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inancée par L’OMS, une étude publiée le 28 février dernier dans la prestigieuse revue The Lancet pointe les maltraitances dont sont victimes les malades mentaux. Sur les 21 000 personnes atteintes de schizophrénie, de démence, de dépression majeure qui ont été suivies, 24 % déclarent avoir été victimes de violences physiques et sexuelles au cours des 12 derniers mois. Un pourcentage probablement en dessous de la réalité, car les auteurs ont ignoré les violences psychologiques, morales, les discriminations en tous genres que l’on qualifie de maltraitance passive. Elle ne se traduit pas par des actes spectaculaires ou graves, mais elle est tissée de petites négligences, d’humiliations, d’injures et de représailles. Une maltraitance ordinaire qui ne touche pas seulement les malades mentaux ou les personnes âgées en état de dépendance. Elle peut venir de partout, de l’entourage mais aussi du personnel soignant dans les hôpitaux, cliniques, centres de rééducation. Sur les 4 800 réclamations liées au droit des malades et à la sécurité des soins enregistrées par le Médiateur de la République en 2009, 50 % concernait des situations de maltraitance déclare Loic Ricour, responsable du pôle santé. Les exemples sont multiples : mise à distance de la sonnette d’appel, soins intimes pratiqués portes grandes ouvertes, personne « Autrui me concerne âgée couchée sur un brancard avant toute dette dans le couloir des urgences que j’aurais contractée pendant plus de 6 heures sans boire ni manger… à son égard, Le pire pouvant être vécu je suis responsable dans les services d’urgence de lui indépendamment et de réanimation. de toute faute commise Au nom de la technicité des installations, on y justifie vis-à-vis de lui. » la nudité des corps et les Emmanuel Levinas. manquements à l’intimité.
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« Je me suis réveillée du coma avec un énorme tube dans la gorge, les pieds et les mains attachés, des sondes branchées un peu partout. Plusieurs fois par jour, on aspirait les mucosités dans ce tube. Je n’oublierai jamais ma surprise et la douleur de ce soin réalisé sans aucune explication préalable. Pendant 3 semaines, je n’ai pas dormi, luttant contre le sommeil par peur de ne plus me réveiller. Je n’avais aucune notion de l’heure. Les horloges étaient en panne. On entrait et on sortait sans arrêt dans ma chambre comme si je n’existais pas. Transparente, j’ai fini par tout savoir de la vie privée des aidessoignantes et infirmières. Je me souviens de la lumière aveuglante d’un néon allumé 24 heures sur 24, du bruit strident des appareils maintenus volontairement au volume maximum. Une nuit, je somnolais. C’est une douleur fulgurante qui m’a sortie de ma léthargie. Un infirmier était en train de me piquer dans l’artère au niveau du poignet. Il me croyait endormie et n’a pas pensé qu’il fallait me préparer à ce geste médical très douloureux. Je n’oublierai jamais non plus mon corps nu et décharné au vu de tous et ma toilette confiée à des hommes », témoigne Pauline, hospitalisée en réanimation. Malmenés par l’institution, les soignants peuvent devenir des maltraitants. Les conditions de travail très dégradées, la standardisation des soins, l’agressivité de certains malades mais aussi la confrontation perpétuelle avec la mort suffisen tils à expliquer ces dérives ? Probablement pas. Cette violence ordinaire concerne chacun de nous. Elle est l’occasion de nous questionner sur toutes les vulnérabilités autant que sur notre rapport à l’autre. FA B I E N N E AT TALI D I R E C TR I C E D E L A R É DAC TION
redaction@pausesante.fr www.pausesante.fr
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Sommaire
numéro
18 6 8 10
Faites une pause lecture. Leïla Bekhti : l’actrice qui brille. À l’écoute des messages du corps.
beauté
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Fruits à coque : aussi bon à l’intérieur qu’à l’extérieur. Les nouvelles disciplines de la glisse.
santé
18 20 24 30 32
De plus en plus de bébés prématurés, pourquoi ? Burn out : quand le travail épuise. Il faut vacciner nos enfants. Les maladies de la prostate, on peut les dépister. Montrons nos ventres.
saveur & nutrition
36 38 40 42
La cuisine sur petit écran. Des os en béton ! En hiver comme en été, la soupe est un aliment santé. L’association Bleu-Blanc-Cœur milite pour le bien-manger.
vivre ensemble Les étudiants recalés des soins.
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Retrouvez le supplément AGORA pour aller plus loin dans la réflexion santé.
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CAPRI, ÇA COMMENCE Dispensée par un médecin spécialement formé à cette technique, la méthode Capri semble donner de bons résultats. La première séance combine l’auriculothérapie (pose d’un fil chirurgical dans l’oreille qui bloque les récepteurs nicotiniques) et la stimulation endonasale (SEN). La stimulation des fibres nerveuses appartenant au système nerveux sympathique rééquilibre le système et agit sur la nervosité, l’irritabilité et les pulsions boulimiques. On évite ainsi les troubles de l’humeur et le changement de comportement alimentaire. Cette technique indolore, mise au point par un cardiologue anesthésiste français en 1975, permet de supprimer le besoin
Directeur des publications Lucien Bennatan. Directrice des rédactions Fabienne Attali. Assistante de la rédaction Cindy Doorgah. Ont collaboré à ce numéro : Ghislaine Andréani, Monique Atlan, Luc Biecq, Marie-Christine Clément, Roger-Pol Droit, Noëlle Guillon, Romain Loury, Aline Périault, Jacqueline Tarkiel, Pascal Turbil. Agora : Paul-Laurent Assoun, Roger-Pol Droit, Michèle Lajoux, Valérie Sebag.
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physiologique de fumer et donc le manque. L’effet est immédiat mais le fil doit être retiré 15 jours après cette première séance. Selon les statistiques communiquées par le docteur Benhaiem, le taux de réussite à 6 mois est de 70 % et de 56 % à 18 mois (300 € pour la pose et le retrait du fil d’auriculothérapie et deux séances de stimulation endonasale). Centre CAPRI : 01 75 50 97 72 ou www.arretdutabac.net.
Secrétariat de rédaction et révision Laurence Roch. Direction artistique Julien Imbert. Maquette et iconographie Virginie Bazot. Directrice de la publicité Nadia Riou. Tél. : 01 55 20 93 72 Port. : 06 64 09 42 46 nadia.riou@pausesante.fr
En couverture, Leïla Bekhti pour L’Oréal Paris.
Suivi de fabrication Rivages. Impression Imprimerie Sego 95150 Taverny. Pause Santé est édité par la société Com’Access 78, boulevard de la République 92100 Boulogne-Billancourt. Tél. : 01 55 20 93 72. ISSN : 1968-93-30. Dépôts légaux à parution.
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Hospitalisés pour une rougeole?
L’épidémie de rougeole qui sévit en France depuis 2008 s’est considérablement intensifiée depuis fin 2010 (1)
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Avec 2 doses de vaccination (2) stoppons l’épidémie. Demandez conseil à votre médecin ou pharmacien. (1) InVS, Epidémie de rougeole en France : données de déclaration obligatoire en 2010 et données provisoires pour début 2011 (2) Le calendrier vaccinal variant en fonction des cas, parlez-en à votre médecin. Calendrier vaccinal en vigueur : www.invs.sante.fr http://sante.gsk.fr
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Size: 200X270 mm Pages: 1 Colors: C M Y K (4 Colors) Native File: Quark Xpress 7.3 Windows Generated in: Acrobat Distiller 9.0
> livres
la maman et la nounou
Monique Atlan produit et présente l’émission littéraire Dans quel état-gère (France 2). Écrivain, Roger-Pol Droit est agrégé de philosophie, et chroniqueur au Monde, au Point et aux Échos.
En cette unique question, saturée d’un condensé d’inquiétude et de culpabilité, se joue l’inlassable dilemme contemporain des mères qui travaillent, des femmes bien décidées à ne pas renoncer à leur reconnaissance professionnelle et sociale. Interpellée par le spectacle de nounous ivoiriennes rencontrées dans un square parisien du 10e arrondissement de Paris, la sociologue Caroline Ibos a mené, durant 3 ans, une « enquête ethnographique » sur ce pacte singulier, scellé entre deux univers totalement étrangers l’un à l’autre, qui consiste à déléguer enfants et appartement à la garde d’une personne rencontrée le temps d’un rendez-vous de recrutement. Caroline Ibos met en lumière la dissymétrie vertigineuse de cette relation, toujours tendue, entre celles qui exercent
leur double autorité de mère et d’employeur et celles, toujours conscientes de la précarité de leur statut, qui tentent de gagner leur vie en prodiguant, sans vocation particulière, soin et attention aux enfants. Dans l’espace clos du domicile devenu « véritable laboratoire de la domination politique », se déploient conflits latents de classe, de culture, de race qui se révèlent au moindre désaccord à propos de la gestion du quotidien ou des règles d’éducation des enfants. Cet éclairage totalement inédit place cet essai passionnant à l‘exacte croisée de l’intime et du politique mondialisé. Monique Atlan Qui gardera nos enfants ? Caroline Ibos, éditions Flammarion.
Roger-Pol Droit et Monique Atlan nous invitent à une
pause lecture au cœur des cités
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ce professeur à Sciences-Po a enquêté à Clichy-sous-Bois ou à Montfermeil. Il fait parler les habitants, confronte les regards des générations, s’efforce de défaire les idées toutes faites. Rédigé avec élégance, parfois avec ironie, ce voyage dans les banlieues permet de comprendre que « rien n’est perdu » : loin de se retrancher de la société, les jeunes aspirent à y participer. Peu importe que l’on partage entièrement, en partie ou pas du tout les choix et les conclusions de Gilles Kepel, il jette sur l’exclusion et les tâches aveugles des analyses politiques une lumière originale et forte.
Des questions qui sont évidemment au cœur du débat de la présidentielle, et qui touchent à l’avenir de notre pays. Un livre informé et concret dont la lecture est indispensable. Roger-Pol Droit
Quatre-vingt-treize, Gilles Kepel, éditions Gallimard.
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La place de l’islam et des musulmans dans la société française suscite, depuis des années, d’innombrables polémiques. Et donc des malentendus, des crispations et des amalgames de toutes sortes. En cause : une réalité religieuse et sociale diverse, complexe, travaillée de courants dissemblables, le plus souvent mal connue, qui fait l’objet de manipulations ou de récupérations politiques de bords opposés. Pour aborder différemment ces questions chaudes, l’essai de Gilles Kepel s’avère de première utilité. Spécialiste de l’islamisme, grand connaisseur d’Al-Qaïda et des djihadistes, WWW. PAUS ES AN T E.FR
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> portrait
Leïla Bekhti
a tout d’une grande La dernière bombe du cinéma français est devenue actrice par hasard. Aujourd’hui, elle a trouvé sa voie.
C
ETTE FOIS C’EST FAIT, LEÏLA BEKHTI EST UNE ACTRICE QUI COMPTE. Après 7 ans
de réflexions cinématographiques, elle est passée du statut de découverte à celui de vedette. À 28 ans, elle navigue la tête dans les étoiles depuis sa participation à un casting en 2005, où elle obtient son premier rôle dans Sheitan, de Kim Chapiron avec Vincent Cassel. Elle n’en garde pas moins les pieds sur terre : « Lorsque j’ai su que j’allais jouer dans Sheitan, je n’en ai parlé à personne. Le premier jour de tournage, j’ai réveillé ma famille en leur disant que je partais faire un film avec Vincent Cassel », déclare-t-elle au magazine Elle. Sa famille d’origine algérienne, dont elle est la benjamine, lui sert de point d’ancrage : « Ma relation est très forte avec ma famille. Une vie ne suffir a pas pour exprimer ma gratitude envers ma maman. » Son frère, âgé de 35 ans, est aussi son meilleur ami et lorsqu’elle se sent inquiète, c’est vers ses aînés qu’elle se tourne. « En cas de problème, je téléphone à ma sœur, Amel et à mon frère, Slim. Ils sont les deux aînés de notre fratrie de trois enfants, mes deux piliers. » Mais il s’agit essentiellement de coup de stress à gérer davantage que de coup de blues. Leïla est une bonne vivante, elle adore la mode… et les sucreries. Deux passions qui ne font pas forcément bon ménage : « J’aimerais avoir un corps de rêve tout en dégustant sans limites tout ce que j’aime. » Et parmi ce qu’elle aime on retrouve les fruits,
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l’eau gazeuse (sa boisson préférée) et les Mr. Freeze. « C’est mon péché mignon ! » Côté mode, Leïla a des idées très précises : « J’ai toujours aimé les fringues. À 18 ans, je voulais être styliste et, il y a quelques années, mon frère, ma sœur et moi tenions une boutique. J’ai la chance de travailler régulièrement avec Balenciaga. C’est une maison que j’adore, une mode forte et exigeante. J’aime aussi Lanvin, Saint Laurent, Chanel et, pour tous les jours, A.P.C., Maje, Uniqlo, American Apparel. » Selon cette bête de mode, un look tient à peu de chose : « Tout est dans le détail : le mauvais sac, la robe trop courte… ». Ce qui n’empêche pas Leïla Bekhti d’être une actrice discrète. Elle et son mari, le comédien Tahar Rahim, également grand espoir du cinéma français, se concentrent sur leurs carrières respectives et sur le choix des rôles. Car si sa prestation dans Sheitan, le thriller français (interdit aux moins de 16 ans), lui a valu d’être remarquée, c’est sa propre volonté de durer dans ce métier qui lui a permis d’enchaîner les tournages. En 2005, elle joue le rôle de Leïla dans le téléfilm Harkis. En 2006, elle interprète Zarka dans le film Paris, je t’aime. La même année, elle joue dans Mauvaise foi. Les années 2008 et 2009 marquent le tournant de sa carrière, deux seconds rôles lui sont alors attribués : celui de la fille du fellagah dans L’Instinct de mort de Jean François Richet, mais aussi celui de Djamila dans le film Un prophète de Jacques Audiard (avec Tahar Rahim).
© Vertigo Productions/DR/TCD
PAR PA SCAL TURB I L
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portrait <
J’ai conscience que tout peut s’arrêter demain. > filmogr aphie 2005 : Sheitan de Kim Chapiron. 2005 : Paris, je t’aime de Gurinder Chadha. 2006 : Mauvaise foi de Roschdy Zem. 2007 : Choisir d’aimer (moyen métrage) de Rachid Hami. 2008 : Des poupées et des anges de Nora Hamdi. 2008 : L’Instinct de mort de Jean-François Richet. 2008 : Un prophète de Jacques Audiard. 2010 : Tout ce qui brille de Géraldine Nakache et Hervé Mimran. 2010 : L’Or rouge d’Omar Bekhaled. 2010 : Il reste du jambon ? d’Anne Depetrini. 2011 : Toi, moi, les autres d’Audrey Estrougo. 2011 : La Juve de Timgad de Fabrice Benchaouch. 2011 : La Source des femmes de Radu Mihaileanu. 2011 : Itinéraire bis de Jean-Luc Perreard. 2012 : Une vie meilleure de Cédric Kahn.
> récompenses
© Vertigo Productions/DR/TCD
2011 : César du meilleur espoir féminin et étoile d’or de la révélation féminine pour Tout ce qui brille.
C’est ce dernier film multi-récompensé lors de la cérémonie des Césars qui lui permet de fouler le tapis rouge du Festival de Cannes en 2009. Une année importante pour elle puisque c’est aussi l’année de sa grande rencontre avec la comédienne Géraldine Nakache qui lui propose le rôle de Lila dans Tout ce qui brille, son premier long métrage. Sorti le 24 mars 2010, le film obtient très vite un vrai succès public et critique, réalisant plus de 1,3 million d’entrées et vaut à Leïla d’obtenir le Swann d’or de la révélation féminine 2010 au Festival du film de Cabourg et le César du meilleur espoir féminin en 2011. Dernièrement, Leïla Bekhti était à l’affiche de La Source des femmes, le film de Radu Mihaileanu (réalisateur de Va, vis et deviens, du Concert) et d’Une vie meilleure de Cédric Kahn. Elle est attendue cette année dans Mains armées de Pierre Jolivet et dans Nous York de Géraldine Nakache. Une vie heureuse que Leïla reconnaît volontiers. Elle déclare avoir une chance énorme d’être payée pour faire ce qu’elle aime, mais elle n’oublie pas que ce n’est pas forcément éternel : « Je suis du genre à me dire que tout peut s’arrêter demain. » A priori, c’est encore loin d’être d’actualité. ●
un titre en plus La jeune étoile du cinéma français vient de rejoindre la dream-team de L’Oréal Paris. « Leïla est d’une beauté à la fois fascinante et touchante. Son charisme, sa forte personnalité, font d’elle une parfaite égérie L’Oréal », déclare Cyril Chapuy, directeur général international de L’Oréal Paris. « Depuis mon plus jeune âge, je vis avec les produits et les publicités L’Oréal. Dire à mon tour et à ma façon ˝Parce que je le vaux bien˝ est une aventure incroyable », déclare Leïla Bekhti. L’actrice s’affiche désormais aux côtés de personnalités aussi prestigieuses que Beyoncé Knowles, Rachel Weisz, Gwen Stefani, Freida Pinto, Jane Fonda, Aimee Mullins, Jennifer Lopez, Inès de la Fressange, Laetitia Casta ou encore Patrick Dempsey. WWW. PA U S ES A N T E. FR
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Les messages du corps Des petits dysfonctionnements peuvent être le signe de véritables pathologies. Soyons attentifs, parlons-en à notre médecin. PAR G H I S L AI N E AN D R É AN I
S’ils sont associés à d’autres signes, nervosité ou tremblement des mains, transit intestinal accéléré, sommeil perturbé, rythme cardiaque rapide, à charge pour le médecin de vérifie r le fonctionnement de la thyroïde et de prescrire le bon traitement.
bouche
sèche
La cause ? Un dysfonctionnement des glandes salivaires qui peut être aussi provoqué par le stress, certains médicaments comme les anxiolytiques, le tabac ou l’alcool. En général, le dentiste ordonne un médicament pour stimuler les glandes, ainsi qu’un spray humidificateur en recommandant de boire beaucoup d’eau.
chute de cheveux
En perdre 50 à 90 chaque jour, c’est normal. Un peu plus au changement de saison, début de l’hiver et au printemps. La plupart du temps, la chute est temporaire (suite d’accouchement, d’intervention chirurgicale, grippe, maladies virales, chimiothérapie, chocs psychologiques). Cependant, la prescription d’un traitement 10
de vitamines et d’oligoéléments par voie orale ou par voie intramusculaire associé à la prise d’acides aminés, renforcé par une lotion capillaire, est judicieuse. Si la chute persiste, le médecin devra en trouver la cause : prise de certains médicaments, maladies de la thyroïde, régimes amaigrissants anarchiques, manque de fer.
crampes nocturnes Elles sont dues le plus souvent à un manque de sels minéraux : sodium, calcium, potassium et vitamines B (B1, B2, B6). Leur prévention passe par une alimentation équilibrée, un usage modéré du tabac et de l’alcool. Utile aussi, la suppression de certains médicaments comme les diurétiques, les laxatifs, certains anti-asthmatiques. Dans ce cas, seul le médecin est juge. Si les crampes persistent, un décontractant musculaire, des sels de quinine à faible dose ou un médicament homéopathique peuvent être prescrits.
fourmillements des jambes et des mains
On évoque un dérèglement des neurotransmetteurs au niveau du cerveau pour les picotements des membres inférieurs,
mais ils peuvent être l’expression d’une insuffisance veineuse ou d’un manque de calcium voire d’une anémie. Pour les mains, ils traduisent une mauvaise circulation. Si à cela s’ajoutent jambes lourdes et palpitations, mieux vaut consulter un cardiologue. Si l’engourdissement touche plus particulièrement le pouce, l’index et le majeur, cela signifie que le nerf médian se trouve comprimé à cause d’un rétrécissement du canal carpien. Les infiltrations locales soulagent, mais la chirurgie est souvent envisagée. Enfin, une polynévrite peut déclencher des fourmillements persistants et diffus aux bras et aux jambes. Les causes sont diverses (diabète, maladies infectieuses ou inflammatoires, alcool). Un électromyogramme précise le diagnostic. Consulter un neurologue si les fourmillements ne cessent pas.
gencives qui
saignent Ce phénomène est provoqué par certains médicaments (anticoagulants), un manque de vitamine C, mais surtout par un excès de tartre infiltré sous les gencives ou par des bactéries qui se logent dans les alvéoles. Un rendez-vous chez le dentiste est urgent, car à la longue les dents risquent de se déchausser.
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appétit d’ogre et perte de poids
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haleine
chargée Certains aliments (ail, chou…) sont responsables d'une odeur passagère. Elle se dissipe en mastiquant un clou de girofle ou en utilisant des bains de bouche, des comprimés ou des sprays mentholés. Mais une haleine désagréable peut être aussi liée à la présence de débris alimentaires logés entre les dents, à un dépôt de tartre, à la prise de certains médicaments (tranquillisants) et, ce que l’on sait moins, à des maladies (digestion difficile, sinusite, amygdales infectées, diabète…). Avant tout consultez votre dentiste, puis un ORL et, en dernier recours, un gastro-entérologue.
oreilles, présence d’un pli sur le lobe
Depuis quelques années, les cardiologues regardent attentivement les oreilles de leurs patients. En effet, ce signe, oblique ou horizontal, est fréquemment associé à une fragilité cardiaque. D’où l’intérêt d’effectuer un bilan cardiovasculaire. Pensez aussi, si vous avez l'impression d'entendre moins bien, à effectuer un contrôle de l'audition.
paupières
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gonflées Un phénomène naturel lorsqu’elles sont occasionnées par les pleurs, les irritations. Une lotion apaisante rétablit l’équilibre. Si elles s’accompagnent de picotements, il peut s’agir d’une allergie aux cosmétiques. Dans ce cas, abandonnez le maquillage et faites un test pour les allergies. Par la suite, choisissez des produits hypoallergéniques. Mais un œdème fréquent au réveil ne doit pas être pris à la légère, il faut en trouver l’origine : troubles circulatoires, foie paresseux, maladie rénale ou cardiaque.
soif
intense
Conjuguée à une extrême lassitude, une perte de poids, une peau qui se dessèche, des plaies qui cicatrisent mal, elle révèle la présence d’un diabète à dépister d’urgence. Car, à long terme, les complications sont graves : atteinte cardiovasculaire, rénale, neurologique, ophtalmologique.
vertiges au
réveil
Ils sont dus à un trouble de la régulation de la pression artérielle. Pour y remédier, il suffit de rester assis au bord du lit quelques secondes avant de se lever et d’éviter toute brusquerie. Toutefois, si ce malaise persiste une vérification de la tension artérielle s’avère utile.
yeux
rouges
Des taches rouges indolores correspondent à la rupture d’un petit vaisseau. Elles disparaissent spontanément ou à l’aide d’antiinflammatoires ou de vasodilatateurs. En cas de récidive, elles peuvent témoigner d’un problème vasculaire, d’une hypertension, de troubles de la glycémie. Par ailleurs, il y a urgence à traiter pour éviter les complications, si la lumière devient insupportable, si un cercle rouge apparaît autour de la cornée. Il peut s’agir d’une kératite (inflammation de la cornée) ou d’une uvéite (inflammation des tissus internes de l’œil). Pas question d’attendre non plus si ces signes sont associés à des maux de tête ou des vomissements, on peut craindre un glaucome aigu. Une hospitalisation s’impose. Prudence aussi si la vue s’altère : mouches devant les yeux, lignes droites gondolantes ou se déformant, un contrôle (prise de tension de l’œil, observation du nerf optique, examen du champ visuel) est vivement conseillé. WWW. PA U S ES A N T E. FR
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des sports d’hiver et variés Cette saison, les amateurs peuvent tester de nouvelles disciplines de glisse calquées sur les disciplines nautiques. Attention cependant, toutes ne sont pas accessibles aux débutants. PAR PASCAL TURBIL
le kitewing
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SKIS, ET LE TOUR
EST JOUÉ . Voici une nouvelle discipline, apparue en 1987, d’origine fin landaise, qui s’envole sur les pistes et peut également se pratiquer sur roulettes en campagne. La voile est semblable à celle des planches à voile ou du kitesurf. Attention, comme le kitesurf, ce sport est réservé aux initiés et peut se révéler très dangereux en cas de bourrasque.
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le snowkite
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DANS LA VEINE DU KITEWING, le snowkite allie, comme dans sa pratique en mer, une aile et une planche de surf. Le skieur est tracté par une aile, il alterne des moments de glisse rapide et des phases de vol. Les meilleurs peuvent atteindre des hauteurs impressionnantes (60 mètres). Un engin exclusivement réservé aux spécialistes.
© Dietmar Stiplovsek/epa/Corbis
UNE VOILE, DES
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PUBLI-COMMUNIQUÉ
VRAI OU FAUX
ASPARTAME : CE QU’IL FAUT SAVOIR De nombreuses idées reçues circulent sur cet édulcorant dans un contexte général d’interrogations sur le lien entre alimentation et santé. Sur la base de faits scientifiques, il est temps de rétablir la vérité sur cet édulcorant, parmi les plus étudiés au monde depuis sa découverte il y a 47 ans !
L’avis de l’expert : Pr Marc Fantino (1) « Dans l’état actuel des connaissances scientifiques, l’aspartame ne présente pas de danger pour la santé des consommateurs dans le respect des quantités maximales recommandées. Si l’on avait trouvé le moindre risque pour les femmes enceintes, ce produit aurait été interdit pour toute la population. Pour les personnes qui veulent contrôler leur apport calorique, les aliments ou boissons édulcorés sans sucres ou à teneur réduite en sucres sont une bonne alternative. »
L’aspartame est cancérigène
L’aspartame a fait l’objet de plus de 200 études scientifiques internationales et sa sécurité est reconnue par les autorités sanitaires à travers le monde, y compris les experts de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Les allégations affirmant un risque cancérigène de l’aspartame ont toutes été reconnues sans fondement scientifique.
FAUX
L’aspartame est déconseillé aux femmes enceintes
De nombreuses études scientifiques ont établi que l’aspartame est un édulcorant sûr pour la consommation de tous, y compris pour les femmes enceintes (2). Le guide alimentaire pour les femmes enceintes édité par le Programme National Nutrition Santé (PNNS) précise qu’il n’y a pas de risque démontré lié à la consommation d’aspartame pendant la grossesse.
FAUX
On consomme trop d’aspartame en France
FAUX
Les Français sont de petits consommateurs de produits allégés contenant des édulcorants. Et ceux qui en consomment ont en moyenne des apports en aspartame 40 fois inférieurs à la quantité maximale recommandée par les autorités sanitaires française et européenne (3).
L’aspartame provoque une addiction au goût sucré
FAUX
L’attirance pour le goût sucré est innée chez l’Homme, mais on ne peut pas parler d’addiction. De plus, la consommation de produits contenant des édulcorants ne stimule pas l’appétit, ni la préférence pour les produits sucrés (4).
L’aspartame peut aider à contrôler son poids
Les édulcorants, dont l’aspartame, apportent le plaisir du goût sucré sans ajout de sucres ni de calories. Accompagnés d’une alimentation équilibrée et d’une activité physique régulière, ils permettent de réguler ses apports énergétiques et peuvent constituer une aide au contrôle du poids (5). D’ailleurs, 2 médecins généralistes sur 3 recommandent l’usage des édulcorants, notamment pour aider les patients à limiter leurs apports en sucres et en calories (6).
VRAI
dre la Pour attein male xi a m té ti quan dée pour recomman faudrait e, il l’aspartam onne de rs e p e n qu’u mme tous 60 kg conso e sa vie d les jours
canettes jusqu’à 20 ght ou de soda li es ! tt 280 sucre
Pour plus d’informations : www.info-edulcorants.org (1) Professeur de physiologie (Dijon), chercheur sur les mécanismes du contrôle de la prise alimentaire. (2) La seule contre-indication à la consommation d’aspartame est la phénylcétonurie, maladie génétique rare systématiquement détectée à la naissance. (3) Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (CREDOC), enquête CCAF 2010. (4) Bellisle F., Drewnowski A., «Low-calorie sweeteners, energy intake and the control of body weight», Eur J Clin Nutr 2007;61:691–700. (5) De la Hunty A., Gibson S., Ashwell M. (2006) «A review of the effectiveness of aspartame in helping with weight control», Nutrition Bulletin, Vol. 31, pages 115-128. (6) Enquête IFOP – Juillet 2011
L’ Association Internationale pour les Edulcorants en France (ISA France) regroupe des producteurs et utilisateurs d’édulcorants.
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Vous trouverez cette activité dans certaines stations, comme La Plagne, sur des pistes aménagées ou sur les pistes standards, après leur fermeture au public. Un sport ludique et fort en sensations.
LES CONSEILS DES MÉDECINS DE MONTAGNE Il est conseillé de se préparer aux sports d’hiver au moins un mois avant le départ. Une fois sur les pistes, respectez des règles strictes pour éviter la fatigue et les blessures. Faites un petit échauffement (marchez au lieu de vous garer au pied des pistes, faites quelques flexions). Reprenez le ski progressivement (choisissez des parcours de difficulté croissante en fonction de votre niveau). Pensez à vous hydrater régulièrement au cours de la journée. Observez une alimentation équilibrée, mangez des fruits (oranges, kiwis) pour leur apport en vitamines, emportez des collations pour éviter les fringales (barres de céréales, fruits secs). Respectez un temps de sommeil suffisa nt. Exigez que vos enfants portent un casque et n’hésitez pas à en porter un vous-même. Skieurs : faites régler vos fixations à chaque séjour par un professionnel, selon votre sexe, votre poids et votre pratique. Snowboarders : portez des protège-poignets. La pratique du miniski n’est pas recommandée pour les enfants et les débutants. Enfin, vérifiez votre matériel et utilisez des protections : protègepoignets et genoux pour le snowboard, le port du casque peut être également recommandé. Plus d’informations sur : www.mdem.org
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DES KAYAKS SUR UNE PISTE DE SKI, ÇA DONNE DU SNOWKAYAK. C’est la marque Red Bull qui fait la promotion de ce drôle de sport en organisant des compétitions itinérantes. La première du genre a eu lieu en 2007, en Autriche. Dans la pratique, pas de surprise, il s’agit de descendre la piste, installé dans un kayak et de se diriger à l’aide de pagaies. Les engins, fartés, peuvent atteindre 50 km à l’heure. Attention, c’est un sport d’une très haute technicité, réservé aux plus aguerris.
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le snowkayak
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COMMUNIQUÉ
RHINITES ALLERGIQUES SÉVÈRES :
VOUS AVEZ DIT DÉSENSIBILISATION ? Comme 75 millions de personnes dans le monde1, vous êtes peut-être atteint d’une rhinite allergique sévère qui vous gâche la vie. Éternuements fréquents, trouble du sommeil, baisse de la concentration : vous ne trouvez pas de solution à vos problèmes… Pour en finir avec ces symptômes gênants qui retentissent sur votre qualité de vie, il existe une solution simple : la désensibilisation – appelée aussi immunothérapie allergénique, un traitement de fond prescrit par un allergologue. Vous pensez encore que la solution se trouve dans les injections (piqûres) ? Aujourd’hui, la désensibilisation s’effectue, dans la majorité des cas, par voie sublinguale (traitement à déposer sous la langue).
Au quotidien, une maladie qui me gâche la vie ! Aujourd’hui, un Français sur quatre est atteint d’allergie respiratoire2. La rhinite allergique reste la manifestation la plus fréquente de cette pathologie. Elle provient d’une réaction anormale du système immunitaire au contact d’allergènes tels que les pollens ou les acariens (cf. encadré). Près de 15 à 20 %3 des personnes atteintes de rhinite allergique souffrent de la forme sévère de cette maladie. Outre les symptômes ressentis au quotidien (éternuements fréquents, obstruction nasale, démangeaisons du nez et des yeux,…), la rhinite allergique sévère engendre des troubles du sommeil, de l’humeur et de la concentration, dégradant ainsi la qualité de vie des personnes qui en souffrent. Elle peut également compromettre l’apprentissage scolaire et l’efficacité au travail4. Vous faites peut-être partie des patients qui n’ont pas encore trouvé de solution efficace à leur gêne quotidienne.
Des spécialistes existent : consultez votre allergologue ! La rhinite allergique sévère ne s’améliore pas avec le temps. Bien au contraire ! Si elle n’est pas prise en charge le plus tôt possible, elle peut évoluer vers d’autres allergies5 ainsi que dans 40 % des cas, peut se développer en asthme6. Si vous présentez des symptômes allergiques, n’attendez pas pour consulter car des solutions
existent ! Les patients restent en moyenne cinq ans7 avant de trouver une solution adaptée à leur maladie. Demandez conseil à votre médecin généraliste. Il vous orientera vers un médecin allergologue pour réaliser un diagnostic précis et définir un traitement efficace, qui peut être mis en place dès le plus jeune âge. L’allergologue sera votre interlocuteur de choix pour votre allergie et son traitement.
Acariens, pollens, ces allergènes qui nous gênent… Les acariens vivent dans l’environnement domestique humide et chaud : matelas, moquettes, chaises, canapés, vêtements. On peut trouver jusqu’à 10 000 acariens par gramme de poussière, alors qu’il suffit de 100 acariens pour générer une sensibilisation et de 500 pour provoquer l’apparition des symptômes.9
Et si la solution tenait dans quelques gouttes sous la langue ? En habituant progressivement l’organisme aux allergènes auxquels il réagit, la désensibilisation est aujourd’hui le seul traitement efficace qui s’attaque à la cause de la maladie. Prescrits par les spécialistes en allergologie, les traitements de désensibilisation sont aujourd’hui à 80 % sublinguaux (traitements à déposer sous la langue). La désensibilisation est un traitement dont l’efficacité a été démontrée ; elle traite l’allergie à la source, ce qui permet la réduction des symptômes et de la prise de médicaments. Elle a également une action préventive, en évitant l’évolution de la maladie vers une polysensibilisation8… À vous une meilleure qualité de vie, sans allergie !
Les trois sources majeures de pollens allergisants dans la nature sont : les arbres, les graminées, et les herbacées. Les pollens provoquant des allergies respiratoires – 20 % d’entre eux10 – sont ceux transportés par le vent, car ils sont les plus nombreux dans l’air.
Pour en savoir plus sur les traitements de désensibilisation sublinguale, demandez conseil à votre médecin généraliste ou votre médecin allergologue.
1. Bousquet J. et al. Allergic Rhinitis and its Impact on Asthma (ARIA). Allergy 2008: 63 (Suppl. 86): 8–160 2. Bauchau V, Durham SR, Prevalence and rate of diagnosis of allergic rhinitis in Europe, Eur Respir J 2004 ; 24 : 758-764 3. White P. et al. Symptom control in patients with hay fever in UK general practice: how well are we doing and is there a need for allergen immunotherapy? Clinical And Experimental Allergy. 1998 : 28 : 266-270 4. Bousquet J et al, Allergic Rhinitis and its impact on Asthma (ARIA) 2008 Update. GA2Len and Allergen). Allergy 2008 ; 63 (Suppl 86) ; 8-160 5. Ibid. 6. Ibid. 7. Migueres M. et al. Profils cliniques et de sensibilisation de patients ambulatoires consultant pour des allergies respiratoires – Enquête REALIS. CFA 2009. 8. Watelet JB. Rhinite et asthme : une voie respiratoire, une maladie ? Revue française d’allergologie et d’immunologie clinique. 2008. (48). HS2 : 17 – 18 9. Pauli G, Bessot JC, de Blay F. Acariens et blattes. In Traité d’allergologie Vervloet D. et Magnan A. Ed. Médecine-Sciences Flammarion 2003; 37:489-502 10. Thibaudon M. Et al. Pneumallergènes polliniques. Dans traité d’allergologie. Ed. Médecine-Sciences Flammarion 2003 ; 33:409-40
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Chaque année 8 % des enfants naissent prématurés, un pourcentage qui ne cesse d’augmenter depuis 15 ans. Quelles en sont les raisons ? Comment s’y préparer ? PAR NOËLLE GUILLON
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ELON UNE ENQUÊTE NATIONALE PÉRINATALE
la prématurité a augmenté régulièrement depuis 1995 passant de 5,9 % des naissances à 7,4 %. Les causes sont variées. « Il y a tout d’abord l’augmentation de l’âge des femmes lors des grossesses, avec des complications plus fréquentes. Il y a ensuite le développement des techniques MENÉE EN FRANCE EN 2010,
différentes prématurités Le terme a lieu à 40 semaines et demie d’aménorrhée, c’est-à-dire depuis les dernières règles. On parle de prématurité dès lors que la naissance survient avant 37 semaines d’aménorrhée. Cependant, les risques de mortalité néonatale tout comme de séquelles varient en fonction du degré de prématurité. Modérée entre 33 et 36 semaines, on parle de grande prématurité en dessous de 33 semaines voire de prématurité extrême en dessous de 28. 18
de procréation médicalement assistée qui a provoqué plus de grossesses multiples, une des causes majeures de la prématurité », explique le docteur Jean-François Magny, chef de service de néonatologie à l’institut de puériculture de Paris. Les conditions de vie sont aussi évoquées. « Le lien avec des conditions sociales défavorisées est formellement démontré », complète Pierre-Yves Ancel, qui dirige l’étude Épipage 2, une étude nationale menée par l’Inserm sur les prématurés. Il reste cependant encore à prouver un lien avec la durée du transport, le travail ou encore le stress. Charlotte Bouvard, fondatrice de l’association SOS Préma, prévient les futures mamans. « La grossesse n’est pas une maladie, mais il serait bon d’adapter son mode de vie, en particulier au travail », milite cette mère d’un enfant prématuré. « Il faut mieux informer sur les signes précurseurs, comme l’hypertension qui peut se manifester par des jambes qui gonflent », explique Charlotte Bouvard. Une détection précoce de certaines pathologies permet donc une meilleure prise en charge. « Elle permet également
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prématurés, le suivi s’organise
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une nouvelle étude scientifique Épipage 1 (Étude épidémiologique sur les petits âges gestationnels) a été conduite sur des enfants nés avant 33 semaines en 1997. Ils ont été suivis pendant 5 ans. En 2011, Épipage 2 a été lancée. Plus large, elle couvre 25 régions de France contre 9 pour la première étude. Elle va cette fois s’atteler à suivre les enfants jusqu’à 11 ou 12 ans. Le recrutement est achevé, avec 7 000 enfants, dont 5 000 nés vivants. L’étude devrait permettre d’évaluer le devenir des prématurés et de leurs familles et d’identifier les éléments d’une prise en charge optimale.
de poursuivre la grossesse le plus longtemps possible. Néanmoins, certains cas exigent le déclenchement de l’accouchement s’il y a nécessité pour la mère ou l’enfant », rappelle le docteur Magny. NE PAS BANALISER
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Pour informer les Français sur la prématurité, que ce soit sur les risques ou sur la prise en charge après la naissance, l’association SOS Préma organise des journées de sensibilisation et de soutien aux parents. « La société ne prend pas encore en compte la douleur d’un accouchement prématuré », témoigne Charlotte Bouvard. C’est pourquoi la psychologue de l’association, Myriam Dannay, incite les familles à se laisser accompagner. « Les parents associent souvent toutes les difficultés à la question de la prématurité. Ils se sentent aussi très seuls, leur entourage ayant tendance à croire que tout va bien », explique-t-elle.
et 17 psychologues et psychiatres en Rhône-Alpes », précise le docteur Sophie Rubio-Gurung du réseau Ecl’Aur, créé en octobre 2009 en marge du réseau de périnatalité Aurore. 700 grands prématurés inclus tous les ans peuvent ainsi bénéficier d’un suivi à proximité de leur domicile jusqu’à 7 ans. « Les parents gardent une copie du dossier de suivi, mais nous les invitons à ne pas oublier que le suivi est aussi organisé pour les décharger. » Une manière de leur rendre leur rôle de parents, tout simplement. ●
À LA MAISON IL EST IMPORTANT DE PROTÉGER BÉBÉ > Lavez-vous les mains avant et après le change. > Aérez et nettoyez minutieusement sa chambre. > Changez souvent les draps. > Évitez les couettes et les oreillers. > N’encombrez pas le lit de trop nombreuses peluches et lavez les régulièrement.
Plus d’infos sur : www.sosprema.com, www.bebeprema.fr.
3 questions au professeur Delphine Mitanchez C H E F D U S E R VI C E D E N ÉO N ATO LO G I E À L’ H Ô P I TA L T ROUS S EA U
FAUT-IL S’INQUIÉTER DE L’AUGMENTATION DES NAISSANCES PRÉMATURÉES ?
Oui, cela signifie qu’il y a plus de nouveaux-nés malades à suivre. Cependant, les équipes médicales sont bien organisées pour cela. Côté prévention, on ne peut malheureusement pas exclure des échecs de traitement.
PROTÉGER ET SUIVRE
A-T-ON RÉUSSI À LIMITER LE RISQUE DE SÉQUELLES ?
Mais les inquiétudes peuvent être légitimes. Si les progrès de la médecine ont permis de faire nettement diminuer les séquelles sur le plan moteur, des incidences cognitives ont été remarquées lors de l’étude Épipage 1. « 40 % des enfants nés grands prématurés sont porteurs de séquelles à cinq ans. Il faut cependant relativiser, les formes graves ne représentent que 5 % de ces enfants. De plus, certains de ces troubles, comme des défauts de concentration, se retrouvent chez 10 à 12 % des enfants nés à terme », décrypte Pierre-Yves Ancel. L’étude a cependant permis de développer des réseaux de suivi des enfants prématurés en France. « Nous avons standardisé le suivi auprès de 12 services de néonatologie, de 133 pédiatres
De gros progrès ont été accomplis ces vingt dernières années. Les séquelles neurologiques ont beaucoup baissé, mais le risque perdure en cas de grande prématurité. Aujourd’hui, un courant de soins de développement associe les parents à la prise en charge. Une initiative prometteuse. QUI DÉCIDE DE MAINTENIR EN VIE LES BÉBÉS LES PLUS FRAGILES ?
À 24 ou 25 semaines, la décision inclut la famille et les médecins. Même si des tentatives existent à l’étranger, on n’essaiera pas en France de réanimer toujours plus tôt, on a même tendance à revenir en arrière, avec des réanimations non systématiques à 24 semaines. WWW. PA U S ES A N T E. FR
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> quand le travail épuise
le travail c’est la santé Tant qu’il ne dépasse pas la limite du raisonnable… PAR RO MAI N LO U RY
A
VOIR LE SENTIMENT DE « N E P AS Y ARRIVER, DE S’USER, D’ÊTRE ÉPUISÉ PAR UNE EXIGENCE EXCESSIVE
Au premier plan, les enseignants et les professionnels de santé, chez lesquels le stress est constant.
EN ÉNERGIE , EN FORCE OU EN RESSOURCES » ,
les femmes plus sensibles au stress
ou « souvent » tendues, nerveuses ou sous pression, contre 34 % des hommes. Tel est le constat qui ressort du 1er Baromètre de la santé en entreprise, mené auprès de plus de 1 000 salariés du secteur privé par AXA Prévention et l’Institut CSA. En conséquence, elles sont plus nombreuses (21 %) à consommer des somnifères, antidépresseurs ou anxiolytiques que les hommes (10 %).
SES PRINCIPALES VICTIMES ?
« Le concept de burn out a été élaboré pour les professions agissant dans le domaine des relations d’aide », explique Valérie Langevin, experte assistance/conseil sur les risques psychosociaux à l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), organisme spécialisé dans les risques professionnels.
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CETTE SURTENSION VA D’ABORD ENTRAÎNER UN « ÉPUISEMENT ÉMOTIONNEL » , avec l’incapacité de se donner à l’autre, explique l’experte de l’INRS. Un essoufflement qui s’accompagne d’une « mise à distance excessive de l’autre », d’une « déshumanisation des relations », de « cynisme » et de « froideur », poursuit-elle. Vient alors « l’impression de ne plus être à la hauteur, d’avoir raté sa vocation ». Le tout « peut aller assez vite, en quelques mois », ajoute-t-elle. Et mener à la dépression sévère, voire à l’hospitalisation psychiatrique ou au suicide. Dans de nombreux cas, le burn out laisse des séquelles à vie. SI LES RARES CHIFFRES DONT L’ON DISPOSE À CE JOUR SEMBLENT ÉTONNAMMENT BAS,
c’est qu’il ne s’agit que des cas déclarés à l’Assurance maladie : 136 cas de troubles psychosociaux en 2010, dont 63 reconnus comme maladie professionnelle.
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c’est ainsi que l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) définit l’épuisement professionnel. Un syndrome également appelé burn out (griller, s’éteindre), décrit dès les années 60 aux États-Unis mais dont la reconnaissance 45 % des femmes se disent « très souvent » a pris du temps.
témoignage Isabelle a craqué
Des chiffres similaires à ceux de 2009, avec 142 cas déclarés et 65 liés au travail, mais en très forte hausse par rapport à 2008 (+ 65 % pour les cas déclarés). À noter, ces chiffres n’incluent pas seulement le burn out, mais l’ensemble des troubles psychosociaux, parmi lesquels la dépression. LE BURN OUT PEINE EN EFFET À SE FAIRE
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RECONNAÎTRE. Explication possible : « Bien
que passé dans le langage courant, son existence en tant qu’entité à part entière fait encore débat au sein de la communauté scientifique. Ainsi, il n’est pas répertorié officielle ment comme une maladie dans les classifications internationales », constate l’Inserm dans une expertise collective publiée en 2011 sur le stress au travail. Selon les différent es études recensées par ce rapport, 5 % à 20 % des salariés seraient concernés. ☛
Pour Isabelle, ancienne directrice d’école de 48 ans exerçant dans l’Hérault, tout a explosé début 2008, lors d’une réunion pédagogique à quelques jours des vacances de Pâques. « J’ai commencé à parler devant les parents d’élèves, puis c’est devenu incohérent, je me suis évanouie », lui a-t-on raconté par la suite. Un effondrement qui va la mener de service psychiatrique en maison de repos, plongée dans une dépression sévère. « J’étais incapable de réfléchir, il y a eu des moments où je ne savais plus qui était qui, j’étais incapable de marcher, j’ai même dû me servir d’un fauteuil roulant », se rappelle-t-elle. Le résultat logique d’un intense stress professionnel, son travail consistant à assurer ses classes et la direction de l’école. Ses journées « commençaient vers 7 h 30 et finissaient souvent vers 21 heures ». Un travail excessif, certes, mais à un moment particulièrement fragile de la vie : Isabelle s’est « surinvestie dans son travail au moment où ses deux enfants ont quitté la maison » pour aller étudier au bout du monde, l’un à Hong Kong, l’autre au Canada. Elle le reconnaît, il existait chez elle un problème de dépression latente, liée à des rapports compliqués avec sa mère et à une adolescence tourmentée. C’est en septembre 2010 qu’Isabelle a pu reprendre son travail d’institutrice, dans le cadre d’un mi-temps thérapeutique. La situation s’est bien améliorée depuis, mais cet accident de vie laissera des traces. « Je ne suis pas encore capable de gérer toutes les émotions, je suis sans arrêt en train de chercher quelque chose, je suis tout le temps fatiguée. ». Si Isabelle continue à voir son psychiatre une fois par semaine, peut-être la meilleure des thérapies est-elle la vie douce et paisible qu’elle a construite avec Christian, son mari, qui l’a soutenue à travers cette épreuve. Le couple d’enseignants vit désormais dans la jolie maison paysanne qu’ils ont retapée dans la campagne héraultaise, entourés d’ânes, de chèvres et de poules… « Le jardin m’a sauvée », reconnaît Isabelle. Les prénoms ont été modifiés.
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> quand le travail épuise
☛ LE PROBLÈME SEMBLE POURTANT PRIS AVEC SÉRIEUX PAR LE MONDE DE L’ENTREPRISE.
Depuis le début des années 2000, époque à laquelle l’INRS s’est intéressé au stress et aux risques psychosociaux, Valérie Langevin assure « avoir vu une progression. Les entreprises s’interrogent plus souvent sur ce qu’elles peuvent modifier dans leur organisation du travail afin d’éviter de tels cas. Notre message est beaucoup mieux entendu ». Reste que, pour les principaux métiers à risque, les conditions de travail ne s’améliorent pas. « La situation est assez tendue dans la santé et l’enseignement et si l’on n’arrive pas à remédier à ces tensions, la question du burn out dans ces métiers ne pourra aller qu’en s’aggravant », souligne-t-elle.
L’association SOS Amitié (www.sos-amitie.com) qui, depuis 50 ans, répond aux appels de personnes en détresse, a pour la première fois en septembre dernier rendu public son observatoire des souffrances psychiques, établi à partir des centaines de milliers d’appels annuels. Depuis 2010, le nombre de coups de téléphone provenant d’hommes a dépassé celui des femmes. Autre évolution, le rajeunissement des appelants : 25-45 ans plutôt que 45-65 ans. Quant aux motifs, si la solitude reste la première cause de souffrance partagée par les deux sexes, de nouvelles blessures se font jour. En tête, les problèmes professionnels : harcèlement moral, environnement difficile, mise en concurrence, obsession de la rentabilité, surcroît de travail ou travail jugé de moins en moins intéressant, conflit avec la hiérarchie, les collègues. Ce type de stress est devenu l’un des soucis majeurs des sociétés modernes. Fait confirmé lors de la 2e Journée nationale de l’écoute qui s’est tenue le 11 novembre à Paris. Selon l’Organisation mondiale de la santé, la fréquence des problèmes de santé psychologique au travail AU MINISTÈRE DU TRAVAIL, LE SUJET depuis 1990 augmente de façon DES RISQUES PSYCHOSOCIAUX est jugé alarmante. Le burn out se caractérise par un sentiment de fatigue « enjeu social majeur des années à venir ». intense, de perte de contrôle Afin de mieux y répondre, l’État a décidé et d’incapacité à aboutir à des de lancer de grandes enquêtes sur le sujet, résultats concrets, entraînant en partenariat avec l’Insee, la première des pathologies graves voire des étant prévue en 2015. Ces études, qui suicides. Mal-être qui a des réperporteront sur 20 000 à 25 000 travailleurs, cussions dans toutes les sphères seront ensuite conduites tous les six ans, de la vie et qui touche aujourd’hui en alternance avec d’autres plus générales toutes les catégories sociales : sur les conditions de travail. employés, cadres, pdg, artisans, Vous trouverez plus d’informations sur commerçants et agriculteurs. le portail du ministère du Travail consacré La solution ? à la santé et la sécurité (www.travailler-mieux. Accepter d’en parler, c’est déjà gouv.fr) qui dispose d’une section « risques faire le premier pas. psychosociaux ». ● Ghislaine Andréani
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il faut vacciner nos enfants !
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ELON LE PROFESSEUR DANIEL FLORET, président du Comité technique
des vaccinations, les vaccins sont en fait victimes de leur succès : « La politique de vaccination a été si efficace que les patients oublient la dangerosité de certaines maladies. Du coup, aujourd’hui, ils ne retiennent que leurs effets indésirables ! » Il est important de rappeler qu’avant d’arriver sur le marché les vaccins sont soumis à de très nombreux tests. Plus d’une quinzaine d’années peuvent s’écouler entre les premiers essais chez la souris et leur mise à disposition. Chez la plupart des individus, les vaccins entraînent au pire des fièvres éruptives ou l’inflammation de EN PARTENARIAT AVEC ÉTAT DE SANTÉ la zone injectée, dans de très rares cas, les effets peuvent être graves. Or ces effets rares sont les plus difficiles à détecter car les cohortes de recherche clinique ne dépassent jamais quelques dizaines de milliers de personnes. « Malheureusement, nous ne pouvons pas mener des études suffisamment larges pour écarter
Chaque année, les vaccins sauvent 3 millions d’enfants dans le monde. Pourtant, en France, ils suscitent toujours à tort de la méfiance.
absolument tous les risques avant l’utilisation des vaccins », explique Bernard Delorme chargé de communication de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. « C’est pour cette raison que l’on accorde tant d’importance au suivi de la sécurité d’emploi des vaccins une fois qu’ils sont sur le marché, car c’est à ce moment-là que l’on peut mesurer entièrement leur impact sur la santé. » Face à ce dilemme, Dominique Bellet, professeur en immunologie à la Faculté de pharmacie Paris-Descartes, considère qu’il faut prendre le risque. Il faut accepter un cas d’effet indésirable sur un million, pour les 999 000 autres personnes qui, elles, seront protégées grâce à la vaccination. « Les chercheurs paient cher la longue attente entre le moment où les premiers soupçons apparaissent et la publication des études qui innocentent le vaccin dans la survenue de telle ou telle maladie », regrette Jan Bonhoeffe r, pédiatre spécialiste des maladies infectieuses à l’Hôpital pour enfants de Bâle, en Suisse. Les chercheurs doivent donc se donner les moyens de travailler encore plus rapidement. « Un réseau planétaire de veille sur les vaccins nous permettrait de tester nos hypothèses plus vite et sur des populations plus importantes. » ●
La réforme de l’hôpital, le malaise des adolescents, la dépendance, la santé est plus que jamais au cœur du débat public. Tous les mois, dans État de Santé, Élizabeth Martichoux vous propose de décrypter l’un des ces nombreux enjeux en compagnie d’un 24
expert. Fidèle à sa mission de chaîne citoyenne, la Chaîne Parlementaire et Galaxie Presse, en partenariat avec la MGEN, vous présentent la quatrième saison de cette émission. santé publique. Au mois de février, État de Santé fait un point sur la maladie
d’Alzheimer et l’état de la recherche sur le cerveau. Au mois de mars, place à l’actualité plus récente avec une émission spéciale sur l’affaire PIP. Pour plus d’informations : www.lcp.fr/emissions/etat -de-sante.
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à la télé une émission de santé publique
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CoMMunIQuÉ
Le psoriasis
n’est pas une fatalité. Si comme près de 2 millions de personnes en France(1) vous êtes atteint de psoriasis, s’il vous gâche la vie malgré les différents traitements que vous avez essayés parce que : - vous trouvez les traitements trop contraignants, - vous êtes gêné dans votre vie quotidienne, - vous avez des difficultés à pratiquer un sport, à sortir entre amis…, - vous avez des difficultés à dormir, - vous vous sentez mal dans votre peau,
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Alors que les cas de rougeole continuent à augmenter en France, il est important de mieux se mobiliser. PAR LUC BIECQ
le vaccin, comment ça marche ? La vaccination consiste à mettre l’organisme en contact avec un virus qui a perdu sa virulence. Il provoque une réaction du système immunitaire qui forme ainsi des anticorps. En fait, on prépare son corps à se protéger lorsqu’il rencontre le virus. 26
ST-CE UNE MALADIE GRAVE ?
La rougeole a l’image d’une pathologie bénigne et c’est une erreur. Ce virus est très contagieux, plus encore que la grippe. Il est transmis par voie aérienne (postillons, éternuements). Une personne contaminée par la rougeole risque d’infecter entre 15 et 20 personnes, alors qu’une personne grippée contamine entre 1 et 3 personnes. Ce virus peut laisser des traces, bien au-delà des éruptions cutanées : pneumonies et encéphalites (inflammation du cerveau provoquant des séquelles neurologiques graves). À ce jour, il n’existe aucun traitement curatif contre cette maladie. Vacciner permet d’éviter de contracter la maladie et protège indirectement les nourrissons de moins d’un an qui ne peuvent être vaccinés. « La rougeole de l’adulte, elle aussi, peut provoquer des complications difficiles à soigner, comme des broncho-pneumonies, d’où l’intérêt du vaccin », souligne le professeur de pédiatrie Pierre Bégué, de l’Académie de médecine. La maladie est également un vrai danger pour les femmes enceintes, elle peut provoquer un avortement ou un accouchement prématuré. PEUT-ELLE DISPARAÎTRE ?
Oui, c’est à notre portée. C’était d’ailleurs prévu… pour 2010. En France, le taux de vaccination est encore trop bas pour que l’on éradique la maladie comme la variole l’a été. « La rougeole est une maladie qui pourrait ☛
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rougeole on peut l’éviter
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> prévention
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disparaître du globe si les recommandations vaccinales étaient respectées », explique le professeur Daniel Floret, président du Comité technique des vaccinations (CTV) au sein du Haut conseil de la santé publique (HCSP). Les professionnels de santé ne doivent bien sûr pas être oubliés, ils doivent se protéger afin de protéger les autres. JE SUIS ADULTE, DOIS-JE ME FAIRE VACCINER ?
LE VACCIN EST-IL SANS DANGER POUR BÉBÉ ?
Oui. La réponse provoquée par un vaccin n’utilise qu’une infime partie du système immunitaire du jeune enfant. Selon Pierre Bégué, « les mamans ont peur du nombre élevé de vaccins, il faut prendre le temps de leur expliquer que c’est sans danger, les informer sans les stresser ». En résumé, vacciner bébé, c’est lui éviter des maladies qui peuvent être graves. 28
20 %
Plus de des personnes touchées par la rougeole ont entre 20 et 30 ans.
LE VACCIN CONTIENT-IL DU MERCURE ?
Les dérivés de mercure ne sont plus présents dans la composition des vaccins. « Actuellement, un seul vaccin contenant du mercure existe en France mais il n’est pas commercialisé », précise Daniel Floret. L’expert souligne aussi que le mercure contenu dans les vaccins (éthylmercure) ne peut en aucun cas être responsable d’effets secondaires neurologiques. Attention à ne pas le confondre avec le mercure contenu dans l’alimentation (méthylmercure) qui aurait, lui, des effets secondaires. LE VACCIN EST-IL GRATUIT ET OBLIGATOIRE ?
Le vaccin ROR qui protège de la rougeole, des oreillons et de la rubéole est gratuit pour les enfants jusqu’à 17 ans. À partir de 18 ans, il est remboursé à 65 %. Il n’est pas obligatoire, mais il est fortement recommandé. Si vous avez un doute, faites-vous expliquer l’intérêt des vaccins
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Si vous êtes né après 1980 et que vous n’êtes pas vacciné, cela est fortement conseillé. La France, en 2011, a dépassé les 15 000 cas (contre 5 000 en 2010) et l’on comptait, en décembre 2011, 16 cas d’encéphalites, 650 pneumopathies sévères et 6 décès. « Il faudrait que 95 % de la population ait reçu deux doses de vaccin à 24 mois, mais les chiffres sont en fait de 90 %, non pour les deux doses, mais pour une seule ! » s’inquiète Françoise Weber, directrice de l’Institut national de veille sanitaire (INVS). La rougeole n’est plus si rare. Un vaccin a un bénéfice individuel et collectif : se protéger soi-même et protéger les autres. Il permet aussi d’enrayer la circulation du virus. Les Français vivant dans le pays de Pasteur doivent se montrer plus responsables et moins individualistes. Le 23 mars dernier, Didier Houssin, alors directeur général de la santé, regrettait même que les Français « exportent » des cas de rougeole à l’étranger. Avec un vaccin efficace et disponible depuis 1963, il n’y a pas de quoi être fiers . Pierre Bégué, lui, juge que le retard est énorme, mais il souhaite rester optimiste. Il est possible d’atteindre l’objectif affiché, une population vaccinée à 95 %.
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lors d’une visite à la protection maternelle et infantile, par votre médecin généraliste ou par votre pharmacien. La diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, la rougeole, l’hépatite B, peuvent être évités grâce à un vaccin.
L’épidémie progresse : 40 cas déclarés en 2007, 5 000 en 2010, 15 000 en 2011.
QUELS SONT LES POSSIBLES EFFETS INDÉSIRABLES ?
1 enfant sur 10 réagit par de la fièvre, quelquefois par des plaques rouges pouvant ressembler à la rougeole. Une réaction à l’endroit de la piqûre est possible, mais rare. Il est établi que ce vaccin n’augmente ni le risque d’autisme ni d’allergies, de maladies inflammatoires ou auto-immunes. DEUX DOSES, EST-CE UTILE ?
Oui, seules deux doses de vaccin protégeront complètement votre enfant de cette maladie très contagieuse. S’il ne reçoit qu’une seule dose, il peut n’être pas protégé efficacement. Il peut contracter la maladie et la transmettre. Aujourd’hui, toute personne née après 1980 devrait avoir reçu deux doses de vaccin. La première dose est recommandée à l’âge de 12 mois, la seconde entre 13 et 24 mois. Si ce n’est pas le cas, un rattrapage est possible. ●
Emission mensuelle présentée par Elizabeth Martichoux,
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La santé publique est au cœur de tous les grands débats qui animent notre société. La dépression, les complémentaires santés, les allergies, Le cerveau, les greffes et dons d’organes, les erreurs médicales, les secrets de la longévité, … Les enjeux sont nombreux. Pour vous permettre de mieux comprendre les grandes problématiques de santé publique, Elizabeth Martichoux analyse chaque mois une grande problématique de santé et de protection sociale en compagnie d’un expert. Illustré par de nombreux reportages, cet entretien souhaite contribuer à une meilleure compréhension des grands sujets de santé publique.
Les émissions à découvrir sur LCP :
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> en savoir plus Ce site apporte toutes les réponses à vos questions sur la rougeole et le vaccin. Non, le vaccin ne contient ni mercure ni aluminium. Non, il n’est pas réservé aux enfants. Oui, il faut faire vacciner son bébé, s’il vit en collectivité, à neuf mois et non pas à un an et le faire vacciner une seconde fois entre 12 et 15 mois. Un petit clic pour mieux participer à un combat collectif qui nous concerne tous. www.info-rougeole.fr
Mars : les implants mammaires Avril : greffes et dons d’organes Mai : les allergies Juin : les secrets de la longévité
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> santé
prostate
une affaire d’hommes PAR G H I S L AI N E AN D R É AN I
Qu’elle soit bénigne ou maligne, toute maladie de la prostate se soigne d’autant plus facilement qu’elle est diagnostiquée tôt.
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n homme sur trois a, a eu ou aura des ennuis de prostate. Nombreux sont ceux qui ne savent ni où elle est ni à quoi elle sert. Ils n’en prennent bien souvent conscience qu’à partir de la cinquantaine quand elle leur cause quelques soucis. Située juste sous la vessie et en avant du rectum, la prostate a la taille et la forme d’une châtaigne et pèse de 15 à 20 g. Elle entoure le canal de l’urètre, conduit par LA PRATIQUE SEXUELLE BÉNÉFIQUE lequel s’évacue l’urine, et sécrète On savait que le sexe est bon pour un liquide entrant dans la santé (espérance de vie augmentée). la composition du sperme. Des études australiennes, américaines Au fil des années, cette glande et une étude publiée dans la prestigieuse revue Jama (Journal of the American a tendance à grossir. Medical Association) en 2004 ont également démontré que l’éjaculation fréquente chez les hommes entre 20 et 40 ans avait un effet protecteur contre le cancer de la prostate. Mieux, l’onanisme (le plaisir solitaire), qui ne comporte pas de risques infectieux, serait encore plus bénéfique. Cette pratique limiterait l’accumulation du liquide séminal et éviterait aux substances qu’il transporte de stagner dans les canaux de la prostate et d’endommager les cellules. Hypothèse ou réalité scientifique ? L’avenir le dira. En attendant s’y adonner n’est pas dangereux et met un terme aux élucubrations du docteur suisse Samuel Auguste Tissot qui, en 1760, assurait que la masturbation rendait sourd, idiot, asocial.
Deux maladies bénignes
Toute la question est de savoir si la prostate grossit à cause d’une tumeur bénigne ou d’une tumeur maligne, car les troubles sont à peu près similaires (mictions fréquentes voire difficiles, faiblesse du jet urinaire, douleur dans le bas du dos, éjaculation douloureuse). La prostatite, infection aiguë qui touche également les hommes jeunes, est due à un colibacille, un germe dont on ne sait pas trop ce qu’il vient faire là. Elle commence comme une grippe (fièvre, courbatures, envies fréquentes d’uriner)
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et elle est souvent confondue avec une simple infection urinaire. Des antibiotiques en viennent à bout, encore faut-il ne pas interrompre le traitement, au risque de s’exposer à des récidives, pire à la chronicité plus difficile à traiter et qui peut avoir des répercussions sur la fertilité. Autre maladie, l’adénome (hypertrophie de la prostate) qui ne dégénère jamais en cancer. Cette tumeur, comme le fibrome de l’utérus, peut débuter dès la quarantaine. Sans traitement (médicaments pour décongestionner et réduire le volume), elle va continuer à grossir. Une intervention (chirurgie classique, endoscopie, laser) peut parfois s’avérer nécessaire.
Cancer : ne zappez pas le diagnostic En ce qui concerne la tumeur, le premier facteur de risque est l’âge, viennent ensuite l’hérédité, l’alimentation, le poids, le tabagisme. Détectée à un stade précoce, la guérison est assurée neuf fois sur dix, car on peut alors proposer des traitements efficaces. Donc, pas question de négliger cette chance. Deux examens permettent de vérifier l’état de la prostate : le toucher rectal (une zone dure est suspecte) et une prise de sang pour doser une protéine sécrétée par la glande (PSA, antigène spécifique de la prostate). Un dosage très discuté et dont l’utilité à récemment été remis en cause par la Haute autorité de santé*. Si besoin, l’échographie permet d’évaluer la structure et le volume de la prostate. La biopsie (prélèvement de la zone suspecte visualisée à l’échographie) confirme le diagnostic. En 2011, en France, ce cancer a entraîné environ 9 000 décès. Seule prévention, le dépistage. Ainsi, chaque homme à partir de 50 ans, et dès 40 ans, s’il existe un ou plusieurs antécédents de cancers prostatiques dans sa famille, doit demander à son médecin d’effectuer un contrôle annuel . Un réflexe salutaire. ● * www.has-sante.fr
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> santé
Maladies inflammatoires de l’intestin, briser le tabou Médecins et patients sont côte à côte pour abattre le mur du silence entourant ces pathologies qui touchent 200 000 personnes en France. PA R N O Ë LLE GU I LLO N
La maladie se manifeste par poussées.
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Maladies de l’occidentalisation Les causes précises de ces maladies qui se caractérisent par une inflammation chronique d’une ou plusieurs parties du tube digestif demeurent inconnues, on évoque la conjugaison de facteurs génétiques et environnementaux (tabac, antibiotiques, contraceptifs, alimentation) et d’une réponse anormale du système immunitaire. Ces pathologies apparaissent le plus souvent chez les jeunes adultes de moins de 30 ans. Les symptômes associent des diarrhées, des maux de ventre violents mais aussi une forte fatigue et une perte
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es maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, les MICI, qui regroupent la maladie de Crohn et la rectocolite ne sont plus aujourd’hui des maladies rares. Plus de 5 millions de personnes sont concernées dans le monde, (2 % de la population totale, entre 150 000 et 200 000 en France). Dans les années 60, seules l’Amérique du Nord et l’Europe du Nord étaient touchées, mais le nombre de cas a fortement augmenté dans les années 80. Désormais, toute l’Europe, l’Asie (elles explosent en Chine) et l’Australie sont aussi concernées.
Des traitements innovants
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de poids. « La douleur est très forte mais le plus invalidant, c’est cette fatigue chronique. On se lève parfois 5 à 6 fois par nuit », raconte Tiphaine, une jeune malade. Les MICI sont aussi socialement très invalidantes. « La vie est forcément bouleversée, on ne peut pas aller n’importe où et la honte liée à l’incontinence est difficile à surmonter. D’autant que le handicap est invisible », déplore Tiphaine.
Un accompagnement indispensable Une étude européenne menée dans 24 pays, l’étude IMPACT, s’est attachée à décrypter la qualité de vie des patients atteints de MICI.
Il n’existe pas de traitement définitif pour les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin mais les médecins ont des moyens efficaces pour ralentir leur progression. Le but : éviter au maximum l’opération. Le traitement de première intention réside dans les salicylés et ses dérivés. Les corticoïdes ou les immunosuppresseurs étant utilisés dans les formes les plus sévères. En cas d’échec ou d’intolérance, les médecins proposent des biothérapies (anti-TNF*). Celles-ci ont révolutionné la prise en charge des patients en évitant la chirurgie et en permettant la cicatrisation des muqueuses et donc une rémission. La recherche continue d’avancer et des essais sont menés en utilisant des cellules souches prélevées sur les patients. « Des thérapies lourdes qui ne peuvent cependant devenir la norme », modère le professeur Colombel. WWW. PA U S ES A N T E. FR
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Le combat d’une association Les anti-TNF sont indiqués dans le traitement de la maladie de Crohn sévère chez les patients qui n’ont pas répondu au traitement par corticoïdes ou immunosuppresseurs.
85 % d’entre eux ont été hospitalisés et 64 % ont eu besoin de soins d’urgence avant même le diagnostic. Des résultats qui pointent à la fois le besoin très important de prise en charge et d’un meilleur diagnostic chez ces patients. Comme le souligne le professeur Jean-Frédéric Colombel, du CHRU de Lille : « On remarque un fort retard au diagnostic, parfois deux ans après l’apparition des premiers signes.» Par ailleurs, les malades regrettent à 53 % de n’avoir pas pu évoquer certains points importants avec leur médecin. Un blocage également sociétal puisque 40 % pensent que leur maladie les empêche d’avoir des relations intimes et 25 % disent souff rir de discriminations dans leur travail. « Pourtant, avec un accompagnement et une bonne prise en charge médicale, une vie normale est possible », pointe Marco Greco, président de la Fédération européenne des associations de patients atteints de la maladie de Crohn et de rectocolite hémorragique.
Pas de solution unique Si l’on ne guérit pas encore défin itivement d’une MICI, les progrès médicaux permettent de ralentir l’évolution de la maladie. Cependant la prise en charge doit être adaptée à chaque patient. « J’ai reçu une biothérapie aux anticorps anti-TNF, après l’échec des traitements classiques », raconte Elena Palacios, souff rant de rectocolite hémorragique. « Après deux semaines, je me sentais mieux et j’ai pu reprendre le travail après 4 mois. » Pour d’autres, l’intervention est la meilleure solution. « Atteinte de Crohn, j’ai été opéré après un fort amaigrissement qui m’avait totalement épuisée. Deux ans après, je n’ai pas repris de traitement et j’ai même eu un enfant », témoigne Anna Arreciado. Preuve que le dialogue et l’information portent leurs fruits. Aujourd’hui, c’est dans la société que le combat continue pour lutter contre la discrimination et la solitude. ●
L’association François Aupetit (AFA) se bat depuis 30 ans contre les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). Elle organise en délégations régionales des groupes de paroles, les « MICI kawa », et surtout propose un concept unique en Europe, la Maison des MICI, trait d’union entre malades, médecins et chercheurs. Un groupe Jeunes met en place un relais pour sortir les jeunes de leur isolement en régions. Cette année, l’association lance une campagne d’information participative pour le grand public, « Ensemble, montrons nos ventres ! ». Pour lever le tabou, elle invite à télécharger anonymement des photos de cette partie du corps qui symbolise la douleur des malades. Une grande mosaïque sera formée et dévoilée au printemps 2012. www.montronsnosventres.fr
Biothérapies : ces thérapies utilisent pour soigner les ressources du vivant (virus, cellules, protéines…). Le TNF est une molécule présente dans l’organisme. Lorsqu’elle est synthétisée en trop grande quantité, elle est responsable de l’inflammation des tissus et, à long terme, de leur lésion. Les anti-TNF sont capables de bloquer le TNF en excès. Les cellules souches sont des cellules capables de se renouveler et de proliférer. Elles sont issues soit de l’embryon, soit du cordon ombilical, soit de tissus adultes. Elles font naître beaucoup d’espoir dans le traitements de maladies aujourd’hui incurables. Immunosuppresseurs : médicaments qui diminuent la réponse immunitaire de l’organisme. 34
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> vu à la télé
la cuisine sur petit écran PAR MARIE-CHRISTINE CLÉMENT
PROPOSENT QUANTITÉ
D’ÉMISSIONS DE TÉLÉRÉALITÉ SUR LA CUISINE,
reléguant au second plan la traditionnelle approche pratique. Désormais, les recettes sont vécues comme un spectacle et servent de support à une compétition. Éric Roux, ancien chroniqueur culinaire à Canal +, le souligne : « La cuisine à la télé ne pense pas à la cuisine, elle la forme, elle l’utilise et si, en plus, apparaissent engueulades, amours, affrontements, elle a rempli sa fonction : faire de la télé, pas de la cuisine. »
Top Chef, MasterChef, Un dîner presque parfait, Un resto dans mon salon… les émissions de téléréalité culinaire se multiplient. Quel est le sens de cette surexposition médiatique ?
DU DIVERTISSEMENT BON ENFANT
Mais ce qui frappe au cours de ces émissions, c’est l’apparition, dans la dramaturgie du repas, de séquences sans rapport avec le thème abordé. Ainsi, dans Un dîner presque parfait, le candidat invitant se transforme le temps du dîner en GO du Club Med, il doit non seulement nourrir ses invités mais aussi les divertir. Ces intermèdes puisent dans les formes les plus diverses du jeu populaire, du simple déguisement au tir à fusil à eau, de la pêche aux canards jusqu’au flash mob. Il semblerait que le fait de rassembler des personnes autour d’une table ne suffise pas à souder le groupe. Le divertissement apparaît comme un moyen de renforcer la complicité entre les membres,
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qui, ne l’oublions pas, concourent les uns contre les autres. L’animation théâtralise en fait une fausse convivialité. L’accessoirisation devient nécessaire à ce surlignage. Lunettes kitsch, déguisements, masques et parures insolites, s’immiscent entre la poire et le fromage et seront notés au même titre qu’un plat. « Je me sentais un peu ridicule », avouera dans une émission Marie, 29 ans, professeur des écoles. Confession significative ! Mais finalement que vaut un moment de ridicule face au quart d’heure de célébrité promis par Andy Warhol ? UN CHEMIN INITIATIQUE
Si l’enjeu d’Un dîner presque parfait reste bon enfant, on monte d’un cran avec MasterChef qui mise sur la compétition à tous crins. 24 000 candidats au départ de cette saison 2011 contre 18 000 en 2010 pour un objectif clairement défini : « changer de vie. » Chaque épisode devient alors une étape où le candidat, tel un héros de fiction, doit traverser différentes épreuves. Les commentaires, comme un chœur antique, surlignent l’action, rythment l’émission et permettent d’intercaler des pauses publicitaires. LA TÉLÉVISION, UNE BONNE FÉE
Quant aux experts, ils jouent le rôle de figures paternalistes, se voulant à la fois sévères mais justes, nouveaux garants
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à la bonne soupe
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parents. Et ils avaient bien raison car, à défaut de nous faire grandir, la soupe est une mine de bienfaits pour la santé. Son principal atout, les légumes avec leur cortège de vitamines, de minéraux, d’antioxydants et de fibres. Leurs bénéfices ne sont plus à démontrer et il existe de nombreuses preuves scientifiques qui prouvent que la consommation de fruits et de légumes diminue les risques de maladie cardiovasculaire, d’obésité, de diabète. Mais pour allier plaisir et santé, il faut respecter quelques règles. Car les vitamines et antioxydants des légumes, atouts santé de la soupe, sont des composés fragiles qui se dégradent à la cuisson. Comment les préserver ? Réponse avec Inès Birlouez, chercheuse à AgroParisTech, spécialiste de l’influence des modes de cuisson sur la qualité des aliments.
Il est essentiel de découper les légumes en gros morceaux. « Parce que découper les légumes en petits morceaux favorise le lessivage des vitamines et minéraux dans l’eau de cuisson », explique la chercheuse. Même si l’on consomme l’eau, l’apport en vitamines n’est pas le même. En effet, les composés les plus fragiles comme la vitamine C, la vitamine B9 et les phénols sont mieux protégés de l’oxydation à l’intérieur des légumes que dans l’eau de cuisson. Et c’est autant de temps de gagné à la préparation ! Cuisinez et dégustez les légumes rapidement. « Le facteur principal pour préserver vitamines et antioxydants est le couple temps/température. Mieux vaut cuire les légumes le moins longtemps possible à une température élevée. » La solution : l’autocuiseur qui permet une montée rapide en température. « L’idéal est de choisir un modèle muni d’une purge qui limite le contact avec l’air et réduit l’oxydation », précise Inès Birlouez.
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PAR ALI N E PÉRIAU LT
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COMMENT LA PRÉPARER ? ANGE TA SOUPE , disaient nos
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Plat santé par excellence, elle est parée de nombreuses vertus à condition de bien la préparer ou de bien la choisir.
Évitez de laisser mijoter votre faitout pendant des heures à feu doux, c’est le meilleur moyen de perdre les vitamines. Dans l’idéal, mieux vaut consommer votre soupe dès que vous l’avez préparée. Même après cuisson, les composés continuent de s’oxyder et leur teneur en vitamines et minéraux diminue rapidement. « Si vous cuisinez votre soupe la veille et que vous la réchauffez le lendemain, vous perdez la moitié de la vitamine C », souligne-t-elle.
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SOUPE MAISON VERSUS SOUPE EN BRIQUE
À l’heure du « tout industriel », la soupe maison est souvent remplacée par sa cousine en brique jugée plus pratique et plus rapide. Mais la copie vaut-elle l’original ? « L’avantage revient nettement à la préparation maison », tranche Inès Birlouez. Pour la confection des soupes industrielles non seulement les temps de cuisson sont plus longs mais les produits subissent une étape de stérilisation pour favoriser leur conservation qui dégrade davantage les vitamines. « Certes les industriels ajoutent fréquemment des vitamines pour enrichir les soupes, malheureusement ces produits sont stockés longtemps avant d’être vendus et consommés et, au final, la quantité de vitamines y est quand même inférieure à celle d’une soupe maison bien préparée », constate la chercheuse. Autre problème avec les potages industriels : ils contiennent des furanes, substances suspectées d’être cancérigènes. Générées lors de la dégradation de la vitamine C et des antioxydants, les furanes sont dans la ligne de mire de l’Organisation mondiale de la santé qui juge leur présence dans les aliments préoccupante. « Lorsque vous préparez vous-même votre soupe, la cuisson génère aussi des furanes, mais ces composés sont volatiles et s’éliminent à l’air libre donc vous n’en retrouvez pas dans votre bol, précise Inès Birlouez. En revanche, avec une soupe industrielle, ils restent piégés dans l’emballage. » D’après un rapport publié en juillet 2010
par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), des investigations sont en cours pour évaluer leur réelle toxicité. Faut-il bannir pour autant la soupe en brique ? « Non, répond Inès Birlouez, car même si ces produits ne sont pas parfaits, les bienfaits des légumes sur la santé sont supérieurs aux risques liés aux furanes. Si vous n’avez pas le temps de cuisiner, mieux vaut opter pour un potage industriel que vous priver de soupe. » COMMENT CHOISIR UNE SOUPE EN BRIQUE ?
industrielles sont malheureusement souvent trop salées. En moyenne, une portion de 250 ml apporte 2 g de sel. Avec un seul bol, on atteint ainsi plus du quart des apports journaliers en sel recommandés par l’Afssa qui conseille de ne pas dépasser 7 à 8 g pour éviter l’hypertension et limiter les maladies cardiovasculaires. Optez pour les produits apportant le moins de sel… et ne resalez pas ! ●
Même si elles n’égalent pas les qualités nutritionnelles d’une soupe maison, les soupes industrielles ont la préférence des plus pressés. Mais toutes ne se valent pas. Comment choisir les meilleures ? En scrutant les étiquettes. Les légumes restent l’ingrédient principal des soupes industrielles mais leur teneur peut varier de moins de 35 % à près de 60 %. Optez pour le haut du panier. Les fibres sont réputées améliorer le transit intestinal, mais elles luttent également contre certaines maladies inflammatoires chroniques et elles diminuent Pour celles et ceux qui souhaitent surveiller le risque de cancer du côlon. leur silhouette, la soupe est l’allié idéal. L’Agence française de sécurité Un bol de potage de légumes d’environ 250 ml sanitaire des aliments recomapporte en moyenne une centaine de calories, mande de consommer 30 g soit l’équivalent de deux carrés de chocolat, de fibres par jour mais les tout en étant nettement plus rassasiant. transformations de notre Résultat, en mangeant de la soupe, on alimentation ces dernières consomme moins de calories. Selon l’étude décennies ont fait chuter française Suvimax, ceux qui consomment notre apport. Dans les de la soupe au moins 3 fois par semaine soupes industrielles, sont globalement plus minces. Par ailleurs, leur quantité varie de moins une étude menée chez des personnes de 2 g par bol à près de 6 g en surpoids a montré qu’en commençant par bol. Choisissez les son déjeuner par un bol de soupe on diminue plus riches. Les soupes le nombre de calories ingérées dans la journée.
la soupe, un allié minceur
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> association
de la fourche à la fourchette Créée dans les années 2000, Bleu-Blanc-Cœur milite pour le « bien manger » en prenant le problème à la racine. Si les animaux sont correctement nourris, l’homme le sera aussi. Zoom sur une association qui soutient une agriculture santé.
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EMONTER ET SOIGN ER la chaîne alimentaire
du producteur jusqu’au consommateur pour contrôler la qualité de notre alimentation, il suffisait d’y penser. Voilà donc maintenant 10 ans que Bleu-Blanc-Cœur a mis en place une fi lière qui contrôle la chaîne alimentaire depuis les semences jusqu’à l’abattage des animaux. Cette démarche qui s’appuie sur des études réalisées par l’INRA (Institut national de la recherche agronomique) vaut à l’association d’être inscrite dans le Programme national de l’alimentation (PNA) depuis septembre 2010. Son objectif : introduire des sources végétales traditionnelles et riches en oméga-3 dans l’alimentation des animaux (herbe, lin, luzerne, lupin…). « Nous militons pour une agriculture responsable, traditionnelle et respectueuse de l’environnement. La biodiversité que nous réintroduisons dans les champs favorise la qualité de nos aliments et celle de nos sols », explique Nathalie Kerhoa, fille d’éleveur et directrice de l’association.
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PAR PA SCAL TURB I L
> GRAND JEU SUR WWW.PAUSESANTE.FR
2 questions à Pierre Weill Président de Bleu-Blanc-Cœur
GAGNEZ UN WEEK-END DE DÉTENTE À DIVONNE-LES-BAINS
Pause Santé : Est-ce qu’une agriculture responsable est forcément une agriculture biologique ? Pierre Weill : Non, car l’agriculture biologique est une démarche orientée d’abord vers la protection de l’environnement avec des effets potentiels sur la nutrition. L’agriculture Bleu-Blanc-Cœur, elle, est une démarche dont les effets sur la nutrition et la santé sont prouvés. Le cahier des charges Bleu-Blanc-Cœur intègre aussi des notions d’environnement et de bien-être animal. Les 2 démarches peuvent donc être complémentaires, en aucun cas antagonistes. P.S. : Quels souhaits formuleriez-vous auprès du prochain ministre de l’Agriculture et de la Santé ? P.W. : Que la santé des hommes soit définie comme un objectif mesurable de l’agriculture. Aujourd’hui, il existe 3 labels de qualité gérés par le ministère de l’Agriculture : la qualité supérieure (Label Rouge), l’origine connue (AOC), l’environnement (AB, Agriculture Biologique). L’officialisation d’un logo pour cette agriculture à vocation santé sera, je l’espère, la prochaine étape.
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Alimentaire, mon cher Watson Aujourd’hui, plus de 5 000 producteurs et 300 structures ont adhéré à l’association. Une adhésion qui les oblige à la transparence (un contrôle annuel minimum) et à la qualité. Pour que les producteurs et les industriels puissent apposer le logo Bleu-Blanc-Cœur, ils doivent respecter un cahier des charges précis établi par le conseil scientifique de l’association. Le taux de matière grasse des produits est mesuré et la teneur en acide gras oméga-3 et oméga-6 vérifié. Par ailleurs, des composants dont on connaît la nocivité et qui, pourtant, entrent toujours dans la composition de nombreux produits sont exclus de la labellisation Bleu-Blanc-Cœur. C’est le cas notamment de l’huile de palme. Cette relative sécurité a un coût. En moyenne, les produits Bleu-Blanc-Cœur sont 10 à 20 % plus chers que des produits standards. ●
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> vivre ensemble
les étudiants recalés des soins Soumis à un stress croissant et parfois à des difficultés financières, les étudiants n’hésitent pas à faire des soins la variable d’ajustement de leur budget. PAR NOËLLE GUILLON
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N 2 010, 2 0 % D E S É TU DIANTS O NT DÛ R E N O N C ER À D E S SOI N S
P O U R D E S RAI SO N S FI NAN CI ÈR E S .
92 % d’entre eux pratiquent l’auto-médication, 55 % adoptent une attitude passive face à la maladie. Ils attendent simplement que « cela passe ». Des constats inquiétants révélés par les enquêtes de santé des mutuelles étudiantes, LMDE (La mutuelle des étudiants) et l’USEM (Union nationale des mutuelles étudiantes régionales). Pourtant, les étudiants sont confrontés à des diffic ultés sanitaires bien spécifiq ues. « Il y a des représentations assez fausses des questions de santé les concernant. L’accent est souvent mis sur les conduites addictives qui sont loin de les concerner tous. 13 % des étudiants seulement reconnaissent L’annonce, en septembre dernier, du doublement consommer de l’alcool à de la taxe de 3,5 à 7 % sur les mutuelles avait mis le la recherche de l’ivresse », feu aux poudres chez les étudiants. Le 1er décembre, pointe Gabriel Szeftel, Laurent Wauquiez, ministre de l’Enseignement président de la LMDE. supérieur, annonçait une augmentation de la remise Le problème concerne de gestion délivrée aux mutuelles étudiantes par beaucoup plus les jeunes la CNAM. « Un geste important d’engagement en vivant hors du domicile contexte de crise, qui permettra de maintenir les familial selon l’étude actions de prévention », se félicite Gabriel Szeftel, de l’USEM.
les mutuelles étudiantes renflouées
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Les projecteurs braqués sur ces situations masqueraient les vrais enjeux de la santé étudiante. « Question prévention du VIH, si 78 % des jeunes utilisent systématiquement un préservatif, ils sont 66 % à n’avoir jamais fait de dépistage. Avec plus de 50 000 personnes qui ignorent leur statut en France, il y a là un véritable enjeu de santé publique », commente Gabriel Szeftel. Les jeunes filles ont bien souvent du mal à avoir accès à la gynécologie et à une contraception adaptée. « Avec les dépassements d’honoraires,
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président de la LMDE. Pour l’UNEF, il s’agit surtout d’une perfusion qui compense la dernière augmentation de taxe sans améliorer la situation de sous-financement des mutuelles.
SANTÉ SEXUELLE ET MAL- ÊTRE
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des chèques santé pour une mutuelle Les étudiants qui vivent sous le toit familial ont une plus grande proximité avec le système de soins.
Des chèques santé sont expérimentés par 11 régions et départements pour aider les jeunes à acquérir une mutuelle. Les dispositifs assez inégaux varient beaucoup d’une région à une autre. En Pays de la Loire, le chèque santé contenu dans un Pack 15-30 permet d’obtenir 100 ¤ de réduction sur le prix de la mutuelle. Tous ceux qui souscrivent à une mutuelle pour la première fois y ont droit et il n’y a aucun frais à avancer. « Nous avons constaté que la plupart des jeunes complétaient l’apport pour avoir accès à une bonne mutuelle. Les mutuelles étudiantes ont enregistré cette année deux fois plus de primo-arrivants que l’an dernier », se félicite Chloé Le Bail, conseillère régionale en charge de la jeunesse. Un franc succès.
défend Danièle Gaudry, gynécologue au Planning Familial. Autre élément inquiétant, le mal-être des jeunes. « 38 % d’entre eux se disent en situation de souff rance, qu’elle soit diff use ou aiguë avec des pensées suicidaires », note la LMDE. « Le nœud du problème ? La détection », explique Gabriel Szeftel.
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MANQUE DE MOYENS
beaucoup d’étudiantes y renoncent », regrette Laure Delair, responsable des questions sociales à l’UNEF. La pilule reste majoritairement utilisée, alors que d’autres contraceptifs pourraient parfois s’avérer plus adaptés. « Il y a un problème de remboursement. Le patch par exemple n’est pas remboursé. Les efforts des mutuelles complémentaires ne suffisent pas. Le stérilet maintenant adapté reste peu proposé par le corps médical aux jeunes filles. C’est aussi à un changement des mentalités qu’il faut travailler »,
Certains professionnels sont interpellés par cette situation alarmante. Nouvelle dans l’enseignement, Carole Fougairolle, enseignante et directrice des études à l’IUT de Valence, a très vite compris l’importance du facteur humain. « On ne peut pas aider un étudiant à réussir sans prendre en compte son mal-être », confie-t-elle. Elle s’est inscrite dans une formation proposée par la LMDE en coopération avec des spécialistes de santé mentale. « Nous avons appris à mener un entretien pour le déceler et, surtout, nous nous inscrivons dans un réseau. Le tout n’est pas de détecter, il faut surtout orienter. » Des expériences encore trop rares dans un contexte généralisé de manque de moyens. « En Rhône-Alpes, comme
dans de nombreuses régions, il n’y a plus de bureau d’aide psychologique universitaire », déplore Laurent Moulin, chargé de prévention-santé LMDE en Rhône-Alpes. De manière générale, les structures de santé dédiées aux étudiants n’ont pas les moyens de proposer un service de soins complet. Depuis un décret de 2008, les services de médecine préventive universitaire ont la possibilité de se transformer en centre de santé prescripteur. Dans les faits, les transformations n’ont pas eu lieu. Outre le blocage financier, l’accessibilité fait défaut. « Le service de médecine préventive de Paris VII ? Alors que je suis sur le site principal de Paris rive gauche, il n’y a rien d’accessible, je crois que ce centre est à l’autre bout de Paris », explique Alexandre Gavard, étudiant à Paris VII. Le service se trouve en effet à l’hôpital Fernand-Widal. Les mutuelles, qui se battent pour des maisons de santé de proximité pour les étudiants, redoutent le pire. « Je crois que nous allons vers une crise sanitaire. Les jeunes ne font plus confiance au système de santé. Nous créons des générations qui ne prendront pas l’habitude d’un comportement vertueux de recours à ce système. Comment leur parler plus tard de prévention et de dépistage ? », s’inquiète Gabriel Szeftel. La première étude de la population étudiante a été lancée par l’INSERM cette année. Le projet baptisé i-share suivra 30 000 étudiants sur au moins 10 ans pour comprendre l’impact de leur comportement sur le long terme. ● WWW. PA U S ES A N T E. FR
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Isabelle Adjani et Jean-Hugues Anglade incarnent respectivement les rôles de Marguerite de Valois et de Charles IX dans le film de Patrice Chéreau, La Reine Margot (1994).
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COMITÉ DE DÉONTOLOGIE Composé de médecins, de politiques, d’enseignants, de juristes et d’une psychanalyste, notre comité se passionne pour les débats liés à la santé. Il pose un regard indépendant et constructif sur le contenu de ce magazine.
POUR ALLER PLUS LOIN DANS LA RÉFLEXION SANTÉ
SOMMAIRE Philosophie : Jeux de mots, jeux d’idées……………........................................................... par Roger-Pol Droit
III
Société : l’impossible maternité....................................................................................... par Michèle Lajoux
V
Frères et sœurs, un lien tourmenté.................................................................................. VII par Paul-Laurent Assoun
Magistrat et spécialiste du droit international, CHRISTIAN BYK a rencontré la bioéthique « par hasard ». Depuis plus de 20 ans, il contribue à la géopolitique de la bioéthique à travers l’Association internationale droit, éthique et science (www.iales.org).
ALAIN-MICHEL CERETTI a créé l’association Le Lien, qui lutte contre les infections nosocomiales. Il est aujourd’hui conseiller santé auprès du médiateur de la République. GENEVIÈVE DELAISI DE PARSEVAL est psychanalyste, enseignante et essayiste. Elle est membre associé des principaux centres d’éthique biomédicale dans le monde.
À LIRE
RENCONTRE AVEC LA MALADIE
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« Lorsque le cancer m’a été annoncé, mon mari Emmanuel m’a offert un petit carnet rouge. J’ai voulu rédiger " l’histoire du petit teigneux ", comme l’appelait mon cancérologue. J’ai plus l’esprit d’une caricaturiste que celui d’une romancière, et pourtant j’ai bien vite compris que la maladie grave nous interroge profondément, nous rend plus attentifs. Très vite j’ai perçu la solitude de cette expérience, mais également l’importance du partage avec l’entourage, les autres malades et les soignants. » Anesthésiste-réanimateur, Sylvie Froucht-Hirsch a publié, en mars 2005, Le temps d’un cancer, chroniques d’un médecin malade. Dans cet ouvrage, elle évoque ses émotions, la vie à l’hôpital, mais aussi les moments difficiles où elle sent sa dignité et sa pudeur menacées. Sans être dans le registre de la compassion, l’auteur livre ici la vérité d’une expérience de femme. Valérie Sebag
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Le temps d’un cancer, chroniques d’un médecin malade, par Sylvie Froucht-Hirsh, préface d’Edwige Bourstyn et postface d’Emmanuel Hirsch, éditions Vuibert, espace éthique.
Ancien directeur général de la Santé, WILLIAM DAB est médecin, docteur ès sciences et professeur titulaire de la chaire Hygiène et Sécurité du CNAM. Il est l’auteur de 4 livres, dont un « Que sais-je ? » intitulé Santé et environnement, et d’une centaine de publications scientifiques.
OLIVIER MARIOTTE est médecin. Après avoir exercé des fonctions marketing dans des entreprises du médicament, il a pris la direction des affaires économiques et publiques du laboratoire ScheringPlough. Il a créé « nile », une agence conseil dédiée aux acteurs de santé. Pharmacien, PHILIPPE MINIGHETTI a suivi des cursus en nutrition, orthopédie, oncologie, et a travaillé sur la prise en charge des patients stomisés. Enseignant, il participe à de nombreux congrès.
VALÉRIE SEBAG est juriste et maître de conférences en droit privé. Spécialiste de l’encadrement de la biomédecine, elle a rédigé de nombreux articles sur le statut de l’embryon et la gestation pour autrui.
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RUBRIQUE DIRIGÉE PAR ROGER-POL DROIT
Jeux de mots, jeux d’idées Ils suscitent l’amusement ou le rejet, pourtant, les jeux de mots peuvent nous mener sur le chemin de la réflexion. un tort. Car si on les regarde plus attentivement, on s’aperçoit qu’ils mettent en cause, de proche en proche, nos repères essentiels. Ce qui était « décisif » devient « des six ifs », et les Citroën se transforment non pas en citrouilles – ni en six trouilles ! –, mais en « six troènes ». Quand un terme peut toujours dire autre chose que ce que l’on croit, quand des significations différent es coexistent pour chaque mot prononcé, alors « le sens » commence à apparaître comme une pellicule mince, et somme toute fragile. Dès que cette fine couche rassurante se trouve craquelée, elle semble se révéler prête à la dislocation. Voilà pourquoi il faut prendre les jeux de mots au sérieux. Ils nous font prendre conscience de la fragilité du sens. Nous nous croyons bien assurés de la signification des mots, de celle du monde et de l’existence.
QUAND ON JOUE À DÉTRAQUER LES MOTS, CE SONT AUSSI LES IDÉES QU’ON COMMENCE À BOUSCULER.
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Ancien élève de l’École Normale Supérieure (Saint-Cloud), agrégé de philosophie, Roger-Pol Droit est chercheur au CNRS (histoire des doctrines de l’Antiquité), directeur de séminaire à Sciences Po et membre du Comité National Consultatif d’Éthique pour les sciences de la vie. Il est également chroniqueur au Monde, au Point, aux Échos, à Clés. Il est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages, dont plusieurs sont traduits dans le monde entier. Il vient de publier Maîtres à penser. 20 philosophes qui ont fait le XXe siècle (Flammarion). www.rpdroit.com
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ou un mot sans idée. Les deux sont comme verso et recto d’une même feuille de papier. Ainsi, quand on joue à détraquer un peu les mots, ce sont aussi les idées que l’on commence à bousculer légèrement. En perturbant les relations entre vocables, en y mettant du jeu (comme on dit qu’une pièce a du jeu quand elle ne s’ajuste pas exactement), on introduit dans les pensées de minimes décalages. Des mécanismes se grippent, et il peut en surgir des étincelles. Les jeux sur les mots reposent tous sur des doubles sens, des découpages différents des mêmes suites de sons. Les anomalies, par exemple, deviennent des ânes au Mali, une fêlure une Fée Lure, un baratin un bar atteint. Au premier regard, c’est inoffensif. Ces brouillages paraissent si éphémères, si superficiels qu’on n’y prête guère attention. C’est
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ROGER-POL DROIT
e plus souvent, on ne leur prête aucune attention. Les jeux de mots font sourire. Pas tout le monde, d’ailleurs : certains s’en délectent, les collectionnent et les cultivent. D’autres les détestent et s’abstiennent d’en faire. Je vous propose plutôt de commencer à les regarder d’un autre œil et d’utiliser les jeux de mots comme un facteur d’étonnement philosophique, comme un petit trouble qui constitue un déclic pour la réflexion. Pourquoi ? Ce n’est pas très compliqué à comprendre. Nous pensons avec des mots. Ce sont eux qui donnent à nos activités mentales une grande partie de leur contenu et surtout de leurs contours, de leurs liens internes et bien sûr de leur possibilité de transmission. Qui est premier ? La pensée ou le langage ? Cette question est aussi insoluble que celle de la poule et de l’œuf, bien qu’elle ne soit pas exactement du même genre. Car un œuf peut exister une fois séparé de la poule, et réciproquement, alors qu’on ne trouvera jamais une idée sans mot
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Il suffit de quelques jeux – calembours, anagrammes, charades, rébus, contrepèteries, palindromes… choisissez ce qui vous plaira – pour constater que rien n’est si simple. Or c’est exactement dans ce genre d’embarras que la philosophie prend sa source. COMPOSER DES CALEMBOURS EN SÉRIE Un seul jeu de mots n’est pas intéressant. Quand ils s’enchaînent et font système, le paysage devient troublant. Prenez exemple sur ce modèle historique, La lettre à Madame la Comtesse Tation (1770) du marquis Georges de Bièvre, un des maîtres du genre. Il y décrit en ces termes les funérailles de l’abbé Quille : « (...) le père Turbateur faisant office de grand-maître des cérémonies, le père Soreille toucha de l’orgue, le père Pétuel joua du basson, on chanta un hymne de la composition du père Vers, et le père Oquet prononça l’oraison funèbre. » Étaient également présents quelques abbés (Cassine, Chamel, Tise, entre autres) et des amis (Graine, Traille), qui adressèrent des prières à trois saintes : Ure, Onge et Axe. À vous d’en trouver d’autres. Ajoutez des saintes : Etik, Yante, par exemple. Des amis : Donnet, Parkour. Des abbés : Arnèse, Mol. Des pères : Manente, Oxid. Et ne vous arrêtez pas en si bon chemin. En ces temps œcuméniques,
on peut imaginer, aux obsèques de l’abbé Quille, la présence de quelques lamas, par exemple Cédoine et Chine. Sur le même principe, vous pouvez imaginer bien des listes. Donnez par exemple des prénoms à vos lézards. Ils s’appelleront Lézard Monique ou Lézard Plastik, ou encore Ticho ou Monica… Il convient ensuite de tenter d’analyser ce qui se passe pour vous pendant cette micro-expérience. Est-ce juste un sentiment d’absurde ? Une intense jubilation ? Une sourde menace pesant sur l’ensemble du sens ? Ou encore tout cela à la fois ? Mais dans quelle proportion ? MIXER DES MOTS D’UNE LANGUE À UNE AUTRE « Les langues imparfaites en cela que plusieurs », écrivait Mallarmé. Depuis la tour de Babel, cette pluralité n’a jamais cessé.
À LIRE Roger-Pol Droit et Monique Atlan viennent de publier Humain aux éditions Flammarion. Retrouvez Humainlelivre sur Facebook.
Mais rien ne dit que ce soit une imperfection. Beaucoup pensent au contraire que pareille diversité des langues humaines constitue une richesse immense, la garantie de mondes multiples, disparates et capables de s’enrichir de leurs dissemblances en évitant l’uniformité et la platitude. Malgré tout, rien n’interdit d’inventer un jeu qui transgresse les frontières des langues, se soucie peu de la réalité des vocabulaires et même se moque de leurs différences. Son principe : comprendre un mot d’une langue à partir des significations d’une autre. Si en anglais « true » veut dire « vrai », pourquoi ne pas décider qu’en français « trou » aura le même sens ? Et si « hole » veut dire « trou », ce qu’on dénomme « holisme » pourrait-il être une théorie du trou ? Et quel rapport entre altruisme et all is true ? Il ne vous faudra que bien peu de temps pour vous rendre compte que tout tourne autour de la question des « faux amis », ces mots qui se ressemblent mais possèdent des significations différentes. Dans ce jeu, on décidera que tous les termes qui ont un air de famille pourraient avoir le même sens. Mais du coup, on le constate vite, c’est la pagaille. Moralité : il est nécessaire que les langues soient plusieurs et comme à bonne distance les unes des autres. Sinon, la confusion guette. •
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PAR MICHÈLE LAJOUX
Infanticide, l’impossible maternité
MICHÈLE LAJOUX Romancière, elle a publié aux éditions du Cherche-Midi : • Puisque c’est ça la vie, • Le guetteur du Midi.
ais c’est plus que mon âge ! » La sentence est tombée. Écrasante. 25 ans de réclusion criminelle, l’infini pour cette jeune femme de 23 ans, au regard vide et impassible, spectatrice de son propre malheur. Son avenir s’est fissuré en un gigantesque chaos. Cendrine a commis le crime le plus abject au regard des valeurs humaines. Elle a assassiné son fils de 16 mois, l’âge où le bébé s’efface pour laisser apparaître les traits d’un petit d’homme. L’infanticide a ponctué l’histoire de l’humanité. Meurtre symbolique, marque de folie ? Pourquoi une femme assassine-t-elle sa progéniture ? Euripide, poète grec de l’Antiquité, dans sa tragédie Les Bacchantes, attribue ce meurtre à la vindicte divine. Dionysos l’impose à Agavé, reine de Thèbes, qui refuse d’accomplir les rites de son culte. Dans une crise de délire, elle tue son fils Pentée qu’elle a pris pour un animal sauvage. Raoul Glaber, moine chroniqueur, contemporain de la grande famine de l’an mille, rapporte dans ses Histoires que des bambins
étaient dévorés par leurs parents. Au XVIe siècle, les infanticides sont si répandus que le pouvoir royal décide par ordonnance de limiter les poursuites aux cas les plus flagrants en associant à des accidents domestiques certaines morts suspectes de nourrissons. Qu’une mère jette son bébé à terre, l’étouffe en dormant avec lui, elle devient alors victime de la malchance. Le XIXe siècle, dominé par la morale bourgeoise, légifère avec rigueur et condamne pour des actes semblables la femme à mort. L’héroïne du Crime de la renarde a été jugée pour infanticide. À côté de l’horreur et de l’interrogation que ce comportement suscite, il est surprenant de constater que les victimes sont le plus souvent de sexe masculin. Pourquoi le fils est-il sacrifié sur l’autel de l’infanticide plutôt que la fille ? Une femme ne dit jamais pourquoi elle a assassiné
son enfant. Elle ne le sait pas. Rarement de mauvaises mères, ce sont des mamans vigilantes et tendres. Le petit garçon est beau, plein d’énergie, échange par des gestes, des mots, s’autonomise. Rival, il aspire la vie en commençant à se parer des caractères masculins. Agavé a vu en son fils un animal sauvage, la mère voit dans le petit garçon se dessiner le mâle. Est-ce la haine de l’homme qui l’incite à éliminer l’enfant ? Aucune explication définitive ne permet de justifie r l’injustifiable, ni la solitude, ni les difficultés sociales, ni la haine contre le père biologique. L’enfant reçoit la mort de celle qui devait lui donner la protection totale, l’amour absolu. Cendrine n’était pas isolée, intégrée socialement elle ne vivait pas dans la misère. Seul motif de son crime, le départ de la nourrice de son fils. Difficulté qu’elle ne réussit à résoudre qu’en le faisant disparaître. La raison avouée
LA RAISON AVOUÉE DE CES MEURTRES FAMILIAUX SEMBLE TOUJOURS DÉRISOIRE AU REGARD DE LA TRAGÉDIE.
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Partant d’un fait réel, Michèle Lajoux tente de comprendre les raisons qui poussent les mères au crime d’infanticide.
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de ces meurtres familiaux semble toujours dérisoire au regard de la tragédie. Le fils de Cendrine avait seize mois, il marchait, commençait à balbutier quelques mots. La jeune femme le prenait en photo, jouait avec lui, l’accompagnait chez sa nourrice. « Je te tue parce que je t’aime », pourrait-elle lui dire.
En effaçant son fils, elle détruit une part de son être. Elle élimine la mère, l’adulte responsable. Elle retrouve son statut d’enfant. Son acte se dissout dans ce qu’elle appelle un trou, une absence. En prison, celle qui parle peu, qui a peur des mots, est partie à la recherche d’elle-même. Au fil de trois cahiers, le bleu,
DÉNI DE GROSSESSE ET INFANTICIDE Il est rare que le déni de grossesse soit à l’origine du crime d’infanticide. Il ne représente que 10 % des cas. Si le déni affecte les femmes quel que soit leur niveau social, l’infanticide est lié à la pauvreté, à l’isolement et à un faible niveau culturel. Ce crime témoigne de la complexité du désir d’enfant et du rôle de l’inconscient. « Ces femmes ne sont pas des monstres ni des malades, ce sont des femmes ordinaires », explique le psychiatre Jacques Dayan.
le rouge et le noir et de quelques feuilles volantes, elle a appris à écrire tout en s’apprenant elle-même. Progressivement, son écriture a changé, le graphisme, mais aussi le style, Cendrine s’est découverte et construite. Celle qui ne s’exprimait que sur des banalités a mené une introspection sans complaisance. Dans la nature, l’instinct de survie de l’espèce pousse parfois les renardes à éliminer la moitié de leur portée. Dans mon roman, Le Crime de la renarde, je ne juge pas si la renarde est coupable. A-t-elle été sauvée par l’écriture, elle ne le sait pas. Elle prend conscience d’avoir progressé dans la connaissance d’elle-même. Elle se sent aboutie, elle qui se concevait « dans l’incomplétude », « pas finie et perdue dans l’infini ». Elle a reconstitué avec les mots, le chemin qui l’a conduite à tuer son fils. Trois cahiers et quelques feuilles volantes pour dire l’ordinaire dans l’extraordinaire. •
À LIRE L’historienne Michèle Lajoux vient de publier son troisième roman, Le Crime de la renarde aux éditions du Cherche-Midi.
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PSYCHANALYSE
RUBRIQUE DIRIGÉE PAR PAUL-LAURENT ASSOUN
Frères et sœurs, un lien tourmenté Les rapports fraternels sont tissés de concorde mais aussi de rivalité. Que signifient, sur le plan inconscient, ces liens nourris d’ambivalence ?
se demander ce que signifie « l’êtrefrère » et « l’être-sœur » dans la dimension inconsciente et de constitution de la relation à l’autre. Que signifie la fratrie, cette minicommunauté au sein de la famille conjugale ? L’allemand emploie l’expression Geschwister pour désigner l’ensemble des frères et sœurs. Il s’agit ici, il faut le souligner, des coulisses inconscientes d’un lien.
UNE NOTION PARADOXALE : CONCORDE ET DISCORDE Cette notion de fraternel s’aborde par un paradoxe. Ce n’est pas un hasard si l’on parle de « fraternité »
pour désigner la concorde. L’idée de fraternité est associée, dans l’ordre collectif, à celle de solidarité et de consensus. Elle figure, avec la liberté et l’égalité, au fronton des édifices républicains. Le serment du Jeu de paume révolutionnaire symbolise ce mouvement de fraternisation qui renverse les privilèges. Mais si la notion provient bien des liens familiaux – celui des frères/ sœurs de sang – il y a aussi des « frères de lait » (nourris ensemble, ayant la même nourrice), mais aussi des « frères d’armes », ayant scellé un lien étroit dans les mêmes combats ou des frères d’adoption –
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PAUL-LAURENT ASSOUN EST PSYCHANALYSTE ET PROFESSEUR À L’UNIVERSITÉ PARIS-VII.
LE DRAME FRATERNEL COMMENCE AVEC L’ARRIVÉE D’UN NOUVEL ENFANT AU SEIN DE LA FAMILLE.
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ont frères et sœurs ceux qui partagent les mêmes parents : voilà une définition de départ qui semble assurée. Il est donc question d’une filiation, à partir d’une génération commune. Lien de sang qui apparaît en sa dimension symbolique : entre frères et sœurs se concrétise un lien d’une force particulière. Mais que se passe-t-il entre eux, entre elles, vu depuis la scène inconsciente ? La psychanalyse, dans la perspective freudienne, a la réputation de mettre l’accent sur la dimension œdipienne en relation avec les parents, pourtant elle est loin de méconnaître la dimension fraternelle, et l’on a souvent évoqué Alfred Adler, son étude de la rivalité fraternelle et de la place dans la fratrie (aîné, cadet ou benjamin). Il faut donc
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PSYCHANALYSE
c’est après tout aussi le sens du lien amical, l’ami (e) devenant un frère (une sœur) adoptif (adoptive) en quelque sorte. Or l’expérience de quiconque montre que les rapports entre frères et sœurs peuvent être d’abord tout sauf… « fraternels » (au sens évoqué). Ils sont faits de tensions, d’amertume, de malentendus et de jalousie. On en aborde la dimension passionnelle. Ce n’est pas un hasard si nous avons rencontré le lien
fraternel à propos de la jalousie (Pause Santé n° 17). Il y va bien d’une tension rivale. L’arrivée d’un « nouveau venu » dans une famille, ce que l’on appelle « un heureux événement », n’est pas toujours une bonne nouvelle pour celui ou celle qui est déjà là.
LE NOUVEAU VENU : LA PASSION DE L’AÎNÉ Le drame fraternel commence avec l’arrivée d’un nouvel enfant au sein
Frauen, Portrait, Regina Recht.
de la famille. Il faut se placer ici du point de vue de l’enfant unique, qui justement va perdre son « unicité » avec le nouveau venu. « L’élargissement de la famille » est vécu par celui qui est déjà « installé » comme un rétrécissement de son espace (la « chambre d’enfants » dont il cesse d’être l’occupant privilégié au sein de la maison parentale), une menace pour la propriété de ses objets et surtout une angoisse relative à ce « bien » qu’est l’amour parental, enjeu de tout le reste. Si la religion proclame qu’il est beau de partager, le « petit d’homme » – l’aîné – est rarement de cet avis. La parabole évangélique du « fils prodigue » l’exprime bien, lui qui demeure fidèlement dans la demeure du père, tandis que l’autre, qui a abandonné la maison et dissipé le patrimoine, se trouve accueilli avec empressement par ce père qui sacrifie « le veau gras » en son honneur. L’aîné a souvent le sentiment que le « veau gras » (entendons l’objet précieux, signe de l’amour parental) est réservé au « petit dernier », quoi qu’il fasse. Il est vrai également que plus la différence d’âge est étroite, plus l’agressivité est grande. Il arrive aussi que le frère soit bien accueilli en ce qu’il fait sortir le sujet de sa solitude, qu’il le « seconde » dans le contentieux parental. ☞ AGORA | VIII
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La mort d’Abel, illustration extraite du Grand catéchisme des familles, XIXe siècle.
Ainsi une grande sœur peut accueillir le petit dernier au point de devenir sa « petite mère » et « seconde maman » (ce qui au reste représente un gain pour le fantasme œdipien). S’il existe donc une diversité de figures, cette tension inaugurale est bien l’entrée dans la question du lien fraternel. Que signifie, au plan inconscient, ce rapport nourri d’une telle ambivalence ?
DE L’EXPULSION AU LIEN Le refus du frère déclenche un réflexe d’expulsion. Un signe
curieux en est la tendance des enfants à jeter des objets par la fenêtre pour exprimer leur rejet du rival. Freud repère dans l’autobiographie de Goethe le souvenir d’un épisode où il se voit jeter de la vaisselle par la fenêtre et montre que cet épisode est contemporain de la naissance de l’un de ses frères. Si ce détail est resté gravé dans la mémoire du grand poète allemand, c’est qu’il était le « souvenir-écran » de cet autre événement dont il est la transcription symbolique, à l’insu de l’intéressé. Freud a soin de souligner qu’il ne faut pas conclure de l’hostilité à la
méchanceté. Il s’agit de la réaction spontanément égoïste de l’enfant, régi par le principe de plaisir et le narcissisme. D’autre part, il n’est pas rare de retrouver des frères et sœurs ravagés par une haine jalouse dans l’enfance unis profondément à l’âge adulte. Dira-t-on que, tout simplement, en « grandissant » ils ont acquis la maturité adulte qui leur permet de prendre distance par rapport à leur jalousie puérile ? C’est plus complexe et plus intéressant que cela. Ce sont justement les liens passionnels les plus intensément négatifs
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IL N’EST PAS RARE DE RETROUVER DES FRÈRES ET SŒURS RAVAGÉS PAR UNE HAINE JALOUSE DANS L’ENFANCE UNIS PROFONDÉMENT À L’ÂGE ADULTE.
Dans le film Gladiator réalisé par Ridley Scott en 2000, l’empereur Commode (Joachim Phœnix) désire sa sœur Lucilla (Connie Nielsen).
qui forgent les liens les plus solides à terme. Ainsi commence à s’éclairer, vu depuis le savoir des processus inconscients, le paradoxe propre au registre fraternel.
LE « COMPLEXE DE CAÏN » : DE L’OBJET REFUSÉ AU FRATRICIDE Le lien entre jalousie et lien fraternel est naturellement restitué de la façon la plus déterminante dans le couple biblique de Caïn et Abel, les deux premiers frères de l’histoire de l’humanité (Genèse), qui en récapitule les enjeux inconscients.
On sait que la jalousie irrémissible de Caïn (l’agriculteur) se noue à partir du sentiment préjudicié de voir son offrande (fruitière) à l’Autre divin refusée, tandis que celle de son frère Abel le pasteur est agréée. Jalousie aveugle qui le fait frapper son frère, sans avertissement, à sa seule apparition. Voici apparut le premier fratricide. À bien y réfléchir, ce que Caïn frappe « sur-le-champ » avec une telle fureur, c’est, autant que son double, l’Autre qui a refusé son offrande. C’est le frère, donc, qui « trinque ». Mais l’axe véritable est cette envie de l’objet agréé à l’autre dont Caïn doit faire son deuil violent et l’impossibilité de se rectifier face à la Loi. On voit qu’il n’y a pas lieu de supposer une sorte de violence purement mimétique en psychanalyse. Entre frères et sœurs, l’animosité se nourrit de la rivalité autour de l’amour parental. Le frère demeure dans son idée « l’unique » et se prétend le préféré, devenant très vite le « préjudicié ».
LE LIEN INCESTUEUX En contraste, mais aussi en miroir, apparaît la dimension incestueuse inavouable de ce lien. Le thème de l’inceste adelphique est un thème scabreux mais d’une grande portée dramatique. Depuis Lord Byron, nourrissant un lien à sa sœur, jusqu’aux héros
de Marguerite Yourcenar (Anna, Soror…) ou Marguerite Duras dont il traverse toute l’œuvre relatant le drame familial. À bien y regarder, le lien entre rivalité et attraction procède d’une même problématique : celle du « double ». Celui (celle) qui « me » ressemble est investi d’une puissance imaginaire (« spéculaire »), en sorte qu’il menace et attire à la fois ou alternativement. C’est un lien en son genre narcissique. Narcisse, amoureux de lui-même, est dans un rapport à son double. Fantasme, développé dans la littérature, de reconstituer l’un primitif à travers ces deux « moitiés » gémellaires (cf. le lien entre Ulrich et Agathe dans le roman de Robert Musil L’homme sans qualités).
« ON BAT UN FRÈRE » : LE FRATERNEL DANS LE ROMAN ŒDIPIEN Tandis qu’Alfred Adler centre l’hostilité fraternelle sur la pulsion de pouvoir et le « complexe d’infériorité/supériorité », Freud montre l’intrication du lien au frère ou à la sœur dans le cadre du conflit œdipien. Un trait le révèle : ce n’est pas un hasard si la silhouette fraternelle investie par l’affect jaloux et vengeur se découpe sur la toile de fond du fantasme. Certains sujets ou patients en analyse font état de cette image obsédante d’un enfant battu. ☞ AGORA | X
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Or ce peut être le frère ou la sœur. Point de rapport au frère, matrice de la jalousie, sans travail effréné du fantasme. D’une part, la phase inaugurale de ce fantasme, celle qui lance le jeu, consiste à faire battre un frère par le père mobilisé à cet effet, en faisant fond sur la jalousie qui fait la loi dans la « chambre d’enfants ». « Le fantasme fait rouer de coups le rival, en représailles, avec les armes du fantasme, accréditant l’idée que le père démontre par là même qu’il bat le frère parce qu’il n’aime que moi ! », écrit Freud dans Un enfant est battu. En revanche, on sait aussi que la fratrie manifeste généralement une solidarité spontanée quand l’un de ses membres est puni, mais, sur la scène du fantasme, le frère peut être recruté pour recevoir la raclée par la main du père. Aussi lui faut-il un père « battant ». Il y a là un enjeu plus profond. Être battu est
à la fois attribué au rival, comme le signe que celui-ci n’est pas aimé et utilisé à son profit, comme le signe de l’amour : être battu par le père crée paradoxalement, pour une fille notamment, un lien intime fondé sur le fantasme du « qui aime bien châtie bien ». Étrange contraste en miroir qui montre le travail de croisement (ou de « double jeu ») opéré par le fantasme et qui continue à innerver la logique inconsciente de la jalousie. Cela donne la portée du lien au double fraternel.
COMPLEXE FRATERNEL ET HOMOSEXUALITÉ Il faut relever au passage le rôle de la fratrie dans la genèse psychique inconsciente de l’homosexualité. C’est ici le clinicien Freud qui parle : « L’observation m’a fait attentif à plusieurs cas dans lesquels dans la prime enfance des motions jalouses particulièrement puissantes, venant
Œdipe roi, mis en scène par le talentueux Oskaras Korsunovas au théâtre de Vilnius en 2002.
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du complexe maternel, contre des rivaux, la plupart des frères aînés, étaient survenues. Cette jalousie conduisit à des attitudes hostiles et agressives contre les frères et sœurs qui pouvaient s’élever jusqu’au vœu de mort, mais qui ne résistèrent pas à l’évolution. » On assiste alors à une « métamorphose de sentiment », de sorte que les rivaux antérieurs détestés devinrent à présent les premiers objets d’amour homosexuel. Point essentiel, tout ce processus est un régulateur du complexe maternel. Ce sont bien les fils de la mère qui sont ainsi successivement haïs et investis par une libido qui fait le terreau – peut-être électif – du lien homosexuel. Il faut ajouter que, quand on a affaire à un enfant unique, le futur homosexuel trouvera chez certains garçons haïs parce que semblant préférés par la mère, couverts de louanges par elle, le ressort du choix d’objet de sa future libido homosexuelle. Dans la genèse de l’homosexualité, se trouve en effet régulièrement repérée une intense jalousie envers un frère aîné souvent supposé préféré de (par) la mère. Repérage de motions jalouses particulièrement puissantes, à partir du complexe maternel, envers des rivaux, la plupart du temps des frères plus âgés allant jusqu’à des vœux de mort. Mais, pour reprendre les termes freudiens, cette haine ne résiste pas à l’évolution. Comme si, à force de haïr, de guerre lasse, le sujet se décidait à aimer, avec une force proportionnelle
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Antigone et sa sœur Ismène (fille incestueuse d’Œdipe et Jocaste) dans la mythologie grecque.
fréquent des homosexuels par développement des motions pulsionnelles sociales et, par sublimation, dévouement, à des intérêts d’utilité commune.
LE LIEN SORORAL On a mis l’accent sur la fraternité au masculin. Il faut à présent souligner la dimension « sororale », soit le lien entre sœurs. Là encore, de la dualité d’Antigone l’intraitable et d’Ismène la raisonnable jusqu’aux Trois sœurs du drame de Tchekhov, on voit ce lien traduit dans la littérature. Il y a entre les sœurs le lien le plus étroit et la sensibilité spéculaire. Crainte parfois de « vol d’image ». Rivalité mimétique – « Miroir, dis-moi qui est la plus belle… ». Le rapport à « l’autre femme » s’avère ensuite déterminant : le lien sororal peut lui montrer le chemin. C’est aussi le partage de la passion inconsciente pour la mère qui lie les sœurs.
ET « L’ENFANT UNIQUE » ? LE « SANS FRÈRE »
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C’EST AUSSI LE PARTAGE DE LA PASSION INCONSCIENTE POUR LA MÈRE QUI LIE LES SŒURS. à la haine d’origine. Faute de le tuer, on se décide à l’aimer à travers les « garçons ». Cet amour des hommes a sa source inversée dans la haine envers le frère, avec comme enjeu l’amour de la mère, au moment de la puberté où se produit
l’identification à la mère. Or cette jalousie envers le frère et cette agressivité refoulée sont surmontées par le choix d’objet, ce qui donne lieu également à « un développement particulier des motions pulsionnelles sociales ». D’où aussi le zèle social
Mesurer la puissance du lien fraternel/sororal, c’est aussi situer la position du « sans frère » (ni sœur), que l’on désigne comme « enfant unique », seul de sa famille, qui au reste est enclin à se prendre pour « l’unique en son genre » le reste de sa vie. En un sens, l’enfant unique est « verni », comme on dit dans l’usage populaire, il demeure propriétaire des lieux et de l’amour. S’il y a pourtant souvent un indéniable malaise de l’enfant dit unique, c’est que, seul dans ses jeux, il ne dispose ☞ AGORA | XII
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UNE « COMMUNAUTÉ INAVOUABLE »
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pas de cette image du semblable au quotidien pour fixer sa propre image. Surtout, il doit compter sur ses seules forces pour affront er le conflit œdipien et la demande parentale, entendons l’ensemble des attentes et des interdits du couple parental. Il serait bien heureux somme toute qu’un « petit double » vienne pour le seconder. Si l’enfant de famille nombreuse frustré peut envier sincèrement l’enfant « exemplaire unique », celui-ci l’entend d’une autre oreille.
Cette traversée de ce que nous appelons l’envers inconscient d’un lien, tout en en montrant la violence pathologique – violence qui n’est pas toujours perçue dans le vécu des intéressé(e)s, en montre la dimension passionnelle et par là même la richesse. Cette « communauté inavouable » (expression de Maurice Blanchot) éclaire d’étranges conduites et relations. Ce qui se dégage, c’est en effet un lien tourmenté qui se révèle aussi bien au cours d’une psychanalyse, où l’importance de la figure fraternelle ou sororale peut émerger en toute sa force. C’est sur les motions de rivalité fraternelles que s’édifie le lien social, souligne Freud. À quoi s’applique le terme d’« hainamoration » (amour-haine) proposé par Jacques Lacan. Au-delà des haines dites « irrémissibles », le temps travaille en faveur de cette relation. Là où cette passion du double (fraternel/sororal) était, le lien peut advenir. •
À LIRE POUR ALLER PLUS LOIN Par Sigmund Freud : L’interprétation des rêves et Un souvenir d’enfance de « Poésie et vérité ». Sur quelques mécanismes névrotiques dans la jalousie, la paranoïa et l’homosexualité. Par Paul-Laurent Assoun : Frères et sœurs, Leçons de psychanalyse, aux éditions Economica, 2003. Leçons psychanalytiques sur le fantasme, collection Anthropos, aux éditions Economica, 2007. Leçons psychanalytiques sur la jalousie, aux éditions Economica, 2011.
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L’enfant unique cherche d’ailleurs souvent dans des amis, d’autant plus intensément, une forme de lien fraternel d’adoption. Le « meilleur ami », la « meilleure amie », lui tient lieu de précieuse suppléance fraternelle/sororale.
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