A Fabbrica fabrique culturelle & festive
Réhabilitation des anciennes usines à liège de Portivechju
Studio des Architectures Sensitives Gwendoline REMAUD
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A Fabbrica fabrique culturelle & festive
Studio des Architectures Sensitives Gwendoline REMAUD PFE printemps 2022
R e m e r c i e m e n t s Je souhaite remercier Claude PUAUD, Pascal JOHANNE et Cécile NIZOU qui m’ont suivi et conseillée tout au long du semestre, ainsi que tous les intervenants pour les présentations qui ont pu étoffer mes réflexions. Je remercie tous les élus et architectes qui nous ont accueilli à Portivechju et en Corse et plus particulièrement Pierre-Xavier et Camille qui nous ont épaulé jusqu’à la fin du projet. Un grand merci à Yoann, Jean-Marie BESLOU et Jean- François PERRONE pour m’avoir consacré du temps pour la visite et la compréhension des lieux dont ils ont l’expertise.
Yoann, gérant des 3 Brasseurs à Nantes
Jean-Marie BESLOU, architecte scénographe enseignant à l’ENSA Nantes
Jean-François PERRONE, directeur artistique de la compagnie «I Chjachjaroni», Portivechju
Et enfin merci à ma famille et mes amis qui ont suivi mon (long) parcours d’étudiante, à travers ces 8 années d’études pour devenir architecte !
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Préambule
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Insertion du site dans la promenade Un site facilement accessible Un écosystème culturel Un projet «carrefour» dans la promenade
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Les usines à liège et leur mémoire sociale La filière liège en France et la place de Portivechju L’usine à liège Saint-Joseph Une occupation culturelle
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Réhabiliter et reconvertir plutôt que restaurer S’inscrire dans un courant Valoriser le déjà-là Eloge de l’humilité
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A Fabbrica, fabrique culturelle et festive Posons les bases A microbirreria L’atellu A stanza
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Identité, signalétique et communication Le mot de la fin
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parcours paysager du groupe site de projet
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Le PFE marque pour moi la fin de huit années d’études supérieures. Huit années durant lesquelles
je me suis formée aux métiers du design d’espace et de l’architecture. Huit années où j’ai appris les bases pour ensuite développer mon esprit critique et une vision spécifique de mon futur métier. J’ai essayé de mobiliser, durant ce semestre et à travers ce projet de fin d’études, toutes les valeurs qui me tiennent à coeur en architecture. Ainsi, dès le choix de l’option de projet, je me suis tournée vers un sujet qui traite de la ruralité, des «petites villes». Ce sont des espaces souvent mis de côté pendant les études d’architecture où l’on se concentre davantage sur la métropole nantaise et son avenir. Pourtant les petites villes ont elles aussi leur rôle à jouer lorsque l’on parle de l’avenir de l’architecture, des villes et des villages. Je souhaite développer dans ce projet de fin d’études l’idée d’une architecture qui s’inspire des constructions vernaculaires, qui s’intègre dans son contexte, qu’il soit historique, géographique, social ou climatique. Je veux mettre en avant, à travers mon projet, des caractéristiques qui me parlent comme la ruralité, l’humilité, la frugalité et mettre en place une architecture accessible à tous, la plus inclusive possible. Le choix du site s’est fait par l’intérêt que je porte aux lieux anciens et plus particulièrement aux lieux industriels délaissés. Les anciennes usines à liège possédaient une dimension poétique et onirique qui me touchait particulièrement. Il s’agissait également d’un espace assez stratégique au niveau de la proposition de groupe puisque le site se trouve à l’endroit où la promenade se retourne du port vers la citadelle (ou l’inverse). De plus, nous avions choisi, en groupe, d’implanter à cet endroit un équipement public culturel. Je trouvais cela intéressant de traiter ce genre de programme pour mon PFE, ayant principalement réalisé des projets de logement tout au long de mes études. C’est donc avec ces bases en main et après une analyse poussée de la ville, de ses enjeux et de l’établissement d’un projet commun sur l’ensemble de la ville (développé dans la notice commune de la ville de Portivechju) que j’ai pu me lancer dans la partie individuelle du PFE. Cette notice présente mes réflexions et mes démarches quant à ce projet de fin d’études.
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1. Insertion du site dans la promenade
Un site facilement accessible Ce nouveau lieu culturel s’établit dans la zone des pojets situés sur le port de plaisance. En plus d’être rejoint par bateau, le site est largement accessible par divers moyens. Le projet de parking situé sur la digue Nord va permettre aux visiteurs et habitants de pouvoir se garer avant de se rendre sur le site. Cependant, dans une volonté de privilégier les modes de déplacement doux, le site est accessible également à pied et à vélo (électrique par exemple). On peut voir à travers la carte isochrone que la gare routière se trouve à environ 1 minute du site, tandis que deux arrêts du parcours actuel de l’a Citadina se trouvent à deux minutes du site.
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N 12
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car te is oc hrone - 5 min à pied à p a rti r d u s i te
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gare routière
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por t de plaisance
2 arrêts a citadina a 2 min du site
N I S
projet digue nord - parking et piscine municipale projet ilot pharmacie - maison du paysage, logements, commerces projet digue sud - commerces, espace yatch, auberge de jeunesse site de projet
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Un écosystème culturel La teinte donnée par le groupe, au projet qui se trouvera sur le site des anciennes usines à liège, est de nature culturelle. On voit en effet que le site s’inscrit dans un réseau composé d’équipements culturels existants ou projetés se trouvant à moins de 10 minutes à pied. Cette proximité va permettre de créer des connexions à travers les différents équipements qui vont intéragir de manière complémentaire. Dans cet écosystème culturel, on va retrouver des espaces de diffusion comme le centre culturel situé dans la citadelle, ou la médiathèque dans le quartier de Pifanu. D’autres espaces seront hybrides, entre création et diffusion, comme le projet des marais salants ou de la maison d’écrivains. Le projet sur lequel j’ai travaillé viendra compléter cette offre d’équipement hybride.
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ca r t e i s o c hron e - 1 0 m i n à pied à partir du site 13
citadelle et centre culturel
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entrée des marais salants
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médiathèque - l’animu
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maison d’écrivains site de projet
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Un projet «carrefour» dans la promenade Sur la promenade urbaine, le projet établi sur le site des anciennes usines à liège vient comme un verrou et un carrefour. C’est le lieu où la promenade portuaire vient se retourner et monter vers la citadelle. Le site sur lequel je vais travailler s’inscrit dans la continuité de la promenade urbaine dessinée par le groupe. L’emprise retenue se compose de 3 parcelles : l’enclos abritant les anciennes usines à liège, un terrain vague qui le longe et une bande en friche qui le surplombe.
habitation
En plus d’être un point de transition au niveau de la promenade, le projet va venir faire le lien entre plusieurs paysages et typologies de Portivechju comme le front bâti du port et la friche boisée ou le port et la citadelle. (voir double page suivante). Un des enjeux du projet va être de s’intégrer dans le paysage et la topographie pour préserver les vues et créer du lien entre ces typologies. En suivant l’enjeu de rencontre de la promenade urbaine, on va ici faire se rencontrer les différents paysages qui entourent et composent le site.
zone boisée
gare routière et projet digue nord
por t de plaisance
17 10 m² 4 800 m²
2081 m²
café de la Marine
hab itations - usine à liège Saint-Michel
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parking et capitainerie
s c h ém a d e l a p rom en a d e u rbaine au niveau du site promenade sur le por t promenade ver s la citadelle
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élévat i on d u s i te d e pro j et et d es paysages voisins
CAFE DE LA MARINE
Restaurant
Café la Marine
Sushi
Cocktail
port
usine
citadelle
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front bâtit dense
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Music Live
ELLAGIO
terrain vague + usines à liège = ilôt industriel à requalifier
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frange boisée
2. Les usines à liège & leur mémoire sociale
Maxime Daugabel © cità di Portivechju
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Les usines à liège & leur mémoire sociale La filière liège en France et la place de Portivechju Dans les années 1960, l’industrie du liège a été très active et produisait à grande échelle des bouchons ou encore des parpaings avec granulés de liège (pour l’isolation). Au fil des années, la récolte du liège s’est estompée en Corse et son industrie s’est essoufflée avant de disparaître. A l’époque, Portivechju est le 1er centre de production de liège en France. Ce qui fait de la Corse le 1er département français producteur de liège. liège écorce
bois
aubier duramen
Le liège est une partie de l’écorce du chêne liège qui est récoltée car elle possède de nombreuses propriétés. Le chêne liège est un arbre très résistant, notamment aux incendies. Le liège est également un excellent iolant thermique et ne craint pas l’eau. Il est assez compressible et c’est pour ces qualités qu’il est utilisé pour boucher les bouteilles de vin. Ces particularités sont renforcées par le fait qu’il possède de petits canaux qui permettent une ventilation du liquide. Ces spécificités font du liège un excellent isolant dans le domaine de la construction biosourcée et il possède de bonne qualités acoustiques. La culture du liège se fait dans des subéraies et permet une connexion de Portivechju avec l’arrière pays. C’est également l’occasion de faire travailler l’homme dans la forêt et donc par là de l’entretenir. La récolte du liège est manuelle et nécessite un véritable savoir faire. Il n’existe pas aujourd’hui de solution mécanique qui n’abimerait pas l’arbre. On a donc ici une véritable importance de la main et du travail de l’artisan qui va venir récolter le liège.
L’usine à liège Saint-Joseph L’usine à liège Saint-Joseph est créée à Portivechju en 1876. Elle produit des bouchons, flotteurs de filets de pêche, casques, isolants, agglomérés.. La plupart des cadres et des ouvriers viennent de Sardaigne, tandis que le tri est confié aux insulaires. L’usine fait travailler une centaine de personnes pour une production annuelle de 120 tonnes de liège. L’usine se situe sur le port de Portivechju, ce qui facilite l’acheminement du liège vers d’autres pays ou sur le continent. Même si cette usine est un pôle majeur de la production du liège en France, comparé à des industries urbaines comme on peut le voir à la même époque dans le Nord de la France, il s’agit d’une usine modeste. Ce n’est pas une usine monumentale. On y retrouve une certaine «humanité», loin des grosses usines métropolitaines qui semblaient avaler les ouvriers. On a ici la dimension frugale et rurale. En plus des charpentes métalliques caractéristiques de l’époque industrielle, on utilise les matériaux locaux pour construire à moindre coût : la pierre, le bois, la terre. A l’époque les paysans qui travaillaient leurs champs sortaient les pierres de terre pour faciliter leurs manoeuvres. Cette matière servait à construire les maisons et les différents édifices de la ville. On avait donc une dimension économique et cyclique dans la construction : la matière première était récupérée d’une autre activité, il n’y avait ni déchet ni fabrication. A cette époque, on fait confiance à l’artisan et à son geste pour construire les abris et édifices. L’usine de liège Saint-Joseph ferme en 1975. Si dans le reste de la France, la fin de l’ère industrielle entraîne des incertitudes pour des millions d’ouvriers, à Portivechju c’est moins le cas car le tourisme balnéaire vient prendre le relais et restructurer l’économie. L’usine à liège devient, comme beaucoup d’autres usines, un symbole de l’activité humaine et le vestige d’une époque révolue.
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Plan du fonctionnement historique La récolte (dans les suberaies de la commune) La récolte du liège est manuelle et nécessite un véritable savoir faire. Encore aujourd’hui, il n’existe pas de solution mécanique qui n’abimerait pas l’arbre. Elle se fait avec une hachette à l’aide de la partie coupante et du manche pour décoller l’écorce
1 Le séchage
Les bandes récoltées sont empilées pour sécher dans la cour de l’usine assez longtemps
12 La mise en ballot
Les bandes récoltées sont placées dans une machine en bois et en métal qui vient compresser et ficeler les bandes de liège en ballots. Ces derniers étaient ensuite stockés dans l’enclos de l’usine pour une transformation ultérieure ou bien acheminés par bateau ou par le train. Si les voies de chemin de fer ont aujourd’hui disparu, il reste toujours la porte qui y menait. (ci-dessous)
13 Le bouillage
Dans une cuve, le liège est bouilli dans de l’eau à 100 degrés
14 Le tirage en bandes
Les plaques de liège sont découpées à l’aide d’une machine avec une scie circulaire. Lorsqu’il s’agit d’une production de bouchons, les bandes sont légèrement supérieures à la longueur des bouchons à produire plan «R+2» non exhaustif, réalisé d’après des recherches personnelles et des entretiens
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Le tubage 15 Les bouchons sont formés dans le sens vertical de la planche de liège, le plus loin de l’écorce appelée «croûte» et le plus proche de la partie qui touche le tronc, appelée «ventre»
Le triage des bouchons 16 Les bouchons sont triés, visuellement pour éliminer ceux présentant les défauts (taches, trous ...)
Le lavage / séchage 17 Les bouchons sont lavés, déshumidifiés et stérilisés
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1 10
Le marquage 18 Les noms, motifs ou différentes inscriptions sont marquées sur le bouchon au feu ou à l’encre alimentaire
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Le satinage 19 La surface des bouchons est traitée à base de paraffine et silicone. Cette étape aide au bouchage/débouchage et aide à l’étanchéité
1 La ferronerie 10 La ferronerie est intégrée à l’usine et permet de réparer les pièces des machines défaillantes
1 Le logement 11 Un logement est intégré au batiment Nord, il permet de loger des personnes travaillant dans l’usine. 25
Une occupation culturelle Suite à la fermeture de l’usine, un projet culturel est mis en place. D’abord installé «en squatteur» avec une autorisation d’occupation de 10m², ce projet vient s’étendre petit à petit jusqu’à prendre l’ampleur qu’on lui connaît aujourd’hui. I Chjachjaroni et l’usine à liège, c’est l’histoire d’une envie de faire qui a trouvé sa place à Portivechju.
www.corsematin.com
L’association “Compagnie I Chjachjaroni” est née en 1983 à Ajaccio à l’initiative de Mireille BAUDON. Plusieurs spectacles ont été réalisés avant que l’association ne s’installe à PortoVecchio en 1989, soit 14 ans après la fermeture de l’usine à liège. En Octobre 1993, les Ateliers enfants sont mis en place et connaissent jusqu’à aujourd’hui un succès croissant et constant (plus de 50 pièces jouées en 12 ans). Chaque année 5 à 7 spectacles sont joués et prouvent l’engouement des petits jusqu’aux plus grands pour le Théâtre. L’intérêt grandissant du public (1 500 entrées sont délivrées chaque année) motive ces jeunes acteurs qui sont aujourd’hui plus de 150 à fréquenter les différents ateliers. Les élèves, outre la formation du travail d’acteur, reçoivent également un enseignement pratique de base sur les métiers qui accompagnent le monde du spectacle. La vocation de formation de l’association se traduit par la volonté de mettre en place au moins deux fois par an un stage dirigé par un professionnel de haut niveau et de conduire les enfants (et les adultes et adolescents) à assister à des spectacles de théâtre de qualité. Mireille BAUDON nous quittera en 1997, et c’est l’un de ses élèves, Jean-François PERRONE qui continuera l’aventure des Chjachjaroni. L’association travaille alors sur un véritable projet
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de Centre de Formation d’Acteurs qui se mettra en place tout au long de ces années. Aujourd’hui, les grands axes de la Compagnie sont les suivants : - Le Centre de Formation d’acteurs - Les spectacles professionnels - Le Festival du Rêve - Scen’è Sonniu Scen’è sonniu est un rendez vous incontournable pour les amateurs de spectacle vivant. Chaque année, près de 6000 visiteurs sont accueillis sur 3 jours. Il s’agit de montrer toute la richesse et toutes les facettes du spectacle vivant et des arts de la rue. Cirque contemporain, déambulation, marionnettes, contes, théâtre ...le rêve investit la rue. Chacun des spectacles présentés est toujours inédit sur l’île. Les compagnies invitées, de réputation internationale ou jeunes talents, sont présentes tout au long du festival, même s’ils ne jouent qu’une ou deux fois : partager et rêver tous ensemble, spectateurs et artistes, telle est la dynamique de l’évènement. Les spectacles sont en extérieur et gratuits, gardant fidèle le principe du théâtre de rue. Le public est très varié, beaucoup de locaux invitent des visiteurs à ce festival et aux représentations estivales. Finalement, cette compagnie a été ma porte d’entrée dans le site. Lorsque nous étions à Portivechju, nous avions seulement pu voir l’enveloppe extérieure de l’usine. La cour intérieure était difficile à apercevoir et encore plus l’intérieur des bâtiments. J’ai pu davantage comprendre l’espace et son utilisation grâce aux vidéos de la compagnie de théatre et grâce à mon entretien téléphonique avec le directeur artistique de la compagnie : Jean-François PERRONE. Cet entretien m’a permis de dessiner un plan d’occupation actuel (double page suivante) mais aussi de comprendre le passé historique de l’usine.
Maxime Daugabel © cità di Portivechju
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1 L’entrée du public L’entrée du public se fait par la petite porte située au sud de l’ilôt. Lors du festival, le terrain vague qui jouxte les usines est animé par des jeux en bois.
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12 La billetterie
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La billetterie se trouve dès l’entrée et est composée d’une table, d’une boite faisant office de caisse et d’un paravent qui permet de réduire l’espace d’entrée.
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sherVersion 0.87.100.98
Plan occupation actuelle
18 13 Le café-bar Situé à l’entrée, il permet aux spectateurs de se désaltérer avant ou après les repésentations
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14 La zone de restauration
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La zone de restauration est dédiée aux compagnies accueillies lors du festival. De grandes tables sont placées sous le préau et permettent de servir un repas qui n’est pas préparé sur place.
N bâtiment Nord - 433 m²
stockage des costumes et des décors, bureaux de la compagnie. Sol en terre battue.
plan «R+1» non exhaustif, réalisé d’après recherches personnelles et entretiens
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A Annexe
stockage divers
La scène conte et concert 15 Dès l’entrée dans l’enceinte de l’usine on trouve une première scène, des gradins lui font face. Cette scène accueille généralement les contes pour les tout petits et les concerts du soir en plein air.
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N La scène 2 16 Juste après avoir gravi la pente qui mène à la terrasse, on peut trouver une seconde petite scène.
16 Les coulisses et la scène 3 17
15 12
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Des constructions légères en bois viennent abriter les coulisses et loges des artistes. A cet endroit, à l’ombre des grands chênes, on trouve une troisième scène accompagnée de gradins amovibles.
La scène 4 18 Au pied de la terrasse et du grand mur d’enceinte se trouve une quatrième scène. C’est la plus grande, et la terrasse en arrière plan est accessible par un escalier caché dans le figuier et permet de rajouter une surface scénique en hauteur. bâtiment Sud - 590 m² S stockage technique, petite cuisine, bibliothèque spécialisée sur le théatre, vestiaire, un ou deux espaces de répétition. 29
3. Réhabiliter et reconvertir plutôt que restaurer
Réhabiliter et reconvertir plutôt que restaurer Ce projet s’inscrit dans la continuité d’un travail entrepris depuis quelques années maintenant. Ce courant, initié par l’atelier Construire et l’architecte Patrick Bouchain, produit des architectures qui viennent s’insérer à michemin entre la préservation patrimoniale et la table rase. Partir d’un patrimoine industriel, reconnaître sa valeur comme lieu de labeur et identifier la possibilité d’en garder la trace, préserver la mémoire sociale du lieu et le transformer en un terrain de jeu : voilà ce que développe Patrick Bouchain à travers plusieurs projets. Parmi ces projets : le Lieu Unique à Nantes. Réalisée en 1999, la transformation de l’ancienne usine nantaise en un centre dédié à la culture et aux arts pose la question de ce qu’on garde, ce qu’on transforme et pour quelles raisons. Contrairement à un projet de restauration, on vient ici clamer haut et fort la métamorphose du lieu. Tout en conservant une certaine sensibilité historique, on vient affirmer une prédominance du vivant sur l’inanimé. Pour Patrick Bouchain, la richesse de la réhabilitation par rapport à la restauration est le maintien de l’état de ruine parallèlement à la reprise de l’activité.
«Cette rencontre de deux temps du batiment parvient à restituer l’épaisseur temporelle de son évolution. Elle saisit sans figer le glissement d’une époque à une autre.» BOUCHAIN Patrick, Histoire de construire, Actes Sud, 2012, p.47
Il dessine un espace qui peut exister à la fois dans son passé, son présent et dans l’avenir de tous. De plus, dans le Lieu Unique, Patrick Bouchain commande des oeuvres et des installations qui, contrairement à l’uniformisation et l’anonymisation des travailleurs des grosses industries, vient révéler la qualité de la main de
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intérieur du Lieu Unique avec ses murs bruts
l’homme. Les traces du travail des artisans est révélé par différents ouvrages. Un autre aspect de ce projet qui m’a marqué et inspirée, c’est la volonté de mêler espaces de vie et de culture.
«Importance donnée aux espaces sociaux qui ne sont pas à côtés des espaces réservés à la création artistique mais au contraire en soutien, pensés pour préserver de la tentation de l’isolement, pour la relier à la vie.» Jean BLAISE, à propos du Lieu Unique
Dans ce projet, l’entrée dans le lieu se fait par un espace bar. Cette programmation résulte de l’envie de connecter l’espace culturel au reste de la ville. Créer un bar dans ce lieu, c’est pour l’architecte l’idée de créer un bistrot du coin à l’échelle de la ville. C’est aussi l’idée d’attirer dans cet espace atypique des personnes qui n’y seraient pas forcément venues.
L’idée a été d’essayer d’intégrer l’outil brassicole à l’architecture du lieu. En implantant une structure en bois dans les anciens batiments en béton, l’architecte est venu créer de nouveaux espaces qui permettent de dégager des vues sur la Loire. On a ainsi un dialogue avec l’environnement qui se crée. À l’intérieur, les cuves de brassage sont mises en valeur sur un socle derrière un bar en bois travaillé. On assiste à une mise en scène de l’outil de production. L’enjeu était de créer une architecture pour un lieu de fabrication donc l’intégration de l’équipement au projet était un point incontournable. Si le lieu produit ses propres bières, ultra locales, il accueille également des évènements très variés : du concert mexicain au marché de créateur en passant par des blind test endiablés.
«Provoquer la rencontre, le frottement des genres, redonner au lieu sa dimension poétique et conviviale ou pousser à la curiosité» y inclure des espaces de service à caractère commercial ou privé» CAPOCCI Sylvie, Le lieu unique, l’esprit du lieu, Scala, 2001
D’autres projets s’inspirent de cette idée de réactiver d’anciennes industries en proposant une programmation et une intervention architecturale qui rompent avec le passé. C’est le cas du LAB - Little Atlantic Brewery, à Nantes. C’est une microbrasserie artisanale installée dans une ancienne huilerie de 1856 située en bords de Loire, au cœur du Bas-Chantenay, un quartier populaire de Nantes. Ce bâtiment historique du 19ème siècle a été réhabilité par l’architecte scénographe Christophe Theilmann. intégration de l’équipement à l’architecture du LAB
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Eloge de l’humilité Les références que j’ai pu présenter précédemment concernent de grandes usines qui employaient des milliers d’ouvriers et qui présentaient une architecture qui suivait les moyens de leurs propriétaires, c’est-à-dire assez monumentale. Le patrimoine de Portivechju est, on a pu le voir lors de notre visite sur place, plutot modeste : une église non terminée faute de moyens, des ramparts détournés, pour les mêmes raisons... Et l’usine à liège n’y fait pas exception. Construite en granit local, par les artisans du coin, avec une charpente métallique et une toiture en fibrociment, certains pourraient y voir une architecture peu qualitative. Pour ma part j’y vois une certaine beauté et une certaine poésie. Je trouve que le patrimoine de Portivechju reflète une modestie et une humilité qui rompt avec les yatchs et les villas qui fourmillent aujourd’hui au sein de la commune. A travers ces batiments, on ressent l’effort et le travail des personnes qui ont assemblé et monté murs et enceintes pour façonner cet enclos dédié au liège. Ce matériau est sûrement issu du réemploi des pierres trouvées dans les champs cultivés par les paysans de la commune. Pas d’ingénieurs, pas d’architectes, mais une confiance en la main, en l’intuition et en les connaissances de chacun. Ces caractéristiques, je souhaite les mobiliser dans mon projet et les mettre en valeur. Valoriser le déjà-là «Valoriser le déjà-là», autrement dit : reconnaître les qualités du lieu et s’en emparer. Trouver le matériau pour faire projet au sein de l’existant. Pour cela, j’ai réalisé un inventaire des éléments de l’existant qui me touchaient par leur évocation de l’histoire du lieu, par la poésie qu’ils dégageaient ou par les qualités spatiales qu’ils présentaient.
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L’enclos Cerné par des murs d’enceinte en pierre, l’enclos est synonyme de fermeture. Il est aussi associé à la protection ( contre le vent, les intrusions ...). L’enclos pose la question des porosités, ici les entrées sont contrôlées, restreintes. Qualité du vide proposée par l’enclos : espaces de circulation, et espaces de représentation qui permettent différentes formes et emplacements de scènes. Intentions : Conserver l’enclos, dégager davantage de porosités, utiliser le matériau qui ferme pour qualifier les ouvertures. Ce qui est à l’intérieur de l’enclos est un tout, un ensemble qui fonctionne en interdépendance.
Maxime Daugabel © cità di Portivechju
Organisation le mur habité : une partie de l’enclos se dilate pour venir composer deux batiments espace de circulation : un premier niveau permet de desservir l’altimétrie suivante et les deux batiments du mur habité. espace(s) de représentation : une zone répartie sur deux altimétries permet de mettre en place les différentes scènes extérieures. Intentions : conserver ces dominantes pour chaque espace mais créer du lien entre eux grâce à la programmation. 35
Le bâti Dilatation du mur d’enceinte qui vient composer deux bâtiments. Le front Est est plus fermé, avec de petites fenêtres qui viennent perforer la façade tandis que le front Ouest très ouvert par de grandes portes vers l’intérieur de l’ilôt. Les portes ont une forme en arche intéressante mais la qualité du matériau est faible et peu durable (bois rapiécé). Toiture en fibrociment et charpente métallique. Intentions : conserver l’idée d’ouverture vers le centre de l’ilôt, conserver les ouvertures existantes. Changement de toiture pour des raisons sanitaires et de sécurité.
Maxime Daugabel © cità di Portivechju
Le végétal Un patrimoine végétal est incarné par 2 grands chênes liège qui font verrou dans le site. On a également un figuier qui cache un escalier menant à la terrasse la plus haute sur laquelle se trouve un alignement d’oliviers qui rappelle les cultures en terrasse. Intentions : conserver les chênes lièges centraux, mettre en valeur les terrasses à travers le végétal. 36
La topographie
+4.40
+1.49
+0.40
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A l’intérieur de l’enclos, on retrouve une organisation en terrasses liées par des rampes ou escaliers. Le dénivelé va d’un point haut (vers la citadelle) à un point bas (le port) Intentions : conserver et valoriser les terrasses, les rendre accessibles et sécurisées à l’aide de garde-corps.
Les vues Depuis la cour et l’avant des usines, se dégage une vue sur une partie de la citadelle et plus particulièrement sur le bastion de France (ci-contre). Depuis la rue John Antoine Nau, on a plusieurs vues sur le port de plaisance et les montagnes en arrière plan. (ci-dessous)
Maxime Daugabel © cità di Portivechju
Intentions : préserver les vues et gérer les transparences.
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4. A Fabbrica, fabrique culturelle et festive
A Fabbrica, fabrique culturelle et festive Au fur et à mesure de mes recherches et analyses, le programme et les enjeux se précisent. Posons les bases : les enjeux Le projet situé sur cet ilôt devra répondre aux enjeux de groupe définis dans le projet urbain (voir notice). Ainsi, ce lieu devra favoriser la rencontre à plusieurs niveaux : - rencontre de différentes typologies (partie 1) - rencontre de différents publics (notice 2) : visiteurs, résidents secondaires, habitants à l’année - rencontre de différents paysages (partie 1) - rencontre avec le patrimoine, révéler le lieu à la mémoire collective (notice 2 & partie 2) - rencontre avec le savoir-faire et les ressources de la commune (notice 2) Il devra également favoriser une occupation à l’année, et participer à une économie durable au sein de Portivechju. Les enjeux dégagés pour le site vont être de révéler ce patrimoine à la mémoire collective et de réactiver le lieu qui est aujourd’hui exploité de manière limité et saisonnière. Le projet de groupe proposait à cet endroit un équipement culturel, l’idée est de réaliser un ilot créatif qui produit. Dans la continuité de l’occupation actuelle, le programme se compose donc d’un espace de représentation multidisciplinaire accompagné d’espaces de convivialité et de production. Le fonctionnement actuel de l’ilôt avec la compagnie I Chjachjaroni est assez efficace : il s’adapte à plusieurs types de représentation, l’espace se module selon les besoins. Cependant, j’ai pu relever que la programmation de spectacles se fait essentiellement en extérieur et donc pendant la période estivale. Créer un espace de représentation fermé pourrait permettre une programmation et une fréquentation à l’année et donc réactiver ce lieu de manière plus durable. Le programme Le programme retenu pour ce site est une fabrique culturelle et festive, un lieu qui allie
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production et récréativité. Comme la ville ne peut pas financer d’autre équipement public, il s’agirait de monter une opération qui allie projet public et privé. On aurait alors un équipement municipal avec la salle de représentation et le grand atelier et un équipement privé avec la microbrasserie. Des espaces interdépendants Une fois rentré dans l’enclos, on se trouve dans la fabrique, usine à produire de l’imaginaire. Au lieu d’avoir une salle de spectacle ou un centre culturel unique, on a des bâtiments, répartis au sein de l’enclos, qui fonctionnent ensemble. Cet esprit de village, renforce l’idée de théatre de rue chère à la compagnie qui occupe actuellement les lieux. Il ne s’agit pas d’un théatre mais un lieu de vie et d’expérimentation ouvert en permanence au public. Intégrer et connecter le projet au reste de la ville Les entrées actuelles sont élargies et requalifiées et on vient en créer une nouvelle. Cette intervention vise à rendre accessible l’ilot et le connecter Les entrées sont importantes à qualifier, elles vont permettre de rendre l’enclos perméable. De plus, ce sont les interfaces qui vont permettre la connexion avec la promenade et le reste de la ville. Je vais donc venir les travailler comme des espaces publics à part entière.
« les gens se reconnaissent dans les formes traditionnelles d’espaces publics » L. KROLL dans la Rédaction Culture de Valérie Oddos pour France Télévisions
Proposer une offre de logement pour les personnes qui font vivre le site, c’est être conscient que ce sont des personnes en moins qui prennent leur voiture pour aller travailler. Cet élément annexe du programme me paraît important et va également permettre de tisser du lien entre la Fabbrica et le reste de la promenade et de la ville.
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A microbirreria
A microbirreria, la microbrasserie Réactiver un lieu oublié A la manière du Lieu Unique, un des batiments qui encadre l’entrée sur le port abritera un lieu de convivialité en soutien à la vie culturelle et festive de l’ilôt. L’idée est d’attirer les gens dans des lieux où ils ne seraient pas allés en temps normal, pour réactiver ce lieu qui fait partie du patrimoine de Portivechju. Cet espace permettrait également de créer une fréquentation à l’année. Faire écho à l’artisanat et au passé du lieu Ce lieu de convivialité prendrait la forme d’une microbrasserie. L’idée est de retrouver l’animation qu’on pouvait autrefois ressentir en pénétrant dans l’enceinte de l’usine. Les microbrasseries font appel à des artisans brasseurs, on retrouve le geste de l’homme qui fait écho au passé du lieu. Relancer la production et valoriser les produits locaux La microbrasserie, c’est aussi l’occasion de lancer une nouvelle activité de production sur la commune, de ramener la production au coeur de Portivechju, tout en la reliant à l’arrièrepays. En effet, cette activité artisanale utilise des produits locaux. A Portivechju, on pourrait retrouver des bières brassées avec de l’eau des sources locales en y ajoutant de la farine de chataigne, des herbes du maquis corse, des baies d’arbres comme l’arbousier, le myrte et le génévrier, du miel ou bien divers agrumes (cédrat, clémentine..). La bière est brassée sur le lieu même de sa consommation. Circuits courts et valorisation des produits et savoir-faire locaux peuvent s’intégrer dans le futur du développement de Portivechju. Les enjeux architecturaux et paysagers L’enjeu ici va être d’intégrer l’équipement brassicole dans le lieu existant, de respecter les contraintes sanitaires et de créer une cohérence au niveau architectural. Pour cela, je me suis inspirée du projet de Christophe Theilmann (p.29). Je suis également allée visiter l’établissement «Les 3 brasseurs» situé dans le centre de Nantes. Grâce à un entretien avec
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Yoann, gérant du lieu, j’ai pu comprendre les différentes étapes et équipements nécessaires. Sur les extérieurs aux abords du batiment, on pourrait retrouver un esprit «beergarden» avec des notes méditerrannéennes, ainsi qu’un jardin sur les terrasses de l’usine où les herbes et arbustes aromatiques pourraient pousser pour agrémenter les différentes recettes. Fonctionnement de la brasserie Une brasserie fonctionne sur le principe d’une ligne de production à la chaine, les étapes se suivent sans retour en arrière jusqu’à la production d’un produit fini. Cela permet de maintenir des conditions sanitaires optimales puisque les circuits sales ne croisent pas les circuits propres, rendant la contamination des liquides impossible. Le suivi des températures et de la temporalité est primordial pour la production d’un produit de qualité tandis que le suivi du CO2 est essentiel pour des conditions de sécurité (malaises, explosions..) Les matériaux utilisés pour les cuves sont principalement l’inox puisque c’est un matériau léger et durable. Le cuivre est parfois utilisé pour des quantités limités et pour une esthétique particulière. De nombreux tuyaux et canalisations relient les cuves entre elles entre les différentes étapes. Parfois en plastique, ces éléments sont souvent eux aussi métalliques, peints pour des raisons esthétiques.
1 maltage (avant d’arriver en brasserie)
Ce processus va permettre au céréale (souvent l’orge, mais le blé et le seigle s’y prêtent également) de germer de manière contrôlée pour pouvoir ultérieurement développer les particules chimiques propices au brassage. Germes et enzymes se développent pour former le «malt vert» qui est ensuite passé au four pour sécher les grains et terminer la germination.
12 concassage et empâtage
Les grains de malt sont concassés et on obtient une mouture moyenne. Dans une cuve, la mouture sera mélangée à de l’eau chaude.
Cette étape d’empâtage donne la «maische».
13 le brassage
La maische est montée en température pour que les enzyme puissent extraire l’amidon des céréales et le transformer en sucres. Le moût sucré obtenu est transvasé dans une cuve d’ébullition pour le cuire et le stériliser. C’est à cette étape que l’on rajoute le houblon mais aussi tous les éléments qui vont permettre d’aromatiser la bière (plantes, miel..). Cette étape est appelée brassage car c’est là que l’action de mélange est réalisée.
14 la fermentation
Le moût refroidit jusqu’à la température de fermentation voulue puis on y ajoute la levure à bière. Ces levures vont se multiplpier grâce à l’oxygène présent dans le moût, lorsqu’il n’y en a plus, les levures se nourrissent des sucres et libèrent de l’alcool et du CO2. On obtient un
liquide appelé «bière verte». Le style de la bière est défini à cette étape.
15 la garde (ou maturation)
Cette étape permet d’affiner et de clarifier la «bière verte».
16 la filtration
La filtartion permet de séparer la bière des levures résiduelles pour produire une bière limpide.
17 le conditionnemet
Le conditionnement est réalisé à froid (0°) pour limiter la création de mousse pendant le remplissage et sous pression pour éviter la désaturation de la bière. On conditionne la bière en bouteilles, fûts, canettes.. Il existe aussi un système qui permet de relier directement les cuves aux tireuses du bar. étapes d’après la visite des 3 brasseurs à Nantes
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malt
6 2 schéma d’après le mémoire de Manon Guillard, redessiné et adapté aux 3 Brasseurs de Nantes
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L’atellu
L’atellu, le grand atelier
Cette partie du projet s’inspire du Karting de Nantes. Cet espace est un ancien karting réhabilité qui accueille aujourd’hui pôle composite d’industries culturelles et créatives. Ce lieu prend la forme d’un grand hangar dans lequel viennent s’implanter des «boites» en bois. Les volumes sont très simples, laissés bruts et peuvent accueillir des entreprises très diverses. Je viens m’inspirer de ce lieu en adpatant ma réflexion à une échelle différente. Un espace de production manuelle... Toujours dans cette volonté de réactiver les anciennes usines à liège par l’implantation d’activités de production, une partie du programme consiste en la création d’un grand atelier. Cette grande halle de fabrication permettrait de réaliser costumes et décors, avec de petits outils et machines. Quelques plans de travail pourraient accueillir d’autres types d’associations, pas forcément liées au spectacle, afin de mutualiser les outils et de provoquer le frottement des genres.
creativefactory.info
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... et intellectuelle Dans cette grande halle de fabrication, on viendrait implanter des volumes qui serviraient de locaux pour la compagnie. Ces modules amovibles abritent des bureaux, des espaces de réunion, des bibliothèques, des vestiaires.. Il s’agit davantage d’espaces de réflexion et de création intellectuelle. On vient reprendre la forme de l’enclos et des volumes qui viennent s’y implanter. Ces «boîtes» peuvent se combiner pour créer des espaces plus grands, et se déplacer en périphérie de l’espace pour dégager la halle de fabrication.
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A stanza
A stanza, l’espace de représentation Un lieu qui s’adapte aux expérimentations et différentes formes artistiques L’idée est de créer un espace de représentation à caractère ouvert et expérimental. L’occupation actuelle valorise différentes formes artistiques (clown, concerts, théatre, danse..). Je souhaite renforcer cette idée pour favoriser un métissage des arts, une abolition des frontières entre les disciplines et entre scène et public, et continuer la diffusion d’une culture tant populaire qu’expérimentale. L’idée est d’accueillir une programmation pluridisciplinaire qui reflète le souci de faire partager les arts à tous les publics, d’horizon, d’âge et de sensibilité divers. Correspondre à l’esprit «théatre de rue» promu par la compagnie I Chjachjaroni me paraît important. Car par là, on affirme une volonté d’ouverture et de transparence pour les spectateurs. Le projet devra prendre en compte l’accessibilité et la connexion avec les espaces extérieurs qui sont des espaces scéniques à part entière.
loges
stockage décors-lumière
scène
Cet espace peut également devenir un lieu social, de réunion, d’exposition, de fête, pour la ville et ses habitants. Reprendre les codes du théatre pour s’en affranchir Lors de mes recherches, j’ai pu m’entretenir avec Jean-Marie BESLOU pour comprendre comment fonctionne un espace théatral, quels sont les espaces essentiels à son fonctionnement, leur interdépendance, les surfaces nécessaires. (fig 1.) Cependant, toutes ces contraintes produisaient un espace assez figé qui ne correspondait pas forcément à l’usage voulu de ce lieu. A la manière de RAUM à travers le centre culturel et associatif de Saint-Jean de Boiseau, j’ai choisi de m’orienter vers un équipement plus simple et épuré qui se prête plus facilement à des aménagements variés pour des représentations ou activités multiples.
salles de répétition et d’expérimentation
bureaux compagnie
public hall régie schéma d’après étude du TU de Nantes et entretien avec M. BESLOU
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rangement des gradins
gradins télescopiques
scène démontable
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5. Identité, signalétique et communication
Le nom du projet : A Fabbrica, «la fabrique» en langue corse. Ce nom évoque le passé les usines à liège et la dimension productive retrouvée dans le projet. Il exprime aussi l’ancrage du lieu dans son territoire
A Fabbrica fabrique culturelle & festive
Le logo : il reprend les formes bâties du projet et l’enclos qui les rassemble est matérialisé en noir. Chaque bâtiment abrite une partie du programme marquée par une couleur. Le rouge est traditionnellement la couleur des rideaux du théatre, il vient qualifier la stanza, l’espace de représentation de la Fabbrica. Le jaune évoque la couleur de la bière et est donc la couleur de l’espace de convivialité et de production de bière la microbirerria, l’espace de représentation de la Fabbrica. Le vert évoque la couleur du feuillage du chêne liège et donc, historiquement, sa transformation au sein du lieu. Cela rappelle le travail manuel des ouvriers, c’est donc la couleur des espaces de travail et des locaux associatifs situés dans l’atellu, le grand atelier de la Fabbrica. 56
L’identité graphique du lieu est importante car elle va permettre de participer à créer une unité et une atmosphère spécifique. Elle poura être déclinée sur différents supports et participer à la signalétique du projet. L’ensemble des couleurs évoque un univers frais, festif et contemporain pour symboliser la fabrique culturelle et festive. Les formes retenues sont simples et graphiques, elles permettent différentes configurations et donc s’adaptent à différents supports. Elles ne sont pas complexes et sont donc accessibles à tous. Par là, elles évoquent l’inclusivité du lieu et son ouverture aux différents publics qui sillonnent la ville de Portivechju.
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Crédit
Ce semestre a été particulier pour moi, c’était la première fois que je travaillais avec des élus locaux dans le cadre d’un projet faisant partie de mes études. J’ai trouvé cette expérience réellement enrichissante : apprendre à cerner les attentes, savoir communiquer efficacement, comprendre les logiques pragmatiques... Autant de spécificités auxquelles j’ai pu me confronter pour la première fois. A travers cette notice j’espère avoir pu vous transmettre ma perception du lieu sur lequel je travaille depuis maintenant quelques mois. Ce travail m’a permis de retracer et de sythétiser mes recherches et questionnements en terme d’architecture, ainsi que mon positionnement. J’espère avoir également piqué votre curiosité et vous avoir donné l’envie de découvrir davantage le projet sur lequel j’ai travaillé.
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