budgets nationaux, APD, IDE, nouveaux acteurs…

Quels impacts de la crise financière sur les agricultures ? • Des incertitudes fortes sur la durée et l’ampleur de la crise bancaire mondiale. • Des inquiétudes fortes sur le credit crunch pour les contreparties considérées risquées. • Des difficultés annoncées pour le financement des crédits de campagnes structurés en 2009 : le cas des filières coton déjà en chantier. • Quel rôle contracyclique pour les banques de développement ? Substitution, refinancement, partage de risque, garanties ?

4


Stratégie AFD : Trois axes • Des actions dans la durée pour redéfinir des modèles de production et de croissance. L’agriculture levier majeur de réduction de la pauvreté (WDR 2008). L’agriculture longtemps délaissée par les Etats et les bailleurs diapo

diapo diapo

• La gestion durable des ressources naturelles comme principe d’intervention transversal. • L’implication des acteurs et la diversité de leurs trajectoires : les exploitations familiales au cœur de la stratégie.

Stratégie AFD : Trois axes • Axe 1 : des politiques pour redonner une vision structurelle globale où démographie, pression sur les RN et environnement économique international sont les paramètres des transitions. • Des politiques agricoles concertées et négociées : Etats, producteurs organisés, secteur privé. Plateformes et Interprofessions.

5


Stratégie AFD : Trois axes • Une complémentarité nationale et régionale. • Des questions centrales : le foncier, le crédit, l’organisation des marchés, la moralisation de l’action publique et des affaires. • La régulation démographique comme outil du développement rural ?

Stratégie AFD : Trois axes • Axe 2 : Réinvestir les filières alimentaires délaissées en complément des cultures de rente. • Des innovations techniques et institutionnelles pour produire et commercialiser plus et mieux. • Des efforts de recherche agronomiques à relancer (agroécologie, etc…). • Des Organisations de Producteurs à renforcer : appropriation des innovations et structuration des filières.

6


Stratégie AFD : Trois axes • Axe 3 : un meilleur équilibre par une gestion à l’échelle des territoires. • Créer un environnement local favorable au développement économique agricole et rural, contribuer à la cohésion territoriale et la stabilité sociale. • Décentralisation et dévolution vers les communes rurales : ressources naturelles, foncier, infrastructures de base, fiscalité, …

Modes de financement • Priorités sectorielles : priorités nationales et évolution des DCP. • Coordination entre bailleurs de fonds. • Diversité et complémentarité des outils financiers à l’AFD : subventions, PS, PN, PROPARCO. • La question du financement interne de l’agriculture : BNDA v/s microcrédit ?

7


La production intellectuelle Elle est indispensable pour contribuer à relever ces défis : – Pour une meilleure connaissance des milieux et contextes d’intervention. – Pour une meilleure mesure des impacts directs et indirects des politiques et des programmes. Des projets aux performances satisfaisantes.

Merci de votre attention

8


retour

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retour

350 300 250 200 150 100 50 0 2008

2007

2006

OILS

2005

2004

2003

CEREALS

2002

2001

2000

DAIRY

1999

1998

1997

1996

1995

1994

1993

1992

1991

1990

MEAT

SUGAR

(Données FAO en USD/t)

Projections de la population rurale Population rurale 1950=indice 100

420 •

370

320

270

220

170

120

70

20 1950

1960

1970

Afrique

1980

1990

Asie

2000

Amérique

Latine

2010

2020

2030

Monde

10


Un rappel sur le poids de l’agriculture dans les équilibres mondiaux • En 2000 : 1,27 Mds d’actifs vivent de l’agriculture dans les PED, soit : 96% des actifs agricoles mondiaux, faisant vivre 2,5 Mds de personnes (42% de la population mondiale). • 70% des pauvres vivent en zone rurale. • Des taux d’actifs agricoles (agricole / total) très variables : – Asie (y compris Inde et Chine) et Afrique = 60% – Amérique latine = 20% (mais Guatemala 46% et Chili 15% ) – UE15 (4%), Etats-Unis (2%).

retour

Structure et évolution de la population active agricole mondiale Economically Active Population in Agriculture (2000) India 20%

Economically Active Population in Agriculture (% of change 1975-2000) Others 0.9%

China 38.7%

80.0 ex-USSR 1.6% Others 3.6%

Africa 14.8% Others Asia & Oceania 19.5%

Latin America & Caribbean 3.3%

60.0 40.0

EU (15) 0.6% Aus-Can-NZ 0.1% USA 0.2% Japan 0.2%

20.0 0.0 -20.0 -40.0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

-60.0 -80.0

- Entre 1975 et 2000 la population active agricole a diminué en valeur relative, mais elle s’est accrue de 315 millions d’actifs. C’est en Afrique que la croissance est la plus forte (+ 70 millions d’actifs faisant vivre 160 millions de personnes).

11


Céréales Inde + Chine

retour

30000

'000 tonnes

25000 20000 15000 10000 5000 0 2007/08 2006/07 2005/06 2004/05 2003/04 2002/03 2001/02 2000/01 1999/00 1998/99 1997/98 1996/97 1995/96 1994/95 1993/94 1992/93 1991/92 1990/91 1989/90 1988/89 1987/88 1986/87 1985/86 1984/85 1983/84 1982/83 1981/82 1980/81

Imports

Exports

Evolution des rendements moyens en céréales

retour

4.50 •

4.00 Pays développés

3.50

3.00

Mt/Ha

Asie

2.50

2.00

Amérique latine Caraïbes

1.50

1.00 Afrique sub saharienne

2004

1998

1992

1974

1968

1962

0.00

1986

1980

0.50

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Efficacité de la croissance agricole pour la

réduction de la pauvreté (OMD) Hausse de revenu induite par 1% croissance PNB en agri. et non-agri.

retour

Expenditure Gains (%)

5

La La croissance croissance du du PNB PNB provenant provenant de de l’agriculture l’agriculture profite profite principalement principalement aux aux 30% 30% les les plus plus pauvres pauvres de de la la population population

4 3 2 1 0 Poorest 30%

Middle 40% Agriculture

Richest 30%

Non-agriculture

Evolution de l’Aide Publique à l’agriculture tous pays CAD-OCDE

retour

2500

2000

1500

Africa America

1000

Asia

500

20 04

20 02

20 00

19 98

19 96

19 94

19 92

19 90

0

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Retour Engage m e nts AFD dans le de v rural e t l' agriculture 1980 2006 (€ cons tant 2006) 500 000 000

450 000 000

400 000 000

350 000 000

300 000 000 A gricult ure et SA 250 000 000

Dev rural Linéaire (Dev rural) Linéaire (A gricult ure et SA )

200 000 000

150 000 000

100 000 000

50 000 000

0

Vous avez dit maïs ?

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16h00 4 :00 pm

Session 4 : Sécurité alimentaire, accès à l’eau et risque géopolitique / Food and Water Security Geopolitical risk Modérateur / Moderator : x Paul Thomas, Chef économiste, Responsable des Estimations et des Prévisions de marché, Intel Corp. Chief Economist and Manager of Market Sizing and Forecasting at Intel Corporation Intervenants / Speakers : x Patrick Guillaumont, Professeur, Centre d’Études et de Recherches sur le Développement International (CERDI) Professor, Centre d’Études et de Recherches sur le Développement International x François Giovalucchi, Ministère des Affaires Étrangères et Européennes Ministry of Foreign and European Affairs x Pierre-Frédéric Teniere-Buchot, Gouverneur du Conseil Mondial de l’Eau Governor, World Water Council x Manish Uprety, Ambassadeur, Représentant Résident de la République d’Inde, Envoyé spécial en Asie du Sud. Ambassador, Resident Representative to the Republic of India & Special Envoy to South Asia, IIMSAM


Patrick Guillaumont Professeur, Centre d’Études et de Recherches sur le Développement International (CERDI) Professor, Centre d’Études et de Recherches sur le Développement International


Instabilité agricole, instabilité macroéconomique et risque de conflits Patrick Guillaumont Un des principaux risques géopolitiques est aujourd'hui celui qui résulte des conflits en Afrique. Or les conflits en Afrique semblent étroitement associés à l'instabilité de la production et des prix agricoles, ainsi qu'à l'instabilité macroéconomique qui le plus souvent l'accompagne. Il est hélas clair que les conflits sont la source la plus grave d'instabilité agricole (production et prix), et simultanément de famine. Ce qui est moins bien connu est que les diverses sources exogènes d'instabilité macroéconomique, en particulier lorsqu'elles sont liées à l'activité agricole, augmentent le risque de conflit, ce que l'on souligne dans l'intervention. Après avoir rappelé quelques hypothèses récemment avancées quant au risque de guerre civile, en particulier la présence de ressources naturelles (demain peut-être l'inaccès à l'eau), on fait état de quelques estimations économétriques suggérant que: - ce risque augmente avec l'instabilité du prix des exportations, comme avec celle des précipitations; - la fragilité des États, mesurée par leur faible revenu et la faible qualité de leur gouvernance, est influencée par la vulnérabilité structurelle des économies, elle-même mesurée par un indicateur approprié. Il convient donc en Afrique d'atténuer la vulnérabilité des pays pour y diminuer le risque de conflit et le risque géopolitique qui lui est associé. Divers moyens sont évoqués.


Pierre-Frédéric Teniere-Buchot Gouverneur du Conseil Mondial de l’Eau Governor, World Water Council


Banque de France

26 mars 2009

Global Interdependence Center

Food and Water – Basic Challenges to International Stability

Session 4: Food and Water Security Geopolitical Risk Pierre TENIERE-BUCHOT contribution World Water Council, Académie de l’eau – France Programme Solidarité Eau

Un couple qui se déchire: l’eau et l’agriculture Quoi de plus simple que l’agriculture et l’eau ? Simple comme manger et boire en apparence. Quoi de plus complexe que les relations entre eau et agriculture ? Il n’y a pas d’agriculture sans eau alors que l’eau se porte d’autant mieux qu’il y a moins d’agriculture. Aujourd’hui celle-ci prélève pour l’irrigation plus de 70% des ressources en eau douce économiquement exploitables dans le monde. En dehors des pays développés, de manière générale, c’est la conséquence d’une eau gratuite mise à la disposition d’une main-d’œuvre pauvre, peu qualifiée, insouciante de l’environnement. Comme toute activité humaine, l’agriculture pollue l’eau : engrais (azote, phosphore) et pesticides sont employés en excès. Le fait de changer le vocabulaire (nutriants, produits phytosanitaires) ne modifie en rien la question : l’agriculture de production de masse, celle dont les 6,7 milliards de personnes sur terre ont besoin, est massivement polluante. Dans les pays développés, là où l’eau abonde les pratiques culturales et d’élevage ne posent que les problèmes que le renforcement constant des réglementations nationales et régionales (fédérales aux USA ou européennes) s’ingénient – parfois à juste titre, parfois pour des raisons politiciennes - à créer. Dans les relations entre l’eau et l’agriculture, rien n’est plus différent pour les 2,5 milliards de riches auxquels nous appartenons que l’agriculture raisonnée (elle sera certainement un jour raisonnable) qui se traduit en fait par une disparition des agriculteurs (en France, plus de 40% en 1945, 3%, soixante ans plus tard…) et une professionnalisation croissante de ceux qui ont pu résister à cette concentration. Dans les pays arides (par exemple le Maghreb-Machrek) ou dont les ressources en eau ne sont pas maîtrisées (Asie du sud), les intérêts de l’eau (qu’il y en ait pour tous) et de l’agriculture (qu’il y ait à manger pour tous) sont dans une relation de concurrence acharnée, qu’il s’agisse des zones à forte évolution économique (1,8 milliard de personnes) ou de zones de grande pauvreté où le développement n’existe que ponctuellement (2,4 milliards de personnes) 1


Bien entendu, ces trois catégories (respectivement peuplées par 2,5 ; 1,8 et 2,4 milliards d’individus) tant par leur nombre (il y en a beaucoup plus que trois) que par les chiffres qui les caractérisent (nous pourrions discuter à perte d’haleine sur ce qui distingue la richesse installée du désir de richesse ou de la pauvreté durable…) Cela permet toutefois de prendre conscience de l’enjeu des prochaines années qui sont – pour les Nations Unies – 2015 (la réalisation des Objectifs de Développement du Millénaire – Millenium Development Goals) et son horizon á long terme (2050 avec une population planétaire de 9 milliards) La sécurité alimentaire et pour les divers usages de l’eau dépendra mécaniquement de la répartition de l’accroissement démographique annoncé pour les quarante prochaines années (de 6,7 à 9 milliards) entre les 3 catégories précédentes. Imaginons par exemple que la population des « riches » reste à peu près constante (quand bien même ils seraient différents en 2050 de ceux de 2009, ils seraient toujours 2,5 ou 2,6 milliards). Dans un tel cas, la sécurité ou l’insécurité (famine, émigration violente, mortalité et morbidité accrues) se joueront entre la catégorie des zones émergentes et des zones de grande pauvreté ( les premières doubleront-elles de 1,8 à 3,6 ou plus? auquel cas, les plus pauvres stagneraient à 2,4 – la sécurité sera de même nature que celle d’aujourd’hui, on pourra la qualifier de durable) Bien au contraire, si par exemple une crise financière longue ou rampante jugulait l’évolution de la catégorie médiane ( à par exemple 2 milliards), le nombre des très pauvres exploserait (4,4 milliards, à peu près une personne sur deux) Le pari sur la sécurité aurait échoué. Avant de craindre le pire, voyons ce qui est envisageable d’entreprendre immédiatement.

Une mauvaise solution et trois bonnes pour donner à boire à ceux qui ont soif et à manger à ceux qui ont faim 1. S’habituer à l’horreur La mauvaise solution consiste à laisser se poursuivre la tendance présente : 5 à 6 millions de morts par an dus à la malnutrition et à peu près autant, sans doubles comptes avec les précédents, dus au manque d’eau, à son excès (inondations) et surtout à la mauvaise qualité de l’eau (et au manque d’hygiène qui en résulte) Cette dernière estimation serait plus élevée si l’on incluait des maladies contagieuses véhiculées par l’eau. La moitié environ de ces morts, qualifiées de non naturelles, frappe des enfants de moins de cinq ans. La morbidité qui accompagne cette statistique s’établit aux environs de 2 milliards de personnes, un chiffre comparable – et corrélé - à celui qui désigne ceux, les plus pauvres, qui disposent de moins de 2$ US par jour (ou l’équivalent) Pour comprendre ce que l’expression sécurité alimentaire et en eau signifie aujourd’hui, il convient de comparer les 12 à 14 millions de décès annuels non naturels dont il vient d’être question avec le moins d’un million de morts par an dus à la violence armée mondiale, qu’elle soit militaire, civile ou terroriste. Ce dernier chiffre n’est évidemment pas une tolérance implicite des Nations Unies mais plutôt un seuil de référence assez stable depuis des décennies qui peut faire réfléchir s’il venait à l’esprit de comparer les dépenses militaires mondiales avec les budgets consacrés à l’eau et à l’agriculture. 2


Mais au-delà des capacités mortifères de ceux-ci et de celles-là, il paraît intéressant de tenter une projection dans le cadre des deux scénarios évoqués plus haut : optimiste quand le nombre de pauvres reste constant, pessimiste quand il est plus que doublé. Dans le meilleur des cas, cela conduit à penser qu’en 2050, on continuerait à observer environ un million de morts violentes et une douzaine de millions de morts dans les secteurs de l’eau et de l’agriculture. Parlerait-on alors de sécurité comme on parle (sans forcément passer aux actes) de développement durable aujourd’hui ? Probablement pas, on adopterait un autre vocabulaire mais on pourrait se réjouir de ne pas avoir aggravé la situation quarante ans plus tard… Dans le cas pessimiste, il est fort à parier, sans grand risque de se tromper, que tous ces indicateurs, morts violentes, malnutrition et absence d’hygiène seront au moins doublés. Cela sera-t-il vécu dans l’indifférence générale ? On ne le souhaite pas mais – c’est un scénario pessimiste – il est raisonnable de s’y attendre. Le mot sécurité sera au surplus très sollicité : il accompagnera une forte augmentation des dépenses militaires. On l’aura deviné, cette solution cynique est mauvaise. Le laisser-faire actuel, nonobstant les nombreux discours compensateurs qui l’accompagnent, ne saurait suffire comme politique de l’eau et de l’agriculture dans l’avenir proche. Il y a moins à risquer de changer que de continuer les tendances présentes. Trois solutions sont proposées, elles sont respectivement de nature économique et politique, technique et enfin socioéducative. 2. Valoriser l’eau Malgré leurs efforts à gâcher le plus d’eau possible dans des irrigations peu productives, les pays arides n’arrivent pas à assurer leur sécurité alimentaire sans importations (ou obtention de dons) complémentaires. Recevoir de l’extérieur des denrées, c’est également bénéficier des volumes d’eau qui ont permis de les produire. Le Professeur Tony Allan (qui a reçu le Stockholm Water Prize 2008 pour cette raison) les qualifie d’eau « virtuelle ». On peut donc imaginer une régulation des inégalités entre régions agricoles riches car ayant beaucoup d’eau au profit de régions pauvres car en manquant cruellement. Cette extension hydrologique du PAM (Programme Alimentaire Mondial) a toutefois ses limites. A quel niveau de prix devraient se situer les importations si elles incluent le prix de l’eau virtuelle importée ? Au niveau du coût marginal du mètre cube économisé par le pays importateur ? Celui-ci est évidemment très élevé. S’il s’agit de dons massifs, comment les valoriser et s’assurer qu’ils ne feront pas l’objet d’un trafic partiel de revente illicite ? Mais la limite la plus importante rencontrée par le développement d’un marché mondial de biens d’alimentation réels et d’eau virtuelle est d’ordre stratégique et militaire. Un pays qui déciderait d’importer toute son alimentation, préférant consacrer ses maigres ressources en eau à des usages plus efficaces et productifs que l’agriculture deviendrait extrêmement vulnérable à un arrêt brusque des livraisons alimentaires. Il lui faudrait plusieurs années pour reconstruire une agriculture de base, années durant lesquelles la famine et ses conséquences se développeraient. L’eau virtuelle peut donc s’avérer dangereuse comme arme alimentaire. Elle s’appuie sur le postulat implicite d’une paix mondiale que l’on a du mal à discerner à court terme. En revanche, l’eau virtuelle présente l’avantage considérable de rappeler que les biens produits par l’agriculture sont sous-valorisés puisqu’ils ne tiennent aucun compte de l’eau nécessaire à leur production. Pour récolter un Kilo de blé, il faut entre 450 et 5000 litres 3


d’eau, en moyenne 1350, autrement dit 1,35 mètre cube ou encore 1,35 tonne d’eau. Qui va payer cette « empreinte hydraulique » du blé ? Aujourd’hui personne. Tant que l’eau est abondante, cela n’a aucune importance. Mais si elle devient rare, sa répartition est remise en cause. La science économique n’est-elle autre chose que la recherche d’efficacité dans la répartition des biens rares ? L’exemple du blé n’est pas isolé : 0,9 tonne d’eau est utilisée par Kilo de maïs, 3 tonnes par Kilo de riz, 16 par Kilo de bœuf dans l’assiette… Ces réflexions ont aujourd’hui deux conséquences : Une politique de réservation foncière stratégique de la part de certains pays émergents qui acquièrent des terrains irrigables dans des pays voisins (cas de l’Arabie Saoudite au Soudan) ou lointains (projets Chinois en Afrique australe) L’apprentissage progressif d’une modification du régime alimentaire des citoyens des pays riches : développement massif de la cuisine industrielle économique, prête à consommer, les produits agricoles naturels étant réservés à un marché de luxe bien plus onéreux. 3

Parcimonie et eau d’occasion

Des dispositions techniques plus adaptés à une ressource en eau rare peuvent aussi bien être observées dans le secteur agricole que dans celui de l’hydraulique. L’irrigation telle qu’elle est majoritairement pratiquée dans le monde est condamnée à une disparition rapide qui ne sera pas sans conséquences humaines et politiques. 40% des volumes utilisés aujourd’hui devraient, à production égale, être utilisés à d’autres usages, supplémentaires ou différents. Ce serait la mise en pratique du slogan « more crop per drop » tant de fois répété mais jamais encore observé à grande échelle. Il est vrai qu’il fallut plusieurs tours pour faire tomber les murailles de Jéricho. Minimiser à l’extrême l’usage de l’eau en agriculture est possible. C’est la technique du goutte à goutte, cent fois moins consommatrice en eau qu’une irrigation traditionnelle bien conduite. Toutefois si l’empreinte hydraulique diminue, elle est très largement compensée par une empreinte hydrocarbures qui s’y substitue. Tout est en plastique : les serres qui abritent les installations, les kilomètres de tubes qui vont au pied de chaque plante, les multiples pompes qui régulent l’eau et l’air conditionné. S’y ajoute parfois de l’éclairage artificiel dans le cas de l’horticulture et partout le remplacement des cultivateurs paysans par des ingénieurs agronomes de haut niveau. Moins onéreuse et à plus grande échelle se situe l’agriculture établie sur la réutilisation des eaux usés urbaines, à la condition que celles-ci soient contrôlées, éventuellement partiellement traitées, et garanties exemptes d’eaux usées industrielles toxiques. Cela nécessite beaucoup de contrôles. Leur inobservation sera à l’origine de nombreux accidents de santé publique. Il convient cependant de garder en tête qu’en 2008, la proportion d’habitants urbains du monde entier, a pour la première fois dans l’histoire de l'humanité dépassé celle des habitants ruraux dispersés. Sans excès d’imagination, il convient de s’attendre à moyen terme à une agriculture vaste et quasi désertique, réutilisant en quantité contrôlée des eaux urbaines usées pour des productions industrielles intensives, gérées par un personnel qualifié en faible nombre.

4


Environ la moitié de l’humanité vit aujourd’hui sur une bande côtière de 200 kilomètres de profondeur. Le coût décroissant depuis quinze ans du dessalement de l’eau de mer permet et permettra de satisfaire la demande toujours accrue de ces plus de 3 milliards de personnes agglutinées sur la zone littorale. Mais peut-on envisager un usage agricole de cette ressource artificielle qui a le défaut de consommer beaucoup d’énergie et d’être chère en conséquence ? C’est assez peu probable, les eaux usées recyclées présentant l’avantage d’un moindre coût. Toutefois les cultures en serre à grande échelle (des milliers d’hectares) utilisant de faibles volumes d’eau (goutte à goutte) pour des productions maraîchères onéreuses, en toutes saisons, pourraient y recourir. La recherche de ressources en eau alternatives de complément peut également se tourner comme en Lybie vers des nappes souterraines fossiles, c'est-à-dire non renouvelables. L’eau de celles-ci est exploitée de manière minière. Au bout d’un certain délai (trente ans), la nappe devient stérile. En y mettant le prix (à nouveau se présente cette notion de rareté), on peut envisager de recharger la nappe désormais vide avec de l’eau de mer dessalée par une source d’énergie n’émettant pas de gaz à effet de serre (nucléaire ?)…Rêve technologique pour certains, cauchemars pour d’autres. Quels que soient les choix techniques qui viennent d’être rapidement énumérés, se pose la question du savoir-faire, de son évolution et de sa transmission. Pas d’eau sans techniciens de haut niveau, pas d’agriculture adaptée à des milliards d’individus, sans intelligence de ce défi.

4 Anticiper les conséquences de la crise de gouvernance de l’agriculture Il a fallu cent cinquante ans (1850-2000) pour organiser l’industrie de l’eau à l’échelle mondiale, secteurs public et privé confondus. Cette intégration ne repose pas sur l’action commerciale (la gestion de l’eau est locale, l’eau ne s’exporte pas sauf marginalement embouteillée) mais sur un savoir-faire technique, organisationnel et financier. Le seul bémol a ajouter à cette description flatteuse concerne les relations entre l’eau et l’agriculture qui n’ont pas vraiment évolué depuis le 19ème siècle. Du côté de l’agriculture, la révolution en cours n’a pas encore été menée jusqu’à son terme. Les marges se font à l’amont au niveau des intrants (engrais, semences…) et à l’aval (financement, commerce international et distribution locale) La politique publique s’ingénie à s’occuper de tous ceux qui ne participent pas aux marges en étant restés très en arrière de l’époque présente. Tout se passe comme si dans un cursus scolaire, une partie d’une classe d’âge se voyait contrainte de redoubler indéfiniment le cours élémentaire tandis qu’une autre partie accédait pendant ce temps à présenter sa thèse de doctorat. Il ne s’agit donc pas seulement d’encourager de manière bien-pensante et usuelle la formation, la recherche-développement et autre renforcement institutionnel (capacity building) mais de prêter la main à une prise de conscience de ces domaines. Ils ne peuvent poursuivre encore longtemps les efforts entrepris jusqu’à maintenant s’ils se cantonnent là où les décisions n’ont pas d’impact (pour simplifier : la production), ne s’impliquant pas là où elle en ont (également pour simplifier : le financement international).

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Ce changement de gouvernance, c'est-à-dire d’implication de plus de parties prenantes dans le contrôle du système agricole, fait aujourd’hui timidement son apparition dans les organismes internationaux comme le CGIAR (Groupe Consultatif pour la Recherche Agricole Internationale qui conseille le Secrétariat Général des Nations Unies et proclame depuis un an son état de révolution interne…ce qui est peu fréquent au sein de l’ONU) En dehors de la FAO, restée traditionnaliste en matière d’eau abondante et gratuite pour l’agriculture, a été créé au Sri Lanka (par le CGIAR) l’IWMI (International Water Management Institute) qui renouvelle considérablement la réflexion agronomique. De tels changements, encore trop timides, sont observables dans des Programmes des Nations Unies comme le PNUD-UNDP ou le PNUE-UNEP, des centres de formation comme IHE-Delft, lié à l’UNESCO, le Global Water Partnership, lié à la Semaine de l’eau de Stockholm et, bien entendu, le World Water Forum organisé tous les trois ans par le Conseil mondial de l’eau. Celui qui vient de s’achever à Istanbul, le cinquième depuis 1996, intitulé Bridging Divides for Water n’avait pas en tête de mettre en avant les relations entre l’agriculture et l’eau mais de jeter une passerelle entre la fourniture d’eau aux populations qui en sont dépourvues et le nécessaire assainissement des eaux usées qui devrait l’accompagner. L’année 2008 avait été proclamée « année de l’assainissement »par l’Assemblée des Nations Unies. Certes, la déclaration ministérielle finale du 5ème Forum cite l’agriculture mais de manière émolliente, comme d’habitude : more crop per drop, encourager les projets de développement petits, moyens et grands, passer à l’échelle supérieure pour moderniser l’irrigation et le drainage, renforcer les institutions (capacity building), comprendre les changements de régime alimentaire (ceci est nouveau), lutter contre les gaspillages depuis les champs jusqu’à l’assiette. Cet ensemble de préconisations est évidemment bienvenu pour limiter les risques de crise alimentaire et de manque d’eau dans le monde. Mais l’obtention d’une telle sécurité planétaire mériterait des chiffres, des procédures et des contrôles qui restent à inventer et à mettre en place actuellement.

Quelques suggestions de réflexion x

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S’il n’y a pas d’agriculture sans eau, il n’y a pas en pratique d’eau sans énergie pour la pomper et l’acheminer. Donner une valeur à l’eau entre le coût de l’énergie et le prix des denrées est une question incontournable si l’on tient sincèrement à résoudre la sécurité alimentaire et en eau dans un délai raisonnable. La mise en œuvre du point précédent obligera à repenser les relations entre décideurs et non décideurs que l’on observe aujourd’hui entre parties prenantes (financiers, négociants, producteurs, consommateurs, citoyens…) du système agricole. Ce qui a été fait pour l’eau est certes perfectible mais pourrait servir de modèle à l’agriculture dont la gouvernance reste à moderniser sinon à construire. Ne pas laisser les paysans à la traîne de la société, qu’il s’agisse des pays développés ou de ceux qui y aspirent. Cela signifie les ouvrir au monde et non de les enfermer dans une spécialisation technique castratrice.

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x

Organiser l’agriculture selon la demande et non seulement l’offre (ici encore l’eau peut servir d’exemple à dépasser) commence par des actions touchant au régime alimentaire.

Quelques références Eau, Michel Camdessus, Bertrand Badré, Ivan Chéret,Pierre Ténière-Buchot, Robert Laffont, 2004 L’eau, pour une culture de la responsabilité, Antoine Frérot, Autrement, 2009 Conseil mondial de l’eau www.worldwatercouncil.org Programme Solidarité Eau www.pseau.org Académie de l’eau www.academie-eau.org CGIAR www.cgiar.org IWMI www.iwmi.cgiar.org IHE Delft www.unesco-ihe.org

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Manish Uprety Ambassadeur, Représentant Résident de la République d’Inde, Envoyé spécial en Asie du Sud. Ambassador, Resident Representative to the Republic of India & Special Envoy to South Asia, IIMSAM


ABSTRACT Food and Water are not only basic issues for the peoples of the world but also pose significant challenges that need to be overcome on a priority basis by an international community. The year 2008 witnessed Food riots in many countries especially in the developing and least developed countries. The ongoing global food crisis in the context of global economic turmoil shall not only impact over a billion people drastically in the year 2009 but shall also pose various risks for the Member States and the international community especially in the 21st Century globalised world that we live in. As food is a major proportion of poor people’s consumption basket, higher food prices may threaten political stability leading to regressive economic crisis and placing growth at risk. It gains significance as many leading economies such as India shall undergo elections this year. To mitigate and manage the risks of poverty, displacement and deaths concomitant with food and water shortages; and to fulfill its commitments to the peoples of the world shall be the litmus test for the international community. While assaying the effectiveness of present approaches and going for various structural adjustments, incorporation of new ideas shall be a pathway to overcome the very challenges. IIMSAM shall have special significance in the scenario as it shall strive to achieve nutritional security and the United Nations Millennium Development Goals for the peoples of the world through mainstreaming the use of Spirulina; and making it a key-driver to eradicate malnutrition, achieve food security and bridge the health divide with a special priority for the developing and the least developed countries.

- Ambassador Manish Uprety, IIMSAM (upretym@iimsam.org)


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