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BEAUTE

Quand les tiques attaquent

Atténuer les agressions solaires

ETE 2009 - N° 41

SANTE

Troubles de la croissance

Prix : 3,50 € Ce numéro vous est offert par votre pharmacien Viadys.



EDITORIAL

Zut, il fait soleil !

Un coup d’œil par la fenêtre. Zut, il pleut ! On peste, on se lamente, mais comme il faut bien affronter les éléments, on se décide à franchir la porte sans toutefois omettre de se munir d’un parapluie, d’un couvre-chef ou d’une capuche selon l’humeur. Quoi de plus naturel que de se protéger contre les désagréments du temps… Un coup d’œil par la fenêtre. Grand beau temps et le soleil promet d’être généreux. Un sourire géant accroché aux oreilles, on se promet une longue journée de plein air, active ou paresseuse. Les bras, les jambes et les épaules se dénudent. Allègrement, on se précipite pour se livrer aux chauds, et tant attendus, rayons, prometteurs de belles couleurs. Et pour se protéger, que fait-on ? Le soleil, comme la pluie, le vent et le froid, a aussi son cortège de désagréments. Et parce qu’il procure d’abord une sensation de plaisir et de bien-être, on oublie trop souvent qu’il peut lui aussi générer de bien sérieux problèmes de santé. Aussi faut-il avoir le réflexe, dès que l’on s’expose au soleil, de se protéger. Lunettes de soleil, chapeau, crème solaire sur les parties découvertes, y compris les mains, sont indispensables en toutes circonstances et pas seulement au bord de la mer. Zut, il fait soleil ! Vite, ma crème protectrice ! Votre pharmacien Viadys saura vous rappeler les indispensables précautions et les bons conseils pour un usage sécurisé du soleil. Parce qu’on ne joue pas avec sa santé, votre Pharmacien Viadys et son équipe, vous écoutent, vous guident, vous accompagnent.

Editeur : Groupe PHR SAS, 78 boulevard de la République, 92100 BOULOGNE BILLANCOURT. Tél : 01 55 20 93 70 – Fax : 01 46 09 92 58. www.groupephr.fr <http://www.groupephr.fr/> - Directeur de la publication : Lucien BENNATAN. Directeurs de la rédaction : Judith AMSELLEM, Willy HODIN. Ont collaboré à ce numéro : Lydia BOUCHER, Dr Didier RODDE, Dr Catherine FABER. - Photos : BSIP - Photo couverture : BSIP. Imprimerie de Champagne (51). Tirage : 46 000 exemplaires. Prix du numéro : 3,50 € - ISSN 1763-7473.



SOMMAIRE ACTUALITES

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En bref SANTE

Quand les tiques attaquent MEDICAMENT

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Médicaments et soleil DOSSIER

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Maladies cardio-vasculaires : misez sur le dépistage et la prévention PREVENTION

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Le psoriasis peut bénéficier d’une exposition solaire sous certaines conditions BEAUTE

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Atténuer les agressions solaires NUTRITION

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39

L’anorexie mentale, fréquente et parfois méconnue ENFANT

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Troubles de la croissance PSYCHO

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Influence du sommeil sur l’humeur et la santé le DICTIOnNAIRE DE lA SANTé

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ACTUALITES

en bref Menace bactérienne sur les récifs coralliens La pollution et les changements climatiques menacent les récifs coralliens. Maintenant, ce sont des bactéries qui sont montrées du doigt. Selon une équipe d’un centre océanographique américain, les bactéries responsables de la maladie des bandes jaunes des coraux des Caraïbes semblent aggraver les effets du réchauffement climatique. Elles ont un impact majeur sur les récifs coralliens des régions tropicales. J Appl Microbiol 2008;105:1658-71.

Le dépistage du cancer colo-rectal devient national Mars a été le mois de mobilisation nationale contre le cancer colo-rectal. C’est au début de ce mois que la ministre de la Santé a annoncé la généralisation du dépistage organisé du cancer colo-rectal sur tout le territoire. Rappelons que ce programme de dépistage repose sur la réalisation, tous les deux ans, d’un test de recherche de sang occulte dans les selles et s’adresse aux hommes et aux femmes âgés de 50 à 74 ans. Source : Institut national du cancer (INCa : http://www.e-cancer.fr).

Un site sur la sexualité pour les 15-20 ans

Pourquoi les abeilles meurent ?

Les 15-20 ans vont pouvoir s’informer en ligne sur la sexualité, qu’il s’agisse de la prévention des infections sexuellement transmissibles, de la contraception, des relations amoureuses, du corps, de l’orientation sexuelle ou encore des violences, note l’INPES. La page d’accueil du nouveau site Internet (1) résume parfaitement l’objectif de ce site : « Chacun a sa propre sensibilité, sa manière d’envisager et de vivre sa sexualité. Parce qu’il y a beaucoup de bonnes questions, mais pas de réponses uniques, on s’exprime pour apporter des réponses à toutes les questions que tu peux te poser sur la sexualité. »

Les apiculteurs sont inquiets et le font savoir. Avec raison, puisque, comme le reconnaît l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA), « depuis une cinquantaine d'années, un déclin croissant des populations d'insectes pollinisateurs a été observé dans de nombreux pays industrialisés ». L’agence a donc décidé de s’atteler au problème. Plus d’une quarantaine de causes sont recensées dans un rapport intitulé « Mortalités, effondrements et affaiblissements des colonies d'abeilles ».

(1) www.onsexprime.fr.

Airbag plus ceinture pour protéger le rachis « De même que les hommes prudents portent ceinture et bretelles pour tenir leur pantalon, les automobilistes avertis protègent mieux leur rachis grâce à la ceinture de sécurité et un Airbag. » Cette affirmation est tirée des résultats d’une grande étude réalisée dans le Visconsin (États-Unis). Après analyse des dossiers de près de 21 000 sujets assis à l’avant au cours d’environ 30 000 accidents, ses auteurs ont constaté que l’association des deux systèmes de sécurité protége effectivement le rachis, notamment des lésions les plus sévères. L’étude montre également que le fait de ne pas boucler sa ceinture et de s’en remettre au seul Airbag majore le risque de fracture sévère du rachis thoracique. Journal of Surgery : Spine, février 2009. Le Quotidien du médecin du 26 février 2009 ; Spine 2009.

Parmi ces causes figurent les maladies provoquées par des parasites, champignons, bactéries et virus, des agents chimiques, des problèmes d’alimentation liés à la diminution de la biodiversité liée à l’agriculture intensive, des facteurs climatiques… L’une des recommandations de l’AFSSA « pour mieux connaître l’état de la filière » est la mise en place d’un réseau d’épidémiosurveillance des maladies des abeilles. http://www.afssa.fr.

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en bref « Binge drinking » et grossesse Les méfaits de la consommation d’alcool pendant la grossesse sont bien connus. C’est pour cette raison que l’on recommande la « tolérance zéro » pour les femmes enceintes. Une nouvelle étude, qui a concerné plus de 4 700 femmes, montre que le « binge drinking » augmente de 2,3 fois le risque d’accouchement prématuré. Cette pratique de plus en plus fréquente, en particulier chez les adolescents, se définit par une alcoolisation massive au cours d’un laps de temps donné : Être binge drinker, c’est absorber au moins cinq verres (quatre pour les femmes) en une seule occasion. BJOG 2009 ; le Quotidien du Médecin du 27 février 2009.

Pour prévenir les noyades chez les jeunes enfants

ACTUALITES

Des différences de traitement de l’insuffisance cardiaque Environ 30 millions de personnes vivant en Europe souffrent d’insuffisance cardiaque. Heureusement, le traitement de cette maladie s’est amélioré au cours des deux dernières décennies. Il apparaît toutefois que celui-ci est influencé par le sexe du patient et du médecin prescripteur. Des médecins allemands ont notamment constaté que les femmes bénéficient moins souvent des médicaments recommandés par les experts. D’après leur étude, le traitement médical est plus complet lorsqu’il est prescrit par un médecin femme que par un médecin de sexe masculin. On ne sait pas si les hommes et les femmes atteints d’insuffisance cardiaque doivent être traités de la même façon, commente un cardiologue, mais jusqu’à preuve du contraire, ce doit être le cas. European Journal of Heart Failure 2009 ; 11:299-303 .

Donner des leçons de natation aux jeunes enfants est important pour prévenir les noyades, soulignent des chercheurs de l’Institut de santé américain. Une étude réalisée auprès de 300 familles, dont certaines avaient perdu un enfant dans ces circonstances dramatiques, le confirme. Elle montre, en effet, que chez les petits âgés de 1 à 4 ans qui ont appris à nager, le risque de noyade est réduit de 88 %. Archives of Pediatric and Adolescent Health 2009;163:203-10.

Du nouveau dans le risque d'obésité sévère Des chercheurs européens et canadiens ont fait une nouvelle découverte concernant la prédisposition à l’obésité. Ils ont identifié des modifications génétiques qui sont associées à deux formes d’obésité sévère : l’obésité précoce chez les enfants et l’obésité dite morbide chez les adultes. Nat Genet 2009;41:157-9.

Les bébés au sein plus longtemps ? En matière d’allaitement maternel, on connaît le retard de la France par rapport aux pays nordiques : À 6 semaines, 15 % seulement des bébés sont nourris uniquement au sein, alors que, dans les pays scandinaves, à 6 mois, 80 % des nourrissons sont encore allaités de façon exclusive. Dans un rapport récent, l’Académie de médecine a rappelé les nombreux bienfaits de l’allaitement au sein. Pour ce faire, elle préconise un allongement du congé postnatal pendant au moins quatre mois, voire six mois pour les mères de bébés nourris exclusivement au sein.

Chiffre clé 85 % des Français ont déclaré un médecin traitant, d’après l’assurance-maladie (http://wwwameli.fr).

Le Quotidien du Pharmacien du 9 mars 2009.

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SANTE

Quand les tiques attaquent

PAR DIDIER RODDE

Habituellement, on pense plus aux tiques comme parasites des animaux que de l’espèce humaine. Pourtant, les maladies transmises par les tiques représentent dans de nombreux pays un vrai problème de santé publique. En effet, une morsure de tiques n’est jamais anodine. Les tiques européennes, très répandues, dont l’homme est un hôte exceptionnel, sont susceptibles de transmettre du printemps à l’automne diverses maladies potentiellement graves, bactériennes ou virales, parmi lesquelles la maladie de Lyme et la méningo-encéphalite à tiques.

La tique chasse à l’affût Contrairement à ce que l’on pourrait supposer, les tiques ne sont pas des insectes (3 paires de pattes), mais bien des acariens (4 paires) de la classe des arachnides, donc en quelque sorte des cousines des araignées et des scorpions. C’est une grande famille, car près d’un millier d’espèces de tiques ont été identifiées à travers le monde. Elles mesurent en général de 3 à 5 mm, mais peuvent grandir jusqu’à 2 cm. En Europe, en général, et dans notre pays en particulier, les tiques fréquentent avec prédilection les sous-bois, de préférence humides :

Qui pourrait penser que dans notre pays une simple balade à pied dans la nature, une promenade en famille ou encore un jogging dans les bois pourrait exposer à un risque potentiellement grave ? Et, pourtant, cela peut être effectivement le cas car plusieurs milliers de personnes sont infectées chaque année à la suite d’une morsure de tique. Il est donc indispensable d’être vigilant dès que les beaux jours arrivent !

lisières des forêts, prairies, clairières (des lieux propices au camping « sauvage » et à la cueillette des champignons), et aussi les marais, ainsi que les zones de jeunes plantations forestières avec fourrés et arbustes, les futaies, les broussailles, les taillis... Elles ne sévissent pas, en principe, au-dessus de 1 500 m, mais, réchauffement climatique aidant, il y a depuis peu des signalements de leur présence à des altitudes supérieures. Il ne faut donc pas se croire obligatoirement à l’abri lors des randonnées en montagne.

Autre information intéressante : l’activité des tiques « françaises » est conditionnée par la température (et aussi le degré d’humidité ambiante) et est maximale entre 7 et 25 °C (les tiques sont quasiment inactives endessous de 7 °C). Hématophage (autrement dit, elle se nourrit du sang de ses « hôtes »), la tique est très douée en stratégie et est particulièrement bien équipée par la nature pour identifier ses victimes dont elle a besoin pour son cycle de reproduction. Jugez-en. La tique chasse classiquement à l’affût, juchée au sommet d’une brindille, dans les hautes herbes, sur une basse branche... Et attend qu’un hôte convenable passe à proximité, la frôle, qu’elle détecte en une fraction de seconde grâce à des récepteurs situés dans ses pattes, sensibles à différentes substances libérées par les animaux ; ils constituent en quelque sorte le nez de la tique. Mais ce n’est pas tout, car les poils de ses pattes sont sensibles aux vibrations. La tique s’agrippe instantanément à l’hôte de passage, grâce à de puissantes griffes, et se fixe d’abord sur la fourrure ou les vêtements. Puis elle se déplace sur son hôte, cherchant une zone richement vascularisée >>>

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> (chez l’homme, la tique affectionne les zones de peau fine, humide et douce, comme l’aine, le creux des genoux, le cou, notamment derrière les oreilles), où elle s’ancre solidement par de puissantes mâchoires (elle ne pique pas, comme un moustique, elle mord), cela pendant plusieurs jours, temps nécessaire pour qu’elle parvienne à se gorger complètement de sang, ce que les spécialistes appellent le « repas sanguin ». Il faut savoir que la tique est aussi armée pour passer inaperçue : elle se fixe dans un endroit discret et sa salive renferme des substances anesthésiantes rendant indolores ses méfaits ! La durée du « repas sanguin » est variable et peut se prolonger plusieurs jours ; après cela, la tique se détache et tombe sur le sol, où elle pourra accomplir sa mue ou pondre des œufs. Heureusement, les tiques ne tombent pas des arbres ! Morsure de tique : danger En effet, lors de leur cycle reproductif, les tiques se nourrissent sur de nombreuses espèces animales (par exemple, sangliers, rongeurs, chauves-souris, renards, oiseaux, reptiles...) et peuvent ainsi propager diverses infections, bactériennes ou virales, d’une espèce à l’autre. Cette capacité de transmission doit conduire à s’en méfier tout particulièrement. En France, la tique dénommée Ixodes ricinus (cette espèce est très répandue en Europe et c’est celle qui parasite préférentiellement les animaux domestiques) est responsable de la transmission à l’homme de deux maladies importantes et potentiellement graves, à savoir la maladie de Lyme et la méningo-encéphalite à tiques (ou MET). Il n’existe de vaccin que pour la seconde. Le mot ixodes provient du grec ixodès signifiant gluant (une colle issue des baies du gui appelé ixos), faisant

Une maladie très répandue La maladie de Lyme sévit dans toute la France (environ 10 000 cas par an), le Centre et l’Est étant les régions les plus touchées (la plus forte incidence se situant en Alsace) et dans de nombreuses régions tempérées et froides de l’hémisphère nord, comprenant une grande partie de l’Europe centrale et orientale, la Scandivanie, la Russie, la Chine et l’Amérique du Nord. L’Afrique du Nord est également touchée. Lorsqu’une tique portant la bactérie de la maladie de Lyme mord, elle ne transmet pas obligatoirement cette dernière ; le risque est estimé à environ 20 %.

Ixodes ricinus infecte les animaux domestiques

référence à la très forte fixation de la tique sur son hôte, car on connaît la difficulté à retirer une tique ! Lyme : une ville du Connecticut frappée par une épidémie d’arthrites. La maladie de Lyme est provoquée par une bactérie appelée Borrelia, d’où le nom de borréliose également donnée à la maladie de Lyme.

Celle-ci a d’abord été décrite en 1883 en Allemagne, dans la ville de Breslau (les tiques sont extrêmement répandues en Europe centrale et orientale et même au-delà), puis signalée en Suède au début du XXe siècle. De manière étonnante, il faudra attendre 1975 pour que l’attention soit attirée par une brusque augmen- >>>

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Comment éviter les morsures de tiques

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• Porter des vêtements clairs (pour les repérer facilement car les tiques ont une couleur foncée) couvrant l’intégralité du corps, si possible serrés aux chevilles (pantalons longs, chaussettes recouvrantes), aux poignets et au col. • Choisir des chaussures fermées et hautes ; puis coincer le bas du pantalon dans les chaussettes. • Pulvériser sur les vêtements des répulsifs (ce sont les mêmes que contre les moustiques), après avoir bien lu la notice d’emploi. • Marcher de préférence au centre des sentiers, éviter les herbes hautes, les buissons et les sous-bois ; éviter tout contact avec les branches basses. Après une marche en forêt, il est recommandé d’examiner tout son corps, et plus particulièrement les zones de pressions (plis des genoux, aisselles, cuir chevelu, derrière les oreilles, nombril, pubis). Penser aux enfants : au retour à la maison, les déshabiller et les inspecter complètement. À savoir : ni une douche ni un bain n’éliminent les tiques fixées.

En forêt, mieux vaut porter des chaussures montantes

tation du nombre de diagnostics d’inflammations articulaires (arthrites) dans une ville américaine du nom de Lyme, qui allait ainsi connaître rapidement la célébrité.

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Une évolution en trois stades Le premier stade est représenté par l’apparition sur la peau d’une petite plaque rouge se formant autour du point de morsure (mais, dans cer-

tains, cas elle apparaît curieusement à distance de la morsure), s’étendant peu à peu de manière centrifuge (jusqu’à atteindre un diamètre de l’ordre de 5-10 cm, voire beaucoup plus) ; son centre pouvant s’éclaicir progressivement à partir de la deuxième semaine. Pour cette raison, les médecins la qualifient d’érythème migrant. C’est un signe extrêmement caractéristique. Cette plaque persiste environ trois semaines. Comme elle est indolore, ne gratte pas et qu’il peut ne pas y avoir de fièvre (parfois, le patient a néanmoins des symptômes évoquant une grippe atténuée avec des maux de tête et une somnolence), elle peut facilement passer inaperçue ; pourtant, c’est à ce stade que le traitement a le plus de chance d’être efficace !

L’ÉRYTHÈME MIGRANT EST UN SIGNE CARACTÉRISTIQUE Un point essentiel : cette tâche n’apparaît pas immédiatement, mais peut survenir entre 2 et 30 jours après la morsure. Cela signifie que, lorsque l’on a été mordu par une tique, il faut se regarder tous les jours durant le mois qui suit et consulter immédiatement un médecin dès qu’apparaît la plaque rouge signant la maladie. Mais il est inutile d’aller voir le médecin avant. Le deuxième stade, qui correspond à la dissémination de l’infection et peut survenir avec un délai de quelques semaines à quelques mois, est caractérisé par la survenue d’une multitude de symptômes, comme des douleurs dans les articulations qui gonflent (celles qui ont justement attiré l’attention à Lyme), pouvant toucher plusieurs articulations, allant et venant, persistant quelques heures ou jours, puis disparaissant (parmi les grosses articulations, le genou est le plus atteint, suivi par l’épaule et le coude), une paralysie faciale, une


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méningite, une perte de la sensibilité, une inflammation des nerfs pouvant provoquer de très fortes douleurs empêchant le sommeil, parfois exacerbées par le contact, le chaud ou le froid, des troubles cardiaques (douleurs dans le thorax, palpitations), respiratoires (difficultés à respirer). On peut aussi observer l’apparition sur le corps d’une multitude de plaques rouges. Enfin, le troisième et dernier stade, qui survient des mois ou des années après la morsure, correspond au passage à la chronicité des signes précédents. Le persistance des atteintes articulaires est particulièrement à redouter entraînant un handicap plus ou moins important.

Agir vite Des examens en laboratoire permettent d’affirmer le diagnostic de maladie de Lyme. Un traitement antibiotique administré très précocement durant deux ou trois semaines permet dans la plupart des cas d’obtenir une guérison complète. Une surveillance étroite est nécessaire pendant les 4 à 6 mois qui suivent pour être certain que tout est bien terminé. En revanche, dès l’entrée dans le stade 2, le traitement est déjà moins efficace ; il améliorera très probablement les symptômes, mais n’assurera pas forcément la guérison.

UN TRAITEMENT ANTIBIOTIQUE ADMINISTRÉ PRÉCOCEMENT PERMET LA GUÉRISON Enfin, appliqués à un stade tardif, les traitements étant souvent peu efficaces, le malade conservera alors des séquelles toute sa vie, devenant ainsi un invalide. Si un certain nombre de patients ayant souffert d’une maladie de Lyme se plaignent de multiples symptômes

Il ne faut pas utiliser d’éther ou d’alcool pour enlever la tique

Comment les enlever Toute tique doit être enlevée sans délai et en tout cas avant 12 heures ; en effet le risque de transmission d’une maladie augmente avec le temps. • Utiliser une pince à épiler et au mieux un tire-tique. • Saisir la tique le plus près possible de la peau. • Exercer lentement des mouvements progressifs vers le haut, sans secousses. • Extraire la tique dans sa totalité, en veillant à ne pas laisser la « tête », en fait essentiellement les mâchoires sous la peau. • Ne pas toucher la tique avec les doigts, qui peuvent avoir des excoriations minimes, mais suffisantes pour permettre le passage du parasite. • N’appliquer aucun produit sur la tique pour faciliter son extraction (ce qui a été au contraire longtemps préconisé), ce qui augmente le risque de régurgitation et donc de contamination ; en particulier l’éther, l’alcool, la vaseline...

apparus malgré un traitement précoce, comme des maux de tête, des douleurs dans les articulations, des douleurs dans les muscles, une fatigue chronique, une perte d’audition, des vertiges, des troubles du sommeil ou de la concentration ou encore une raideur cervicale, il n’en demeure pas moins que le risque est d’autant plus élevé que la mise en route du traitement par antibiotique a

été plus tardif. Il est donc prudent, par principe, de consulter sans retard un médecin si l’on ressent un ou plusieurs des symptômes évoqués, même plusieurs mois après avoir été mordu par une tique. Pour en savoir plus : Les Nymphéas : Association française pour la maladie de Lyme. Tél./fax 02.97.93.26.64. Site : www.lesnympheas.org.

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MEDICAMENT

Médicaments et soleil PAR DIDIER RODDE

• De quoi s’agit-il ? On donne le nom de photosensibilisation aux réactions anormales cutanées produites par l’action combinée d’une exposition au soleil (ou aux rayons UV en général, comme dans les cabines ou bancs de bronzage) et de l’utilisation d’un médicament. Il en existe deux types, dont les mécanismes et les conséquences sont très différents : – les réactions phototoxiques, survenant chez n’importe qui (elle sont donc fréquentes), sans prédisposition particulière, sous la double condition que la substance en cause soit en concentration suffisante et que le rayonnement ait aussi une intensité suffisante ; – les réactions photoallergiques, correspondant à une catégorie particulière d’allergie, intervenant chez les personnes prédisposées, ce qui en fait un accident relativement rare.

• Les symptômes Ils sont typiquement très différents, mais les deux types de réactions peuvent induire des pigmentations durables. C’est ainsi qu’une réaction de phototoxicité survient dès la première exposition, très rapidement en quelques heures, strictement limitée aux zones de peaux exposées (visage, nuque, décolleté, bras, jambes, dessus des pieds) et ressemble en tout point à un coup de soleil (brûlure) : peau rouge avec sensation de cuisson, voire cloques dans les cas plus sévères. Les lésions régressent rapidement. Au contraire, une réaction photoallergique n’apparaît pas la première fois (en effet, lors de ce premier contact va s’enclencher un processus de sensibilisation qui demande un certain temps et caractérisé par la synthèse d’anticorps généré par l’action des rayons UV sur la substance photoallergisante), mais seulement lors d’une exposition ultérieure. Les symptômes sont similaires à ceux d’un eczéma ou d’une urticaire, avec l’apparition de vésicules démangeant beaucoup. La réaction est initialement localisée aux parties découvertes, mais peut

ensuite s’étendre aux parties couvertes par les vêtements. Autres différences caractéristiques : une réaction photoallergique n’est pas immédiate et exige un temps de latence, de 1 à 3 jours et régresse lentement. Enfin, les réactions tendent à devenir de plus en plus sévères avec la répétition.

• Les médicaments en cause Ils sont très nombreux et peu importe la manière dont ils sont utilisés, bien que les formes locales exposent à plus de risques : application locale (crème, pommade, gel…), formes orales (comprimés, gélules, solution buvable…), injection. Ce n’est pas toujours le cas, mais parfois un même médicament peut provoquer soit une réaction phototoxique, soit une réaction photoallergique. Il s’agit, par exemple, d’anti-inflammatoires, d’antibiotiques (notamment ceux utilisés dans le traitement de l’acné), des dérivés antiacnéiques de la vitamine A, des anticancéreux, des médicaments utilisés dans certaines maladies cardiaques, dans les infections urinaires, le diabète, la dépression…

• Ce qu’il faut faire Bien lire la notice de tous les médicaments. Se méfier tout particulièrement des réactions phototoxiques durant l’été ou en cas de déplacement dans un pays ensoleillé. Signaler au médecin ou au pharmacien toute réaction photoallergique antérieure à un médicament. Si les médicaments ne sont pas indispensables, mieux vaut s’abstenir de les utiliser, au moins durant l’été. Si ce n’est pas le cas, il est fortement conseillé de porter des vêtements protecteurs à manches longues (sans oublier un chapeau à large bord), de ne pas s’exposer au soleil, d’éviter de sortir entre 11 heures et 16 heures et d’appliquer régulièrement sur les parties découvertes (mains, pieds…) une crème antisolaire très protectrice.

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DOSSIER

Maladies cardiovasculaires : misez sur le dépistage et la prévention PAR DIDIER RODDE

Si les maladies cardio-vasculaires sont nombreuses, les principales sont représentées par l’angine de poitrine, l’infarctus du myocarde, les accidents vasculaires cérébraux et l’artérite des membres inférieurs. En fait, il s’agit très souvent de complications d’une maladie générale, dénommée athérosclérose, correspondant à un dépôt progressif de cholestérol dans la paroi des artères. Mais celui-ci ainsi que ses conséquences sont accélérés, amplifiés, par d’autres facteurs de risque qu’il faut connaître.

Angine de poitrine L’angine de poitrine, encore appelée angor (dérivé d’un mot latin signifiant « constriction de la poitrine »), est une maladie cardiaque provoquée par un manque d’apport d’oxygène au cœur, secondaire à une diminution du débit sanguin dans l’une des artères nourricières du myocarde, les artères coronaires, due à un rétrécissement du calibre de l’artère du fait de l’athérosclérose. Elle se manifeste par une douleur au niveau du sternum ou du creux de l’estomac ou encore dans la partie gauche du thorax, accompagnée d’une sensation d’oppression irradiant vers l’épaule gauche et la mâchoire.

Avec près de 180 000 décès chaque année dans notre pays, les maladies cardio-vasculaires viennent en tête des causes de mortalité, à quasi égalité avec les cancers. Trop nombreux sont encore les décès prématurés, dont une grande partie seraient pourtant évitables.

On différencie l’angor stable, survenant par exemple lors d’un effort et obligeant à l’interrompre (ce qui fait céder la douleur en quelques minutes), et l’angor instable qui se caractérise par la répétition de crises plus ou moins prolongées. L’angor instable doit faire craindre la survenue d’un infarctus.

L’infarctus du myocarde L’infarctus du myocarde, ou « crise cardiaque », correspond à la destruction d’un volume plus ou moins important du muscle constituant le cœur (par mort cellulaire), que les médecins appellent la zone infarcie (qui ne se contractera plus normalement), à la suite de l’interruption brutale de la circulation sanguine dans une ou plusieurs artères coronaires. La cause majeure de cet accident grave entre tous (au pire, le décès peut être quasi instantané) est repré-

sentée par la formation d’un caillot de sang au contact d’une plaque d’athérosclérose. Ses principaux symptômes sont représentés par une douleur ou une gêne dans la poitrine, au niveau des bras (souvent le gauche), de l’épaule gauche, des coudes ou du visage. On estime à environ 120 000 le nombre d’infarctus survenant chaque année en France. Appeler le plus rapidement possible le SAMU Centre 15 est impératif afin de tenter de déboucher l’artère dans les plus brefs délais.

Les accidents vasculaires cérébraux Un accident vasculaire cérébral (AVC) correspond à un arrêt brutal de la circulation sanguine au niveau du cerveau. Les AVC sont dus, dans la plupart des cas, soit à la formation d’un caillot dans l’artère (trois fois sur quatre), soit à une hémorragie faisant suite à une rupture des parois d’un vaisseau, souvent initialement en mauvais état. Ils sont, hélas, parfois le premier signe d’une maladie cardio-vasculaire, inconnue ou sous-estimée auparavant. Leur première cause est représentée par l’hypertension artérielle, compliquée très souvent par >>> une athérosclérose.

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DOSSIER

Maladies cardiovasculaires : misez sur le dépistage et la prévention

> Les AVC surviennent brusquement et se manifestent par des sensations d’engourdissement au niveau du visage, d’un bras ou d’une jambe (les symptômes surviennent typiquement d’un seul côté, s’ils touchent la totalité d’un côté du corps, on parle d’hémiplégie), par la survenue d’une confusion mentale, d’une difficulté à parler, à comprendre ou à marcher, d’une altération de la vue, d’une perte d’équilibre, de maux de tête intenses, de convulsions, voire parfois par une perte totale de conscience. Cent trente mille personnes sont frappées chaque année en France par une « attaque cérébrale ». Accidents aux conséquences souvent graves, car de 30 à 40 % des patients décèdent dans les six mois qui suivent l’AVC et, parmi les survivants, 30 % sont exposés à une récidive dans les cinq ans et 75 % conservent des séquelles définitives. L’artérite des membres inférieurs L'artérite des membres inférieurs, encore dénommée artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI), correspond à une occlusion progressive des artères irriguant les membres inférieurs. C’est une complication grave de l’athérosclérose. En général, le premier symptôme apparaît lors d'une marche. Après avoir parcouru de 200 à 300 m, le patient ressent une gêne croissante, une sensation de crispation, de lien serré autour du mollet. Si le sujet

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⎢ DOSSIER

Principaux facteurs de risque • Âge : plus de 50 ans pour les hommes et plus de 60 ans pour les femmes. • Tabagisme : actuel ou arrêté depuis moins de 3 ans. • Antécédents familiaux d’accidents cardio-vasculaires précoces : - infarctus du myocarde ou mort subite, avant 55 ans chez le père ou chez un parent du 1er degré de sexe masculin ; - infarctus du myocarde ou morte subite, avant 65 ans chez la mère ou chez un parent du 1er degré de sexe féminin ; - accident vasculaire cérébral précoce, avant 45 ans. • Diabète : traité ou non traité. • Trouble des lipides sanguins : • LDL cholestérol : égal ou supérieur à 1,60 g/l ; • HDL cholestérol : égal ou inférieur à 0,40 g/l.

insiste, s'il continue de marcher, si le chemin monte, cette gêne devient douleur et gagne la cuisse, puis la fesse, tant et si bien qu'il doit s'arrêter. Après quelques secondes d'arrêt, la douleur disparaît. Si le patient repart calmement, si le sol est plat, il peut à nouveau parcourir la même distance avant que ne reviennent des sensations identiques. S'il fait froid, si le terrain est en pente, si le sujet est ému, s'il doit lutter contre le vent, la distance qu'il peut parcourir sans douleur est plus courte. Cette marche en « chapelet » ou claudication intermittente signe un trouble de l'irrigation sanguine qu’il ne faut jamais négliger.

Les facteurs de risque clés De nombreuses études ont permis d’identifier les principaux facteurs de risque modifiables (ce qui n’est pas le cas du sexe, de l’âge et de l’éventuelle prédisposition héréditaire) des maladies cardio-vasculaires. Elles ont aussi permis de comprendre que les effets négatifs de ces facteurs

se renforcent mutuellement (c’est ainsi, par exemple, qu’une hypertension artérielle ou une augmentation du cholestérol est encore plus dangereuse chez un diabétique que chez une personne non diabétique) et ont abouti à l’élaboration de la notion de risque cardio-vasculaire global se traduisant par un score de risque. Une autre conséquence fondamentale a été de prendre conscience de la nécessité de traiter tous les facteurs de risque modifiables et de manière d’autant plus stricte qu’ils sont en nombre plus élevé.

Surpoids-obésité L’obésité est un trouble de la composition corporelle, caractérisé par un excès des réserves énergétiques stockées sous forme de graisse dans le tissu adipeux. Elle est le résultat de nombreux déterminismes comportementaux, psychologiques, sociaux, et de facteurs de prédisposition biologiques, en partie génétiques. Le surpoids est facilement apprécié par l’indice de masse corporelle ou IMC. L’IMC se calcule en divisant le


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Les six règles de l’équilibre alimentaire

poids en kg par la taille en mètres élevée au carré. Le surpoids commence à 25 et l’obésité à 30. Trente pour cent des Français sont en surpoids, 12 % sont obèses. L’obésité est plus élevée dans la tranche d’âge 35-55 ans : 62 % des hommes et 75 % des femmes obèses ont plus de 50 ans. Il faut y ajouter le tour de taille (par ailleurs un paramètre facile à mesurer et à surveiller), en se souvenant que le seuil d’alerte commence à 100 cm pour l’homme et à 90 pour la femme.

Diabète Le diabète est défini par l’existence d’une glycémie à jeun supérieure à 1,26 g/l, mesurée à deux reprises ou à 2 g/l à n’importe quel moment de la journée. Le diagnostic de diabète est donc extrêmement simple à réaliser. En fait, on sait maintenant que le diabète de type 2 (diabète « gras » ou non insulinodépendant) est une maladie métabolique complexe qui concerne non seulement les sucres, mais aussi les graisses. Ce qui implique bien entendu de diminuer la glycémie pour la ramener le plus près possible de la normale, mais aussi de corriger les autres facteurs de risque vasculaire qui sont très fréquemment associés, comme une hypercholestérolémie. Excès de cholestérol Dix millions de Français en ont trop, souvent sans le savoir ou sans s’en

• Consommez chaque jour au moins cinq fruits et légumes. • Limitez votre consommation de graisses, surtout saturées (attention aux fritures). • Augmentez votre consommation de certains aliments glucidiques : pâtes, riz, pommes de terre, légumineuses. • Consommez plus souvent du poisson (au moins deux fois par semaine) et des viandes maigres. • Limitez votre consommation de pâtisseries, de boissons sucrées, de sucreries et ne grignotez pas. • Rappelez-vous que l’eau est la seule boisson indispensable (1,5 l par jour au minimum) et modérez votre consommation d’alcool.

Des mesures hygiénodiététiques font partie de la prévention

soucier suffisamment. Alors que le taux de cholestérol total considéré comme idéal est de 2 g/l, la moyenne française est de 2,3 g/l. Pour savoir où on en est, il suffit de réaliser un dosage à jeun du cholestérol. Si le cholestérol total est supérieur à 2 g/l, il faut réaliser une détermination du LDL cholestérol (le « mauvais cholestérol »). Au-delà de 1,60 g/l (le taux de LDL cholestérol est normalement compris entre 1 et 1,60 g/l), il

faut mettre en route une prise en charge adaptée. En effet, c’est lui, qui, présent en trop grande quantité, a tendance à se déposer sur les parois des artères pour former des plaques, qui grossissent peu à peu, durcissent et peuvent finir par obstruer les vaisseaux. Il est important de faire doser aussi son « bon cholestérol » ou HDL cholestérol, normalement compris entre 0,40 et 0,60 g/l, car un taux trop bas est aussi un facteur de risque. >>>

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Maladies cardiovasculaires : misez sur le dépistage et la prévention

> Hypertension artérielle L’hypertension artérielle est d’autant plus dangereuse qu’elle se développe longtemps insidieusement, sans symptômes particuliers... parfois hélas jusqu’à l’accident, qui peut être d’emblée fatal ou qui pourra laisser des séquelles handicapantes. Elle est volontiers longtemps asymptomatique, sauf dans les hypertensions très sévères qui peuvent s’accompagner de maux de tête, de nausées et de vomissements. Dans la plupart des cas, elle est découverte lors d’un dépistage systématique. Cela étant, un trouble de la respiration à l’effort (dyspnée) est relativement fréquent, à condition d’y prêter attention. L’hypertension artérielle est définie par une pression artérielle trop élevée en permanence, c’est-à-dire égale ou supérieure à 140 mm de mercure pour la pression artérielle systolique – PAS (la systole correspond à la contraction du coeur) et à 90 mm de mercure pour la pression artérielle diastolique – PAD (quand le cœur se relâche entre deux contractions). On définit trois stades d’HTA : • HTA légère : PAS 140-159 ou PAD 90-99 ; • HTA modérée : PAS 160-179 ou PAD 100-109 ; • HTA sévère : PAS > 180 ou PAD > 110. À savoir : une fois « installée », l’élévation tensionnelle se maintient en général. Néanmoins, la pression artérielle diastolique a tendance à se stabiliser vers 60 ans et à diminuer

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La pression artérielle doit être mesurée dans tout bilan de santé

après 70, tandis que la pression artérielle systolique continue à augmenter ; cela explique la grande fréquence de l’HTA systolique isolée chez les personnes âgées.

Tabagisme Nul doute que le tabac ne soit l’ennemi numéro 1 du cœur. C’est un vrai poison qui détériore la paroi interne des artères, facilite la constitution de plaques d’athérome, ainsi que la formation de caillots dans les vaisseaux. On ne le sait pas assez, mais le cœur est le premier organe à souffrir du tabac (celui que l’on fume soimême ou celui qui est fumé par les autres), même quand on fume peu, même depuis peu de temps. En France, 25 % des décès liés au tabac sont d’origine cardio-vasculaire (80 % des victimes d’infarctus du myocarde de moins de 45 ans sont des fumeurs et le tabagisme représente alors souvent leur seul facteur de risque), les autres étant essentiellement représentés par les cancers et l’insuffisance respiratoire. Le tabagisme multiplie par 5 le risque d’infarctus du myocarde entre 30 et 50 ans. N’oublions pas non plus les 5 000 personnes dont la mort est chaque

année en rapport avec un tabagisme passif, dont dans ce cas 60 % sont le fait d’une cause cardio-vasculaire. Arrêter un tabagisme est bénéfique à tout âge et le faire après un premier infarctus du myocarde divise par 2 le risque de décès.

Manque d’activité physique La sédentarité est un facteur de risque bien identifié, qui va très souvent de pair avec le surpoids et a fortiori avec l’obésité et, donc, aussi avec le diabète. En fait, elle aggrave les effets des autres facteurs de risque. Prévention et prise en charge : tout au long de la vie Songeons que les experts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estiment qu’environ 80 % des décès prématurés dus à des maladies cardio-vasculaires pourraient être évités avec une alimentation saine, en ne fumant pas et en pratiquant régulièrement une activité physique ! Il est donc essentiel de prendre très tôt de bonnes habitudes et de les observer toute sa vie. Sans oublier de se faire dépister régulièrement.


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Quand consulter un médecin

Bien manger Une bonne alimentation, équilibrée et sans excès, à tous les âges de la vie, est la base de tout. L’emploi éventuel de médicaments ne doit en aucun cas faire oublier cette grande vérité. Rappelons que toutes les catégories d’aliments doivent être présentes à chaque repas et qu’il faut boire suffisamment, environ 1,5 litre par jour, qu’il convient de consommer peu de graisses saturées (essentiellement d’origine animale et se figeant en refroidissant), qui favorisent le développement de l’athérosclérose : beurre, crème fraîche, charcuterie, huile de coco ou de palme, jaune d’œuf, lait entier, fromages, pâtisserie. En leur préférant des graisses mono-insaturées comme l’huile d’olive, d’arachide, la graisse d’oie, les fruits oléagineux (amandes, noisettes, pistaches…) ou des graisses polyinsaturées, parmi lesquelles les poissons gras (thon, sardine, saumon, maquereaux, hareng…), les huiles de tournesol, de maïs, de colza ou de pépins de raisin. Connaître et diminuer son cholestérol Il est aujourd’hui bien établi que le risque coronaire (infarctus du myocarde) est réversible avec la correction des troubles lipidiques. Ce que les médecins appellent les valeurs cibles du cholestérol dépendent des facteurs de risque associés : elles sont d’autant plus basses que le risque global est plus élevé (exis-

Si : • Votre IMC égale ou dépasse 25 kg/m2. • Si votre tour de taille excède 100 cm (hommes) ou 90 cm (femmes). • Votre glycémie à jeun est supérieure ou égale à 1,10 g/l ou dépasse 2 g/l à n’importe quel moment de la journée. • Votre cholestérol total est supérieur à 2,5 g/l (2 g/l si présence d’au moins un facteur de risque : tabagisme, diabète, hypertension artérielle). • Votre pression artérielle au repos est supérieure ou égale à 140/90 mm de mercure. À partir de 20 ans, si vous avez des antécédents familiaux cardio-vasculaires : • Consultez au moins une fois par an votre médecin. • Surveillez régulièrement votre tension et votre taux de cholestérol.

tence d’un diabète, par exemple). La diététique doit toujours être essayée en première intention. En prévention primaire (avant toutes complications, par opposition à la prévention secondaire), chez les patients sans aucun facteur de risque (ce qui est rare, l’âge en étant un), le recours à un médicament faisant baisser le cholestérol (hypocholestérolémiant) est justifié en présence d’un LDL cholestérol supérieur à 2,20 g/l, malgré une diététique effectivement suivie pendant au moins six mois. Dès qu’il existe un facteur de risque, le seuil est fixé à 1,90 g/l, pour deux facteurs, il est de 1,60, pour trois de 1,30 et, en prévention secondaire, le LDL cholestérol ne doit pas excéder 1 g/l.

Contrôler son hypertension artérielle Il est parfaitement démontré que seule la diminution d’une pression artérielle anormalement élevée peut abaisser fortement le risque d’accident cardio-vasculaire lié à l’hypertension, dont les deux plus redouta-

bles sont représentés par l’infarctus du myocarde et les accidents vasculaires cérébraux. Un traitement complet de l’hypertension artérielle implique, là encore, le respect de règles dites hygiénodiététiques, même si le médecin estime que la prise de médicaments est nécessaire : maigrissez, ayez une alimentation plus équilibrée, peu salée, et bougez suffisamment. Il est essentiel de respecter toujours strictement le traitement médicamenteux prescrit par le médecin ; n’arrêtez jamais le ou les médicaments antihypertenseurs sans le consulter au préalable, notamment si des effets indésirables apparaissent. Mesurez vous-même ou faites mesurer régulièrement votre pression artérielle ; mais, pour autant, il est inutile de la mesurer tous les jours !

Bien prendre en charge son diabète L’objectif est de diminuer la glycémie moyenne, évaluée par le taux d’hémoglobine glyquée, avec un objectif si possible inférieur à 6 % et en tout

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Maladies cardiovasculaires : misez sur le dépistage et la prévention

> cas à 7 %. Une diététique adaptée représente le socle fondamental du traitement, même si des antidiabétiques oraux sont utilisés. En général, d’ailleurs, le médecin préconise un régime seul durant quatre à six mois, en visant une perte de poids variable de l’ordre de 5 à 15 %, voire plus. Si cela ne suffit pas, il faut utiliser des médicaments, des hypoglycémiants oraux, d’abord en monothérapie, puis en association. Arrêtez complètement un tabagisme Les aides à l’arrêt sont importantes, car sans elles la probabilité de maintenir un sevrage tabagique est faible, seulement de l’ordre de 5 % à sixdouze mois. D’ailleurs, la dépendance à la nicotine est souvent si forte que la majorité des rechutes surviennent dans les huit premiers jours de l’arrêt. Les substituts nicotiniques, qui ont représenté un grand progrès, permettent de supprimer les symptômes de manque, comme une irritabilité, des troubles du caractère, une humeur dépressive, une somnolence, des troubles de la concentration et du sommeil, de l’appétit ou du transit intestinal. Mais la posologie doit être adaptée de manière optimale à chaque cas. Ces médicaments existent sous plusieurs formes, qui peuvent être éventuellement associées : timbres, gommes à mâcher, pastilles à sucer, comprimés à laisser fondre sous la langue, inhalateurs. Il existe également d’autres types de médicaments, administrés par voie

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Les bons réflexes • Limitez votre consommation de sel à 6 g/j (la moyenne française est à 8-10 g/j). • Diminuez votre poids, afin de maintenir votre IMC en-dessous de 25 kg/m2. • Pratiquez régulièrement une activité physique, au moins 30 min trois fois par semaine (ou 30 à 45 min de marche rapide par jour), adaptée naturellement à vos possibilités et à vos goûts. • Limitez votre consommation d’alcool à moins de trois verres par jour chez l’homme et deux chez la femme. • Optez pour une alimentation riche en légumes, en fruits et pauvre en graisses saturées • Ne fumez pas ou arrêtez de fumer si c’est le cas

orale, qui nécessitent une prescription médicale. L’objectif doit être un arrêt total, mais, si ce n’est pas possible, optez pour une diminution progressive, sans perdre de vue néanmoins l’objectif ultime du retour à une vie sans tabac. Attendez d’être suffisamment motivé pour entreprendre un sevrage tabagique ; aucun médicament ne remplace la motivation ; faites-vous aider aussi par votre entourage. Si vous ressentez une brutale envie de fumer, qui dure d’ailleurs rarement plus de 3 min, buvez un verre d’eau, respirez profondément, changez d’activité ou utilisez un substitut nicotinique ponctuel, comme une gomme ou un comprimé. À savoir : les effets aigus liés à la dépendance physique à la nicotine s’estompent en un ou deux mois, mais de six à douze mois sont nécessaires pour s’affranchir de la dépendance psychique.

Activité physique Elle est indispensable et entraîne de nombreux bienfaits pour le cœur. En effet, elle améliore la circulation sanguine, régularise le rythme cardiaque, permet de lutter contre le sur-

poids et diminue le taux de mauvais cholestérol. Naturellement, l’activité doit être adaptée aux possibilités de chacun, et notamment à l’âge. Si, avant 40 ans, sans contre-indications médicales, la plupart des sports peuvent être pratiqués, entre 40 et 60 ans, mieux vaut éviter de chercher la performance, il est préférable de se détourner du tennis et on recommande tout particulièrement le cyclisme, la natation, la gymnastique et la marche ; tout cela en surveillant son rythme cardiaque. La vigilance est de mise à partir de 60 ans et, au moindre trouble (vertiges, nausées, palpitations), il faut arrêter l’exercice ; à cet âge, la natation et la marche sont recommandées. Pour en savoir plus Fédération française de cardiologie 5, rue des Colonnes-du-Trône 75012 Paris Tél. 01.44.90.83.83 Site : www.fedecardio.com Tabac Info Service Tél. 0.825.309.310 Site : www.tabac-info-service.fr Tabac Info Net Pour connaître l’adresse du centre antitabac le plus proche Site : www.tabac-info.net


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Le reflux gastro-œsophagien (RGO), extrêmement répandu (de 20 à 40 % des adultes en souffriraient au moins une fois par mois), correspond à la remontée dans l’œsophage (régurgitations), parfois jusque dans la bouche, d’une partie du contenu acide de l’estomac. Il se manifeste typiquement par de désagréables ou pénibles sensations de brûlures ou pyrosis. Mais les symptômes peuvent être éventuellement très atypiques et faire penser à une tout autre maladie, notamment respiratoire, comme un asthme. Il ne faut jamais négliger un RGO, non seulement parce qu’il peut altérer la qualité de vie, mais aussi en raison de ses complications possibles, parmi lesquelles des ulcérations, un rétrécissement ou des hémorragies de l’œsophage, ou, encore, à long terme, un cancer de l’œsophage.

À savoir

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Le RGO peut avoir de multiples causes, mais un facteur clé est représenté par une déficience de fonctionnement de la valve (sphincter) qui assure le fermeture périodique de la jonction entre le bas de l’œsophage et le haut de l’estomac ; il s’agit d’un muscle circulaire appelé cardia (celui qui assure la fermeture à la jonction entre l’estomac et l’intestin est le pylore). Les facteurs favorisants sont représentés par un surpoids, une hernie hiatale, le tabagisme, la consommation de café, les repas abondants, surtout s’ils sont riches en graisses et bien arrosés, ou encore certains médicaments. Le symptôme essentiel est représenté par des brûlures au niveau du sternum et remontant le long de l’œsophage. Elles peuvent réveiller le sujet. Mais un RGO peut également se manifester par un mal de gorge (pharyngite) chronique (ou une sensation de boule dans la gorge), des douleurs dans les oreilles (otalgies), un enrouement, un hoquet, une toux chronique, des crises ressemblant à de l’asthme et même des symptômes évoquant une crise d’angine de poitrine (angor) se traduisant par des douleurs dans le thorax. Dans les cas graves, un RGO peut se révéler par une complication : anémie, amaigrissement, difficulté à avaler (dysphagie). Une fibroscopie doit être réalisée, systématiquement après 50 ans, ou avant s’il existe des signes d’alerte (amaigrissement, hémorragie digestive).

Ce qu’il faut faire

• Ne jamais négliger un RGO : en parler à son pharmacien ou à son médecin. • Savoir y penser devant une toux chronique ou un mal de gorge sans cause évidente. • Perdre du poids en cas de surpoids. • Manger légèrement au repas du soir. • Arrêter de fumer. • Se coucher au moins 2 heures après avoir dîné. • Les médicaments les plus utilisés sont les antiacides (certains sont en vente libre), à prendre soit au moment des crises (demandez conseil à votre pharmacien), soit durant une période plus ou moins prolongée selon la prescription du médecin. Une autre catégorie de produits efficaces (alginates) forme une barrière protectrice flottant à la surface du contenu de l’estomac. • Prendre garde au risque d’interactions médicamenteuses : les antiacides pouvant diminuer l’absorption digestive de certains médicaments absorbés simultanément, il est conseillé de respecter un délai d’au moins 2 heures entre leur prise et celle d’autres types de médicaments.

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La rhinite allergique, qui correspond à une inflammation de la muqueuse nasale, est extrêmement fréquente. En effet, on estime qu’elle toucherait environ 30 % de la population. Se partageant pour moitié en rhinite intermittente (aussi appelée rhume des foins, ou rhinite allergique saisonnière, elle survient moins de 4 jours par semaine, et dure moins de 4 semaines par an) et en rhinite persistante (ex. : rhinite perannuelle moins de 4 jours par semaine et plus de 4 semaines par an). Sa fréquence a doublé ces vingt dernières années. Dix pour cent des sujets seraient atteints d’une rhinite légère (peu de répercussions sur la vie quotidienne et sur le sommeil) et 90 % d’une rhinite modérée à sévère (fortes répercussions).

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À savoir Viadys, ce sont des pharmaciens spécialistes du médicament et de la prévention. Ils vous proposent de bénéficier gratuitement et toute l’année de tests de dépistage et de consultations pharmaceutiques.

La rhinite allergique saisonnière, ou pollinose, survient chaque année, comme son nom l’indique, à la même saison (de très nombreux types de pollens peuvent être impliqués) et est souvent associée à une conjonctivite, tandis que la rhinite persistante dure volontiers toute l’année, les grands responsables étant alors représentés par les acariens (présents dans la poussière de maison), les poils d’animaux (surtout ceux du chat), les moisissures et les blattes. Les symptômes sont souvent très marqués : démangeaisons du nez et des yeux, éternuements, sensation de nez bouché, écoulement nasal, larmoiement. Il existe une forte prédisposition héréditaire : le risque allergique d’un enfant est estimé à 20-40 % si l’un de ses parents est allergique et entre 40 et 60 % si les deux le sont. Jouent également un rôle le tabagisme passif (penser aux enfants), la pollution atmosphérique et domestique (aérosols, vapeurs de produits ménagers, parfums...).

Ce qu’il faut faire

• Ne jamais négliger une rhinite allergique : elle peut être très gênante, s’aggraver avec le temps et favoriser l’apparition d’un asthme ; une personne sur trois ayant une rhinite allergique risque de développer un asthme et 80 % des asthmatiques ont une rhinite allergique. • Il existe plusieurs catégories de médicaments actifs dans la rhinite allergique, certains sont en vente libre, comme des antihistaminiques et des décongestionnants en pulvérisation ou pris par voie buccale. • Il ne faut pas craindre d’utiliser des corticoïdes en pulvérisations nasales pouvant être prescrits par le médecin s’il l’estime nécessaire, même durant une longue période ; ce sont des produits très efficaces et bien tolérés (pas de risques pour la muqueuse nasale), qui ne s’administrent parfois qu’une seule fois par jour. • Quand la cause de l’allergie est bien identifiée (pollens de graminées, acariens...), il est possible d’envisager une désensibilisation. La désensibilisation est un processus de longue haleine (de trois à cinq ans), mais qui en vaut la peine. En effet, elle peut diminuer l’intensité des symptômes, réduire le risque d’apparition d’une allergie (sensibilisation) à d’autres substances et empêcher la survenue d’un asthme. Le développement de nouveaux médicaments de désensibilisation présentés en comprimés à laisser fondre sous la langue (voie sublinguale) facilite celle-ci. • En cas d’allergie aux acariens, il faut appliquer un ensemble de mesures précises afin d’organiser votre intérieur, notamment la chambre, que vous détaillera votre pharmacien : utiliser des housses antiacariens, bannir les tapis, moquettes, peluches, passer régulièrement l’aspirateur, réduire le degré d’humidité ...


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Le rhume est une rhinite infectieuse. On parle de rhino-pharyngite quand la gorge est également atteinte. Le rhume et la rhino-pharyngite sont des infections très souvent virales ; plus de 200 virus (surtout des Rhinovirus) peuvent en être responsables. La rhino-pharyngite est la maladie infectieuse la plus fréquente chez l’enfant entre 6 mois et 7 ans. À la naissance, l’enfant ne dispose comme moyens de défense immunitaire que les anticorps transmis par sa mère, or ceux-ci disparaissent progressivement entre 4 et 8 mois pour laisser place aux anticorps développés peu à peu par l’enfant lui-même, au hasard de ses rencontres avec les virus et les bactéries. La rhino-pharyngite est considérée comme une maladie d’adaptation « normale » à l’environnement, mais qui peut néanmoins devenir pathologique si les récidives sont trop fréquentes ou en cas de complications.

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À savoir

L’incubation d’un rhume ou d’une rhino-pharyngite est d’environ 2 jours. Les premiers signes sont représentés par un mal de gorge, un enrouement, une obstruction nasale, une toux pouvant être gênante, notamment la nuit, des éternuements, des maux de tête et un écoulement du nez. Certaines personnes développent une fièvre peu élevée. En moyenne, la guérison survient spontanément en 7 à 10 jours. Dans la rhino-pharyngite infantile, une fièvre modérée (38-38,5 °C) est quasi constante, mais, au-dessus de 39 °C, il faut se poser la question de savoir si celle-ci n’a pas une autre cause, comme une rougeole ou une surinfection, par exemple. Les complications sont surtout bactériennes chez l’enfant et leur nature varie en fonction de l’âge : otite, sinusite, conjonctivite.

Ce qu’il faut faire

Afin de diminuer le risque de contagion, il est notamment conseillé : • de se laver souvent les mains, à l’eau et au savon ; il est pratique d’utiliser une solution hydroalcoolique, disponible en pharmacie ; • de se couvrir la bouche lorsque l’on tousse ou éternue, de préférence avec un mouchoir en papier que l’on jettera dans une poubelle ; • de s’essuyer le nez avec un mouchoir jetable ; • d’éviter de se frotter les yeux avant de s’être lavé les mains, car les virus peuvent aussi pénétrer dans l’organisme par cette voie. Chez le jeune enfant, il est conseillé : • de nettoyer souvent et soigneusement le nez (en utilisant un mouche-bébé pour les plus jeunes) ; • de laver celui-ci avec du sérum physiologique ou une préparation à base d’eau de mer qui présente l’avantage de renfermer de nombreux oligo-éléments favorisant la décongestion ; • d’utiliser éventuellement un médicament contre la fièvre à base de paracétamol ou d’ibuprofène. Chez le grand enfant et l’adulte, l’administration d’un vasoconstricteur soulage l’obstruction nasale. • Des thérapeutiques complémentaires peuvent être utiles, soit durant l’accès aigu (gouttes et pommades nasales, pommades à frictionner sur la poitrine, inhalation à partir de 12 ans), soit après la guérison pour éviter ou limiter le risque de récidive, comme certains oligoéléments (manganèse, cuivre...), des préparations à base de soufre, de vitamines... • Les antibiotiques ne doivent être utilisés qu’en cas de complications, comme les otites et les sinusites « purulentes » (infection bactérienne).

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La rubéole est une maladie virale très contagieuse, éruptive (existence de signes cutanés) et immunisante (on ne l’a qu’une seule fois dans sa vie). Elle sévit surtout à la fin de l’hiver et au printemps. Touchant le plus souvent les enfants, elle est généralement bénigne, sauf chez la femme enceinte chez qui elle peut provoquer de graves malformations congénitales et d’importantes séquelles quand celle-ci, non immunisée, est infectée au début de la grossesse. Le virus responsable, qui ne s’attaque qu’à l’espèce humaine, appartient à la famille des « rubivirus ». Il faut savoir que, comme en ce qui concerne de nombreuses maladies, notamment virales, on peut transmettre le virus de la rubéole sans en avoir conscience (la grande source de contamination étant représentée par les jeunes enfants, notamment en période d’incubation). Il est essentiel de faire vacciner ses enfants dès l’âge de 1 an et d’inciter toutes les jeunes femmes non immunisées à le faire (un examen sanguin permet de le savoir), qu’elles aient déjà eu ou pas d’enfant. Le dépistage de l’immunisation (ou de la non-immunisation) contre la rubéole est obligatoire chez toute femme enceinte lors du premier examen prénatal. Une rubéole chez une femme enceinte doit faire envisager une interruption médicale de la grossesse.

À savoir

Le virus se propage par voie aérienne (le virus est présent dans la gorge) et à travers le placenta dans le cas d’une femme enceinte. Il faut avoir présent à l’esprit qu’un patient infecté est potentiellement contagieux une semaine avant et une semaine après l’apparition des signes cutanés. Après une incubation de 2 ou 3 semaines, on observe une fièvre modérée (inférieure à 39 °C), des maux de tête, un mal à la gorge (pharyngite), des ganglions (adénopathies) au niveau du cou et, dans les 2 jours, des rougeurs sur la peau (exanthème) ne démangeant pas (non prurigineux), commençant sur la figure et s’étendant rapidement à tout le corps, surtout au niveau du dos et des fesses, en quelques heures. Mais parfois, les symptômes sont tellement discrets (50 % des cas), voire inexistants, que l’infection peut passer inaperçue. Ils disparaissent en 3 ou 4 jours, sauf les adénopathies. Il n’existe pas de traitement. Le risque chez l’enfant à naître est d’autant plus important que la mère a contracté précocement la rubéole : il est de 85 % au cours du 1er trimestre et diminue ensuite. Les possibles malformations congénitales concernent le cerveau (risque de retard mental), l’audition (surdité), les yeux et le cœur.

Ce qu’il faut faire

• La vaccination est un geste simple, très efficace et sans danger : avant 1 an pour tous les enfants. • La vaccination contre la rubéole est « couplée » à celle contre la rougeole et les oreillons (vaccin ROR, gratuit). • En France, le calendrier vaccinal recommande d’injecter la première dose de ROR à 12 mois et la seconde entre le 13e et le 24e mois (elle peut l’être éventuellement plus tard). • En cas de besoin, la vaccination peut être également pratiquée lors d’une consultation de contraception ou prénuptiale ; mais cette vaccination ne doit pas être pratiquée pendant la grossesse.


PREVENTION

Le psoriasis peut bénéficier d’une exposition solaire sous certaines conditions PAR DIDIER RODDE

Le psoriasis est une maladie de peau non contagieuse fréquente, qui touche entre 2 et 3 % de la population. Il commence généralement chez l’adulte jeune (75 % entre 20 et 30 ans, 35 % avant 20 ans), parfois chez l’enfant. Le psoriasis peut apparaître... et disparaître tout au long de l’existence et on n’en connaît pas le traitement curatif. Son évolution est entrecoupée de poussées, imprévisibles. Si le psoriasis peut être grave, et même parfois très exceptionnellement mortel, il revêt heureusement souvent une forme bénigne. Sa chronicité peut être assez désespérante et gêner les relations sociales et la vie professionnelle, voire tout simplement l’image de soi, les lésions étant parfois très inesthétiques.

Une accélération du renouvellement de l’épiderme Si la cause première du psoriasis n’est pas encore clairement élucidée, on sait qu’il existe une prédisposition génétique, de l’ordre de 30 % ; celleci étant révélée par des facteurs de l’environnement. On sait aussi que les lésions de psoriasis sont en rapport avec une accélération considérable de la vitesse de renouvellement de l’épiderme (7 jours au lieu de 28), et plus précisément des kératinocytes qui s’accumulent alors en excès formant une couche plus ou moins importante de cellules mortes.

L’exposition au soleil est presque toujours bénéfique au psoriasis, qui s’améliore en période estivale, avec parfois un allégement du traitement habituel. Néanmoins, il faut observer certaines règles pour en tirer le meilleur parti et joindre ainsi l’utile à l’agréable. Explications.

Les chercheurs pensent qu’il s’agirait d’une forme très particulière de maladie immunitaire. La forme la plus fréquente (85 %), dénommée pour cette raison psoriasis vulgaire, est représentée par l’apparition de plaques rouges (papules) bien délimitées, qui s’étalent progressivement et se couvrent de squames blanchâtres (constituées de peau morte) très caractéristiques, qui peuvent être très épaisses, particulièrement sur le cuir chevelu, mais sans entraîner de chute de cheveux. Ces manifestations, fréquemment symétriques sans que l’on sache au juste pourquoi, siègent de préférence au niveau des coudes et des genoux, dans le cuir chevelu, autour du nombril, dans le bas du dos. Les ongles peuvent également, mais plus rarement, être atteints. Le psoriasis peut se limiter à quelques parties du

corps, ce qui est très fréquemment le cas, ou se généraliser, ce qui constitue un facteur de gravité. L’évolution est largement imprévisible, les poussées (parfois déclenchées par des facteurs psychologiques, à commencer par le stress – mais le psoriasis peut être lui-même générateur de stress –, le surmenage ou l’anxiété, la prise de certains médicaments, un traumatisme cutané ou encore des infections ORL) étant entrecoupées de rémissions, avec persistance de lésions mineures. Les traitements actuels, locaux ou généraux, n’entraînent pas de guérison définitive, mais permettent d’obtenir la disparition transitoire plus ou moins complète des lésions. Il n’y a pas de traitement standard du psoriasis et celui-ci doit donc être adapté à chaque cas particulier, en tenant compte de l’âge, du sexe, du mode de vie, du type et de la durée d’évolution du psoriasis.

Sous les feux du soleil L’arrivée du printemps, et surtout de l’été, apporte souvent une nette amélioration car les rayons ultraviolets du soleil ont un effet anti-inflammatoire et ralentissent au moins temporairement le renouvellement des cellules psoriasiques. D’ailleurs, cet effet connu depuis longtemps, probablement depuis l’Antiquité, est mis à profit pour >>>

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> les formes étendues dans le cadre d’un traitement par irradiation artificielle (lampes UV), dénommé photothérapie (employée depuis le début du XXe siècle) ou puvathérapie (prise de comprimés de psoralène avant l’irradiation). Des cures réalisées sur les bords de la mer Morte sous contrôle médical se sont développées depuis de nombreuses années. En effet, cet endroit très spécial du Globe est particulièrement propice, car le soleil y brille 300 jours par an et le fait qu’il soit situé à 400 m sous le niveau de la mer assure une plus grande filtration par l’atmosphère des rayons ultraviolets (notamment des UVB, principaux responsables des coups de soleil et des brûlures), ce qui permet une exposition solaire plus prolongée sans coups de soleil. En plus, les bains dans la mer Morte, très char-

Quelques variantes courantes du psoriasis • Psoriasis en gouttes : apparition soudaine d’un nombre important de petites lésions papuleuses accompagnées de squames argentées. • Psoriasis inverse : plaques apparaissant au niveau des plis de flexion. • Psoriasis pustuleux : pustules superficielles apparaissant sur des plaques de psoriasis typiques, limitées aux paumes des mains et à la plante des pieds. • Psoriasis érythrodermique : érythème généralisé et squames couvrant le corps entier.

gée en sels minéraux (345 g par litre, contre 37 pour la Méditerranée et 31 pour l’Atlantique), assurent un décapage des squames. La cure, qui associe aussi des applications de boue extraite de la mer Morte

(que l’on peut acquérir en France), très riche en minéraux, dure en général trois ou quatre semaines. Il est possible que la concentration élevée de brome dans l’atmosphère de cette zone (de 10 à 20 fois supérieure à la normale


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dans d’autres régions), concourt à l’efficacité de la cure en induisant un état de détente favorable. Environ 90 % des patients sont nettement améliorés et 70 % complètement « blanchis », c’est-à-dire débarrassés de leurs plaques. Cela durant environ six mois, voire plus. Les récidives seraient moins sévères. Plus près de nous, en France, certaines stations thermales, comme Avène et Molitg-les-Bains, ont également inscrit le psoriasis à leur catalogue. L’un des avantages, et non des moindres, de bénéficier d’une cure organisée où se retrouvent de nombreuses personnes affectées par la même pathologie, est l’absence de gêne réciproque. Cela étant, il ne faut pas abuser des bonnes choses et, en l’occurrence, ne pas perdre de vue qu’une exposition exagérée au soleil aggrave et accélère l’apparition des signes de vieillissement cutané (élastose solaire) et de cancers de la peau.

En pratique Rien n’interdit naturellement de profiter des bienfaits du soleil en profitant tout simplement des vacances, mais, dans ce cas, la prudence est fortement conseillée afin d’éviter certains problèmes, notamment chez les personnes à teint clair. Il est de toute façon fortement recommandé d’en parler à son médecin, qui évaluera les risques et les bénéfices d’une exposition solaire en fonction du profil de chacun : âge, type de peau (plus elle est pâle et plus elle est sensible à l’action du soleil), traitements en cours photosensibilisants (cela ne concerne pas seulement les médicaments du psoriasis et leur liste est longue)... Attention : dans une petite proportion de cas (5 %), le soleil aggrave le psoriasis (voire déclenche une poussée) au lieu de l’améliorer. Les médecins l’appellent pour cette raison psoriasis photo-induit ou photosensible. Il peut aussi s’agir d’une réaction provoquée par une exposition solaire intense et inhabituelle. De toute façon, il est déconseillé dans ce cas de s’exposer

Si l’exposition solaire améliore le psoriasis, elle présente d’autres inconvénients

au soleil en période de poussée, comme de se baigner dans la mer, le sel étant irritant.

Les cinq règles d’or • Choisir un climat sec : un climat chaud et humide tend à aggraver les cas sévères. • Appliquer 30 min avant de s’exposer une crème solaire de haute protection : pour protéger bien entendu la peau saine, on peut en appliquer éventuellement un peu moins sur les zones psoriasiques ; ne pas oublier de renouveler les applications à intervalles de quelques heures, ainsi qu’après la baignade. • S’exposer progressivement : en évitant la période 11 heures-15 heures durant laquelle l’insolation est la plus intense ; seulement 10 min par jour au début pour une peau claire et 20 min pour une peau foncée. • En évitant les expositions prolongées : une exposition quotidienne de courte durée suffit. • Se baigner dans la mer, mais avec modération : limitez le temps passé dans l’eau et prenez ensuite une douche pour éliminer toute trace de sel et de sable avec une eau pas trop chaude et en utilisant très peu de gel douche ; séchez-vous soigneusement avec une serviette douce en tampon-

nant plutôt qu’en frottant (ne jamais gratter ni frotter les lésions), puis appliquez une préparation hydratante (l’hydratation cutanée rend la peau moins sensible aux agressions) et un écran solaire. Les oligoéléments présents dans l’eau de mer auraient un effet favorable sur l’évolution du psoriasis. Attention à l’eau des piscines souvent agressive (s’enduire préalablement d’une crème protectrice). Il est conseillé de porter des tenues non serrées, amples et légères, car les frottements irritent la peau et tendent à aggraver les symptômes du psoriasis, comme les démangeaisons, de préférence en coton ou en lin, en évitant autant que possible les fibres synthétiques. Il faut choisir des sandales ou des souliers suffisamment grands et ouverts, en évitant les matières synthétiques, car les pieds gonflent légèrement par temps chaud. Enfin, comme pour tout un chacun, il faut porter un chapeau, des lunettes de protection, ne pas s’exposer en cas d’antécédents de cancer cutané ou d’existence de lésions précancéreuse sur la peau et boire suffisamment. Profitez de la période de détente des vacances pour arrêter le tabac, qui est à la fois un facteur d’aggravation du psoriasis et de résistance au traitement !

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Atténuer les agressions solaires PAR LYDIA BOUCHER

Le soleil et la lumière sont indispensables à la santé. Il favorise une humeur joyeuse. Le soleil permet au corps de fabriquer la vitamine D (à partir du cholestérol de la peau), nécessaire à la fixation du calcium sur les os. Mais il ne faut pas plus de 10 min d’exposition par jour pour permettre à la peau d’en fabriquer. En parlant d’agressions solaires, nous évoquons ici cette propension de beaucoup de personnes, dès l’apparition des premiers rayons, à se prélasser des heures durant, voire même à s’endormir, sur un transat, au jardin ou sur le sable et ainsi, littéralement, griller. Certains en éprouvent une grande jouissance et oublient les risques de cette pratique saisonnière perpétuée d’année en année. La seule façon d’atténuer les agressions solaires est tout simplement d’éviter les expositions prolongées. Il n’y a pas de recette miracle. Certaines en seront déçues, mais lorsque l’on pose la main sur le feu, personne ne s’étonne qu’elle soit brûlée. En toute chose, l’usage est bon, l’abus est mauvais. Pour bien comprendre les risques encourus, passons en revue les mécanismes d’action du soleil sur la peau.

Le soleil et la lumière sont nécessaires à une bonne santé physique et mentale, mais des expositions excessives aux UV favorisent le vieillissemet cutané et les cancers de la peau. Alors, prudence !

Le vieillissement cutané La peau est constituée de trois couches successives : l’épiderme audessus, le derme au milieu et l’hypoderme, la plus profonde. Le derme contient la majeure partie de l’eau constitutive de cet organe. La perte de l’eau du derme, qui survient avec l’âge, et qui s’accentue à la ménopause chez la femme, signe les marques du vieillissement profond cutané. Dans le derme, les fibres de collagène et d’élastine ne sont plus synthétisées par raréfaction des fibroblastes dont le nombre diminue sensiblement tous les ans après 30 ans. La peau perd alors son élasticité et sa souplesse. Il en va de même pour l’acide hyaluronique, qui assure à la peau son « gonflant » et dont le taux, au fil des ans, décroît. D’autre part, entre le derme et l’épiderme, la jonction dermo-épidermique, bien ondulée, soutient le tissu épithélial lui conférant sa tonicité. Cette jonction, aussi, avec

l’âge, tend à s’affaisser, entraînant avec elle l’épiderme. Le tégument, alors, perd sa tonicité. Plus encore, les cellules épidermiques appelées kératinocytes, qui se renouvellent tous les 21 à 28 jours, ralentissent leur multiplication. La peau perd alors sa fraîcheur et le teint s’en ressent. Ainsi, les signes du vieillissement se manifestent par : • le ralentissement de la multiplication cellulaire ; • l’affaissement de la jonction dermo-épidermique ; • l’altération des fibres de collagène et d’élastine ; • la diminution du taux d’acide hyaluronique ; • la déshydratation. Lorsque nous nous exposons au soleil inconsidérément, quel que soit notre âge, les rayons UV, opèrent les mêmes phénomènes, que ceux que nous venons de citer. Il n’est donc pas nécessaire d’avancer en âge, si l’on veut voir sa peau vieillir, il suffit d’aller s’exposer régulièrement au soleil. Ces mécanismes sont irréversibles. Aucun dermatologue ne pourra les soigner. L’exposition solaire est le premier facteur de vieillissement cutané après le vieillissement phy>>> siologique.

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> Mais nous n’avons pas tout dit : les mélanocytes qui sont responsables du bronzage sont aussi attaqués par les UV, qui perturbent leur fonctionnement. Les taches, appelées taches actiniques, surviennent alors, et peu de crèmes ou sérums en viennent à bout, si ce n’est les interventions de dermatologie esthétique au laser, et encore, ces taches auront tendance à réapparaître. Action des rayonnements sur la peau Les infrarouges ont une action calorique sur la peau et pénètrent jusqu’au derme, donc profondément, provoquant une vasodilatation, un érythème précoce (rougeurs) et une élévation de température de la peau. Les UVA provoquent le bronzage immédiat, qui dure peu. Ils traversent le verre ordinaire et atteignent le derme. Ils sont considérés comme les premiers facteurs de vieillissement. Alors attention aux rampes de bronzage qui semblent anodines ! Les UVB provoquent le coup de soleil, appelé « érythème actinique », qui peut atteindre la brûlure du second degré avec tous les stades intermédiaires. Ils sont responsables de la pigmentation retardée qui survient 48 h après l’exposition.

L’EXPOSITION AUX UV ACCÉLÈRE LE VIEILLISSEMENT CUTANÉ ET AUGMENTE LE RISQUE DE CANCER Le rayonnement excessif provoque : • des réactions inflammatoires avec rougeurs, douleurs, œdème ; • la dégradation des fibres de collagène et d’élastine ; • des modifications de l’ADN cellulaire qui entraîneront des conséquences sur la division cellulaire

Incidence du rayonnement solaire Rappelons-le, lorsque nous nous exposons au soleil, nous recevons simultanément trois types de rayonnements aux longueurs d’onde différentes : 1. Les infrarouges, dont la longueur d’onde avoisine les 750 nanomètres (nm). 2. Les UVA, dont la longueur d’onde est comprise entre 390 et 315 nm. 3. Les UVB, dont la longueur d’onde est comprise entre 315 et 288 nm. Les UVC n’arrivent pas jusqu’à la Terre car ils sont arrêtés par la couche d’ozone. Très peu d’UVC touchent la peau ; heureusement, car ils sont très agressifs !

et sur la synthèse des protéines ; • la libération d’enzymes destructrices comme les élastases fibroblastiques. Le rayonnement solaire aggrave

toutes les dermatoses installées (vitiligo, kératoses séniles, masque de grossesse, taches de rousseur, couperose, acné juvénile et acné rosacée, érythrose, herpès, dysidrose, >>>

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> entre autres) Seul le psoriasis tire un avantage du soleil. Les cancers cutanés apparaissent sur les parties découvertes chez les sujets qui s’exposent régulièrement. La désorganisation de l’ADN des kératinocytes et des mélanocytes provoquera des cancers appelés : épithéliomas baso- et spinocellulaires, ainsi que des mélanomes malins, les plus dangereux d’entre tous. D’autre part, des réactions de photosensibilisation, de phototoxicité et de photoallergie peuvent avoir lieu au cours des expositions, notamment lors de la prise de certains médicaments phototoxiques responsables d’accidents graves. En période estivale, signalez à votre pharmacien tous les médicaments que vous prenez. Comment se protéger Éviter les expositions prolongées et répétées, surtout entre 11 heures et 16 heures. Tous les sujets n’ont pas le même capital soleil (15 000 heures pour une peau noire à mate, 5 000 heures pour une peau claire). Pour information : à 20 ans, un sujet jeune aura épuisé déjà la moitié de son capital solaire.

LES PEAUX CLAIRES SONT PLUS VULNÉRABLES AU SOLEIL QUE LES PEAUX MATES Toutes les peaux claires, les peaux de bébé et les peaux matures utiliseront de manière permanente des produits solaires au plus fort indice de protection (écran total), car, chez eux, la dose minimale érythémateuse est très basse. Les produits solaires servent d’écran aux rayons UV ; il est inutile, voire nuisible, de les faire pénétrer dans la peau en massant longuement. Aucun écran total ne l’est tout à fait, tous laissent passer de 4 à 5 % des

Aucun écran total ne l’est tout à fait et ne permet de rester longtemps au soleil

rayonnements. Surtout, ne jamais oublier de porter des lunettes, les UV attaquent l’œil tout autant que la peau. La cataracte survient chez des personnes jeunes qui se sont exposées trop longtemps au soleil, alors que cette pathologie ne touche généralement que les sujets âgés.

La nutrition en période d’exposition Le soleil est aussi responsable de la production importante de radicaux libres qui attaquent les membranes cellulaires. Les systèmes de défense de la peau, alors débordés, ne peuvent les neutraliser. Pour renforcer vos défenses antioxydantes, consommez, en été, des aliments riches en vitamines, en minéraux et en antioxydants : • fruits et légumes (tomates, carottes, melon, et tous les végétaux de couleur rouge orangée) ; les fruits et les légumes apportent aussi des minéraux qui retiennent l’eau dans les tissus ;

• des poissons gras : saumon, sardines, maquereaux et harengs pour leur richesse en oméga 3 ; • des acides gras essentiels (oméga 3 et 6), qui évitent le dessèchement et l’épaississement de la couche cornée qui survient après les expositions. En cas de déficit d’apport par l’alimentation, des compléments contenant des antiradicalaires (vitamines A, C, E, sélénium) peuvent être proposés par le pharmacien. D’autre part, la vitamine A active le bronzage et protège des allergies solaires, mais ses performances ne sont pas effectives chez tous les sujets. Le mieux est de demander conseil au pharmacien qui choisira la supplémentation appropriée selon les cas. Il n’y a pas de recette « miracle », pour atténuer les agressions solaires et leur cortège de « dégâts » cutanés. Mieux vaut être très prudent et éviter les expositions prolongées.

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NUTRITION

L’anorexie mentale, fréquente et parfois méconnue PAR LYDIA BOUCHER

L’anorexie, du grec anorexia (perte d’appétit), est un trouble du comportement alimentaire (TCA) pour lequel on peut considérer deux types principaux : • l’anorexie psychique ; • l’anorexie physiologique (perte d’appétit liée notamment à la perte de goût). L’anorexie psychique ou anorexie mentale est un trouble lié à une restriction alimentaire déterminée volontairement, même si les causes de ces privations auto-infligées restent inconscientes pour les personnes qui en souffrent. Elle est l’expression tyrannique de l’apparence physique et touche en majorité les adolescentes de 12 à 20 ans. Il ne faut pas confondre anorexie mentale et anorexie. Dans le premier cas, le patient lutte contre la faim, tandis que, dans le second, il a perdu l’appétit. L’anorexie survient fréquemment à la suite d’un régime amaigrissant qui n’est pas forcément justifié du point de vue médical. Le culte excessif de la minceur conduit les jeunes filles à se préoccuper de plus en plus tôt de leur poids. Toutefois, cette préoccupation prend racine chez les sujets en souffrance psychologique. L’anorexie mentale résulte d’un manque de confiance en soi et d’autonomie.

Il y a plusieurs causes d’anorexie. L’anorexie mentale est de plus en plus fréquente et touche des adolescents de plus en plus jeunes, une prise en charge spécialisée s’impose. Lorsque l’adolescent ressent une carence affective, l’anorexie est pour lui une manière de se faire remarquer, d’attirer l’attention sur lui. Ce trouble survient souvent peu après la puberté, origine de profonds bouleversements tant physiques que psychiques (poussée de croissance, maturation sexuelle, passage au statut d’adulte), qui sont souvent difficiles à gérer pour l’adolescent. Les troubles du comportement alimentaire sont typiquement féminins, même si on les rencontre aussi chez les garçons, mais dans une moindre mesure (1 garçon pour 10 filles).

Une vision déformée de son image Les jeunes anorexiques ne visualisent pas leur image corporelle. Elles se trouvent toujours trop grosses et ont peur de prendre du poids. La maigreur s’exprime par l’indice de masse corporelle (rapport du poids sur le carré de la taille) inférieur à 18. Ainsi, si l’on mesure 1,65 m, on est maigre à 49 kg. Les anorexiques perdent au moins 15 % de leur poids normal.

Le comportement anorexique est aussi fréquemment lié à une hyperactivité physique et intellectuelle, un trop fort investissement scolaire ou professionnel, des difficultés relationnelles et souvent une humeur dépressive.

Un trouble du comportement alimentaire Pour la jeune anorexique, la prise d’aliments est vécue comme une agression, alors que le jeûne est vécu comme du plaisir. Ces restrictions alimentaires peuvent être associées à de la potomanie, c'est-à-dire une consommation excessive d’eau, et à la prise de laxatifs, toujours en vue de perdre du poids. Certaines anorexiques souffrent aussi de crises de boulimie pendant lesquelles, hors contrôle, elles avalent, en très peu de temps et sans plaisir, d’énormes quantités de nourriture et, dans la plupart des cas, se font ensuite volontairement vomir. La privation alimentaire entraîne assez vite de nombreux déficits en minéraux, en vitamines et autres éléments essentiels. Ceux-ci, ainsi que la perte de poids, vont induire des dérèglements, voire des dommages, sur l’organisme : perte de muscles, chute de la tension artérielle, malaise, perte de connaissance, chute des cheveux, >>>

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NUTRITION

> anxiété, insomnie, fatigue, frilosité permanente, perte de mémoire, disparition des règles (aménorrhée), décalcification. Ces dérèglements physiques peuvent, à terme, menacer la vie de la personne. La mortalité est proche de 6 % par décade, dans le cas de cette maladie Toutes les classes sociales Il y a de plus en plus d’anorexiques en France. Autrefois diagnostiquée dans les familles de classe élevée ou moyenne, l’anorexie se rencontre désormais dans toutes les couches de la population. Elle débute le plus souvent entre 12 et 18 ans au lieu de 15 à 25 ans autrefois. En milieu hospitalier, les thérapeutes reçoivent des anorexiques dès 8 ou 9 ans. En France, 1 % des jeunes sont touchés par l’anorexie. Il peut aussi exister une anorexie du nourrisson, qui est très différente. Elle est le signe d’une perturbation fonctionnelle des centres

réflexes situés dans le cerveau. Si l’enfant n’est pas prématuré, cette perturbation est due à des lésions cérébroméningées. L’enfant ne tire pas ou refuse le sein et la tétine. Le diagnostic et la cause de l’anorexie sont du ressort du spécialiste. Des adolescents présentent parfois des conduites alimentaires qui semblent anorexiques, mais qui ne sont que passagères, relevant d’un problème d’attitudes d’identification à des camarades, à des vedettes ou autres mannequins. Lorsque le trouble persiste, il doit faire l’objet d’un avis spécialisé.

La prise en charge L’hospitalisation, souvent nécessaire, a pour objet d’aider à la reprise du poids. L’équipe d’accompagnement comprend un médecin, une diététicienne et un psychothérapeute. L’objectif de la consultation étant de combattre la peur de grossir chez la

patiente, la principale difficulté est le déni de la maladie, avec en conséquence un refus des traitements ; la première étape consiste donc à aider la patiente à prendre conscience qu’elle souffre d’une maladie qui peut se soigner. Le traitement donne souvent des résultats positifs, tant sur le plan psychologique que physique. On estime que la guérison survient dans 50 % des cas. Les rechutes sont très fréquentes, mais elles font partie de la prise en charge et sont prises en compte dans la démarche thérapeutique. Les malades gardent plus ou moins des troubles alimentaires, un poids trop bas et une peur de grossir très forte. La démarche demande une grande patience aux équipes soignantes et parfois des années de lutte continue. Il n’existe pas de traitement médicamenteux ayant prouvé une quelconque efficacité dans cette maladie.

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Troubles de la croissance PAR DIDIER RODDE

Les troubles de la croissance peuvent être le premier signe révélateur d’une maladie ou résulter d’erreurs multiples. Leur identification et leur prise en charge précoces sont des démarches indispensables pour l’avenir de ces enfants.

Priorité à la courbe de croissance La surveillance de la croissance, à la fois en taille et en poids (ce que l’on appelle la croissance staturo-pondérale), doit être régulière pendant toute l’enfance, puis à l’adolescence, afin d’être en mesure de pallier rapidement une situation anormale et, surtout, de dépister une maladie responsable du retard de croissance. C’est la raison pour laquelle il est absolument nécessaire de mesurer la taille et le poids de l’enfant tous les mois jusqu’à 6 mois, puis tous les deux mois jusqu’à 1 an et de manière plus espacée ensuite. Les chiffres obtenus doivent être reportés sur un graphique représentant la courbe de croissance (différente pour les filles et les garçons) intégré au carnet de santé de l’enfant. Celle-ci permet d’apprécier la régularité de la croissance par rapport à une courbe moyenne, toute « cassure » brutale, vers le bas ou

La croissance doit faire l’objet d’une vigilance attentive des parents, depuis la naissance jusqu’à la fin de la puberté, qui marque l’entrée dans l’âge adulte. En effet, la taille définitive et l’état de santé global à l’âge adulte dépendent largement de ce qui se sera passé durant l’enfance et parfois très tôt.

vers le haut, ou encore une courbe qui s’éloigne plus ou moins vite de la normalité doit conduire à consulter rapidement un pédiatre ou un médecin. Rappelons que la taille d’un enfant, d’environ 50 cm à la naissance, double en quatre ans. Les facteurs nutritionnels sont particulièrement importants durant toute cette période. Néanmoins, la vitesse de la croissance n’est pas régulière, mais connaît des phases d’accélération à certains moments du développement. En effet, il existe deux moments clés de la vie de l’enfant-adolescent de ce point de vue, à savoir les trois premières années de sa vie et la période de la puberté. La croissance liée à cette dernière s’étend sur environ

quatre ans et est inégale, marquée d’abord par une vitesse importante, suivie d’un ralentissement progressif. À la fin de cette période, on considère généralement que l’adolescent a atteint sa taille adulte. Il faut savoir que l’âge du début de la puberté (puberté précoce ou retardée) n’influence pas à long terme la taille définitive. Un moyen de surveillance complémentaire utile est de déterminer régulièrement l’indice de masse corporelle ou IMC (IMC = poids en kg/taille en m2), défini par le rapport entre le poids corporel exprimé en kilogrammes et la taille en mètres élevée au carré. L’IMC permet d’établir une courbe de corpulence, très importante pour détecter précocement un déficit pondéral ou au contraire une obésité débutante.

Retard de croissance : de nombreux facteurs en cause De multiples facteurs interviennent dans la croissance, comme l’héritage génétique, l’alimentation, les hormones, le repos... La principale hormone impliquée dans la croissance est l’hormone de croissance disponible sous forme de médicaments présentant une totale >>> sécurité d’emploi.

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> Celle-ci est produite par une petite glande située à la base du cerveau, appelée hypophyse, elle-même sous le contrôle d’une autre zone cérébrale contiguë, l’hypothalamus. L’hormone de croissance est préférentiellement sécrétée à certains moments de la journée, comme la nuit, lors des repas, à la suite d’un effort physique ou encore lors d’un stress. Plusieurs causes sont associées à un déficit en hormone de croissance, la plupart étant en rapport avec un problème au niveau de l’hypophyse ou de l’hypothalamus. Dans des cas rares, l’hormone est bien produite, mais il existe des anomalies au niveau de ses tissus cibles qui en bloquent les effets. À l’inverse, un excès d’hormone de croissance représente aussi un phénomène anormal qui expose à de graves conséquences ; il s’agit d’une vraie pathologie pour laquelle il existe aujourd’hui des traitements très efficaces. Rappelons à ce sujet que, si l’hormone de croissance stimule la croissance durant l’enfance et l’adolescence, elle est aussi indispensable à l’âge adulte, en maintenant l’épaisseur de la peau, un bon état des muscles et s’oppose au développement de la masse grasse. Quand la mécanique s’enraye Un retard de croissance staturo-pondérale est loin d’être rare chez le nourrisson. Il faut distinguer le retard qui concerne la taille, le poids ou les deux, retard qualifié alors de mixte. Parfois, le retard de croissance est constaté dès la naissance, souvent prématurée, conséquence de ce que les médecins appellent un retard de croissance intra-utérin, durant la grossesse et dont la fréquence est de l’ordre de 5 % en France. Les causes possibles sont nombreuses : hérédité, anomalies génétiques, mauvaise implantation du placenta (qui ne joue plus normalement son rôle), infections (rubéole, infections chroniques), tabagisme (cause

Le développement staturo-pondéral doit être surveillé régulièrement

très fréquente), hypertension artérielle, grossesse multiple, alcoolisme, toxicomanie, sous-alimentation ou alimentation déséquilibrée, carence en fer, en folates... Par la suite, le retard de taille peut avoir une origine génétique ou hormonale, alors que le retard pondéral est plus fréquemment en rapport avec une carence alimentaire (malnutrition) ou une alimentation ina-

daptée. Quand le trouble de croissance survient après une période de croissance normale et qu’il est en rapport avec une maladie chronique, on dit qu’il s’agit d’un retard de croissance secondaire. Les pathologies les plus souvent impliquées sont : • les infections : ORL, l’infection VIH (sida), la tuberculose, les parasitoses digestives...

L’âge osseux L’âge osseux permet de connaître le degré de maturation osseuse. Sachant que la maturation du squelette passe par la transformation du cartilage en os, il est possible de mettre en évidence les stades de l’ossification grâce à des examens radiographiques. Il est déterminé très facilement par une radiographie du poignet et de la main gauche de face qui est ensuite comparée à des radiographies de référence. Puis cet âge osseux est comparé à l’âge chronologique et à l’âge structural, autrement dit à l’âge moyen statistique correspondant à la taille de l’enfant. Inutile en cas de croissance normale, la détermination de l’âge osseux est indispensable à chaque fois que l’on s’écarte des normes théoriques (retard ou avance de croissance) définies par la courbe de croissance moyenne. >>>

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> • les maladies digestives : intolérance au gluten, intolérance au lait de vache, reflux gastro-œsophagien sévère, malformations du tube digestif ; • les maladies des reins : insuffisance rénale ; • les maladies hormonales : déficit en hormone de croissance ou autres hormones, notamment thyroïdiennes (hypothyroïdie) ; en effet, les hormones de la thyroïde sont indispensables à la croissance des os et d’autres tissus. Le décalage de taille peut rester modéré jusqu’à 12 ans, mais il s’accentue fortement ensuite quand l’enfant normal entame sa poussée de croissance pubertaire ; • les maladies osseuses ; • les maladies cardiaques. Une autre forme est représentée par le nanisme psychosocial, dû à une carence affective qui provoque une diminution de la production d’hormone de croissance. Le poids est quant à lui parfois satisfaisant. Celle-ci s’observe non seulement dans les milieux socio-économiques défavorisés, mais aussi à l’occasion de conflits entre parents ou d’un changement de mode de garde. Heureusement, un changement d’environnement entraîne souvent rapidement une reprise de la croissance. Obésité infantile : un nouveau fléau Le surpoids et a fortiori l’obésité infantile, autrement dit un excès de masse grasse, représentent des troubles de la croissance en augmentation très inquiétante. En effet, la France compte aujourd’hui 5 fois plus d’enfants obèses qu’il y a trente ans. Un gros bébé n’est donc pas obligatoirement en bonne santé ! Or l’obésité infantile, qui commence parfois très tôt, prédispose à rester en surpoids à l’âge adulte et représente un risque d’être atteint précocement de maladies cardio-vasculaires et/ou de diabète. On l’ignore souvent, mais l’athérosclérose commence dès l’enfance. Des chercheurs

Quand faut-il s’inquiéter ? • Quand l’enfant « prend » moins de 20 g/j de 0 à 3 mois ou moins de 15 g/j de 3 à 6 mois. • S’il manque d’appétit, s’il a souvent des douleurs abdominales, des vomissements, des diarrhées, s’il semble fatigué en permanence. • S’il grossit trop et trop vite. • Si l’enfant a une taille très inférieure ou très supérieure à la moyenne.

Un rebond de l’adiposité précoce expose au risque d’obésité ultérieure

de l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) ont établi qu’une prise de poids rapide dans les trois premiers mois et après 3 ans exposerait à un risque majoré de surpoids ultérieur. Ses causes sont multiples et intègrent l’hérédité (la croissance pondérale des enfants dont l’un des parents, voire les deux, souffrent d’un problème de poids doit être particulièrement surveillée), un déséquilibre nutritionnel (excès d’aliments hypercaloriques, dont les sodas), un manque d’activité physique, ainsi que des traits culturels. Le rôle des parents est naturellement déterminant. L’allaitement maternel est associé à une diminution du risque d’obésité chez l’enfant. Si le bénéfice est

prouvé même pour une durée courte d’allaitement, celui-ci est d’autant plus important que l’allaitement est plus prolongé. Il est intéressant de savoir qu’une étude récente a montré qu’il existe une relation entre la durée de sommeil d’un enfant et le risque d’obésité. En effet, plus les enfants manquent de sommeil et plus ils sont susceptibles de devenir obèses à un âge précoce. C’est ainsi que le risque est par exemple doublé chez les bébés qui dorment moins de 12 heures par jour. Tant que la croissance n’est pas terminée, une simple restriction calorique (sans bannir le plaisir) sous contrôle d’un médecin ou d’un pédiatre, associée à une activité physique adaptée à partir d’un certain âge, peut suffire.

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Influence du sommeil sur l’humeur et la santé PAR LYDIA BOUCHER

Les troubles du sommeil, lorsqu’ils sont chroniques, sont prédictifs de troubles de l’humeur et un risque de développer une dépression majeure. Elle est multipliée par 10, voire 20, par rapport aux sujets qui dorment bien. Dans environ la moitié des épisodes dépressifs, l’insomnie précède l’apparition des changements d’humeur. Chez un patient atteint de maladie bipolaire, la diminution de plus de 3 h de sommeil signe l’apparition imminente d’un trouble de l’humeur.

La privation de sommeil est-elle un mal moderne ? Nous pouvons tous, un jour, être confrontés à un manque de sommeil. Il se manifeste par des troubles de l’humeur (irritabilité, instabilité émotionnelle, difficulté à fixer son attention, troubles de la sensibilité à la douleur, troubles de la pensée, ralentissement des capacités à assembler ses idées, suggestibilité accrue). Les troubles de la vigilance sont symptomatiques aussi du manque de sommeil. On le constate chez les conducteurs de véhicules. L’endormissement au volant est la première cause des accidents de la route. Par ailleurs, il a été cliniquement prouvé qu’une privation de sommeil était responsable de l’altération de

Le sommeil ne permet pas seulement à notre corps de se détendre et d’être au repos. Il a également un rôle essentiel sur pratiquement toutes les fonctions vitales de l’organisme : protection contre les maladies en renforçant nos défenses immunitaires, régénération de la peau, sécrétion d’hormones qui aident notamment à la croissance, diminution du stress, élimination des toxines, mémorisation, équilibre de l’humeur et de l’attention.

l’équilibre glucidique conduisant au diabète. L’hypertension est aggravée également par une durée de sommeil insuffisante. Les études récentes mettent en évidence une diminution du temps moyen de sommeil, plus particulièrement pour certaines classes d’âge. Chez les jeunes, le besoin de sommeil, qui se situe entre 9 et 10 h, n’est plus que de 7 h 45 en moyenne. Depuis les années 1970, la durée moyenne de sommeil a diminué d’environ 2 h par nuit. En dehors de cette durée de sommeil raccourcie, génératrice des troubles

que nous venons de citer, soulignons qu’un Français sur trois est victime d’insomnie, et un sur dix souffre même d’insomnie sévère. Les troubles de l’humeur, qui sont les premiers signes d’un manque de sommeil, sont les prémices de troubles pathologiques graves qui découlent de l’insomnie chronique. Chaque personne a son propre rythme. La durée du sommeil varie en fonction des individus. On ne peut pas parler de durée « normale » ou identique pour tout le monde. Il y a de gros dormeurs et des petits dormeurs. Si un individu a besoin habituellement de 9 h de sommeil, il est inutile qu’il veuille ressembler à cet individu qui se réveille en pleine forme après 5 h de sommeil. Chez lui, dans un temps plus concentré, toutes les phases du sommeil se déroulent pleinement.

Qu’est-ce que le sommeil ? Nos fonctions biologiques suivent un rythme d’environ 24 h. C’est le cycle jour-nuit, ou cycle circadien. Une nuit normale est ensuite divisée en cycles de sommeils successifs, de 3 à 5 en général. Chacun des cycles dure environ 1 h 30 et passe par deux phases de sommeil : lent et paradoxal. Quand >>>

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> nous nous endormons, nous plongeons dans la phase de sommeil lent. Durant cette période de 60 à 75 min, le corps récupère. De nombreuses molécules comme les facteurs de croissance et de défense de l’organisme sont synthétisées. C’est la phase qui permet de récupérer après la fatigue physique. Le cerveau est calme, puis survient la phase de sommeil paradoxal. Le cerveau se met à fonctionner comme en plein éveil tandis que le corps a un tonus musculaire quasi nul. Cette phase qui va durer une quinzaine de minutes est celle pendant laquelle survient le rêve et permet de mémoriser, d’apprendre et de récupérer psychiquement. Avant d’entamer un nouveau cycle de sommeil, nous passons par une phase de court éveil qui reste souvent inconsciente. Lorsque le cerveau est éveillé, le cortex cérébral est stimulé par des neurotransmetteurs : sérotonine, acétylcholine, noradrénaline, glutamate et histamine. Ces neurotransmetteurs, organisés en réseaux, sont eux-mêmes excités par des stimuli externes, comme le sport, le bruit, le café ; ou internes, comme le stress, la réflexion. Pour que le cerveau s’endorme, il faut, d’une part, que ces stimulations cessent et, d’autre part, que ce réseau de neurones émetteurs se mette en veille. C’est là qu’interviennent des neurones d’un type particulier qui imposent aux autres un rythme plus lent. Ces derniers se désactivent progressivement et mettent sous silence les neurotransmetteurs excitateurs. Parallèlement, l’hypothalamus postérieur inonde le cerveau de GABA (acide gamma-aminobutyrique), un neurotransmetteur qui inhibe les neurones. Résultat : en l’absence de stimulations internes ou externes, le cerveau s’endort. Les neurotransmetteurs du sommeil L’accumulation de la sérotonine dans certaines régions du cerveau, en état de veille, contribue à l’arrivée du sommeil et influence l’humeur. La dépres-

Les facteurs influençant le sommeil Nous passons environ un tiers de notre vie à dormir. Mais il n’en va pas de même pour tous les individus et tous les insomniaques ne se ressemblent pas. Certains ont des difficultés à s’endormir, d’autres s’endorment relativement vite et se réveillent plusieurs fois par nuit sans parvenir à se rendormir. Dans tous les cas, il convient de respecter certaines règles pour profiter d’un sommeil réparateur et aussi éviter les sautes d’humeur, l’irritabilité et les périodes d’anxiété : • essayer de se coucher tous les jours à la même heure ; • éviter les siestes prolongées (surtout chez les personnes de plus de 65 ans qui souffrent le plus d’insomnies) ; • la nicotine et la caféine ont des effets stimulants. Les éviter au cours des 6 h qui précèdent l’endormissement. L’alcool a également des effets excitants avant le coucher ; • manger léger et privilégier les sucres lents. Les protéines freinent la sécrétion de sérotonine, cette substance active dans l’installation du sommeil ; • le lait contient un somnifère naturel, le tryptophane, en consommer sous toutes ses formes avant le coucher ; • ne pas lutter contre la fatigue et les bâillements, signes que le corps a besoin de récupérer ; • faire de l’exercice physique pendant la journée et privilégier les exercices de relaxation ; • les bains à l’extrait de lavande favorisent le sommeil.

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Nous n’avons pas tous besoin de la même quantité de sommeil

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> sion ou l’anxiété peuvent ainsi provoquer des troubles du sommeil. Inversement, le manque de sommeil déclenche l’irritabilité, les sautes d’humeur, l’anxiété et la dépression. La noradrénaline contribue à maintenir l’éveil. Les neurones à noradrénaline favorisent la vigilance et jouent un rôle important dans les réactions au stress, lui-même favorisant les troubles de l’humeur (anxiété, nervosité). Certains neurones à l’histamine sont actifs au réveil, mais sont silencieux durant le sommeil paradoxal. Ces neurones envoient leurs projections sur l’ensemble du cerveau et notamment sur les autres neurones de l’éveil qu’ils contribuent à activer. Les antihistaminiques, que l’on prend contre les manifestations allergiques, provoquent d’ailleurs une certaine somnolence. Le GABA est un neurotransmetteur inhibiteur. Il freine la transmission de l’influx nerveux. Il contribue à l’apparition du sommeil en freinant l’action des neurones excitateurs. Les somnifères comme les benzodiazépines ou les nouveaux hypnotiques agissent en

Somnifères et calmants Si l’insomnie résiste même a une bonne hygiène de vie, le médecin, alors, peut prescrire des somnifères ou des calmants, pour une période la plus courte possible afin d’éviter la dépendance. Votre pharmacien peut vous aider aussi à retrouver un sommeil réparateur plus naturel : les plantes (valériane et passiflore, par exemple) ont un effet calmant). L’homéopathie peut être proposée, notamment chez les enfants agités et anxieux qui perdent le sommeil souvent peuplé de cauchemars. Un bilan nutritionnel sous la conduite de votre pharmacien peut également dépister certaines carences nutritionnelles (notamment en vitamines du groupe B) qui perturbent le système nerveux et, donc, le sommeil.

potentialisant l’action du GABA. On constate bien que sans l’accomplissement et le déroulement de ces différentes phases du sommeil, générant l’activité des différents neurotransmetteurs, ce qui demande un nombre d’heures suffisant, tout le système se

dérègle et plusieurs actions favorables sont neutralisées.C’est la raison pour laquelle une bonne nuit de sommeil crée un sentiment de bien-être, favorise nos activités quotidiennes dans le calme, chasse l’excitation et les sautes d’humeur.

sudoku : solution de la page 40

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