CLGB_REIMS#13

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ART MODE MUSIQUE DESIGN

Chezlegrandbag Newspaper Journal à parution bimestrielle Gratuit /// Reims

Légende couverture

© Romain Nougairède, “ROCKNZOO #07” 2007. Sérigraphie 2 couleurs (80 x 100 cm) / Photo Johanna Salomez.

CINÉMA

MAI • JUIN 2011


PHILIPPE EMOND SA BAYERN REIMS • CORMONTREUIL 03 26 08 63 68 • www.philippe-emond.com


Édito

Lunettes noires (de Alexis Jama-Bieri) Des lunettes noires pour un mariage princier « so british », sous les ors et les fastes monarchiques éclatants de cette Albion qui nous obsède, si traditionnelle d’apparence et si révolutionnaire au fond. N’est-ce pas d’Angleterre que sont venues les vagues pop et punk, de Londres ou de Manchester...? Un pays où à la fin des 70’s les Sex Pistols lançaient leur pamphlet à la figure de la Reine, où au milieu des 80’s les Smiths sortaient leur album «The Queen is dead» et le titre du même nom, longue ode entre amour et haine de la monarchie, illustré par Morrissey se drapant sur scène dans le drapeau britannique et brandissant des fleurs, avec irrévérence. Elle est bien loin l’époque où, en France, l’on pouvait faire œuvre de provocation tel Gainsbourg consumant un billet de banque à la télévision, où la liberté de parole et de pensée pouvait s’exprimer sans censure, où l’art pouvait jouer un rôle d’aiguillon, où les comiques pouvaient égratigner le pouvoir politique, où Ardisson pouvait faire, au Palace, ses interviews trash lors de nuits blanches enfumées... Aujourd’hui, loin de cet esprit londonien ou mancunien, l’on peut, ici, être condamné pour injure au drapeau, l’on peut être contraint au silence si l’on critique le sommet de l’Etat, l’on peut finir en geôle crasseuse pour un geste de provocation sur le capot poudré d’une grosse cylindrée... Oui, les ringardes chemises noires sortent peu à peu de la naphtaline, les crânes rasés paradent bras tendu, sans complexe, et hongres, s’habillent de Marine, ou presque... L’expression visible d’un monde inquiet, qui se délite peu à peu, où l’Homme avec sa baguette de charlatan joue à l’alchimiste et plonge l’humanité dans un hiver nucléaire, si chaleureux, mais quelle chaleur... destructrice ! Pourtant, face à cet abîme, l’humanité tire sa force de sa capacité à évoluer, sans crainte, ni de la nouveauté, ni de l’avenir, ni de l’autre... et se redresse, pour mieux voir, telle Lucie éblouie par Phœbus. Un printemps donc, pour outrepasser la grisaille et faire fondre la chape de plomb qui se crée, pour faire exploser les couleurs, un vert tendre sous un ciel azur, et s’exprimer tous les désirs, même en bleu blanc et rouge, empruntés au Roi et à Paris... Un printemps à la recherche, peut-être, d’une civilisation éclairée à la lueur des lumières d’un XVIIIème siècle passionné, dans un monde où l’obscurantisme disparaîtrait tel un «Ben Laden» ridicule. Un monde en technicolor et humaniste, un prélude à l’été, si proche. Un moment donc de frivolités assumées, où le sablier suspend son œuvre, où l’on se pose en terrasse avec une coupe de champagne, éventuellement même avec un bon livre (la meilleure des compagnies ?), où l’on investit ces scènes presque théâtralisées où les jeunes femmes vêtues de robes légères et volantes jouent une comédie hypnotisante, propice au marivaudage. Une comédie dévoilée que l’on admire filtrée et idéalisée au travers d’une paire de Persol, tel Mastroianni dans la Rome de la « Dolce Vita », où l’on oublierait tout... Car ce serait presque la Dolce Vita, PRESQUE... sauf que l’on n’est pas à Rome non plus !

Sommaire Romain Nougairède + Communiquer des émotions + Jean-Louis Villeval + « Ce qui importe, c’est que les artistes jouent avec passion » + Carlos + Objets : sur mesure ! + Bulthaup + L’atelier de cuisine + Commune de Paris + Une mode impertinente et élégante + Yuksek + « Produire de la musique, c’est être dans la contemporanéité » + Metronomy + Métonymie du style ; de l’électro à la pop + Sea and Cake + Calme Tempête + Cornershop + Darjeeling expresso + L’homme d’à côté + Le voisin que Le Corbusier n’avait pas prévu ! + Into Eternity + Que faire des déchets radioactifs ? + Jérôme Dehours + Dehours : Champagne ! + p5

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Chezlegrandbag Newspaper est publié par l’association Chezlegrandbag, 2 impasse JB de la Salle, Reims. Tél : 09 51 61 48 91 RESPONSABLE DE PUBLICATION : Terlet Boris (chezlegrandbag@gmail.com) • RESPONSABLE DE RÉDACTION : Alexis Jama-Bieri (alexis.jamabieri@gmail.com) RÉGIE PUBLICITAIRE : Laure Barzellino (laurebarzellino@yahoo.fr) • RÉALISATION GRAPHIQUE : Romuald Gabrel (gr@postcomputer.fr)


WEB REVIEWS Textes /

Anne Babb • Photos / DR

Financial Padding

+ Billets doux +

Moonstreet + Yummi ! +

Pourquoi utiliser des copeaux de polystyrène pour caler le contenu de vos colis quand vous pouvez le faire avec des billets de banque ? Avec le Financial padding, vous protégerez vos précieux colis avec un simulacre de billets usagés ressemblant aux US dollars, froissés, réutilisables et biodégradables… : Un geste pour l’environnement, en clin d’œil décalé !

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+ On a toujours un verre de trop ! +

Encore plus raffiné que le macaron : le cookie ! Qui aurait cru que ce biscuit typique du way of life US deviendrait un mets recherché par les palais les plus fins ? Le créateur de ces délicieux petits gâteaux a eu l’idée de revisiter une recette traditionnelle qu’une Lady new-yorkaise lui avait confiée lors d’un de ses séjours dans la « big Apple » et de la moderniser. Issu du savoir-faire de grands pâtissiers français et d’ateliers new-yorkais, le Moonstreet cookie se décline en 4 saveurs, alors si vous êtes friand(e)s de pétale de rose, praline ou zeste d’orange, laissez-vous séduire par ce plaisir… Car ici rien n’est interdit ! Disponible en boîte cube de 8. Vous pourrez vous procurer ces merveilles gustatives dans de nombreux Internationals Fashion Showrooms (Marc Jacobs Milan, Hugo Boss Paris…) et sur le site web de Moonstreet.

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Stop pervenche Parce qu’à l’apéritif et en soirée on pense souvent ne pas avoir bu plus que de raison et pouvoir, en l’absence de chauffeur, prendre le volant, l’application Picolotest transformera votre iphone en discret éthylotest virtuel. Il suffit alors, si vos capacités vous le permettent encore, de préciser les paramètres de calcul de votre taux supposé d’alcoolémie en indiquant votre sexe, poids, nombre de verres, type d’alcool consommé et le temps écoulé depuis votre 1er verre. Vous obtiendrez donc une estimation de votre taux d’alcoolémie. Virtuel mais utile !

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+ La chasse aux papillons +

Si vous ne supportez plus de voir se poser sur votre pare-brise, tels de délicats papillons sur les fleurs champêtres, les charmants petits imprimés administratifs sollicitant votre modeste contribution financière pour avoir omis de payer le stationnement de votre véhicule, il existe une solution «révolutionnaire»... Certes, en ville, la solution la plus intelligente, civique et écologique serait d’utiliser la marche, le vélo et les transports publics, mais comme la nature humaine est parfois fainéante, et se satisfait d’excuses faciles, il semble plus aisé de se déplacer,

pour de courts trajets, en automobile, permettant ainsi de marcher le moins possible (cela serait en effet dommage de faire de l’exercice et de soigner sa ligne avant l’été)... Donc, l’application Stop pervenche, installée dans votre Iphone, vous permettra de recevoir gratuitement, et en temps réel, une alerte sonore signalant la présence d’agents verbalisateurs à proximité de votre véhicule. Et à ce moment, vous ferez un peu de sport, en courant un 100m digne des jeux olympiques, pour soit payer votre stationnement, soit déplacer votre carrosse avant qu’il ne devienne citrouille. L’application repose sur une communauté d’utilisateurs sillonnant les grandes villes et traquant les déplacements de pervenches sur la voie publique (il s’agit du même système collaboratif pour la signa-

Bookbook

+ Le livre du Mac + Pas de « pimp » criard ici mais une sobre housse en cuir vieilli pour transporter et protéger votre Macbook ou votre ipad 2, au look de livre vintage juste sorti d’une séculaire bibliothèque. Vous sentiriez presque la présence des boiseries, l’odeur de cire ; vous pourriez quasiment vous installer au creux d’un fauteuil club au revêtement râpé pour, non pas lire, mais plonger dans votre bijou de technologie de la firme à la pomme. Après utilisation, niché dans son

lisation des radars sur les routes). Mais une chose est certaine, l’automobile doit être un plaisir, et non une contrainte, pour soi, comme pour autrui...

Disponible sur l’Appstore

Fluid Vase

+ éclARTboussure + Une éclaboussure qui se mue en objet d’Art. Au départ, de simple expérience de designer, consistant à verser un liquide plus ou moins fluide dans un moule et à le figer par un procédé presque secret, est né Fluid Vase, désormais réalisé pour les amateurs de design par la marque Supabold. Chacun peut faire concevoir son vase personnalisé et unique (grâce à l’aléa du mouvement obtenu par le fluide) à partir du site du fabriquant, en choisissant la forme du moule et la quantité de liquide déversé grâce à une interface. Comme par magie, le liquide figé de contenu, devient contenant sous forme de vase à l’aspect pur et virginal… À la sensation lactée.

écrin, dissimulé au cœur de votre bibliothèque et sa pléthore d’ouvrages anciens, votre modern computer ou tablette numérique sera indécelable pour les éventuels tire-laine… Rassurant !

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GABRIEL COIFFEUR • Spécialiste de la coupe à sec • 56 rue Buirette • 51100 Reims • 03 26 04 53 38


ART Texte /

Jens Andersson • Photos / Johanna Salomez

Romain Nougairède + DONNER CONSISTANCE À DES IDÉES ET COMMUNIQUER DES ÉMOTIONS + Le graphisme est une discipline artistique « aussi ancienne que l’humanité » puisque déjà, au paléolithique, l’Homme réalisait des expressions paléographiques dans les grottes ornées. Avec le développement des supports écrits au moyen âge, durant l’age d’or des scriptorium abbatiaux, puis le développement de l’imprimerie à la Renaissance, ont été posées les bases du graphisme. Aujourd’hui le graphisme, présent partout, matériellement et virtuellement, a conquis ses lettres de noblesse. Romain Nougairède est de ces graphistes contemporains, qui interviennent dans les domaines de la mode, la musique, Internet… avec un esprit «d’orfèvre» rock’n’roll. Surprenant ! Interview : • Quel est ton parcours ? • Après le bac j’ai abandonné assez vite la fac d’éco, je ne connaissais pas du tout le métier de graphiste mais j’avais toujours dessiné. Un petit studio de communication avait besoin d’un stagiaire. Je suis allé à l’entretien et j’ai réussi à décrocher un stage de quelques mois… mais au final j’y suis resté presque deux ans. C’est là que s’est vraiment produit le déclic. Cependant je ressentais le besoin de me perfectionner et surtout de m’ouvrir à d’autres horizons. Je suis donc “monté” à Paris et suis entré dans une école de graphisme. Après quelques stages j’ai intégré le studio Autrement le Design, un atelier de design graphique spécialisé dans la musique. Cela a été très formateur et j’y ai fait de belles rencontres enrichissantes (des artistes comme Bardi Johannsson, Barsony, Christophe, Jonasz, Keren Ann, Zazie…). C’est aussi pendant cette période que j’ai appris à mener un projet du brief à l’impression. Nous étions trois et nous devions prendre en charge toute la chaîne graphique (direction artistique, maquette, exécution, retouche, parfois prise de vue et suivi d’impression). Quatre ans plus tard j’ai quitté le studio et je me suis lancé en freelance. Depuis je continue à travailler dans la musique et j’ai diversifié mon activité tout en en restant dans le domaine culturel sur des projets design, mode, édition ou événementiel (pour le 107 Rivoli, agnès b, Daab, EMI, Exquise Design, galerie Slott, galeries Lafayette, Marabout, MK2, Playtime, Warner Music...) • Travailler sur des projets musicaux ou mode, est-ce différent ? • Non je ne pense pas, il y a d’ailleurs beaucoup de passerelles entre ces deux domaines. La plupart du temps, dans la musique, on me demande de créer un univers visuel qui doit coller au mieux à la personnalité de l’artiste et à son album. Généralement c’est aussi le cas dans la mode : pour les créateurs, mes images doivent être le reflet de leurs collections. De plus dans ces deux domaines il y a une grande exigence, il faut donc souvent se remettre en question et savoir se renouveler. C’est pour cela que c’est agréable d’intervenir dans différents domaines car chaque création vient “nourrir” la suivante.

• Ton univers semble imprégné d’esprit des 60’s… Quelles sont les époques, les courants artistiques ou d’esprit qui t’inspirent ? • Je ne

le psychédélisme sont très forts visuellement. Mais presque toutes les décennies ont eu leurs codes graphiques propres, dans lesquels je vais puiser plus ou moins consciemment. C’est vrai que les collages surréalistes et le Pop Art sont assez présents dans mon travail d’illustration. Mes sources d’inspiration sont autant le cinéma, que la danse, l’art contemporain, la photographie, la mode, la musique ou la bande dessinée… Je me rappelle du choc visuel qu’a suscité chez moi la découverte d’auteurs comme Charles Burns, Blutch, Pierre la Police, Katsuhiro Ōtomo ou même Reiser. Évidemment, le travail de certains graphistes m’a aussi beaucoup marqué : Roman Cieslewicz, Saul Bass, M/M, Paul Cox, Stefan Sagmeister, Antoine+Manuel… La liste pourrait être longue.

• Comment procèdes-tu pour réaliser un projet graphique à partir de la commande d’un client ? • Il n’y a pas vraiment de recette miracle. Ce qu’il faut parvenir à faire, je pense, c’est comprendre au mieux les exigences et les problématiques du client, pour ensuite répondre graphiquement à celles-ci. Il ne faut surtout pas essayer de faire une “jolie image” au sens esthétique, mais plutôt tenter de produire une image juste. La difficulté c’est qu’il n’existe pas “une” mais une infinité de réponses à une même problématique, donc pour ne pas se perdre en chemin, je privilégie le dialogue et l’échange. Plus il y aura eu de discussions en amont plus la réponse apportée sera pertinente car j’aurai réussi à cerner l’univers de mon client. C’est pour cela que je préfère travailler avec des personnes avec qui j’ai des affinités. Certains clients sont d’ailleurs depuis devenus des amis.

• Désormais, tu enseignes le graphisme… • Effectivement j’enseigne la communication visuelle et le graphisme à l’Institut Supérieur des Arts Appliqués (LISAA), à Paris, dans la section “Mode et Textile”. J’interviens essentiellement à la fin du cycle sur le projet de diplôme des élèves. À ce stade de leur parcours, mon rôle est de leur apprendre à maîtriser les règles typographiques et à créer leur identité visuelle. C’est important pour de futurs stylistes. De plus ils vont être amenés à travailler en étroite collaboration avec des graphistes, des photographes, des illustrateurs… connaître les contraintes et le langage spécifiques de tous ces métiers est un plus.

pense pas être inspiré par un courant en particulier. Bien sûr les 60’s et

• Comment peut-on devenir graphiste ? • Je ne sais pas si il y a une voie “royale” pour devenir graphiste, il existe une multitude d’écoles privées et publiques. Aller jeter un œil aux portes ouvertes de ces écoles permet souvent d’affiner son choix. En outre, la créativité et une solide culture de l’image restent de bonnes bases pour aborder ce métier.

• Quels sont les supports sur lesquels tu travailles (print, web, etc…) ? • Je suis très attaché au support papier et à l’objet (livre, catalogue, disque, affiche…), mes premières amours en quelque sorte, mais j’ai de plus en plus de demandes de clients qui veulent un site internet. C’est un outil de communication qui est vraiment devenu indispensable. Il n’y a pas si longtemps, on me demandait un logo, une carte de visite, du papier en tête et une plaquette ; maintenant c’est un site internet et éventuellement… un logo. Le travail de direction artistique reste quasiment le même : créer, développer et décliner un univers qui fait écho à l’artiste ou à la marque. Mais j’aime aussi travailler sur de la scénographie, ce qui m’a par exemple amené à réaliser des vitrines pour agnès b ou le 107 Rivoli. Parallèlement à ces projets, je développe un travail plus personnel en sérigraphie (affiches de concerts, de théâtre, de cinéma). À Reims j’ai dernièrement eu carte blanche pour réaliser l’affiche de la première soirée organisée par Bye Bye Bayou.

• Et la direction artistique ? • Cela fait partie intégrante de mon travail. Proposer un illustrateur ou un photographe à un artiste c’est avant tout faire des choix qui détermineront la “couleur” définitive d’un projet. Par ailleurs c’est intéressant de confronter des univers, les collaborations sont toujours enrichissantes et permettent également de regarder dans d’autres directions. Savoir se renouveler est essentiel dans notre métier.

• Où se situe plus le graphisme à ton avis (arts appliqués, beaux arts, artisanat) ? • Pour moi le métier de graphiste est vraiment comparable à celui d’un artisan, au même titre qu’un luthier par exemple. Nous utilisons notre savoir faire au service d’une commande, d’un projet. Je ne me considère absolument pas comme un artiste, ma démarche, hormis dans mes travaux personnels, n’est pas du tout la même. Photos : En haut à droite : « Rocknzoo #06 » - affiche sérigraphiée / En haut à gauche : « Coco en concert » - affiche sérigraphiée

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EXPOSITION Texte /

Jens Andersson • Photo / Inez van Lamsweerde et Vinoodh Matadin

Eugène Van Lamsweerde, Inez Van Lamsweerde, Vinoodh Matadin + PHOTOGRAPHIE PLASTIQUE • DU 26 MAI AU 3 JUILLET + Si les Pays Bas sont un lieu où l’on peut faire du lèche-vitrine néonisé de rose, sous l’emprise d’herbes issues de cultures hydroponiques, ils sont aussi un lieu de culture de la mode et de créateurs, corps célestes gravitant dans un univers de séduction et de noir & blanc [dé]coloré, incubateurs d’images réelles ou irréelles portées par des chimères flirtant avec l’hystérie, transpirant de leur grâce ingénue.

Un résumé de cet élan créatif batave que le travail du peintre et sculpteur Eugène van Lamsweerde ! Vivant et travaillant en Champagne-Ardenne, il développe depuis plus de cinq ans un travail en commun avec le célèbre duo Inez van Lamsweerde et Vinoodh Matadin, qui comptent parmi les photographes de mode les plus réputés au monde.

jouent des codes de la beauté et de l’identité et expriment une vision très personnelle de la notion de dualité (beau/grotesque, attraction/ répulsion), de l’ambivalence (androgynéité) et de l’érotisme. Les œuvres réalisées par Eugène van Lamsweerde, Inez van Lamsweerde et Vinoodh Matadin sont appelées Sculptographs et combinent deux techniques : la photographie et la sculpture. Eugène van Lamsweerde sélectionne minutieusement certaines photographies créées par le couple, qu’il découpe, le plus souvent, afin de ne conserver qu’un détail de l’image initiale, et qu’il manipule ensuite comme un matériau quelconque en le pliant, le froissant, le tordant, etc. Il travaille ensuite de fines tiges de métal qu’il sculpte à partir et autour de l’image choisie, comme pour lui créer un environnement. Il attribue ainsi une troisième

Au travers de leurs nombreuses collaborations, notamment avec Björk et Madonna et des créateurs de mode ou des marques de luxe tels que Vivienne Westwood, Yohji Yamamoto, Balenciaga, Dior, Yves Saint Laurent, Chanel, Vuitton, etc, le travail d’Inez van Lamsweerde et Vinoodh Matadin a, depuis longtemps, su s’affranchir des frontières pour être simultanément diffusé dans la presse, la publicité et les lieux d’art contemporain. Souvent étranges voire surréelles, leurs images se

dimension à ces images, celle de l’espace. L’univers en expansion qui apparaît alors est tout à la fois beau et fragile, précieux et gracieux, protecteur et inquiétant : fascinant ! Face à ces œuvres, la magnificence des corps et visages (ou ce qu’il en reste), austères et baroques aux courbes rassurantes, intrigantes dans leur fond à la perceptible rectitude, l’on devient irrémédiablement victim[e] ... et fashion. (Source : FRAC) Commissaire de l’exposition : Florence Derieux Vernissage et discussion entre les artistes et Bernard Blistène (Centre Pompidou Paris) le mercredi 25 mai à 18H. FRAC Champagne-Ardenne • 1, place Museux 51100 Reims 03 26 05 78 32 • contact@frac-champagneardenne.org

ÉVÉNEMENT Texte /

Anne Babb - SUAC • Photo / DR

Et si nous allions au théâtre à Croix Rouge en Tram ? + L’HAPPY HOUR DE LA CULTURE • LES 10, 17 ET 24 MAI +

OPÉRA éâtre de Reims)

des Tickets A/R

10 mai

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Une opération originale, destinée à allier la modernité d’un mode de déplacement collectif et non polluant, à la grande tradition du théâtre…contemporain. N’en déplaise aux mauvaises langues qui disent que les étudiants rémois vivraient en cercle fermé et préféreraient s’enivrer aux vapeurs de mauvais alcools lors de soirées animées par de la musique bas de gamme ! Avec le tram, qui crée un lien entre Campus et centre ville, les étudiants, vont désormais pouvoir s’enivrer... de culture, et le montrer ! RDV et distribution des tickets de Tram à 19h station Opéra !

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Mardi 10 mai

Mardi 17 mai

• Demain il fera jour ! (compagnie Demain Il Fera Jour) • Le Frichti de Fatou (compagnie Tombés du Ciel)

« J’ai dans l’adoration des héros : ils me tenaient éveillé au bord entréegrandi libre sur réservation d’un livre, jusqu’au bout de mes nuits d’enfance et leur courage seul me semblait donner à la vie son prix, son intérêt, sa valeur. Plus tard @univ-reims.fr . www.univ-reims.fr j’ai cru que les héros nous avaient abandonnés, qu’ils avaient déserté le monde laissant le champ libre aux crapules… Et puis j’ai mieux regardé, et je les ai vus revenir… Mais ils n’étaient pas alors sur des chevaux ou debout en plein vent, sabre au clair renversant les montagnes, ils étaient… aux creux de petits riens, héroïques en une infinité d’actes ordinaires, anecdotiques… Ils étaient, ils sont : mon père, mes ami(e)s, mes frères, ces inconnu(e)s qui m’entourent, des hommes… J’écris et je joue ce spectacle avec au cœur la tendresse et l’admiration que j’ai pour les hommes, pour leur courage qui donne à la vie son prix réel. »

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Depuis son bled en Algérie jusqu’à Paris, entre la tradition et les combats du planning familial, Fatou raconte sa vie, de son enfance à l’âge adulte autour de la question qui l’intrigue : « Comment on fait les bébés ? » Élevée pour être une parfaite ménagère, Fatou cherche sa réponse sous forme d’une recette dont les ingrédients se trouvent être les situations de sa vie. Qu’elles soient pénibles ou agréables, ces situations permettront à tous de déguster un véritable Frichti.

Mardi 24 mai • Le Caillou de Lune

(compagnie Théâtr’âme) Cette œuvre est dans la filiation littéraire d’Emile Ajar, Albert Cohen et Howard Buten. Le regard confondant d’innocence d’une enfant dénonce « la bête immonde » avec une fraîcheur, une acuité, un bon sens renversant… La petite voix de Sabine/Ettel Hannah, fillette de cinq ans, est un chuchotis qu’il faut entendre. Retrouver nos 5 ans, la perception et l’interprétation première du monde qui nous entoure, voilà l’ambition que se donne la transposition théâtrale du Caillou de Lune. « Ce texte est un message de civilisation, d’invitation au partage, un retour aux sensations primordiales et justes de l’enfance ». Réservations : magalie.ninin@univ-reims.fr • 03 26 91 84 15 • Les spectacles sont programmés à 19h30 au Centre Culturel du CROUS sur le campus Croix-Rouge.

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FESTIVAL Texte /

Valentin de La Hoz • Photo / Crapaud Mlle

Jean-Louis Villeval + « CE QUI IMPORTE C’EST QUE LES ARTISTES VIENNENT JOUER AVEC PASSION » + Depuis 1990, le festival des Flâneries musicales de Reims permet de découvrir, autrement et principalement gratuitement, la musique classique à l’occasion de concerts dans les plus beaux, ou insolites lieux du patrimoine de la ville des sacres. Créé à l’origine par l’office de tourisme de Reims, sous l’impulsion de sa présidente de l’époque Gabrielle N’Guyen, avec le soutien de la Ville, le festival est désormais géré par l’association des Flâneries musicales. En 22 éditions, le festival aura connu 3 modèles différents de direction artistique (tout d’abord avec la fondation Yehudi Menuhin, à partir du milieu des années 90, jusqu’à l’édition 2010 avec Transart (classique) qui a ensuite partagé la direction artistique avec [djaz]51 (Jazz), et enfin, l’édition 2011 avec Jean-Louis Villeval, premier directeur artistique interne à la structure d’organisation du festival, pour de nouvelles Flâneries musicales (Du 17 juin au 21 juillet). Interview :

• Comment êtes-vous arrivé à vous occuper de festivals ? • Mon parcours est un parcours assez classique, c’est-à-dire que j’ai toujours été, même à l’époque où j’étais étudiant, dans la production artistique (théâtre universitaire, musique universitaire…), ensuite j’ai fait une carrière de fonctionnaire territorial mais toujours avec un volet d’action culturelle, c’est comme ça que j’ai été amené à m’occuper d’établissements culturels, d’en créer même certains, ou de m’occuper d’actions culturelles fortes comme des festivals qui sont peut-être ce qu’il y a de plus significatif.

• Avant de venir aux Flâneries musicales de Reims, quels sont les festivals auprès desquels vous êtes intervenus ? • J’ai créé quelques festivals, dont un autour des claviers, qui avait lieu en Haute-Marne en plein hiver et qui avait un certain succès même si c’était un pari risqué. Je me suis occupé par ailleurs d’un grand festival à Megève, et puis j’ai été appelé à faire du conseil sur certains festivals comme celui d’Ambronay dans l’Ain, consacré à la musique baroque.

du festival à la musique d’aujourd’hui (ça peut donc être une ouverture vers les musiques dites actuelles, mais surtout la musique que l’on écrit, joue, interprète aujourd’hui). Cette année, j’ai profité de l’anniversaire des dix ans de la mort de Iannis Xenakis, l’un des plus grands compositeurs du XXème siècle, né en 1921, qui avait commencé à composer dans les années 50. C’était un découvreur de génie qui s’intéressait à l’architecture, aux mathématiques et aux potentialités musicales liées aux progrès de la technologie et de l’informatique permettant de nouvelles factures instrumentales, de nouvelles façons de dire d’un point de vue musical. On entendra donc à la fois des compositions classiques de Xenakis et des choses créées à partir d’outils informatiques. Pour couronner ces nouvelles Flâneries, un nouveau concept sera inauguré cette année avec la sieste musicale : le festival donnera carte blanche à un artiste pour improviser le dimanche après-midi.

• Et quel était votre regard extérieur au festival de Reims ? • Il a varié au fil du temps. Je me souviens que lorsque le festival a été créé en 1990 j’étais plutôt enthousiaste à l’idée qu’à Reims, il puisse y avoir un potentiel tant en matière de public que de musique. Je l’ai donc suivi avec beaucoup d’assiduité. Toutefois, au cours des cinq dernières années, j’ai trouvé que ce festival avait incontestablement de vraies pointures artistiques, mais que, dans son esprit, il devenait routinier, c’est-à-dire que d’une année sur l’autre on avait une impression de copier coller et de manque flagrant d’inspiration.

Une programmation nécessite de très bien connaître le sujet, d’avoir des réseaux (musiciens, agents...) et d’avoir des idées précises sur les thèmes. À partir de là, comme par exemple pour la thématique autour de Liszt, il faut trouver la subtile alchimie pour que tel pianiste mis en regard d’un autre donne du sens à cette thématique.

• Donc vous déterminez une thématique générale, vous trouvez des artistes. Mais est-ce que ce sont les artistes qui proposent les morceaux qu’ils souhaitent jouer sur le festival ? • Dans la mesure du possible, on demande à l’artiste de travailler un morceau pour le festival. Tout se fait par échanges et par connaissance du travail actuel de l’artiste. Par exemple, encore pour la thématique autour de Liszt, on ne pouvait pas prévoir celle-ci sans la sonate en Si mineur qui marque un point de rupture avec, ce que l’on appelle en général, la sonate. Alors, au cours de mes recherches, j’ai appris que Jean-Philippe Collard avait un projet autour de cette œuvre, et qu’il allait la jouer 21 fois dans de petits espaces pour la faire découvrir au public Parisien. Je lui ai donc proposé de venir la jouer une 22ème fois aux Flâneries et lui ai donné carte blanche autour de cela. En fait, ce qui importe dans un festival c’est que les artistes viennent jouer avec passion et ne viennent pas seulement faire le minimum syndical...

• Et comment s’organise la logistique d’un tel festival ? • C’est une grosse machine qui nécessite cinq

• Que comptez vous par conséquent changer dans les Flâneries musicales ? • Les Flâneries musicales 2011 c’est tout d’abord 40 concerts de plus qu’en 2010 ! Et puis, 3 choses vont changer : 1) Le rythme : Je pense qu’un festival long comme les Flâneries doit être extraordinairement rythmé pour que le public ait un sentiment de vitalité de l’événement. Le rythme sera donc donné par des temps forts chronologiques, autour des cinq week-ends du festival, qui auront leur propre thématique : 800ème anniversaire de la cathédrale avec plus d’une dizaine de concerts (c’est d’ailleurs les Flâneries qui apporteront la plus grande contribution à cette commémoration), avec de la musique baroque, car la cathédrale fut un très grand foyer musical aux XVIIème et XVIIIème siècles ; Anniversaire de la mort de Liszt, en mettant en avant son aspect de diffuseur de musique. En effet, s’il vivait aujourd’hui, Liszt pourrait être disquaire ou blogueur musical, car voulant faire connaître la musique de ses confrères (Beethoven, Verdi, Schumann...), au XIXème siècle, il retranscrivait leurs œuvres pour qu’elles puissent être apprises, jouées et entendues partout ; Les années folles, avec particulièrement l’apport du jazz et des musiques russes ; Les percussions et la (re)découverte d’instruments, tels que l’accordéon, qui a notamment retrouvé ses lettres de noblesse avec des musiciens contemporains, notamment de jazz, mais qui est inconnu voire même considéré comme ringard, et la guitare. 2) L’ouverture : Le festival doit être un moment exceptionnel donnant au public l’occasion de découvrir des choses qu’il ne verrait pas en saison (ouverture à des musiques que l’on n’entend pas, ou que l’on a peu l’occasion d’entendre, musiques que l’on fait résonner avec d’autres, ouverture à des musiciens qu’on n’a pas l’habitude de voir : cette année, je fais en particulier une ouverture à des interprètes qui viennent des Etats-unis, du Canada et que l’on entend très peu en France). 3) La modernité : en consacrant au moins 20% du temps et du budget

• Comment se conçoit une programmation de festival classique ? •

• Quelle sera donc la place du Jazz dans les nouvelles Flâneries musicales ? • La partition entre musique classique et jazz a été supprimée. On retrouvera toutefois, occasionnellement, du Jazz, mais sous son aspect « musique du monde », cette année, dans la thématique des années folles. Le concert pique-nique est conservé et aura lieu le samedi 9 juillet, toujours au Parc de Champagne.

• Quels lieux seront investis par le festival en 2011 ? • Le festival va investir les lieux du patrimoine et les Maisons de Champagne. Néanmoins il utilisera très peu les lieux habituels de la saison (Opéra, Comédie, Manège). Quelques concerts auront lieu en extérieur, notamment au golf de Gueux qui est un lieu magnifique, et des concerts auront lieu tous les samedis matin sur la scène installée place du forum, avec des fanfares.

• Les nouvelles Flâneries musicales souhaitent diversifier et élargir ses publics. Mais ne pensez-vous pas que le carcan du concert « classique », de longue durée, en silence total et dans un lieu hermétiquement fermé, est un frein à l’ouverture vers de nouveaux publics ? • Ces concerts exigent une grande concentration des interprètes, mais il faut décomplexer le public et faire comprendre qu’ils ne sont pas réservés à une élite qui sait comprendre cette musique. On amène donc ce public profane à cette musique en lui faisant acquérir quelques clés par nos actions culturelles durant l’année (conférences, interventions auprès des scolaires et d’autres publics spécifiques).

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permanents toute l’année, sur des postes stratégiques. La communication commence très tôt, il y a un gros travail pour la recherche de mécénat (il ne faut pas oublier que les Flâneries musicales de Reims c’est le festival qui a le plus important mécénat en France avec environ 400 000 euros), l’action culturelle pour intéresser de nouveaux publics nécessite un travail continu sur l’année et en 2011 nous avons renforcé cette action avec le conservatoire à rayonnement régional de Reims, la production pour trouver les moyens adéquats pour chaque lieux de concert est également un poste important, et puis il y a tout le fonctionnement administratif régulier, en soutien de ces activités opérationnelles. À partir de mars, l’équipe se renforce pour monter jusqu’à une dizaine de personnes, afin de finaliser la préparation de l’événement et ensuite gérer les différents concerts, l’accueil des artistes, les répétitions... etc

• Quel programme pour l’ouverture du festival, à la Cathédrale le vendredi 17 juin ? • Par rapport aux années précédentes, il y aura moins de places pour assister à ce concert d’ouverture, car la Cathédrale ne peut recevoir que 1000 personnes, tandis que la Basilique St Remi disposait d’une jauge d’environ 2000 spectateurs. Mais le lieu est prestigieux malgré sa configuration moins pratique. À ce concert d’ouverture, le public découvrira un programme de musique religieuse baroque qui a toute sa place dans une cathédrale, puisque sera interprétée une grande œuvre du XVIIIème siècle : le requiem de Jean-Gilles, un compositeur de Carpentras qui avait écrit une œuvre destinée à être jouée aux funérailles royales. Cette œuvre fut d’ailleurs jouée aux funérailles de Louis XV, et jouée également aux funérailles de grands musiciens, dont Rameau. Ce requiem est considéré par les musiciens comme un des plus grands... Mozart s’en serait même inspiré pour son requiem. Et puis, la musique baroque était un peu le parent pauvre des anciennes Flâneries !

www.flaneriesreims.com


DESIGN Texte /

Clémence Depericam • Photos / Carlos Pujol

Carlos + OBJETS : SUR MESURE + Pluridisciplinaire, le designer de la Cité des Sacres façonne et même bichonne l’image de ses clients depuis leur communication jusqu’à l’habillage de leurs produits ou de leurs locaux professionnels ou privés, mais il prend aussi le temps de concevoir des mobiliers et autres objets ergonomiques, décoratifs et... inventifs ! C’est à la demande !

• Carlos, on n’est pas «déçu du voyage» quand on va sur votre site internet www.carlos.fr ! • Ça représente presque 15 ans de labeur (!), donc c’est forcément fourni ; maintenant, j’espère que la qualité prime sur la quantité, mais je ne suis pas à même d’en juger. • Comment ça ? • On a forcément un regard subjectif sur son propre travail ! Ceci étant, quand vous êtes sollicités à Bruxelles ou à Paris pour des projets d’envergure et que vous l’êtes moins sur vos «terres», c’est aussi gratifiant que frustrant. L’important c’est de prendre du plaisir dans ce que l’on fait et à ce niveau-là, je «m’éclate» ! (rires)

• Entre architecture d’intérieur, design d’objets et communication, quel est le domaine dans lequel vous vous «éclatez» le plus justement ? • Tous ! Dans les filières strictement techniques, la spé-

schématiquement, un nouvel espace nécessite un habillage avec lequel les mobiliers doivent être «raccord». Pour les professionnels, la forme est différente mais le fond reste le même : générer une image homogène nécessite un travail sur les outils de communication imprimés ou en ligne, mais aussi sur l’habillage des véhicules, le packaging et les locaux eux-mêmes de l’entreprise dans lesquels transitent clients et prospects, mais aussi les employés qu’il faut fédérer.

• On vous sent bouillonnant ! C’est un trop-plein d’idées ou une révolte intérieure ? • Une envie de toujours bien faire. Le perfectionnisme dont je souffre (!) est une arme à double tranchant ! Elle permet de s’accomplir au travers de concepts singuliers, mais elle interdit toute baisse de régime à la machine [rires !]

• Et comment fait «la machine» pour imaginer tous les objets et autres mobiliers qui sont sur votre site ? D’où vous vient votre inspiration ? • À l’origine, il y a un besoin, une demande. À l’arrivée

cialisation est gage de qualité. Dans les métiers artistiques, c’est tout le contraire (même si l’on s’appuie aussi sur des fondamentaux techniques évidemment) ! Dans les grosses villes, il existe des agences de pub ou des architectes d’intérieur spécialisés dans telle ou telle branche ; quelle horreur !!! Quelle personne veut générer la même image que son voisin ? Hier j’ai finalisé un meuble de salle de bain, aujourd’hui je conçois un loft hi-tech et demain je crayonne une étiquette de Champagne ! C’est génial la polyvalence ; ça permet de conserver un œil neuf, d’apporter des solutions différentes !

il y a une création unique, souvent décalée. Entre les 2, il y a une phase d’observation, de réflexion... toujours entrecoupée d’une « étincelle », un moment inattendu où je vois la bouteille de Champagne qui va se marier avec l’abat-jour [rires] ! Plus sérieusement, je pars toujours de zéro et fais abstraction de tout ce qui a pu être fait pour partir sur des idées neuves, apporter des solutions novatrices.

• Vous passez donc d’une activité à l’autre sans problème ? • ... en

• Et c’est ce qui fait cette originalité ? • Je ne sais pas. En tout cas,

fait, je ne passe pas d’une activité à l’autre. Il y a toujours une complémentarité... une continuité dans ces domaines. C’est un puzzle. Quand je suis sollicité par des particuliers pour de l’architecture d’intérieur, ça induit nécessairement de la décoration et du design d’objets parce que,

je pense que tout est toujours possible. La technique doit être au service de l’esthétique et de l’ergonomique, pas le contraire ! Pour lever des barrières, il faut déjà le vouloir !

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Carlos Pujol carlos@carlos.fr • +33 (0)6 11 34 07 48

www.carlos.fr


DESIGN Texte /

Jens Andersson - Bulthaup • Photo / DR

Bulthaup + L’ATELIER DE CUISINE + L’homme a toujours été en quête de solutions simples et de qualité qui soient pratiques, solides et durables. Travailler avec ordre et rigueur, en ayant les outils à portée de main : cette règle d’or de l’artisanat et la manière traditionnelle d’organiser l’atelier de l’artisan se transmet de génération en génération depuis des siècles. L’esthétique de la fonctionnalité en est la conséquence naturelle. La chercheuse en sciences domestiques Erna Meyer, qui avait également conseillé les architectes à l’origine du lotissement Weissenhof créé en 1927 par le Werkbund à Stuttgart, recommandait dans son ouvrage « Der neue Haushalt » de disposer les ustensiles de cuisine comme le menuisier dans son atelier. Bulthaup fait son entrée dans le monde de la cuisine avec des buffets de cuisine livrés au départ par Martin Bulthaup en carriole tirée par des chevaux. Dès le début des années soixante-dix, Bulthaup pose les bases de son leadership actuel en matière d’innovation. Par son langage formel d’une modernité inhabituelle à l’époque, Bulthaup fait office de pionnier pour l’ensemble du secteur. La philosophie de Bulthaup se résume à une idée simple : la combinaison du purisme et de la sensualité. Le travail de matériaux de qualité supérieure selon des principes de fonctionnalité et d’ergonomie confère à la cuisine son caractère particulier. Le principe directeur est le suivant : le minimalisme formel des produits doit placer l’individu au premier plan et créer pour lui un espace de vie. Créateur de cuisines minimalistes et épurées qui se distinguent par leur sobriété empreinte de retenue, par le soin apporté aux détails et par la focalisation sur l’essentiel, Bulthaup se singularise par sa passion et sa volonté d’être en avance sur son temps. À la recherche constante de l’innovation et toujours à l’écoute des besoins d’une société et d’une architecture en mutation, Bulthaup donne à intervalles réguliers des impulsions décisives à l’aménagement de la cuisine, en libérant ce lieu de vie central de la résidence de ses contraintes formelles. C’est ainsi que sont créés, en tenant compte des besoins individuels de chacun, des produits d’exception, qui ne sont pas soumis à de quelconques modes ou tendances, intemporels au véritable sens du terme, sur le plan visuel et tactile, et toujours dans l’air du temps ! Une cuisine Bulthaup, c’est la

concentration sur l’essentiel avec des éléments de base aux formes épurées qui s’intègrent harmonieusement dans les données architectoniques de l’espace. Cela signifie aussi une palette restreinte de matériaux haut de gamme choisis : inox, verre, bois massif, stratifié, placage noyer et frêne et surfaces vernies. Avec b2, Bulthaup présente le système de cuisine sans doute le plus comprimé de notre époque : une combinaison mêlant table de cuisine, armoire coffre et armoire à appareils. Cette solution hors du commun est élémentaire et limpide sur le plan formel, rationnelle et pratique sur le plan fonctionnel. L’atelier de cuisine b2 révèle, avec sa simplicité surprenante, ce que l’on peut attendre aujourd’hui, à savoir une nouvelle architecture de l’espace. Travailler sur la table b2 procure des avantages incomparables : on ne cuisine plus «face au mur» et l’on dispose d’une entière liberté de mouvement pour évoluer autour de son poste de travail. La table de travail réunit tout ce dont on a besoin pour préparer les aliments, les cuisiner, les cuire puis les savourer : elle est à la fois plan de travail, point d’eau, zone de cuisson, et enfin coin repas. Les armoires de cuisine Bulthaup b2 sont des lieux d’ordre à la forme accomplie. Fermés, ces meubles compacts sont de purs objets de design. Ouverts, ils révèlent toute leur valeur pratique. De forme parfaite, ils allient tradition et progrès : la tradition du meuble d’artisan, qui incarne un mode de rangement clair et accessible, et le progrès au sens du principe esthétique de réduction à l’essentiel.

EN VENTE CHEZ BULTHAUP • 34 rue de Mars • Reims • 03 26 47 41 13 09


BOOKS Textes /

AVC • Photos / DR

Street Art, Contemporary Prints + Quand la toile, c’est la rue … +

Avec l’apparition de motifs lettrés en grand format et d’éléments figuratifs, les graffiti ont évolué et ont révélé qu’ils forment une sous-culture durable et apte au changement. Les tags gagnent en finesse, et dans la lutte de concurrence visant à se faire remarquer, des « writings » de plus en plus sophistiqués apparaissent. Davantage encore de lettrages complexes voient le jour sur les divers supports des métropoles. Des lettres en bloc conçues de manière extrême, des écritures déformées et entrelacées dans les styles Wildstyle et 3 D-Style apparaissent. Puis des scènes emplies d’action calquées sur la bande dessinée et des représentations réalistes telles des photographies s’établissent comme une sous-forme indépendante du graffiti.

À la base, le street art, ce sont les graffiti, appliqués à la bombe aérosol par les adolescents du Bronx sur les wagons du métro et les façades de maison à la fin des années 60. New York n’en veut pas et érige rapidement une nouvelle réglementation pour les contrer. L’effet dissuasif devient palpable, mais n’est pas efficace... Un infime nombre d’artistes graffeurs persiste à peindre trains et métros, malgré des contraventions coûteuses... Les passionnés n’ont jamais laissé tomber et la jeunesse du monde entier s’en est emparée.

La ville et la rue seront toujours le champ d’action des artistes de l’art urbain. Certains aujourd’hui n’ont plus besoin de la bombe aérosol et reprennent la succession de la génération graffiti au moyen de la toile et du pinceau. Phénomène culturel à l’échelle planétaire : les musées et les galeries d’art s’arrachent les œuvres. Les ouvrages sur toile des stars du graffiti se vendent à prix d’or. La publicité, la mode et le design s’inspirent de l’esthétique de rue. Aujourd’hui, plusieurs pays considèrent même certaines œuvres comme de l’art contemporain et tolèrent le graffiti avec une pointe de plaisir et d’admiration envers ces artistes qui jouent un rôle clé dans la liberté d’expression. Mais le Street art n’appartient qu’à la rue, il doit rester et restera une transgression de l’établi, il sert à crier et cela, les artistes de la rue le savent : Irrévérencieux et intelligents…

CBGB’s

+ Mythique ! Thirty years from the home of underground rock +

New York, décembre 1973, Hilly Kristal rénove le défunt « Palace Bar » et ouvre le CBGB’s, futur berceau et centre de la musique punk aux États-Unis. Au départ, avec un espace de 370 m2, c’est surtout le plus grand bar du quartier destiné à rassembler les fans de country, bluegrass et de blues. New York, décembre 1973, Hilly Kristal rénove le défunt « Palace Bar » et ouvre le CBGB’s, futur berceau et centre de la musique punk aux États-Unis. Au départ, c’est surtout le plus grand bar du quartier destiné à rassembler les fans de country, bluegrass et de blues. Mais dès 1974 le bar accepte de rece-

voir le groupe de punk rock Television, puis The Ramones. Et c’est parti... Blondie, The Ramones, Talking Heads, et bien d’autres groupes célèbres suivront. Malcolm McLaren y a vu les New York Dolls, avant d’en reprendre les idées pour le groupe qu’il venait de prendre en charge à Londres, les Sex Pistols. Les années 1980 arrivent, et, avec elles, une nouvelle musique underground à New York, le punk hardcore. Le dimanche est le jour de matinée au CBGB’s : des groupes de hardcore prennent possession de la scène pendant tout l’après-midi, le plus souvent gratuitement. Avec le temps, ces matinées deviennent une institution… Août 2005 : Le propriétaire du lieu décide de ne pas renouveler le bail du CBGB’s, suite à des loyers impayés. La bataille s’engage… l’idée, faire du CBGB’s un monument historique … Après de nombreuses protestations, mais n’obtenant aucune aide du maire de New York, Kristal renonce finalement en décembre 2005. Il trouve un accord avec le propriétaire pour garder le club ouvert jusqu’en octobre 2006. Jusqu’à sa fermeture définitive le 15 octobre 2006, les groupes qui ont fait les heures de gloire du CBGB’s se produiront pour des concerts hommages : Sonic Youth, les Dead Kennedys, Debbie Harry et Chris Stein de Blondie... C’est Patti Smith qui a l’honneur d’offrir le dernier concert. Aujourd’hui, une galerie d’Art remplace le défunt CBGB’s et malgré ses 74 ans et un cancer du poumon qui l’emportera l’année suivante, le 28 août 2007, Kristal avait annoncé vouloir rouvrir une salle sous le même nom à Las Vegas. Il comptait y amener « la scène, le comptoir et l’urinoir où a pissé Joey Ramone, bref, tout ce qui a rendu mon bar célèbre ».

Hedi Slimane

+ Le photographe … + Ancien directeur artistique de Dior Homme, Hedi Slimane, s’est reconverti dans la photographie. Depuis plusieurs mois, ses portraits de célébrités alimentent les pages mode des magazines. V Magazine, Vogue, Another Magazine… Tous sont tombés sous le charme de ses sublimes clichés en noir et blanc very rock’n’roll. Hedi Slimane, un nom devenu aujourd’hui synonyme de conquête, d’ascension sociale... Né le 5 juin 1968 à Paris Hedi grandit entouré de son père comptable tunisien et de sa mère couturière italienne. Bien qu’attiré depuis sa plus tendre enfance par le stylisme, le jeune italo-tunisien choisit la voie du journalisme. Hypokhâgne, puis Ecole du Louvre, rien n’est laissé au hasard. Mais sa curiosité le fera sortir de ce chemin tout tracé… Une histoire aussi surprenante que passionnelle ! Inscrit dans un cours d’histoire de l’art, Hedi Slimane se découvre une passion pour les couleurs, les tissus, et la création. Décidé à assouvir sa passion, il devient à partir de 1992 l’assistant de Jean Jacques Picart, attaché de presse de renom et fondateur de la Maison Christian Lacroix. En 1997, il rejoint la légendaire Maison Yves Saint Laurent et devient le directeur du prêt-à-porter. Une occasion en or pour ce jeune homme encore étudiant quelques années auparavant. Après une collection pour l’automne hiver 2000 – 2001, Hedi

Slimane décide de quitter YSL pour Christian Dior. Malgré un patronyme encore peu reconnu, il accède au poste de directeur artistique du prêt-à-porter puis des parfums, et dessine en quelques mois une nouvelle identité à la marque : Silhouettes coupées au rasoir, smokings en cuir, chemises veloutées… Usine créative, Hedi Slimane est donc aussi photographe. Vouant à Pete Doherty, leader des groupes Libertines et Babyshambles, un culte exceptionnel, il publiera notamment en 2006 London, Birth of a Cult. L’ouvrage paraît après Stage, un recueil de photographies de groupes rock. David Bowie, Mick Jagger, les plus grands se disputent l’affiche. Aujourd’hui, c’est l’agence Stern qui nous offre une compilation de photographies rigoureuses, élégantes, sensibles et pures. Pour les fans et les autres …

Hair’em Scare’em

+ Le cheveu par Gestalten : Fascinant … + L’agence Gestalten, c’est tout d’abord un générateur d’impulsions. Agence de com berlinoise hyper branchée, ses clients comprennent des Design Hotels, Diesel, Distanz, Hatje Cantz, MTV, Nokia, Redbull, Smart, Uniglo, Volkswagen… Mais Gestalten, c’est aussi un éditeur et une galerie au cœur de Berlin-Mitte avec une vision audacieuse et une volonté affichée d’explorer la culture visuelle. L’agence s’est engagée à travailler l’édition contemporaine et à donner sa place à l’expression créatrice de nouvelles frontières. Plus de 400 livres ont déjà été publiés, incarnant l’esprit du temps, anticipant les mouvements de conception essentielle et servant la créativité de pointe pour les amateurs de design. Avec Hair’em Scare’em, l’agence Gestalten nous invite encore à un étonnant voyage, une exploration fascinante, hyper pointue et pleine d’inventivité du cheveu comme moyen d’expression artistique de la mode, de l’art contemporain ou du design. Comme un documentaire, cet ouvrage de référence déroule une collection d’œuvres velues tirées du graphisme, de la photo, de l’art, de la décoration intérieure, de la mode ou la conception de bijoux. Toutes les images sont des pièces d’exception, illustrant l’imagination sans limites de leurs auteurs …

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• Hedi Slimane / Editions Fotografie • Street Art Contemporary Prints / Editions V&A • Hair’em Scar’em / Editions Gestalten • CBGB’s / Editions Abrams (NY)


MODE Texte /

Oscar Queciny • Photo / DR

Commune De Paris COMMUNE DE PARIS 1871 : UNE MODE IMPERTINENTE ET ÉLÉGANTE Entendez-vous ce bourdonnement qui fait tourner les têtes et chavirer les cœurs ? C’est le cri de Paris que l’on croyait tu. Paris sera la capitale de l’aube. La Commune est morte ! Vive la Commune ! La Commune comme emblème d’un style, la sortie de l’empire avec ses grands uniformes, les dandys parisiens qui se montrent, l’art, la poésie, la musique qui, emprunts de romantisme, s’émancipent d’un académisme étouffant. Bref, un grand bol d’air, d’impertinence et d’élégance, à l’image de la mode de Commune de Paris 1871. Rencontre avec Alexandre Maïsetti :

• Comment s’est créée votre marque et quel est votre parcours de créateur ? • J’ai fondé Commune de Paris 1871 en 2008 avec Sébastien Lyky et Edouard Launay. Le premier est directeur artistique et illustrateur, le second, agent artistique et fondateur de l’agence Talkie Walkie. Quant à moi, j’ai eu un parcours universitaire classique. Puis j’ai monté Shaï en 2002 avec Julien Claustre, une marque catégorisée « urbainechic » à l’époque. On pouvait déjà entrevoir une volonté de créer des vêtements appliqués et originaux. Après un long voyage en 2007, j’ai décidé d’arrêter pour tout reprendre à zéro. J’avais envie de construire une nouvelle identité de marque, aller vers un style plus habillé, plus raffiné, qui me correspondait mieux.

• Pourquoi ce nom «Commune de Paris 1871» qui évoque une révolution populaire et pauvre alors que vos collections évoquent plutôt un certain raffinement ? • Nous n’avons pas emprunté le nom d’une insurrection populaire pour faire des vêtements d’ouvriers ou d’anarchistes. Faire une blouse basique ou un tee-shirt rouge avec une étoile noire n’est pas très intéressant au niveau créatif. Nous aimons les belles choses bien faites. La Commune, le XIXème siècle, la Révolution, Paris et ses symboles apportent simplement un univers graphique et identitaire à nos créations.

• Quel est l’esprit de la marque et comment décririez-vous donc votre mode concrètement ? • Commune de Paris 1871 définit son identité sur l’esprit révolutionnaire du XIXème siècle français, cristallisé par l’insurrection populaire de 1871. Les symboles et codes liés à cette époque sont évoqués ou réinterprétés au fil des collections. Saison après saison, Commune de Paris 1871 offre une tribune artistique aux créateurs d’aujourd’hui : artisans, labels, illustrateurs sont invités à partager leur savoir-faire sous forme de mini-collection. Une rencontre de genre et de compétences pour une mode simple et bien faite, sans artifices et avec même un peu de sens. Pour autant, nous ne prétendons rien

révolutionner. Juste faire des choses qui nous ressemblent : le souci de la qualité, le goût de l’esthétisme, un brin d’insoumission. Les valeurs défendues lors de la Commune de 1871 sont très inspirantes et sont symboliques de l’identité française.

homme «évoluée » commence à peine à se démocratiser. Alors, il y a encore beaucoup de travail. Mais cela viendra peut-être.

• Qu’est ce que « Mode » signifie pour vous ? • Cela m’évoque Mode

projet est de proposer de beaux produits, mais également de raconter une histoire autour. Comme je le disais, cette histoire, on la raconte saison après saison, un peu comme un livre est composé de chapitres. Des graphistes, des illustrateurs, des artisans viennent enrichir ce récit. Avec eux, nous créons des mini-collections en ne manquant pas d’ouvrir les supports créatifs. Avec Astier de Villatte, créateur de céramiques et d’objets parfumés, nous avons élaboré une gamme variée de produits qui mélange nos savoir-faire : collection de faïences, bougies, eaux de Cologne, carrés de soie, tee-shirts. Même si le cœur de Commune de Paris 1871 reste le vêtement, nous avons une vision plus transversale et ouverte de notre activité que les marques classiques.

2, un des plus grands graffiti-artiste.

• Mis à part l’histoire, quels univers vous inspirent ? • De nombreux univers culturels sont inspirants... de la culture des musées à celle de la musique pop. Ce qui est intéressant dans l’inspiration, c’est de trouver le bon parcours créatif, celui qui va aboutir à quelque chose de cohérent et qui colle à l’identité qu’on souhaite défendre. J’aime les grands écarts. Comme écouter du Rap en visitant le Prado, ou écouter Chopin en lisant un programme télé. Cela permet d’avoir des lectures différentes, d’avoir des interprétations qui sortent un peu de l’ordinaire. Et d’éviter d’être toujours au premier degré.

• À quelle clientèle vous adressez-vous ? • Nous créons des vêtements sobres, bien taillés et élégants, dans lesquels on peut retrouver des références à l’univers de la marque. Parallèlement, nous développons des produits en collaboration avec des artistes, ce qui permet d’apporter une esthétique plus graphique, plus moderne. On s’adresse donc autant à un homme trentenaire qui veut se procurer une belle chemise pour aller travailler, qu’à un étudiant en graphisme qui veut un beau tee-shirt pour sortir, ou à sa copine qui va acheter un coussin brodé pour son intérieur.

• Pourquoi ne vous intéresser qu’au haut du corps ? • Le reste du vestiaire homme va venir. Chaque chose en son temps.

• Avez-vous l’intention de vous intéresser à la garde-robe féminine ? • Pas pour l’instant, on préfère se consacrer à l’homme. La mode

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• Avez-vous pensé la marque « Commune de Paris » comme un label à l’origine du projet ? • Nous avons une « culture label ». Notre

• Quelles sont vos matières et étoffes de prédilection ? Et les couleurs ? • Nous travaillons beaucoup le coton, la matière naturelle par excellence. Elle assure un confort inégalé. Et ses différents traitements sont riches. Nous aimons particulièrement des couleurs républicaines -le bleu, le blanc, le rouge - avec toute une étendue de teintes. Mais nous ne nous limitons pas à ces couleurs, bien entendu !

• Et où sont fabriquées vos collections ? • Nos collections sont fabriquées en Italie, au Portugal et en France. Nous cherchons avant tout les meilleurs fournisseurs et nous nous interdisons les fabrications asiatiques pour une question d’image. Cette image négative systématique ancrée dans l’inconscient collectif est d’ailleurs un peu injuste, mais nous défendons un chauvinisme européen !


MUSIQUE Texte /

Alexis Jama-Bieri • Photo / Crapaud Mlle

Yuksek + « PRODUIRE DE LA MUSIQUE C’EST ÊTRE DANS LA CONTEMPORANÉITÉ » + Deux ans après la sortie d’un premier album flamboyant, Yuksek livre son second opus avec le très attendu Living on the age of time. Une musique toujours subtile, pour faire bouger autant les neurones que les pieds. Interview :

• Comment es-tu arrivé à l’électro ? • J’ai fait dix ans d’études au conservatoire (piano), après j’ai joué dans des groupes divers et variés : j’ai eu des groupes de pop et des projets plus électro. En fait, j’ai une culture plutôt mainstream : pop, rock, rap. J’ai découvert l’électro en cours de route, quand j’avais 17 ans environ, et je trouvais ça plutôt drôle, et puis c’était l’époque où il y avait des raves à Paris. J’ai donc commencé à faire des choses techno, trance, et un peu bizarres en définitive. J’ai développé un premier projet, puis je suis revenu à des choses plus pop avec Klanguage (avec Clément Daquin et Marianne Elise), et ensuite Yuksek... Parallèlement, j’ai créé aussi des musiques de pub, des musiques de documentaires…

• Et ton nouveau projet Girlfriend, c’est différent de Klangage ? • C’est un projet instrumental non formaté... donc rien à voir avec des chansons. Klanguage c’était très pop, et Girlfriend c’est plus dans l’esprit synthpop, voire psyché fin 70’s avec des synthé. de l’époque.

• Justement, à propos de son pop, on a l’impression que ton EP «On A Train» (sorti le 2 mai) est ouvertement pop, avec des voix de tête plus présentes, des voix qui viennent du chœur et qui portent l’ensemble, des nappes... l’album va-t-il être dans cette même tonalité ? • Cet album, c’est la recherche d’un équilibre entre des sons de synthé, des constructions très pop et des voix. Il n’y a donc pas de titres purement dance à dj comme dans Away from the sea. On y trouve principalement des titres vocaux, et les titres sans voix sont plutôt psyché, encore une fois synthpop dans l’esprit du tout début des 80’s, mais pas avec le mauvais côté FM de ces années-là.

• Résolument, tu glisses d’un côté électro vers des projets plus pop… • C’est plus la suite logique de mon premier album qu’un truc radicalement différent. Il y avait les prémices de ça dans Away from the sea, mais avec une tonalité générale plus dance.

• Ton premier album était vraiment un melting-pot où l’on retrouvait un peu de tout... • Oui, cet album apparaît comme ça car c’est le travail de cinq ans environ. C’est un peu comme une compilation de titres conçus sur cette durée. Et puis il y a de nombreux guests qui y chantent. Sur le prochain album Living on the age of time (sortie le 13 juin), je suis le seul à chanter, ce sont 11 morceaux que j’ai créés, sur 1 an et demi globalement, donc c’est un résultat plus personnel à l’échelle d’un véritable concept, sur un album dans son ensemble.

• Tu as de nombreux titres qui ont été repris par la publicité, notamment pour les marques Peugeot et Lacoste. Comment un titre est-il ainsi repris ? • C’est le travail d’un éditeur qui fait vivre mon travail sur des films, des synchro., des collaborations avec d’autres artistes, des pub. … Et puis, il y a des créatifs de publicité qui ont entendu un morceau et veulent le travailler directement.

• Tes envies changent régulièrement en matière musicale, c’est-àdire que tu commences à bosser sur quelque chose et puis, en fin de compte, tu vas partir dans une direction radicalement différente ? • Totalement ! Je produis personnellement ma musique, et donc la tonalité de l’album s’élabore au fur et à mesure de mes envies. Je ne suis pas du tout attaché à un style de musique en particulier et ne me mets pas dans un moule... mon travail est vivant. Pour Living on the age of time les morceaux ont principalement été construits en fonction des voix, alors que pour le premier album c’était le contraire, je construisais des morceaux et j’y mettais des voix ensuite.

• Il y a des morceaux que tu as composés par le passé et que tu écoutes toujours avec plaisir ? • Très franchement, sur mon précédent album, je garderais deux ou trois titres que je trouve vraiment cool encore aujourd’hui. Pour le reste, ça ne me fait pas particulièrement plaisir de les réécouter, mais c’était déjà le cas à la sortie du disque. Living on the age of time est réellement différent, car je suis allé au bout de mes envies artistiques du moment. D’ailleurs, quand j’ai reçu le mastering, je l’ai immédiatement écouté en voiture, sans zapper de morceau, et en me disant que j’étais particulièrement fier de ce disque.

• Qu’est-ce qui t’influence ? • En termes de musique, j’écoute de • Tu prends quand même un risque par rapport à un public qui peut-être va attendre quelque chose de très dance et proche du précédent album ? • Ça n’entre pas trop en ligne de compte en définitive, et puis je pense que produire de la musique c’est être dans la contemporanéité. Il y a quatre ans, il y avait un truc assez excitant dans l’électro dansante et la façon de produire ce son, mais ça a été tellement remultiplié et copié par tout le monde ensuite qu’en définitive c’est devenu ennuyeux. J’ai envie de m’amuser, d’essayer de nouvelles choses aussi bien en termes d’écriture que de production. Le premier album était basé sur une façon d’écrire la musique assez dure, saturée et compressée, pour Living on the age of time la configuration est différente, l’album est plutôt conçu sur la largeur du son, les nappes de synthé., la réverb., sur les chœurs et les voix.

• Quand tu joues ton «spectacle» en live plusieurs centaines de fois, as-tu, à la longue, toujours la même envie de jouer des titres identiques ? • À force de jouer certains titres, il y a une certaine lassitude, mais c’était un live électronique où j’étais seul sur scène, avec des synthé., les voix à faire... etc. La structure globale est donc censée être la même, sauf que quasiment d’un live à l’autre je modifiais des choses, mais plutôt en amont. Je rallongeais des parties, j’en raccourcissais d’autres, je changeais des morceaux, j’intervertissais, je rajoutais une intro... Je n’ai en réalité jamais fait deux fois le même live au final. Sur les six derniers mois de concert, jusqu’octobre 2010, j’ai, en plus, testé les prémices de quelques morceaux du prochain album.

• Oui, le test des morceaux s’opère comment lors de l’écriture ? • Il y a quelques personnes clés qui écoutent mes morceaux en premier, notamment Clément Daquin (mon complice de studio) et Cyril Jollard, (ancien programmateur d’ELEKTRICITY) et puis Guillaume Brière (de The Shoes) qui m’a apporté son regard extérieur de musicien et m’a donné un coup de main pour finaliser certains morceaux. Et puis, on peut avoir mille avis de personnes qui ne font pas de la musique, certes intéressants mais subjectifs, alors qu’un avis objectif de musicien, comme celui de Guillaume, dont je respecte particulièrement le travail et dont j’adore l’album («Crack my bones» The Shoes, ndlr), c’est réellement précieux !

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tout, mais quand j’ai créé ce second album, je me suis forcé à ne pas écouter trop de trucs pour ne pas être parasité et rester dans un projet vraiment personnel.

• Tu procèdes comment pour concevoir un morceau ? • Je n’ai pas de recette particulière. Sur le nouvel album, il y a des morceaux qui ont commencé par une ligne de basse, d’autres par un chant, un riff de synthé., une rythmique. Ma façon de produire, c’est de débuter parallèlement plusieurs morceaux (pour le dernier album, j’avais une trentaine de démos, certaines juste avec un refrain ou un couplet...) et j’y reviens plusieurs mois après. Avec le recul, je vois alors ce qui est pertinent ou pas... et puis je récupère des choses sur d’autres. En fait, je réalise une sorte de puzzle, et j’aime bien produire comme ça !

• Quelles sont tes dates live à venir concernant Living on the age of time ? • Je voulais avoir du temps entre la sortie du disque et les premiers concerts, pour laisser au public le temps de comprendre l’album. Le live devrait s’effectuer en configuration groupe, à trois avec Clément Daquin et Léonie Pernet. On n’arrivera pas sur scène dans une configuration classique de groupe avec batterie, basse et guitare, car ça n’aurait pas d’intérêt, mais on se présentera plutôt comme les premiers lives de Hot Chip ou comme ceux de Kraftwerk, avec des sons imprégnés de synthé., et des voix travaillées. Nous avons quelques showcase de label de prévus à Los Angeles, Londres, Paris... et quatre dates en juin en Asie. Mais il n’y a pas de dates officielles cet été, hormis à Calvi on the rocks début juillet. La tournée commencera véritablement avec Rock en seine, le 26 août.

• Et tu lâches les dj set ? • Un peu...Du coup tout ce qui est électro, c’est désormais soit avec Brodinski sous le nom de The Krays, soit avec Stephen Fasano (ex Aeroplane), sous le nom de Peter and the magician, qui sort chez Kitsune.

• Une date peut être à Elektricity 2011 ? • Absolument !

yuksek.artiste.universalmusic.fr


RESTAURANT BOUCHERIE

Au Billot, Découpe, Bidoche, Viandes, Os, Morceaux, Choix, Grillades, Pesée, Goût... Le Billot a sortit sa carte du soleil et vous acceuille sur sa terrasse afin de déguster son Tartare au couteau, son Carpaccio de boeuf, sa salade du sud ouest, sa Salade fermière et tout nouveau, le Hamburger ! AU BILLOT • 7 place du Forum • 51100 Reims • 03 26 04 23 82 • www.au-billot.fr


MUSIQUE Texte /

Olivier Kalousdian • Photo / DR

Metronomy + MÉTONYMIE DU STYLE ; DE L’ÉLECTRO À LA POP + Le troisième album de Metronomy vient de voir le jour. Une fois de plus les Anglais ont joué la carte de la différence. Le premier album Pip Paine avait des sonorités expérimentales, le second Nights out faisait la part belle à l’électro alors que The english riviera , troisième opus du trio devenu quatuor, laisse place à la pop. Olivier Kalousdian, pour le webzine Sound Of Violence, a tenté d’en savoir plus. Vous pouvez lire l’intégralité de l’interview sur www.soundofviolence.net

• The English Riviera est votre premier album depuis que le groupe a changé de line-up ; en quoi cela a-t-il modifié ta façon d’écrire ou de penser la musique de Metronomy ? • Dans les grandes lignes et même dans les petites, j’ai toujours voulu voir une évolution arriver dans la musique de Metronomy. Développer ma façon d’écrire ou de composer et devenir un vrai groupe de scène avec batterie, basse, guitare... me donne aujourd’hui ces opportunités. En écoutant ce nouvel album, on sent qu’il n’aurait pas pu se faire avec notre précédente configuration, Oscar, Gabriel et moi uniquement.

• Es-tu d’accord avec le fait qu’on qualifie ce nouvel album de plus pop que le précédent du fait de ce changement de membres ? Metronomy est-il un vrai groupe live maintenant ? • Je comprends pourquoi certains ont pu penser et écrire cela. Mais avec Nights Out, le précédent album, j’essayais déjà de faire de la pop music à mon sens. C’était un résultat que je trouvais déjà très catchy et, en plaisantant, nous pensions alors avec Oscar que nous nous étions déjà rapprochés du style pop de Britney Spears (rires) ! C’est donc amusant d’entendre ou de lire que ce nouvel album est encore plus pop que le précédent. Dans un sens, il est sûrement plus simple d’accès car les instruments ne sont pas tous synthétiques et facilement reconnaissables.

• Peut-être que le fait d’avoir, à une époque, rassemblé trois claviers à la manœuvre pour tout jouer et remplacer toutes les sonorités rendait votre style plus froid que pour ce nouvel opus, The Englih Riviera ? • Émotionnellement, je ne pense pas avoir changé. Mais quand on utilise des ordinateurs, des loops et des claviers, on peut s’éloigner du côté chaleur humaine que les instruments traditionnels apportent. The English Riviera est, de ce point de vue, presque une caresse donnée avec beaucoup d’empathie, plus qu’une gifle qui te fait danser...

• Jusqu’alors, Metronomy entrait dans la catégorie des groupes électro-pop voire électro minimaliste ; penses-tu que ce nouvel album boxe dans une catégorie différente du fait de cette nouvelle configuration instrumentale et de ces nouvelles sonorités ? • C’est toujours le Metronomy du départ, mais qui aurait subi une évolution logique, en tout cas pour moi. Je sais que les journalistes aiment mettre les groupes dans des petites cases stylistiques, ce qui est logique pour

décrire une musique par les mots, mais je n’ai pas vu ce changement de style ; plutôt une évolution dans l’écriture et les envies de compositions qui sont enfouies dans mon inconscient.

• Metronomy a toujours été très coté en France et notamment via Radio Nova qui l’a fait connaître. Comment vois-tu ce succès et cette surface médiatique que vous offre la France ? • Regarde autour de toi ! Nous sommes chez Because Music et c’est notre maison de disque... Mais cela vient également du fait qu’en Angleterre les gens ont plus de mal avec tout ce qui est électro pop. En Allemagne aussi nous avons toujours eu un très bon accueil et une surface médiatique importante. Peut-être que la France a plus d’histoire avec la musique pop, électro ou disco et que les groupes Anglais ont toujours bien réussi en France. Peut-être aussi que la France et Because Music ont flairé un bon talent avant les autres (rires) ?

• The English Riviera, est-ce un lieu qui existe vraiment en Angleterre ? N’était-ce pas également un clin d’œil voulu à la French Riviera ? • La Riviera Anglaise existe ! C’est une baie très jolie proche de la Cornouaille où un microclimat permet de faire pousser des palmiers et d’aller à la plage. Je suis originaire du Devon, proche de cette baie mais, pour l’Angleterre, le Devon c’est la campagne ! J’ai réalisé, il y a peu, que je vivais proche de ces plages et de cette station balnéaire vraiment agréable. On stipule souvent dans mes interviews que je viens de Devon mais je pense que la moitié des Anglais ne connait pas cet endroit et que 90% des Français n’ont même jamais entendu parler du Devon et de la Riviera anglaise !

• On pourrait penser à la French Riviera car ce nouvel album collerait parfaitement avec une soirée d’été sur la plage, à Cannes... • Je suis content que tu me dises cela car c’est exactement ce qui a motivé l’écriture et la composition de The Englih Riviera. Imaginer jouer ce disque sur une plage de France l’été ou sur n’importe quelle plage de la planète où la température est douce est quelque chose qui me plaît beaucoup.

• Les deux premiers singles, She Wants et The Look, sont-ils, à ton avis, les titres les plus représentatifs de cet album ? • Dans un sens, The Look est probablement le titre qui contient l’idée essentielle

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de l’album. Quant à She Wants, c’est la piste qui contient l’atmosphère que je voulais mettre dans ce nouvel opus. Mais je crois que We Broke Free, le second titre, est pour moi le titre le plus représentatif de The English Riviera. Quand le premier single de l’album est sorti, notre public s’attendait à une continuation de Nights Out, dans le plus pur style électronique et ces trois titres ont donné le ton de notre nouvelle vision dans la continuité de la musique de Metronomy mais avec plus d’aération et de sonorités classiques.

• Sur scène, vous jouez maintenant tous les sons live avec de véritables instruments. Est-ce plus facile de programmer des machines et des loops plutôt que faire jouer ensemble les musiciens et tous ces instruments sur scène ? Comment s’est passée cette transition ? • Intéressante question ! Quand nous étions encore trois, nous ne pouvions pas vraiment jouer live et nous sentions parfois que nous trichions un peu avec notre public. Même avec Gabriel, qui a depuis quitté le groupe, nous avions émis l’idée d’avoir un vrai batteur avec nous et de mettre de côté les ordinateurs. Et nous sommes finalement passés de ce Metronomy qui utilisait toute cette technologie de remplacement à un Metronomy qui voit toutes ses sonorités jouées avec de vrais instruments. Et nous avons alors réalisé que même les groupes que nous pensions être de vrais groupes live utilisaient également des backing vocals et autres loops comme les Killers ou Coldplay ! Je me suis alors dit « Merde, pourquoi n’avons-nous pas continué à utiliser ces facilités ! » (rires).

• Ce matin, la salle de l’Élysée Montmartre a été détruite par un incendie à quelques encablures d’ici. As-tu déjà été dans cette salle légendaire fréquentée par Toulouse-Lautrec et d’autres artistes du Paris du 19ème siècle ? • Oui, j’ai vu ça ! C’est étrange que tu me poses cette question car ma copine habite à quelques mètres de l’Elysée Montmartre et ce matin nous avons été parmi les premiers à voir les flammes et la fumée s’échapper du toit de la salle. Ma copine était si triste... Nous avons eu quelques cas d’incendies dans des salles reconnues en Angleterre et, souvent, il se trouvait que l’incendie était criminel ! J’espère que personne n’a mis le feu à cette salle qui renferme tant d’histoire. C’est triste en tout cas.

Metronomy sera présent au Festival Elektricity 2011 !


AGENDA CARTONNERIE Texte /

Jens Andersson - La Cartonnerie • Photo / DR

Catherine Carto Kidz #7 Ringer + 1ère partie ! +

+ Avec Tournepouce, spectacle jeune public de Barcella + MERCREDI 8 JUIN À 10H ET 14H

SAMEDI 21 MAI À 20H

SAM 14 MAI I 20H I FESTIVAL ON THE ROAD TOUR I ELECTRO POP

STROMAE

WE ARE ENFANT TERRIBLE MILA MARINA

TARIFS 15€ I 18€ I 20€ I 22€ PLUS D’INFOS SUR ONTHEROADTOUR.COM

CABARET BARRÉ AVEC MARVIN, ELECTRIC ELECTRIC PAPIER TIGRE ET PNEU EN COLONIE DE VACANCES TARIFS FREE* / 8€ I 11€ I 13€ I 15€ GRATUIT POUR LES ABONNÉS*

SAM 21 MAI I 20H I CHANSON

CATHERINE RINGER

Gratuit pour tous, réservation indispensable

VEN 20 MAI I 20H I ROCK

TARIFS 21€ I 24€ I 26€ I 28€

JEU 26 MAI I 20H I OPÉRA ÉLECTRIQUE

DOCTOR FAUSTUS LIGHTS THE LIGHTS VERSION CONCERT

TARIFS 12€ I 15€ I 17€ I 19€

VEN 27 MAI I 20H I RAP La musique est peut-être un art mineur, mais Catherine Ringer, co-leader mythique des Rita Mitsouko, l’exprime en mode majeur. En solo depuis la disparition, il y a quatre ans, de son acolyte Fred Chichin, elle revient sur le devant de la scène avec son premier album personnel «Ring N’Roll» paru le 2 mai dernier. Elle nous présentera de nouvelles compositions à son image, bouillonnantes, émouvantes, foutraques, imprévisibles, mais aussi des reprises des Rita. Cette grande dame de la chanson française, à l’esprit libre et non conventionnel, à la fois chanteuse « à la française » et diva rock, héritière du grand cabaret et toujours punk dans l’âme, revient à la scène accompagnée par son fils Raoul Chichin (19 ans), entourée d’un tout jeune groupe aux fraîches allures d’un rock bien trempé. Unique et d’une rare intensité, l’esprit des Rita Mitsouko revit à nouveau et Catherine Ringer s’affirme plus que jamais avec une classe et un charisme qui n’a d’égal que sa générosité et son immense talent. Avec son timbre de voix identifiable entre tous et sa personnalité atypique, oh combien régénérante, Catherine nous rappelle combien, depuis tout ce temps, elle nous manquait tout simplement. Pour ceux qui l’ont vue sur scène, «La Ringer» incarne à elle seule, une classe et un charisme à la française peu courant dans l’Hexagone. Elle est unique de par sa voix mais aussi par cette façon de rendre immédiatement identifiable des chansons finement tordues et rarement conventionnelles. Lors de son dernier passage à la Cartonnerie, Catherine Ringer était déjà seule ; elle refermait alors l’ultime tournée des Rita, et elle était magistrale...

www.ritamitsouko.com

Depuis deux saisons, la scène de musiques actuelles la Cartonnerie propose des concerts à destination du jeune public intitulés “Carto Kidz”. L’idée est de permettre aux enfants de découvrir le champ des musiques actuelles : pop, rock, chanson, électro... Chaque saison ce sont donc quatre concerts qui sont proposés aux 7-12 ans et à leur famille.

AKHENATON & FAF LARAGE “WE LUV NEW YORK” LE TURF

TARIFS 22€ I 25€ I 27€ I 29€

MER 08 JUIN I 10H & 14H I POUR LES 7-12 ANS

CARTO KIDZ#7 AVEC TOURNEPOUCE

SPECTACLE JEUNE PUBLIC DE BARCELLA TARIFS ENFANTS 5€ I ADULTES 8€

Appel aux kids le mercredi 8 juin avec l’artiste rémois Barcella qui fera le bonheur des familles avec son spectacle intitulé Tournepouce !

MER 08 JUIN I 20H I REGGAE

Barcella signe ici son premier spectacle musical jeune public et y dessine une fresque poétique enchanteresse qui ne manquera pas de charmer les enfants rêveurs que nous sommes. Le musicien des mots, le comédien des notes, nous invite une fois de plus au voyage. Les pittoresques aventures de Tournepouce arpentent les chemins d’une réflexion. Est-il possible de passer sa vie à rêver, loin de tout, sans se soucier des autres ? Sans se soucier du temps ? Du haut de sa montagne, replié dans la vétuste fabrique à chapeaux qui lui sert de refuge, Tournepouce vit de cette insouciance-là. Seul, il passe ses journées à somnoler et vogue au gré de ses envies de nuages en nuées, nourrissant son imaginaire d’épopées fantaisistes pour lutter contre l’ennui. Tantôt chantées, tantôt contées, ses rocambolesques péripéties nous invitent à tendre l’oreille aux murmures enjôleurs du vent, qui par une belle matinée d’été, vint définitivement chambouler l’existence routinière de notre ami «TP».

TARIFS 19€ I 21€ I 23€ I 25€

GROUNDATION TRIBUTE TO BOB MARLEY MELTIN’

VEN 10 JUIN I 20H I TREMPLIN

JEUNES TALENTS AVEC LA VILLA GINETTE (CHANSON) CLEVELAND (ROCK) HARMFUL MIND (METAL CORE)

GRATUIT POUR TOUS°

SAM 18 JUIN I 21H I ÉLECTRO

FOREPLAY ELEKTRICITY#6

TARIFS 10€ I 13€ I 15€ I 17€ PLUS D’INFOS SUR ELEKTRICITYFESTIVAL.FR Locations : la Cartonnerie (sans frais de locations), Fnac, fnac.com, Carrefour, Géant, Auchan, Leclerc, Magasins U, Virgin, Cora, Cultura, 0 892 68 36 22 (0.34€/min), digitick.com

Écrit et interprété par Barcella / Musiques : Barcella, Olivier Urbano / Mise en scène : Barcella, Chloé Brugnon / Lumières : Jérôme Beunier / Son : Julien Mathieu

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LA CARTONNERIE I MUSIQUES & CULTURES ACTUELLES 84 RUE DU DOCTEUR LEMOINE 51100 REIMS I 03 26 36 72 40

WWW.CARTONNERIE.FR

gratuit pour les abonnés (dans la limite de 100 places)

PREMIÈRE PARTIE


MUSIQUE Textes /

Steve Grandsire • Photos / DR

Deux valeurs sûres des années 90 sont de retour avec leurs nouveaux albums. D’un côté The Sea and Cake, avec un échappé de Tortoise, qui nous présente «The moonlight butterfly» et de l’autre Cornershop et leur disque à la sauce indienne. Nous leur avons posé des questions similaires dans l’objectif de voir comment fonctionnent des groupes très actifs depuis presque 20 ans.

Sea and Cake + CALME TEMPÊTE + • Votre musique est toujours aussi limpide, légère. À l’heure où certains groupes se radicalisent comment faites-vous pour rester aussi classes ? • Pourtant nous nous sentons toujours radicaux et cela ne changera pas. Limpide et légère pour nous c’est radical.

juste le son, je suis inspiré par ce qui j’ai déjà créé donc il est logique et sensé que cela transparaisse dans The Sea and cake. En fait le son électronique à toujours fait plus ou moins partie des disques précédents que nous avons sortis, je considère que c’est une part importante de notre palette sonore. Il est presque garanti qu’il y aura de telles sonorités dans les futurs albums.

• Qui est intervenu dans la conception de « The moonlight butterfly » ? • Tous les membres du groupe, • Le titre « Up on the north shore » sonne 90’s et le titre « The moonlight butterfly » sonne contemporain. Êtes-vous d’accord ? Est-ce volontaire ou est-ce venu naturellement ? • Je dirais que c’est venu naturellement et je dois ad-

sans exception, sont intervenus pour la conception.

• Avez-vous quelques anecdotes à propos de la conception de « The moonlight butterfly » ? • Plus de la moitié des chansons écrites pour cet album ont été,

mettre que je n’ai pas pensé que « Up on the north shore » sonnait 90’s, d’ailleurs je ne pourrais pas décrire ce qu’est un son 90’s. On aime bien qu’il y ait des contrastes entre les chansons. Ça créé un bon élément de surprise.

au final, abandonnées. La composition et l’écriture se sont faites sur le moment, sur place, avec des départs fous et nous avons aussi suivi des tangentes qui ne nous sont pas familières. Il a fallu plusieurs jours à Eric pour composer la ligne de basses de « Monday », nous n’étions pas loin de le perdre. Plusieurs chutes de neiges ont aussi décalées les sessions, ce fut assez terrible pour la création.

• Vous avez connu l’age d’or du disque dans les années 90, comment appréhendez vous le marché maintenant ? • Je dirais qu’effectivement c’était un peu mieux pour nous lorsque les gens achetaient des disques et c’est donc un peu plus difficile ces jours-ci mais en fait je ne m’attendais pas un jour à gagner ma vie avec la musique, ce fut une surprise donc je ne me plains pas.

• Pouvez-vous nous expliquer le choix du titre et de la pochette ? • Nous étions sur le point de faire appel à un dessinateur pour faire un portrait du groupe et heureusement pour nous à ce moment là Eric a commencé à faire un dessin d’éléphant qui était émouvant et majestueux mais aussi fragile et pathétique. Le choix d’un titre et d’une pochette c’est comme écrire une chanson pour moi et le titre est arrivé juste au bon moment avec un peu de force. La patience est une vertu et si tu es sensible à ta situation créative alors la solution apparaît et tu te sens bien. C’était le cas pour « The moonlight butterfly » et l’éléphant.

• Le son électronique semble faire son apparition. Des explications ? Les futurs albums auront-ils cette orientation ? • Mon dernier projet était un enregistrement électronique. Je m’intéresse, depuis quelques

• Assez parlé de vous, qu’écoutez-vous en ce moment ? Avez-vous des groupes ou artistes fraichement découverts que vous souhaitez partager ? • Je viens juste d’écouter le nouveau disque de Julian Lynch « Terra », je l’aime bien.

• Quel est votre opinion à propos de la scène française ? Avez-vous des artistes français avec qui vous aimeriez travailler ? • Je suis un gros fan de Colleen depuis plusieurs années, j’adore les disques qu’elle a sortis et je serais très honoré de pouvoir un jour travailler avec elle.

années, à la musique électronique donc certains des sons sont un report de mon projet solo précédent. C’est

Cornershop + DARJEELING EXPRESSO + • Vos compositions sont orientées vers une quête du sens. Un combat contre la superficialité, parfois trop présente dans la musique ? • Nous nous sommes toujours condidérés comme engagés politi-

• Pouvez-vous nous expliquer le choix du titre et de la pochette ? • Le titre « Cornershop & the double O groove Of » a différents sens mais c’est surtout que ça sonnait bien à l’oreille.

quement, et parfois ça vient des titres, des chansons elles-même ou de la musique et de ses arrangements. En Angleterre tous les groupes ne sont pas radicaux et je sens que la musique pourrait être plus bénéfique si elle donnait la parole à autre chose que l’amour.

• Comment votre son a-t-il évolué ? • Je pense qu’il change à chaque nouvel album, nous avons toujours de nouvelles idées et la différence entre album se ressent.

• Qui est intervenu dans la conception de votre dernier disque ? • Nous

• Vous avez connu l’age d’or du disque dans les années 90, comment appréhendez-vous la marché maintenant ? • Nous adorons les nouvelles techno-

avons gardé les mêmes musiciens, le même groupe et nous avons travaillé avec des gens avec qui nous avions déjà travaillé dans le passé. Les paroles ont été écrites par Bubbley (ndrl, la chanteuse) et nous avons enregistré chez moi puis arrangé les pistes. Puis Benedict et moi sommes allés en studio à Preston Lancashire pour terminer le tout.

logies et elles nous ont aidés à obtenir notre propre label mais nous nous rendons bien compte que l’artiste est malheureusement la dernière roue du carrosse. Je pense qu’en France les artistes sont mieux respectés qu’en Angleterre avec le statut d’intermittent et grâce aux quotas de chansons françaises à la radio.

• Quels thèmes sont abordés ? • Tout a été chanté en Punjabi, les thèmes sont

• Assez parlé de vous, qu’écoutez-vous en ce moment ? Avez-vous des groupes ou artistes fraîchement découverts que vous souhaitez partager ? •

très basés sur la vie des indiens et le phrasé de Bubbley a donné une véritable touche féminine à tout ça. Les chansons parlent de lamentations, de pertes mais aussi de relations et de téléphones portables.

• Avez-vous quelques anecdotes à propos de la conception du disque ? • L’enregistrement fut très long, nous travaillions quand nous arrivions à nous voir. Bubbley a sa propre vie et parfois elle disparaissait plusieurs mois. Lorsque nous avons commencé nous étions sur Rough Trad Record, nous avons demandé à partir et nous avons créé notre propre label pour avoir notre propre chemin.

J’achète des vinyls et la plupart du temps j’écoute des vieilles choses, Merle Travis a toujours une place dans notre maison.

• Quel est votre opinion à propos de la scène française ? Avez-vous des artistes français avec qui vous aimeriez travailler ? • Dans le passé j’ai travaillé avec Jean-Louis Aubert, Soko, Sasha Andres et je viens de faire 2 ou 3 titres avec Izzy Lindqwister de Rodeo Massacre qui est de nouveau installée à Paris. Elle a une voix incoyablement soul. Il y a Céleste qui pose sa voix sur le titre « Non-Stop radio »

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CINÉMA Texte /

Valentin de La Hoz • Photos / DR

L’homme d’à côté + Le voisin que Le Corbusier n’avait pas prévu ! +

UN FILM DE MARIANO COHN ET GASTÓN DUPRAT

vit depuis toujours dans l’immeuble mitoyen de la maison Curutchet : il entreprend des travaux dans lesquels est prévu le percement d’une fenêtre. Le conflit est inévitable ! Les réalisateurs du film, Mariano Cohn et Gastón Duprat ont débuté leur collaboration en 1999 avec la création de «Televisión Abierta», une émission de télévision interactive. Au cinéma, ils ont réalisé Enciclopedia (1998), Yo Presidente (2006), El Artista (2008). El Hombre de al Lado (L’Homme d’à côté) est leur quatrième collaboration sur un long-métrage.

Leonardo fait partie des designers en vogue d’Argentine. Signe évident de sa réussite, il vit avec son épouse Ana et sa fille Lola dans la maison Curutchet, seule maison construite par Le Corbusier dans son pays. Un matin, il est réveillé par un bruit obsédant : comme si on perçait un mur... Víctor Chubello

• Votre film repose sur le jeu des contraires… • Nous voulions raconter un conflit où ni la justice ni la police ne peuvent intervenir. Ici tout doit se régler à l’amiable, d’homme à homme. Leonardo habite une maison très pensée et plastiquement équilibrée. Séparé de son voisin par le mur mitoyen de sa cour, il n’a aucun contact avec lui jusqu’à ce que celui-ci décide de percer une fenêtre. C’est alors que les deux personnages se découvrent. Ils prennent conscience

d’eux-mêmes dans le regard de l’autre et c’est là que commencent les problèmes. Le film est comme une boule de neige : un léger conflit s’amplifie petit à petit jusqu’à un final inattendu. Leur personnalité, leur culture et leur langage sont à l’opposé. Victor, avec sa séduction amicale et sa voix suave, est plein de détermination et de tempérament. En revanche, Leonardo, qui a pourtant un grand aplomb et même une certaine arrogance dans son travail, n’arrive pas à se faire respecter dans la vie. C’est le cas avec sa femme qui le domine et sa fille qui ne l’écoute pas. S’il cherche à s’affirmer, il est finalement très faible dans la négociation. Pourtant ces personnages antagonistes ne sont pas sans nuances. Nous tenions à ce qu’ils deviennent parfois imprévisibles et échappent à leur stéréotype. C’est aussi pour cela que l’identification est fluctuante. Nous voulions que l’empathie varie d’un personnage à l’autre, pour traduire la complexité de la réalité. • Et ce jeu produit de l’humour… • On ne s’est jamais dit : « Là, on va faire une scène drôle ». Les scènes sont naturellement cocasses du fait de la tension engendrée par cette situation. Les personnes qui ont vu le film sont d’accord pour dire qu’il dérange : lorsque l’on rit, c’est un peu par gêne. C’est un rire intérieur, parce que

le film met à jour la double morale bourgeoise du spectateur. • Comment s’est effectué le choix de la maison ? • Tourner dans la Maison Curutchet était l’idéal parce que cela accentuait le conflit de voisinage. Ce n’est pas pareil de faire un trou dans une maison quelconque ou dans un chef d’œuvre de l’architecture mondiale. Nous voulions aussi en faire un personnage à part entière, et non un simple décor. Il y a beaucoup de scènes où la maison est seule, sans personnage. La plasticité, la lumière et la qualité spatiale de cette maison sont infernales ! Charles-Édouard Jeanneret-Gris (né en Suisse en 1887, décédé en France en 1965), plus connu sous le pseudonyme de Le Corbusier, est l’un des principaux représentants du Mouvement Moderne en architecture. Ses réalisations se situent principalement en France, Inde, et Suisse, mais on les retrouve dans onze pays répartis sur quatre continents. En 1948, le chirurgien Pedro D. Curutchet charge Le Corbusier de concevoir un bâtiment sur le petit terrain dont il est propriétaire à La Plata, Buenos Aires. Cette maison, terminée au début de l’année 1954, est la seule réalisation de Le Corbusier en Amérique latine. Elle fait partie des dix-neuf sites choisis pour figurer dans le dossier de demande d’inscription de l’œuvre de Le Corbusier au patrimoine mondial de l’UNESCO. (Source : Bodega Films)

Into Eternity + Que faire des déchets radioactifs ? + UN FILM DE MICHAEL MADSEN

S’adressant aux générations futures, le réalisateur Danois Michael Madsen livre un documentaire en forme de film de science-fiction fascinant et vertigineux. Une réflexion sur les dangers de l’énergie nucléaire, tragiquement d’actualité. En Finlande, pour la première fois, un lieu de stockage permanent est en cours d’installation. Des milliers de kilomètres de tunnels sont creusés avant d’y déposer les déchets nucléaires, qui doivent être isolés de toute forme de vie pendant 100 000 ans. Mais comment s’assurer que ce lieu ne contaminera jamais personne ? Comment prévenir les générations futures des dangers que représente cette cargaison mortelle ? Le site se trouve à Olkiluoto en Finlande, à quelque 300 kilomètres au nord-ouest d’Helsinki, c’est la première tentative au monde de stockage permanent. Il s’agit d’un immense dédale de tunnels souterrains creusés dans du granit. Le travail en amont a débuté dans les années 70, et l’installation devrait être remblayée et sécurisée au cours des années 2100, soit

dans plus d’un siècle. Aucune personne travaillant actuellement sur cette installation n’en verra donc jamais le résultat. Les autorités nucléaires Finlandaises et Suédoises collaborent et la Suède prévoit une installation similaire mais n’en a pas encore commencé les travaux. La production d’énergie nucléaire aboutit inéluctablement à une grande quantité de déchets nucléaires. Le combustible nucléaire usagé est normalement stocké dans des piscines d’eau dans des entrepôts provisoires. Presque tous ces entrepôts provisoires sont au niveau de la surface du sol, et sont donc vulnérables aux catastrophes humaines ou naturelles, ils nécessitent une surveillance et une maintenance extrêmes. L’eau des piscines refroidit les éléments des combustibles pour éviter un éventuel feu radioactif dû à la chaleur qui en émane. L’eau permet également d’agir comme un bouclier contre la radioactivité. Il faut entre 40 et 60 ans pour faire baisser la température de ces combustibles en dessous de 100 degrés Celsius. En effet, c’est uniquement en dessous de cette température que le combustible peut être manipulé ou retraité. La plupart de ces lieux de stockage provisoires se trouvent près des sites de production d’énergie nucléaire, puisque le transport de déchet est complexe et assujetti à de multiples questions de sécurité. Afin de s’assurer que les déchets soient bien isolés de tout organisme vivant et d’éviter qu’ils ne se répandent dans la nature, une installation de stockage permanent devient indispensable. En effet, nous ne pouvons assurer une surveillance suffisamment continue, et une gestion du risque assez pérenne pour un standard de sécurité sur la durée du stockage. Ces stockages doivent être situés dans des environnements très stables. Par exemple, les zones qui ont une activité sismique ou volcanique sont exclues, tout comme les basses terres qui sont sujettes aux inondations, ou encore les sols poreux ou érodés dans lesquels pourraient se produire des fuites. Les pays producteurs d’énergie nucléaire qui n’ont pas de sites appropriés pour le stockage vont donc devoir exporter leurs déchets vers

d’autres pays. Dès lors, la sécurité du transport est cruciale mais c’est une question encore non résolue. Ces déchets restent radioactifs et/ou radiotoxiques pendant au moins 100 000 ans. On estime que la quantité totale de déchets radioactifs dans le monde se situe entre 250 000 et 300 000 tonnes, tout en sachant que cette quantité augmente tous les jours. Or, les déchets radioactifs sont dangereux pour tous les organismes vivants et l’exposition aux rayonnements peut entraîner la mort, des maladies incurables ou la mutation du code génétique. Les normes de sécurité sont basées sur des hypothèses théoriques et sont estimées à 100 000 ans en Europe. Il est toutefois difficile pour l’esprit humain de concevoir des périodes plus lointaines que quelques générations, sans même parler de milliers d’années… Pour mettre le temps en perspective, voici quelques jalons : L’espèce humaine telle que nous la connaissons existe depuis environ 100 000 ans. Les plus anciennes peintures rupestres connues à ce jour datent d’il y a 30 000 ans ; les pyramides ont 4500 ans, la naissance du Christ date de 2011 ans, et la détection de la radiation de 115 ans.

Michael Madsen, réalisateur : « Le documentaire m’intéresse s’il implique un ajout de réel. Ce que je veux dire par là, c’est que la réalité n’est pas pour moi une matière figée que l’on peut transformer en «document» pour servir un sujet. J’envisage plutôt la réalité par le biais de son interprétation. Autrement dit, je suis surtout intéressé par le potentiel et l’exigence de l’interprétation dont la réalité peut - et doit - faire l’objet. Le projet ONKALO (Onkalo signifie « la cachette » en finlandais), c’est-à-dire la création de la première installation de stockage de déchets nucléaires capable de tenir 100 000 ans, dépasse d’un point de vue technique comme d’un point de vue philosophique, toutes les initiatives humaines existantes jusqu’à présent. C’est complètement inédit. Et en cela, je pense que c’est un projet emblématique de notre époque - mais aussi une façon bien étrange de se projeter dans l’avenir. Cette conception très

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moderne du temps m’a paru être un point de vue passionnant pour un documentaire ».

Yannick Barthe, sociologue, chargé de recherches au CNRS : « En laissant poindre, derrière les discours rassurants des scientifiques, les incertitudes qui entourent le devenir des déchets nucléaires, l’intérêt premier du film de Michael Madsen est d’ouvrir à nouveau le débat sur les problèmes posés et les solutions... Comment affronter la temporalité vertigineuse des déchets nucléaires ? Comment se protéger de ces matières dangereuses pendant des milliers d’années? Longtemps hantés par ces questions, les responsables de l’industrie nucléaire croient aujourd’hui tenir la solution. À Onkalo comme ailleurs, ils étudient la possibilité de stocker ces résidus dans le sous-sol, à 500 mètres de profondeur. Censé résister au temps, insensible aux aléas de l’histoire, aux guerres, aux épidémies, ce coffre-fort géologique n’aurait nul besoin d’être surveillé. Les déchets nucléaires pourraient y reposer en paix. Pour l’éternité. Les personnes interrogées dans « Into Eternity » ne sont pas peu fières de leur trouvaille et de la prouesse technologique qui consiste à construire un tel sanctuaire. Rien ne semble avoir été laissé au hasard. Tout a été pensé, anticipé ; les scénarios les plus farfelus ont été pris en compte, intégrés dans le dispositif technologique. Mais voici que certaines questions que pose Michael Madsen à ses interlocuteurs suscitent des silences embarrassés, des sourires gênés, des réponses hésitantes et contradictoires. Et le doute fait alors son chemin dans l’esprit des spectateurs que nous sommes : tout de même, est-ce vraiment raisonnable ? N’est-il pas présomptueux de prétendre garantir la viabilité d’une telle installation pendant des milliers d’années ? ». Face à ce constat, la sortie rapide du nucléaire, le développement des sources d’énergies propres et la réduction de la consommation énergétique semblent urgents : la voie de la sagesse pour la survie de notre écosystème… (Source : Chrysalis Films)


CHAMPAGNE Texte /

Oscar Queciny • Photos / Crapaud Mlle

Jérôme Dehours DEHOURS : CHAMPAGNE ! Le vin était déjà produit en Gaule, il y a plus de 2000 ans. Au XVIIIème siècle, il y a presque 3 siècles, Dom Pérignon, un ecclésiastique, créait le Champagne à Hautvillers, sur les hauteurs d’Epernay. Cette boisson envoûtante, ingrédient indissociable du luxe, est un breuvage mystérieux qui ouvre l’esprit à un univers où tout serait idéalisé... Jérôme Dehours produit un champagne artisanal, fruit de coteaux et d’un terroir cohérent, un vin de caractère et avec du cœur, à apprécier comme il se doit avec modération.

• Quelle est l’histoire de votre maison ? • La maison Dehours a été créée par mon grand père à Cerseuil, commune de Mareuil le Port près d’Epernay. Après quelques années d’association avec des financiers, notre maison a repris son indépendance en 1996 en reconstituant alors une exploitation quasiment ex nihilo (matériel, personnel, stock) et en basant son travail sur la production de ses 42 parcelles cultivées en vallée de la marne, qui ont de grandes nuances en matière d’ensoleillement, d’age et de variété. L’objectif premier c’est donc la mise en valeur des particularités de ces terroirs, quitte à produire des vins différents d’une année sur l’autre. La production annuelle du champagne Dehours est de 80 000 bouteilles. Avec cette production, notre objectif est de mettre en avant des valeurs différentes des grandes marques d’assemblage. On fait petit, mais c’est un travail d’orfèvre !

produits en France, par rapport à des vins du nouveau monde, qui, souvent, ont subi des corrections, …et là on perd tout l’intérêt du vin, qui est une boisson naturelle et qui, comme le disait Pasteur, dans un contexte certes différent, est «la plus saine des boissons».

• Quelle est la durée du processus de fabrication du champagne entre le raisin et le vin à consommer ? • Le vin est un travail en continu, on passe de la vigne à la cave. Dès la vendange terminée, on se lance dans un nouveau cycle. Schématiquement, entre la vendange et la vente des bouteilles s’écoulent environ 3 ans ½ (moyenne du stock champenois), mais tout dépend du producteur. Les grands champagnes sont fabriqués sur un cycle très long alors que les champagnes produits pour être vendus à bas prix en grande distribution sont souvent très jeunes.

• Où peut-on trouver vos produits ? • Nous sommes notamment distribués à Reims à la Brasserie du Boulingrin, aux Crayères, aux 3 Élus, au Hall Place... etc, et chez les cavistes

Quelle est la différence entre un champagne de producteur comme le vôtre et un champagne de grande marque ? • La différence la plus visible tient à la taille des entreprises. Une grande maison de champagne c’est une grosse affaire qui travaille à l’international sur de gros volumes de bouteilles, qui souvent appartient à un groupe financier et se trouve cotée en bourse. Ces maisons de champagne achètent beaucoup de raisins de producteurs un peu partout en champagne. De mon côté, l’affaire est familiale et notre champagne est élaboré à partir de notre récolte. Donc, notre atout premier c’est la cohérence qui existe entre notre manière de cultiver les vignes et nos objectifs en matière d’élaboration du champagne. Je fais partie de ceux qui pensent que lorsque nous faisons notre vendange, la qualité du raisin que nous récoltons c’est 80% au moins de la qualité du champagne que nous élaborons, car moins on corrige ce qui est produit naturellement, plus on a les moyens de faire quelque chose de bon. En fait, si on modifie l’équation naturelle, on hypothèque la capacité du vin à bien vieillir dans le temps. C’est notamment ce qui fait la différence entre les vins qui sont

• Et vous vous êtes groupés entre viticulteurs artisanaux pour valoriser votre savoir-faire ? • Oui, nous avons créé l’association «les artisans du champagne» au départ à 5 puis nous avons coopté 9 membres supplémentaires, sur des critères liés à la production artisanale, excluant donc les notions de volume et de finance. Nous avons alors créé un salon permettant de faire déguster les vins des dernières vendanges aux professionnels (production du vin, restauration... etc). C’est un événement annuel, un peu comme ce qui se fait en Bourgogne. Nous escomptions, pour cette première édition, 200 inscriptions de professionnels pour visiter le salon et nous en avons eu beaucoup plus, c’est donc un succès. Rendez-vous pour la seconde en avril 2012 !

www.champagne-dehours.fr www.lesartisansduchampagne.com 18



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RECETTES Textes et Photos /

L’Assiette Champenoise

Carambar Jivara + Pour 8 personnes +

BISCUIT CACAO : 120g Blancs d’œufs • 85g sucre • 80g jaunes d’œufs • 30g cacao en poudre. Monter les blancs, les serrer avec le sucre, y incorporer les jaunes puis le cacao en poudre. Etaler la masse sur une plaque Gastro avec silpat, cuire à 180°C environ 10 minutes. APPAREIL PISTOLET : 60g Jivara • 60g Beurre de cacao. Fondre les deux ensemble puis chablonner le biscuit avec un pinceau et les détailler à l’emporte pièce, diamètre 5. CRÈME CARAMBAR : 0,5L crème • 125g Carambar. Bouillir et réduire le tout à 450g, passer au chinois, refroidir 12 heures, puis, mettre en poche avec une douille unie n° 8. CROQUANTE GRUÉ : 180g Fondant • 120g Glucose • 50g Grué. Cuire le fondant et le glucose

à 150°C, ajouter le Grué, refroidir la masse puis la mixer. Saupoudrer la croquante sur silpat, passer au four, étaler, laisser refroidir puis concasser pour obtenir des miettes. SORBET JIVARA : 0,5L Eau • 50g Trimoline • 15g Sucre • 3g Stabilisateur • 200g Jivara. Chauffer l’eau et la trimoline, ajouter le sucre et le stabilisateur, porter à 65°C puis verser sur le chocolat, passer, débarrasser. Maturer 24 heures puis turbiner; étaler sur plaque à 5 mm de hauteur. Congeler et détailler en disc de 4cm de diamètre. LAIT CARAMBAR : 300g Lait • 500g crème • 100g Carambar. Bouillir le tout, passer au chinois et débarrasser. COQUE GUANAJA : Réaliser des cercles (diam. 6) en couverture Guanaja tempérer sur des bandes de papier relief ‘croco’ de 4cm de large puis étaler cette couverture sur des feuilles relief ‘croco’ et y déposer les cercles de sorte à obturer une face.

FINITION ET PRÉSENTATION : Couvrir un disque de biscuit de crème Carambar puis saupoudrer de croquante Grué. Déposer le tout face chablonner dans l’assiette, y ajouter un disque de sorbet Jivara, cacher le tout par la coque de chocolat Guanaja, servir à part le lait carambar chaud, le verser sur la coque à table.

Tarte chocolat + Pour 8 personnes +

PÂTE SUCRÉE : 100g Sucre glace • 250g Farine •

GLACE VANILLE : 0,5L Lait • 5 Jaunes • 80g

30g Poudre amandes • 140g Beurre • 1 Œuf. Torréfier l’amande en poudre, Sabler sucre, farine, amande, et beurre en parcelles. Ajouter l’œuf, refroidir la pâte puis l’étaler à 2mm d’épaisseur, foncer et cuire à blanc dans des fonds de 6,5cm de diamètre.

Sucre • 2 gousses de Vanille. Faire une anglaise, laisser maturer 24 h, turbiner

CRÈME PRISE CHOCOLAT : 150g Guanaja •

ACCORD MET ET VIN : Champagne Ruinart

90g sucre • 110g d’œufs • 400g de crème. Fondre le chocolat à 50°c. Tempérer les autres ingrédients. Blanchir les œufs et le sucre, les ajouter au chocolat, puis ajouter la crème, passer au chinois et débarrasser.

rosé. Champagne assez vineux pour une agréable rondeur sur le caramel.

CUISSON : Verser la crème chocolat dans les fonds

SOUPE CHOCOLAT : 0,5L Lait • 50g Glucose • 500g Jivara. Bouillir le lait et le glucose, verser sur le chocolat. Passer, débarrasser.

TUBES ET DISQUES CHOCOLATS : Tempérer de la couverture noire puis l’étaler. 1) sur une feuille imprimée, détailler des cercles de 6cm de diamètre. 2) Sur des bandes de rhodoïd de 14 x 8cm, les rouler pour obtenir des tubes de 4cm de diamètre et 8cm de hauteur.

de tarte, et cuire 6 min. à 150°c

Vacherin à la fraise des bois

Cochon noir de Gascogne

GLACE VANILLE : 1 litre de lait • 10 jaunes d’œuf

MERINGUE PISTACHE : 100g de blanc d’œuf

• 250g de sucre • 3 gousses de vanille bourbon. Blanchir les jaunes et le sucre et verser le lait bouillant où les gousses de vanille fendues auront préalablement infusé. Cuire le tout à 82°.

• 200g de sucre. Chauffer les deux ingrédients en les fouettant légèrement jusqu’à 65° puis faire refroidir au batteur. Avec une poche à douille n°3 faire de petits disques de 4cm, y disposer quelques pistaches.

COCHON NOIR DE GASCOGNE, VENTRÊCHE, FOIE GRAS, POMMES DE TERRE...

blanc. Laisser cuire, y ajouter le lait et la crème. Mijoter 10 minutes. Mixer puis mettre l’appareil dans le siphon.

INGRÉDIENTS : 1 Morceau de 250g de cochon

FINITION ET PRÉSENTATION : Poêler le

• Pm Gros sel • Pm Gros poivre • Pm Mélange de poivre • 4 Feuilles de Red Charles • 4 Feuilles de Sucrine • 1 oignon • 250g de pommes de terre • 25 cl Fond de volaille • 50 Cl Crème liquide • 25 cl Lait • 4 Cubes de Foie gras crus de 20g • 4 Cubes de Ventrêche cuite de 35 Grammes • Pm Fond de veau.

cochon assaisonné. Poêler le foie gras. Réchauffer la ventrêche dans la sauce. Mettre la mousse de pomme de terre. Poser le foie gras poêlé, la ventrêche, ¼ du cochon. Finir avec une feuille de red Charles et de sucrine.

+ Pour 8 personnes +

SORBET FRAISE : Mixer 1 kilo de fraises bien mûres et incorporer 300 grammes de sirop (150 grammes de sucre + 150 grammes d’eau : faire bouillir les deux) et un jus de citron. Réserver un verre qui servira de jus

JUS DE FRAISES : Faire réduire des fraises au bain-marie avec de l’eau et du sucre

+ Pour 4 personnes +

ACCORD MET ET VIN : Champagne Dehours APPAREIL POMME DE TERRE : Mettre les pommes de terre et l’oignon. Tailler avec le fond

Blanc de Meunier 2003 Extra Brut. Vin très peu dosé et puissant pour se marier à la rondeur du cochon.

L’ASSIETTE CHAMPENOISE • 40 avenue Paul Vaillant Couturier • Tinqueux • 03 26 84 64 64 (Textes et photos : l’Assiette Champenoise) 22


CAVE • BRASSERIE • BAR À CHAMPAGNE 23 BIS RUE DE MARS • 51100 REIMS • 03 26 46 10 00

www.hallplace.fr

Photos : Clément Moreau


Coiffure filles & garcons • 51 rue de Talleyrand, Reims • 03 26 47 49 85

(Photo : Crapaud Mlle • Coiffure : Jean-Noël • Stylisme : CLGB • Modèle : Émilie)


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