Émile & Ferdinand 22

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Emile& Ferdinand Gazette

2017/2 | N°22 Bimestriel gratuit

Bureau de dépôt : 3000 Leuven Masspost | P-916169

7 Rencontre

Michel Fincoeur & Sophie Vandepontseele Le dépôt légal de la Bibliothèque royale

10 Histoire

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Anne-Laure Losseau Faites votre burn-out !

Bernard Mouffe

Pourquoi faut-il nécessairement que les politiciens nous mentent ?

Wilfried Meynet & Jean-Pierre Buyle Around the robe! – Honneur à la toge

15 Coach me if 18Event you can !

Actu

Retour sur la Foire du Livre de Bruxelles et l’exposition d’Amnesty International

21L’art au palais 22 Hommage

Jean-Pierre Buyle analyse la peinture murale Code

Patrick Henry Il y a trente ans, Jacques Henry


ÉDITO

bonne lecture !

Chers lecteurs, Chers auteurs, Nous sommes heureux de vous retrouver pour le deuxième numéro de l’année. Dans la rubrique « Actualité », et à l’occasion de la parution de son dernier ouvrage, Bernard Mouffe s’interroge sur le caractère consensuel et évident du droit au mensonge des politiciens. Pourquoi un politicien peut-il dire n’importe quoi du moment que cela semble vrai ou sérieux, ou efficace, ou énergique, ou inspiré ? Réponse et analyse en page 3 ! Dans ce numéro, Émile & Ferdinand est également parti à la rencontre d’un partenaire indispensable dans le monde de l'édition : la Bibliothèque royale de Belgique. Michel Fincœur et Sophie Vandepontseele retracent pour nous l’évolution du dépôt légal, depuis l’ordonnance royale de Montpellier du 28 décembre 1537, mais aussi les défis à venir.

colophon Rédacteur en chef Élisabeth Courtens Secrétaire de rédaction Anne-Laure Bastin Équipe rédactionnelle Anne-Laure Bastin, Élisabeth Courtens, Charlotte Claes et Muriel Devillers Lay-out Julie-Cerise Moers (Cerise.be) © Groupe Larcier s.a. Éditeur responsable Marc-Olivier Lifrange, CEO Groupe Larcier s.a. rue Haute 139 - Loft 6 1000 Bruxelles Les envois destinés à la rédaction sont à adresser par voie électronique à emileetferdinand@larciergroup.com

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Ensuite, cap sur Marseille et honneur à la toge ! Depuis quelques années, le Barreau de Marseille et le Conseil national des barreaux français ont décidé de mettre en valeur la robe de l’avocat au travers de différents projets que Wilfried Meynet nous présente. L’occasion également de se pencher sur les particularités de la toge en Belgique.

Losseau nous explique comme prendre le contrôle et faire notre burn-out. Humour décalé garanti ! Retrouvons ensuite Maryse Hendrix, Responsable de la Coordination Culture à Amnesty International, qui nous parle de l’exposition #JeSuisHumain, présentée à la Foire du Livre de Bruxelles 2017 et soutenue par le Groupe Larcier. L’occasion également pour Émile & Ferdinand de nous faire découvrir le stand du Groupe. Ce numéro signe aussi le retour de la rubrique « L’art au palais ». Jean-Pierre Buyle nous fait découvrir la peinture murale « Code », de Michel Leonardi, exposée au Palais de Justice de Liège. Pour terminer, un article très émouvant dans la rubrique « Hommage ». Afin de commémorer l’anniversaire du décès de Jacques Henry et en hommage à son engagement, le comité de la J.L.M.B. a tenu à réaliser un numéro spécial, consacré au droit des jeunes. Patrick Henry nous fait l’honneur de nous présenter ce numéro et nous rappelle les combats de son père.

Belles découvertes…

Dans la rubrique à présent bien connue « Coach me if you can ! », Anne-Laure

L’équipe rédactionnelle d’Émile & Ferdinand

Cette gazette est la vôtre ! N’hésitez pas à proposer des articles, à formuler des suggestions, à réagir aux articles publiés et, ainsi, à faire évoluer et faire grandir Émile & Ferdinand. Adressez-nous vos messages à l’adresse suivante : emileetferdinand@larciergroup.com


ACTU

Pourquoi faut-il

nécessairement que les politiciens nous mentent ?

L’art de la politique est un art de la sophistique, donc du mensonge. Mais pourquoi un politicien peut-il dire n’importe quoi du moment que cela semble vrai ou sérieux, ou efficace, ou énergique, ou inspiré ? À l’occasion de la parution de son dernier ouvrage, Bernard Mouffe s’interroge sur le caractère consensuel et évident du droit au mensonge des politiciens. Bernard Mouffe Avocat au Barreau de Bruxelles, Maître de conférences à l’Université de Namur et à l'Université Catholique de Louvain

À propos de Nixon, Harry Truman avait plaisir à dire : « C’est un menteur aussi malfaisant que méprisable. Il est capable de sortir deux mensonges en même temps, et, si par extraordinaire il lui prenait l’envie de dire une fois la vérité, il mentirait quand même, juste pour ne pas perdre la main ». Cette boutade n’en est pas vraiment une : qu’ils s’inspirent

de Platon [La République] ou de Machiavel [Le Prince] (deux auteurs qu’ils n’ont très généralement pas lus), les politiciens estiment pouvoir « pour son bien » cacher la vérité au peuple ou le tromper, « pour son salut ». Et le fait qu’un politicien soit, par essence, menteur ne dérange en définitive pas grand monde. Mais pourquoi donc ?

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ACTU

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D’abord, parce l’homme politique est un courtisan, qui use d’artifices et qui « raffine sa dissimulation en se servant de la vérité même pour tromper » [Balthasar Gracian]. L’accès au pouvoir suppose la démagogie, c’est-à-dire le « mensonge au peuple » : « Au lieu du souci de l’intérêt général que la fonction appelle, l’homme politique en mal de mandat cherche bien souvent l’assentiment du plus grand nombre – cinquante et un pour cent, cela suffit. Pour l’obtenir, il flatte, séduit, amadoue et promet, il tient un propos utile pour ramasser les

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suffrages, mais n’a aucunement l’intention d’honorer ses promesses – dont il affirmera plus tard qu’elles n’engagent que ceux qui y ont cru » [Michel Onfray]. Parce que l’homme politique est d’abord un homme de paroles. Parce qu’il (n’)est fait (que) pour parler et qu’il sait que les paroles sont (d’abord) faites pour s’envoler. Orwell pouvait donc écrire : « Le discours politique – et à quelques variations près c’est vrai pour tous les partis politiques, des conservateurs aux anarchistes – est conçu de manière à faire apparaître les mensonges véri-

diques et le meurtre respectable, et à conférer une apparence de solidité au vent lui-même ». Et Montherlant asséner : « C’est pourquoi, qu’elle s’élève dans le salon, au banquet, dans la chaire, à la tribune, sur le champ de bataille, la parole politique est toujours malhonnête, voire obscène de malhonnêteté. Pendant que la main signe des ordres qui construisent et détruisent selon une volonté le plus souvent rigoureuse, la bouche dit ou clame n’importe quoi. Tels furent, sont et seront, dans les siècles des siècles, les sombres maîtres de l’univers ».


ACTU

“ Ensuite, les politiciens mentent par l’objet même qu’ils manipulent. La vérité politique [souvent bipolaire] n’appartient qu’au camp qui la proclame : est vérité tout ce que pense le politicien qui s’exprime, erreur tout ce qui procède de son adversaire. Avec ironie, Adlai Stevenson, l’homme politique américain, disait : « J’ai pensé faire une proposition à mes amis républicains... S’ils cessent de raconter des mensonges sur les démocrates, eh bien, nous cesserons de dire la vérité sur eux ». Dans une logique bipolaire [gauche-droite], le critère principal du bien ou du mal n’est plus le rapport au vrai mais le rapport à l’autre. L’opposition réorganise nécessairement sa lecture du réel en fonction des axes choisis par la majorité. L’art de la politique est un art de la sophistique, donc du mensonge. C’est la « célébration de l’emballage et le mépris du contenu » : pour un sophiste (l’ancêtre de nos publicitaires), la vérité réside dans l’efficacité ; est vrai ce qui parvient à ses fins et produit ses effets ; est faux tout ce qui manque son but. C’est d’ailleurs en s’appuyant sur cette évidence que les théoriciens du droit forgeront le concept de la raison d’État qui permettra de tout justifier... Encore, les politiciens mentent parce que l’opinion publique n’est pas contre le fait qu’ils le fassent ; elle demande même qu’ils le fassent : « Contre le crime supposé, l’opinion publique s’insurge ; contre le vol soupçonné, elle s’agite ; elle stigmatise le viol, fût-il celui de la constitution ; elle ne tolère pas l’enrichissement excessif de ses dirigeants ; elle censure volontiers leurs frasques sentimentales. Mais elle ne traite les politiciens de ‘menteurs’ que pour mieux les amnistier. C’est

E ntre une réalité concrète mais déprimante et une représentation séduisante mais imaginaire, nous choisissons la seconde dans leur ‘nature’ ; on n’y peut rien » [J.-F. Kahn]. C’est dans leur nature et, pire, c’est leur rôle : que le discours d’un leader soit vrai ou faux, bon au mauvais, n’a aucune importance – l’essentiel est que ce leader soit un ‘personnage’. Entre une réalité concrète mais déprimante et une représentation séduisante mais imaginaire, nous choisissons la seconde. Que nous aimions le mensonge, Pio Rossi – ce moine qui ne sortit jamais de son couvent mais avait malgré tout bien appris à connaître l’âme humaine – le soutenait déjà gaiement, au XVIIe siècle, dans ce qui devint son Dictionnaire du mensonge : « Une des dernières Écoles des Grecs examina cette particularité que de savoir d’où vient que les hommes aiment les mensonges, même quand ils n’en retirent pas de plaisir ; d’où vient qu’ils l’aiment pour lui-même. […] Qui peut douter que si l’on ôtait des esprits humains les opinions changeantes, les espérances flatteuses, les fausses estimations, les imaginations fantasques et semblables caprices, les esprits de la plupart des hommes se retrouveraient mesquins, resserrés, remplis de mélancolie, d’indispositions et hostiles à euxmêmes ». La politique est le seul échange où le produit n’existe pas ou compte si peu. Tout est dans le prix qu’on veut bien, nous citoyens, y mettre. Voilà pourquoi un politicien peut dire n’importe quoi. L’important étant que cela fasse vrai ou

sérieux, ou efficace, ou énergique, ou inspiré... Il ne doit pas être convaincu mais convaincant. Afin que les pauvres électeurs que nous sommes croient que c’est important, vrai, sérieux, efficace ou inspiré... Machiavel ne disait-il pas : « Les hommes sont tant simples et obéissent tant aux nécessités présentes que celui qui trompe trouvera toujours quelqu’un qui se laissera tromper » ? Enfin, si le droit au mensonge des politiciens est à ce point consensuel et évident, c’est aussi parce qu’il est expressément avalisé par la Constitution qui reconnaît que doivent bénéficier d’une immunité spéciale les ministres, les secrétaires d’État et les parlementaires pour toutes les opinions exprimées dans l’exercice de leurs fonctions. Cette immunité est d’ailleurs plus étendue que celle, équivalente, des avocats (autres menteurs professionnels), dans la mesure où elle ne s’arrête pas à l’enceinte du parlement ou du cabinet ministériel, les mots « dans l’exercice de leur fonction » autorisant une interprétation plus large, ainsi qu’en a jugé la Cour de cassation dans son arrêt du 1er juin 2006 : « La protection offerte par l’article 144 de la Constitution ne permet pas que le juge, directement ou indirectement, contrôle la manière dont le Parlement exerce son droit d’enquête ou prend sa décision, et partant, la manière dont les membres de la Chambre expriment leur opinion »...

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ACTU

L a politique est le seul échange où le produit n’existe pas ou compte si peu. Tout est dans le prix qu’on veut bien, nous citoyens, y mettre

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Reste que cette immunité, qui couvre le droit connaturel au mensonge de l’homme politique, n’est pas absolue : certains politiciens doivent malgré tout leur fin de carrière à un mensonge, trop objectif, trop personnel, auquel leur ‘crédibilité’ (et leur carrière) n’a pu résister. S’il n’en a pas été ainsi de Clinton aux États-Unis, cela fut le cas de Nixon ; ou, en France, du ministre Jérôme Cahuzac et de la journaliste Françoise Giroud. En 1972, cette dernière avait publié un livre prémonitoire intitulé Si je mens... En 1977, alors secrétaire d’État à la Culture, elle est candidate aux élections municipales dans le XVe arrondissement de Paris. Confrontée à Nicole de Hautecloque, une gaulliste médaillée de la Résistance, elle décide (pour faire bonne mesure ?) de se prévaloir elle aussi de cette décoration qui, si elle avait bien été attribuée à sa sœur, ancienne déportée, ne l’avait pas été spécifiquement à elle. Pointée du doigt par les associations d’anciens résistants, elle va alors s’enfoncer dans son mensonge et ne s’en relèvera pas : elle perdra les élections, son portefeuille et sa réputation. Le monde s’est récemment gaussé de l’excuse opposée par Kellyanne Conway, la conseillère en communication de Trump, soutenant que les ‘mensonges’ du président n’étaient que des « faits alternatifs ». Al Haig, l’ancien secrétaire d’État de Reagan, soutenait déjà fréquemment, pour dédouaner son président de cer-

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tains de ses propos : « Ce ne sont pas des mensonges, mais une inexactitude terminologique ». Dans l’Art du mensonge politique, l’ironique Jonathan Swift, s’emportant contre les « menteurs grossiers », ceux qui n’ont qu’un « petit talent et un manque de gé-

nie à débiter du mensonge », leur proposait, pour ceux qui auraient « trop et mal menti, entamant ainsi leur crédibilité » de faire la cure (d’inspiration médicale) suivante : « Se mettre au régime sec, sans boniments, se contraindre trois mois durant à ne dire que des vérités, pour regagner chèrement le droit de mentir à nouveau, en toute impunité ». Hélas, se plaint Swift, « jamais on ne trouvera parti ou homme politique qui supportât un tel régime ».

Le droit au mensonge Dans son dernier ouvrage, paru en mars 2017 aux éditions Larcier, Bernard Mouffe traite de manière transversale les cas dans lesquels une personne est légalement ou légitimement « en droit » de proférer des mensonges. À côté du mensonge pernicieux (celui de l’escroquerie) figurent une série de mensonges officieux ou légitimes, qui vont du mensonge pieux (celui du savoir-vivre, de la politesse, de la bienséance... opérés comme lubrifiant social) aux mensonges d’attaque ou de défense, en passant par le « mentir vrai » de la politique, la mythomanie ou le mensonge à soi-même (dissonance cognitive). Fonds de commerce d’une quantité de métiers [prestidigitateur, avocat, ministre, romancier, joueur de poker, publicitaire, comédien, espion, diplomate, homme politique... et jusqu’au Père Noël ou à Madame Soleil], le mensonge est aujourd’hui de plus en plus universellement toléré, voire même plébiscité.

Le droit au mensonge, Bernard Mouffe, éd. Larcier, 434 p., 120,00 € Cet ouvrage examine dans le détail, à travers de nombreux exemples, l’appréhension faite « en droit » de ces mensonges particuliers, selon qu’ils portent atteinte à la crédibilité légale et nécessaire [contrefaçons, fraudes, usurpations, simulations...] ou à la crédibilité consentie et légitime [faux, falsifications, simulacres, impostures, duperies, bidonnages, tricheries, dopage…].


RENCONTRE

Le dépôt légal de la Bibliothèque royale , outil de préservation du patrimoine éditorial belge

Puisant ses sources dans l’ordonnance royale de Montpellier du 28 décembre 1537, le dépôt légal moderne permet de collecter les publications belges pour la conservation à long terme. Il a évolué au fil de l’histoire et la notion aujourd’hui est bien comprise pour le papier. Mais que couvre-t-elle dans le cas de l’édition numérique ? Michel Fincœur et Sophie Vandepontseele retracent pour nous cette évolution et les défis à venir.

Dr Michel Fincœur Attaché scientifique

Sophie Vandepontseele Directrice des Collections contemporaines

Dépôt censorial, dépôt probatoire et dépôt patrimonial

Le dépôt légal moderne puise ses sources dans l’ordonnance royale de Montpellier du 28 décembre 1537 par laquelle François Ier crée le dépôt royal pour « assembler en [sa] librairie toutes les livres dignes d'être vues qui ont été ou qui seront faites, […] si de fortune ils étaient cy après perdus de la mémoire des hommes ». Si l’ordonnance insiste sur le côté patrimonial, il faut replacer celle-ci dans son contexte : la multiplication d’écrits qui critiquent la religion catholique et, pardelà, l’essence divine de la royauté. Apparaît donc en filigrane la dimension censoriale du dépôt. Dans les Pays-Bas espagnols, un dépôt royal est créé à Bruxelles le 29 avril 1594. En France, la Convention supprime le dépôt royal en 1791 et institue dès le 24 juillet 1793 un dépôt volontaire : « Tout citoyen qui mettra au jour un ouvrage, […] sera obligé d’en déposer deux exemplaires à la bibliothèque nationale […] ; faute

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RENCONTRE

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Bibliothèque royale de Belgique

de quoi il ne pourra être admis en justice pour la poursuite des contrefacteurs ». Ce dépôt volontaire probatoire est inspiré de l’Agreement anglais de 1610 pour la protection des droits des auteurs. Napoléon rétablira toutefois le dépôt obligatoire à des fins censoriales. Chez nous, le régime hollandais abandonne bientôt ce dépôt censorial napoléonien pour en revenir au dépôt probatoire et la jeune Belgique ne modifie pas en substance le régime du dépôt légal hollandais. Lorsque la Belgique adhère en 1886 à la Convention de Berne sur les droits d’auteur, le dépôt volontaire probatoire est supprimé car ni la Convention de Berne, ni celle de Berlin, en 1908, ne veulent de formalité pour défendre ses droits. Le dépôt légal renaît de ses cendres par la loi du 8 avril 1965 qui le crée à partir du 1er janvier 1966. Cette fois, il n’est plus censorial ni probatoire mais seulement patrimonial. Le législateur oblige les éditeurs belges et les auteurs belges domiciliés en Belgique et publiés à l’étranger à remettre un exemplaire de leur publication à la Bibliothèque royale de Belgique. À charge de celle-ci de conserver le patrimoine éditorial national pour les générations futures et d’établir la Bibliographie de Belgique. Les éditeurs sont encore tenus de s’inscrire dans le Registre des éditeurs.

La loi et ses arrêtés d’application distinguent alors un dépôt d’office, un dépôt prescrit et un dépôt à titre provisoire. Notons que les documents reproduits par les procédés phonographiques et cinématographiques sont exclus du dépôt. L’Arrêté Royal du 14 février 2008 exige dorénavant le dépôt d’un second exemplaire papier pour les publications non périodiques. Tandis que la loi du 25 avril 2014 instaure des amendes administratives allant de € 156,00.- à € 1.500,00.- ou, en cas de récidive dans l’année qui suit une première contravention, de € 300,00.- à € 6.000,00.Le dépôt légal bientôt aussi pour les publications numériques

Si le livre papier reste le support de prédilection, l’édition numérique prend chaque année de plus en plus d’ampleur. Les différents rapports de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Vlaamse Gemeenschap témoignent de cette évolution1. Pour assurer la pérennisation de cette part grandissante de l’édition belge, le dépôt légal doit se mettre à jour. Ainsi, il est aujourd’hui nécessaire d’étendre la loi aux publications électroniques. Hormis les publications sur CD’s, DVD’s et disquettes, la loi actuelle relative au dépôt légal ne couvre pas les publications numériques.

http://www.boekenvak.be/nieuws/boekenverkoop-vlaanderen-kent-lichte-stijging; http://www.promotiondeslettres.cfwb.be/index.php?id=etudessectlivre

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RENCONTRE

À charge de la

Un avant-projet de loi est en préparation et prévoit de combler cette lacune afin de permettre à la Bibliothèque royale de couvrir l’ensemble de l’édition numérique belge. Cet avant-projet sera complété par un arrêté royal qui en précisera les modalités et les conditions de dépôt ainsi que les définitions. Archivage, accès au contenu et intégrité de la publication numérique : une question d’équilibre

Le dépôt légal permet de collecter les publications belges pour la conservation à long terme. Si cette notion est bien comprise pour le papier, que couvre-t-elle dans le cas de l’édition numérique ? Il s’agit de définir une véritable stratégie de conservation sur le long terme, qui doit couvrir plusieurs niveaux : formats de fichiers, logiciels de lecture, supports de stockage et équipements de lecture. Tous ces éléments, guettés par l’obsolescence, doivent faire partie de cette stratégie. Aujourd’hui, il n’y a aucune garantie qu’un format actuel soit lisible dans le futur. Tout l’enjeu se situe dans le travail d’assurer l’accessibilité, la continuité de la lisibilité d’une publication tout en garantissant l’intégrité de l’œuvre. La question de son intégrité ou du respect de la conservation de la publication numérique dans son format d’origine, ainsi que de ses métadonnées est centrale. Les métadonnées sont aussi importantes que le document en tant que tel car elles sont indispensables à la conservation. Finalement, le défi est donc de veiller à conserver la version d’origine et assurer sa migration vers un format lisible, actualisé au fil du temps et intégrant les notions d’intégrité du document. S’il existe aujourd’hui des formats ouverts et standardisés comme le PDF/A, le XML et l’epub dans une certaine mesure, il est difficile de prévoir toutes les évolutions technologiques et de savoir quels seront les formats uniques et universels du futur. Le format epub est un format ouvert et standardisé qui permet de gérer l’interactivité et l’animation grâce à l'intégration de fichiers multimédias. Mais ces fichiers sont souvent des fichiers propriétaires ; il faudra également tenir compte de cette diffi-

Bibliothèque de conserver le patrimoine éditorial national pour les générations futures et d’établir la Bibliographie de Belgique.

culté supplémentaire. L’enjeu se situe dans une veille constante de cette évolution et dans la planification des migrations et des adaptations régulières pour garantir une conservation à long terme optimale en sachant que le risque zéro n’existe pas. Le dépôt légal, un outil de concertation avec les professionnels du livre

Adapter la loi impliquera des changements pour les différents déposants au dépôt légal. À côté de la future extension de la loi, la Bibliothèque royale travaille sur un nouveau module de dépôt qui sera accessible à tous les déposants : éditeurs, auteurséditeurs ou auteurs. Ce module sera applicable à toutes les publications, qu’elles soient sous format papier ou numérique. Pour faire face à ces nombreux changements et pour accompagner au mieux les professionnels de l’édition et les auteurs, la Bibliothèque royale souhaite impliquer tous les acteurs dans ces évolutions et, ce dans un cadre de concertations avec les différents représentants du monde de l’édition. Ainsi, une première séance d’information à la Bibliothèque royale a eu lieu fin avril afin de présenter les différents workflows qui serviront de base pour le développement de la plate-forme dédiée au dépôt des publications. L’idée est de permettre aux éditeurs de s’exprimer afin d’engager un dialogue par rapport à ce nouvel outil et à ses fonctionnalités.

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HISTOIRE

Around the robe! Honneur à la toge

En France, la toge n'a pas changé depuis 1810. Depuis quelques années, le Barreau de Marseille et le Conseil national des barreaux français ont décidé de mettre en valeur la robe de l’avocat au travers de différents projets que Wilfried Meynet nous présente. L’occasion également de se pencher sur les particularités de la toge en Belgique grâce à la collaboration de Jean-Pierre Buyle. Wilfried Meynet Avocat, Co-directeur du DESU « droit de l’économie sociale et solidaire » (Institut de droit des affaires - Aix Marseille Université), Commissaire de l’exposition « Around the robe » à Bordeaux

La robe d’avocat, tant française que belge, est marquée par sa forme épurée, quasi-immuable et par le noir qui est également la couleur traditionnelle des vêtements du clergé. Dans de très nombreux pays, la robe des avocats est un élément d’égalité des avocats entre eux, des avocats au regard du juge et des avocats au regard du justiciable. Pour le grand public, la robe d’avocat est le symbole d’une profession respectée, parfois décriée et souvent fantasmée.

Jean-Pierre Buyle Président d’AVOCATS.BE

Depuis quelques années, le Barreau de Marseille et, désormais, le Conseil national des barreaux français ont décidé de mettre en valeur la robe de l’avocat au travers de différents projets qui seront retranscrits ci-après.

Si le titre de cet article fait explicitement référence au tube interplanétaire du groupe français de musique électronique « Daft Punk », son articulation se fera comme les valses de Jacques Brel en cinq temps. Au premier temps … une brève histoire de la robe d’avocat1

Incontestablement, la robe d’avocat est le plus ancien costume civil en usage en Europe et remonte au 12e siècle. L’origine du costume judiciaire est méditerranéenne. En effet, les croisées ont été très impressionnées par la Cour de Byzance et la pompe impériale du « Basileus », l’empereur byzantin2 qui a été repris au Moyen-Âge dans le « protocole bourguignon » qui, imposant au passage la couleur noire, fut lui-même transposé par Charles Quint en 1547 en Espagne

L’auteur remercie vivement pour la rédaction de ces lignes son confrère, référent en matière de costumes judiciaires, Me Jacques S. Boedels, Avocat au Barreau de Paris depuis 1973, auteur de Une autre justice, ouvrage collectif avec J. D. Bredin et Robert Badinter et Les habits du pouvoir, ouvrage ayant reçu le prix de Palais littéraire et artistique. 2 L’empereur de Byzance Constantin porphyrogénète est l’auteur d’un savant ouvrage de protocole appelé le Livre des cérémonies où il exposa les honneurs et le protocole réservés à l’empereur dont notamment la couleur rouge qui lui était consacrée (habits, encre, …). 1

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HISTOIRE

“ puis, introduit en France, par l’intermédiaire des reines espagnoles à la Cour de France. Après la période révolutionnaire qui vit l’abolition de tous les corps intermédiaires et donc la disparition du costume judiciaire de l’avocat, Napoléon Ier rétablit les Ordres d’avocats en 1810 dans l’Empire donc également sur les territoires actuels de la Belgique et du Luxembourg. À cette occasion, fût dessinée la robe d’avocat mais également celles de la plupart des professions juridiques (maître de Conférences, professeur agrégé, doyen de faculté, recteur, proviseur de Lycée, ...) et judiciaires (garde des Sceaux, avoués, juges, procureurs, greffiers,...). Depuis cette période, la robe d’avocat française a très peu évolué dans sa forme. Cependant, son domaine n’a fait que croître puisque son utilisation a été progressivement étendue aux huissiers, administrateurs-judiciaires, syndics de faillite devenus mandataires-liquidateurs et aux commissaires-priseurs. De plus, elle a été conservée par la quasi-totalité des États issus de l’ex-empire colonial français d’Afrique du Nord, d’Afrique Noire et d’Asie. Par ailleurs, la robe française a été le modèle de la robe des avocats notamment de Belgique, des Pays-Bas ou du Luxembourg. Il en est de même pour la robe des magistrats de certains tribunaux internationaux

S ’il y a bien un costume qui se moque du temps et surtout de la mode, c’est la robe d’avocat ! comme la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg, les tribunaux internationaux de La Haye (le tribunal pénal international ou les juridictions pénales spécialisées pour le Rwanda ou l’ex-Yougoslavie) ou encore la Cour de justice de la CEDEAO. De nos jours, la robe d’avocat française s’est stabilisée. Elle n’est devenue noire qu’à partir du 16e siècle et sa forme a été fixée au 17e siècle comme en témoigne la survivance de la traine relevée à l’intérieur et attachée à un ruban en tortillon sur l’échancrure de l’épaule gauche. Les boutons de la robe sont aujourd’hui au nombre de 13 (mais cela dépend de la taille de l’avocat(e) et de la longueur de sa robe). On en comptait 33 sous l’Ancien Régime, chiffre symbolique et religieux. La robe moderne comporte toujours sur les épaules et dans le cou des plis serrés, appelés tuyaux d’orgue. Si la robe est un symbole d’égalité entre les avocats, il existe cependant des différences notables. Le boutonnage est à gauche pour les hommes et à droite pour les femmes. De plus, contrairement à leurs confrères de Province, les avocats parisiens portent une épitoge3 sans hermine (donc complètement noire). L’origine de ce « parisianisme » n’est pas liée à la Révolution française et au deuil

que les avocats parisiens porteraient de leurs confrères guillotinés pour avoir défendu Louis XVI et Marie-Antoinette. Il ne s’agit en fait que de la persistance d’une règle du Parlement de Paris, donc d’Ancien-Régime, selon laquelle les avocats portaient une épitoge herminée uniquement quand les magistrats étaient en robe rouge (ce qui est encore le cas de nos jours pour les avocats parisiens devant les cours d’assises et pour les prestations de serment). Enfin, dans certains barreaux français de province, les avocats docteurs en droit portent une épitoge avec trois rangs d’hermine4. Au deuxième temps … la robe dans tous ses États … membres

En 2013, le Barreau de Marseille aura innové en organisant une exposition internationale sur les robes d’avocats qui, sans exagération (que l’on attribue trop facilement aux Marseillais surtout en matière de football et ce, grâce au légendaire entraîneur de l’Olympique de Marseille et fumeur inconsidéré de cigarettes BELGA, Monsieur Raymond Goethals), aura été une première mondiale ! En cette année où la métropole AixMarseille aura été capitale européenne de la culture5, les avocats marseillais ont

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L’épitoge est la pièce de tissu fixée sur l’épaule gauche. Elle s’appelait au Moyen-Âge, le chaperon et après la Révolution, chausse. Elle figure également sur les robes de magistrats et d’universitaires. 4 Sur l’épitoge universitaire, les grades sont fonction du nombre de rangs d’hermine : un pour un bachelier, deux pour un licencié et trois pour un docteur. 5 Comme Mons en 2015. 3

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HISTOIRE

Le catalogue de l’exposition qui regroupe pour la première ces différentes robes est disponible sur le site du Barreau de Marseille (https://www.barreau-marseille. avocat.fr/Flip/2014/n0).

© Thierry Cron Photography

La même année, le Barreau de Marseille a, lors de la rentrée solennelle, à nouveau innové en confiant à l’artiste Cédric Malo dit « Tabas » le soin de réinventer l’épitoge pour honorer les avocats marseillais ayant plus de 50 ans de barre (cf. photo). Comme indiqué ci-dessus, l’épitoge est un élément du costume de l’avocat très ancien partagé, notamment, avec les universitaires. D’ailleurs, les docteurs honoris causa sont intronisés par la remise d’une épitoge aux couleurs de l’université. En 2013, l’épitoge marseillaise s’est parée de broderies reprenant le nom de l’avocat, sa date de prestation de serment, le texte du serment antérieur7 à 1982 et le texte du serment actuel8 de l’avocat (ou serment « Badinter »).

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Avocats Sans Frontières

ainsi pu mettre en valeur leur robe mais également pu la comparer à ce qui se fait dans d’autres pays de l’Union européenne et au-delà ... Ainsi, auront été réunies, pour la première fois, 35 robes d’avocats, 3 robes d’universitaires français, 10 robes de magistrats français, européens (dont les 3 robes de la Cour de justice de l’Union européenne sis à Luxembourg) et africains (Cour de justice de la CEDEAO), et même les robes de pasteur et de rabbins, lointaines cousines de la robe de l’avocat français. Les nombreux visiteurs auront pu comparer la robe « à la française » avec la robe-soutane portugaise, l’austère robe allemande, la robe anglaise et sa légendaire perruque ou encore la robe

Au troisième temps … la robe fait sa loi !

italienne et ses décorations dignes de la « commedia dell’arte ». Au titre des symboles, le Barreau de Marseille a été fier de pouvoir présenter côte à côte la robe israélienne et la robe palestinienne mais aussi les robes de nos confrères cubains et turcs, pays où l’exercice de la profession d’avocat est loin d’être une sinécure. Enfin, était également présentée l’une des cinq dernières robes encore utilisées devant la Cour suprême autrichienne6. En particulier, la robe réalisée en mécénat de compétences par l’Artisan Costumier en hommage à l’association « Avocats Sans Frontières » aura très certainement marqué les esprits (cf. photo). En effet, de nombreux confrères de tous les pays peuvent se rêver en train de plaider avec cette robe en treillis militaire devant certains magistrats !

Si la robe d’avocat est le fruit d’une longue histoire, elle ne repose que sur la tradition. Contrairement à la Belgique (cf. encadré), nulle définition de la robe ne figure dans la législation française et encore moins dans les textes régissant la profession d’avocat. Elle n’est évoquée qu’à l’article 3 de la loi n° 71-11309 qui dispose que « Les avocats sont des auxiliaires de justice. (…) Ils revêtent dans l'exercice de leurs fonctions judiciaires, le costume de leur profession ». Cette tradition est incontestablement très forte puisque depuis le rétablissement de la profession d’avocat, en 1810, la robe n’a connu que de très légères modifications (diminution de la largeur des manches, rétrécissement de la hauteur du col, …).

« Österreichischer Oberster Gerichtshof ». « Je jure de ne rien dire ou publier comme défendeur ou conseil de contraire aux lois, aux règlements et aux bonnes mœurs, à la sûreté de l'État et à la paix publique et de ne jamais m'écarter du respect dû aux tribunaux et aux autorités publiques ». 8 « Je jure, comme avocat, d’exercer mes fonctions avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité ». 9 L. n° 71-1130, 31 déc. 1971 portant réforme de certaines professions judiciaires et juridiques : JO 5 janv. 1972. 6 7

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HISTOIRE

Par conséquent, s’il y a bien un costume qui se moque du temps et surtout de la mode, c’est la robe d’avocat ! En 2016, partant de ce constat, le Barreau de Marseille a décidé de relever le défi d’envisager ce que pourrait être la robe de l’avocat si elle devait être redessinée de nos jours. Bien entendu, ce projet ne visait aucunement à ranger définitivement au placard cette « vieille Dame ». Au contraire, ce projet n’avait qu’une seule finalité : questionner et célébrer (une fois de plus) la robe d’avocat ! Pour ce faire, une coopération a été initiée avec le master « Métiers de la mode et du textile » de la faculté d’économie et de gestion d’Aix-Marseille Université afin de lancer un concours auprès d’étudiants en mode et de jeunes stylistes.

• la robe doit être unisexe, • aucune forme ni aucune couleur ne sont imposées, • la robe doit pouvoir être portée par tous les temps, aussi bien à Marseille, à Paris, à la Réunion ou à Saint-Pierre et Miquelon, • liberté par rapport à la forme actuelle et la matière, • la robe doit être « pensée » afin d’être réalisable sur le plan technique et en grande quantité. Sur cette base ouverte, les nombreux participants ont redoublé d’imagination pour réaliser des travaux originaux et créatifs qui ont été soumis à un jury d’exception, composé de 10 membres, avocats et professionnels du droit et de la mode qui a décerné le 1er prix à Élodie Biteau (cf. photo), son projet de robe ayant été confectionné par les soins de l’Artisan Costumier. Le 2e prix a été remis à Julie Fratta et le 3e prix a été remis à Madeleine Diemer. Enfin, Elodie Biteau a également reçu le prix spécial du Barreau de Marseille déterminé par le vote électronique des avocats marseillais sur une plateforme dédiée par le barreau.

© TABAS

Le cahier des charges a volontairement été très large, à savoir :

Epitoge Marseillaise Musée du Barreau de Paris, ainsi qu’une robe d’avocat pour enfant mise à disposition par le Musée du textile et de la mode de Cholet.

Elodie Biteau, gagnante du concours La robe fait sa loi À la fin de l’année 2016, le Barreau de Marseille a organisé une nouvelle exposition dédiée aux robes d’avocats comprenant, notamment, outre la robe du premier lauréat, les différents gabarits des candidats retenus mais non primés, la robe d’avocat d’Ancien Régime recréée pour l’occasion, le costume des notaires mis à disposition par la Chambre des notaires des Bouches-du-Rhône, la robe d’avocat de François Mitterrand et celle de Raymond Poincaré prêtée par le

Comme en 2013, les différentes robes exposées ainsi que les gabarits seront reproduits dans un petit catalogue d’exposition qui sera bientôt disponible sur le site Internet du Barreau de Marseille. Au quatrième temps … la convention nationale des avocats de Bordeaux

Mais pour autant l’aventure ne s’est pas arrêtée le 31 décembre 2016 avec le démontage de l’exposition « La robe fait sa loi » ! En effet, la Commission internationale du CNB présidée par le bâtonnier Philippe-Henri Dutheil a décidé d’organiser, avec l’aide des barreaux de Marseille et de Bordeaux, une exposition de robes

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HISTOIRE

... d’avocat du monde entier, l’objectif étant cette fois-ci de réunir plus d’une soixantaine de robes uniquement d’avocat. L’exposition se tiendra lors de la 7e Convention nationale des avocats qui aura lieu, du 18 au 21 octobre 2017, à Bordeaux et à Libourne, à laquelle de nombreux représentants de barreaux étrangers seront conviés. Au millième temps … un manifeste pour le musée itinérant de la robe d’avocat

L’ambition « ultime » de l’exposition de Bordeaux, est de parvenir, grâce aux dons de robes par les avocats français et étrangers, à créer une collection permanente et mondiale de robes d’avocats qui pourra faire l’objet par la suite d’expositions itinérantes ou bien de prêts en France ou à l’étranger. À ce fonds de robes d’avocats, pourraient également s’agréger des robes d’universitaires ou encore des robes de magistrats françaises ou étrangères. L’équipe dédiée à ce projet est donc à votre entière disposition pour recueillir vos dons de robes, partager vos contacts avec des confrères ou des structures étrangères et pour échanger sur de nouvelles idées10. La robe d’avocat par ses origines, son histoire et ses traditions constitue un élément central du patrimoine démocratique de la France, de la Belgique et de nombreux pays dans le monde. Elle mérite donc bien qu’on lui consacre un musée qui plus est international !

HONNEUR A LA TOGE belge ! “La toge que portent les avocats est de tissu de laine noire, fermée devant, à manches larges et à rabat plissé. Elle est revêtue de l’épitoge, pièce de tissu de laine noire froncée en son milieu, garnie aux extrémités d’un rang de fourrure blanche, qui se place sur l’épaule gauche et pend sur la poitrine et sur le dos” (Arrêté Royal du 30 septembre 1968). La toge garantit une certaine égalité devant le juge et un respect dû aux justiciables. Elle est aussi symbole d’universalité et d’uniformité. La toge se porte sans décorations ni signes distinctifs apparents, notamment d’ordre religieux, philosophique ou politique. Le rabat se compose d’un double volant batiste qui s’attache par l’intérieur avec un petit bouton. Il se rapproche des tables de la loi et du livre de la connaissance humaine. Il participe d’une volonté constante d’humanisation de la justice. L’épitoge symbolise le grade universitaire, l’honneur et la dignité de l’avocat. Il est fixé à l’épaule gauche à une épaulette ronde appelée chaparan. Les extrémités se terminent par des bouts de fourrure en hermine ou en lapin blanc ou plus communément en fourrure synthétique. L’avocat porte la même robe que les magistrats mais sans bordures de soie. L’avocat porte la robe : • lors de la prestation de serment, bien

La robe belge qu’il ne soit pas encore avocat, n’étant pas inscrit à une liste ou à un tableau, • aux audiences des juridictions de l’Ordre judiciaire, à l’exception des justices de paix et des tribunaux de police dont le siège n’est pas au palais de justice, des juridictions étrangères ou supranationales et des juridictions administratives, • lors des visites à des magistrats du siège ou du parquet, • lors des visites au bâtonnier, • au Bureau d’Aide juridique (BAJ), • lors du discours de rentrée et des éloges funèbres, • lors d’une comparution au conseil de l’Ordre statuant en matière administrative. Le port illégal de la robe d’avocat constitue le délit d’usurpation de costume prévu à l’article 228 du Code Pénal.

Nous comptons donc sur les avocats de tous pays fiers de leur robe et de leur profession. Personnes de contact : G.CAVAILLE@cnb.avocat.fr; A.RIPAUD@cnb.avocat.fr; wm@octave-avocats.eu

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Coach me

if you can !

Les chiffres l’attestent : le métier d’avocat compte probablement parmi les terreaux les plus fertiles pour le burn-out. Les facteurs de stress sont en nombre et chaque avocat a connu, connaît, ou connaîtra, au fil de sa carrière, une phase de découragement, de fatigue et de décomposition plus ou moins intense. Puisque cela semble inévitable, Anne-Laure Losseau vous propose de prendre le contrôle et de faire vous-même votre burn-out !

Anne-Laure Losseau Coach professionnelle et de carrière pour avocats et juristes www.aligncoaching.be

Faites

VOTRE burn-out ! « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés » Jean de la Fontaine, Les animaux malades de la peste1 Entre les avocats et le burn-out, la question n’est bien souvent pas « si » mais « quand ». En effet, le métier compte probablement parmi les terreaux les plus fertiles pour cet état d’épuisement extrême, physique, mental et émotionnel, qu’est le burn-out. Les facteurs de stress sont en nombre : les délais harassants, l’expertise juridique de pointe et les exigences de mises à jour, la disponibilité pour les clients, la gestion du cabinet, la charge émotionnelle des dossiers, sans oublier le climat d’affrontement/de rapport de force permanent inhérent à la profession. Toujours sur la brèche, l’avocat exerce un travail dont il ne voit jamais la fin. Et, contrairement au médecin, ce n’est que lorsque le client a quitté son cabinet que le travail de l’avocat commence. Et puis, il y a cette anxiété latente de l’entrepreneur, pris en tenaille entre l’excès de travail, de dossiers, de clients, et – aussitôt qu’il reprend son souffle – la peur que le téléphone s'arrête de sonner.

... C’est aussi le titre d’un documentaire, sorti en 2006, qui parle de la souffrance au travail et de ses liens avec les nouvelles formes d’organisation du travail (M.-A. Roudil et S. Bruneau).

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COACH ME IF YOU CAN !

Voici quelques principes de base qui vous permettront de faire un burn-out de façon assez certaine, à étoffer, bien entendu, selon vos préférences.

... Chaque avocat a connu, connaît, ou connaîtra, au fil de sa carrière, une phase de découragement, de fatigue et de décomposition plus ou moins intense. Les chiffres l’attestent2. Et ils ne représentent que la partie émergée de l’iceberg. Car la plupart de ces périodes de détresse sont tues, de peur d’entamer la confiance des clients, des associés, des collaborateurs, parfois de sa famille aussi. Comme je l’écrivais dans un précédent article, « Un avocat est payé pour ‘savoir’ mieux que les autres. Un avocat qui se respecte n’a pas besoin d’aide. Un avocat est payé pour être ‘fort’ »3. Vous avez certainement déjà lu d’innombrables articles mettant en garde contre le burn-out, comme une fatalité dont on craint la survenance inopinée et brutale, tout en vous prescrivant toutes sortes de recettes pour conjurer le sort. Soyons honnêtes : non seulement ces conseils plus ou moins péremptoires ne marchent pas car, consciemment ou inconsciemment, nous nous employons à y résister, mais, en plus, ils finissent par accroître notre stress et notre culpabilité de ne pas nous prendre en main comme il le faudrait. Puisque, de toutes façons, le burn-out paraît inévitable, je vous ferai une autre proposition : prenez le contrôle, faites vousmême votre burn-out !

Soyez un pur esprit

Un must pour votre burn-out : considérez votre corps comme un simple véhicule pour votre force de travail ou, mieux encore, ne le considérez pas du tout. Assurez-vous de dissocier soigneusement votre corps de votre esprit. Évitez toute prise de contact : pas de sport, massage, relaxation et surtout aucune forme de méditation. Dopez votre organisme et ne vous souciez que très marginalement de votre alimentation. Domestiquez votre corps. Et, bien entendu, ignorez tout appel ou demande de sa part (il ne faudrait pas qu’il devienne capricieux non plus !). Restez (toujours) connecté

Veillez à vous asservir entièrement à tous les moyens de communication modernes. Consultez-les en permanence et estimez-vous tenu de répondre à toute demande, question ou message dès réception4. Assurez-vous de garder : « le nez dans le guidon ». Ne dites jamais non

Fuyez tout sentiment de sécurité et tout lâcher-prise. En aucun cas, vous ne suivrez tout ce qui peut s’apparenter à de l’« intuition » de votre part. Répétez-vous autant que nécessaire que : « vous n’avez pas le choix ». Forcez-vous. (Sur-)adaptez-vous. Si, malgré tout, vous avez décliné une mission, culpabilisezvous autant que possible.

our les avocats, les chiffres de la caisse d’assurances revenus garantis en cas de maladie ou d’accident Precura montrent que, pour la première P moitié de l’année 2015, 1/7 (13,89 %) des déclarations avaient pour origine une affection psychologique, le burn-out et la dépression arrivant largement en tête de ces affections, à concurrence de, respectivement, 51,43 % et 25,71 %. Il s’agit d’une tendance lourde de ces dernières années. C’est également ce qu’ont confirmé les différents intervenants du récent colloque « Les risques du burn-out dans les professions libérales. Prévention – protection – résolution », Colloque annuel de l’Union Nationale des Professions Libérales et Intellectuelles de Belgique, 22 octobre 2015. Un site américain est même entièrement dédié à cette question : http://www.lawyerswithdepression.com/. 3 Émile & Ferdinand, n°16, 2016/2. 4 « Le pacte semblait équilibré : l’individu acceptait plus de technologies, ce qui modifiait ses habitudes et le contraignait à de nouvelles adaptations, mais il recevait en échange un allègement de son labeur, une meilleure protection, et surtout la liberté de suivre ses désirs. Le jeu en valait la chandelle, il ne faut rien regretter. Mais ce dont on s’aperçoit aujourd’hui, c’est que cette civilisation du loisir était en réalité un cheval de Troie. Dans ses flancs alourdis se cachait l’exigence d’une nouvelle servitude. Les automates sont moins automates que sur la notice. Ils ont besoin de nous. Ces ordinateurs qui auraient dû calculer à notre place nous requièrent, dix heures par jour, face à leurs écrans. Les communications nous accaparent. Le temps s’accélère. », P. Chabot, Global burn-out, Paris, Presses Universitaires de France, 2013, p. 14. 2

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COACH ME IF YOU CAN !

Si vous n’allez pas bien, optez pour le déni et, surtout, n’en parlez sous aucun prétexte

N’oubliez pas que tout le monde (clients, collaborateurs, associés, adversaires, famille et amis) attend de vous que vous soyez un surhomme/une surfemme. Gardez à l’esprit que toute votre valeur, en tant que personne, dépend de ce que vous faites : tout le monde se fiche de qui vous êtes et votre valeur personnelle est tout entière tributaire de ce que vous faites. Et n’oubliez pas d’être suffisamment dur avec vous-même. Soyez en totale empathie avec vos clients

Ne confondez pas empathie et compassion : l’empathie vous permet de « souffrir avec », tandis que la compassion consiste à reconnaître la souffrance chez l’autre et ressentir à son égard des sentiments de bienveillance, de sollicitude et d’altruisme qui vous mobilisent pour lui venir en aide5. Laissez-vous envahir par la souffrance ou la détresse de vos clients et, généralement, toute personne en difficulté dont vous croisez la route. Balayez toute idée s’apparentant à celle de prendre soin de vous-même pour pouvoir prendre soin de vos clients. Mettez-vous dans tous vos états

Ne manquez jamais une occasion de dramatiser, de vous mettre dans tous vos états et, lorsque vous vous calmez, ruminez vos pensées tragiques. Estimez-vous à l’abri du burn-out, dès lors que votre métier fait « sens » pour vous

Si vous êtes passionné par votre métier et qu’il procède de vos valeurs les plus fondamentales, considérez-vous à l’abri du risque de burn-out, voire entièrement immunisé contre le phénomène. Comme le pose le talentueux philosophe Pascal Chabot, le burn-out, nouveau mal de notre époque contemporaine, est

« la maladie du sens », une sorte d’acédie des temps modernes (l’acédie étant une crise de foi, profonde et soudaine, chez les moines catholiques)6. Négligez le fait que le père du concept de burn-out n’était autre qu’un psychiatre7 se dévouant corps et âme dans un centre de soins pour toxicomanes et qui avait observé les symptômes de la dévastation sur lui-même et ses collègues. Les soignants semblaient, à l’instar de leurs patients, ravagés par des forces « toxiques » : trop de travail, peut-être trop d’idéalisme, sûrement trop d’investissement8. Bien entendu, si au contraire tout ou partie de votre métier heurte vos valeurs et, le cas échéant, votre nature profonde, continuez sans rien y changer. Gardez à l’esprit que le burn-out est un cadeau

Concluons en soulignant que le burn-out s’avère souvent, rétrospectivement, une formidable opportunité de développement personnel, voire une révélation. Après un burn-out, les gens décrivent avoir vu la lumière et décident de se tourner vers « l’humain ». Les écoles de coaching sont remplies de personnes tout juste sorties de leur burn-out. Le burn-out serait-il une maladie du lien, avec soi et les autres ? J’en termine avec ce billet, livré sur le ton de l’intervention paradoxale9, avec toute la bienveillance et l’humour que je vous/ nous souhaite.

M. Ricard, Plaidoyer pour l’altruisme. La force de la bienveillance, Paris, Nil, 2013. P. Chabot, Global burn-out, Paris, Presses Universitaires de France, 2013, p. 29 et suiv. 7 H.J. Freudenberger and G. Richardson, Burn-Out. The high cost of high achievement, London, Arrow Edition, 1985, p. xix. 8 P. Chabot, Global burn-out, p. 21 et suiv. 9 L’intervention étant ici de l’ordre de la « prescription du symptôme ». Au sujet de l’approche (de thérapie brève) systémique et stratégique de l’école de Palo Alto, voir, notamment, G. Nardone, Comment résoudre rapidement les problèmes humains complexes, Paris, Enrick, 2015 ; P. Watzlawick, Comment réussir à échouer, Paris, Seuil, 1988, J.-J. Wittezaele (sous la direction de), La double contrainte, l’influence des paradoxes de Bateson en sciences humaines, Bruxelles, De Boeck, 2008. Le postulat de départ de cette approche est le suivant : chaque fois que des solutions/régulations, tentées sans succès, sont à nouveau appliquées, non seulement elles ne résolvent pas le « problème » mais elles le compliquent, formant un cercle vicieux par l’effet duquel des actions qui auraient pour but de changer la situation vont, au lieu de cela, perpétuer et même aggraver ce qu’elles étaient destinées à changer. L’approche consiste alors à décrypter les cercles vicieux dans lesquels nous sommes pris malgré nous, puis à nous amener à agir d’une façon radicalement différente, à l’opposé de ce qui n’a pas fonctionné jusque-là. L’effet de ce virage à 180° est de bloquer la spirale aggravante et de provoquer un changement. Ce faisant, nous pouvons retrouver une liberté de mouvement et accès à nos ressources (E. Boutan et K. Aubry, Essaye encore ! Déjouer les pièges relationnels au travail avec l’approche de Palo Alto, Paris, Enrick, 2017, p. 18). 5 6

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EVENT

Foire du Livre

de Bruxelles 2017

Maryse Hendrix Responsable de la Coordination Culture à Amnesty International

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Depuis plusieurs années, les éditions Larcier soutiennent Amnesty International lors de leur exposition à la Foire du Livre de Bruxelles. En 2017, il s’agissait de l’exposition #JeSuisHumain, travail d’un collectif belge de photographes qui documente la faculté de résilience de ces hommes, femmes et enfants contraints de fuir les violences et les persécutions, et de partir chercher protection, ailleurs. Émile & Ferdinand vous emmène à la Foire du Livre vous faire découvrir ce projet d’Amnesty International et le stand du Groupe Larcier.


EVENT

Il y a quelques années de cela, les finances d'AI Belgique l'avaient contraint à une cure assez stricte. Sa participation à la Foire du Livre fut remise en question. Heureusement, il s'est trouvé des acteurs du Livre (éditeurs, libraires, écrivains, la Foire du Livre elle-même, les membres lecteurs tout simplement...) pour nous aider de diverses façons. Parmi ceux-ci Georges Hoyos, pilier des éditions De Boeck qui allaient joindre plus tard leur destin à celui des éditions Larcier. Un héritage que les éditions Larcier ont repris avec le même enthousiasme et qui permet à Amnesty d'être plus que jamais présent là où il doit l'être, ce grand carrefour des idées et des personnes... Par les temps mauvais pour les Droits Humains qui courent, cette visibilité est essentielle. En 2017, à la Foire du Livre, Amnesty International proposait, outre son stand pourvu de nombreux titres en lien avec ses préoccupations habituelles, une belle exposition de 40 photographies du collectif HUMA : "Je suis humain". Quatre photo-reporters (Johanna de Tessieres, Frédéric Pauwels, Olivier Papegnies et Virginie Nguyen) ont adopté une posture originale : présenter des réfugiés sous l'angle de la résilience. Loin des images misérabilistes habituelles qui tirent sur la corde sensible (et facile) de la compassion, voire de la pitié, ils nous montrent ce qu'apportent avec eux de jeunes demandeurs d'asile qui ont traversé l'Europe pour fuir les guerres ou les persécutions. L'une est artiste peintre, l'autre musicienne, un autre encore se distingue par des performances sportives. Par-delà l’adversité, ces jeunes gens tentent de vivre en réalisant leurs rêves ou leurs projets. Parce qu'avant tout, avant d'être des hommes ou des femmes, des Européens, des Syriens ou des Afghans, des jeunes ou des vieux, ce sont des humains! Ainsi, ils nous rappellent que l'histoire du monde tout entier est une histoire de migrations : celle des Européens vers le "Nouveau Monde", mais aussi celle des

populations du centre de l'Afrique vers le Sud de ce continent, celle des "Barbares" vers l'Empire romain ou encore celle des Grecs vers la Sicile ou les côtes méditerranéennes plus à l'Ouest et celle des Indiens vers l'Asie du sud-est. C'est toujours la recherche d'un monde plus calme, d'un avenir plus radieux qui les pousse à fuir le bruit, la fureur, le danger du monde où ils sont nés. Ces mouvements de population sont aussi vieux que le monde et, si le voyage les a épuisés, les "migrants" sont surtout des personnes fortes, entreprenantes, créatives et résilientes. La "vieille Europe" se montre frileuse et peureuse devant ces nouveaux arrivants qu'elle soupçonne de venir pour prendre ou même voler, mais ils nous montrent ici tout ce qu'ils apportent avec eux : leur jeunesse et leurs projets, donc une richesse à partager. La coordination Culture d'Amnesty propose aussi des actions diverses pendant la Foire : la plus connue consiste en la signature de pétitions en faveur, par exemple, d'écrivains ou de journalistes turcs en prison. Actuellement, 160 journalistes sont dans les geôles du pouvoir en place, uniquement pour avoir exercé leur métier : informer. Une autre opération, récurrente à la Foire est "Livres comme l'air": deux

personnalités sont invitées à communiquer quelques titres d'ouvrages qui ont forgé leur personnalité, les ont marqués ou poussés à la réflexion. Ils échangent alors, autour d'un modérateur, leurs impressions sur un des podiums de la Foire. Les titres qu'ils évoquent sont en vente sur le stand d'Amnesty, grâce à la collaboration de la librairie "Tropismes". Cette année, Simone Susskind et Bernard Foccroulle se sont prêtés au jeu autour du micro de Dominique Mussche. Précédemment, des participants tels Pierre Mertens, Caroline Lamarche, Armel Job, Olivier de Schutter, Jean-Paul Marthoz ou Béatrice Delvaux ont dialogué à cette invitation. Cette année, Amnesty proposait aussi une action "Un livre pour un réfugié". Les visiteurs de la Foire sont invités à acheter un livre pour un réfugié qui réside dans un centre Fedasil, Croix-Rouge ou autre. Le mouvement s'informe préalablement auprès des centres pour connaître les besoins et souhaits des réfugiés qui pourront ainsi recevoir ce qu'ils demandent : des dictionnaires, des livres d'apprentissage du français, des romans en édition bilingue, des ouvrages en français de lecture facile,… La culture est un outil précieux en matière de droits humains et de liberté. Victor Hugo proclamait "Ouvrir une école c'est fermer une prison" et cela reste plus

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EVENT

... vrai que jamais. Si le monde est menacé aujourd'hui, c'est principalement d'obscurantisme. L'ignorance est source de peur et la peur est mauvaise conseillère. Selon Marek Halter, le contraire de la paix ce n'est pas la guerre mais la peur. Et la peur, c'est souvent celle de l'inconnu, de l'étranger. La connaissance serait donc une clé pour la paix entre les êtres humains : Il faut informer, lutter contre l'ignorance, éduquer encore et toujours. Ainsi, ce qui pourrait sauver le monde c'est la découverte, l'apprentissage. C'est pourquoi Amnesty souhaite continuer à

participer à la Foire du Livre mais veut aussi utiliser la culture comme vecteur du respect des droits humains dans le monde, en particulier la liberté d'expression et de l'éducation permanente aux droits fondamentaux.

tous publics. Le mouvement participe à la Foire du Livre mais aussi à d'autres activités littéraires telles le festival Passa Porta ou des rencontres littéraires. Il est aussi partenaire de concerts, de films, et autres manifestations culturelles.

La coordination Culture soutient différents spectacles de théâtre qui abordent les thèmes de prédilection de l'organisation ; par exemple "Gun Factory", sur le commerce des armes, "Ceux que j'ai rencontrés ne m'ont peut-être pas vu", sur les migrations ou encore "Suzy et Frank", une pièce sur la peine de mort pour

L'exposition "Je suis humain" était proposée en avant-première à la Foire du Livre pour le lancement de la campagne d'Amnesty International sur les migrants qui porte le même nom : "Je suis humain" ; un vernissage est prévu le 20 juin 2017. Elle tournera ensuite en différents lieux en Belgique.

Émile & Ferdinand

Cette année encore, le Groupe Larcier était présent à la Foire du Livre de Bruxelles. Se déroulant du 9 au 13 mars 2017, la Foire a rassemblé près de 65 000 personnes sur le site de Tour & Taxis. La Foire du Livre reste l’occasion pour tous les passionnés de lecture de découvrir les dernières nouveautés, mais aussi de rencontrer leurs auteurs favoris. En 2017, nombre d’écrivains étaient au rendez-vous : Éric-Emmanuel Schmitt, Amélie Nothomb, Harlan Coben, Michel Bussi ou encore Bernard Werber ont attiré des foules lors des séances de dédicaces prévues le week-end. Pour le Groupe Larcier, il s’agit surtout de présenter les ouvrages parus durant l’année écoulée et de rencon-

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à la Foire du Livre de Bruxelles

trer des professionnels, venus en visite, et d’écouter leurs retours. Nous rencontrons également nos auteurs lors de la soirée d’inauguration. Émile & Ferdinand n’était pas en reste ! La soirée d’inauguration était placée sous l’égide de nos deux gais lurons avec des cocktails éponymes spécialement créés pour l’occasion et un photomaton. Un quizz était organisé pour découvrir le stand plus en détail. Le vendredi, le Groupe Larcier a aussi eu le plaisir d’organiser le débat « Sauver l’Europe par la culture ? », avec Renaud Denuit (auteur de l’ouvrage Politique culturelle européenne, aux éditions Bruylant), Michel Gheude et Richard Miller, modéré par Eddy Caekelberghs.

La Foire du Livre de Bruxelles vous donne rendez-vous l’année prochaine, du 22 au 26 février 2018 !

Vous voulez déguster un Ferdinand ? Mélangez 3 cl de vodka bien fraîche et 2 cl de jus de citron vert au shaker. Versez dans un verre à Martini, ajoutez de l'eau gazeuse et 40 gr de barbe à papa.


L’

artpalais au

L’ART AU PALAIS

Jean-Pierre Buyle Président d’AVOCATS.BE jpbuyle@buylelegal.eu

« Code »

(Peinture murale avec liants acryliques - 2012)

Michel Leonardi Palais de Justice de Liège (bâtiment Nord)

Michel Leonardi (1951) est un artiste plasticien liégeois formé à l’école de Saint-Luc. Il est architecte d’intérieur et consultant en couleurs. Il aime privilégier le rapport de la lumière, des couleurs et des matières avec l’architecture. Ce sont les architectes du nouveau Palais de Justice, Claude Streubelle et Thierry Driez, qui ont contacté Michel Leonardi pour revaloriser les différents parachèvements des bâtiments en construction. L’ambiance intérieure globale de ces nouveaux palais est claire, ludique et colorée. La volonté de l’artiste était de mettre en rapport et de lier les usagers et les personnes circulant dans les espaces communs. Le point de vue du spectateur se modifie chaque fois selon les angles de vue, les circulations et les approches de l’œuvre. Les couleurs sont déposées sur des bandes verticales et horizontales. Toutes les couleurs de l’arc-en-ciel sont représentées et les couleurs se reflètent les unes dans les autres. Elles forment une palette prête à être utilisée par l’artiste. Seuls le noir et le blanc –couleurs si chères aux acteurs de justice- sont totalement absents.

Les poutres, les marches des escaliers et les larges bandes au sol sont utilisées comme vocabulaire. Le rythme est déterminé par les vides, les courbes et la lumière. « Code » est évidemment une allusion au recueil des lois. C’est aussi, au second degré, le « code-barres » et le « code secret » qui posent chacun la question de l’identification. Ce titre a été placé sur une plaquette accrochée au mur par la Régie des Bâtiments, spécialement pour pérenniser l’œuvre et éviter que, demain, un manager fatigué et en recherche de nouveautés, ne recouvre cette œuvre à la chaux, comme pour l’ignorer. L’œuvre est peinte comme une fresque sur le mur, comme à Lascaux, comme à la Renaissance ou, plus récemment, comme celles de Daniel Buren ou de Roger Somville au Palais de Justice de Bruxelles. L’œuvre est ancrée dans le mur. Elle est immobile et fait le vide pour que nous puissions commencer à créer.

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HOMMAGE

Il y a trente ans,

Jacques Henry

Il y a 30 ans, le bâtonnier Jacques Henry décédait, dans des circonstances tragiques, au Palais de Justice de Liège. Afin de commémorer son décès et en hommage à son engagement, le comité de la J.L.M.B. a tenu à réaliser un numéro spécial, consacré au droit des jeunes. Patrick Henry nous fait l’honneur de nous présenter ce numéro et nous rappelle les combats de son père.

Patrick Henry Ancien président d’AVOCATS.BE, Rédacteur en chef de la Revue de Jurisprudence de Liège, Mons et Bruxelles

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J.L. – J.L.M.B – Centenaire, Kluwer, 1988.

22|Emile & Ferdinand| N°22 |2017/2

1er avril 1987. Il faisait beau ce jour-là. Comme un premier jour de printemps. Comme un jour où l’on se sent d’humeur joyeuse, l’envie de faire des farces. Puis quelques instants de feu. Dans une salle d’audience du Palais de Justice de Liège, mal protégée alors pourtant que l’on savait que des incidents pourraient s’y produire, une jeune femme brandit une grenade, lance un revolver à son ami. Les gendarmes tirent. Il riposte. Un instant d’accalmie. Jacques Henry appelle au calme. Mais les armes reprennent le dessus. Quelques instants plus tard, deux corps sans vie gisent au sol. Celui de mon père et celui de ce malfrat qui avait été son client. Trois mois plus tôt, Jacques Henry, qui dirigeait la Revue de jurisprudence de la Cour d’appel de Liège et des juridictions de son ressort depuis une dizaine d’années, venait d’en faire la Revue de jurisprudence de Liège, Mons et Bruxelles. Et nous venions de mettre en chantier la rédaction d’un ouvrage qui devait nous permettre, au début de l’année 1988, de célébrer à la fois le premier anniversaire de la revue nouvelle et le centième de celle que l’on appelait familièrement la J.L. Un projet original : demander aux commentateurs de mettre en perspective deux décisions, l’une contemporaine de la naissance de la revue et l’autre actuelle. Ce livre1 trône toujours sur la cheminée de mon bureau, juste en dessous du portrait de papa. Celui-là même dont ma fille Julie s’est inspirée pour réaliser le portrait qui ouvre le numéro 13 de la J.L.M.B., daté du 31 mars 2017. Chaque année, le Barreau de Liège se souvient. Aux environs du 1er avril, nous nous réunissons autour de la stèle qui


HOMMAGE

a été posée à l’entrée de la salle D, où il est tombé et qui rappelle ses derniers mots, pour un moment de mémoire. Cette année, la cérémonie a duré un peu plus longtemps. Le bâtonnier François Dembour, qui a prêté serment sous son bâtonnat, Michel Mersch, son associé, Pierre Defourny, son dernier stagiaire, Jean-Pierre Buyle et Dominique Matthys, les présidents d’AVOCATS.BE et de l’O.V.B., Michel Van Doosselaere, bâtonnier de Bruxelles pendant que lui l’était à Liège, et Éric Lemmens, qui était à ses côtés en cette sinistre matinée, ont, chacun avec leurs mots, dit le choc que nous avons vécu, et aussi le message que nous avons gardé. La J.L.M.B. aussi se souvient. En 20072, neuf bâtonniers, belges et européens, avaient commenté, sous forme de lettres à Jacques, quelques décisions marquantes qui venaient d’être prononcées dans le monde. Mon fils Frédéric avait clôt ce spicilège en commentant un des arrêts Guantanamo de la Cour suprême des États-Unis, en un émouvant message intergénérationnel. Papa était un grand défenseur des droits de l’homme et des droits de la défense. Pendant son bâtonnat, c’était tout naturellement qu’il avait organisé un grand colloque consacré aux Droits de la défense en matière pénale3. Mais il fut aussi, et peut-être surtout, un des précurseurs du droit des jeunes, un des premiers à mettre son pied dans le coin de la porte des juges de la jeunesse pour les forcer à laisser la défense pénétrer à l’intérieur de leurs cabinets, un des premiers à y faire du droit. Je me sou-

Jacques Henry

Portait réalisé par Julie Henry, sa petite-fille

viens de cette requête en suspicion légitime qu’il introduisit contre le conseiller à la Cour d’appel de Liège chargé des appels en matière de jeunesse, qu’il avait surpris en train de signer un arrêt renvoyant un de ses jeunes clients vers un Maroc qu’il ne connaissait que par ce que ses parents lui en avaient dit, sous la dictée de l’avocat général chargé des poursuites. C’était en 1977, dix ans avant.

Il était donc naturel que nous célébrions ce trentième anniversaire par un numéro dédié au droit des jeunes. Cécile Delbrouck et Malvine Chapelle, deux des chevilles ouvrières de la commission, en sont les principales rédactrices. Françoise Tulkens, ancienne vice-présidente de la Cour européenne des droits de l’homme, en est également, elle qui fut à nos côtés depuis l’origine.

Quelques mois plus tard, après quelques moments de bravoure (je me souviens d’Henri-Michel Hoven, Président du jeune barreau, courant dans les couloirs de l’Université avec, sous le bras, les bobines du film Stéphane, enfant du juge dont la projection était interdite et que la police tentait de saisir), le Jeune Barreau de Liège créait la première permanence de défense des mineurs auprès d’un tribunal de la jeunesse.

Il n’est plus là. Mais son souffle nous porte toujours. Luttons. Revue de Jurisprudence de Liège, Mons et Bruxelles

31 mars 2017 | 129e année Hebdomadaire (sauf juillet et août) ISSN 0774-8108 N° d’agréation : P 301 033

2017|13 Anciennement Jurisprudence de Liège

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Droit des jeunes Hommage à Jacques Henry

Cette tradition est toujours bien vivace à Liège. En décembre 2017, pour la deuxième fois4, la Commission jeunesse du Barreau de Liège accueillera les Assises des avocats d’enfants qu’organisent chaque année nos confrères français. Il n’y a pas que le Tour de France qui fasse régulièrement escale à Liège …

Privation de liberté – Milieu éducatif fermé • Mesure de dernier ressort – Absence de contrôle périodique du maintien de la mesure – Contrôle du courrier • Impossibilité de communications téléphoniques Aide contrainte – Individualisation de la procédure • Fratrie – Homologation d’un accord • Déchéance de l’autorité parentale – Déchéance de l’autorité parentale • Protuteur non désigné – Renouvellement d’une mesure d’hébergement temporaire – Recours d’un mineur de moins de 14 ans • Discernement – Acceptation antérieure à la saisine du tribunal Aide consentie – Compétence territoriale • Aide la plus proche possible du jeune – Dépens et frais • Intérêt du mineur Aide à la jeunesse – Aide sociale spécialisée complémentaire et supplétive • Aide au logement • Mise en autonomie Scannez ce qr code ou rendez-vous sur jlmbi.larciergroup.com

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Patrick Henry présente ce numéro spécial en vidéo

J.L.M.B., 2007, p. 547. Actes du colloque des 30 et 31 mai 2015, Éditions du Jeune barreau de Liège, 1985. 4 Voyez L’enfant face à l’enfermement, actes des VIIIe Assises d’avocats d’enfants, Editions Jeunesse & droit, 2007. 2 3

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REBONDIR CONGRES

PROGRAMME

MOT DE L’ÉDITEUR

08H45 / ACCUEIL ET INTRODUCTION ANIMATION : CAVIT YURT ET MARIE FADEUR

09H00 / ILS ONT PENSÉ LE FUTUR

BERNARD DELVAUX, MARIE-HÉLÈNE SKA, ORPHÉE CATALDO, JURGEN DEWIJN, SALVATORE CURABA, JEAN-MICHEL VAN BEVER ANIMATION : AMID FALJAOUI

11H00 / REBONDIR, MÊME PAS PEUR !

ATELIER 1 : L’OFFRE DE SERVICES JURIDIQUES

THIERRY BONTINCK, YVES BRULARD, MARIE SIMONNOT, THIERRY WIMMER, BAREND BLONDÉ ANIMATION : FRANÇOIS REYNTENS

ATELIER 2 : AVOCAT, MAIS PAS SEULEMENT : VERS DE NOUVEAUX MÉTIERS

ARNAUD LECOCQ, STÉPHANIE PELET-SERRA, LUC MISSON, JEAN-FRANÇOIS LEDOUX ANIMATION : DIRK VAN GERVEN

12H30 / DÉJEUNER 13H45 / ATELIER 3 : « LA FIRME » : OUVRIR ET DÉVELOPPER SA BOÎTE ÉRIC LARDINOIS, DIRK MAERTENS, VINCENT VAN OBBERGHEN ANIMATION : STANISLAS VAN WASSENHOVE

ATELIER 4 : L’ART DE CONVAINCRE

BERNARD PÉRIER ET VINCENT DEFRAITEUR

ATELIER 5 : DÉCODER L’INFORMATION : LA BANANE CARNIVORE

JACQUES ENGLEBERT, JEAN-PIERRE JACQMIN, MARTIN BUXANT ANIMATION : JENNIFER WALDRON

15H45 / RENOUER AVEC L’OPINION

RICHARD MILLER, MAXIME PREVOT

17H15 / DEBOUT LES JEUNES, LA MER MONTE ! KAMI HAERI

18H00 / MOTION SUR LE SECRET PROFESSIONNEL DE L’AVOCAT PATRICK HENRY

18H15 / APÉRO DINATOIRE EN MARGE DU CONGRÈS / 09H00 / UB3 - LES MESURES DE GARDE ET D’ÉDUCATION DES JEUNES POURSUIVIS DU CHEF D’UN FAIT QUALIFIÉ D’INFRACTION COMMIS AVANT L’ÂGE DE 18 ANS

14H00 / CUP - L’ACCÈS À LA JUSTICE - L’AIDE JURIDIQUE, LES ASSURANCES PROTECTION JURIDIQUE PRIX TOUT COMPRIS / AVOCATS 100€ AVOCATS STAGIAIRES 75€

PRIX PARTICIPANTS CUP-UB3 À LA DEMI-JOURNÉE / AVOCATS 55€ AVOCATS STAGIAIRES 45€

8 POINTS DE FORMATION POUR LA JOURNÉE COMPLÈTE

Après-midi d’étude

RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTIONS : REBONDIR.AVOCATS.BE

JEUDI 18 MAI 2017sur www.larciergroup.com La liberté d’expression > R endez-vous de l’avocat pour découvrir les nouvelles interviews de nos auteurs, notre actualité et nos nouveautés

Mardi 6 juin 2017 à partir de 16h30 au BluePoint Brussels

RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTIONS: REBONDIR.AVOCATS.BE

Avec Jean-Pierre BUYLE et Patrick HENRY Renseignements complémentaires et inscriptions Sur notre site : www.larciergroup.com > Larcier Formation

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GAZLAR22 ISBN : 978-1-1009-9961-6

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