PS12

Gratuit - ne pas jeter sur la voie publique

.fr Le bien-être n’a pas de prix

n° 12 • Déc 2010 - Janv 2011

c’est quoi la

sexsomnie?

Tendance

je muscle mon espriT pour

détendre mon corps

anTi âge pas de produiTs miracles mais des valeurs sûres

le congé

maternité

passera-T-il

à 20 semaines ?

Portfolio

handicaP, le temPs de l’engagement

cuisiner est une déclaration

d’amour

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Žditorial

Pilule amère

E

nviron 13 000* interruptions volontaires de grossesse chaque année chez les jeunes filles de moins de 18 ans, c’est le constat navrant de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS).

Le rapport remis au ministre de la Santé en février 2010 souligne, entre autres, les carences de l’éducation sexuelle à l’école et met l’accent sur un véritable échec du modèle français de contraception.

Aujourd’hui, à moins d’habiter à proximité d’un centre de planning familial, il est impossible d’obtenir la pilule gratuitement sans le consentement des parents.

Le gynécologue Israël Nisand, professeur

au CHU de Strasbourg, s’en est vivement ému dans les colonnes du Parisien à l’occasion de la journée mondiale de la contraception. « En France, l’IVG est anonyme et gratuite pour les mineures, la pilule du lendemain anonyme et gratuite pour les mineures et la pilule contraceptive non, c’est aberrant et monstrueux. » Madame Roselyne Bachelot avait fait la promesse d’une consultation médicale et d’un accès gratuits à la pilule pour les mineures. Cette promesse est restée au stade de l’intention. Pourtant, le dispositif fonctionne. Le professeur Nisand l’a testé en Alsace dans la vallée de la Bruche

RetRouvez l’actualité santé en diRect avec l’aFP suR www.Pausesante.FR

avec le soutien de l’Assurance maladie et le concours de médecins généralistes et de pharmaciens volontaires. Résultat, le nombre d’IVG est passé de 10 à 1 par an.

Chère madame Nora Berra, vous qui avez exercé la médecine à l’hôpital ; vous qui vous êtes investie dans des associations de femmes pour faire entendre leur voix ; vous qui animez un site internet, un blog et même un compte Facebook pour mieux parler aux jeunes, vous êtes aujourd’hui en charge du secrétariat d’État à la Santé et avez à ce titre la possibilité d’accorder vos déclarations à vos actes.

Permettre à ces jeunes filles d’aborder leur vie sexuelle sereinement serait un geste fort, loin des calculs politiques et électoralistes. * 13 230 en 2006 chez les jeunes filles de 15 à 17 ans soit 1 730 cas de plus qu’en 2004. 848 d’entre elles avaient moins de 15 ans (DREES).

MEDIATOR : À QUI LA FAUTE ?

Fa bie nne at ta l i D i re ct r i c e D e l a r éDact i on

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Au moment où nous bouclons ce numéro vient d’éclater une crise sanitaire majeure. Le Mediator (dont le principe actif est le benfluorex) réservé en principe aux diabétiques en surcharge pondérale est accusé d’avoir provoqué 500 morts a minima et 3 500 hospitalisations entre 1976 et 2009. Y a-t-il eu un dysfonctionnement du système de pharmacovigilance, des agences de santé ? Quelle est la responsabilité du laboratoire, des médecins prescripteurs ? Des conflits d’intérêts ont-ils existé ? Des réponses doivent être apportées à toutes ces questions en évitant les amalgames et le sensationnel. Nous reviendrons en détail sur ce dossier dans une prochaine édition.

Pour l’heure, l’Association française des diabétiques réclame une totale transparence dans les études, les autorisations, les mises sur le marché et le suivi des médicaments. Une transparence des règles que Christian Lajoux, au nom des Entreprises du médicament souhaite tout en rappelant que le médicament n’est pas une substance anodine, qu’il est toujours prescrit dans un rapport de bénéfice/risque.

Si vous avez été sous traitement pendant au moins 3 mois au cours des 4 dernières années, consultez par prudence votre médecin, mais sans panique, le risque d’effet secondaire cardiaque existe pour moins d’une personne exposée sur mille.

redaction@pausesante.fr

En couverture: © Sarah N (agence Contrebande) est photographiŽe par StŽphane de Bourgies (www.bourgies.com).

Directeur des publications Lucien Bennatan.

Directrice des rŽdactions Fabienne Attali assistŽe de Audrey Danten.

RŽdaction/coordination Julie Pujol.

Ont collaborŽ ˆ ce numŽro Paul-Laurent Assoun, Juliette Bastin, Yvan Brohard, Ronan Chastellier, Marie-Christine ClŽment, Martine Granier, Suzanne Kanou, Olivier Mariotte, Damien Mascret, SŽgol•ne Pruvot, Agn•s Rogelet, ValŽrie Sebag, ƒtienne Sorin, Pascal Turbil.

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SecrŽtariat de rŽdaction et rŽvision Laurence Roch.

Direction artistique Julien Imbert.

Maquette et iconographie Virginie Bazot.

Photo de couverture StŽphane de Bourgies.

Portfolio Jean-Christophe HanchŽ.

Fabrication Delta Graphic.

RŽgie publicitaire DB RŽgie.

Directrice de la publicitŽ Nadia Riou.

TŽl. : 06 66 73 49 89. n.riou@dbregie.com Impression Roularta Printing.

Pause SantŽ est ŽditŽ par la sociŽtŽ ComÕAccess 78, boulevard de la RŽpublique 92100 Boulogne-Billancourt.

TŽl. : 01 55 20 93 72.

ISSN : 1968-93-30.

DŽp™ts lŽgaux ˆ parution.

30/11/10 15:55:59

Sommaire numŽro

Déc 2010 - janv 2011

12

Vie pratique Culture : les coups de cœur de la rédaction.

Nature : l’actualité des sciences.

Forme : qu’est-ce que je fais de mon temps libre ?

Santé : l’échographie expliquée.

6 8 10 12

BeLLe et BieN L’aïkido fait son cinéma.

Les crèmes anti-âge qui marchent.

Je muscle mon corps et mon esprit.

14 16 18

SaNtÉ Sida, enfin l’espoir.

Quizz : où en êtes-vous avec vos dents ?

Allergique aux allergies, une seule solution : la désensibilisation.

Fibrome : tous les traitements.

C’est quoi la sexsomnie ?

20 24 26 28 32

NutritioN Acte de partage et d’échange, la cuisine est une déclaration d’amour. 35 Suis-je addict au sucre ?

38 SoLidaire Portfolio : handicap, le temps de l’engagement.

Véronique Zimeray, une chef d’entreprise au service de la solidarité.

40 42

Page 39

abonnez -vous ! © Sarah N (agence Contrebande) est photographiée par Stéphane de Bourgies.

#11

AGORA POUR ALLER PLUS LOIN DANS LA RÉFLEXION SANTÉ

Psychanalyse, bioéthique, Politique, histoire, recherche

agora, un suPPlément Dessin et gravure de Jan Wandelaar extraite de l’ouvrage Tabulae sceleti et musculorum corporis humani par Bernhard Siegfried Albinus. Publié à Leyde, Hollande, en 1747.

Avec l’aimable autorisation de la blibliothèque interuniversitaire de médecine et d’odontologie (BIUM).

agora | V

Pour aller Plus loin dans la réflexion santé

Droit De réponse Suite à l’article publié dans le dernier numéro de Pause Santé, la fédération chrétienne des Témoins de Jéhovah nous demande de faire paraître ce texte au titre du droit de réponse conformément à la loi du 29 juillet 1881 : « Les Témoins de Jéhovah qui sont connus pour leur activité d’évangilisation domiciliaire se contentent de partager l’espérance contenue dans la Bible, en toute légalité.

C’est en fait le rôle de toute Église chrétienne d’annoncer le message de salut contenu dans l’Évangile, message qui permet à tout un chacun de se responsabiliser pour s’affranchir de conduites addictives néfastes à la santé tel l’abus d’alcool.

Guy Canonici Libre à chacun de le recevoir ou de le refuser. »

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Rouge comme le ciel Il n’est pas trop tard pour voir Rouge comme le ciel. Sorti début octobre, le beau film de l’Italien cristiano Bortone est projeté notamment dans le cadre du festival Retour dÕimage qui organise des séances en audiodescription pour les non-voyants. Une démarche qui répond parfaitement au sujet du film, l’histoire vraie d’un enfant qui perd la vue et invente des histoires en enregistrant des sons sur un magnétophone.

La naissance d’une vocation aussi, puisque l’enfant est aujourd’hui l’un des ingénieurs du son les plus réputés du cinéma italien.

4e festival Retour dÕimage, du 21 novembre au 12 dŽcembre ˆ Paris et du 14 au 17 janvier 2011 ˆ Rennes.

29/11/10 12:23:09

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24/11/10 6:52:46

> vie pratique culture CinŽma, thŽ‰tre, littŽrature

Nos coups de cÏur > Un livre

carver avant carver

ENTRE CHIEN ET LOuP SAMSA FILM ARCHIPEL 35 PALLAS FILM PRÉSENTENT

" JE NE ME DOUTAIS PAS ' DE L’ETRANGE AVENTURE QUI M’ATTENDAIT... "

'

D’APRES LE MANGA CULTE ^ TANIGUCHI DE JIRO

PASCAL GREGGORY JONATHAN ZACCAÏ ALEXANDRA MARIA LARA LÉO LEGRAND MUSIQUE ORIGINALE AIR

AVEC LA PARTICIPATION dE EVELYNE dIdI SOPHIE duEZ LIONEL ABELANSKI TANIA GARBARSKI IMAGE JEANNE LAPOIRIE A.F.C. SON CARLO THOSS PIA duMONT THOMAS GAudER dIRECTION ARTISTIQuE VÉRONIQuE SACREZ MONTAGE LudO TROCH PROduCTEuRS dIANA ELBAuM dENIS FREYd JANI THILTGES THANASSIS KARATHANOS KARL BAuMGARTNER SÉBASTIEN dELLOYE uNE PROduCTION ENTRE CHIEN ET LOuP SAMSA FILM ARCHIPEL 35 PALLAS FILM EN COPROduCTION AVEC LES ATELIERS dE BAERE RTBF (TÉLÉVISION BELGE) RHÔNE-ALPES CINÉMA EN ASSOCIATION AVEC WILd BuNCH AVEC LE SOuTIEN du FONdS NATIONAL dE SOuTIEN À LA PROduCTION AudIOVISuELLE du GRANd-duCHÉ dE LuXEMBOuRG du CENTRE du CINÉMA ET dE L’AudIOVISuEL dE LA COMMuNAuTÉ FRANÇAISE dE BELGIQuE ET dES TÉLÉdISTRIBuTEuRS WALLONS dE EuRIMAGES

UN FILM DE SAM GARBARSKI SCÉNARIO ADAPTATION ET DIALOGUES JÉRÔME TONNERRE SAM GARBARSKI PHILIPPE BLASBAND D’APRÈS HARUKANA MACHI’E DE JIRÔ TANIGUCHI

AVEC LA PARTICIPATION dE CANAL+ CINÉCINÉMA TPS STAR MITTELdEuTSCHE MEdIENFÖRdERuNG GMBH MEdIENBOARd BERLIN-BRANdENBuRG LA RÉGION WALLONNE EN ASSOCIATION AVEC BANQuE POPuLAIRE IMAGES 10 AVEC LE SOuTIEN du PROGRAMME MEdIA dE LA COMMuNAuTÉ EuROPÉENNE ET dE I2I AudIOVISuAL dE LA PROCIREP ET dE L’ANGOA-AGICOA du TAX SHELTER du GOuVERNEMENT FÉdÉRAL BELGE dE dREAM TOuCH dE CASA KAFKA PICTuRES ET dE TAXSHELTER.BE VENTES INTERNATIONALES WILd BuNCH

il n’était pas en piste pour le goncourt.

D’ailleurs il est américain, et il est mort en 1988 à l’âge de 50 ans. Pourtant raymond carver, écrivain culte d’une poignée de nouvelles mais aussi de poèmes, a été la véritable surprise de la rentrée littéraire.

La publication du manuscrit original de son premier recueil Parlez-moi dÕamour retrouve son titre initial DŽbutants. on découvre à cette occasion que le fameux minimalisme de carver résulte des coupes et des interventions de son éditeur, gordon Lish, qui a supprimé toute marque de sentimentalisme chez l’écrivain. toute émotion aussi, au point parfois

> Un film

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Broadway sur seine Le Théâtre du Châtelet a instauré une tradition : depuis plusieurs saisons, il offre au public français la crème des comédies musicales américaines. Après Candide, West Side Story, On the Town et The Sound of Music, c’est au tour de My Fair Lady d’enchanter Paris. Inspirée de Pygmalion, la pièce de George Bernard Shaw écrite en 1913 est une satire du snobisme anglais. Elle devient un musical célèbre en 1956 grâce au talent du parolier Alan Jay Lerner et du compositeur Frederick Loewe. Enfin, le film de George Cukor, avec la sublime Audrey Hepburn (notre photo), le consacre comme un classique dès sa sortie en 1964. Avec cette nouvelle production, le Châtelet met donc la barre très haut. Mais il peut compter sur Robert Carsen, metteur en scène brillant à qui l’on doit le spectaculaire Candide dans cette même salle en 2006.

• My Fair Lady, au Théâtre du Châtelet, du 9 décembre au 2 janvier.

Avec Sarah Gabriel et Christine Arand dans le rôle d’Eliza Doolittle et Alex Jennings dans le rôle du professeur Henry Higgins.

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• Parlez-moi dÕamour et DŽbutants, éditions de l’Olivier.

> Un spectacle

retour vers le passé Quartier lointain, c’est d’abord un manga du maître Jirô Taniguchi. Un chef-d’œuvre dans lequel un cadre japonais se retrouve dans la peau du garçon qu’il était 40 ans auparavant. L’adaptation de Sam Garbarski est fidèle à la trame du livre tout en la transposant dans un village français des années 60. Une époque où les classes n’étaient pas mixtes et où les enfants ne demandaient pas à leur père s’il était heureux.

Car le personnage central de Quartier lointain, le père de Thomas, est un homme triste et mutique qui finira par quitter sa famille, en emportant avec lui son secret.

Un départ que tente d’empêcher le fils, adulte traumatisé redevenu adolescent. Sam Garbarski, déjà auteur d’un joli film, Le Tango des Rashevski, confirme la délicatesse de son trait, son talent pour doser l’humour et l’émotion. La bande originale mélancolique du groupe Air renforce l’onirisme de cette cure analytique en forme de voyage dans le temps.

• Quartier lointain, sortie le 24 novembre.

de réduire sa prose à un exercice de style. c’est le cas dans la superbe nouvelle Une petite douceur, où une mère veille à l’hôpital son fils, renversé par une voiture le jour de son anniversaire. elle en oublie le gâteau commandé chez le boulanger.

La version de carver est sombre mais poignante, celle de Lish décharnée, dénuée de compassion. Pourtant, le recueil revu et corrigé par Lish assure lors de sa publication, en 1981, une gloire tardive et inespérée à carver. un paradoxe dont souffrira l’écrivain durant les dernières années de sa vie.

© Prod DB/Warner Bros/My Fair Lady de Georges Cukor, Jeremy Brett et Audrey Hepburn, 1964/TCD.

PAR éTiEnnE SOrin

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> VIE pratIquE naturE

par Suzanne kanou

Le gène du premier souffle Comment les mammifères réussissent-ils leur passage du milieu aquatique intrautérin à la vie aérienne ?

Grâce à un gène, baptisé Tshz3, identifié par des chercheurs français. La démonstration a été faite chez la souris, mais ces travaux vont permettre de mieux comprendre les troubles de la respiration chez l’homme, depuis les apnées du sommeil jusqu’à la mort subite du nourrisson.

très VIEux kangOurOu 26 crânes fossilisés d’une espèce de marsupial datant de 15 millions d’années viennent d’être découverts en Australie. Baptisée Nimbadon, elle a peut-être un lien de parenté avec le kangourou. Ces crânes, ayant appartenu à des animaux d’âge différent, vont permettre aux paléontologues d’étudier plusieurs stades de leur croissance, du petit encore allaité à l’adulte vieillissant.

8

un CErVEau DE MOuCHE LUMINEUX Voir une mouche penser, c’est désormais possible grâce à l’expérience de chercheurs allemands de l’institut Max-Planck (Berlin). L’équipe est parvenue à rendre lumineux les neurones d’une drosophile en utilisant des outils génétiques dernier cri. Dans un premier temps, ils ont injecté dans chaque neurone un gène couplé à une protéine fluorescente. Puis ils ont positionné les mouches de manière à ce qu’elles soient obligées de regarder des spots lumineux.

Ils ont finalement enregistré l’activité des neurones tout en faisant varier l’intensité de la lumière et obtenu des images du cerveau de la drosophile en action.

Une première.

La nasa sauve Les tortues Suite à la marée noire dans le golfe du Mexique, des centaines de nids de tortues de Kemp (une espèce locale) ont été collectés par des bénévoles sur les plages souillées et acheminés vers Cap Kennedy, la base spatiale de lancement. Une fois les œufs éclos, la première génération de tortues rescapées a été mise à l’eau sur une plage protégée.

LA cAnopée des FoRêTs MIse en cARTe

Une équipe de scientifiques américains a utilisé la technique de la télédétection par laser (LIDAR) transitant par satellite pour dresser la première carte établissant la hauteur des forêts de la planète.

On apprend ainsi que les plus hautes forêts, 40 mètres, se situent au nord-ouest de l’Amérique du Nord, sur la côte Pacifique, ainsi que dans certaines régions d’Asie du Sud-Est. Quant aux forêts tropicales d’Amazonie, elles atteignent 25 mètres en moyenne.

© Macroman ; Kobold-knopf81 ; AustralianDream/Fotolia

Sciences & dŽcouvertes

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> Vie pratique bien-être

Temps libre

PAR Agnès ROgeLeT

Un hŽros dÕenfance, des parfums dÕantan, la quiŽtude du dŽsert... En pŽriode de f•tes, passez des rŽjouissances ˆ lÕapaisement.

> Une demi-journée À Versailles, l’ivresse du privilège

À Montbéliard, le retour d’un héros Qui ne connaît pas le collier de Rahan ?

Ses cinq griffes représentent la générosité, le courage, la ténacité, la loyauté et la sagesse auxquels aspire ce fils des âges farouches né dans Pif Gadget en 1969. Dans le 11e tome publié cette année, ses aventures ont pour théâtre le site de Romain-la-Roche dans le Doubs. Le musée Cuvier de Montbéliard présente planches, vignettes originales et objets réunis par des fans de la BD ainsi que des outils du quotidien des chasseurs-cueilleurs. Une exposition où se côtoient imaginaire et paléontologie.

• Jusqu’au 27 février 2011, exposition « Rahan à

Dans les Landes, la générosité en cuisine Dans cette chambre d’hôtes de charme au cœur du Sud-Ouest, la journée ressemble à l’assiette du terroir : pantagruélique, souriante et conviviale. Au menu de l’atelier « Canard, foie gras et armagnac », il y a bien sûr la confection du canard royal (farci au foie gras). Selon Henri Subra, propriétaire du Poutic, la meilleure recette consiste à se munir de bons produits et d’oser.

Tour à tour cuisinier et convive, le stagiaire goûte la région par tous les sens, le programme incluant la visite de bastides et d’un chai pour percer les secrets de l’armagnac. Un vrai régal !

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Tarif : 15 €.

Romain-la-Roche », musée Cuvier, château des ducs de Wurtemberg (www.montbeliard.com).

Tarif : 2 €.

La bonne nouveLLe

DU SkI eN PAQUeT CADeAU Pendant les vacances scolaires de Noël et de printemps, les stations Labellemontagne offrent six jours de forfait et de location du matériel (skis, snowboard, chaussures) aux moins de 10 ans. Le principe : un adulte paie, un enfant ne paie pas. Ainsi, pour 2 skieurs accompagnés de 2 petits fous de la glisse à Orcières (Hautes-Alpes), compter 835 € hébergement compris pour toute la semaine. www.labellemontagne.com

> Une semaine

en Tunisie, motus dans le désert Marcher en silence dans les dunes du Sahara relève presque de l’évidence, tant ses moutonnements ocres qui s’étendent à l’infini engendrent un état méditatif. Pour être certain qu’aucune parole ne s’échappe, cap sur la « randonnée en silence » dans le grand erg oriental. Après le petit-déjeuner, chacun imprime ses pas dans le sable et ouvre la porte à l’écoute de ses sensations.

C’est seulement le soir, autour d’une chorba et d’un thé au clair de lune, que les langues se délient. Un voyage intérieur parfois encadré par un moine bouddhiste.

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> Une heure

Les créateurs de l’Osmothèque, le conservatoire international des parfums, ont réussi à reconstituer le parfum de Marie-Antoinette ou l’eau de Cologne de Napoléon durant son exil à Sainte-Hélène. Rendez-vous avec eux à l’école de la parfumerie où sont conservées 1 800 fragrances dont 400 disparues. Ils vous conteront l’histoire de la parfumerie française avant que vous n’exerciez votre nez sur des formules tombées dans l’oubli et vous repartirez avec des « mouillettes » imbibées de rêves.

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3,8 millions de personnes souffrent de brûlures d’estomac au moins une fois par semaine. Parfois considérées comme un problème mineur, elles peuvent pourtant avoir des répercutions réelles sur la qualité de vie.

RŽcurrentes la nuit, elles entraînent des troubles du sommeil et sont un facteur de fatigue supplémentaire.

Et parce quÕon les redoute, elles empêchent de profiter pleinement des activités sociales ou d’aliments que l’on aime, et sont facteur d’inquiétude.

On les appelle bržlures dÕestomac mais aussi aigreurs, remontŽes acides ou encore… R.G.O. c’est-à-dire : reßux gastro-Ïsophagien. Ces symptômes surviennent en effet lorsque l’acide produit dans l’estomac (il permet de digérer les aliments) remonte vers l’œsophage. Or, les parois de l’œsophage ne supportent pas cette acidité, ce qui engendre des douleurs (de l’estomac vers la poitrine…) avec parfois, des sensations d’acidité dans la bouche.

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> VIE pratIquE SaNtÉ

LÕŽchographie Passer un examen médical peut être source d’inquiétude. encore plus si on ignore ce qui nous attend. ce mois-ci, Pause SantŽ décode pour vous l’échographie. par Julie PuJol

Elle est utilisée pour rechercher des anomalies (tumeurs, malformations, kystes…) et parfois guider une biopsie. Elle permet d’observer de nombreux organes : thyroïde, foie, rate, pancréas, vésicule, vessie, prostate, utérus, cœur, mais aussi tendons, muscles, ligaments et vaisseaux sanguins. Elle peut également être utilisée pour rechercher des calculs rénaux ou compléter une mammographie.

Enfin, elle est employée pour observer bébé in utero. Pratiquée à 12, 22 et 32 semaines, elle a pour but de mesurer le fœtus, de surveiller sa croissance, ses battements cardiaques ou encore de déterminer son sexe (cf encadré).

Quel est son fonctionnement ?

L’échographie utilise des ultrasons (ondes sonores de haute fréquence) pour produire en temps réel des images de l’intérieur du corps. Une sonde posée sur la peau émet les ultrasons qui traversent les tissus puis sont renvoyés sous la forme d’un écho.

Les liquides se laissent traverser par les ondes sonores et apparaissent noirs sur l’écran. Les organes, qui laissent plus ou moins passer les ultrasons, apparaissent en gris. Les os et calcifications, qui ne les laissent pas passer, sont blancs sur l’image.

Quelle préparation nécessite-t-elle ?

L’examen ne nécessite pas de préparation particulière. Selon la zone à observer, on pourra vous demander d’arriver à jeun 12

La bonne nouveLLe L’échographie est inoffensive pour l’organisme et indolore. elle peut être légèrement inconfortable si le praticien appuie un peu fort sur la sonde.

(échographie abdominale) ou avec la vessie pleine (reins, utérus, ovaires…) pour favoriser la visibilité des organes. Si vous en avez, n’oubliez pas d’apporter vos radios, résultats de prise de sang ou anciens clichés. Le jour J, vous passez dans la cabine de déshabillage (le médecin vous indique quels vêtements enlever), puis vous vous installez couché sur le dos.

comment se déroule-t-elle ?

Le médecin applique un gel transparent sur la zone à étudier, puis passe une sonde (de la forme d’un gros stylo) sur la peau.

Le gel permet d’éviter la présence d’air qui empêche la propagation des ultrasons.

Le praticien peut vous demander de modifier votre position ou votre respiration pour mieux visualiser les organes. Dans certains cas, pour plus de précision, il pourra utiliser une sonde spéciale introduite par les voies naturelles : voie endo-rectale (un lavement est nécessaire avant l’examen) pour étudier la prostate par exemple, ou endo-vaginale pour étudier l’utérus ou les ovaires. l

3 échos

pour surveiller bébé souvent vécue avec émotion, l’échographie offre une première rencontre avec bébé. mais c’est surtout un examen médical précieux pour déceler toute anomalie. trois échographies sont recommandées à différents stades de la grossesse (parfois davantage en cas de doute ou de complication). > à 12 semAines elle permet de déterminer le nombre d’embryons et de fixer la date exacte du début de la grossesse. mais aussi de vérifier que le siège de la grossesse est bien intra-utérin et que les battements cardiaques sont normaux. > à 22 semAines elle a pour but de s’assurer que le fœtus se développe correctement. Le praticien prend des mesures, observe son comportement et ses gestes, surveille la formation et la position des organes plus particulièrement le cœur, le cerveau, les membres. > à 32 semAines à nouveau, le fœtus est mesuré et ses organes étudiés puisque certaines malformations ne pourront être mises en évidence qu’à partir de cette troisième échographie.

Le praticien note aussi sa position en vue de l’accouchement.

© ERproductions Ltd/Getty

Pourquoi faire une échographie ?

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NOUVEAU

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sport <

L’a ïkido fait son

cinéma L’aïkido n’est pas seulement un sport, c’est aussi une philosophie, un subtil mélange de self-défense et de spiritualité. Tour de dojo d’une discipline accessible à tous et très appréciée par les femmes. « Ça vient de loin, c’est japonais ! » (Michel Blanc, Les Bronzés,1978.)

L’aïkido est né au pays du soleil levant. Il a été inventé en 1925 par un petit bonhomme (1,54 m), Morihei Ueshiba, très souvent malade. Pour retrouver la santé, il a développé un art martial redoutable doté d’une dimension spirituelle et visant l’épanouissement personnel.

agressivité se retourneront contre eux.

Cette philosophie en a longtemps fait l’art martial des femmes. Elles sont de plus en plus jeunes (+ 20 % en 2011 dont 40 % de filles de 15-25 ans) à venir chercher l’esprit zen qu’il dispense, au-delà des vertus que l’on retrouve dans tous les arts martiaux (droiture, respect, courage, honneur, loyauté). C’est en France que l’aïkido compte le plus de pratiquants (32 000), après le Japon bien sûr.

Le Bienfaiteur

© Bigshots/Getty

(Henri Decoin, 1942.)

Comme le judo ou le karaté, l’aïkido se pratique dans un dojo et utilise des techniques qui renforcent la confiance en soi, développent le sentiment de sécurité, la concentration et permettent d’évacuer le stress.

Côté physique, l’aïkido améliore la souplesse, le placement du corps, il augmente le dynamisme et favorise l’endurance.

par PASCAL TURBIL

La bonne nouveLLe Les débutants ne sont pas contraints de se mettre en frais pour acquérir une tenue. un kimono léger, de type judo, suffit. il sera grand temps ensuite d’acquérir le très élégant hakama ( jupe-culotte noire ou bleue).

Ce que veulent les femmes (Nancy Mayers, 2000) Les femmes, notamment occidentales, apprécient cette discipline qui fait davantage appel à l’intelligence qu’à la force physique.

Elles aiment son aspect non-violent et chorégraphique. Elles se retrouvent notamment dans les qualités à développer pour progresser : placements, déplacements, engagement des hanches ou relâchement musculaire qui permet une meilleure circulation de l’énergie (ki). En France, une femme sur trois accède à la ceinture noire. Et la fédération française d’aïkido confirme que les femmes persévèrent davantage que les hommes. l Plus d’infos sur www.aikido.com.fr.

TémoIgnAge, FLoRenCe, 34 Ans :

« Ami, la violence ne résout rien ! » (Thierry Lhermitte, Les hommes préfèrent les grosses, 1981.)

L’aïkido prône la non-violence. Ce n’est pas un sport de combat, mais une préparation physique et mentale, une forme d’échange d’énergie. Et si l’énergie de celui qui vous fait face est négative, elle se retourne contre lui.

Il s’agit de décourager son adversaire et non de le vaincre.

« C’est la porte ouverte à toutes les fenêtres »

Retour en force

(Gad Elmaleh, La vérité si je mens 2, 2001.)

Cette discipline vous ouvre toutes les portes… Tout devient vraiment possible et si certains préfèrent choisir des disciplines plus démonstratives, lors d’un affrontement avec un adepte de l’aïkido, leur force et leur

(Jean-Marie Poiré, 1980.)

AI signifie union, unification, harmonie.

KI est l’énergie vitale et DO indique la voie, la recherche, la perspective. On peut ainsi traduire aïkido par « recherche pour l’unification des énergies vitales ».

Ç Je suis plus stable, mieux dans ma peau. È Ç Il y a deux ans ˆ peine, apr•s avoir pratiquŽ le kung-fu, jÕai commencŽ lÕa•kido. JÕy consacre du temps et de lÕŽnergie. JÕai appris ˆ me dŽfendre intelligemment. Avec lÕa•kido, on peut projeter ou immobiliser lÕadversaire sans violence, cela mÕa donnŽ une certaine assurance. Le rituel quand on entre dans le dojo, les traditions, le respect de lÕautre, sont tr•s importants. Les pratiquants gradŽs sont disponibles pour les dŽbutants.

Gr‰ce ˆ eux, je progresse rapidement et mes amis ont constatŽ une Žvolution de mon comportement, de ma personnalitŽ, ils me trouvent plus stable, plus heureuse, mieux dans ma peau. È

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Anti-âge

Les crèmes qui marchent Apprenez à repérer les actifs qui ont fait la preuve de leur efficacité.

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articules marines, extraits de plantes rares, ingrédients exotiques, les crèmes de beauté nous font autant rêver que voyager. « La nouveauté séduit et, dans un marché ultra-concurrentiel, les marques doivent rivaliser d’imagination, analyse Sandrine Laurent qui a travaillé dix ans au cœur de l’industrie cosmétique. Ces ingrédients un peu bling bling leur permettent avant tout de se démarquer. » Mais il faut savoir que la plupart de ces formules contiennent en renfort d’autres actifs bien connus et moins glamour au sujet desquels il est donc plus difficile de communiquer. Ils sont pourtant redoutablement efficaces et ont fait l’objet de nombreuses publications scientifiques.

Voici quelques valeurs sûres. À vos loupes, scrutez les étiquettes !

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Les vitamines A et c Lorsque l’on a découvert leurs formidables propriétés il y a 15 ans, elles s’avéraient peu efficaces sur la peau car très instables.

Depuis, on a appris à les encapsuler ou à les stabiliser (ainsi la vitamine A devient rétinol).

Bien protégées, elles sont acheminées dans la peau jusque sur leur site d’action sans être altérées. À noter, ces molécules ne sont pas photosensibilisantes ni irritantes, contrairement à la vitamine A acide qui est un médicament utilisé pour traiter l’acné 16

mais qui est aussi prescrite par les dermatologues dans un programme anti-âge. Considérée comme l’actif anti-rides le plus efficace par les dermatologues*, la vitamine A améliore le renouvellement cellulaire et donc l’éclat et la texture de la peau. Elle stimule aussi la production de fibres de collagène et d’élastine, des protéines qui assurent la fermeté de la peau. La vitamine C, elle, agit essentiellement sur le teint. Son efficacité est reconnue sur les taches, la prévention et la réparation des dégâts causés par le soleil.

Les AHA ou acides de fruits

2

Ils sont extraits directement des fruits ou fabriqués en laboratoire. Leur mode de fonctionnement consiste à irriter légèrement la peau grâce à leur pH très acide. Celle-ci se défend en accélérant le renouvellement cellulaire. Les cellules mortes sont éliminées tandis que des cellules jeunes prennent le relais. Le grain de la peau est resserré, lissé, le teint plus lumineux. Les acides de fruits sont aussi utilisés à haute dose dans les peelings pratiqués par les dermatologues.

3

L’acide hyaluronique Naturellement présent dans la peau, on l’utilise en injection pour regonfler les sillons par un effet mécanique qui dure 6 mois.

En cosmétique, il offre un résultat éphémère.

En captant l’eau, il repulperait la peau

La bonne NouveLLe Les crèmes efficaces ne sont pas forcément les plus chères.

Aujourd’hui, les cosmétiques abordables bénéficient souvent de la recherche effectuée par les marques sélectives. et regonflerait les rides. Une simple action de surface et non un traitement.

Les antioxydants Vitamine E, polyphénols, coenzyme Q10… les antioxydants permettent de neutraliser une partie des radicaux libres, ces molécules générées par le soleil, la pollution, le stress, mais aussi par l’activité de la cellule, qui endommagent l’épiderme et accélèrent le vieillissement.

4 5

Les filtres solaires Peau tachée, froissée, affinée, on connaît aujourd’hui les effets du photovieillissement.

Les formules munies d’un indice de protection sont un atout anti-âge considérable et pas seulement au printemps ni en été mais tout au long de l’année. *ƒtude TNS Healthcare menŽe en 2007 sur 150 dermatologues.

Merci ˆ Sandrine Laurent qui anime un blog www.grains-de-beaute-blog.com et ˆ Nathalie Issachar, directrice recherche et dŽveloppement chez Roc.

© ImageZoo Illustration/Veer

par Julie PuJol

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LITTÉRATURE & BIEN-ÊTRE

par Ronan ChastellieR

La littérature, source fécondante de la pensée, peut très bien être couplée avec une petite activité en parallèle.

Voici nos 4 propositions.

travailler ses abdos en écoutant gilles Deleuze, Vladimir Jankélévitch ou michel foucault…

— Abdo gain Domyos, 29,95 €.

LÕAnthologie sonore de la pensŽe fran•aise par les philosophes du XXe si•cle. Éditions Frémeaux et associés, 59,95 €.

tester la fish pédicure en déclamant du Paul-Jean toulet, un des maîtres de la poésie française (1867-1920).

— Bain de petits poissons rufas (www.rufafishspa.com), 35 € les 20 min. Îuvres compl•tes de Paul-Jean Toulet aux éditions laffont, collection Bouquins, 30 €.

se ré-oxygéner en compagnie du dernier Amélie nothomb.

— oxygène en cannette sur www.oxygenez-vous.com, 15.

Une forme de vie d’amélie nothomb aux éditions albin Michel, 15€.

Déguster du chocolat tout en dévorant un polar historique dans le Berlin des années troubles.

— Coffret dégustation sucrée Fauchon, 39 €.

La Trilogie Berlinoise, par Philip Kerr aux éditions du Masque, 24 €.

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ƒditŽ tous les 2 ans, le guide T•tu+ consacrŽ au VIH est en kiosque depuis le 17 novembre.

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> santé

sida, Enfin l’espoir par Juliette BastinXX

Progrès scientifiques, prises de conscience internationales et évolution des politiques ont donné cette année un élan nouveau à la lutte contre la maladie.

La mŽdecine avance, le sida recule dans le monde Depuis le début de l’épidémie, chaque année, la litanie était identique : le nombre de personnes vivant avec le VIH augmentait inexorablement. Le 17 septembre dernier, l’Onusida a annoncé que les pays les plus touchés en Afrique (Côte d’Ivoire, Éthiopie, Nigeria, Afrique du Sud, Zambie et Zimbabwe) étaient les « leaders d’une baisse des nouvelles infections ». Entre 2001 et 2009, 22 États situés au sud du Sahara ont réussi à réduire de plus de 25 % les nouvelles contaminations. Pour Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida, il s’agit « pour la première fois d’un changement au cœur de l’épidémie ». On recense désormais 5,2 millions de personnes sous traitement, soit douze fois plus qu’il y a six ans.

Certes, on partait de loin. En 2004, les pays en développement ne disposaient que de très peu de médicaments. Conséquence de cette disponibilité thérapeutique, une chute de la mortalité. En 2008, 200 000 morts ont été évitées par rapport à 2004. Des chiffres encourageants, comme ceux de la prévention.

La prŽvention progresse Parmi la population adulte, l’utilisation du préservatif masculin aurait doublé dans les cinq dernières années. La circoncision (les recherches ont prouvé qu’elle réduisait de près de 60 % les infections parmi les

En France, les médecins généralistes vont proposer le dépistage à tous leur patients de 15 à 70 ans. hommes) est de plus en plus acceptée.

La recherche appliquée à la prévention a également produit des résultats encourageants. L’été dernier, au cours de la Conférence mondiale sur le Sida, à Vienne, on a annoncé l’efficacité partielle d’un gel microbicide, Caprisa 004 (voir Pause Santé n° 11, septembre 2010). Certes encore imparfait, ce gel est une « preuve de concept », c’est-à-dire la démonstration que l’idée est bonne et que les chercheurs sont sur la bonne voie. Lorsqu’ils auront amélioré son pouvoir protecteur, les femmes, pour la première fois, auront un outil à leur disposition pour se protéger. Bien sûr, il reste encore de gros progrès à faire. Un autre essai qui étudiait les performances d’un produit similaire, le PRO 2000, a ainsi déçu. Testé à grande échelle, il s’est révélé inefficace. Mais l’idée majeure, l’introduction d’un antirétroviral dans un gel, a démontré son potentiel. « Pour conserver et améliorer nos progrès, des investissements supplémentaires dans la recherche et le développement seront nécessaires », rappelle Michel Sidibé.

La reconstitution

du Fonds Mondial

Avec 17 milliards de dollars de promesse, le fonds mondial de lutte contre le sida, la malaria et la tuberculose aurait pu continuer son œuvre et développer d’autres programmes pour toucher un plus grand nombre de personnes. mais au terme de deux jours de conférence de reconstitution, les 4 et 5 octobre dernier, ce ne sont finalement « que » 11,7 milliards de dollars qui ont été promis par les états, institutions et structures privées. malgré une augmentation notable des contributions française, canadienne (20 % de plus chacun) et américaine, « cette somme ne suffit pas à répondre à la demande escomptée », souligne michel Kazatchkine, directeur exécutif du fonds. si les projets en cours devraient être maintenus, de nouveaux ne pourront être initiés. Pourtant, depuis sa création, « le Fonds fait son travail », souligne le professeur Kazatchkine.

Avec des objectifs concrets désormais accessibles, comme l’éradication internationale de la transmission materno-fœtale du ViH d’ici 2015 ou, concernant le paludisme, la couverture universelle en moyens de prévention efficaces d’ici 2012.

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> santé

Un traitement rŽtroviral Žlargi L’utilisation des antirétroviraux a également progressé. Au-delà des outils de prévention, des chercheurs s’attellent désormais à élaborer des stratégies dites de test and treat (tester et traiter). Le professeur Bernard Hirschel, des Hôpitaux de Genève, est parti d’un constat simple. Sous traitement, une personne séropositive voit sa charge virale diminuer

considérablement, elle apparaît donc moins contaminante. D’où l’idée de traiter chaque porteur du virus dès la découverte de sa séropositivité pour éviter de nouveaux cas. « Il s’agit là de l’effet préventif théorique du traitement, explique Bernard Hirschel.

Nous devons maintenant vérifier si cela est applicable en pratique. » Des essais à large échelle sont bien sûr envisagés. « Le protocole soumis pour financement à l’Agence Nationale de Recherche sur le Sida (ANRS) inclut 40 000 personnes dans 32 districts sud-africains », explique le chercheur. L’idée est de traiter une partie des personnes selon les critères de l’Organisation mondiale de la santé (à un seuil du taux des lymphocytes CD4 inférieur à 350 mm3) et, dans l’autre,

de traiter tout le monde. « Cela implique une mobilisation forte car nous devons dépister des personnes qui se sentent en bonne santé. » Cet essai à très grande échelle, d’une durée de 4 à 5 ans, coûtera 3 millions d’euros en phase pilote, puis 15 à 20 millions d’euros.

Le professeur Hirschel souligne que le changement de gouvernement en Afrique du Sud a été « une amélioration majeure.

Il est désormais intéressé par ces essais ».

Mais Jean-François Delfraissy, directeur de l’ANRS, souligne son coût croissant. « Il nous faut une enveloppe supplémentaire.

Auparavant, seuls les essais scientifiques coûtaient chers. Désormais, avec l’évolution de la recherche et les croisements entre prévention, sociologie, recherche fondamentale et clinique, des financements différents doivent être identifiés, comme ceux en provenance des grandes fondations.

Un engagement politique est indispensable. » l

AvAnt

LÕacc•s au traitement pour rena”tre ˆ la vie

Après

il n’existe pas de preuves plus tangibles de la nécessité de l’accès aux traitements que le regard porté sur des personnes séropositives avant et après leur accès aux traitements. 8 photographes de la prestigieuse agence magnum ont suivi trente porteurs du ViH issus de neuf pays, avant leur accès aux traitements et jusqu’à 4 mois après. ces témoins sont l’incarnation de la nécessité Access to Life/Vietnam © Steve McCurry / Magnum Photos de lutter contre ce virus. Disposer des traitements permet de « renaître à la vie », au travail, à la famille, à l’amour et à l’amitié. cette exposition, réalisée conjointement avec le fonds mondial, a d’ores et déjà été exposée dans sept villes. force et espoir en sont les maîtres Nguy•n Qu™c Kh‡nh, 44 ans, mariŽ ˆ Tiep, p•re de Thanh, 16 ans, et de Binh, 13 ans, mots. L’énergie des malades, des associatifs et de tous ceux qui agissent est tombŽ malade en 2007. pour faire avancer l’accès aux traitements prend ici pleinement son sens.

Sous anti-rŽtroviraux depuis plusieurs mois, il rena”t ˆ la vie.

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www.theglobalfund.org/html/accesstolife/fr

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, n a P !

> santé

t n de 1 personne sur 5 ne se brosse les dents qu’une fois par jour et un tiers des français ont encore peur du dentiste. et vous, où en êtes-vous avec vos dents ?

1 Quand doit-on aller chez le dentiste ?

A - tous les 3 mois.

B - Quand on a mal aux dents.

C - une fois par an.

La bonne nouveLLe entre 6 et 18 ans, enfants et adolescents peuvent bénéficier, tous les trois ans, d’un bilan bucco-dentaire sans avance de frais. renseignez-vous auprès de votre caisse d’assurance-maladie (www.ameli.fr et www.mtdents.info).

4 Combien de tubes de dentifrice devrait-on consommer par an ?

A - 3.

B - 6.

C - 12.

5 Combien en consomme-t-on vraiment ?

A - moins de 2.

B - moins de 4.

C - moins de 6.

2 Combien de brosses à dents devrait-on utiliser par an ?

A - 2.

B - 4.

C - 6.

6 Peut-on utiliser le même tube de dentifrice pour toute la famille ?

A - oui.

B - non.

3 Combien en utilise-t-on réellement ?

A - moins de 2.

B - moins de 4.

C - moins de 6.

7 À quoi sert le fluor ?

A - il reminéralise l’émail des dents.

B - il rend les dents blanches.

C - il protège les gencives du tartre.

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© DeBrocke/ClassicStock/Corbis

s e l s n a d s

8 Comment sait-on que l’on a une carie ?

A - À une réaction au froid, au sucré, à l’acidité puis à la chaleur.

B - À une douleur persistante.

C - À une gencive gonflée.

9 Si vous n’avez pas le temps de vous laver les dents, vous pouvez : A - mâcher un chewing-gum sans sucre.

B - Boire un verre d’eau glacée.

C - manger un bonbon à la menthe.

10 Pour éviter l’apparition des caries, il faut achever son repas par : A - un fruit.

B - un laitage.

C - un café.

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> santé par Pascal Turbil av e c l’a s s o c i aT i o n d e n Ta i r e f r a n ç a i s e

Les réponses 1. C. Il faut consulter son chirurgien-dentiste une fois par an.

2. b. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) conseille de renouveler sa brosse à dents tous les trimestres.

3. A. en moyenne, les Français utilisent 1,7 brosse à dents par an, ce qui n’est pas très hygiénique car les bactéries s’y accumulent.

ui h Õ d r u o j Au On ne peut pas se remettre dÕun infarctus du myocarde.

4. b. Selon l’OMS, il faudrait consommer 6 tubes de dentifrice par an, soit 1 tube tous les 2 mois.

© DeBrocke/ClassicStock/Corbis

5. b. en moyenne, les Français consomment 3,4 tubes de dentifrice par an.

6. b. Il faut utiliser un dentifrice dont la teneur en fluor sera adaptée aux enfants.

7. A. Le fluor renforce la surface de l’émail et protège la dent de l’attaque des bactéries.

8. A. Quand la sensibilité à la chaleur se fait sentir, c’est que la dentine (partie située sous l’émail) est atteinte.

9. A. Mastiquer un chewing-gum sans sucres nettoie les surfaces dentaires, fait saliver. c’est la salive qui protège l’émail des bactéries et de leurs acides, responsables des caries.

10. b. Manger un fruit fait également saliver mais les fruits étant riches en sucres, mieux vaut terminer le repas par des produits laitiers qui ont un effet anti-acidité et limitent l’attaque bactérienne.

brossage mode d’emploi On brosse le haut et le bas l’un après l’autre.

Brossez toutes les dents à l’extérieur et à l’intérieur, avec un mouvement de la gencive vers la dent et on termine par le dessus avec des petits mouvements de va-et-vient. Tout doux, ne frottez pas trop fort et utilisez une brosse à dents souple, vous risquez sinon de provoquer une usure de la dent entraînant une hypersensibilité et d’abîmer la gencive.

La proportion de personnes qui dŽc•dent dÕun infarctus du myocarde a ŽtŽ rŽduite de moitiŽ en 10 ans.

Les traitements thrombolytiques et de prŽvention des facteurs de risque cardiovasculaire ont ŽtŽ dŽterminants.

Les 100 000 collaborateurs des Entreprises du MŽdicament en France recherchent, dŽcouvrent, produisent et mettent ˆ disposition des professionnels de santŽ et des patients les traitements qui font avancer votre santŽ.

Informations et tŽmoignages sur www.lesentreprisesdumedicament.org

Le web est sur Les dents www.adf.asso.fr www.ufsbd.fr

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> santé

ALLERGIQUE AUX

ALLERGIES Les allergies progressent régulièrement.

Aujourd’hui, 1 français sur 3 en souffrirait.

Pour contrôler la maladie, le seul espoir réside dans la désensibilisation.

par pascal turbil

une allergie, qu’est-ce que c’est ?

C’est une maladie due à une réponse excessive et inadaptée du système immunitaire quand il entre en contact avec un allergène. Attention à ne pas confondre allergie et intolérance. Une allergie oblige à éviter absolument le produit, alors qu’une intolérance nécessite des aménagements, mais sera en général contournable.

Qu’est-ce qu’un allergène ?

Un allergène est une substance, une particule, un corps organique (pollens, acariens, insectes, moisissures…) capable de provoquer une réaction allergique chez un sujet préalablement sensibilisé.

La bonne nouveLLe Déjà commercialisé en Allemagne, un nouveau traitement de désensibilisation sous forme de comprimés pourrait être prochainement disponible en france. il apportera plus de facilité et de confort aux patients, adultes et enfants, atteints d’allergies respiratoires.

ainsi à une plus grande réactivité face aux molécules organiques de notre environnement.

Cela est vrai tant pour la pollution extérieure (gaz de combustion) que pour la pollution intérieure (fumée de tabac).

Quand dois-je consulter un allergologue ?

Les signes qui doivent vous conduire chez le médecin sont notamment : une toux persistante et/ou nocturne. Un eczéma.

Des larmoiements. Le nez qui coule.

Des éternuements. Des bronchiolites répétées (chez l’enfant).

Puis-je devenir allergique ?

L’allergie peut toucher n’importe qui et la génétique n’explique pas tout. La pollution pourrait être responsable de la fragilisation de la surface de notre système respiratoire (nez, sinus, bronches), laquelle conduirait 26

Peut-on prévenir, soigner et guérir les allergies ?

Oui, mais il faut d’abord identifier l’allergène.

Ensuite, selon les cas, l’allergène en question est à proscrire et des médicaments

(anti-histaminiques, bronchodilatateurs, corticoïdes) sont prescrits. Ils agiront immédiatement pour soulager les symptômes.

Le vaccin anti-allergènes Il s’agit d’administrer progressivement les extraits des allergènes (en doses croissantes) durant une période prolongée, de quelques semaines à plusieurs années (entre trois et cinq ans). Certes le traitement est long mais la qualité de vie considérablement améliorée. Fini les rendez-vous incessants chez le médecin. En revanche, il convient de consulter tous les 6 mois l’allergologue.

Bonne nouvelle, la désensibilisation ne s’effectue plus systématiquement par des injections. Des formes orales (gouttes

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Aujourd Õhui Quand on est malade, cÕest acceptable de souffrir.

© Glen Wexler/Gallery Stock

ce nÕest plus

que l’on dépose sous la langue) sont disponibles.

Il est impératif de les prendre à jeun et de les conserver sous la langue durant 2 minutes avant de les avaler.

La désensiblisation est le seul traitement efficace et capable de modifier l’histoire de l’allergie. Prise en charge par la Sécurité sociale à hauteur de 65%, elle est possible dès l’âge de 4 ans. Son effet protecteur se prolonge sur plusieurs années après l’arrêt du traitement. De plus, les études montrent que la désensibilisation à un allergène diminue le risque de développer d’autres allergies et prévient la transformation de l’allergie (rhinite par exemple) en asthme. l

AujourdÕhui pour mieux ma”triser la douleur, on dispose dÕun large Žventail de mŽdicaments qui la prŽviennent et la soulagent.

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> santé

J’ai un fibrome

c’est grave docteur ? provoquer de lourds symptômes : règles très abondantes ou saignements entre les règles, douleurs ou sensations de pesanteur dans le bas-ventre, envies fréquentes d’uriner ou constipation s’ils compriment la vessie ou le gros intestin, et parfois une grande fatigue.

Les fibromes sont également susceptibles d’entraîner des troubles de la fertilité.

comment se soigne-t-il ? par JULIE PUJOL

Qu’est-ce qu’un fibrome ?

Une tumeur non cancéreuse dont la taille peut varier de la grosseur d’un petit poids à celle d’un pamplemousse et qui s’installe sur la paroi de l’utérus, parfois en groupe.

Elle touche un quart des femmes, le plus souvent entre 30 et 50 ans, et régresse après la ménopause. La plupart du temps le fibrome reste inaperçu, on dit alors qu’il est « asymptomatique ».

Quand devient-il symptomatique ?

En fonction de leur nombre, de leur taille et de leur emplacement, les fibromes peuvent 28

Quand le fibrome est asymptomatique, il ne nécessite en principe pas de prise en charge médicale. Dans le cas contraire, le choix du traitement est fonction de la nature du fibrome mais aussi du contexte (âge de la patiente, désir de grossesse…). > La myomectomie. C’est l’ablation chirurgicale des fibromes en conservant l’utérus. Elle est pratiquée par voie abdominale, souvent par cœlioscopie, ou plus récemment par voie vaginale, une méthode qui permet d’éviter les cicatrices. > L’hystérectomie. Cet acte chirurgical est plus radical, puisqu’il nécessite de retirer l’utérus. On le réserve normalement aux cas les plus lourds et aux femmes qui ne souhaitent plus avoir d’enfants. > L’embolisation. Une fine sonde est introduite au niveau du pli de l’aine jusqu’aux vaisseaux utérins. Sous contrôle radiologique, le radiologue repère les vaisseaux qui irriguent le fibrome et y injecte des microbilles afin de les boucher. Asphyxié, le fibrome rétrécit et meurt. L’embolisation se pratique sous anesthésie légère, elle évite le recours au bistouri et allège le temps de convalescence. > Les ultrasons. Cette nouvelle méthode encore à l’étude (et donc réservée à des cas très spécifiques) permet de supprimer les fibromes sans incision, sans anesthésie et sans suites opératoires. La patiente s’allonge dans un appareil IRM qui fournit des images tridimensionnelles des fibromes.

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Les ondes ultrasonores ciblent précisément les fibromes, dont elles élèvent la température jusqu’à causer leur destruction. > Et les médicaments ? Aucun ne permet à l’heure actuelle de faire disparaître un fibrome. Cependant, le médecin peut prescrire un traitement destiné à en atténuer les symptômes. l

La bonne nouveLLe

« On peut sauver les utérus ! » Depuis une dizaine d’années, l’embolisation peut remplacer l’hystérectomie, mais elle est encore trop peu pratiquée en france estime le professeur sapoval, chef de service radiologie interventionnelle du groupe hospitalier HegP-Broussais. selon lui, 2 000 embolisations seulement sont pratiquées chaque année pour 60 000 hystérectomies. « Il faut sauver les utérus des patientes !

Aujourd’hui, une grande partie des femmes qui subissent une hystérectomie pourrait éviter la mutilation. » comment expliquer que cette intervention ne soit pas davantage pratiquée ? selon le professeur sapoval, les gynécologues ne sont pas suffisamment informés. « Des séances de formation sont organisées régulièrement afin qu’ils puissent diriger les patientes vers une équipe spécialisée quand l’indication est propice à l’embolisation. »

© Chris Andrews/Getty

Première cause d’hystérectomie, le fibrome est la tumeur bénigne la plus fréquente chez les femmes. Le point sur cet intrus gênant.

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> santé

La s ou le

le CauCHemaR cette toile de Johan Heinrich füssli est devenue célèbre depuis son exposition en 1782 à la royal Academy de Londres. Le sommeil et les rêves sont des sujets habituels pour le peintre. il a d’ailleurs réalisé plusieurs versions de ce Cauchemar. ici, le démon semble symboliser la libido masculine, même si füssli n’a fourni aucune interprétation.

Le tableau est aujourd’hui exposé au Detroit institute of Arts (États-unis).

par Damien mascret*

Avoir une activité sexuelle tout en étant endormi représente une nouvelle variante du somnambulisme. mais attention, ceux qui en souffrent peuvent un jour se retrouver devant les tribunaux…

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Le premier cas de sexsomnie prêtait à sourire. Publié dans le numéro de décembre 1986 du Singapore Medical Journal, il racontait l’histoire d’un homme de 34 ans dont l’épouse de 30 ans, avec qui il avait 2 petites filles, était réveillée toutes les nuits, lorsqu’il s’adonnait, endormi, au plaisir solitaire. La jeune femme était d’autant plus déroutée qu’ils avaient des rapports sexuels quotidiens et formaient un couple heureux.

L’homme, quant à lui, n’avait aucun souvenir de ces épisodes. Il fallut attendre 10 ans pour que la sexsomnie fasse vraiment son apparition dans une revue internationale consacrée au

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sommeil (Sleep, 1996) et une dizaine d’années supplémentaires avant qu’un Canadien puis un Anglais inculpés de viols soient acquittés par la justice de leurs pays sur la base d’un tel diagnostic.

L’amour somnambule Car c’est là le fondement même du somnambulisme sexuel : le sexsomniaque n’a pas conscience de ses actes. D’ailleurs, les partenaires des sexsomniaques constatent que leur conjoint(e) est « absent(e) », « le regard vide », « comme en pilotage automatique » et adopte parfois un

> santé

a sexsomnie

somnambulisme sexuel

comportement amoureux différent de leur comportement habituel. Certains s’avérant plus « sauvages », d’autres plus « amoureux ».

Les femmes sexsomniaques ont tendance à gémir ou à se masturber, alors que les hommes passent plus facilement à l’acte pénétratif. Néanmoins, tous les comportements sont possibles, y compris le sexe oral.

Les partenaires remarquent juste qu’il est souvent difficile de réveiller le sexsomniaque et que, lorsque l’on y parvient, ce dernier est très confus.

fut ainsi accusé d’attouchements sur sa fille de 9 ans qui avait rejoint le couple dans son lit à cause d’un cauchemar. Un Canadien de 33 ans, qui dormait sur un canapé en L avec une amie après une soirée, fut réveillé par celle-ci alors qu’il était sur elle, lui ayant ôté ses sous-vêtements et sur le point de la pénétrer. Ces deux hommes furent acquittés sur la base d’éléments pointant vers le diagnostic de sexsomnie. Le traumatisme, pour eux, leurs familles et leurs victimes, n’en reste pas moins évident.

Des conséquences relationnelles

Un trouble encore mal connu

Dans certains cas, les automatismes sexuels s’enrayent. Une femme raconte avoir dû gifler son partenaire sexsomniaque avec qui elle faisait l’amour… lorsqu’il a commencé à l’étrangler ! Une autre a dû secouer sérieusement son mari pour le réveiller car il s’obstinait à vouloir la pénétrer alors qu’elle lui répétait qu’elle avait un tampon hygiénique. Un troisième se disputait avec sa femme sexsomniaque qui l’accusait de tout inventer (amnésie du comportement) lorsqu’il affirmait qu’elle se masturbait toutes les nuits.

Le risque médico-légal Le plus grand danger qui menace le sexsomniaque et ses proches représente le passage à l’acte sur un tiers non consentant.

Un anglais de 35 ans, père de 5 enfants,

Ce trouble du sommeil (on parle de parasomnie) qui se produit en dehors des phases de sommeil paradoxal est encore trop peu connu pour que la prise en charge en soit bien codifiée. D’une part parce que les médecins et les tribunaux ne voient que la partie émergée de l’iceberg, c’est-à-dire les cas qui ont perturbé la vie du couple ou au-delà.

Or, bien des partenaires de sexsomniaques s’en accommodent ou ont l’impression qu’on leur fait l’amour dans un demi-sommeil.

D’autre part, en raison de l’amnésie complète de l’acte commis lors du somnambulisme sexuel, les auteurs ne peuvent en parler. On commence donc seulement à soupçonner l’étendue de la sexsomnie dans la population.

Mais au fait, avez-vous demandé à votre partenaire si vous étiez sexsomniaque ? l *MŽdecin et sexologue.

Des mesures De prudence S’il n’est pas sûr que l’on puisse supprimer les épisodes de sexsomnie, les cas signalés, en particulier lorsqu’ils ont abouti à une agression, montrent qu’il est possible d’en limiter les conséquences. D’ailleurs, les tribunaux ont précisé que l’excuse de sexsomnie ne pouvait être invoquée deux fois. Or avoir déjà, par le passé, fait des crises de somnambulisme, avoir eu des troubles du sommeil ou tout simplement parler en dormant, signent un risque augmenté de sexsomnie. Peut-être parce que le cerveau du sexsomniaque a du mal à déconnecter l’activité cérébrale de l’activité motrice (comme cela se passe normalement dans le sommeil). Une fois que l’on se sait sexsomniaque – ou que le partenaire le suspecte – on doit éviter de dormir avec ses enfants.

Le risque est bien réel. Le meilleur signe d’un épisode de sexsomnie au cours de la nuit (souvent dans les deux ou trois premières heures) étant justement le fait… de l’avoir oublié, il faut s’en remettre au partenaire. Sauf, bien sûr, si votre partenaire est aussi sexsomniaque !

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> sAVEUR Le macaron On ne mange pas un macaron.

On l’entrevoit, on le devine.

Avant de le saisir délicatement entre deux doigts, on caresse du regard sa coque attendrissante, on pressent la molle résistance de son enveloppe fragile, on le saisit finalement comme le prédateur tient sa proie.

On le grignote du bout des dents, on le déguste.

Sa texture grenue à base de blanc d’œuf juvénile, de sucre, d’amandes mondées, envahit notre bouche.

Enfin le macaron s’abandonne. À nous les délices de sa ganache souple.

Notre époque n’aime pas les longues résistances, elle prise le simulacre de la retenue, le désir vite déjoué, aussitôt assouvi.

Nous savons inconsciemment qu’il y a quelque indécence à tant aimer les macarons.

Comme un souvenir oublié puis retrouvé, il hante les tréfonds de notre mémoire.

Mi-bonbon, mi-gâteau, il a détrôné petits fours et choux à la crème. Au firmament des cérémonies, il pare la pièce montée, grimpe le long de l’échelle pâtissière, couvre la pyramide rituelle de ses généreux confettis.

Le macaron est la vedette de toutes les fêtes, incarnation « so parisian ! », « so chic ! » du grignotage élégant.

Sur la route de notre gourmandise, nous semons les macarons comme le Petit Poucet ses cailloux.

L’ogre est toujours à l’arrivée, mais le long du sentier de tendres cailloux sucrés nous donnent l’espoir de retrouver le chemin du retour, le chemin de notre innocence.

Marie-Christine ClŽment

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© Pierre HermŽ Paris

Son arôme d’amande amère a humanisé les couloirs silencieux et glacés des cloîtres, le secret de sa recette ne se transmettait que des antres poussiéreux des notaires aux arrière-boutiques provinciales.

Nancy, Boulay, Montmorillon, Cormery, Saint-Émilion, Saint-Jean-de-Luz… Il y a quelque chose d’ancestral, de séculaire, de rassurant dans ce rond macaron aujourd’hui rajeuni dont les arômes multipliés jonglent avec la confusion de nos sentiments : orange et potiron, violette et cassis, yuzu et chocolat, noisette et foie gras…

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> saveur

LE BONHEUR EST DANS

par MARIE-CHRISTINE CLƒMENT

la CASSEROLE

La pratique de la cuisine, colorée d’amour et de mixité, peut permettre de trouver – ou de retrouver – assurance, tolérance et bonheur. récit de trois histoires singulières.

LA cuisine à LA bouiLLoire Jean-Philippe Derenne est un personnage atypique. Familier des couloirs des hôpitaux (il a été le patron du service de pneumologie et réanimation de la Pitié-Salpêtrière), ce mandarin est aussi fin gastronome.

En 1996, il s’est attelé à une savante compilation de recettes de cuisine où il partageait avec enthousiasme ses découvertes et ses expériences d’amateur de bonne chère*.

Récemment, son épouse a dû être

Cuisiner est une déclaration d’amour. réinventer la cuisson sous-vide à basse température. Sans feu, sans poêle, ni casserole, il prépare pour son épouse des petits plats savoureux cuits à l’étouffée : le poulet yassa aux herbes, le haddock à l’aneth, la pêche au citron ou la figue à la vanille**. Jean-Philippe Derenne l’avait déjà écrit et le prouve : « Cuisiner est une déclaration d’amour. » Les livres de Jean-Philippe Derenne : * lÕAmateur de cuisine, Stock, 1996. ** Cuisiner en tous temps, en tous lieux, Fayard, 2010.

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© Taillard/SucrŽ SalŽ

hospitalisée. Il sait, en tant que médecin, combien l’alimentation est importante pour recouvrer forces et moral. Il décide de cuisiner pour elle, dans sa chambre d’hôpital et met au point un mode de cuisson simple, nomade, diététique : la cuisson à la bouilloire. Dans des sachets type sacs de congélation, il glisse les différents ingrédients, viandes, herbes, assaisonnement ; dans un sac, le poisson ou la viande, dans un autre, les ingrédients pour la sauce ou la garniture. Il chasse l’air, ferme avec une attache, fait chauffer l’eau dans la bouilloire, la verse sur les sachets déposés dans une boîte Tupperware et referme le couvercle.

Comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, Jean-Philippe Derenne vient de

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> saveur Elles sont une douzaine de femmes, vivant dans la banlieue de Besançon. Elles se nomment Farida, Marie, Sona, Hayet, Ludmilla, Reine, Véronique. Elles sont d’origine française, algérienne, arménienne ou russe. À l’initiative de l’antenne sociale Dürer*, encadrées par des travailleuses sociales, elles se réunissent trois fois par semaine pour cuisiner dans un local

du quartier de Planoise. Un pays différent est chaque semaine à l’honneur. Le plus souvent isolées, ces femmes ne parlant pas ou peu le français, cuisinent ensemble, échangent leurs recettes et, au fil des semaines, apprivoisent cette nouvelle vie et surtout

cette nouvelle langue, le français. « La France j’en avais tellement entendu parler que, quand je suis arrivée, je m’imaginais autre chose. Et puis j’ai vu qu’il y avait le ciel, la terre et même des vaches dans les champs, comme chez nous », confie Farida. Leur atelier de cuisine s’est transformé en association autonome. Désormais, ces cuisinières tiennent table d’hôte deux fois par mois pour une somme modique. Aujourd’hui, menu marocain : salade de tomates et de concombres à la menthe, aubergines farcies à la viande, pain d’épices et crème pâtissière. L’argent qu’elles récoltent leur permet d’explorer de nouveaux horizons : apprendre à nager, passer le permis de conduire, emmener leur famille à la mer… Elles ont gagné ensemble le pari de leur autonomie. Les plus anciennes initient les nouvelles et les voient avec plaisir trouver un travail. « Notre but n’est pas de les garder à vie dans l’association ! » précise Marie Mira, la présidente. Elles sont désormais sollicitées pour participer à de nombreuses manifestations bisontines et envisagent prochainement d’écrire un livre de recettes.

Elles ont gagné le pari de leur autonomie.

*Association Le monde des saveurs, antenne sociale DŸrer, Espaces Solidaires du CCAS Besan•on.

12, rue Champrond - 25000 Besan•on. migrations.besancon.fr

Cuisine et réinsertion

© De Leval/SucrŽ SalŽ

il existe en france de nombreux ateliers de cuisine mis en place par les services sociaux.

Autre expérience remarquable, l’ouverture récente d’un restaurant multiculturel de soixante couverts à Alençon employant du personnel en réinsertion, à l’initiative de claude savary, responsable de l’association Assise Orne. Au menu, entrecôte au bleu ou poulet à l’ananas façon pékinoise.

Restaurant Aux gožts dÕici et dÕailleurs, 2, rue Michelet - 61 000 Alen•on.

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© Hall/SucrŽ SalŽ

LA cuisine de L’intégrAtion

Les enfants aux fourneaux Bravo à notre journaliste maison, le deuxième ouvrage de la collection Ç Trop bon ! È consacré cette année au chocolat et aux desserts vient de sortir. 22 recettes pratiques et ludiques pour tous les gourmands, présentées et illustrées pour permettre une réalisation claire et facile. gâteau hérisson, tarte aux pommes, fondant à l’orange mais aussi, pour les goûters d’anniversaire, les spectaculaires gâteaux Princesse et Papillon.

© Hall/SucrŽ SalŽ

Trop bon ! Le chocolat et les desserts par Marie-Christine ClŽment, Žditions Mila, 2010.

Illustrations Emmanuelle Teyras.

Retrouver à travers leurs différences le fil d’une identité commune. cuisines des Autres, cuisine de soi Ils ne se connaissent pas tous, mais ils appartiennent déjà à la même famille.

Ils sont de Toulouse, français d’origines ethniques différentes. Isabelle Blaze et Michel Gary* sont entrés dans leurs cuisines pour retranscrire leurs histoires singulières, retrouver à travers leurs différences le fil d’une identité commune, identifier à partir de cultures culinaires diverses des actes, des sentiments communs. Brankica est de Sarajevo. Elle prépare un gâteau sbleuf-sbleuf, un roulé à la crème de pavot. Venja, une amie yougoslave, vient la rejoindre avec ses enfants pour le goûter. « Pourquoi as-tu choisi cette recette ? » questionne Isabelle. La réponse de Brankica est évasive. Il n’y a pas de raison tant le choix était évident. Un fil relié à une origine, une culture, nécessaire, indispensable pour dire d’où on vient. Dans un autre quartier, Hala d’origine libanaise prépare un kibbé, des boulettes garnies de boulgour brun, de viande hachée et d’oignons, parfumées au cumin. « Cette recette, c’est maman, ma grand-mère, la famille qui me l’ont apprise. » Isabelle et le photographe devront rester à déjeuner. « Si vous rentrez chez nous, vous devez manger

avec nous ! » insiste-t-elle. Sachiko est née au Japon. Mariée à Didier, ils reçoivent pour dîner des amis d’origines très différentes.

Ils sont français, gallois, japonais russes ou chinois. Elle leur prépare un tako yaki. « C’est quoi dedans ? Une crevette ? » questionne un des convives. Tout en picorant dans le plat, son amie Satoko mariée à Serguey intervient « Ma mère fait une recette semblable, à Kobé.

C’est un plat populaire, que l’on prépare lorsqu’on reçoit des amis. ‘Tako’ signifie ‘poulpe’ et ‘yaki’, ‘grillé’. Avec Serguey, on étudiait le français ensemble au Mirail. On est mariés depuis 3 ans.

On attend un bébé. » Tous ces exemples démontrent bien que cuisiner est non seulement une façon de dire « je t’aime, » mais aussi un acte de partage, un échange de savoir, un mode de communication universel. l

*Mix. Portraits de cuisines, sous la direction dÕIsabelle Blaze, Žditions Er•s.

Des classiques modernes Laurent Mariotte, animateur sur Cuisine TV et sur TF1, s’est amusé à revisiter les classiques de la grande cuisine familiale française.

Dans un joli livre astucieux et coloré, il livre la recette traditionnelle et, en vis-à-vis, sa version moderne, métamorphosée. Avec lui le cassoulet devient cassoulet d’agneau à la menthe, le gratin dauphinois se transforme en gratin de topinambour, la choucroute garnie en choucroute de haddock en salade. Côté dessert, la crème caramel se pare d’exotisme et devient coco-mangue, tandis que le clafoutis aux cerises se métamorphose en un hivernal clafoutis de pain d’épices aux figues et abricots secs.

Laurent Mariotte, Revisitez vos classiques, Žditions Albin Michel, 2010.

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> nutrition

Addict Au

sucre ?

on l’aime depuis toujours pour sa douceur et on ne s’en passe que difficilement. mais sommes-nous pour autant accros au sucre ? La parole est aux experts. par Martine Granier

une préférence renforcée «On ne peut exclure que la grande disponibilité des aliments sucrés dans notre environnement alimentaire, ait renforcé nos préférences», explique Jean-Michel Lecerf, chef du service de nutrition de l’institut Pasteur à Lille. « On mange ce que l’on aime, et on l’aime parce que l’on aime les effets que cela nous procure », poursuit-il.

Non seulement le sucre stimule les circuits du plaisir, mais notre organisme le réclame et en a besoin. Tous les nutritionnistes sérieux le reconnaissent, c’est le sucre qui nous fournit du carburant. Les régimes qui l’interdisent complètement sont à proscrire.

un plaisir sans addiction Quand le sucré est utilisé pour apaiser une angoisse, soulager un stress, atténuer une souffrance, il agit alors comme une compensation. Une réponse certes

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inappropriée mais toutefois pas d’addiction.

S’il a été démontré chez des rats que la junk food, très grasse et très sucrée, pouvait les rendre « accros », un article publié en juin 2010 par D. Benton*, contredit cette hypothèse. Les données animales ne sont pas transposables à l’homme. Force est de constater qu’il ne se crée pas d’accoutumance qui inciterait à augmenter les doses pour obtenir l’effet recherché, ni de syndrome de sevrage (aucun symptôme physique ni psychique à l’arrêt), ni d’asservissement. Quant à la boulimie, c’est une véritable pathologie auto-destructrice qui peut conduire à la prise rapide et en quantité inconsidérée d’aliments de tous ordres, pas seulement ceux qui ont une saveur sucrée.

La restriction en question Interdits alimentaires et restrictions imposées par de nombreux régimes sont largement responsables d’une plus grande attirance pour les aliments sucrés et gras.

C’est le cas chez les obèses dont le poids fluctue depuis longtemps du fait de régimes restrictifs permanents. « La restriction peut être un terrain propice à un comportement pathologique, s’alarme J.-M. Lecerf.

Elle mime l’addiction, avec un sentiment de dépendance, un désir exacerbé, un plaisir intense, une grande culpabilité, un envahissement du champ mental. »

une consommation raisonnée Le sucre est un nutriment énergétique au même titre que le gras, il a donc sa place dans une alimentation diversifiée. Ce qui importe, c’est que les apports soient en rapport avec la dépense énergétique et que les habitudes et préférences alimentaires soient, dans la mesure du possible, respectées. Néanmoins, chez les personnes en surpoids ou obèses, modérer la consommation d’aliments gras et sucrés est recommandé.

Les édulcorants peuvent dans ce cas être utilisés. Mais prudence ! La plupart des régimes à succès (type Atkins, Dukan...) suppriment ou restreignent fortement les sucres trop souvent rendus responsables de la prise de poids. Cette diabolisation fait le lit de véritables troubles du comportement alimentaire (compulsion, grignotage...), conséquences de ces frustrations. « Autoriser les personnes qui doivent perdre du poids à boire ou à manger sucré de façon modérée et encadrée, c’est garder une place pour le plaisir des sens et leur manifester de l’empathie», conclut le docteur Cocaul. C’est à coup sûr une garantie d’observance du régime. l * The plausibility of sugar addiction and its role in obesity and eating disorders.

Clinical nutrition, 2010.

© Foodfolio/SucrŽ SalŽ

C

’est indéniable, nous avons tous, dès le plus jeune âge et même au stade fœtal, une appétence particulière pour le goût sucré.

N’oublions pas que « le lactose est le sucre principal du lait maternel et qu’il a un goût sucré », précise le docteur Cocaul, médecin nutritionniste à Paris. Les mimiques de contentement du nouveau-né en présence d’une solution sucrée le confirment.

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Handicap

Le temps de l’engagement

La Loi de 2005 stipuLe qu’iL appartient à La coLLectivité de compenser Le handicap en favorisant Les aménagements techniques et L’accessibiLité. ces photos ont été réaLisées en octobre 2010. r e p o r ta g e p h o t o J e a n - C h r i s t o p h e h a n C h é m e r c i à L’ a s s o c i at i o n L a s è v e e t L e r a m e a u à reims WWW.LaSEvEEtLERamEaU.aSSO.FR

ce couple se rend au cinéma en périphérie de la ville.

La navette privée étant trop chère, ils prennent le risque de circuler de nuit au milieu des véhicules.

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Portfolio <

Certains acc•s ŽtudiŽs pour les fauteuils roulants peuvent se rŽvŽler dangereux ˆ lÕusage. Ici, un simple garde-corps Žviterait au fauteuil de basculer.

Sandra a besoin de faire des photos dÕidentitŽ mais cÕest impossible en fauteuil.

Devant un distributeur de billetsÉ

Au supermarchŽÉ

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> entretien

Un thé vert avec…

Véronique Zimeray Docteur en pharmacie, cette chef d’entreprise vient de créer Relais conseil, une société d’études de marché qui recrute des personnes en situation de précarité. rencontre avec une femme engagée.

Quel est, selon vous, l’état d’esprit du public face à la santé aujourd’hui ?

Les Français sont inquiets notamment en ce qui concerne des pathologies lourdes comme la maladie d’Alzheimer, le cancer. Et même s’ils sont confiants dans la recherche, ils se demandent toujours si elle progresse assez vite.

D’autant qu’avec Internet ils sont surinformés...

Je crois beaucoup à l’éducation de la santé, au fait que le patient se prenne en main, 42

Véronique Zimeray

qu’il soit plus participatif. Il doit être actif et confiant face au médecin. Mieux informé, il comprend et adhère plus facilement au traitement.

50 ans, 2 enfants.

Formation : docteur en pharmacie.

1989 : elle crée HPr, société d’études de marché.

2005 : elle rejoint un grand groupe de communication.

2009 : elle fonde Relais Conseil, 1re société d’études de marché solidaire.

Et d’où vient cette belle idée de faire travailler des gens en situation précaire ?

C’est arrivé un peu par hasard. Un jour, dans la rue, un homme qui ne semblait pas avoir de problème particulier m’a demandé si je n’avais pas du travail pour lui. J’ai été profondément touchée, j’ai eu une sorte de déclic. C’est à ce moment que mon projet d’entreprise est né : j’allais constituer un réseau d’enquêteurs avec des personnes qui vivaient en situation précaire. C’était l’occasion de leur offrir un nouveau départ et de concilier mon engagement personnel avec mon activité professionnelle.

Quelle a été la réaction de vos clients face à cette initiative ?

J’ai eu du mal à faire accepter l’idée qu’une personne en fin de droits pouvait être digne de confiance… Mais j’ai été aidée par des associations et des missions locales qui m’ont permis de recruter des personnes rigoureuses, capables de tenir un timing.

Les mairies, les collectivités locales ou les entreprises publiques vous ont-elles aidée ?

Les maires ont applaudi la noblesse de

la cause, mais pas un seul n’a agi ni ne nous a missionnés. D’un côté, il y a les beaux discours, la bonne conscience, de l’autre la réalité de l’engagement. En l’occurrence, le secteur public n’a rien fait.

On est plus généreux dans le privé ?

Les entreprises privées ont compris plus vite que l’on pouvait rendre un travail de qualité en employant des précaires.

Danone Eau, DDB Ciel et Terre, sont mes principaux clients. Depuis le mois de juin, les commandes arrivent. J’ai l’impression que la mayonnaise prend.

Est-ce l’idée de défendre une cause juste qui vous anime ?

J’ai été indignée par la publication des chiffres de la pauvreté. En France, ils sont 8 millions à vivre avec moins de 949 € par mois. Pourquoi les autorités font-elles la sourde oreille à des idées simples et concrètes comme la mienne ?

Pourquoi n’y a-t-il pas de place pour nous dans les appels d’offre publics ? Mystère ! l

© Alain Zimeray

Les études de marché, est-ce une passion ou uniquement une pratique professionnelle ?

Les deux ! Ce métier correspond profondément à ma personnalité. J’aime être à l’écoute du moindre signe, sans a priori, sans pré-requis, me remettre en question et chercher à comprendre. Après avoir obtenu mon diplôme de pharmacienne, j’ai effectué un stage au service «études de marché» de Rhône-Poulenc et cela m’a passionnée.

par ronan chastellier

/ PAus e s An té / r éAgis se z , té moig ne z, commentez s u r www.PA u s es A n t e . f r

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AGoRA pour aller plus loin dans la réflexion santé

Dessin et gravure de Jan Wandelaar extraite de lÕouvrage Tabulae sceleti et musculorum corporis humani par Bernhard Siegfried Albinus. PubliŽ ˆ Leyde, Hollande, en 1747.

Avec lÕaimable autorisation de la bliblioth•que interuniversitaire de mŽdecine et dÕodontologie (BIUM).

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Composé de médecins, de politiques, d’enseignants, de juristes et d’une psychanalyste, notre comité se passionne pour les débats liés à la santé. Il pose un regard indépendant et constructif sur le contenu de ce magazine.

pour aller plus loin dans la réflexion santé SoMMAIRe La manie et son inconscient par Paul-Laurent Assoun Bioéthique : la recherche sur l’embryon par Valérie Sebag

Politique de santé : d’où vient l’argent de notre santé ? par Olivier Mariotte L’extension du congé de maternité en Europe par Ségolène Pruvot

III VIII X XII

La médecine en Grèce par Yvan Brohard

XIV

L’actualité de la santé

XVI

LA BIBLIoTHÈQUe InTeRUnIVeRSITAIRe De MéDeCIne eT D’oDonToLogIe La BIUM possède le plus riche fonds de France de médecine contemporaine et l’un des trois plus prestigieux fonds au monde (avec la National Library of Medicine américaine et la Wellcome Library de Londres) de médecine du XVe siècle au début du XXe siècle. Au total, 400 000 ouvrages, 20 800 titres de périodiques, toutes les thèses soutenues à Paris, un millier de volumes de manuscrits… couvrent 26 km de rayonnages.

Elle propose aussi via son site internet un nombre impressionnant de ressources en ligne : bases de données, bibliothèque virtuelle, banque d’images. En 2011, la fusion de la Bibliothèque interuniversitaire de pharmacie (avenue de l’Observatoire) avec la BIUM permettra la création d’un puissant pôle documentaire dans le domaine de la santé, rattaché à l’université Paris-Descartes.

Bibliothèque interuniversitaire de médecine et d’odontologie 12, rue de l’école-de-Médecine, Paris vie - www.bium.univ-paris5.fr

Magistrat et spécialiste du droit international, Christian Byk a rencontré la bioéthique « par hasard ». Depuis plus de 20 ans, il contribue à la géopolitique de la bioéthique à travers l’association internationale droit, éthique et science (www.iales.org). alain-MiChel Ceretti a créé l’association le lien, qui lutte contre les infections nosocomiales. il est aujourd’hui conseiller santé auprès du médiateur de la république.

Geneviève Delaisi De Parseval est psychanalyste, enseignante et essayiste. elle est membre associé des principaux centres d’éthique biomédicale dans le monde. ancien directeur général de la santé, WilliaM DaB est médecin, docteur ès sciences et professeur titulaire de la chaire hygiène et sécurité du CnaM. il est l’auteur de 4 livres, dont un « Que sais-je ? » intitulé santé et environnement, et d’une centaine de publications scientifiques.

Olivier MariOtte est médecin. après avoir exercé des fonctions marketing dans des entreprises du médicament, il a pris la direction des affaires économiques et publiques du laboratoire schering-Plough. il a créé « nile », une agence conseil dédiée aux acteurs de santé.

Pharmacien, PhiliPPe MiniGhetti a suivi des cursus en nutrition, orthopédie, oncologie, et a travaillé sur la prise en charge des patients stomisés. enseignant, il participe à de nombreux congrès. valérie seBaG est juriste et maître de conférences en droit privé. spécialiste de l’encadrement de la biomédecine, elle a rédigé de nombreux articles sur le statut de l’embryon et la gestation pour autrui.

DiDier taButeau est conseiller d’état et responsable de la chaire santé à sciences-Po. il est également directeur général de la fondation Caisses d’épargne pour la solidarité. il a été deux fois directeur du cabinet du ministre de la santé.

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© PUF/Virginie Pelletier

AGoRA

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CoMITé De DéonToLogIe

psychanalyse

rubrique dirigée par paul-laurent assoun

Dire De quelqu’un qu’il est « maniaque », c’est signifier qu’il a Des goûts et Des habituDes bizarres, qui frisent le riDicule et évoquent une sorte D’anomalie, sinon De pathologie. mais au sens propre, ce terme Désigne une pathologie particulière.

la manie et son inconscient

© PUF/Virginie Pelletier

la joie folle

Paul-laurent assoun est Psychanalyste Il est professeur à l’université Paris-VII.

POuR aLLeR PLuS LOIn *L’Énigme de la manie. La passion du facteur cheval, éditions arkhè, 2010.

Le tabLeau cLInIque de La manIe Le trait le plus frappant est indéniablement le trouble de l’humeur. Le sujet est exalté, adonné à un irrésistible enthousiasme, en un déchaînement d’affect spectaculaire. Ce que l’on peut littéralement appeler une joie folle, pas simplement une grande joie, mais la forme folle de la joie, excès euphorique dont on sent qu’il est étrangement disproportionné.

C’est ensuite l’extrême mobilité.

Le sujet se lance dans de folles randonnées, il est occupé comme si chaque jour était à l’étroit en ses vingt-quatre heures. Cet hyperactivisme impose l’insomnie. Pourquoi dormir en effet, perdre ces heures précieuses pour jouir d’un monde qui sans cesse s’offre à la jouissance ?

C’est enfin un régime singulier de la pensée et du langage.

La fuite des idées est telle que toutes

celles qui se présentent comme en vrac ont droit d’entrée dans la psyché maniaque, se succédant de façon incoercible. Elle se manifeste par une accélération de la pensée, surabondance d’idées que l’on compare à une sarabande, cette danse au rythme endiablé. On peut en effet parler de danse des idées.

Pas loin d’ailleurs d’une danse de Saint-Guy mentale…

Le locuteur maniaque passe sans vergogne du coq à l’âne, en un discours décousu, et sautant d’une idée à l’autre, au mépris de la syntaxe, comme pour gérer cet embouteillage chronique d’idées ; la profération tournant à la verbigération, c’està-dire à un dévidage de mots et de phrases sans cohérence apparente.

Parallèlement s’installe un régime de langage singulier : jeux de mots, régime d’association hyperlibre, par

assonances (un son répondant à un autre son), usage exacerbé de superlatifs. Cette pensée supposée libre s’avère diffluente et superficielle, ce langage chatoyant implacablement chaotique. Ce feu d’artifice ressemble plus à une glissade d’un signifiant à l’autre ou d’une matière sonore à une autre et à un patinage de la pensée qu’à une création verbale.

Ce qui frappe dans ce triple registre, c’est la dés-inhibition généralisée qui lui donne son style d’excès. En un mot, plus rien n’arrête ce sujet excessif. Plus de limite, ni du phrasé, ni de l’agir, ni de la pensée. Cela se marque par une hyperstimulation des comportements, qui inclut les passages à l’acte, y compris de nature sexuelle, le sujet ne ressentant plus de séparation avec l’autre ni le monde extérieur. agora | III

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psychanalyse

les enjeux De la Crise ManiaQue : le COMPlexe ManiaCO-DéPressif L’accès maniaque est donc par définition spectaculaire. On peut assister à son explosion chez un sujet jusque-là sans histoire qui se comporte avec extravagance. On a l’impression d’avoir affaire à la folie pure du sujet qui, selon l’expression triviale mais significative, pète les plombs. On notera notamment l’aspect désocialisant. Le comportement social normal suppose le contrôle et la régulation de l’humeur. Éclater de rire en public sans cause apparente est une petite incongruité sociale, grimper aux arbres sans raison signe la pathologie.

Aussi l’accès maniaque se termine-t-il souvent par un trouble à l’ordre public, voire un outrage aux bonnes mœurs. Cette joie folle a été longtemps associée à son contraire, la tristesse mélancolique. D’où le cycle que l’on appelle maniaco-dépressif, depuis le psychiatre Emil Kraepelin (1856-1926), prenant la suite de la folie à double forme de Jules Baillarger (1809-1890) et de la folie circulaire de Jean-Pierre Falret (1824-1902).

D’où la psychose maniaco-dépressive (Paul Camus et Gaston Deny, 1907), promise à une longue carrière.

Jusqu’à ce que la notion d’un trouble bipolaire (Karl Kleist, 1879-1960) la détrône, lui donnant un style biologisant.

la leCture PsyChanalytiQue De la Manie Comme toujours la psychanalyse intervient pour sortir de la tendance descriptive et classificatoire et comprendre ce qui se joue dans ce moment fou de l’humeur et de l’agir.

S’il y a bien des déterminants

ÉclAteR de RiRe en public sAns cAuse AppARente est une petite inconGRuitÉ sociAle, GRimpeR Aux ARbRes sAns RAison siGne lA pAtholoGie. neuro-biologiques – de fait les psychotropes agissent comme régulateurs de l’humeur –, il s’agit de saisir de quoi cela témoigne pour le sujet en sa dimension inconsciente.

Qu’est-ce que la psychanalyse peut dire de ces états ? C’est ce que nous avons tenté de présenter dans une étude récente : L’Énigme de la manie*.

En premier lieu, l’humeur est certes un élément important. Nous nous éprouvons chaque jour à travers notre humeur, bonne ou mauvaise, mais c’est en fait une façon d’enregistrer notre état pulsionnel.

Le débordement maniaque de l’humeur renvoie donc aussi à un débordement pulsionnel.

En second lieu, la tristesse abyssale de la mélancolie n’est que l’index, sous forme d’affect, d’un rapport à la perte d’objet – de même que

la joie éperdue de la manie vectorialise un rapport à l’objet victorieusement regagné. Enfin, c’est ce qui fonde la corrélation intime de la manie et de la mélancolie, ce dont Freud prend acte dans son texte Deuil et mélancolie qui s’achève sur la question de la manie.

le POrtrait freuDien De l’état ManiaQue Nous pouvons, au moyen des indications freudiennes, écrire le pendant de la mélancolie, sur le versant maniaque, comme forme opposée d’altération de l’humeur (Verstimmung que l’on peut rendre comme déshumeur si l’on ne veut pas la réduire fonctionnellement à un simple trouble de l’humeur). De même que le modèle normal de la mélancolie est le deuil, celui de la manie est la joie, la jubilation, le triomphe.

S’il est vrai que la manie puise au même complexe que la mélancolie, on voit s’organiser en miroir les cinq paramètres définitoires.

1 - Là où la mélancolie montre une déshumeur profondément douloureuse, la manie atteste une humeur élevée et le signe d’éconduction de l’affect de joie, bref un trouble de l’humeur marqué par une joie débordante, une jubilation sans limite, sur une toile de fond triomphale. Le sujet devient donc impropre, pendant ces échappées, à la douleur psychique et physique, comme anesthésié – jouissant d’un état de bien-être élevé.

Echappée belle à la douleur.

2 - Là où la mélancolie se caractérise par une suppression de l’intérêt pour le monde extérieur, la manie se distingue par une ouverture maximale à toutes les potentialités du

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© Musee dÕOrsay 1890/SuperStock

psychanalyse

le pORTRaIT DU DOcTeUR GacheT Médecin, Paul-ferdinand gachet s’intéresse particulièrement à la maladie mentale. également passionné de peinture, il est l’ami de Camille Pissaro, de Paul Cézanne. en mai 1890, il accueille à Auvers-sur-oise Vincent Van gogh qui sort de « l’asile ».

Celui-ci est alors au sommet de son art, il produit en 2 mois près de 70 œuvres.

Ici le Portrait du docteur gachet que le peintre a choisi de représenter en juin 1890 sous les traits d’un mélancolique. Le 27 juillet, Van gogh met fin à ses jours. La célèbre toile est aujourd’hui exposée au musée d’orsay. monde. Tout, le monde en gros et en détail, devenant également, intensément et diablement intéressant, le Moi lui-même devenant le monde…

3 - Là où la mélancolie se traduit par la perte de la capacité d’amour, la manie montre une expansivité affective qui semble faire tomber toutes les barrières et faire sauter les verrous entre les êtres, ouvrant un espace de promiscuité entre les corps censés transparents.

4 - Là où la mélancolie se marque par l’inhibition de toute action et la dépression, la manie se distingue par la disponibilité à toutes sortes d’actions, ce qui donne sa vraie portée au terme galvaudé hyperactivité.

Tout est bon pour agir, n’importe quoi même, d’une bêtise à un exploit, pour mettre en acte son être jubilatoire. Bref, le maniaque est prêt à tout et capable de tout.

5 - Là où la mélancolie culmine dans le rabaissement du sentiment de soi

qui s’exprime dans des autoreproches et des auto-insultes jusqu’à l’appréhension délirante de punition, la manie se marque par une exaltation, une élévation titanesque du sentiment de soi qui va jusqu’à l’auto-félicité. En cet état de grâce, le sujet ne cesse de se croire gratifié de toutes les récompenses.

Bref, tout lui profite et il accomplit son salut de son vivant… Rien que du bonheur, comme s’exprime béatement le climat de manie ambiant.

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psychanalyse

La manie comme drame inconscient : Les noces du moi et de L’idéaL Tout d’abord cela suppose un revirement spectaculaire d’un état de deuil consécutif à la perte d’un objet, à la décision de s’en délivrer.

Ainsi après la perte d’un être cher, que ce soit par la mort ou l’infidélité, on peut assister, même au cœur du deuil et du chagrin, à l’ivresse d’en être enfin délivré. Après une séparation, le sujet, si malheureux soit-il, a l’impression que sa libido est de nouveau disponible.

Un sujet mélancolique peut passer à l’acte suicidaire après une bouffée maniaque, comme l’indique l’apparence d’embellie avant le passage à l’acte. Par ailleurs, tandis que, dans l’état mélancolique, le sujet se persécute lui-même, s’adressant de féroces reproches, dans l’état maniaque il se glorifie lui-même. Pourquoi ? C’est que notre Moi est en rapport avec ce que l’on appelle en psychanalyse idéal du Moi. Il s’agit d’une instance mise en place à l’origine en lien avec le narcissisme. Nous fûmes tous notre propre idéal et le Moi idéal est cette instance qui nous juge nous-mêmes, qui fait que nous sommes contents ou mécontents de nous. Il faut donc comprendre que, dans l’état maniaque, le Moi et l’idéal du Moi, habituellement séparés et opposés, fusionnent l’un avec l’autre, ils célèbrent leurs noces, dit Freud. C’est ce qui fait, concrètement, que, dans l’état maniaque, le Moi est toujours si content de lui-même, comme s’il bénéficiait de la bénédiction de son idéal du Moi !

La vraie signification de la manie est donc une libération de l’objet

(aimé perdu). D’où cette flambée narcissique délirante, où le Moi ne se sent plus. D’où aussi la jubilation qui rappelle la rencontre originaire de l’enfant avec son Moi dans le miroir.

AutAnt qu’une pAthologie, lA mAnie mAnifeste donc cette forme désespérée de lA joie qui constitue une certAine version pAthétique du destin inconscient.

Les enjeux de La manie : du symptôme au coLLectif Au-delà de la forme psychotique de la manie, on entrevoit la portée de cette potentialité maniaque pour la subjectivité en général. Cette exaltation du Moi qui prend une revanche illusoire sur la douleur rend compte des états toxicomaniaques déjà présentés dans la présente rubrique – où le Moi célèbre son indépendance envers l’objet aimé, tout en devenant dépendant de l’objet toxique qui l’aide à produire cette euphorie factice. Le kleptomane, dans son orgie de vol d’objets, récupère fantasmatiquement l’amour refusé.

L’érotomane, en son délire amoureux, se croit gratifié d’un amour narcissique. Mais dans

l’amour même, le sentiment d’être amoureux produit, on l’a vu, une exaltation du Moi euphorique. D’autre part, cela permet de comprendre, au plan social, le sens de la fonction festive. Toute fête a pour enjeu inconscient cette levée de l’interdit et cette libération du Moi, sous sa forme collective, que Freud, dans Totem et tabou, présente comme l’après-coup du meurtre du père, comme levée de la culpabilité

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PsychanaLyse

Le PaLais idéaL Facteur de campagne, Ferdinand Cheval a passé 33 ans entre 1879 et 1912 à construire ce Palais idéal classé en 1969, monument historique. Situé dans la Drôme, à Hauterives, le château est visité chaque année par des milliers de visiteurs. Son architecture qui mêle tous les pays, tous les styles et toutes les époques, a reçu les hommages d’artistes prestigieux tels qu’André Breton, Pablo Picasso, Max Ernst ou Niki de Saint Phalle.

Le Palais idéal est aujourd’hui considéré comme un des chefs-d’œuvre de l’art naïf (art réalisé par des autodidactes).

© Coll Palais IdŽal Emmanuel Georges

en un banquet commun. L’opération maniaque peut donner lieu à une création sublimée, celle par exemple du facteur Cheval, le créateur du palais d’Hauterives dans la Drôme.

Cette force de déliaison peut s’avérer créatrice de lien social…

Autant qu’une pathologie, la manie manifeste donc cette forme désespérée de la joie qui constitue une certaine version pathétique du destin inconscient. • agora | VII

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bioéthique

rubrique dirigée par valérie sebag

La RecheRche suR L’embRyon © StŽphane de Bourgies (www.bourgies.com)

faut-iL L’autoRiseR ?

tout en posant le principe de l’interdiction de l’expérimentation sur l’embryon humain, la loi du 6 août 2004 admet que celle-ci puisse être menée à titre exceptionnel. dans quelques semaines, les parlementaires devront se prononcer.

Elle est maître de conférences en droit privé.

Spécialiste de l’encadrement de la biomédecine.

A

ujourd’hui 2 conditions sont exigées pour effectuer ces recherches. D’une part, elles doivent permettre des progrès thérapeutiques majeurs ; d’autre part, il ne doit pas exister une autre

la loi relative à la bioéthique qui vient d’être présenté en Conseil des ministres, prévoit le maintien d’une interdiction assortie d’une exception, mais propose la suppression du moratoire. •

L’avis de deux personnaLités du monde de La biomédecine

Lexique

Je crains une instrumentaLisation de L’embryon humain © DR

Les cellules souches : sont des cellules indifférenciées qui peuvent se multiplier quasi indéfiniment en cellules spécialisées.

Elles pourraient donc intervenir dans certaines maladies dégénératives comme la maladie d’Alzheimer ou chez les brûlés pour remplacer les cellules détruites.

Les cellules souches adultes : leur fonction est d’assurer le mantien d’un organe ou d’un tissu en remplaçant les cellules mortes.

Tous les organes en contiennent mais elles sont difficiles à purifier.

Les cellules souches embryonnaires.

Elles proviennent d’embryons de quelques jours, très peu de temps après la fécondation.

Il s’agit d’embryons surnuméraires générés dans le cadre d’un processus de procréation médicalement assistée. Elles ont la spécificité de conduire à la formation de tous les tissus de l’organisme.

Les cellules souches fœtales sont prélevées sur le fœtus après une interruption médicale de grossesse.

méthode d’efficacité comparable en l’état des connaissances scientifiques. Ces recherches sont autorisées pour une durée de 5 ans, le moratoire arrivant à échéance en février 2011. Le projet de réforme de

© DR

Valérie Sebag eSt juriSte

Claude Huriet eSt Sénateur Honoraire. en 1988 et 1994, il a été le Co-auteur et le rapporteur deS propoSitionS de loi relatiVeS à la proteCtion deS perSonneS danS la reCHerCHe biomédiCale.

L’utilisation de l’embryon à des fins de recherche est-elle éthique ?

L’éthique est un questionnement en référence à des valeurs qui ne sont pas toujours partagées, elle n’a pas pour objet de parvenir à des certitudes. aussi, le débat éthique n’aboutit que rarement à des conclusions unanimes.

Personnellement, je suis hostile à l’utilisation de l’embryon humain, y compris à des fins de recherche, pour des raisons qui tiennent à ma conception de l’embryon humain. Sa destinée est de devenir un être humain. En outre, il y a tout au long de son développement un continuum, il n’y a pas un « en-deçà » durant

lequel il serait un matériau et un « au-delà » à partir duquel il deviendrait un être humain.

Que répondez-vous à l’argument selon lequel la recherche sur l’embryon permet de soigner des fléaux comme les maladies neuro-dégénératives ?

Cet argument revient à admettre une instrumentalisation de l’embryon humain qui, là aussi, est en contradiction avec ma conception. on ne peut dire de l’embryon qu’il est « une personne humaine potentielle » et le considérer comme une chose dont on peut faire usage. Cette vision utilitariste est

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Bioéthique

de plus en plus entourée de considérations touchant à des espoirs thérapeutiques qui sont loin d’être assurés. Plus positivement concernant le traitement de ces maladies, on entrevoit aujourd’hui des perspectives nouvelles, désormais scientifiquement fondées, je veux parler des cellules souches adultes et des cellules souches reprogrammées génétiquement.

La question du régime juridique de la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires sera bientôt posée au Parlement. Que pensez-vous

du maintien d’un principe d’interdiction assorti d’exceptions ?

Le projet de loi prévoit de supprimer le moratoire. La majorité actuelle est comparable à celle de 2004 et je vois mal comment ceux qui ont voté l’interdiction assortie d’un moratoire pourraient maintenant revenir sur l’interdiction.

Comment pensez-vous que la France se situe sur la scène internationale ? La législation actuelle est-elle un facteur de retard ?

Qu’appelle-t-on un retard ? Par rapport à quoi, à qui ? La législation sur la fin

de vie, restrictive en France par rapport aux Pays-Bas, est-elle un retard ?

Pour moi la réponse est non. ou alors faut-il autoriser l’euthanasie pour « rattraper le retard » ?

Le chercheur R. Edwards, pionnier en matière de FIV, vient d’être récompensé par le prix Nobel de médecine pour ses travaux sur la fécondation in vitro. Aurait-il pu mener les recherches qui lui ont permis de mettre au point la FIV dans le cadre de la législation française actuelle ?

oui. La FIV a été autorisée par la loi dès 1994. Le débat s’est ensuite engagé sur les possibilités et les applications qu’elle permet. Un embryon conçu « dans un tube à essai » n’est pas protégé de la même façon que dans l’utérus maternel : on peut l’observer, l’étudier, prélever telles ou telles cellules... avant la FIV, on ne se posait pas la question de l’extension du diagnostic préimplantatoire, ni celle des mères porteuses, ni celle de la FIV dans un couple homosexuel.

De ce point de vue, la FIV a été une révolution.

Vs

© DR

Par leurs résultats, ces recherches suggèrent qu’il faut étendre les autorisations jacques MILLIeZ est PROFesseuR de gynécOLOgIe ObstétRIque, unIveRsIté PaRIs vI.

L’utilisation de l’embryon à des fins de recherche est-elle éthique ? oui, si elle est justifiée par la nature du thème de recherche, thérapeutique ou fondamental, bénéfique pour autrui.

Les embryons donnés à la recherche sont-ils en nombre suffisant ?

La création d’embryons à des fins de recherche, formellement interdite, relève-t-elle d’une autre logique que l’utilisation des embryons surnuméraires ?

Faudrait-il l’autoriser ?

Les embryons surnuméraires laissés pour compte des procréations médicalement assistées sont assez nombreux pour alimenter la recherche. Cependant, la création d’embryon pour la recherche peut s’avérer nécessaire si l’on veut obtenir des cellules souches les plus compatibles possibles avec le receveur.

La recherche sur l’embryon est autorisée à titre dérogatoire depuis 2004.

Les résultats obtenus à ce jour démontrent-ils l’utilité de ces recherches ?

Par leurs résultats, ces recherches suggèrent qu’il faut étendre les autorisations.

Quelles sont les perspectives thérapeutiques ouvertes par la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires ?

Tout d’abord la thérapie cellulaire, c’est-à-dire la médecine de régénération, qui consiste à injecter des cellules afin de recomposer des tissus lésés (la peau par exemple), ou de restaurer une fonction déficiente. Ensuite vient la compréhension des mécanismes fondamentaux du développement embryonnaire, donc de ses malfaçons.

Existe-t-il une véritable différence entre un principe d’interdiction assorti d’une dérogation et un principe d’autorisation sous conditions ?

Il n’y a pas de différence sinon que l’interdiction assortie d’une exception exprime le nécessaire, et singulier, respect qui reste attaché, toutes confessions et convictions confondues, à la dignité de l’embryon humain.

Les recherches sur les cellules souches issues d’embryons humains surnuméraires conserveront-elles encore longtemps un intérêt scientifique, ou d’autres méthodes posant moins de problèmes éthiques pourront-elles leur être substituées ?

Quand les travaux sur les cellules adultes reprogrammées génétiquement seront au point et dénuées de risque, ce qui n’est pas encore le cas, il sera toujours temps de revoir les recherches sur l’embryon humain.

Le chercheur R. Edwards, pionnier en matière de FIV, aurait-il pu mener les recherches qui lui ont permis de mettre au point la FIV sous l’empire de la législation française actuelle ?

Il aurait pu obtenir une autorisation de recherche sur l’embryon humain, mais pas celle de créer des embryons. Il n’existe pas de prix Nobel de la frilosité. La France pourrait être candidate.

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politique de santé

par olivier mariotte

D’où vient l’argent

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en France, ce sont nos salaires qui produisent pour la plus grande part cet argent social. décryptage.

Olivier MariOtte est Médecin Il dirige nile (www. nile-consulting.eu), une agence conseil en Affaires Publiques dédiée aux acteurs de santé.

L’

argent, sujet tabou s’il en est en pays de tradition latine, ne bénéficie pas, dans notre culture, de la même image positive que dans les pays anglo-saxons. « Faire de l’argent » est considéré négativement et la réussite personnelle financière sent le soufre. Ce grand Satan a pourtant, dans l’esprit français, un ange gardien : l’argent social.

La France détient le record

mondial de la distribution d’argent social. C’est l’une des raisons qui explique que nous n’avons pas été aussi durement touchés par la crise de 2008 que nos voisins européens.

Les amortisseurs sociaux (protection sociale, protection chômage ou aide d’État) ont fonctionné comme des parachutes. Mais d’où vient cet argent social ? Le système de protection social français est de tradition bismarkienne* : le fruit

François Pignon est cadre dans une entreprise de plus de 10 employés en région parisienne.

La valeur totale de son travail est rémunérée par son entreprise 2 945,96 . C’est sur cette base que nous allons raisonner.

en 1996. Elle aussi s’applique à tous les revenus.

Elle devait être provisoire. Elle existe toujours et est imposable. Dans cet exemple, elle se chiffre à 10,30 (.

François paiera donc ses impôts sur un revenu de 1 501,82 ( = 2 000 ( - 498,18 ( + 49,42 ( + 10,30 (. François perçoit un salaire net de 1 442,10 ( = 2 000 ( - 498,18 ( - 49,42 ( - 10,30 (.

François perçoit un salaire brut de 2 000 (.

Sur cette somme, il paie 393,17 ( de cotisations sociales (ce sont elles qui financent la sécurité sociale) et la somme de 105,01 ( au titre de la contribution sociale généralisée. Au total cette somme de 498,18 ( est déductible du revenu imposable. À noter, cette fameuse CSG est un impôt prélevé à la source institué en novembre 1990. Elle ne donne aucun droit à des prestations sociales, elle a été créée pour participer au financement de l’assurance maladie et du fonds de solidarité vieillesse.

Elle s’applique aux salaires, primes et indemnités mais également aux revenus professionnels des non salariés ainsi qu’aux revenus financiers ou du patrimoine. Une partie de cette CSG est imposable, ici pour un montant de 49,42 (.

La CSG n’a pas suffi à équilibrer les comptes, c’est pourquoi la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) a été mise en place

Sur les 2 945,96 ( créés par la valeur de son travail (2 000 ( de salaire brut + 945,96 ( de cotisations payées par son employeur), 1 503,86 ( (557,90 ( part salariale + 945,96 ( part patronale) seront redistribués en cotisations, impôts et prélèvements divers qui financeront la santé, les caisses d’allocations chômage, la retraite.

du travail fournit l’argent social.

D’autres pays (anglo-saxons par exemple) ont des systèmes dits « beveridgiens** » : l’argent social provient de la collecte de l’impôt. • *otto von Bismarck, homme d’État allemand du XIXe siècle, a posé les bases du système de protection sociale en Allemagne. **William Beveridge a posé les bases du système de protection sociale en 1942 au Royaume-Uni.

PAR Son SALAIRE DE 2000 ( BRUt, FRAnçoIS CRÉE 1 357,13 ( D’ARGEnt SoCIAL : En rose, les assurances contre la maladie pour un total de 512,50 (.

En bleu, les allocations familiales pour 108 (.

En vert, la protection contre le chômage pour 136 (.

En jaune, les retraites pour un total de 560,81 (.

En violet, la prévoyance pour un total de 39,82 (.

FRAnçoIS CRÉE AUSSI 164,73 ( D’IMPôtS : En orange, la CSG pour un total de 154,43 (.

En orange, la CRDS pour un total de 10,30 (.

À notER › Le VERSEMEnt AUX tRAnSPoRtS vient soutenir l’investissement de la région dans la mise en place des transports publics. › Le FnAL est le fonds d’investissement d’aide au logement. › La ContRIBUtIon DE SoLIDARItÉ a remplacé le lundi de Pentecôte travaillé par solidarité pour la vieillesse.

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pOlITIqUe De sanTé

nt de notRe sAntÉ ? votre avis nous intéresse

Bulletin de Salaire PŽriode du 01/09/2010 SociŽtŽ New style 14 boulevard de la RŽpublique 92120 Montrouge

au

30/09/2010

EmployŽ N¡ 48 Matricule

Emploi : Agent comptable Service EntrŽ le : 08/11/2006 No S.S. : 1 85 04 75 112 085 83

RŽgime GŽnŽral URSSAF Fran•ois Pignon 33 route de la Reine 92100 Boulogne-Billancourt

Convention : Convention collective nationale du caoutchouc.

CatŽgorie Cadre Contrat Contrat ˆ durŽe indŽterminŽe Taux

Base

DŽsignation Salaire de base

Retenue

Cotisations patronales Taux Montant

Gain

151,67 13,1865 Total Brut ..................... ................. ......................

2 000,00 0,7500 15,00 2 000,00 0,1000 2,00 2 000,00 6,6500 133,00 2 000,00 2 000,00 2 000,00 2 000,00 2 000,00

Assurance Maladie Vieillesse DŽplafonnŽe Vieillesse PlafonnŽe FNAL PlafonnŽ FNAL DŽplafonnŽ Accident de Travail Versement aux Transports Allocations Familliales RŽduction Fillon Contribution de solidaritŽ 2 000,00 Assedic Tranche A + Tranche B AC 2 000,00 2,4000 48,00 F.N.G.S 2 000,00 Retraite Cadre Tr A Taux 5 2 000,00 3,0000 60,00 Garantie Minimale de Points Forfait 309,41 7,7000 23,82 CET 2 000,00 0,1300 2,60 AGFF Cadre Tr A 2 000,00 0,8000 16,00 PrŽvoyance Cadre Tr A Taux 11 2 000,00 Mutuelle 2 885,00 3,2150 92,75 Taxe sur PrŽvoyance 122,75 CSG DŽductible 2 059,07 5,1000 105,01 Total Cotisations DŽductibles ..................... .................

498,18 CSG Imposable 2 059,07 2,4000 49,42 C.R.D.S 2 059,07 0,5000 10,30 Total Autres Cotisations ..................... .................

59,72 Total Net Imposable ..................... ................. ......................

2 000,00 2 000,00

,17

393

s e u ro

12,8000 1,6000 8,3000 0,1000 0,4000 1,1000 1,7000 5,4000 66,0000 0,3000 4,0000 0,4000 4,5000 12,6000 0,2200 1,2000 1,5000 3,2150 8,0000

256,00 32,00 166,00 2,00 8,00 22,00 34,00 108,00 - 66,00 6,00 80,00 8,00 90,00 38,99 4,40 24,00 30,00 92,75 9,82 945,96

À l’heure où nous imprimons ces lignes, les députés débattent du financement de la Sécurité sociale (en 2011, le déficit se chiffrera autour de 21,4 milliards d’euros).

Le gouvernement a choisi plutôt que d’augmenter les prélèvements obligatoires de proposer une maîtrise des dépenses.

Des déremboursements de médicaments et probablement la mise à contribution des bénéficiaires du 100 % sont à l’ordre du jour.

Des mesures qui risquent de compromettre l’accès aux soins pour tous et qui ne suffiront pas à rétablir l’équilibre des comptes.

et Vous, qu’en PenseZ-Vous ?

1 501,82

accepteriez-vous de payer plus pour maintenir le pacte de solidarité issu de la Sécurité sociale qui prévoit de cotiser selon ses moyens et de recevoir selon ses besoins ?

Écrivez-nous par mail Brut Imposable

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Soumis a Cotisations

2 000,00 2 000,00

Plafond

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Cotisations Salariales

2 885,00 2 885,00

Acquis N-1

Acquis N

RachetŽs

J. CongŽs payŽs 0,00 J. Compte Epargne Ten H. Repos compensate Repos ARTT En Heures

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Cotisations patronales

557,90 557,90 Pris

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merci à serge loukkal du cabinet sogecc Pour ses éclairages comPtables. agora | XI

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par ségolène pruvot

ce que veulent les femmes

L’aLLongement

du congé maternité © DR

le 20 octobRe deRnieR, le PaRlement euRoPéen a voté son extension de 14 à 20 semaines, RémunéRé à hauteuR de 100 % du salaiRe. la question fait débat.

Ségolène Pruvot

Le congé maternité de 20 semaines serait-iL une mesure trop coûteuse pour L’europe ?

elle dirige les travaux sur l’égalité pour l’association alternatives européennes. représentation politique, engagement citoyen et justice sociale sont au centre de ses activités.

Il est trop tôt pour juger de

l’impact de ce vote. Selon la procédure législative, cette directive ne s’appliquera qu’une fois acceptée par les ministres

des États européens à la majorité des deux tiers. Et leurs réactions d’opposition ont été immédiates : la mesure est jugée trop coûteuse.

D’âpres négociations sont donc à prévoir entre le Conseil et le Parlement, avec la Commission européenne dans le rôle du médiateur.

En Europe, la durée moyenne du congé maternité est comprise entre 16 et 25 semaines, à un taux de rémunération variable, de 70 à 100 % du salaire. La Bulgarie détient le record, avec un congé maternité de 410 jours, rémunéré à 90 % du salaire.

En République Tchèque, les femmes peuvent s’arrêter 28 semaines, en Irlande et en Italie 26 semaines.

© Christian Lutz/AP/SIPA

Une dépUtée engagée son bébé dans les bras, licia Ronzulli, députée italienne au Parlement européen vote à strasbourg, le 20 octobre, pour l’allongement du congé maternité à 20 semaines en europe.

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© DR

durée et indemnisation, des situations très diverses

ce que veulent les femmes

EntrEtiEn avEc dEux députéEs EuropéEnnEs qui s’opposEnt sur cE tExtE EllE a voté contrE. Elisabeth Morin-chartier, groupe du parti populaire Européen(Démocrates-chrétiens), vice-présidente de la commission des droits de la femme et de l’égalité des genres du parlement Européen.

EllE a voté pour. Sylvie Guillaume, groupe de l’alliance progressiste des Socialistes et Démocrates.

Pourquoi soutenez-vous ce texte ?

Ce texte concrétise ce que nous demandons à l’Europe : construire ensemble de nouvelles normes sociales. Il illustre la manière dont l’Europe se soucie de la santé des femmes et des hommes. Les avancées proposées reposent sur des données produites par l’Organisation internationale du travail, qui prouvent que la durée nécessaire au rétablissement des femmes et à l’établissement de liens familiaux durables est plus longue que la durée du congé maternité actuellement en vigueur.

Que préconisez-vous ?

Nombre de femmes ne peuvent se permettre de prendre 20 semaines de congé. Ce dont elles ont besoin, ce sont des crèches interentreprises, de davantage de souplesse dans leur temps de travail. Il faut, par des systèmes souples et distillés à tous les niveaux, travailler à l’égalité des chances de recrutement et à l’égalité salariale après la naissance du premier enfant.

Que répondez-vous à l’argument du coût trop élevé de la mesure ?

Une enquête de 2006 sur l’allongement du congé maternité en France prouve qu’en pratique la majorité des femmes a recours au congé pathologique, aux congés payés ou à des congés sans solde pour prolonger le congé maternité.

12 % des femmes seulement ne s’arrêtent que 16 semaines.

Cela confirme que les femmes ont en majorité besoin d’un congé plus long. Et aussi que les coûts de ces arrêts, pour les entreprises, l’État et les familles, existent déjà.

© DR

Pourquoi vous opposez-vous à ce texte ?

Ce texte me semble irresponsable. La question principale est : qui va payer ? Le coût supplémentaire est de 1,3 milliard par an, porté en grande partie par les entreprises qui souffrent déjà de la crise. Ensuite, cette mesure est-elle favorable aux femmes ? La réponse est non. J’ai pu le constater dans le cadre de l’observatoire de la parité, les réticences des entreprises à l’embauche des jeunes femmes vont s’accroître.

En France, elles disposent d’un congé de 16 semaines. En Suède, à Malte et en Allemagne, il est de 14 semaines. Les conditions de rémunération diffèrent aussi sensiblement. En Grande-Bretagne par exemple, le congé peut durer 26 voire 52 semaines, mais l’indemnisation diminue drastiquement après la sixième semaine.

les goUvernements joUent la carte de l’aUstérité L’opposition principale au texte se cristallise sur la rémunération à 100 %. Nadine Morano, ex-secrétaire d’État à la Famille, a chiffré son coût à 1,3 milliard d’euros pour la France.

En Allemagne, le ministre du Travail,

Dieter Hundt, évalue les coûts à 1,7 milliard d’euros. La GrandeBretagne serait la plus touchée ; ce vote intervient au moment où le pays annonce un plan d’austérité très dur.

Un investissement poUr le fUtUr Edite Estrela, rapporteur du projet, dénonce ces calculs. « La maternité ne peut pas être considérée comme un fardeau pesant sur les systèmes de Sécurité sociale, il s’agit d’un investissement pour notre avenir », a-t-elle déclaré. Selon elle, une augmentation du taux d’activité féminin de 1 % seulement suffirait à en couvrir les coûts.

La Danoise Britta Thomsen,

membre du Parlement européen, souligne que cette mesure encouragerait les femmes à avoir plus d’enfants, une évolution souhaitable dans le contexte de vieillissement de la population.

véritable avancée , le congé paternité de qUinze joUrs Pour que les femmes ne soient pas pénalisées à l’embauche, un partage plus équitable des rôles parentaux est souhaitable.

L’appel du Parlement à l’instauration d’un congé de paternité de deux semaines, rémunéré à taux plein, pose ainsi les jalons d’une évolution à long terme. • agora | XIII

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histoire

Yvan brohard chargé de mission à l’Université paris descartes pour la conception et la réalisation des expositions art et science : • maternités, un monde d’amour et de tendresse, paris, 2009.

• trois artistes à l’écoute du corps, paris, avril 2010.

• Le visage dans tous ses états, paris, octobre 2010. il est également co-auteur avec Jean-claude ameisen de l’ouvrage Quand l’art rencontre la science, aux éditions la martinière.

La médecine des temps Légendaires La première trace que l’on ait d’une pratique médicale en Grèce remonte aux temps légendaires des premières cités et est associée à un nom: Mélampous qui réussit à guérir Iphiclos en lui faisant avaler une potion à base de rouille recueillie sur le fer d’une épée.

Héraclès (Hercule chez les Romains), fils de Zeus et de la mortelle Alcmène, le plus illustre des héros, surtout célèbre par ses fameux Travaux, est également réputé pour avoir vaincu des épidémies et, selon les traditions, découvert des plantes médicinales.

Cependant, dans la légende grecque, c’est à Chiron le centaure que revient l’institution de la science médicale et surtout à Asclépios, son élève, réputé pour « soigner par la parole, les simples et le couteau ». Aux deux premiers moyens déjà utilisés vient s’ajouter une dimension supplémentaire, celle de la chirurgie. Dans l’Iliade, Homère relate les furieuses et dévastatrices batailles qui mêlent hommes et dieux et présente les chirurgiens comme les assistants indispensables des combattants, à l’image des disciples de Chiron, que l’on retrouve sur les lieux de carnage. Il n’hésite pas à décrire le travail de l’un d’eux, avec

la Médecine e force détails : « Il coupe de son couteau le trait aigu et cruel, lave d’une eau tiède le sang de la plaie, y applique une racine amère qu’il a brisée entre ses mains et qui doit apaiser les douleurs. La blessure est séchée, le sang cesse de couler et les douleurs s’apaisent. » (Iliade, XI, 842-848). La fin de l’Odyssée met un terme aux temps légendaires. Commence alors la véritable histoire d’une Grèce marquée par des courants philosophiques incontournables qui conditionnent incontestablement l’histoire de la médecine. « Avant d’être l’art de guérir, la médecine grecque fut une science de l’homme », déclare Roger Dachez dans sa remarquable et très documentée Histoire de la médecine.

© MusŽe dÕArt et dÕHistoire de ChambŽry

dès le Vie siècle aVant notre ère, une médecine fondée sur la science de l’homme Voit le jour.

par yvan brohard

Le toUrnant pythagoricien Dès le VIe siècle avant Jésus-Christ, on tente de remplacer les explications mythiques des premiers âges concernant la naissance de l’univers ou les origines de l’homme par

Héritier de PytHagore,

PHilolaos aPPlique les PrinciPes qui régissent l’uniVers À l’HoMMe.

une explication fondée sur la raison.

Ce changement conduit des penseurs tels Anaximène ou Thalès à se pencher sur l’étude des phénomènes naturels, étape préparatrice et indispensable à l’étude de l’homme.

Pythagore (premier tiers du VIe siècle début du Ve siècle avant J. C.) essaie d’établir un système essentiellement basé sur les nombres et leurs rapports dont il fait la clé du monde.

Philolaos, l’un de ses héritiers spirituels, applique les principes qui régissent l’univers à l’homme.

Pour lui, l’un comme l’autre possèdent un feu central, la chaleur conditionne ainsi la vie du corps.

Il distingue dans ce dernier, trois substances fondamentales : le sang, le phlegme et la bile.

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Histoire

ne en grèCe

Chiron Le centaure chiron est représenté examinant le carquois d’hercule aux côtés duquel il combat les autres centaures. il en tire une des flèches qui tombe et se fiche dans son sabot. or hercule a empoisonné la pointe de cette dernière avec le sang de l’hydre de Lerne. chiron mourra de cette blessure.

Pour lui, ces éléments sont durables et représentent l’aspect permanent du monde. Mais le plus important pour l’évolution de la médecine, c’est qu’il croit en l’existence de forces capables de les rapprocher ou de les éloigner, des forces de « haine » et d’« amitié ». Les 2 théories des semblables et des contraires sont nées. En terme thérapeutique, le semblable peut soigner le semblable ou, à l’inverse, les médicaments agissent par leurs effets contraires (allopathie). Ainsi le froid permet-il de rafraîchir les maladies échauffantes. Il faut attendre le Ve siècle avant notre ère pour que les lieux de la pensée se déplacent. Jusque-là centrés sur la côte ionienne et sur la Grande-Grèce (l’Italie du Sud, la Sicile), ils se fixent plus à l’est, en liaison avec une Athènes puissante et dominante, celle de Périclès. •

Peinture à l’huile sur bois d’après Filippino Lippi, XV e siècle.

Leur équilibre garantit la santé, leur déséquilibre explique la maladie.

Son disciple, Alcméon se rend célèbre pour les dissections qu’il accomplit sur de nombreux animaux, mais son apport le plus important réside dans une conception révolutionnaire pour l’époque selon laquelle le centre vital et organisateur réside dans l’encéphale et non plus dans le cœur ou dans le foie. Il est aussi le premier à émettre une théorie d’ensemble sur les notions de santé et de maladie, une théorie selon laquelle la vie de l’homme, comme l’univers, est basée sur un système d’opposition : le chaud et le froid, le sec et l’humide, l’amer et le doux…

Avec lui naît le principe de l’isonomie, dans lequel l’harmonie entre les

différentes composantes conditionne le bon fonctionnement de l’organisme et implique l’idée d’une hygiène de vie, paramètre essentiel de la Grèce classique.

Les théories des sembLabLes et des contraires Dans le sillage d’Alcméon, Empédocle d’Agrigente, né en 490 avant notre ère, cherche une voie capable de dépasser les contradictions des théories précédentes (celles des Milésiens, de Zénon, d’Héraclite).

Héritier des Pythagoriciens, il tente de simplifier leur système en le faisant reposer sur seulement deux couples d’opposition : chaud-froid et sec-humide, dont on déduit 4 racines : le feu et l’air, la terre et l’eau.

La Fondation Paris descartes Cultiver les talents et renforcer l’extraordinaire potentiel novateur de l’Université Paris Descartes, c’est l’ambition de Martine Aiach, la présidente de la Fondation Paris Descartes.

Dotée d’un pôle santé internationalement reconnu pour la performance de ses formations et de ses recherches, l’Université Paris Descartes dirigée par Axel Kahn est la seule université francilienne à former des étudiants dans tous les domaines de la santé.

Grâce à votre engagement, la Fondation Paris Descartes veut renforcer l’université dans ses principales missions de formation et de recherche et lui permettre de s’ouvrir davantage sur la cité. L’Université est pérenne, elle mérite votre confiance et a besoin de votre soutien. Des informations sur les projets de recherche, la formation ainsi que les avantages fiscaux dont peuvent bénéficier les donateurs sont disponibles sur le site : www.fondation.parisdescartes.fr.

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l’actualité

news santé la santé demain, quels progrès ?

Les industriels du médicament ouvrent cette année encore le dialogue avec le grand public. Éradiquer le virus du sida, traiter un cancer grâce à de simples gélules… autant de projets sur lesquels planchent les chercheurs des laboratoires pharmaceutiques.

Bientôt, les nanotechnologies pourraient permettre de miniaturiser les traitements afin de les envoyer avec précision sur les cellules malades, sans toucher les cellules saines. La chimiothérapie serait administrée par voie orale et agirait rapidement, sans douleur ni effets secondaires. Les cellules souches permettraient non plus de remplacer mais de régénérer les tissus lésés. Par exemple, après un infarctus, l’injection de cellules souches dans le cœur du patient relancerait la fabrication du muscle cardiaque. Grâce au génie génétique, les vaccins pourraient rendre inactifs les gènes identifiés comme responsables d’une maladie. Des nano-implants qui circuleraient dans l’organisme seraient capables d’alerter le patient sitôt une division cellulaire suspecte identifiée…

Pour en savoir plus et pour participer : www.santedemain.org.

Le tabagisme fLambe Malgré les récentes mesures d’interdiction de fumer et la hausse régulière du prix des cigarettes, la consommation de tabac ne faiblit pas.

Elle a même augmenté de 1,8 % entre 2005 et 2010 selon l’Inpes (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé).

La ministre de la Santé Roselyne Bachelot explique ces mauvais chiffres par l’augmentation du nombre de femmes fumeuses cumulée à « un effet de crise », une forte consommation

connaissez-vous la fIbrIllatIon aurIculaIre ?

Ce trouble qui touche une personne sur cent dans le monde est une cause fréquente d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). Il provoque un trouble du rythme cardiaque et peut causer la formation d’un caillot de sang.

Quand celui-ci migre et va se loger dans les vaisseaux du cerveau, c’est l’AVC. Les lésions cérébrales peuvent être très graves et entraîner l’invalidité ou le décès. Afin de sensibiliser le grand public au dépistage, le laboratoire Boehringer organise un appel à projet autour de la prévention : rédiger une brochure d’information, organiser des réunions dans son entreprise, concevoir une campagne d’affichage… Tout le monde peut participer.

Date limite de dŽp™t des dossiers : jusquÕau 31 dŽcembre.

Plus dÕinfos sur www.aucoeurdelavc.fr.

asthme : se soigner ça s’apprend De trop nombreux patients ne savent pas utiliser les inhalateurs. c’est la raison pour laquelle le groupement de pharmacies PHR, pionnier de l’éducation thérapeutique, et le laboratoire téva se sont associés pour mener une étude observationnelle Resphir visant à étudier la maîtrise de la technique d’inhalation dans le traitement de l’asthme. les résultats présentés au congrès européen de Barcelone démontrent que 24 % des malades seulement possèdent une technique correcte. un pourcentage qui atteint 80 % après l’éducation dispensée par le pharmacien.

Des chiffres éloquents alors que cette formation a duré 6 minutes et que 2 essais en moyenne ont été pratiqués. une preuve incontestable de l’importance de l’éducation dans le bon usage du médicament et donc de son efficacité.

étant liée au stress engendré par le chômage. « Sûrement pour partie », répond le pneumologue Bernard Dautzenberg, mais il observe également « que d’autres pays européens connaissent des problèmes économiques et que, cependant, la consommation y diminue ».

Le non-respect de la réglementation de la vente aux mineurs ou le relâchement de l’interdiction de fumer dans les lieux publics mais aussi l’échec des méthodes de sevrage, rarement

évoqué, sont également en jeu. Cet échec constitue pourtant une des raisons essentielles à la reprise de la consommation. Se dégager seul de la dépendance est difficile, les études le prouvent. 3 % des fumeurs qui arrêtent sans aucune aide sont encore non-fumeurs au bout d’un an. Pour rompre le cycle, le médecin (généraliste ou l’addictologue) joue un rôle majeur, il sait mettre en place des stratégies adaptées au profil des fumeurs.

Plus dÕinfos sur www.prevention-tabac.com.

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