ÉDITO
Oui, le tennis mondial a perdu Roger Federer, mais il a gagné quelques pépites qui devront confirmer leur statut. On pense forcément à Carlos Alcaraz, mais également à Holger Rune qui, s’il parle beaucoup, a néanmoins réalisé une fin de saison incroyable. On rangera aussi dans ce groupe un Félix AugerAliassime enfin délesté d’un certain stress. En face de ces « teenagers », on retrouve deux grandes catégories, les doyens avec Novak et Rafa qui font de la résistance, et la fameuse Next Gen (qui n’en est plus une) où Tsitsipas, Medvedev et Rublev tenteront de surnager. 2023 se présente donc comme une saison palpitante, voire historique. Sans oublier le circuit féminin où l’on espère une consécration pour Caroline Garcia qui nous a annoncé ses ambitions dans l’entretien très rafraîchissant qu’elle nous a accordé. Caro semble aujourd’hui armée pour aller décrocher le Graal, un tournoi du Grand Chelem. C’est tout le mal qu’on
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POUR 2023 SKINUP ACADEMY ENTRETIEN AVEC PETITS POTINS ROAD TO USA WE LOVE PADEL ENTRETIEN AVEC GEOFFREY BLANCANEAUX GUEST-STAR MONSIEUR JACK DRAPER SOMMAIRE 10 11 6-8 4 16-17 14-15 18-19 24-29 30 2023, UNE ANNÉE DE FEU ! *BONUS VERSÉ EN CRÉDITS DE JEU NON RETIRABLE, DANS LA LIMITE DE 100€, EN CAS DE 1ER PARI PERDANT. VOIR CONDITIONS SUR LE SITE. de bonus * 100€ jusqu’à RETROUVEZ NOS CONSEILS SUR JOUEURS-INFO-SERVICE.FR (09 74 75 13 13 - APPEL NON SURTAXÉ) LES JEUX D’ARGENT ET DE HASARD PEUVENT ÊTRE DANGEREUX : PERTES D’ARGENT, CONFLITS FAMILIAUX, ADDICTION…
lui
Laurent Trupiano, fondateur de
ATP
Du 29 décembre au 8 janvier
United Cup
Du 2 au 8 janvier
Pune (ATP 250)
Adélaïde 1 (ATP 250)
Du 9 au 15 janvier
Auckland (ATP 250)
Adélaïde 2 (ATP 250)
Du 16 au 29 janvier
Open d’Australie (Grand Chelem)
Du 6 au 12 février
Montpellier (ATP 250)
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Du 13 au 19 février
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WTA
Du 29 décembre au 8 janvier
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Hobart (WTA 250)
Adélaïde 2 (WTA 500)
Du 16 au 29 janvier
Open d’Australie (Grand Chelem)
Du 30 janvier au 5 février Hua Hin (WTA 250) Lyon (WTA 250)
Du 6 au 12 février Linz (WTA 250)
Du 13 au 18 février Doha (WTA 500)
PAULA SUR LES TRACES D’EUGENIE
Bouchard n’a plus le monopole de la pose suggestive en bikini. En effet, en vacances après une saison en demi-teinte, l’Espagnole Paula Badosa a décidé de faire un break, elle qui avait expliqué être sous pression depuis son changement de statut suite à son accession au top 10. Pour décompresser, elle a visiblement adopté la méthode Bouchard, celle qui consiste à proposer à ses fans quelques photos osées, ou olé olé, c’est comme vous voulez. Pour l’instant, la Canadienne, reine en la matière, n’a pas réagi, mais cela ne saurait tarder.
BUSINESS NEWS
JACKPOT POUR DJOKOVIC À TURIN
En ne perdant aucun match dans le Piémont lors du Masters qu’il a remporté pour la sixième fois, égalant le record de Roger Federer, le Serbe a raflé un vrai petit jackpot. Cinq victoires en sept jours pour la modique somme de 4,47 millions de dollars (4,36 millions d’euros), ce qui lui permet d’atteindre un total de 164 691 308 dollars de gains depuis qu’il est joueur professionnel. Alors oui, Novak paie des taxes sur ces sommes, mais au final il doit bien lui rester un petit quelque chose. Le Serbe est d’ailleurs sur la plus haute marche du podium dans ce classement. Il devance très largement Rafael Nadal (132 403 671 dollars) et Roger Federer dont le compteur est définitivement bloqué à 130 594 339 dollars.
C’EST DIT !
GILOU : «ON ESSAIE PLUS DE FAIRE COLLER DES JOUEURS À UN MODÈLE PLUTÔT QUE DE VRAIMENT COMPRENDRE COMMENT ILS FONCTIONNENT»
Après la dernière défaite de sa carrière au Rolex Paris Masters face à Félix Auger-Aliassime, Gilles Simon, qui a tiré définitivement sa révérence, a voulu revenir sur la thématique de la préparation mentale. Selon « Gilou », il persiste en France des croyances qui peuvent freiner l’épanouissement d’un joueur de haut niveau. Luimême en a fait l’amère expérience.
« Je pense que l’on s’enferme un peu dans une vision du tennis, surtout dans l’approche mentale, l’envie, la bagarre, etc. On a du mal à sortir de ce truc‐là. On essaie plus de faire coller des joueurs à un modèle plutôt que de vraiment comprendre comment ils fonctionnent et ce qui serait le mieux pour eux. C’est un peu différent chez Rafael Nadal et Novak Djokovic, qui ont aussi suivi des chemins plus personnels. Pour moi, cela se joue essentiellement là-dessus. J’ai mis longtemps avant de m’y intéresser, avant de comprendre que mes problèmes ne passeraient pas tout seuls et miraculeusement. Je suis content du chemin que j’ai parcouru sur la fin. Quand tu t’y prends à 26 ans, il est tard. »
INSOLITE WE LOVE TENNIS
KYRGIOS, EN GENTIL GARÇON, S’EXCUSE ET SORT LE CHÉQUIER
On se souvient tous de la scène lors de la finale de Wimbledon. Nick avait accusé une femme au premier rang d’être complètement ivre et donc de le gêner dans son jeu. La jeune femme n’a pas vraiment apprécié les propos de l’Australien puisqu’elle a mené une action en justice, se sentant diffamée. Nick ne voulant pas insister sur cette affaire, il a donc décidé de s’excuser et de faire un beau geste : « Je reconnais que cette croyance était erronée et je m’en excuse. Pour me racheter, j’ai fait don de 20 000 livres sterling à l’association caritative Great Ormond Street Hospital, choisie par Mme Palus, et je précise que je ne ferai plus de commentaires sur cette affaire. »
We love tennis Magazine 4
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PETITS POTINS Retrouvez tous les rendez-vous importants de janvier à février 2023 AGENDA
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Légendes.
CAROLINE GARCIA : « MON RÊVE, OU PLUTÔT
MON OBJECTIF DEPUIS MES DÉBUTS, C’EST DE GAGNER UN GRAND CHELEM »
Es-tu surprise par tout ce qui t’arrive ? L’avais-tu plus ou moins anticipé ?
Après Roland-Garros, je n’aurais jamais pensé que j’allais finir la saison de cette manière. Je m’étais arrêtée pendant quasiment un mois, j’arrivais déjà un peu dans l’inconnu à Paris. Il y a finalement eu ce sacre en double qui m’a donné de l’énergie. Ensuite, il a fallu s’adapter au gazon. On ne savait pas comment mon pied et mon genou allaient réagir sur cette surface où pas mal de blessures resurgissent. La première semaine, c’était une catastrophe. Mais au fur et à mesure, on s’est dit soit on fait tout à moitié, soit on essaie de pousser et de voir ce que ça donne. Ça passe ou ça casse. Je ne m’entraînais pas beaucoup, alors j’ai forcé à nouveau et le corps a fini par s’adapter. À Bad Homburg, j’ai joué les quatre derniers matchs en quatre jours, une première depuis longtemps. C’était positif, même si cela ne voulait pas dire que j’allais finir au Masters !
Cette blessure au pied en première partie de saison, comment l’as-tu contractée ?
L’aponévrose, soit ça « pète » d’un coup, soit c’est progressif, et moi ce fut plutôt la deuxième option. Nous n’arrivions pas à trouver la bonne solution, comme changer les semelles.
Nous avons essayé de faire des soins spécifiques, d’arrêter le tennis, de reprendre des exercices de rééducation.
Quel est le point de départ de ton impressionnante deuxième partie de saison ?
Bad Homburg. Le tournoi, par son scénario, m’a permis de me prouver beaucoup de choses. En gagnant ce premier titre depuis 2019, j’ai ressenti des émotions et un feeling indescriptibles. Le huitième de finale à Wimbledon, même s’il n’y avait pas de points en jeu, représente également beaucoup. J’ai fait de beaux matchs, je suis restée solide. Lorsque je suis revenue sur terre, j’étais terrorisée, je ne pouvais pas jouer comme sur gazon.
« J’ai une bonne capacité d’adaptation et il faut que je continue avec cette tactique. »
Est-ce que tu as des regrets sur ce Wimbledon ?
J’aurais aimé aller plus loin, mais j’étais mentalement épuisée. Je n’avais pas joué autant de matchs en aussi peu de temps depuis longtemps. [Marie] Bouzkova [qui l’a battue en huitièmes de finale 7-5, 6-2, ndlr] a un style de jeu qui
nécessitait que je sois fraîche physiquement. Je devais être plus précise sur mon placement, prête à jouer une frappe de plus, être super claire mentalement sur ce que je devais faire. Je n’ai pas été à la hauteur sur ce match.
Des quatre tournois du Grand Chelem, je pense que Wimbledon est celui que tu as le plus de chances de gagner. As-tu le même sentiment, ou penses-tu pouvoir le faire sur n’importe quelle surface ?
Entre le dur et le gazon, je ne sais pas. Le dur peut bien convenir à mon style de jeu, d’autant plus que les courts sont assez rapides en Australie et à l’US Open on en a des plus lents sur le circuit. À Fort Worth [où se déroulait le Masters cette année, ndlr] c’était un peu plus lent, mais en indoor. Et j’ai peut-être un peu moins de chances à RolandGarros, mais ça reste des conditions de terre battue assez rapides.
Tu es la seule avec Novak Djokovic, femmes et hommes confondus, à avoir gagné au moins un titre sur chaque surface en 2022. La classe, non ? Cette statistique représente énormément. Elle prouve que mon style de jeu embête beaucoup d’adversaires. Elle montre que j’ai une bonne capacité d’adaptation et qu’il faut que je continue avec cette tactique.
Le format du Masters est particulier. C’est la seule épreuve où tu peux à la fois perdre un match et gagner le tournoi. Tu as dit que marquer l’histoire, selon toi, signifiait remporter un Grand Chelem. Estce le Graal, ou considères-tu que tu as déjà réalisé quelque chose d’important ?
Le Masters est un tournoi particulier, mais le remporter reste un énorme accomplissement, car pendant une grosse semaine, tu joues cinq matchs contre les huit meilleures joueuses du monde. Alors qu’au contraire, tu peux gagner un Grand Chelem sans battre ces joueuses ou n’en jouer qu’une seule. Là, tu dois en battre quatre. Par cette exigence et ce niveau, ces finales WTA sont plus intenses et différentes. Et il y a aussi des joueuses passées inaperçues malgré un titre en Grand Chelem.
Quand tu es arrivée en demi-finale à l’US Open, 90 % des coachs que j’ai interrogés m’ont dit : « C’est logique étant donné son potentiel dans la vitesse, l’explosivité, et c’est presque anormal qu’elle ne l’ait pas fait avant. » Partages-tu cette idée ?
Je le prends bien. C’est positif. Après, il existe tellement de problématiques et de paramètres indépendants de ta volonté, que les personnes extérieures ne peuvent pas comprendre. Mon style de jeu est magnifique quand il marche, mais à l’inverse, lorsque je perds, on me dit tout de suite qu’il faut que je recule.
Beaucoup de personnes dans le milieu insistent pour dire que tu as tout pour gagner des Grands Chelems et atteindre la place de numéro 1 mondiale. Ça t’enlève un poids et des doutes ?
« Le Masters est un tournoi particulier, mais le remporter reste un énorme accomplissement, car pendant une grosse semaine, tu joues cinq matchs contre les huit meilleures joueuses du monde. »
Je ne joue pas de cette manière pour prouver quoi que ce soit à quiconque, je le fais parce que ça vibre en moi et que j’ai envie de le faire. Ce style de jeu, j’aime l’observer de l’extérieur quand je regarde du tennis. J’aime aller vers l’avant, faire des volées, des coups gagnants. Je déteste faire des fautes directes donc c’est un peu contradictoire, je vous l’accorde, mais j’aime jouer au tennis et en jouant de cette manière, j’ai la plus grande capacité à obtenir des résultats.
Tu as dit que tu avais fait une crise de panique lors de ton match décisif en poules contre Daria Kasatkina, au Masters. Comment fais-tu pour gérer ce type de situation et continuer d’aller de l’avant ?
Cette situation m’est arrivée plusieurs fois cette année. Avec l’intensité, quand je joue avec du stress ou si les adversaires me contrent, je suis sur la brèche, je passe du mauvais côté et j’essaie de faire plus, d’en mettre plus. Plusieurs fois, le coach [Bertrand Perret, ndlr] me disait de prendre mon temps, de me calmer et de me taire, parce que si je continuais dans cet engrenage, je n’arriverais à rien.
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« J’ai toujours eu un bon service, mais il est beaucoup plus efficace et régulier qu’avant. Nous avons travaillé en décembre avec une problématique physique je ne peux pas m’entraîner autant que lorsque j’étais plus jeune. Il a fallu prioriser un style de jeu plus agressif en travaillant pour avoir un bon retour et être performante sur les premières frappes. Nous avons beaucoup travaillé le service et l’enchaînement derrière. Mon lancer de balle est aussi plus régulier et m’apporte plus de stabilité. Mon rythme est meilleur, plus simple, moins sujet au stress interne ou externe. Je varie aussi un peu plus et je suis plus confiante. À part mon lancer, moins haut et plus lent, je n’ai pas non plus l’impression d’avoir transformé tant que ça mon service, mais peut-être que je me trompe… »
We love tennis Magazine 6 We love tennis Magazine 7
De retour à Lyon dix jours après son sacre au Masters, Caroline Garcia nous a accordé un entretien exclusif d’une trentaine de minutes. Elle nous plonge dans les coulisses de sa passionnante saison et évoque l’avenir avec beaucoup d’ambition.
Propos recueillis par Baptiste Mulatier et Laurent Trupiano
« Quand tu vois des petites filles et qu’elles repartent toutes contentes avec ton autographe, tu as l’impression d’avoir embelli leur journée. »
Comment te places-tu par rapport à Amélie Mauresmo, Mary Pierce ou Marion Bartoli ? Tu as peut-être plus de similitudes avec Marion : ton père qui t’entraîne et ce côté un peu « hors système » ?
J’ai reçu des messages des trois. Elles sont d’immenses championnes du tennis français et international. Elles ont gagné des Grands Chelems… Avec Marion, nous avons plus de similitudes dans la façon dont nous y sommes arrivées qu’avec Amélie, dont je me sens pourtant plus proche, si l’on doit comparer.
Ta popularité est très importante, on le voit sur Welovetennis.fr. Tu sembles avoir un rapport très proche avec le public. Comment l’expliques-tu ? Ton jeu ? Ton sourire ?
Le public l’expliquerait mieux que moi. J’essaie d’être moi-même, de faire parler mon tennis, plus que ce que je pourrais dire à côté. Je me concentre sur ce que je sais faire le mieux, je prends du plaisir et j’ai envie de le partager avec les autres. Quand tu vois des petites filles et qu’elles repartent toutes contentes avec ton autographe, tu as l’impression d’avoir embelli leur journée. Je trouve ça trop mignon. J’ai aussi été à la place de ces petites filles donc j’essaie de faire ça le plus naturellement possible.
Tu vis un conte de fées. Te fixes-tu une limite ? On parle de la possibilité d’être numéro 1 en fonction de la performance des autres.
Je pense que je n’ai pas de limite. C’est comme ça que je suis arrivée là. Je n’avais pas pour objectif de jouer le Masters dès cette année. Le but était de revenir en bonne santé. Si j’avais terminé la saison dans le top 20 ou 30, on aurait été contents. Mon rêve, ou plutôt mon objectif depuis mes débuts, c’est de gagner un Grand Chelem. Et on dit souvent qu’en gagnant un Grand Chelem, on se rapproche de la place de numéro 1 mondiale…
Tu as dit que tu gérais mieux les tournois sur une semaine que les Grands Chelems. Pourquoi ?
C’est l’une des observations qu’on peut faire en voyant mon palmarès. Par exemple, le timing était assez serré au Masters entre le match contre Kasatkina, qui s’est terminé tard, et la demi-finale programmée à 15 h 30 le lendemain. Mais au final, tu as moins le temps de penser, tu te mets
vite dans ta routine et tu prépares rapidement ton match. En Grand Chelem, tu as plus de temps pour récupérer, te ressourcer. Entre le quart et la demi-finale à l’US Open, beaucoup de pensées ont traversé mon esprit. J’ai eu le temps de me projeter et ça m’a desservi. J’ai mal géré la situation. L’expérience de l’US Open m’a servi et va m’être d’une grande aide pour les prochains Grands Chelems.
« Entre le quart et la demi-finale à l’US Open, beaucoup de pensées ont traversé mon esprit. J’ai eu le temps de me projeter et ça m’a desservi. J’ai mal géré la situation. L’expérience de l’US Open m’a servi et va m’être d’une grande aide pour les prochains Grands Chelems.»
Quand tu quittes le Texas, où tu as gagné le Masters, tu prends un avion pour le nord de la France avec ton chapeau de cow-boy puis tu joues contre une 200e mondiale… Qu’est-ce qui te pousse à jouer ce barrage de Billie Jean King Cup ? L’amour du pays ?
Les retrouvailles avec les copines ? Le fait de partager ça avec le public ? Que te dis-tu dans ta tête ?
C’était un peu une combinaison de tous ces paramètres. Je savais qu’il y avait ce match de barrage depuis avril donc dans ma tête, j’y allais. Il n’y avait aucun doute là-dessus. Je n’ai pas hésité. Dans l’avion, je n’étais pas excitée à l’idée d’enchaîner aussi vite, mais une fois arrivée, j’ai vu la super cohésion d’équipe, le public… J’étais fatiguée, mais pleine d’envie. Les filles étaient motivées, on avait une équipe solide et j’avais envie de faire partie de la fête. En plus, on n’a pas l’habitude de jouer en France, alors…
Tu as fait une belle et grosse tournée médiatique après ton titre au Texas. Affectionnes-tu plus qu’avant ce genre d’exercice ?
Oui, peut-être. À vrai dire, j’aime bien quand c’est organisé et comprimé sur un temps court, car j’aime avoir du temps pour moi, revenir sur mes bases, me ressourcer. Il faut savoir retourner au travail, cravacher dans l’ombre, mais je suis plus mature pour savoir comment le gérer, savoir dire oui ou non. Nous avons la chance que le tennis soit très médiatisé, notamment au niveau féminin.
Il faut en profiter pour promouvoir notre sport. C’est important.
La séparation avec ton entraîneur, Bertrand Perret, juste avant le Masters, a été une surprise. C’est aussi grâce à son travail que tu en es arrivée là… Oui, bien sûr. Bertrand a apporté sa pierre à l’édifice, de la confiance dans mon style. Il m’a poussée vers l’avant. Il me poussait toujours à continuer. Des souvenirs se sont créés. Même si la personne n’est plus là, elle vit en toi.
Il disait que ton seul défaut est d’être perfectionniste. Partages-tu cette idée ?
Oui, c’est l’un de mes défauts. Je fais parfois des crises de perfectionnisme. Il y a des choses que je n’acceptais pas trop de faire alors que je devais passer par ce chemin. Quand je suis rentrée de Tokyo et de l’US Open, j’ai fait de bonnes choses. Après la coupure, j’ai voulu refaire pareil, jouer fort et je suis allée dans le mur… C’est un point sur lequel j’ai évolué.
Quel profil de coach t’attire au niveau de l’approche ? Je me connais mieux. Mon entourage me connaît aussi mieux. Il y a des profils qui s’y prêtent plus que d’autres, mais je n’ai pas de noms particuliers en tête. Cette décision sera prise en équipe. J’espère que le nouveau coach sera là quand la préparation pour 2023 va débuter.
Le coach va-t-il plus s’adapter à toi que par le passé ? Oui. Quand tu viens aider quelqu’un de 29 ans qui a l’expérience que j’ai accumulée, ce n’est pas comme si tu entraînais quelqu’un de 22 ans. J’ai mes habitudes. La personne doit s’adapter un peu plus, mais chaque individu qui rentre dans ton équipe va t’apporter quelque chose.
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CINQ VISIONS POUR 2023
Après une année 2022 historique, quoi qu’on en pense, 2023 devrait être plus calme, le circuit reprenant son rythme habituel, même s’il existe encore une incertitude autour de la participation des Russes et des Biélorusses à Wimbledon. La rédaction s’est donc amusée à anticiper les événements en faisant appel à son flair, mais aussi à la fameuse « balle » de cristal.
Textes Baptiste Mulatier, Antoine Touchard et Laurent Trupiano
ROLAND-GARROS ET ON FERME LA BOUTIQUE ?
Par ses résultats tout au long de sa carrière, Rafael Nadal nous a appris à ne jamais douter de lui. Pourtant, il y aurait de quoi s’inquiéter au vu de sa deuxième partie de saison pour le moins laborieuse. De son huitième de Open contre Frances Tiafoe à son élimination du Masters, il aura enchaîné quatre défaites de suite pour la troisième fois de sa carrière seulement. Et pour la première fois depuis… 2009 Au Masters, Rafa est parfois apparu méconnaissable. Comme souvent en indoor. À l’Open d’Australie en début d’année, il revenait de plus loin. À Paris quelques mois plus tard, il triomphait avec un pied endormi. Certes, les années passent et le défi devient de plus en plus difficile à relever. Mais s’il est devenu papa en octobre dernier, son envie de se battre et de vaincre n’a pas bougé : « Je n’ai aucun doute sur le fait que je vais mourir pour retrouver mon meilleur », annonçait un Rafa quittant Turin sur une note positive avec une victoire sur Casper Ruud. Tout est dit.
Que faut-il se dire pour 2023 ? Que faut-il penser ? Pas grand-chose si l’on regarde le classement des Bleus. Gilles et Jo à la retraite, on veut encore s’accrocher un peu et y croire, croire à un jubilé de Richie et à une grosse », un dernier clin d’œil des nouveaux Mousquetaires qui donnerait du peps aux jeunes et qui rassurerait les autres. Par ailleurs, on suivra avec attention l’évolution de Luca Van Assche, Arthur Fils et Gabriel Debru, ces trois joueurs symbolisent l’avenir. Nos regards seront également tournés vers Benoît Paire (180 ) et qui devront plus que cravacher pour retrouver la lumière et un classement digne de leur talent. Lucas vise les Jeux olympiques de 2024 à Paris pour Benoît, il est toujours assez compliqué de connaître
UN « GRAND CHELEM » POUR NOVAK ?
Le Serbe a « faim ». Faim de titres, faim de night sessions, faim de batailles homériques. Privé de kangourous et de burgers, Novak a confirmé en fin d’année qu’il était encore à son sommet tant physiquement, mentalement que tactiquement. Si Carlos Alcaraz n’a pas volé sa place de numéro un, il faut bien reconnaître que les circonstances l’ont bien aidé. Il reste que cette année 2022 a été la pire, mais aussi la « meilleure » pour le Serbe. La pire, car il a été traité un temps comme un criminel ; la meilleure, car il sait qu’il peut encaisser tous les coups durs, bien plus que n’importe quel athlète au monde. Alors, on peut être certain qu’au fond de lui, il se dit qu’un vrai « Grand Chelem » est possible. Ce serait un couronnement, une apothéose. Tout commencera à Melbourne, où il faudra soulever le trophée une dixième fois. Ce ne sera peut-être pas son plus grand défi tant il est à l’aise aux antipodes. Le « point d’inflexion » de cette incroyable odyssée sera forcément à Roland-Garros, là où il a du mal, là où Nadal règne en maitre. S’il arrive à Wimbledon en ayant fait la moitié du chemin, alors il sera vraiment très difficile de le stopper.
Laurent Trupiano
QUI SERA LA SURPRISE DU CHEF ?
Plutôt que miser sur un Holger Rune déjà tellement omniprésent partout que l’on en perd son latin, on préfère mettre une pièce sur du « vieux » et sur un trio de cadors. Bien que le timing de leur come-back ne soit pas le même, tous aspirent à retrouver les honneurs des grands courts. Stan Wawrinka et Dominic Thiem ont prouvé en fin de saison que le souffle était de retour, les frappes de balles aussi. On rajoutera à ce duo d’experts, vainqueurs de Grand Chelem, le grand Alexander Zverev qui va entamer une nouvelle carrière, celle d’un champion terrassé en plein match par une terrible blessure. Il faudra observer l’Allemand de près, car il n’est jamais simple de revenir parmi l’élite : flashbacks, douleurs, contre-performances, un retour est toujours parsemé d’embûches qu’il faut savoir anticiper et surtout accepter. Si Sascha a le tempérament pour y parvenir, il faudra aussi que son corps suive, ce qui n’est pas toujours évident malgré tous les efforts et les soins. Roger Federer en sait quelque chose…
ALCARAZ, LE FUTUR OU PAS ?
Carlos Alcaraz a réalisé une folle progression en 2022, passant contre toute attente de la 32 place mondiale à la plus haute marche du podium. Le jeune Espagnol a réussi une saison pleine en remportant cinq titres, dont Open et deux Masters 1000, rien que ça. Après ces exploits retentissants, le monde du tennis s’est alors écrié que la relève était arrivée et que le Big 3 allait enfin laisser sa place à ce nouveau « géant ». Sauf que depuis son titre en Grand Chelem, Carlito n’a pas vraiment confirmé. Des défaites inquiétantes, plus aucun match référence et une blessure en fin de saison au Rolex Paris Masters, synonyme d’absence au Masters alors même qu’il y était attendu de pied ferme. Symbole du fameux « tennis total », l’Espagnol est-il vraiment prêt pour ? La question mérite d’être posée, car son jeu nécessite beaucoup de confiance et de prise de risques. Ce qui lui a manqué lors des dernières semaines de la saison quand le doute s’est immiscé dans son esprit. De plus, si on sort les calculettes et que l’on joue à l’expert-comptable, il est juste de souligner que si des points avaient été attribués à Wimbledon, Novak Djokovic n’aurait fini qu’à 20 points de la nouvelle star ibérique… et ce en à peine une demi-saison.
GEOFFREY BLANCANEAUX :
« J’AI DÉMARRÉ UNE DEUXIÈME
Il
à Bercy au dernier tour des qualifications, je n’ai pas le sentiment d’être très loin en termes de niveau. Derrière, Corentin fait un super tournoi donc je me dis que je suis sur la bonne voie. La prochaine fois, il faudra que j’enfonce le clou et que je gagne ce type de match. Tout cela est très positif, car je sais surtout que je reviens de loin.
C’est-à-dire ?
Pour dire la vérité, j’ai failli arrêter le tennis. Je n’avais plus la foi, cela a été très dur. Je ne me sentais plus à ma place. Je me souviens bien du moment où je me suis dit « Cette fois, ça suffit. » C’était en mars, l’an dernier, sur un Challenger au Portugal, je venais de me faire tester positif au Covid.
Je devais faire une quarantaine de dix jours, je n’en pouvais plus, j’avais demandé un autre test et les organisateurs ne voulaient rien savoir. Mon team devait lui aussi se confiner quinze jours, c’était vraiment l’enfer, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Et comment les choses ont-elles tourné ?
Il a fallu prendre son temps. J’ai entamé une forme de thérapie avec mes proches, mais aussi avec un vrai soutien psychologique professionnel. Ce qui paraît dingue, c’est que le Covid et cette séquence au Portugal ont agi comme un électrochoc. J’ai donc décidé dans un premier temps de ranger la raquette, de me mettre en mode repos et calme.
Je crois que j’ai dû taper dans la balle deux heures en deux mois. Et puis une fois que c’est allé mieux dans ma tête, je suis parti en Turquie au mois de juillet, car j’ai été sollicité par la fondation Hope and Spirit, dont je fais partie, pour un stage de préparation. Et là-bas, l’ambiance était dingue. J’étais aussi apaisé. Au fur et à mesure, j’ai retrouvé cette
essentiel. J’avais retrouvé le goût de l’effort, de me « faire mal » à l’entrainement.
« J’ai donc repris du plaisir à me mettre dans le rouge.
Cela a été une vraie révélation.
Derrière, j’ai commencé à bien jouer pour finir l’année en trombe avec mon titre à Maia.»
CARRIÈRE »
Tu parles souvent de cette idée de se faire mal. Estce que c’est quelque chose que tu n’es pas parvenu à faire après ton titre junior à Roland-Garros ?
Avec le recul, je sais que j’ai été médiatisé suite à ce titre, et que je n’ai pas toujours fait les bons choix. Je pensais aussi que j’allais naturellement progresser et rapidement accéder au Top 100.
La fameuse malédiction des juniors français liés au système fédéral serait donc un cliché ?
Les torts sont toujours partagés dans ce genre de situation, mais dans mon cas, je sais que je suis responsable. Je n’ai pas réalisé les efforts qu’il fallait. Mais chaque cas est différent, et je ne peux me prononcer pour les autres qui, comme moi, ont eu un blocage après une belle progression en juniors. Au final, je n’ai pas de reproche à faire à qui que ce soit, et j’ai envie de dire que c’est le passé. Maintenant, je
Durant ma carrière, on m’a souvent expliqué que j’étais un contreur. J’ai d’ailleurs construit mes résultats là-dessus. Maintenant, je dois changer un peu de cap et je bosse pour cela. Je dois plus provoquer, me créer plus de situations, être plus opportuniste, plus créatif aussi. De toute façon, on n’a pas le choix, il faut être un puncheur pour avancer et remporter de gros matchs. Défendre ou contrer, ce n’est plus suffisant.
Sur quelle structure t’appuies-tu pour relever ces challenges ?
En fait, j’ai deux coachs qui se partagent ma saison. C’est très enrichissant, car ils ont deux regards différents. J’ai trouvé que c’était la meilleure solution pour que je m’épanouisse. Salame Bakfalouni me connaît depuis très longtemps, c’est un peu mon grand frère. Xavier Le Gall, c’est différent, c’est avec lui que je suis revenu à la vie.
Gilles Simon a fini sa carrière à Bercy, il a expliqué qu’il avait vécu une année très enrichissante sur le circuit Challenger. Est-ce que tu l’as croisé ?
Oh que oui Il s’est montré super accessible et je buvais ces paroles. Gilles est une personne précieuse. Il connaît parfaitement ce sport. Il a une sacrée expérience et surtout, il sait placer les mots sur les choses. J’ai adoré nos échanges, et j’ai bien sûr assisté à ses derniers matchs. Je pense qu’il doit jouer un rôle dans le tennis français dans les années à venir. Au vu de ce qu’il a accompli, ce serait assez logique. Il a une vraie réflexion sur la formation, sur les fameux blocages que l’on peut avoir dans une carrière.
On te sent vraiment bien dans tes baskets… C’est le cas. Je sais maintenant que j’aime réellement mon métier et que je suis prêt à faire tous les efforts pour gravir des échelons et prendre du plaisir.
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Vainqueur de Roland-Garros junior en 2016 après avoir battu au passage Denis Shapovalov et un certain Félix Auger-Aliassime, Geoffrey Blancaneaux n’a pas eu pour le moment la carrière que l’on imaginait.
nous en explique les raisons dans cet entretien-vérité. Les problèmes désormais derrière lui, sa deuxième naissance devrait l’amener dans le Top
SONT PRESQUE DEVENUS DES “PRODUITS DE CONSOMMATION
Bastien, tu as démarré une nouvelle collaboration avec Panna Udvardy, jeune Hongroise qui pointe aujourd’hui à la 83e place. Quel est le bilan de ton travail ?
Cette collaboration a débuté peu de temps avant Wimbledon où Panna a d’ailleurs très bien joué en battant sa première Top 50 pour perdre seulement en trois sets sur Elise Mertens. Débuter une collaboration en cours de saison rend toujours délicate la définition des objectifs, car pour l’un comme pour l’autre, on ne connait pas forcément bien la personne que l’on a en face de toi, son mode de travail, de pensée. Tu as parfois l’impression de prendre un train en marche. Il faut donc prendre le temps d’observer et d’écouter, sentir où te placer par rapport aux attentes de l’athlète, mais aussi aux tiennes. Cela peut paraître un peu simpliste, mais notre objectif principal était de reconstruire une base de jeu en laquelle elle puisse croire assez fortement pour gagner les matchs à sa portée, même dans les mauvais jours, même sans forcément bien jouer. À voir ses performances depuis Wimbledon, nous avons plutôt bien bossé. D'ailleurs la saison 2023 a été couronné par son premier titre sur le circuit WTA (125.000 dollars) à Buenos Aires.
Justement, on parle souvent de la valse des entraîneurs sur le circuit WTA. On a l’impression qu’un coach est le premier fusible. As-tu déjà toimême vécu cela ?
Oui, pas plus tard qu’en début d’année 2022 s’est terminée une collaboration qui aura duré trois ans. Nous avons commencé lorsqu’elle était 380 , et à son arrivée dans le Top 100, elle a expliqué avoir « besoin de changement ». Ce genre de version est devenue la facilité, tu ne peux pas vraiment te battre. La vérité, c’est que l’instantané est dans l’air du temps et que les coachs sont presque devenus des « produits de consommation ». C’est triste mais c’est vrai, et l’écosystème de l’ATP et de la WTA n’est pas du tout structuré pour que cela s’améliore. Aucun coach n’est à l’abri, c’est le côté précaire du job. Il faut l’accepter et vite arriver à enchaîner, même si c’est loin d’être facile.
Est-il possible aujourd’hui pour un coach indépendant d’être aussi performant qu’une grosse structure privée ?
Je trouve que la comparaison n’a pas lieu d’être, car ce sont deux choses complètement différentes. Le point fort des académies, c’est surtout la diversité des joueurs et le confort des infrastructures qu’elles offrent au quotidien, mais les coachs y sont comme partout, il y en a des bons et des moins bons. Quand tu t’orientes vers un coach privé, tu optes pour quelque chose de plus personnalisé avec peutêtre plus d’attention. Selon moi, les deux ont des avantages et des inconvénients qui correspondront plus ou moins aux besoins d’un même joueur en fonction de son âge, sa
« le club de l’US Cagnes-surMer nous accueille en nous mettant à disposition tout ce dont nous avons besoin. Avec leurs 15 courts, dont six durs, cinq terres battues, deux synthétiques, deux indoor, trois pistes de padel, un restaurant, un gymnase et une piste d’athlétisme, les conditions sont idéales pour bien travailler.»
personnalité, son niveau et son projet. La seule chose que je regrette en académie aujourd’hui, c’est qu’à travers la croissance de ces grosses structures, on finit toujours par y perdre ce côté familial pour lequel on vient au départ.
Est-ce cette réflexion qui t’a amené à monter ta propre structure ?
Au départ, non. C’est un projet que j’ai en tête depuis pas
mal d’années, que j’ai construit et déconstruit des centaines de fois dans ma tête en attendant que les planètes soient alignées, si l’on peut dire. Ce genre d’aventure, c’est souvent une question de timing, de rencontres et d’opportunités pour que finalement, un beau jour, on se dise « Allez, on y est, ça part de là. » Parallèlement à cela, je ne souhaite pas arrêter le circuit, car je n’ai pas encore atteint mes objectifs en revanche, je regrette parfois ce côté exclusif que le métier impose. J’aurais envie de partager plus, d’aider plus de joueurs, voire d’aider d’autres coachs de la même manière que certains m’ont aidé et m’aident encore parfois en partageant leur expérience. C’est pour cela que créer une structure privée de petite taille, un centre d’entraînement très pro mais avec beaucoup de proximité entre chaque coach et chaque joueur grâce à un nombre très restreint d’athlètes, était une idée qui m’attirait de plus en plus. Et c’est avec cette idée très simple d’une petite équipe dédiée à la performance qu’on a créé MyTeam.
Où se trouve MyTeam ? Et qui est à tes côtés dans ce projet ?
Que des mecs géniaux [rires] C’est un projet que j’ai imaginé au départ avec Emmanuel Heussner, qui est aussi coach de tennis et préparateur mental et avec qui je travaille depuis plus de dix ans. Puis nous nous sommes entourés de quelques entraîneurs que nous connaissons depuis pas mal d’années et avec qui nous avons déjà travaillé par le passé. Tout le monde a sa propre expérience du circuit pro, avec différents parcours, mais tous sont des passionnés avec une vraie conscience professionnelle et le souci du travail bien fait. Plutôt que de continuer à travailler chacun de notre côté, nous avons voulu nous réunir pour essayer de proposer une structure qui nous corresponde. Concernant les infrastructures, le club de l’US Cagnes-surMer nous accueille en nous mettant à disposition tout ce dont nous avons besoin. Avec leurs 15 courts, dont six durs, cinq terres battues, deux synthétiques, deux indoor, trois pistes de padel, un restaurant, un gymnase et une piste d’athlétisme, les conditions sont idéales pour bien travailler.
We love tennis Magazine 12 © LAgence.co & studioMAJE .fr 07/2022 CIRCUIT MONDIAL DE TENNIS FÉMININ avec DÉCEMBRE BEAUBLANC 17 10AU FINALE SAMEDI 17 DÉC. 19H00 INFOS & RÉSERVATION OPENBLSLIMOGES.FR BASTIEN FAZINCANI : « LES COACHS
»
Coach du circuit WTA, Bastien a bien voulu résumer son année 2022 pour Welovetennis Magazine
Une
saison d’autant plus importante qu’il a entamé une nouvelle collaboration et qu’il a pu mûrir un nouveau projet pour 2023. Interview. Propos recueillis par Laurent Trupiano
EST UN CONCEPT UNIQUE »
Cheffe d’entreprise aguerrie, fondatrice de la marque SKINUP, leader dans le domaine des cosmétotextiles, Sophie Duguet va décliner ce succès en lançant SKINUP Sport. Pour déployer ces nouveaux produits et asseoir la notoriété de la marque, elle a décidé de construire une académie qui sera à la fois un centre de tests, de performance et un vrai lieu de vie. Visionnaire et enthousiaste, Sophie n’a peur de rien et compte bien être un acteur majeur du secteur dans les années à venir. Entretien.
Sophie, quand ce projet est-il né concrètement dans votre tête ?
Le point de départ a eu lieu lors du premier confinement. Ma société se porte bien, mais j’ai envie d’aller plus loin, de prendre un peu de risques, d’aller chercher de l’adrénaline [rires] Les produits de la marque SKINUP sont bien distribués, ils répondent à une forte demande dans le domaine pointu que représentent les cosmétotextiles. Nous avons des brevets reconnus et les dix millions de pièces vendues dans le monde depuis 2005 confirment que le marché existe et que notre gamme est efficace. Malgré tout, je me dis que je peux aller encore plus loin. Suite à une étude de repositionnement menée avec un cabinet, je fais donc le choix de lancer SKINUP sur le marché du sport. Je crée ainsi SKINUP Sport avec la ferme intention d’innover et d’apporter des produits techniques et compressifs pour le confort et l’amélioration des performances.
expérience et à son parcours. Plus le temps passe et plus mes recherches n’aboutissent pas. Un jour, au cours d’une conversation, je lance donc le défi à Laurence en lui disant qu’au final, j’aimerais bien créer une académie adossée à un beau club.
Quelle a été sa réaction ?
Un large sourire et les yeux qui pétillent. Très vite, nous nous sommes mises au travail. Dans un premier temps, nous sommes allées voir ce qui se faisait un peu partout en Europe pour nous imprégner des concepts. Après ce « road trip tennis », j’ai donc entamé la recherche d’un
« Je crée ainsi SKINUP Sport avec la ferme intention d’innover et d’apporter des produits techniques et compressifs pour le confort et l’amélioration des performances. »
OK, mais on est encore loin de la SKINUP Academy… Au contraire, pour déployer SKINUP Sport, nous avons besoin de tester les produits pour les mettre au point, de les « installer » dans l’univers du sport. Assez vite, le tennis m’apparaît comme le sport qui répond à tous les critères. C’est un sport majeur en France, le nombre de pratiquants est important, la discipline est mixte et le tennis fait partie de notre ADN. Dans un premier temps, je me dis que l’idéal serait de devenir partenaire d’une ou plusieurs structures, voire de joueurs, de rentrer dans la dynamique classique du sponsoring. Je sais que c’est coûteux et que ce n’est pas toujours efficace. Donc j’hésite avant de me lancer dans ce type de stratégie déjà connue. Dans le même temps, j’essaie aussi de voir s’il n’existe pas une structure existante dans laquelle je pourrais investir. Et c’est là que le hasard de la vie intervient.
terrain. J’ai eu la chance de pouvoir acquérir deux hectares pas très loin du siège de SKINUP. Une fois que vous avez le terrain, chaque jour compte et là, on peut dire que c’est concrètement le début de l’aventure.
On peut dire que vous aimez l’action, car partir de zéro, ce n’est pas toujours évident, surtout pour un projet de cette envergure…
Je suis une entrepreneuse dans l’âme. J’aime l’idée de partir « from scratch », de construire un projet. SKINUP Academy est très vite devenu évident quand on l’intègre comme un outil de développement et de promotion de la marque. Dès lors, même si l’investissement est important, près de trois millions d’euros, l’idée que ce soit une vitrine, un lieu d’innovation, un « labo » grandeur nature pour SKINUP Sport est tout à fait cohérente.
Pourquoi avoir choisi un ancrage local près de Tours, à Azay-le-Rideau ?
C’est ma région, j’y suis ancrée, j’y vis. Je tiens aussi à cette idée, celle de créer un pôle de performance avec des valeurs très clairement identifiées qui sont liées à mes racines. Cela me parle, je m’y sens bien et j’ai presque envie de dire que la région en avait besoin. D’ailleurs, je dois dire que nous avons été formidablement bien accueillis par la famille du tennis. Certes, certaines personnes sont surprises, mais tout le monde est heureux de voir un projet de cette dimension s’installer ici, à Azay-le-Rideau.
ET AGUERRIE
Entraîneuse fédérale diplômée d’État, Laurence a été 304e joueuse mondiale. Par la suite, elle s’est consacrée à l’enseignement au sein de plusieurs clubs. Elle est la directrice technique de l’académie. « Avec Laurence, le courant est tout de suite passé, j’aime son approche très humaine de l’idée de la performance. Enfin, Laurence est pleine d’humilité, une valeur que j’apprécie énormément. »
Vous souvenez-vous de la pose de la première pierre ? Pas exactement, mais je me souviens bien de la première fois que notre dôme a été gonflé. Dans ce projet, il y a aussi une dimension écologique, une démarche RSE affirmée. J’ai donc très vite fait le choix de cette structure gonflable plutôt que de construire en dur. Je ne le regrette pas, car cela nous correspond bien. De plus, cela nous différencie d’autres structures déjà existantes. Par ailleurs,
« J’ai voulu que le dôme intègre de vraies innovations, que l’on puisse s’en servir pour des entrainements, mais aussi des expérimentations scientifiques, de la biomécanique et faire entrer le tennis dans une nouvelle ère. »
des technologies embarquées. Enfin, le dôme respecte les normes ITF, car nous avons bien l’intention d’organiser des tournois internationaux.
À côté de ce dôme majestueux, rassurez-nous, il va y avoir des courts extérieurs…
Bien évidemment, c’est la deuxième phase du chantier. Le dôme constitue le « cœur » de l’académie, avec sa salle de conférence, le proshop, le bar-restaurant, les vestiaires, la salle de soins. À l’extérieur, dans un premier temps, nous allons construire quatre courts de tennis en terre battue et quatre courts de padel.
Cela fait un bel équipement…
C’est le minimum pour déployer nos services, mais aussi pour créer une belle dynamique de club adossé au pôle performance de l’académie. Le site va devoir aussi pouvoir accueillir les stages des vacances scolaires. Enfin, l’investissement pour le padel est stratégique. C’est un sport qui se développe et qui draine une nouvelle clientèle, avec notamment des chefs d’entreprise et cela tombe bien, car nous voulons aussi développer l’idée du networking par le sport.
Quand tout cela sera-t-il opérationnel ?
notamment avec Gilles Simon, jouera un rôle de conseiller. Son expérience est un atout majeur, comme l’explique Sophie Duguet « Thierry est de la région, et cela avait du sens. J’en ai parlé à Laurence qui le connaît bien et un quart d’heure après, nous étions au téléphone pour esquisser les bases de la collaboration. »
C’EST QUOI LA COSMÉTOTEXTILE ?
j’ai voulu que le dôme intègre de vraies innovations, que l’on puisse s’en servir pour des entrainements, mais aussi des expérimentations scientifiques, de la biomécanique et faire entrer le tennis dans une nouvelle ère. Nous avons donc
Pour la rentrée de septembre 2023, c’est l’objectif. Nous accueillons déjà des joueurs, des tournois, des entreprises qui tapent la balle sous le dôme. Nous allons monter en puissance, doucement mais sûrement.
« C’est l’utilisation de la technologie pour rendre le textile intelligent. C’est ce que nous avons produit dans la gamme SKINUP avec des leggings amincissants cela est lié à un tricotage breveté et une fibre fonctionnalisée active favorisant le processus de brûlage des graisses. Pour SKINUP Sport, notre démarche est la même, mais les produits doivent cette fois favoriser la performance grâce à un tricotage compressif intelligent qui respecte les mouvements. »
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SOPHIE DUGUET : « SKINUP ACADEMY
TROPHÉES DU TENNIS FÉMININ
UNE 5E ÉDITION FESTIVE ET RÉUSSIE
MATHILDE JOHANSSON : « PRO ELLE EXISTE POUR PROMOUVOIR LE TENNIS FÉMININ ET ACCOMPAGNER LES JOUEUSES PROFESSIONNELLES FRANÇAISES TOUT AU LONG DE LEUR CARRIÈRE »
La présidente de l’Union du Tennis Féminin (association des joueuses professionnelles) a bien voulu répondre à trois questions clés au sujet du rôle de Pro Elle, organisateur de la cinquième édition des Trophées du tennis féminin.
La soirée des Trophées du tennis féminin a enfin pu avoir lieu, cela doit te faire plaisir ?
Évidemment, car cet événement est important. Il permet de faire un vrai focus sur notre activité et sur l’écosystème du tennis féminin, les tournois ITF, le CNGT [Circuit national des grands tournois, ndlr] mais aussi les tournois WTA.
Cela nous fait très plaisir de voir les directeurs de tournois français et internationaux venir des quatre coins de la France, et que la Fédération française de tennis soutienne fortement cette action. Nous avons eu peu de temps pour tout organiser, mais nous y sommes arrivés, c’est l’essentiel. Enfin, accueillir la famille du tennis dans son écrin, le court Philippe-Chatrier, c’est encore plus fort et très symbolique.
« Cet événement permet de faire un vrai focus sur notre activité et sur l’écosystème du tennis féminin, »
Selon toi, le tennis féminin n’est pas assez mis en valeur. Pourtant, les choses évoluent de plus en plus positivement…
Si l’on compare notre situation à celle d’autres sports, on ne peut pas se plaindre. Sur les tournois du Grand Chelem, il y a une vraie parité, et les revenus des joueuses sur le Tour sont importants, j’en conviens. Mais j’aimerais que l’on ne s’arrête pas à cela et que l’on puisse encore mieux valoriser notre tennis. C’est l’une des missions de Pro Elle
à travers des actions comme cette soirée, mais aussi le travail quotidien pour monter des plateaux sur les tournois qui nous sollicitent et guider les joueuses dans leur carrière.
Avec les performances de Caroline Garcia, on peut dire que cette fin d’année a été celle du tennis féminin.
C’est vrai et c’est aussi pour cela qu’elle a obtenu le prix [rires] Ce qu’elle a accompli est très fort, c’est indéniable. D’ailleurs, si certains nous expliquent que le tennis féminin est ennuyeux ou que le manque de hiérarchie stable nuit à son exposition, je ne suis pas d’accord, bien au contraire. Il est intéressant de savoir que lors des grands événements, il peut y avoir des surprises. J’ai connu une période où les mêmes joueuses soulevaient systématiquement les trophées et c’était un peu lassant.
On a l’impression que dans le tennis féminin, le rôle des coachs est beaucoup plus immersif que chez les hommes…
C’est une réalité. D’ailleurs, la championne biélorusse, Victoria Azarenka, ancienne numéro 1 mondiale, a dénoncé cette situation. Elle parle d’emprise et elle a raison. Trop souvent, dans le tennis féminin, le coach s’approprie tous les mérites, ce qui n’est plus vraiment acceptable, car jusqu’à preuve du contraire ce n’est pas lui qui tape dans la balle.
Il faut aussi changer certains modes de fonctionnement, comme le fait que, par manque de moyens financiers, les coachs et les joueuses partagent parfois la même chambre.
ISABELLE DEMONGEOT : « JE SUIS AUSSI LÀ POUR QUE LES CHOSES CHANGENT »
Chargée de mission à la Fédération française de tennis sur les questions de violences sexuelles, Isabelle était l’invitée d’honneur de la soirée. Elle a pris la parole pour passer un message très clair. Nous avions pu nous entretenir avec elle juste avant la cérémonie.
Quel est ton sentiment général sur le combat que tu as mené ?
Cela a été long, très long. J’ai essayé à travers un livre, un film et bien sûr le procès d’expliquer avec précision ce qu’il m’est arrivé. Qu’aujourd’hui je puisse avoir un rôle concret pour combattre ce fléau en ayant une mission au sein de la Fédération française de tennis, c’est une forme de reconnaissance. Ma mission est noble. Inutile de préciser que je suis très motivée.
Comment vas-tu évaluer concrètement la qualité de ton travail ?
J’ai déjà envie de répondre à toutes les questions que l’on pourra me poser, c’est un peu ce que j’ai fait ce soir [Isabelle est intervenue à l’assemblée générale de l’Union du tennis féminin/Pro Elle, ndlr] J’aimerais aussi que les choses changent de façon concrète en proposant par exemple une charte entre les coachs et les joueuses, un document où l’entraîneur s’engagerait vraiment.
« Sur le circuit, il y a des "choses " qui se disent, qui se savent, et cela peut éviter de faire fausse route. Sans parler de fichiers, il faudrait quand même pouvoir évaluer la qualité d’un coach de façon concrète avant de s’engager. C’est pour cela que j’encourage aussi les joueuses à dénoncer des comportements qui ne sont pas acceptables. »
Au-delà des coachs, ne faut-il pas aussi éduquer les familles ?
Quand une joueuse débute sa carrière et que la question du choix d’un coach se pose, la famille n’a pas toujours toutes les informations sur lesquelles s’appuyer pour faire ce choix.
Or, sur le circuit, il y a des « choses » qui se disent, qui se savent, et cela peut éviter de faire fausse route. Sans parler de fichiers, il faudrait quand même pouvoir évaluer la qualité d’un coach de façon concrète avant de s’engager. C’est pour cela que j’encourage aussi les joueuses à dénoncer des comportements qui ne sont pas acceptables. Je serai là pour les entendre et surtout pour que des situations qui sont inconcevables soient très vite stoppées. C’est souvent le silence ou la peur qui permettent à certains de ne pas être pointés du doigt, cela ne doit plus se produire.
GEOFFROY CANIVET (186 AVOCATS)
Geoffroy, avocat et passionné de tennis, et son cabinet 186 Avocats ont décidé de soutenir les Trophées du tennis féminin.
« Cela fait maintenant un bon moment que 186 Avocats aime le tennis. Nous l’avons prouvé à travers plusieurs actions de sponsoring et de partenariat. Quand j’ai été contacté pour que 186 Avocats soutienne les Trophées du tennis féminin, je ne me suis pas posé la question très longtemps. Je trouve cette démarche remarquable et elle colle aux valeurs de notre entreprise. Cela permet de réunir la famille du tennis autrement qu’à travers les tournois, et d’échanger avec tous les acteurs, joueuses, directeurs, membres de la Fédération lors d’un moment de vraie convivialité. Pour 186 Avocats, cela fait partie d’une démarche globale autour du tennis. Aujourd’hui, nous sommes par exemple sponsor d’Arthur Rinderknech, mais nous avons aussi intégré une agenceconseil qui intervient auprès d’organisateurs et de clubs pour les accompagner dans leur développement. »
8 TROPHÉES ET 8 SOURIRES.
Par rapport aux éditions précédentes, le nombre de prix a été réduit, mais les lauréats étaient toujours aussi ravis d’être récompensés. C’était par exemple le cas du directeur du Ladies Open Calvi Eaux de Zilia « Ce tournoi est avant tout une aventure humaine. Recevoir ce prix, c’est bien sûr une forme de reconnaissance de notre travail, mais aussi un encouragement pour la suite. Nous aimons particulièrement accueillir les joueuses dans notre club, mais aussi faire découvrir notre région. Cette semaine de tournoi est un vrai partage et c’est aussi cela qui nous motive », a commenté Jean Gour au micro. Absente, car en vacances à Bali, Caroline Garcia a néanmoins participé à la fête en partageant une petite vidéo. Avec beaucoup de sincérité, elle a exprimé sa joie d’être la lauréate du prix de la meilleure joueuse de l’année. Un prix largement mérité qu’il est impossible de contester, même si Alizé Cornet a aussi réalisé une belle saison en battant le record du nombre de participations consécutives à des tournois du Grand Chelem (62).
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Après deux années en sommeil en raison de la crise du COVID-19, les Trophées du tennis féminin ont fait leur grand retour. Pour que la « soirée » soit belle, Pro Elle avait décidé d’inviter ses convives dans l’écrin du stade Roland-Garros.
LE PALMARÈS COMPLET 2022 MEILLEURE JOUEUSE : CAROLINE GARCIA MEILLEURE PROGRESSION : LÉOLIA JEANJEAN MEILLEURE JOUEUSE U18 : SARAH ILIEV MEILLEURE JOUEUSE CIRCUIT CNGT : MANON GARCIA MEILLEUR TOURNOI CNGT : WAVES OPEN 57 MEILLEUR TOURNOI 15 000 $ À 25 000 $ : LADIES OPEN CALVI EAUX DE ZILIA MEILLEUR TOURNOI 60 000 $ ET PLUS ENGIE OPEN NANTES ATLANTIQUE MEILLEUR TOURNOI WTA 125 ET 250 : OPEN P2I ANGERS ARENA LOIRE
ROAD TO USA : PRÉVOIR ET COMPRENDRE
Partir dans une université aux États-Unis n’est pas un choix par défaut, c’est le résultat d’un véritable projet sportif et éducatif. Elite Tennis et la French Touch Academy sont devenus des référents dans ce domaine en unissant leur savoir-faire. Un travail précis et minutieux qui s’inscrit dans la durée au cours de la formation du joueur, au travers d’un dialogue permanent avec la famille, le staff technique de la French, mais aussi celui des universités outre-Atlantique. Résumé de cette méthode par Antoine Le Doré, directeur d’Elite Tennis Agency.
Les mentalités évoluent, mais des clichés continuent à circuler. Il y a longtemps eu un vrai malentendu au sujet de ce parcours. On a parlé d’échec alors que c’est tout le contraire, et certains coachs de haut niveau y sont encore tout à fait réfractaires. Mais quand on creuse et qu’on leur présente les différents parcours d’anciens élèves, tout le monde se détend un peu [rires] Plus sérieusement, partir dans une université n’est plus le fruit du hasard ou un choix par défaut. C’est d’autant plus vrai que les candidats sont de plus en plus nombreux et que le degré d’exigence des universités est de plus en plus élevé. Comme d’habitude, il s’agit de la loi de l’offre et de la demande. Par ailleurs, une vraie concurrence existe entre les universités, mais aussi au niveau mondial pour les candidats, car de plus en plus de joueurs veulent partir, qu’ils viennent du nord de l’Europe ou d’Asie par exemple. Notre travail avec la French Touch Academy est donc d’abord de bien sélectionner les candidats, les éduquer sur le projet US, qu’ils soient convaincus par cette opportunité et très motivés. Allier sa passion pour le tennis à des études de haut niveau est une chance incroyable. J’ai connu ça dans mon parcours de vie et c’est pour cela que je prends ma mission très à cœur. Je ne pense pas qu’un jeune de 17/18 ans doive faire un choix entre les études et le tennis, bien au contraire. C’est donc notre rôle de les informer sur ce projet US et de faire en sorte que nos jeunes joueurs et joueuses de tennis puissent devenir des athlètes diplômés.
As-tu encore du mal à convaincre quand un profil te semble tout à fait adapté à ce défi ?
Il y a vingt ou trente ans, ceux qui partaient étaient de vrais pionniers, ils partaient presque à l’aventure. Charles Auffray,
parfait. Aujourd’hui, un véritable engouement se développe au niveau international donc les universités sont très sollicitées. Monter un bon dossier est un atout décisif pour maximiser les chances du candidat et surtout avoir le plus grand choix possible. J’insiste aussi sur le rôle de la famille, car partir aux États-Unis loin de chez soi n’est pas un choix anodin, c’est un choix familial. Quand nous sentons que la famille et le joueur sont prêts pour ce défi, nous présentons notre façon de travailler avec la French, l’accompagnement que nous apportons, la qualité de la formation tennistique prodiguée au Cap d’Agde. Aujourd’hui, nous parvenons plus facilement à convaincre certains profils, car beaucoup de joueurs sortent de cette filière et ont de beaux parcours professionnels. Certains obtiennent par exemple un MBA, tandis que d’autres parviennent par la suite à faire une carrière sur le circuit ATP. Je pense notamment à Arthur Rinderknech ou encore Cameron Norrie. Au moins, cela rassure tout le monde sur le niveau tennistique universitaire. Dernier exemple en date, Ben Shelton qui s’est lancé sur le circuit après avoir fait un passage au Florida Gators et qui vient tout juste de rentrer dans le top 100.
Quel est le rôle exact d’Elite Tennis ?
Nous fonctionnons comme un incubateur de start-up. Nos start-up sont donc tous les joueurs qui veulent partir aux États-Unis. Nous veillons à ce que les candidats soient « dans les temps », car pour intégrer une université, des critères sont clairement définis. Il faut acquérir un très bon niveau d’anglais, avoir un dossier scolaire performant et bien sûr un niveau de tennis suffisant. Je vais au moins une fois par mois à la French Touch Academy pour échanger avec les joueurs, leur donner des conseils, faire un point. Bien sûr, tout ce travail passe par des réunions avec les coachs de l’académie, les encadrants et les professeurs. Nous veillons
toujours des moments dans une vie scolaire qui sont plus ou moins « faciles ». Il peut aussi y avoir des « passages à vide », notamment quand la progression tennistique ne va pas aussi vite que prévu. Mon rôle est donc aussi d’anticiper certaines petites crises, d’être à l’écoute.
Votre rôle est-il aussi de sélectionner les joueurs par la suite ?
C’est le cas, mais on n’en est pas encore là [rires] Comme je l’ai précisé, il y a des étapes dans la formation. J’accompagne donc les étudiants dans leur vie à l’académie, mais j’essaie aussi de leur inculquer progressivement quelques modes de fonctionnement qu’ils devront intégrer une fois qu’ils seront membres d’une université. Certains parlent de valeurs à l’américaine, je dirais plutôt que c’est un mode de pensée et de fonctionnement. Les études doivent être une priorité, tout autant que le projet sportif.
Comment parviens-tu à réussir ce challenge ? Cela se fait par petites touches, mais aussi par des actions plus spectaculaires comme un voyage en totale immersion, tel que celui que nous avons réalisé dernièrement en Floride. Là, on touche de près ce que représente la vie universitaire quand on fait partie d’un team de tennis. S’il est impossible d’emmener tous nos candidats pour des raisons logistiques, ceux qui y vont deviennent par la suite de très bons ambassadeurs. Il faut le vivre pour le croire. Mais croyezmoi, une fois que vous avez touché au sport universitaire américain, il est difficile de revenir en arrière tellement c’est fou
Avec un centre flambant neuf au Cap d’Agde, la French Touch Academy est devenue une place forte pour former des joueurs au plus haut niveau et à l’aventure américaine. Armand Rafalimanana, en charge de la formation des académiciens, fait le point pour Welovetennis Magazine sur les atouts techniques qu’un candidat doit acquérir pour avoir ses chances de rejoindre le pays de l’Oncle Sam.
Et comment y parvenez-vous ?
Nous sommes très présents sur le court pendant nos séances. Elles sont intenses, nous ne ménageons pas forcément nos étudiants. Par ailleurs, nous cultivons chez eux la culture de la gagne il faut être un combattant, ne pas perdre pied, d’autant plus que les ambiances sont quelquefois folles. Ça se joue dans tous les secteurs du jeu et ça se travaille. Nous communiquons également beaucoup quand il y a un souci. Et nous les obligeons à s’astreindre à un programme de tournois très intense.
Il faut donc beaucoup matcher ?
C’est l’une des clés, car aux États-Unis ça matche énormément, que ce soit en simple ou en double. Il faut donc pouvoir enchaîner. C’est pour cela que nos joueurs font beaucoup de compétitions toute la saison, mais aussi entre eux. Ils doivent s’y habituer, et ce n’est pas forcément dans leur culture quand ils sont en formation. Nous portons également une attention particulière au jeu vers l’avant et à la volée, car le double est bien présent dans les compétitions universitaires.
Quel est le classement minimum pour pouvoir aller aux États-Unis ?
On dit qu’il y a un style US. Comment le décririezvous ?
On va forcément parler de puissance, de gros service, mais le style dépend aussi des coachs qui sont aux manettes. Si c’est un Argentin, on sera plus dans l’idée de la grinta. Si c’est un Américain qui aime l’attaque, on sera plus orienté vers un style Isner. En fait, certains vont privilégier de gros frappeurs, d’autres seront plus à l’aise avec des contreurs. Notre formation n’a pas pour objectif de changer le style de nos jeunes, mais de leur apporter un bagage technique complet ainsi qu’un vrai physique. Car être titulaire dans une équipe universitaire demande de tenir le rythme.
Tout dépend de la concurrence. La France a toujours la cote, car notre formation technique est reconnue dans le monde entier. Avec l’UTR (Universal Tennis Rating), les choses sont en train de changer, mais je dirais que quand on est 2/6 ou plus après son bac, on peut espérer prendre l’avion [rires]. Après, c’est toujours pareil : plus le classement est élevé, mieux c’est, forcément.
On sait que tu avais un très bon classement étant jeune. Pourquoi n’as-tu pas tenté l’aventure US ? Parce que j’ai été mal informé. Je le regrette vraiment, car je constate chaque année ce qu’il se passe ici au Cap d’Agde et outre-Atlantique avec nos anciens élèves. C’est une expérience unique pour tous les passionnés, tant sur le plan sportif qu’éducatif.
(UCF), UN MOMENT FORT
Chaque année, la French Touch Academy et Elite Tennis Agency organisent un voyage pour aller constater sur place la magie du sport au sein d’une université : « C’est vrai que quand un étudiant a la chance de pouvoir s’immerger comme on le propose en Floride, il n’a plus de doutes sur son futur projet sportif. Il faut dire que l’on passe dix jours de folie où nos étudiants ne se contentent pas de regarder. Ils matchent, ils assistent à des compétitions pour évaluer l’ambiance. Ils vivent au sein du campus comme ce sera le cas quand ils intègreront une université. C’est un moment très fort où l’on voit beaucoup de candidats se rendre compte de la chance qui s’offre à eux », commente Anis Boufafa.
LE 4 FÉVRIER 2023, LA FRENCH TOUCH ACADEMY RECRUTE
C’est au Paris Jean-Bouin que la French Touch Academy et Elite Tennis attendent les candidats pour une session de détection. Les critères sont simples : toutes les joueuses et tous les joueurs de la troisième à la terminale classé(e)s au moins 15/1 sont éligibles. Suite à cette journée, chaque jeune et chaque famille repartiront avec un débrief leur permettant d’avoir toutes les informations sur l’aventure US pour, par la suite, faire un choix.
Pour s’inscrire, c’est très simple : anis@frenchtouchacademy.com 06 98 27 97 77
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LE VOYAGE À LA UNIVERSITY OF CENTRAL FLORIDA
« La France a toujours la cote, car notre formation technique est reconnue dans le monde entier.»
SENSIBLE AUX PROBLÈMES D’IMPACT ÉCOLOGIQUE ET DE DÉVELOPPEMENT DURABLE
»
Innover dans sa capacité à moins polluer, c’est le pari engagé par Head qui a lancé un programme global intitulé ReThink. L’idée de départ était de repenser l’ensemble des emballages de tous ses produits pour les rendre plus recyclables. Résumé de cet engagement citoyen avec son directeur France.
Ludovic, si tu devais résumer en quelques mots l’idée de ReThink ?
Head a toujours été sensible aux problèmes d’impact écologique et de développement durable. Nous avons déjà entrepris une démarche dans cette voie avec le programme de reboisement Cool Earth qui a débuté en 2017 et perdure aujourd’hui. Notre président Johan Eliasch a toujours considéré que Head était plus qu’une marque de sport et qu’elle pouvait, à travers ses athlètes et ses produits, jouer un rôle fondamental pour sensibiliser les consommateurs, mais aussi devenir un acteur fort d’un mouvement autour de l’écologie. ReThink traduit cette volonté puisque la plupart de nos emballages, et même certains processus de fabrication, ont été modifiés pour être plus efficaces dans le domaine du recyclage et donc de l’empreinte carbone.
As-tu un exemple précis et probant ?
Le plus démonstratif est celui des tubes de balles, car il traduit aussi la complexité des systèmes mis en place, notamment pour le recyclage. Pour parvenir à comprendre tout cela, nous avons fait appel à une agence spécialisée autrichienne et les résultats sont allés au-delà de nos espérances. En fait, nos anciens tubes, comme la plupart de ceux qui existent sur le marché actuellement, étaient tous entourés d’un film. Le scanner des chaînes de recyclage ne pouvait donc pas identifier qu’il s’agissait d’un tube plastique de balles et il était aiguillé dans les mauvais bacs avec le non-recyclable. En réduisant le film pour laisser apparaître une partie du tube plastique (qui plus est déjà en plastique recyclé), le scanner comprend qu’il s’agit d’un élément en plastique qu’il peut recycler. Nous avons aussi travaillé sur le film et sa matière, tout comme la colle utilisée qui se dissout sans polluer l’eau de recyclage. D’ailleurs, la gamme padel va très vite suivre ce mouvement. Dernier point, mais ce n’est pas anodin au regard du nombre de tubes vendus dans le monde, le petit cercle d’aluminium en haut du tube se détache presque naturellement, car nous avons changé son mode de fixation. Il peut donc partir sur la chaîne liée à
« ReThink traduit cette volonté puisque la plupart de nos emballages, et même certains processus de fabrication, ont été modifiés pour être plus efficaces dans le domaine du recyclage et donc de l’empreinte carbone. »
C’est donc une petite révolution et une vraie prise de conscience ?
C’est exactement ça. Quand nous avons produit le sac d’Alexander Zverev avec des bouteilles recyclées, nous avons tout de suite vu l’impact que cela pouvait avoir. De plus, nous utilisions beaucoup de matières plastiques. C’est aussi une information que l’audit de l’agence nous avait fait remonter. À partir de là, nous avons entamé une réflexion globale nos boîtes à chaussures sont désormais en carton recyclé, les ficelles pour les étiquettes de nos sacs sont en chanvre, toutes les cartonnettes (étiquette, header card etc.) sont en carton recyclé. ReThink porte bien son nom, nous avons tout repensé.
Même les face cards ne seront plus vernies et brillantes comme par le passé ?
Elles seront différentes et respectueuses de l’environnement,
mais il y aura toujours les joueurs dessus si c’est le sens de [rires]
À ma connaissance, vous êtes la seule marque à vous lancer dans un programme de cette dimension…
C’est vrai, mais je pense que nos concurrents devraient y venir rapidement [rires] Cela a du sens et c’est un tournant qui me semble obligatoire. Quand on connaît le nombre de tubes de balles utilisés dans le monde, cet effort n’est pas
En matière de balles, il me semble que vous avez une annonce à faire…
Je vois que vous êtes bien informé. Si l’on analyse les chiffres officiels du marché, Head était déjà la balle numéro 1 en Europe, mais c’est désormais également le cas en France sur les chiffres du premier semestre (source Sports Marketing Surveys sell-in premier semestre 2022). Nous sommes assez fiers de ce résultat, car cela souligne nos progrès et je peux vous dire que nous allons défendre cette position de leader avec beaucoup de hargne.
Du côté du padel, je crois que votre part de marché est carrément indécente…
C’est vous qui le dites. J’ai vu les chiffres et je pense que l’on peut encore mieux faire. D’ailleurs, on peut toujours mieux faire.
Head est un acteur clé du padel, et il se dit qu’en 2023, de vraies nouveautés vont sortir. Pouvez-vous nous en dire plus ?
C’est vrai. Nous allons notamment frapper un grand coup en début d’année. Nos équipes de recherche et développement ont beaucoup travaillé pour proposer un produit de haute qualité et qui manquait à notre gamme. J’attends avec impatience le lancement, même si nos partenaires distributeurs ont déjà approuvé l’arrivée de ce produit dans leurs magasins.
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LUDOVIC LUCHINI : « HEAD A TOUJOURS ÉTÉ
MÊME BALLE NOUVEAU TUBE HEAD TOUR HEAD TOUR XT MANCHON PLUS COURT & MOINS DE COULEURS MOINS DE PLASTIQUE & PLUS FACILEMENT RECYCLABLE
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Les frères ESTEVES ainsi que le duo père et fils GORIN ont répondu présent en double messieurs. Cocktail d’accueil pour les 410 participants à la finale nationale. L’équipe d’organisation de l’événement piloté par Sport Plus Conseil depuis 1997. Soirée de remise des prix en présence des partenaires de l’événement. 275 matchs programmés sur quatre jours de compétition. Les qualifiés de Sury-le-Comtal et leurs supporters. Le Trophée BNP Paribas de la Famille est aussi l’occasion de se réunir pour des vacances sportives. Babolat, partenaire de l’événement, a assuré les animations pour le plaisir des petits et des grands TROPHÉE BNP PARIBAS DE LA FAMILLE : UNE 26E ÉDITION FESTIVE Après les 60 phases qualificatives du Trophée BNP Paribas de la Famille, qui se sont déroulées du 30 avril au 18 septembre, les vainqueurs de ces différents tournois se sont réunis à La Grande-Motte pour la finale nationale qui a rassemblé 410 personnes avec 275 matchs disputés en quatre jours ! We love tennis Magazine 23 Noël va vite arriver. Il est temps de faire ses choix pour garnir le pied du sapin ! SHOPPING DE NOËL ARTENGO • Raquette TR960 Control Pro : 110 euros • Raquette TR990 power pro (rouge) : 110 euros • Chaussures TS960 80 euros YONEX • Chaussure Eclipsion 4 All Court (rouge) : 169,90 euros • Chaussure Sonicage 3 All Court (blanche) : 134,90 euros • Raquette Ezone 100 280 euros HEAD • Chaussure Sprint Pro 3.5 SF (noire) 180.00 euros • Chaussure Sprint Pro 3.5 (grise) 150 euros • Raquette Extreme Mp 260.00 euros • Padel Speed Pro X : 380,00 euros NOX • Raquette AT.2 GENIUS LTD EDITION 2023 420 euros • Raquette ML10 Pro Cup LTD EDITION 2023 : 390 euros • NOX CUSTOM GRIP : 19,95 euros DUNLOP • Raquette FX 500 : 219.95 euros • Slinger Bag 949 euros • Balle ATP 9,49 euros TECNIFIBRE • T-Fight 305 Isoflex (blanche et bleu) : 259,99 euros • TF-X1 300 (blanche et Jaune) 259,99 euros • Tempo 298 (blanche et verte) : 229,99 euros WILSON • SAC ULTRA V4 TOUR 12 PACK : 115,00 euros • Raquette ULTRA 100 V 4 : 250,00 euros • Chaussures RUSH PRO 4.0 140,00 euros
Le Central a offert des matchs d’une grande intensité, appréciés des spectateurs.
L’édito
À compter de ce numéro, vous retrouverez dans chaque édition de Welovetennis Magazine une séquence éditoriale consacrée au padel. Une sorte de mag dans le mag où nous vous ferons progresser grâce à notre coach François Authier, et nous vous conseillerons sur vos achats en partenariat avec Esprit Padel Shop. L’actualité du padel en France et dans le monde ne sera pas oubliée, avec des interviews et des reportages. Le padel étant devenu un phénomène, il lui fallait trouver sa place dans Welovetennis Magazine, d’autant que nous sommes distribués dans tous les centres privés, mais aussi dans les clubs qui ont fait le pari de cette discipline où convivialité et performance font encore bon ménage. Certains expliquent que jouer au padel devient addictif, c’est une évidence au sens où l’on peut très vite s’amuser, progresser et prendre du plaisir. Au padel, quel que soit votre niveau, vous avez la garantie de taper dans la balle, de vous dépenser et surtout de finir par faire un coup ou un échange mémorable, dont vous vous souviendrez jusqu’à ce que vous reveniez sur un court encore et encore…
L’interview décalée avec Bastien Blanqué, champion de France 2022
Par 4, en contrant les smasheurs adverses, c’est vraiment une situation de jeu que je kiffe.
Belasteguín ou LeBron ?
Tous les jours, Belasteguín, c’est une référence. C’est un Argentin, sa qualité en défense, son timing, un génie de notre sport.
Padel indoor ou outdoor ?
Comme je suis un défenseur, je préfère jouer en indoor. Je suis plus efficace et plus performant.
Tacos ou hamburgers ? Hamburgers, miam, miam, une fois toutes les deux semaines. Une forme de rituel, de pèlerinage.
Nadal ou Federer ? Roger évidemment, un peu comme Belasteguín : la classe, un jeu esthétique, l’élégance absolue.
Relais & Châteaux ou Airbnb ? Sur les tournois, on doit trouver le meilleur rapport qualité/prix et c’est donc souvent Airbnb.
Castorama ou Leroy Merlin ? C’est marrant, cette question, parce que j’ai fait des études en aménagement paysager. J’opterais pour Leroy Merlin car il y a plus de « matos » pour une décoration extérieure réussie.
Très bonne question… Écoute… j’ai eu des copines dans les deux catégories, mais bon je vais dire brune.
" Belasteguín, c’est une référence. C’est un Argentin, sa qualité en défense, son timing, un génie de notre sport. "
Stade toulousain ou Toulouse Football Club ? Question totalement absurde [rires] Le Stade toulousain, forcément. Le plus gros club de rugby du monde. J’irais au bout du monde pour aller voir le Stade. En plus, j’ai des copains qui y jouent et de temps en temps, on tape la balle sur une pista Le Stade toulousain est une vraie institution, voilà c’est dit.
Champion de France ou médaille de bronze aux Mondiaux ?
C’est très difficile de choisir. Le titre de champion de France est important, mais c’est personnel. La médaille de bronze avec le maillot bleu sur le dos, ce sont d’autres sensations, notamment l’ambiance de fou qui a régné au sein de l’équipe à Dubaï. C’était très fort aussi. En fait, je ne me prononce pas, je n’ai pas envie de choisir, je garde les deux au même niveau.
La news
LA FRANCE MÉDAILLÉE DE BRONZE !
Aux championnats du monde par équipe organisés à Dubaï, l’équipe de France masculine a réalisé un véritable exploit en se hissant sur la troisième marche du podium juste derrière l’Argentine et l’Espagne. L’équipe a su saisir sa chance en dominant le Portugal, qui avait créé la surprise en sortant précédemment le Brésil. Un grand bravo au team France composé de Benjamin Tison, Jérémy Scatena, Thomas Leygue, Johan Bergeron, Max Moreau, Bastien Blanqué, Jérôme Inzerillo et Adrien Maigret.
Le Chiffre : 1339 (terrains de padel)
Le nombre de courts de padel est toujours une donnée à surveiller, car elle permet de quantifier avec précision l’évolution de la pratique, même si le cas de la France reste très particulier comme l’explique Romain Taupin en page 29 de ce numéro. En septembre 2022, on comptabilisait donc 1 339 terrains contre 1 193 en 2021 et 985 en 2020 à la même période. Si la croissance des joueurs compétiteurs est très forte, celle des courts n’évolue pas vraiment au même rythme. À noter que les centres privés représentent aujourd’hui à peu près la moitié du parc, l’autre moitié des courts est composée des clubs de tennis qui ont choisi de franchir le pas. Pour bien comprendre le phénomène tricolore, on compte plus de courts à Rome que sur l’ensemble de notre territoire.
(Esprit Padel), le coach de Welovepadel
Vocable : Bandeja
La bandeja, aussi appelée « smash plateau », est un coup spécifique et emblématique du padel, qui n’existe pas en tennis. Cela s’apparente à une volée haute très coupée, principalement utilisée dans la diagonale. Ce smash provient du mot espagnol « plateau », il consiste donc à frapper une balle haute de façon coupée comme si la raquette était un « plateau ». Autrefois, il s’agissait du coup le plus utilisé pendant un match de padel. Ce n’est désormais plus le cas, car le jeu est de plus en plus agressif. Exemple Fernando Belasteguín en effectue énormément alors que Paquito Navarro n’en joue quasiment pas. Ce coup a pour effet de repousser son adversaire au fond du terrain dans le but de récupérer du temps afin de conserver l’avantage au filet en provoquant une balle de plus en plus courte et le déclenchement d’un coup de finition. La zone d’une bandeja doit être longue dans la diagonale ; sinon, l’adversaire pourra vous enlever du temps.
Qu’est-ce qu’un bon service ?
Un bon service a pour but de gêner fortement l’adversaire pour arriver au filet dans de bonnes conditions et effectuer une bonne première volée. Il faut pouvoir mettre en difficulté l’adversaire dès le début du point. Si l’on peut gagner le point directement au service, il ne faut surtout pas s’en priver
Quels sont les conseils techniques pour acquérir un bon service ?
Utiliser la hauteur de frappe maximale autorisée pour avoir la meilleure trajectoire possible. Avoir le poids du corps vers l’avant pendant la frappe afin de favoriser une bonne vitesse de balle et une montée plus rapide au filet. Attention à la position sur le terrain pour servir selon le placement de votre coéquipier, vous devez vous positionner au T ou au milieu de côté, toujours derrière la ligne de fond. Par exemple, à 15/0 service à gauche, votre partenaire est un joueur de droite (position à droite), vous devez donc vous placer au milieu de votre côté gauche pour servir. Ainsi, vous protègerez naturellement plus de terrain et arriverez au filet dans de meilleures conditions. Petit rappel de règlement, la balle doit rebondir derrière la ligne blanche. De la même façon, vos pieds ne doivent pas dépasser la ligne avant d’avoir tapé dans la balle.
Comment progresser au service ? Et que faire pour s’améliorer ?
La répétition est primordiale pour un coup qui ne dépend que de soi. C’est le seul coup où l’on se lance la balle à soi-même. Je conseille donc de s’entraîner au service en répétant une zone définie avec comme objectif d’avoir une trajectoire tendue et une bonne longueur de balle. Pour un débutant, servir sur la vitre latérale reste le plus efficace pour gêner l’adversaire.
Quel est le plus important entre la zone et la vitesse ? Pour moi, la zone reste le plus important puisque l’adversaire sera gêné par la longueur ou par le rebond sur la vitre latérale. Une balle rapide mais trop courte est plus facile à renvoyer, et réduit notre temps pour monter au filet. L’objectif est de savoir envoyer la balle où vous le souhaitez en maîtrisant et variant la vitesse (lente ou rapide).
Mes petits « tips » supplémentaires Oser une prise de risque élevée sur première balle. Je conseille aussi souvent à mes élèves d'adapter la vitesse de leur service en fonction de la rapidité avec laquelle ils montent au filet.
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Laurent Trupiano, fondateur de
Dans chaque numéro de Welovetennis Magazine, François vous donnera des conseils pour améliorer votre jeu.
Propos recueillis par Antoine Touchard
DROITS PHOTOS
Joffrey Gilant : « Chaque jour, notre préoccupation est de satisfaire et bien
conseiller nos clients »
Quand et comment l’idée de monter un site en ligne a-t-elle germé ?
En travaillant pour le pro shop d’Esprit Padel, j’ai développé un goût particulier pour le conseil et la vente de raquettes de padel. Mais avec le temps, j’ai senti un plafonnement des ventes en raison du trafic du nombre de joueurs au sein du club qui ne pouvait pas augmenter à l’infini. En parallèle, Sébastien Cornet (fondateur d’Esprit Padel) réfléchissait à créer un site internet pour faire tourner un peu plus rapidement le stock de matériel du club. Nos objectifs personnels se sont rejoints et nous avons rapidement regroupé nos idées et travaillé sur la création d’un site de vente en ligne. Nous avons profité du confinement pour créer la plateforme et tout mettre en place alors que nous avions du temps devant nous et que l’activité au club était en sommeil.
Quelles ont été les principales difficultés ?
Quand on se lance dans ce type de projet, on est souvent naïf et inconscient. Sans grande surprise, cela a été mon cas. J’ai vite été confronté à différentes problématiques comme le référencement du catalogue des produits, la difficulté d’avoir un site ergonomique et réactif (adapté au format mobile), la gestion des bugs, etc. J’ai monté le site tout seul, sans le soutien d’une agence spécialisée. J’ai donc eu quelques mois de travail très intenses, mais au final, j’ai beaucoup appris et j’arrive désormais à déléguer plus facilement certaines tâches à mon équipe.
Te souviens-tu de la première commande de l’histoire du site ? Si oui, c’était quoi ?
Comme si c’était hier ! C’était un grip Hesacore que l’on vend 18,90 €. La bonne nouvelle était que le site fonctionnait bien Mais j’avais oublié de rentrer les frais de port dans le système, car nous n’offrons pas les frais de port pour les commandes inférieures à 80 €. Du coup, avec le coût de l’envoi qui oscillait aux alentours de 10 € pour ce type de colis, nous avons perdu de l’argent sur cette première commande…
[Rires.]
Le padel étant en pleine explosion, ne crains-tu pas l’arrivée de sites peu spécialisés qui agiront par
opportunisme ?
On constate l’apparition de nouveaux sites tous les mois et on sait que cela va continuer. Je pense que ce mouvement est un bon signe, car cela confirme que le marché évolue positivement et qu’il a besoin de différents acteurs. Je suis persuadé que la concurrence est saine. Cela oblige les acteurs à se challenger, ce qui bénéficie au client final qui mérite d’avoir le meilleur service possible. À nous d’être vigilants et attentifs à ce qui se fait ailleurs, et surtout de continuer à être un acteur innovant et précurseur.
Si l’on devait définir en trois mots les priorités d’Esprit Padel Shop ?
Je réponds tout de suite qu’il n’y en a qu’un la satisfaction client. Nous accordons un soin tout particulier à répondre au mieux aux différentes problématiques de nos clients. Que ce soit pour le conseil avant l’achat, les éventuels pépins qui apparaissent après la vente, les mots personnalisés dans chaque commande, les bonbons dans les colis pour Halloween, etc.
Comme tu es au centre des problématiques des produits, quelles sont les grandes tendances que tu perçois ?
La grande tendance qui se dégage, malgré un développement assez soutenu et un nombre de nouveaux joueurs en constante augmentation, c’est la vente de raquettes haut de gamme. Qu’il soit débutant ou expérimenté, le joueur de padel s’engage vite dans cette pratique avec un matériel de très haute qualité. L’autre tendance, c’est l’augmentation des ventes dans le textile, notamment pour l’achat de tenues de joueurs professionnels…
Est-ce qu’être au contact d’une belle communauté, pouvoir dialoguer avec elle quotidiennement, ne constitue pas un véritable avantage concurrentiel par rapport aux sites classiques de vente en ligne ?
Nous avons la chance d’être un club de padel avant d’être une boutique en ligne. Notre avantage aujourd’hui, nous le tirons du terrain, car nous avons accompagné des centaines de clients, pour ne pas dire des milliers, dans leur choix de raquettes, chaussures et autres équipements.
Nous connaissons les marques, les modèles qui fonctionnent et qui plaisent le plus aux joueurs.
Le nerf de la guerre sur l’online, cela reste la qualité de service. Qu’avez-vous mis en place en termes de SAV ?
La qualité de service, et particulièrement le SAV, est un point clef pour satisfaire le client. Nous essayons de réagir le plus rapidement possible aux requêtes de nos clients. Ils peuvent nous appeler, nous contacter via le chat du site ou encore nous envoyer un mail s’ils le souhaitent. Nous nous engageons à répondre dans un délai court, et notre maître mot est que chaque client est unique.
Le site est en croissance continue depuis sa création. Avez-vous prévu des changements pour 2023 ? Oui, le site est en perpétuelle évolution. Nous essayons d’adapter notre offre du mieux possible en fonction des retours clients. Dernièrement, nous avons apporté un effort particulier à l’ergonomie du site. Nous avons amélioré le moteur de recherche et le filtre des produits pour permettre de trouver plus rapidement la gamme de produits que l’on recherche. Nous avons encore pas mal d’idées en stock, comme l’élargissement de nos canaux de communication et de nouvelles fonctionnalités qui viendront agrémenter notre développement au cours de l’année.
On sait que la partie « conseil » est primordiale, d’autant plus qu’il y a encore beaucoup de marques. Allez-vous développer du contenu dans ce sens pour aiguiller avec précision le consommateur ? C’est effectivement l’une des questions sur lesquelles nous concentrons nos efforts en ce moment et cela fait partie de notre axe de développement concernant la communication en 2023.
Si l’on se revoit dans un an, qu’est-ce qui signifiera que tu as bien fait ton travail ?
Que les joueurs disent du bien de nous et de notre travail. Le reste, ce ne sont que des chiffres.
Pour en savoir plus : www.esprit-padel-shop.com
Côté Court
Un par 4 pour Agustín Tapia, numéro 3 mondial « J’ai un talent caché : la capacité de ne pas m’énerver dans presque toutes les situations »
1) Comment et pourquoi avez-vous commencé à jouer au padel ? J’ai commencé à jouer au padel en famille. Nous sommes très proches chez les Tapia et nous allons généralement partout ensemble. Lorsque ma famille a décidé de se lancer dans ce sport, j’ai commencé par l’accompagner. Au début, comme j’étais trop petit, je ne pouvais pas jouer et je me suis donc contenté de regarder. Une fois plus grand, j’ai enfin pu taper dans la balle et j’ai tout de suite aimé cette sensation. Comme j’étais aussi fan de football, j’ai d’abord essayé de combiner les deux sports, mais à 14 ans, j’ai décidé d’abandonner le ballon rond.
" voyager depuis l’Argentine, arriver en Espagne et jouer un tournoi du World Padel Tour, c’était déjà réaliser un rêve. Tout ce que je vis maintenant est incroyable. "
2) Pourquoi avez-vous choisi de quitter l’Argentine pour vous installer en Espagne ?
En Argentine, tous ceux qui jouent au padel et qui rêvent d’aller loin se fixent comme objectif de se rendre en Espagne. Dans mon pays, nous n’avons pas encore les possibilités ou les ressources qui existent en Espagne. Évidemment, au début, il était difficile de se retrouver loin de sa famille et de ses amis, mais il n’y a pas de réussite sans douleur. Une fois en Espagne, le processus n’a finalement pas été si pénible que ça, car j’ai tout de suite constaté que c’était le bon choix : le niveau de vie, les entraînements, les clubs. Cela m’a beaucoup aidé. J’ai également eu la chance que la marque Nox me soutienne tout au long de ce processus, ce qui a contribué à rendre le tout plus facile et plus professionnel.
3) Qu’aimez-vous faire quand vous ne jouez pas au padel ? J’aime être entouré de ma famille. J’aime également le football, écouter de la musique… des choses assez diverses. Mais il faut savoir qu’Agustín Tapia, en dehors des terrains, est un gars très calme et normal. Pour conclure, je dirais que j’ai peut-être un talent caché : la capacité de ne pas m’énerver dans presque toutes les situations.
4) Peut-on dire qu'en tant que joueur de padel professionnel, vous vivez un rêve en ce moment ?
À dire vrai, voyager depuis l’Argentine, arriver en Espagne et jouer un tournoi du World Padel Tour, c’était déjà réaliser un rêve. Tout ce que je vis maintenant est incroyable et c’est vrai que je n’aurais jamais imaginé cela. Je suis heureux, je profite de chaque instant et je m’entraîne fort pour continuer à réaliser des rêves encore plus fous.
Côté Marque
Un par 3 avec Kristina Clément, export manager chez Nox « Au Mondial, il n’y a plus de petites équipes »
1) Tu as participé à plusieurs championnats du monde. Peux-tu nous dire si le niveau s’est élevé depuis tes débuts ?
C’étaient mes cinquièmes Mondiaux. J’ai commencé en 2008 à Calgary, puis j’ai connu 2010 et 2012 à Cancún avec l’équipe de France, 2021 au Qatar et cette année à Dubaï. Auparavant, il y avait trois nations largement au-dessus des autres l’Argentine, l’Espagne et le Brésil. Aujourd’hui, j’ai pu constater qu’il n’y a plus vraiment de petites équipes. Beaucoup de nations se renforcent avec d’anciens joueurs de tennis, je pense à l’Italie avec Roberta Vinci, qui a été top 10 et numéro 1 mondiale en double à la WTA. De notre côté, nous avons joué les mêmes équipes et même si nous nous sommes renforcées, nous avons du mal à battre le Chili et les États-Unis qui progressent également. En fait, la réalité est aussi que tout le monde joue plus et s’entraîne davantage, donc le niveau monte forcément.
2) Nox est une marque pure player de padel. Une profusion de nouvelles marques sont arrivées dernièrement, qu’en penses-tu ? J’ai démarré chez Nox en 2017. En Espagne, il y avait déjà plus de 300 marques. Donc ce n’est pas quelque chose de nouveau. Mais si l’on regarde au niveau international, huit marques se détachent, dont Nox bien évidemment. Par ailleurs, avec le confinement, il y a eu une demande importante et soudaine car la pratique a explosé. Toutes les grandes marques ont alors rencontré des problèmes de stock et cela a permis à des marques moins connues de profiter de cette situation. Maintenant que tout le monde est capable de produire normalement, un nouvel équilibre va se mettre en place.
" C’étaient mes cinquièmes Mondiaux. J’ai commencé en 2008 à Calgary, puis j’ai connu 2010 et 2012 à Cancún avec l’équipe de France, 2021 au Qatar et cette année à Dubaï. Aujourd’hui, j’ai pu constater qu’il n’y a plus vraiment de petites équipes. "
3) Pourquoi l’Allemagne est-elle si en retard en termes d’offre de courts ? En Allemagne, construire un centre est beaucoup plus réglementé qu’en France ou ailleurs. Cela engendre aussi plus de coûts alors même que trouver des terrains ou des locaux reste compliqué. Tout cela explique les difficultés rencontrées. Mais l’Allemagne est un grand pays de sport et de tennis, et de grands groupes s’intéressent désormais de près au padel. Les choses devraient donc évoluer dans le bon sens pour les années à venir.
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Esprit Padel Shop est devenu une référence de la vente en ligne. Joffrey Gilant, le responsable du site, a bien voulu résumer pour Welovetennis Magazine sa stratégie et les évolutions de ce marché en pleine croissance.
Le Tennis Club de Lyon a trouvé la bonne formule
prendre soin de la qualité des courts »
Conseil du projet, joueuse émérite, Jessica a bien voulu répondre à trois questions clés concernant l’installation de courts au sein d’un club déjà très énergique et efficace dans sa pratique du tennis, mais aussi sur le développement du padel dans l’Hexagone.
Quelle est la clé de la réussite d’un projet padel au sein d’un club ?
Romain Taupin : « Nous allons assister à un boom du padel dans chaque pays dans un premier temps, boosté par l’engouement parfois aveugle du secteur privé »
Se rendre au Tennis Club de Lyon, c’est une forme de petit voyage. D’abord, c’est un lieu historique puisque Henri Cochet, l’un des « Quatre Mousquetaires », y est né. D’autre part, c’est une place forte du tennis français, connue pour la qualité de ses installations, mais aussi sa terrasse, l’une des plus belles de la « capitale des Gaules ». Il est donc rassurant de constater qu’un club que certains disent « fermé » a fait le pari du padel, et ce afin de compléter son offre raquette déjà impressionnante avec ses 25 courts de tennis et ses deux courts de squash, comme l’explique Sarah Fatton, sa directrice « C’est drôle que l’on puisse encore penser que le TCL est fermé, qu’il faut être parrainé pour devenir membre. Tout cela, c’est de l’histoire ancienne, mais visiblement, cela a marqué les esprits [rires] Quand on nous a proposé d’installer deux courts extérieurs, nous avons tout de suite relevé le défi, car nous voulions constater par nous-mêmes si cela allait prendre effectivement. Petit à petit, l’oiseau a donc fait son nid et très vite, des joueurs du club ont commencé à adhérer à cette nouvelle discipline. » Il faut dire que Jessica Ginier, exchampionne de France et professeur au club, est une véritable pionnière, une très belle ambassadrice. Elle a d’ailleurs joué un rôle fondamental pour éduquer les joueurs et promouvoir la pratique « Il est évident que la présence de Jessica a favorisé le développement, car il faut un référent technique, mais aussi une personne qui puisse convaincre, mettre en place une vraie stratégie sportive, de cours, de compétition, faire vivre le padel au sein du club. » Le faire vivre, mais aussi être porteur d’un projet fort, ce qui a vite amené le club à se pencher sur la construction d’une structure couverte : « On sait qu’en France, le nombre de courts est un problème, que l’offre est trop faible par rapport à la demande, et c’est encore plus vrai pour les courts couverts dans les zones dites urbaines. Nous l’avons vite ressenti dans le club, et
encore davantage quand la rosée envahit les vitres [rires] Nous avons donc étudié le projet de construire une structure couverte il y a près d’un an. Au début, certains ont cru que nous allions, comme c’est souvent le cas, enlever des courts de tennis. Or, au TCL, nous avons besoin de tous les courts de tennis.
Le choix a donc été fait de prendre du terrain sur l’un de nos parkings. Pour le financement, nous avons fait appel avec succès à du mécénat auprès de nos membres, que nous avons complété avec un prêt. Une fois les devis des différents prestataires réunis, nous sommes arrivés à un budget de 360 000 euros.
En parallèle, une réflexion autour de la cotisation a été menée et nous avons rapidement abouti à l’idée qu’il fallait qu’elle soit dissociée de la pratique du tennis. Là où la cotisation tennis est à 935 euros, celle du padel est à 600 euros. Aujourd’hui, nous comptons plus de 200 membres et ce chiffre va forcément augmenter, puisque nous proposons la seule offre à la fois couverte et découverte dans Lyon. De plus, notre structure est optimisée. L’été, nous pouvons ouvrir un côté par exemple. Nous étions également attachés au fait qu’elle s’intègre parfaitement au sein des autres bâtiments, et c’est le cas. C’était un pari et désormais, personne ne le remet en cause, ce choix était finalement assez inévitable », note Sarah qui y voit aussi une nouvelle façon de travailler. « Au padel, on ouvre des parties, on les complète, tout cela grâce à une application. Ces recettes, nous allons aussi nous en servir pour le tennis, donc au final, tout cela crée une sacrée dynamique », conclut Sarah. Une dynamique dont bénéficie également le joueur de padel, qui ne pourra pas être déçu par l’offre de restauration du club. Cette dernière est un axe fondamental faisant partie intégrante de l’offre padel, où convivialité et partage sont des règles de base. Il est en effet très rare qu’une partie ne se termine pas autour d’un verre ou d’un bon repas.
Il n’y en a pas qu’une. La première, et j’insiste là-dessus, c’est la qualité des courts, leur durabilité. Au TCL par exemple, j’ai été très pointilleuse sur le choix de la moquette et des matériaux. Il y a beaucoup de prestataires car le marché est en plein boom, il faut donc se faire conseiller ; c’est primordial et cela évite de se tromper. La deuxième clé, c’est d’anticiper en réfléchissant en amont au référent qui fera vivre la pratique pour donner des cours, organiser des compétitions, animer la communauté de joueurs. C’est très important.
Quel constat fais-tu de la pratique du padel en France ?
Elle avance. Pas toujours aussi vite qu’on le voudrait, mais ça bouge. La couverture télévisuelle fait du bien, ce sport est de plus en plus connu. Par ailleurs, ce sont aussi les structures privées qui tiennent aujourd’hui la discipline et elles font du bon travail. L’offre d’un club est différente, mais j’y vois la possibilité d’un accès simplifié pour les jeunes à travers la mise en place d’écoles de padel. Cela peut aussi permettre de faciliter l’accès des filles.
Dans dix ans, à quelle place vois-tu le padel ? Difficile à dire, mais il faut rester positif. Dans certains pays, le développement va plus vite dans d’autres, la pratique est presque inexistante donc il faut laisser du temps au temps. Ce sport a tellement de qualités que je ne me fais aucun souci, il est très adapté à nos modes de consommation et il est rarement déceptif. On peut aussi se féliciter que les baby-boomers du tennis y soient venus en masse, car cela favorise la croissance, même si de plus en plus de personnes qui ne sont pas issues du tennis s’y mettent également.
Romain, quand as-tu créé Padelonomics ?
En octobre 2018 très exactement, quatre ans déjà
Quelle a été ton intuition ? Je cherchais à me faire connaître pour trouver un emploi chez l’un des gros acteurs du secteur. Je me suis dit que créer un site en partageant toutes mes connaissances me servirait de « CV en ligne » pour me faire repérer. Ma fierté, c’est la stratégie autour de la ligne éditoriale du site qui est la clef de son succès. Mon site contient 150 à 200 pages web utiles (si une page ne sert à rien, je la supprime), soit l’équivalent d’un livre dans lequel j’explique, avec pédagogie et surtout indépendance de pensée, les grands thèmes qui peuvent intéresser le lecteur. Pas de blabla. J’atteins aujourd’hui 40 000 lecteurs uniques sur une année, en augmentation constante (7 000 en 2019, 16 000 en 2020, 26 000 en 2021).
Comment arrives-tu à avoir toutes ces statistiques ? Peux-tu nous expliquer ta façon de travailler ? C’est un travail à la fois très simple et très ennuyeux [rires]. Depuis 2016, je référence dans un fichier Excel tous les nouveaux clubs qui se créent en faisant une veille sur les réseaux sociaux et Google. Au bout de six ans, ça me permet d’avoir une vision de la vitesse de développement du padel par département, par type de structures, etc.
Si je te demande de résumer les grandes tendances de la pratique du padel en Europe depuis cinq ans… Les cinq dernières années représentent l’envol du padel en Europe hors des frontières espagnoles avec une croissance de la discipline dans tous les pays, mais des scénarios de croissance bien différents selon les cas. Derrière l’Espagne, si je résume grossièrement, nous avons deux groupes de pays :
1) Les pays qui sont en plein boom, voire en fin de boom (Suède, Italie, Belgique, Danemark, Finlande, Pays-Bas) ;
2) Les pays qui commencent leur boom (France, Royaume-Uni, Allemagne, Norvège).
Comment expliquer ces différences entre les pays ?
Pour simplifier, car il serait trop long de décrire pays par pays le pourquoi du comment, disons que pour qu’il y ait un boom, il faut quatre ingrédients :
1) Des investisseurs
2) Des terrains disponibles ;
3) Des normes de construction et des plans locaux d’urbanisme (PLU) peu restrictifs
4) Une demande suffisante pour que le projet soit rentable.
La première catégorie de pays (pays scandinaves, Benelux) réunit ces quatre critères. Pour l’Italie, c’est un peu différent c’est un pays moins riche, mais qui a la chance d’avoir un climat ensoleillé comme l’Espagne, ce qui lui permet d’investir dans des clubs de padel outdoor à très bas coût. La seconde catégorie de pays ne réunit pas ces critères ; ils ont tous beaucoup de mal à trouver des terrains disponibles et accessibles en prix et la demande n’est pas encore assez forte pour compenser les charges exorbitantes de ce genre de projet.
Peut-on dire que la France est en retard ? Oui, nous sommes en retard.
Comment expliques-tu ce phénomène ? Comme je le disais, il est très compliqué en France de trouver des terrains/hangars à des prix accessibles. Cela freine l’investissement privé. Au Pays basque, à Nice, Montpellier, Lille, ou Paris par exemple, je dois avoir vingt porteurs de projets qui n’arrivent pas à trouver de terrains pour monter leur structure alors qu’ils ont parfois le capital pour cela. Néanmoins, ce frein dans le privé est compensé par la facilité d’installations de terrains de padel, financés par les mairies et les régions, dans les clubs de tennis. Ce qui nous donne au final une croissance forte dans l’Hexagone, mais pas exponentielle comme chez nos voisins italiens ou belges.
La pratique évolue donc avec une forte croissance. Jusqu’où cela peut-il aller ?
Il est beaucoup trop tôt pour le dire. Ce que je sens, c’est que nous allons assister à un boom du padel dans chaque pays dans un premier temps, boosté par l’engouement parfois aveugle du secteur privé. Dans un deuxième temps, à cause du surplus de clubs de padel « privés » qui se seront lancés sans réel business plan viable dans ce secteur, nous as sisterons à une « correction du marché », comme en Suède actuellement, et des clubs fermeront. Le sport se structurera alors dans chaque pays autour des clubs associatifs et de quelques clubs privés solides financièrement, et une nouvelle vague de croissance plus solide arrivera. Mais l’avenir du padel s’annonce incroyable, car c’est selon moi le sport de raquettes du troisième âge et il représente une porte de sortie sportive et sociale pour tous les retraités du tennis/ badminton/squash (sports plus exigeants physique ment). Ces sports étant très développés, le padel a de très fortes chances de devenir aussi important…
Toi qui regardes tout, on a l’impression que les ÉtatsUnis sont réfractaires. Est-ce une vue de l’esprit ? Ou parce que le pickleball est très installé ? Aux États-Unis, le pickleball est en plein boom, c’est vrai, comme le tennis d’ailleurs. Cela peut être l’une des raisons qui freinent le développement du padel outre-Atlantique. Mais je pense que la raison principale est beaucoup plus simple il n’y a presque aucun club de padel là-bas ! Sans offre, pas de demande ! Un premier club est enfin apparu à New York cette année. Il va falloir du temps et la création de nombreux clubs pour « évangéliser » les Américains, mais je ne vois pas pourquoi ce sport ne pourrait pas réussir là-bas. J’avais étudié l’âge moyen des joueurs de chaque sport et il en ressortait que le joueur de pickleball avait en majorité plus de 60 ans, le joueur de padel entre 35 et 55 ans et celui de tennis moins de 35 ans. Selon moi, chaque sport a son public.
On sait que tu es un joueur de padel. Quel est le coup qui te fait vraiment kiffer ?
Plus qu’un coup, j’adore défendre. Je trouve que la défense est ce qui rend ce sport si attractif. Mais si je devais choisir, je dirais le lob. C’est pour moi le coup le plus important du padel, surtout au niveau amateur.
En savoir plus : www.padelonomics.com
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le Tennis Club de Lyon a décidé de passer à la vitesse supérieure en se dotant de deux courts couverts
Le fondateur de Padelonomics revient pour Welovetennis Magazine sur le développement du padel en Europe. Son analyse confirme qu’il existe deux mouvements différents sur le Vieux Continent et que la France est un peu à la traîne. Entretien.
Propos recuellis par Laurent Trupiano
Jessica Ginier : « Bien
MONSIEUR JACK DRAPER
Le jeune joueur britannique, demi-finaliste aux Next Gen ATP Finals, est un espoir du tennis britannique et mondial. Membre du Top 50, il devrait être l’un des fauteurs de trouble en 2023 après une saison 2022 réussie qui a confirmé son potentiel.
Peut-on considérer cette année comme la meilleure de votre carrière ? Quels sont les domaines dans lesquels vous vous êtes le plus amélioré ?
Si l’on regarde mon classement, sur le papier, c’est sans aucun doute la meilleure année de ma carrière. Je ne pense pas avoir fait grand-chose de différent par rapport aux saisons précédentes, j’ai toujours essayé de travailler aussi dur que possible et de donner le maximum pour parvenir à réaliser des améliorations dans mon jeu à long terme. Au final, je me suis efforcé de rester focus pour suivre le processus et continuer à progresser. Je sais que j’ai encore beaucoup d’améliorations à faire dans le futur, c’est aussi cela qui rend mon parcours passionnant.
de l’édition 2020, a rendu ce moment encore plus spécial, presque historique.
Vous êtes gaucher. Cela signifie-t-il que votre idole de jeunesse était aussi un joueur gaucher ?
Hmmm... oui et non. En tant que gaucher, j’ai adoré regarder comment Rafael Nadal utilisait son service et son coup droit de gaucher pour prendre le dessus sur ses adversaires.
Mais étant britannique, je dois aussi avouer que j’ai grandi en regardant et en soutenant Andy Murray. Voir un joueur britannique concourir et gagner au plus haut niveau m’a incité à poursuivre mon objectif de participer au circuit, cela a été une grande inspiration.
« J’ai toujours essayé de travailler aussi dur que possible et de donner le maximum pour parvenir à réaliser des améliorations dans mon jeu à long terme. »
Le tennis britannique est de retour sur la scène depuis quelques années, bien porté par Andy Murray notamment. Quelle est la raison de ce renouveau ? Il y a certainement une très bonne ambiance au sein du tennis britannique actuellement. Entre les joueurs de haut niveau, cela fonctionne bien et la LTA [Lawn Tennis Association, ndlr] fait du bon boulot. Le fait de voir réussir d’autres joueurs avec qui vous vous entraînez et que vous connaissez vous incite à penser : « S’ils peuvent le faire, pourquoi pas moi ? » Cette mentalité m’a certainement stimulé cette année, et j’espère que la prochaine génération de jeunes joueurs britanniques aura la même attitude.
Vous jouez avec une raquette Dunlop. Pourquoi avoir fait ce choix ?
GUILLAUME JARRY (RESPONSABLE MARKETING FRANCE DUNLOP)
« 2023 va être une année chargée pour Dunlop. Nous renforçons notre équipe avec l’arrivée d’un responsable promotion terrain. Il aura la charge d’animer notamment notre programme de tests qui doit permettre au maximum de joueurs sur le territoire d’essayer nos raquettes. Notre objectif à travers ce Test Tour est d’être au plus près du consommateur. Enfin, nous allons aussi densifier notre team de joueurs. Nous avons réalisé une belle année 2022, celle de 2023 s’annonce assez palpitante, car l’actualité sera chaude. On pourra encore voir notre balle sur tous les grands tournois à travers le monde, et notamment à Monte-Carlo où notre partenariat a évolué. Nous allons pouvoir proposer encore plus d’expériences immersives avec nos clients et tous les fans qui seront présents sur place. Vous l’avez compris, Dunlop va faire l’actualité. »
Vous vous êtes fait connaître grâce à votre très bon match contre Novak Djokovic au premier tour de Wimbledon en 2021. Quel en est votre souvenir ?
Je me souviens que j’étais au téléphone avec ma maman lorsque le tirage au sort est sorti. J’ai regardé le tableau et j’ai vu que mon nom était placé à côté de celui de Novak Djokovic. J’ai dit « Maman, je dois y aller, je joue contre Djokovic. » Je ne répéterai pas ce qui est sorti de sa bouche ensuite [rires] D’un côté, c’était le premier tour le plus difficile possible, mais en même temps, ouvrir le tournoi de Wimbledon 2021, sur le court le plus célèbre du monde, contre l’un des plus grands joueurs du monde, c’est un souvenir que je n’oublierai jamais. Je pense que le fait que Wimbledon 2021 ait été l’un des premiers événements sportifs à pouvoir accueillir du public, après l’annulation
Je pense que la raquette est excellente. Je me souviens l’avoir immédiatement aimée et adoptée dès le premier test. Ayant utilisé ces raquettes au cours des cinq dernières années, je me sens à l’aise avec elles et je sais que j’ai les meilleurs outils dans mon sac pour réussir. Avoir été l’un des premiers joueurs à utiliser cette raquette est également très important pour moi. Le fait que Dunlop fasse partie de mon parcours signifie beaucoup, mais j’ai tout autant apprécié faire partie du parcours de Dunlop !
En tant que joueur anglais, vous êtes évidemment un fan de Premier League ?
Je supporte Manchester United depuis que je suis tout petit.
Je pense que je vais me contenter de cette réponse courte, car ils n’ont pas été très bons ces derniers temps [rires].
2022, UNE ANNÉE BIEN REMPLIE
259e à la même époque l’année dernière, Jack est maintenant un membre du Top 50. Sa meilleure performance est sans nul doute son quart de finale perdu face à Pablo Carreño Busta au Masters 1000 de Montréal, après être sorti des qualifications. À noter aussi sa demi-finale sur gazon à Eastbourne (ATP 250). Doté d’un bras gauche de feu, il faudra surveiller ce « beau » bébé en 2023, car il a tout pour bousculer la hiérarchie mondiale et, pourquoi pas, empocher le premier titre de sa carrière.
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