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GAËL MONFILS, JOUEUR DE TENNIS PROFESSIONNEL
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tennis magazine de 100% gRatUit mai 2013
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• editorial •
Shoes, Paire
et Stravinsky
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« Mika… C’est quelqu’un qui a été faux avec moi. Il était là, super, super, mais, à la première occasion, il m’a insulté sur le terrain. Ca ne peut pas passer quand ça vient de quelqu’un que tu apprécies. On ne fait pas ce genre de choses, non ? On ne dit pas : « Ferme ta gueule » ! Moi, je n’ai plus envie de parler à un gars qui m’a traité comme ça. Pour moi, Mika, c’est un mec qui n’en a rien à foutre des autres. »
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Benoît Paire, l’interview fleuve dans laquelle il revient sur son clash avec Michael Llodra
« Mon père revenait des compétitions ou des entraînements avec une semelle à la main et le reste de la chaussure dans l’autre. C’était plutôt comique ! Au début, cela ne fonctionnait pas, c’était un vrai casse-tête. Georges Goven s’en rappelle bien. Il a d’ailleurs essuyé les plâtres pour la mise au point d’une chaussure performante. En fait, la colle ne prenait pas. » Jean-Louis Haillet, qui revient sur l’épopée de la Stan Smith dans notre dossier « Culture Shoes »
« C’était la première fois que je faisais un test de chaussures. C’est plutôt intéressant, d’autant qu’on avait le choix entre toutes les marques du marché. Après une vraie réflexion, j’attribue mon coup de coeur à la Wilson Rush Pro. Je connaissais assez mal la marque pour ses chaussures et j’ai été séduit par ce modèle. » Retrouvez notre cahier-test chaussures avec les avis de nos testeurs et de notre podologue
« Lennon aimait probablement bien Spring Court… En choisissant ces tennis, il ne véhiculait pas une marque, mais une attitude. Il en allait de même pour Gainsbourg : il ne portait pas un logo, mais un style et un symbole. Il a, d’ailleurs, mis son talent à notre service en réalisant un clip pour nous, en 1984. » Théodore Grimmeisen, fils du créateur de la Spring Court, la première chaussure de tennis
Diffusion : 40 000 exemplaires dans 800 points en France • Liste des points disponibles sur www.welovetennis.fr • GrandChelem, le magazine gratuit 100% tennis • Fondateur et Directeur de la Rédaction : Laurent Trupiano (laurent.trupiano@grandchelem.fr) • Création artistique et mise en page : Séverine Hébrard-Béchet (SBDesign –Studio Graphique. www.sbdesign.pro) • Conseiller Editorial : Rémi Capber (remi.capber@grandchelem.fr) • Rédacteurs : Pauline Dahlem, Audrey Riou, Simon Alves, Alexandre Dinkespiler • Site internet : http://www.welovetennnis.fr • Responsable Business Development: Sandrine Proton (sandrine.proton@grandchelem.fr) • GrandChelem est édité par la société Convergence Media, 8 rue Joseph Cugnot, 38300 Bourgoin-Jallieu - Rédaction : 04 27 44 26 30 • Publicité : 06 60 26 37 76 • Photos : Sport Vision, Chryslène Caillaud
L’arrivée du printemps célèbre le retour des beaux jours, le parfum fugace, mais pas si lointain, des vacances estivales, l’ocre des courts en terre européens… et le traditionnel cahier-test chaussures, qui a bourgeonné les semaines précédentes. Cette année encore, nous nous sommes rendus au complexe de l’ISP Academy pour offrir aux jeunes académiciens, classés de 15 à -15, l’occasion de tester 22 paires de marques différentes. Avec, en guest, la présence de Marton Fucsovics, 21 ans, ex-vainqueur de Wimbledon Junior. Sous le soleil de SophiaAntipolis, semelles, cambrions, languettes et renforts latéraux ont été mis à rude épreuve. L’occasion de nous interroger... A la manière du magazine Shoes-Up, spécialiste des tendances urbaines et moins urbaines, nous avons fait le pari d’un numéro entièrement consacré à ces amies de tous les jours qui supportent vos pieds sales et malodorants – je plaisante. Une manière de lier mode et tennis, à l’heure où l’esthétique et l’impression donnée sur le court sont loin d’être des facteurs négligeables chez les plus jeunes… et les moins jeunes. Jeune, Benoît Paire l’est. A 23 ans, des péchés de jeunesse, il en a commis un certain nombre – et il en garde quelques uns en travers de la gorge. Et, pourtant, ce garçon franc et sincère méritait beaucoup mieux que le traitement que lui a réservé Michael Llodra, à Miami. Benoît est sur la voie de la maturité. Il nous a accordé un splendide entretien au bord d’une plage guadeloupéenne… Un vrai document semé de miniscoops et de petites pépites. Si ce garçon représente l’avenir du tennis français, l’on ne peut que se réjouir et taire nos inquiétudes. De la fraîcheur, du rire, des valeurs, de l’humilité… sans langue de bois. Aucune. Jamais. Bon, de là à le voir remporter Roland Garros un jour… Il ne faut pas exagérer. En attendant, c’est le sacre du printemps. Profitez-en.
le m 34 So rt ie de Gr an dC he dé bu t ma i 20 13
Photo de couverture : William Roden pour WAF Agency. G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - a v r i l 2 0 1 3
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PETITS POTINS nis.fr http ://www.weloveten
Hantuchova, I’m sexy and I know it
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moureux transis d’Ana Ivanovic, passionnés frissonnants de Maria Sharapova, langoureux adorateurs de Maria Kirilenko, gardez vos coeurs sensibles au charme ravageur d’une Miss des Carpates, dont le tennis devient secondaire lors des soirées festives et arrosées du circuit féminin… J’ai nommé : Daniela Hantuchova. La Slovaque a fait des ravages lors des dernières player’s parties. Des player’s parties mixtes, à Indian Wells et Miami… Autant vous dire qu’ils étaient nombreux ces Messieurs à désirer accompagner la Dame aux courtes jupes devant le photo call. Ce succès hors du court rattrape les performances actuelles de la très prochainement trentenaire. Il y a un an, elle squattait encore le top 20… Pour dire ! Depuis, elle a bien déchanté, notre Dani-Minaj – et non Dani-la-Mèche, ce Monsieur de France TV aux atouts un peu moins conquérants… Il est loin le temps des titres à Indian Wells ! La disette étreint sa raquette… et ne lui laisse plus que les podiums off-court pour briller. L’occasion d’envisager une reconversion façon Eva Herzigova, voisine illustre, égérie en -va et modèle Wonderbra ?
RedFoo, le Bel-Ami des courts ?
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t si sa relation désormais officielle avec Victoria Azarenka n’était en fait qu’un leurre ? Et si tout ça n’était qu’un simple moyen, pour lui, de réaliser son rêve ultime de gosse ? En annonçant qu’il s’était inscrit à un tournoi permettant d’intégrer les qualifications de l’US Open – là où tout a commencé avec Vika… –, RedFoo, le chanteur du groupe LMFAO, a titillé notre curiosité… Et s’il était tout simplement le Bel-Ami du tennis ? Mais si, vous savez ! Ce héros éponyme d’un roman de Maupassant. Georges Duroy de son vrai nom. Cet arriviste-opportuniste monté dans la capitale sans aucune compétence dans quelque domaine que ce soit, mais qui parvient à intégrer les plus hautes sphères de la société à travers ses conquêtes féminines. Vous commencez à voir le lien ? Alors, il est vrai, me direz-vous, que RedFoo n’est pas un jeune provincial et que sa notoriété est déjà faite, au moins dans le monde de la musique – ‘faut dire qu’en étant le fils de Berry Gordy, fondateur du label Motown... Ah, et aussi qu’au lieu de commencer par une simple mère célibataire de bonne famille, le bougre est au bras de l’une des plus grandes joueuses du tennis actuel. Mais cette relation lui a tout de même permis de disputer une exhibition et d’échanger quelques tweeners et quelques parties de foot avec Novak Djokovic. Et, maintenant, d’envisager de participer à un Grand Chelem ! UN GRAND CHELEM ! Prends garde, Vika. Nul ne sait qui se cache derrière cette énorme touffe de cheveux et ce look bariolé ! On ne pourra pas dire qu’on ne t’a pas prévenue…
Le foetus-fan de Rafael Nadal
On dit souvent que les fans de Rafael Nadal sont plus jeunes que ceux de Roger Federer. Plus jeunes, oui, mais on ne l’imagine pas recruter ses admirateurs au berceau, tout de même ! Et bien non. Rafa n’est pas comme ça, Rafa ne les prend pas au berceau… mais avant leur naissance ! Okay, cette future jeune maman lui a forcé la main. Supportrice du Majorquin, elle n’hésite pas à lui faire dédicacer son ventre rond comme la lune un soir de plénitude. De là à ce qu’elle appelle son bout de chou Rafa, il n’y a qu’un pas qu’on franchit aisément. Quand on aime, on ne compte pas et on est prêt à tout… Quoi qu’il en soit, le petit n’a déjà plus le choix : il ne sera ni federien, ni djokoviste, mais nadalien, juste nadalien, rien que nadalien. Avec un peu de chance, sa naissance concordera avec le huitième titre de son idole encore ignorée sur la terre de Roland Garros. Vous croyez que l’ex-numéro un mondial va lui envoyer une turbulette Nike et un hochet-raquette Babolat ?
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Rendez-vous avril 2013 ATP
8 au 14 avril
• Casablanca (ATP 250) • Houston (ATP 250)
14 au 21 avril
• Monte-Carlo (Masters 1000)
22 au 28 avril
• Barcelone (ATP 500) • Bucarest (ATP 250)
29 avril au 5 mai • Oeiras (ATP 250) • Munich (ATP 250) WTA
1 au 7 avril
• Monterrey (International) • Charleston (Premier)
8 au 14 avril
• Katowice(International) 22 au 28 avril • Stuttgart (Premier) • Marrakech (International)
29 avril au 4 mai
• Estoril (International) Coupe Davis
5 au 7 avril
• Canada - Italie (Quart de finale) • Etats-Unis - Serbie (Quart de finale) • Argentine - France (Quart de finale) • Kazakhstan - République Tchèque (Quart de finale) Fed Cup
20 au 21 avril
• Italie - République Tchèque (demi-finale) • Russie - Slovaquie (demi-finale) • France - Kazakhstan (barrages groupe II)
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Jovanovski, l’arrache-cœur
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’est une triste histoire, qui s’est bien terminée, dont Bojana Jovanovski s’est trouvée être la cause malheureuse. Bojana, c’est cette jeune joueuse serbe de 21 ans, 39ème mondiale, ex-numéro cinq chez les Juniors. Bojana sortait depuis trois ans avec un footballer de son pays, Petar Cavic. Trois ans de relation, ça marque… A tel point que, lorsque la jeune fille a expliqué au pauvre Petar que leur relation était terminée, ce dernier l’a mal pris… Désespéré, il se rend, un soir, au pont de Pancevo, dans la ville éponyme. Il écrit un texto à son frère, enlève ses chaussures et sa veste. Et, sans hésitations, enjambe la rambarde… puis saute. Tentative de suicide avortée : un pêcheur pas loin le récupère et le tire sur la berge. Petar le confirme, de sa chambre d’hôpital… « Les parents de Bojana l’ont influencée. Ils n’ont pas voulu que l’on s’installe ensemble. Elle, elle m’a expliqué qu’elle voulait arrêter pour se consacrer à sa carrière. » Mais il voit également en sa survie un signe du destin : « Dieu a voulu que je vive. C’était une décision insensée. » Bojana, de son côté, était rapidement passée à autre chose, absorbée par ses prochaines échéances : Fed Cup, Indian Wells, Miami… « Je suis en état de choc », a-t-elle néanmoins confié. « C’est vrai qu’on a rompu, Petar et moi, dernièrement. Mais on s’est quittés en bons termes. Derrière, je me suis concentrée à 100%... Je ne sais pas quoi dire, honnêtement, mais je lui souhaite le meilleur. J’espère qu’il va s’en sortir. » En espérant que les deux rebondissent après ce douloureux épisode !
La guerre des bonbons !
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uh les gourmandes ! On peut être une top player et baffrer comme une sale gosse… La preuve, avec Maria Sharapova qui semble adorer les gâteaux à la crème. Ou, plutôt, la crème avec un peu de gâteau. Et les bonbons, n’est-ce pas, puisque ses poches débordent de Sugarpova – ces sucreries qu’elle commercialise elle-même. Mais la longiligne Maria a reconnu avoir un autre péché mignon, à peine sucré, à peine gras, à peine calorique : les crêpes au Nutella. « J’adore ça, j’adore le Nutella et le Nutella étalé sur les crêpes. Quand je suis à Paris… j’en deviens folle ! » Mais la Sibérienne n’est pas la seule à entretenir ce type de passions indomptables. En effet, Victoria Azarenka n’y va pas, elle non plus, avec le dos de la cuillère – ou du cornet. « J’aime manger équilibré. Mais je voudrais mourir en mangeant une glace… au chocolat, à la vanille, à la noix de coco, peu importe ! » Et oui, Vika en raffole – il faut dire que ce ne doit pas être l’une des spécialités des si chaleureuses plages biélorusses… Enfin, Agnieska Radwanska, elle, troque volontiers l’Italie pour l’Amérique… avec un amour inconditionnel du cheesecake US. Et un rituel, en mars : « Je vais toujours à la Cheesecake Factory (NDLR : une chaîne de magasins spécialisée dans les cheesecakes) avec toute l’équipe polonaise pour fêter mon anniversaire ! Je crois bien avoir essayé tous les cheesecakes jusqu’à maintenant... Je vous recommande celui à la noix de coco et au chocolat blanc ! » Mesdemoiselles, Mesdames, un seul conseil : ne vous privez pas. Du sucre, rien que du sucre, voilà le secret de la performance.
Vous êtes en déplacement, au fin fond de la Lozère, alors que Roland Garros bat son plein dans la capitale ? Vous revenez d’une dure journée de labeur, transpirant, et vous engouffrez dans les transports en commun à contrecœur ? Vous êtes chez grand-pépé ou – pis… – chez belle-maman, sans accès à Internet, contraint de faire bonne figure lors d’un repas de famille interminable ? Et, surtout… Vous avez
Vendredi 29 mars 2013, à 11h30
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petits potins nis.fr http ://www.weloveten
Oh Maria, marry me !
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ruelle déception. Triste information. Effroyable projet. Messieurs, vos cœurs saignent, vos âmes pleurent et vos rêves s’écroulent. Le bonheur des uns fait le malheur des autres – et de très nombreux autres. Préparez-vous, entourez-vous de proches et de soutiens psychologiques. Mais quelle est cette nouvelle propre à provoquer d’irrépressibles émois ? Bonne Maman a décidé d’arrêter de faire des confitures et des sablés aux fraises ? Elvis est bien mort et non en train de jouer du banjo dans un vieux rocking chair sur une plage congolaise ? Scarlett Johansson n’est pas une femme, mais un homme à la pilosité inexistante et aux vagabondes poussées d’hormones ? Non, non, vous n’y êtes pas. La vérité est pire : Maria Kirilenko va se marier. Oui. « Que… que… que… que ? de quoi ? hein ?!@$? » s’est exclamé Purpledwarf, fidèle de www.welovetennis.fr, à la découverte de cette infamie. « On trouvera le jour idéal », a confié l’autre Maria non moins séduisante à USA Today. L’heureux élu ? Alex Ovechkin, un joueur de hockey. Même pas peur, même pas fort, même pas beau, nah. « C’est un peu difficile de définir une date à cause de nos emplois du temps, mais nous discutons du meilleur moment. » Et voilà, Maria est une femme et une joueuse comblée – pas si loin du top 10. Et elle rêve tout haut… « Toutes les filles veulent avoir la plus belle robe, le plus beau mariage et que tout soit parfait ! » Pas trop de soucis à ce sujet, lorsque vous êtes amie avec Stella McCartney, vous partez avec une longueur d’avance… Bref. C’est terrible, mais réel : la belle est très amoureuse et, non, vous ne pourrez vous attirer ses faveurs en marge d’un entraînement ou d’un match de double au prochain Roland Garros. Tant pis. Reste Maria Sharapova… Ah non, mince. Grigor est passé par là. Ou Caroline… Ah ! Non plus, Rory McIlroy occupe déjà la place. Vika ? Toujours pas, RedFoo ne la lâche pas d’un pouce. Tant pis. Votre raquette, elle, vous est toujours fidèle. En attendant, Maria fait la Une du numéro d’avril d’InStyle Russia. Pas de robe de mariée… mais de ballet !
Gasquet affole les radars
Nole… no style !
Richie est le seul Français qui gagne des points… en faisant des excès de vitesse. Face à Andy Murray, en demi-finale du Masters 1000 de Miami, le Tricolore a livré un premier set de très, très haut niveau avant de s’incliner. C’est lors de cette première manche que le Français a soulevé les foules en envoyant un revers à 165km/h, un record presque identique à la vitesse de notre célébrissime TGV – n’exagérons rien... A défaut d’avoir pu recevoir leur ligne à grande vitesse, comme c’était programmé, un temps, par leur gouverneur, les Floridiens ont pu admirer toute la pureté de la technique à la Française. On ne sait pas si c’est ce coup de maître qui lui a donné un coup de sang, mais, pour la première fois, notre petit Mozart du tennis s’est permis également de hausser le ton auprès de l’arbitre de chaise, suite à un avertissement reçu pour dépassement de temps. « Tu n’es pas mon père », a déclaré le Biterrois ulcéré. Avec déjà deux titres, à Montpellier et à Doha, Richard devrait faire mieux qu’en 2006 (NDRL : trois titres). Son objectif avoué : se qualifier pour le Masters, un exploit déjà réalisé en 2007 et, ainsi, affirmer encore davantage sa nouvelle personnalité. Un événement que tous les puristes apprécieront à sa juste valeur. Go, Richie, go...
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écidément, on peut être numéro un mondial et commettre les plus énormes fautes… de goût. Novak Djokovic s’était illustré à l’Open d’Australie 2012 avec des motifs filandreux multicolores étonnants. Auparavant, Sergio Tacchini lui avait dessiné des tenues géométriques, voguant du sévère au bariolé, parfaitement douteuses. Et bien, Nole a encore frappé – et c’est une récidive. A Miami, lors de la traditionnelle player’s party, le Serbe s’est présenté, certes, en charmante compagnie, sa plutôt sympathique copine au bras, Jelena Ristic. Certes. Mais il a aussi dévoilé une veste à palmiers noire complètement improbable. Oui, une veste à palmiers. Mince. Carlos, sors de ce corps ! Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? Et, surtout, comment Jelena peut-elle laisser une telle catastrophe visuelle advenir ? Il faut sévir ! Novak, toi qui a pris le pli du leadership mondial par l’exemple d’un illustre aîné, Roger Federer, dans ton comportement, dans tes déclarations… Fais-en de même dans tes tenues vestimentaires !
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Un
de gala
© Yohan Brandt
C’est tout en élégance que le Capitaine de l’équipe de France et grand habitué de l’Open 13, Arnaud Clément, a remis le trophée du vainqueur à Jo-Wilfried Tsonga.
Le village des partenaires de l’Open 13 a été décoré, cette année, dans un thème futuriste.
© Sindy Thomas © Yohan Brandt
© Sindy Thomas © Yohan Brandt
Le tenant du titre, Juan Martin Del Potro, s’est arrêté en quarts de finale. La tour de Tandil s’est inclinée face à Gilles Simon
Pas de miracle pour Gaël Monfils, toujours à la recherche de son jeu. Pour sa défense, le Français avait à faire à un client au premier tour en la personne de Marcel Granollers, alors 35ème mondial.
© Yohan Brandt
Jo-Wilfried Tsonga est allé saluer la «Bonne Mère». Visite payante, c’est le moins qu’on puisse dire !
Durant sa semaine marseillaise, Jo-Wilfried Tsonga a peut-être bénéficié d’une aide divine. Pour rappel, Jo a sauvé six balles de match - cinq face à Tomic et une face à Berdych, en finale.
Ninho, la mascotte du tournoi, a mis un point d’honneur à féliciter personnellement Jo-Wilfried Tsonga.
© Yohan Brandt
© Sindy Thomas
En grande forme, Richard Gasquet n’a néanmoins pas passé le deuxième tour. Sa défaite face à Gilles Müller reste entachée d’une vilaine faute d’arbitrage, qui a totalement déstabilisé le Français.
Finaliste malheureux, Tomas Berdych était un des cinq tops 10 du tournoi !
© Yohan Brandt
© Sindy Thomas
Non, ce n’est pas le terrain de jeu de Tron, mais simplement le show pour l’entrée des joueurs sur le court, à l’Open 13.
© Yohan Brandt
© Yohan Brandt
Retour en douze clichés sur la 20ème édition de l’Open 13 qui aura été marquée par l’empreinte d’un Jo-Wilfried Tsonga en grande forme.
Bernard Tomic, l’étoile montante australienne, a failli créer la sensation en quarts de finale face à Jo-Wilfried Tsonga en obtenant cinq balles de match.
Malgré des douleurs un peu partout, Gilles Simon s’est hissé au stade des demi-finales en éliminant, au passage, un certain ... Juan Martin Del Potro.
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GRANDCHELEM FRANCE
HUBERT
PICQUIER
« NOUS VOULONS ALLER AU BOUT DE L’AVENTURE » Hubert Picquier, Directeur de l’Open GDF-Suez de Bron, un tournoi ITF 10 000$, fait le bilan de l’édition 2013. Une édition qui a vu Maryna Zanevska, 173ème mondiale, s’imposer pour la deuxième année consécutive. Une édition qui a remporté une nouvelle fois son pari : faire de cette épreuve une véritable étape sportive dans l’agglomération lyonnaise. Mais l’ambition est encore plus grande !
Entretien réalisé par Pauline Dahlem
Pouvez-vous dresser le bilan sportif de cette deuxième édition ? Sur le plan local, on a attribué un certain nombre de wildcards à des joueuses lyonnaises – Gaëlle Desperrier, Alix Collombon, Jessica Ginier, Melanie Benyadi –, mais cela ne s’est pas soldé par un grand succès. Il faut dire que le tirage au sort n’a pas été très favorable. Néanmoins, on a vécu un très, très beau tournoi, le niveau a été très élevé. Et, ce, pour deux raisons : d’une part, de très bonnes joueuses présentes l’année passée sont revenues parce qu’elles avaient apprécié le tournoi, les conditions et l’accueil fourni. C’est un bon point pour nous ! Et, d’autre part, parce que nous n’avons pas une grosse concurrence au niveau européen cette semaine-là. Au final, nos deux premières têtes de série étaient classées dans le top 200. C’est rare pour un 10 000$ ! Un mot sur la gagnante, Maryna Zanevska, qui a conservé son titre… C’est une jeune fille adorable. Quand elle a gagné l’an dernier, elle nous a promis qu’elle reviendrait. Et elle est bien revenue ! En plus, pour cette édition, elle a même accepté de
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prêter son nom et son image pour les affiches du tournoi. C’est une joueuse prometteuse qui a conservé son titre. Et qui avait gagné, la semaine précédente, un 25 000$ à Moscou. Si on reste dans la catégorie des 10 000$, je ne pense pas qu’on la reverra ! (Rires) Justement, l’idée de passer en 25 000$ commence à faire son chemin ? C’est clair : on veut progresser et on est même plus ambitieux que cela. Nous avons un contrat avec la FFT pour trois ans et c’était la deuxième année en 2013. Il nous est déjà possible de passer en 15 000$, car c’est autorisé sans changement de dates. A terme, on veut monter en 25 000$... et même beaucoup plus haut. Beaucoup plus haut… C’est-à-dire ? L’idée, c’est de réinstaller un tournoi international dans l’agglomération lyonnaise. Mais un tournoi féminin, cette fois. Nous avions le Grand Prix de Tennis de Lyon, nous avons accueilli des rencontres de Coupe Davis. C’est bien, mais il manquait de la visibilité pour le tennis féminin. Or, cette discipline a
beaucoup évolué dernièrement. On a, aujourd’hui, des joueuses qui évoluent à très haut niveau avec un comportement remarquable. Nous nous sommes lancés dans un 10 000$ féminin. Maintenant, nous voulons aller au bout de l’aventure ! Vous pouvez revenir sur les différents événements organisés au profit des clubs de la région et le pourquoi de ces animations ? Ce tournoi 10 000$ est organisé par une Ligue, la Ligue du Lyonnais. Or, accueillir un tournoi n’est pas la vocation première d’une Ligue. Ainsi, l’idée est la suivante : si l’on organise un tournoi à la Ligue, il faut que cela se fasse pour les clubs. On a beaucoup travaillé avec le Comité du Rhône et on a proposé des formes de packages aux clubs, pour leur faire revivre ce qu’ils avaient connu du temps du GPTL. Cela s’est avéré être un grand succès, puisque nos soirées-clubs ont été prises d’assaut. On a aussi proposé d’autres animations, telles que des réunions avec des professionnels, des conférences d’information pour les entraînés de Ligue et leurs parents… Tout cela a bien fonctionné.
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Pourquoi les Ligues se lancent-elles, désormais, presque plus que les clubs dans l’organisation de tournois ? Je suis moi-même Directeur d’un tournoi organisé dans un club… Je peux vous dire que, dans une Ligue, cela n’a rien à voir. Si les clubs trouvent peut-être plus facilement des partenariats que les Ligues, celles-ci ont des moyens humains beaucoup plus adaptés à l’organisation d’un tournoi, notamment grâce à leurs salariés. Et puis, je crois que les infrastructures jouent aussi un grand rôle. Dans la région lyonnaise, aujourd’hui, il n’y a pas beaucoup de clubs qui disposent de six courts couverts, comme le Centre de Ligue. L’explication est un peu semblable pour le tournoi 50 000$ qui s’est monté à Paris (NDLR : à Croissy-Beaubourg, à la Ligue de Seine-et-Marne). Les organisateurs profitent de leurs très belles infrastructures pour monter un événement dans la continuité des Championnats de France par équipes qu’ils organisaient avant.
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GRANDCHELEM FRANCE
LA GWADA TOUCH ! Textes de Simon Alves
L’Orange Open de Guadeloupe, tournoi 100 000$ disputé au Gosier, a livré en 2013, une troisième édition de choix ! 14 joueurs, qui sont ou ont été dans le top 100, une organisation bien huilée et un vainqueur français : Benoît Paire. Journal de bord d’une semaine en immersion dans le quotidien d’une épreuve du circuit Challenger. Jour 1 – Dimanche 24 mars 2013
Il est environ 15h15 à Pointe-à-Pitre. Mon avion en provenance d’Orly vient enfin d’atterrir. Je commence à comprendre pourquoi j’ai été aussi peu inspiré de garder mon pull sur mes épaules : 30 degrés et une humidité ambiante étouffante. Il faisait cinq degrés à mon départ de la capitale. Il y a du… changement. Espérons que le tennis soit tout aussi torride au Gosier. Une navette me dépose à mon hôtel deux heures plus tard. En passant, le chauffeur me montre où se situe le lieu du tournoi. De loin, on ne distingue rien d’autre qu’un complexe tennistique… Tout ce qu’il y a de plus normal. Un peu perdu, je cherche avant tout à prendre mes marques à l’hôtel. Bon, apparemment, la mer n’est pas vraiment à côté, mais peu importe : on a un tournoi à couvrir. Laissons passer la nuit... même si je sens que les moustiques ne sont pas prêts de m’accorder un quelconque répit...
Jour 2 – Lundi 25 mars 2013
Grâce au décalage horaire, j’ai passé une sacrée bonne nuit. Les quelques inquiétudes que j’avais au début se dissipent peu à peu. Je peux capter internet depuis le hall de l’hôtel et enfin me mettre à pied d’œuvre pour couvrir le tournoi et l’actualité sur www.welovetennis.fr. Le dernier tour des qualifications se dispute aujourd’hui. Même si la plupart sont tombés la veille, deux Tricolores sont encore engagés : Aurélien Pinet et Gianni Mina. Ce serait dommage de rater cela... Un petit déjeuner, mon appareil photo et mon ordi’ sous le bras et je file au village du tournoi. Arrivé là-bas vers 11 heures, je vois la naissance de la bête : les chapiteaux se montent, les partenaires arrivent et tout le monde s’active pour faire vivre le lieu. Il faut dire qu’avec, maintenant, 70 bénévoles (10 en 2011 !), les organisateurs cherchent à assurer une grande qualité de service. Place au tennis. Pinet et Mina ne font guère illusion. Ce dernier était blessé… Cela ira mieux demain !
Jour 3 – Mardi 26 mars 2013
Je savais que j’aurais dû prendre ma crème solaire. En Guadeloupe, le soleil n’est pas vraiment amical et ma peau peut en témoigner. Je décide de remédier à mon erreur et d’aller acheter un tube salvateur pour tenir toute la semaine. Je n’ose me mettre à la place des joueurs. Il suffit de voir le visage bardé de crème non étalée de Lukas Lacko pour s’en convaincre. Pendant l’entraînement du matin, les joueurs souffrent. Et ce n’est pas l’horaire de 15h00, annoncé pour le début des matches, qui va les rassurer. D’autant que le lieu où tous les services leur sont destinés – linge, practice et chauffeurs – ne leur convient pas. Trop éloigné des courts, visiblement. Bref, malgré le climat qui fait rêver n’importe quel vacancier, je ressens un peu de tension. En fin de journée, Benoît Paire fait son entrée en lice. Et souffre face à un jeune local, Calvin Hemery, mais s’impose en trois sets. Les choses sérieuses ont enfin débuté. Et, moi, je m’en vais me faire cuire des pâtes dans ma chambre.
Jour 4 – Mercredi 27 mars 2013
La chaleur et le soleil sont pires que les jours précédents, ce mercredi. Si, si. Pas de chance pour Thierry Eon, animateur et speaker du tournoi. En plein Kid’s Day, où les plus jeunes joueurs ont pu taper la balle avec Julien Obry, Kimmer Coppejans, Gilles Müller et Benoît Paire, il est resté en plein cagnard pendant près de trois heures. Autant vous dire qu’il a fini la journée complètement… écarlate. Je profite de trouver Müller seul, à l’endroit même où les joueurs viennent à présent déposer leur linge – oui, leur fronde a payé – afin de pouvoir lui poser quelques questions. C’est peu de le dire : le Luxembourgeois est plutôt avenant et souriant ! J’essaie d’obtenir quelques mots de Rosol également, mais le bonhomme n’est pas très causeur. Et ne quitte jamais sa femme, venue pour l’occasion. En double, Benoît Paire et Edouard Roger-Vasselin s’inclinent. Ce dernier s’énerve après avoir reçu un smash en pleine figure... Aïe.
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Jour 5 – Jeudi 28 mars 2013
Quelle journée, mes aïeux ! J’ai obtenu, la veille, le feu vert de l’organisation pour aller côtoyer les joueurs à leur hôtel. On m’avait dit que je les trouverais sur la plage, mais c’est finalement sur la terrasse du restaurant que je les aperçois. Très sympas, ils acceptent tour à tour de m’accorder leur temps pendant leur petit déjeuner. Bon, il faut dire que leur programme était léger, ce matin : ils n’avaient rien prévu d’autre que d’aller à la plage. Marc Gicquel, Edouard Roger-Vasselin et Benoît Paire passent au crible de mes questions, tout à fait détendus. Un bonheur n’arrivant jamais seul, je trouve Florent Serra en plein échauffement physique à l’entrée de l’hôtel. Jackpot. Mais la journée est loin d’être finie pour eux. Marc et Florent prennent la porte, avec mots fleuris à la clef. Seul Benoît s’en sort, malgré un match encore accroché. Ouf, il est quand même vraiment sympa, ce Benoît.
Jour 6 – Vendredi 29 mars 2013
C’est une journée plutôt calme, aujourd’hui. Et, pourtant, on attaque les quarts de finale. Dans le lot, on retrouve les six premières têtes de série. Deux invités surprises également : l’Israélien Dudi Sela, qui affronte Rosol, et le qualifié Prakash Amritraj, opposé à Paire. Des gars qui ont montré de sacrées qualités au cours du tournoi, notamment le premier, très habile et élégant. Malheureusement, leur aventure tourne court. J’attribue le prix du beau jeu, ce vendredi, à un garçon surprenant : Sergiy Stakhovsky. Face à Müller, c’est festival : coups variés, amorties… J’en laisse mon appareil photo sur mes genoux pour applaudir à deux mains. De son côté, Bachinger se qualifie « fingers in the nose » contre Lacko. Attention, Benoît, cet Allemand – ton prochain adversaire – est redoutable depuis le début du tournoi…
Jour 7 – Samedi 30 mars 2013
Mon ambition du jour : profiter un peu de la plage pour la première fois du séjour. Et oui, enfin une matinée de liberté ! Mais, coup de bambou – je suis en état de choc : il pleut à torrents sur la Guadeloupe. Passée la déception, je me dis que c’est un signe : je dois me mettre au boulot ! Il y a la finale dames à Miami... La pluie s’arrête enfin à la mi-journée et les matches peuvent débuter comme prévu. Enfin, seulement débuter. Le temps s’en mêle à nouveau… Rosol s’incline entre les gouttes face à Stakhovsky. Cela n’a pas l’air d’attrister Madame, à mes côtés. Benoît, lui, se frustre et balance sa raquette, contre Bachinger... J’ai presque envie d’aller le voir pour le calmer. Mais c’est sous-estimer sa maturité. Il se reprend et s’applique sur ses revers pour s’offrir une finale. Je rentre avec lui et Thierry Eon en voiture. Quand Benoît dit qu’il aime déconner, il ne ment pas. On y a eu le droit tout le trajet !
Jour 8 – Dimanche 31 mars 2013
C’est le grand jour ! La finale, oui. Mais aussi le départ. Pour des raisons logistiques, je sais déjà que je ne pourrai pas assister au match en entier. Un petit tour par la plage, le matin, histoire de ne pas quitter la Guadeloupe sans avoir pu goûter à ses plaisirs… Et me voilà fin prêt à rejoindre le site du tournoi. J’ai au moins le privilège de voir la première manche de ce match tant attendu entre Benoît Paire et Sergiy Stakhovsky. Et celle-ci fait plaisir à voir, tant le Français semble enfin à son aise. Je pars pour l’aéroport le cœur léger. A l’approche de mon embarquement, il est 18h30 et je veux savoir si Benoît a réussi à remporter ce titre – le plus important de sa carrière. Un confrère appelle l’organisation : on est en fin de troisième set... Je suis tendu. Trois minutes plus tard, un SMS arrive : il l’a fait, 6-4 5-7 6-4. Je m’envole heureux. Sept heures plus tard, le commandant de bord annonce -1°C à l’extérieur… Vivement l’année prochaine !
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GRANDCHELEM FRANCE
Nicolas Escudé
« Valoriser le tennis de haut niveau : voilà notre leitmotiv »
Photographies : Rémi Capber
C’est à Saint Gervais, chez le Président de l’UNJPT, Nicolas Escudé, et en présence de son représentant, Frédéric Vitoux, que nous avons passé en revue les missions du syndicat des joueurs professionnels. Interviews croisées en altitude, au pied du Mont Blanc.
Quand le syndicat de l’UNJPT (Union Nationale des Joueurs Professionnels de Tennis) est-il né ? Nicolas Escudé (NE) : Un peu d’histoire ! (Rires) Le syndicat a vu le jour en 1976. A l’époque, les joueurs estimaient que leurs intérêts n’étaient pas suffisamment respectés et protégés. On était aussi au début du tennis professionnel : il y avait des batailles à mener. Aujourd’hui, ce temps est révolu et nous ne sommes plus en conflit avec la Fédération Française de Tennis. Bien au contraire, nous travaillons main dans la main sur tous les sujets qui touchent à la promotion du tennis de haut niveau. Cette mission, c’est l’ADN du syndicat. Nous sommes aussi présents et très actifs dans les commissions de classement, interclubs et de reconversion. La FFT nous soutient dans notre mission. Quand on pense syndicat, on pense obligatoirement revendications ou luttes sociales… NE : Forcément (rires). Et c’est pourquoi, même si l’on a le statut de syndicat, on a
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plutôt un fonctionnement proche d’une association. Il y a plusieurs missions au sein de notre structure. Avec, en cheval de bataille, l’aide que l’on peut apporter au quotidien à nos membres. Je pense à l’accompagnement en cas de déclaration de sinistre, comme une blessure, à l’aide juridique, à l’organisation de journées conseils avec notre cabinet d’expert comptable... On se présente comme une plateforme de services pour nos membres. Endehors de l’ensemble de ces activités, l’objectif est de promouvoir le tennis de haut niveau à travers les clubs. Notre projet est de maintenir et d’activer un circuit de grands tournois susceptible de voir jouer les meilleurs joueurs français. Qui dit « syndicat » dit aussi « cotisation ». Comment cela se passe-t-il ? Frédéric Vitoux (FV) : En fait, la cotisation est proportionnelle au revenu des joueurs, ce qui est tout à fait logique. D’ailleurs, l’ensemble des membres a accepté ce mode de fonctionnement. Depuis que le syndicat a été mis en place, tous les joueurs numérotés français
ont adhéré. Nous voulons faire en sorte que les plus grands puissent aider les autres, qu’il existe une solidarité entre ceux qui sont sur le grand circuit toute la saison et ceux qui bataillent dur pour rester et vivre du haut niveau.
afin de pouvoir financer leurs projets sportifs, notamment sur le circuit ITF-ATP. C’est la raison pour laquelle, nous avons créé la structure Tennis Pro, en charge de ces missions.
J’ai entendu dire que la France est le seul pays avec une telle structure. C’est vrai ? NE : Sans parler de spécificité française, je crois qu’aucun autre pays de tennis ne possède de syndicat. La France possède aussi une densité de joueurs de haut niveau assez importante, voire unique. Notre objectif étant de permettre à tous ces champions de pouvoir vivre de leur passion, notre mission est devenue essentielle, tant structurellement qu’économiquement parlant.
Nicolas parle de dynamisme des clubs. Tu confirmes, Frédéric ? FV : Les chiffres parlent d’eux même. Aujourd’hui, nous proposons à nos membres un calendrier de 60 tournois partenaires sur tout le territoire. Cela confirme que la vie des clubs est très dense. Nous y contribuons en proposant des services à haute valeur ajoutée. Réunir des joueurs de haut niveau peut être un vrai casse-tête pour un organisateur, ces joueurs jouant souvent sur le circuit ITF ou ATP. Passer par notre structure est un gage de sérieux et de qualité.
Comment y parvenez-vous ? FV : Nous sommes partis d’un double constat : une demande croissante des clubs pour promouvoir leurs tournois à travers un plateau de joueurs de haut niveau ; le désir qu’ont nos membres de participer à des tournois français,
Outre le plateau, quels sont vos autres engagements ? NE : On connaît bien ce que « vie de club » signifie. C’est pour cela que nous tenons à ce qu’au moins un de nos joueurs soit présent jusqu’à la fin, quel que soit son résultat, à
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GRANDCHELEM FRANCE
chaque tournoi partenaire. Le club sait ainsi qu’il peut s’appuyer sur un professionnel pour l’ensemble de ses animations – un clinic, un cocktail, une remise de prix. L’autre mission – elle n’est pas anodine –, c’est le conseil qu’on apporte aux organisateurs, notamment sur le choix d’une date, de certaines prestations ou sur la stratégie de communication… J’imagine que cela varie en fonction de la taille de l’épreuve ? FV : On a de tout, et heureusement ! Il n’y a pas de critères liés à la taille. A partir du moment où un club fait appel à nous, nous faisons le maximum pour que son événement soit un succès. Alors, évidemment, les demandes et les attentes ne sont pas les mêmes en fonction des tournois. Mais – et j’insiste làdessus –, notre but est de valoriser le tennis de haut niveau partout en France. Comment définir le niveau sportif de ces tournois ? NE : Par le passé, ces épreuves étaient un passage obligé pour les futurs champions. Je me souviens y avoir régulièrement participé. On était jeune, on allait se frotter aux meilleurs de son pays. C’était très enrichissant à tous les points de vue. On le faisait aussi, parce qu’il y avait moins de tournois ITF à l’époque. Ce temps est révolu et les espoirs préfèrent aller tenter de glaner des points ATP, plutôt que de gagner un tournoi des circuits CNGT. Sportivement, cela se défend, bien sûr, et s’explique facilement. De mon temps, je me souviens qu’avec trois points ATP, j’étais classé à la 350ème place mondiale. Aujourd’hui, je serais peut-être 1200ème… J’exagère un peu, mais il y a une vraie différence. Néanmoins, pour un jeune, affronter des joueurs expérimentés sur les circuits CNGT, en France, ça peut être plus payant en termes d’expérience, sur le long terme, que d’aller s’exiler au Kazakhstan pour grappiller deux ou trois points… FV : Je suis d’accord avec l’analyse de Nicolas. A mon sens, l’idéal, c’est de mixer les deux circuits, afin de s’aguerrir. Les deux ne s’opposent pas, ils se complètent et génèrent des bienfaits différents. Les CNGT ont bien évolué, aujourd’hui. Moi, je me rappelle d’un phénomène, dans les années 90, qui gangrénait le projet : les fameux chasseurs de primes ! NE : Ah oui ! Et c’était souvent des Argentins (rires) ! Ils venaient en France et se parta-
geaient les primes en faisant un pot commun. Cela tuait toute logique sportive au désespoir des organisateurs. En s’impliquant fortement dans ces épreuves, on a réussi à briser ces pratiques. D’ailleurs, étrangement, on voit beaucoup moins d’Argentins dans nos tournois, maintenant… Et pour cause, ils savent bien qu’ils se retrouveront engagés dans une épreuve avec un plateau relevé et des joueurs qui ne sont pas là pour rigoler ou se partager les gains. Vous avez eu l’idée de vous rapprocher de syndicats d’autres disciplines ? FV : A un moment donné, nous avons eu des discussions avec l’UNFP (Union Nationale des Footballeurs Professionnels), mais nous avons vite compris que nous n’avions pas les mêmes intérêts de par la spécificité des disciplines. Et avec le syndicat UTF (NDLR : équivalent pour le tennis féminin français) ? NE : Là, nous sommes allés plus loin. A une époque, il n’y avait qu’une structure pour les hommes et les femmes. Mais, par la suite, nous avons constaté que cela ne fonctionnait pas. Nous avons alors décidé de reprendre chacun notre indépendance. Par le passé, je me souviens que vous organisiez chaque année votre propre tournoi, le « Trophée Tennis Pro »… C’est une initiative qui a été mise au placard ? FV : En fait, ce tournoi avait lieu pendant Wimbledon, au club de Maisons-Laffitte. C’était un vrai succès, on réunissait plus de 6000 spectateurs pendant cinq jours et tous nos joueurs répondaient présents. Les matches étaient même retransmis par Paris Première. Mais c’était un énorme travail. Et un challenge qui nécessitait une structure d’accueil fortement impliquée. Passé un temps, le club de Maisons-Laffitte a changé de stratégie et on a dû arrêter. Mais, pour répondre à ta question, cet événement n’est pas passé aux oubliettes. Si un club peut soutenir une telle initiative, nous nous pencherons de très près sur le dossier, car c’était un vrai temps fort pour nous et la famille du tennis français. Entretien réalisé par Laurent Trupiano et Rémi Capber
Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter le site de l’UNJPT.
http://www.unjpt.fr
Comment être membre du syndicat ?
« Pour faire partie du syndicat, le premier critère est d'être professionnel, de vivre de sa carrière de joueur de tennis et non d'en vivre parce qu'on a un papa très riche (rires) ! Ainsi, forcément, c’est lié à un classement. Quand vous jouez sur le circuit pro ou que vous êtes « promo », comme on dit, vous êtes accepté au syndicat. Nous comptons actuellement 80 membres, dont 20 participant activement au circuit CNGT. » Nicolas Escudé
Une action de réinsertion ?
« Je ne sais pas si le mot « réinsertion » est approprié, mais, depuis quelques années, nous avons décidé de salarier un joueur à mi-temps au sein du syndicat. Il vient renforcer notre équipe. Chaque année, nous faisons donc un appel à candidatures. Il arrive qu’on sélectionne un champion par rapport à un projet de reconversion ou une envie de se relancer. Il y a deux ans, c’est Julien Jeanpierre qui nous a rejoints. Il était très motivé à l’idée de nous donner un coup de main et d’apporter des idées. Cela lui a aussi permis de se rapprocher de Pauline Parmentier pour la suivre sur le circuit. Cette année, c’est Charles Antoine Brézac qui l’a remplacé. Charles Antoine a arrêté sa carrière pro pour repartir prochainement en école d’avocat. Entre ces deux mondes, il y a un vrai gouffre. Faire cette transition en douceur avec une mission au sein du syndicat nous a semblé tout à fait cohérent ! » Nicolas Escudé
La possibilité d’animer les clubs ?
« Tennis Pro est aussi un acteur majeur pour permettre, au-delà des tournois, d’animer les clubs lors de manifestations d’envergure, comme une inauguration, une fête de club ou un anniversaire. Là encore, nous jouons le rôle de plateforme de services et de conseils. Il est certain que notre activité de tournois est la plus développée. Cependant, le secteur animations est aussi très important. Il faut enfin ajouter que les joueurs apprécient ce type d’événements, car cela les sort de leur quotidien. On est sur quelque chose de très convivial. » Frédéric Vitoux
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GRANDCHELEM FRANCE
Quatre témoins
Entretiens réalisés par Laurent Trupiano
pour une semaine de haut niveau à l’Open d’Amiens ! Venue en Picardie, à l’Open d’Amiens – un tournoi ITF 10 000$ –, pour se refaire une santé, Virginie Razzano est repartie avec un nouveau titre à son palmarès, après avoir dominé en finale la jeune espoir Alix Collombon, 6-1 6-0. Pour résumer la semaine un peu particulière de l’Amiens AC Tennis, le club organisateur, nous sommes allés à la rencontre de quatre témoins clefs. Le Président de l’Amiens AC Tennis
Clément le Léap Le bilan du tournoi
« Très positif ! L’édition a été marquée par de bonnes conditions météorologiques, une participation soutenue, plus de public, une très belle implication des salariés du club, des membres du Comité et des bénévoles… et de très belles parties sur le terrain. Un régal ! »
La venue de Virginie Razzano
« Cela a été un plus inattendu et très appréciable. Mais cela n’a pas tout changé non plus ! Nous apportons autant de soin possible à l’accueil des joueuses, à leur bien-être et au bon déroulement de leurs matches. Et, ce, quel que soit leur niveau. »
L’audience de l’épreuve
« Les médias ont été beaucoup plus présents – tous les supports de presse, radio et télévision ont couvert l’événement. Nous avons rassemblé plus de spectateurs que l’année dernière : jusqu’à 250 personnes pour la finale. Voir jouer une joueuse du niveau de Virginie Razzano au club et sur Amiens, ce n’est pas courant. C’était une opportunité à saisir. »
Le coup de cœur
« Forcément, Audrey Jumel, 18 ans, notre numéro un, qui a passé le premier tour dans le tableau final. J’ai suivi son match très serré par SMS, à distance… Un enfer ! En plus, derrière, elle a eu l’opportunité de jouer contre Virginie Razzano. J’étais très heureux pour elle à double titre ! »
La lauréate
L’entraîneur physique d’Alix Collombon
Virginie Razzano
Simon Desliens « Alix a réalisé une semaine de toute beauté ! Je suis fier d’elle. Elle est montée en puissance au cours du tournoi. Cela reste sa plus belle performance dans un tournoi ITF. Vivre ce moment à ses côtés a été un vrai plaisir, d’autant que le succès nous a accompagnés. A vrai dire, je ne suis pas surpris, car Alix est une vraie combattante, une guerrière. »
« J'avais deux possibilités pendant cette période : soit recommencer à faire du foncier ; soit matcher. J'ai choisi la deuxième option et je ne le regrette pas. J'ai abordé ce tournoi comme j’aborderais une épreuve du grand circuit. Je n'ai pas pris les choses à la légère, d'autant que je savais être la joueuse à battre. » « J'ai été choyée, même si, quelques fois, j'ai bien senti que certaines de mes attentes étaient différentes de celles des autres participantes. C’est vrai que j'ai ma façon de me préparer, de m'isoler. C'est essentiel pour que je sois performante sur le court. » Les conditions de jeu
« Tout a été réuni pour qu'elles soient optimales. Je savais évidemment que j'allais jouer dans une salle non chauffée, sans ramasseurs de balles. Ce sont des détails, mais cela change mes repères. Je me suis adaptée ! » Les souvenirs
« Cela fait vraiment longtemps que je n'étais pas revenue sur ce circuit. C'est vrai que cela m'a fait un peu drôle. Mais, comme j'avais un objectif précis en tête, je ne me suis pas égarée, je suis resté dans cette dynamique. Lorsque je suis arrivée, je me rappelle qu’on m'a demandé pourquoi j'étais venue à Amiens. J'ai simplement répondu : pour gagner. »
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Christophe Dheilly
Le parcours de sa protégée
La participation à un 10 000$
L'accueil
Le responsable des joueuses
La finale
« Bien sûr, affronter Virginie Razzano, ce n’est pas rien. Mais Alix n’est pas rentrée sur le court sans convictions. On avait un plan bien précis. Et on ne voulait pas trop subir, car ce n’est pas comme cela qu’Alix parvient à s’exprimer. J’ai juste un petit regret, à 2-0, dans le premier set. Alix était dans la ligne énoncée avant la rencontre et, puis, elle a lâché. A partir de là, elle a plus joué pour ne pas prendre une raclée plutôt que pour tenter des choses. » Le meilleur souvenir
« C’est le gâteau d’anniversaire que j’ai soufflé en compagnie d’Alix et de Jessica Ginier, alors que je fêtais mes 27 ans ! Un vrai moment d’émotion. »
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L’ambiance générale
« La présence de Virgnie Razzano a un peu changé la donne. Sans mettre la pression, elle nous a obligés à être encore plus précis que d’habitude. Elle avait des exigences que l’on ne connaissait pas. Il a fallu s’adapter. J’ai plein de petits détails en tête qui confirment que les exigences du haut niveau sont différentes et plus pointues. Le rythme d’une journée n’est pas du tout le même ! Par exemple, Virgnie n’a jamais cassé un cordage pendant le tournoi, mais c’est elle qui a fait le plus corder – 13 cadres. » Un timing précis
« La journée de Virginie est très précisément timée. Elle a sa routine et l’on sent bien qu’il ne faut pas qu’un rouage se dérègle et que cette organisation soit perturbée. Rien n’est laissé au hasard. A chaque fin de match, c’est la seule, par exemple, qui prenait le temps de faire une séance de plus d’une heure et demie pour sa récupération. » Une anecdote
« Virginie est souvent venue me demander des conseils. J’étais un peu son concierge, comme dans un grand hôtel. Je lui ai trouvé un bon coiffeur, un petit resto agréable. Elle a toujours été très sympathique, sensible et bien élevée. J’ai senti qu’elle savait vraiment pourquoi elle était là, que c’était un point de passage, une étape pour revenir au plus haut niveau. Se dire que son point de départ a été accompli chez nous, à l’Amiens AC Tennis, c’est une vraie fierté. »
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GRANDCHELEM FRANCE
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Le Challenger la Manche-Cherbourg fête dignement ses 20 ans !
C’est le surprenant Néerlandais Jesse Huta Galung, vainqueur de Vincent Millot en finale, 6-1 6-3, qui succède à Josselin Ouanna au palmarès du Challenger La Manche-Cherbourg (50 000$). Résumé en 12 clichés d’une semaine riche en émotions.
Entre les matches, les organisateurs avaient prévu une animation pour chauffer le public.
Alain Thiébot, le Directeur du tournoi (à droite sur la photo), a foulé le court central pour un mini-tournoi de double.
L’équipe d’arbitrage au grand complet.
L’Open de la Manche-Cherbourg est aussi organisé grâce au soutien d’une équipe de bénévoles chevronnés.
Kenny de Schepper et Vincent Millot, pendant l’hommage à Ghyslaine Thiébot, la femme du Directeur, décédée peu avant.
Nicolas Mahut était la guest-star de cette 20ème édition.
Vincent Millot, finaliste émérite, rentre sur le court avec Lola.
Poignée de main : Millot est battu par Jesse Huta Galung.
Remise des prix du trophée McDonald’s, qui a rassemblé près de 400 jeunes.
Remise des prix du double : les vainqueurs thaïlandais, les jumeaux Ratiwatana, et les finalistes, Philipp Marx et Florin Mergea.
Remise des prix du simple : Michel Louiset, Olivier Lucas, Vincent Millot, Jacky Bouvet, Alain Thiébot, Jesse Huta Galung, Jean-Michel Houllegatte, Franck Tison.
Jessa Huta Galung a décidé de fêter son titre avec l’ensemble des ramasseurs.
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“On the Road to the ATP World Tour” poursuit sa route En marge de l’Open 13 et d’Indian Wells, Janko Tisparevic a invité Grégoire Barrere et Devin Britton. Janko a partagé avec eux son expérience de membre du top 10, les coachant le temps de séances approfondies. Retour sur les deux premières étapes du programme On the Road to the ATP World Tour.
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tre l'invité privilégié de Janko Tipsarevic en tant que sparring partner, voilà une belle façon d'acquérir une expérience du haut niveau et, surtout, de comprendre ce qui fait la réussite d'un champion. Greg’ Barrere et Devin Britton ont eu ce privilège, en étant intégré dans le team du joueur serbe. Séances physiques, conseils sur le court, mais aussi discussions et confidences… Ils ont pu se rendre compte du chemin qu'ils avaient encore à accomplir pour gravir les échelons qui mènent au top 10 mondial. « Si je m'implique autant dans le programme On the Road, c'est aussi parce que je pense que j'ai des messages à faire passer. Mon expérience doit servir. De plus, j'aime transmettre, témoigner, donner des pistes de réflexion. D'ailleurs, Greg’ et Devin ont été plutôt attentifs. Nous avons vécu des moments tout à fait enrichissants », explique Janko Tipsarevic. Pour garder une trace de ces deux rencontres, l'ensemble des événements a été filmé par l'équipe média de Tecnifibre et est déjà disponible sur YouTube et la chaîne On the Road du site de l'ATP.
Tecnifibre, le partenaire de l'ATP Tecnifibre a signé un partenariat de cinq ans avec l’ATP, le 1er janvier 2013. La marque est devenue raquette, cordage, bagagerie et accessoire officiels de l’ATP, ainsi que partenaire officiel des Barclays ATP World Tour Finals. Ce contrat global de cinq ans, basé sur des licences produits, mais aussi sur de la communication et de la performance, va permettre à Tecnifibre et à l’ATP de se connecter à la nouvelle génération de joueurs de tennis. Grâce à son expérience et à sa connaissance du jeu, Tecnifibre sait que personne ne naît top player. La marque française souhaite, ainsi, aider et motiver les jeunes espoirs à atteindre le haut niveau. Comment ? En développant avec les équipes de l’ATP un programme unique et original baptisé « On the Road to the ATP World Tour », qui permettra aux fans de tennis du monde entier de découvrir les « keys success » nécessaires pour devenir un top player. Et, surtout, de découvrir la vie sur le circuit et tous les sacrifices que leurs idoles ont dû consentir pour réussir. Dans cet objectif, Tecnifbre s’appuie sur le leader de son team, Janko Tipsarevic, qui a souhaité s’engager dans un programme de mentoring. Ce sont quatre jeunes « rookies », issus du team Tecnifibre, qui, chaque année, vont découvrir l’ATP World Tour aux côtés d’un top 10. De nationalités et de cultures différentes, Grégoire Barrere (FRA), Devin Britton (USA), Omar Jasika (AUS) et Dino Marcan (CRO) sont les élus de la saison 2013.
Témoignages
Grégoire Barrere
Devin Britton
« C’est une expérience unique de partager les journées d’un top 10 pendant un tournoi. J’ai pu découvrir comment Janko gère son temps, comment il se prépare, à quel point il est impliqué et concentré à 200% pendant les entraînements. Il m’a donné quelques conseils à propos de mon jeu, notamment sur mon jeu de jambe. Ce n’est pas la première fois qu’on me le dit, mais, quand c’est un top player qui te le répète, cela a encore plus de poids ! »
« Expérience extraordinaire. Depuis que je suis tout jeune, je rêve de devenir joueur professionnel. Je sais que je peux le faire et cette semaine a été vraiment bénéfique. Observer Janko, écouter, s’entraîner, échanger avec lui et son coach à propos de la préparation et de l’implication nécessaire pour atteindre le top niveau… C’était très enrichissant. Je dois encore beaucoup travailler. Mais je suis motivé et prêt à mettre en pratique tous ses conseils ! »
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GRANDCHELEM FRANCE
Jean-Marc Puget « On démarre un nouveau cycle » Souvent, après une troisième édition, on dresse un petit bilan… C'est vrai. Sur une période comme celle-ci, on peut faire un véritable état des lieux. Et je dois dire que le résultat s’avère très positif. On a su s'améliorer et grandir. Aujourd'hui, la qualité de notre prestation est reconnue tant au niveau sportif qu'au niveau sponsoring. Quelles sont les modifications que vous allez encore apporter ? Vous pensez à une évolution en termes de prize-money ? C'est une option comme une autre. Et je réfléchis effectivement à monter d'un cran pour entrer dans le cercle fermé des 50 000 dollars. Mais ce n'est pas une fin en soit. On a encore du travail à faire sur le confort ou l'accueil des joueuses. Il y a toujours plus et mieux à faire (rires) !
La jeunesse au pouvoir ! Sans perdre le moindre set tout au long de la semaine, Alison Van Uytvanck remporte l’édition 2013 du tournoi $25 000 d’Andrezieux-Boutheon. En finale, elle domine la Croate Ana Vrljic sur le score de 6-1 6-4. Il s’agit du septième titre sur le circuit ITF pour la Belge, âgée seulement de 19 ans.
La Ligue du Lyonnais, dont vous dépendez, organise également un tournoi féminin, un 10 000 dollars. Il y a des synergies entre vous ? Pour l'instant, non, mais c'est une belle idée. Je suis ouvert à tout. On dépense tous une énergie folle pour faire vivre nos événements. Partager ses compétences, ça peut permettre d'avancer sur certains sujets.
Le Directeur de l’Open GDF Suez 42 d’Andrézieux-Bouthéon, Jean-Marc Puget, fait le point sur trois ans de dur labeur pour installer son tournoi dans le calendrier tennistique. Interview.
De quoi êtes-vous le plus fier après ces trois éditions ? Du public qui remplit la salle chaque jour et, notamment, à partir des quarts de finale. Mais aussi du village qui grandit chaque année. J’ai entendu dire qu’il y avait le projet d’un nouveau court central… La municipalité d'Andrézieux-Bouthéon réfléchit à l'idée de couvrir un court couvert pour en faire un central de 1200 places. On aurait alors un outil assez extraordinaire ! Si cela se produit, ce sera pour 2015 ou 2016. Avec votre expertise, vous n’avez pas l’envie d'exporter votre savoir-faire ? Cette question tombe à point nommé, vous êtes visiblement bien renseigné ! (Rires) En fait, on travaille sur un ITF 10 000 dollars à Saint Tropez. Un 10 000 dollars seulement ? Je vous sens perplexe (rires). La ville de Saint Tropez jouit d'une image luxe et bling bling, elle n'a pas besoin d'un événement supplémentaire de ce style. En revanche, elle est très enthousiaste à l'idée d'installer un rendezvous local plus simple, qui colle aussi avec une
image de proximité. De plus, son club de tennis a investi dans des nouveaux courts en terre battue. On est en train de finaliser le dossier et l'ensemble des acteurs institutionnels – le Comité, la Ligue, la Mairie – sont très enthousiastes. Mais il nous reste encore à convaincre la Fédération Française de Tennis pour obtenir une date. C'est difficile ? Non, pas forcément, j'ai confiance, on a fait nos preuves, maintenant. Quand aurait lieu ce tournoi ? En septembre, à la fin de la saison sur terre battue du circuit secondaire. Le calendrier est assez vierge à ce moment-là. Ce projet est l’un de nos nouveaux défis. On y tient vraiment,car, autour de nous, il n'y a pas un seul obstacle. Quand je suis arrivé à Andrézieux-Bouthéon, j'ai forcément été accueilli avec un certain scepticisme après la période épique du Challenger 42, qui avait déposé le bilan. A Saint Tropez, il n'y a pas d'antécédents, juste une belle envie. Je suis certain qu'on va parvenir à créer une petite pépite ! En tout cas, c'est notre ambition.
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Spécialiste des Sous-Vêtements Techniques Sportifs ZSPORT® remercie Laura THORPE / N°9 française
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sophia country club
Le formidable come-back du plus tennis des resorts. Dans les années 80, sous la férule de Patrice Hagelauer, figure du tennis français, le Sophia Country Club avait séduit bien des tennismen. Après quelques années en demi-teinte, le resort azuréen revient aujourd’hui au premier plan, plus performant que jamais.
Le Sophia Country Club en chiffres… 4 : c’est le nombre d’étoiles qui ornent le fronton de l’hôtel. Un classement qui récompense la qualité des 155 chambres et plus largement de l’ensemble des infrastructures. 12 : c’est le nombre de concepts brevetés proposés en exclusivité mondiale par le Regain Health SpaTM. 20 : c’est le nombre de courts de tennis au sein du resort. Des installations de haut niveau utilisées quotidiennement par l’ISP Academy, l’académie de tennis N°1 en Europe. 400 : c’est le nombre d’athlètes accueillis par le Regain Health SpaTM en un an. Parmi eux : Tony Estanguet et Emilie Fer (champions olympiques aux JO de Londres), l’équipe russe de sabre, les relais 4x100m français, les cyclistes de Sojasun, le skipper Franck Cammas, le rugbyman Benjamin Fall ou encore Tia Hellebaut, championne olympique de saut en hauteur aux JO de Pékin.
1984 : c’est la date de naissance du sport resort n°1 de la Côte d’Azur. Parmi ses mentors de l’époque, un grand Monsieur du tennis : Patrice Hagelauer, l’entraîneur de Yannick Noah et de tant d’autres champions.
il se passe quelque chose au sophia country club... cet hôtel-resort de la côte d’azur est en train de s’imposer comme l’un des rendez-vous incontournables du monde du tennis. on a pu y croiser récemment alizé cornet, Grigor Dimitrov ou encore caroline Wozniacki. ce printemps, Janko tipsarevic, top ten à l’atp, a choisi d’y poser ses valises pour y préparer le tournoi de Monte-carlo. Que viennent chercher tous ces champions de ce côté-ci de la riviera ? Des conditions d’entraînement idéales. ce quatre étoiles a en effet tout pour leur plaire. une situation de rêve, pour commencer : au cœur de la côte d’azur, à quelques minutes de l’aéroport de nice et de cannes, à l’abri d’un écrin de 13 hectares de verdure. Deuxième atout des lieux et pas des moindres : son infrastructure tennistique. l’hôtel abrite vingt terrains de tennis dont neuf en terre battue et trois ”couverts”. isp academy, l’académie de tennis n°1 en Europe, ne s’y est pas trompée : elle s’est installée ici pour former ses plus jeunes recrues via des stages et un tennis-études et entraîner les plus aguerries, telle Elina svitolina, la gagnante de roland Garros Junior en 2010, actuellement 87e du classement Wta. Au top de la préparation physique a deux pas des courts, un second pôle de
compétence, fort apprécié lui-aussi des champions de passage : le regain health spa, un centre de régénération unique en Europe. Depuis son ouverture, en mai 2012, il a reçu plus de 400 athlètes. parmi eux, nos rois et reines de la balle jaune, bien sûr. Mais pas seulement ! l’établissement séduit en effet dans toutes les disciplines : cyclisme, football, rugby, athlétisme... son livre d’or porte ainsi le paraphe de trois champions olympiques, d’un international du XV de France, d’un vainqueur de la supercoupe de l’uEFa, de l’un des marins les plus rapides au monde. tous ont trouvé ici ce qui n’existe nulle part ailleurs : un concentré de technologie et d’innovation au service de leur performance. avec le programme rebalance®, une association inédite de chromothérapie et sonothérapie, le cryosauna et son bain d’azote à -160°, le sauna infrarouge, l’huber® Motion lab ou encore la thermo training room, une cabine d’entrainement chauffée par un rayonnement infrarouge, stress, fatigue, toxines et douleurs sont éliminés pour retrouver très rapidement et durablement l’intégralité de son potentiel physique et mental. Une “prépa“ sur mesure aussi sophistiqués et performants soient-ils, tous ces équipements ne
profiteraient pas pleinement à leurs destinataires s’il n’y avait pas l’expérience des coaches de bFs training pour en optimiser l’usage. cette société emmenée par Fabien lefaucheux et oliver pauly, deux préparateurs physiques bien connus du sport de haut niveau, est le partenaire sport-santé du sophia country club. bFs ajoute la touche finale au cocktail détonnant du quatre étoiles azuréen en assurant un suivi personnalisé à chaque hôte du regain health spatM. rien n’est laissé au hasard. le travail est ciblé précisément sur les besoins de l’athlète : renforcement musculaire, assouplissement, récupération, revitalisation profonde, rééducation... pour une efficacité maximale, les coaches de bFs adaptent leurs méthodes, leurs exercices, leurs programmes de soins aux exi-gences spécifiques de la discipline de leur protégé. « c’est véritablement de la haute-couture », s’est ainsi félicité récemment l’une de leurs championnes au sortir d’une semaine de stage intensif. bFs a également conçu des stages de préparation sportive pour les tennismen et les golfeurs de tous niveaux. un programme spécialisé de trois jours, aussi intense qu’efficace, pour développer son capital physique et augmenter considérablement ses performances.
Avec les séjours CoAChing & tenniS, jouez comme jamais ! avec les séjours coaching & tennis, le sophia country club et ses partenaires mettent la préparation physique professionnelle à la portée de tous. Durant un stage intensif de trois jours, entraînez-vous comme un véritable champion. profitez d’une infrastructure exceptionnelle : un hôtel quatre étoiles, vingt courts de tennis et un spa nouvelle génération. bénéficiez d’un suivi personnalisé avec votre coach tennis pro et votre préparateur physique et conditionnez ainsi votre organisme aux efforts spécifiques du tennis. utilisez des outils novateurs, imaginés pour l’entraînement ou la récupération des champions : la cryothérapie, la thermo training room, le programme rebalance®… adaptez votre alimentation à la pratique de votre sport préféré grâce aux conseils d’un diététicien du sport. cette cure supervisée par bFs comprend sept heures d’entraînement personnalisé, cinq heures de soins spa, une séance conseil diététique et un bilan personnalisé en fin de stage. a partir de 1050 euros. InformAtIons et réservAtIon : au 04 92 96 68 88 ou sur sophiacountryclub.com, rubrique “offres spéciales” G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - a v r i l 2 0 1 3
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LE GRAND TEMOIN : BENOÎT PAIRE Une matinée ensoleillée, une terrasse de restaurant et une plage guadeloupéenne à quelques pas. Benoît Paire termine son petit-déjeuner et vient s’assoir à notre table : le voilà prêt à parler. La vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Alors qu’on lui donne une image de joueur mal élevé, colérique et ingérable, c’est un jeune homme souriant, courtois et droit qui se présente à nous. L’espoir terrible du tennis français est un garçon formidablement sympathique. Et franc. Très franc. Portrait d’un très beau caractère.
BENOÎT PAIRE,
L’incompris Entretien réalisé par Simon Alves
Benoît, j’ai pu lire que tu avais hésité entre deux sports quand tu étais plus jeune : le tennis, évidemment, mais aussi le foot – comme beaucoup… C’est vrai ! Plus jeune, je jouais au foot et au tennis. Le tennis, parce que mon père était Président d’un petit club. Du coup, forcément, j’ai commencé assez tôt, à l’âge de cinq ans, comme mon frère. Et le foot, c’est l’un des sports que j’adorais. Mais, au bout d’un moment, c’est devenu compliqué de pratiquer les deux. Qu’est ce qui a fait pencher la balance en faveur de la petite balle jaune ? C’est simple : si j’avais choisi le foot, j’aurais dû partir dans un centre de formation dès l’âge de 13 ou 14 ans, assez loin de ma famille. Or, moi, j’étais très, très proche de ma famille. Le choix s’est fait là-dessus. Le tennis, je pouvais y jouer chez moi, tranquillement, avec mes parents et mon frère. Franchement, je ne me sentais pas prêt à partir. C’est ça qui a conditionné mon choix. C’est fort, cette proximité familiale… On sent que c’est quelque chose qui régit ta vie. Oui, absolument, c’est vraiment très important pour moi. J’ai mes parents au moins trois fois par jour au téléphone (rires) ! Mais j’en ai besoin, c’est mon cadre de vie. Il faut que je leur parle souvent. Leur soutien est primordial. Après avoir débuté dans le club de ton père, tu es allé à l’Académie Sophia Antipolis. Ça s’est fait comment ? En fait, jusqu’à l’âge de 13 ou 14 ans, je faisais partie des meilleurs joueurs français. Du coup, je m’entraînais avec des bourses de la Fédération. A partir de 15 ans, j’ai un peu lâché… Je ne m’entraînais plus beaucoup, je n’étais vraiment pas sérieux, je m’énervais énormément sur le terrain. J’ai commencé à régresser petit à petit. Jusqu’à ne plus être que le 20ème joueur de ma catégorie d’âge. Là, tu imagines bien que j’ai commencé à douter. Est-ce que j’arrêtais le tennis ? Est-ce que je reprenais le foot ? J’étais perdu. Et je ne te parle pas des études… Ce n’était vraiment pas ça ! Je détestais. C’est à ce moment qu’une personne proche de mon père est venue le voir et lui a dit : « Ecoute, je crois en Benoît,
moi. Je pense qu’il peut faire quelque chose làdedans. Je suis prêt à lui payer une année où il le souhaite. » Au début, mes parents ont un peu hésité. Mais ils se sont dit que je n’étais pas bien du tout et qu’il fallait faire quelque chose. Ils ont accepté… et j’ai choisi d’aller à Sophia Antipolis, chez ISP, puisque c’était dans le sud. Ca a été un petit déclic : je me suis rendu compte à quel point l’entraînement était important. En plus, c’était quelqu’un d’autre que mes parents qui payait… Je me devais de ne pas faire n’importe quoi. Je n’avais pas le droit de gâcher ce que le mec faisait pour moi. Je suis devenu plus sérieux. Et ça a payé, puisque, cette année-là, j’ai gagné mes deux premiers tournois juniors au Cap d’Ail et à Istres. J’ai même gagné un tournoi Future un peu plus tard. Le Cap d’Ail, c’est une histoire un peu dingue… Tu décroches une wildcard, tu débarques de nulle part… et tu gagnes ! Oui, comme tu dis, c’est dingue (rires). En plus, je n’ai pas reçu la wildcard parce que je jouais particulièrement bien au tennis. En fait, comme je m’entraînais à Sophia Antipolis, j’étais très proche de Léo Dominguez, le fils de Patrice (NDLR : à l’époque DTN). Léo a parlé à son père en lui disant : « Voilà, il y a un gars qui joue vraiment très bien à l’académie… » Ah ! C’est une histoire de pistons en fait ! (Rires) Oui, c’est ça, un piston (rires) ! Enfin bon, Patrice ne m’a pas filé une wildcard simplement parce que son fils lui a parlé. Il a d’abord appelé Charles Auffray (NDLR : Directeur de l’ISP Tennis Academy) pour lui demander si j’étais un bon joueur et si on pouvait me la donner. Charles lui a dit « c’est bon ». Premier set là-bas, je prends 6-0. Là, je pense : « Merde, qu’est-ce qui se passe ? » Puis, finalement, je me reprends et je gagne le match, ensuite le tournoi, avant d’enchaîner avec Istres où je gagne également. C’est une histoire assez sympa pour moi ! (Rires) Tu vis rapidement une autre belle expérience : les Championnats de France Juniors. Tu y atteins la finale, où tu perds contre Guillaume Rufin… C’était particulier, puisque je venais de gagner mon premier tournoi Future à Bourg-en-Bresse.
Du coup, les gens se demandaient ce que je venais faire dans un tournoi junior. Est-ce que j’aurais dû faire l’impasse ? Pour moi, ça restait quelque chose d’important. Guillaume a fait une super finale. Ce jour-là, il a vraiment très bien joué. J’ai été un peu tendu, d’ailleurs, quand j’ai compris que j’allais perdre. J’ai pris trois points de pénalité ! Ca a fait toute une histoire, parce que mon comportement n’était pas bon. A partir de là, mes parents en ont souffert ; on commençait à dire : « Benoît Paire, il n’y arrivera jamais. Dans sa tête, il est trop faible. » Bon, aujourd’hui, je regarde le classement, je suis 38ème mondial.
« Quand j’étais jeune, mon comportement n’était pas bon, on commençait à dire : « Benoît Paire, il n’y arrivera jamais. » Aujourd’hui, je suis 38ème mondial. » Quand tu as intégré le CNE (Centre National d’Entraînement, à Roland Garros), tu as découvert une toute autre dimension ? Avec l’éloignement de ta famille… Sophia, c’était déjà un peu loin (sourire). Mais je pouvais rentrer tous les week-ends. J’étais avec de très bons amis, j’avais des copains qui étaient à l’académie depuis deux ans, ça se passait vraiment très, très bien. Et puis, là, le CNE… Je me suis retrouvé à Paris, tout seul. J’ai eu du mal à le supporter. D’autant que les parents sont vraiment mis à l’écart, c’est l’entraîneur, et seulement l’entraîneur, qui encadre les jeunes. Moi, je ne fonctionnais pas comme ça. Alors si tu ajoutes mon départ précipité du CNE, au moment du changement de DTN, parce que je n’entrais plus dans les plans de la Fédération… Bref, je ne garde franchement pas des souvenirs impérissables de cette période. Oui, mais, au final, ce fut un mal pour un bien ? Un peu, oui, mais ça a été un vrai choc. J’ai arrêté le tennis les deux mois qui ont suivi. Je n’étais pas très bien classé, top 500 ou top 600. Je me suis carrément demandé si j’allais continuer. Il fallait absolument retrouver une structure pour s’entraîner, trouver un coach, ce qui n’est jamais facile. Je suis allé voir Rodolphe Cadart, à Aix-en-
Provence. Il avait une petite structure d’entraînement de quatre ou cinq joueurs. Il m’a proposé de faire un essai. Essai concluant, puisque j’y ai rencontré Lionel Zimbler, mon entraîneur actuel, qui venait de se faire virer de Lagardère et qui était dans la même situation que moi. Rodolphe nous a permis de faire connaissance pour voir s’il y avait un truc à faire. On s’est découvert… Et vous avez eu le feeling ! Oui, le feeling, tout de suite ! Moi, j’étais très tendu pendant cet entraînement. Je m’énervais dès que je loupais un coup. On a fait une réunion où l’on a discuté. Très rapidement, il m’a dit : « Ok, je suis prêt à accepter le challenge et à bosser avec toi. » Résultat, aujourd’hui, ça a plutôt bien marché. Je suis 38ème alors que j’étais 500ème quand on a commencé. C’est une belle réussite… C’est clair. Mais ça a été très dur, surtout quand j’étais jeune. Tout le monde disait que je n’avais pas d’avenir avec mon comportement, que je ne m’en sortirais jamais et que ça ne servait à rien d’espérer… Mes parents ont dû entendre des choses qui… C’est vrai que c’était mérité, je ne peux pas le nier ! Mais il faut bien comprendre que j’avais aussi une énorme envie de gagner. J’étais vraiment très triste à chaque fois que je perdais un match. Ok, je m’énervais. Mais on peut se canaliser et progresser dans ce domaine, à force d’efforts. Comme quand on a un mauvais revers ou un mauvais coup droit. On peut bosser. Et ça peut même devenir un point fort au final. Aujourd’hui, je déteste toujours autant la défaite. Mais je m’énerve franchement moins. Et c’est une belle revanche par rapport à toutes ces personnes qui affirmaient que je n’y arriverais jamais… A quoi tu l’attribues cette réussite ? Beaucoup à ma famille. A mes premiers entraîneurs, également, certains plus que d’autres. Mais, surtout, à mon coach actuel, Lionel Zimbler, avec qui j’ai quasiment tout appris du circuit... Tu peux nous décrire cette relation particulière que tu entretiens avec Lionel ? Il m’écoute, c’est ultra important. Il est là pour moi et il essaie de me comprendre. Il n’est pas là pour m’asséner des vérités toutes faites : « Tu >>
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LE GRAND TEMOIN : BENOÎT PAIRE
Paire-Llodra, le clash de Miami... C’était au premier tour, à Miami. Benoît Paire rencontrait Michael Llodra pour un duel franco-français prometteur. Promesses évacuées manu militari pour une rencontre au climat finalement délétère, avec noms d’oiseaux et glaciale atmosphère sur le court. Autant vous dire que Benoît a encore l’attitude de Mika en travers de la gorge… Les explications de l’intéressé. En attendant la version de Llodra ? On en a déjà parlé dans les médias, mais tu peux nous rappeler ce qui s’est passé à Miami, avec Mika ? Ce qui s’est passé, c’est simple. Je débute bien la rencontre, je le breake, je fais trois bons jeux. Il ne se passe rien du tout pendant ces trois jeux. Tout le monde était présent, tout le monde peut témoigner, même l’arbitre. On est à 3-0 en ma faveur, on tourne, on est assis. Et, là, il me regarde et me dit : « Te comporte pas comme un petit merdeux, je ne suis pas Gilles Simon. » Moi, je suis sur le cul, je lui fais : « Qu’est-ce que tu dis ? Qu’est ce qui se passe ? » Là, il me dit : « Ecoute, tu me dois le respect, j’ai huit ans de plus que toi, donc ferme ta gueule. » Moi, forcément, je lui réponds : « Ecoute, Mika, tu ne me parles pas comme ça, j’suis pas ton chien. » Mais il continue en disant des trucs du genre : « Ah ouais, c’est bien, continue, t’iras loin dans ta carrière ! » Des trucs ridicules, quoi ! Alors ok, peut-être qu’il peut craquer sur un match. Mais, ensuite, qu’il n’aille pas dire dans la presse que c’est moi qui l’ai insulté. L’arbitre a la version, l’ATP a la version. Tout le monde sait ce qui s’est passé ; je n’ai pas dit une insulte. Alors quand j’ai lu dans les médias que je l’aurais traité de « mange-merde »… Franchement, ça me déçoit encore plus. Il aurait au moins pu avouer la vérité, au lieu de me faire passer pour le mec qui l’insulte – alors que ce n’est pas vrai. Evidemment, l’arbitre et l’ATP ne peuvent pas parler en ta faveur. Ils ont la version, mais ils n’ont pas le droit de parler, oui.
On n’est pas prêts de connaître la version officielle des faits ! C’est une impasse. Mais je vais te dire, sur le circuit, tout le monde sait ce qui s’est passé. Et tout le monde l’a, la vraie version. Tout le monde sait comment Mika se comporte. Tu peux aller voir n’importe quel joueur, n’importe quel arbitre et tu auras la vérité. Ce qui m’embête, avec ses mensonges, c’est que tout le monde va encore dire que c’est Benoît qui a mis le feu aux poudres, alors que ce n’est franchement pas vrai. J’étais devant au score, je faisais un bon début de match, j’étais content. Et là…
poignard… Je n’ai pas compris... La veille, on mangeait ensemble, avec les joueurs français, on s’entendait super bien… Et, le lendemain, sur le court, au bout de trois jeux, il m’insulte ! Tu as dit que tu ne voulais plus parler à Mika. C’était une réaction à chaud ou… Non. Encore une fois, je l’appréciais énormément, c’était un ami. Sur le circuit, je m’entends bien avec tout le monde, je n’ai pas de soucis avec des joueurs. Je suis quand même plutôt ouvert, alors que ce n’est pas le cas de tout le monde. En-dehors, on peut déconner, on peut s’amuser. Et, là, Mika… C’est quelqu’un qui a été faux avec moi. Il était là, super, super, mais, à la première occasion, il m’a insulté sur le terrain. Ca ne peut pas passer quand ça vient de quelqu’un que tu apprécies. On ne fait pas ce genre de choses, non ? On ne dit pas : « Ferme ta gueule » ! Moi, je n’ai plus envie de parler à un gars qui m’a traité comme ça. Pour moi, Mika, c’est un mec qui n’en a rien à foutre des autres, en fait, et qui veut simplement gagner son match par n’importe quel moyen.
« J’ai toujours été impulsif, mais je n’ai jamais insulté le mec en face, je ne me suis jamais battu. Ok, je casse mes raquettes, ok. Mais mon énervement, il est toujours en rapport avec moi. »
Tu parles de cet événement, mais tu gardes le sourire quand même ? Non, c’est encore trop tôt pour le digérer. C’est quelque chose qui m’a vraiment fait souffrir, parce que je ne m’y attendais pas du tout. Pourquoi ? Parce que, Mika, c’est un gars que tu respectes énormément ? Oui, Mika, c’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup. Avec lui, jusqu’ici, ça s’est toujours très bien passé à l’extérieur. Il aime bien déconner et, moi, je suis aussi un mec comme ça, qui rigole, qui aime bien s’amuser. Mais, d’un coup, me prendre un coup de
Tu attends un premier pas de sa part ? Non, même s’il y a un premier pas, je ne sais pas si je serais capable… Ça a été très dur, parce que je marche beaucoup
à l’affectif, parce que je suis quelqu’un de très sensible. Sur le terrain, ça m’a vraiment touché. Je savais qu’il le faisait pour gagner le match et pour m’embêter. Même s’il fait un premier pas… Avec mon entraîneur, on en a pris plein la gueule, ça a pris des proportions énormes. Et, à la fin, c’est moi qui me fait limite engueuler… C’est dur. Ça tient aussi à ta réputation ! Oui, c’est vrai, mais j’ai toujours été impulsif envers moi-même. Je n’ai jamais insulté le mec en face, je ne me suis jamais battu. Ok, je casse mes raquettes, ok. Mais mon énervement, il est toujours en rapport avec moi. Je n’ai jamais dit à quelqu’un « toi, t’es un enculé » ou un truc comme ça. C’est contre moi. Mais tu es d’accord avec ton image de joueur colérique ? Ah mais oui, je suis complètement d’accord, je sais comment je suis ! Je sais que je peux être un petit con sur le terrain. Mais c’est toujours par rapport à moi, par rapport à mon jeu. Parfois, c’est vrai aussi, je joue un peu en marchant. Franchement, j’accepte tout ce qu’on dit sur moi tant que c’est vrai ! Sincèrement. C’est vrai que je m’énerve, que je suis colérique. Mais ça va de mieux en mieux. Si certains m’avaient vu il y a dix ans… Ils se diraient, aujourd’hui, « c’est un ange » ! (Rires) Je suis colérique, mais je fais des efforts, crois-moi.
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LE GRAND TEMOIN : BENOÎT PAIRE
cinq sets. Mais, mentalement, il y a également un gros boulot. Il faut que je progresse encore, c’est l’objectif numéro un, parce que j’ai toujours des rechutes. Même si ça va vraiment mieux, sincèrement. Pour le reste, ça s’améliore un peu partout petit à petit. J’essaie de faire mon maximum, crois-moi ! (Sourire) Je dois travailler la volée, le coup droit, mon point faible, et un petit peu mon revers. Et pour ce qui est du classement en fin de saison, tu as une idée ? Je n’ai pas d’objectifs ! (Rires)
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fais comme ça et tu vas y arriver. » Il me prend comme je suis et tente de me faire progresser dans les domaines où il voit que j’ai des problèmes. Toujours en dialoguant, toujours en discutant. Il cherche à savoir pourquoi je m’énerve, par exemple. Il va toujours à la source des problèmes. Et puis, il n’y a pas un seul truc de ma vie qu’il ne sait pas. Ca aussi, c’est important. C’est grâce à ça que j’ai progressé. En fait, tu as besoin de t’exprimer... Exactement ! Je me souviens, l’année dernière, ici (NDLR : au Gosier, en Guadeloupe), on a discuté pendant trois heures sur la digue. On s’est posé les bonnes questions : pourquoi et comment je pouvais m’énerver autant sur le court. A l’époque, j’étais en sous-confiance et j’avais l’impression de ne plus pouvoir faire un revers. Or, le revers, à mon sens, c’est mon point fort. J’étais dans un état de détresse terrible, je me disais : « Putain, je ne saurai plus jamais faire un revers de toute ma vie… Qu’est-ce qui m’arrive ? » Toujours dans la demi-mesure, quoi ! (Rires) Et, grâce au dialogue, c’est formidable, on a réglé tout ça… La semaine d’après, j’ai bien joué, le problème avait été solutionné. Je pense que c’est important d’avoir un entraîneur qui tente de comprendre son joueur. Tu évoques ton revers… Ca tombe bien, je voulais te parler de ton style de jeu. On peut te définir comme un joueur d’attaque… Oui, je parlerais d’attaque également. Mais, évidemment, ce n’est pas aussi simple. Je peux aussi très bien défendre. Mais je me considère quand même plus comme un attaquant. Tu es une espèce en voie de disparition quand on regarde le haut du classement ATP. Les meilleurs, Djokovic, Murray ou Nadal, se basent sur de très grosses capacités défensives. Comment tu fais pour garder ce style de jeu alors que la donne est à l’uniformisation vers la défense ? Parce que j’ai une frappe de balle qui est quand même assez lourde et différente des autres. J’ai
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une arme, aussi : le service – et c’est une arme très importante. Si on sert bien, on a forcément des balles plus faciles et plus courtes à jouer, ce qui nous pousse à rentrer dans le court et aller vers l’avant. Bien sûr, Djokovic, Murray, c’est avant tout défensif ou de l’attaque du fond du court. Mais si on regarde d’autres joueurs, il y a quand même pas mal d’attaquants, je trouve. Ce qui fait la différence avec moi – et j’aimerais que ça la fasse encore plus –, c’est cette lourde frappe de balle, d’une part, et ma volonté de créer du jeu, d’autre part. Faire des amorties et jouer, avant tout, des balles toujours différentes. Toujours. Je ne veux pas que le mec soit réglé sur un style de frappes et qu’il soit constamment sur la défensive, comme le fait Djokovic, scotché sur sa ligne. J’essaie de varier le jeu et de ne jamais jouer deux balles similaires à la suite. C’est ce qui m’a permis d’être 38ème mondial. Et ce qui me permet d’espérer plus. Bon, c’est vrai que je fais quand même beaucoup plus de fautes que ces mecs-là (rires). Si j’arrive à en faire moins… Peut-être que je me rapprocherai d’eux… Mais… Moi, je suis un attaquant, j’aime les amorties, j’aime les coups droits gagnants, j’aime la variation. C’est mon style de jeu.
« Moi, je suis un attaquant, j’aime les amorties, j’aime les coups droits gagnants, j’aime la variation. C’est mon style de jeu. » Tu parles de te rapprocher des meilleurs. Qu’est-ce qu’il te manque encore ? Ce qu’il me manque ? (Rires) C’est clair, je pense ! Du physique et du mental. Physiquement, je dois m’améliorer, du haut du corps comme du bas. J’en ai besoin pour être capable d’enchaîner des gros matches. L’année dernière, à Roland, je fais un bon gros match au premier tour contre Ramos, un excellent terrien. Et, au deuxième, j’ai des courbatures de partout et je n’arrive plus à suivre. Le haut du corps, c’est aussi important pour être en mesure de servir à fond à la fin d’un match en
Aucun ? Non, je n’ai jamais eu d’objectifs de classement. Je cherche juste à progresser. Bien sûr, mon classement, je le regarde à fond, je cherche sans cesse à l’améliorer. Mais je me dis, avant tout, que si je progresse, je finirai par monter. Pour l’instant, ça a toujours marché. Je n’aimerais pas me fixer un objectif, le top 30 ou le top 20 par exemple, pour être vraiment déçu, derrière, en cas d’échec. Je préfère ne pas me mouiller. Ne rien dire. Bien sûr, dans un petit coin de ma tête, j’ai une idée… Si tu as une idée, tu peux bien me la confier, Benoît (sourire)… (Rires) Oui, bon, c’est vrai. Si je pouvais être tête de série à Roland et passer la barre du top 30 cette année, j’aimerais bien ! Mais si je n’y arrive pas, ce ne sera pas une immense déception. Cette montée en puissance, ça te rapproche de quelque chose d’un peu plus national et international… La Coupe Davis (sourire). Tu lis dans mes pensées (rires) ! Ça doit représenter quelque chose pour toi… Oui, c’est très, très important, comme pour tout joueur français. La Coupe Davis, c’est… C’est le Graal. Le Graal ? Oui, le Graal. Je ne sais pas comment dire… Mais la malchance, entre guillemets, d’être joueur français à l’heure actuelle, c’est qu’on a des mecs, devant, qui sont huitième, 10ème et 12ème mondiaux. Dans n’importe quel pays, je serais déjà sélectionné en Coupe Davis. Evidemment, c’est un rêve ! J’ai trop envie d’y être ! Mais, pour l’instant, c’est inaccessible. De jouer, j’entends ! C’est toujours possible d’être cinquième joueur et j’en serais super heureux. Mais pour jouer un match de Coupe Davis, par contre, il faut limite être top 10 en ce moment. Ce n’est pas pour tout de suite ! (Rires) Là, je la regarde encore à la télé en me disant que ce sera peut-être mon tour bientôt… mais ce n’est pas encore le cas. On parle de ton côté impulsif. Il y a un autre joueur qui était un peu comme ça dans sa jeunesse. Et pas des moindres… C’est Roger Federer. Toi qui l’as déjà côtoyé, tu lui en as parlé ? Pour moi, Roger, c’est quelqu’un de parfait. Alors,
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bien sûr, si jamais il veut jouer l’après-midi et que son adversaire préfère le soir… le match se jouera l’après-midi (sourire). Mais c’est un homme qui est très, très sympathique, très agréable, toujours souriant, qui dit toujours bonjour. Franchement, je le respecte énormément. En plus, maintenant, c’est quelqu’un que je connais un peu plus humainement. Et non plus comme le gamin fan de son idole. Je joue avec lui, on s’entraîne parfois ensemble. En-dehors du terrain, il est top.
« Roger (Federer), c’est quelqu’un de parfait. Il est très, très sympathique, très agréable, toujours souriant, il dit toujours bonjour. Franchement, je le respecte énormément. » Il y a d’autres similitudes : lui aussi a hésité entre le foot et le tennis… Oui et il cassait également toutes ses raquettes. On a quelques points communs, mais bon… Je l’écoute. On discute, notamment, du comportement. L’année dernière, à Roland, on a eu une belle discussion à ce sujet-là. Il m’a raconté qu’il était, lui aussi, très nerveux, plus jeune. Et qu’il avait eu un déclic qui l’avait transformé. A partir de ce moment-là, il a franchi toutes les étapes et il est devenu numéro un ! Bien sûr, je ne suis pas Federer, je ne me fais pas de films là-dessus, je sais très bien que je ne serai jamais numéro un mondial. Mais, voilà, pour moi, c’est un exemple à suivre, c’est un mec que j’écoute, que je respecte. L’entendre raconter son histoire, parler de son comportement, de ses pétages de plombs… Quand je le vois aujourd’hui, honnêtement, je me dis que ce n’est pas possible, quoi ! (Rires) C’est qu’il a énormément travaillé là-dessus et que ça a payé. Pourquoi ça ne le ferait pas avec moi ? J’ai constaté, Benoît, que tu es un joueur qui a beaucoup de meilleurs souvenirs. Le Cap d’Ail, les qualifs à Roland… Quand on te pose la question, tu as toujours du mal à répondre clairement ! (Rires) Alors, fais un effort : si tu dois en retenir un seul et unique ? (Rires) Bah… des souvenirs de tennis, comme tu dis, j’en ai plein de bons ! Des frissons, j’en ai eu beaucoup. Mais, allez, je fais un effort… Il y en a un qui restera vraiment gravé à jamais, c’est ma victoire en double avec Stan (NDLR : Wawrinka, à Chennai, en 2013). Stan, c’est quelqu’un que j’apprécie vraiment énormément, énormément. Alors gagner un titre avec lui, en double… J’étais limite plus heureux que si j’avais gagné un titre en simple ! Pour moi, ça représentait vraiment quelque chose. Faire ça avec lui, gagner avec lui. Je me suis dit « putain »… C’est une amitié en-dehors du court et, finalement, même sur le terrain on arrive à profiter et à s’amuser. Toute la semaine, on a été ensemble, on a rigolé et on s’est motivés, on s’est encouragés. Ca restera quelque chose de très, très fort. Une victoire en double avec Stan, mon meilleur ami... Trop bon !
Du 1er avril au 30 juin 2013 Rembou
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Rencontrer son partenaire de jeu grâce à une passion commune, le tennis, voilà une promesse plutôt sympathique ! C’est pourquoi l’équipe de Lovetennis, en partenariat avec le site de rencontres Attractive World, a imaginé un événement permettant une mise en relation naturelle dans la vraie vie entre des célibataires exigeants, amoureux de la petite balle jaune. Ouvert à tous, Lovetennis est un rendez-vous dans la plus pure tradition tennistique, où le fair-play et la convivialité sont au centre de nos préoccupations.
Les packages
Une journée intense et rythmée par des temps forts Plus que d’organiser une compétition, notre volonté est de réinventer l’idée de la rencontre autour d’une passion. Pour y parvenir, nous avons conceptualisé des tournois avec des options permettant d’oublier la pression d’un match pour passer réellement un bon moment. Réinventer la rencontre, lui donner une dimension sportive et ludique, tout en préservant une intimité : voilà nos objectifs. Et, ce, dans un lieu d’exception, les Pyramides, où vous pourrez jouir de l’ensemble des installations de ce club cinq étoiles (piscine extérieure chauffée, practice de golf, sauna, hammam…) Nous vous promettons des scènes inoubliables, un soutien moral de tous les instants quand votre partenaire craquera à sept partout dans le super tie-break – sur mini-terrain… avec balle en mousse – ou encore quand il faudra choisir un joker pour vous remplacer sur la balle de match.
Inscris-toi sur www.lovetennis.fr
L’événement minute par minute
Pack LoveTennis journée + soirée
9h30 – Rendez-vous Porte d’Auteuil pour les personnes souhaitant utiliser notre service de navette. Pour les participants venant par leur propre moyen, le début de la journée est fixé à 10h au club des Pyramides.
Prix : 120€ TTC
Pack Lovelyday journée Prix : 95€ TTC
Pack Nightsession Soirée Prix : 35€ TTC
=> Vous souhaitez qu’un(e) ami(e) vous accompagne ou, mieux, vous coache pendant l’événement ? Love Tennis leur réserve aussi le meilleur accueil !
10h – « Welcome coffee » avec premières prises de contact entre les participants, remise des badges et constitution des équipes. 10h45 – Echauffement sur les courts privatisés pour Lovetennis, en présence de professeurs de tennis. Ateliers avec initiation et conseils pour les personnes en perfectionnement. Compétitions diverses et variées. Les participants changent de partenaires à la fin de chaque session. Peu importe votre niveau de tennis, l’objectif est de se faire plaisir et d’obtenir des sensations avec la balle. 13h – Déjeuner au Club House.
Partenaires
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Si vous êtes plus accroc à la compétition, la présence d’un ex-joueur professionnel sélectionné en Coupe Davis vous offrira la possibilité d’améliorer votre technique et de devenir le « Lovetennis Day’s Champion ». De plus, le soutien fort de notre partenaire-tennis, Head, vous permet de venir au Tennis Club des Pyramides mains dans les poches, seulement munis de vos baskets, puisque l’ensemble du matériel – raquettes et balles – vous sera mis à disposition. Après une dure et joyeuse journée de dérapages sur terre battue, de mises en relation, d’échanges de coups droit – et de numéros de téléphone… –, vous serez conviés à une soirée lounge comme il en existait dans les années 90 au Jimmy’s, à Monte Carlo, lors de l’Open ouvrant traditionnellement la saison sur terre battue.
14h30 – Ateliers loisirs : bien-être, golf, piscine, beach volley. 16h – Reprise de l’activité tennis, intervention d’un ex-joueur professionnel du team de la TennisBox de Kdotennis.com, sélectionné en Coupe Davis. 18h30 – Temps libre et changement de tenue et changement de tenue (vestiaires du club à disposition). 19h30 – Remise des prix autour d’un cocktail. 20h30 – Soirée lounge Lovetennis avec cocktail dînatoire et ambiance musicale. 1h00 – Navette retour à la Porte d’Auteuil. NB : en extérieur, des courts en terre battue sont réservés à notre événement. En cas de pluie, des courts intérieurs en moquette seront mis à disposition.
Un partenaire engagé Ludovic Huraux, Président d’Attractive World, revient sur le concept Lovetennis. La rencontre, un cadre splendide, le tennis… Des ingrédients pour une recette adaptée aux exigences de célibataires sportifs ? Pour Ludovic, la réponse est claire... Ludovic, c’est quoi le concept Lovetennis ? Depuis quelques temps, Attractive World s’investit de plus en plus dans la réalisation d’événements permettant aux célibataires de se rencontrer de manière plus naturelle. L’idée, c’est de les fédérer autour de hobbies, de centres d’intérêt et de passions communes. On ne vient pas seulement sur un événement parce qu’on est célibataire et que l’on veut rencontrer quelqu’un. On y vient de manière décomplexée, pour partager, nouer des relations avec des gens et, ce, au travers d’activités. On a déjà organisé des événements dans la culture, avec des avant-premières au cinéma, des sorties au théâtre ou encore dans l’art de vivre, avec un atelier de dégustation de vins. Alors pourquoi pas le tennis ! Justement, pourquoi la rencontre via le sport et, plus précisément, le tennis estelle intéressante ? D’abord, le tennis est l’un des sports préférés des Français. Ensuite, dans nos statistiques, on a pu constater que le tennis faisait partie des sports les plus pratiqués et appréciés de nos membres. On a beaucoup de sportifs dans la communauté Attractive World et le tennis
est vraiment très bien placé. Dans la mesure où l’on compte autant de passionnés de ce sport, on ne voit pas pourquoi ces derniers ne seraient pas intéressés par un événement novateur autour du tennis. Une journée conviviale, de plaisir, de sport, n’est-ce pas un bon prétexte pour se rencontrer ? A ce propos, qu’est-ce qui est novateur dans cet événement ? La réunion de plusieurs éléments ! Je m’explique. Rassembler des célibataires dans une soirée, autour d’un cocktail, c’est très facile. Il suffit de signer un accord avec un restaurateur, de convier les membres et c’est parti. Pour un événement sportif, comme avec le tennis, le travail est beaucoup plus important. Il faut un vrai savoir-faire pour que tout se passe bien, pour que la journée soit rythmée et que les membres ne s’ennuient pas. Ce type d’événements commence à se démocratiser, mais cela n’est pas encore beaucoup réalisé. Voilà pourquoi Lovetennis est novateur. Combien de célibataires espérez-vous réunir lors de cette journée ? Lors des soirées, on atteint 300 à 400 personnes. Pour une avant-première de cinéma,
on réunit 100 à 120 membres. Dans le sport, on a déjà fait une journée de karting où 60 personnes s’étaient déplacées. Alors, pour cette journée tennis, on espère entre 50 et 100 célibataires ! Aujourd’hui, le tennis est l’unique sport, hormis le karting, à faire l’objet d’un tel projet ? Effectivement. On n’a pas encore diversifié notre offre dans le sport. C’est pourquoi ce partenariat dans le tennis nous intéressait tout particulièrement, surtout dans la mesure où nos membres semblent éprouver un réel intérêt pour ce sport. Comment voyez-vous Lovetennis l’an prochain ? Attractive World bénéficie actuellement d’une forte croissance. Nous avons récemment pu lancer de grandes campagnes publicitaires qui nous permettent d’élargir jour après jour notre communauté. Or, plus la communauté grandit, plus le nombre de membres susceptibles d’accrocher à ce type d’événements est élevé. Si Lovetennis plaît à nos célibataires cette année, on espère reproduire l’évènement en 2014 – avec encore plus de participants !
Un lieu d’exception, le club Les Pyramides Niché dans un écrin de verdure de 12 hectares, entre Rueil Malmaison et St-Germain-en-Laye, les Pyramides sont à la fois un lieu sportif et événementiel. Avec ses 28 courts de tennis toutes surfaces, des espaces détente et farniente et des salons événementiels modulables (dont un auditorium), ce club est un endroit prestigieux à seulement 15 minutes de Paris.
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LES RAQUETTES FFT Épreuve féminine par équipes réservée aux joueuses non classées, 40 et 30/5
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FFT / Direction des Activités Fédérales / Direction de la Communication et du Marketing • Maquette : Agence TWAPIMOA • Photos : © FFT / Christophe Saïdi • © SCE Com • © Bruno Bertin • © B. Djuranovic, Freefly / Fotolia
Finale nationale à Arcachon les 18, 19 et 20 octobre 2013
GRANDCHELEM france
Le coaching passe au 2.0 ! GrandChelem a enquêté sur le nouveau logiciel de suivi de la performance, lancé par la Fédération Française de Tennis pour soutenir le travail des entraîneurs. Alexandra Fusai, responsable du haut-niveau féminin, et Stéphane Huet, entraîneur de Constance Sybille, nous éclairent sur les objectifs et l'utilisation de ce nouvel outil, un peu unique en son genre. Entretiens réalisés par Laurent Trupiano
Alexandra Fusai « Cet outil était indispensable »
Alexandra Fusai, responsable du haut niveau féminin, nous a expliqué la genèse du programme de suivi de la performance, utilisé par la Direction Technique Nationale. Cette innovation était urgente ? Oui, et elle était indispensable. Il fallait pouvoir centraliser l’ensemble du travail mené par nos différents entraîneurs et mettre en commun nos données. Avec ce logiciel, on pourra, à l’avenir, connaître toute l’évolution d’un joueur de ses débuts à sa carrière professionnelle. Il fallait formaliser les choses pour parler ensemble des mêmes données et harmoniser nos approches, afin d’avoir un meilleur suivi de nos joueurs et joueuses, toujours dans un souci de performance et d’excellence. Cette initiative a-t-elle été bien acceptée ? Elle a été le fruit d’une vraie concertation avec l’ensemble des entraîneurs et des cadres de la DTN. Comme notre organisation est basée sur le partage des compétences et, pour certains groupes d’entraînement, de partage d’entraîneurs, cet outil a été construit comme un espace commun, d’échanges. C’est aussi le moyen d’être plus précis et d’affiner son approche ? Si l’une des idées est d’avoir des informations précises dans un cadre commun, l’autre objectif reste, bien évidemment, de pouvoir exploiter ces données pour améliorer nos performances. C’est là que l’informatique rentre en jeu avec sa capacité à croiser des informations, à les regrouper, à dresser des courbes traitant des charges d’entraînement, par exemple. On imagine que certains accès sont limités ? Les accès respectent notre organigramme. Il est évident qu’un entraîneur ne peut pas aller sur la plateforme d’une joueuse ou d’un joueur dont il n’a pas la responsabilité, c’est tout à fait logique. Néanmoins, les chefs de groupe, eux, peuvent naturellement avoir accès aux données de l’ensemble des champions qu’ils gèrent. Vous pensez que l’outil va être utilisé facilement ? L’objectif était qu’il soit pratique. Les premiers retours sont déjà très bons. Il y aura, bien sûr, de nouvelles versions et des modifications qu’il faudra apporter en fonction de nouvelles idées ou de nouveaux besoins. Rien n’est figé, l’évolution est toujours possible ! En revanche, le fait d’avoir mis un cadre précis permet aux entraîneurs de bien gérer leur prise de notes, leur programme, leur calendrier. Ils peuvent définir les objectifs de l’année ou de chaque entraînement. D’autant que certains s’occupent de plusieurs joueuses. Cela fait gagner du temps. Il y a d’autres pays qui ont déjà adopté ce mode de fonctionnement ? C’est le cas en Australie et en Grande-Bretagne. Si l’on parle de performance, il faut aussi insister sur l’aspect de la prévention. Dans quelques années, l’entraîneur pourra, par exemple, être encore plus précis sur les charges de travail : il aura pu comparer avec d’autres périodes où il aura constaté des blessures récurrentes. Notre mémoire a toujours des limites, notre prise de notes aussi. L’outil, lui, n’a pas ces déficiences.
Stéphane Huet Nous avons rencontré Stéphane Huet, entraîneur fédéral, à Lyon, alors qu'une de ses joueuses, Constance Sybille, participait à l'Open GDF Suez de Bron. Il nous a permis, en quelques clics de souris, d'explorer l'outil de suivi de la performance. Témoignage. En quoi cet outil change votre façon de travailler ? Il est un peu tôt pour tirer des conclusions définitives, car nous avons pris en main l’outil début 2013 seulement. Il est le fruit d’un travail commun entre les entraîneurs et les cadres de la DTN. On a tous été consultés et interrogés pour qu’il soit optimisé, efficace et en phase avec notre vie d’entraîneur. Après cette période de conceptualisation, il s’agit maintenant de faire des retours pour continuer à le faire progresser. Qu’est-ce qu’il apporte au quotidien ? En fait, par le passé, chaque entraîneur avait son mode de fonctionnement en termes de prises de notes, de suivi du travail et des résultats, de relevé des blessures et des soins. Là, nous avons tous les mêmes normes à respecter. Pour l’analyse, c’est aussi plus simple et plus efficace et cela permet de débusquer des anomalies. Le but, c’est d’avoir un historique, avec un suivi qui s’établit sur plusieurs années. C’est utile quand une joueuse change de groupe d’entraîneurs, par exemple. Quels sont ses critères essentiels ? Pour l’instant, l’ensemble des données, comme le suivi des blessures, l’emploi du temps, les séances d’entraînement, le calendrier des tournois, le programme, les résultats… Ce qui est vraiment agréable, c’est qu’on peut annoter des informations là où on le désire. L’ergonomie a été optimisée pour que tout soit simplifié pour l’entraîneur. Et c’est perfectible ? Evidemment et, d’ailleurs, tous les entraîneurs vont faire des retours pour l’améliorer ou rajouter des critères. C’est à nous, maintenant, de nous l’approprier et d’en parler entre nous. C’est par son utilisation quotidienne qu’on va pouvoir faire évoluer l’outil. On a l’impression qu’on tend vraiment vers la quantification, la qualification et le contrôle minutieux de l’entraînement… Cela a toujours été le cas. Au début, nous avions des carnets de notes ; puis, on est tous passés à l’ordinateur individuel, car il était essentiel de conserver une trace. On est constamment confrontés à des situations inédites, dans lesquelles il faut savoir prendre les bonnes décisions. Mettre en place un suivi performant et, aujourd’hui, mutualisé peut permettre d’expliquer des phénomènes et, par la suite, d’éviter de commettre des erreurs. Personnellement, je n’ai jamais été réfractaire à ce type d’idées, car, même si l’on est dans l’humain, il faut aussi pouvoir s’appuyer sur des mesures précises, des statistiques, des données réelles. C’est la clef de certaines décisions. A terme, que faut-il y ajouter ? Personnellement, je crois beaucoup à la vidéo. On pourrait donc avoir une banque de données pour chaque joueuse avec des séances vidéo et certains types d’entraînement. Et, pourquoi pas, des séquences en match.
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CULTURE SHOES
Chausse qui peut… Les chaussures. Au quotidien, vous les mettez au pied sans réfléchir. Vous tirez sur la languette. Vous les lacez. Amusant, d’ailleurs, comme le laçage devient automatique, lors même qu’il demeure un apprentissage essentiel et unique dans la vie de l’enfant. Par la suite, vous marchez, sans cesse – sauf aux Etats-Unis, bien sûr, là-bas, c’est la voiture, la grosse, pour 100 mètres comme pour 100 kilomètres. Vous les usez… et vous en rachetez. Vous vivez, quoi, et à chaque jour suffit sa paire. Mais, aujourd’hui, les chaussures ne sont plus seulement cette semelle, cette toile, ce cuir qui protègent vos pieds de la dureté du sol. Non. Aujourd’hui, elles sont une extension. L’appendice de vousmême. Et une continuité d’image. Vous les portez comme on brandit un étendard – le vôtre. Dans ce paysage à géographie multiple, une catégorie de chaussures a fait œuvre de prosélytisme : la tennis. Et oui, c’est bien elle qui a permis l’introduction de la chaussure de sport dans les habitudes, d’abord urbaines, du quotidien. GrandChelem est parti explorer la genèse de ce phénomène. Stan Smith, Spring Court, Borg Elite, Pump… Autant de noms évocateurs qui se sont fait une place dans l’histoire de la chaussure. Cette histoire, nous vous la racontons.
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saga
la Stan Smith
Joueur de Coupe Davis, toujours au fait de l’actualité du circuit, Jean-Louis Haillet est aussi le fils de Robert Haillet, l’inventeur d’un modèle de chaussure désormais mythique : la Stan Smith, initialement nommée… la Robert Haillet, en 1964. C’est à Roland Garros, sur la célèbre place des Mousquetaires, que nous sommes revenus sur cette épopée unique… Non sans avoir, au préalable, chaussé Henri Cochet de la première Stan Smith de l’histoire. Ton papa aurait aimé voir Henri Cochet porter ses chaussures ? S’il y a un Mousquetaire qui ressemble à mon père, c’est bien lui ! Oui, il aurait aimé être là, avec nous, pour évoquer tout cela. Quels sont tes souvenirs de la période où ton papa était chez Adidas ? Je me souviens qu’il revenait des compétitions ou des entraînements avec une semelle à la main et le reste de la chaussure dans l’autre. C’était plutôt comique ! Au début, cela ne fonctionnait pas, c’était un vrai casse-tête. Georges Goven s’en rappelle bien. Il a d’ailleurs essuyé les plâtres pour la mise au point d’une chaussure performante. En fait, la colle ne prenait pas. Il a alors été décidé de coudre le tout. Et puis, avec les ingénieurs d’Adidas, ils sont parvenus à trouver la formule. C’est ainsi qu’est née la Robert Haillet : elle était, d’une certaine manière, le prototype de la Stan Smith que l’on connaît encore aujourd’hui. Et, lorsqu’elle a vu le jour, on était bien loin de prévoir une telle évolution. Comment la Robert Haillet a-t-elle été accueillie ? Très bien ! Elle est devenue rapidement la chaussure de référence pour jouer au tennis. La première tennis aussi confortable et robuste. La première en cuir et respirante. Elle apportait vraiment de nouvelles solutions. Autant dire que cela a été une petite révolution… Exactement, on a changé de galaxie avec cette chaussure. Sa création a permis de mieux jouer au tennis. A l’époque, c’est Spring Court et Palladium qui équipaient les champions, mais, sur dur et sur gazon, ce n’était pas vraiment formidable. Avec cette chaussure, le marketing a également fait ses premiers pas dans le tennis ? Carrément, je me souviens que mon papa était un vrai précurseur en ayant une chaussure qui porte son nom. Il fait même figure de monstre, puisque j’ai retrouvé une publicité qu’il a réalisée pour les cigarettes Camel avec le slogan suivant : « La vraie cigarette des vrais fumeurs ». Je l’ai faite encadrer. Elle est chez moi, car je trouve que c’est vraiment unique.
Ton père est aussi le premier qui a très vite compris quelles pouvaient être les voies d’une reconversion… En fait, il était entraîneur de l’équipe de France, à l’époque. Horst Dassler (NDLR : le fils d’Adolf Dassler, créateur d’Adidas), qui l’aimait beaucoup, lui a proposé de venir chez Adidas avec le projet de mettre au point une chaussure de référence. Dassler était un homme charismatique et visionnaire. Il a su trouver les mots pour le convaincre. Et puis, ceux qui ont connu mon père savent bien que c’était un homme de challenge. Il a trouvé cette mission plutôt intéressante…
On imagine aussi qu’il a dû bien négocier l’utilisation de son nom par la marque, avec cette chaussure éponyme… Euh, non, pas vraiment (rires). Au début, en tant que consultant, il avait signé un contrat pour toucher 1% des ventes. Quand il est devenu Directeur France d’Adidas, Dassler lui a expliqué qu’il ne pouvait pas gagner un salaire et ces royalties en même temps. Mon père a accepté. Comment la Robert Haillet est-elle devenue la Stan Smith ? Dassler voulait partir à la conquête des Etats-Unis. Mais, à l’époque, il n’y avait pas de filiale là-bas, uniquement des distributeurs. L’idée a été de signer avec un joueur américain. Stan Smith venait de gagner le Masters, c’était le début de l’ère du professionnalisme. Il était un ambassadeur idéal. C’est là que tout devient épique... Oui, cela a été l’une des fiertés de mon papa. En 1978, la Haillet était déjà très connue par les professionnels du monde entier. Quand les distributeurs américains ont reçu les chaussures sans la mention « Haillet », mais avec le visage de Stan Smith sur la languette, ils ont décidé de tout renvoyer en Europe, estimant que le produit n’allait pas marcher. Pour eux, c’était Haillet qui allait faire vendre, pas Stan Smith...
une astuce en plaçant le nom « Haillet » juste audessus du visage de Stan Smith, sur la languette. Et c’est le début d’une folle épopée… Oui. La Stan Smith est devenue la référence du marché et pour de longues années. J’ai, d’ailleurs, joué avec elle pendant une partie de ma carrière. Puis, Adidas a développé la gamme… Plus le temps passait, plus Adidas maîtrisait les techniques de fabrication. La marque a commencé à créer une vraie gamme. Je me souviens particulièrement de la Arthur Ashe, qui était fabriquée avec un cuir beaucoup plus tendre que la Stan Smith. Ce cuir avait, notamment, été choisi pour Wimbledon. En revanche, sur terre battue, avec les glissades, la chaussure ne faisait pas long feu, elle ne tenait guère plus d’une rencontre. Ensuite, il y a eu des modèles comme la Nastase, la Lendl Pro, la Edberg… Bref, on est entrés dans une nouvelle dimension. J’imagine que tu conserves au moins un modèle de la Robert Haillet ? Et bien non ! (Rires) J’ai bien deux paires des premières Stan Smith, dont celle que l’on a mise aux pieds de la statue d’Henri Cochet (voir photo), mais, en revanche, je n’ai pas la Robert Haillet. Adidas doit en avoir, c’est une véritable pièce de musée.
Entretien réalisé par Laurent Trupiano
Sérieusement ? Oui, et ils ont expliqué à Dassler qu’il fallait trouver une solution. Comme le patron d’Adidas ne voulait surtout pas fabriquer de nouvelles paires, il a trouvé
Emmanuelle Gaye : « La mode est un perpétuel recommencement » La porte-parole d’Adidas, Emmanuelle Gaye, a expliqué à GrandChelem pourquoi la Stan Smith avait été arrêtée. Et pourquoi elle allait aussi revenir un jour... Il y a un bruit qui court… Vous envisageriez de produire à nouveau la Stan Smith ? En ce moment, la mode est au rétro-running. Il se peut aussi que le rétro-tennis soit valable dans un futur proche. La Stan Smith est un produit qui est sorti du domaine sportif pour entrer dans celui de la mode. Et la mode suit des tendances. Adidas est une marque de mode et l’on se doit de coller à l’air du temps. C’est pour cela qu’on a arrêté la Stan Smith et, ce, même si elle avait encore du succès. On maîtrise tout à fait ces mouvements. Cela a été identique avec des chaussures cultes, comme les Gazelle, les Americana ou les Super Star.
La Stan Smith est un peu la chaussure culte par excellence… Vous oubliez la Nastase (rires) ! Plus sérieusement, la mode est un perpétuel recommencement. Si je devais rassurer les fidèles de la Stan Smith, je leur dirais d’être patients. Est-ce que vous savez combien d’exemplaires ont été vendus ? Difficile de répondre à cette question ! Beaucoup de chiffres circulent. Ce que l’on sait, en revanche, c’est qu’elle a conquis beaucoup
de stars. Pourtant, on n’a jamais cherché à faire du placement de produit. Je pense à Mark Jacobs, par exemple. Il faut dire que c’est une chaussure qui a été plébiscitée pour son confort, cela explique son succès. Vous pouvez nous donner la date du retour de la Stan Smith ? Ce serait un vrai scoop (rires)… Ce n’est pas moi qui décide (rires) ! Mais, sincèrement, je suis assez confiante quant à ce come-back.
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Shoes-Up
CULTURE SHOES
le pari fou
La chaussure de tennis a-t-elle lancé la mode de la basket dans la rue ? Pour le savoir, nous sommes allés à la rencontre d’un expert de la culture urbaine, Nicolas Guthart, le fondateur du célèbre magazine Shoes-Up. Décryptage. La France est un vrai pays de la basket ? Oui. D’ailleurs, toutes proportions gardées, les Français marchent beaucoup plus que les Américains. Aux Etats-Unis, les urbains se déplacent tous en voiture, excepté à NewYork. Et le développement du vélo dans les grandes villes va aussi dans ce sens. Et puis, beaucoup de marques et de modèles ont été créés en France. Aujourd’hui, nous participons à la relance de la marque Noël, avec une collection fabriquée en Bretagne. Souvenez-vous des pubs à la télé : « Méfiezvous d’un partenaire en Noël », avec les premières chaussures de tennis à velcro, en 1983, année de la victoire de Yannick Noah à Roland Garros. C’était la toute première pub d’une marque de basket en France. René Lacoste, qui était également un ingénieur, n’avait pas seulement créé un polo adapté à son sport – la fameuse double-maille –, mais également une paire de chaussures que la marque Lacoste réédite, désormais, sous le nom « René ». C’est la basket de tennis qui a permis à la basket en général de devenir un produit de mode ? En quelque sorte, oui, car elles étaient les seules chaussures blanches, en contraste avec les chaussures noires classiques. Le blanc permettait également la customisation du modèle ou sa transformation, via des collaborations avec des designers ou des artistes. Et puis, elle œuvrait, bien sûr, à sa reconnaissance dans la rue. La tennis, légère, avec sa forme simple, en toile ou en cuir souple, a favorisé le port de la basket en after-sport. La légèreté et le confort sont, évidemment, les premiers vecteurs de développement de la chaussure de sport hors-pratique. J’ai lu, dans Shoes-Up, un mot de JeanCharles de Castelbaljac : « La chaussure de tennis fut la première chaussure de luxe lifestyle, car il fallait avoir du temps et des moyens pour jouer au tennis. » Il répondait ainsi à une question : la basket ou la chaussure de sport est-elle devenue un objet de luxe ? Il y a 20 ans, on désignait sa paire de chaussures pour faire du sport par « paire de tennis ». Au rayon sport des grands magasins ou dans les magasins de chaussures, vous trouviez seulement
générationnel. L’annonce de l’arrêt de sa production par Adidas, il y a quelques mois, génère encore le buzz ! On a essayé de lister les modèles qui ont marqué l’histoire du tennis… Il y en a un qui ressort à tes yeux ? La Converse de Jimmy Connors ! Mais aussi la Nike de John McEnroe avec un scratch, les Adidas Nastase ou encore les Nike d’Andre Agassi, qui accompagnaient son fameux short en jean. Si je te dis Spring Court, tu penses à quoi ? Clay, le nom du modèle phare de la marque ! C’était le premier modèle de chaussures de tennis en cuir et respirant. Une belle histoire, encore, pour une chaussure française. Spring Court annonce, d’ailleurs, une collection printemps/été 2013 « Terre battue ». Dans le tennis, on est entré dans une période très technique. Que penses-tu de l’esthétique des modèles d’aujourd’hui ? C’est toujours très subjectif ! Les marques paient cher pour avoir leurs produits aux pieds des joueurs et visibles sur les images. Ces chaussures doivent donc être reconnaissables. Et, pour cela, rien de mieux que de mettre en avant les formes, les matières et les innovations techniques, avec des associations de matériaux et couleurs pas toujours très sexy… Difficile, du coup, de lier la technique et l’esthétique. Mais les marques font des efforts ! Le travail doit surtout se concentrer sur la création d’une cohérence entre les chaussures et la tenue. quelques références de ces « paires de tennis ». Puis, les réseaux de distribution ont évolué. Les grands magasins spécialisés ont fait leur apparition et, avec eux, les rayons et la classification, pas seulement par sport, mais, surtout, par catégorisation pour chaque sport : chaque coureur est différent, chaque joueur de tennis est différent, chaque sportif est différent, par sa morphologie, ses habitudes et son terrain de pratique. Dans le tennis, vous avez les fameuses semelles à picots pour le gazon… Nous ne les trouvons que chez les hyperspécialistes. Et, tout cela, avant même de parler de différences de budgets d’achat. Vous pouvez avoir, aujourd’hui, plus de 300
références de chaussures de sport dans un magasin spécialisé. Mais si vous analysez le prix des chaussures de sport actuellement, il est quasiment identique à celui des paires vendues il y a quinze ans. C’est l’un des seuls produits pour lequel cela se vérifie. C’est la Stan Smith qui a révolutionné le monde de la basket ? On dit que c’est la première chaussure qui est sortie du sport pour aller dans la rue... Encore une preuve que la France occupe une belle place dans l’histoire des baskets, car la Stan Smith a initialement été créée par le joueur Robert Haillet. Sa forme, son confort et sa signature simple rend le modèle trans-
Quelle est l’influence du tennis, aujourd’hui, dans la mode des baskets ? Faible, à vrai dire… Une marque comme Reebok est presque née par et grâce au tennis. Tu te souviens de la révolution Pump et du joueur qui en était l’ambassadeur ? Difficile de ne pas s’en souvenir ! Comment oublier Michael Chang et ce quart de finale à Roland Garros face à Lendl… C’est impossible, c’est un monument ! En gros, un peu de pump dans la languette, un service à la cuillère et hop ! on déstabilise la machine à gagner. C’était énorme... Propos recueillis par Laurent Trupiano
L’aventure du magazine Shoes-Up «En fait, tout a commencé quand nous avons réalisé que la basket était devenue plus qu’un produit de consommation, il y a plus de 10 ans. La basket, c’est un produit culturel, le dénominateur commun de plusieurs univers, qui nous sert de spectre pour éclairer les cultures urbaines. Au départ, mon entourage me prenait tout simplement pour un fou. Seuls deux amis y croyaient et ils sont devenus mes associés. Aujourd’hui, le positionnement de Shoes-Up nous a permis de créer une agence de communication (WAf Agency), une galerie concept-store (L’imprimerie, à Paris) et un magazine pour les épicuriens urbains (Fricote).» Le Shoes-Up N°37 est disponible en kiosques. Shoes-Up, c’est 6 numéro/an.
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Nouvelles Propulse 4 : les chaussures qui vont plus vite sur la balle.
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CULTURE SHOES
80S CASUAL CLASSICS
l’attitude vintage Propos recueillis et traduits par Audrey Riou
Véritable caverne d’Ali Baba pour tous les nostalgiques des 80s, le site marchand www.80scasualclassics.co.uk est devenu, en quelques années, la référence du style vintage. De la veste Fila de Björn Borg aux Nike Wimbledon de John McEnroe, 80scasualclassics possède le catalogue le plus complet du web en matière de mode sportive casual. La chaussure tenant une part importante dans ce retour en grâce de l’âge d’or du tennis, nous sommes allés à la rencontre de son fondateur, le Britannique Neil Primett. Il décrypte pour nous cette tendance. Neil, pouvez-vous vous présenter rapidement ? Je suis le fondateur du site www.80scasualclassics.co.uk. J'ai depuis toujours une passion pour les vêtements. En grands passionnés de sport, mes amis et moi, on a toujours tiré notre inspiration des tenues portées par nos idoles : John McEnroe, Björn Borg et Ivan Lendl. Notre but, c'était d’être « casuals ». On appelait « casuals » les personnes qui portaient des vêtements de tennis, de golf et même de ski dans la vie de tous les jours. A l'époque, ces gens étaient au summum de la classe. Comment est née l'idée de créer ce site totalement dédié à la mode sportive des années 80 ? J'aime les années 80, j'aime ce style vestimentaire... Quand j'étais ado, avec mes potes, on avait l'habitude d'économiser durement dans le seul but d'acheter les vêtements dont nous rêvions. D'autres gars, dont les parents avaient les moyens, se pavanaient avec les plus beaux modèles de chaussures, des trainings trop classes... Pas nous ! Dès que nous avions assez d'argent, nous partions pour Londres. On y trouvait tout ce qui nous plaisait. Puis, en 2005, la sortie de « The Business » a été un électrochoc. Ce film se déroule dans les années 80 et retrace l'histoire de gangsters britanniques devenus barons de la drogue en Espagne. Le film a réveillé une véritable nostalgie de ces années-là, en Grande-Bretagne. C'est un peu notre « Scarface » à nous. Le succès a été tel que les marques Sergio Tacchini et Fila ont décidé de rééditer d'anciens modèles portés dans le film. Ca tombait bien puisque j'avais, depuis peu de temps, ouvert un petit magasin vintage à Bedford. En tant que revendeur, je voulais absolument avoir en stock toute cette garde-robe qui m'avait fait rêver. En plus, cette fois-ci, c'était dans mes moyens ! Et cela a tout de suite bien fonctionné ? En très peu de temps, nous avons réalisé que la demande de la clientèle était bien plus importante que notre espace de stockage. Il ne faut pas oublier que, dans les années 2000, ces pièces vintages ne se vendaient que sur Ebay et, minimum, au double du prix du marché. Par exemple, une veste se monnayait entre 600 et 1 000£ (NDLR : entre 700 et 1200€). Nous avons donc proposé
une alternative. Au fur-et-à mesure que notre activité grandissait, nous avons ajouté des marques comme Diadora, Nike, Adidas et Puma. En quelques années, nous sommes devenus le site de référence et un des plus gros vendeurs en ligne de chaussures. La chaussure, c’est une grosse part de marché ? Les vêtements représentent quand même la plus grosse partie de notre business. Si l’on devait faire un ratio, on serait sur 65% de vêtements et 35% de chaussures. C'est plutôt logique, car nous vendons les vestes entre 55 et 75£ (NDLR : entre 65 et 88€) et les chaussures entre 45 et 70£ (NDLR : entre 53 et 83€). Et quand les gens craquent pour la veste, ils achètent ensuite le pantalon et, même, le short qui va avec... Jusqu’à la chaussure. Ce qui marche aussi très fort, c'est la vente de pantalons qui ont fait la mode anglaise des années 80. Les jeans et les pantalons en velours côtelé de la marque Lois, portés par Björn Borg et le footballeur Johann Cruyff, représentent une part non négligeable de notre chiffre d'affaires. Vous vendez des produits qui ne sont plus trouvables. Comment arrivez-vous à vous les procurer ? Quand on sait qu'une réédition va sortir, on se bat comme des diables pour réserver la quasi-totalité des stocks. Etant donné que les quantités produites sont souvent minimes, nous devenons très vite les seuls vendeurs. Lorsqu'Adidas sort une chaussure rétro à l'échelle européenne, au bout de six à huit mois, nous devenons le seul vendeur à l'avoir en stock. Ce dont nous sommes le plus fiers, c'est d'avoir réussi à convaincre plusieurs marques de produire leurs anciens modèles à notre demande. Beaucoup de vêtements sont actuellement exclusivement produits pour notre site. Peut-on considérer qu'Adidas ou Nike sont des marques vintages ? Evidemment ! Et, en plus, elles ont su perdurer. Toutes les marques qui ont un héritage des années 80 sont forcément vintages. Adidas possède une magnifique histoire avec un style très reconnaissable, très à la mode au Royaume-Uni dans les années 70-80. Pour Nike, c'est pareil. Je me rappelle encore avoir acheté les Nike
Wimbledon, les chaussures de John McEnroe, ou les Nike Wally Waffles... Depuis les années 90, ces deux marques jouent énormément sur la fibre old school. L'avènement du courant hip hop et de ses MC's lookés total vintage y a largement contribué. Quelles chaussures marchent le mieux ? Ce n'est pas une chaussure de tennis. L'Adidas Gazelle, dans sa forme la plus récente, reste notre best seller. Mais, quand Diadora a réédité la Borg Elite, elle a bien failli lui voler la première place. Le modèle blanc et or a fait un véritable carton ! Et vous, vous jouez au tennis ? Je joue occasionnellement, surtout en vacances. Comme mon fils de neuf ans commence à prendre des cours, je m'y remets plus sérieusement. Sur le court, je porte des vêtements rétros, évidemment : Sergio Tacchini, Fila et Ellesse. Au niveau des chaussures, j'ai l'habitude de porter des Diadora. Vous avez des Français parmi votre clientèle ? Leur nombre augmente peu à peu. Pour être honnête, il y a quelques années, Fila a décidé de relancer une ligne vintage en Europe, que la marque commercialisait ellemême. Je pense qu'elle devait toucher un grand nombre de clients français. Car, depuis que l'idée a été abandonnée, notre marché français a triplé ! Il y a une French Touch dans la mode, au tennis ? Par exemple, vous saviez que c'est un Français qui est à l'origine des Adidas Stan Smith (voir page 28-29) ? Non, je n'étais pas au courant... Mais cela explique peutêtre la popularité de cette chaussure en France. Même en édition limitée aux couleurs de l'Union Jack, la Stan Smith fonctionne mieux en France !
Borg à la folie S’il ne fallait en retenir qu’un ? Un joueur emblématique de la mode et des chaussures. Un seul. Qui serait-il ? Neil Primett répond sans hésiter. « Notre site, mais aussi la marque Fila, ne serait rien sans Björn Borg ! C’est l’athlète cool, classe, au palmarès irréprochable. Un héros, une icône ! Environ 40% de nos ventes de vêtements concernent la marque Fila. Son polo Settanta, qui avait été conçu spécialement pour lui et personnalisé avec ses initiales BJ, demeure l’une de nos meilleurs ventes. »
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CULTURE SHOES
Une journée chez
Wilson
10h00
10h30
Arrivée au siège social de Salomon, centre de recherche du groupe Amer Sports. C’est ici que l’histoire de la Rush Pro a commencé.
Visite des ateliers du groupe, très utiles lors de la conceptualisation des prototypes et des tests matières.
11h30
13h30
14h00
La qualité des matériaux est un élément fondamental dans la fabrication d’une chaussure ; ici, c’est le taux d’usure de l’EVA (caoutchouc).
Petit tour du labo de recherche du groupe.
Test de torsion des chaussures.
marque Wilson
La a, elle aussi, conçu des modèles légendaires. Le plus connu d’entre eux demeure la fameuse Wilson Pro Staff. Née en 1980, cette chaussure était la référence du marché pour son confort et sa longévité. La Rush Pro est la digne descendante de la Pro Staff, même si l’on ne peut comparer les périodes. Aujourd’hui, les chaussures intègrent des technologies et des matériaux tout à fait différents.
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CULTURE SHOES Textes de Laurent Trupiano / Photographies : Rémi Capber
Pour comprendre comment est fabriquée une paire de chaussures, il fallait se rendre dans un laboratoire de conception d’une grande marque de tennis. Rendez-vous a été pris avec Wilson, marque du groupe Amer Sports, qui regroupe aussi Salomon, Mavic ou Prector. Toute l’équipe de GrandChelem s’est ainsi rendu à Annecy, où est née la nouvelle chaussure haut de gamme de Wilson : la Rush Pro. Résumé en 16 clichés d’une journée intense, instructive et studieuse.
11h00
11h15
La célèbre machine prénommée Alien, une machine de haute précision qui permet de produire des moules, soit pour des tests, soit pour la production des modèles commercialisés sur le marché.
Les indémodables machines à laver pour « suer » les chaussures et tester leur état de vieillissement.
14h30 Interview d’Antoine Oui, le chef de produit de la Rush Pro, et présentation de la nouvelle gamme Wilson 2013.
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OPEN DE NICE CÔTE D’AZUR Gilles Simon n°13 mondial
NICE LAWN TENNIS CLUB
19-25 MAI 2013 MATCHS EN JOURNÉE
ET EN SOIRÉE
Berdych, Isner, Monfils, Paire, ... INFORMATIONS :
0 4 9 1 7 2 69 59 - O P E N N I C E C O T E DA Z U R . C O M
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CULTURE SHOES
wilson Rush Pro
la Genèse d’une chaussure
Le chef de produit de la Wilson Rush Pro, Antoine Oui, est revenu pour GrandChelem sur toutes les étapes qui ont permis à cette nouvelle chaussure de voir le jour. Ce parcours, jonché d’embûches, de questionnements et d’innovations, n’a été possible qu’en s’appuyant sur l’expertise de la marque Salomon, qui fait partie du même groupe que Wilson – Amer Sports. Au final, la Rush Pro est le point de départ d’un nouvel élan pour la gamme de chaussures de la marque au W. Entretien réalisé par Laurent Trupiano
Quand a commencé le projet Rush Pro? Avant 2011, même si l’on a présenté concrètement les objectifs de cette nouvelle chaussure en mars 2011. Comme ce modèle est très innovant, on a beaucoup travaillé en amont. Avec un seul objectif : bien comprendre les attentes du consommateur et définir des besoins pour y répondre avec efficacité. Quand vous parlez des consommateurs, de qui s’agit-il ? Des pays clefs de notre marché. Forcément, les Etats-Unis, l’Allemagne, le Japon et la France. On a mené des enquêtes très précises sur chacun de ces territoires, car il n’y a pas forcément les mêmes attentes sur chaque continent. Et puis, les morphologies des pieds ne sont pas les mêmes non plus. Comment ces enquêtes ont-elles été menées ? En fait, on s’est appuyé sur notre force commerciale, des « focus groups », ainsi que sur nos coaches dans toutes les catégories d’âge. Leur expérience est riche, leur capacité d’analyse aussi. Enfin, il y a la puissance de nos points de vente, où le dialogue avec le consommateur est permanent. On a logiquement mené un travail de synthèse pour croiser les données et en tirer des axes majeurs. Le premier point de passage, c’était en mars 2011, soit pratiquement deux ans avant la mise sur le marché du produit fini ? Oui. D’ailleurs, en ce moment, on travaille déjà sur les concepts de 2015. En mars 2011, le concept de la Rush Pro était établi, on a enchaîné avec un brief auprès des designers. En général, ils terminent leur travail 10 semaines après la présentation des objectifs du concept. Puis vient le temps des fameux prototypes ? Exactement. Là, on attaque le dur. On affine nos axes de réflexion avec plusieurs prototypes. Mais ce n’est plus conceptuel, puisqu’on a un modèle dans les mains. Cette phase dure deux à quatre mois environ. C’est un moment très fort, crucial et décisif. C’est en décembre que l’on valide enfin l’ensemble du projet. On passe alors à la phase de commercialisation avec un lot d’échantillons. Quels sont les enjeux de la Rush Pro ? Ils sont plutôt importants. On a clairement
voulu replacer la marque Wilson, car on a constaté un déficit d’image et de performances dans notre gamme de chaussures. Il fallait y remédier. On a changé notre approche en s’appuyant sur les ressources de la plateforme chaussures du groupe Amer Sports. Notre leitmotiv, c’était d’amener la Rush Pro à des critères de qualité identiques à ceux des marques de chaussures du groupe Amer Sports – Salomon, Mavic. A ce titre, le parcours de Salomon dans le trail-running est un bel exemple de réussite. Autant dire qu’on était plutôt motivés. On voulait clairement être dans la performance et l’extrême qualité. Comme on fait pour « être dans la performance » ? On prend le temps, déjà, de bien analyser les attentes du public. Et on essaie de repenser le tennis, d’avoir une nouvelle approche, d’écouter et de tester avec le haut-niveau. Il s’agit de comprendre quelles ont été les évolutions de ce sport depuis quelques années. Et, même si cela paraît banal, on a fait une sacrée découverte. Laquelle ? En gros, en 20 ans, on a gagné 20 km/h. Inutile de dire que ces changements devaient être pris en compte, même dans la fabrication d’une nouvelle chaussure. Et cela se traduit comment, de façon pragmatique ? Dans le domaine de la chaussure, c’est plutôt simple. Il fallait trouver des innovations technologiques qui allaient rendre la Rush Pro extrêmement dynamique. Et permettre aux joueurs d’être plus rapides, de se déplacer plus vite dans un confort optimal. Tu parles d’innovations technologiques… En quoi consistent-elles ? Notre première innovation fait en sorte que l’avant-pied soit bien enveloppé pour augmenter la réactivité. La chaussure, c’est comme une voiture : le 3 DFS™ qu’on a mis au point sur l’avant-pied correspond à un siège baquet. Il s’agit de conjuguer un maxi-
mum d’assise dans un confort optimal sur cette partie du pied, qui est souvent celle de l’impulsion, lors d’un démarrage. La deuxième innovation, c’est le système breveté Endofit®, qui nous vient des chaussures de running Salomon. C’est un chausson interne complètement intégré à la chaussure. Avec son baquet avant et son chausson, le pied est parfaitement calé dans la future Rush Pro. Prêt à aller très vite. Mais cela n’était pas encore suffisant. C’est-à-dire ? Il fallait aller encore plus loin. Je t’explique. Prends une voiture. Une Formule 1, par exemple, car il n’y a pas plus réactif. La particularité d’une monoplace, c’est d’être très près du sol. Appliqué à la Rush Pro, ce constat nous a permis de conclure qu’il nous fallait la rabaisser et l’ancrer au ras du sol. Cela a été possible en diminuant fortement la différence entre le talon et l’avant-pied. Attention, sans faire n’importe quoi ! On a mené énormément de tests pour trouver la bonne mesure. Finalement, on a fait évoluer cette différence d’une norme de 12 mm à seulement… 6 mm. Autant te dire que notre démarche casse quelques codes en vigueur... Quel a été le rôle du team Wilson dans l’ensemble du processus ? Un rôle de consultant. Dans le groupe Amer Sports, on est bien conscients qu’il est important de faire remonter des informations très subtiles. Dans le trail-running, c’est ce qui nous a permis d’être aussi performants. Les professionnels ont une approche très pointue de leur discipline et du matériel. Cet apport est essentiel pour mener à bien des projets d’envergure et d’innovation. Comment vous travaillez avec vos joueurs professionnels pour leur concevoir la chaussure idoine ? Cela se passe main dans la main et c’est essentiel si tu veux offrir un service de qualité à ton team. Prendre l’empreinte du pied d’un champion, c’est la garantie de réaliser un modèle sur mesure, tout à fait adapté à sa morphologie. Par exemple, Feliciano Lopez
nous a briefés à propos du jeu sur gazon, où il lui fallait être plus près du sol que sur dur ou terre battue. On a donc modifié sa Rush Pro pour Wimbledon. Aujourd’hui, on a les empreintes de Feliciano, de Paul-Henri Mathieu, de Jarkko Nieminen, de Philippe Kohlschreiber et de Tatsuma Ito. Le succès d’un modèle, c’est aussi le design. Est-ce que vous travaillez avec des cabinets de tendance ? Il y a une forte corrélation entre le textile et la gamme de chaussures, en termes de couleurs, notamment. L’ensemble de notre collection textile est créée à Portland, aux Etats-Unis, où, effectivement, les designers sont abreuvés d’études de tendances. Puis, l’équipe design d’Annecy développe sa propre réflexion à partir d’autres influences, comme l’automobile, les meubles ou d’autres sports. Ce qui est vrai, c’est qu’aujourd’hui, les chaussures du marché n’ont rien à voir avec celles du passé. On travaille sur des produits beaucoup plus esthétiques. Certains de ces produits embarquent même de la technologie… C’est juste, avec des résultats mitigés. Mais ce n’est pas pour cela qu’on a rejeté l’idée de la technologie embarquée. En revanche, il s’agit encore une fois d’anticiper des besoins, non de les imposer.
La révolution, c’est pour bientôt ? Lorsqu’on l’interroge sur les futurs produits de la marque Wilson, Antoine Oui a du mal à cacher son enthousiasme. Avec, apparemment, de gros projets en ligne de mire ! « On travaille actuellement sur deux concepts assez révolutionnaires. Mais c’est top secret... (Sourire) Ce sera du jamais vu dans le tennis. On va apporter quelque chose de totalement nouveau. Autant vous dire qu’on est proche d’une petite révolution… » On en a l’eau à la bouche !
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Corner Spécialistes
Spécialiste
Textes et entretiens réalisés par Alexandre Dinkespiler
tennis un métier qui ne s'improvise pas !
Plus de 90 magasins spécialisés dans le tennis, les « spécialistes », existent en France. Ils confirment le dynamisme du secteur et demeurent des experts en termes de conseils, de proximité et de promotion du tennis. Véritable maillon central de la distribution, ils gèrent souvent la relation avec les clubs qui sont partenaires des grandes marques du secteur. Le magazine GrandChelem a toujours été distribué dans ce réseau. La logique voulait ainsi que nous fassions connaître ce métier à travers une petite série nommée le ‘Corner Spécialistes’. Six spécialistes de renom ont choisi de soutenir notre action et de nous faire partager leur expertise. Pour ce numéro spécial chaussures, ils répondent à trois questions cruciales et nous démontrent, une fois de plus, qu’ils savent mieux que quiconque ce qu’attendent les passionnés de tennis. Balle de Match, Metz Plus qu’un métier, le tennis est une véritable passion pour Grégory Binet. Après plus de 20 ans de compétition en seconde série, ce nostalgique des années 80 et de ses légendes décide de réaliser son rêve d’enfant et d’ouvrir un magasin spécialisé dans le matériel de tennis. Le projet prend forme en 2002 sous le nom de « Balle de match ». Un espace de 80m² aujourd’hui, entièrement dédié à la passion du tennis. En 10 années d’existence, Balle de Match a su gagner la confiance des principaux clubs de la région et propose un large choix d’articles de tennis des plus grandes marques.
Perf Tennis, Lyon Implanté depuis 1982 à Lyon, Perf Tennis est LE spécialiste du matériel de tennis en région Rhône-Alpes. Ce temple de la petite balle jaune dispose d’une surface de 100m² où les plus grandes marques sont représentées. Les années d’expérience ont permis à Perf Tennis d’établir des partenariats solides avec le Comité du Rhône, ainsi qu’avec une trentaine de clubs de la région.
TennisLand, Pontault-Combault Créé en 2007, Tennisland constitue aujourd’hui une référence incontournable pour les passionnés de tennis de Seine-et-Marne. Fort de son succès, le magasin a vu sa surface tripler en quelques années, évoluant de 40m² à près de 120m². Une réussite que l’on doit à l’expérience et au savoir-faire d’Antony Facondini et de son équipe, toujours prêts à vous conseiller dans le choix de vos produits. Ce n’est pas pour rien que Tennisland est régulièrement sollicité pour corder des raquettes sur les tournois ITF de la région.
Rivière Sport, Villeneuve d’Ascq Parmi les spécialistes du tennis, Hugues Rivière est un véritable pionnier. En 1982, lorsque ce passionné décide d’ouvrir le magasin Rivière Sport, à Villeneuve d’Ascq, il est l’un des premiers à proposer des raquettes-test permettant aux clients d’essayer les différents modèles avant de les acheter. On lui doit également le « challenge de la meilleur perf’ », un prix qui récompense les joueurs les plus performants de la région. Après plus de 30 ans, les joueurs sont toujours aussi nombreux à faire confiance à son équipe et à bénéficier de leurs précieux conseils. Pourvu que ça dure !
Tennis Store, Nancy Classé 3/6 pendant plus de 10 ans, Jérôme Coing décide d’entamer une carrière de spécialiste du matériel, en ouvrant un magasin dédié à sa passion dans la région de Nancy. Un projet nommé Tennis Store, qui voit le jour en 2006. En sept ans, ses compétences et son professionnalisme lui ont permis d’emporter la confiance d’une quarantaine de clubs, ainsi que des meilleurs joueurs de la région, qui lui confient leurs raquettes les yeux fermés. Son plus grand souvenir ? Un événement caritatif au cours duquel il a eu la chance de corder six raquettes pour la légende Pat Cash, qui affrontait John McEnroe ce jour-là.
Set et Match, Limoges Ouvert en 2005, Set et Match est le grand spécialiste des sports de raquette dans la région de Limoges. Que vous soyez joueur de tennis, de badminton ou de squash, vous y trouverez forcément votre bonheur. François, classé 1/6 et conseiller au rayon tennis, a même eu l’occasion de corder les raquettes des équipes d’Allemagne et de Slovaquie de Fed Cup. Il répondra à toutes vos questions !
Les magasins partenaires du Corner Spécialistes Balle de match Responsable : Grégory BINET 16, rue du Sablon 57000 Metz w w w.per f-tennis.com
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Perf Tennis Responsable : Thierry GRANIER 96, rue Vendôme 69006 Lyon www.perf-tennis.com
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RIVIERE SPORTS Responsable : Hugues RIVIERE 139, rue du 8 Mai45 (La Cousinerie) 59650 Villeneuved’Ascq www.riviere-sports.fr
Corner Spécialistes
Quelle est la chaussure de tennis la plus légendaire ? Grégory Binet (Balle de Match, Metz) « En tant que collectionneur, je connais bien les chaussures légendaires du tennis. J’en possède, d’ailleurs, quelques modèles, comme les Nike Air Trainer, les Pump Victory montantes de Michael Chang, les Air Tech Challenge d’Agassi, les Noah Club Le Coq Sportif ou encore les Lendl Supreme. Certaines de ces paires sont d’époque, d’autres sont des rééditions. Si je devais choisir un modèle particulièrement mythique, ce serait sans doute la Nike Classic 81. Une chaussure blanche et bleu ciel portée par John McEnroe sur une photographie culte, qui a fait la couverture d’un magazine américain en 1982. Pour l’anecdote, j’en possède 31 paires à ma taille. Quelques-unes sont encore neuves. Je suis prévoyant, j’espère pouvoir les porter encore un bon moment ! » Thierry Granier (Perf Tennis, Lyon) « Pour moi, il s’agit du modèle Nastase, d’Adidas. Une chaussure mythique, qui dispose d’une semelle antidérapante pour les surfaces humides. Je me souviens que certains joueurs en avaient toujours une paire dans leur sac pour pouvoir jouer sur des courts glissants. La Nastase a d’ailleurs été rééditée ces dernières années. C’est une chaussure
que j’ai eu l’occasion de proposer à la vente dans mon magasin, mais qui n’a pas rencontré beaucoup de succès. Il faut dire que son prix est relativement élevé pour une chaussure en toile. » Jérôme Coing (Tennis Store, Nancy) « Pour moi, la Spring Court G2 est la chaussure légendaire par excellence. C’est un modèle conçu spécialement pour la terre battue. Il date déjà de 1936 ! A l’époque, il répondait à un besoin réel, en France. Les tennismen jouaient beaucoup sur terre battue, mais n’avaient pas de chaussures adaptées. Etant plus jeune, j’ai eu quelques paires de Spring Court que je portais sur le court. On peut aussi citer l’Adidas Stan Smith. Un énorme succès commercial, puisqu’elle s’est vendue à plusieurs millions d’exemplaires à travers le monde. Ces chaussures mythiques sont souvent rééditées, mais ne sont plus portées sur les courts. Elles ne répondent plus aux exigences actuelles en termes de dynamisme et d’amorti. » Antony Facondini (Tennis Land, Pontault-Combault) « Pour moi, deux chaussures légendaires sortent du lot : la Nike
Classic et l’Adidas Stan Smith. Les deux modèles se ressemblent beaucoup. La Nike Classic est une chaussure plate, toute blanche, avec une touche de bleu ciel sur le côté. A l’époque, la Classic était en concurrence avec la Stan Smith, facilement reconnaissable à sa touche vert pomme sur le talon. » Jean-Philippe Biossac (Set et Match, Limoges) « La Nike Air Tech Challenge ! Le modèle mythique et coloré d’Andre Agassi. Pour moi, les Adidas Barricade sont aussi des chaussures incontournables dans le tennis. De là à considérer qu’elles sont légendaires... C’est peut-être un peu tôt, pour la simple raison qu’elles sont toujours dans le commerce. » Hugues Rivière (Rivière Sport, Villeneuve d'Ascq) « La Reebok Pump Victory de Michael Chang. Cette chaussure est véritable concept. A sa sortie, j’étais spécialisé dans la marque Reebok. Je me souviens qu’elle a attiré la curiosité de beaucoup de clients. Michael Chang venait de gagner Roland Garros avec ces chaussures. C’était un joueur relativement petit pour ces chaussures massives. »
Quelle est la chaussure qui se vend le mieux, actuellement, dans votre magasin ? Grégory Binet (Balle de Match, Metz) « Actuellement, deux modèles se vendent particulièrement bien. Les Nike Vapor et les Asics Resolution. Ces deux chaussures sont très confortables. Le confort est un critère déterminant dans le choix d’une chaussure de tennis. Aujourd’hui, les joueurs se tournent de plus en plus vers ces modèles légers et agréables à porter. » Thierry Granier (Perf Tennis, Lyon) « Depuis deux ans, les chaussures de la marque Asics se vendent très bien. Les joueurs apprécient leur légèreté et leur confort. Récemment, Nike a supprimé certains contrats d’équipement de clubs, dans la région. Cela a un peu freiné les ventes de leurs produits. D’une manière générale, les joueurs s’identifient beaucoup aux moniteurs de leurs clubs. Ils auront tendance à vouloir le même matériel que leur entraîneur. Certaines marques comme Wilson l’ont bien compris et s’attachent à conserver les partenariats qui les lient aux clubs. »
Jérôme Coing (Tennis Store, Nancy) « Actuellement, trois modèles de chaussures sortent du lot. Les Nike Vapor pour leur confort, les Asics Solution pour leur légèreté et les Babolat Propulse pour leur dynamisme. Ces trois paires restent des chaussures haut de gamme. Les joueurs qui cherchent des paires un petit peu plus abordables se tournent souvent vers les Nike Zoom Breathe. » Antony Facondini (Tennis Land, Pontault-Combault) « C’est Nike qui enregistre les meilleures ventes avec deux modèles : les Vapor et les Court Ballistec. Mais la marque Asics prend de plus en plus d’importance sur le marché de la chaussure de tennis. Asics arrive à proposer des chaussures légères et confortables, qui se vendent plutôt bien. Certains considèrent que ce sont les meilleures chaussures de tennis actuellement. Pour moi, il est difficile de l’affirmer. Cela varie d’un joueur à l’autre. Certains ont un pied mieux adapté aux Nike, d’autres aux
Asics, d’autres aux Adidas, etc. Tout dépend de la morphologie et des sensations personnelles du joueur. » Jean-Philippe Biossac (Set et Match, Limoges) « Les chaussures les plus demandées sont les Asics Gel Resolution. Asics a fait un gros carton en sortant cette paire. Les joueurs l’apprécient beaucoup. C’est une chaussure qui concurrence les marques traditionnellement implantées. Derrière ce modèle, les Babolat Propulse et les Nike Vapor se vendent aussi très bien. » Hugues Rivière (Rivière Sport, Villeneuve d’Ascq) « Les Asics Gel Resolution. Asics bénéficie d’une crédibilité grâce à ses chaussures de running. Les Resolution sont légères et agréables à porter. »
Et le modèle que vous avez le mieux vendu ces dernières années ? Grégory Binet (Balle de Match, Metz) « Sans hésiter : les Nike Vapor. Depuis quelques années, il y a un réel effet Federer. Ses bonnes performances en tournoi ont des répercussions directes sur les ventes des produits Nike. Tous les modèles de Vapor se sont plutôt bien vendus. Il faut dire aussi que c’est une très bonne chaussure. » Thierry Granier (Perf Tennis, Lyon) « Notre clientèle est principalement composée de joueurs de compétition qui recherchent des modèles haut de gamme. Ces dernières années, la Nike Vapor est sortie du lot. C’est une très bonne chaussure qui évolue constamment. Toujours chez la marque Nike, le modèle Court Ballistec a également rencontré beaucoup de succès, notamment grâce à Rafael Nadal. Une bonne concurrence pour les Adidas Barricade, qui se vendaient très bien à cette époque. »
Set et Match Responsable : Jean-Philippe BIOSSAC 6, avenue Albert Thomas 87100 Limoges Et : 169, route d’Angoulême 24000 Perigueux www.setetmatch.fr
Jérôme Coing (Tennis Store, Nancy) « La Nike Vapor, chaussure portée par Roger Federer. C’est un modèle confortable qui évolue souvent, environ tous les deux ans. Nike est en contrat avec quatre joueurs de très haut niveau et à forte personnalité : Federer, Nadal, Sharapova et Azarenka. L’impact marketing est fort. Ces joueurs permettent à la marque d’avoir une visibilité importante. » Antony Facondini (Tennis Land, Pontault-Combault) « Ces dernières années, deux modèles ont particulièrement bien marché. Les Nike Ballistec de Rafael Nadal et les Nike Zoom Breathe 2k10, portées par Juan Martin Del Potro. »
Rafael Nadal les portait. Puis les Adidas Barricade, qui ont vécu une grande et belle période. Mais, aujourd’hui, les Barricade ne rencontrent plus trop de succès, malgré les efforts de la marque pour rendre ce modèle plus léger. C’est dommage, car c’est une chaussure que j’apprécie particulièrement. » Hugues Rivière (Rivière Sport, Villeneuve d’Ascq) « Ma politique, ça a été de mettre en avant l’ensemble des marques de tennis. Les Asics se sont très bien vendues ces dernières années. Mais aussi la Lotto Raptor et les chaussures Babolat. »
Jean-Philippe Biossac (Set et Match, Limoges) « Deux modèles se sont beaucoup vendus ces dernières années. Les Nike Court Ballistec, qui ont fait un carton en partie parce que
Tennisland Responsable : Antony FACONDINI 2, quarter rue de l’Epinette 77340 Pontault-Combault www.tennisland.fr
Tennis Store Responsable : Jérome COING 89, rue du Sergent Blandan 54000 Nancy www.tennis-store.fr
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CAHIER test chaussures
2013 les
modèles testés ADIDAS • Tempaia II • Barricade 7
Comme chaque année, GrandChelem a rendu sa copie. 22 paires de chaussures ont été testées, débriefées, puis notées. C'est, tout d'abord, à l'Académie ISP de Sophia Antipolis qu'a été organisée la première phase du test. Cette phase s'est effectuée sur deux jours. Une cinquantaine de joueurs et joueuses classés 15 à -30 ont, dans un premier temps, mis à l'épreuve toutes les chaussures sur des parcours physiques pensés au mieux pour tester le dynamisme et le maintien. Les testeurs(ses) ont ensuite enchaîné les phases de jeu en insistant sur les déplacements latéraux, afin d'appréhender au mieux l'adhérence et la propulsion. Les chaussures sont ensuite parties au cabinet de notre podologue, spécialiste du sport, Lydie Chosson, qui a découpé, déchiré, tordu et même poncé (voir ci-dessous) chaque modèle. Le résultat ? Vous le retrouvez dans les pages suivantes. Vous voulez changer de chaussure ? Nous vous conseillons de lire ce test. Car bien jouer, c'est aussi bien s'équiper ! Dossier réalisé par la rédaction de GrandChelem/Welovetennis.fr
Languette
Décrytage
Talon d’Achille
Afin de mieux comprendre le vocabulaire utilisé dans le test chaussures, voici les termes correspondant aux principales parties de la composition d’une chaussure de tennis.
Malléole
Arrière-pied
ARTENGO • TS900
ASICS • Solution Speed homme • Solution Slam • Solution Speed femme • Solution Lyte
Medio-pied
Renforts latéraux
Avant-pied
BABOLAT • Propulse 4 homme • Propulse 4 femme
HEAD • Speed Pro III • Instinct II Team
K-SWISS
lYDIe ChOssOn, nOTre PODOlOgUe-PÉDICUre
• Big Shot II homme • Big Shot II femme
LOTTO • Lotto Raptor Ultra IV homme • Lotto Raptor Ultra IV femme
NIKE • Nike Air Max Courtballistec 4.3 • Nike Air Max Cage • Nike Zoom Vapor 9 Tour femme
Podologue-pédicure depuis 13 ans, Lydie Chosson s’est spécialisée dans la podologie du sport. Au service des joueurs de l’oL pendant 2 ans (2000-2002), elle exerce désormais dans son cabinet à l’Arbresle (69).
Les 5 phases du test de la structure de la chaussure 1) VÉrIFICaTIOn
DU MaTelassage eT De la langUeTTe « Je commence par vérifier manuellement si le matelassage est bien rembouré et si les coutures intérieures sont fines et soignées. Ensuite j’évalue le système pour maintenir la languette de protection. »
2) TesT De l’essOrage
« Comme son nom l’indique, je fais subir à la chaussure des torsions latérales comme lorsque l’on essore une serviette. Ce test permet d’évaluer la solidité de la chaussure mais aussi l’efficacité de son système de torsion. »
3) TesT DU CaMBrIOn
« Le cambrion est une pièce solide qui rallie semelle avant et talon. C’est un élément essentiel. La chaussure de tennis ne doit pas se plier en son milieu mais à l’avant car un joueur se déplace avec une impulsion sur la pointe des pieds. J’applique donc mes mains sur le talon et sur la pointe et j’exerce une pression pour voir où la chaussure se plie. »
4) VÉrIFICaTIOn
DU MarQUage DU seMelage « Le semelage d’une chaussure de tennis doit être adhérent tout en permettant de glisser en toute sécurité. Je vérifi e donc les striures, les zones d’accroche et la cohérence du dessin du semelage. »
5) TesT De la
seMelle D’UsUre « Un ponçage de quelques secondes avec mon touret et ma mini-ponceuse m’aide à vérifi er la qualité des matériaux utilisés pour la semelle d’usure. »
PRINCE • Rebel II • T22
WILSON • Rush Pro homme • Rush Pro femme
Z Sport équipe nos testeuses Merci à Z SPORT qui a équipé en brassières les joueuses de ce test-chaussures 2013 ! Z Sport est l’un des leaders mondiaux dans la fabrication de vêtements de compression. Leur soutien-gorge de sport de haute technicité offre ainsi le meilleur maintien du marché, tout en respectant l’anatomie de la sportive.
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Un grand merci à tous les académiciens d'ISP. Sans eux et leur bonne humeur, nous n'aurions jamais pu mettre en place des tests de cette qualité.
11 marques et 22 modèles ont été testés par le team de l’ISP. Il y avait de l’action sur les courts du Sophia Country Club le lundi 11 et le mardi 12 mars !
Cette année, pour tester le dynamisme des chaussures, nous avons mis en place un parcours physique. Tester des chaussures sans une raquette en main révèle d’autres informations très pertinentes.
Un test élite, composé, notamment, de Marton Fucsovics (381ème mondial, en contrat avec Adidas) et son sparring partner du moment, Morgan Bourbon, -2/6, a joué le jeu du grand test. Il était complété par 40 joueurs, hommes et femmes, de l’Académie ISP. Ces testeurs ont joyeusement répondu à notre questionnaire lié à notre protocole de test. Leur avis a été pris en compte dans cinq critères : confort, maintien, adhérence, dynamisme et, enfin, esthétique.
Ce qu’ils en ont pensé Bastien Fazincani (coach de Dayana Yastremska)
« Je suis un fan de Nike, donc je me suis centré sur ma marque préférée. Et je n’ai pas été déçu ! La Max Cage est une bonne chaussure. Le système Air Max ne m’a jamais vraiment gêné, alors que ce n’est pas le cas pour tous les joueurs. De plus, sa ligne est plutôt réussie. C’est souvent le plus de la marque au swoosh et c’est pour cela que je lui ai mis une note maximale. Le look, c’est aussi important (rires) sur et... en-dehors des courts. »
Morgan Bourbon (-2/6)
« Comme je me suis entraîné face à Marton (Fucsovics), il fallait que je sois performant et rapide (rires). Je me suis senti très à l’aise en Asics Gel Solution Slam. Elles sont très légères. Et, en même temps, on est très sécurisé. C’est peutêtre grâce à elles que j’ai pu titiller mon adversaire aujourd’hui (rires). »
Gabriel Petit (-2/6)
« C’était la première fois que je faisais un test de chaussures. C’est plutôt intéressant, d’autant qu’on avait le choix entre toutes les marques du marché. Après une vraie réflexion, j’attribue mon coup de cœur à la Wilson Rush Pro. Je connaissais assez mal la marque pour ses chaussures et j’ai été séduit par ce modèle. J’ai trouvé la Rush Pro dynamique et très confortable. C’est une vraie découverte pour moi. »
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cahier test chaussures
chaussures
femmes ADIDAS Barricade 7 Poids : 327g PRIX : 130 EUROS note : 13/20
aDIDas Tempaia II Poids : 307g PRIX : 130 EUROS note : 13/20
+
Aération
-
+
rigidité
Pensée spécialement pour les femmes, la CC Adizero Tempaia II a agréablement surpris par sa très bonne aération. Beaucoup de testeuses ont rapporté n’avoir aucune sensation d’échauffement du pied et, ce, après une heure de jeu. Le design « nid d’abeilles » qui permet cette bonne respiration peut cependant gêner. Certaines parties rigides du dessin sont perceptibles à la pliure du pied.
Une chaussure un peu trop souple, selon notre podologue. Si le talon est très bien sécurisé et maintenu, il n’en est pas de même à l’avant du pied. A cet endroit, la structure très légère permet, certes, une très bonne aération, mais le manque de rigidité risque de trop laisser le pied bouger. Malgré cela, cette Adidas assure en termes de dynamisme et son alliance légèreté-talon épais sera très efficace lors des courses vers l’avant.
ASICS Gel Solution Lyte Poids : 292g PRIX : 115 EUROS note : 16/20
+
Vélocité
-
Adhérence
-
+ La podologue a salué la légèreté de ce modèle, qui ne sacrifie pas toutes les spécificités techniques nécessaires à l’élaboration d’une bonne chaussure de tennis. Ultra-dynamique et très bien pensée, la Solution Lyte possède l’un des chaussons intérieurs le mieux fini du panel. Cette chaussure donnera ses meilleures performances avec des joueuses aux gabarits légers.
+
PRIX :120 EUROS
MAINTIEN
-
+ Identique au modèle masculin, l’avatar féminin de la Propulse 4 a convaincu notre podologue. Très robuste, cette chaussure assure un maintien optimal. La semelle très efficace permet aux joueuses ayant une fragilité au niveau de la cheville de se sentir en sécurité. Attention, néanmoins, au manque d’aération.
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L’Adidas Barricade 7 n’a pas convaincu notre podologue, qui l’a trouvée vraiment trop souple. Ses tests de rapidité sont, certes, très bons, mais la torsion importante du chausson peut gêner la joueuse sur les glissades appuyées. A noter, aussi, la rigidité au niveau du talon d’Achille, qui peut engendrer quelques douleurs.
pliure
qualité/prix
-
Une très bonne chaussure dans sa globalité. ASICS maîtrise clairement la technicité d’un bon produit. Aucune surprise, donc, pour notre podologue, qui retient néanmoins une languette un peu courte et un élément rond au niveau de la semelle, à l’avant-pied, qui pourra, après une usure importante, provoquer une douleur.
note : 14,5/20 Torsion
La Head Instinct II Team mérite qu’on passe la première impression. En effet, les joueuses auraient aimé un chausson plus enveloppant, l’intérieur étant un peu sec. En phase de jeu, cette chaussure assure l’essentiel, en permettant un déplacement rapide et des appuis nets. Néanmoins, les joueuses aux gabarits plus importants ont émis quelques réserves concernant la torsion latérale. A conseiller ainsi essentiellement aux joueuses légères.
Cette Instinct II Team présente de belles qualités : un semelage performant, un bon système de réglages et de bons matériaux. Cependant, notre podologue trouve ce modèle encore un peu trop rigide, surtout au niveau du médio-pied. Elle le recommande aux joueuses confirmées, qui sauront s’adapter au mieux à ce maintien un peu rude.
LOTTO Lotto Raptor Ultra IV Poids : 330g PRIX : 130 EUROS note : 15/20
note : 16/20
+
ADHÉRENCE
Très belle progression de la marque américaine concernant la Big Shot II. Ce modèle a séduit la plupart des testeuses par sa solidité et son maintien très efficace. Sa forme massive permet aux joueuses ayant un avant-pied large de ne pas se sentir comprimée dans le chausson. Cependant, cela va de pair avec un poids conséquent, ce qui peut surprendre en phase de jeu.
-
HEAD Instinct II Team Poids : 297g PRIX : 80 EUROS
K-SWISS Big Shot II Poids : 343g
Dynamisme
Misant beaucoup sur la légèreté, la Solution Speed, comme son nom l’indique, permet des déplacements ultra-rapides. Son look accrocheur fait mouche également. La Speed présente l’avantage d’être confortable dès l’insertion du pied. Seule la languette a connu quelques critiques. Un peu courte, elle oblige la joueuse à la remettre en place régulièrement.
poids
Valeur sûre depuis la création du modèle, la Propulse 4 ne va pas dérouter les habituées. Elle possède toutes les qualités de la gamme Propulse : un bon maintien latéral, une adhérence maximale et une bonne propulsion. Cette chaussure demeure, néanmoins, plutôt lourde par rapport à ses concurrentes et cela empiète sur son dynamisme.
Languette
ASICS Gel Solution Speed Poids : 306g PRIX : 140 EUROS note : 15,5/20
BABOLAT Propulse 4 Poids : 369g PRIX : 115 EUROS note : 15,5/20
+
-
Toujours très appréciée pour son design, la Barricade 7 a été positivement accueillie. En phase de jeu, le pied est bien maintenu et la sensation de sécurité assurée. Notez qu’il faudra user un peu la semelle, afin que celle-ci accroche mieux le terrain. Petit hic : la languette peu épaisse épouse, certes, bien le haut du pied, mais peut laisser sentir les lacets...
Languette
Encore plus légère que sa grande soeur, la Speed, la Lyte est la bonne surprise de ce test. Elle allie avec brio nervosité et sécurité, confort et légèreté. Véritable coup de coeur des joueuses, le nouveau modèle d’ASICS frappe fort. Un bémol : un petit pli se forme sur l’avant-pied extérieur. Cependant, passé cinq minutes de jeu, cette pliure n’est plus perceptible.
MAINTIEN
Malgré sa forte rigidité soulevée par notre podologue, la Big Shot II s’en sort très bien dans tous les domaines du test. Les joueuses qui ont tendance à malmener leurs chaussures y trouveront leur bonheur. Attention, cependant, aux chevilles sensibles, le contour de la malléole étant, lui aussi, un peu rigide.
Adhérence
-
Rigidité
Toujours de très bonne facture, la Lotto Raptor Ultra IV ne surprendra pas les joueuses qui connaissent le modèle précédent. Le cuir, assez rigide à l’insertion, se détend vite pour épouser la forme du pied, ce qui séduit énormément les testeuses. Le semelage demeure très efficace et la finition à l’Italienne se ressent. Sensibles des pieds, allez-y les yeux fermés : aucune douleur à signaler !
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La grande qualité de cette Lotto Raptor IV est en partie due aux très bons matériaux utilisés. La qualité du cuir apporte un confort optimal et permet à la chaussure de s’adapter au pied de la joueuse. Si vous ajoutez à cela de très bons réglages et un travail de semelage toujours excellent, vous comprenez pourquoi notre podologue en a fait son coup de cœur.
cahier test chaussures
NIKE Zoom Vapor 9 Tour Poids : 337g PRIX : 130 EUROS note : 15/20
+
chausson
-
PRINCE T22 Poids : 431g
ADHÉRENCE
Adaptée du modèle de Roger Federer à la demande de Maria Sharapova, la Vapor 9 Tour a su trouver son public féminin. Le design élégant, la légèreté et la stabilité ont conquis nos testeuses. Plébiscitée pour l’enveloppement habile de la cheville, la Nike s’est cependant montrée quelque peu hasardeuse sur les glissades très marquées...
+ C’est une très belle surprise que ce modèle femme de la Vapor 9 Tour. Tout comme les joueuses, la podologue a approuvé cette Nike : les réglages efficaces, la forme adaptée aux contraintes d’un pied féminin et le travail du dessin de la semelle sont ses plus grands atouts. Notre podologue aurait aimé un peu plus de matelassage et des matériaux moins plastiques.
PRIX : 90 EUROS
note : 14,5/20
-
Confort
Poids
Avec la T22, Prince a tout misé sur le confort. Et, sur ce point, il n’y a rien à dire : le chausson est moelleux et les coutures intérieures sont quasiment invisibles. Reste que le talon très haut peut dérouter. Même si, au fur-et-à mesure du test, les joueuses s’y sont habituées, une sensation d’instabilité s’est faite sentir sur les déplacements latéraux. Un travail sur le poids aurait également été appréciable.
Une bonne chaussure, affirme notre podologue. La T22 a passé notre batterie de tests avec succès. D’ailleurs, notre experte a eu un coup de cœur pour la semelle de propreté très épaisse et très confortable, ce qui est assez rare. Seul bémol : un contrefort arrière un peu trop souple, dont peut résulter un manque de maintien de l’arrière-pied.
WILSON Rush Pro Poids : 360g PRIX : 130 EUROS note : 15/20
+
Prise au sol
-
Aération
La marque américaine a totalement revu sa façon de penser la chaussure de tennis. Premier objectif, avec cette Rush Pro : définir un design prêt du sol pour une meilleure stabilité ; le second : privilégier un confort optimal en utilisant un rembourrage conséquent ; enfin, le dernier et non des moindres : plaire au premier coup d’oeil. Et Wilson a largement relevé le défi ! Les joueuses attendent juste un peu plus d’aération et un poids allégé pour l’année prochaine.
De très belles qualités techniques pour cette toute nouvelle Rush Pro. La semelle obtient la première place du test, grâce à son très bon compromis souplesse-torsion. Le maintien et les matériaux du chausson sont, eux aussi, félicités par notre podologue. Reste que le matelassage se montre un peu pauvre. Cela se ressent, surtout, au niveau de la languette qui manque de garniture.
L’AVIS DE NOS JOUEUSES-TESTEUSES, CLASSÉES 15 À -15.
Le poids des chaussures s’entend pour une taille 40.
L’AVIS DE NOTRE PODOLOGUE AGRÉÉE.
CHAUSSURES femmes
Adidas Barricade 7 Adidas Tempaia II Asics Gel solution Speed Asics Gel Solution Lyte Babolat Propulse 4 Head Instinct II Team K Swiss Big Shot II Lotto Raptor Ultra IV Nike Zoom Vapor 9 Tour Prince T22 Wilson Rush Pro
MAINTIEN DYNAMISME CONFORT ADHERENCE ESTHETIQUE
3 3 2,5 3 3,5 2 3 3 3 3 4
2 3 3 3 2,5 3,5 3 3 3 2,5 3
3 2 2,5 3 2,5 2 4 2 3 4 3
2 2,5 3 3 4 3,5 3 4 2,5 2,5 2,5
3 3 4 4 3 2,5 2,5 3 4 2 3
NOTE
13 13,5 15 16 15,5 13,5 15,5 15 15,5 14 15,5
MATERIAUX MATELASSAGE REGLAGES LANGUETTE SEMELAGE
2 2 3,5 3 3 3,5 3,5 4 3 3 3
2 2,5 2,5 3 3 2,5 3 2 2,5 3 2,5
3 2 3,5 3 3 3 3,5 3 3 3 3
2 2 3 4 3 2,5 3 3 3 3 2
4 4 3,5 3 3,5 4 3,5 3 3 3 4
NOTE
NOTE GLOBALE
13 12,5 16 16 15,5 15,5 16,5 15 14,5 15 14,5
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - a v r i l 2 0 1 3
13 13 15,5 16 15,5 14,5 16 15 15 14,5 15
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cahier test chaussures
chaussures
hommes ARTENGO TS900 Poids : NC
+
ASICS Gel Solution Speed Poids : 365G PRIX : 140 EUROS note : 16/20
PRIX : 69,95 EUROS note : 14/20 Confort
-
Très belle progression du modèle, qui a convaincu nos testeurs. La TS 900 est l’un des plus confortables du panel grâce à un chausson très bien travaillé. Le revêtement plastique très dense empêche néanmoins une respiration optimale et les renforts latéraux assez rigides donnent une impression de compression au niveau du medio-pied. Côté look, les joueurs n’ont pas été totalement séduits par le modèle, lui reprochant d’être un peu trop « déjà-vu ».
ASICS Gel solution Slam Poids : 315g PRIX : 90 EUROS
+ Hyper-dynamique
-
+
Aération Notre podologue a aimé le nouveau modèle d’Artengo. Le chausson est bien rembourré et agréable au toucher. La qualité du semelage assure une bonne stabilité, même si son côté très massif n’apporte pas un dynamisme optimal. Une réserve concernant les matériaux utilisés : l’aspect « total plastique » empêche une aération efficace du pied et peut provoquer des plis gênants.
Amorti
-
+ Si son extrême légèreté a, de prime abord, inquiété notre podologue, les tests l’ont très vite rassurée. La Solution Slam remplit avec succès tous les critères. Avec un très bon 16 sur 20, cette chaussure sort son épingle du jeu en termes de dynamisme. Notre experte souhaiterait un peu plus de rembourrage et une languette moins courte pour l’année prochaine.
Look
-
+ Le chausson manque de renforts latéraux, confirme notre podologue, même si le semelage se montre très satisfaisant et promet une usure lente. L’absence de matelassage à l’intérieur est un choix de la marque et permet une très belle aération, ainsi que l’allègement du poids de la chaussure. La très belle finition pallie d’ailleurs à ce manque. Attention, cependant, au travail sur la languette, trop peu garnie.
44
-
Poids
Confort
-
Notre podologue a aimé le beau travail du semelage. La structure de la semelle permet une bonne stabilité et une adhérence sans failles. Les matériaux sont de très bonne facture, toutefois le système d’aération pourrait être amélioré. Enfin, les réglages par scratch ne sont pas d’une très grande efficacité...
largeUR
Un très bon cru ! Mieux pensée que la première mouture, la Big Shot II s’est faite beaucoup plus légère, tout en gardant cette robustesse et ces matériaux de qualité appréciés dans le précédent modèle. Les testeurs ont aussi insisté sur le confort du chausson. La forme de l’avant-pied reste néanmoins fidèle aux standards américains : plutôt large.
Une bonne surprise ! Notre experte a apprécié cette chaussure qu’elle qualifie de « complète ». La qualité du rembourrage et des matériaux utilisés pour élaborer le chausson a, elle aussi, convaincu. Néanmoins, la Big Shot II conviendra plus aux joueurs ayant le pied large. Si votre pied est fin, il risque de bouger en phase de jeu, ce qui est vivement déconseillé.
NIKE Air Max Cage Poids : 405g PRIX : 120 EUROS note : 13/20
+
Aération
Le design italien a su toucher nos testeurs en plein coeur ! Le look très classe, laqué noir et orange, de la Raptor a fait tourner les têtes. Très dynamique et ultra-adhérent, ce modèle manque cependant de confort. Il a fallu environ 20 minutes à nos joueurs pour « faire » la chaussure. A noter également : un manque d’aération qui a tendance à faire chauffer le pied rapidement.
Encore une très belle année pour ASICS, d’après notre podologue. La Solution Speed récolte de nombreux bons points. La volonté d’alléger cette chaussure implique un dynamisme et une rapidité non négligeable, mais le travail sur le rembourrage intérieur et la languette ne semble plus être la priorité. Ce qui est dommageable quand le joueur cherche le confort avant tout.
K-SWISS Big Shot II Poids : 408g PRIX : 130 EUROS note : 15/20
LOTTO Raptor Ultra IV Poids : 435g PRIX : 130 EUROS note : 15/20
+
Robustesse
La Propulse 4 a tout de suite mis en confiance nos testeurs. A peine chaussée, elle donne une impression de maintien total et de sécurité. En phase de jeu, la chaussure répond bien et le semelage Michelin s’avère très satisfaisant. Malgré cela, quelques joueurs, notamment les plus jeunes, émettent des réserves quant à son poids. Pour profiter totalement des qualités des Propulse 4, il faut être explosif.
ADHÉRENCE
Avec un look aussi avant-gardiste, la Head SpeedPro III n’a pas laissé indifférent notre panel de testeurs. Qu’ils adorent ou qu’ils détestent, les joueurs se sont accordés sur la très belle qualité de son semelage et de sa propulsion. L’amorti-talon très prononcé donne une belle impression de dynamisme, même s’il laisse, parfois, la sensation d’être quelque peu « perché ». Un petit souci à signaler : une pliure qui peut s’avérer gênante au niveau du petit doigt de pied.
Chausson
Très appréciée par nos testeurs, la Solution Speed confirme le succès du nouveau segment de la marque nippone. En misant sur le dynamisme, ASICS a créé une chaussure ultra-vive qui assure tout de même maintien et sensation de sécurité. Ajoutez à cela un confort irréprochable et vous comprendrez pourquoi la Speed s’impose comme l’une des meilleures chaussures de tennis du moment.
Trop souple
HEAD Speed Pro III Poids : 428g PRIX : 120 EUROS note : 14/20
+
-
BABOLAT Propulse 4 Poids : 466g PRIX : 130 EUROS note : 15/20
note : 16/20
Chaussure la plus légère des modèles masculins, la Solution Slam récolte les mêmes louanges que sa grande soeur, la Speed. En affichant environ 100g de moins par chaussure que ses concurrentes, la Slam a donné, à nos testeurs, l’impression de voler sur le court. Mais cette légèreté n’est pas sans conséquence : la chaussure peut s’avérer parfois très, voire trop, souple sur les glissades latérales appuyées.
Complète
Le plus bel atout de cette Raptor Ultra IV, c’est la qualité de son cuir. La podologue assure un confort optimal du chausson après plusieurs utilisations, le temps que le cuir épouse le pied du joueur. La finition intérieure s’avère irréprochable et la qualité de la semelle amène stabilité et adhérence.
Adhérence
- Medio-pied étroit
D’un premier abord très facile à appréhender, la Air Max Cage se révèle plus capricieuse en phase de jeu. Les testeurs ont en effet constaté que la chaussure était bien plus étroite en milieu de pied, par rapport à l’avant, très large. Certains ont donc été gênés par cette forme atypique. La Cage jouit, néanmoins, des qualités des chaussures Nike : confort et adhérence.
G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - a v r i l 2 0 1 3
Selon notre podologue le système à bulle d’air Air Max ne permet pas un maintien optimal de l’arrière-pied, surtout lors des déplacements latéraux, la bulle s’écrasant sous la pression exercée. Les matériaux, moins nobles que ceux de la Zoom Vapor 9 Tour, peuvent laisser quelques douleurs dues a une trop grande rigidité de certaines pièces du chausson.
cahier test chaussures
PRINCE Rebel II
NIKE Air Max Courtballistec 4.3 Poids : 456G
+
PRIX : 130 EUROS note : 14,5/20
Confort
-
Poids : 439g
+
Torsion
Attention, la Nike Air Max Courtballistec 4.3... c’est du costaud ! Avec un poids de 456 grammes chaussé à chaque pied, il vaut mieux avoir les mollets de Rafa pour en tirer le meilleur parti. Si les plus jeunes ont trouvé la chaussure « difficile à bouger », les testeurs les plus affutés ont, eux, adoré son adhérence et son maintien qui « colle bien le pied ».
Notre podologue n’est toujours pas convaincue par ce modèle. Elle souligne sa méfiance vis-à-vis du système Air Max, qui favorise une instabilité de l’arrière-pied. Tout comme les testeurs, elle déplore une languette trop courte qui, en butant sur l’avant de la cheville, peut s’avérer douloureuse. Elle concède, cependant, une très bonne finition intérieure et un avant-pied qui conviendra bien aux joueurs ayant le pied large.
PRIX : 120 EUROS note : 13,5/20
- Gêne du lacet
Prêt du sol
Conçue pour être au ras du sol, la Rebel II amène une belle tonicité au jeu de jambe. Plutôt complète, cette chaussure permet de jouer en toute sécurité. Plusieurs testeurs ont toutefois rapporté une gêne au niveau du dernier passant du lacet, placé trop bas sur le cou-de-pied. Nous vous conseillons ainsi de ne pas lacer cette partie pour tirer un profit maximum de la Rebel II.
Notre podologue a trouvé la Prince Rebel II intéressante par son ergonomie. Très basse pour une chaussure de tennis, la Rebel II réussit le pari d’allier rapidité, légèreté et sécurité. Notre experte déplore, cependant, un manque de garniture intérieure, ce qui, en phase de jeu, peu révéler quelques frottements dus aux coutures intérieures.
WILSON Rush Pro Poids : 425g PRIX : 130 EUROS note : 15/20
+
Maintien
-
ADHÉRENCE
Avec la Rush Pro, Wilson monte sur le podium des chaussures préférées de nos testeurs. Design sobre, mais efficace, matériaux de bonne facture, la Rush Pro séduit au premier coup d’oeil. Et cette impression se confirme encore en phase de jeu. Très complète, cette chaussure remplit tous les critères souhaités par nos joueurs : confort, adhérence, maintien et dynamisme. Carton plein !
La Rush Pro est résistante et, ce, dans tous les compartiments de jeu. Les tests effectués sur la semelle ont mis en avant une très bonne structure qui assure une usure lente et régulière. Les matériaux utilisés sont de bonne qualité. Notre podologue aimerait un matelassage plus conséquent, surtout au niveau de la languette qu’elle trouve un peu « sèche ».
L’AVIS DE NOS JOUEURS-TESTEURS, CLASSÉS 15 À -15.
Le poids des chaussures s’entend pour une taille 45.
L’AVIS DE NOTRE PODOLOGUE AGRÉÉE.
CHAUSSURES hommes
Artengo TS900 Asics Gel Solution Speed Asics Gel Solution Slam Babolat Propulse 4 Head Speed Pro III K-Swiss Big Shot II Lotto Raptor Ultra IV Nike Air Max Cage Nike Air Max Court Ballistec 4.3 Prince Rebel II Wilson Rush Pro
MAINTIEN
DYNAMISME
3 3 2,5 2,5 3 3 2,5 2 4 2,5 4
2,5 3 3 2 3 2,5 3 2 2 2,5 3
CONFORT ADHERENCE
3 4 4 2,5 2,5 3 2,5 3,5 4 2 3
3 3 3 4 3 2,5 3,5 3,5 3 2,5 2,5
ESTHETIQUE
NOTE
MATERIAUX
2,5 3 3 3 2,5 3 3,5 3 2,5 3 3
14 16 15,5 14 14 14 15 14 15,5 12,5 15,5
2,5 3 3,5 3 2,5 3 3 2 2 2,5 3
MATELASSAGE REGLAGES LANGUETTE
3 3 3 3 2,5 3,5 3 2 2,5 2,5 2,5
3 3,5 3,5 3 3 3 3 3 3 3 3
2,5 3 3 3 3 3,5 3 2 3 3 2
SEMELAGE
NOTE
NOTE GLOBALE
3 3,5 3,5 4 3 3 3 3 3 3,5 4
14 16 16,5 16 14 16 15 12 13,5 14,5 14,5
14 16 16 15 14 15 15 13 14,5 13,5 15
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SPRING COURT plus qu’une chaussure, monsieur une épopée…
Theodore
Grimmeisen
Spring Court. Plus que le nom d’une marque, une véritable mode. Cette célébrissime chaussure a marqué son époque et les mœurs : avec la Spring Court est née la tennis, une tennis qui a quitté les courts en terre pour coloniser le bitume des villes et les pratiques vestimentaires citadines. GrandChelem a interrogé Théodore Grimmeisen. Ce dernier, actuel Président de la société, n’est autre que le fils de Georges, fondateur et créateur de la fameuse chaussure en 1936. Rencontre d’un petit morceau d’histoire.
La Spring Court demeure la toute première chaussure de tennis... Vous pouvez nous raconter la manière dont elle a vu le jour ? Oui, c’est une belle histoire ! Mon père, Georges Grimmeisen, était issu d’une famille de tonneliers, arrivée d’Alsace et installée à Paris en 1870. Passionné par la chaussure, il invente, en 1930, la botte Colibri, moulée d’une seule pièce de caoutchouc. C’est un succès immédiat et un grand service rendu au monde rural. Amateur de sport, il pratique le tennis, qui se joue, à l’époque, en espadrilles. C’est pour jouer sur terre battue qu’il crée, en 1936, une chaussure ventilée, faite de toile de coton et de caoutchouc vulcanisé. Ses amis la testent et commentent : « Avec cette chaussure, on est comme sur des ressorts ! » Le nom de la marque est trouvé : Spring, pour le « ressort », et Court, pour le « court ». Le succès a été immédiat ? De grands joueurs se sont mis à porter des Spring Court… En fait, en 1936, on était au tout début de la pratique du sport de loisir. A l’époque, Spring Court est donc l’une des toutes premières marques dédiées à la pratique d’une discipline sportive au haut niveau, comme au niveau amateur. Elle est immédiatement adoptée par les joueurs de tennis, qui remplacent leurs espadrilles par une paire de G2. Lew Hoad, Ilie Nastase, Rod Laver, Françoise Dürr, François Jauffret, Pierre Barthès... Ils ont tous commencé à jouer en Spring Court ! Cette chaussure, elle est encore efficace pour jouer sur terre, aujourd’hui ? Il faut reconnaître qu’il existe maintenant de nombreuses marques qui proposent une tenue de pied et un amorti bien supérieurs. Cependant, certains joueurs continuent d’apprécier la G2 pour sa ventilation et sa semelle spécifique. Ces deux qualités procurent une sensation au sol assez inégalée – je joue, moi-même, toujours en Spring Court. (Sourire) Pourquoi Spring Court a délaissé les courts de tennis ? On pouvait imaginer que vous seriez devenu l’une des marques techniques de référence avec ce succès… En fait, c’est justement ce succès qui a détourné la Spring Court. En premier lieu, la marque s’est maintenue sur les courts de tennis avec une grande réussite jusqu’à la fin des années 60. Puis, il s’est passé quelque chose d’assez incroyable : les gens ont commencé à porter leurs Spring Court en ville ! Des personnes ne pratiquant pas le tennis se sont appropriées le symbole et le confort de la chaussure de sport. Du coup, tout en conservant notre attachement au tennis, nous nous sommes tournés vers la grande mixité des amateurs de notre marque : des gens de tous les âges, de tous les milieux, porteurs
d’un renouveau des coutumes urbaines. Et puis, dans le même temps, il faut dire que le nombre de courts en terre battue a franchement réduit, ce qui explique que notre présence dans le tennis ait progressivement diminué. Justement, aujourd’hui, quel est votre engagement par rapport au tennis ? Malgré le détournement citadin qu’elle a connu, Spring Court reste une marque ancrée dans l’esprit de la terre battue, berceau de toutes les valeurs qu’elle continue de véhiculer. Notre slogan demeure : « Fair-play ». Désormais, notre présence sur les courts passe par l’accompagnement du plaisir de jouer et de pratiquer une activité qui épanouit et rassemble les gens et les générations. Nous sommes partenaires d’un tournoi ITF Senior de Grade 3, dans le club de Primrose, à Bordeaux, et nous soutenons activement l’Association pour le Développement de la Terre Battue. Vous avez une anecdote liée à votre aventure un peu folle ? (Sourire) La folle aventure, c’est d’être toujours là ! Nous étions présents en 1936, quand mon père, dans les vestiaires de Roland Garros, proposait des chaussures aux joueurs et qu’ils le remerciaient. Aujourd’hui, malgré les bouleversements qu’a connus le marché du tennis, la marque vit toujours. Et elle est restée dans la famille ! A l’heure où l’on parle de placement de produit, savezvous comment John Lennon ou encore Serge Gainsbourg ont été amenés à chausser des Spring Court ? Lennon aimait probablement bien notre marque... Lorsqu’il portait une paire de G2, il ne voulait certainement pas être le porte-étendard de Spring Court. Il était simplement acteur et vecteur de son propre message de simplicité, de pacifisme et d’audace. En choisissant ces tennis, il ne véhiculait pas une marque, mais une attitude. Il en allait de même pour Gainsbourg : il ne portait pas un logo, mais un style et un symbole. Il a, d’ailleurs, mis son talent à notre service en réalisant un clip pour nous, en 1984. Et, aujourd’hui, Spring Court va bien ? Oui, Spring Court se porte bien ! Nous avons récemment changé de partenaires et confié la licence chaussure de la marque au groupe Royer, qui partage notre vision d’avenir et avec qui nous travaillons en étroite collaboration. Nous venons de lancer une gamme textile, qui est le prolongement de l’esprit de la G2. Nous continuons aussi la gamme enfant, très appréciée. Fair-play, mixité, équilibre… La maison Spring Court revendique ces valeurs plus que jamais. Notre rêve n’est pas de voir les amateurs de Spring Court arborer notre logo, mais de véhiculer une attitude bien au-delà de la marque.
Toutes les informations à propos de Spring Court sur le site www.springcourt.com, dans les boutiques ou chez les revendeurs, en France ou à l'étranger. L'intégralité des collections est disponible à « La Maison Spring Court » – 5, passage Piver 75011 PARIS.
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G R A N D C H E L E M - maga z i ne d ’ i n f o rma t i o n s G R A T U IT s ur le t enn i s - b i me s t r i el - a v r i l 2 0 1 3
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LE JEU DE JAMBES NE DEVRAIT PAS NECESSITER D’EFFORTS. Couvre plus de terrain en fournissant moins d’efforts. Les chaussures de tennis Rush Pro sont équipées du maintien 3DFSTM et de la technologie Dynamic Fit (DF1) pour offrir ce qui se fait de mieux en termes de sensation, de vitesse et de réactivité sur le court. La combinaison parfaite pour avancer à pas de géant vers la victoire.
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