NOV08
newspaper
THE DO
VINCENT CASSEL GASPARDYURKIEVICH LES FLÂNERIES DE SUZIE
gratuit • Reims
AGENDA NOVEMBRE
LeManègedeReims
2, Boulevard Général Leclerc • 51053 Reims Cedex • Tél : 03 26 47 30 40 www.manegedereims.com
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La Maison des petites musiques cachées II Dick van der Harst • 20h30, au Cirque
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Cavaterra
Les Flâneries de Suzy Chezlegrandbag
Une drôle de poupée rose, obscur objet du désir, compagne Dupontellienne ou doudou d’adulte. D’une rencontre entre l’artiste performeur Coralie Datt et le photographe Benoît Muzard est née Suzy…
André Braga / Cie Circolando • 20h30, au Manège Inquiétante, drôle, perverse et esthétique, Suzy se ballade de décor en décor traînant une bien étrange poupée aux atouts débridés que l’on pourrait croire sortie d’un film de Tim Burton … Il était, donc, une fois Suzy. Suzy à la mer, Suzy en vacances, Suzy promène son Doudou, Suzy se déguise. Mais surtout Suzy fait son show. Elle réinvente les stéréotypes véhiculés par la vie quotidienne et sa routine dans un univers fantastique où tout est permis, surtout la démesure. Personnalité schizophrène, elle nous promène avec sa poupée dans le monde qu’elle a créé ou rêvé et dont elle tient les ficelles. Il en ressort une inconfortable étrangeté qui noircit ce monde coloré, presque enfantin, Suzy
pitié ! Alain Platel / Fabrizio Cassol • 20h30, au Manège
LaCartonnerie
84 rue du docteur Lemoine • 51100 Reims • Tél : 03 26 36 72 40 www.cartonnerie.fr
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Camille + Luciole / chanson Hocus Pocus + Starlion / hip hop Janaloka + Fumuj / rock électro Omar Perry + Kayans + Mo’Kalamity / reggae Laurent de Wilde + Hyperactive Kid / électro jazz Tricky + 1ère partie / à 20h en Grande Salle Tawa + Dagger In Full Heart à 19h au Cabaret / métal Gage + Tairo / soul r’n’b Daisybox + 1ère partie / rock La Phaze + Em City + Slam Tribu / pungel Saye Di A Sound & Tchadaman Crew / dance hall Kery James + Demon One / hip hop The Do + Sammy Decoster / pop
LaComédiedeReims 3, Chaussée Baucquaine • 51100 Reims • Tél : 03 26 48 49 10 www.lacomediedereims.fr
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Madame de Sade de Yukio Mishima / Mise en scène Jacques Vincey • 20h30
La fête est permanente The Eternal Network
Conception et réalisation • Romuald Gabrel • studio.unity@gmail.com Photographie • 35 mg • 35milligrammes@gmail.com
(J.B et V.S)
JUSQU’AU 19 JAN 09
FracChampagne-ardenne
Exposition du 10 octobre 2008 au 19 janvier 2009 • Ouvert du mardi au dimanche de 14h à 18h...
Un flamboyant bouquet d’actrices dessine l’âme subtile et excessive du marquis de Sade. Madame de Sade est une pièce de femmes. Six femmes réunies par trois fois en dix-huit ans pour évoquer l’absent, le monstre, le maître : Donatien Alphonse François, marquis de Sade. Le « divin marquis » apparaît en filigrane des affrontements passionnés de ces femmes captives de leurs fantasmes et de leurs éthiques contradictoires. Il est le spectre effrayant et fascinant qui rôde et les obsède. Mme de Sade se dévoue corps et âme à son mari emprisonné mais lorsqu’il sera enfin libéré, au lendemain de la Révolution française, elle décidera brutalement de ne plus le revoir et de demander le divorce. C’est sur cette énigme que repose la pièce.(...) Sade vu à travers le regard des femmes nous confronte à notre propre vertige et à la liberté insolente de cet homme qui affirmait : « Ce n’est pas ma façon de penser qui a fait mon malheur, c’est celle des autres ». (Jacques Vincey)
Publication mensuelle de l’association Chezlegrandbag 2 impasse de la Salle • 51100 Reims • chezlegrandbag@gmail.com
s’émancipe. Et, alors que nous pensions la suivre dans ses dédales, voilà que Suzy et sa poupée nous perdent ailleurs imprégnés par des impressions désagréables tout autant qu’agréables, l’ambiguïté des compositions s’offrant à toutes les interprétations. Derrière cet humour décalé, quelque chose de touchant… Pourquoi ne pas rater cette exposition ? Parce que vous allez faire plaisir à vos yeux, les couleurs sont acidulées comme des bonbons ! Parce que vous allez voyager, la mise en scène des photos est théâtrale, insolite. Parce que l’on devrait tous avoir une Suzy dans sa vie.
Chezlegrandbag • 2, Impasse de la Salle • 51100 Reims • chezlegrandbag@gmail.com • www.myspace.com/chezlegrandbag
L’exposition La fête est permanente, dont le titre fait directement référence à l’artiste Robert Filliou, figure historique majeure dont le Frac Champagne-Ardenne possède un ensemble d’oeuvres important, réunit un choix d’oeuvres de la collection. Une invitation à prendre la mesure du travail accompli depuis la création du Frac Champagne-Ardenne en 1984, l’exposition s’envisage également comme l’amorce du programme artistique à venir. À noter également : Pratiques contemporaines • Art, design & esthétique Rencontre avec Peter Saville Lundi 17 novembre 2008 à 18h00, à l’auditorium de la médiathèque Jean Falala (2, rue des Fuseliers) Jeff Wall,Milk, 1984 • Cibachrome, aluminium, néons• 205 x 249 cm • Collection Frac Champagne-Ardenne
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JUSQU’AU 11 DÉC 08
Frac Champagne-Ardenne / Fonds régional d’art contemporain • 1, place Museux F-51100 Reims • Tél : 03 26 05 78 32 contact@frac-champagneardenne.org • www.frac-champagneardenne.org
MODE PORTRAIT
Gaspard Yurkievich
Créateur de talent, Gaspard Yurkievich est rapidement devenu incontournable dans le monde de la mode. Retrouvez la nouvelle collection Fall/Winter 2009 à la boutique Chezlegrandbag. Après avoir étudié au Studio Berçot et gagné le Festival de Hyères en 1997, Gaspard Yurkievich lance sa première collection de prêt-à-porter féminin en 1998. Ses défilés sont un terrain expérimental pour illustrer sa vision sexy, contemporaine et urbaine. Il fait alors appel à des artistes de tous bords pour compléter son propos. Il a ainsi travaillé avec l’architecte Didier Faustino, l’artiste Edouard Levé, l’actrice Elodie Bouchez, la chanteuse et musicienne Dani Siciliano, le Crazy Horse… Depuis le début de son activité, Gaspard Yurkievich travaille en co- branding ou est sollicité par des marques de luxe ou de grande distribution. Il a ainsi travaillé avec de Beers, Jaguar, Toyota, Van
Cleef&Arpels, l’Oréal, Mac Cosmetic, Evian, Eram, les galeries Lafayette, Monoprix, avec France Arno ou plus récemment La Bagagerie. C’est donc dans un mouvement entre mainstream et élitisme que la marque française et indépendante Gaspard Yurkievich, développe sa vision et sa notoriété dans le monde de la mode et du luxe. « On est dans le luxe, parce que nos vêtements sont très sophistiqués, mais on se doit d’être très créatifs. Chez nous, le vêtement est là pour traduire une personnalité. [Mais] ça doit rester fonctionnel…J’aime qu’un vêtement soit conceptuel, mais aussi qu’il soit libre. Quand je suis arrivé dans la mode, il y avait le monde des idées et celui de la sensualité, c’était
deux écoles bien distinctes. Je crois que les gens de mon âge ont mieux su les concilier. Les femmes n’ont pas envie d’être vampirisées par le concept. Pour moi, un habit doit être graphique : il doit parfois souligner un corps, ou une humeur, un esprit, une revendication.» La collection femmes hiver 2008-2009 détourne l’élégance des codes bourgeois. « Plus qu’un cliché, l’élégance parisienne est un fantasme. Qui existe surtout en dehors de Paris. Mais il est si beau…Peu importe qu’il soit réel ou non, j’aime jouer avec. » Propos extraits de l’interview réalisée par Valérie Fromont pour le journal Le Temps. photo : valérie Belin
MUSIQUE INTERVIEW
Tahiti80
Au lendemain de leur passage au festival Elektricity à la Cartonnerie, Xavier Boyer, chanteur du groupe Tahiti 80 nous accorde quelques minutes. Peux-tu nous parler de l’historique de Tahiti 80 ? Pourquoi Tahiti 80 ? Nous sommes signés depuis 10 ans, depuis la sortie du single « Heartbeat » de l’album « Puzzle » mais nous jouons ensemble depuis plus longtemps. Quant au nom du groupe je te laisse choisir quelle histoire te plait le plus en regardant les rumeurs sur internet. Votre quatrième et dernier album « Activity center » sonne moins Soul que les 3 précédents, peux-tu nous expliquer ce choix ? On voulait évoluer, on pensait qu’on avait été assez loin dans la veine Soul. On n’avait rien à rajouter, pas de choses nouvelles à dire donc on a pris le contre-pied de tout ça. On a voulu faire un disque plus garage, plus direct, plus live. On
voulait éviter de refaire un album comme Fosbury où chacun enregistrait de son côté. Allez-vous vous attaquer au reste du monde comme pour les autres albums, je pense à l’Asie par exemple où vous avez énormément de succès ? On a déjà joué un peu partout en Europe, on part en tournée après novembre en Asie avec des dates au Japon, en Corée et en Chine. Le projet en 2009 est de sortir le disque aux Etats-Unis comme on le fait à chaque album. Comment ressentez-vous le live dans le groupe ? C’est toujours un plaisir pour nous même si pour l’instant les gens ne connaissent pas encore l’album vu qu’il vient de paraitre. C’est un nouveau départ en concert pour nous car nous
avons un nouveau membre et le dernier album se prête plus au live que les précédents. Ce fut bien plaisant de jouer à Reims avec Air et de rencontrer les mecs de Alb qui ont un super disque. En parlant de disques que tu apprécies, qu’écoutes-tu en ce moment ? Je porte beaucoup d’intérêt au label « Secretly canadian » en ce moment avec David Vandervelde, Richard Swift… Le dernier album de richard Swift est presque expérimental ! Oui, c’est ce que j’apprécie beaucoup chez lui, il peut faire un album très pop à la Paul McCartney et ensuite enregistrer un disque sur un 4 pistes. Dans le marasme du marché du disque actuel, c’est amusant de voir quelqu’un d’original
comme lui qui s’amuse. J’écoute aussi beaucoup de raretés des années 60. Y aura-t-il une suite à son projet solo Axe Riveboy ? Oui, j’aimerais bien ! Je ne sais pas si j’aurai le temps entre les tournées. C’est une approche différente dans l’écriture car il n’y a pas la même pression. Les gens attendent moins de moi… Alors qu’ils attendent de Tahiti 80 un second « Heartbeat » (single qui les a révélé). Avec « All around » (1er single du dernier album), je pense que « Heartbeat » est maintenant oublié, tout du moins pour le public de Reims, qui a en partie découvert le titre grâce au remix de Yuksek. C’est vrai qu’il fait du bon travail. (Steeve.U)
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SÉLECTION SHOPPING
Room#6 « Notsobig » entre 16 et 80 euros
Room#6 • 12 rue Jeanne d’Arc • 51100 Reims • Tél : 03 26 04 85 82
Room#6 accessoires, bijoux fantaisies, à Reims depuis 5 ans, a ouvert il y a 2 ans son concept store enfants. A l’origine de ce projet, la marque parisienne Notsobig, boutique multimarques créateurs pour enfants, premier concept store du genre créé en 2002. Arnaud (Notsobig) et Corinne (room6) offrent ainsi aux rémoises la possibilité de découvrir les marques pointues du marché de la mode enfantine. Des produits phare notsobig, avec les bodies et bavoirs à message « mon père c’est le plus fort », « ma maman c’est la plus belle »,
« la mode me ruine », des séries limitées toujours dans un esprit ludique et branché. De la naissance au 16 ans, le code vestimentaire s’inscrit dans un univers original, coloré. Première boutique du genre en province, Room#6 kids invite les petits et les grands enfants que nous sommes restés à évoluer au milieu des peluches parfois déjantées, toujours drôles, des accessoires plus sages. Room#6 le rendez-vous des mamans branchées...
Home@geetCréations « Panton Chair » 230 euros
Home@ge et Création • 24 rue Colbert • 51100 Reims • Tél : 03 26 07 27 42
Depuis son lancement, le Panton Chair a connu plusieurs phases de fabrication en raison des progrès techniques réalisés dans le traitement des plastiques. C’est à la fin des années 90 que naissait en collaboration avec Verner Panton la dernière version du siège autorisée par le créateur. Ce modèle permettait pour la première fois d’atteindre l’un de ses principaux objectifs, à savoir de proposer le siège en matière synthétique comme un produit industriel bon marché.
Mennesson
En traversant la deuxième moitié du XXe siècle et en entrant de plein pied dans le XXIe, la Panton Chair montre l’aspect visionnaire, avantgardiste de son créateur. Verner Panton, un homme d’exception, qui a su voir les possibilités innovantes du plastique et mettre ainsi le design à la portée de tous.
« Panasonic LX3 : Le compact expert » 499 euros
Mennesson photo • 12 rue des Élus • Tél : 03 26 02 25 79
Les finitions du LX3 sont incroyables. À côté certains compacts pourraient passer pour des jouets. Une coque noire, métallique et discrète, très sixties, influence de l’ère Leica, et un magnifique écran LCD de 3 pouces. Le LX3 dispose des modes 4/3, 3/2 et 16/9, interchangeable grâce à une simple bague placée sur la partie supérieure de l’objectif. À l’instar des reflex numériques, le LX3 propose différents modes manuels disponibles sur le dessus du compact. Ouverture, vitesse, scènes ainsi que le mode Ai, propre à Panasonic, pour Intelligent Automatique. Un mode intelligent qui règle tout, tout seul ! On pourrait être surpris par
le choix de Panasonic de proposer ce mode sur un compact expert, mais le LX3 se destine également à un public amateur recherchant le meilleur compact du marché. Le LX3 se place encore au-dessus avec certaines caractéristiques hors normes : vidéo HD, super grand-angle… Aucun autre appareil n’offre une telle profusion de fonctions, ni sur un compact traditionnel, ni même sur un reflex qui ne propose pas de vidéo. Le LX3 est aussi capable de shooter en RAW laissant ainsi à chaque photographe la possibilité de développer ses clichés numériques comme bon lui semble.
PapaDom « Coteaux Champenois »
20,50 euros
Papadom • 22 place du forum • 51100 reims • Tél : 03 26 03 02 13
La robe or jaune pâle aux quelques reflets or vert annonce le cépage chardonnay dans son expression la plus riche, la plus mature. Au nez, la confirmation est immédiate par un cortège de notes fruitées chaleureuses et douces rappelant les fruits jaunes (abricot, pèches, mirabelles), les fruits exotiques comme l’ananas et aussi quelques notes citronnées appuyées d’une nuance ambrée. En bouche, une subtile minéralité teintée de quelques accents boisés voire fumés, souligne la texture du vin : une belle matière soyeuse, dense, cristalline presque saline met en relief
l’excellente facture de ce vin. Récoltés le 5 octobre, en fin de vendanges, a mi-côte sur le lieu-dit « Les Rieux », ces Chardonnays (100%) ont été choisis pour leur maturité exceptionnelle. Ce vin rare constitue l’expression basique d’un terroir habituellement réservé à la production de Champagne. Après un pressurage favorisant l’ « extraction aromatique » et un élevage de 16 mois en fûts, aucune filtration, 1280 bouteilles ont été tirées le 16 février 2006. Les vins sont servis à la température de 8°C pour une dégustation optimale de 10 à 12°C.
Livraison gratuite au 08 25 568 888 (0,15 €/min) ou sur www.sushishop.fr Ouvert 7/7 (sauf le dimanche midi). Livraisons de 11h00 à 14h30 et de 18h00 à 23h00. SUSHI SHOP Reims • Le Carré Royal, rue de l’Arbalète • 51100 Reims
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CINÉMA INTERVIEW
SORTIE LE 19 NOV 08
Mesrine l’ennemi public n°1 (Part II) « Un homme qui s’affirme aussi fort est souvent une source d’inspiration pour les gens ¨normaux¨, ceux qui n’osent pas.»
VincentCassel Quand avez-vous entendu parler de Jacques Mesrine pour la première fois ? Mon souvenir le plus ancien remonte à l’époque où j’étais scolarisé dans le 18ème arrondissement non loin de la Porte de Clignancourt. Un soir, mon frère est rentré et m’a dit qu’il était passé là-bas avec sa classe et qu’il avait entendu des coups de feu, qu’on lui avait demandé de se mettre à terre. Jacques Mesrine venait d’être abattu. C’est la première fois que j’en ai entendu parler. Plus tard, j’ai bien vu l’influence qu’il avait eu sur l’inconscient collectif et sur pas mal de gens de mon âge. En 2001, à la sortie de « Sur mes lèvres » de Jacques Audiard, Thomas Langmann m’a appelé pour me dire qu’il voulait faire un film sur Mesrine et qu’il aimerait que ce soit moi qui l’interprète. Quelle a été votre réaction ? Comme bien souvent, « Oui pourquoi pas, voyons ce qui se passe ». Mais le scénario de la première équipe avait une vision trop manichéenne à mon goût. Faire un film sur un héros qui n’en est pas un était intéressant, mais à condition de le traiter comme il se doit. J’ai dû alors me désengager du projet. Plus tard, j’ai pourtant rappelé Thomas en lui disant que s’il repartait sur de nouvelles bases j’étais toujours là. Tout ça s’est passé sur plusieurs années. Après pas mal de noms qui ont circulé, il m’a finalement parlé de Jean-François Richet au moment de la sortie d’Assaut sur le central 13. Puis il a eu l’idée d’Abdel Raouf Dafri pour le scénario. À ce moment-là je pensais encore qu’il ne
fallait faire qu’un seul film. C’est Abdel qui m’a convaincu d’un scénario en deux parties. Il avait réussi à trouver le ton qui dévoilait toute la noirceur et les paradoxes du personnage. Chaque film développe des thèmes qui se complètent. Si « l’Instinct de mort » raconte l’histoire d’un jeune qui se cherche puis se trouve, « l’Ennemi public n°1 » raconte celle d’un homme qui sait où ses choix de vie l’emmènent et qui y va malgré tout. Le premier est un film noir. Le second en revanche serait plus un thriller psychologique, la paranoïa d’un type qui sait intuitivement comment tout cela va finir.
Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce projet ? J’étais troublé de découvrir à la lecture de L’Instinct de mort que le livre commence par la guerre d’Algérie et l’exécution d’un algérien par Mesrine, puis que son premier meurtre dans la vie civile fut commis sur un proxénète arabe. Sachant la fascination que le personnage exerce
aujourd’hui sur les banlieues en majeure partie issues de l’immigration, je me suis demandé comment cette population allait réagir face à ces épisodes. Les paradoxes m’excitent, je trouve intéressant d’arriver à un dysfonctionnement que personne ne veut voir. Comment interpréter « l’homme aux mille visages » ? En cavale, Mesrine devait changer de tête tout le temps pour ne pas être reconnu, d’où ce surnom clinquant donné par la presse de l’époque. Pour un acteur qui, par nature, aime se transformer, cela peut paraître une situation idéale. C’est aussi le piège : il ne faut pas qu’à force de déguisements on perde le personnage. J’ai travaillé très sérieusement sur ce point avec les équipes coiffure/maquillage/ costume pour garder subtilité et cohérence entre le temps qui passe et les grimages de fortune. Vous cherchiez à coller le plus possible à la réalité ? On a souvent tourné sur les vrais lieux où Mesrine a vécu. A chaque fois, on tombait sur des gens qui avaient plein de choses à nous raconter. Dans l’immeuble où se situe sa dernière planque, rue Belliard, par exemple, des voisins, des commerçants, parfois mêmes d’anciens truands, sont venus nous voir pour nous parler de lui. Entre ses anciens complices, ses ex-femmes, et les flics qui l’ont traqué, une quinzaine de livres ont été écrits sur Mesrine. On s’est rendu compte que chacun réécrivait un peu l’histoire à sa façon. Où est la vérité ? Où est l’affabulation?...
Le fantasme ? Difficile à dire. Mais c’est justement ce qui est passionnant. C’est le propre des personnages populaires et c’est ainsi que naissent leurs légendes. Vous avez eu des compagnons de jeu incroyables… Sur les 150 jours qu’a comptés le tournage, il n’y en a eu que deux ou trois où je ne tournais pas. Heureusement, de nouveaux partenaires apparaissaient régulièrement sur le plateau : Cécile de France, Gérard Depardieu, Ludivine Sagnier, Elena Anaya, Mathieu Amalric, Gérard Lanvin, Michel Duchaussoy, Gilles Lellouche… Cela a été une aide fantastique car ils me remettaient à chaque fois dans une énergie radicalement différente. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur Jacques Mesrine ? Un homme qui s’affirme aussi fort est souvent une source d’inspiration pour les gens «normaux», ceux qui n’osent pas. Il est un produit de son époque avec une lucidité incroyable sur ce qu’il est et sur ce qu’il génère autour de lui. En cela, il est assez fascinant. Il y a des moments où Mesrine commet des actes impardonnables, sauvages, d’autres où il a fait preuve d’une bravoure et d’une invention exceptionnelles. Ce sont justement ces contradictions qui font sa richesse. Certains vont le trouver antipathique et abject, d’autres vont apprécier qu’il aille au bout de lui-même en assumant tout et vont s’identifier. Aujourd’hui, après neuf mois de tournage, j’ai toujours du mal à le juger. (A.M)
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INTERVIEW MUSIQUE
TheDo Question classique pour débuter. Comment le groupe s’est-il créé ? Nous nous sommes rencontrés. il y a 4 ans avec Dan lorsqu’on a été amené à travailler ensemble sur une musique de film. Pour comprendre votre cheminement vers la musique, j’aimerais savoir ce que vous écoutiez étant jeunes, que pouvait-on entendre chez vous ? Ma mère écoutait beaucoup de musique classique, des choses très classiques d’ailleurs : Mozart, Bach, Heiden. J’adorais le « Casse noisette » de Tchaïkovski, mais j’écoutais aussi beaucoup d’autres choses. J’ai aussi beaucoup écouté de Jazz, des choses très douces, pas de free-jazz. Dan a lui beaucoup écouté de Coltrane grâce à son père très mélomane. Qu’écoutez-vous actuellement ? En ce moment j’écoute beaucoup la radio (France Musique) et nous écoutons beaucoup de jazz avec Dan en ce moment car nous recommençons à penser à notre futur album. A propos du second album, as-tu des souhaits particuliers, des envies particulières avec qui travailler ?
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Avec Dan, on ne change pas les choses car nous avons vraiment envie de retravailler ensemble en studio, c’est ce qu’on aime le plus au monde. En studio nous n’avons aucune règle, on fait ce qu’on veut, c’est un moment précieux. Votre premier album sonne très éclectique : folk, ragga, rock…Etait-ce une volonté de plaire à beaucoup de monde ? Non, c’était vraiment pour nous plaire, on n’avait même pas l’intention de faire un album au départ car nous travaillions déjà sur plusieurs projets musique de film, musique pour de la danse contemporaine. Les chansons sont arrivées naturellement, on n’a pas cherché à faire un truc cohérent, c’est ce qui fait que les chansons sonnent toutes différentes, ce qui tombe bien car nous n’apprécions les albums où toutes les chansons se ressemblent. Vous êtes en pleine tournée actuellement, je me demandais si vous aviez le temps de profiter des lieux et villes où vous transitiez ? Lors des festivals, on reste sur le site, on attend beaucoup. C’est un peu la même chose dans les villes, on manque de temps, c’est d’ailleurs une
Quelques jours avant leur passage à la Cartonnerie le 27 novembre, Olivia du duo The Do nous offre un peu de son temps.
chose que nous regrettons. Finalement on voyage sans voyager. Votre vie a changé depuis la sortie du disque grâce au succès, pensezvous que cela va changer vos sources d’inspirations ? Oui, on va faire un album Bling-bling (rire). Non, ce qui est le plus marquant dans ce succès c’est surtout les rencontres, les nouveaux visages, les langues qu’on a été amené à parler. Toutes ces rencontres ouvrent des perspectives, c’est certain. Cette vie de nomade m’inspire beaucoup. Sais-tu quand l’album sortira ? Je n’en ai aucune idée, on a des chansons mais on a besoin de temps car on tourne beaucoup. Nous prenons notre temps pour faire émerger de nouvelles sonorités.
www.myspace.com/thedoband
EN CONCERT LE 27 NOV 08 À LA CARTONNERIE
MUSIQUE REVIEWS
BlocParty
Yuksek
Texte : Steeve @ Underground • 44 rue Gambetta • 51100 reims • Tél : 03 26 24 19 68
BLOC PARTY « Intimacy » (Wichita / PIAS) Alors que certains groupes se contentent de reproduire les mêmes disques les uns à la suite des autres, d’autres prennent des risques. C’est le cas de Bloc party avec son nouvel opus qui étonne de créativité et d’audace. Rock avant-garde dans le premier album puis une touche electro dans le second, ils reprennent le tout de manière incisive pour ce nouveau disque qui interpelle par sa densité et sa richesse. Bloc party ou l’art de faire oublier l’ennui au mélomane.
FleetFoxes Texte : Steeve @ Underground • 44 rue Gambetta • 51100 reims • Tél : 03 26 24 19 68
FLEET FOXES « Fleet Foxes » (Bella Union / PIAS) S’ils étaient nés dans les années 50, Fleet Foxes seraient à coup sûr des hippies. En effet malgré leurs âges (entre 20 et 30 ans), ils nous proposent un disque de folk traditionnel (influencé par les disques de leurs ainés) marqué par la présence de chœurs, nous pourrions presque dire « folk-chorale ». Ce disque est rempli de sublime mélodie créant une dépendance assurée à l’auditeur. Si vous appréciez Fleet foxes, vous devez impérativement écouter The Acorn signé sur le même label qui se situe entre ces derniers et Midlake.
TheStreets Texte : Steeve @ Underground • 44 rue Gambetta • 51100 reims • Tél : 03 26 24 19 68
THE STREETS « Everything is borrowed » (SixSevenNine / Warner) Vous pouvez dès à présent jeter vos disques de hip-hop et ne garder que la discographie de The Streets. Sous ce pseudo se cache Mike Skinner, un anglais de 29 ans, qui sort son 4ième album : « Everything is borrowed ». Il nous propose un rap intelligent (C’est bien rare de nos jours !) avec des paroles subtiles, humoristiques et touchantes (il a des choses à se faire pardonner). Quant à la mélodie, le qualificatif « riche » sied parfaitement à ce disque où l’on peut entendre de l’orgue, des violons, de la harpe, du piano, des chœurs, des cuivres, des guitares électriques et des break beats tout de même.
YUKSEK « Tonight » Ep En quelques mois, le Dj / produteur Rémois Yuksek a séduit les fans de musiques électroniques du monde entier, avec une formule imparable : une base techno, des montées psyché-rock, des breaks hip-hop ici, et toujours une mélodie pop qui se tisse à travers chaque morceau. Son live, où seul en scène, Yuksek défend ses morceaux avec ses machines et sa propre voix, fait sensation, et séduit jusqu’au public rock. Des plus grands clubs aux festivals les plus prestigieux (Transmusicales de Rennes, Printemps de Bourges…) en passant par New York, l’Australie et l’Amérique du Nord… tous ont été conquis par son live et ses Dj sets explosifs. Après une série de maxis et le projet Klanguage, auquel il participe, Yuksek prépare actuellement son premier album. Avec des productions ciselées, Yuksek a su s’imposer comme l’un des fleurons de la nouvelle vague electro & attirer les regards de pointures comme Kaiser Chiefs, Mika, M83, ou le Wu Tang Clan,
qui ont tous récemment fait appel à son lui pour se faire remixer. Yuksek vient de produire l’album de Birdy Nam Nam (à paraître cette année), un titre pour Kid Sister (du possee Kayne West), et le générique du film « Transporteur 3 » (avec la rappeuse Us Eve). Digne descendance de Daft Punk ou Vitalic, son single « Tonight », premier extrait de l’album, véritable hymne en puissance, paraître le 29 Septembre en maxi vinyle et digipack collector, agrémenté de remixes et bonus (2 titres inédits). « Tonight » sortira en avant première sur toutes les plateformes de téléchargement légales dés le 22 Septembre. Un avant-goût d’un album attendu. TOURNÉE : 01 nov 2008 live @ Villa Dos Ipes / Sao Paulo / Brésil • 08 nov 2008 dj set @ Warehouse project / Manchester / UK • 15 nov 2008 live@ Nordik Impakt / Caen • 21 nov 2008 dj set @ Fabric / London / UK • 22 nov 2008 live @ Dirty Dancing / Brussels / Belgique • 28 nov 2008 dj set @ Icon / Berlin / Allemagne • 30 nov 2008 dj set @ Teatro / Porto / Portugal • 6 déc 2008 dj set @ Merlin / Budapest / Hongrie • 12 déc 2008 dj set @ Globulle / Bulle / Suisse• 13 déc 2008 dj set @ Razzmatazz / Barcelona / Espagne • 18 déc 2008 dj set @ Tournée USA
www.myspace.com/yuksek
Restaurant ouvert le soir du mardi au samedi 14 place Myron Herrick • 51100 Reims • Tél : 03 26 47 52 54 • www.cafesupalais.fr
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Modèle : Marine Coiffure : Jean-Noel Maquillage : Audrey Photos : Crapaud Mlle Stylisme : CLGB