2 minute read
BONNE NOUVELLE Vers la fin de la fourrure
Ça fait du bien !
La Norvège produit aujourd’hui entre 2 et 3 % des peaux de renard du marché mondial.
Advertisement
Vers la fin de la fourrure
A la suite de plusieurs pays européens, la Norvège s’apprête à voter un texte visant à interdire les élevages d’animaux à fourrure d’ici à 2025. Ces fermes, toujours autorisées en France, sont de moins en moins nombreuses. Par Christine Lamiable.
En Norvège, les images de renards polaires ou de visons en cage, élevés et tués pour la douceur de leur fourrure, pourraient bientôt appartenir au passé. Le gouvernement a présenté, mercredi 10 avril, un projet de loi visant à interdire d’ici à février 2025 la possession d’animaux destinés à être tués « en vue d’une vente ou d’une quelconque autre utilisation de leur fourrure ». Ce texte est le fruit d’un accord politique passé en janvier 2018, lorsque le Parti libéral (gauche), qui exigeait cette mesure, notamment au nom du bien-être animal, a rejoint la coalition gouvernementale de droite. La Norvège, qui produit aujourd’hui environ 1 % des peaux de vison du marché mondial, et entre 2 et 3 % des peaux de renard, rejoindrait ainsi d’autres pays qui ont voté le démantèlement progressif des élevages d’animaux à fourrure, comme le Royaume-Uni (en 2000), l’Autriche (en 2004), les Pays-Bas (en 2013).
Les Français opposés à ce commerce
En France, les élevages d’animaux à fourrure sont toujours autorisés mais leur nombre est en baisse. Comme l’indique Pierre-Philippe Frieh, porte-parole de la Fédération française des métiers de la fourrure, à Paris (rue des Blancs-Manteaux!), il n’existe plus aujourd’hui que cinq élevages de visons (contre onze en 2017) et onze élevages de lapins orylag (une vingtaine en 2017), élevés pour leur fourrure et leur viande. « Cette baisse est en partie due à des départs à la retraite d’exploitants qui ne sont pas remplacés, précise-t-il. Ce n’est pas un métier facile, dans le contexte actuel, où des associations animalistes s’opposent à l’élevage. » Du point de vue légal, aucun changement n’est prévu pour le moment. Interpellé en octobre 2017 par le député Joël Giraud (LREM) à l’Assemblée nationale, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation avait répondu qu’il n’était « pas envisagé d’interdire les élevages d’animaux destinés à la production de fourrure ». Une réponse qui navre Reha Hutin, présidente de la Fondation 30 millions d’amis. « La France est toujours à la traîne en matière de législation animale, constate-t-elle. Mais il faudra bien que nos élus finissent par entendre la voix de l’opinion publique. » Selon un sondage Ifop mené en février pour la fondation, 91 % des Français se déclarent opposés au commerce de la fourrure.