15 minute read

ATELIER DE PRODUCTION

GÉNÉRALITÉS :

L’année 2022 fut une année dense pour l’Atelier de Production du GSARA : en plus des nombreux projets sur lesquels nos techniciens ont travaillé, une nouvelle résidence, s’intitulant « Résidence point de vue – point d’écoute », a été mise en place et menée jusqu’au bout avec succès. En outre, nous avons introduit au mois de mai, comme tous les Ateliers en Fédération Wallonie-Bruxelles, un dossier pour l’agrément des subsides pour la période 2023 –2026. Juste avant Noël, nous avons appris que notre demande de renouvellement, mieux : d’augmentation, pour le fonctionnement de l’Atelier a été acceptée.

Advertisement

Cette année, nous avons apporté notre soutien à 12 projets : 4 projets au stade de l’écriture avec des bourses de 1500,- Euros (avec un comité de lecture le 9 septembre) et 8 projets au stade de la post-production (avec des comités de lecture le 1er juillet et le 16 décembre). Ce chiffre est plus élevé que d’habitude (8 projets en post-production au lieu de 5) car nous avons choisi de réintroduire l’étalonnage comme service proposé, ainsi que d’accorder des aides de durées plus courtes – et du coup plus nombreuses – telles que le mixage pour des courts métrages.

Comme chaque année, l’Atelier de Production tente d’équilibrer son soutien entre les premiers pas de jeunes réalisateurs et les chemins tracés par les réalisateurs plus confirmés. En 2022, nous sommes arrivés à un bel équilibre : les deux films qui ont retenu l’attention du jury en juillet (« Dans la chambre » d’Yves Cantraine et « Depuis que tu es partie » d’Olivier van Malderghem) sont des projets soumis par des réalisateurs avérés. Par contre, lors du comité de lecture du 16 décembre, ce sont des premiers ou deuxièmes films qui ont été retenus : « Je suis dehors » de Nina Alexandraki et Lefteris Panagiotou, « Tant que le coeur tient » de Sonia Ringoot, « Les heures claires » de Chris Pellerin, « Paragate » de Wang Jialai, « Pleine nuit » de Manon Coubia et « Rengaines » de Pablo Guarise.

En termes de diffusion, en 2022, nous avons pu organiser une belle première du film « Des portes et des déserts » de Loredana Bianconi à BOZAR, en plus des projections du film « Sur le fil d’Ariane », réalisé dans le cadre de notre résidence, au Musée Art et Marges et au NOVA. Quant à « Pendant que Nicoleta travaille » d’Isabelle Detournay, notre travail de diffusion s’est concrétisé au tout début de l’année 2023 entre autres avec une avant-première à Flagey et une première au Centre Culturel Jacques Franck.

L’Atelier de Production du GSARA se caractérise également par notre volonté de faire le lien entre l’apprentissage (les différentes écoles de cinéma de la Fédération Wallonie-Bruxelles) et le monde professionnel. C’est pour cette raison que notre atelier porte une grande attention à l’accueil des jeunes réalisateurs. Ceux-ci ne sont pas toujours au courant du fonctionnement des ateliers et des aides dont ils peuvent bénéficier et ne savent pas comment s’y prendre. C’est dans cet esprit-là que nous avons rencontré plusieurs jeunes cinéastes fraîchement diplômés lors des rencontres professionnelles organisées par l’IAD (le 14 janvier), le Festival Millénium (le 11 mai) et l’association Elles tournent (le 28 juin) durant lesquelles nous avons pu présenter le fonctionnement de notre Atelier tout en discutant, avec les jeunes cinéastes présents, de leur projets de film.

D’une manière générale, une grande partie du travail de l’Atelier de Production consiste à conseiller les réalisateurs, en partie fraîchement sortis d’école, sur l’écriture et la constitution d’un dossier et à expertiser la production d’un projet dans son ensemble pour un producteur ou un réalisateur. Tout au long de l’année, nous avons été fort sollicités pour des avis et des conseils divers (lecture de projet, constitution de dossier artistique ou de production, visionnement de rushes ou de montages en cours, conseils techniques, etc.) et ce, pour un grand nombre de projets

En 2022, nous avons organisé pour la première fois la résidence « point de vue – point d’écoute » et ce, en partenariat avec le Musée Art & Marges et le NOVA. Quatre jours de programmation (intitulée « BE BRUT ») au cinéma NOVA avec des films liés à l’art brut ont eu lieu en décembre 2022. Ils étaient riches en rencontres et discussions, et le public était au rendez-vous (salle comble pour chacune des séances).

Les aides accordées et les activités déployées par L’Atelier de Production du GSARA en détail :

I - BOURSE D’AIDE À L’ÉCRITURE ET AUX REPÉRAGES

Réunion du 9/9/2022

21 projets inscrits

4 projets soutenus

Membres du comité :

Patrick Taliercio

Nicolas Graux

Philippe van Cutsem

Khristine Gillard

Pauline Piris-Nury (GSARA)

Maxime Thomas (GSARA)

Eleonora Sambasile (GSARA)

Olivier Grinnaert (GSARA)

Enveloppe utilisée : 6000 €

PROJETS RETENUS :

«Derrière les étoiles» de Joaquin Breton

À l’île de La Réunion, sur un territoire de quelques kilomètres carrés, les Réunionnais marchent sur un sol hanté par les démons d’une histoire esclavagiste. Entre croyances, histoire et science, ces lieux et leurs habitants nous montrent un microcosme à l’image du monde. « Les petites choses sont les miroirs des grandes », écrivait Borges ; l’île de La Réunion en est un bon exemple. Et si parfois elle semble submergée par le poids de son histoire, c’est dans son imaginaire, dans sa capacité de réinventer son environnement que nous la découvrirons à travers ce film.

«Aires de repos» de Clément Abbey

« Je conçois ce projet sur les aires de repos belges comme un prolongement d’une quête de l’imaginaire : les horizons intérieurs, les ailleurs intimes des personnes qui sont sur la route, je compte les révéler en explorant avec eux ce recul par rapport à la société et à leur quotidien que permet l’aire de repos. Je souhaite ainsi filmer, le temps d’une pause dans nos vies effrénées, les rêves de repos et d’évasion d’une société moderne qui semble toujours fonctionner en flux tendus. » (Clément Abbey)

«L’aube derrière les monstres» de Sarah Joveneau

« Ce film raconte plusieurs voyages dont ma caméra sera le témoin. Des forêts du Nitassinan Canadien aux branchages de ma généalogie, du fantôme de mon ancêtre à la tentative du rapatriement de sa dépouille sur l’océan, du silence au récit d’une mémoire coloniale inscrite dans mon corps sans qu’on ne me l’ait pourtant jamais racontée. Cette mémoire j’en rassemble peu à peu les morceaux, de part et d’autre de l’Atlantique, mais aussi en remontant le fil du silence des générations de femmes de ma lignée. » (Sarah Joveneau)

« Tu veux pas perdre 2 ou 3 kilos avant d’aller chez mamie ? » de Marion Guillard

« Plus jeune, je détestais autant mon corps que j’étais obsédée par les “images de Nature”. D’un côté, je me disais qu’elles étaient sublimes, et que c’est pour cela qu’elles existaient, et de l’autre, j’avais l’impression qu’en tant que femme, si on ne me regardait pas, j’allais disparaître. C’est en suivant une succession de séquences illustrant tour à tour les formes de représentations de nature que nos sociétés modernes produisent : cinéma animalier, parcs naturels, zoos, etc. que le propos du film émerge. Ces séquences se mettent en mouvement autour d’un fil narratif, qui suit mon expérience personnelle en tant que cinéaste, plasticienne, ornithologue, femme, corps. » (Marion Guillard)

II - AIDE À LA PRODUCTION, POST-PRODUCTION ET PROMOTION

Réunion du 1/7/2022

5 projets inscrits

2 projets soutenus

Membres du comité :

Mathieu Volpe

Clémence Hebert

Charlotte Grégoire

Miléna Bochet

Pauline Piris-Nury (GSARA)

Olivier Grinnaert (GSARA)

Jean-Noël Boissé (GSARA)

Geoffroy Cernaix (GSARA)

PROJETS RETENUS :

« Dans la chambre » d’Yves Cantraine

Se plongeant uniquement dans des archives familiales et personnelles, des films de fêtes et de voyages, le réalisateur confiné prend son élan, questionne les images, libère la mémoire sonore, et voyage dans le temps et l’espace. Le retour sur le passé se fait ainsi danse et dérive poétique. Comme l’a écrit Emily Dickinson, figure tutélaire de ce film : « Je vis dans le possible, une maison plus belle que la prose. »

Production : Hélicotronc

Aide accordée : 4 semaines de montage son – 2 semaines de mixage

« Depuis que tu es partie » d’Olivier van Malderghem

« Ma fille Marjorie, tombée dans le coma, est abandonnée par ma famille maternelle. J’entame alors un dialogue imaginaire avec elle. Nous renouons les fils de notre histoire. Nous revivons nos moments heureux... Moments que nous vivions sans arrière-pensée, mais qui, à notre insu, déclenchaient une haine envieuse féroce. (Olivier van Malderghem)

Production : Les Films Maëlstrom

Aide accordée : 10 semaines de montage image

Réunion du 16/12/2022

10 projets inscrits

6 projets soutenus

Membres du comité :

Vincent Pinckaers

Chloé Malcotti

Hervé Brindel

Clara Beaudoux

Faustine Cros

Maxime Lombaerts (GSARA)

Benjamin Durand (GSARA)

Thibault Coeckelberghs (GSARA)

PROJETS RETENUS :

« Je suis dehors » de Nina Alexandraki et Lefteris Panagiotou

Après dix ans de conflits avec l’Etat, en faisant des allers-retours dans les camps de détention et en espérant obtenir un permis de séjour en Europe, Jamal se trouve isolé au huitième étage d’un énorme bâtiment délabré qui s’élève au-dessus de la mégalopole d’Athènes. Sa seule compagnie dans cette aventure ce sont les voix de ses amis, des plus jeunes, de ceux qui, dispersés dans les centres de détention ou sur les routes de l’Europe, vivent aussi l’isolement.

Production : Matière Première

Aide accordée : 3 semaines de montage son - 2 semaines de mixage

« Pleine nuit » de Manon Coubia

2022. Un matin, des gendarmes délimitent un périmètre de sécurité au bord d’un lac, devant le chalet familial où Louison est venue pour les vacances. Des armes de la seconde guerre ont été détectées par des plongeurs. La grand-mère de Louison serait complice. 1945. Rattachée au groupe Francs Tireurs et Partisans, résistants d’obédience communiste, elle aurait avec d’autres de ses camarades refusé de rendre les armes...

Production : The Blue Raincoat

Aide accordée : 3 jours de mixage

« Tant que le cœur tient » de Sonia Ringoot

Dans « Tant que le cœur tient », nous accompagnons Marie-Thérèse dans la dernière étape de sa vie. Nous la suivons dans sa relation aux autres où elle n’est plus maître de ses choix mais à la merci de ce qu’on peut encore lui accorder. C’est le récit d’une trajectoire de fin de vie saisie au plus près avec complicité, pudeur et parfois humour, qui nous renvoie inévitablement à nous-mêmes, à cette question dérangeante et angoissante de notre devenir.

Production : Cineke ASBL

Aide accordée : 4 semaines de montage image

« Les heures claires » de Chris Pellerin

Dans un face à face surréaliste, quelques résidents extravagants de la maison de repos les Ursulines s’adressent à la caméra et à eux-mêmes. Ils nous partagent leurs mondes intérieurs en s’animant par éclats d’une vitalité intense, d’une intelligence précise, d’une poésie étonnante. Au point de rencontre entre réel et fiction, le film revisite notre regard sur la vieillesse, avec la complicité et la participation active des personnages.

Production : AJC !

Aide accordée : 1 semaine de mixage

« Paragate » de Wang Jialai

« À Shanghai, la santé de ma grand-mère se dégrade et ma mère se rend quotidiennement dans son appartement pour s’occuper d’elle. Je redécouvre la dureté de leurs relations et de cet univers que j’ai mis à distance en partant à l’étranger. Quand j’arrive finalement en Chine, ma grand-mère est morte. Ma mère vit seule et est complètement repliée sur la pratique religieuse qu’elle m’a inculquée. Pour échapper à cette atmosphère oppressante, je me promène dans le quartier de mon enfance. » (Wang Jialai)

Production : Dérives

Aide accordée : 1 semaine d’étalonnage

« Rengaines » de Pablo Guarise

Un café-karaoké dans le nord de Bruxelles. Chaque jour, les mêmes habitués viennent y passer quelques heures à boire et jouer aux cartes. Quelques soirs par mois, ils se réunissent pour chanter des vieilles chansons de variété. Ces chansons semblent discrètement raconter quelque chose de leurs vies et de leurs histoires... Une drôle de comédie musicale.

Production : Dérives

Aide accordée : 3 jours d’étalonnage et des lieux suspendus entre deux mondes. Une peintre se met au travail, des jeunes s’entrainent aux chants traditionnels, un berger lutte contre le feu… Seul l’orage viendra calmer les flammes.

Production : Atelier Graphoui

Aide accordée : 4 semaines de montage son

« A new life, a new fight » d’Elettra Bisogno & Hazem Alqaddi

Les personnages de ce film sont Hazem et Elettra. Leurs chemins se croisent à des moments particuliers de leurs vies. Elettra est d’origine italienne, c’est une jeune étudiante en école d’art qui a grandi avec tous les conforts que cette société lui offresans vraiment les questionner. Hazem est d’origine palestinienne. Il a 19 ans quand il arrive à Bruxelles en 2018. Son départ de Gaza commence comme une aventure en dehors de sa terre - occupée et assiégée. Mais après quelques mois de voyage, il comprend que le retour sera impossible : après l’Egypte, la Turquie et la Grèce, sa destination devient la Belgique. À Bruxelles, Elettra et Hazem se rencontrent. « Nous voulons raconter comment nous nous sommes connus, comment nous avons essayé de nous comprendre, comment nous avons appris à nous regarder, à nous aimer. »

Production : Tândor Productions

Aide accordée : 9 semaines de montage image

III - FILMS EN COURS EN 2021

« Domus de Janas » de Myriam Raccah

Un village dans l’arrière-pays sarde. Pendant que la sécheresse bat son plein, de vieilles légendes émergent du territoire, convoquant des personnages

« Ôte-toi de mon soleil » de Messaline Raverdy Portrait éclaté. Une rencontre. Monsieur A., 83 ans, “habite” à l’hôpital psychiatrique. Pendant des années, il a parcouru la ville avec son chariot, pour amasser les papiers disparates qu’il amenait chez lui par milliers, saturant son appartement d’un chaos labyrinthique, au point de nier son espace de vie. On dit de lui qu’il a le “syndrome de Diogène”. Il est doté d’une culture vertigineuse et d’un sens de l’humour acéré. Les images abondent. Pour qu’il puisse rentrer chez lui, il faut désengorger son intérieur.

Production : Matière Première

Aide accordée : 7 semaines de montage image

« Pendant que Nicoleta travaille » d’Isabelle Detournay

« Bucarest, secteur 1, gare du Nord. Ilinca, Melinda, Nicoleta et Nella se battent chaque jour pour survivre. Une amitié se noue peu à peu entre elles et moi, malgré la présence incessante de l’argent, la brièveté de mes séjours en Roumanie, malgré la barrière de la langue, malgré la drogue et les blessures. » (Isabelle Detournay)

Production : AJC !

Aide accordée : 3 semaines de montage son – 2 semaines de mixage

Production : Matière Première

Aide accordée : 3 semaines de montage son – 2 semaines de mixage

« L’Être clignotant » de Juliette Mauduit

« L’Être clignotant » est un court métrage expérimental qui retrace l’expérience d’une crise d’épilepsie vécue de l’intérieur. La réalisatrice transforme ses symptômes et séquelles en une forme artistique et rend ainsi visible une maladie qui reste encore méconnue.

Production : White Market

Aide accordée : 2 semaines de montage image – 2 semaines de montage son – 7 jours de mixage

« Sur le fil d’Ariane » d’Adina Ionescu-Muscel et Clara Beaudoux

Ariane Bergrichter, née en 1937 à Dresde, arrive en Belgique en 1958 et y reste jusqu’à sa mort en 1996.

« Sur le fil d’Ariane » s’inspire de ses assemblages créés pendant les huit dernières années de sa vie, une période marquée par des crises psychotiques mais aussi par un élan vital la poussant à dessiner inlassablement les démunis et les courageux - dans un Bruxelles populaire et coloré qui lui était cher.

IV - PROJETS FINIS

« Les endroits où nous ne sommes pas » de Marta Kucza

Kante, Guinéen de 37 ou 43 ans selon ses papiers, est travailleur de nuit en banlieue de Londres. Après 10 ans d’exil en Pologne, un divorce et une fille restée là-bas, sa tête est pleine d’une Afrique qui n’existe plus. Et moi, cosmopolite low-cost, bouleversée par la maladie de ma mère en Pologne, qui lui rend visite. En tissant une toile d’histoires personnelles, ce documentaire raconte les fantasmes sur la vie en Europe de l’Ouest, les ruptures et les reconstructions de la vie familiale et une débrouillardise sans fin, à la fois drôle et tragique, à la réalité incertaine, sans cesse en mouvement. C’est également un film sur l’amitié qui adoucit l’amertume des échecs et des frustrations, et sur la fabrication d’images qui permet de reconstruire nos relations marquées par les absences.

Production : L’Atelier de Production du GSARA

Aide accordée : 3 jours de mixage – 3 jours d’étalonnage

V - PROJETS EN DIFFUSION

« Des portes et des déserts » de Loredana Bianchoni

Un poème écrit en prose s’inscrit sur l’écran, phrase par phrase. Se déploie le conte d’une Odyssée de migrants, comme d’hier et d’aujourd’hui. Au texte répondent des images d’archives, des tableaux, des images actuelles.

Production : Dérives, Atelier Graphoui

« Pendant que Nicoleta travaille » d’Isabelle Detournay

« Bucarest, secteur 1, gare du Nord. Ilinca, Melinda, Nicoleta et Nella se battent chaque jour pour survivre. Une amitié se noue peu à peu entre elles et moi, malgré la présence incessante de l’argent, la brièveté de mes séjours en Roumanie, malgré la barrière de la langue, malgré la drogue et les blessures. » (Isabelle Detournay)

Production : AJC !

« Sur le fil d’Ariane » d’Adina Ionescu-Muscel et Clara Beaudoux

Ariane Bergrichter, née en 1937 à Dresde, arrive en Belgique en 1958 et y reste jusqu’à sa mort en 1996.

« Sur le fil d’Ariane » s’inspire de ses assemblages créés pendant les huit dernières années de sa vie, une période marquée par des crises psychotiques mais aussi par un élan vital la poussant à dessiner inlassablement les démunis et les courageux - dans un Bruxelles populaire et coloré qui lui était cher.

Production : L’Atelier de Production du GSARA

VI - RÉSIDENCE ANNUELLE

« POINT DE VUE - POINT D’ÉCOUTE »

Une proposition de collaboration pour deux artistes, l’un/e travaillant le son, l’autre travaillant l’image en pellicule, autour d’un sujet donné, qui aboutit à une œuvre audiovisuelle commune d’une durée de 10 à 15 minutes. (Cette résidence sera reconduite tous les ans, jusqu’en 2026.)

Cette année, le thème était l’art brut. Sélectionnées pour cette première résidence, Adina Ionescu-Muscel et Clara Beaudoux ont réalisé un film (« Sur le fil d’Ariane ») qui capte par l’image et le son la sensibilité de l’artiste « outsider » Ariane Bergrichter. Cette dernière, née en 1937 à Dresde, arrive en Belgique en 1958 et y reste jusqu’à sa mort en 1996. Le film plonge dans un Bruxelles populaire et coloré, cher à cette artiste qui, face à une vie psychique complexe, disait retrouver dans la ville son énergie de vie.

« Sur le fil d’Ariane » a été présenté deux fois en automne 2022 lors de l’exposition de l’œuvre d’Ariane Bergrichter au Musée d’Art et Marges ainsi qu’en décembre 2022 au Cinéma NOVA lors d’une programmation ayant pour thématique l’Art Brut.

Partenaires de la Résidence

Musée Art et Marges, Cinéma NOVA, PELISKAN.

Interview avec les deux réalisatrices : https://www.causestoujours.be/sur-le-fil-darianece-nest-pas-un-film-sur-ariane-bergrichter-plutotun-film-avec-elle/

Pour en savoir plus sur la résidence : https://gsara.be/2022/03/16/appel-a-projets-residence-dartistes-point-de-vue-point-decoute/

VI. I. TRAVAIL DU SON ET DE L’IMAGE

Par le biais de cette résidence, le GSARA souhaite encourager une écriture audiovisuelle innovante qui accorde au sonore une part de créativité et d’importance égale à celle du visuel. En effet, lors de la réalisation de films, trop souvent l’image domine le son, le son accompagne l’image, l’illustre. En invitant à travailler de manière parallèle et autonome le son et l’image, un lieu de rencontre sera créé qui permettra de faire émerger la force poétique de l’asynchrone. Au cours du processus de travail, les deux artistes devront se mettre d’accord sur les points de rencontre entre leurs médiums respectifs. Ils échan- geront régulièrement sur l’avancement du projet et confronteront leur points de vue/d’écoute de manière constructive.

Au niveau du son, nous privilégions une approche artisanale par opposition à l’hyper technicisation contemporaine sonore.

En invitant un/e artiste travaillant l’image en celluloïd, nous valorisons cette pratique artisanale visuelle, aussi ancienne qu’avant-gardiste. L’image analogique permet de créer des images dont la teneur esthétique est souvent particulièrement intéressante : grâce au grain de la pellicule, elle produit des images hors des sentiers battus qui s’apparentent davantage à la peinture qu’aux images lisses des reportages télévisuels. Le rendu des couleurs si particulières de la pellicule contribue également à la création d’images tour à tour brutes, oniriques et visuellement stimulantes.

Malgré la liberté artistique dont jouissent les deux artistes, il sont tenus à ne pas perdre de vue le cadre de travail et le sujet donné. Le lien avec le réel devra ressortir clairement.

VI. II. THÈME DE L’ANNÉE 2022: ARIANE BERGRICHTER ET L’ART BRUT

En 2022. les artistes sélectionnés pour la Résidence « Point de vue – Point d’écoute » étaient amenés à produire un film à partir de l’œuvre d’Ariane Bergrichter, une artiste présente dans la collection du Musée Art et Marges. Entre 1988 et 1996, oscillant entre des phases de clairvoyance et d’angoisse, Ariane Bergrichter (1937–1996) se met à transcrire scrupuleusement des voix qu’elle entend dans sa tête et qui la harcèlent jusqu’à sa mort. Dans la même période, elle parcourt le centre-ville de Bruxelles pour croquer sur le vif des scènes de café, des individus au profil remarquable, des ouvriers au travail, construisant ainsi une chronique brute et sans fioritures de la vie quotidienne. Après sa mort, ses enfants ont trouvé plus de cinquante collages fourrés dans une grande valise brune. Ainsi rassemblées, ces œuvres forgent une mémoire cacophonique à travers le temps, composée d’innombrables histoires individuelles et disparates, unifiées par l’œil et la main de l’artiste.

Le GSARA, parallèlement aux agréments officiels, vise à mettre en valeur les prestations de services extérieurs de production audiovisuelle

Le GSARA agit en effet en tant que prestataire de services auprès de différents partenaires et institutions publiques avec lesquels il s’engage dans toutes les étapes du processus de préparation, réalisation, production et post-production jusqu’à la livraison des masters, de la réalisation de capsule web au long métrage documentaire, en passant par les captations multi-caméras et streaming vidéo de tout type : débats, conférences, activités culturelles et artistiques, etc. Le service de post-production inclut par ailleurs les étapes suivantes : montage image, montage son, mixage et étalonnage.

Nous privilégions les actions en partenariat avec des associations engagées dans le secteur socio-culturel et non-marchand ainsi que des institutions publiques. Nous portons une attention spécifique aux thématiques telles que la multiculturalité, l’inclusion, les droits des femmes, le handicap, la migration, l’isolement, la précarité, l’emploi, la santé, l’alphabétisation, l’accès à la culture, et le patrimoine territorial.

This article is from: