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21 JANV 11 Quotidien Paris OJD : 320003 14 BOULEVARD HAUSSMANN 75438 PARIS CEDEX 09 - 01 57 08 50 00

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Les pharmacies en plein malaise Les officines, confrontées à une baisse de leurs marges, se préparent à assurer de nouvelles missions en développant les prestations de conseil et de services aux patients.

Poids activités dans le chiffre affaires moyen une pharmacie

Autres produits de soin

Autres

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Poids des activités dans la marge commerciale moyenne d'une pharmacie

Eléments de recherche : GIPHAR : société de services pour les pharmaciens d'officines, toutes citations


21 JANV 11 Quotidien Paris OJD : 320003 14 BOULEVARD HAUSSMANN 75438 PARIS CEDEX 09 - 01 57 08 50 00

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lr millions

de personnes franchissent chaque jour le seuil d'une pharmacie.

1,5

million

d'euros : chiffre d'affaires annuel moyen d'une officine.

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SANTÊ Des grèves dcs gardes l'été demier, une manifestation à Paris à l'automne, la mise en place des nouvelles missions des pharmaciens dans le cadre de la loi hôpital, patient, santé, territoire (HPST) votée en 2009 qui s'éternise... La pharmacie est en crise. Bon nombre de patrons d'officines gagnent encore bien leur vie. Mais « pour les jeunes, c'est très dur. Le recuide l'activité et des marges est à peine suffisant pour éponger la dette contractée lors de l'installation » explique Marc, un pharmacien breton qui s'estime « relativement préservé », même s'il n'est « pas près de changer de voiture ». Selon une enquête Direct Media de décembre dernier, 37 % des pharmaciens ont vu leurs ventes baisser l'an dernier. Ils n'étaient que 31 % à en dire autant en 2009. Du côté des marges, c'est pire. « La part qui revient aux titulaires d'officines recule de 2 à 3 % par an depuis 2005 », explique Philippe Besset, président de la commission économique à la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Résultat, le nom-

bre d'officines diminue. En 2010, 100 à 200 pharmacies (sur 22 500) ont été mises en liquidation, redressement ou procédure de sauvegarde. Deux fois plus que l'année précédente.

Complément de rémunération Baisses du prix des médicaments, recul des prescriptions, déremboursements, contraction des marges sur les génériques, concurrence des parapharmacies... la partie devient plus ardue pour les pharmaciens. Les médicaments remboursés restent, avec 81 % du chiffre d'affaires, leur principal gagne-pain, loin devant l'automédication et les cosmétiques, rappelle le cabinet Smart Pharma Consulting. Mais le système de marges dégressives mis en place il y a dix ans n'est plus rentable, estiment les titulaires d'officine. D'où des négociations sans fin avec le gouvernement pour les revoir à la hausse. L'avenir repose sur la loi HPST, qui a ouvert la porte à une nouvelle vision du rôle du pharmacien, appelé à devenir un acteur de premier plan dans la coordination des

soins. Conseil en petites pathelogies, prévention, dépistage, suivi des maladies chroniques, hospitalisation à domicile... les nouveaux services sont nombreux. Mais le gouvernement tarde à publier leurs décrets de mise en route. Et à fixer leur prix. « Forfaits, honoraires, tout reste ouvert», explique Gilles Bonnefond, président du deuxième syndicat de la profession, rUSPO. À l'image de ce qui se pratique dans d'autres pays, le pharmacien pourrait même être payé s'il dissuade un client d'acheter un médicament inutile ! Dans tous les cas, « il faudra un complément de rémunération », affirme un patron d'officine. « Sinon, les pharmaciens n'auront ni les moyens ni le temps de se consacrer à ces nouveaux services ». Les autorités en sont conscientes. La Sécurité sociale a lancé en 2010 des formations sur les maladies chroniques. Elles ne sont pas payantes, mais... rémunérées. Une condition souvent indispensable pour y faire participer les pharmaciens en leur permettant de faire appel à un remplaçant pendant leur absence. •

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Un secteur qui adopte aussi les recettes du commerce INUTILE d'aller chez le médecin pour saveur si l'on « couve » une maladie cardio -vasculaire ! Depuis le 18 janvier, à l'initiative du Collectif des groupements de pharmaciens (CNPGO), plus de 500 officines proposent l'ensemble des tests de dépistage - cholesterol, diabète, hypertension... - des risques de développer une affection. L'opération dure 20 minutes et coûte 18 euros. Elle est même gratuite pour certains clients de l'assureur Allianz, qui s'est associé à ce nouveau service. Offrir du conseil ou du dépistage à ses clients devient une habitude chez les pharmaciens. « Nous proposons gratuitement tous les vendredis des mesures de cholestérol et de souffle. Un après-midi par semaine, ime diététicienne conseille les patients. C'est un excellent moyen de les fidéliser», explique Mme Brickmann, patronne d'une pharmacie du groupe PHR, située au nord de Paris, à Clichy. Attirer les clients et développer le chiffre d'affaires, c'est l'obsession de tous les patrons d'officine. Pour y parvenir, 80 % d'entre eux s'appuient sur les groupements, comme Nepenthès, Giphar, Pharmactiv, etc. Ils leur apportent, outre des conditions d'achats intéressantes, des formations, des outils de vente... Des groupements d'autant plus prodigues qu'ils bénéficient souvent de financements des laboratoires pharmaceutiques (obtenus en contrepartie d'enquêtes auprès des clients, par exemple).

de vente isolés à des réseaux qui tentent de créer des positionnements spécifiques », explique Olivier Lauriol, du cabinet Arkose. Les partis pris commerciaux les plus visibles sont ceux des officines qui jouent sur les prix. Depuis 2005, plus de IOU mégapharmacies ont fleuri dans l'Hexagone, adoptant les recettes de la grande distribution ; des dizaines de mètres de linéaires, des équipes payées au résultat, une gamme très large. Parfois même des drive-in, ces ouvertures qui permettent aux automobilistes de faire leurs achats sans descendre de voiture. Et bien sûr des prix cassés. Mais « cette attitude fait le jeu des Leclerc et autres hypermarchés qui bataillent pour vendre des médicaments», regrettent les nombreux patrons d'officine qui misent, eux, à l'inverse, sur le conseil santé et le service, justifiant aussi des marges supérieures. PHR envoie ainsi depuis peu des infirmières faire de la prévention dans ses magasins à l'enseigne Pharma Référence et Viadys. Pour ces pharmaciens-là, l'officine de demain est un espace aéré avec des « lieux de confidentialité » et quèlques gammes de produits de soin triées sur le volet. Un lieu de conseil et de suivi des patients avant tout. •

enseignes finiront par être plus voyantes que les croix vertes, et on pourra communiquer autour des services qu'elles proposent LUCIEN BENNATAN, PRESIDENT DU GROUPEMENT D'OFFICINES PHR

A. BUR

Mégapharmacies De là à passer sous enseigne... la démarche est encore rare ! une officine sur dix a franchi le pas, et le plus souvent discrètement. Il n'empêche, « les enseignes finiront par être plus voyantes que les croix vertes et on pourra communiquer autour des services qu'elles proposent», prévoit Lucien Bermatan, président du groupement d'officines PHR. « Déjà, le pay sage est passé de points

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Dépistage du diabète dans une pharmacie de Viry-Châtlllon, en région parisienne. B BOISSONNET/BSIP

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