Anne sophie morelle

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anne-sophie morelle Bronze sculptures / Sculptures en bronze

essays by / textes par

john k. grande Miguel Mesquita da Cunha Ida Jacobs

HAN ART MONTRÉAL, CANADA


Cover / couverture:

Le GuĂŠpard 150 x 50 x 40 cm Bronze 2006


Anne-Sophie Morelle: LIFE STUDIES

Anne-Sophie Morelle: études d’après nature

JOHN K. GRANDE

JOHN K. GRANDE

Anne-Sophie Morelle’s sculptures are human in scale. Whether it is a boy, a girl, a young couple, or an old woman, the atmosphere these sculptures project is classical, though their conception is wholly contemporary. This back and forth reading between the archaic and the contemporary builds a tension in these recent sculptures. As inventive scenarios, they are tinged with a symbolism worthy of the Belgian sculptor George Minne (18661941). Minne’s well known Fountain of the Kneeling Youths has something of Anne-Sophie Morelle’s youthful introspection, a sensitivity to the social side of life that likewise inspired Auguste Rodin and Camille Claudel. There is a textural immediacy and abstract gestural spirit in Anne-Sophie Morelle’s surface treatment. These recent sculptures, created using the lost wax technique, can have a formal presentational character, but Morelle adds her own creative contextualization to the way she places the bodily form, situates it in space, and situates her sculptures presentationally. Morelle’s sculptures capture the figure with an imaginative ambiguity that borders on androgeny. We can see this in Grace (2003). The undulating surface texture and detail captures light to great effect. Intangible and ambiguous surfaces that look worn by time offer us clues, tell us these are indeed 21st century sculptures. Le défi (2001) again begins as an archaic study, but then lets the surfaces wear, the textures and material effects take over. Anne-Sophie Morelle’s sculptures are composed in a simple presentational way. There is a suggestion that these compositions could be part of some more monumental project, emerging as they do as material manifestations of the artist’s working process. The subjects are intimate. The surfaces make them look like ancient works at times, or at least sculptures that reference other places, other times. Some of these sculptures, like Le repos are frozen in time, almost like the figures from the Roman city of Pompeii in the Italian Campania region who were completely buried during the catastrophic eruption of Mount Vesuvius over a two-day period in August 79 AD. We have a similar sense with Le retrait (2006), a

Les sculptures d’Anne-Sophie Morelle sont à échelle humaine. Qu’elles représentent un garçon, une fille, un jeune couple ou une vieille femme, l’atmosphère qui s’en dégage est classique, bien que leur conception soit totalement contemporaine. Ces allers et retours entre l’archaïque et le contemporain créent une tension dans ces œuvres récentes de l’artiste. Par son aspect inventif, leur conception est contemporaine et, pourtant, elles sont empreintes d’un symbolisme digne du sculpteur belge George Minne (1866-1941). La sculpture bien connue de Minne, Fontaine aux agenouillés, n’est pas sans rappeler la fraîcheur d’introspection d’Anne-Sophie Morelle, sensible à l’aspect social de la vie, à l’instar d’Auguste Rodin et de Camille Claudel. On trouve dans le traitement que fait d’Anne-Sophie Morelle de la surface une immédiateté de texture et un esprit gestuel abstrait. Créées selon la technique de la cire perdue, ces sculptures récentes peuvent occuper l’espace de manière formelle, mais Morelle ajoute une mise en contexte personnelle par sa façon de présenter et de situer la forme du corps, et de positionner ses sculptures par rapport au spectateur. Morelle reproduit, dans ses sculptures, la figure avec une ambiguïté ingénieuse qui frôle l’androgénie, comme en témoigne Grâce (2003). Les détails et la surface ondulée accrochent la lumière avec bonheur. Les surfaces intangibles et ambiguës qui semblent patinées par le temps fournissent cependant des indices montrant qu’il s’agit bien de sculptures réalisées au XXIe siècle. Le défi (2001) semble également, à première vue, une étude archaïque, mais bientôt les surfaces paraissent moins lisses et ce sont les textures et effets de matière qui l’emportent. Les sculptures d’Anne-Sophie Morelle ont un mode de présentation simple. Ces compositions pourraient faire partie d’un ensemble monumental et s’offrir ainsi comme une manifestation matérielle de la manière de travailler de l’artiste. Ses sujets sont intimes. Les surfaces évoquent soit des œuvres antiques, soit tout au moins des sculptures faisant référence à d’autres lieux, à d’autres époques. Certaines de ces œuvres, comme Le repos,


portrait of aging with a modernist flair. While so much sculpture of our era extemporizes to express a psychic dimension, Anne-Sophie Morelle’s sculpture returns to our bodily relation to space, a not so common approach these days. There is a sense of the stillness of time in Daphne, a sculpture whose fresh physical vitality recalls Gustav Vigeland’s sculptures of children at Frogner Park in Oslo, Norway. There is a silence and poise to Au-delà de soi, a work that recalls ancient Egyptian sculpture for its hieratic and formal presentation of the human body. Morelle’s sculptures are not simply re-creations of ancient found forms, but contemporary and inventive explorations of some ancient, classical and more contemporary motifs. Contemporaneity and the classical meet in the fragment, as is the case the L’homme au baton or Carmen. The erosion of the surfaces, and the simplicity of these works, is as much a disguise, and perceptual innovation, as it is a call to awaken a sense of a past. Résonances and D’un soir, un jour capture couples in a moment of quiet reflection. There is something classic, and symbolist, to Anne-Sophie Morelle’s sculptural intent. And Belgium is a cornerstone of that symbolism, so to see a woman next to a leopard is to situate humans in relation to a mythology, to question our place, our origins, and this is truly a fertile area for a sculptor to explore. Animals are in a symbiotic relation with the people in Morelle’s sculptures, and these compositions look too silent to be real. They are eternal in quality in that they raise questions about our origins, and place within an increasingly mediatized world. Yet there is no conceptual pretense to Anne-Sophie Morelle’s approach, and this is not so common these days. The way Anne-Sophie Morelle constructs her sculptures is as synthetic as any symbolist painting from the 19th century might have been. The references are now more ambiguous, less captured by the idiom that is their implied narrative. And so these forms are caught in an artificial state, having a classical cadence but now set in a neutral space. Since ancient times, sculpture has played a role in furthering

semblent figées dans le temps, presque comme les statues de la cité romaine de Pompéi, dans la région de Campanie, en Italie, complètement ensevelies pendant deux jours en août 79 de notre ère, au cours de l’éruption cataclysmique du Vésuve. Le retrait (2006) est un portrait de la vieillesse qui donne une impression semblable mais avec une touche moderniste. Tandis qu’un grand nombre de sculptures contemporaines matérialisent une dimension psychique, la statuaire d’AnneSophie Morelle exprime notre rapport physique à l’espace, ce qui n’est pas une voie si habituelle de nos jours. Silence, équilibre et sensation de temps arrêté émanent de Daphné, une sculpture dont la vitalité physique évoque les sculptures représentant des enfants de Gustav Vigeland, au Frogner Park à Oslo, en Norvège, par sa fraîcheur et sa sincérité directe. On retrouve ce silence et cet équilibre dans Au-delà de soi, œuvre qui rappelle la sculpture égyptienne par son caractère hiératique et par sa présentation formelle du corps humain. Les sculptures de Morelle ne sont pas que des re-créations de formes antiques : elles sont des explorations contemporaines et imaginatives de certains motifs antiques, classiques et plus actuels. Le contemporain et le classique se rencontrent dans le fragment, comme c’est le cas avec L’homme au bâton ou Carmen. L’érosion des surfaces et l’apparente simplicité de ces œuvres sont tout autant artifice et innovation perceptuelle qu’appel à éveiller quelque réminiscence du passé. Résonances et D’un soir, un jour évoquent des couples saisis dans un moment de douce rêverie. Il y a quelque chose de classique et de symboliste dans l’approche sculpturale d’Anne-Sophie Morelle. Et la Belgique est la pierre angulaire du mouvement symboliste. En plaçant côte à côte une femme et un léopard, l’artiste relie l’être humain à la mythologie, interroge notre place, nos origines. Pour elle, il s’agit assurément d’un champ d’exploration intéressant. Dans les sculptures de Morelle, les animaux sont en symbiose avec les êtres humains, et ces compositions semblent trop silencieuses pour être réelles. Elles semblent atteindre à l’éternel en ce


art’s social role. In the 21st century, the role of sculpture is to extemporize, to express a psychic dimension outside of consciousness, rather than recognize that which exists as a continuity over time or push away from our physical relation to space. Morelle’s sculpture involves an act of recognition. It is rare for contemporary sculptors to engage the body, to build a relation to our primordial instinctive past. The body becomes an archaic reflection on our place in the present, and likewise for its very unusual classical character becomes a discourse on the language of art in our era. Anne-Sophie Morelle works, unequivocally, and with a dedication to the craft and technique of sculpture. At her best, Morelle extends the boundaries and language of her sculpture with integrity, furthering a relevant discourse in sculpture. She does so by challenging and evolving sculptural traditions, projecting these further into an ever-evolving future. As intense sculptural portrait studies, Morelle’s sculptures do not internalize, nor objectify their subject, but explore a mythology born of the symbolic potential of our inherent place as a society in relation to history. A fabrication of what that history potentially could be – personally and collectively – accompanies the tactile and visual immediacy of Anne-Sophie Morelle’s sculptures.

qu’elles soulèvent des interrogations sur nos origines, dans un monde de plus en plus médiatisé. Toutefois, la recherche d’AnneSophie Morelle n’a rien de prétentieux ni de conceptuel, et cela n’est pas fréquent de nos jours. La manière qu’Anne-Sophie Morelle imagine et crée ses sculptures est aussi synthétique que pouvait l’être la peinture symboliste du XIXe siècle. Les références sont maintenant plus ambiguës, moins apparentes, dans l’idiome qui constitue leur histoire implicite. Même si ces formes sont saisies dans un état factice, elles ont pourtant un rythme classique tout en étant campées dans un espace neutre. Depuis les temps anciens, la sculpture a contribué à l’avancement du rôle social de l’art. Au XXIe siècle, son rôle est de nous placer hors du temps, de donner une forme extérieure au psychisme plutôt que de reconnaître une continuité temporelle ou de nous extraire d’une relation physique à l’espace. La statuaire de Morelle implique un acte de reconnaissance. Il est rare que les sculpteurs contemporains engagent le corps de cette façon et établissent un lien avec notre nature instinctive primitive. Par son caractère classique très inusité et parce qu’il est devenu un reflet archaïque de notre situation dans le présent, le corps sous-tend une réflexion sur le langage de l’art à notre époque. Anne-Sophie Morelle travaille sans compromis et est totalement engagée dans l’art et la technique de la sculpture. À son meilleur, Morelle repousse les limites du langage de la sculpture avec intégrité et contribue à un discours pertinent sur la sculpture. Elle le fait en interrogeant les traditions sculpturales, en les faisant évoluer, en les projetant plus avant dans un avenir en perpétuel mouvement. Les portraits de Morelle sont d’intenses études sculpturales qui n’intériorisent ni ne dépersonnalisent leurs sujets ; ils explorent plutôt une mythologie née de la signification potentielle ou de la portée symbolique de notre place comme société dans l’Histoire. D’un grand pouvoir d’évocation sur les plans tactile et visuel, les sculptures d’Anne-Sophie Morelle sont également une projection de ce que l’Histoire – tant personnelle que collective – pourrait potentiellement être.



Cristalisation 117 x 41 x 32 cm Bronze 2007


Anne-Sophie Morelle: la Faiblesse et la Force

Anne-Sophie Morelle: Force and Fragility

Miguel Mesquita da Cunha

Miguel Mesquita da Cunha

La force parfois se présente nue, telle Zeus brandissant le foudre.

On occasion, force will present itself in the rawest of states, as

Parfois elle s’insinue grimée de ruse et d’hypocrisie, arborant un

Zeus brandishing lighting. Elsewhere it may insinuate itself as the

rictus à la Talleyrand.

cunning glare of hypocrisy beneath Talleyrand’s grin.

Mais la force n’est jamais aussi intense qu’au cœur du mystère

Yet none rivals the mystery enshrouding those great human

humain, dans l’intensité du don, là même où un regard superficiel

gestures which, at a glance, reveal fragility and grace. At once the

ne décèle que faiblesse et douceur. Cette puissance intime,

prerogative of the poet and common man, the intimacy of such

l’apanage des simples et des poètes, est cachée aux brusques

power is destined to elude the attention of those too impetuous or

et aux hautains. C’est celle qu’exalte l’apôtre Paul, c’est celle

self-engrossed to see. This is the exaltation of St Paul; this is the

qu’immémorialement connaissent les femmes. C’est celle qu’ont

wisdom passed down amongst women since time immemorial. It

porté à l’incandescence politique le mahatma Gandhi ou Martin

is equally that illuminating force behind the politics of Mahatma

Luther King.

Gandhi and Martin Luther King.

Il faut, pour la donner à voir, qu’un artiste ou un écrivain n’ait

To cast light on that fiery or barren region hidden at the core

pas peur de son propre secret intérieur, tantôt désert tantôt

of their being, the artist or writer must purge themselves of fear.

volcan. Qu’il accepte d’y pénétrer, seul, au risque de s’y perdre

With no hand to guide them, they must penetrate its depths until

ou de s’y brûler, encor et encor, jusqu’à ramener à la surface

they emerge once more bearing some small flicker of the light

quotidienne où vivent ses frères humains quelqu’éclat d’oasis,

illuminating that most intimate of journeys. The work of art finds

quelqu’étincelle de feu. L’œuvre d’art authentique est toujours

its authenticity in such fugitive glances, as gold from the New

fulgurance d’un univers intime, pareille aux pépites d’or que les

World once inspired dreams of a realm far beyond Spain’s familiar

galions d’Espagne rapportaient jadis du Nouveau monde.

shores.

Les sculptures d’Anne-Sophie Morelle sont ainsi. La vérité

Such are the bronze sculptures of Anne-Sophie Morelle.

dont elles vibrent n’est point anatomique, mais bien psychique.

They vibrate with a truth that is not anatomical, but altogether

Les corps, fragiles, stylisés, sont à l’âme ce que le bois du

psychological in nature. Their fragile, stylized bodies are to the

violoncelle est à la musique: le lieu de sa résonance. Dans cet

soul what the cello’s wooden chamber is to music: a place of

œuvre, sous l’apparence – suggérée plus que décrite – de la

resonance. Man, woman and child appear only to dissolve, as

femme ou de l’homme, ou de l’enfant, c’est l’humanité même qui

something more resolute fills their edges – a suggestiveness

est désignée.

through which humanity itself gains a voice.

Elle est désignée dans ce qu’elle a de plus délicat mais

In its subtleties we are drawn nearer to the essence of what

aussi de plus constitutif: la relation. Les personnages de Morelle

it means to be human: to relate. Morelle’s characters exist in

en effet sont tous en rapport, ou en chemin. Ils sont tendus

states of passage. They stretch themselves out in anticipation

– vers autrui ou vers leur vérité propre. Leur mouvement n’est

of the other, or longing to grasp their own inner nature. The path

point imparti par une emphase imprimée au bronze, mais par

that imparts motion to bronze culminates in a look or in a simple

leur regard, par leur simple posture – à telle enseigne que ces

gesture, where in the flux between moments the characters spring

sculptures, pour peu qu’on leur en concède le temps, apparaissent

into life.


progressivement comme des personnes et non plus comme de simples personnages.

The passage from character into personality has strong roots in the literary tradition: page by page, a world unfolds – be it

Ce passage du personnage à la personne est familier aux

political or psychological, social or sentimental – that speaks to

lecteurs de romans authentiques: peu à peu, page après page, le

us not by degree of verisimilitude (like a vulgar study), but in its

lecteur découvre une réalité – politique ou sentimentale, sociale

proximity to truth. It is through the capacity to shed light on those

ou psychique – qui n’émeut pas par sa vraisemblance (comme une

inner truths so easily obscured by the burdens of daily life that we

vulgaire étude) mais qui instruit par sa vérité. C’est bien parce que

bear witness to the liberating force of art and literature. Having

l’art – ou l’écriture – peut révéler des vérités intérieures, cachées

tasted these realities, the heart can grow free. So too is it with

sous les scories du souci ou le faix du quotidien, qu’il importe

tenderness, and not only mother’s milk, that a child is instilled

tant & qu’il libère. Le cœur ayant perçu ces réalités-là peut s’y

with a need to pursue more than its own hunger.

adonner, peut ainsi grandir. Il en va de même, exactement, du

As a people we move forward in speech and in action. It is in

tout-petit qui croît non par le lait seulement, mais par la tendresse

contributing that each one of us grows and develops. But no less

qui lui permet d’explorer plus avant que sa faim.

are we a people inflected by our vulnerabilities and susceptibility

L’humanité est un peuple en marche, et est un peuple de

to violence. Life is fragile. Our words will just as easily betray

parole. C’est par l’échange que chacun devient, grandit &

us. The immense and justly metaphysical strength at man’s

donne. Mais l’humanité est tout autant un peuple de violence &

disposal rests in the realization that while steel may crush one’s

de vulnérabilité. La vie est fragile. La parole peut aisément faillir

bones and cruelty test one’s spirit, the heart cannot be silenced.

et fausser. La force immense – proprement métaphysique – de

Humanity’s unassailable fortress is not wrought in armour, but

l’humain est que si le fer et le fiel peuvent tuer la chair, et même

one strengthened in faith, humility, and grace.

atteindre l’esprit, ils ne sauraient abolir le cœur. La forteresse inexpugnable de l’humain n’est pas dans l’amoncellement des cuirasses, mais dans la confiance et le don. C’est à un tel mouvement qu’invitent les sculptures de Morelle. Elles peuvent s’apprécier individuellement. Femmes s’offrant à la caresse du soleil ou crispées de douleur et de deuil. Enfants

It is along this trajectory that Morelle’s sculptures find their voice. One can appreciate them each individually. Women allowing the sun to enrobe and caress them, where at other times they lay torn by pain and mourning. Children gathered up in parents’ arms, or eager to explore their yet-undiscovered world. Men at rest, or prompted into action under force of necessity or duress.

blottis contre l’adulte ou attentifs à découvrir l’étendue du monde.

Certain couples evoke a tenderness as piercing as it is

Hommes en attente ou en action, adonnés aux tâches premières

ethereal, captured with a freedom to parallel that of Chagall and

de la provision et de la protection.

de Saint-Exupéry. Résonances inscribes itself in space as a

Certaines figurent des couples dont la tendresse est aussi

musical offering. Pulsing out along a curve of outstretched arms,

forte qu’éthérée, à la manière des figures si libres de Chagall

the inextricable sense of longing that binds man and woman finds

ou de Saint-Exupéry. L’un d’eux, Résonances, s’inscrit dans

rest at the still center of flesh and desire, where lovers’ closed

l’espace comme une offrande musicale. L’élan de l’homme

eyes meet.


DrapĂŠ 120 x 30 x 25 cm Bronze 2006

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vers la femme et de la femme vers l’homme n’y est point morne

Deep in thought, L’Ange rests upon its pedestal, as if reflecting

balancier mais ascension toujours à parfaire, de même que la

on the constraints of form relegated to matter. Its face reveals an

courbe des bras, figurée dans le bronze, dessine et requiert dans

internal quiet, its outstretched wings seeming to beckon our own

l’air un contrepoint, formant ainsi un cercle de chair et de désir

ascent to the spiritual plane.

dont le centre ardent est le lieu où se rencontrent les yeux fermés des amants…

Given the chance to glimpse the work assembled in Morelle’s studio, a story begins to take shape. Each sculpture inscribes

Une autre encore, L’Ange, posé pesamment sur son support

itself in this emergent narrative space as an episode, each

en reconnaissance des contraintes impérieuses de la matière, est

distinct in character. Moving amidst the figures, individual scenes

un visage d’une douceur si intime, si substantiellement intérieure,

and gestures converge on an allegorical, village-like setting. It

que ses ailes déployées semblent davantage une invitation à

is not so much in their descriptiveness, as in their capacity to

notre propre élévation qu’un attribut de l’esprit…

relate back to lived experiences of flesh, blood, and emotion that

Mais ces œuvres ensemble, quant on a le privilège de les

Morelle’s sculptures open themselves up to the imagination. The

contempler dans l’atelier de l’artiste, forment un véritable récit.

stories evoked by each sculpture play out against the backdrop

Chaque sculpture devient alors un épisode - substantiel, sans

of our own memories, drawing us into to the ever-shifting weave

doute, et singulier - qui s’inscrit dans une narration. Passant

of human experience. The texture we run our hands across is the

d’une figure à l’autre, l’on se croit accueilli dans un village humain,

embodied adventure of man and woman. Morelle plunges it into

où l’interaction des personnes et des scènes apparaît comme

the tumultuous depths of creation, where it surfaces in her hands’

une allégorie de la vie. Ce n’est pas tant que les sculptures de

arduous dance.

Morelle déterminent un quelconque scénario, mais parce qu’elles

Morelle’s œuvre attests to a love and spirit borne less of

renvoient à la vie de chair et de sang et de sentiments, elles

prowess than of peace. Less in the effort than in the acceptance,

libèrent l’imagination. Chacun peut alors, passant de l’une à

less in certainty than in the searching, less in forcefulness than

l’autre, laisser advenir en soi les histoires qu’elles évoquent, les

in fragility.

histoires qu’elles racontent, dont la trame toujours mouvante est commune à l’expérience humaine. Et la texture même de cette

True pleasure comes in knowing how to see, and how to receive.

trame est l’aventure de l’homme et de la femme. Anne-Sophie Morelle puise cela dans la tempête de l’effort créateur et l’apporte au jour par l’ardue danse de ses mains. L’amour en effet – ces œuvres l’attestent, et l’esprit, ne sont pas dans la prouesse mais dans la paix. Moins dans l’effort que dans l’accueil, moins dans la certitude que dans la quête, moins dans la force que dans la faiblesse. Heureux ceux qui savent voir et recevoir.

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Daphnée 90 x 50 x 30 cm Bronze 2001

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Le Voyageur 40 x 50 x 20 cm Bronze 2001

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Anne-Sophie Morelle: Sculptrice

Anne-Sophie Morelle: Sculptress

Ida Jacobs

Ida Jacobs

Portée par l’élan crèateur qui l’habite, Anne-Sophie Morelle, seule dans son atelier, modèle la terre de des mains. Rencontre avec une sculptrice en pleine éclosion.

Alone in the studio and immersed in a creative fervour, AnneSophie Morelle breathes life into clay - witness the development of an artist in full bloom.

« Vas-y, » disait le grand-père maternel d’Anne-Sophie Morelle, le baron de Voghel, quand, adolescente, elle s’essayait à l’une ou l’autre activité à vocation artistique. Cet homme hors du common, sur l’initiative duquel la Fondation Roi Baudouin et Europalia virent le jour, était un amateur d’art éclairé. « Il fréquentait beaucoup d’artistes et m’a toujours encouragée dans mes entreprises. Sans rien imposer, il induisait le goût des belles choses, » se souvient-elle. Elle va suivre le précieux conseil de son grand-père, à un rhythme croissant avec la maturité. Les premières années de sa vie professionelle se déroulent dans le milieu médical. Consciente que son centre d’énergie est localisé dans les mains, Anne-Sophie devient kinési-thérapeuteostépathe et travaille à l’hôpital Saint-Jean de Bruxelles, tout en suivant à l’académie de Saint-Josse, dans l’atelier dirigé par Jacques Talmar. Elle n’hésite pas à interrompre ses activités pour rejoindre, pendant six mois, l’équipe d’une campagne antipolio. Assumer le suivi d’enfants malades dans un centre sanitaire au coeur de la brousse n’est pas une expérience anodine. « Le plus difficile était de convaincre les patients de venir se soigner. C’est là qu’on mesure combien il reste à faire pour gagner leur confiance. »

“Go on,” Anne-Sophie Morelle’s grandfather, the Baron of Voghel, would say to her as an adolescent exploring the various disciplines of visual art. A man far from ordinary, to whom the Fondation Roi Baudouin and Europhalia both owed their existence, was also a seasoned art enthusiast. “He spent a lot of time around artists and always encouraged me in my ambitions. Without ever imposing anything on me, he instilled me with a taste for the finer things,” she remembers. Her grandfather’s words will become a source of valued consel to which she returns with increasing frequency as her career matures. Morelle spends the first years of her professional life in a medical environment. Aware even then that she is meant to work with her hands, Anne-Sophie becomes a kinesiologist/osteopath and works at St-Jean hospital in Brussels, while taking classes at the Académie St-Josse under Jacques Talmar. She does not hesitate to interrupt her studies, however, to join an anti-polio campaign for six months. Assuming responsibility for sick children at a sanitarium in the middle of the bush is by no means a small task. “The greatest challenge of all was in convincing the patients to come and accept treatment. That was the true test of what it took to earn their trust.”

Franchir l’obstacle L’amour passe sur son chemin et elle épouse Vincent Buckens, un ingénieur complice en art. Après la naissance de ses deux premiers enfants, Anne-Sophie reprend des cours de sculpture, cette fois à l’académie de Braine-l’Alleud, sous la houlette de Philippe Desomberg. « Son approche contredisait ce que j’avais appris jusque-là. Alors que Jacques Talmar encourageait le technique pure, Desomberg m’a poussée à dépasser cette limite. Il a commencé par démolir mon travail à du trois cents à l’heure, puis m’a incitée à participer au concours Van Buren, où je n’ai pas été sélectionnée. Mon style était trop classique. J’y avais mis beaucoup d’espoir, et il m’a fallu de temps pour m’en remettre. »

Over the Hurtle Love crosses Morelle’s path and she marries Vincent Buckens, an engineer with a strong affinity for art. After the birth of her first two children, Anne-Sophie returns to sculpture classes, this time at the Académie de Braine-l’Alleud under the guidance of Philippe Desomberg. “His approach went against everything I had learned up until that point. Whereas Jacques Talmar advocated a purity of technique, Desomberg pushed me beyond those limitations. He started off by uprooting my old ideas at a pace I could barely keep up with, then encouraged me to submit work to the Van Buren competition. I ended up not being selected; my style was too classical. It took me a while to regain a sense of confidence 15


On sait que l’art est difficile et la critique aisée. Mais le jugement sévère de Philippe Desomberg a porté ses fruits. Il savait que son élève maîtrisait la technique, il devinait que le rest était latent. Anne-Sophie remonte dans son atelier comme un cavalier sur son cheval, déterminée à franchir l’obstacle du structurel, à chercher au plus profond d’elle-même ce qu’elle veut exprimer, sans ‘faire joli’ à tout prix. La lecture du Prince foudroyé du peintre Nicolas de Staël la conforte dans le désir de se dépasser. Et ses oeuvres s’en portent bien : elles gagnent en densité et en maturité ce qu’elles perdent en lignes faciles à l’oeil. Plusieurs expositions acceuillent ses statues, dans les Jardins d’Aywiers à Lasne, au Hanse Office à l’espace d’exposition allemand et bientôt à l’abbaye de Forest. Sans tricher Maintenant que le quatrième et petit dernier est à la maternelle, elle peut consacrer la majorité de son temps à la sculpture. « Quand je suis dans ma terre, je suis bien. C’est très physique. J’aime les grandes sculptures, je ‘monte’ facilement 80 kilos de terre qu’il faut soutenir. Mes muscles sont sollicités mais mon esprit est libre, je m’abandonne à la force qui émane. » Et elle sculpte, souvent dans le silence de la nuit, des terres noires ou patinées, cuites ou crues, intenses et graves, qui bousculent l’anatomie académique dans une ferveur juste. Pourtant, comme tout artiste devant son oeuvre, elle doute souvent. « Quand j’ai donné ce que je pouvais, je sais que je peux aller encore plus loin. C’est parfois désespérant. Le regard des autres m’est toujours nécessaire. Positif ou négatif, il permet d’évoluer. » Elle aime aussi la solitude de son atelier, propice à la rencontre entre soi et soi, un rendez-vous où la tricherie n’est pas en mise. Ses oeuvres plus récentes témoignent qu’AnneSophie Morelle y puise l’élan qui lui permet de mieux jaillir. « Des racines vers le ciel, » notait son grand-père en ex-libris dans ses écrits. « Laissez faire la terre, » conseillait Desomberg. « Je veux travailler, travailler et aller plus loin, » dit Anne-Sophie. Elle est en route.

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after putting so much hope into that work.” It is always easier to criticize than it is to actually make art. But the severity of Philippe Desomberg’s judgement was not without its benefits. He was well aware that his student was in the course of mastering her technique, and trusted that everything else would follow in time. Anne-Sophie returns to her studio determined to tackle the problem of design, digging deeper within herself to figure out what she wants to express. Compromise for the sake of beauty is not an option. Reading the painter Nicolas de Staël’s Le Prince foudroyé reaffirms Morelle’s need to surpass her previous efforts. This attitude translates into her sculpture as clean, definite edges give way to a new density and maturity. Her statues begin to find their way into exhibitions in the Jardins d’Aywiers in Lasne, the German exhibition space at Hanse Office, and at the Abbaye de Forest soon thereafter. No Cheating With the fourth and youngest child in Kindergarten, Morelle is now able to devote the majority of her time to sculpture. “So long as I am surrounded with clay, I am content. It is completely physical. I love big sculptures; I have no problem raising 80 kilos of clay into a self-supporting mass. It takes a great deal of strength but when I submit myself to the forces emerging from the clay, my spirit is free.” Morelle sculpts, often deep into the stillness of night, as the rich tones of raw and cooked earth transform classical anatomies to reveal grave new intensities. And yet, as is the case of any artist engrossed in their work, her stance is often one fraught with doubt. “No sooner have I given the work my all, do I recognize that I can push myself further still. Sometimes it comes to a point of desperation. Other people’s perspectives are crucial to my development. Positive or negative, they help me evolve.” The solitude of the studio is another experience, one she cherishes, where the self is able to tunnel inward to meet itself far beyond any question of rules or convention. Morelle’s most recent work bears witness to the increased precision with which she is able to tap into this outspring of creative possibility. “With one’s roots raised skyward,” her grandfather wrote ex libris. “Leave the earth alone,” Desomberg would caution. “I want to work; to work and to go further,” says Anne-Sophie. She is well on her way.


La Grande dame 84 x 90 x 36 cm Bronze 1988 17


Carmen 120 x 40 x 22 cm Bronze 2006

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D’un soir, un jour 180 x 130 x 45 cm Bronze 2007

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D’un soir, un jour (detail) 180 x 130 x 45 cm Bronze 2007

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Faire, c’est défaire 150 x 45 x 40 cm Bronze 2007

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Le repos 37 x 120 x 24 cm Bronze 2006

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Le Défi 150 x 40 x 30 cm Bronze 2001

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Grâce 30 x 60 x 20 cm Bronze 2003

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L’Ange 39 x 95 x 30 cm Bronze 2006

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Jeune fille 120 x 20 x 20 cm Bronze 2002

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LimpiditĂŠ 77 x 77 x 27 cm Bronze 2003

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RĂŠsonances 50 x 50 x 75 cm Bronze 2005

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ArrĂŞt sur image 60 x 60 x 30 cm Bronze 2005

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Les enfants du monde 80 x 45 x 25 cm Bronze 2000

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Au-delĂ de soi 115 x 33 x 40 cm Bronze 2005

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Ici et ailleurs 57 x 60 x 40 cm Bronze 2002

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homme au bâton 90 x 120 x 30 cm Bronze 2000

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Comme un rĂŞve de pierre 85 x 50 x 40 cm Bronze 2006

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Le Retrait 100 x 50 x 50 cm Bronze 2006

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Élan 100 x 31 x 17 cm Bronze 2005

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Femme-Loup 100 x 55 x 40 cm Bronze 2007

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À Bras ouverts 107 x 26 x 20 cm Bronze 1997

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DĂŠpassement 86 x 60 x 35 cm Bronze 2001

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Le Vent 60 x 40 x 40 cm Bronze 2003

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Réflexions 35 x 150 x 35 cm Bronze 2001

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ANNE-SOPHIE MORELLE

Born in 1962. Lives and works in Brussels, Belgium. Née en 1962. Vit et travaille à Bruxelles, Belgique.

Selected collective exhibitions / Sélection d’expositions collectives

1988 - 1991 Académie de St-Josse - atelier de sculpture J.Talmar 1993 - 1995 Académie de Braine-l’Alleud - atelier de sculpture Ph. Desomberg

2007 Toronto International Art Fair – Han Art Toronto, Canada 2007 ArtDC – Han Art Washington, USA 2006 Toronto International Art Fair – Han Art Toronto, Canada 2006 Art Event Anvers, Belgium 2006 Han Art Montréal, Canada 2005 Fondation roi Bauduin Brussels, Belgium 2002 Abbaye de Forest Brussels, Belgium

Selected individual exhibitions / Sélection d’expositions individuels

Corporate Collections / Collections Corporées

2008 Han Art Montréal, Canada 2008 BTB private bank Brussels, Belgium 2008 Le foyer Insurance Luxembourg 2008 Inter-art The Netherlands 2007 Printemps des arts actuels Brussels, Belgium 2007 Arthus Gallery Brussels, Belgium 2007 Année de la culture Luxembourg, Luxembourg 2007 Gstaad Urs Unfinger, Switzerland 2007 Kunst salon Knokke, Belgium 2007 Aleco et Nathalie de Posson Houtem, Belgium 2007 Prestige et luxe Enghien, Belgium 2006 Krisal Gallerie Genève-Carouge, Switzerland 2006 Utrecht galerij De Tienhof Utrecht, The Netherlands 2006 Château du Pont d’Oye Habbay la neuve, Belgium 2006 Manoir du petit Manil Sauvenières, Belgium 2006 Entreprises Leloup Brussels, Belgium 2006 Maison S.Sadraee Brussels, Belgium 2005 Les 4 saisons de Bruxelles Cirque Royal, Belgium 2005 Galerie Alfican Brussels, Belgium 2005 Galerie d’art du Rhone Genève, Switzerland 2005 Centre Médica Crans Montana, Switzerland 2004 Galerij Cellaar Kortrijk, Belgium 2004 B.A.S.F Brussels, Belgium 2004 Benoot Galery Knokke-Zoute, Belgium 2003 Burgerweeshuis Zierikzee, The Netherlands 2003 Galerie Apodexis Brussels, Belgium

CIC Banque Transatlantique Paris, France CIC Banque Transatlantique Belgium Brussels, Belgium Société de construction JJ Delens Brussels, Belgium Bureau d’architecture Belgique Brussels, Belgium BASF chemicals Brussels, Belgium Run Waterfield New York, USA IVAX Brussels, Belgium Utrecht, The Netherland Galerie de Tienhof Jacob Inc. Montréal, Canada Starcan Corporation Toronto, Canada

Education / Formation

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anne-sophie morelle 2007

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PRODUCTION

Biography - John K. Grande

Han Art ESSAYS / TEXTES

John K. Grande Miguel Mesquita da Cunha Ida Jacobs TRANSLATION / TRADUCTION

Aaron Zak Anne Viau

The author of Balance: Art and Nature (Black Rose Books, 1994 & 2004), Intertwining: Landscape, Technology, Issues, Artists (Black Rose Books, 1998), John Grande’s Art Nature Dialogues: Interviews with Environmental Artists was published by State University of New York Press in 2004 (www.sunypress.edu) and in a Spanish edition by the Fundacion Manrique in 2005. John Grande`s Dialogues in Diversity: Art from Marginal to Mainstream was published by Pari Publishing (Italy) in North America in November 2007. Art Allsorts, a collections of John Grande’s writing will be available in May, 2008. www.grandescritique.com

PHOTOGRAPHY / PHOTOGRAPHIE

Johan Vanbecelaere

Notes biographiques - John K. Grande

GRAPHIC DESIGN / GRAPHISME

Auteur des ouvrages suivants: Balance: Art and Nature (Black Rose Books, 1994 et 2004); Intertwining: Landscape, Technology, Issues, Artists (Black Rose Books, 1998); Art Nature Dialogues: Interviews with Environmental Artists (State University of New York Press, 2004, www.sunypress.edu, et Fundacion Manrique, 2005, pour l’édition espagnole); Dialogues in Diversity: Art from Marginal to Mainstream (Pari Publishing, Italie, publié en Amérique du Nord en novembre 2007) ; Art Allsorts, un recueil des écrits de John Grande, sera accessible dans Internet www.grandescritique.com en mai 2008.

Chloe Ng CURATOR OF THE EXHIBITION / CONSERVATEUR DE l’EXPOSITION

Andrew Lui Chloe Ng PUBLISHED BY / PUBLIÉ PAR

Han Art (6440622 Canada Inc.) 4209 Rue Ste-Catherine Ouest, Westmount (Montréal), Québec, Canada H3Z 1P6 T: 514.876.9278 F: 514.876.1566 www.hanartgallery.com All rights reserved / Tous droits réservés © Anne-Sophie Morelle, Han Art Legal Deposit / Dépôt légal Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2008 Bibliothèque et Archives Canada, 2008 Second Quarter 2008 / Deuxieme Trimestre 2008 ISBN 978-2-9806996-0-3 Printed in Hong Kong / Imprimé à Hong Kong

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