Lumière et génériques architecturales

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Lumière et génériques architecturales

Lumiere et géneriques architecturales
Année
2019-2020
Mémoire de Licence Hamza ER-ROUANE UIR-EAR , Juin 2020
universitaire

Fig.01 : Hamza ER-ROUANE, Photographie d’une maquette conceptuelle, Mai 2018, Fig.02 : Fan Ho, Photographie, 1950, Hong Kong

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La lumiere délimite,matérialise et puis construit.

Mémoire / Licence Hamza ER-ROUANE UIR-EAR , Février 2020

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Fig.03 : Fan Ho, Photographie, 1950, Hong Kong

Remerciements

Je tiens a remercier certaines personnes qui m’ont aider a me dévoiler.

a Monsieur Driss Ben Abdellah, qui m’a initié á la lumiere et attiré mon attention vers toutes ses spécificités.

A mon encadrante, Mme Skali, pour ses efforts et ses encouragements.

Ce mémoire rend hommage aux architectes qui travaillent a la lumiére, avec la lumiére, et en fonction de la lumiere.

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Fig.04 : Hervé Lucien, Géométrie de la lumiere

Lumiere
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et géneriques
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introduction

Comprendre ce qui faisait architecture au sein de la lumière et l’universalité de son emprise a toujours éveillé ma curiosité.

Certains architectes portent un intérêt particulier pour cette donnée immatérielle. Ils l’utilisent comme étant une figure, une posture qui définit un état d’âme ou une vision ; un traçage de parcours ou pour créer des ambiances.

Elle définit des espaces projetés qui cadrent des vues et a chaque usage, on attribue une lumière particulière.

Toute architecture est faite de lumière.

Toujours présente pour scénariser, elle dévoile les plus beaux aspects architecturaux d’un bâtiment.

Analyser la lumière passe d’abord par une analyse scientifique, pour comprendre ses aspects physiques ; comment elle se comporte, quelles tonalités elle produit, et les émotions qu’elle véhicule … Elle s’exprime á travers l’architecture et s’expose comme étant une matière.

Le rapport à la lumière a été changeant au fil de l’histoire ; relatif au besoin, puis au culte, à l’hygiène et enfin à la mise en valeur des volumes. A chaque siècle, une lumière est identifiable.

Toutefois, la lumière n’est pas qu’une donnée quantifiable en architecture. Elle est sensitive et marque la mémoire du lieu ; elle suscite des émotions chez celui qui pratique l’espace.

Ainsi, toute architecture qui s’expose en lumière est riche et regorge de qualités pour émouvoir l’homme.

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Lumiere

histoire culture mystique élévation matiere espace émotions silence ambiance mémoire art intéractivité introspection expérience fantasmagorie photographie

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Bibiliographie

Livres _

Dubet Alice - Qu’est ce que la lumiere pour les architectes ? - édition archibooks + Sauterau éditeur -2003

Dominique Spinetta - L’apprentissage du Regard -Lecons d’architecture- Savoir faire pour l’architecture - éditions de la villette -2003

Le Corbusier, Lucien Hervé, Contacts - Andrieux Béatrice, BAJAC Quentin, Richard Michel, SBRIGLO Jacques - L’atelier d’éditions2011

éloge de l’ombre- éditio Verdier Lagrasse - 1978

Perec George - Espece d’espaces - - édition Galilée - 2000

Peter Zumthor - Penser l’architecture - -Birkauser - Basel

Tadaa Ando - Géométrie de l’espace humain - Masao Furuyama

Revues _

Au coeur de la lumiere, le silence - A’A’ n.389 - Mai /Juin 2012

La musique, c’est l’air, l’architecture la lumiere - A’A’ n.389 - Mai /Juin 2012

Architecture sacrée - Technique et architecture - N405

Articles en ligne_

https://www.academia.edu/37332658/L_Intranaute_Notes_sur_James_Turrell_in_catalogue_de_l_exposition_James_Turrell._It_Becomes_your_Experience_Mus%C3%A9e_d_Arts_Nantes_1er_juin_au_2_septembre_2018_Mus%C3%A9e_d_ Arts_Nantes_%C3%89ditions_Snoeck_Gand_2018_p._8-23_English_version_The_Intranaut_-_translated_by_Chris_Miller_24-28_ https://eyeondesign.aiga.org/julio-le-parcs-rollicking-retrospective/ http://jamesturrell.com/work/type/ https://www.artspace.com/magazine/art_101/art_market/light-and-space-52248 https://www.dezeen.com/2020/03/05/doug-wheeler-david-zwirner-gallery-new-york/ https://thespaces.com/doug-wheeler-recreates-the-sky-inside-manhattans-david-zwirner-gallery/

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Table des illustrations

Fig.01 : Hamza ER-ROUANE, Photographie d’une maquette conceptuelle, Mai 2018,

Fig.02 : Fan Ho, Photographie, 1950, Hong Kong

Fig.03 : Fan Ho, Photographie, 1950, Hong Kong

Fig.04 : Hervé Lucien, Géométrie de la lumiere

Fig.05 : Hervé Lucien, Couvent de la Tourette, Le Corbusier

Fig.06 : Hervé Lucien, Haute Cour a Chandigarh, 1955 , Le Corbusier

Fig 7 Le panthéon de Rome

Fig 8 High museum d’Atlanta, un bel exemple de l’intégration de la lumiere naturelle

Fig 9 Window series , James Turrell

Fig 10 L’allégorie de la caverne, selon Platon

fig.11 Fabrique d’architecture, scene tragique selon Vitruve, Goujoun Jean, 1545

fig.12 Vitraux de la Sainte chapelle de Paris

fig.13 Michelangelo Merisi da Caravaggio, The Calling of St Matthew (1599-1600).

fig.14 Le Corbusier, perspective du Capitole, premiere esquisse., 3 mai 1956

fig.15 Peter Zumthor, Thermes de Vals les bains, Suisse, 1996

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fig.16 Lucien Hervé, Le batisseur d’ombres, Unité d’habitation a Marseille, 1949

Fig . 17 Villa NM , Ben Van Berkel , 2000 - 2007 , New - York

Figs .18 Casa Galvez 1955 San-Angel, Mexico

Fig 19. Piet Mondiran, Composition In red, Yellow and Blue, 1922

Fig .20 La Casa Turegano, croquis d’Alberto Campo Baeza

Fig . 21 Carnets de voyages personnels, Rome , Avril 2019

Fig .22 Touch my light , Hamza Er-rouane

Fig 23 Bassin d’eau, Temple de l’eau Hompuku-ji , de Tadaa - Ando.

Fig 24 Salle de méditation, Temple de l’eau Hompuku-ji , de Tadaa - Ando.

Fig 25. Souvenirs du Maroc, Croquis de voyage

Fig 26. Tadao Ando, a l’église de lumiere d’Ibaraki, Osaka

Fig 27. Paysages californiens, Laddie John Dill , 1970

Fig 28. Dan Flavin - untitled (in honor of Leo at the 30th anniversary of his gallery), 1987.

Fig 29. Olafur Eliasson, The weather Project. 2003

Fig 30. Julio le Parc, Lumiere verticale verticale, 1978

Fig 31. Installation view, Doug Wheeler at David Zwirner NYC

Fig 32 Ann Veronica Janssens, yellow-

Fig 33 See Colour de Järna, Suède © James Turrell – Photo : Florian

Fig 34. James Turrell – Key Lime (1994).

Fig 35. James Turrell – Skyspace de Roden Crater, Flagstaff, Arizona (aile du cratère de l’intérieur)

Fig 36. James Turrell - The light inside.

Fig 37 La tour Mont-parnasse, Paris, Hamza Er-rouane, Juillet 2018

Fig 39 Light Angels, The serie, Hamza Er-rouane, Juillet 2019

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Sommaire

Introduction

Chapitre 1 .Reflexions historiques et intérpretations de la lumiere

I . Lumiere l c’est quoi ?:

. définitions

. Lumiere naturelle et artificielle

II . Lumiere l Histoire :

. Interprétation de la lumière à travers les siècles:

1. Antiquité: a. l’allégorie de la caverne de Platon b. La lumiere selon Vitruve

2. Moyen-age: a. La métaphysique de la lumiere b. La théologie de la lumiere c. La renaissance ou siecle de lumieres

3.Époques modernes:

. Industrialisation et pragmatisme 4. Époque contemporaine :

III . Lumiere l culture

. Mystique et symbolique de la lumiere

Chapitre 2. Intérdépendance lumiere l matiere: .1 lumiere l espace l matiere

lumiere l limite .3 lumiere l structure: .4 lumiere l reflet .6 lumiere l couleurs .7 lumiere l géométrie

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Chapitre 3. lumieres et génériques architecturales:

I. La spacialité architecturale est évocatrice d’émotions

1. lumiere l émotion :

2. lumiere l atmospheres

3. lumiere l mémoire :

4. lumiere l silence :

II . Génériques architecturales : éclairages muséographiques

1. Le Mouvement Light and space

2. Les artistes de lumiere:

. Dan Flavin

.Olafur Eliasson

. Julio le Parc l G.R.A.V.

. Doug Wheeler

. Ann Veronica Janssens .James Turrell

III . Conclusions et expériences personnelles

1. La photographie, comme médium photographie l lumiere

2. Expérience personnelle

3. Conclusions

4. Premieres esquisses d’un projet

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Chapitre 1.

1. Lumiere l c’est quoi ?:

Le terme lumière parait simple et évident, mais dès qu’on essaye de le définir toute sa complexité surgit, et on se trouve devant plusieurs explications. La lumière incarne plusieurs sens, que ce soit Physique, philosophique, spirituel ou céleste.

Avant tout, la première définition et celle qui est simplement physique, permet de cadrer et de comprendre donc ce qu’elle est scientifiquement, et ce qui la constitue. Selon Maxwell, la lumière est une onde électromagnétique, elle peut être définie comme un flux de particules énergétiques dénuées de masse, des photons.

Rayonnement émis par des corps portés à haute température (par incandescence), ou par des substances excitées, perçus a l’œil nue. Il s’agit-là de la définition physique.

La lumière peut être interprétée différemment, elle peut être considérée comme clarté du jour, une source qui éclaire et qui contribue vivement dans notre quotidien.

Ce qui éclaire l’esprit, dans cette définition : la lumière ne nous illumine pas physiquement mais intellectuellement. Des lors, nous pouvons définir la lumière comme une source d’éclairement général. Elle est source d’énergie physique et intellectuelle, elle illumine notre corps et notre esprit, et par la même occasion, notre vie.

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2. Lumiere naturelle et éclairage artificiel:

Conjointement à l’envie de l’Homme d’améliorer son art de bâtir, il a réussi à ce protéger de la lumière naturelle, puis a la maitriser et finalement à en faire son alliée dans de véritables scénarios spatiaux. Selon l’emplacement de l’édifice, et grâce à une large palette d’outils lui permettant de façonner littéralement la lumière, l’architecte construit une ambiance lumineuse particulière. Selon les époques, la lumière joue un rôle différent, d’importance plus au moins grande, mais elle reste toujours une préoccupation essentielle en architecture.

Par contraste et malgré sa nécessité, la lumière artificielle est inerte et en ce sens morte, car même lorsqu’elle est déplacée ou transformée électriquement, ces changements sont contrôlés et programmés à l’avance, et manquent ainsi de spontanéité et d’imprévisibilité de la lumière du jour.

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Caractéristiques de la lumiere naturelle

La modélisation de la lumiere naturelle et ses variations :

La lumière interagit avec l’espace, sa structure, ses textures, et lui procure un jeu d’ombres et de lumière qui fait sa particularité, et ce, à travers sa modélisation. Elle dépend de la configuration de l’espace architectural, de sa forme, de ses ouvertures et de son orientation qui influencent la distribution de l’éclairement, les ratios de luminance, la perception de la lumière, etc.

L’interaction de celle-ci avec la structure de l’espace intérieur et de ses différentes textures, détermine l’aspect de cet espace.

Ce dernier peut paraitre petit et sombre, ou lumineux et spacieux. Chose qui est directement liée au type d’éclairage adopté.

Tout ceci permet d’améliorer l’image de l’espace et du lieu, et donc du bâtiment. Cela permet de lui octroyer une spécificité et donc une valeur durable.

L’orientation du batiment:

L’orientation du bâtiment revêt une importance cruciale lorsqu’il s’agit de l’intégration de la lumière naturelle au sein de l’espace intérieur. Ceci est étroitement liée à l’implantation du bâtiment dans son site et de la course du soleil. Une orientation bien réfléchie permet d’optimiser la pénétration de la lumière. En plus de créer une sensation de bien-être et d’offrir un éclairage agréable. La lumière naturelle permet d’orienter l’individu spatialement et temporellement, à l’aide de la relation créée entre l’intérieur et l’extérieur.

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La couleur de la lumiere naturelle:

L’homme s’est développé dans un environnement naturellement éclairé, ce qui fait de l’apparence des objets éclairés naturellement une référence .Ceci est étroitement lié à l’indice de rendu de couleur d’une source lumineuse, qui est défini comme étant la capacité pour cette source de restituer huit couleurs normalisées, et le seul l’indice de la lumière blanche naturelle qui possède un spectre complet et continu correspond à l’indice maximal qui est de 100 ( indice de rendu de couleur ). L’aspect de tout objet est donc relatif a la qualité de la lumière et de la quantité projetée sur ce dernier.

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Fig 7 le panthéon de Rome

Types d’éclairage :

Les musées présentent un champ d’étude privilégie, vu qu’il présente des contraintes relatives à la mise en valeur et à la conservation des œuvres. Idéalement, l’éclairage du bâtiment doit se faire au biais d’une lumière naturelle diffuse, et en évitant tout éclairage direct qui comporterait des rayons ultra-violets ou infrarouges qui son nuisant aux œuvres d’art. Cette difficulté de maitrise de la lumière peut être un facteur limitant. Toutefois, les méthodes de cheminements sont diverses et multiples.

Croquis des différents types d’éclairage

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Fig 8 High museum d’Atlanta, un bel exemple de l’intégration de la lumiere naturelle

La lumiere artificielle:

La particularité de l’éclairage artificiel, contrairement a l’éclairage naturel, c’est la précision dans le contrôle de la direction et de la quantité de la lumière.

Les espaces ne se retrouvent donc pas soumis à des variations saisonnières ou diurnes, mais plutôt caractérisée par un environnement stable et totalement contrôlé.

Il est donc possible de définir les accentuations, les jeux d’ombres ainsi que les contrastes de luminosité et de couleurs à volonté. L’avantage que présente ce genre d’éclairage est le contrôle de la température, qu’on peut adapter selon le contexte qu’elle éclaire. Théoriquement, les possibilités d’éclairage sont très nombreuses, ce qui encourage les architectes à être plus créatifs et d’expérimenter davantage.

Types d’éclairages artificiels :

Les principaux types de luminaires sont classés selon leur manière de distribuer la lumière, à savoir : direct ( orienté, diffus ) ou indirect , direct-indirect, Ils sont brièvement introduits ci-dessous.

L’éclairage direct

L’éclairage indirect

Le but ?

Créer des ambiances accentuer des volumes, orienter les vues

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Ainsi, la lumière naturelle comme celle artificielle, possèdent toutes les deux leurs propres caractéristiques.

Un combinatoire entre les deux ne pourra que magnifier leurs compétences respectives.

Bien que la lumière naturelle a un caractère assez pure, et donc plus mystique, je m’intéresserais plus précisément à l’étude la lumière artificielle comme dispositif d’éclairage muséale.

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I want to adress the light we see in dreams and the spaces that seem to come from those dreams
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fig 9 Window series , James Turrell

Lumiere l histoire

Antiquité

l’allégorie de la caverne, selon Platon:

Le philosophe Platon retrace l’histoire d’hommes enchainés dans une caverne, et donc n’ayant jamais perçu la lumière du jour. Tout ce qui éclaire leur quotidien est le feu de camp.

Une fois libéré, l’un d’entre eux n’a pas pu assimiler la force de la lumière du jour. D’abord fortement ébloui, la réalité du monde extérieur lui semble tout autre. Voyons comment est-ce qu’une donnée immatérielle permet de modifier la perception du quotidien.

A travers cette allégorie de la cave, Platon souligne deux composantes du monde réel : - d’une part le monde sensible et donc perçu par les sens. - d’autre part le monde intelligible, et donc perçu par la raison et l’intelligence.

Force est de constater que la lumière dont parle Platon correspond à celle qui éclaire notre esprit et qui nous permet d’avoir de la suite dans nos idées.

- La lumiere apporte une élévation et une myscticité

Fig 10 L’allégorie de la caverne, selon Platon

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Lumiere l histoire

La lumiere selon Vitruve:

Auteur du fameux traité De architectura, qui reprend les techniques constructives de l’antiquité et qui a inspiré un bon nombre d’architectes modernes.

La traduction de Perrault, qui s’intitule De l’architecture : dix livres d’architecture, retrace les récits de temples de Vitruve.

Ce dernier a une grande connaissance des phénomènes que produisent les effets de lumière sur les objets. Cette connaissance lui a permis de mettre en avant les divinités des temples.

Mais comment ?

- Une bonne orientation des temples

- une parfaite mise en scène : en orientant le champ de vue vers des détails spécifiques.

- Des illusions optiques : Les variations de la lumière naturelle permettait de créer un semblant de mouvement et donner vie aux divinités sculptés au sein des édifices.

‘‘ un champ fortement éclaire et un champ plus au moins sombre vont composer une situation de figure ... ‘‘

De ce fait, Vitruve appréhende la lumière comme étant une matière tangible avec laquelle il magnifie son architecture et lui confère une épaisseur.

La lumière peut être matérialisée, elle crée de l’épaisseur.

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fig.11 Fabrique d’architecture, scene tragique selon Vitruve, Goujoun Jean, 1545

Lumiere l histoire

Moyen-âge

1. la métaphysique de la lumière

La lumière a été entamée de manière indirecte, elle est métaphysique et représente plutôt une allégorie.

Étant une figure chrétienne très symbolique, Dieu est considéré comme plater luminum, soit le père de toutes les lumières. Le christ, apparait comme photodosia claritas patrem clarificavit mundo, c’est à dire le premier rayonnement de Dieu sur Terre.

En essence, la lumière se décline en deux interprétations, selon les textes bibliques. - une première, divine et intelligible, donc immatérielle - une deuxième, des lors matérielle et constitue la sphère humaine.

Toutefois, celle divine est présente dans chaque élément. Il s’agit d’une forme de transcendance, elle permet d’accéder à Dieu.

‘‘ L’idée suprême du Bien est intimement constituée de lumière, et elle a la propriété de faire connaitre les choses en les illuminant. ‘‘

2. la théologie de la lumière :

Source de messages divins, elle a été un procédé de transmission de plusieurs messages bibliques.

Mais comment cela ?

En époque médiévale, la majorité de la population était sous l’emprise ecclésiastique, laquelle a profité du fait que cette majorité soit illettrée, et donc incapable de décrypter les textes bibliques de façon autonome, pour véhiculer ces messages à travers les messes ou le dessin.

Ce dessin a pu enseigner la religion de manière illustrée.

En effet, la lumière se dote d’une dimension mythique en traversant les vitraux, et en passant par ces illustrations pour éclairer les fidèles.

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fig.12 Vitraux de la Sainte chapelle de Paris

Lumiere l histoire

Époques modernes

1. le principe de clarification : La renaissance

La redécouverte des textes antiques met en question la vision du Moyen-âge, plutot métaphysique de la lumière et peu présente.

‘‘Light was no longer regarded as a symbol of presence of God, as in medieval times, but as an enchantment of sense of life ‘‘

La notion de lumière tend à se séparer en deux termes distincts : Lux et lumen.

La période de la Renaissance, se caractérisant par une prépondérance de la science et de la raison, on essaie de clarifier les idées et de les organiser de façon qu’elles soient facilement accessibles.

Une nouvelle vision de la lumière commence à se faire ressentir.

En effet, la lumière dépasse sa définition métaphysique et ne représente plus aucune symbolique divine.

Elle devient une illumination de l’esprit.

Parallèlement à cela, une nouvelle vision de l’espace commence à se manifester sur quelques œuvres artistiques, en peinture d’abord puis en architecture.

L’introduction de cette notion a permis de mieux cerner l’espace et une représentation plus fidèle a la réalité.

Par ailleurs, la méthode du clair-obscur crée une profondeur et suscite un sentiment d’émerveillement chez le spectateur.

La lumière compose une perspective, elle définit son contenant et lui donne de l’épaisseur.

De ce fait, Michelangelo fut un adepte du Chiaroscuro, ses œuvres sont dramatiquement lumineuses.

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‘‘ La lumière joue un rôle primordial, L’artiste s’arrête a tous les jeux de lumières qu’il détermine, à ses yeux, la forme et par conséquent le dessin, le volume et la couleur même de l’objet pris en modèle. La lumière telle qu’elle est utilisée par Michelangelo fige les gestes, les attitudes en les chargeant parfois d’une signification intemporelle ... ‘‘

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fig.13 Michelangelo Merisi da Caravaggio, The Calling of St Matthew (1599-1600).
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époques modernes

1. le principe de clarification : Théories du modernisme en architecture

‘ Les architectes du 18ème siècle vont “mettre en pièces la cité baroque”, cassant l’enchaînement traditionnel pour créer des bâtiments “autonomes”... , des constructions normalisées et économiques qui aboutira à la notion de “bâtiment-type”.16

Les éléments architectoniques vont être rationalisés et dépourvus de lourdeurs décoratives.Ces éléments vont être utilisés comme essence, et non pas pour leur effet.

Prenons comme exemple la fenêtre, son ouverture va être élargie pour acheminer la lumière, et éclairer davantage les espaces.

Le rapport lumière - architecture devient plus intime, car la lumière et son ombre projetée permet d’identifier les espaces, d’une manière à faire voir que l’architecture n’est pas un tout figé, mais plutôt une multiplicité de lectures qui se donnent a voir a travers la lumière, et à travers l’ombre.

La lumière est hygiène La lumière est un renouveau

fig.14 Le Corbusier, perspective du Capitole, premiere esquisse., 3 mai 1956

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Lumiere l histoire

époque contemporaine

Aujourd’hui, le champ d’intervention de l’éclairage, et de la lumière de façon plus générale est plus large.

Mystique, visuelle, éclairante, elle se décline de plusieurs manières. Elle apparait pour montrer ce que l’on ne voit pas et qui ne peut être dévoilée que par celle-ci.

Comme l’énonce souvent Louis I. Kahn : ‘‘ On peut dire que la lumière, donatrice de toutes les présences, est créatrice du matériau . ‘‘

Grace aussi au savoir accumulé tout long des siècles passés, les visions de la lumière dans l’architecture se sont progressivement affinés .

Encore mieux, force est de personnifier la lumière pour qu’une architecture ayant son âme propre naisse.

‘‘J’aime en effet penser qu’il y a quelque chose d’incontrôlable dans la lumière, comme si elle a une âme, une intelligence propre qui en fonction de notre capacite et aptitude à l’observer se révèle et décide de se poser sur une architecture et pas sur une autre, de magnifier un objet, d’en cacher un autre.’’

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La lumière est une marque de fabrique, un cachet de l’artiste - architecte. 1 28

Lumiere l culture

Mystique et symbolique de la lumière :

La lumière n’est pas que temporelle, elle revêt des aspects culturels et géographiques. Elle n’a pas le même statut, et donc non plus le même effet.

Concrètement, elle provient du soleil. Ce dernier influence le climat des régions. Donc, chaque territoire aura tendance a partager un même rapport à la lumière, souvent marqué par les croyances et les peuples qui ont façonné son histoire.

Les croyances :

L’usage de la lumière permet de susciter des émotions diverses.

Les croyances ont utilisé ces expériences et ressentis pour véhiculer certains aspects mystiques de leurs divinités respectives avec des édifices érigés dans ce sens.

La lumière permet en quelque sorte de faire exister le spirituel dans un espace et d’en exprimer dument le sens.

La croyance d’un groupe social conditionne en quelque sorte ses partisans à adopter une certaine posture, et une certaine éducation.

Bien qu’il existe des fondements immuables qui expriment la lumière et lui donnent un caractère commun à toutes les cultures, ses sources sont différentes.

Dans la culture orientale, on associe généralement la lumière a une source forte et directe, donc au soleil. Il est source de chaleur, et permet d’illuminer l’esprit.

La lumière, en Orient, à travers le Soufisme :

Dans un souci de contextualisation, prenons le soufisme comme exemple.

Il s’agit d’une voie spirituelle et mystique de l’Islam, elle préche l’excellence de la foi et du comportement.

Cette voie adopte une approche particulière de la chose religieuse, elle considère toutes les sagesses comme tant universelles et qu’elles représentent des chainons du même message divin.

Cette voie spirituelle peut se décliner en deux dimensions, en deux natures : l’exotérique et l’ésotérique. Le religieux, théologique et formel, et le spirituel, métaphysique et essentiel.

Dans ce sens, la lumière ne se décline pas en une gradation du clair-obscur, elle se réfracte plutôt en plusieurs couleurs. L’ombre, symbolisant l’obscurité et donc le mal, n’intervient que par opposition à celle-ci.

La lumière est un aboutissement d’une démarche spirituelle, elle est reflet d’une sagesse

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D’autre part, la lumière est symbolique dans l’architecture musulmane. Elle exprime l’unité de l’existence, matérialisée par la géométrie et l’ordre spatial. La configuration des mosquées est différente de celle des églises et des autres édifices sacrés.

Elle présente une architecture introvertie. Ses espaces s’organisent autour d’un espace central qui achemine la lumière vers l’intérieur.

L’extérieur est ponctué par des ouvertures timides, souvent latérales pour éclairer davantage l’intérieur au sein duquel la lumière est déjà tamisée.

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La lumière, en Asie occidentale :

Dans la culture japonaise, la référence au soleil comme source spirituelle de lumière n’est pas franche. L’apport de lumière se rattache plutôt à la lune. Cette vision découle aussi du fait d’habiter des régions avec une présence régulière brouillard.

Source de lumière diffuse et douce, la lune symbolise paix et pureté.

Les matériaux l climat :

Ce qui peut aussi influencer l’utilisation de la lumière et ses interprétations, ce sont les matériaux utilisés. Chaque matériau a son essence, sa propre présence. Son mariage avec d’autres matériaux qui dégagent le même esprit influence considérablement un bâtiment.

En s’appuyant sur l’exemple de l’architecture vernaculaire, elle puise l’origine de ses habitudes dans le climat au sein duquel elle s’insère. Elle révèle aussi bien comment un peuple peut s’adapter au climat en utilisant des matériaux locaux.

Au Maroc, cette architecture s’articule autour de la dimension spirituelle. Les lieux sont construits avec une matérialité fragile, l’espace urbain est structuré autour d’une cour centrale. Cet agencement est caractéristique des climats arides.

Néanmoins, cette configuration a été adopté même en Europe du sud, a l’image d’une architecture vernaculaire. Dans le sud de l’Italie et en Grèce par exemple, le climat est plus doux. La lumière du soleil est donc gérée de façon différente. Il faut assurer de l’ombre l’été et un bon éclairage l’hiver.

‘‘In houses that look toward the south, the sun penetrates the portico in winter, while in summer the path of the sun is right over our heads and above the roof so that there is shade.’’ Socrate

Effectivement, dans le sud, la lumière est omniprésente. Il est donc d’usage de s’en protéger et de l’acheminer de façon indirecte pour bénéficier de fraicheur.

Parallèlement, au nord, elle se fait plus rare. La lumière est exploitée au maximum pour réchauffer et puis éclairer.

L’approche scientifique permet aussi de concrétiser cette différence. L’intensité lumineuse est mesurable grâce au lux (lx). Ce dernier indique la quantité de flux par unité de surface.

Par exemple, la luminosité dans les régions équatoriales équivaut à environ 100 000 lx alors que dans les régions du Nord, cela se limite à 10 000 lux.

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Chapitre 2. Interdépendance lumière l matière : La matière ?

Une substance, une réalité constitutive des corps, avec des propriétés physiques. Une réalité matérielle.

En architecture, elle s’associe aux différents matériaux utilisés pour construire un projet. Conférant à un projet un certain caractère.

La matière a l’avantage d’exister physiquement sous différents aspects. Rugueuse, transparente, translucide, ou encore réfléchissante.

Il s’agit d’un avantage qui permet d’aligner l’inspiration créative a une matérialité précise. Laquelle peut exprimer les envies de l’architecte.

La lumière s’oppose, par nature, a la matière car elle est intangible.

Elle est canalisée pour aller à la rencontre de la matière afin de l’afficher et valoriser l’espace physique.

La lumière introduit un dialogue avec son environnement par une vue intangible et visuelle.

Lumière et matière sont donc indissociables.

La lumière est le contenant d’un contenu, d’une matière. Une complémentarité qui devient dépendance.

Lumiere l espace l matiere

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Lumiere l espace l matiere :

L’espace compose une architecture, lui attribue un poids. Il est mis en lumière, et donc aperçu.

Il s’agit d’un lieu où on exprime, on crée des mouvements.

Incubateur d’émotions, il donne à voir un volume sous un angle particulier.

La relation entre la lumière et l’espace est très nuancée et donc peut être abordée sous des angles différents.

Peter Zumthor répond à cette thématique de façon assez curieuse, il l’énonce de cette manière :

‘‘ Je me vois revenir à chaque fois, comme un amoureux, a l’objet de mon admiration : la lumière qui touche la Terre de très loin, les corps, les structures, les matériaux, les liquides, les surfaces, les couleurs, et les formes qui réfractent la lumière.

Cette lumière, je la perçoit. ‘‘

Peter Zumthor, Les thermes de Vals les bains, Suisse, 1996

L’envie de cet architecte est de construire l’espace par la lumière. Elle s’apparente a la structure.

Ce projet est construit comme un engrenage de volumes sur une pente. Des failles sur les toitures laissent pénétrer la lumière.

Ces traces donnent à voir l’édifice, le jour. Le soir, un éclairage zénithal illumine les bassins d’eau.

Une ambiance assez froide marque les thermes, d’une couleur bleue pale. Cette dominance est d’autant plus affichée grace aux reflets d’eau et aux murs de pierre, a la couleur grise pale.

Une lumière orange, plus chaude, ponctue les sources lumineuses par endroit.

Ce double registre permet d’identifier les espaces selon leurs fonctions.

Aussi, le rapport plein - vide à l’intérieur reprend le lien ombre - lumière. Le plein (ombre ) représente les murs du projet et la lumière ( vide ) vient pour guider le cheminement ainsi que les embranchements.

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Peter Zumthor lie volumes et définit les parcours à travers des jeux d’ombre qui permettent une lecture globale du projet, la finesse des divisions de lumière affiche les détails.
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fig. 15 Peter Zumthor, Thermes de Vals les bains, Suisse, 1996

Lumiere l limite:

L’architecture crée des paliers, à travers un jeu d’échelles, des alternances de pleins et de vides devenant des espaces. Chacun entretient une relation particulière avec la lumière.

La présence - absence de lumière définit des seuils ou des limites. Elle permet de créer un espace architectural au sein d’une architecture. La lumière est créatrice de limites, ou propose des ouvertures sur d’autres espaces.

De ce fait, La lumière définit un espace. Elle s’expose et le dévoile. L’ombre met l’accent encore plus sur cette limite par une trace nette, la séparant de la lumière. Ces deux entités ont la faculté de créer des paliers lorsqu’elles rencontrent une surface.

Lumiere l structure:

La structure est un élément important en architecture.

Certains architectes, comme Louis Kahn, mettent en valeur cette structure comme étant un parti pris dans la conception du projet. La structure devient constitutive du projet.

Dans son livre, Silence et lumière, Il développe ce principe constructif en deux parties. - Concevoir, to Make - L’acte de concevoir, Making

Il décline les fonctions des espaces servants en des statuts, désignant la nature de ceux-ci mais qui toutefois peuvent accueillir des événements, non programmés.

Le servi désigne toute fois les espaces interstitiels, qui canalisent les flux de circulation. Il vient enrichir l’espace servant.

Le concept de Louis Kahn peut etre repris selon le schéma suivant :

L’architecte dessine une structure, l’identifie par une matiere et la met en valeur par une lumiere

Lumiere et géneriques architecturales

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La limite constituée est un jeu d’échelle, ou la lumière rencontre l’architecture, et ou l’ombre donne de l’épaisseur.

La bibliothèque Philipe Exter, construite en 1972, est un bel exemple d’une architecture structurelle, ou la lumière dévoile le jeu géométrique de la structure.

Concrètement, elle adopte un plan carré surmonté par deux couronnes. Les espaces sont en contact direct avec l’extérieur.

Prendre un livre dans les rayons - s’approcher des fenêtres

pour lire

‘‘ Quand je vois un plan, c’est comme si c’était une symphonie, un royaume d’espaces dans la construction et la lumière. ‘‘

Louis Kahn revoit la structure selon des principes qui dévoilent sa matérialité et leur permettent de développer une lumière propre et cadrée dont il maitrise l’intensité, selon ce qu’il souhaite faire recevoir à chaque espace

Lumiere et géneriques

architecturales
fig16 Lucien Hervé, Le batisseur d’ombres, Unité d’habitation a Marseille, 1949 - 1952
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Lumiere l reflet :

Par définition, le reflet est un phénomène à travers lequel une lumière, renvoie une image plus transparente d’elle-même sur une paroi réfléchissante. Elle introduit une double lecture de l’espace. Ce qu’on peut voir et ce qui peut être vu en arrière-plan.

Le reflet laisse à voir à travers une architecture qu’il dé-confine et élargit les limites physiques de celle-ci. Il s’agit d’un procédé d’aménagement paysager qui présente beaucoup d’avantage. A l’image d’un rappel, le reflet capture le site avoisinant pour le renvoyer aux personnes qui pratiquent l’espace.

La lumière efface le physique, les limites deviennent évanescentes au contact du reflet.

Fig . 17 Villa NM , Ben Van Berkel , 2000 - 2007 , New - York

Lumiere l couleur

‘‘ Les formes et les couleurs réelles peuvent se muer en vibrations irréelles et donnent à l’artiste la possibilité d’exprimer ce qui ne peut se dire. ‘‘

La couleur et traditions, selon Luis Barragan:

Luis Barragan est un architecte mexicain culturaliste qui fait hommage aux traditions et aux coutumes par l’utilisation de nuances vives., comme le bleu indigo, le rose, le jaune.

La couleur au Mexique est un aspect culturel important, elle est une représentation de la vie. Une couleur chaude unifie et permet d’agrandir un espace. Cet effet modifie la perspective visuelle. Elle suit l’intention de l’architecte pour créer des jeux de saturation et de reflets.

La couleur est génératrice d’une lumière vivante.

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La couleur se révèle grâce à la lumière. Elle peut faire varier ses tonalités selon l’intensité lumineuse. Un matériau peut visuellement changer d’aspect L’unité d’habitation de Le Corbusier est un bon exemple de ces variations. Le béton qui constitue son toit est exposé a sa propre couleur le matin, tandis que le soir, il transcende en une couleur dorée plus vive.

Compositions de couleurs, Selon Piet Mondrian :

Piet Mondrian est un architecte de formation artistique qui a mené une recherche de composition d’éléments géométriques avec les couleurs fondamentales : le jaune, le rouge, le bleu et le blanc, tout en respectant leurs caractères pour maintenir un équilibre.

Ses théories s’appuient aussi sur la notion de composition, comme une recherche d’équilibre. Elles renvoient à une représentation utopique de l’architecture basée sur une géométrie de directions horizontales et verticales.

Le tableau se subdivise en surfaces, délimitées par des lignes droites. Les transitions sont franches, mais l’ensemble est harmonieux. L’équilibre est établi parce que le poids visuel est ajusté, en mettant cote a cote deux parties aux caractères différents.

La transition est souple

La couleur est un outil perceptif de la lumière et un concept de composition spatiale d’une architecture

Lumiere et géneriques architecturales

Fig 19. Piet Mondiran, Composition In red, Yellow and Blue, 1922
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Figs . 18 Casa Galvez 1955 San-Angel, Mexico

Lumiere l géométrie

Certaines architectures avancent des formes géométriques simples pour canaliser l’attention sur la lumière.

Elle est d’autant plus révélatrice par une simplification géométrique : une architecture épurée bénéficie d’une très bonne exposition à la lumière, laquelle est directe.

Elle tranche au moyen d’angles droits le volumes pour créer un jeu d’ombres intéressant. Elle ne laisse pas place au hasard.

La géométrie sculpte la lumière, la taille à vif dans la masse architecturale.

Gian Lorenzo Bernini comme Alberto Campo Baeza, les deux sont adeptes de la précision chirurgicale.

Elle permet d’apprécier le matériau pour son essence, et non pas pour son effet.

Cette réduction formelle n’est pas une abstraction d’un idéal. Bien plus, elle permet de capter la lumière sous forme de tonalités vivantes.

De ce fait, l’expérience d’un bâtiment est mémorable.

La Casa Turegano est un bon exemple d’architecture radicale d’Alberto Campo Baeza.

Fig .20 La Casa Turegano, croquis d’Alberto Campo Baeza

Le volume se réduit à un cube, jouant d’effets de pleins et de vides...

La lumière au sein de l’édifice s’exprime à travers les ouvertures, elle s’introduit en diagonale et crée des fuites.

‘‘ Architettura sine brille, nulla architettura est ‘‘

L’architecture de Campo Baeza se caractérise par un traitement minimaliste ou la lumière qualifie l’espace. C’est un élément de composition qu’il met au service de son architecture pour la magnifier.

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Chapitre 3. Lumières et génériques architecturales La spatialité architecturale est évocatrice d’émotions

La matière architecturale est fondatrice de ressentis. L’architecture permet de toucher, elle est interprétable. C’est une évocation assez complexe. Cette position par rapport aux émotions envers une architecture est sujette aux souvenirs qui constituent notre mémoire.

Une architecture émeut, parce qu’elle évoque des souvenirs vécus.

La lumière les catalogue en des déclinaisons. Selon des moments d’une journée ou d’une saison.

La photographie est intimement liée aux sentiments. Pourquoi ?

On cherche à retrouver un souvenir au moyen d’une bonne mise en lumière.

Mémoire l émotions l lumiere

Fig . 21 Carnets de voyages personnels, Rome , Avril 2019

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Lumiere l émotions

L’architecture cherche à émouvoir. Elle fonde des ressentis par des composantes uniques et entières.

Elle synthétise des formes et les exprime à travers des procédés architecturaux.

Par exemple, Le Corbusier énonce 5 principes de l’architecture moderne : Un plan libre, la toiture terrasse, les pilotis, les fenêtres en bandeaux et la façade libre.

Ce sont des éléments qui participent à doter une architecture d’une dimension émotive.

On peut aussi introduire cette dimension à travers la matérialité. L’usage d’acier et de verre peut rendre un espace froid et susciter une quiétude. D’autres peuvent être plus joyaux, en utilisant du bois ou des enduits a couleurs vives.

Pour réussir ce processus, il faut uniquement utiliser la lumière là ou elle a lieu d’être. Elle représente une alchimie qui risque d’être brisée avec un dosage déséquilibré. Aussi, il ne s’agit pas d’ajouter sans cesse pour exprimer plus. Une intention claire doit être singulière. Elle peut faire partie d’un grand ensemble mais elle doit être mise en évidence.

Ainsi, en maniant l’architecture par des concepts légers, faits d’absences et de vides, on peut faire remarquer une émotion et stimuler la pensée de ceux qui pratiquent un espace.

D’un autre angle de vue, la lumière est faite de mélatonine. Elle impacte notre corps et notre sommeil et donc elle peut agir physiologiquement sur le corps humain.

La lumière est une émotion en soi, elle nous habille et nous touche.

‘‘ Les émotions visuelles provoquées engendrent une réaction physique ... visant à atteindre l’âme. ‘‘ Kandinsky

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Fig .22 Touch my light if you can , Hamza Er-rouane

Lumiere l atmospheres

La qualité d’une architecture est véhiculée à travers l’atmosphère qui s’y dégage.

Le projet du Temple de l’eau Hompuku-ji , de Tadaa - Ando présente un ensemble d’ambiances sereines au niveau des volumes qui le composent.

Un bassin recouvert de fleurs de Lotus est la solution apportée par Tadao Ando pour révéler le paradis bouddhiste sur Terre.

Il a imaginé une personne qui traverse un bassin d’eau rempli de fleurs de lotus alors qu’une salle apparait en face de lui. La symbolique et l’image sont fortes. L’idée a été de créer un espace qui permet aux visiteurs de faire cette expérience d’ascension.

Pour les bouddhistes, le lotus symbolise l’accès et l’illumination. Le temple incarne le souhait d’Ando de créer une salle ou le Bouddha et toutes les créatures peuvent trouver la paix.

C’est un lieu où les êtres humains, les animaux et la nature coexistent. Toutes distinctions balayées, ce sanctuaire est un espace ou la vie et la mort, le sacré et le profane forment un tout harmonieux.

Il dessine tout d’abord, au sommet d’une colline, un bassin elliptique. Il le tranche au milieu et y fit descendre un escalier. En l’empruntant, on descend les marches pour arriver vers une salle avec une ambiance très vive. Elle se compose d’une pièce rouge d’un volume circulaire.

Cette disposition spatiale recrée une disposition spatiale ancienne lié aux rituels bouddhistes.

La succession d’espaces géométriques, ellipse - carré - cercle - grille, accroit la concentration au fur et à mesure qu’on achemine vers la zone la plus sacrée.

Cette expérience spatiale se caractérise par une succession d’atmosphères, propres à chaque lieu.

Ce temple de l’eau est une tentative authentique d’exprimer dans le temps et l’espace une transition spectaculaire entre le monde quotidien et le domaine sacré

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Fig 23 Bassin d’eau, Temple de l’eau Hompuku-ji , de Tadaa - Ando.
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Fig 24 salle de mditation, Temple de l’eau Hompuku-ji , de Tadaa - Ando.

Lumiere l mémoire

L’architecture convoque une émotion relative au souvenir, à travers la lumière

On peut attribuer à chaque souvenir, une lumière particulière. Elle identifie le ressenti d’un moment. La lumière de l’instant présent favorise la remémoration : Un temps gris ou il y a peu de lumière peut rappeler un moment désagréable et qui peut remonter plus facilement en surface que s’il s’agissait d’un beau temps, bien ensoleillé qui peut dans ce cas déclencher de bons sentiments.

La lumière est capable de transporter dans le temps

La mémoire ne fait que mettre en lumière des souvenirs. Redécouvrir ses souvenirs renvoie à des images qui les évoquent..

Elle permet aussi de se projeter dans l’avenir, le lever du soleil peut être perçu comme un moment de renaissance, la lumière qui baigne cet instant est riche d’émotions. Elle favorise l’éveil. Le corps est stimulé et prêt a entamer une nouvelle journée.

La lumière éclaire nos souvenirs. Ils se révèlent par une atmosphère propice à la remémoration.

Fig 25. Souvenirs du Maroc, Croquis de voyage

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Lumiere l silence

‘‘ Et au coeur de la lumiere, le silence. ‘‘ TS ELIOT.

La nature est bruyante, elle l’a toujours été. La ville l’est aussi.

Mais comment trouver le silence ?

Il faut le construire, le faire tenir en créant un espace d’habitation. L’architecture orchestre ce silence, elle l’aménage, lui donne un sens, une forme et une structure. La lumière, quant à elle, absorbe tous ces bruits pour les ramener au silence d’une ombre. Tous les deux, le silence et la lumière, sont les raisons inarticulées de toute structure architecturale.

Les lieux sacrés adoptent de manière évidente l’expression du silence.

La lumière est responsable de la sacralité d’un édifice.

Toutefois, un édifice sacré n’est pas seulement un espace préservé de la parole et qui cherche a l’infléchir vers le silence. Il s’agit d’un espace qui favorise l’intériorisation et dont la lumière est divine.

Tadao Ando est un architecte qui adopte du silence dans ses œuvres. Il les dote d’une beauté silencieuse. A travers une composition discrète, un geste minime et une manipulation de la matière conciliante.

Il présente un bon exemple d’une architecture silencieuse, a travers son église de la lumière. L’église offre simultanément un contact avec la nature en représentation et une nature abstraite. Une tache de lumière rectiligne se projette sur le sol. Les matériaux naturels, ceux qui parlent aux sens, sont laissés dans l‘obscurité. L’esprit s’élève. Par celle-ci également, les choses sont reconnaissables a leur vrai sens.

‘‘ Une église protestante est toujours simple, il y a peu d’ornements. Ando a réalisé ici le magnifique travail de créer une église. Je crois que nous avons créé ici un espace d’une authentique richesse. ‘‘ Noboru Karukome, l’officiant de l’église.

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Fig 26. Tadao Ando, a l’église de lumiere d’Ibaraki, Osaka

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géneriques
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Lumières et génériques architecturales :

1. Le mouvement Light and space:

Développé à partir du minimalisme dans les années 1960 et 1970, Light and space est un mouvement d’artistes qui enquêtent sur les liens esthétiques et conceptuels de la lumière. Une expérimentation visuelle de celle-ci permet de communiquer des significations de façon très minimale, et qui se réduit a des jeux de lumière.

Force est de constater que c’est une expression immatérielle. Cette direction artistique offre une panoplie de possibilités. Libres, les artistes contribuent significativement au dialogue artistique. Ils s’engagent à créer des œuvres a la lumière. Un matériau qui résonne avec tout le monde.

Ces œuvres incarnent une présence physique. Elles sont immersives et invitent à la contemplation.

De ce fait, ces artistes ont pu révolutionner la façon d’appréhender et d’analyser une œuvre d’art. Loin de toute représentation canonique, le tableau est à construire, L’image est abstraite.

Cet art propose une nouvelle écologie de pensée, les sens deviennent le support de réflexion. La mémoire n’est plus un répertoire ou on stocke des images reçues, mais plutôt un catalyseur des perceptions sensorielles.

Un

art sensitif de liberté

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fig 27. Paysages californiens, Laddie John Dill , 1970

Dan Flavin:

Dan essaie toujours de baigner ses œuvres dans une atmosphère de spiritualité. Son travail est plein de sens parce qu’il va au-delà des formalités esthétiques.

Il a réussi à détacher les tubes de LED de leur fonction utilitaire et leur donne une épaisseur artistique.

Belles et sans précédent, ses créations sont éthérées et éclatantes.

Aussi, ses installations lumineuses adoptent une échelle humaine qui inspire des réactions émotionnelles aux spectateurs.

Mais est-ce qu’il y un sens sous-jacent a ces œuvres ?

Le sens est nuancé, tout est ouvertement et clairement livré. Libre au spectateur de l’interpréter comme bon cela lui semble.

“One might not think of light as a matter of fact, but I do. And it is, as I said, as plain and open and direct an art as you will ever find.” Dan Flavin

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fig 28. Dan Flavin - untitled (in honor of Leo at the 30th anniversary of his gallery), 1987.

Olafur Eliasson

Olafur Eliasson est motivé dans sa création artistique par l’idée de bouleverser les configurations qui définissent la relation être le corps et l’espace au sein duquel il évolue. Pour ce faire, il agit sur l’échelle de ses œuvres.

Par exemple, The weather project est une œuvre immersive à l’échelle frappante. Elle recrée un soleil couchant dans une galerie d’exposition.

Il s’agit d’une composition semi-circulaire qui comprend des lampes mono-fréquencées qui reflètent la lumière, de façon à ce que seules la couleur jaune et noire soient visibles.

La brume artificielle participe à créer une ambiance tamisée. La visibilité est très limitée, cet effet visuel crée une image de soleil qui domine sur tout l’espace.

La relation entre la nature et la science est métaphorisée à travers cette œuvre, en imitant l’expérience immersive d’un soleil couchant.

Cet artiste espère aussi stimuler la conscience générale et environnementale, en questionnant le mode de vie actuel.

Ces œuvres invite la société a l’introspection.

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fig 29.
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Olafur Eliasson, The weather Project. 2003

Julio Le parc

‘‘ D’une manière générale, par mes expériences, je cherche à provoquer un comportement différent du spectateur [...], pour rechercher avec le public les moyens de combattre la passivité, la dépendance ou le conditionnement idéologique, en développant les capacités de réflexion’’ de comparaison, d’analyse, de création, d’action. »

Julio Le parc

Au cours des années 1960, l’artiste conçoit des peintures et des sculptures avec des pièces mobiles, notamment des miroirs et de la lumière électrique.

Les effets de reflets et les lumières projetées dans des salles sombres font sa touche personnelle. Ses œuvres sont en mouvement perpétuel. Elles sont interactives et invitent les spectateurs à réagir.

Il essaie d’extraire le spectateur de son attitude qui n’est que contemplative et passive. Il faut perdre ses réflexes et porter un nouveau regard sur ce qui nous entoure.

Ces œuvres de lumière ne sont pas que l’expression subjective de l’artiste, elles permettent une introspection. La lumière est un moyen de mise en forme de ces remises en question. Le spectateur vit de cette manière une expérience immersive.

La lumiere est intéractivité

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fig 30. Julio le Parc, Lumiere verticale verticale, 1978

Doug Wheeler

« Je ne me suis jamais beaucoup préoccupé de permanence : je crée des choses que l’on éprouve et qui restent dans notre esprit. La plupart de mes œuvres sont faites pour ou en fonction d’un lieu, mais il me semble que c’est ce que l’on fait dans la vie. Les expériences authentiques que nous faisons sont celles que nous n’oublions pas. Elles restent en nous et, avec un peu de chance, elles sont assez significatives pour nous marquer toute notre vie. C’est à peu près ce que je recherche. J’essaie de faire des choses qui laissent en vous un souvenir indélébile.»

Doug Wheeler

Doug Wheeler est un artiste qui bouscule les sens et invite à vivre des moments de suspension dans des atmosphères avec une profondeur sans limite. Ses œuvres sont empreintes de sa relation avec la solitude absolue.

Il y a certains lieux où l’on a l’impression d’être le seul vivant et où l’on prend conscience de soi d’une manière inhabituelle.

Doug Wheeler

L’architecture tout autour est neutre, évitant toute interférence visuelle. Du blanc aux nuances et densités multiples. Doug Wheeler parvient à dégager la matérialité de la lumière. Son médium est l’expérience du vide. La présence physique du spectateur active l’espace.

Il engage un effort d’analyse, on essaie de construire mentalement et de palper ce qui n’a pas de consistance. On accepte de perdre le contrôle.

La lumiere comme expérience

fig 31.

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Installation view, Doug Wheeler at David Zwirner NYC

Ann Veronica Janssens

Les œuvres d’Ann Veronica Janssens explorent un nouveau mode de proprioception de l’espace a travers une reconfiguration de l’architecture. Ann affiche l’envers du décor. Elle introduit des extensions spatiales sous formes d’écrins de béton ou des blocs de verre trempé, au sein desquels elle impulse un semblant de mouvement. La lumière agit comme facteur de glissement, elle pénètre ces installations qui sont souvent évanescentes.

« Ce que je propose constitue des seuils, des espaces à franchir entre deux états ou perceptions, entre lumière et ombre, entre défini et indéfini, silence et explosion… Ce sont des expériences qui sont mises à disposition, à percevoir ou non. À vélo Par exemple on fend l’air, on peut prendre pleinement conscience de cette percée à travers la matérialité transparente de l’air et de la lumière. Ou lorsqu’on est sujet aux mirages, la réalité prend des formes en suspension. On peut convoquer en nous des formes et des lumières intenses qui existent de façon latentes ou éphémères. Ce sont des effets momentanés comme l’effet d’une drogue éventuellement. C’est l’expérience de l’excès, du dépassement des limites qui est souvent proposée et en cela les éblouissements, la rémanence, le vertige, la saturation, la vitesse, l’épuisement sont des situations qui m’intéressent beaucoup car elles nous permettent de nous structurer autour d’un seuil d’instabilité visuelle, temporelle, physique et psychologique… » Ann Veronica Janssens.

Dans sa démarche conceptuelle, Ann n’essaie pas de figer des éléments, elle essaie d’expérimenter l’insaisissable et trouble la vision.

La lumière est l’envers du décor

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fig 32 Ann Veronica Janssens, yellowbluepink

James Turrell

Devant les œuvres de James Turrell, La lumière intangible se trouve matérialisée sous forme d’un volume parfaitement géométrique. Elle s’aplatit sur des pans de murs. Cette impression de lumière sculptée, qui se projette de façon chirurgicale frappe durablement l’esprit et domine le souvenir que l’on peut garder de l’œuvre.

Son médium ?

“My work has no object, no image and no focus. With no object, no image and no focus, what are you looking at? You are looking at you looking. What is important to me is to create an experience of wordless thought.”

James Turrell crée des atmosphères de rêve, l’effet est d’autant plus crédible vu qu’on ne s’aperçoit pas du médium physique. Contrairement a Dan Flavin. Ce témoignage reprend assez bien la vision de James.

‘‘ Un peu de lumière venait d’en bas, d’une fente dans le plancher où se cachait un néon. Il nous a demandé de nous asseoir par Terre sur des petits coussins, adossés au mur. De la lumière naturelle, venant d’une ouverture carrée pratiquée dans la partie supérieure du mur qui nous faisait face, compensait la lumière artificielle. Le ciel que nous pouvions voir, s’appréhendait comme une surface plane et paraissait fait d’un matériau bleu, solide mais en même temps vide. La couleur n’est pas de celles que l’on peut voir en peinture, elle était, tout à la fois, matérielle et immatérielle ...

Turrell nous a demandé de rester là et de regarder sans parler durant une demi-heure. Après un moment, le bleu est devenu plus sombre et plus dense. L’espace de l’ouverture a reculé et gagne en ouverture. La sensation n’a pas duré :

Le ciel est devenu bleu pale, et a perdu de sa profondeur, apparaissant de nouveau comme une surface peinte d’un couleur lumineuse, quelque chose de solide prêt a sortir de son cadre. ‘‘

La lumière est fantasmagorie

fig 36.

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IJames Turrell – Skyspace de Roden Crater, Flagstaff, Arizona (aile du cratère de l’intérieur)

James crée un parcours de galeries aux couleurs différentes, l’expérience du spectateur est plus attrayante. Il pose des questions, il pense pour trouver des réponses après un certain temps de contemplation, mais se retrouve ébahi en découvrant une ambiance différente. Cet effet de surprise pousse l’expérience sensorielle à son paroxysme.

Toutefois, la lumière bleue présente un avantage. L’œil s’en aperçoit comme étant moins focalisée. Aussi, l’aberration chromatique entraine une dé-focalisation de celle-ci en présence d’autres lumières, rouges ou vertes.

Les surfaces éclairées par une lumière bleue apparaissent moins rigides. Celle-ci est un outil puissant qu’il exploite pour dissoudre la réalité en une ambiance fantasmagorique animée par une brume lumineuse

‘‘

Je désire organiser une situation dans laquelle je vous place pour vous laisser voir par vous-mêmes. Cela devient votre expérience ‘‘ James Turrell

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fig 37. James Turrell - The light inside. fig 34 See Colour de Järna, Suède © James Turrell – Photo : Florian Holzherr
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fig 35 James Turrell – Key Lime (1994).

La photographie, un méduim

La photographie architecturale est un art qu’exprime le photographe. Mais l’architecte intervient aussi. Il le guide pour dévoiler un bâtiment.

Une architecture peut se dévoiler pleinement à travers les prises d’un photographe.

Il restitue la présence d’un ouvrage et permet de construire une image dans la mémoire collective.

Le duo : Lucien Hervé - Le Corbusier est un bon exemple de collaboration, ou les deux parties sont complémentaires et dont le résultat ne fait qu’améliorer le travail de chacun.

‘‘ L’image photographique n’est pas la reproduction ou le simple enregistrement du réel. Elle constitue une autre réalité, dotée de caractéristiques propres et influence l’idée même de la réalité.

Elle n’est pas non plus l’équivalent de la perception exacte de la réalité de l’architecture, de l’espace urbain ou du paysage. Dans ce domaine également, elle constitue une autre réalité.

Même lorsque l’intention du photographe est de se rapprocher le plus possible de la vision de l’œil., la photographie ne reproduit pas exactement l’image de la rétine. ‘‘

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Histoire de la photographie d’architecture, PPUr, Lausanne, Fanelli fig 38 La tour Mont-parnasse, Paris, Hamza Er-rouane, Juillet 2018 lumiere l photographie
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Conjointement à l’attrait que je porte pour l’architecture de mes premières années, j’ai découvert la photographie.

Il s’agit d’un moyen d’expression en vogue. Les usages sont différents : un moyen de communication, de restitution de l’information ou comme une expression artistique.

Mes premiers essais se rattachaient à mes projets d’école, ou j’essayais de photographier mes maquettes sous un angle qui permet un joli jeu de lumière.

Je n’ai reçu aucune formation professionnelle, je suis autodidacte.

Mon intérêt se voyait grandissant par suite des nombreux projets architecturaux réalisés au sein de l’école.

Les apprentissages qu’on devait tirer de nos projets se rattachait essentiellement à des analyses de projet déjà construits, représentant des courants et qui reprennent leurs spécificités. Le mien passait forcément par des analyses de représentations de projet.

J’entamais mes recherches par des lectures ou je pouvais trouver des photographies de projet, des détails de composition, des jeux d’ombre et de lumière...

Curieux de découvrir davantage cet art qui me fascine, j’ai pu expérimenter divers styles de photographies. Dans un premier temps, j’ai abordé la photographie qui exprime le bâtiment dans son enveloppe extérieure. Et puis, j’ai intégré l’échelle humaine comme donnée qui permet de dynamiser l’ensemble.

Au fur et a mesure de mes voyages, j’ai pu avoir des prises de projets de référence avec des gens qui passaient. A chaque moment de la journée, le rendu est différent, la lumière est changeante, l’humeur des gens aussi, leurs comportements, leur cadence de passage ...

De ce fait, je me suis rendu compte du lien existant entre la lumière, l’architecture et la photographie.

‘‘ L’architecture c’est avant tout un travail de géométrie, de lignes et de courbes qui interagissent. Photographier l’architecture c’est savoir toutes ces lignes afin de former un ensemble esthétique. ‘‘ Céline Nebor

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Expériences

Conclusions

Les souvenirs que je garde en mémoire depuis mon enfance sont tous liées à une lumière particulière. Ce travail analytique que je dirige à travers ce mémoire rend justice a cette donnée très importante.

La lumière est omniprésente. Elle se manifeste pour remodeler un espace, mettre en évidence une matière, influencer une culture, faire évoluer des procédés, provoquer des émotions. Ce mémoire n’a pu que nourrir mon intérêt pour la scénographie, pour son processus créatif et sa grande marge d’inventivité.

Il s’agit des lors d’un domaine vers lequel je souhaiterais orienter plus tard ma carrière professionnelle. Aborder la lumière comme étant un élément structurant, l’appréhender comme une ressource. Laquelle on doit maitriser ces variations pour servir au mieux le projet d’architecture. La scénariser pour véhiculer des apprentissages ou susciter des émotions ...

Premieres esquisses d’un projet

Dans cette optique et parallèlement à mes études d’architecture, j’ai entrepris d’approfondir ma recherche sur la lumière mais en lui offrant une autre orientation, qui se rapporte plus à la photographie.

Apres plusieurs mois d’expérimentations et de séries de portraits, j’ai pu acquérir une direction artistique. J’adopte la lumière comme marque de fabrique.

Il s’agit d’une série photographique, intitulée Light Angels et à travers laquelle j’exploite le potentiel des barres de LED.

Profondément inspirée par le mythe, cette série répond autrement à la distinction binaire et classique entre le bien et le mal. Je cherche à déconstruire cette image en revisitant son élément représentatif :les neon wings, faits de lumière.

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Lumiere et géneriques architecturales
fig 39
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Light Angels, The serie, Hamza Er-rouane, Juillet 2019 Lumiere et géneriques architecturales

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