Alex Kanevsky | Kenichi Hoshine
UNCATCHABLE DĂŠrive de l'esprit
Vernissage Mercredi 25 mai à 18h 4-6 rue de Braque Paris 3
Exposition du 25 mai au 28 mai 2016 au 4-6 rue de Braque Paris 3 du 31 mai au 19 juin 2016 à la galerie au 15 rue Beautreillis Paris 4 de 11h à 19h
Alex Kanevsky, J.W.4, détail, huile sur bois, 46x46 cm © courtesy Galerie Guido Romero Pierini - Lei Dinéty
Alex Kanevsky est né en Russie et vit depuis l’âge de 20 ans à Philadelphie, où il a étudié à l’Académie des Beaux-Arts de Pennsylvanie. Kenichi Hoshine est né au Japon. Il a grandi dans le New Jersey puis étudié à l’école des arts visuels de New York, où il vit. Tous deux sont établis au Nord-Est des États-Unis depuis de nombreuses années et sont amis.
Kenichi Hoshine, Untitled 63, huile et acrylique sur bois, 61x61 cm © courtesy Galerie Guido Romero Pierini - Lei Dinéty
Alex Kanevsky
Il y a d’abord une onde. Comme une résonance visuelle, la somme impossible de ce qui a été vu. Puis l’impression d’un heureux bug, d’une dérive entre l’œil et l’esprit. La peinture d’Alex Kanevsky a pour terreaux la nature et l’intimité. Ses sujets sont le plus souvent seuls. S’il y a le prisme d’un observateur, c’est un autre admis, familier peut-être, dont la présence ne change pas la façon de se laisser voir. L’intimité ne tient pas tant de la nudité que de l’absence de poses de ses sujets. Ses natures mortes elles-mêmes sont des intimités domestiques : porte entrebâillée sur une salle d’eau, un lit défait, lavabo esseulé, pans cachés au tout venant, dans des décors d’une Amérique antérieure. Ses paysages aussi semblent des promenades où l’on veut être seul, ou avec un autre mais qui se tairait. Alex Kanevsky ne déroule pourtant pas de narration, il laisse voir : un « N’attendezpas que je vous dise quelque chose mais vous pouvez être là ». La conversation qu’il mène ne s’adresse pas à l’observateur. Regarder ses peintures s’apparente à être un entomologiste, observateur ignoré de ce qui vit sous son œil et au-delà de lui, et qui ne peut en saisir toutes les dimensions privées. Ses sujets se laissent voir avec cet air distrait qui n’existe que dans un rapport apprivoisé. Sujets se fichant d’être vus, même lorsqu’ils s’offrent, et semblant dire « Ton observation ne me regarde pas ». Leur absence de posture offre un mélange de dureté et d’abandon, un je-m’en-foutisme à la beauté russe. Ni exhibitionnisme, ni pudeur. Réalisme social sans la misère. Réalisme intime. Alex Kanevsky ne tient pas d’autre discours que ce qui est couché. Sa conversation est à cueillir, par qui peut.
Alex Kanevsky, M.H., huile sur bois, 46x46 cm © courtesy Galerie Guido Romero Pierini - Lei Dinéty
Alex Kanevsky, P.E., huile sur bois, 46x46 cm © courtesy Galerie Guido Romero Pierini - Lei Dinéty
Alex Kanevsky, Homer, huile sur toile, 167x167 cm © courtesy Galerie Guido Romero Pierini - Lei Dinéty
Kenichi Hoshine
Les œuvres de Kenichi Hoshine sont étonnamment indépendantes. Chacune est un petit monde singulier qui semble n’appartenir qu’à lui-même. Des mondes dans lesquels il y a toujours une partie manquante. De façon tangible, c’est une partie grattée, rendue à l’abstraction ou une dimension voilée, embrumée par un recouvrement à la cire. Part manquante des sujets, cachés sous les draps, la neige, derrière un autre, leurs propres mains, ou simplement tournés. Tous se dérobent un peu à l’image, semblent ne pas vouloir être pris complètement, pointent le nez. Le travail de Kenichi Hoshine donne le sentiment d’un lien originel à la photographie. Au-delà de la poésie qui émane de ce qui est représenté, de manières techniques très diverses, ce qui est le plus émouvant, ce sont ces parties manquantes, cachées, ce que l’on imagine de fragile derrière. Les images obscures ou les fragments de sujet sont plus attractifs, plus intrigants que l’image complète ne le serait, tout sur lequel il n’y aurait plus à se demander. La peinture de Kenichi Hoshine honore ce qui est dissimulé, ténu. Un peu à la façon des photos manquées qui se révèlent ensuite être les plus belles.
Kenichi Hoshine, Untitled 64, huile et cire sur bois, 61x76 cm Š courtesy Galerie Guido Romero Pierini - Lei DinÊty
Kenichi Hoshine, Untitled 58, huile sur bois, 61x 76 cm Š courtesy Galerie Guido Romero Pierini - Lei DinÊty
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