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Institut canadien de recherches sur les femmes

Éthique en matière de recherche fĂŠministe: un processus


L'ICREF remercie le Programme de promotion de la femme, Condition féminine Canada pour sa contribution financière dans la réalisation de cette publication

Le contenu de ce document n'engage que la responsabilité des auteures.

Une publication de l'Institut canadien de recherches sur les femmes Par Martha Muzychka, Carmen Poulin, Barbara Cottrell, Baukje Miedema et Barbara Roberts Remerciements à Céline Bessette, Linda Clippingdale; aide à la traduction: Pierre Petit, Yvonne Poulin, David Millar, Marthe Lépine, Toyi Soglo; Sandra Kirby et les participantes de l'atelier d'éthique en recherches féministes, 17ième Colloque de l ICREF à St. John's, T.-N. novembre 1993.

© ICREF 1996 Réimpression : 2003, 2004

par l'Institut canadien de recherches sur les femmes (ICREF) 151, rue Slater, bureau 408 Ottawa (Ontario) K1P 5H3 Tél. : (613) 563-0681 Téléc. : (613) 563-0682 Courriel : info@criaw-icref.ca Site Web : www.criaw-icref.ca ISBN 0-919653-31-6


TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 La recherche féministe et ses objectifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 La recherche en équipe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 Un outil de travail: son histoire, sa philosophie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 Comment utiliser cet outil? À quoi les chercheuses peuvent-elles s'attendre? . . . . . . 4 L'outil de l'ICREF sur l'éthique : un dialogue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

QUESTIONS ET VIGNETTES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 I. Le processus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 1.1 Travailler en collaboration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 1.2 Consultation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 1.3 Arriver à nous entendre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 1.4 Résolution de conflit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 1.5 Les besoins personnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

II. Structure(s) organisationnelle(s) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 2.1 Le financement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 2.2. La gestion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 2.3 Le partage du travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 2.4 Responsabilité (reddition de compte) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 2.5 Production de rapports . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

III. Les chercheuses et les participantes : sujets, objets et sources . . . . . . . . . . . . . . 14 3.1 Le choix d'un projet de recherche. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 3.2 Les privilèges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 3.3 La participation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 3.4 Impact auprès des femmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 3.5 Risques de préjudice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 3.6 Le consentement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

IV. Méthodologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.1 Comment nous voyons la recherche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.2 Le choix des questions de recherche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.3 Les limites de la recherche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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V. La gestion, l'analyse et l'interprétation de l'information . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 5.1 Notre influence sur l'informatio 22 5.2 Utilisation future de l information/des données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 5.3 Qui sera reconnu pour avoir fait la recherche? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 5.4 L'évaluation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24


GLOSSAIRE: MOTS, EXPRESSIONS ET CONCEPTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 RÉFÉRENCES/ LECTURES SUPPLÉMENTAIRES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 FORMULAIRE D'ÉVALUATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33


INTRODUCTION La recherche féministe et ses objectifs La recherche féministe vise à fournir des connaissances afin de promouvoir l'égalité dans la société (Thompson, 1992), ou encore, elle vise à agir comme porte-parole1 au nom de celles qui n'ont pas le pouvoir de se faire entendre. La question du pouvoir influence chaque étape de la recherche dès le début lors du développement d'une idée, à la collecte des données, à l'interprétation des résultats et l'analyse de l'information amassé, jusqu'à la diffusion des résultats. La question du pouvoir et du contrôle doit être abordée par les chercheuses dans le cadre de tout projet de recherche. En effet, les bonnes intentions ne suffisent pas quand vient le moment de s'assurer qu'il n'y a pas d'abus de pouvoir. Les relations dans le contexte de la recherche reflètent souvent le type de relations présentes dans la société et la question du pouvoir et du contrôle change d'un contexte à l'autre. Par exemple, la grande majorité des recherches sont menées par des chercheuses détenant un plus haut statut social que les personnes auprès desquelles elles mènent leurs recherches. Toutefois, ce n'est pas toujours ou inévitablement le cas. Par conséquent, chaque situation doit être examinée de façon systématique et responsable.

La recherche en équipe Aujourd'hui, les recherches féministes sont de plus en plus souvent entreprises par des équipes de chercheuses, plutôt que par un ou deux individus. Malgré l'expérience de longue date des féministes qui ont travaillé collectivement sur des projets de recherche au sein du mouvement des femmes, le pouvoir entre chercheuses n'est pas toujours égal. Les équipes de recherche, particulièrement dans le milieu universitaire, oeuvrent parfois dans le cadre d'une structure rigide et hiérarchique. Cette structure, ainsi que l'impact qu'elle peut avoir auprès de ses chercheuses, est souvent prise pour acquis et non reconnue (Smith, 1987). De ces jours-ci, nous pouvons aussi constater que dans le milieu de la recherche, les partenariats ont tendance à se matérialiser à travers la formation d'équipes de recherche. Le «partenariat» est un terme utilisé pour décrire une relation particulière entre deux (ou plus) parties. Lorsqu'on est partenaire, ça peut vouloir dire qu'on partage, de façon égale, la responsabilité de faire un travail quelconque; toutefois, il se peut aussi que le partenariat s'appuie sur différents niveaux de responsabilité. Les partenariats peuvent exister entre différentes disciplines (par exemple, entre psychologie et histoire, sociologie et médecine, etc.). Ils existent aussi entre institutions, comme entre deux universités, ou entre une université et une agence gouvernementale. Dans les cinq dernières années, nous avons observé que, pour certains de leurs programmes, un nombre d'organismes qui subventionnent la recherche (par exemple, le conseil Canadien de recherche en sciences humaines) exigent la mise en place de partenariats entre universités et agences communautaires, y compris les groupes offrant des services à une population cible, ou revendiquant certaines causes. Encore une fois, les membres de ces équipes ou

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Les définitions des mots en caractère gras se trouvent dans notre glossaire. 1


partenariats de recherche doivent faire la constatation des inégalités de pouvoir qui peuvent exister dans ces relations. Lorsque les chercheuses ne le font pas et ne discutent pas de ces inégalités avant d'entreprendre une recherche, souvent, des conflits en découlent. Selon des principes féministes, un processus responsable par rapport à l'éthique suggère que les partenaires de recherche doivent examiner les questions d'inégalité de pouvoir «avant» que la recherche puisse commencer. Nous devons non seulement faire la constatation des inégalités au niveau du pouvoir, mais aussi décider comment nous allons aborder cette situation. Ceci pose certain problèmes: Comment, en tant que féministes et chercheuses, allons-nous réconcilier nos idéologies (principes) avec nos réalités multiples? Comment allons-nous éviter les abus de pouvoir? Quelles seront les relations entre chercheuses et «sujets» de recherche? À qui appartiennent les données? Que signifie pour nous le partenariat? Qui a le contrôle? Comment allons-nous reconnaître les véritables différences au chapitre des connaissances ou de l'expérience dans certain domaines?

Un outil de travail : son histoire, sa philosophie À mesure que la recherche en partenariat se développe, soit entre disciplines ou entre différentes communautés, certaines questions éthiques se présentent en regard de la façon de travailler ensemble. Nous avons besoin d'une nouvelle réflexion par rapport à ces questions, surtout quand la division entre chercheuses et «sujets de recherche» devient floue. De nombreuses chercheuses universitaires ont accès à des codes ou guides déontologiques en ce a trait aux comportements dans le contexte de la recherche. Ces codes sont fonctionnels pour les institutions car ils reflètent une perspective universitaire, ou celle d'une discipline. Par exemple, les chercheuses dans le domaine de la médecine doivent suivre des règles particulières par rapport au traitement de «sujets de recherche humains» (cobaye) pour tester les nouveaux médicaments. D'autres disciplines comme la sociologie, l'histoire, la psychologie, ou les sciences politiques, peuvent être concernées par des préoccupations déontologiques différentes pour assurer un comportement éthique. Plusieurs groupes communautaires possèdent aussi leurs propres codes de déontologie pour mener leurs recherches. Typiquement, ces codes visent à assurer un traitement juste des participant(e)s. En ce qui à trait à la façon éthique et respectueuse de mener leurs recherches, plusieurs chercheuses dans les milieux communautaires sont uniquement responsable envers elles-mêmes ou envers l'agence qui les subventionne. Dans ce sens, ces chercheuses sont différentes des chercheuses universitaires étant donné que ces dernières doivent présenter leurs projets de recherche devant un comité d'éthique avant de pouvoir commencer leur recherche. A cet égard, la chercheuse dans le milieu communautaire diffère de celle du milieu universitaire. Fréquemment, l'utilisation et l'adhésion aux codes de déontologie, particulièrement pour la recherche dans le milieu universitaire, met l'emphase sur l'aspect de la protection légale de la chercheuse. Cependant, cette perspective est limitée. De plus, elle ne reflète pas les changements récents dans le milieu de la recherche, surtout par rapport à la recherche féministe. Les codes de déontologie, qu'ils soit formels ou informels, nous aident à 2


reconnaître nos obligations envers nous-mêmes, entre nous et envers notre communauté. Ils peuvent nous aider à résoudre certains dilemmes en nous offrant un processus pour développer nos propres solutions. Ils peuvent aussi nous aider à identifier nos valeurs et déterminer explicitement ce que l'on prend pour acquis par rapport aux pratiques en matière d'éthique de recherche, et pour assurer des relations saines entre participantes dans la stratégie de travail. En 1993, au congrès annuel de l'Institut Canadien de Recherche sur les Femmes (ICREF), trois chercheuses2 ont animé un atelier sur l'éthique en recherche. La discussion qui a prit place fut passionnante et présenta un défi. En raison des demandes et des rôles de «chercheuse» et «sujet de recherche» qui changent, les participantes n'ont pas jugé utile d'élaborer un nouveau code de déontologie. Plutôt, nous nous sommes demandées: Que devons-nous savoir? Comment s'assurer que nous menons notre recherche de façon éthiquement correcte, avec respect et sans risque? Les participantes ont jugé qu'une série de questions, examinant différents aspects de la pratique en matière de recherche, serait utile. Les chercheuses pourraient analyser ces questions qui, potentiellement, refléteraient des problèmes pouvant apparaître dans leurs contextes de recherche. Cette analyse ou réflexion pourrait se faire par le biais d'un processus de questions-réponses afin d'arriver à des stratégies et solutions de travail. L'ICREF a dû aussi faire face à des questions d'éthique dans le contexte de sa propre recherche et de ses publications. Comme nous l'avons mentionné auparavant, les individus affiliés à une université ont accès à un code de déontologie et à une évaluation de leurs projets de recherche par un comité d'éthique. Toutefois, dans le nouveau contexte de recherche en collaboration, il y a nombreuses questions qui se présentent et qui ne sont pas traitées par ces comités institutionnels. De façon plus importante, et par ses activités de recherche, l'ICREF devait avoir son propre processus et/ou système d'évaluation en matière d'éthique, car nous ne pouvons pas et ne voulons pas devoir être évalués par le comité d'une autre institution. Par conséquent, en novembre 1994, l'ICREF a créé un comité sur l'éthique en matière de recherche3 ayant le mandat suivant: "

documenter les décisions concernant la politique sur la recherche;

"

développer la politique de l'ICREF concernant l'éthique de la recherche féministe, la propriété intellectuelle et les pratiques de collaboration en recherche;

2

Kirby, Sandra, Université de Winnipeg; Muzychka, Martha, Conseil consultatif provincial sur le statut de la femme et Poulin, Carmen, Université du Nouveau-Brunswick. Atelier sur l éthique de la recherche - Agrandir le cercle de la guérison: 17e conférence annuelle de l ICREF, St. John s, T.-N., novembre 1993. 3

Le comité sur l'éthique en matière de recherche à l ICREF se compose de Martha Muzychka, présidente, Barbara Cottrell, Baukje Miedema, Carmen Poulin et Barbara Roberts. Linda Clippingdale a agi comme représentante d office du personnel. 3


"

élaborer une politique sur les partenariats de recherche avec des organisations ou des particuliers;

"

produire un outil traitant de l'éthique en matière de recherche.

Le présent document est le fruit de deux ans de travail. L'ICREF a développé cet outil de recherche pour les chercheuses des milieux universitaires et communautaires. Les lignes directrices en matière d'éthique visent à fournir un cadre permettant de mener la recherche de façon éthique et avec respect. Plus particulièrement, lorsque nous parlons de recherche féministe, gérer des questions d'éthique se traduit en recherche par la prise en compte des préoccupations des femmes, concerné par le sexe, la classe sociale, l'orientation sexuelle, l'âge, le revenu, la race, la langue, la culture et les habiletés. Nous croyons qu'il est important pour les chercheuses de prendre conscience des choses qu'elles assument, de ce qu'elles prennent pour acquis et de leurs attentes. Ensuite, il faut déterminer le sens concret de cette concientisation afin d'assumer nos responsabilités et réaliser la recherche de manière éthiquement correcte. Les chercheuses présument souvent que leurs collègues partagent leur point de vue. Pourtant, il n'existe pas de règles ou de lignes directrices universelles. D'après notre expérience, nous devrions identifier et discuter du plus grand nombre d'attentes et de «prises pour acquis» que possible, y compris les définitions de la terminologie qu'on utilise, les considérations en matière d'éthique, les objectifs, résultats planifiés et la stratégie de travail pour y arriver. Cependant, il ne fait pas partie de nos intentions de fournir ou de créer un ensemble de règles sacrées concernant la recherche féministe. Nous voulons plutôt faciliter le processus et la réflexion qui, selon nous, doit exister afin que la recherche féministe se fasse de façon éthique et responsable. En outre, nous avons inclus une bibliographie de travaux utiles et intéressants sur la théorie et la pratique féministe, et sur l'éthique. Nous espérons qu'elle servira à titre d'introduction à certains des excellents travaux disponibles à l'heure actuelle.

Comment utiliser cet outil? À quoi les chercheuses peuvent-elles s'attendre? Dans les pages qui suivent, vous trouverez une liste de questions classifiées par thèmes. Lorsqu'un groupe entreprend un projet de recherche, il pourrait être important pour ses membres de répondre à un certain nombre de questions énumérées dans les différents thèmes. Nous avons aussi inclus des scénarios qui illustrent, sous ces différents thèmes, le genre de problématiques avec lesquelles nous, ou d'autres chercheuses, avons dû composer dans le passé. Nous espérons que ces scénarios stimuleront des discussions et vous aideront à concentrer vos efforts dans le développement d'un bon processus de travail en matière d'éthique. Par exemple à la veille d'un nouveau projet, il serait intéressant pour une équipe de recherche d'organiser un atelier (fin de semaine) autour des questions et scénarios qui suivent. Malgré notre discours sur le travail d'équipe et de partenariat de recherche à travers ce document, il arrive qu'une chercheuse travaille seule, ou avec un comité consultatif. Ce document découle d'un travail d'équipe et par conséquent, les questions ont été élaborées en 4


ayant ce mode de collaboration à l'esprit. Cela ne veut pas dire que cet outil ne peut être utilisé que par les équipes de recherche. Les chercheuses individuelles peuvent, elles aussi, élargir leurs connaissances sur l'éthique en matière de recherche en répondant aux questions qui se trouvent dans ce document. Maintenant, nous aimerions mentionner trois principes auxquels nous adhérons et qui influencent notre approche à propos de l'utilisation de cet outil: "

la réflexion nécessaire pour répondre à plusieurs des questions qui suivent doit se faire aussitôt que possible dans le processus de recherche;

"

les décisions et les conditions peuvent changer au cours d'une recherche. Cette réalité peut signifier que les décisions prises initialement ne conviendront pas nécessairement à toutes les étapes d'un projet de recherche. Par conséquent,

"

dans un processus dit responsable en matière d'éthique, il se peut qu'il soit nécessaire de revoir ces questions au fur et à mesure que la recherche avance.

Une des conséquences qu'un tel processus impose, c'est la réorganisation du travail de recherche. Plus particulièrement, il faudra prendre en considération le moment choisi pour certaines discussions reliées à telles ou telles questions. En d'autres mots, il faut investir du temps afin de s'assurer que les questions abordées dans ce document seront traitées. Il est donc important de se rendre à l'évidence; examiner les questions abordées dans le présent document c'est un investissement de temps. Ceci peut causer des délais avant qu'un projet de recherche commence. Les questions de crédit d'auteur, propriété des données, représentation, et ce que Sandra Harding (1991) appelle «les façons de créer des connaissances» ou «les façons de savoir» causent souvent des conflits et mènent souvent, elles-aussi, à des délais. Par contre, la réflexion sur l'éthique et ses pratiques peuvent mener à une communication plus claire et honnête, et à une recherche plus correcte et saine au niveau de l'éthique. Nous jugeons qu'en bout de ligne, s'engager dans un processus tel celui que nous vous présentons dans ce document peut améliorer, plutôt que de retarder, la recherche. Il est évident que de fournir des réponses à toutes les questions soulevées dans le présent document peut-être inapplicable ou impossible. Nous prenons pour acquis que de mener une recherche correcte à l'égard des questions d'éthique représente l'objectif de toutes chercheuses. Nous espérons que l'examen et les discussions engendrées par ces questions entraîneront une prise de conscience accrue à l'égard des considérations éthiques. Un grand nombre de travaux ont été réalisés sur l'éthique de la recherche par des auteures féministes. Ces travaux semblent démontrer que les préoccupations sur l'éthique sont au coeur du programme de recherche féministe. Le présent document vise à promouvoir une prise de concientisation et de responsabilité dans la création de connaissances qui ont le potentiel de transformer et de favoriser le juste partage du pouvoir.

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L'outil de l'ICREF sur l'éthique : Un dialogue En terminant, étant nous-mêmes chercheuses, à partir de nos propres expériences, nous avons contribuées à la création de cet outil; mais il est évident que nos expériences sont limitées. Nous espérons que d'autres éditions de ce document seront produites et améliorés dans le cadre d'un dialogue qui pourrait commencer si vous décidez de nous écrire. Nous avons inclus un formulaire que, nous l'espérons, vous prendrez le temps de remplir, et de nous faire parvenir à l'adresse qui suit. S'il-vous-plaît, faites nous part de ce que vous avez trouvé utile et de ce qui vous a déplu par rapport à cet outil. Vos commentaires nous aideront à améliorer et à développer les prochaines éditions.

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QUESTIONS ET VIGNETTES I. Le processus 1.1 Travailler en collaboration L'équipe de recherche avait travaillé fort pendant presque un an afin de développer une stratégie de travail. Cela avait représenté un processus difficile. Certains membres avaient été irrités par le temps que cela avait pris et qui aurait pu être plutôt investi dans la recherche. Malgré tout, tous étaient fiers d'être arrivés à un accord. L'approche développée fonctionnait bien jusqu'au milieu du projet quand un des membres a dû quitter l'équipe. Cependant, la personne qui la remplaça s'objecte maintenant quant à la façon dont les choses se passent. Certains membres pensent qu'elles devraient prendre le temps d'entendre ses objections et de réévaluer la stratégie de travail du groupe. D'autres croient qu'elles devraient simplement lui demander de quitter. 1.

Comment avons-nous l'intention de travailler ensemble?

2.

Comment allons-nous partager l'information?

3.

Comment prendrons-nous les décisions?

4.

Que voulons-nous dire quand nous parlons de travailler en collaboration?

5.

Pouvons-nous travailler ensemble de façon égalitaire?

6.

Chacun des membres de notre équipe de chercheuses est- elle satisfaite de la façon dont nous envisageons travailler ensemble? Que ferons-nous pour être certaines de continuer à travailler de cette façon pendant toute la durée du projet?

7.

8.

Si l'une d'entre nous quitte le projet, allons-nous redéfinir notre façon de travailler ensemble?

9.

Si de nouveaux membres viennent se joindre au projet, allons-nous redéfinir notre façon de travailler ensemble?

1.2 Consultation 10. Que voulons-nous dire par «consultation»? 11. Qui allons-nous consulter en dehors de l'équipe de chercheuses? 12. Avons-nous clairement établi de quelle façon nous allons consulter des personnes qui ne font partie de notre équipe de chercheuses? 7


13. Si des membres de l'équipe de chercheuses quittent le projet, allons-nous redéfinir le processus de consultation que nous avons décidé d'adopter? 14. Si de nouveaux membres viennent se joignent au projet, allons-nous redéfinir le processus de consultation?

1.3 Arriver à nous entendre 15. Qu'allons-nous faire si nous avons des intérêts opposés et si des pressions se font sentir entre nous? 16. Comment allons-nous nous entendre au sujet de nos convictions fondamentales? 17. Avons-nous établi avec soin des lignes directrices et des ententes entre nous (les membres de l'équipe et chercheuses) afin d'assurer des communications continues?

1.4 Résolution de conflit Un groupe de femmes est impliqué dans un centre de ressources pour femmes immigrantes. Elles ont obtenu une petite somme d'argent pour mener une étude au sujet de la violence envers les femmes dans le milieu familial. Un des principaux sujets qu'elles veulent explorer, traite du rôle des mariages arrangés par rapport à la violence faite aux femmes. Afin de mettre sur pied leur étude, elles discutent du projet avec plusieurs groupes de femmes qui utilisent le centre de ressources. Certains membres des communautés de l'Asie du Sud craignent que leurs cultures soient stéréotypées. Cependant, d'autres femmes d'origine Sud-Asiatiques mais Canadiennes de deuxième génération, ont un grand besoin d'explorer cette question. Certains membres du groupe de recherche veulent éliminer cette question et mettre l'emphase sur d'autres dimensions, tandis que d'autres insistent pour que la recherche continue selon le plan initial. Le conflit devient tellement intense qu'elles ont de la difficulté à en discuter. Comment peuvent-elles résoudre ce conflit? 18. Comment allons-nous être sensibles aux désaccords possibles? 19. Comment allons-nous régler les conflits ou les malentendus s'il s'en produit? Quels processus désirons-nous établir pour nous en occuper? 20. Que ferons-nous si la participation de l'un des membres de l'équipe de recherche nuit au travail de l'équipe? 21. Quel processus allons-nous mettre au point pour nous occuper des désaccords qui conduirait l'équipe à souhaiter qu'un membre soit exclue du reste des activités de l'équipe? 22. Quel processus allons-nous mettre au point pour nous occuper des désaccords qui pourraient donner à un membre l'impression d'être empêché de parler ou d'être exclu? 8


23. Comment allons-nous nous régler les désaccords et les conflits au sujet de nos convictions et de nos pratiques fondamentales?

1.5 Les besoins personnels À la fin d'un projet de recherche, pour s'amuser, un groupe de femmes fait un vidéo afin d enregistrer leurs réflexions par rapport à la recherche qu'elles avaient complétée. Le lendemain, une d'entre elles part en vacance. Par la suite le groupe est invité à présenter leur vidéo dans le cadre d'un congrès. Elles sont toutes excitées à l'idée de présenter leur travail à un auditoire. Malheureusement, elles n'ont jamais discuté ensemble de ce qu'elles voudraient et ne voudraient pas faire avec ce vidéo; le présenter en public n'a jamais été discuté. Personne ne sait comment rejoindre le membre absent; mais elles se disent avec une certaine assurance que leur collègue ne s opposerait pas à un visionnement public. Devraient-elles le présenter au congrès? 24. Est-ce que, pendant tout le processus de recherche, nous serons capables de répondre de façon directe à nos besoins personnels ou individuels, à titre de chercheuses et de participantes? Comment le ferons-nous? 25. Avons-nous tenu compte de ces besoins au moment de la conception du projet? 26. Que ferons-nous pour que nos relations soient imprégnées d'honnêteté, de respect, d'intégrité et de confiance pendant toute la durée du processus de recherche?

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II. Structure(s) organisationnelle(s) 2.1

Le financement Du financement pour la recherche sur le contrôle de l'agressivité chez l'homme abuseur est disponible. Votre groupe veut mener une recherche visant à identifier comment ces hommes pourraient devenir responsables envers les femmes qu'ils ont abusées, et à l'égard des féministes qui oeuvrent auprès de ces femmes. Vous savez que vous pouvez rédiger une demande de subvention qui pourrait respecter les directives de la source de financement. Toutefois, certains membres du groupe craignent qu'il ne soit pas possible de maintenir la perspective du groupe, étant donné la divergence entre votre cadre conceptuel et celui de l'agence subventionnaire. Une suggestion est à l effet que votre groupe obtienne la subvention, mène la recherche et rédige deux rapports: un pour l'agence subventionnaire et l'autre pour votre audience cible. Comment allez-vous déterminer si ça en vaut la peine?

27. Comment le financement va-t-il limiter notre projet, l'influencer? 28. D'où viendra notre financement? 29. Sommes-nous en concurrence avec d'autres groupes pour puiser à des sources de financement limitées? 30. Notre mode d'organisation, notre affiliation, nous imposent-elles des limites? 31. Ces limites peuvent-elles influencer nos activités de recherche? 32. Ces limites peuvent-elles influencer nos relations?

2.2.

La gestion Un groupe communautaire désire faire une recherche portant sur l'abus des femmes par leurs enfants adolescents. Elles savent qu'il y a des sources de financement pour les chercheuses universitaires, mais elles n'arrivent pas à identifier une professeure ayant assez de temps à sa disposition pour travailler avec elles. Finalement, une professeure accepte de bon coeur de signer la subvention de recherche comme «chercheuse principale» à condition que le groupe fasse le travail au complet. La professeure ne partage pas l'analyse féministe du groupe, mais comme elle ne travaille pas sur le projet, l'équipe ne croit pas que cela présente un problème. Au moment ou la recherche est complétée, la professeure juge qu'étant donné que le projet lui appartient officiellement, elle se doit de rédiger un article de type académique décrivant les données obtenues. L'équipe de chercheuses craint n'avoir aucun contrôle sur ce qui sera rédigé au sujet de leur recherche.

33. Comment allons-nous administrer notre recherche? 10


34. L'organisme de financement exige-t-il qu'on accorde à une chercheuse le titre de «directrice de la recherche/ chercheuse principale», et cette personne doit-elle être une universitaire? 35. Si c'est le cas, qui sera notre directrice de la recherche/ chercheuse principale? 36. Comment cela affectera-t-il notre façon de nous partager le travail? 37. Comment le fait de nommer une directrice de la recherche/ chercheuse principale affectera-t-il les attentes de l'équipe de chercheuses vis-à-vis de cette personne? 38. Comment déciderons-nous à qui sera attribuée la direction de la recherche/chercheuse principale? 39. Comment cette nécessité de nommer une directrice de la recherche/chercheuse principale affectera-t-elle la responsabilité légale en ce qui concerne l'argent? 40. Comment allons-nous décider qui signera les contrats, les chèques et les autres documents? 41. Qui exercera le contrôle réel des comptes, des ressources financières et de la façon dont nous allons dépenser l'argent? 42. Le cas échéant, comment allons-nous établir une hiérarchie officielle pour satisfaire les bailleurs de fond, et qui seront les différentes personnes responsables de la réalisation de certaines parties du projet, ou de la surveillance de son orientation générale? 43. Quels sont les risques pour la ou les membre(s) de l'équipe jouant le rôle de directrice de la recherche/chercheuse principale? 44. Si le travail n'est pas terminé, quelles seront les conséquences pour la/les directrice(s) de la recherche/ chercheuse(s) principale(s) et pour celles qui auront joué réellement des rôles de responsables, de coordonnatrices ou de facilitatrices?

2.3 Le partage du travail Au milieu du projet, un membre de l'équipe commence à se sentir de plus en plus irritée à propos du volume de travail qu'on s'attend d'elle. Elle a la chance de pouvoir faire de la recherche sur ses heures de travail tandis que les autres membres de l'équipe doivent le faire en dehors des heures de travail rémunérées. Malgré l'entente prise au début du projet de partager à part égale le travail, les autres membres de l'équipe semblent s'attendre à ce qu'elle fasse la grosse partie du travail. Un autre membre de l'équipe, une mère monoparentale de deux enfants, vient d'annoncer qu'elle ne peut faire aucun travail en dehors des réunions du comité consultatif. Un autre membre est maintenant sans emploi, mais elle n'est pas prête à faire plus de travail que ce qui avait été entendu au début du projet. L'opinion générale est que si quelqu'un se fait payer pour faire de la recherche, elle devrait faire plus que quelqu'un qui le fait gratuitement. 11


45. Comment allons-nous partager le travail de façon raisonnable, en tenant compte des talents particuliers de chacune? 46. Notre façon de distribuer le travail a-t-elle une influence sur la quantité de pouvoir que peut exercer chaque membre du groupe? 47. Comment aborderons-nous de façon responsable le partage du travail? 48. Quel genre d'engagement attendons-nous des membres de l'équipe qui ne sont pas payées par le projet ou par leur employeur pour effectuer cette recherche? 49. Quel genre d'engagement attendons-nous des membres de l'équipe qui deviennent des employées de l'équipe (c'est-à-dire les assistantes de recherche)? 50. Quelle quantité de travail attendons-nous des participantes à la recherche?

2.4 Responsabilité (reddition de compte) Étant donné votre poste de chercheuse, on vous demande de mener une recherche auprès d'un groupe spécifique (autochtones, lesbiennes, femmes âgées, etc.) sur leur expérience afin que votre employeur, organisme ayant pour but de défendre l égalité et/ou l'équité, puisse faire des pressions auprès du gouvernement afin d'apporter des changements dans ses politiques. Vous ne faites pas partie du groupe que vous représentez, cependant il n'y a pas d'agent pour engager une chercheuse qui s'identifie personnellement à ce groupe. C'est vous-même ou personne d autre. Comment représenter l'expérience de ces femmes et s'assurer que la recherche n'est pas compromise par le fait que vous ne partagez pas leur réalité sociale, n'avez pas la même perspective, ni la même expérience de vie? 51. En tant que chercheuse, à qui devons-nous rendre des comptes? 52. Quelles sont nos obligations à titre de chercheuses? 53. Quelle information devrions-nous protéger pendant que nous effectuons nos recherches? 54. Quels sont nos buts pour cette recherche? 55. Avons-nous établi auprès de quelles communautés nous sommes responsables? 56. Que voulons-nous dire par «communauté»? 57. Comment les représentantes des communautés vont-elles faire rapport de la recherche à leurs communautés?

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2.5 Production de rapports a) Un groupe de femmes de milieu rural se rencontre pour examiner et identifier leurs besoins par rapport à leur santé. Elles ont travaillé fort et à la fin du projet, personne n'a de temps et l'énergie pour rédiger un rapport final destiné aux bailleurs de fonds. Les femmes savent très bien que le rapport sera mis sur une tablette avant même d'être lu. Elles décident que plutôt que de préparer ce rapport, elles vont investir le peu de temps et d'énergie à leur disposition pour se pencher sur les besoins de santé identifiés dans leur étude. Ont-elles le droit de prendre cette décision? b) Depuis que notre équipe a fait la collecte de données au sujet de l abus des femmes par leurs enfants adolescents, nous avons reçu un nombre d appels nous demandant de faire des présentations sur ce sujet. Certains organismes, tel les hôpitaux, peuvent offrir un cachet substantiel, et d autres (habituellement des groupes de femmes et de parents) n ont aucun fond. Comme nous n avons pas d emploi dans le moment et que nous ne pouvons pas continuer à travailler sans être rémunérées, comment prendrons-nous la décision pour déterminer à qui allons-nous faire des présentations? Allons-nous seulement faire des présentations auprès de ceux et celles qui peuvent payer? 58. Quand devrions-nous faire rapport de l'avancement de nos recherches? 59. À qui devrions-nous faire rapport, nous les chercheuses? 60. De quelle façon ferons-nous rapport? 61. Que devront contenir nos rapports? 62. Qui est responsable de la présentation de rapports?

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III.

Les chercheuses et les participantes : sujets, objets et sources

3.1 Le choix d'un projet de recherche Dans notre projet de recherche, nous avons tenté d obtenir la participation de femmes ayant eu recours à des sages-femmes pour les assister lors de l accouchement de leur(s) enfant(s). Nous avons fait notre recrutement via des affiches sur les babillards en ville, ainsi que par des annonces dans les journaux. De plus, nous avons fait parvenir des lettres d invitation à un certain nombre d organismes de femmes les plus importants. Malheureusement, nous n avons pas pu offrir d aide pour défrayer les coûts de transport ou de garderie, et nous n avions pas d argent à notre disposition pour couvrir les frais de traduction ou d interprétation. Les femmes qui ont répondu à notre invitation sont de race blanche, francophones, et de classes sociales moyennes. Devons-nous croire que seules ces femmes utilisent ce genre de service? Compte-tenu des caractéristiques démographiques des répondantes, devons-nous débuter notre recherche? 63. Sur quoi porte notre recherche? 64. Qui sera affecté par notre recherche? 65. Concentrons-nous notre attention sur un groupe de femmes en excluant les autres? 66. Est-ce que nous incluons des femmes de diverses classes sociales, races, langues, cultures, orientations sexuelles ainsi que des femmes ayant des revenus, des capacités et des classes d âges différents? 67. Érigeons-nous des obstacles qui nous empêchent d obtenir un échantillon diversifié de femmes? 68. Avons-nous consulté les communautés au sujet des questions que nous posons? 69. Sommes-nous, en réalité, les personnes les mieux placées pour poser ces questions? 70. Notre recherche se base-t-elle sur les travaux d autres personnes? 71. Notre recherche peut-elle servir les intérêts de tous les groupes, ou devons-nous établir des priorités et faire des choix? 72. Qui fera ces choix?

3.2

Les privilèges a) Une étudiante militante complète sa thèse de maîtrise dans un domaine qui n est pas exactement celui de sa directrice. Afin de compléter son projet, elle a recours à la 14


participation de cinq autres militantes de la communauté. Après avoir complété sa thèse, elle prépare un texte ayant pour objet de distribuer les résultats auprès d un public élargi. Au moment des dernières révisions, sa directrice et les autres militantes veulent toutes être reconnues comme coauteurs. Toutefois, la directrice ne reconnaît pas le travail des militantes de la communauté, et vice-versa. Que devrait faire l étudiante? b) Une professeure d université et quelques femmes de la communauté sont amies depuis longtemps et se respectent mutuellement dans leur travail individuel. Une des femmes remarque que les autres membres du groupe s en remettent à l opinion de la professeure quant des questions de recherche se présentent. La professeure nie que c est ce qui se passe. 73. Qu elles sont les caractéristiques des chercheuses par rapport aux groupes concernés? 74. Dans quelle mesure notre âge, race, ethnie, classe sociale, région géographique, orientation sexuelle et(ou) handicap influencent-ils notre recherche? 75. Avons-nous exprimé notre position en termes de pouvoir et de privilèges fondés sur notre sexe, notre classe sociale, notre niveau de revenu, notre race, notre culture, notre orientation sexuelle, nos capacités de même que la position que nous occupons au sein de l'équipe de recherche? 76. Avons-nous reconnu comment chacune d'entre nous utilise ses privilèges? 77. Avons-nous indiqué comment nous tenons compte dans notre recherche du sexe, de l'âge, de la classe sociale, du niveau de revenu, de la race, de la culture, de l orientation sexuelle et des handicaps? 78. Avons-nous évité les classifications hiérarchiques entre les groupes opprimés? 79. Avons-nous décrit notre façon de voir la diversité et son influence sur ce processus, et comment nous avons l'intention de respecter la diversité?

3.3 La participation Nous réalisons que notre recherche fait typiquement le focus sur les femmes de milieu urbain. Par conséquent, nous avons développé un projet qui inclura les femmes de milieu rural. Nous avons décidé d explorer comment les femmes qui résident dans les villages sur la côte sont affectées par la crise de la pêche. Les femmes qui résident dans ces communautés sont peu scolarisées. Elles n ont pas d expérience en recherche. Par conséquent, nous ne pouvons pas leur demander de nous aider à développer notre cadre de recherche. Nous développons une liste de questions et planifions une entrevue de groupe auprès des femmes dans trois villages sur la côte. La première rencontre est un fiasco: Elles hésitent à nous parler et n élaborent pas sur les questions que nous leur posons comme nous avions anticipé.

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80. Qui avons-nous invité à participer à la recherche? 81. Qui n'avons-nous pas invité à participer à la recherche? 82. Est-ce que des femmes (l'équipe de chercheuses, le groupe cible, les autres participantes) ont participé à toutes les étapes de la planification de la recherche? 83. Les frais se rapportant à la garde des enfants, aux déplacements, aux repas et à la rémunération font-ils partie du coût d'élaboration de nos projets de recherche? 84. Disposons-nous d une politique en matière d'équité concernant la participation des femmes? 85. Comment allons-nous représenter les expériences diverses des femmes? 86. Pouvons-nous identifier d'autres stratégies afin de garantir la participation, la représentation et la liberté d'action des femmes? 87. Devrions-nous inclure ces autres stratégies dans notre projet? 88. Comment?

3.4 Impact auprès des femmes L équipe est formée de survivantes d abus sexuel, de conseillères et de thérapeutes. Une des survivantes n est pas d accord de poser une des questions choisies par les professionnelles. Par contre, les autres survivantes, n y voient pas de problèmes. Personne ne comprend le pourquoi de son objection; peut-être est-elle est tout simplement difficile. 89. Quelle est l'impact de notre recherche sur la vie des femmes? 90. Comment nous assurons-nous que nos recherches sont conduites par des femmes, sur des femmes et pour les femmes? 91. De quelles femmes parlons-nous? 92. Notre recherche facilite-t-elle la liberté d'action des femmes? Comment? 93. Notre recherche reconnaît-elle que les femmes sont elles- mêmes les expertes lorsqu'il s'agit de leur propre vie? 94. Les femmes s expriment-elles en leur propre nom dans notre recherche?

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3.5 Risques de préjudice a) C est la première fois que les femmes vivant dans un petit village rural participe à un groupe de discussion. Plusieurs d entre elles sont parentes, soit par des liens de famille d origine, soit par mariage. La chercheuse passe la première demi-heure à développer une atmosphère de confiance afin que ces femmes se sentent à l aise de parler. Elle commence ensuite la discussion sur la division des tâches au sein du contexte familier. b) Une équipe de trois chercheuses planifie une recherche sur les rituels chez les lesbiennes. Elles se sont mises d accord que tout ce qui se dit entre elles demeure confidentiel. Des trois chercheuses, une seule est lesbienne. Elle représente la porte d entrée auprès de la communauté de lesbiennes. Elle sait fort bien qu elle aura accès à beaucoup d information pertinente que les deux autres chercheuses ne pourraient accéder sans elle. Elle sent qu elle doit partager cette information, étant donné leur accord par rapport à la confidentialité, mais s inquiète de s exposer et d exposer sa communauté. Elle n aime pas penser qu elle ne peut pas faire confiance aux deux autres, mais elle a des hésitations par rapport à leur accord. En particulier, elle ne croit pas que l accord a été pris entre égaux car les deux autres chercheuses ne risquent rien. Comment pourrait-elle résoudre ce problème? 95. Notre recherche va-t-elle ou peut-elle faire du tort aux femmes? 96. Notre recherche va-t-elle ou peut-elle être utile ou nuire à certaines femmes plus qu'à d autres? 97. Que ferons-nous dans le cas de politiques, de recherches, d'informations qui peuvent être utiles à certains groupes de femmes mais nuisibles à d'autres? 98. Si nous demandons aux femmes de parler de leur vie, pourront-elles le faire sans danger? 99. Dans quel genre de milieu les femmes pourront-elles parler sans danger de leur réalité? 100. Si nous demandons aux femmes de parler de leurs réalités, quel serait l environnement propice pour le faire?

3.6 Le consentement a) La professeure A d université est en train d entrevoir un projet de recherche sur l expérience d apprentissage chez les étudiant(e)s. Elle planifie mener des entrevues auprès d étudiant(e)s qui prennent un cours de la professeure B. Professeure B n a pas encore sa permanence. Est-ce que cette situation peut rendre vulnérables, par rapport à leurs notes, les étudiant(e)s de la Professeure B s ils sont négatifs dans leurs évaluations? Est-ce que cette situation peut rendre vulnérable la Professeure B lors de son évaluation en ce qui concerne sa permanence?

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b) Dans le contexte d un cours de méthodologie de recherche, une équipe d étudiant(e)s veut faire une étude sur la réponse des passant(e)s envers les sans-abri et les «skinheads» qui mendient aux coins des rues. Comment pourraient-ils «obtenir la permission» des trois groupes touchés par cette étude, ou devraient-elles même essayer? 101. Avons-nous expliqué le sujet de la recherche à toutes les personnes concernées, à qui cette recherche est destinée et à quoi elle doit servir? 102. Avons-nous expliqué à toutes les personnes participant à la recherche (y compris les participantes, les chercheuses et les organismes commanditaires) la façon dont nous comprenons leurs droits et leurs responsabilités? 103. Avons-nous été claires sur ce que signifie «être adéquatement informées»? 104. Comment saurons-nous que nous avons fait tout en notre pouvoir pour nous assurer que toutes les personnes concernées comprennent ce que signifie donner un «consentement»? 105. Que ferons-nous pour nous assurer de nouveau que le consentement continue à être accordé à mesure que la recherche avance? 106. Est-ce que les gens savent que les chercheuses doivent faire rapport aux autorités concernées de certaines informations, comme les séquelles à autrui et les mauvais traitements infligés à des enfants? 107. Quand nous demandons un consentement, nous sommes-nous basées sur des postulats qui pourraient exclure certaines personnes? 108. Les participantes à notre recherche savent-elles comment l'information que nous recueillons sera conservée? Détruite? Utilisée par d'autres chercheuses? 109. Comment l'information sera-t-elle conservée pour être utilisée par d'autres personnes? 110. Si on découvre une nouvelle façon d'utiliser les données, est-ce que nous consulterons les participantes afin de déterminer si elles acceptent qu'on l'utilise pour une fin différente de celle qui avait été prévue au départ? 111. Si on découvre de nouvelles façons d'utiliser nos données et s'il est impossible de communiquer avec les participantes pour déterminer si elles acceptent cette nouvelle utilisation, comment allons-nous décider s'il est acceptable, du point de vue éthique, d'utiliser ces données? 112. Qui profitera de cette décision? 113. Est-ce que nous solliciterons une deuxième opinion? 114. Les personnes auxquelles nous demandons une deuxième opinion sont-elles raisonnablement représentatives de nos participantes? 18


IV.

Méthodologie

4.1 Comment nous voyons la recherche Nous sommes un groupe de chercheuses féministes travaillant sur l avant dernière version de notre demande de subvention. Nous nous rendons compte qu aucune femme des Premières Nations n a jamais fait partie de notre équipe. Nous contactons le centre local de l amitié et invitons une femme à se joindre à notre groupe. La femme qui répond à notre invitation assiste à deux de nos réunions, et par la suite, ne revient pas. Nous espérions développer des méthodes de collaboration pour nos participantes, mais nous n arrivons même pas à former une équipe représentative. Nous ne savons pas quoi faire.. Devons-nous continuer et finir notre demande de subvention, ou recommencer au début et reconceptualiser tout le projet? 115. Nous sommes-nous entendues au sujet de la description de la recherche? 116. Avons-nous invité les personnes qui vont participer à notre recherche et contribuer à la conception de la recherche et au choix des méthodes? 117. Comment allons-nous créer la recherche de concert avec les participantes? 118. Quelles sont les possibilités et les coûts du processus visant à recueillir des commentaires des participantes? 119. Avons-nous tenu compte des contributions des représentantes du groupe qui fera l'objet de notre recherche? 120. Que voulons-nous dire par «représentation»? 121. Comment assurons-nous la représentation dans notre recherche? 122. Comment assurons-nous la représentation au sein de notre équipe? 123. Comment assurons-nous la représentation parmi nos participantes? 124. Nos méthodes sont-elles culturellement appropriées? 125. Comment tenons-nous compte du point de vue des participantes? 126. Comment allons-nous créer conjointement la recherche avec d'autres chercheuses? 127. Si nous mettons l'accent sur la recherche-action, avons- nous bien défini l aspect action de notre recherche. 128. Comment nous assurerons-nous que l'élément «action» de notre recherche se réalisera?

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129. Dans notre recherche, est-ce que nous accordons les mêmes préoccupations éthiques à l égard des données qualitatives qu'aux données quantitatives? 130. Tenons-nous compte du fait que notre façon de voir les choses peut changer dans le temps par rapport à notre conceptualisation du problème? 131. Tenons-nous compte du fait que les choses peuvent changer dans le temps en ce qui concerne notre collecte d information? 132. Tenons-nous compte du fait que notre façon de voir les choses peut changer dans le temps en ce qui concerne l'utilisation de l'information? 133. Tenons-nous compte du fait que les choses peuvent changer dans le temps en ce qui concerne les meilleurs intérêts de l'ensemble de la population? 134. Tenons-nous compte du fait que les choses peuvent changer dans le temps en ce qui concerne la sécurité de chaque participante? 135. Tenons-nous compte du fait que les choses peuvent changer dans le temps en ce qui concerne la modification de la composition de l'équipe de chercheuses?

4.2 Le choix des questions de recherche Nous sommes un groupe de féministes de niveau universitaire. Nous rédigeons les questions pour la recherche et vérifions, avec beaucoup d attention que le texte utilise un style simple et «accessible». Un des membres suggère qu on amène nos questions à un centre pour mère célibataires ou divorcées afin de demander à ces femmes leurs opinions en ce qui touche la clarté des questions. Certaines d entre nous pensent que cette démarche est un peu excessive. 136. Sur quels postulats nous fondons-nous au moment de la création et de l'élaboration du présent projet de recherche? 137. Comment vérifions-nous ces postulats? 138. Cette recherche devrait-elle être effectuée par une d'entre nous travaillant seule ou par le groupe? 139. Sommes-nous les mieux placées pour nous occuper de ces questions de recherche? 140. Nos hypothèses s appliquent-elles à toutes les femmes ou à certains groupes de femmes seulement? 141. Qui pouvons-nous consulter pour nous assurer que nos hypothèses s'appliquent à toutes les femmes?

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142. De quelles données disposons-nous, ou devons-nous obtenir, pour appuyer nos convictions et nos hypothèses au sujet de groupes particuliers de femmes? 143. Appliquons-nous deux poids deux mesures pour différents groupes de femmes dépendant de leur identité (c'est-à-dire leur classe sociale, leur sexualité, leur antécédent racial ou ethnique, leur capacité, leur âge)? 144. Est-ce que nous laissons de côté d'autres points de vue qui nous mettent mal à l'aise ou nous font peur, parce que ces autres points de vue ne font pas partie de notre vécu? 145. Est-ce que notre équipe comprend des membres des groupes qui font l'objet de notre recherche? 146. Avons-nous demandé leurs opinions au moment de l'élaboration des questions que nous avons besoin de poser? 147. Respectons-nous vraiment les opinions du groupe sur lequel porte la recherche? 148. Le langage que nous utilisons pourra-t-il être compris par toutes? 149. Si le langage que nous utilisons ne peut pas être accessible à toutes, qui sont celles que cela exclut? 150. Utilisons-nous le mot «femmes» comme un terme général, ou voulons-nous vraiment dire les femmes blanches de classe moyenne habitant la ville?

4.3 Les limites de la recherche Tout à coup, nous nous rendons compte que toutes les femmes à cette réunion qui sont en train de décider des questions de recherche sur la pauvreté ont un emploi. Un des membres de l équipe considère qu elle peut parler de questions de pauvreté étant donné que sa dissertation touche ce sujet; une autre femme était très pauvre lorsqu elle était à l université; et une troisième a vécu une situation de pauvreté lorsqu elle était mère monoparentale il y a vingt ans. Pouvons-nous représenter les femmes à bas revenus? Comment notre expérience limitée affectera-t-elle notre recherche? 151. Avons-nous examiné ce qui constitue les limites d'une «expérience représentative»? 152. Quelles sont les limites que représente notre recherche? 153. Quelles sont les limites de notre recherche? 154. Comment allons-nous reconnaître et gérer les limites de notre recherche?

V. La gestion, l'analyse et 21


l'interprétation de l'information 5.1 Notre influence sur l'information Une fois terminé le projet, nous nous rendons compte qu aucune lesbienne ou femme ayant un handicap a fait partie de notre travail. Malgré la réalisation de notre omission qui signifie que notre recherche a des manques, nous croyons avoir beaucoup accomplis avec peu de ressources. Nous savons que nous serons critiquées pour ces omissions. Deux femmes de ces communautés acceptent de lire notre rapport et d ajouter leurs perspectives. Étant donné qu elles ne faisaient pas partie du projet depuis le début, il y a eu quelques mésententes et confusions. En bout de ligne dans le rapport, nous n avons utilisé qu un court paragraphe qu elles avaient rédigé. Comment cette situation limitera les résultats et l utilité de notre recherche? 155. Comment l'information que nous recueillons va-t-elle aider les femmes? 156. Pouvons nous, en tant que chercheuses, présenter une description exacte et respectueuse de l'information que nous recueillons? 157. En tant que chercheuses, comment nos convictions, nos valeurs et nos hypothèses limitent-elles notre façon de réagir à la recherche? 158. En tant que chercheuses, comment nos convictions, nos valeurs et nos hypothèses limitent-elles notre recherche? 159. En tant que chercheuses, comment nos convictions, nos valeurs et nos hypothèses limitent-elles notre interprétation de la recherche? 160. En tant que chercheuses, cherchons-nous uniquement ce que nous voulons voir? Sommes-nous capables de reconnaître l'information qui contredit nos convictions?

5.2 Utilisation future de l information/des données Un groupe de chercheuses planifie travailler en collaboration afin d explorer l impact d un certain programme offert à une population de détenues. Une d entre elles suggère qu elles devraient utiliser l information obtenue à travers un certain nombre d entrevues qu elle a recueilli l année dernière auprès des femmes détenues à la prison où le programme en question était offert. Malgré le fait que la chercheuse avait mené ces entrevues dans un contexte ayant un but tout à fait différent, elle savait que ces entrevues contenaient de l information par rapport à l impact du programme en question. L information contenue dans ces entrevues est de nature très délicate. Obtenir le consentement des femmes détenues qui ont participé à ces entrevues s avère impossible. Les argents sont limités, et de ne pas avoir à couvrir le coût des entrevues et de la transcription représente une économie importante. Devraient-elles aller de l avant et utiliser ces données?

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161. De quelle façon nous proposons-nous d'utiliser l'information que nous recueillons dans le cadre de notre recherche? 162. De quelle façon nous proposons-nous de distribuer l'information que nous recueillons dans le cadre de notre recherche? 163. Qui prendra les décisions au sujet de la distribution de notre recherche? 164. Notre recherche est-elle accessible et ouverte? 165. Quelle est l'éthique de l'accessibilité de la recherche dans un milieu en évolution? 166. Comment notre recherche sera-t-elle utilisée par les fournisseurs de financement? 167. Comment notre recherche sera-t-elle utilisée par les participantes? 168. Comment, en tant que chercheuses, utiliserons-nous notre recherche? 169. Quel est l impact de notre recherche sur la vie des femmes? 170. Quel est notre rôle, en tant que chercheuses, en ce qui concerne l'impact de notre recherche sur la vie des femmes? 171. Qui décidera à quel moment notre recherche sera terminée? 172. Avons-nous demandé et reçu des commentaires des communautés faisant l'objet de ce que nous rédigeons, pour savoir ce qu'elles pensent de nos constatations. 173. Quelles mesures seront prises à la suite de la recherche que nous avons effectuée?

5.3

Qui sera reconnu pour avoir fait la recherche? La chercheuse universitaire A a ramassé des données quantitatives socialement importantes au sujet d un groupe spécifique de femmes immigrantes, mais elle n a pas encore analysé et interprété les données. Pensant qu une analyse sensible à l aspect culturel est nécessaire, la chercheuse A tente d obtenir la collaboration d une jeune chercheuse universitaire qui, elle même, s identifie au groupe culturel en question. À son tour, la chercheuse B suggère la collaboration de la chercheuse communautaire C qui, elle aussi, fait partie de ce groupe d immigrant(e)s. Les trois chercheuses se mettent d accord pour être toutes les trois auteures: La chercheuse A complétera l analyse statistique, rédigera la plus importante partie du manuscrit, n interprétera pas les résultats, et sera première auteure. La chercheuse A complète l analyse des données et la première version du rapport en y incluant une interprétation des résultats. Les chercheuses B et C reçoivent le rapport et sont indignées devant ce produit. Elles reprennent le rapport au complet et en font une version tout à fait différente. La chercheuse A admet que cette dernière version est une nette amélioration, mais s attend toujours à être première auteure. 23


174. À qui appartient la recherche que nous avons effectuée : nous les chercheuses, les participantes, l'organisme fournisseur de financement, les organismes sous l'égide desquels nous travaillons, d'autres? 175. Quel(s) nom(s) sera ou seront associé(s) à la recherche que nous avons effectuée? 176. La reconnaissance des auteures du projet reflète-t-elle le rôle joué par toutes celles qui y ont participé? 177. Si une personne participe à notre projet une partie du temps, quel est le niveau de participation nécessaire pour qu'on la reconnaisse dans les communications parlées et écrites décrivant les résultats de la recherche, et en particulier, comment devrait-on le faire? 178. Quel est, à notre avis, le type de participation nécessaire à notre projet pour avoir droit à une reconnaissance à titre d'auteure? 179. Est-ce que ce principe s'applique à tous les genres de publications que nous produisons? 180. Si ce n'est pas le cas, qu est-ce qui motive la décision que nous avons prise dans ce cas particulier? 181. Est ce que ces motifs sont fondés sur des préjugés basés sur la race, le sexe, l'âge, la classe sociale, les capacités, l'orientation sexuelle? 182. Avons-nous reconnu les femmes dont les travaux ont précédé les nôtres?

5.4

L évaluation Le but de notre projet de recherche-action était de faciliter la prise de pouvoir d un groupe de femmes doublement désavantagées. À la fin du projet, nous réalisons que nous n avons pas planifié de travail d évaluation. Nous n avons plus d énergie, de temps ou d argent. À comparer les femmes avant et après le projet de recherche, nous pouvons constater que celles-ci ont plus de confiance en elles-mêmes et de connaissances par rapport à la recherche en général et la conduite de la recherche en particulier. Nous décidons d évaluer le projet de recherche en notant nos observations et en décrivant la haute performance de ces femmes. Une des femmes pense que ce geste est (dégradant) et que l évaluation devrait être faite par les participantes au projet. À défaut de notre bon jugement, nous acceptons cette alternative. Deux mois plus tard, nous attendons toujours un document du groupe de femmes en question et décidons de revenir à notre plan initial.

183. Comment allons-nous déterminer, en particulier, si oui ou non notre recherche est source de pouvoir individuel?

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184. Comment allons-nous décider si nous avons atteint les buts et les objectifs de notre recherche? 185. Comment allons-nous déterminer si notre recherche a produit des résultats fiables? 186. Si une autre équipe de chercheuses se trouvait incapable de répéter nos constatations, s'agit-il selon nous d'un facteur important? Pourquoi? 187. Comment allons-nous déterminer si notre recherche est valide? 188. Comment allons-nous déterminer si notre interprétation de l'information est juste et n'est pas affectée par des préjugés fondés sur la race, l'âge, le sexe, les capacités, l'orientation sexuelle ou la classe sociale? 189. Comment allons-nous mesurer l'impact de notre recherche?

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GLOSSAIRE: MOTS, EXPRESSIONS ET CONCEPTS Afin que l'ensemble de leurs membres s'expriment dans le même langage, il est bon que les groupes définissent les mots, les expressions, et/ou les concepts qu'ils utilisent. Les définitions qui suivent ne sont que des suggestions. L important, c est que l'équipe de recherche s'entende pour qu'il y ait le moins de malentendus possible. Toutefois, la définition choisie est arbitraire. Acquisition de pouvoir individuel/prise de pouvoir: Le sentiment d être en contrôle de soimême et de pouvoir faire des choix découlant d une information partagée, de l acquisition de nouvelles habiletés, de la validation d expériences et de la confirmation d un pouvoir personnel. Archives: Action de sauvegarder de l'information ou des données et l'endroit où l on conserve cette information ou ces données pour les futures recherches. Chercheuse principale: voir Directrice de la recherche. Collaborer: voir Travailler en collaboration. Consentement (assentiment): L accord d une participante, ou d une éventuelle participante, à une recherche après s être fait clairement expliquer les objectifs, les procédures appliquées dans cette recherche pour garantir la confidentialité et la protection des renseignements personnels, ainsi que les risques possibles. Cette information doit être présentée de façon à ce que les participantes soient en mesure de comprendre les enjeux afin de décider pour elles-mêmes si elles désirent participer ou non. Consultation: L action d obtenir l avis, les conseils, l opinion, le feed-back ou les réactions de la part d'un individu ou d'un groupe d'individus reconnu pour son expertise dans un domaine ou pour sa connaissance ou son expérience relative à une question. Ce service peut être fourni contre une rémunération ou bénévolement. Par exemple, si nous menons une recherche sur les césariennes, nous pourrions consulter une féministe, professionnelle de la santé ou la coalition des sages-femmes ou encore un groupe de femmes ayant subi une césarienne. La(les) consultante(s) n'a(n ont) pas de responsabilité, d'autorité ou de pouvoir sur la façon dont l'information sera utilisée, à moins d'une entente préalable à cet effet. Culturellement approprié: Mener une recherche de façon à ce que les participantes se sentent à l'aise; c est-à-dire en étant toujours ouverte aux différences reliées, par exemple, à la classe sociale, l'orientation sexuelle, la race ou l'ethnie, l'âge, et à la présence d un handicap. En d autres mots, se soucier du fait que tout le monde ne partage pas les mêmes valeurs, idées et façons d'être. Diffusion: voir Distribution. Directrice de la recherche/chercheuse principale: Cette expression est surtout utilisée dans le cadre de la recherche universitaire et désigne la personne qui dirige ou accepte de gérer un projet de recherche. Même si l'université et la communauté forment un partenariat, 26


l'organisme de financement peut exiger qu'une professeure d'université soit nommée directrice de la recherche/chercheuse principale. Autrement dit, la recherche sera principalement attribuée à cette personne. Distribution/diffusion: Faire connaître l'information. Faire circuler l'analyse des données. Une fois la recherche achevée, on rédige des rapports qui, trop souvent, se retrouvent directement sur les tablettes. Il est tout aussi important pour nous de déterminer comment faire connaître l'information au public ou aux personnes qui devraient la connaître, que de décider «quelles» questions seront posées, «par qui», et «à qui» elles seront posées. Diversité: La reconnaissance du fait que les femmes ont des expériences de vie différentes dépendant de leur classe sociale, race, culture, orientation sexuelle, situation familiale, âge et capacité physique. Les femmes subissent l'inégalité et l'oppression de différentes façons. Il importe d'en tenir compte et d'inclure, dans la recherche, des femmes représentant cette diversité. Données/information: On qualifie souvent de «données» l'information que nous collectons. En recherche, cette information est typiquement recueillie de façon systématique. Équité: Traiter les gens de manière juste et honnête en tenant compte du caractère inégal de leur situation. L'équité, ça ne veut pas nécessairement dire traiter tout le monde de la même façon. En fait, ça peut vouloir dire traiter les gens différemment à partir de leurs circonstances propres. L'équité a pour but d assurer la participation des groupes sousreprésentés. Feed-back: L'analyse des données à partir de l information recueillie dans le cadre de la recherche est distribuée aux participantes dans le but d'obtenir leurs opinions. Dans le cadre de la recherche féministe, on invite généralement les personnes qui ont contribué à la recherche à commenter ce qui a été écrit à leur sujet. Pratique permettant aux participantes à la recherche d examiner et de répondre à toute analyse ou résultats de recherche directement ou indirectement liés à leur expérience. Cette démarche permet à la chercheuse de mieux comprendre le sujet de la recherche. Cela ne signifie pas nécessairement que les données seront modifiées à partir du feed-back obtenu. Gestion/gérer: La direction, l'orientation et le contrôle du projet. La gestion comprend habituellement un travail d administration, de comptabilité et de prise de décision financière. La plupart des groupes fonctionnent mieux lorsqu'on détermine qu'une personne (ou un nombre de personnes) assumera la responsabilité de certaines tâches. Hiérarchie/hiérarchique: Organiser les personnes dans des groupes de façon «verticale» en se basant sur leur statut social, leur pouvoir, leur prestige ou leur expertise. Les chercheuses féministes ont tenté d'éviter la hiérarchie au sein des groupes de recherche et ont plutôt chercher des stratégies de travail plus équitables. Cela se traduit habituellement par une appréciation de la contribution de chaque membre, en considération du fait que chaque membre est égal à l autre malgré des différences possibles en rapport avec ses capacités, son éducation ou son expérience. Cela ne veut pas dire que tous les membres du groupe sont identiques. Il convient de reconnaître qu il y a des différences d expériences de vie, de compétences et de contributions, mais la valeur qu on leur confère n a pas besoin d être 27


inégale. Le rejet de la hiérarchie ne signifie pas l'exclusion du leadership. Les chercheuses féministes tentent de partager et d'encourager le leadership chez les membres du groupe moins susceptibles d'avoir eu l'occasion de développer ces habiletés, plutôt que de toujours assigner le rôle de leader, et la reconnaissance associée à ce rôle, aux mêmes personnes. Imputabilité/responsabilité/obligations: Savoir en quoi consiste nos responsabilités et à qui nous devons en rendre compte. Par exemple, dans un projet sur la violence faite aux femmes, l'équipe de recherche devrait, de toute évidence, rendre des comptes aux bailleurs de fonds du projet, mais de plus, nous avons des responsabilités les unes envers les autres ainsi qu envers les femmes victimes de violence. Il faut décider, dès le début du projet comment la reddition de compte se fera. Information: voir Données. Obligations: voir Imputabilité Participante: L'utilisation de ce terme peut signifier différentes choses pour différentes personnes. En milieu universitaire, il se réfère habituellement aux personnes qui fournissent de l'information ou aux répondantes à la recherche, c'est-à-dire les individus qui fournissent de l'information par le biais d'entrevues ou de questionnaires. Dans les projets menés dans le contexte de la communauté, ce terme désigne généralement toute personne qui contribue à la recherche. Cela peut comprendre les personnes qui collectent et fournissent de l'information, celles qui conçoivent le projet ou analysent les données, les membres de l'équipe de gestion du projet et le personnel embauché. Porte-parole: voir Représentation. Pouvoir: voir Acquisition de pouvoir individuel. Prise de pouvoir: voir Acquisition de pouvoir individuel. Privilège: La distribution inégale de ressources et du statut. La capacité d'accéder aux ressources ainsi que de recevoir, d'obtenir ou de s'attribuer des avantages sur la base de ce statut. Chaque membre de l'équipe de recherche se doit de déterminer les façons en vertu desquelles il jouit de «privilèges» et obtient un statut pouvant être limité ou encore refusé à d'autres. Le statut peut être basé sur des considérations hors de notre contrôle en tant qu'individus, y compris le sexe, la race, la culture, la capacité, la richesse et l'âge. Il importe de reconnaître et de nommer nos propres privilèges afin de mieux comprendre notre rôle au sein du groupe. Recherche-action: Collecter et analyser de l'information a pour but d amener des changements au niveau social, généralement en ayant une cible précise comme objectif. Le processus de la recherche-action, comme tel, peut aussi contribuer au changement social. Par exemple, un projet de recherche sur la pauvreté, dans lequel des femmes à faible revenu participent comme chercheuses, peut contribuer à développer les compétences de ces dernières. De plus, cette activité peut susciter la naissance d une nouvelle organisation.

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Représentation/porte-parole: Parler pour les autres ou en leur nom. Dans un projet de recherche, il est bon que chaque membre du groupe établisse clairement «qui» il représente, et détermine si le fardeau de la représentation est trop lourd. Par exemple, une femme en milieu rural pourrait représenter une organisation de femmes dans ce milieu et estimer que son expérience est représentative de celle de la plupart des femmes en milieu rural. Il importe aussi de reconnaître les personnes non représentées et qui n'ont aucun porte-parole au sein de l équipe. Résolution de conflits: Recourir à des façons non hiérarchiques pour résoudre les problèmes et en arriver à un accord ou négocier une solution mutuellement acceptable en cas d opinions divergentes. Responsabilité: voir Imputabilité. Structure organisationnelle: La façon dont les groupes, institutions ou autre agences s organisent. La structure organisationnelle comprend les règles, la hiérarchie et le ou les processus utilisés afin d accomplir le travail ainsi que de la façon d interagir avec d autres groupes, institutions ou agences. Travailler en collaboration/collaborer: Action de travailler avec d'autres personnes de façon non hiérarchique; membres d un groupe travaillant ensemble à partir de consensus par rapport à la prise de décisions et dans un contexte qui mise sur l'égalité, les compétences et la valeur de chacun. L'activité de deux (ou plus) personnes ou organisations à l intérieur d une relation bien définie et mutuellement bénéfique afin de réaliser ou d'atteindre des objectifs communs. Dans une telle relation, les deux (ou plus) parties s entendent sur la façon de travailler ensemble et s engagent à communiquer ouvertement.

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RÉFÉRENCES/ LECTURES SUPPLÉMENTAIRES Bell, Linda. (1993) Rethinking ethics in the midst of violence: a feminist approach to freedom. Lanham: Rowan & Littlefield Publishers. Bleier, Ruth. (1984) Science and Gender: A Critique of Biology and its Theories on Women. New York: Pergamon Press. Bowles, Gloria et Duelli Klein, Renate. (1983) Theories of Women's Studies. London: Routledge & Kegan Paul. Briskin, Linda. (1990) Feminist Pedagogy Teaching and Learning Liberation. Ottawa: ICREF. Browning Cole, Eve et Coultrap-McQuin, Susan M. (1988) Exploration in feminist ethics: theory and practice. Minnesota: Midland book. Clark, Scott et Cove, John. (sera publié en mai 1997) «Questions of ethics in participatory evaluation: a view from Anthropology» dans Jackson, Ted et Kassam, Yussef. (éditeurs) Participatory Evaluation (titre provisoire). Pour une copie de ce document avant la date de publication, écrire au premier auteur à l adresse suivante: Unité sur la recherche sur le droit pénal des jeunes contrevenants, Section recherche et statistiques, 222 rue Queen, 9 e étage, Ottawa, Ontario, Canada K1A 0H8. Cockburn, Cynthia et Fürst-Dilic, Ruza. (1994) «Introduction: Looking for the gender/technology relation» Cockburn, Cynthia et Fürst-Dilic, Ruza. (éditrices) Bringing technology home: Gender and technology in a changing Europe. Buckingham, Philadelphia: Open University Press. Code, Lorraine, Ford, Maureen, Martindale, Kathleen, Sherwin, Susan et Shogan, Debra. (1991) Is Feminist Ethics Possible? Ottawa: ICREF. Du Bois, Barbara. (1983) «Passionate scholarship: Notes on values, knowing and method in feminist social sciences» Bowles, Gloria et Duelli Klein, Renate. (éditrices) Theories of Women's Studies. London: Routledge & Kegan Paul. Duelli Klein, Renate. (1983) «How to do what we want to do: thoughts about feminist methodology» dans Harding, Sandra (éditrice) Feminism and methodology. Bloomington: Indiana University Press. Eichler, Margrit. (1986) «The relationship between sexist, non sexist, women centered and feminist research» dans Studies in Communication, 37. Eichler, Margrit. (1983) Sexism in Research and its Policy Implication. Ottawa: ICREF. Fine, Michelle. (1995) «Epilogue» dans Disruptive voices: The possibilities of feminist research. Ann Arbour: The University of Michigan Press. 30


Fonow, Mary Margaret et Cook, Judith A. (1991) Beyond methodology. Bloomington: Indiana University Press. Fox Keller, Evelyn. (1981) «Feminism and Science» dans Keohane, Nannerl O., Rosaldo, Michelle Z. et Gelpi, Barbara C. (éditrices) Feminist Theory: A Critique of Ideology. Chicago: University Press. Harding, Sandra. (1983) Feminism and methodology. Bloomington: Indiana University Press. Harding, Sandra. (1987) «Is there a feminist method?» dans Tuana, N. (éditrice) Feminism and Science. Bloomington: Indiana University Press. Harding, Sandra. (1991) Whose Science? Whose Knowledge? Thinking from Women's lives. Ithaca, NY: Cornell University Press. Harding, Sandra. (1983) Feminism and methodology. Bloomington: Indiana University Press. Harrison, Beverly W. (1985) Making the connection: essays in feminist social ethics. Boston: Beacon Press. Hartsock, Nancy C.M. (1987) «The feminist standpoint: developing the ground for a specifically feminist historical materialism» dans Harding, Sandra. (éditrice) Feminism and methodology. Bloomington: Indiana University Press. Hekman, Susan J. (1995) Moral voices, moral selves: Carol Gilligan and feminist moral theory. University Park: Pennsylvania State University Press. Held, Virginia. (1995) Justice and care: essential readings in feminist ethics. Boulder: Westview Press. Hoagland, Sara L. (1989) Lesbian ethics: toward new values. California: Institute of Lesbian Studies. Jayartne Epstein, Toby et Steward Abigail J. (1991) «Quantitative and qualitative methods in the social sciences» dans Fonow, Mary Margaret et Cook, Judith A. (éditrices) Beyond methodology. Bloomington: Indiana University Press. Kelly, Liz, Burton, Sheila et Regan, Linda. (1994) «Researching women's lives or studying women's oppression?» dans Maynard, M et Purvis, J. (éditeur/trices) Researching women's lives from a feminist perspective. London: Taylor & Francis. Keohane, Nannerl O., Rosaldo, Michelle Z. et Gelpi, Barbara C. (1981) Feminist Theory: A Critique of Ideology. Chicago: University Press. Kirby, Sandi et McKenna, Kate. (1989) Experiences Research Social Change: Methods from the Margins, Toronto: Garamond Press. Lapointe, Jeanne et Eichler, Margrit. (1985) Le traitement objectif des sexes dans la recherche. Ottawa: Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. 31


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FORMULAIRE D'ÉVALUATION La deuxième édition de la présente brochure L éthique en matière de recherche féministe : Un processus a été révisée en tenant compte des suggestions qui nous ont été offertes par différentes personnes. Plusieurs lectrices ont recommandé d'inclure un formulaire d'évaluation afin de faciliter l'envoi de commentaires à l'ICREF concernant la présente édition. Vos suggestions nous permettront d'améliorer les futures éditions. Comme chercheuse, faites-vous partie d'un groupe communautaire, d une université ou êtesvous une chercheuse indépendante ou à un autre titre? La brochure a-t-elle été utile? oui

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un peu

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Prière de faire parvenir cette page à : L Institut canadien de recheches sur les femmes (ICREF) 151, rue Slater, bureau 408, Ottawa (Ontario) K1P 5H3 Tél. : (613) 563-0681 Téléc. : (613) 563-0682 Courrier électronique :info@criaw-icref.ca Site internet : www.criaw-icref.ca

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