Emile & Ferdinand - numéro 16

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Emile& Ferdinand Gazette

2016/2 | N°16 Bimestriel gratuit

Bureau de dépôt : 3000 Leuven Masspost | P-916169

Anne-Laure Losseau

NOUVELLE RUBRIQUE

oach me C if you can !

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Actu

Small is beautiful Plaidoyer lucide pour les petites structures d’exercice de la profession d’avocat Thierry Bontinck

5 Rencontre

Nathalie Colette-Basecqz L’apprentissage du droit à l’Université de Namur

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Sponsoring

16

Barreau de

Julie Latour La Croix-Rouge de Belgique et la diffusion du droit international humanitaire

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Liège. Élections au bâtonnat. Le débat est ouvert… Perles législatives

Et aussi  L es dates à ne pas manquer . ..

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ÉDITO

bonne lecture ! Chers lecteurs, Chers auteurs,

À

l’heure où la profession d’avocat est confrontée à de nombreux défis, les petites structures comme les autres n’y échappent pas. Thierry Bontinck, avocat au barreau de Bruxelles, nous confie son optimisme quant à l’avenir des petites structures. Alors qu’il n’y a pas si longtemps, des « experts » expliquaient que les cabinets unipersonnels ou les petites structures d’exercice de la profession d’avocat étaient condamnés à court terme, leur disparition est, pour Thierry Bontinck, loin d’être au programme. Il est convaincu qu'ils sont amenés à se développer de plus en plus au grand bénéfice des avocats et de leurs clients. Il convient, selon lui, de relever les défis ensemble dans une démarche constructive, respectueuse de la diversité du barreau et de la première qualité d’un avocat : son indépendance.

colophon Rédacteur en chef Élisabeth Courtens Secrétaire de rédaction Anne-Laure Bastin Équipe rédactionnelle Anne-Laure Bastin, Élisabeth Courtens, Charlotte Claes et Muriel Devillers Lay-out Julie-Cerise Moers (Cerise.be) © Groupe Larcier s.a. Éditeur responsable Marc-Olivier Lifrange, directeur général Groupe Larcier s.a. rue Haute 139 - Loft 6 1000 Bruxelles Les envois destinés à la rédaction sont à adresser par voie électronique à emileetferdinand@larciergroup.com

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Larcier Group a eu, cette année encore, le plaisir de sponsoriser la Croix-Rouge de Belgique dans le cadre de son concours de plaidoirie en Droit international humanitaire, organisé, le 16 mars dernier, sous le forme d’un procès fictif devant la Cour pénale internationale. L’occasion pour Émile & Ferdinand de revenir sur les activités de diffusion du droit international humanitaire mises en place par la Croix-Rouge de Belgique. Le concours de plaidoirie en Droit international humanitaire organisé par la Croix-Rouge de Belgique est l’occasion pour certains étudiants en droit de s’essayer à la pratique de leur future profession. Depuis quelques années, l’Université de Namur connaît de belles évolutions dans l’apprentissage du droit. Le corps enseignant veille en effet à mettre leurs étudiants en contact avec la pratique juridique. Émile & Ferdinand est parti à la rencontre de Nathalie Colette-Basecqz, professeur de droit pénal et de droit de la procédure pénale à la Faculté de droit de l’Université de Namur. Elle nous explique, entre autres, comment elle prépare ses étudiants au concours de plaidoirie de la Croix-Rouge. Avec Anne-Laure Losseau, ancienne avocate reconvertie en coach professionnelle et de carrière, Émile & Ferdinand vous propose une nouvelle rubrique : « Coach me if you can ! ». Au travers de chroniques, AnneLaure Losseau distillera, de numéro en numéro, quelques conseils pour aider les avocats et les juristes à se sentir bien

dans leur métier et à y être heureux… Elle y abordera, entre autres, la gestion du temps, l’organisation, la délégation efficace, la motivation, la communication, éviter un burn-out, revenir après un burnout, la gestion du stress, l’orientation de carrière, le business development. Le titre de notre rubrique, dont la traduction littérale pourrait être « Coach-moi si tu y arrives !» fait référence au fait que les juristes et surtout les avocats, nous confie Anne-Laure Losseau, n’ont pas pour réflexe naturel de faire appel à un coach. Les préjugés sont même assez tenaces dans le milieu. Découvrez tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le coaching. Les élections au futur bâtonnat du barreau de Liège auront bientôt lieu. Émile & Ferdinand désirait participer au débat en vous présentant les deux candidats : Isabelle Tasset et Jean-François Henrotte et le cœur de leur programme... Enfin, pour conclure sur une touche humoristique, nous vous proposons de découvrir des lois désuètes belges mises en images, à travers les aventures de Barje, un personnage créé par Skad, deux dessinateurs que nous avons découverts lors de la Foire du livre de Bruxelles, en février passé. Découvrez leur site : www.barje.be

Belles découvertes…

L’équipe rédactionnelle d’Émile & Ferdinand

Cette gazette est la vôtre ! N’hésitez pas à proposer des articles, à formuler des suggestions, à réagir aux articles publiés et, ainsi, à faire évoluer et faire grandir Émile & Ferdinand. Adressez-nous vos messages à l’adresse suivante : emileetferdinand@larciergroup.com


ACTU

Small

is beautiful

Plaidoyer lucide pour les petites structures d’exercice de la profession d’avocat

Thierry Bontinck Avocat au barreau de BruxellesCandidat aux élections au dauphinat

Il n’y a pas si longtemps, des « experts en management de cabinets d’avocats » venaient nous expliquer que les cabinets unipersonnels ou les petites structures d’exercice de la profession d’avocat étaient condamnés à court terme. L’avenir était à l’intégration, à l’offre collective de services. Seuls les grands cabinets offrant toute la gamme de services juridiques sophistiqués seraient à même de s’adapter à un environnement professionnel en profonde mutation. Quelques années et une crise économique plus tard, que constate-t-on ?

À l’heure où la profession d’avocat est confrontée à de nombreux défis, les petites structures comme les autres n’y échappent pas. Thierry Bontinck, avocat au barreau de Bruxelles, nous confie son optimisme quant à l’avenir des petites structures. Alors qu’il n’y a pas si longtemps, des « experts » expliquaient que les cabinets unipersonnels ou les petites structures d’exercice de la profession d’avocat étaient condamnés à court terme, pour Thierry Bontinck, leur disparition est loin d’être au programme. Il est convaincu qu'ils sont amenés à se développer de plus en plus au grand bénéfice des avocats et de leurs clients. Il convient, selon lui, de relever les défis ensemble dans une démarche constructive, respectueuse de la diversité du barreau et de la première qualité d’un avocat : son indépendance. Que les Cassandre ont eu tort ! Par contre, beaucoup de grands cabinets ont été obligés de se restructurer, de fusionner. Certains d’entre eux ont disparu ou sont confrontés à des coûts fixes tellement impressionnants qu’ils ne sont plus à même de rendre des services compétitifs à leurs clients. Il serait certes abusif de paraphraser le regretté Alain Bashung en affirmant que « mon petit cabinet ne connaît pas la crise ». Personne n’échappe aux difficultés rencontrées par toute la population. Mais à la différence des grandes structures, les cabinets d’avocats de petite taille portent

en eux ces qualités indispensables pour traverser les périodes les plus difficiles : la faculté d’adaptation, la souplesse de leur structure, leur taille, leurs modes flexibles d’organisation. Autant d’atouts pour tenir ferme le gouvernail pendant la tempête. La faculté d’adaptation des petites structures fait leur force, l’accueil du client aussi.

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ACTU

... Les qualités historiques du cabinet unipersonnel ou de petite taille résident dans l’accueil personnalisé qu’il peut en toutes circonstances réserver aux clients. Cela favorise le contact avec une clientèle privée ou constituée de petites entreprises. La pratique de matières telles que le droit familial ou le droit pénal trouve, dans ces structures, un moyen efficace de rencontrer la demande des clients mais elles ne sont plus les seules. Les grandes entreprises ne cherchent plus exclusivement les grands cabinets

Aujourd’hui, les services juridiques de grandes entreprises ne dirigent plus leurs recherches d’assistance juridique exclusivement vers les grands cabinets. La qualité du travail au moins identique, la relation facilitée avec un avocat expérimenté, la flexibilité dans les méthodes de calcul des honoraires sont autant d’arguments qui amènent ces clients à s’adresser à des avocats ayant fait le choix de structures à taille plus humaine. Certains anciens associés de cabinets internationaux ne s’y trompent pas. Ils ont décidé de quitter des paquebots souvent trop lourds à manœuvrer pour préférer des structures plus réduites offrant des services de niche à une clientèle dont ils se veulent plus proches à des coûts plus appropriés. Pour bon nombre de clients, commerçants, indépendants, PME, s’adresser à une petite structure généraliste dans une relation de confiance constante et bien établie reste l’unique réalité juridique envisagée et c’est fort bien ainsi. Confiance et optimisme n’empêchent pas la lucidité

On peut donc être optimiste et confiant quant à l’avenir des petites structures. Leur disparition est loin d’être au programme et je suis même convaincu qu’elles sont amenées à se développer de plus en plus au grand bénéfice des avocats et de leurs clients.

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Les feux sont au vert. Ils n’empêchent pas la lucidité. La profession d’avocat est confrontée à de nombreux défis. Les petites structures comme les autres n’y échappent pas. Les ordres ont un rôle à jouer

Quels rôles peuvent jouer les ordres pour aider les avocats à relever ces défis ? Pas question ici d’un interventionnisme qui va à l’encontre même de l’exercice d’une profession libérale, mais plutôt de définir ensemble, dans une démarche participative, ce qui peut être apporté par les ordres aux petites structures. Les défis principaux sont les suivants : l’émergence des nouvelles technologies du droit dans l’exercice quotidien de la profession, l’indispensable mutualisation de certains services, la formation partagée et l’échange d’expertises ainsi que les problématiques de management et de développement. L’Ordre peut jouer un rôle fédérateur pour chacun de ces défis. Un Forum des nouvelles technologies du droit

S’agissant des nouvelles technologies du droit, je plaide pour l’institution à Bruxelles et même de préférence au niveau de l’OBFG pour la mise sur pied d’un Forum des nouvelles technologies du droit. Pas une commission de plus, mais un espace pédagogique et d’ouverture avec un cahier des charges précis qui permettra aux avocats d’intégrer la révolution numérique qui est en cours sans crainte et dans le respect de nos valeurs. S’agissant de la mutualisation de services, le barreau doit, comme l’ont fait avec succès d’autres professions libérales, prendre des initiatives : éditeurs juridiques, services informatiques, opérateurs téléphoniques. Nous subissons bien trop le marché alors que nous pourrions ensemble y peser beaucoup plus.

Une formation interactive et participative

La formation continue et initiale des avocats ne doit pas être réservée à des exposés académiques sur des sujets exclusivement juridiques et souvent trop théoriques. Il faut encourager les avocats à s’organiser en réseau de formation, à échanger les uns les autres sur leurs compétences dans des secteurs particuliers du droit, dans la gestion de leurs dossiers et de leur cabinet (marketing, management,…). Ces échanges doivent être agréés au titre de la formation permanente et constitueront des partages d’expertises valorisants entre avocats qu’ils pourront mettre au service de leurs clients. Ces rencontres permettront également d’établir le lien de confiance nécessaire pour constituer des réseaux d’échanges de dossiers dans des matières plus spécialisées. Les obstacles à l’exercice moderne de notre profession doivent disparaître

S’agissant du management et de la gestion, le barreau doit favoriser l’existence des cabinets partagés, virtuels et toute autre forme moderne et moins classique de l’exercice de la profession d’avocat. Nos règles déontologiques sont des garanties et des sécurités tant pour le client que pour l’avocat. Si elles deviennent des obstacles à l’exercice moderne de notre profession, elles doivent être aménagées. De ces aménagements, comme de la modernisation de la formation des jeunes avocats, ne dépend rien de moins que l’avenir de notre profession. Ces défis, il nous appartient de les relever ensemble dans une démarche constructive, respectueuse de la diversité du barreau et de la première qualité d’un avocat : son indépendance. Donnons-nous les moyens d’être fiers d’être avocats et de porter haut l’image de notre profession.


RENCONTRE

L’apprentissage du droit à l’Université de Namur... Rencontre avec Nathalie Colette-Basecqz Le concours de plaidoirie en Droit international humanitaire organisé par la Croix-Rouge de Belgique est l’occasion pour certains étudiants en droit de s’essayer à la pratique de leur future profession. Depuis quelques années, l’Université de Namur connaît de belles évolutions dans l’apprentissage du droit. Le corps enseignant veille en effet à mettre leurs étudiants en contact avec la pratique juridique. Émile & Ferdinand est parti à la rencontre de Nathalie Colette-Basecqz, professeur de droit pénal et de droit de la procédure pénale à la Faculté de droit de l’Université de Namur. Elle nous explique, entre autres, comment elle prépare ses étudiants au concours de plaidoirie de la Croix-Rouge.

Nathalie Colette-Basecqz Professeur de droit pénal et de droit de la procédure pénale à l’Université de Namur Avocat Émile & Ferdinand : Madame Colette-Basecqz, vous êtes particulièrement active dans l’évolution de l’apprentissage du droit auprès de vos étudiants de bac avec des mises en situation. L’Université de Namur voit en effet de belles évolutions ces dernières années avec la mise en place de stages, de procès fictifs, de concours d’éloquence. Vos étudiants participent, entre autres, au concours de plaidoirie organisé par la Croix-Rouge. Comment préparez-vous vos étudiants à ce concours ?

Nathalie Colette-Basecqz : Depuis sept ans, l’Univer-

sité de Namur participe en effet au concours interuniversitaire de procès simulé en droit international humanitaire organisé par la Croix-Rouge. Le fait que nos étudiants soient plus jeunes que les autres candidats puisqu’ils n’ont pas encore obtenu leur diplôme de bachelier en droit ne les empêche nullement de s’investir avec un grand intérêt et beaucoup de sérieux dans l’expérience. Très souvent, ils développent leur attrait pour le droit international pénal en se spécialisant dans cette matière lors de la poursuite de leur cursus universitaire. Cer-

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RENCONTRE

Le groupe supervisé par Elise Delhaise lors des présélections dans la salle de la cour d'assises de Namur tains ont aussi l’occasion de réaliser des stages à l’étranger, par exemple dans des organisations internationales, ou au sein de la Cour pénale internationale.

Noémie Blaise a été la première assistante qui a assuré le coaching de nos étudiants. Depuis cette année, c’est Elise Delhaise qui a repris le flambeau.

La participation à ce concours interuniversitaire s’inscrit dans le cadre du volet pratique d’un travail de fin de cycle. Une quinzaine d’étudiants compose un groupe de droit international humanitaire, placé sous la supervision d’une assistante.

Au cours de l’année académique, quelles autres mises en contact avec la pratique juridique proposez-vous ?

Afin de préparer au mieux nos étudiants, nous avons mis en place deux types de dispositifs. Tout d’abord, en vue de l’apprentissage des règles de droit international humanitaire, un travail de méthodologie en lien avec cette matière leur est proposé dès la deuxième année. En outre, nous organisons plusieurs conférences, qui prennent notamment la forme de cinq « midis du D.I.H. ». Nous y abordons la compétence de la Cour pénale internationale, le crime de génocide, le crime contre l’humanité et le crime de guerre, la responsabilité pénale individuelle et celle du supérieur hiérarchique ainsi que les moyens de défense. Ensuite, quant à la préparation au procès simulé lui-même, les étudiants sont répartis en plusieurs équipes, relevant du bureau du Procureur ou de la défense de l’accusé. Ils effectuent leurs recherches, s’échangent leurs conclusions sur la base du casus communiqué par la Croix-Rouge et reçoivent des conseils pour leurs plaidoiries. Les joutes oratoires ont lieu début février dans la salle de la cour d’assises de Namur, lors d’un événement ouvert au public et au cours duquel les étudiants sont revêtus de la toge. Le jury, composé d’une dizaine de professeurs et d’assistants, sélectionne les deux meilleurs plaideurs en étant attentif également à leur maîtrise des règles juridiques. Les joutes sont filmées afin de donner un réel feedback aux étudiants et de leur permettre de s’améliorer.

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En lien avec le travail de fin de cycle, depuis 2007, des simulations de procès en droit pénal se déroulent au palais de justice de Namur. Les étudiants reçoivent un vrai dossier répressif, anonymisé, qui comprend divers procès-verbaux, auditions, témoignages, rapports d’expertises, ... Répartis dans des groupes de trois ou quatre, les étudiants endossent le rôle du ministère public ou celui des avocats des prévenus ou des parties civiles. Ils s’échangent leurs écrits (réquisitoire et conclusions) et se préparent ensuite au procès devant le tribunal correctionnel. Pour chaque étape, ils sont tenus de respecter des consignes précises. Mes collaborateurs didactiques, qui sont en même temps des praticiens (substitut du procureur du Roi pour Etienne Gaublomme et avocats pour Sarah Larielle et Pauline Derestiat), encadrent les étudiants en leur donnant des conseils tant pour la rédaction de leurs conclusions que pour la préparation de leurs plaidoiries. Un debriefing est également prévu. Par ailleurs, nous organisons des visites du palais de justice et de la prison de Namur, profitant de la proximité entre la faculté de droit et ces endroits pour offrir à nos étudiants l’occasion de découvrir le monde judiciaire et l’univers pénitentiaire. Nous recommandons aussi aux étudiants d’assister à quelques audiences devant le tribunal correctionnel ou la cour d’assises afin qu’ils puissent se familiariser avec les règles du procès pénal. À


RENCONTRE

partir de l’année prochaine, la mise en contact avec la pratique juridique se développera davantage encore grâce à des stages que nos étudiants pourront effectuer dans différents milieux professionnels. Quels sont les objectifs que vous poursuivez à travers l’organisation de ces procès fictifs ?

Ces activités pédagogiques basées sur l’observation de la pratique juridique et le jeu de rôle répondent à des objectifs précis d’apprentissage : aborder les règles du droit de façon plus concrète, familiariser les étudiants avec les acteurs du procès et les règles de procédure, appliquer les textes juridiques à un cas concret, susciter l’autonomie et encourager l’esprit d’équipe. Ces expériences permettent aux étudiants de développer des compétences essentielles à l’exercice de leur future profession : l’éloquence, la structuration de leur exposé, la justesse de l’argumentation, l’utilisation de termes appropriés, l’art de convaincre, le respect du timing. L’Université de Namur a toujours encouragé de tels projets pédagogiques. Plusieurs collègues organisent également des procès fictifs dans d’autres matières juridiques, comme par exemple le moot court en droit constitutionnel. Le tournoi d’éloquence, qui, chaque année, est organisé conjointement avec la Conférence du Jeune Barreau de Namur, constitue une autre expérience enrichissante pour nos étudiants qui sont coachés par les avocats stagiaires qui leur donnent la réplique. Comment vos étudiants accueillent-ils ces confrontations avec la pratique juridique ?

C’est un exercice pédagogique très riche pour lequel nos étudiants se montrent particulièrement enthousiastes ! Il s’agit pour eux d’une première « mise dans le bain » qui renforce leur motivation et les amène à faire davantage de liens entre la théorie et la pratique. Outre l’acquisition de nouvelles compétences, ces expériences permettent aussi d’approcher de plus près certaines professions juridiques comme le barreau ou la magistrature. Pouvez-vous nous retracer brièvement votre parcours professionnel ?

J’ai commencé le barreau et l’assistanat immédiatement après la fin de mes études de droit, en 1992. J’ai été l’as-

Les candidates namuroises (Pénélope Trumble et Justine Golinvaux) lors du concours de procès simulé organisé par la Croix-Rouge sistante du professeur Christiane Hennau-Hublet en droit pénal à l’Université catholique de Louvain. Grâce à elle, j’ai eu l’occasion d’orienter également mes recherches en droit médical. Par ailleurs, mon intérêt pour le droit international pénal m’a amenée à rédiger plusieurs contributions en la matière, sous la supervision du professeur Jacques Verhaegen. Je suis également titulaire d’une thèse de doctorat portant sur le statut juridique du déficient mental auteur de dommages confronté à plusieurs droits fondamentaux. Depuis neuf années, j’enseigne le droit pénal et le droit de la procédure pénale à l’Université de Namur. Je dispense aussi le cours de droit humanitaire pénal et le séminaire à dominante sciences humaines dans le master de spécialisation en Droits de l’homme (organisé conjointement par l’Université Saint-Louis, l’Université de Namur et l’Université catholique de Louvain). Je participe par ailleurs à deux certificats interuniversitaires, l’un en gestion des politiques de sécurité urbaine et l’autre en expertise judiciaire. J’ai toujours mené de front ma carrière à l’Université et mon activité d’avocat, retirant une grande satisfaction de pouvoir profiter de cette complémentarité entre les approches de l’univers académique et du monde professionnel. Avec mon époux, nous avons fondé notre propre cabinet d’avocats au barreau du Brabant wallon.

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COACH ME IF YOU CAN !

NOUVELLE RUBRIQUE

Coach me

if you can !

Avec Anne-Laure Losseau, ancienne avocate reconvertie en coach professionnelle et de carrière, Émile & Ferdinand vous propose une nouvelle rubrique : « Coach me if you can ! ». Au travers de chroniques, Anne-Laure Losseau distillera, de numéro en numéro, quelques conseils pour aider les avocats et les juristes à se sentir bien dans leur métier et à y être heureux… Elle y abordera, entre autres, la gestion du temps, l’organisation, la délégation efficace, la motivation, la communication, éviter un burn-out, revenir après un burn-out, la gestion du stress, l’orientation de carrière, le business development. Le titre de notre rubrique, dont la traduction littérale pourrait être « Coach-moi si tu y arrives !» fait référence au fait que les juristes et surtout les avocats, nous confie Anne-Laure Losseau, n’ont pas pour réflexe naturel de faire appel à un coach. Les préjugés sont même assez tenaces dans le milieu : Un avocat n’a pas besoin de coaching ! Un avocat est payé pour « savoir » mieux que les autres. Un avocat qui se respecte n’a pas besoin d’aide. Un avocat est payé pour être « fort ». Le coaching, c’est pour les faibles.

Anne-Laure Losseau Coach professionnelle et de carrière pour avocats et juristes

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Il faut bien avouer que le terme de coach est actuellement utilisé à tort et à travers et mis à toutes les sauces, qu’il s’agisse de coach culinaire, vocal ou de séduction ! Aujourd’hui, ne dites plus « moniteur d’auto-école », mais « coach de conduite » ! À quand le « coach capillaire » pour nous couper les cheveux ? Pour découvrir tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le coaching, c’est ici.


COACH ME IF YOU CAN !

Émile & Ferdinand : Quel parcours professionnel vous a amenée à faire du coaching pour avocats et juristes?

Anne-Laure Losseau : J’ai commencé mes études de

droit, en 1997, avec le projet de faire de la médiation familiale, qui était un métier émergent en Belgique à l’époque. Au cœur des dimensions humaines, relationnelles, soutenu par des compétences techniques et au service d’un résultat concret, le tout pour le bien-être des familles, ce métier me paraissait fait pour moi ! J’ai donc étudié le droit en me disant que je commençais par « le plus aride » et que je poursuivrais avec une licence en psychologie. Et puis, en bonne perfectionniste, je me suis arrangée pour bien réussir mes études et à l’époque les cabinets d’affaires vous déroulaient le tapis rouge ! C’est un stage d’été chez mon professeur à l’UCL Jacques Malherbe qui m’a convaincue de commencer le barreau dans son équipe, chez Stibbe. Il m’a demandé de me former au droit fiscal des sociétés, ce que j’ai fait à Solvay, et c’est ainsi que je suis devenue « fiscaliste » ! J’ai ensuite rejoint l’équipe de Daniel Garabedian chez Liedekerke. Nous étions une petite équipe soudée, nous traitions « de beaux dossiers » et les défis intellectuels me motivaient beaucoup. Les années de barreau se sont finalement accumulées ! Il faut dire que le monde du droit et du barreau, je le connaissais depuis toujours, ayant fait mes premiers pas, enfant (et mes premières bêtises), dans le cabinet que mon père, avocat généraliste, avait à la maison. C’est à la faveur de la trentaine que j’ai tout remis en question. Je n’ai pas fait de burn-out (bien que j’aurais sans doute pu y arriver si j’avais continué) et le cabinet ne m’avait pas signifié mon « out » (du « up or out » bien connu dans les cabinets d’affaires). Mais j’avais perdu la flamme! Il ne m’a pas fallu beaucoup d’introspection pour savoir que je voulais retourner à « l’humain » qui était ma vocation première. J’avais envie d’accompagner, toujours, mais de me défaire du 1 2

http://www.coachfederation.org/icfcredentials/core-competencies/. http://www.coachfederation.be/fr/coaching/deontologie.

L e coaching professionnel porte sur des questions liées au travail

droit qui m’encombrait plus qu’autre chose. Je suis alors retournée à l’université pour me former au coaching (Executive Master en Business Coaching de l’UCL), cursus que j’ai complété par plusieurs formations pratiques. J’ai commencé à coacher dans mon réseau et c’est donc assez naturellement que l’essentiel de ma clientèle s’est composée d’avocats et juristes. Mais, au fait, en quoi consiste le coaching ? Est-ce comme le coaching sportif mais, dans votre cas, pour les avocats et les juristes ?

La pratique du coaching professionnel dérive en effet, à l’origine, du coaching de sportifs. Au sens strict, et je choisis de me référer aux critères arrêtés par l’International Coaching Federation1, le coaching est un processus d’accompagnement qui permet d’aider le client à atteindre des résultats concrets et mesurables au regard d’objectifs fixés avec le coach. Le coaching est destiné à faire avancer le coaché vers l’objectif qu’il s’est fixé. On ne parle pas dans le vide mais à partir de la demande de la personne et du contrat formé sur cette base, dans un processus limité dans le temps. Le but est de traverser les blocages, les obstacles et de mobiliser les ressources dont la personne a besoin. En tant que pratique d’accompagnement de la personne, avec toutes ses dérives possibles, le coaching se doit d’être encadré par des règles déontologiques strictes, comme celles de l’International Coaching Federation2, qui est la plus large fédération au monde. Notons que l’on peut coacher une personne, une équipe ou une organisation dans son ensemble : il s’agit chaque fois d’approches un peu différentes même si l’essence de la démarche demeure identique.

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COACH ME IF YOU CAN !

... Le terme de coach est utilisé à tort et à travers et mis à toutes les sauces, qu’il s’agisse de coach culinaire, vocal ou de séduction! Aujourd’hui, ne dites plus « moniteur d’auto-école » mais « coach de conduite » ! À quand le « coach capillaire » pour nous couper les cheveux ? J’étais moi-même assez méfiante vis-à-vis de la nébuleuse des écoles de coaching et c’est aussi la raison pour laquelle j’ai choisi la formation universitaire. J’ai par ailleurs particulièrement apprécié, dans ce programme d’Executive Master en Business Coaching, qu’un temps considérable soit consacré à nous enseigner les limites du coaching au regard d’autres disciplines telles qu’entre autres, la thérapie. Très concrètement, sur quelles méthodes repose le coaching ?

Le coaching est une méthode d’accompagnement assez simple dans son principe, basée au premier chef sur l’écoute active et le questionnement, et très rigoureuse, justement, dans cette simplicité. On est loin de l’image que l’on peut avoir du coach, comme une sorte de gourou à l’américaine, grand prédicateur du bonheur, de la vie parfaite, du culte de la performance ou encore de la mouvance de pseudo-développement personnel, à grand renfort de citations fumeuses3.

Certains inscrivent le coaching dans la ligne d’une maïeutique socratique. Le coach est en effet amené, pour faire progresser son client, à le questionner et parfois, tel un miroir, à le « confronter », de préférence de façon « puissante ». Pour faire le parallèle avec la pratique du coaching sportif, le coach d’un champion olympique de judo n’est pas un meilleur « judoka » que le sportif qu’il accompagne. Sinon ce coach se trouverait champion à la place de son client. Pas davantage que le coach d’un directeur financier n’est un meilleur expert que son client dans les finances de son entreprise. Le client est donc le premier et le meilleur expert de son problème, de son objectif ou de son ambition4. Il se peut malgré tout qu’au cours d’un entretien, le coach pose une question qui dévoilera la « tache aveugle » ou l’idée originale que le client n’avait pas encore eue. Bien souvent toutefois, le client a déjà longuement réfléchi à son problème ou à son ambition, et tel qu’il le pose, son problème est insoluble. Tel qu’il l’envisage, son objectif est inatteignable. Telle qu’il l’aborde, sa situation est sans issue. C’est donc sur ce point que le coach se concentre à la fois dans son écoute du client et dans la mise en œuvre de toutes ses capacités créatives5.

Voir, notamment, à ce sujet, dans le Monde du 7 mars 2016, P. Barthélémy, « L’exploration négligée de la foutaise ». A. Cardon, « L’art véritable du maître coach. Un savoir être au service de l’émergence », InterEditions, Paris, 2011, pp. 46 et s. 5 Voir à ce sujet l’article d’A. Cardon, Les questions en coaching - Les questions puissantes ou l'art de faciliter l'émergence de nouvelles perspectives : http://www.metasysteme-coaching.fr/francais/outils-ii-les-questions-du-coach/. 3 4

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COACH ME IF YOU CAN !

L’enjeu du coaching n’est en effet souvent pas le problème tel qu’il est posé par un client, mais plutôt sa façon de poser le problème. En marchant dans les pas de Socrate, le coach ne se centre pas sur l’ambition telle qu’elle est envisagée par un client, mais sur le cadre de référence du client qui envisage ses objectifs. En fonction de sa sensibilité, chaque coach pourra par ailleurs utiliser dans sa pratique des « outils » issus de théories et modèles d’analyse relevant, notamment, de la psychologie ou de la communication6, mais ces outils et techniques restent largement subordonnés à une capacité d'écoute profonde et inconditionnelle de tout ce que le client est, et souhaite devenir. C’est bien la relation de coaching qui reste le socle fondamental du travail et de la progression du client. Je me suis longtemps demandé si les coachs ne jouaient pas aux « apprentis sorciers » de l’accompagnement. Aujourd’hui je me sens rassurée à cet égard, même si cela demande une attention et un travail sans cesse renouvelés : on évite à mon avis l’écueil dès lors que l’on connaît les limites du coaching et ses propres limites, que l’on se tient au cadre du contrat fixé avec le coaché et observe strictement les règles de la déontologie, sans oublier de se faire superviser régulièrement. Quelles sont les thématiques que vous abordez en coaching ?

Celles que mes clients apportent !

Un coach n’a en principe pas à se spécialiser comme le ferait un consultant, puisque l’apport du coach n’est pas de concevoir lui-même une solution mais d’aider son client dans sa propre recherche de changement ou d’amélioration. Bien entendu, le fait d’avoir moi-même exercé le métier de mes clients facilite l’accompagnement dans la mesure où nous partageons un langage et des références communs. Le coaching professionnel porte sur des questions liées au travail (on parle en anglais de Business coaching, par opposition au Life coaching). Je ne me consacre donc pas à titre principal aux aspects qui touchent à la sphère privée, même si ils sont parfois abordés, lorsque cela est utile dans le cours du coaching.

Quelques exemples de sujets amenés par mes clients sont l’équilibre vie privée - vie professionnelle, la gestion du temps, l’organisation, la délégation efficace, la motivation, la communication, les moyens d’éviter un burn-out, le retour après un burn-out, la gestion du stress, d’orientation de carrière, l’avancement dans sa carrière, le business development,… Il peut s’agir d’un parcours au long cours comme pour une réorientation de carrière, autant que de démarches plus ponctuelles, telles que la préparation d’un entretien difficile ou plus « techniques », comme l’amélioration de la prise de la parole en public par exemple. Le coaching peut être un coaching de clarification (« qu’est-ce que je veux ? »), de prise de décision ou de performance (compétences à acquérir ou développer). Les questions ou problématiques peuvent être liées à la personne elle-même (motivation, sens dans son travail, épuisement, etc.) : le coaching aide à développer son potentiel et à atteindre ses objectifs. Le coaching se situe parfois au niveau de la relation : avec un patron, un collaborateur, des associés, etc. : on travaille avec le coaché sur la façon d’améliorer l’interaction. Dans d’autres cas, le coaché apporte des questions qui relèvent de la gestion d’une équipe : motivation, cohésion, conflits, confiance… Le coaching permet alors de mieux comprendre les phénomènes de groupe et d’accompagner le client dans la recherche d’options de management. Lorsque la demande de coaching se situe au niveau d’une équipe ou de l’organisation dans son ensemble, il peut être opportun d’être au moins deux coachs : selon l’objet de la demande, je travaille alors en binôme avec l’un ou l’autre coach de mon réseau.

...

Tels que la Programmation Neurolinguistique, l’Analyse Transactionnelle, les neurosciences, l’approche systémique (de l’école de Palo Alto), la pleine conscience, les méthodes basées sur l’Acceptation et l’Engagement ou encore, par exemple, les modèles de profils de personnalités tels que le MBTI (Myers Briggs Type Indicator) ou le HBDI (Herrmann Brain Dominance Instrument).

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COACH ME IF YOU CAN !

... Quelle que soit la nature du coaching, mon rôle en tant que coach est toujours d’aider à clarifier le problème ou le projet de mon client, puis à rechercher avec lui les solutions qui lui conviennent. J’apporte un œil extérieur, neutre et bienveillant qui, dans un processus de réflexion complexe, va aider à structurer et à développer la réflexion, à élargir les perspectives et ainsi aider à gagner beaucoup de temps dans le processus décisionnel. S’agissant de coaching professionnel, le but est toujours, bien entendu, de permettre d’augmenter, directement ou indirectement, l’efficience et la performance. Il m’arrive également d’ôter ma casquette de coach pour être davantage dans la transmission d’outils et de modèles d’analyse, comme, par exemple, pour animer des ateliers sur des sujets de développement professionnel tels que la gestion du temps, la gestion du stress, la communication (non-violente), la gestion des conflits, etc. Align Coaching, qu’est-ce que cela signifie ?

L’idée d’être aligné, c’est la présence à soi. Ma conviction est que c’est au contact de soi-même et de ce que l’on veut profondément que l’on peut prendre les meilleures décisions et entrer le mieux en relation avec les autres. En tant que membres d’une équipe ou d’une organisation, être alignés c’est pouvoir se faire confiance et avancer ensemble vers un objectif commun.

C’est quand le client commence à réellement s’écouter que l’on peut vraiment commencer à travailler. Les avocats ont-ils besoin de coaching ?

Bien sûr que non !

Un avocat est payé pour ‘savoir’ mieux que les autres. Un avocat qui se respecte n’a pas besoin d’aide… Heureusement, le coach, lui est précisément payé pour « ne pas savoir ». Face à un questionnement ou à une difficulté, le coach n’apporte pas la solution mais aide à la trouver. Un avocat est payé pour être ‘fort’. Le coaching, c’est pour les faibles.

Par la force des choses, beaucoup de professionnels vivent « le nez dans le guidon », parfois déconnectés, voire dans le déni, de leurs difficultés et de leurs aspirations. Le coaching permet de s’extraire de son quotidien, de prendre du recul, de porter un autre regard sur les choses. Il aide à identifier ses vraies motivations, besoins et le sens que cela fait pour soi. Souvent, en coaching, l’enjeu est de comprendre « ce qui se joue » : « quelle est l’utilité de tel comportement ? », « qu’estce que cette question/obstacle représente pour moi ? », … sans pour autant faire l’analyse du passé ou « guérir », qui est l’approche de la thérapie.

De façon générale, il est frappant que les avocats, toutes structures confondues, sont très peu accompagnés. C’est probablement le cas des professions libérales dans leur ensemble. Mais c’est également au sein des professions libérales que le taux de burn-out et de dépressions explose7 ! Néanmoins les choses évoluent. L’ordre flamand du barreau de Bruxelles montre par exemple une ouverture assez inédite au développement des « soft skills » des avocats, à savoir leurs compétences relationnelles, émotionnelles et en tant que personne, en organisant des cycles d’ateliers « Welzijn op het tableau ». On y retrouve des formations relatives à la gestion

Pour les avocats, les chiffres de la caisse d’assurances revenus garantis en cas de maladie ou d’accident Precura montrent que, pour la première moitié de l’année 2015, 1/7ème (13,89 %) des déclarations avaient pour origine une affection psychologique, le burn-out et la dépression arrivant largement en tête de ces affections, à concurrence de, respectivement, 51,43 % et 25,71 %. Il s’agit d’une tendance lourde de ces dernières années. C’est également ce qu’ont confirmé les différents intervenants du récent colloque « Les risques du burn-out dans les professions libérales. Prévention – protection – résolution », Colloque annuel de l’Union Nationale des Professions Libérales et Intellectuelles de Belgique, 22 octobre 2015. Un site américain est même entièrement dédié à cette question : http://www.lawyerswithdepression.com/.

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COACH ME IF YOU CAN !

Découvrez le site web d’Anne-Laure Losseau sur : http://www.aligncoaching.be/

du stress, la prévention du burn-out, la gestion d’équipe, la communication non-violente, sur comment coacher ses collaborateurs, à propos de diversité au sein des cabinets,… et ces formations sont agréées par l’OVB pour l’octroi de points de formation permanente ! Pour les juristes d’entreprises, l’accès au coaching dépend de la culture d’entreprise dans laquelle ils se trouvent. À côté du coaching à proprement parler, beaucoup d’entreprises fournissent, par le biais de formations, un socle de compétences communes en termes de connaissance de soi, de communication et de management. Relevons que, dans les entreprises, le fait de se voir proposer un coaching est généralement perçu aujourd’hui comme un signe de reconnaissance, car cela traduit un investissement durable de l’entreprise dans la personne. À cet égard, les choses ont beaucoup changé en quelques années. Au sein des entreprises, ce type d’accompagnement avait en effet été longtemps considéré avec méfiance ou amusement, voire comme un mauvais signe. Il acquiert peu à peu droit de cité et depuis le début des années 2000 le coaching a connu un essor assez remarquable en entreprise. Les principes et modèles théoriques de coaching appartiennent, comme ceux du management, aux sciences ‘molles’, par opposition aux sciences exactes, elles sont par conséquent moins crédibles. C’est probablement exact8. Ceci dit le droit n’est pas la science la plus exacte qui soit…

Dans les cabinets d’avocats, l’on se préoccupe assez rarement d’accompagner ses membres dans leur développement en tant que personne. Ceci n’est pas sans lien avec le statut et la mentalité d’indépendants des avocats, mais également, peut-être, avec une certaine politique de « sélection naturelle » à l’œuvre au sein des cabinets. Les cabinets ne comptent d’ailleurs pas de « managers » attitrés, dont le métier est de diriger les équipes d’avocats, chaque membre demeurant avant tout expert dans le traitement de dossiers. Ceci étant dit, pour bon nombre d’avocats interrogés, et quelle que soit leur spécialité, ce pour quoi le client paie et continuera à payer, c’est la relation (de confiance) qu’il a avec son avocat. La relation de personne à personne, donc, et pas celle d’un client à un expert retranché dans sa tour d’ivoire. L’avocat a tout à gagner à se développer en tant que personne, afin d’être plus présent et attentif à ses besoins et à ceux des autres, collaborateurs, confrères et clients. Car le « intuitu personae », aucune application ou programme informatique ne pourra jamais le remplacer. L’avocat est-il heureux ? Le juriste est-il heureux ? Les métiers d’avocat et de juriste sont des métiers nobles et passionnants. Ils sont aussi rudes et éprouvants : le conflit, l’affrontement, ou à tout le moins, la confrontation quotidiens et la prudence (pour ne pas dire la méfiance) comme seconde nature sont autant d’éléments que beaucoup d’avocats décrivent comme « usants ». Saviez-vous que le pessimisme est un trait de personnalité généralement corrélé à de plus faibles succès professionnels, sauf pour les juristes pour qui il paraît être un indicateur de réussite ? Ma promesse, en tant que coach, c’est d’aider les avocats et les juristes à mieux faire leur métier et à y être heureux !

Les principes et modèles du coaching sont aussi « ésotériques » (ou pas) que les modèles théoriques élaborés depuis trente ans dans le domaine de la psychologie individuelle, de la dynamique des groupes et de la sociologie des organisations sur lesquels ils se fondent. 9 M.E.P. Seligman, P. R. Verkuil, T. H. Kang, « Why lawyers are unhappy», Cardozo Law Review, Volume 23, November 2001, http://www.myassistplan. com/Content/LSUC/Articles/WhyLawyersareUnhappy.pdf. 8

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La Croix-Rouge de Belgique

et la diffusion du droit international humanitaire Larcier Group a eu, cette année encore, le plaisir de sponsoriser la Croix-Rouge de Belgique dans le cadre de son concours de plaidoirie en Droit international humanitaire, organisé, le 16 mars dernier, sous le forme d’un procès fictif devant la Cour pénale internationale. L’occasion pour Émile & Ferdinand de revenir sur les activités de diffusion du droit international humanitaire mises en place par la Croix-Rouge de Belgique.

Julie Latour Coordinatrice de projets en Droit international humanitaire à la Croix-Rouge de Belgique

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La Croix-Rouge de Belgique a été créée en 1864 sur la base des résolutions de la conférence internationale de Genève qui invitent à la création de comités nationaux de secours aux militaires blessés sur les champs de bataille. Ses activités, tant nationales qu’internationales, ont débuté dès sa création et couvre un large domaine d’intervention : asile et migration, santé, solidarité, rétablissement des liens familiaux, secours, … La CroixRouge de Belgique joue également le rôle de « gardien» du droit international humanitaire, rôle complexe qui est étroitement associé à la création de l'institution et que la communauté internationale lui a ensuite formellement confié. En Belgique, la Croix-Rouge est chargée de la

diffusion du droit international humanitaire et des principes et valeurs du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge au sein de la population. Découvrez ici les principales activités de diffusion du droit international humanitaire mises en place par la Croix-Rouge de Belgique : Le cours annuel en droit international humanitaire

Organisé annuellement à l’École Royale Militaire, ce cours a lieu durant les mois d’octobre et de novembre. Accessible à tous, il vise à initier aux bases du droit international humanitaire, avec une approche pratique de la matière au regard


© Pierre-Bernard-Demoulin

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de l’actualité internationale. S’étalant sur 8 séances à raison de deux soirées par semaine, le cours parcourt les différents volets du droit international humanitaire. Les modules sont dispensés par des orateurs avec des profils très variés (académiques, collaborateurs d’organisations internationales ou organisations humanitaires, magistrats, militaires, …), ceci contribuant à amener une vision nuancée et complète sur les enjeux humanitaires. Ce cours est agréé par le Barreau de Bruxelles au titre de formation permanente pour les avocats et valorisée pour 2.5 points par module. Le cours annuel pour professionnels de l’humanitaire

Organisé en collaboration avec le Comité international de la Croix-Rouge, ce cours résidentiel prend place en alternance en France, en Suisse et en Belgique. Il est ouvert aux professionnels de l'humanitaire désireux d’acquérir une formation juridique pragmatique. Organisé sous forme de sessions thématiques alliant théorie et pratique, ce cours vise à amener les participants à mieux comprendre les problématiques et défis du droit international humanitaire et de l’action humanitaire dans les conflits armés contemporains. Il compte de nombreux intervenants renommés dans le domaine du droit et de l'action humanitaires. Séminaire d’introduction au droit international humanitaire

Ce séminaire est destiné aux représentants des missions permanentes des États auprès de l’Union européenne et de l’OTAN, des fonctionnaires de ces deux institutions, des fonctionnaires des ministères fédéraux, des membres d’organisations humanitaires et des journalistes basés à Bruxelles. Organisé conjointement par la Croix-Rouge de Belgique, la Rode Kruis Vlaanderen, le Comité inter-

national de la Croix-Rouge et Network on Humanitarian Action (NOHA)-Université Catholique de Louvain, ce séminaire aborde les principaux thèmes du droit international humanitaire. Après une introduction au cadre théorique du DIH, les orateurs se concentrent ensuite sur une approche pratique du droit, par le biais notamment d’exercices et de discussions en sous-groupes.

La diffusion du droit international humanitaire à la Croix-Rouge de Belgique, c’est aussi des actions à destination : • des avocats et magistrats ; • des étudiants en droit, journalisme et coopération au développement ; • des acteurs et futurs acteurs humanitaires ; • des parlementaires fédéraux ; • des fonctionnaires fédéraux ; • des militaires ; • et du monde scolaire.

Plus d’informations ? Rendez-vous sur notre site internet www.croix-rouge.be ou envoyez-nous un e-mail à dih@croix-rouge.be.

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BARREAU DE LIÈGE

barreau de Liège. élections Émile & Ferdinand en vous présentant les de leur programme.

Isabelle Tasset

Avocate, médiatrice agréée en droit familial et en droit social

Le changement, oui ! et pas à n'importe quel prix

Tout changement est une formidable opportunité de développement pour autant que nous restions connectés à notre raison d’être.

avec l’idée que le changement n'est pas une solution improvisée, bradée dans l'urgence à un logiciel miracle, le changement s'anticipe, il se prépare, il s'analyse, avec sérénité.

brader nos services. Clarifions le coût de nos prestations et nous serons plus accessibles à ceux qui sont en attente de défense en justice.

Maître Robot, à son ordinateur attaché, nouveau dieu de l'intelligence artificielle, nous promet le bonheur de la science fiction.

Le changement se gère dans le respect de tous et dans la concertation. À défaut, il conduit au blocage ou à la scission.

Nous devons être plus rapides, nous sommes soumis à des délais toujours plus courts. Pour utiliser un droit complexe, apprenons à maîtriser les nouvelles technologies pour en faire des outils de travail et nous n'aurons plus peur de la concurrence de ceux qui vulgarisent le droit avec tous les dangers des conseils inappropriés. Plutôt que de financer un projet d'intelligence artificielle, utilisons mieux ce qui est à notre portée. Soyons créatifs. Il existe des banques de données juridiques complètes. Négocions leur accès avec les maisons d’éditions à des prix abordables et apprenons à nous en servir. Il ne suffit pas d'avoir une belle bibliothèque, encore faut il en avoir la clé.

À quel prix ? Devrons nous dire adieu à nos belles bibliothèques, aux regards rassurés de nos clients, à nos collaborateurs, aux rencontres informelles au palais, au plaisir de décortiquer le droit pour trouver une solution ? Devrons-nous dire adieu à notre déontologie à la fois complexe et rassurante ? En fait que savons-nous exactement de cette intelligence artificielle ? Faut-il lui donner les vertus qu’elle n’a pas encore ? Des années de recherches et des budgets colossaux ont été nécessaires, pour qu’en 2016 un logiciel gagne une partie de jeu de GO. Ce n’est pas en septembre 2017, qu’un ordinateur sera en mesure d’analyser l’ensemble des données factuelles et juridiques d’un dossier complexe. Sommes-nous en train de perdre notre âme ? Certes, notre profession est en ébullition, secouée dans ses repères et convictions. Nouvelles technologies, nouvelles attentes de nos clients, vulgarisation du droit, accès à la justice, difficultés de gérer vie professionnelle et vie privée. Voilà les défis importants qui appellent un changement. Je pose ma candidature au vice bâtonnat,

Le Barreau de Liège compte 783 avocats inscrits au tableau et 187 stagiaires. Ce ne sera pas chose aisée d’être attentive aux diverses sensibilités mais c’est là que je suis prête à m'engager pour défendre notre profession, au bénéfice de tous. Je suis fille et mère d'avocate. Je sais l'expérience que chaque génération apporte à l'autre. Nous sommes avocats pour être aux cotés de nos clients. Soyons attentifs à leurs attentes et nous resterons leurs meilleurs défenseurs. Aujourd'hui on négocie bien plus qu’hier, en droit pénal, en droit fiscal. La médiation, l’arbitrage et la conciliation progressent. On parle de droit collaboratif. D’autres ont déjà compris l'intérêt qu'il y a à développer des activités répondant à ces changements. Nous avons le monopole de la plaidoirie, elle reste incontournable dans certains cas, nous n’avons pas le monopole de la négociation, de la conciliation, de la médiation ni même de l'arbitrage. Nous devons développer ces compétences et nous former aux divers modes de résolution des conflits. Nous sommes les spécialistes du droit, capables de plaider et de conclure. Devenons, en outre, les spécialistes de la gestion des conflits. Nous aimons notre indépendance, résistons aux marchandages de ceux qui veulent

1 Pensée attribuée à Lao Tseu, Lenine et W. Churchill…..il doit y avoir du vrai.

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Nouvelles technologies, accès à la justice, complexité du droit, nouveaux besoins des clients dessinent les axes du changement. Le rôle de l'avocat évolue, il faut le comprendre et faire savoir que nous sommes capables de nous adapter. Piloter ce changement, avec force, conviction et compétence est de la responsabilité du bâtonnier. Je suis prête à m'engager dans cette voie. Le Barreau de Liège peut être fier d'avoir été le fer de lance de prises de position frondeuses, intelligentes et raisonnées. Gardons notre liberté de pensée, "Là où il y a la volonté, il y a le chemin.1"

Isabelle Tasset


BARREAU DE LIÈGE

au bâtonnat. le débat est ouvert… désirait participer au débat deux candidats et le cœur

Défions ensemble le statu quo ! « Vous aimez les « Bad boys » ? Très bien. Mais ne les épousez pas si vous voulez faire carrière ». C’est Sheryl Sandberg PDG de Facebook et conseillère de Hilary Clinton qui a fait cette recommandation à de jeunes étudiantes. Pas de « Bad boys » donc, épousez plutôt des hommes au foyer. Mais sont-ils si nombreux chez nous ? N’y a-t-il pas une autre voie pour les jeunes au barreau et particulièrement pour les jeunes avocates ? Le barreau se prive de talents si les décisions se prennent sans nos jeunes consœurs et si les cabinets n’arrivent pas à les retenir. Cette autre voie, je la trouve dans la création d’un binôme au bâtonnat, dont un, sera… une jeune avocate. Illustrons cette proposition, comme d’autres, en évoquant quelques binômes : Emile & Ferdinand1 Voilà un binôme unisexué classique avec les prénoms des deux hommes qui ont fondé deux maisons d’édition emblématiques. Ce choix uniquement masculin ne sert en rien pour illustrer ma proposition d’un binôme bisexué… Elisabeth & Anne-Laure2 Ici ce sont les deux femmes qui dirigent cette gazette. Leurs prénoms pourraient être choisis en remplacement de ceux des fondateurs, elles ont l’étoffe Émile Bruylant & Ferdinand Larcier Élisabeth Courtens & Anne-Laure Bastin 3 Mabeth Bertrand & Jacques Henry, parents de Patrick, sans qui je ne me présenterais pas à vos suffrages 4 https://batonn.at/mon-programme/lavocat-au-feminin/ 5 Pierre Curie & Marie Skłodowska-Curie 6 https://batonn.at/mon-programme/lavocat-entrepreneur/

Jean-François Henrotte

nécessaire, mais ce choix souffre de son homogénéité et n’est donc pas plus satisfaisant pour défendre mon binôme. Mabeth & Jacques3 Les prénoms d’un couple d’avocats liégeois bien connus. Ils servent éminemment mieux mon propos. Voici un couple hétérogène et brillant : chacun contribuant à la richesse du barreau et à l’originalité de leur cabinet respectif4. Pierre & Marie Ces deux scientifiques ont défié le statu quo et ont innové afin d’améliorer le monde, non pas pour eux mais pour les autres, comme les avocats servent les justiciables et non eux-mêmes6. Un prix Nobel a couronné leur action. 5

Alan & Arnold7 Ils illustrent la liberté de l’orientation sexuelle, qui est comme les autres libertés une valeur importante pour moi8. Surtout, Alan est le père de l’intelligence artificielle. Or, j’ai la conviction que, associée au Big Data et si nous en mutualisons le coût, elle nous permettra de continuer d’assister la classe moyenne, qui a de plus en plus de difficultés à payer nos honoraires9. Paul & Siri10 Ces génies littéraires égaux formant un couple heureux, ils ne sacrifient pas l’essentiel à leur profession. Si mon épouse a indiscutablement le niveau de lan Turing & Arnold Murray, l’amant qui a précipité sa perte A https://batonn.at/mon-programme/lavocat-defenseur-deslibertes/ 9 https://batonn.at/mon-programme/lavocat-informatise/ 10 Paul Auster & Siri Hustvedt 11 "Nothing About Us Without Us!", Wikipedia 12 https://batonn.at/mon-programme/lavocat-anime/

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Siri et si je ne peux me vanter d’avoir celui de Paul, je veille néanmoins à conserver à ma famille une priorité. De même, si je veux être le bâtonnier de l’audace et du futur de notre profession, je ne veux pas sacrifier mes relations avec chacun d’entre vous et le rôle de conciliation du bâtonnier à la réussite de ces propositions. Jean-François & … Jeunes avocates, je voudrais que rien ne puisse se faire pour vous sans vous11. Voici pourquoi je souhaite, comme au barreau de Paris ou comme cela est envisagé pour la présidence d’avocats.be, exercer mon bâtonnat en binôme avec une co-bâtonnière (fonction distincte du dauphin)12. Son identité sera connue dans un an quand elle sera soumise à votre suffrage, si vous me faites l’honneur de m’élire en juin. Mon blog (http://batonn.at) ne cite pas d’autre couple que ce binôme encore virtuel mais il contient bien d’autres noms et surtout d’autres propositions. Consultez-les, commentez-les, amendez-les ! Participez à l’avenir de votre barreau ! Jean-François Henrotte

http://batonn.at

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PERLES LÉGISLATIVES

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PERLES LÉGISLATIVES

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SAVE THE DATES XXXX

FORMATIONS LARCIER GROUP FORMATION – TVA, MÉCANISMES ET FONDEMENTS Jeudi 16 juin – de 14h à 17h30 Bruxelles - Hôtel Courtyard by Marriott FORMATION – LE DROIT PÉNAL SOCIAL : INCIDENCES DE LA TROISIÈME RÉFORME DU CODE Jeudi 16 juin 2016 – de 14h à 17h30 Wavre - Hôtel Léonardo de Wavre FORMATION – BIG DATA ET DROIT DES ALGORITHMES Mercredi 22 juin 2016 – de 19h à 12h Paris – Cabinet A. Bensoussan Lexing

F ORMATIONS COMMISSION – UNIVERSITÉ PALAIS (CUP) PROGRAMME 2016

FORMATION – INFORMATIQUE ET LIBERTÉS : BILAN ET TENDANCE Mercredi 14 septembre 2016 – de 9h à 12h Paris – Cabinet A. Bensoussan Lexing

ACTUALITÉS DE DROIT DISCIPLINAIRE Liège, 16/09 - Bruxelles, 23/09 - Charleroi, 30/09

FORMATION – TRANSITION NUMÉRIQUE Mercredi 23 novembre 2016 – de 9h à 12h Paris – Cabinet A. Bensoussan Lexing

THÉORIE GÉNÉRALE DES OBLIGATIONS ET CONTRATS SPÉCIAUX. QUESTIONS CHOISIES Liège, 07/10 - Louvain-la-Neuve, 14/10 - Charleroi, 21/10 LES CONTRATS COMMERCIAUX EN PRATIQUE Liège, 18/11 - Bruxelles, 25/11 - Charleroi, 02/12 CRÉDIT AUX CONSOMMATEURS ET AUX P.M.E. Liège, 02/12 - Louvain-la-Neuve, 09/12 - Charleroi, 16/12 RETROUVEZ LE DÉTAIL DE CHAQUE SESSION

INFOS ET INSCRIPTIONS : Larcier Formation : 0800 39 067 formation@larciergroup.com www.larcier.com (onglet Formations-Colloques)

sur le site de la CUP : www.droit.ulg.ac.be/cup

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GAZLAR16 ISBN : 978-1-1009-7515-3

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