r-e-n-c-o-n-t-r-e Par Clarisse Bioud
LA COMPAGNIE DU SUBTERFUGE
Voyez comme on danse La compagnie du Subterfuge mène des actions artistiques pluridisciplinaires auprès des habitants de quartiers populaires. Son dernier projet, « Faire danser les murs », combine danse et photographie pour créer de grands collages pleins de vie qui s'affichent à Lyon et Vénissieux.
C'est quoi ton rêve ? Ci-dessus : Être une licorne © Marion Bornaz Ci-contre : Être une superhéroïne © Marion Bornaz
Cet automne, en levant la tête, vous pourriez bien découvrir de grandes photos d’hommes, de femmes et d’enfants de tous âges, collées sur un immeuble des Minguettes, à Vénissieux, et quelques murs des 5e, 8e et 9e arrondissements de Lyon. Derrière ces images, qui l’eut cru, se cache une compagnie lyonnaise de danse, la compagnie du Subterfuge qui, depuis quinze ans, associe la danse à d’autres disciplines artistiques. Elle a aussi la particularité d’investir des quartiers dits sensibles pour intégrer leurs habitants à ses créations. « L’idée est de se faire plaisir en tant qu’artiste, autour d’un projet exigeant, humain et engagé, qui a du sens », explique Laureline Gelas, fondatrice de la compagnie. Après le théâtre et le cirque, elle a choisi la photographie pour compléter sa danse : « La danse est éphémère. La photo permet de laisser une trace, un souvenir. Une trace artistique du travail mené et une trace de notre rencontre avec les habitants. » Baptisé « Faire danser les murs », ce projet se déploie depuis trois ans, à Gorge de Loup (Lyon 9e), au Point du Jour (5e) et à Moulin à Vent (8e). L’équipe aborde les gens dans la rue, leur explique son projet et leur propose d’y GDS 153 - p. 34
participer. « On est très bien reçus, affirme Laureline Gelas. Les gens ont découvert les premiers collages et vu que c’était de belles photos qui tapent dans l’œil. Elles rendent la pareille à la confiance qu’ils nous ont fait. » Une confiance d’autant plus facilement donnée que la compagnie passe beaucoup de temps auprès des habitants. « Nos projets sont ouverts à tous, avec une réelle mixité intergénérationnelle, même si les enfants sont souvent les premiers à collaborer. »