N° 1 avril 2015
ISSN : 2297-3664
Le médecin et l’argent
Supplément
Le monde du médecin
www.revmed.ch
Facturation au cabinet : quel système choisir ? Nos astuces pour bien placer son argent Comment rédiger un business plan utile ?
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ans des solutions de prévoyance avec valeur ajoutée
le monde du médecin Le monde du médecin N° 1 avril 2015
Supplément
avril 2015
Sommaire
www.revmed.ch
Le médecin et l’argent
Facturation au cabinet : quel système choisir ? Nos astuces pour bien placer son argent Comment rédiger un business plan utile ?
5 Editorial ISSN : 2297-3664
« Le monde du médecin » : le magazine qui vous soutient dans la gestion de votre cabinet Jean Gabriel Jeannot Impressum Rédacteur responsable Dr Jean Gabriel Jeannot Rédaction Benoît Perrier Patricia Bernheim
6 Facturation au cabinet Quel système choisir ? Patricia Bernheim
Interview
Edition Joanna Szymanski
Médecin et fiduciaire, une relation de confiance
Maquette et mise en page Jennifer Freuler Editeur Editions Médecine & Hygiène Chemin de la Mousse 46 1225 Chêne-Bourg www.revmed.ch Tél. : +41 22 702 93 11 Fax : +41 22 702 93 55 Fiche technique ISSN : 2297-3664 Tirage : 6500 exemplaires 2 fois par an Publicité Médecine & Hygiène Publicité Michaela Kirschner, Ivan Küttel Chemin de la Mousse 46 1225 Chêne-Bourg Email : pub@medhyg.ch Tél. : +41 22 702 93 41 Fax : +41 22 702 93 55
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Benoît Perrier
16 Tribune libre Le médecin doit-il être un businessman ?
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Christophe Fehlmann
Installation en cabinet Business plan : utile et nécessaire Benoît Perrier
12 Investissements Comment placer mon argent ? Benoît Perrier
18 Adresses utiles
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La radiographie de votre cabinet Les avantages de la collecte des données CTÉSIAS SA est le Trust Center des médecins romands. Nous avons rencontré son directeur, Monsieur Didier Boillat, pour en savoir plus sur ce système. Vous vous êtes très certainement déjà demandé si votre pratique et votre facturation étaient comparables à celles de vos collègues...
Qui sont les fondateurs du système des Trust Centers ?
Combien gagne en moyenne un médecin de ma spécialité ?
Qui sont les membres de CTÉSIAS SA ?
Quelle est la durée moyenne d’une consultation dans mon canton ? Ma manière de facturer est-elle identique à celle de mes collègues ? Mes collègues ont-ils aussi autant de patients de plus de 70 ans ? Mon coût par patient est-il moins élevé, identique ou plus élevé ?
Ce sont les médecins en pratique privée des cantons de FR / GE / JU / NE / VS. Que fait CTÉSIAS SA ? Nous collectons une copie électronique des factures émises par nos membres pour en faire des analyses statistiques. Chaque membre peut accéder à ses statistiques sécurisées en ligne. Il reçoit également automatiquement des rapports trimestriels. Quel est l’avantage de faire partie d’un réseau de Trust Centers ? Nos membres se comparent avec les collègues de leur canton, de Romandie et de Suisse. Vous collectez des données sensibles, parlez-nous du niveau de sécurité de votre système Les données sont envoyées par un canal sécurisé (cryptage des données et authentification du médecin par certificat numérique). Les informations relatives aux patients sont anonymisées. Seul le médecin voit ses données personnelles. Lorsqu’il se compare aux collègues, il s’agit toujours d’une comparaison avec des données agrégées (moyennes) et pas avec des données individuelles. Les données sont-elles utilisées dans un autre cadre ? Oui, il s’agit d’un des plus importants outils de défense professionnelle pour les médecins comme pour leurs associations. Les données moyennes anonymes sont utilisées par nos membres pour se défendre dans le cadre des procédures d’économicité de SantéSuisse. Elles sont aussi utilisées par les associations professionnelles dans le cadre des négociations tarifaires. Cette parité des données est indispensable pour la prise en compte des intérêts des médecins en pratique privée. Que faire si je suis intéressé(e) ? Vous trouverez toutes les informations nécessaires sur notre site www.ctesias.ch. A votre demande, nous nous déplaçons volontiers à votre cabinet.
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Combien d’heures / de jours travaillent mes collègues ?
Ce sont les sociétés médicales de toute la Suisse hormis celle du canton de Vaud.
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Éditorial
« Le monde du médecin » : le magazine qui vous soutient dans la gestion de votre cabinet
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ous avez entre vos mains le premier numéro du nouveau supplément de la Revue Médicale Suisse : « Le monde du médecin ». Son objectif est d’informer les praticiens sur tout ce qui touche à l’organisation de leur vie professionnelle, des assurances à l’informatique en passant par la gestion de l’argent, thème du premier numéro. Ce magazine part d’un constat simple. La formation des médecins est et doit rester axée sur la clinique. Le métier est de soigner, le mieux et dorénavant le moins cher possible. Les maîtres-mots du programme : la qualité et l’efficience. Mais pour permettre cela, tout ce qui entoure la pratique médicale prend de plus en plus de place. Chaque jour, la dimension économique s’impose davantage dans le débat sur le métier de médecin. Celui-ci doit devenir un véritable businessman. Et face à ce phénomène, le clinicien est souvent démuni, voire dépassé. Il doit devenir gestionnaire et gérer sa « petite entreprise » en prenant de nombreuses décisions sans avoir reçu de formation concrète pour cela.
C’est pour vous aider dans ces défis que nous lançons ce nouveau magazine. Symbole des temps et sujet de bien des problèmes, ce premier numéro parlera d’argent. Car aujourd’hui, tout compte et doit être compté. Celui qui s’installe doit rédiger un business plan mais aussi choisir les partenaires financiers avec lesquels il travaillera pour son futur cabinet. Pour celui qui est installé les questions financières sont aussi nombreuses : avec quel système facturer, où placer son argent ou encore comment gérer ses impôts ? Autant de problématiques dont parlera ce premier numéro. En espérant qu’en plus de vous plaire, il vous sera aussi utile.
Dr Jean Gabriel Jeannot Cabinetmedical.ch
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facturation au cabinet
Quel système choisir ?
Vous pouvez vous charger vous-même de gérer votre facturation ou la déléguer à un organisme externe. Revue des différents systèmes à votre disposition. Patricia Bernheim
I
l y a deux manières pour les médecins de facturer leurs honoraires : la facture locale, établie au cabinet, ou la facture déléguée, transmise à un organisme extérieur.
La facture locale La facture locale implique d’acheter ou de louer un logiciel (Achilles, Handylife Patients Enterprise, Mediway, MediACT, etc.) permettant d’imprimer au cabinet les factures et les bulletins de versement. Son avantage est le prix : à côté du logiciel et de sa maintenance, les frais se résument au timbre et à l’impression de la note d’honoraires et du BVR. Les rappels sont aussi gérés au cabinet : l’assistant-e obtient de la banque un fichier des paiements et peut ainsi envoyer un rappel pour les factures impayées.
La facture déléguée L’alternative à la facture locale est la facturation déléguée. Grâce aux mêmes logiciels que ceux utilisés pour la facturation locale ou à l’aide de logiciels dédiés, les notes d’honoraires sont transmises électroniquement à un organisme de facturation externe. Ils sont trois en Suisse : Medidata, la Caisse des Médecins et Curabill. Ces sociétés offrent différentes prestations qui vont de l’envoi de la facture au patient ou à l’assurance à la gestion des rappels.
Le médecin doit choisir entre la facture locale et la facture déléguée. MediData Comme pour la facturation locale, MediData exige d’acquérir son propre logiciel de facturation – elle ne propose pas de logiciel de ce type – et de gérer soimême le suivi des factures impayées. La société se charge quant à elle d’envoyer par internet la facture en tiers payant aux assureurs qui pratiquent ce système. Avantage pour le médecin : ce service est gratuit, les frais de fonctionnement étant pris en charge par les assureurs. MediData peut également envoyer des factures par la poste au patient (tiers garant) mais fait payer ce service. Comme MediData n’a pas connaissance du contenu de la facture, elle n’offre pas la gestion des débiteurs. Néanmoins, dans le cadre d’une facturation en tiers payant, on estime que 80 % des factures sont payées par les assureurs, ce qui réduit les rappels et les impayés en proportion similaire. Les rappels générés au cabinet par le logiciel de facturation peuvent également être imprimés et envoyés par MediData.
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Caisse des Médecins et Curabill Les offres des deux autres organismes, la Caisse des Médecins et Curabill, sont en revanche systématiquement facturées au médecin et peuvent englober plusieurs prestations selon ce que désire le médecin : • • • • •
la mise à disposition d’un logiciel propriétaire ; l’édition de la facture du médecin ; l’envoi de la facture au patient ou à l’assurance ; l’encaissement du montant de la facture ; le versement du montant au médecin ;
• les rappels et, si nécessaire, la mise en poursuite du patient ; • le préfinancement de facture sur la base d’un pourcentage de son montant. La Caisse des Médecins et Curabill proposent également des solutions informatiques complémentaires utiles pour un cabinet telles que le dossier médical ou l’agenda. A noter que les logiciels employés pour la facturation locale peuvent également être utilisés pour transmettre des données à ces deux organismes.
Production et établissement de la facture Cabinet
MediData
Achilles, Handy Patients Entreprise, Mediway, Psimed, siMed, emed, etc.
Caisse des Médecins
Curabill
Medionline (Caisse des Médecins), CuraPrax (Curabill)
Saisie des prestations au cabinet
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Combien ça coûte ? La direction de Curabill ne tient pas à communiquer ses tarifs mais précise que « le médecin paie un abonnement mensuel sur la base d’un forfait établi de manière standard ou adapté à ses
besoins particuliers, un peu comme un abonnement de téléphone portable ». En confiant sa facturation à la Caisse des Médecins, le praticien paie un « montant à la facture » d’environ 1 % (10.- au maximum par facture).
Pour connaître le coût d’une externalisation de ses factures, le médecin n’a donc pas d’autre solution que de demander une offre détaillée et personnalisée à chacun de ces deux organismes.
Il existe actuellement plus de vingt logiciels en Suisse, dix-sept d’entre eux sont disponibles en français. A titre d’exemple (par ordre alphabétique) : Achilles
AxonLab SA (axonlab.ch)
CB 7
Caisse des Médecins (caisse-des-medecins.ch)
CuraPrax
Curabill (curaprax.ch)
Handy Patients Entreprise
Handylife (handylife.com)
MédiACT
BB-Soft (bbsoft.ch)
Medionline
Caisse des Médecins (caisse-des-medecins.ch)
Mediway
Logival Informatique SA (logival.ch)
PsiMed lite, PsiMED, DosMED
PSIPI SA (psipi.ch)
siMed
Amétiq AG (ametiq.com)
L’Essentiel La facturation locale implique d’acquérir un logiciel de facturation, d’imprimer et d’envoyer soi-même ses factures.
MediData nécessite aussi l’acquisition d’un logiciel et permet d’envoyer gratuitement la facturation destinée aux assurances (tiers garant).
Curabill et la Caisse des Médecins proposent des solutions qui peuvent comprendre un logiciel de facturation et différentes prestations de gestion.
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Par les médecins, pour les médecins Depuis 3 ans, des médecins préoccupés quant au manque de formation face aux compétences de gestion, indispensables à l’installation en pratique libérale, ont constitué une association «Par les médecins, pour les médecins» avec pour objectif de proposer des séminaires utiles aux futurs mé decins installés. Un séminaire intitulé «Ouverture d’un cabinet médical» est proposé sur une demijournée en abordant les principaux thèmes suscités par leur propre expérience. Plusieurs médecins d’horizons différents évoquent les choix qu’ils ont du faire pour passer à une activité indépendante : le lieu d’installation, le cabinet individuel ou de groupe, les collaborations. Quatre ateliers sont animés sur les thèmes des finances, des assurances, de l’infor matique, du personnel et du matériel pour la pratique quotidienne. L’ori ginalité de ce séminaire est d’expliquer les choix entrepris avec l’avantage de ne pas être face à un banquier ou un assureur vous proposant la solu tion de leur établissement. Les informations sont basées sur leur expé rience récente avec pour seule ambition d’aider les participants à prendre les meilleures décisions. Enfin, un catalogue des sources d’informations utiles est discuté. Les trois premières éditions réunissant plus de 80 méde cins ont suscité pleine satisfaction et ont également permis aux partici pants de partager leurs projets ; la date est fixée cette année au 26 sep tembre 2015. Sur le même concept, un second séminaire intitulé «Quels logiciels pour votre cabinet médical ?» en sera à sa 3e édition le 28 novembre 2015. Il est destiné non seulement aux candidats à l’installation mais également aux praticiens qui souhaitent passer du dossier papier à celui informatisé. Enfin, un troisième séminaire est proposé pour la première fois le 7 novembre 2015, ayant pour thème «TARMED» pour comprendre et faciliter l’appli cation de la tarification des prestations médicales et paramédicales fournies au cabinet médical.
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Plus d’informations sont disponibles sur le site médical CabinetMedical.ch ou directement à l’adresse email : pourlesmedecins@gmail.com
PUBLI REP ORTAGE SÉMINAIRES PAR LES MÉDECINS, POUR LES MÉDECINS « OUVERTURE D’UN CABINET MÉDICAL » SAMEDI 26 SEPTEMBRE 2015
« TARMED – OPTIMISER VOTRE FACTURATION AU POINT PRÈS » SAMEDI 7 NOVEMBRE 2015
« QUELS LOGICIELS POUR VOTRE CABINET MÉDICAL ? » SAMEDI 28 NOVEMBRE 2015
Informations et inscription :
www.CabinetMedical.ch
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Installation en cabinet
Business plan : utile et nécessaire Quand un médecin envisage de s’installer à son compte, le terme « business plan » surgit rapidement. De même qu’une certaine angoisse. Nos conseils pour un dossier réussi. Benoît Perrier
L
e business plan est quelque chose de bien concret, souligne le Dr Alexandre Bria, interniste installé à Nyon. A savoir, un document qui détaille, « lors d’une installation à son compte, les chiffres qui touchent aux investissements nécessaires et à l’exploitation future du cabinet. » Un document, surtout, dont on discute avec un interlocuteur bancaire pour obtenir un financement. « Face à un médecin – comme face à toute entreprise d’ailleurs –, la banque utilise le business plan pour déterminer la viabilité d’un projet », détaille Pedro Palomo, membre de la direction de la Banque Cantonale Neuchâteloise (BCN). Le business plan est donc une projection commerciale et financière de l’installation prévue. «Mais il faut présenter quelque chose de tangible, insiste le Dr Bria. Par exemple, dans le cadre d’une reprise, expliquer que l’on a repéré un cabinet rentable, doté d’un bon personnel et situé dans une zone passante d’une agglomération en croissance, dont les locaux nécessitent un léger rafraîchissement et le standard téléphonique une mise à jour.»
Chiffrer ses besoins Les investissements varient énormément selon qu’on s’installe dans un cabinet de groupe ou une policlinique, qu’on reprenne un cabinet ou que l’on en fonde un, observe le Dr Bria. Dans le premier cas, il faudra peut-être amener un peu de matériel mais les sommes à investir sont réduites.
Une reprise, elle, nécessitera probablement des travaux et des mises à jour des systèmes informatiques et de communication. De plus, un goodwill pour la reprise de la patientèle est parfois discuté mais il faut négocier son montant ou l’assortir d’une contrepartie (des travaux ou une mise à jour effectués à la charge de celui qui remet, par exemple). Ces informations doivent être communiquées à son banquier. Et il ne faut pas oublier qu’«actuellement, le repreneur est en position de force dans la négociation», insiste le Dr Bria. Enfin, pour une installation à partir de zéro, un peu d’aide est nécessaire afin de chiffrer les dépenses d’infrastructure, explique l’interniste. Des devis doivent être réalisés et annexés au business plan. Pour ceux-ci, il ne faut pas seulement s’adresser à des architectes d’intérieur spécialisés dans l’aménagement de cabinets mais aussi contacter directement les corps de métier.
Crédit d’investissement, crédit d’exploitation Quel que soit le type d’installation, le business plan permet de solliciter deux types de financement bancaire. En premier lieu, le crédit d’investissement, destiné à « couvrir les coûts d’agencement du cabinet, ainsi que le matériel et les équipements, détaille Pedro Palomo. Le remboursement d’un tel prêt intervient sur une durée de huit ans au maximum. »
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Quelles informations dans un business plan ? Le crédit d’exploitation, lui, « est une somme raisonnable, par exemple 100 000 francs, qui doit vous permettre de lancer le cabinet et de tourner les quatre à huit premiers mois » avant que ne rentrent les premières facturations, explique le Dr Bria. Mis à disposition sur le compte courant, ce crédit permet d’assurer les charges courantes du cabinet en cas de liquidités momentanément insuffisantes, précise le banquier.
Des médecins prudents Lorsqu’on les rencontre avec un projet d’installation, les banquiers ont « l’œil sur les montants du business plan», relate le Dr Bria qui ajoute que des devis doivent être fournis pour des sommes importantes. Pedro Palomo, pour sa part, relève l’habituelle bonne préparation des business plan de la part des médecins. «Les chiffres d’affaires projetés sont réalistes et les charges bien budgétées. Dans ce secteur, l’approche est réalisée de manière prudente. » Cette clientèle est d’ailleurs courtisée par les établissements bancaires qui appliquent pour la plupart des rabais d’intérêts à cette corporation. « La BCN n’y fait pas exception et dispose d’ailleurs de prestations spécifiques pour les professions médicales, relève le banquier. Une fois en possession de tous les éléments financiers et formels, notre banque établit une proposition de financement en moins d’une semaine. »
• Un résumé en une page du projet. • Un portrait de l’entreprise. • Une description de ce qu’elle propose à ses clients, du marché dans lequel elle évolue et de sa concurrence. • Le détail de ses infrastructures. • Les stratégies de marketing et de gestion que l’entreprise mettra en place. • Les risques qu’elle connaît. • Les besoins financiers pour son développement. Des modèles et des exemples existent pour vous aider à constituer un business plan. La Confédération en propose par exemple sur son site (www.kmu.admin.ch).
Pour sa part, le Dr Bria incite à comparer les offres de différents établissements. Et surtout, à s’informer de manière concrète si l’on envisage une installation, en participant à des séminaires dédiés et en rencontrant des collègues, pour ne pas se contenter de ouï-dire et de bouche à oreille.
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investissements
Comment placer mon argent ? Une fois qu’il est à son compte et que son entreprise tourne, le médecin peut imaginer faire fructifier son capital. Mais comment ? Urs Aeberli, porte-parole de la banque Migros, et Thierry Reymond, conseiller private banking à la Banque Cantonale Vaudoise (BCV), nous livrent leurs conseils. Benoît Perrier
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Le médecin est un investisseur particulier
Banque privée : quel capital de départ ?
« Selon notre expérience, les médecins sont passionnés par leur activité et y consacrent beaucoup de temps. Ils n’ont pas forcément l’envie ou le temps de s’occuper de la gestion de leur patrimoine personnel. Nous pouvons donc les appuyer dans ce domaine », remarque Thierry Reymond. « Bien que les médecins gagnent bien leur vie, ils viennent assez tard à l’investissement, complète pour sa part Urs Aeberli. Ils adoptent alors souvent un profil conservateur car la retraite n’est plus loin et il ne reste pas assez de temps pour suivre une stratégie agressive. Nous leur conseillons donc des mandats de gestion avec des risques modérés ou des fonds de placement avec une stratégie semblable. »
Deux cent cinquante mille francs. C’est le capital qui donne accès au private banking à la banque Migros et à la BCV. Cette dernière offre alors « une gestion globale de la situation du client où liquidités, prévoyance, succession, épargne… » sont abordées, détaille Thierry Reymond. Selon l’implication désirée par le client, différentes options existent, poursuit-il. Il peut s’agir d’un mandat de gestion discrétionnaire confié à des spécialistes de la banque, de conseils personnalisés avec des propositions que le médecin avalise ou non, voire d’un « mandat de conseil » pour ceux qui souhaitent avoir des contacts fréquents avec la banque et réaliser eux-mêmes les transactions.
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La carrière d’un médecin vue par son banquier Pour Urs Aeberli, les médecins à leur compte traversent généralement différentes étapes durant leur carrière. • Leur première priorité est de rembourser les crédits contractés pour s’installer. Ils visent ensuite l’achat d’une résidence principale mais ceci est rare avant 40 ans. • Ils sont ensuite nombreux à rembourser l’hypothèque de cette résidence, quand d’autres clients viseraient plutôt l’optimisation fiscale. Après quoi, une résidence secondaire est fréquemment acquise. • Après 45 ans, les médecins pourraient investir mais ils commencent souvent par acheter dans la prévoyance. • En général, ce n’est qu’en dernier lieu, après 50 ans, que les médecins font des placements importants sur les marchés financiers.
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Placement dans l’immobilier : stabilité et inertie
Quels investissements pour les médecins ?
Penser à la retraite est indispensable
L’immobilier a la faveur des médecins, qui investissent fréquemment dans l’immobilier de rendement, observe Urs Aeberli. Il est vrai « que l’on n’attend pas de krach de ce côté-là », sourit le banquier. Thierry Reymond tempère cependant et souligne que la liquidité des investissements doit être prise en compte. « L’immobilier a des avantages : un capital qui progresse et un rendement intéressant. En contrepartie, il est assez illiquide : aujourd’hui, par exemple, il est difficile de se défaire d’un objet luxueux dans l’arc lémanique. » Ainsi, il vaut mieux veiller à diversifier son investissement.
Il n’y a pas de recette qui s’applique à tous. Une certitude toutefois : pour Thierry Reymond, l’investissement doit être diversifié et les médecins ne doivent pas se contenter d’être propriétaires. Les situations personnelles et professionnelles diffèrent cependant d’un médecin à l’autre et les véhicules de placement choisis doivent correspondre aux buts d’investissement recherchés. C’est pourquoi une approche personnalisée est discutée entre le client et son conseiller.
Entre 45 et 50 ans, le médecin à son compte a habituellement amorti son cabinet et est devenu propriétaire, remarque Urs Aeberli. C’est le moment où il investit dans la prévoyance. « Une dimension clé pour les indépendants », explique-t-on à la BCV, où l’on propose une planification financière, à établir avant 50 ans. Un diagnostic global est réalisé en tenant compte des engagements, des avoirs, des dépenses actuelles et futures. « Cela permet d’introduire si besoin des mesures correctives, relate Thierry Reymond. L’idée est de maintenir à la retraite des prestations et un niveau de vie se rapprochant le plus possible de celui du médecin en activité. »
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interview
Impôts, comptes, bouclements. Le tour de la relation entre le médecin à son compte et sa fiduciaire. Benoît Perrier
Médecin et fiduciaire, une relation de confiance
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a fiduciaire n’est pas qu’un prestataire à qui l’on livre chaque année des comptes et qui fournit en retour une déclaration d’impôts. C’est aussi bien davantage, explique Vincent Hegetschweiler, expert-comptable et fiscal diplômé, associé à la société fiduciaire Vigilis à La Chaux-deFonds. Au centre de la relation entre le médecin et son mandataire, il y a en effet un dialogue. Celui-ci démarre dès l’ouverture d’un cabinet : il est crucial pour la planification financière et susceptible d’aplanir, voire d’éviter bien des obstacles. Les réponses du spécialiste à cinq questions fondamentales.
Est-on obligé de recourir à une fiduciaire ? Non. Les cabinets médicaux ne sont, en principe, pas soumis à la révision des comptes. Et ce même s’ils sont organisés en SA ou en SARL. En effet, celles-ci ne sont obligées de présenter des comptes révisés que si elles emploient plus de dix collaborateurs à plein-temps. Toutefois, pour un médecin à son compte, le recours à une fiduciaire n’en est pas moins fortement recommandé, pour le bouclement annuel et la déclaration d’impôts, et parfois aussi pour la comptabilité.
En son sein ou dans son réseau, la fiduciaire doit, quant à elle, compter sur une équipe de spécialistes capables de mettre à disposition le collaborateur le plus adapté en termes de compétences et de coût et faire face à la densification des réglementations.
Quand s’adresser à une fiduciaire ? Le faire dès l’installation en cabinet permet d’éviter des écueils. Quand nous n’intervenons pas dès les débuts, il arrive souvent que le médecin ait payé trop d’impôts ou, à l’inverse, sousestimé ce qu’il doit à l’AVS. Cela peut induire de gros rattrapages que notre conseil permet de prévenir. La collaboration avec une fiduciaire est une relation à long terme. A chaque bouclement et pour chaque déclaration, nous discutons des éléments principaux avec le médecin et nous le rendons attentif à l’évolution des chiffres-clé, comme le chiffre d’affaires, les charges de personnel ou la prévoyance. L’exercice indispensable de budgétisation des exercices suivants doit permettre d’ajuster les acomptes d’impôts et d’AVS pour éviter des décomptes finaux rétroactifs douloureux. Ce d’autant
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plus que le système suisse de prévoyance actuellement en vigueur permet de défiscaliser une grande partie voire la totalité des revenus non nécessaires au train de vie !
Comment la choisir ? Contrairement aux cabinets médicaux, l’ouverture d’une fiduciaire qui ne propose pas de service de révision n’est pas réglementée en Suisse. De même, les titres d’expert-comptable et d’expert fiscal ne sont pas protégés, contrairement à ceux d’expert-comptable diplômé et d’expert fiscal diplômé. Le médecin se doit de trouver un mandataire qualifié. Il peut se baser sur l’appartenance de la fiduciaire aux associations professionnelles, Fiduciaire Suisse et la Chambre fiduciaire. C’est un gage de qualité, notamment en matière d’obligation de formation continue.
Combien ça coûte ? Les tarifs dépendent du temps que demande le mandat, de sa complexité, des qualifications des collaborateurs impliqués dans le traitement du dossier et des tarifs de la région. Pour des travaux comptables et hors bouclement, il faut compter entre 100 et 150 francs hors taxe par heure. La durée de réalisation d’une déclaration ou d’un bouclement dépend principalement de l’organisation des pièces que fournit le client. Selon que les informations
Pour un médecin à son compte, le recours à une fiduciaire est fortement recommandé. sont correctement présentées ou non, la comptabilisation de l’activité d’un médecin indépendant peut prendre un ou trois jours.
Peut-on faire une partie de ce travail soi-même ? Il y a des médecins qui établissent leur propre comptabilité. Ce n’est, à strictement parler, pas difficile et cela facilite beaucoup la planification de la future taxation. Mais cela nécessite une implication de l’intéressé. S’il le fait seulement pour réduire ses coûts, il prend le risque que, au bout du compte, sa déclaration demande plus de travail que si une fiduciaire l’avait réalisée de A à Z. Aux clients qui le désirent, nous proposons également de former le médecin, son conjoint ou un proche collaborateur à la comptabilité. C’est un investissement au départ mais assurément une plus-value par la suite.
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TRIBUNE LIBRE
Le médecin doit-il être un businessman ? Dr C. Fehlmann, président de l’Association des médecins d’institution de Genève (AMIG), mars 2015
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ans ce pays où les coûts de la santé approchent la barre des 70 milliards de francs suisses, et à l’heure des grandes discussions autour du financement de notre système de santé (valeur du point Tarmed, prix de base des DRG, financement étatique des soins en cliniques privées), il me semble totalement justifié de s’interroger sur le côté businessman du médecin. Le terme businesswoman serait d’ailleurs encore plus approprié si l’on regarde les auditoires de nos facultés.
Mais qu’en est-il dans la pratique ? La communauté médicale voit se développer de plus en plus des aspects économiques : des formations en économie et gestion de la santé fleurissent dans de nombreux pays, les études de coûtsefficacité deviennent de plus en plus fréquentes et de mieux en mieux structurées. De même, des initiatives dans le but de rationaliser (et non de rationner) les soins voient le jour comme le principe less is more qui a pour but de chasser les pratiques inutiles et coûteuses .
Au fond, qu’attend-on vraiment d’un médecin ? Les Canadiens se sont penchés sur la question. En 2005, à travers le CanMeds framework, ils ont établi un ensemble de connaissances, de compétences et d’habilités attendues d’un médecin . Parmi les sept rôles ainsi définis, on retrouve celui de manager (qui devrait être remplacé par leader dans la version 2015 en cours d’élaboration) auquel on attribue la responsabilité de « répartir judicieusement des ressources en soins de santé limitées ». On retrouve également dans ce rôle une multitude d’autres notions comme healthcare financing, budgeting, effectiveness, efficience et cost-appropriate care. Des compétences relevant clairement du domaine de l’homme d’affaires.
Une lente – et encore cela se discute – mais certaine révolution est donc en route. La médecine du XIXe siècle fonctionnait sur le principe de l’avis d’expert : un traitement était considéré efficace parce qu’un médecin d’assez bonne renommée le déclarait comme tel (Expert-Based Medicine). Le XXe siècle a vu naître les études cliniques de toutes formes et la médecine basée sur les preuves (Evidence-Based Medicine). Le XXIe siècle permettra très probablement à un nouveau type d’EBM de voir le jour : l’Economic-Based Medicine ! Les médecins devront avoir les compétences nécessaires non seulement pour s’adapter à cette révolution mais surtout pour la diriger et rester maîtres de leur profession.
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Votre avis nous intéresse ! Le supplément que vous tenez entre vos mains est le premier numéro d’une nouvelle publication. Son objectif est de vous fournir des informations pratiques et utiles à la gestion de votre vie professionnelle et de votre cabinet. Nous souhaiterions connaître votre opinion à son sujet : • • • • •
Que pensez-vous de ce premier numéro ? Quels sont, selon vous, les points à améliorer ? Quels thèmes souhaiteriez-vous que l’on aborde ? Deux parutions par an sont-elles suffisantes ? Auriez-vous un intérêt particulier pour une page dédiée aux petites annonces (cabinets, emplois…) ?
N’hésitez pas à nous donner votre feedback, par e-mail à pub@medhyg.ch, pour que nous puissions améliorer « Le monde du médecin ». D’avance merci pour vos précieux commentaires et pour votre soutien.
le monde du médecin 18
avril 2015
Adresses utiles Les sociétés médicales cantonales Vous trouverez des informations sur tout ce qui touche à la gestion de votre cabinet sur les sites Internet des sociétés médicales cantonales : Berne (berner-aerzte.ch), Fribourg (smcf.ch), Genève (amge.ch), Jura (smcju.ch), Neuchâtel (snm.ch), Valais (medival.ch) et Vaud (svmed.ch).
Médecins assistant-e-s et chef-fe-s de clinique Autre site utile, en particulier pour les médecins en voie d’installation, le site de l’ASMAV (Association suisse des médecins assistant-e-s et des chef-fe-s de clinique, section Vaud (asmav.ch)). A Genève, le site de l’Association des médecins d’institutions de Genève (amig.ch).
CabinetMedical.ch Cabinetmedical.ch est un site créé par le Dr Jean Gabriel Jeannot dont l’objectif est de présenter aux professionnels de la santé romands l’ensemble des services et produits auxquels ils recourent dans le cadre de leur activité professionnelle. Vous y trouverez notamment les rubriques « Banques », « Economicité », « Encaissement » et « Fiduciaires ».
DevenirGeneraliste.ch Pour les étudiants, les médecins en formation et les médecins installés, le site du Cursus romand de médecine de famille (devenirgeneraliste.ch).
La Fédération suisse des Médecins Le site de la FMH est aussi une source d’informations utiles, avec notamment des rubriques consacrées aux SwissDRG et au Tarmed.
Facturation au cabinet, quel système choisir ? Curabill (curabill.ch), Medidata (medidata.ch) et Medionline (medionline.ch), cités dans le Dossier (p. 6)
Comment rédiger un business plan ? Comme mentionné dans l’article consacré à ce sujet, le portail PME de la Confédération propose des « modèles et exemples » pour rédiger un business plan (kmu.admin.ch). Vous trouverez encore d’autres exemples sur le site de la Banque Cantonale Vaudoise (bcv.ch).
L’objectif de CabinetMedical.ch est de présenter aux professionnels de la santé l’ensemble des services et produits auxquels ils recourent dans le cadre de leur activité professionnelle. Que vous débutiez votre activité d’indépendant ou que vous soyez déjà installé, vous trouverez sur notre site les réponses aux milles questions que se pose le médecin dans le cadre de la gestion de son cabinet. Architectes | Archivage | Assurances | Banques | Conseils juridiques Economicité | Encaissement | Fiduciaires | Imprimerie | Informatique Laboratoires | Matériel et équipement médical | Médicaments Mobilier de bureau | Secrétariat médical
DROIT DE LA SANTé ET MéDECINE LÉGALE Sous la direction de Romano La Harpe, Marinette Ummel et Jean-François Dumoulin
840 pages Format : 16,5 x 23,5 cm ISBN : 978-2-88049-316-5
Sous la direction de Romano La Harpe, Marinette Ummel et Jean-François Dumoulin Ce nouveau manuel intègre les développements les plus récents de la législation et de la jurisprudence, notamment en matière de protection de l’adulte. Il succède aux trois éditions de Médecin et droit médical. Rédigé par près de 80 juristes et médecins, issus de la pratique comme du monde académique suisses, ce recueil de textes aborde les thèmes classiques du droit de la santé – consentement éclairé, secret médical ou responsabilité médicale – et les thèmes plus pointus de la biomédecine tels que l’analyse génétique, la procréation médicalement assistée ou encore l’assistance au décès. Les principaux chapitres de la médecine légale traditionnelle – levée de corps, autopsie, toxicologie, analyses d’ADN, capacité et aptitude à la conduite, constats de lésions traumatiques – y sont aussi présentés de manière claire et compréhensible même pour les profanes. En faisant référence à une situation clinique suivie d’un exposé juridique chaque fois que le sujet s’y prête, cet ouvrage est conçu, par son ancrage dans la réalité quotidienne, comme un outil directement utilisable tant pour les praticiens du droit que pour les professionnels de la santé.
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