Guérison Transformation Lâcher prise
Le Programme des 12 étapes Un manuel pour un travail en groupes
19 rue Georges Bidault, Bât F – Croissy Beaubourg 77435 MARNE LA VALLÉE – FRANCE
Titre original en allemand : Endlich leben ! Seekamp/Herrendorff/Prentzel, Endlich leben. Copyright © 2004 Brunnen Verlag Giessen, www.brunnen-verlag.de Traduit avec autorisation — Tous droits réservés Les passages bibliques sont tirés de la Bible Segond 1910. Dans le cas contraire, nous le précisons ainsi : la Bible à la Colombe (SER), la Bible du Semeur (SEM) ou la Bible Parole de vie (PDV). Édition française : Copyright © 2007 Éditions Farel
19 rue Georges Bidault, Bât. F Croissy-Beaubourg 77435 Marne-la-Vallée, Cedex 2, France 1re réimpression : octobre 2008 Traduction : Anne Fritsch, Solange Freyd-Harleaux Couverture : Jacques Maré – IOTA Illustrations : Max Spring Composition : Éditions Farel Impression : IMÉAF, 26160 La Bégude de Mazenc, France Dépôt légal : octobre 2008 — N° d’impression : 08.0785 ISBN : 978-2-86314-357-5
Indication pour la traduction française des 12 Étapes : ces étapes et les convictions qui figurent dans ce livre ne sont pas identiques au texte original de la version allemande, ni française (NDT) des 12 Étapes, de l’année 1939, autorisée par les Alcooliques Anonymes et aux convictions du mouvement AA qui y sont exprimées. Les 12 Étapes autorisées par les Alcooliques Anonymes sont : Étape 1 Nous avons admis que nous étions impuis sants devant l’al cool et nos difficul tés, et que nous avions perdu la maîtrise de notre vie. Étape 2 Nous en sommes venus à croire qu’une Puis sance supé rieure à nous-mêmes pouvait nous rendre la raison. Étape 3 Nous avons décidé de confier notre volonté et notre vie aux soins de Dieu – tel que nous le conce vions. Étape 4 Nous avons procédé sans crainte à une évaluation morale appro fondie de nous-mêmes. Étape 5 Nous avons avoué à Dieu, à nous-mêmes et à un autre être humain la nature exacte de nos torts. Étape 6 Nous étions tout à fait prêts à ce que Dieu élimine tous ces défauts. Étape 7 Nous lui avons humble ment demandé de faire dispa raître nos défauts. Étape 8 Nous avons dressé une liste de toutes les personnes que nous avions lésées et avons consenti à réparer nos torts envers chacune d’elles. Étape 9 Nous avons réparé nos torts direc te ment envers ces person nes dans la mesure du possible, sauf lors qu ’en ce faisant, nous risquions de leur nuire ou de nuire à d’au tres. Étape 10 Nous avons pour suivi notre évalua tion person nelle et promp te ment admis nos torts dès que nous nous en sommes aper çus. Étape 11 Nous avons cherché, par la prière et la médi ta tion, à amélio rer notre contact conscient avec Dieu tel que nous le concevions, lui deman dant seule ment de connaître sa volonté à notre égard et de nous donner la force de l’exé cu ter. Étape 12 Ayant connu un réveil spiri tuel comme résul tat de ces Étapes, nous avons alors essayé de trans mettre ce message à d’au tres alco o li ques et de mettre en pratique ces prin ci pes dans tous les domai nes de notre vie. Les 12 Étapes, telles qu’elles sont formulées dans les groupes Vivre Enfin ! et dans ce manuel de travail, ont été légèrement modifiées pour l’usage particulier dans le domaine chrétien et pour les personnes ayant des symptômes non spécifiques.
Préface de l’édition française La version française du livre Vivre enfin ! vient de voir le jour ! Sa publication a été rendue possible grâce à différentes rencontres échelonnées sur de nombreuses années.
Tout d’abord un peu d’histoire personnelle Le point de départ de ce projet se situe durant l’automne 1992 à Nancy (France) et est lié à un choc que j’ai éprouvé suite à une réaction émotionnelle totalement inattendue, imprévisible et complètement disproportionnée, alors que j’étais seule, juste après le départ de mon amie Judy Mogensen. Je croyais me connaître, mais c’était comme si quelqu’un d’autre avait surgi du fond de moi ! Une brèche s’était ouverte et j’étais décidée à chercher, sans savoir quoi , ni où, ni comment... Suite à cet incident, Judy m’a fait part d’un « programme en groupes », auquel elle avait brièvement participé avant la fin de son séjour aux USA et qui l’avait beaucoup intéressée, mais sans qu’elle en connaisse les tenants et les aboutissants. Décidées à former un groupe, nous avons contacté plusieurs femmes, mais une a souhaité prendre le risque de continuer, et pour elle j’ai dû commencer à traduire une version anglaise des 12 Étapes chrétiennes. Notre trio avait pris l’habitude de se retrouver chez moi, parce qu’en raison de graves ennuis de santé et du travail que me donnaient deux enfants en bas âge, mes forces étaient très limitées. Nos rencontres ont été quasi hebdomadaires au début et ont même continué pendant un temps de façon presque mensuelle après mon départ de Nancy. Par la suite, nous n’avons pas été en mesure de terminer complètement ce programme, mais nos liens sont restés très forts et profonds. Ces échanges ont été pour chacune de nous un formidable soutien, un enrichissement mutuel malgré nos grandes différences d’arrière-plan, de milieu, de culture, de croyance, de langue. Ils ont surtout apporté une chaleur bienfaisante, un respect mutuel grâce à une ambiance faite de limites saines et bienveillantes. Aujourd’hui, avec le recul, je me rends compte que ces réunions ont été comme un fil qui m’a maintenue en vie, car elles m’ont aidée à traverser les moments les plus noirs et les plus difficiles de ma vie, pour sortir d’une crise personnelle liée à de graves traumatismes et à une maladie handicapante. En 1997, comme je me plaignais à Judy de mes limites et de mon sentiment d’inutilité, elle me répondit avec sa voix douce : « Tu peux encore parler ! ». Cette remarque m’a touchée. Ensuite, de façon inattendue, deux femmes sont venues se joindre à moi. Le but était d’abord de se retrouver, de s’encourager, mais sans trop savoir comment appliquer ce programme des 12 Étapes ! Ce groupe se retrouvait tous les quinze jours en période scolaire et il a duré trois ans et demi. Que d’erreurs, de tâtonnements, mais quelle complicité et quel impact dans nos vies ! Dans le même temps, d’autres groupes, surtout féminins, se sont mis en place, mais peu d’entre eux ont terminé l’ensemble du programme.
Préface de l’édition française
Un peu d’histoire européenne En 1999, la rencontre avec le Dr. Bruce Thompson et sa secrétaire Cathy Froelich allait donner une nouvelle impulsion à ces groupes en France en élargissant ma vision de ce programme. En effet, ils m’ont aidée à comprendre l’importance de ce programme de changement basé sur les 12 Étapes dans le monde depuis plus d’un siècle, son utilisation pour des situations extrêmement variées liées à des problèmes de dépendances ou non, son contenu spirituel. Par leur intermédiaire et celui plus pratique de Nadia Cornut, j’entendis parler d’un réseau allemand de ce programme. Une incroyable perspective s’ouvrait à moi : cela existait en Europe ! Différentes péripéties et surtout mes limites physiques ont fait que, seulement en juin 2002, je me suis rendue en Suisse, à Berne, pour rencontrer les auteurs de ce livre lors de la conférence annuelle Endlich leben regroupant tous les réseaux de langue allemande. Nous nous sommes rendu compte que, de façon indépendante, nous avions traduit chacun de notre côté la même version anglaise : pour ma part dès 1992, Helge Seekamp en Allemagne et Gero Herrendorff en Suisse en 1994. Ces deux derniers avaient, depuis cette date, conjugué leurs efforts et expériences pour publier déjà deux éditions à partir de la version anglaise, et mis en place de nombreux groupes dans chacun de leur pays. Signalons qu’il y a à Berne en moyenne 70 personnes qui participent de façon hebdomadaire à un tel programme. Ils ont été très ouverts à mon égard et m’ont montré leur nouvelle version, qu’ils s’apprêtaient à publier. Cette version était plus pragmatique avec un langage actuel adapté, incluant une perspective systémique et une orientation spirituelle biblique clairement définie. La décision fut prise alors d’utiliser cette version allemande et de la traduire en français.
L’intérêt de la traduction en français de ce programme Une réflexion profonde a été menée pour permettre une intégration réelle de ce livre Vivre enfin ! dans le contexte français. En effet, la façon de pensée est européenne et peut donc se rapprocher suffisamment de la culture française. L’expérience de tels groupes depuis plus de 13 ans dans les pays de langue allemande est riche d’enseignements et de pratique. Elle a conduit à vendre plus de 10 000 exemplaires de ce livre, à retravailler ce programme et à le tester à maintes reprises. Elle a surtout apporté de nombreux témoignages de personnes ayant vécu un changement dans leur vie , bien que ce programme Vivre enfin ! n’apporte ni solutions faciles, ni conseils rapides à moindre coût ! La France a un système de santé particulier et peu, voire pas d’expérience aussi large de groupes d’auto-support comme dans les pays anglo-saxons ou germaniques, notamment dans les milieux chrétiens de relation d’aide. On remarque cependant un intérêt grandissant pour de tels groupes en raison de l’aide qu’ils peuvent apporter dans de nombreuses situations permettant à la personne de devenir actrice de son changement, du facteur de démultiplication nettement renforcé par l’effet miroir qu’ont les participants les uns envers les autres. De tels groupes peuvent être un moyen utile pour laisser la personne 5
Vivre enfin !
devenir responsable de son problème, lui permettre d’expérimenter une communication et des limites saines et fonctionnelles. Ils peuvent donc conduire à expérimenter une meilleure connaissance de soi-même, de son propre fonctionnement, de ses interactions interpersonnelles. Ils ne rejettent en aucune manière d’autres propositions de groupes comme des groupes de partage, de réflexion ou d’étude biblique. Ils sont tout au contraire un outil complémentaire pour mieux se connaître, mieux connaître l’autre et trouver un nouveau style d’échange, un nouveau moteur de croissance pour que la personne puisse s’épanouir dans tous les domaines de sa vie, en particulier sur le plan personnel et relationnel !
Et un peu d’histoire future L’implantation de tels groupes Vivre enfin ! dans une communauté locale ou un centre de relation d’aide devrait, à mon sens, se faire de manière progressive, après une phase pilote avec un groupe, permettant l’expérimentation. Commencer petit permet de discerner les difficultés, les intérêts et les limites dans chaque contexte de mise en place ! L’implication des responsables locaux est aussi un gage de réussite ! Sur le plan européen, les groupes français Vivre enfin ! sont rattachés à l’association européenne Endlich leben Netzwerk créée à Lemgo en Allemagne en octobre 2005. Celle-ci comprend déjà les réseaux très développés en langue allemande, ceux plus restreints en français et ceux en cours d’établissement en russe et polonais. Par ailleurs, une thèse de doctorat en théologie au sujet de la spiritualité des programmes des 12 Étapes est en cours d’élaboration. La conception de matériels en français comme par exemple des dépliants, des séminaires de formation pour la mise en place de groupes Vivre enfin !, des conférences annuelles européennes ou plus locales avec des échanges interactifs vont permettre d’améliorer la qualité des informations et de l’aide proposées à toute personne intéressée par de tels groupes. Un réseau d’aide protégé et sécurisé par internet est également en train de se créer sur le plan européen.
Un outil de prévention parmi d’autres Les groupes Vivre enfin ! peuvent être, parmi d’autres possibilités (comme par exemple le programme GENESIS de prévention de rechute de comportements compulsifs ou addictifs), un instrument utile dans le domaine de la prévention de tels comportements, en s’intégrant ou non dans des programmes existants ou dans le domaine de la relation d’aide reliée ou non à une communauté locale. Je formule le vœu que cet ouvrage et surtout les échanges réciproques lors des rencontres soient une invitation pour toute personne à expérimenter le changement pour arriver à vivre enfin ! Solange Freyd Harleaux
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Vivre enfin !
La prière de la sérénité Seigneur, accorde-moi la séré nité d’ac cep ter les choses que je ne puis changer, le courage de chan ger les choses que je peux et la sagesse d’en connaître la différence. Permets que je puisse m’épanouir dans cette journée en étant conscient de sa durée. Permets que je puisse jouir pleinement de chaque instant en connaissant ses limites. Permets que je puisse accepter la détresse comme un chemin vers la paix intérieure. Permets que je puisse — comme Jésus l’a fait — accepter ce monde pécheur Tel qu’il est, et non tel que je voudrais qu’il soit. Permets que je puisse avoir confiance que tu mèneras toute chose à bien si je m’abandonne à toi et à ta volonté. Dans cette vie, je serai alors vraiment heureux et dans la vie à venir, je serai plus qu’heureux avec toi pour toujours. ~ Reinhold Niebuhr
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Préface Pourquoi avons-nous remanié ce manuel après dix ans de pratique ? Avec ce livre, vous tenez entre les mains le premier manuel en allemand qui contient les 12 Étapes basées sur une perspective chrétienne. Les expériences personnelles accumulées au cours de dix années de pratique avec des groupes chrétiens ayant suivi ces 12 Étapes, une réflexion approfondie sur les principes énoncés dans ces étapes, la documentation et l’aide de nos amis américains, ainsi que de nombreux feed-back précieux provenant des participants et participantes aux groupes en Allemagne, en Autriche et en Suisse nous ont encouragés à rédiger notre propre manuel destiné aux groupes Vivre enfin ! Le programme des 12 Étapes a aidé et transformé des millions de gens de par le monde. C’est seuleument une fois que nous avons constaté par nous-mêmes que des gens faisaient l’expérience de la guérison, du changement et de la sérénité au sein de notre groupe Vivre enfin ! que nous avons pris conscience de la valeur et de l’importance de ce programme. Parmi ces personnes, certaines étaient depuis des années à la recherche d’une aide efficace. Notre expérience du programme des 12 Étapes a commencé en 1994 à Lemgo (Allemagne) sous la direction du pasteur Helge Seekamp (de l’Église Nationale Protestante calviniste de Lippe en Allemagne). Dans le cadre d’une œuvre chrétienne interconfessionnelle, des hommes et des femmes âgés de 20 à 60 ans ont trouvé de l’aide et ont vécu un changement. À peu près à la même période, et de façon totalement indépendante, l’Église Vineyard de Berne (Suisse), se servit du même programme de 12 Étapes, sous la direction de Gero Herrendorff. Là aussi, de nombreuses personnes vécurent ces précieuses expériences et transformations de vie ! Cela nous a encouragés.
Avons-nous vraiment besoin d’un « programme de groupe » ? Convaincus de la valeur du programme des 12 Étapes, nous tenons cependant à souligner le fait qu’il ne constitue qu’un seul des différents instruments qui aident des gens en situation de crise à s’en sortir. Il peut toutefois servir de complément décisif à des outils de relation d’aide bien connus (entretiens particuliers, conseils, thérapie). Nos groupes des 12 Étapes ont donné refuge à des gens confrontés à des problèmes très variés et à des personnes souffrant de différentes dépendances, et leur ont apporté de l’aide. Le livre s’adresse aussi à des gens qui, en raison de leur situation de vie ou de leur modèle comportemental, sont isolés. La possibilité de communion qu’offre un groupe des 12 Étapes constitue une alternative importante. Les participants de ces groupes sont toujours encouragés en constatant qu’ils ne sont pas seuls à devoir affronter des difficultés. Si dans un groupe, un participant a fait l’expérience d’un changement, il peut être un encouragement pour les autres. Ce changement peut servir de vecteur et de modèle pour les autres participants et leur donne de l’espoir. Ces groupes soutiennent les désirs profonds de changement et ils vivent ces transformations de façon concrète.
Vivre enfin !
Un cours élémentaire de compassion pour les Églises Ce manuel cherche à éveiller la confiance à l’égard d’un modèle d’entraide qui s’est développé sur des dizaines d’années, en commençant de façon religieuse en dehors des Églises officielles, afin de le réintégrer avec conviction dans l’Église du 21e siècle. Contre le légalisme Cette approche pourrait avoir de vastes conséquences: reconnaître et modifier les structures et les représentations malsaines, légalistes ou codépendantes dans les différentes Églises. Les groupes Vivre enfin ! veulent une Église qui devienne un lieu de compassion. L’Église résistera alors aux tendances légalistes et contraignantes (qui se manifestent dans les traditions ésotériques et chrétiennes) ou sera au moins sensibilisée à ces formes erronées de l’évangile. Une Église ouverte Les groupes Vivre enfin ! réclament une Église ouverte qui tienne sa place, tant au niveau du langage que celui de la culture. Le programme des 12 Étapes apporte à cet égard une nouvelle impulsion missionnaire. Élargir la relation d’aide Les groupes Vivre enfin ! sont l’occasion d’intégrer systématiquement la relation d’aide dans l’église locale ou d’enrichir l’offre de relation d’aide en place afin de la rendre attrayante pour un grand nombre de personnes en quête de soutien. Une relation d’aide fondée sur la grâce. L’enseignement de la Réforme sur «la justification du pécheur» permet aux gens d’accepter leur état actuel tout en vivant dans l’espérance d’un changement opéré par Dieu.
De la « survie » à la vie relationnelle Ce sont 12 Étapes importantes. Étape par Étape, quelque chose de nouveau peut commencer. On peut abandonner les modèles relationnels malsains et les modèles comportementaux étriqués pour adopter de nouvelles formes de vie plus adaptées. Celui qui veut s’engager dans cette aventure du changement doit apporter une chose : le désir d’apprendre comment on peut se confier à d’autres personnes dans un groupe. Notre expérience nous a appris que les facteurs déterminants sont l’honnêteté, l’authenticité et la latitude intérieure d’accepter sans parti pris les gens avec toutes leurs facettes. En un mot, l’amour. La véritable guérison, que ce programme rend possible, est donc celle-ci : les personnes apprennent à vivre de nouveau une relation avec elles-mêmes, avec autrui et avec Dieu. Seul l’amour peut permettre cela.
Accepter sa propre impuissance Lors de la première Étape déjà, un pas important est franchi lorsqu’une personne est prête à reconnaître son impuissance et à l’accepter. C’est le premier pas vers une vie qui vaut la peine d’être vécue. Quelle que soit la situation de notre propre vie, il existe un espoir de changement. Nous sommes constamment fascinés par la manière dont Dieu se révèle dans la vie 10
Préface
personnelle des individus. Il rend possible ce qui était apparemment impossible, guérit les gens meurtris par la vie et les transforme de l’intérieur. Nous souhaitons cette guérison, ce changement et cette sérénité à tous ceux et celles qui s’engagent à suivre ce programme en 12 Étapes ! Helge Seekamp Gero Herrendorff Karin Prentzel Cette édition comporte des dessins humoristiques qui sont l’œuvre de Max Spring (Berne). Il suffit d’un regard sur ses illustrations pour comprendre la vérité caractéristique de l’Étape. Nous le remercions d’avoir mis sa créativité au service de ce programme spécifique.
Allez, sors de là !!
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Introduction au programme Vivre enfin ! L’his toire sans fin C’est formidable que tu fasses route avec nous sur le chemin passionnant de vouloir te changer. Je me permets de dire « tu », c’est d’accord ? Nous aurons encore bien des choses confidentielles à aborder ensemble. Avec le temps, le « vous » impersonnel risquerait d’être un frein. Habituons-nous d’emblée au « tu ». Comme beaucoup d’autres, tu te demandes avec un peu d’appréhension ce qui t’attend. Ce programme des 12 Étapes te sera-t-il vraiment profitable ? Nous aimerions bien te faire un exposé solidement étayé pour t’expliquer l’utilité du programme, la manière dont il t’aidera, le rôle que joue le groupe et ce que sera ta responsabilité tout au long de ce cheminement plein de défis à relever. Mais nous avons appris une chose : les expériences personnelles sont le meilleur moyen pour comprendre. C’est pourquoi, dans les groupes Vivre enfin !, nous partageons les uns avec les autres nos expériences, nos états d’âme et nos espoirs. C’est ce que va expliquer l’histoire suivante. Imagine-toi une femme de 36 ans. Appelons-la Madame Durand. Elle est mariée depuis 14 ans, a deux enfants et travaille 10 heures par semaine dans un foyer pour personnes âgées. Avec le recul, avoir osé s’intégrer dans un groupe Vivre enfin ! a été un vrai miracle. Elle ne serait jamais venue de son plein gré si…
L’histoire de Madame Durand « Comme tu peux l’imaginer, en tant que mère, femme au foyer et ayant un travail à temps partiel, j’avais quantité de choses à faire. D’autant plus que depuis l’âge de 18 ans, j’essayais de vivre en bonne chrétienne, avec plus de bas que de hauts ! Dans ma jeunesse, j’avais bien connu une sorte de printemps dans ma relation avec Dieu, mais il n’avait pas duré longtemps. J’étais remplie de bonnes intentions, mais mes rapports avec Dieu sont devenus de plus en plus difficiles. Aujourd’hui, il m’arrive d’aller à l’église de temps en temps, mais ce n’est pas ma tasse de thé. J’avais de tout temps une idée en tête : être une personne qu’on peut qualifier de « bonne ». Tout compte fait, je ne suis pas si mauvaise que cela ! S’il n’y avait pas ce fichu stress et cette mauvaise conscience ! Les derniers temps ont été un peu compliqués. Pour des raisons inexplicables, il m’arrive de temps à autre de déprimer complètement. Il y a quelque temps, je me suis retrouvée dans la situation suivante : d’abord une dispute avec mon mari, puis je suis sortie de mes gonds. Je me suis roulée par terre, et j’ai hurlé comme une forcenée. Cela n’a servi à rien. Mon mari était complètement désemparé — et moi aussi ! Je me suis calmée avec un verre d’alcool. Pas une quantité énorme, et d’ailleurs je ne bois que très sporadiquement. Certainement pas journellement ! Se pourrait-il que dans ce domaine, quelque chose n’aille pas ? Mon mari ne dit rien, mais mes trente kilos en trop et le fait qu’entre nous ça ne marche plus aussi bien qu’avant sur le plan sexuel, me tourmentent et lui aussi je pense. Des remarques faites en passant me permettent de conclure que des femmes potelées, ce n’est pas son genre. Si j’étais plus mince, tous les autres problèmes se résoudraient d’eux-mêmes : ma mauvaise conscience vis-à-vis de Dieu, les explosions de rage, les relations avec mon mari.
Introduction au programme Vivre enfin !
Depuis quelques années, j’ai essayé à plusieurs reprises de perdre du poids, mais tu connais l’effet yo-yo ! Grosse, mince, grosse… Mon emportement me cause plus de souci. D’autant plus que je n’ai aucune explication. Peut-être y a-t-il une autre raison. Mon surpoids ne peut en être la cause, j’en suis certaine. De temps en temps une idée me traverse l’esprit : que ce serait beau si je m’acceptais telle que je suis et si mon mari m’aimait à nouveau ! J’essaierai encore de faire un régime pour perdre du poids… Après tout, mon excédent n’est pas si important ! Je m’en sortirai bien. Et puis une de mes connaissances est venue et m’a invitée à me joindre au groupe Vivre enfin ! Quelle belle devise ! Juste au moment où je revenais de faire des courses, complètement déprimée (même le T-shirt de taille XXL ne me va pas !). “Ça ne peut pas continuer ainsi !” me suis-je dit. J’ai donc décidé de voir ce qu’était ce groupe. »
Ma première rencontre avec le groupe « C’était un mercredi soir, et la réunion se tenait dans une jolie petite salle paroissiale. Elle devait débuter à 20 heures. J’ai promené mon regard sur les neuf autres femmes présentes. Quel genre de femmes étaient-elles ? Mon amie m’avait simplement dit qu’elles avaient toutes un problème avec elles-mêmes. Et ces femmes devaient pouvoir m’aider à perdre du poids ? Je n’avais jamais entendu parler d’un programme des 12 Étapes, même si, aux dires de mon amie, de tels groupes existent dans presque tous les pays… Se peut-il que des millions de personnes aient des difficultés avec elles-mêmes ? Aucune idée. Toujours est-il que j’étais là. J’avais pris cette décision : va au moins voir de quoi il s’agit ! » Un accueil chaleureux — les règles « Après quelques mots de bienvenue prononcés par deux dames de l’église, qui se présentent comme animatrices, nous nous asseyons autour d’une table. Les participantes sont plus nombreuses que je l’imaginais, mais je n’en connais pas une seule, ce qui n’est pas fait pour me rassurer. Pendant qu’une des animatrices explique les sept règles de groupe, je dévisage les femmes présentes. Des pensées s’entrechoquent dans mon esprit. Qu’est-ce que je fais ici, au juste ? Les autres ne peuvent de toute façon pas m’aider. Tout compte fait, ce n’est qu’une question de volonté : il faut que je le veuille de toutes mes forces. Je crois que c’est là l’essentiel. Je n’ai jamais vraiment essayé sérieusement. Bon, et qu’ils nous disent rapidement quels sont leurs projets en ce qui nous concerne. Les journaux se sont fait l’écho de l’existence de beaucoup de groupes du même genre. La mise à nu de l’âme ? On entend beaucoup parler de psychogroupes. Et que des femmes ! C’est épouvantable ! Et tout cela sous le couvert du christianisme ! Je peux repartir, car mon amie me l’a assuré. Je ne m’engage à rien. Mais je peux aussi en retirer un bien. En tout cas, cela ne peut pas me faire de mal. Et si toutes ces femmes ont des problèmes personnels, cela vaudrait peut-être la peine que je les écoute. » 13
Vivre enfin !
Chants et prière « Les animatrices abordent maintenant un point du programme qui ne m’inspire pas du tout confiance. Je les écoute entonner des chants inconnus. Elles auraient au moins pu accorder les guitares ! Puis les gens prient. Je m’interroge très sérieusement : suis-je bien à ma place ici ? Tout me paraît un peu excentrique. Comme si j’étais dans une secte. Que c’est embarrassant ! Mais les autres semblent prendre tout cela avec beaucoup de décontraction. Elles prient avec leurs propres mots. D’une manière toute simple : “Seigneur, tu es là. Nous sommes impatientes de découvrir ce que tu tiens en réserve pour nous.” Ouf ! C’est passé. Je dois tout de même reconnaître que cela m’a fait du bien. » Premier tour de table – un flash : « Comment vas-tu ? » « Pendant ce qu’elles appellent un « flash », chacune doit dire pourquoi elle est là. J’espère ne pas être la première à devoir parler ! Je veux d’abord me rendre compte de ce que les autres disent. À mon avis, celle-ci n’a pas dit grand-chose… Je n’ai pas réussi à comprendre ce qu’elle voulait. Je ne suis pas obligée de parler, m’a-t-on précisé juste avant. C’est au tour de ma voisine. Sa façon de parler la rend tout à fait antipathique. Mais je connais ce type d’attitude. Je crois que ma tante aussi avait cette intonation : mordante, de sainte nitouche, trop fort et bien trop long. Il faut vraiment que je réfléchisse si je tiens à rester dans ce groupe. C’est mon tour. Je n’aurais jamais pensé qu’il me serait si difficile de parler au milieu d’un groupe. Je me fais cette remarque : c’est drôle comme ma voix manque d’assurance ! Et finalement, je ne sais même plus pourquoi je me trouve là. Je n’ai pas de problème ! Pas vraiment. Des quatre femmes qui ont pris la parole avant moi, trois souffrent d’un stress prononcé. La femme volubile à mes côtés n’a qu’un problème d’alimentation qu’elle pourrait régler toute seule. Pourquoi a-t-elle besoin d’un groupe ? Moi j’arrive bien à faire régime toute seule. Lorsque je m’arrête de parler, je suis surprise par la réaction de l’animatrice : elle me remercie pour ma participation. Elle a dit la même chose aux autres. Qu’est-ce que j’ai bien pu dire de sensationnel ? Peut-être m’attend-on au virage du deuxième tour de table ? Puis c’est au tour de mon autre voisine. Elle se réfère à moi. Mes paroles l’ont fortement interpellée. Je me demande bien pourquoi. Veulent-elles m’appâter ? Ceci mis à part, je les trouve très sympathiques. » Questionnaire : « Quels sont tes objectifs ? » « L’autre animatrice distribue les manuels. Toutes celles qui savent qu’elles reviendront dans le groupe en reçoivent un. Je me rends compte que je n’étais pas présente lors de la soirée de présentation. Je préfère donc juste prendre la photocopie du questionnaire qui se trouve dans le livre. On nous accorde dix minutes pour répondre personnellement aux six questions. L’animatrice attire notre attention sur le fait que chacune doit se sentir entièrement libre d’écrire ce qu’elle pense. Aucune de nous ne sera ensuite obligée de prendre la parole dans le groupe, sauf si elle le désire. 14
Introduction au programme Vivre enfin !
C’est un bon point. Je n’aurai donc rien à dire, comme elle nous l’assure. Je jette un coup d’œil au questionnaire. “Quels sont tes objectifs ?” Est-ce que vraiment personne ne lira ce que je vais écrire ? Je suis embarrassée : Je ne me suis jamais fixé d’objectifs clairs ! « Quels sont tes objectifs ? » Ah oui, bien sûr ! 1. Maigrir. 2. Ma vie de couple n’est pas brillante. Elle pourrait s’améliorer. 3. Mettre fin à mes crises de nerfs qui me font rouler par terre. 4. Et boire trop de vin n’est certainement pas une bonne chose. Mais je réfléchis : après tout je suis une femme convenable, j’ai un emploi, deux enfants merveilleux, une maison bien tenue, pas comme celle de la femme désordonnée de tout à l’heure qui a visiblement de gros problèmes ; elle a sans doute besoin d’une thérapie. Et je ne suis pas divorcée, comme cette autre femme, là-bas. Je ne souffre pas de la solitude, comme ma voisine sympathique. »
Deuxième tour de table — échanges concernant les objectifs « “Celles qui le désirent peuvent maintenant prendre la parole et indiquer quels sont leurs objectifs !” Cette parole de notre animatrice m’épouvante et met fin à ce que je suis en train d’écrire. Je m’interroge au sujet de la prière et me demande si mes désirs ont un quelconque rapport avec Dieu. Je reconnais avoir un penchant chrétien. Je griffonne encore rapidement qu’un de mes objectifs est que Dieu m’aide. Au fond, je n’avais même pas pensé à Dieu. Qu’est-ce que je connais de l’attente des autres du groupe ? C’est gênant. Mais au moins, le moment de silence est terminé. C’est une bonne chose. Que vais-je lire de ce que j’ai écrit quand mon tour viendra ? Attendre, car de toute façon, je ne serai pas la première. Je vais écouter ce que les autres ont à dire. C’est étonnant à quel point elles sont honnêtes ! Il faut croire que la plupart ont l’habitude. Elles arrivent tellement mieux à exprimer… La drôle de dame parle de nouveau beaucoup trop et beaucoup trop fort ! Elle a vraiment besoin d’un groupe. Puis je me propose. Volontairement ! Je m’en sors très bien. Le truc ? Tout simplement ne pas tout dire. On m’a bien dit que j’en avais le droit : “Chacune décide librement de ce qu’elle veut communiquer.” Heureusement qu’il y a ces règles sensées ! Je ne dis rien de la facilité avec laquelle je sors de mes gonds. Je serais vite cataloguée ! Tiens, je n’ai pas du tout évoqué ma relation avec Dieu. Que vont-elles penser de moi ? Je ne suis finalement pas aussi chrétienne que cela. Je suis assez fière de moi. Rien que le fait que j’aie noté quelques éléments sur ma feuille enthousiasme les autres. L’animatrice me remercie à nouveau pour ma participation. Est-ce l’habitude ici ? » Prière de clôture « Encore prier ? Les participantes prient de nouveau très simplement. Elles demandent à Dieu qu’il intervienne durant la semaine et nous aide à mieux cerner nos problèmes. Je suis d’accord avec elles. Heureusement que les autres l’ont formulé à ma place. Je suis incapable de prier à haute voix ici. 15
Vivre enfin !
Elles semblent avoir une certaine confiance en Dieu. Mais une chose est bizarre : pourquoi se disent-elles toujours que Dieu accordera sa grâce et que tout ira mieux ? Je sais qu’il est bon de penser positivement. On verra bien. »
Devoirs à la maison, adresses, confidentialité « Me revoici donc comme à l’école ! Avec des devoirs à faire ! On nous demande à nouveau de remplir un questionnaire, mais cette fois-ci, à la maison. Comme je n’ai pas reçu le manuel, on me donne une feuille. Je lis : “Exercice d’évaluation personnelle”. Il s’agit d’une liste de questions. On nous demande encore de remplir la feuille d’adresses. J’ai maintenant trois feuilles. Échanger nos adresses ? Je n’en ai aucune envie. Cela m’ennuierait que les autres connaissent mon numéro de téléphone. Elles risquent de m’appeler. Et de me harceler au cas où je ne reviendrais pas. Je suis ici de mon plein gré, m’a-t-on dit dès le début. Cela doit rester ainsi. Alors que j’ai presque franchi la porte de sortie, j’entends encore l’animatrice mettre en garde : “Tout ce qui s’est dit dans le groupe doit rester dans le groupe.” Cette remarque me plaît. Mais la femme bavarde saura-t-elle se tenir à cette règle ? » La semaine suivante « C’est dimanche soir, quatre jours après ma première rencontre avec le groupe. Quelle agitation fébrile depuis ! Tout est sens dessus dessous, il y a les échéances à respecter, les enfants à conduire et le travail à l’extérieur par-dessus tout. Faut-il vraiment que je poursuive avec ce groupe ? L’une des femmes est également très nerveuse. L’autre, en face, est très sympa. J’ai le sentiment que mon problème d’emportement ne fait que s’aggraver. Tout simplement parce que je l’ai écrit ! C’est trop bête. Ah oui ! les devoirs à la maison ! Je m’étais promis de les faire le soir, dans le calme. Je déteste les devoirs à la maison ! Si bien que je n’ai encore rempli aucune ligne du questionnaire. Ce groupe me stresse ! Bon, je vais m’y mettre. Comme ça, je n’aurai plus besoin d’y penser. Il faut que je le fasse, sinon je ne pourrai pas assister à la deuxième réunion du groupe… » Questionnaire : « Exercice d’évaluation personnelle » « Que dois-je répondre ici ? Quels sont mes symptômes ? Je lis sur le questionnaire : “Qu’en est-il de tes relations ?” (Avec quelles personnes ai-je eu des contacts ces derniers temps ?) Dans la rubrique “honnêteté” : “Qui me connaît vraiment ?” Effectivement, à qui ai-je permis de jeter un regard dans mon for intérieur cette semaine ? “Irritation et frustration.” “Joie ?” Qu’est-ce qui m’a procuré de la joie ? As-tu pensé à quelque chose en rapport avec Dieu ? Pourquoi est-ce que je me sens si lasse quand je dois remplir ce genre de questionnaire ? Dans le groupe, les participantes ont déclaré qu’il n’était pas facile de s’évaluer soi-même. Je me rends compte qu’elles avaient raison. C’est un vrai travail. 16
Introduction au programme Vivre enfin !
Que répondre à cette question stupide concernant mes rapports avec les autres gens ? Mon mari m’a déjà demandé : “Que faites-vous dans ce groupe ? Parlez-vous aussi de moi ?” Je l’ai rassuré : “Non, tu n’es pas l’objet de nos discussions.” D’ailleurs, les animatrices nous ont fermement recommandé de ne pas rapporter au dehors ce qui se dit dans le groupe. J’ai également informé mon mari de cette règle. Par conséquent, tu n’apprendras rien par moi, est-ce clair ? Qu’est-ce que je suis en train d’écrire ? “Les symptômes se sont aggravés.” C’est drôle. Je suis sortie de mes gonds trois fois cette semaine au lieu d’une seule fois d’habitude. Je ne m’explique pas pourquoi je me sens plus irritée et plus frustrée que d’habitude. Avec Dieu… J’ai bien voulu prier une fois, mais ça n’a pas marché. Ce n’est pas la première fois. Ce n’est évidemment plus comme autrefois. J’ai déjà eu de meilleurs rapports avec Dieu, et avec la prière. Mais ces derniers temps, la pression des activités est insupportable. Et il faudrait que je fasse en plus des exercices religieux ? Tout cela représente un fardeau supplémentaire. Je veux… et en même temps je ne veux pas. »
Trois mois plus tard Trois mois plus tard : Madame Durand est venue régulièrement aux rencontres du groupe, à l’exception de deux fois. Mais, comme convenu, elle s’était excusée par téléphone. Des obligations professionnelles l’avaient empêchée d’assister aux réunions. Une autre fois, elle n’avait vraiment pas eu envie de venir, car elle s’était sentie mal après une de ses explosions de colère. Mais le fait de devoir se décommander par téléphone lui parut trop bête. Elle savait ce que l’animatrice lui aurait répondu : « C’est justement le moment de venir ! » Elle avait alors cédé à la légère pression de l’engagement pris volontairement et elle était venue. Ce soir-là a été très important pour elle, car elle a pu se rendre compte d’une chose primordiale : je suis aimée, même si je n’apporte rien et si je me trouve très corrosive. Les premières semaines furent particulièrement mouvementées à la maison. Quoi qu’il en soit, Madame Durand se rendait très bien compte à quel point les choses s’agitaient en elle et combien elle avait du mal à établir une relation avec son mari et avec d’autres personnes. Plus elle devenait honnête et admettait ses difficultés, plus la crainte grandissait en elle. Cela lui faisait mal de se savoir si faible, si chancelante et si imparfaite. Elle a laissé tomber le masque, ce qui signifiait beaucoup de souffrances pour elle. Mais elle a commencé à se supporter telle qu’elle était. Son ancienne devise : « Ferme les yeux et fonce ! » n’opérait plus dans le groupe. Écoutons ce que Madame Durand pense du groupe Vivre enfin ! au bout de trois mois.
La connaissance de soi se développe — frustration et satisfaction « Je m’étonne moi-même. J’ai fini par découvrir quelque chose me concernant ! Je ne m’étais jamais rendue compte que j’éprouve d’abord une sensation précise bien particulière, qu’ensuite je me sens mal, au point de ne pas pouvoir le supporter, et qu’enfin j’explose ! Il me semble que c’est un processus récurrent chez moi. Je note une deuxième chose : au cours des semaines suivantes, je me suis rendue compte que je me tenais très souvent en retrait. Ne pas parler, et de 17
Vivre enfin !
préférence ne voir personne. Le mieux est de ne pas faire confiance à qui que ce soit. Qui sait ce qu’ils veulent faire de moi ? Je m’interroge sans cesse : pourquoi ne suis-je pas capable de changer le cours des choses ? Ma volonté serait-elle trop faible ? Non. La raison, nous l’avons abordée en long et en large dans la première Étape : capituler, capituler et encore capituler. Tu ne dois pas faire un effort sur toi-même. Tu as essayé de le faire pendant des années. Avec quels résultats ? Renoncer à ta volonté ? Capitulation — et après ? Je dois reconnaître quotidiennement que je n’y arrive pas par ma propre volonté. Cela ne prendra-t-il jamais fin ? Il n’y a pas si longtemps, je pensais qu’il me suffirait de parcourir les Étapes les unes après les autres pour que ces symptômes stupides disparaissent enfin. Cela ne semble pourtant pas être une méthode qui fonctionne. Mes symptômes n’ont toujours pas disparu ! Il m’arrive encore de m’emporter. Le fait d’avoir appris que je n’ai pas besoin de contrôler la situation n’arrange rien. Et cette question de faire confiance à Dieu — ce thème nous a beaucoup occupées lors des Étapes 2 et 3 — ce n’est pas encore tout à fait au point. Que m’apporte ce groupe ? »
Un miracle ? La prière aide « Tiens ! Il y avait tout de même quelque chose d’inhabituellement positif : un soir, les autres ont prié pour moi, pour moi toute seule ! Et curieusement, la semaine suivante, il me fut étonnamment facile de sortir du lit ; de plus, je ne me sentais plus du tout aussi abattue. J’y pense, il y a quelque chose que je n’ai pas encore mentionné : plus je me fiais aux sentiments, plus j’étais abattue durant les premières heures de la matinée. Or, après cette prière des autres femmes en ma faveur, je me suis sentie beaucoup mieux. Était-ce lié à la prière ? Je n’arrive pas encore à prier pour moi toute seule. Une chose me paraît pourtant évidente : si tu ne le fais pas assez bien, celui qui est là-haut dans le ciel ne t’écoute pas. Tu peux prier pendant des heures, sans que quelque chose ne se passe. Tu parles d’un “bon Dieu” ! C’est plutôt déconcertant ce qui nous vient d’en haut ! Et tu dois constamment veiller attentivement à tout faire comme il faut, sinon, il risque de se mettre en colère contre toi. Si, quand même ! Le groupe me fait du bien. Il nous arrive de temps en temps d’éclater de rire au sujet de nous-mêmes. Où pareille chose existe-t-elle ? Une équipe de folles qui arrivent à rire de leurs bêtises !… Non, je ne peux presque plus imaginer ne plus me retrouver au milieu du groupe le mercredi soir. » Obligation librement consentie ? « Je me rappelle encore très bien qu’il y a quelques semaines, une des animatrices nous a bien expliqué la nature de l’engagement. Elle nous a demandé de réfléchir et de dire si nous étions disposées à poursuivre l’expérience en nous engageant officiellement. “M’engager pour les prochains mois ? me suis-je dit. Non !” Je ne supporte pas que quelqu’un fasse pression sur moi. Ce qui me convient, c’est de pouvoir me décider librement. J’ai toujours été allergique à la contrainte. 18
Introduction au programme Vivre enfin !
Certes, les règles du groupe me semblent correctes, et je suis prête à les signer. Car je ne veux pas que des gens du dehors sachent ce qui se dit à l’intérieur du groupe. Quant aux autres règles, je les trouve également bonnes ; c’est bien que nous ayons des règles de ce genre, surtout pour Monique (cette femme qui nous saoule si longtemps et si pieusement). Autrement, elle nous assommerait par ses conseils. Mais elle a très vite compris… »
Une bonne année plus tard, quelques semaines après la dernière rencontre du groupe… « Je suis heureuse d’avoir tenu ferme quant à ma fréquentation du groupe Vivre enfin ! Bien sûr, il y a eu des moments où j’y suis allée par devoir. Mais je m’étais personnellement engagée à assister régulièrement aux réunions du groupe. Parfois, les soirées étaient plutôt tièdes. L’ardeur n’y était pas. Je suis cependant très, très heureuse ! J’ai pris conscience de quantité d’interrelations entre moi et mon comportement : ! J’ai pu déceler dans mon comportement actuel des modèles d’autrefois. Plusieurs fois, je me suis dit : Tout cela se tient ! Bien sûr, c’est logique ! Comment ai-je fait pour ne pas le découvrir par moi-même ? C’est bien pour cela qu’il m’a fallu les explications et les encouragements du groupe. ! Voici le plus beau : mes symptômes s’améliorent. Je n’éprouve plus le besoin de me gaver comme autrefois. J’ai déjà perdu dix kilos ; je n’aurais jamais pu le faire avant. ! Et puis je laisse le meilleur pour la fin : j’ai enfin compris que pour Dieu, ce qui compte, c’est la relation d’amour. Ne pensez cependant surtout pas que toutes mes difficultés relationnelles avec Dieu se soient envolées ! »
La confiance se développe sur toute la ligne « Je sais pertinemment maintenant que je n’ai pas besoin d’accomplir des prouesses pour que Dieu m’aime. Et il ne me rejettera pas si je commets une erreur. C’est ce que le groupe m’a inculqué, et ce dont je me suis fortement imbibée. Jamais je n’aurais pu m’imaginer quelque chose de semblable. Que Dieu avec sa grâce et son amour se servirait de gens pour se faire connaître — en soi c’est génial. Toujours l’exhortation des autres : “Dieu tient à toi. Peu importe comment tu es. Il t’aime.” C’est ce que j’ai besoin de savoir. Cette certitude m’a donné une confiance nouvelle et forte. Et quelque chose de surprenant — ce à quoi je n’aurais jamais pensé — la prière ! Elle me procure de la joie ! Parfois je suis tout simplement assise dans mon fauteuil à la maison et Dieu m’entoure de son amour. Pas besoin de dire ou de faire quelque chose. Pas besoin de réussir. C’est très relaxant ! J’ai l’impression que je peux avoir avec lui le même rapport qu’avec une amie proche. Et si je ne comprends pas tout ce qu’il fait, j’attends et je continue de lui faire confiance, sachant qu’il est bon. Ma nouvelle confiance a eu des répercussions sur toutes mes relations. Les enfants sont ravis d’avoir une maman différente. Je suis beaucoup plus 19
Vivre enfin !
détendue, je tolère beaucoup plus de choses de leur part. Lorsque Cathy revint de l’école avec un 6 sur 20 en allemand — elle avait pourtant énormément travaillé et tout autant tremblé — je l’ai consolée en lui apportant une glace. Cela ne me serait jamais venu à l’esprit avant. Elle m’aurait plutôt entendu tempêter ! Je peux également me détendre avec mon mari le soir, en m’asseyant à côté de lui sur le canapé, même si je n’ai pas pu terminer mon repassage. C’est nouveau. Et je suis beaucoup plus disposée à l’écouter, ce que mon mari apprécie particulièrement chez moi. » Après avoir assisté à toutes les réunions du groupe Vivre enfin ! Madame Durand s’est jointe à un groupe de maison de son église. Elle y a retrouvé d’autres personnes du groupe des 12 Étapes. Elle a aussi commencé à cultiver ses dons musicaux et a repris des cours de guitare pour que les cordes soient accordées lors des chants et des prières dans l’église. Elle s’est également fait une amie qu’elle rencontre régulièrement et avec laquelle elle partage des expériences et des réflexions très personnelles. Toutes ces occasions et ces possibilités qu’elle trouve dans son assemblée lui font du bien, car elle se sent encore un peu mal assurée. Elle le sait bien : « Je suis loin d’être au bout ! Je devrai rester toute ma vie sur ce sentier : me sonder toujours davantage et de plus en plus trouver Jésus. »
Ce que nous enseigne l’exemple de Madame Durand Même si le témoignage de Madame Durand paraît plein d’humour, son exemple nous montre les mécanismes qui sont à l’œuvre sur le plan des pensées, des sentiments et des relations. Notamment au sujet de la construction de la relation avec soi-même, avec les autres et avec Dieu. Le groupe lui permet d’avoir un éclairage plus large concernant la perception qu’elle a d’elle-même. Elle voit sous un regard nouveau sa façon d’agir, sa façon d’évaluer, son comportement et ses interactions personnelles. L’exemple de Madame Durand illustre les aspects fondamentaux du programme Vivre enfin ! : ! Comment se déroule la vie du groupe Vivre enfin ! ! L’objectif du groupe Vivre enfin ! : la restauration des relations dans l’ensemble de leurs composantes ! Le mécanisme de fonctionnement du groupe : les Étapes ne sont pas des commandements, elles se franchissent tout simplement. Il n’existe pas de technique. Le processus fonctionne uniquement sur la base de la grâce de Dieu. ! La dimension spirituelle : Dieu agit avec nous; il est de notre côté. ! La guérison et la transformation sont des processus qui s’échelonnent sur toute la vie. C’est pourquoi la sérénité est accessible.
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Introduction au programme Vivre enfin !
Déroulement possible d’une soirée : 20 h 00
Bienvenue cordiale (éventuellement rappel des règles du groupe).
20 h 05
Temps pour une atmosphère spirituelle (par des chants ou des prières).
20 h 25
Tour de table pour un bref temps de parole personnel : « Comment vas-tu ? »
20 h 45
2e tour de table concernant le sujet de l’Étape : ! Qu’est-ce qui est important pour moi ? ! Des questions ou des histoires en rapport avec le sujet, survenues la semaine précédente. ! Faire l’expérience d’un feed-back du groupe.
21 h 30
3e tour pour un échange au sujet des buts et des devoirs à faire.
21 h 40
Terminer par la prière : prier librement les uns pour les autres, louange…
22 h 00
Fin de la rencontre avec un « Notre Père ».
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Vivre enfin !
Les règles du groupe Ne parler que de soi. Ne dis jamais : « On ne peut pas… », mais : « Je ne peux pas… » Être soi-même. Dans nos groupes Vivre enfin ! règne une atmosphère d’amour, d’acceptation et de pardon. Tu peux donc exprimer librement tes sentiments sans craindre d’être rejeté. Être honnête, ouvert et sincère. Même si tu t’opposes à un membre du groupe, ta réaction honnête, ouverte et sincère (par ex. spontanée) est très importante pour les autres membres. Ils en tirent des leçons. Par exemple : « Se peut-il que tu te leurres toi-même ? » ou : « Se peut-il que tu t’esquives ? Cela m’est déjà arrivé. Puis-je le raconter ? » Pas de solutions « bon marché ». Dans le cas de sentiments, de déclarations ou de situations qui t’accablent parce que tu ne rencontres pas de réaction appropriée, cela est important. Évite donc les « exhortations » et les « consolations » prématurées qui ne t’aident qu’à surmonter ton manque d’assurance (comme « Ça finira par s’arranger ! »). Ne propose pas de solutions hâtives. Chacun doit trouver et comprendre la solution qui répond à ses propres problèmes. Laisser de côté les convictions religieuses. Ne pas discuter les convictions religieuses (confessionnelles) en groupe. Tu as le droit de faire connaître tes convictions religieuses. Mais nous acceptons que notre piété puisse prendre différentes expressions et formes religieuses. Tous sont en chemin ! « Ce qui se dit dans le groupe ne doit pas en sortir ! » La discrétion vis-à-vis de l’extérieur nous aide tous à nous exprimer librement au sein du groupe, à accepter d’être vulnérables et honnêtes. Il serait impossible de cultiver une ambiance de confiance sans la certitude d’une discrétion réciproque. Si tu ne peux pas assister à la séance, signale-le d’avance. Les rechutes, les mauvaises dispositions ou la honte ne sont pas des excuses valables pour ne pas venir. Au contraire, elles sont une raison supplémentaire d’être présent ! C’est d’ailleurs la raison d’être du groupe. 22
Introduction au programme Vivre enfin !
Des questions nous ont été souvent posées au sujet de ces règles. C’est pourquoi, nous souhaitons faire les remarques suivantes : Ces règles sont des règles pour diriger le groupe. Les compétences pour la direction des groupes se basent en fin de compte sur les valeurs et les buts du travail des groupes Vivre enfin ! Nous avons défini six valeurs clés : la foi chrétienne, la vue holistique, la compétence relationnelle, l’humilité, l’honnêteté et la sérénité. Selon la phase, que tu sois à l’Étape 1, 3 ou 12 ou selon le but recherché, pour rentrer dans un groupe, d’autres compétences ou façons de se comporter vont apparaître grâce à la combinaison de ces six valeurs. Ainsi, il peut être tout aussi correct de dire la vérité par une parole de confrontation (« ceci est un mensonge ») ou de ne pas mentionner, par compassion, un type de comportement ou une façon de s’exprimer. Il existe des modes d’animation variés et des différences caractéristiques entre les buts et les valeurs d’un vrai groupe d’auto-support ou d’un groupe de thérapie destiné à des responsables. Les groupes Vivre enfin ! sont proches des groupes d’auto-support de par leurs valeurs, leurs buts et culture, mais ont, en même temps, un type de direction des groupes clairement défini.
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Vivre enfin !
Questionnaire : Quels sont tes objectifs ? En réponse à ce premier questionnaire, nous te demandons de réfléchir à la question primordiale : Pourquoi es-tu dans le groupe ? Quels sont tes objectifs ? Voici un critère permettant de distinguer tes objectifs de tes souhaits. Les premiers peuvent se mesurer et se vérifier. Les seconds sont souvent flous et abstraits (« J’aimerais devenir une personne heureuse »). Les buts sont contrôlables, par exemple : ! « Je voudrais être délivré de ce sentiment d’auto-condamnation ! » ! « Je voudrais perdre ma compulsion à aider ! Je saurai que j’ai atteint mon objectif quand j’aurai su dire non à quelqu’un qui sollicite mon aide. » ! « Je voudrais pouvoir discuter régulièrement avec mon partenaire de mes pensées et mes sentiments profonds. Au moins une fois par semaine. » Ta présence au sein du groupe peut avoir quantité de raisons, mais quels sont tes buts ? Que cherches-tu à changer concrètement ? Que veux-tu atteindre ? À quoi doit ressembler ta vie dans un an, par exemple ? Rappelle-toi : il ne s’agit pas de viser la perfection ! Efforce-toi d’être aussi concret que possible, et aussi imparfait que nécessaire. BUT
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Détends-toi. Tu établis cette liste pour toi, et rien que pour toi !
Introduction au programme Vivre enfin !
Questionnaire : Exercice d’auto-évaluation Il n’est pas facile du tout de porter une appréciation honnête sur soi-même. Pour cela, il faut briser l’ancienne devise : « Fermer les yeux et foncer ! » Le plus important dans nos groupes Vivre enfin ! c’est la ferme résolution d’être honnête. La confiance doit se développer avant que l’on ne puisse faire part de problèmes personnels aux autres. Commence par te juger en toute honnêteté. Quels sont mes symptômes ? Quel est mon problème actuel ?
Qu’en est-il de mes relations ? Avec quelles personnes ai-je eu des relations ces derniers temps (régulières, occasionnelles ou aucune) ?
En ce qui concerne l’honnêteté, qui me connaît le mieux ?
Colère et frustration : comment est-ce que je les vis ces derniers temps ? Pourquoi est-ce que je les ressens ?
La joie ? Qu’est-ce qui m’a procuré de la joie ?
En ce qui concerne Dieu, ai-je pensé à lui, éprouvé des sentiments ou accompli quelque chose pour lui ? Où est-ce que j’en suis avec ce sujet ?
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Lentement, mais s没rement, je vais appeler au secours !
Étape 1 Enfin à bout
« Nous avons admis que nous étions impuissants devant nos dépendances et nos difficultés — et que nous avions perdu la maîtrise de notre vie. »
Faire face à la vérité Au cours de cette première Étape, nous allons être confrontés à trois principes : 1. Apprendre à reconnaître la vérité (devenir honnête). 2. Apprendre à reconnaître notre comportement destructeur. 3. Apprendre à reconnaître que nous ne maîtrisons ni nous-mêmes ni nos problèmes. Quand nous reconnaissons ces trois notions et les mettons en pratique, nous appelons cela une capitulation. La plupart d’entre nous associent la notion de capitulation à la guerre : l’ennemi est trop fort et semble sur le point de l’emporter. Avant de me laisser anéantir, j’abandonne toute résistance et je capitule. Je reconnais qu’en vérité je suis faible. Je ne poursuis plus le combat, car de toute façon je n’en retirerai rien. Bref, je m’avoue vaincu. Même si cette illustration est très claire, il se peut que beaucoup d’entre nous aient du mal à s’identifier à cette première Étape. Peut-être vous demandez-vous : « Où se situe une telle guerre ? Certes, nous avons des problèmes, mais l’idée que nous soyons impuissants à leur égard, qu’ils nous dominent et même que nous ne maîtrisions plus notre vie, paraît totalement incompréhensible pour bon nombre d’entre nous. Tout cela n’est quand même pas si grave ! » Pour accéder à cette première Étape, nous allons maintenant examiner de plus près quelques mots clés.
Vivre enfin !
Explications concernant l’Étape 1 Sécu rité dans la commu nauté — « Nous … » Ce petit mot « nous » dans l’Étape 1 exprime quelque chose de radicalement nouveau : je ne suis plus seul, je suis avec les autres. Cela offre enfin la possibilité de surmonter la peur devant l’Étape 1. Pour certains d’entre nous, le seul fait de se rendre dans un tel groupe est déjà un pas considérable. En faisant cette démarche, vous reconnaissez qu’il y a peut-être dans votre vie quelque chose que vous ne parvenez pas à maîtriser seul. Grâce aux expériences des mois à venir, vous reconnaîtrez : « C’est tout à fait vrai ! Dans les groupes Vivre enfin ! nous arrivons enfin à avoir le courage de devenir honnêtes. »
Soutien sur le chemin — plus jamais seul ! Voici comment se présente concrètement le soutien dans un groupe Vivre enfin ! : ! Nous rencontrons des gens qui ont aussi des problèmes, qu’ils abordent et même avouent. Nous ne sommes pas les seuls à devoir faire face à des problèmes ! Enfin, nous ne sommes plus seuls dans notre combat. ! Cela nous donne le courage de parler ouvertement de nos affaires personnelles. ! Nous faisons une merveilleuse expérience : de façon étonnante, cela nous fait du bien ! Le nœud formé dans notre vie commence à se défaire.
Un lieu protégé pour des personnes blessées Le groupe Vivre enfin ! devient ainsi un lieu protégé. Les règles et les valeurs de fonctionnement de groupe y contribuent. Nous avons appris à les connaître en détail au chapitre précédent et nous nous en sommes mutuellement assurés : c’est notre base commune. Elle nous permet d’avoir une plus grande sécurité. Nous pouvons prendre le risque de nous montrer avec nos faiblesses sans crainte d’être rejetés à nouveau. ! Ici, nous pouvons nous ouvrir aux autres sans danger (confidentialité). ! Ici, nous pouvons et avons la liberté de regarder la vérité en face (honnêteté). ! Ici s’appliquent des règles et des valeurs qui assurent notre protection sur le chemin des 12 Étapes et qui constituent le fondement de la confiance. Conséquence : dans un groupe Vivre enfin ! tu apprends d’abord une chose : « Tu peux prendre le risque d’être honnête ! » Cela implique que tu peux te montrer tel que tu es. Alors que jusque-là tu dissimulais tes besoins et tes problèmes, maintenant tu peux en faire part aux autres, qui, eux aussi, en ont. Tu feras l’expérience de l’effet libérateur de l’honnêteté.
Un lieu d’amour, d’acceptation et de pardon : la bonne nouvelle, fondamentalement chrétienne Les groupes Vivre enfin ! sont des groupes chrétiens. Nous avons expérimenté qu’il existe un Dieu plein d’amour, qui s’intéresse à nos besoins, qui nous aime, nous accepte et nous pardonne. 28
Étape 1 – Enfin à bout
Dans nos groupes, certaines personnes ont fait autrefois de mauvaises expériences avec des chrétiens ou des institutions chrétiennes (par exemple église, assemblée, pensionnat chrétien, groupes chrétiens). Ces expériences religieuses négatives antérieures leur ont causé de la peine. Elles s’étaient alors juré : « Je ne serai plus jamais honnête dans un groupe chrétien ! » Parmi de telles expériences, citons : ! les enfants sont menacés avec l’argument du « bon Dieu » (abus religieux !), ! « Tu ne seras aimé de Dieu que si tu… » (contrainte religieuse, légalisme). De telles expériences peuvent avoir laissé des marques très profondes. Par conséquent, les responsables de groupes Vivre enfin ! portent une attention particulière à ce qu’aucune forme de pression religieuse ne soit exercée dans les groupes. Ils le savent de par leur propre expérience : nous avons besoin de l’amour inconditionnel et du pardon de Dieu. Les groupes Vivre enfin ! permettent à nouveau de prendre le risque de croire en un Dieu aimant.
« … dépen dan ces et diffi cul tés … » Lors de la première Étape, nous nous accordons la permission d’avouer à nous-mêmes et aux autres : oui, nous avons des difficultés, mais cela ne nous rend ni pires, ni moins religieux ni plus faibles que les autres qui pensent ne pas avoir de problèmes. Jusqu’à présent, nous ne pouvions admettre cette pensée, parce que nous avions honte et que nous avions un sentiment de culpabilité et d’infériorité. Nous osons maintenant regarder en face la vraie nature de nos difficultés : Face à ton comportement, tu as la possibilité de reconnaître en quoi tu as nui à toi-même ou aux autres. Ainsi tu prends conscience que tu ne peux pas changer ton comportement par tes propres forces. Sinon, il y a longtemps que tu l’aurais fait ! Peut-être reconnais-tu pour la première fois que tu ne peux pas tout accomplir par ta volonté. Se pose alors la question suivante : à quoi notre volonté est-elle asservie ? Oui, nous constatons enfin que nous sommes tenaillés par des modes comportementaux que nous méprisons au plus profond de nous-mêmes, dont nous ne voulons pas ou que nous désapprouvons. Pourtant, face à eux, nous sommes totalement impuissants, car ces comportements semblent nous dominer. En d’autres termes, nous sommes dépendants.
Dépendants d’émotions, de comportements, de substances Beaucoup d’entre nous ont constaté qu’ils avaient des dépendances dans des domaines très divers. En voici quelques exemples : Dépendances dans le domaine des émotions Bon nombre de nos problèmes sont liés à de fortes émotions que nous ne parvenons pas à maîtriser : accès de panique, peurs profondément ancrées en soi, haine contre soi-même, jalousie, envie, peur de la punition, peur du rejet… Dépendances dans le domaine des comportements Quelques-uns sont dépendants de certains types de comportements. Des spécialistes les qualifient de dépendances non liées à des substances : dans 29
Vivre enfin !
cette catégorie on peut mentionner la dépendance du travail (bourreaux de travail), les achats compulsifs, la dépendance sexuelle et relationnelle, la compulsion du rangement ou la compulsion du jeu. Ces manies se manifestent de la façon suivante : ! Nous travaillons jusqu’à l’épuisement. ! Nous sommes incapables de dire « non » alors qu’un « non » procurerait un soulagement. ! Nous n’arrivons pas à nous fixer des limites ; à force de rendre sans cesse des services, nous sommes épuisés. ! Nous n’arrivons pas à accepter une aide quelconque, quand bien même nous sommes submergés par le travail, et ainsi nous restons seuls… Cette liste de comportements qui nous rendent malades peut se continuer à l’infini. Dépendances dans le domaine des substances Certains ont des problèmes avec des drogues comme l’alcool, la nicotine, l’héroïne ou des médicaments comme des somnifères, des antalgiques et des excitants. Ces comportements conduisent à des dépendances liées à un produit (toxicomanies, dépendance tabagique, etc.). Toutes ces dépendances ont ceci en commun : ! Au bout d’un temps plus ou moins long, tu te rends compte que tu es prisonnier d’un cercle vicieux de problèmes. ! Tu constates que ta “drogue” (tentative d’auto-guérison) ne peut plus t’aider davantage. ! Tu remarques des effets secondaires qui sont annonciateurs d’autres problèmes plus difficiles et aussi plus imprévisibles.
« … avons admis que nous étions impuis sants ! … » La première Étape nous aide donc à renoncer aux illusions nous concernant, notamment à celle d’être maîtres de la situation ! En vérité, nous sommes impuissants. Nous pouvons enfin cesser de nous cacher la réalité. Nous pouvons enfin être sincères. Nous abandonnons le mensonge à l’égard de nous-mêmes dans lequel nous avons vécu. Une telle déception est salutaire. Ce qui se passait jusqu’à présent : nous étions prisonniers d’un cercle infernal – nous devions sans cesse nier l’existence d’un problème. Ce qui change avec la première Étape : nous renonçons au déni trompeur à propos de nous-mêmes et reconnaissons : « Oui, il existe vraiment un problème, et je ne peux pas le résoudre par les moyens qui ont “apparemment” fait leurs preuves. » Les conséquences : nous cessons de nous mentir et commençons ainsi à cultiver à nouveau une relation honnête avec nous-mêmes. Les implications : nous n’avons plus besoin d’en conter aux autres. Les peurs typiques : nous voulons renoncer à nos mauvais comportements. Mais cette pensée seule suffit à nous remplir de peur, car nous nous rendons compte que nous ne maîtrisons pas la situation et que nous sommes impuissants. Ce que nous avons cru jusqu’alors : d’une certaine manière, nous maîtrisons encore notre comportement destructeur et nos sentiments désagréables. Nous avons vécu dans l’illusion qu’avec un peu plus de volonté ou moyennant 30
Étape 1 – Enfin à bout
plus d’efforts nous pourrions quand même arriver à « résoudre » nos problèmes par notre manière habituelle (par exemple, par plus de travail, de boisson, de nourriture, de plaisirs, d’achats, etc.). La vérité est tout autre : nous ne pouvons pas y renoncer aussi facilement. Nous passons par une crise : rien ne va plus. Beaucoup d’entre nous se sont lassés de lutter. Parce que notre comportement ne nous apporte plus aucune amélioration, nous sommes mis devant le constat suivant : nous devons faire face à la vérité de notre situation. Notre crise devient une chance. Tout le monde réagit de la même manière : c’est seulement à partir du moment où ils ne voient plus de solution possible que les gens admettent leur impuissance et leur incapacité à maîtriser leur vie. Nous sommes alors prêts pour la première Étape : c’est notre planche de salut ! Quand nous sommes enfin disposés à comprendre le sérieux de la situation, notre pire catastrophe devient notre salut. Nous reconnaissons enfin que nous sommes vraiment au bout du rouleau. Il n’y a que cela qui puisse nous pousser à chercher une autre aide — jusqu’ici non usitée ou non espérée. Le chemin (processus) que nous venons de décrire constitue la condition préalable indispensable à la première Étape. Beaucoup en ont fait l’expérience : c’est le début d’une transformation en profondeur.
« … et que nous avions perdu la maîtrise de notre vie ! » Au début, la plupart d’entre nous ne pouvaient pas faire grand-chose de cette déclaration de la première Étape : « Que signifie : “Je ne maîtrise plus ma vie” ? Je vais tous les jours au travail, je m’occupe des enfants… Je ne fais donc pas partie des gens complètement fichus ! » Mais après avoir un peu réfléchi, vous avez dû vous rendre à l’évidence : « Je reconnais qu’il y a effectivement dans ma vie des domaines où je suis incapable de changer quoi que ce soit, et où j’ai désespérément besoin que ça change ! » Les choses se présentent ainsi : ! Certains donnent l’apparence de bien fonctionner (par exemple sur leur lieu de travail), mais chez eux, ils succombent à une profonde déprime émotionnelle, et parfois même à un chaos visible de l’extérieur. ! D’autres parviennent quelquefois à maîtriser de façon temporaire leur vie, mais ce qui se révèlera plus tard avoir été une illusion. Pendant un certain temps, ils réduisent leur consommation d’alcool, contrôlent leur conjoint, refoulent leur colère et modèrent leurs récriminations. Mais peu après, leur ancien comportement mauvais et dysfonctionnel revient en force. L’illusion était parfaite. Tout cela est inclus dans la pensée : « Nous avions perdu la maîtrise de notre vie. »
Les deux aspects de la capi tu la tion L’aveu de notre impuissance ne marque pas seulement une rupture angoissante avec ce qui est ancien et familier, moyens sur lesquels nous nous appuyions jusqu’à présent pour maîtriser notre vie, mais c’est aussi le début de quelque chose de tout à fait nouveau. 31
Vivre enfin !
La capitulation ressemble à une naissance. Cesser de lutter laisse la place à une vie nouvelle. Cela semble totalement contradictoire, mais nos efforts désespérés pour ne pas reconnaître l’ensemble du problème ne faisaient qu’empêcher la solution de survenir. C’est pourquoi, le fait d’oser regarder la vérité en face est une formidable libération. Ainsi expérimentons-nous une nouvelle permission à l’égard de la vie !
Une séparation pleine de peurs ! Peut-être te dis-tu que ce n’est pas une démarche facile ! « J’ai peur de reconnaître mes propres limites et mon impuissance dans certains domaines de ma vie. Certes, mon comportement m’a déjà occasionné beaucoup de stress. Cela n’a pas toujours été facile, mais tout compte fait, j’ai pu continuer à vivre ainsi… » Qu’est-ce qui nous frappe dans cette déclaration ? !
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« C’est inhabituel ! » Renoncer à mon comportement habituel et faire quand même confiance qu’ensuite tout ira bien, me paraît presque impossible. « J’ai déjà assez de soucis ! » Je suis déjà bien servi ! Ma vie est assez embrouillée comme cela ! « La solution ne peut pas se trouver dans le renoncement ! » Capituler en plus et baisser les bras ? Ne serait-ce pas irresponsable par-dessus le marché ? « Cela provoque en moi des sentiments désagréables ! » Quand j’accepte d’être sans force, je ne ressens qu’impuissance et je me sens incapable de me tirer d’affaire. Je n’y tiens pas. C’est une exigence déraisonnable. En effet, c’est exiger que je me sente petit et démuni. Non, jamais ! « Cela ne fera qu’aggraver ma situation ! » Si je cessais de faire un effort sur moi-même, je deviendrais fou ou alors, ce serait vraiment le chaos ; je ne maîtrise déjà plus mon quotidien…
Le début de quelque chose de tout nouveau ! La question que tu pourrais te poser maintenant est celle-ci : Qu’est-ce que cela m’apporterait si je reconnaissais sincèrement être totalement impuissant à l’égard de ma détresse ? Cela peut te faire comprendre ceci : ! ! !
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Je n’ai plus besoin de dissimuler quoi que ce soit. Les choses sont ainsi ! Je peux reconnaître la vérité : je ne m’en sors pas tout seul. Je fais l’expérience d’être secouru ! Il y a des gens qui m’encouragent et me soutiennent. Je peux encore agir ! Je cesse de gémir et de me plaindre, je cesse de me considérer comme une victime des circonstances, de mon éducation ou d’autres éléments hostiles. Je suis plus courageux que je le pensais ! Il m’a fallu beaucoup de courage pour faire face à ma véritable situation et pour ne plus chercher à l’embellir !
Malgré cela, beaucoup d’entre nous le savent : il est difficile de capituler, parce que nos émotions nous font croire que finalement nous ne sommes pas
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Étape 1 – Enfin à bout
Pour la dernière fois, vas-tu rester sous l’eau ?
à la hauteur. Nous ne pouvons plus, par exemple, nous regarder dans un miroir et nous reprocher notre manque de volonté. Exemple : Un fumeur a promis à plusieurs reprises de changer et de laisser tomber la cigarette. Mais dès la première dispute à la maison, il se retrouve de nouveau au volant de sa voiture à chercher le premier distributeur automatique de cigarettes. Une fois de plus, il a échoué. Une pensée lugubre se glisse en nous : n’avons-nous pas fait preuve d’un manque de volonté ? Pas du tout ! Les gens dépendants ont souvent une très forte volonté. Ils ont une énergie incroyable pour réaliser des choses — malgré leur dépendance. Quand nous devons admettre que nous sommes impuissants, nous ne faisons qu’exprimer la réalité d’une expérience : « Il existe vraiment quelque chose qui est plus fort que moi, quelque chose que je ne peux plus contrôler. Voilà pourquoi je lâche prise ! » Les conséquences : ! Le stress cesse : je n’ai plus besoin de lutter ! ! Je n’ai plus besoin de me détruire en voulant prouver que je suis capable de m’en sortir (fierté secrète). Beaucoup de ceux qui ont franchi la première Étape rapportent qu’après les accès de crainte, de tristesse et de doute, ils ont éprouvé au fond d’eux-mêmes un très grand sentiment de joie, de soulagement et de paix.
Une illustration : lutter contre le ballon sous l’eau L’image du ballon illustre les effets bénéfiques de la première Étape : voici une personne qui met toute son énergie à maintenir un ballon sous l’eau. Le ballon est toujours repoussé vers la surface. C’est seulement lorsque la personne est suffisamment fatiguée de lutter contre le ballon, et renonce à le maintenir sous l’eau, qu’elle se rend compte qu’elle a maintenant les mains libres pour quelque chose de nouveau, et qu’elle n’a plus besoin de consacrer ses forces à empêcher le ballon de remonter à la surface. Dans cette illustration, le ballon représente tous les problèmes que nous avons cachés ou refoulés de toutes nos forces. Ce n’est plus nécessaire. Enfin à bout !
Je le tiens enfin !!
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Vivre enfin !
Mise en Pratique de l’Étape 1 En général, nous examinerons toutes les Étapes sous les cinq angles suivants : 1. Reconnaître les résistances et y travailler 2. Démasquer le prétendu « avantage » de nos anciens comportements 3. Découvrir le bienfait d’un nouveau comportement 4. Dissiper les malentendus 5. Comment la Bible nous amène-t-elle à la vie ? Pour les membres du groupe qui veulent s’atteler quotidiennement à ce programme, nous recommandons de prendre un chapitre par jour. Il va de soi que chaque groupe peut adapter son rythme de travail selon les participants. Mais particulièrement au début, lorsque tant de nouveaux concepts et d’expériences t’assaillent, une chose est importante : Trouve ton propre rythme ! Fais ce que tu peux, mais ne te surmène pas. Il n’existe pas de loi qui t’oblige à arriver plus vite au bout. Les 12 Étapes se parcourent au rythme de Dieu. Accepte-le, et tu seras étonné de ce que tu recevras en cadeau.
1. Recon naître les résis tan ces lors de l’Étape 1 et y travail ler Suis-je vraiment disposé à être tout à fait sincère ? Nous nous comportons tous parfois de manière tout à fait stupide. Nous faisons des choses qui troublent les autres. Ainsi nous empêchons de vivre heureux et nous-mêmes et les autres. C’est ainsi, quand bien même personne ne le veut. Dans les groupes Vivre enfin ! tous sont les bienvenus tels qu’ils sont, même s’ils se conduisent comme des « idiots ». Mais ici nous avons la possibilité unique de ne pas le rester ! Nous sommes dans ce groupe pour travailler à nos difficultés. Cela suppose que nous regardions, sans nous en effrayer, nos façons de nous comporter. Un exemple tiré d’un groupe : « Depuis mon adolescence jusqu’à la trentaine bien sonnée, j’étais un alcoolique invétéré ; j’avais souvent essayé de contrôler ma consommation d’alcool, mais en vain. En dehors de je ne sais combien de cures de désintoxication, j’ai toujours tenté d’exercer un contrôle sur cette horrible dépendance. Si vous saviez tout ce que j’ai essayé ! J’espérais y parvenir en m’imposant de nouvelles règles en matière de boisson. Voici celles que je m’étais fixées : ne boire que le week-end, ou ne boire que du vin, ou ne boire qu’en mangeant (j’avais brusquement toujours faim !), ou qu’à l’occasion de fêtes (je trouvais alors beaucoup de choses à fêter !). Rien n’était efficace. L’illusion, ce grand mensonge dans ma vie, de croire que je n’étais pas encore tellement pris par la boisson et que je pouvais arrêter de boire n’importe quand, me tenait dans ses griffes. Je dus reconnaître que j’étais malade, que j’avais besoin d’aide et que ce n’était pas moi qui maîtrisais l’alcool, mais c’est l’alcool qui me possédait. Pour expérimenter la guérison et la libération, il fallait d’abord que je capitule sans condition. Dans mon cas, cela signifiait : reconnaître ne pas pouvoir m’en sortir seul, par mes propres forces. Ce fut comme un miracle de me rendre compte que j’étais impuissant et 34
Étape 1 – Enfin à bout
que la dépendance me tenait fermement enchaîné. Il me fallut des années pour en arriver là, et encore après être passé tout près de la mort ! Si je n’avais pas fait le pas de la capitulation il y a quelques années, je ne serais plus de ce monde. Lorsque j’ai découvert la grâce, pris en main cette « clé » vers la guérison et enfin pu reconnaître mon impuissance, il se produisit une extraordinaire libération en mon for intérieur. La première Étape fut pour moi l’étape pour une vie libérée. » Sois tout à fait honnête : te reconnais-tu dans cet exemple (celui de l’introduction ou celui-ci) ? Imagine que tu décrives ta propre situation de façon aussi honnête, et qu’une autre personne aurait le droit de lire ton témoignage. Quelles pensées ou quelles émotions te viennent à l’esprit ? Indique ce qui t’empêche d’être aussi honnête :
En fin de compte, pourquoi viens-tu dans ce groupe ? Certains d’entre nous ont peut-être été incités à prendre contact avec un groupe Vivre enfin ! par leur conjoint ou par leur employeur, le responsable de leur église ou des amis qui les ont fortement encouragés à le faire. Pourquoi es-tu dans le groupe ? Coche la bonne réponse ou complète la liste. … Parce que quelqu’un le voulait pour moi (par exemple, le conjoint ou le patron). … Parce que j’ai besoin de trouver rapidement une solution à mes problèmes. … Parce que mes symptômes m’énervent (par exemple je me trouve trop gros). … Parce que je veux connaître la cause de mes difficultés, afin de pouvoir ensuite les surmonter moi-même. … Parce que je veux finalement savoir qui je suis vraiment. … Parce que je ne vois pas d’autre solution que de me faire aider. … Parce que…
Nous ne pouvons capituler qu’à titre personnel, venir dans le groupe uniquement pour nous-mêmes et à titre tout à fait personnel décider de prendre en main le changement de notre façon de vivre. Aussi longtemps que nous agissons pour faire plaisir aux autres — même à Dieu ! — nous n’avons pas encore vraiment réalisé de quoi il s’agit : en définitive, c’est quelque chose qui ne concerne que nous-mêmes. Si tu es ici sur le conseil de quelqu’un d’autre, il est important que tu 35
Vivre enfin ! !
Une femme explique au téléphone que l’absence de son partenaire au travail est due à la maladie. La vraie raison est que celui-ci dessoûle.
Généraliser Nous parlons de manière très générale des problèmes. Nous utilisons par exemple le pronom personnel indéfini « on » au lieu de dire « je ». Ainsi nous évitons de nous impliquer personnellement ou émotionnellement. Exemples : ! Un homme est constamment triste et déambule, tête basse. Le matin il n’a pas envie de se lever et n’a goût à rien. Il déclare : « Tout le monde est triste un jour ou l’autre. Il nous arrive à tous un jour de ne pas avoir le moral. » ! Ton ami est toxicomane. Il reste à la maison chaque week-end dans son antre et fume du haschisch. Il explique : « Pourquoi t’énerves-tu à ce point ? Cela arrive à tout le monde ! D’ailleurs, je suis capable d’arrêter de fumer quand je le veux. » C’est une combinaison de généralisations et de mensonges.
Esquiver Nous changeons par exemple de sujet et refusons de continuer parce que cela nous est trop pénible. Exemple : Une femme veut discuter de leur couple avec son mari. Il se met à plaisanter et déclare qu’il aimerait terminer de tondre le gazon. Sa femme ne se sent pas prise au sérieux, est déçue et abandonne l’espoir de voir la situation s’améliorer.
Agresser Nous réagissons avec de la colère et de l’irritation parce que nous nous sentons coincés. Nous ne voulons en aucun cas reconnaître un tort devant nous-mêmes ou devant les autres. C’est pourquoi nous les agressons en leur faisant des reproches. Exemple : Un homme est interpellé par sa femme : « As-tu réglé la facture du téléphone ? » Il a totalement oublié de le faire. Au lieu de reconnaître son oubli, il commence à faire des reproches à sa femme : « Et toi ? Tu laisses toujours brûler les pommes de terre ! » Quelles sont tes astuces ?
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Étape 1 – Enfin à bout
Que penses-tu de la proposition : « Je vais discuter de mes combines dans le groupe avec courage » ?
Voici ton devoir : invite les membres du groupe à te révéler tes combines dont tu n’as pas encore conscience. Que ressens-tu devant cette perspective ?
3. L’avan tage d’un nouveau compor te ment Entrer en contact avec ses émotions — « À l’aide ! Je reprends vie ! » Dès l’instant où nous capitulons et où nous changeons soudain de comportement, notre « anesthésie » s’estompe. Maintenant nous pouvons enfin nous demander : comment avons-nous pu nous « anesthésier » à ce point ? Que se passe-t-il quand l’anesthésie disparaît ? Nous avons entendu que nous pouvons être dépendants d’émotions, de comportements ou de substances. Tout fonctionne bien parce que les émotions, les modèles comportementaux ou les substances nous plongent dans une sorte de léthargie. Comment cela fonctionne-t-il ? Cela nous déconnecte de nos vraies émotions sous-jacentes. Ils empêchent que nous les ressentions, surtout lorsqu’il s’agit d’émotions vraiment désagréables. Lorsque nous tentons de rompre avec nos comportements compulsifs ou dépendants, nous nous trouvons dans un vrai chaos. Il peut se manifester de différentes manières : ! un chaos au niveau des pensées, ! un bouleversement émotionnel, ! un état de souffrance physique. Comment les choses se présentent-elles dans ton cas (pensées, émotions, corps) ?
De telles « chutes » sont tout à fait normales dans la première Étape. N’en aie pas peur ! Nous pouvons donc remarquer ceci : nos modèles comportementaux ne poursuivaient qu’un but : nous protéger d’une « menace » cachée, comme le sentiment de peur, l’incapacité de nous tirer d’affaire, le 41
Vivre enfin !
sentiment de manque de valeur, d’abandon, de néant ou de douleur. C’est pourquoi, nous avions pris pour devise de survie : « Tout, sauf ça ! »
« Sentiments de manque » Quand une personne dépendante (de la nicotine ou de l’alcool, par exemple) est privée de sa substance, elle subit ce qu’on appelle l’état de manque. Il survient aussi dans des cas de dépendance comportementale. Le manque procède de la façon suivante : !
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État de « normalité » : nous considérons un état comme « normal » même s’il cause du tort à nous-mêmes ou aux autres. Exemple : les enfants qui ont été maltraités et frappés s’attendent au même traitement plus tard, dans toutes les autres relations. État de manque : devoir abandonner quelque chose qui nous paraît « normal » conduit au manque. Nous éprouvons les douleurs du manque comme les gens qui ont une dépendance à un produit. Sache ceci : tout manque s’accompagne de douleurs. Explication : pour celui qui a choisi un certain comportement afin de tenir bon dans des difficultés ou dans une situation épouvantable, ce comportement choisi était pour lui sa planche de salut. Il ou elle avait appris la leçon : « C’est ma seule façon de survivre ici ! » Exemple : je fais comme si je n’avais aucun problème (je nie les douleurs ou les dangers), et ainsi je finis par ne plus éprouver de détresse. C’est ainsi que l’insensibilisation s’installe progressivement. Lorsque vous devez ou voulez renoncer à ce comportement, cela ne se fait pas sans phénomènes d’accompagnement douloureux. Nous les appelons les symptômes de stress ou de manque.
Des spécialistes du cerveau ont voulu comprendre le mécanisme de l’apprentissage. Ils ont découvert ceci : le cerveau a pour principal devoir de maintenir un équilibre interne. Celui qui renonce à un comportement habituel crée du désordre dans le cerveau. Cela donne lieu à un déséquilibre et est la cause d’un stress important. Le fragile équilibre dans le cerveau est perturbé lorsque nous abandonnons un comportement habituel comme : ! ! !
une dépendance compulsive la prise de substances ou même un modèle comportemental typique (par exemple : « toujours devoir être aimable »).
Cela se ressent terriblement. Les conséquences : Nous nous accrochons à notre dépendance destructrice ou à d’autres modèles comportementaux reconnus comme nuisibles, parce que nous avons peur du manque. En effet, la peur du manque liée au sevrage (stress, douleurs) est plus grande encore que la peur des conséquences de notre attitude de dépendance ou de nos comportements inadéquats. C’est seulement à partir du moment où la peur des souffrances que nous nous infligeons est supérieure à celle du manque (autrement dit quand l’ampleur de la souffrance devient plus grande que le gain de plaisir) que nous sommes prêts à penser autrement. 42
Étape 1 – Enfin à bout
Connais-tu de telles souffrances liées au manque ?
La « douleur fondamentale » Chaque manque aboutit à une deuxième douleur, plus profonde. !
!
Il y a d’une part la souffrance consécutive à l’abandon de notre comportement habituel ou de notre produit (douleurs du manque). En effet, nous perdons la sécurité que ces choses nous procuraient autrefois. Nous souffrons d’une perte qui peut même s’accompagner d’un sentiment de deuil. Par ailleurs, des douleurs refoulées (comme la honte, la rancune, la colère, le sentiment d’abandon ou la peur de mourir) viennent enfin à la surface. C’est ce que nous appelons la douleur fondamentale. Jusqu’à présent, elle était anesthésiée par le produit ou par notre comportement dépendant.
Important : Les douleurs du manque sont très individuelles. De même que notre histoire personnelle, les modes de comportement qui en découlent et notre style de vie sont uniques, de même chacun endure des souffrances particulières lors du manque. Cela signifie que chacun et chacune d’entre nous ressent différemment sa douleur. Nous devons donc nous sentir libres de ressentir ce que nous ressentons, sans devoir nous comparer aux autres. Exemple : Si le fait d’avoir vécu sans aide représentait la plus grande souffrance dans notre passé, cette souffrance subsistera comme la plus grande menace lors du manque. Cela a des conséquences : si une situation actuelle nous rappelle d’anciens sentiments (par exemple celui d’être privé d’aide), il est possible que nous soyons pris de panique. Nous sommes alors exposés au danger de retomber dans notre ancien comportement qui calme la douleur (en reprenant peut-être notre ancien produit). C’est ce qu’on appelle une rechute. Une telle rechute est compréhensible : elle était, jusqu’à présent, le seul moyen « efficace » capable d’empêcher que nous souffrions à nouveau. Voilà pourquoi nous devons rester compatissants avec nous-mêmes. Pour toi, cela signifie ceci : lors de la première Étape, tu prends la ferme décision de reprendre vie. Le prix est élevé car tu éprouves des sentiments dont font partie : ! des émotions douloureuses du passé (douleur fondamentale) ! des émotions douloureuses de stress lorsque tu renonces au comportement habituel (douleur liée au manque). Comment te sens-tu, maintenant que les choses deviennent claires ?
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Étape 1 – Enfin à bout
Résumé de l’Étape 1 Que se produirait-il si tu renonçais à ton modèle de comportement ou au produit dont tu es dépendant ? Quelle est ta « douleur de manque » :
De quoi as-tu le plus peur ?
Quels sont les avantages de ton modèle de comportement ou du produit dont tu es dépendant ? Quel était ton « gain » jusqu’alors :
Quelle est l’émotion qui devient tellement forte que tu te sens poussé à devoir te conformer de nouveau à ton ancien modèle de comportement, ou à consommer ton ancienne drogue ? Essaie de préciser ce ou ces sentiment(s). Ta « douleur fondamentale » correspondrait à :
Es-tu capable de demander de l’aide au lieu de retomber dans tes anciennes habitudes de comportement ou de consommation de drogue ? Comment pourrais-tu le mettre en pratique ? Pour ta prévention de rechutes, qu’est-ce qui t’aiderait :
Le besoin de retrouver ton ancien comportement ou ta drogue peut servir de mise en garde utile : « Attention, voilà l’ancien modèle qui revient ! » Observe-toi attentivement au cours des semaines à venir et note soigneusement les « déclencheurs ». Tu reconnaîtras ainsi facilement les modèles. Lequel as-tu déjà identifié ?
Tes réponses te seront très utiles lors des discussions dans le groupe. 47
Il doit bien exister quelque part une puissance supĂŠrieure ?!?
Étape 2 Plus jamais seul !
« Nous en sommes venus à croire qu’une Puissance supérieure à nous-mêmes pouvait nous rendre la santé. »
Nous ne sommes pas obli gés de réus sir par nos propres forces. La deuxième Étape aborde deux thèmes : 1. J’ai enfin le droit de penser que je n’ai pas à m’en sortir tout seul ! 2. J’ai le droit de compter sur une force extérieure à moi. Grâce à la deuxième Étape, beaucoup d’entre nous ont, pour la première fois, l’espoir que leur vie peut changer positivement. Cette deuxième Étape consolidera ce qui a déjà été amorcé lors de l’Étape précédente : beaucoup ont commencé à ne plus attendre de l’aide d’eux-mêmes. Ils ont appris à ne plus continuer à lutter tout seuls. La plupart d’entre nous n’avaient compté que sur eux-mêmes toute leur vie, ce qui avait entraîné des conséquences négatives : ils s’étaient isolés. La deuxième Étape t’aide maintenant à commencer à changer dans les domaines suivants : ! La solitude : tu seras encouragé à rompre ton isolement. ! La relation : tu apprendras à faire confiance aux personnes de ton groupe. ! La confiance : tu commenceras à sentir qu’il existe quelque chose de plus grand que toi-même ou que les membres du groupe. Nous sommes bien conscients que ces idées, développées dans la deuxième Étape, t’effraient : en effet, la confiance comporte un risque. Tu dois apprendre à croire que la personne en face de toi ne te trompe pas et n’abuse pas de ta confiance. Tu te demandes peut-être s’il existe une force supérieure à laquelle tu peux te confier. À la fin de la deuxième Étape, tu découvriras en toi un nouvel espoir et tu commenceras à croire : ! que les gens et même Dieu ont de la bienveillance pour toi, ! qu’ils veulent et peuvent t’aider !
Vivre enfin !
Explications concernant l’Étape 2 La soli tude : nous pouvons main te nant rompre notre isole ment L’Étape 1 : nous avions admis que nous avons un problème ! L’Étape 2 : nous reconnaissons que nous ne sommes pas obligés de résoudre notre problème tout seuls. C’est un point de vue tout à fait nouveau. En effet, il se peut que, jusqu’à présent, nous ne connaissions que l’autre aspect : répondre à toutes les questions, dissiper toutes les peurs et résoudre tous les problèmes par nous-mêmes. C’est ainsi que nous nous sommes isolés des autres personnes. En réalité, chaque personne a vraiment besoin de se lier aux autres. C’est pourquoi nous éprouvons un désir profond d’amour, d’acceptation et d’aide.
« … une Puissance supérieure à nous-mêmes … » Après avoir essayé tant de solutions différentes, la plupart d’entre nous ont reconnu à l’Étape 1 : « Je suis au bout de mes forces ! Mais que faire ? » Prendre dans ma vie un tournant décisif par mes propres forces n’était pas une solution. Vous vous demandiez alors : « Existe-t-il donc une Puissance supérieure à celle que je n’osais espérer ? Une Puissance supérieure à moi-même ? Peut-être même Dieu ? » En d’autres mots : existe-t-il autre chose que moi ? La réponse logique est « oui ! » Car chaque être humain vit des relations avec d’autres êtres humains ; il a d’ailleurs besoin de ces relations. Nous allons donc maintenant passer en revue les trois directions dans lesquelles nous pouvons construire des relations : 1. La relation avec moi-même 2. La relation avec les autres 3. La relation avec une Puissance plus grande que moi. 1. La relation avec moi-même — je reconnais mon impuissance Le résultat le plus important de l’Étape 1 était que, pour la première fois, tu pouvais avoir un contact avec toi-même. Tu as notamment tenu compte de tes vrais sentiments et de tes vraies pensées. Même si cela était très pénible et désagréable, tu as commencé à établir une relation avec toi-même et avec tes véritables besoins. C’est déjà un progrès considérable par rapport à autrefois. Si tu es sérieux envers toi-même et si tu es prêt à te voir tel que tu es, tu apprendras d’autres choses intéressantes à ton sujet : ! !
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Ce qu’il te faut (par ex. aide, consolation), comment tu te sens (par ex. identifier tes sentiments avec plus de précision et mieux les gérer), pourquoi tu raisonnes comme tu le fais (examiner tes pensées : est-ce bien ou pas bien ?), ce que tu veux en définitive (par ex. pourquoi suis-je en train de faire ce que je fais ?), pourquoi tu agis ainsi et pas autrement.
Étape 2 – Plus jamais seul !
2. La relation avec les autres — je reconnais mes peurs, ma fierté, ma méfiance Malgré tout ce que nous avons appris de plus, nous devons constater que notre volonté ne suffit pas pour nous tirer d’affaire. C’est d’ailleurs pour cela que nous nous sommes intégrés dans un groupe Vivre enfin !. À la fin de la première Étape, une question nous revenait sans cesse à l’esprit : comment ce groupe peut-il nous venir en aide ? Nous avons appris qu’au sein de ce groupe, les autres pouvaient me dire ce que moi-même je n’osais pas admettre. Ils me disent entre autres des choses désagréables que je n’aime pas entendre. Mais ils peuvent aussi me redonner du courage en me citant leurs exemples personnels, ou ce qui a marché pour eux, ce que je souhaite aussi pour moi. Mais même dans ce groupe, nous étions toujours prisonniers de nos peurs : ! nous avions peur des autres ! nous étions trop fiers pour faire part ouvertement de nos difficultés ! nous faisions preuve de méfiance et de prudence. Tout cela nous empêchait d’aller vers les autres de peur qu’ils ne découvrent nos points faibles et qu’ils nous blessent. Nous avions peur d’une telle douleur. Nous en avions déduit qu’en vérité nous ne pouvions faire confiance à personne et nous avions peur de tisser des relations profondes. 3. La relation avec une Puissance supérieure à moi-même — existe-t-elle ? Dans bien des domaines, beaucoup d’entre nous se sont rendus compte que les gens ne peuvent pas toujours leur donner ce dont ils ont besoin. Ils ne sont pas toujours disponibles et n’ont somme toute qu’une force réduite. Voilà pourquoi beaucoup sont venus dans le groupe avec la question millénaire : existe-t-il une Puissance au-dessus des êtres humains ? C’est la quête de Dieu. Au point où nous en sommes, cela n’a aucune importance que : ! tu aies déjà fait des expériences avec une Puissance supérieure, ! tu te déclares totalement athée, ! tu aies derrière toi une longue éducation chrétienne, ! cette question ne t’ait jamais effleuré. À un moment ou à un autre, chaque être humain se trouve confronté à la question : ! Dieu existe-t-il vraiment ? ! Si oui, est-il bon ou non ? ! S’il est bon, l’est-il seulement pour les autres, ou s’intéresse-t-il aussi à moi ? M’aidera-t-il ? L’Étape 2 nous conseille de ne pas éluder cette question.
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Vivre enfin !
Les rela tions : nous appre nons à faire confiance aux membres de notre groupe L’Étape 2 nous fait peur. En effet, elle concerne la confiance. Accorder sa confiance comporte un risque. Nous devons croire que la personne en face de nous ne nous trompe pas et n’abuse pas de notre confiance. C’est pourquoi l’en-tête de l’Étape 2 déclare : « Nous en sommes venus à croire qu’une Puissance supérieure à nous-mêmes pouvait nous rendre la santé. » Sur la voie qui mène de l’Étape 1 à l’Étape 2, nous apprenons à construire de plus en plus des relations de confiance. Les relations font partie de la vie. Chacun apprend à les construire au sein de sa famille. Dans celle-ci peut régner une atmosphère saine ou malsaine. Mais quel qu’ait pu être le climat à la maison, c’est là que nous avons appris, en bien comme en mal, comment les relations fonctionnent : ! !
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comment les gens vivent ensemble quelles sont les règles qui régissent leurs dialogues (par ex. « Ne parle pas trop fort ! », « Ne réponds que si on te pose une question », ou « Ici, tu peux t’exprimer librement ! ») quelle est notre valeur (par ex. « Tu es minable ! » ou « Quel bonheur que tu existes ! ») comment on surmonte les difficultés (par ex. Ne pas en parler ! ou en buvant de l’alcool, en hurlant, en explosant, ou en cherchant ensemble des solutions…) comment nous gérons nos idées farfelues (par ex. pouvons-nous les dévoiler ? Avons-nous le droit de faire quelquefois quelque chose d’insensé ?) comment les autres réagissent à nos points forts (par ex. se réjouissent-ils ? ou en éprouvent-ils de la jalousie ?) comment ils réagissent à nos faiblesses, à nos limites et à nos erreurs (par ex. sommes-nous qualifiés de « bon à rien », ou nous encourage-t-on ? Admet-on les erreurs ?) ce qui est bon et ce qui est mauvais (par ex. « C’est bien d’avoir beaucoup d’argent ! », ou « Pas de grossièretés chez nous ! ») ce que nous pensons du monde (par ex. « Existe-t-il quelque chose d’autre en dehors de la famille ? », « Puis-je faire confiance à d’autres adultes ? ») ce en quoi nous croyons ou sur quoi nous nous appuyons (par ex. « Aide-toi, et le ciel t’aidera ! », « Malheur à celui qui se fie aux autres ! ») quelles sont les règles que nous devons observer (recommandations, interdits, règlements familiaux comme par ex. : « Tu ne sortiras pas de la maison avant d’avoir fait ton lit » ou : « Ne colporte rien à l’extérieur de notre famille ! ») ce qu’est l’amour, comment exprimons-nous l’amour ? (Par ex. en faisant des éloges, en consacrant du temps, en cultivant l’intimité, ou en évitant tout contact corporel.)
Toutes ces expériences nous ont permis de nous forger une idée de la vie. Il n’y a pas que des expériences positives, comme quelques exemples l’ont déjà montré. Il s’en suit que beaucoup d’entre nous devront désapprendre ce qu’ils 52
Étape 2 – Plus jamais seul !
ont appris. En abordant l’Étape 2 dans ton groupe Vivre enfin !, tu cours le risque de découvrir et de pratiquer, avec l’aide du groupe, une façon de vivre saine. Cette expérience de remise en question des acquis commencera par te déstabiliser. Tu le sais depuis l’Étape 1 : ce travail peut s’accompagner d’émotions chaotiques qui semblent même parfois menacer ta vie. La santé signifie aussi entretenir des relations honnêtes dans quatre directions (comme les exemples l’ont bien montré) : ! ! ! !
avec moi-même avec les autres personnes avec le monde avec Dieu.
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Vivre enfin !
Mise en pratique de l’Étape 2 1. Recon naître les résis tan ces, et y travail ler « Nous en sommes venus à croire … » — l’obstacle de la méfiance Plusieurs d’entre nous se sont déjà aperçus que cette partie de l’Étape 2 leur posait un grand problème : ils étaient en réalité très méfiants et se disaient que ça ne marcherait pas. Compte tenu de leurs expériences passées négatives, beaucoup se sont confortés dans l’idée que les gens ne leur veulent pas de bien, et Dieu encore moins ! C’est peut-être aussi ce que tu penses. Il s’agit donc de commencer par reconnaître ta méfiance dans le groupe et de la démonter. Voici par exemple comment se manifestait la méfiance chez beaucoup d’entre eux : ! !
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Ils avaient du mal à s’ouvrir aux autres membres du groupe Ils éprouvaient des tensions corporelles lors des réunions (comme des lourdeurs d’estomac, des maux de tête…) Ils avouaient avoir une peur réelle devant certaines personnes Ils reconnaissaient qu’à chaque occasion de se dévoiler, ils se posaient la question : que penseront les autres si je raconte mon expérience ? Ils découvraient une honte profondément enfouie en eux qui les empêchait de parler Ils se sentaient d’une certaine manière étrangers au groupe et n’en faisant pas partie
Laquelle de ces affirmations correspond le mieux à ton cas ?
Cependant, beaucoup d’entre nous reconnaissaient que la méfiance n’existait pas seulement à l’égard des membres du groupe, mais aussi vis-à-vis d’autres personnes, vis-à-vis de Dieu et même vis-à-vis d’eux-mêmes. Voici comment se manifestait la méfiance vis-à-vis d’eux-mêmes. Certains avaient découvert leurs problèmes (problèmes alimentaires, conjugaux…). Au moment de les confesser, les pensées suivantes leur sont venues à l’esprit : « Après tout, cela n’est peut-être pas si grave ; il se peut que je traverse une mauvaise passe, que j’aie quelque peu exagéré ma description. Les autres me catalogueront peut-être parce que j’ai brossé un tableau exagéré de mon problème. » La méfiance à l’égard de Dieu et des autres gens pouvait prendre les formes suivantes : Vous éprouviez une grande peur de vous fier à Dieu, et préfériez vivre d’après le dicton : « Aide-toi et le ciel t’aidera. » Quant à la confiance en autrui, vous vous disiez : « Malheur à celui qui compte sur les autres ! » 54
Étape 2 – Plus jamais seul !
« … qu’une Puissance supérieure à nous-mêmes … » — l’obstacle de la confiance en nous Il n’y a pas que la méfiance qui effrayait certains d’entre nous. L’idée de devoir se fier à une Puissance supérieure à eux provoquait chez beaucoup un grand manque d’assurance. Toute leur vie durant, ils s’étaient fiés à leurs propres ressources. Différentes phrases s’étaient ancrées dans leur esprit : ! Refoule tes sentiments et tu pourras continuer ! Ne te laisse approcher par personne, et il ne t’arrivera rien ! Ne te fie qu’à ta propre volonté, alors tu maîtriseras bien ta vie ! Tricher un peu m’a toujours réussi ! Grâce à ma drogue (mon modèle comportemental typique ou mes « béquilles »), j’ai jusqu’à présent réussi à bien traverser la vie. Dans quel domaine de ta vie trouves-tu l’un de ces mensonges ?
« … peut nous rendre la santé. » Beaucoup d’entre nous ont vécu conformément aux phrases précédentes. Ils s’étaient habitués à leur « maladie ». Finalement, ça marchait tout de même ! Ils ne se rendaient pas compte que cela avait en vérité restreint leurs rapports avec eux-mêmes, avec leurs semblables, avec le monde et avec Dieu. Ils étaient prisonniers de leur système de survie dysfonctionnel. Les Étapes 1 et 2 les ont aidés à reconnaître ces mensonges. Car ceux-ci empêchaient la vraie vie de s’épanouir. C’est ce que révélaient leurs détresses, les conséquences corporelles de leurs problèmes ou de leurs dépendances, ou encore les troubles relationnels et leurs séquelles douloureuses. À ce niveau, il n’est pas facile d’inverser sa façon de penser et de reconnaître la vérité, comme l’Étape 1 nous l’a appris. Mais c’est néanmoins possible. Le groupe apporte pour cela un soutien efficace et te permet de te rendre compte de l’expérience des autres. S’engager dans cette voie est possible, mais pas tout seul ! Comment te représentes-tu le renoncement aux comportements que tu as longtemps adoptés ?
2. Démas quer les avan ta ges de nos anciens compor te ments Tout comportement — même celui qui nous rendait tant malade – nous procurait toujours un bienfait, comme nous l’avons expliqué lors de l’Étape 1. Il importe de démasquer cet avantage (apparent), car en réalité ce n’est pas du tout un avantage. Quels avantages aurions-nous si nous n’étions pas 55
Vivre enfin !
arrivés à l’Étape 2 ? Voici quelques expériences issues de témoignages personnels : !
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Nous n’aurions pas besoin de solliciter l’aide d’autrui. Nous ne serions donc pas désemparés. Nous pourrions continuer à compter sur nos anciens moyens de secours et ne serions pas dans la pénible situation de faire appel à quelqu’un (homme ou Dieu). Nous pourrions nous fier à notre liberté et notre indépendance apparentes, et n’aurions pas le sentiment désagréable de devoir dépendre des autres ou de Dieu. De plus, nous ne connaîtrions pas la peur d’être rejetés par les autres. Nous n’aurions pas besoin de renoncer à notre schéma : « J’ai tout sous contrôle ! » (Sinon, nous aurions un sentiment d’impuissance et de peur. Comme si le sol se dérobait sous nos pieds.) L’idée que nous n’aurions pas besoin de nous appuyer sur une « force » inconnue a quelque chose de rassurant. Je tiens tout fermement entre les mains et je ne me livre pas, personne ne peut donc me nuire.
Que t’a apporté ton ancien comportement ?
3. Décou vrir l’avan tage du nouveau compor te ment Pour beaucoup d’entre nous, le fait de voir comment leur vie s’est améliorée a été un puissant encouragement. Cette expérience leur a donné le courage de passer par le douloureux processus de transformation.
Communion (avec moi-même, avec Dieu, avec les autres) Comme tu as déjà pu t’en rendre compte dans ton groupe Vivre enfin ! la grande différence avec le passé peut se résumer ainsi : voici enfin des gens qui t’acceptent tel que tu es. Où avais-tu connu auparavant une telle acceptation, malgré tes défauts ? Peut-être as-tu également remarqué ceci : il y a dans le groupe toujours une oreille attentive pour écouter ta détresse; tu as la possibilité de parler, tu peux faire confiance à des gens, ce qui était habituellement difficile dans ton isolement. Tu expérimentes le soutien dans ton besoin. Tu peux même revenir avec le même fardeau et tu seras aimé de la même façon.
Confiance (être capable d’aimer et d’être aimé) Au cours de l’Étape 2, beaucoup d’entre nous ont découvert qu’avec le temps ils pouvaient construire et développer des relations de confiance dans le groupe. Ils ont fait les précieuses expériences suivantes : ! Ils ont consacré du temps les uns aux autres. ! Ils se sont pris mutuellement au sérieux. ! Ils se sont intéressés les uns aux autres. 56
Étape 3 S’abandonner à Dieu
« Nous avons pris la décision de confier notre volonté et notre vie aux soins de Dieu — tel que nous le concevions. »
Nous avons décidé de nous confier à Dieu. L’Étape 3 aborde deux thèmes : 1. La volonté : au cours de cette Étape, il sera donc question d’une décision volontaire. 2. La confiance : je commence à croire que Dieu veut et peut prendre soin de moi. Au cours de cette Étape, beaucoup d’entre nous ont fait l’expérience d’une véritable libération. Ils ont compris quelque chose de nouveau au sujet de la possibilité de mettre leur volonté en route. Ils ont soudain pu détourner leur volonté de la voie d’un comportement néfaste pour l’orienter vers la force libératrice de Dieu. C’était comme un miracle. Avant, ils s’étaient appuyés toute leur vie sur eux-mêmes. Un beau jour, ils ont pu décider de s’appuyer sur Dieu. L’Étape 3 a aidé beaucoup de gens à sortir de leur isolement pour entrer en communion avec Dieu. Ils ont renoncé à leur entêtement et confié à Dieu le soin de leur vie. Comme l’Étape 2, l’Étape 3 déclenche aussi des peurs, par exemple celle que Dieu pourrait les décevoir ou abuser de leur confiance. C’est justement au moment où il s’agit véritablement de faire confiance que se manifestent ces peurs. Mais beaucoup d’entre nous ont fait l’expérience qu’ils pouvaient malgré cela commencer à faire confiance à Dieu. Pourquoi ? Au cours de l’Étape 3, ils ont compris ceci : « Dieu est pour moi sans réserve ! J’ai donc la possibilité de lui faire confiance et le croire. ! Dieu est bon envers moi. ! Dieu m’aidera vraiment. » Jésus a montré au monde comment est son Père céleste : un Dieu plein d’amour.
Vivre enfin !
Explications concernant l’Étape 3 « Nous avons pris la déci sion … » — Notre volonté veut main te nant se tour ner vers le bien. Dans l’Étape 1, nous avons admis que nous ne pouvions pas résoudre nos problèmes par notre volonté (capitulation). Dans l’Étape 2, nous avons réalisé qu’il existe une Puissance supérieure à nous, capable de résoudre nos problèmes. Nous avons alors compris que le recours à notre seule volonté ne suffisait pas. Avec l’Étape 3 nous apprenons que nous avons la liberté de détourner notre volonté de la voie d’un comportement néfaste pour l’orienter vers la force libératrice de Dieu. Durant toute notre vie passée, nous n’avons compté que sur nous-mêmes. Nous décidons désormais de faire confiance à Dieu. Beaucoup de participants ont fait l’expérience de quelque chose issue de la présence d’un Dieu aimant. Pour d’autres, l’amour de Dieu s’est approché d’eux comme par miracle. Mais tous ont un élément en commun, c’est devenir conscients d’une chose : ils ont découvert que Dieu est bon. Il m’est favorable. Il veut le meilleur pour moi. Tous ils ont donc pu trouver le courage de considérer Dieu sous son vrai jour et courir le risque de se confier à lui, en tant que Puissance plus grande. Cela ne fut possible que parce qu’ils avaient découvert : ! !
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qu’ils pouvaient venir à Dieu tels qu’ils étaient qu’ils étaient acceptés sans condition (donc sans devoir d’abord changer avant de pouvoir venir à lui) qu’il existe une atmosphère d’amour là où Dieu règne.
« …de confier … aux soins de Dieu … » — Dieu est-il vrai ment bon ? Faire confiance est risqué. Pour franchir l’Étape 3, nous devons d’abord nous assurer que Dieu ne nous décevra pas, ne nous repoussera pas et n’abusera pas de notre confiance. Voici la question centrale : Dieu mettra-t-il vraiment sa toute-puissance à ma disposition ? Le fera-t-il aussi dans des domaines où j’ai toujours constaté que rien ne se passait ? Ce thème est si important que nous allons nous intéresser maintenant à l’image de Dieu.
Faire confiance à Dieu malgré nos mauvaises expériences ? Nous traînons quantité de mauvaises expériences derrière nous. Certaines ont façonné en nous une vision négative du monde et de Dieu. Dans l’Étape 2, nous avons examiné à fond la question : existe-t-il vraiment un Dieu bon ? N’est-il pas en réalité dénué d’amour, indifférent et dur ? Avec de telles idées, il nous sera difficile de faire confiance à Dieu. Il nous inspire plutôt la peur et la méfiance. Certains d’entre nous ont fait de mauvaises expériences qui ont eu des répercussions sur leur image de Dieu. 1. Exemple : si dans votre enfance, vous n’avez connu que des formes 64
Étape 3 – S’abandonner à Dieu
extrêmes de violences, vous en avez tiré la conclusion suivante : « Je ne peux me confier à personne et à rien, pas même à Dieu. » 2. Exemple : d’autres ont été déçus par les chrétiens. À cause des représentations légalistes et fausses de Dieu, des chrétiens les ont mis sous pression et condamnés, ! ont fait dépendre l’amour de Dieu de certaines conditions (p. ex. : tu dois d’abord être parfait, ensuite…), ! leur ont fait croire que pour eux-mêmes tout était en ordre, qu’ils n’avaient pas de torts, et s’ils en avaient, ils étaient « pieusement » effacés (fausse dévotion). À cause de cela, ils avaient du mal à croire. C’est pourquoi nous voulons nous poser la question : !
Salut Dieu, je cherche la grande AVENTURE Qui est Dieu en réalité ?
Le monde est rempli de gens qui se font de Dieu des images très différentes. Qui peut donc nous dire comment il est ? Pour le savoir, voici une comparaison : si tu veux savoir si quelque chose est bien ou mal, tu dois l’essayer. C’est ce que nous faisons dans tous les domaines de la vie. En ce qui concerne Dieu, c’est plus difficile, car il est invisible. Nous pouvons cependant choisir d’observer et d’écouter les gens qui parlent de Dieu et qui sont certains d’être en communion avec lui. C’est d’ailleurs ce que tu as constaté dans ton groupe : !
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tu as appris à connaître des chrétiens qui affirment que leur Dieu est compatissant, plein d’amour et de grâce, tu as pu observer comment ils entrent en contact avec Dieu (par la prière), tu as vécu la communion au sein du groupe comme une relation libre et empreinte d’amour.
Tu as pu vérifier si l’atmosphère qui règne dans le groupe et les valeurs que celui-ci prône encouragent à mener une vie nouvelle et affranchie. Une telle atmosphère de groupe ne procède pas de l’amour humain, mais de l’esprit qui animait Jésus ; c’est pourquoi les chrétiens l’appellent le Saint-Esprit. Par cet Esprit, Jésus entretenait une relation unique avec Dieu. Il l’appelait « Abba », c’est-à-dire « cher Papa ». C’est sous les traits d’un Père céleste que Jésus a présenté Dieu au monde. Aucune autre religion n’a jamais donné de Dieu une telle image. Aucun fondateur de religion n’a jamais considéré Dieu comme son Père. La vie de Jésus montre que Dieu a tout fait pour venir en aide aux êtres humains. Il s’est intéressé de façon émouvante aux exclus, aux marginaux et aux malades. Il a guéri tous ceux qui venaient à lui et le suppliaient de les aider. Il n’a jamais repoussé qui que ce soit avec des explications cousues de fil blanc. Ses paroles et son comportement, ses guérisons miraculeuses et ses délivrances ont contribué à rendre visible l’amour paternel de Dieu pour les hommes. Ce que nous savons de Dieu nous encourage : il fera également tout ce qu’il faut pour nous. Il est de notre côté. Dans sa proximité, il ne se produit que de bonnes choses : se confier à lui signifie donc avoir une vie authentique et vraie. 65
Vivre enfin !
Ses disciples sont animés du même Esprit Saint. Tu peux t’en assurer. Comment ? Règne-t-il entre les chrétiens une ambiance de compassion, d’acceptation, d’amour et de pardon ? Cela signifie certainement que les animateurs et animatrices des groupes chrétiens des 12 Étapes n’ont pas besoin d’être parfaits en tout ni de faire tout comme il faut (après tout, ce ne sont que des êtres humains). Mais ils se laissent conduire par ce même Esprit compatissant et altruiste de Jésus. De ce point de vue, les groupes chrétiens des 12 Étapes constituent une vraie protection pour toi. Tu n’as pas à t’appuyer sur des gens et sur leur savoir-faire, mais sur l’amour de Dieu qui agit au milieu d’eux. Le secret des groupes Vivre enfin ! réside précisément dans le fait que Jésus-Christ est le centre de leur communion.
Dieu prête attention à notre volonté Grâce à Jésus, les chrétiens ont compris que Dieu est une personne, et non une force impersonnelle. Jésus entretenait avec son Père céleste une relation cruciale qui se manifestait par la prière et la confiance. Nous pouvons faire de même. Le point crucial d’une relation saine est le respect de la volonté. D’où les questions : est-ce que je tiens compte de la volonté d’autrui ? Est-ce que je le respecte quand il ne veut pas la même chose que moi ? Est-ce que je respecte sa liberté ? C’est en tout cas ce que fait Dieu quand nous entrons en contact avec lui. Il ne manipule jamais, ni nous-mêmes ni notre volonté. Il respecte notre « non ». Il accepte nos décisions, même quand elles sont erronées. C’est pourquoi il importe que nous décidions si, oui ou non, nous voulons confier notre vie à Dieu. L’Étape 3 nous amène à dire un « non » et un « oui » : ! « Non » au comportement destructeur ! ! « Oui » au secours et à l’aide de Dieu, que Jésus nous garantit ! Une telle décision a besoin de s’exprimer. Nous ne pouvons accepter d’entrer en relation avec quelqu’un que si nous lui parlons. Il en est de même avec Dieu : prier, c’est parler à Dieu, et par conséquent, ce n’est rien d’autre qu’une demande de communion avec lui.
La motivation d’une demande de communion avec Dieu Grâce à l’Étape 3, beaucoup d’entre nous ont découvert dans leur isolement — leur douleur la plus profonde — et dans leur sentiment d’abandon, qu’en acceptant d’entrer en relation avec Dieu, cet isolement avait enfin cessé ! L’amour et une force neuve avaient pris une nouvelle importance dans l’échelle des valeurs de leur vie.
« …tel que nous le conce vions. » Devant la décision de faire confiance à Dieu, plusieurs d’entre nous se sont posé la question : « Dois-je d’abord tout comprendre au sujet de Dieu ? Ne dois-je plus avoir aucun doute ? » Certainement pas ! Ce n’est pas en vain que nous avons intitulé cette partie « Dieu, tel que nous le concevions ». 66
Étape 3 – S’abandonner à Dieu
Un témoignage nous montrera ce que nous entendons par là. « À ce moment-là, je n’avais aucune idée de Dieu, en dehors de ce qu’une amie m’avait dit de Jésus. J’avais très mal pris la prétention de Jésus-Christ d’être le seul chemin vers Dieu. Plus tard, j’ai invité cette amie à un repas. Je vivais à l’époque dans un petit appartement de type F1 avec un ami. Nous avions fumé du haschisch très fort (mélangé à de l’opium), si bien que mon ami était dans les vapes. Il n’était donc pas question de lui parler ! Pendant que je cuisinais, il me vint une parole sur les lèvres : “Esther, si le Dieu dont tu me parles existe vraiment, qu’il me prouve qu’il est plus fort que cette drogue !” Puis je bourrai ostensiblement ma pipe et me mis à fumer. À ma grande surprise, elle n’eut aucun effet. Je la bourrai une deuxième fois. De nouveau sans effet. Je jetai un coup d’œil sur le copain qui gisait presque dans le coma. Je me suis dit que cela ne pouvait pas provenir de la drogue ! Je fumai une autre pipe. Finalement, même après avoir fumé cinq pipes, j’avais l’esprit clair comme cela ne m’était plus arrivé depuis longtemps. J’ai passé en revue les dix dernières années de ma vie sans pouvoir me souvenir d’avoir eu l’esprit aussi clair qu’à ce moment-là ! Aujourd’hui, avec le recul, je peux dire ceci : bien que je ne connaissais pas Dieu, il a répondu très clairement à la « condition » que je lui avais imposée. Il aime les gens et veut entrer en contact avec eux. Ce fut à l’époque ma première découverte de la puissance de Jésus-Christ, mais je ne savais pas que c’était lui. » À quoi cela tient-il que Dieu accepte de relever le défi de provocations aussi risquées ? Au fait qu’il s’agit pour lui d’entrer en contact avec une personne, et pas simplement d’accumuler plus de connaissances au sujet de cette personne. C’est pour cela que dans l’Étape 3, il te suffit de connaître le « nom » de Dieu et d’avoir une première raison de lui faire confiance. Le concept « Dieu » est une notion générale qui sert à définir une Puissance supérieure indéfinie que les religions comprennent différemment. Dieu — ainsi que les chrétiens l’ont découvert depuis le commencement — s’est révélé dans la personne de Jésus de Nazareth. C’est pourquoi le christianisme confesse : Jésus est Dieu. Dans nos groupes Vivre enfin !, l’idée qui se cache derrière l’expression : « Dieu, tel que nous le concevions », ne signifie pas : !
une préférence religieuse (chacun choisit le Dieu qui lui convient…) ou
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un amalgame religieux (Dieu se trouve dans toutes les religions…) ou
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l’impersonnalité de Dieu (Dieu est présent dans sa création comme telle partie de la nature ou des forces cosmiques).
Pour nous, la formule a une signification positive : au sein du groupe, nous nous respectons mutuellement là où chacun en est actuellement arrivé dans sa relation personnelle avec Jésus. Les participants se sont engagés ensemble à découvrir Dieu ; et compte tenu de leur vécu, ils ont connu différentes expériences qui conditionnent leur façon de voir les choses. Les animateurs et animatrices veillent donc à ce que chaque participant ait l’occasion de toujours mieux connaître Dieu. Cela amène à ce que chacun parvienne en fin de compte à une conviction personnelle lentement mûrie. Dans les groupes Vivre enfin ! les animateurs et animatrices vivent une relation vivante avec Jésus-Christ.
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Vivre enfin !
Mise en pratique de l’ Étape 3 1. Recon naître les résis tan ces lors de la troi sième Étape, et y travail ler Un langage difficile ? Une formule toute faite ? La différence entre l’Étape 2 et l’Étape 3 est considérable. Dans l’Étape 2, tu pouvais encore te permettre de conserver une certaine distance. L’idée de « Puissance supérieure » était peut-être intéressante ou nouvelle pour toi. Mais tout était finalement encore possible, tu pouvais faire marche arrière. Avec l’Étape 3, la situation est toute différente. La proposition sonne sans doute un peu trop absolue à tes oreilles : « Renoncer à ma volonté ? C’est terrible ! C’est équivalent à devenir dépendant ! » Peux-tu te représenter cette proximité avec Dieu comme quelque chose de positif ?
D’autres comprennent l’Étape 3 à la lumière de leur longue tradition chrétienne et la trouvent sans intérêt. Ils se disent : « Cela ressemble à une formule toute faite. Comment Dieu, avec qui je vis depuis si longtemps, peut-il m’aider ? Il y a longtemps qu’il aurait pu le faire ! » La question qui te concerne est celle-ci : Acceptes-tu tout à nouveau de faire cette démarche ? Que se passe-t-il en toi quand tu y songes ?
Peur des décisions ? Le fait de devoir prendre des décisions posait déjà assez de problèmes à plusieurs d’entre nous. Peut-être était-ce ton cas. Il est donc probable que tu avais plutôt tendance à éviter les décisions difficiles. Réfléchis : ne pas se décider, c’est aussi prendre une décision ! Celle du statu quo. Autrement dit, la décision de continuer comme par le passé. Et les suites ? Si ta vie était déjà difficile autrefois, elle ne s’améliorera pas toute seule. C’est évident qu’elle deviendra de plus en plus difficile. Inutile d’attendre un miracle improbable. Ainsi, le refus de prendre une décision est aussi une décision, celle qui, à long terme, aboutit à la mort ! 68
Vivre enfin !
L’avantage du sentiment de toute-puissance Ta « drogue » ou ton modèle comportemental créaient en toi un certain état d’euphorie. Tu te sentais bien, alors que sans « drogue », tu te serais senti minable, voire misérable. Le problème millénaire de l’humanité, tel que la Bible le décrit, est précisément celui de vouloir être aussi puissant que Dieu. Mais le drame, c’est que ça ne dure pas ! Les hommes ne sont pas Dieu. Tôt ou tard, c’est la chute. Au plus tard, quand la drogue et le modèle comportemental n’agissent plus. Il se produit alors exactement le contraire de la toute-puissance : on se sent impuissant et désespéré. Quel pourrait bien être l’avantage de te croire tout-puissant si tu dois de toute façon t’attendre à retomber dans la faiblesse ? N’essaie pas d’aller au-delà de tes limites. Tu peux oublier pour un temps que ta force, ta puissance ou ta liberté sont limitées, mais la réalité te rattrapera. Décris dans quel domaine tu étais fasciné par l’illusion de toute-puissance :
Autonomie : décider entièrement par soi-même
Je peux me sortir d’ici tout seul.
Quel avantage tires-tu à penser que tu es parfaitement maître de ta personne (autonome) ? Ce ne peut être que l’état euphorique dans lequel tu te dis : « Je fais ce que je veux. Personne ne peut m’en empêcher. Je suis donc maître à bord ! » Cette pensée résonne de façon positive en moi parce que je ne suis pas obligé de me livrer aux autres qui pourraient se servir de moi d’une manière qui me blesserait ou limiterait ma vie. Mais si tu réfléchis bien, tu découvres la vérité : « Je suis mon propre esclave, esclave de mes émotions que je fuis, esclave de la “drogue” dont j’ai désespérément besoin. » Décris les avantages et les inconvénients de tes tentatives de vouloir vivre de façon autonome :
3. Décou vrir l’avan tage du nouveau compor te ment Enfin une relation saine ! Quand tu penses à ton passé, tu te rends compte combien tu te sentais seul. Tu étais coupé de tes semblables et de Dieu. Tu étais habitué à être seul, à décider pour toi-même et à veiller sur toi. Tu avais souvent lutté contre le sentiment d’abandon. Avec l’Étape 3, les choses changent. Tu fais l’expérience d’une « vraie » relation : être en communion avec les autres êtres humains, et même avec Dieu ! Une communion empreinte d’amour. Ça, c’est le bonheur ! 70
Vivre enfin !
douloureuses, ne méprise pas ce nouveau côté de la vie. Tu es un être nouveau, capable de ressentir toutes tes émotions, qu’elles soient nobles ou ténébreuses. N’aie pas peur : le bouleversement que connaissent tes émotions au début finit par s’estomper et tout rentre dans l’ordre. De toute façon, tu découvriras une énergie toute nouvelle en toi ; c’est ta nouvelle richesse.
Les traitements de substitution ne sont plus utiles Toute ton énergie est libérée pour te permettre d’avoir un nouveau comportement sain dans la vie. Songe à l’énergie qu’il te fallait pour maintenir tes remparts et toutes les mesures pour te protéger et te défendre. Ainsi, tu n’es plus obligé de prendre à la lettre avec méfiance chaque phrase d’autrui et de te demander ensuite ce qu’il a bien voulu dire, ni de repousser toute preuve d’amour en te demandant ce que la personne en question attend de toi. Tout ce gaspillage d’énergie est désormais inutile. C’est ta nouvelle liberté. Tu peux et tu as le droit de renoncer à ta « drogue » et de Vivre enfin !
Prier — l’Étape 3 devient concrète Pourquoi prier ? Nous avons désormais compris que Dieu est une Personne, bien plus qu’une force impersonnelle. Tu ne peux pas établir une relation d’amour avec une force. Tu peux admettre l’existence d’une énergie (comme l’électricité) et même t’en servir, mais elle ne sera jamais un partenaire. Ce qu’il y a de déterminant dans une relation, c’est le dialogue et l’attention réciproque. ! Il s’agit justement ici de cette relation d’amour avec Dieu ! ! Alors que jusqu’à présent, tu n’avais que toi, tu as le droit maintenant de sortir de ton isolement, de cultiver une relation avec Dieu et de lui parler. ! Comme cette relation d’amour est à double sens, tu peux t’attendre à ce que Dieu t’offre le cadeau de son amour et de son assistance. Existe-t-il une règle contraignante qui te dit à quelle fréquence tu dois prier ? Même si cette question te paraît drôle, sache que d’autres se sont déjà demandé combien de fois ils pouvaient ou avaient le droit de prier. Tu ne demandes certainement pas à un ami ou à une amie combien de fois tu dois ou peux lui parler ! Dans une relation d’amitié, le désir de communion et de dialogue se développe tout naturellement. Il est donc normal qu’au fur et à mesure que ta relation avec Dieu s’approfondit, tu aies de plus en plus envie de lui parler.
Que peux-tu demander dans ta prière ? Dans nos groupes, nous avons appris à connaître des gens très différents. ! Certains avaient éprouvé toute leur vie un désir profond de communion avec Dieu, mais ils ne savaient pas comment le concrétiser. ! Certains ne voulaient sciemment plus rien savoir de Dieu, parce qu’ils avaient le sentiment d’avoir été déçus et s’étaient senti trahis. 72
Étape 3 – S’abandonner à Dieu !
Certains entretenaient déjà une relation avec Dieu depuis des années, mais ne trouvaient pas la forme correcte pour lui confier leurs vrais problèmes.
Malgré ces dispositions très différentes, tous ont trouvé le courage d’admettre devant Dieu leur envie de paix, de sérénité et de communion avec lui. Par ailleurs, c’était important pour eux de mettre des mots sur ce profond besoin pour valider leur décision de nouer une relation avec Dieu. C’est très compréhensible. Il y a en effet un abîme entre une pensée qui trotte dans la tête et son expression à voix haute. Quand nous exprimons une pensée à haute voix : ! elle devient plus précise pour nous, ! nous prenons conscience des doutes ou des questions que nous avons encore, ! nous soulignons le sérieux de notre démarche : « j’y tiens ! », ! nous nous investissons nous-mêmes. Quand tu parles à Dieu, tu as le droit de tout lui dire, comme tu le ferais à ton meilleur ami ou à ta meilleure amie. Tu as le droit de l’associer à tous tes désirs et à tous tes souhaits. Jésus-Christ entre dans notre vie avec son Saint-Esprit, si nous le lui demandons. Par le désir passionné qu’il met dans notre cœur, il nous fait savoir qu’il attend cela depuis longtemps.
Un exemple de prière Pour ceux qui voudraient savoir comment formuler une telle prière, nous proposons le modèle suivant : Jésus-Christ, Je ne veux plus tenir les rênes de ma vie tout seul ! Je veux vivre avec toi. Je le sais : jusqu’à présent je n’ai prêté attention qu’à moi-même. Mes pensées, ma volonté, mes sentiments, voilà ce qu’étaient mes références. Je m’abandonne désormais à toi, pour que tu me transformes. Il y a encore en moi beaucoup d’aspects mauvais que j’ignore. S’il te plaît, donne-moi ton Saint-Esprit, ta force, ton amour et tes indications pour diriger ma vie. J’ai encore un peu peur, mais je veux avoir confiance dans le fait que tu es bon envers moi. S’il te plaît, conduis désormais mes pas. Amen.
Faut-il que j’adopte une attitude particulière pour prier ? Il existe dans les différentes traditions chrétiennes toutes sortes de formes et d’attitudes de prières que les personnes prennent pour prier. Adopte ta propre attitude. Ce qui compte, ce n’est pas la forme extérieure, mais la simplicité et la sincérité qui viennent du cœur. 73
Vivre enfin !
Un bon conseil pratique : un jour à la fois ! Tenons-nous-en à ceci : les rechutes surviendront ; fixons nos pensées sur le jour présent : « Rien que pour aujourd’hui… » (cf. Étape 10). Il est toujours important de mettre en pratique l’Étape 3, et pas seulement d’y penser. Rappelle-toi que tu t’es ouvert à Dieu à qui tout est possible. Il te portera même si ta volonté défaille et que tu ne peux plus faire confiance. Il est à tes côtés et veut t’aider même à croire.
5. Comment la Bible nous amène à la vie L’une des histoires les mieux connues des rencontres de Jésus met en présence le Seigneur et Zachée, le collecteur d’impôts de la ville de Jéricho, haï de tout le monde. Jésus, étant entré dans Jéricho, traversait la ville. Et voici, un homme riche, appelé Zachée, chef des publicains, cherchait à voir qui était Jésus ; mais il ne pouvait y parvenir, à cause de la foule, car il était de petite taille. Il courut en avant, et monta sur un sycomore pour le voir, parce qu’il devait passer par là. Lorsque Jésus fut arrivé à cet endroit, il leva les yeux et lui dit : “Zachée, hâte-toi de descendre ; car il faut que je demeure aujourd’hui dans ta maison.” Zachée se hâta de descendre, et le reçut avec joie. Voyant cela, tous murmuraient, et disaient : “Il est allé loger chez un homme pécheur.” Mais Zachée, se tenant devant le Seigneur, lui dit : “Voici, Seigneur, je donne aux pauvres la moitié de mes biens, et, si j’ai fait tort de quelque chose à quelqu’un, je lui rends le quadruple. ” Jésus lui dit : “Le salut est entré aujourd’hui dans cette maison, parce que celui-ci est aussi un fils d’Abraham. Car le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.” ~ Luc 19.1-10
Lors de cette rencontre avec Jésus se joue le sort d’un homme isolé, incapable d’avoir des relations humaines, écrasé sous le poids de la culpabilité, séparé de ses semblables et de Dieu. Il va faire l’expérience de l’amour et du pardon de Dieu.
Les tournants et les surprises sont importants dans ce récit !
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Les Juifs ne détestaient pas seulement ce percepteur d’impôts pour des raisons humaines bien compréhensibles, puisqu’il coopérait avec les Romains, la puissance d’occupation. Les gens des temps bibliques voyaient autre chose en plus : Zachée était un collaborateur des puissances païennes idolâtres et sataniques, qui se profilaient derrières les actions romaines. Il était donc aussi banni pour des motifs éminemment religieux. Pour les Juifs, le choix était simple : ou bien on est du côté de Dieu, ou bien on vit sous l’influence du « prince de ce monde », le diable. Pour eux, le percepteur d’impôts s’était lui-même séparé de Dieu, et aussi de son peuple et de son salut. Jésus s’invite. Quand Jésus s’arrêta sous l’arbre dans lequel le percepteur s’était perché comme une vigie, il se passa exactement le contraire de ce que tous attendaient. Jésus ne fit aucun reproche à Zachée, et ne prononça aucune parole de condamnation.
Étape 3 – S’abandonner à Dieu
Il lui demanda simplement : « Puis-je m’inviter chez toi ? » Jésus prend l’initiative et s’invite. Il insiste : « Il faut que je demeure aujourd’hui dans ta maison. » !
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Zachée accepte d’accueillir Jésus. C’était un petit pas pour descendre de l’arbre, mais un pas de géant qui le fait passer du rejet et de la solitude vers une vie nouvelle. Le but de l’esprit ne venant pas de Dieu est d’isoler les personnes les unes des autres, de Dieu et d’eux-mêmes. La communion avec Jésus le transforme. Dans sa maison, l’amour de Jésus opère un revirement complet dans l’attitude de Zachée. Il déclare solennellement qu’il est désormais prêt à réparer toutes ses malversations, à rendre à celui qu’il avait lésé le quadruple de ce qu’il lui avait volé. Ces décisions lui permettent d’être en accord avec la loi de Moïse. Ce changement d’attitude montre que Zachée s’est détourné des influences opposées à Dieu (comme la cupidité, l’attrait du pouvoir, l’isolement religieux et social), toutes ces choses qui l’avaient fasciné jusqu’alors et qui l’enchaînaient. Il adopte désormais un nouveau comportement. Plus encore, il donne de l’argent aux pauvres ; c’est le signe que la miséricorde de Dieu l’a touché. Cet amour déborde sur les autres.
Nous voyons que Zachée est surpris par la grâce imméritée de Dieu. Lui, que personne ne voulait, connaît enfin l’amour, l’acceptation et le pardon de la part même de Dieu. Les hommes lui avaient refusé cette acceptation (les gens soi-disant « pieux » murmuraient, et disaient : Jésus est allé loger chez un homme pécheur !). Sa réaction est simple et logique : bouleversé par un amour nouveau, inconnu jusque-là, il laisse la proximité de Jésus envahir ce qui lui était le plus personnel, sa maison. Et cela le transforme.
Un exemple contemporain L’exemple suivant montre comment deux personnes ont accueilli Jésus dans leur vie et comment, brusquement, leur situation s’est littéralement transformée. « Ma femme et moi-même, nous sommes de tempéraments très différents, si bien que les discussions prennent parfois un ton “méridional”. La conversation ne reste pas courtoise et calme, car chacun tient à avoir raison ; aussi défend-il son opinion de toute la fougue de ses émotions. Dans ces situations figées, sans issue, nous avons appris à contenir nos émotions, à nous agenouiller ensemble devant Jésus pour lui demander de nous venir en aide. Chaque fois nous avons été émerveillés de voir la transformation opérée dans notre cœur ! Tout d’un coup, nous constations tous les deux que ce n’était plus du tout important d’avoir raison. Il nous était alors possible de regarder l’autre avec les yeux de l’amour et de renoncer à l’emporter. L’amour de l’autre avait plus d’importance que la victoire dans une joute oratoire ! Nous pouvions nous pardonner et nous nous sommes souvent demandé : “De quoi s’agissait-il finalement ? Quoi ? Je voulais absolument avoir raison à propos d’une chose aussi insignifiante ? C’est ridicule…” Nous avons toujours fait l’expérience que si nous confions à Jésus nos situations sans issue et si nous lui laissons de la place, il désamorce nos conflits de la meilleure manière possible. » 77
Vivre enfin !
Question : Compte tenu de ta relation avec Jésus, peux-tu dire la même chose ? Comment s’est passée ta rencontre avec Jésus ?
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Étape 3 – S’abandonner à Dieu
Engagement librement consenti Au terme des premières Étapes, tu as pu rassembler une belle quantité d’expériences nouvelles dans le groupe. Tu as ainsi appris à avoir plus de confiance vis-à-vis des autres. Cet engagement pourra t’encourager à être plus ouvert et constitue pour toi et pour les autres un cadre plus sécurisé pour les étapes suivantes. En effet, dès l’Étape 4, nous entrerons dans un processus plus approfondi. Lis les différentes propositions de cet engagement, étudie-les avec les autres avant d’y apposer ta signature. Je soussigné, ______________________________________, m’engage à poursuivre le programme des 12 Étapes avec les membres du groupe. Je déclare être d’accord avec les articles suivants : 1. Je participerai aux rencontres hebdomadaires en étant ponctuel. 2. Je m’engage à observer les règles du groupe, avant tout celle relative à la confidentialité. 3. Je suis important pour le groupe ; c’est pourquoi je prêterai toute mon attention aux autres. 4. Parce que je compte pour le groupe, j’apporterai mes expériences, mes forces nouvellement acquises et mon espérance lors des réunions. 5. Je m’engage avant tout à faire preuve d’honnêteté, ce qui m’aidera et aidera les autres. 6. Je ferai de mon mieux pour reconnaître clairement mes émotions (la joie, la tristesse, la dépression, la colère, l’amour, la haine, la culpabilité, la solitude, etc.) et les faire connaître. Je m’abstiendrai de justifier les circonstances de ma vie et de ma situation. 7. Si quelqu’un du groupe me blesse ou que je me sente obligé de fixer des limites pour me protéger, je parlerai ouvertement des sentiments désagréables que j’éprouve. 8. Entre deux rencontres du groupe, je gérerai mon temps pour pouvoir faire mes devoirs chez moi. Je le fais d’abord pour moi, mais mes connaissances peuvent aussi profiter aux autres. 9. Je sais que des sentiments désagréables et des difficultés surgiront si je persévère à travailler au programme des 12 Étapes. Mais je les aborderai ouvertement. 10. Je progresse sur le chemin des 12 Étapes seulement avec le secours de la grâce de Dieu. C’est pourquoi je n’exercerai aucune pression sur moi ni sur les autres et je n’éluderai pas les jugements négatifs. Lieu et Date Signature 79
Vivre enfin !
Engagement – Fiche de travail en groupe Qu’est-ce qui t’a poussé à faire un travail sur toi-même à l’aide du programme des 12 Étapes ? Relis le questionnaire : « Quels sont tes objectifs ? » (p.14 Introduction)
Quels sentiments surgissent maintenant en toi à la pensée que tu t’es engagé à participer régulièrement aux rencontres du groupe ? (Peur, espérance, fierté, inquiétude, etc.)
Quels sont les engagements qui te paraissent faciles à tenir ? Derrière lesquels des dix énoncés te reconnais-tu facilement ? Pourquoi ? ![ ]
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Quelles sont les promesses de l’engagement qui te posent davantage problème ? Pourquoi as-tu du mal à te les approprier ?
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Étape 3 – S’abandonner à Dieu
Qui suis-je ? Qui suis-je ? Souvent ils me disent Que de ma cellule je sors Détendu, ferme et serein, Tel un gentilhomme de son château. Qui suis-je ? Souvent ils me disent Qu’avec mes gardiens je parle Aussi librement, amicalement et franchement Que si j’avais à leur donner des ordres. Qui suis-je ? De même ils me disent Que je supporte les jours de l’épreuve, Impassible, souriant et fier, Ainsi qu’un homme accoutumé à vaincre. Suis-je vraiment celui qu’ils disent ? Ou seulement cet homme que moi seul connais, Inquiet, malade de nostalgie, pareil à un oiseau en cage, Cherchant mon souffle comme si on m’étranglait, Avide de couleurs, de fleurs, de chants d’oiseaux, Assoiffé d’une bonne parole et d’une espérance humaine, Tremblant de colère au spectacle de l’arbitraire et de l’offense la plus mesquine, Agité par l’attente de grandes choses, Craignant et ne pouvant rien faire pour des amis infiniment lointains, Si las, si vide que je ne puis prier, penser, créer, N’en pouvant plus et prêt à l’abandon. Qui suis-je ? Celui-ci ou celui-là ? Aujourd’hui cet homme et demain cet autre ? Suis-je les deux à la fois ? Un hypocrite devant les hommes Et devant moi un faible, méprisable et piteux ? Ou bien ce qui est encore en moi ressemble-t-il à l’armée vaincue Qui se retire en désordre devant la victoire déjà remportée ? Qui suis-je ? Dérision que ce monologue ! Qui que je sois, tu me connais : Tu sais que je suis tien, ô Dieu ! ~ Dietrich Bonhoeffer 2
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Dietrich Bonhoeffer, Résistance et soumission, Labor et Fides, Genève 1973, p.359
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Étape 4 Voir enfin l’ensemble
« Nous avons procédé sans crainte à un inventaire de notre être intérieur. »
Nous nous voyons en rela tion avec l’en semble de notre contexte Avec la quatrième Étape commence une aventure, celle de se découvrir soi-même dans un nouvel horizon. Il s’agira de jeter un regard plus profond sur ce qui s’est passé au cours des Étapes 1 à 3. 1. Nous avons commencé à prendre connaissance de nos faiblesses et de nos forces et à les admettre; maintenant, nous les situons dans un contexte plus vaste. 2. Nous avons reconnu que notre relation avec Dieu était perturbée et nous avons établi une relation radicalement nouvelle au cours de l’Étape 3. Nous allons approfondir cette relation dans un contexte plus large. 3. Nous avons commencé à percevoir nos difficultés relationnelles avec les autres, et nous allons les préciser dans un contexte plus large. Par contexte plus large, nous entendons ceci : ! Il existe une tradition de « Nous », dans laquelle se trouve chaque être humain ! Dans cette tradition, Dieu porte toutes les relations existant dans ce monde. L’Étape 4 nous aide ! à démasquer le mensonge répandu selon lequel nous n’aurions aucun lien avec Dieu, avec nos semblables et avec nous-mêmes, ! à rompre avec notre illusion de nous-mêmes (se mentir à soi-même) ! à comprendre et à endurer les vérités désagréables nous concernant ! à nous réjouir des bons côtés de notre personne. Tout n’est évidemment pas agréable. L’Étape 4 a fait peur à certains : ! ils ne voulaient rien apprendre d’effrayant sur eux-mêmes ! ils ne voulaient pas perdre les illusions qui les avaient protégés jusqu’à présent ! ils ont affronté leurs sentiments, comme la douleur, la colère, la rancune ! ils se sont demandé : Dieu m’aime-t-il encore malgré tout ? L’Étape 4 est celle de la vérité. Cela signifie, en nous basant sur la certitude que Dieu nous aime, que nous avons le courage de procéder à un inventaire sans crainte.
Vivre enfin !
Explications concernant l’Étape 4 « Nous … » Nous vivons tous dans une tradition de « Nous » Beaucoup d’entre nous avaient une image totalement fausse d’eux-mêmes et ne connaissaient pas leurs forces ni leurs faiblesses, parce qu’ils avaient complètement ou partiellement supprimé toute relation avec Dieu. Cela aboutissait à une évaluation dangereuse de leurs erreurs. Ils pensaient bien faire les choses, mais le résultat était que tout empirait ! Où était le problème ? Ils avaient de mauvaises lunettes sur le nez. Mais ils ne savaient pas pourquoi. Ils n’étaient pas conscients d’être dans la tradition de « Nous » ! Même si chaque être humain est unique, il vit dans la tradition de « Nous ». Nous avons grandi dans une famille où régnaient des normes, des valeurs, des règles, des interdictions, des commandements, etc. Tout cela nous a marqués. Nous avons adopté une certaine attitude vis-à-vis des thèmes, des valeurs et des traditions familiales et nous les avons vécus dans une atmosphère particulière (c’est en quelque sorte « l’empreinte » caractéristique de notre famille). D’ailleurs, les liens ont commencé à se tisser dès le sein maternel ; là, nous avions un lien particulièrement étroit avec notre mère (et indirectement même avec son environnement). Personne ne peut y échapper. La famille elle-même est plongée dans le contexte plus vaste de la société et de la culture. Beaucoup d’entre nous ne percevaient pas bien ce rapport. Ils croyaient qu’ils étaient seuls et ne tenaient pas compte du fait que tout ce qu’ils percevaient, pensaient ou ressentaient, résultait d’une longue tradition d’expériences. Ils ne voyaient donc pas leur relation avec eux-mêmes, avec les autres, avec l’environnement et avec Dieu dans son ensemble et dans leur interconnexion. Ils essayaient, par exemple, de traiter eux-mêmes leurs symptômes et étaient déçus quand ils ne constataient aucun changement. Ils ne remarquaient pas qu’il existait un lien avec leur vécu. Ils ne se rendaient pas compte non plus de l’implication de Dieu.
Dieu est là Certains n’imaginaient Dieu que sous les traits du père qui châtie. Pour d’autres, il était complètement étranger à leurs pensées et à leur vie. Ils l’avaient complètement chassé de leur conscience. Avec l’Étape 3, ils ont osé penser autrement : Dieu est là ! Le fait est que c’est Dieu qui rend possible l’amour entre les humains. Toute relation authentique, vraie, respectueuse entre les individus n’est possible que parce que l’Esprit de Dieu l’offre (que les hommes en aient conscience ou non). Dans l’atmosphère du groupe Vivre enfin ! tu peux retrouver Jésus et sa manière de se lier aux autres. L’Esprit de Jésus se manifeste encore 84
Étape 4 – Voir enfin l’ensemble
aujourd’hui dans l’amour, l’acceptation, la compassion et le pardon. Il est donc le modèle et la mesure de toute bonne relation. Avec l’Étape 4, compte tenu de cette nouvelle relation pleine d’amour avec Dieu, nous commençons à percevoir d’une nouvelle manière ce qui nous concerne : nos rapports avec nous-mêmes, avec les autres et avec le monde.
Que se passerait-il si tu ne franchissais que les trois premières Étapes ? Voici comment les choses se passeraient vraisemblablement : tu découvrirais des erreurs et des mauvais comportements, et tu te surprendrais à commettre sans cesse les mêmes fautes (de façon compulsive), sans apprendre comment cela pourrait marcher autrement. Il s’ensuivrait que tu te mettrais en colère contre toi-même, tu te maudirais et finalement tu jetterais l’éponge. L’Étape 4 est donc très importante pour ne pas en rester aux symptômes. Car les symptômes ont toujours une cause. C’est celle-ci que nous voulons laisser être modifiée.
Une erreur tragique Beaucoup vivent de l’espoir suivant : si je crois correctement, tout finira par s’arranger automatiquement. C’est un rêve. En réalité, les gens ne changent que : ! s’ils se reconnaissent dans un ensemble plus vaste et apprennent ainsi à mieux comprendre les causes de leurs symptômes ; ! s’ils apprennent petit à petit à mieux comprendre leurs relations, ! parce qu’ils font l’expérience que Dieu, dans son grand amour, reste à leur côté. Nous approfondirons aux Étapes 6 et 7 la manière dont Dieu intervient concrètement dans notre vie, nous guérit et nous transforme. Pour l’instant, restons-en au thème de « l’inventaire » des connexions.
Le groupe crée une nouvelle tradition de « Nous » L’un des changements les plus importants est déjà amorcé : en effet, tu as déjà appris à communiquer honnêtement avec les autres membres du groupe. Tu fais part de tes succès et de tes échecs. Tu n’es plus aussi isolé qu’autrefois. Certains d’entre nous ont découvert pour la première fois dans le groupe qu’ils étaient acceptés malgré leur façon de faire et leurs défauts. Lors de l’Étape 3, ils ont en outre ouvert une porte de leur vie à l’amour infini de Dieu. Quelques-uns en étaient tellement saisis qu’ils ont été envahis par une énorme vague de joie et d’amour. C’est une forme nouvelle et saine d’une tradition de « Nous ». L’ancienne tradition malsaine de « Nous » – isolement, autodestruction, destruction par d’autres, égoïsme et orgueil solitaire – est ainsi abandonnée.
« … sans crainte à un inven taire … » Dieu m’aimera-t-il encore ? Il existe sûrement de nombreuses craintes. La plus profonde est la crainte que Dieu puisse mettre définitivement fin à ma relation avec lui parce que je ne mérite pas son amour. Quels noms donner à toutes ces peurs ? 85
Vivre enfin ! ! ! ! ! !
La peur d’être abandonné de Dieu La peur de la sanction divine La peur de commettre une erreur épouvantable La peur de se retrouver seul La peur d’être privé de l’amour de Dieu.
Ces peurs sont si menaçantes sur le plan existentiel qu’elles sont souvent résumées par l’expression « peur de la condamnation ». Cela équivaut pratiquement à dire : « J’ai beau faire tout ce que je veux, cela ne sera jamais bien ! » Dans l’optique de l’inventaire, cela a des répercussions fatales : « Si je me risque à faire un inventaire, je ne peux qu’attirer la condamnation divine ! » Comment des pensées aussi fausses peuvent-elles venir à l’esprit ? La relation avec Dieu est perturbée par le mensonge : Dieu me condamnera dès que la vérité éclatera à mon sujet. Il faut donc que je la cache. Parallèlement, je garde un sentiment diffus de culpabilité, qui me confirme que Dieu me condamne à juste titre et que je suis condamnable. La boucle de la condamnation se referme ainsi. Il existe évidemment des sentiments de culpabilité qui sont justifiés, car ils découlent d’une faute objective. Mais dans le cas du cercle vicieux de la condamnation, il s’agit d’un sentiment de culpabilité « névrotique » ou irrationnel. En voici la raison : toute possibilité de pardon semble exclue. Les gens concernés ne tablent pas sur le Dieu vrai et miséricordieux. À ce stade, ils ne sont plus en mesure de distinguer le vrai sentiment de culpabilité du faux. Ils sont concentrés sur la peur de la condamnation avec le faux sentiment de culpabilité qui s’y rattache. Cela ne cadre pas avec une saine relation avec Dieu. En fait, celui qui, au cours de l’Étape 3, s’est confié au pardon et aux soins de Dieu, a le droit désormais de vivre avec la certitude suivante : Dieu est à mes côtés quelle que soit la culpabilité qui m’écrase. Pourquoi alors certains d’entre nous continuent-ils de vivre avec de tels sentiments de condamnation, bien que la raison leur dise que Jésus est pour eux ? Ils s’accrochent, en dépit de tout ce que la raison peut leur dire, aux sentiments de honte ou de culpabilité qu’ils connaissaient autrefois. En tant qu’enfants, certains avaient compris dans leur famille que s’ils n’étaient pas « sages », leurs parents les priveraient de leur amour. Cette sanction était peut-être même encore servie dans un emballage « religieux » : « Le bon Dieu te punit si tu fais une faute ! » Ainsi, un modèle familial dysfonctionnel est associé à Dieu. Beaucoup d’entre nous connaissent de telles connexions entre le modèle familial et des représentations de Dieu ; ils s’en sont peut-être affranchis de façon cérébrale et théorique, mais pas encore sur le plan émotionnel. Ils se sentent encore sous la condamnation divine. Si tu es dans ce cas-là, souviens-toi de la vérité énoncée dans l’Étape 3 : Dieu est un Dieu compatissant, rempli d’amour, qui pardonne. Une parole clé de la Bible le confirme, car l’apôtre Paul a donné une réponse claire à cette question : « Il n’y a désormais plus aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ » (Romains 8.1). Dieu aime tellement voler à notre secours ! Quand tu es pris dans le chaos de tes émotions, sache que Dieu souffre avec toi. Son amour pour toi ne dépend pas de la nature de tes sentiments au moment présent. Il se fonde uniquement sur ce qu’il a accompli par Jésus : il s’est abaissé lui-même jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort sur la croix (cf. 86
Étape 4 – Voir enfin l’ensemble
Philippiens 2.5-11). Dieu s’est laissé clouer par amour pour nous, alors que nous étions encore « ennemis ».
Ton inventaire sera conduit par l’amour de Dieu Une chose est importante en vue de ton futur inventaire : l’amour de Dieu doit être la force qui t’inspire. Au cours de l’Étape 4, tu n’es pas obligé de mettre en lumière tous les détails désagréables de ta vie. Tranquillise-toi : ! Dans les groupes, il n’est pas besoin de dévoiler ce qui n’est pas encore prêt à être examiné. Au contraire, Jésus t’aide à découvrir ce qui est important pour toi en ce moment. ! La règle de base du groupe est toujours valable : chacun doit décider lui-même ce qu’il veut porter à la connaissance des autres. ! Certains ont fait l’expérience suivante : une exploration de leur vie intérieure au cours de laquelle ils perdent le contact avec l’amour de Dieu, les replonge évidemment dans les anciennes craintes de condamnation, peut compromettre leur sobriété et entraîner une rechute. Si l’Étape 4 te sépare de la relation d’amour avec Jésus, tu as le droit de faire appel au soutien du groupe pour arriver à sortir du sentiment de la condamnation.
Parle de ce qui te fait peur ! Au cours de l’Étape 4, expose sans crainte à ton groupe tout ce qui t’effraie. Le fait de dire tes craintes clarifie tes pensées et t’aide à mieux te comprendre. C’est pourquoi le groupe est particulièrement important dans cette phase. Tu pourrais te dire : je peux procéder à l’inventaire pour moi seul. Il importe surtout que tu commences à faire preuve d’honnêteté vis-à-vis de toi seul. Mais ne sous-estime pas l’aide des autres, elle te donnera le courage nécessaire.
« Inven taire » Qu’est-ce qu’un inventaire ? On utilise le mot « inventaire » dans le domaine commercial. Il s’agit d’un bilan objectif de ce qui est positif et de ce qui est négatif. En qualifiant ce bilan d’objectif, nous entendons une évaluation aussi proche que possible de la vérité. Imagine que tu sois le propriétaire d’un commerce. À la fin de l’année, tu tiens à savoir quelles sont les marchandises qui te restent sur les bras. Tu feras le tri entre ce qui s’est bien vendu et ce qui est resté en rayon. Tu auras ainsi une idée de l’état et de la valeur de la marchandise. Tu élimineras ce qui est périmé et abîmé.
« … de notre être inté rieur. » Dans l’Étape 4, il s’agit de deux formes de connaissance de soi : ! une connaissance des détails ! une connaissance de l’ensemble des interrelations Tout ce qui se trouve en nous (sentiments, pensées, souhaits, valeurs) a une histoire et un sens précis. De notre point de vue — conscient ou 87
Vivre enfin !
inconscient — nous nous conduisons toujours d’une manière sensée. Avant d’en saisir le sens ou de comprendre l’ensemble des interrelations, nous devons évidemment percevoir chacun des composants, à savoir les sentiments, les pensées, etc. Si tu entreprends maintenant l’inventaire de ton être intérieur, tu découvriras un modèle récurrent dans tes sentiments, tes pensées et tes comportements. Qu’est-ce qu’un modèle ? On appelle modèle quelque chose qui se reproduit de la même façon. Tu as développé certains modèles comportementaux pour de bonnes raisons : ils t’ont servi ! La raison d’être d’un modèle est qu’il te procure un avantage (il te protège, te permet de vivre, te donne de la satisfaction). De nombreux modèles (habitudes) sont bons ! Mais beaucoup influencent le développement de notre personnalité de façon négative. Nous les appelons des « stratégies de survie ».
Le faux gain des stratégies de survie Les gens développent des comportements qui leur paraissent utiles, mais à quel prix ? Les modèles servent, par exemple, à
Prix à payer
atténuer la douleur
Les sentiments sont atténués, voire supprimés (jusqu’à être insensibilisé à la douleur corporelle ou psychique). Le prix correspondant est l’indifférence ou la léthargie.
consoler
Les souvenirs sont souvent refoulés (les événements traumatisants ou choquants). Ce qui les déclenche (odeurs, images et bruits semblables à celui du choc) est habilement chassé et les sentiments de panique sont calmés (par ex. avec l’alcool). Le prix consiste souvent à se réfugier dans une dépendance.
protéger
Les gens se coupent des autres et d’eux-mêmes en assumant un certain rôle (comme « le héros » ou « le méchant » etc.). Le prix à payer est la solitude intérieure. Tout compte fait, le prix à payer est élevé. Vouloir coûte que coûte maintenir de tels modèles de survie signifie que nous nous sommes séparés de la vérité, et par là-même de la réalité et également de nous-mêmes. Bref, nous avons perdu le lien avec nous-mêmes, avec les autres, avec Dieu et avec le monde. C’est la conséquence de ce qui, dans la Bible, est appelé péché.
Tout ce qui aidait autrefois n’aide pas forcément maintenant Comment naissent les « stratégies de survie » ? Certains participants à nos groupes nous ont rapporté que dans leur enfance, ils étaient obligés de mentir pour pouvoir survivre dans leur famille. Voici un exemple : « Le père, alcoolique, devenait extrêmement agressif quand il était ivre. Comme, en tant qu’enfants, nous ne savions jamais comment il réagirait, nous avions pris des « mesures de précaution » et nous disions ce qu’il 88
Étape 4 – Voir enfin l’ensemble
aimait entendre en lui donnant raison en tout. C’est ainsi que nous avons commencé à mentir. Le mensonge était devenu une protection vitale pour nous. Plus tard, lorsque nous sommes parvenus à l’âge adulte, ce comportement est devenu superflu parce que la situation avait complètement changé. Nous étions devenus des adultes indépendants et nous aurions pu nous protéger autrement contre des gens imprévisibles. Il nous a été cependant difficile de nous défaire de l’habitude de mentir. Le mensonge était devenu une stratégie de survie profondément enracinée, à laquelle nous faisions toujours appel en cas de crise. » Où réside donc le problème avec les modèles ? Les modèles ne posent problème qu’à partir du moment où ils se reproduisent de façon compulsive ; alors, au lieu d’aider, ils ont des effets dévastateurs. Les stratégies de survie masquent en fait des stratégies de mort.
Comme un cavalier dans son armure Une illustration aide à mieux comprendre encore. C’est comme si, dans leur enfance, ils avaient revêtu une armure qui devait les protéger des coups et des blessures. Mais au fil des ans, les enfants ont grandi et sont désormais emprisonnés dans une armure beaucoup trop petite qui les empêche de vivre et les rend de plus en plus incapables d’agir. Ce qui, autrefois, était une protection leur coupe aujourd’hui le souffle et réduit leur espace vital. Il y a d’une part une bonne nouvelle : « Tu as le droit de déposer cette ancienne armure ! » Mais d’autre part l’habitude te fait dire : « Je me suis tellement habitué à la porter… et je crois encore qu’elle me protège. »
« … avons procédé… » : la méthode de l’in ven taire La section « Mise en pratique de l’ Étape 4 » te donnera des directives précises pour : 1. reconnaître des détails importants de ta vie ; 2. reconnaître les liens avec la tradition de « Nous » et avec Dieu qui, dans son amour, a toujours été près de toi. Une question importante se pose : comment procéder à l’inventaire de façon pratique ? Nous utiliserons des aides, des listes, des questionnaires, etc. Nous soumettrons aux directives du Saint-Esprit tout ce que nous ferons et la manière de le faire. C’est pourquoi la prière est un élément essentiel de l’inventaire. C’est fondamental ! Car nous avons constaté que des gens peuvent facilement s’attacher à des méthodes et attendre de la part des expédients ce que seul Jésus-Christ peut offrir.
Le but de l’inventaire L’inventaire a pour but de comprendre l’ensemble du contexte et de nous faire reconnaître tout ce qui est perturbé en nous dans une optique générale, pour pouvoir l’admettre au cours de l’Étape 5 et en être délivré dans la suite du processus des 12 Étapes. Une chose est sûre : nous ne voulons ni ne pourrons jamais être parfaits. Le but de l’Étape 4 est de nous faire découvrir tout ce qui empêche une saine relation avec Jésus-Christ, avec nous-mêmes et avec les autres. Notre devise est : nous nous cherchons et nous trouvons Jésus. 89
Vie
Étape 4 – Voir enfin l’ensemble
Mise en pratique de l’Étape 4 1. Dissi per les malen ten dus surve nus au cours de l’Étape 4 Il existe quelques malentendus typiques qui incitent certains à rejeter l’Étape 4 ou qui les font hésiter à s’y engager.
Le fait de comprendre signifie-t-il déjà un changement ? Certains pensent peut-être qu’une connaissance logique de leurs erreurs devrait déjà les en affranchir. Même si nous avons compris le système compliqué dans lequel s’entremêlent les sentiments, les comportements, l’influence des autres, etc., certains constatent que, malgré tous leurs efforts, le changement tant attendu ne se produit pas. Ce n’est qu’à ce moment-là que les intéressés se rendent compte qu’ils sont prisonniers. Le thème de la dépendance et de la compulsion prend alors un visage concret. La Bible enseigne que, derrière ces dépendances, il y a la puissance du Malin qui asservit et détruit les êtres humains. C’est pourquoi la simple connaissance intellectuelle et l’effort de volonté ne suffisent pas pour briser les liens d’asservissement, mais il faut une puissance divine, un libérateur. Jésus est venu pour détruire les œuvres du diable. Bien sûr, le fait de comprendre est une condition préalable pour amener un changement, mais il ne suffit pas. C’est pourquoi le chemin spirituel du programme des 12 Étapes s’est révélé être si efficace de façon mondiale dans la lutte contre les dépendances et les compulsions.
Peur de l’inventaire de la quatrième Étape en raison de fausses interprétations Certains chrétiens interprètent mal des affirmations bibliques et ont par conséquent du mal à procéder à l’inventaire préconisé par l’Étape 4. Ces fausses interprétations leur sont si familières qu’elles finissent par devenir des articles de foi. Ils les attribuent à Dieu et sont donc convaincus que Dieu leur défend de procéder à un tel inventaire. Voici quelques exemples de fausses interprétations : Verset biblique
Fausse interprétation
2 Corinthiens 5.17 : « Les choses anciennes sont passées. »
Ne fouille plus dans ton passé.
Luc 9.62 : « Quiconque met la main à la charrue et regarde en arrière, n’est pas bon pour le royaume de Dieu. »
Regarder en arrière est assimilé à « fouiller dans le passé ». Dans ces conditions, l’inventaire est perçu comme un péché (pas bon pour le royaume de Dieu).
Éphésiens 5.20 : Il faut toujours (!) penser de manière « Rendez toujours grâces pour tout à Dieu le positive et ne rien penser ni rien dire de Père, au nom de notre Seigneur négatif. C’est un manque de foi ! Jésus-Christ. »
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Vivre enfin !
Verset biblique
Fausse interprétation
1 Thessaloniciens 5.18 : « En toutes circonstances, rendez grâces ; car telle est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ. »
Ne prête pas attention à tes sentiments, n’écoute que la Parole de Dieu (la volonté de Dieu). Exerce ta volonté, et tes sentiments s’y conformeront. Il suffit que tu le veuilles pour que ce soit possible.
L’expédient devient-il le médicament ? Un malentendu se glisse subtilement : la confusion entre le moyen et le but. Les listes, questionnaires et autres indications ne peuvent être que des outils (des moyens) pour atteindre le vrai but qui est de se rapprocher de Jésus et de le laisser nous transformer. Lorsque j’aurai tout reconnu, je serai complètement guéri Cette affirmation repose sur l’hypothèse d’un raisonnement unidimensionnel et technocrate dans lequel l’être humain fonctionne comme une machine selon le principe du rapport de cause à effet. Une fois que j’aurai décelé tous mes défauts (cause) et que je les aurai corrigés, ma vie se déroulera parfaitement (effet). C’est ainsi que selon une idée fausse largement répandue, tous les problèmes auraient leur cause dans des troubles de l’enfance. Il existe aussi des causes aux difficultés présentes, comme une mauvaise relation avec Dieu. La personne humaine est très différente d’une machine et beaucoup plus complexe. Il importe donc de raisonner de façon systémique. Tous les éléments pris séparément réagissent les uns par rapport aux autres. C’est pourquoi la phrase suivante est riche de sens : plus j’apprendrai à me connaître et à connaître mon environnement, plus j’aurai conscience du secret de ma personne. Je fais l’inventaire Le pronom personnel « je » et le verbe « faire » définissent ici la faisabilité de l’action. L’erreur de cette affirmation réside dans le fait qu’elle néglige la dimension décisive, à savoir la relation avec Dieu. Quiconque cède à l’illusion de la faisabilité, ne table plus sur l’intervention de Dieu et cherche à se guérir par ses propres moyens, notamment à l’aide de certaines « techniques ». Jésus a indiqué à ses disciples le secret d’un inventaire chrétien : « Je vous enverrai mon Esprit, et il vous conduira dans toute la vérité. »
2. Comment la Bible nous conduit à la vie Un extrait d’une lettre de l’apôtre Paul montre la direction que doit suivre notre inventaire pour agir de façon curative. Prête attention à l’atmosphère et à la tonalité des lignes qui suivent. Dès la première lecture, note comment Paul s’exprime ici : Que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation qui vous le fasse connaître ; qu’il illumine les yeux de votre cœur, afin que vous sachiez quelle est l’espérance qui s’attache à son appel, quelle est la glorieuse richesse de son héritage au milieu des saints,
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Étape 4 – Voir enfin l’ensemble
La relation avec Dieu — le désir ardent de Dieu en nous Le Saint-Esprit agit en nous de la manière suivante : il fait naître en nous le désir de revenir au « Père ». Sur ce chemin qui mène à Dieu, nous nous rencontrons d’abord nous-mêmes. Pourquoi ? Parce que Dieu nous restitue son image. Comment ? L’amour de Jésus opère cette œuvre unique, celle de nouer une relation avec Dieu. C’est précisément l’Esprit de Dieu qui verse cet amour dans le cœur de ceux qui croient en Jésus. Ton devoir est désormais de te laisser attirer par le Saint-Esprit. Tu seras ainsi de plus en plus transformé à l’image de Jésus, le Fils de Dieu. Ce sera un processus durant ta vie entière : le processus de Jésus.
Découvrir Jésus en nous et discerner les traces de l’esprit néfaste L’inventaire de l’Étape 4 constitue un pas supplémentaire dans la poursuite consciente de ce processus. Tu entres maintenant dans la phase d’approfondissement des 12 Étapes, celle où tu découvres de plus en plus Jésus et son esprit d’amour dans ton vécu. Mais en même temps, tu prendras davantage conscience des déformations de l’image de Dieu en toi. Voici comment se déroule ce travail : tu perçois ta méfiance, les blessures liées à ta famille et à d’autres personnes dans la tradition de « Nous », et tu discernes dans ces expériences les traces destructrices de l’esprit néfaste. Tu déposeras toutes ces choses aux pieds de Jésus et tu laisseras la puissance de guérison du Saint-Esprit les transformer. Dieu achèvera lui-même ce processus au dernier jour de ce monde. En attendant, tout restera inachevé, comme un « ouvrage en chantier ». Mais une chose apparaît déjà clairement : en quelque sorte comme acompte de la gloire infinie que Dieu réserve à ses enfants, nous entretenons dès ici-bas des relations empreintes d’amour avec des frères et des sœurs en Christ dans l’Eglise de Jésus. Nous y apprenons quel était le type de rapports que Dieu avait prévu pour les hommes entre eux et avec lui. Nous nous exerçons à vivre la vie nouvelle dans la grâce et nous remarquons que nous sommes des enfants de notre Père céleste, des enfants désirés, aimés et pourvus du nécessaire : Jésus répondit : Je vous le dis en vérité, il n’est personne qui, ayant quitté, à cause de moi et à cause de la bonne nouvelle, sa maison, ou ses frères, ou ses sœurs, ou sa mère, ou son père, ou ses enfants, ou ses terres, ne reçoive au centuple, présentement dans ce siècle-ci, des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants, et des terres, avec des persécutions, et, dans le siècle à venir, la vie éternelle. ~ Évangile selon Marc, 10.29-30
Deux malentendus peuvent nous faire manquer ce merveilleux chemin de Dieu :
La stratégie d’évitement On se méprend complètement sur l’inventaire si on estime qu’il faut que ça aille vite. Tu deviens alors superficiel pour mettre rapidement en évidence des mauvaises attitudes présumées, des façons de vivre et des « péchés » (comportements immoraux), pour t’en défaire le plus vite possible. Si ton seul souci est de te concentrer pour ne plus jamais rien faire de travers, tu retombes dans ton ancien piège, la peur des erreurs. Tu te prives ainsi de la vie de liberté par la grâce de Dieu. 95
Vivre enfin !
Le piège de l’apitoiement sur soi L’opposé est tout aussi mauvais et passe à côté du but de l’inventaire. Si tu regardes fixement tes erreurs ou tes troubles, si tu t’éternises sur tes blessures ou sur les défauts de ton caractère pour te présenter en victime de ton passé, ou si tu te plains de ton entourage, tu es tombé dans le piège de l’apitoiement sur toi-même. Les gens dont le seul idéal est d’être parfaits et en bonne santé, vont désespérer. Dans cette création, il n’existe pas de santé absolue. Les chrétiens le savent : toute la création est soumise à la mort jusqu’au jour de la résurrection. En attendant, elle soupire et attend avec impatience sa rédemption. Et nous, chrétiens, avec elle. Chercher Jésus et se trouver dans sa propre histoire Le mécanisme mis en mouvement par Jésus fonctionne autrement. Il est mené à bien si tu ouvres ta personne (tes rôles, tes blessures, tes modèles comportementaux) à la présence empreinte d’amour du Saint-Esprit. Cela se réalise en premier lieu à travers le fait : ! que tu mettes tout en lumière, vraiment et sans fard ! que tu considères le tout en rapport avec la présence bienveillante de Dieu en toi. Notre objectif principal est celui-ci : approfondir notre relation avec Jésus-Christ. C’est grâce à cette relation que nous devenons des personnes telles que nous devrions être selon Dieu. Ne perds pas de vue cette noble perspective lorsque tu t’occuperas des détails de ta vie. L’inventaire signifie alors que tu sentiras ce qui est conforme au modèle de Dieu ou ce qui va à l’encontre de ce projet de vie. Sache que là où l’Esprit agit, il y a relation, amour, proximité et vie. L’esprit non saint que la Bible appelle aussi l’esprit de mensonge, produit au contraire séparation, isolement, froideur et mort. Pour discerner de façon plus nette le bien et le mal, nous allons t’aider à voir ta vie de manière nouvelle dans le cadre de cette relation avec Dieu.
3. Discer ner les choses dans leur cadre d’en semble 1 Règles pour faire l’inventaire Forge-toi une vue d’ensemble Tu prends désormais conscience de quelque chose de nouveau : tu es en relation avec Jésus, et lui avec toi. C’est ce qui détermine ton existence. Tu peux donc examiner en toute sérénité ce que tu as considéré jusqu’à présent comme « ta vie ». Admettre tes modèles comportementaux, comme tes stratégies de survie, n’est pas le but ultime de ton inventaire, mais tu as cependant besoin de le faire. ! Quels modèles ai-je adoptés et quels rôles ai-je tenus dans ma vie ? ! Quel sens ces modèles et ces rôles avaient-ils jusqu’ici pour moi ? ! Quelle place occuperont-ils désormais dans le nouvel horizon de l’amour de Dieu ? Ont-ils d’ailleurs encore une raison d’être ? 1
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N.D.T. : Leur cadre d’ensemble inclut les relations, mais aussi les circonstances et le processus appartenant à l’histoire de la personne.
Étape 4 – Voir enfin l’ensemble
Tu collecteras des informations qui te concernent et tu les placeras dans le cadre de l’ensemble plus vaste de l’amour de Dieu. Comment procéder concrètement ? Arme-toi d’un crayon et prends le temps ! ! Demande à Dieu de t’aider dans ta réflexion et dans ce que tu écris. ! Prends-toi au sérieux, ainsi que tes observations. ! Fais l’inventaire à ton rythme : il vaut mieux réfléchir minutieusement et à fond à quelques points plutôt que de survoler le tout de façon superficielle. Commence par demander à Dieu « d’illuminer les yeux de ton cœur ». Prie ainsi au début : « Jésus, montre-moi ce que je dois découvrir et comprendre au sujet de moi et de toi, et de mes relations avec les autres. » Rappelle-toi ce que l’apôtre Paul a prié en faveur de ses frères et sœurs dans la foi : « Que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation qui vous le fasse connaître ; qu’il illumine les yeux de votre cœur, afin que vous sachiez quelle est l’espérance qui s’attache à son appel, quelle est la glorieuse richesse de son héritage au milieu des saints, et quelle est la grandeur surabondante de sa puissance envers nous qui croyons. » Approprie-toi cette prière et répète-la pendant que tu procèdes à ton inventaire. Comment puis-je entendre la voix de Jésus ? Détends-toi : tu entends déjà Jésus beaucoup plus que tu ne le soupçonnais jusqu’à présent. Il est très naturel qu’il s’adresse aux gens et il le fait de multiples façons. Tu vas de plus en plus en faire l’expérience (nous reviendrons sur ce thème à l’Étape 11). !
!
!
Jésus nous parle très simplement par notre façon de penser. Si tu lui demandes quelque chose, tu peux t’attendre à ce qu’il te réponde dans tes pensées. Il peut aussi souligner une vérité que tu connais depuis longtemps par le fait qu’elle devient pour toi plus évidente ou qu’elle te touche d’une nouvelle façon. Peut-être qu’une phrase (de la Bible, par exemple) te revient à l’esprit, et ne te lâche plus. La prière pour avoir « les yeux du cœur illuminés » t’accompagnera tout au long de l’inventaire. Fais confiance à Jésus que c’est justement ce qu’il est en train de faire. Tu as le droit de vivre dans le présent en ayant les yeux grands ouverts, et découvrir comment tu vis concrètement tes relations.
Veille à rester en contact avec Jésus Il importe que pendant tout l’inventaire tu restes en étroite communion avec Jésus. Sache avec confiance que de toutes façons, Jésus te soutiendra et te portera. Être en contact avec Jésus signifie demeurer dans son amour : Dieu est amour ; celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. ~ 1 Jean 4.16
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Étape 4 – Voir enfin l’ensemble
Comment discutiez-vous au sein de la famille ? (Temps, importance des entretiens ?)
De quoi parliez-vous le plus ? (Thème n° 1)
Quels objectifs (aspirations) tes parents ont-ils poursuivis toute leur vie ? (Ils ont économisé toute leur vie pour… Ils espéraient toujours gagner au loto…). Qu’est-ce qui était le plus important (qui méritait tous les efforts) pour ta famille ?
Ton père et ta mère avaient-ils les mêmes objectifs ? Ou n’étaient-ils pas d’accord sur ce sujet ? (Ton père voulait-il déménager, et ta mère rester ?)
Comment les conflits étaient-ils gérés ? (En parlait-on ? N’en parlait-on pas ? Les refoulait-on ? Criait-on ?) Quelles étaient les attitudes fondamentales ? (Claquait-on la porte ? L’un s’en allait-il chaque fois que la discussion s’envenimait ?)
Quelles étaient les règles, les normes, les obligations et les interdictions appliquées dans ta famille ? (par ex. nous ne devions jamais rapporter dehors ce qui se faisait à la maison…)
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Vivre enfin !
L’atmosphère de ta tradition de « Nous » Il s’agit maintenant d’une perspective tout à fait différente de celle qui présidait au questionnaire précédent. Toutes les observations que tu as énumérées prendront une autre dimension si tu les examines du point de vue de l’ambiance qui régnait alors. Certaines observations prennent plus d’importance si ta famille cultivait un goût artistique : tu avais le privilège de prendre des cours de piano et tu devais évidemment t’entraîner tous les jours. Encore faut-il savoir si tu devais devenir un deuxième Mozart ou si tu pouvais faire du piano pour ton plaisir. L’atmosphère familiale avait une influence sur ton attitude vis-à-vis de l’instrument. La musique pouvait s’accompagner de contrainte, de pression, de disputes ou, au contraire, de liberté, de joie et de limites normales. Note que l’atmosphère ne dépendait pas des « bonnes paroles » ni des « bonnes attitudes visibles » de tes parents. Voici un exemple : « En tant qu’enfant, j’avais souvent essayé de m’enfuir. Jeune adulte, je me suis demandé pourquoi j’avais toujours voulu m’enfuir à l’époque. À 19 ans, je me suis engagé dans la marine marchande. Après l’école de marins, je suis parti en mer et j’ai effectivement été loin de chez moi. Quand j’avais de longues permissions à terre et que je pouvais rentrer à la maison, je ressentais régulièrement des malaises au bout d’un certain temps, généralement une semaine. Je ressentais des douleurs cardiaques, ma tension artérielle était élevée et j’éprouvais des difficultés respiratoires. Ce phénomène m’était tout à fait incompréhensible. Moi qui me porte habituellement comme un charme, je devenais presque malade à mourir à la maison. C’était vraiment un mystère, car je me savais aimé de mes parents et j’avais pour ainsi dire un bon foyer familial. Aujourd’hui, avec le recul, je m’aperçois que j’évoluais dans une atmosphère de manipulation inconsciente. Ma mère manipulait toute la maisonnée avec ses maladies, sans même qu’elle s’en rende compte. Tout se faisait “dans l’amour”. Comment pouvais-je alors me défendre ? Il ne me restait que la solution de partir au loin. Il m’apparaît donc très clairement aujourd’hui que mes troubles psychiques prenaient la forme authentique de vrais symptômes corporels. Je me sentais littéralement “à l’étroit” à la maison. Comment se manifestait concrètement la manipulation ? Quand ma mère disait : “Je ne suis pas méchante” (contenu de son affirmation), la manière dont elle le disait et le contexte dans lequel elle le disait étaient “méchants”. J’entendais qu’elle était “bonne” et qu’elle ne nous voulait que du “bien” à tous, mais je sentais qu’elle agissait “mal”. Je devais donc faire la part des choses entre ce que ma tête et ce que mon cœur percevaient. Un conflit irrémédiable se produisit en moi : il fallait donc que je nie la raison ou le cœur, ou que je devienne fou. »
Questions sur l’atmosphère dans ta tradition de « Nous » Quelle était l’ambiance fondamentale à la maison ? (Tendue, agitée, indifférente, joyeuse, paisible, empreinte d’amour, remplie de démons d’autrefois, sinistre, déprimante ?)
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Étape 4 – Voir enfin l’ensemble
Y avait-il constamment des phrases sous-entendues ? (« Tu es toujours aussi… » ; « Tu es bête… » ; des choses qu’il fallait absolument faire et d’autres qui étaient formellement interdites ?) Tu exprimes par des phrases ce que tu percevais de l’atmosphère pour pouvoir la comprendre.
Quand tu penses à ta famille, sens-tu naître en toi un sentiment particulier ? (Acceptation, rejet, froideur, chaleur, dureté, tendresse, etc. ?)
Quelles « prophéties » tes parents ont-ils prononcées sur toi ? (Les « prophéties » sont des condamnations, des espoirs, des jugements.)
Voici un autre travail d’évaluation : Comment notes-tu les détails de l’atmosphère familiale rappelée ci-dessus ? Chez nous l’atmosphère était plus ou moins… (coche la case correspondante)
Positive
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
Négative
saine spirituellement
malsaine spirituellement
encourageante
entravante
bonne
mauvaise
détendue
tendue
sécurisante
non sécurisante Ta façon de te conduire, tes rôles : Le questionnaire suivant sort du cadre de la famille et se focalise sur toi. Trouve le profil de ta façon de te conduire, tes modèles et tes rôles dans tes liens concrets au sein de la famille. 103
Vivre enfin !
Quelle était ta réaction fondamentale vis-à-vis de ta tradition de « Nous » ?
conforme
arrangeante
opposante
ambivalente
Enfance Puberté Adolescence Quel était ton sentiment le plus important dans ta famille ?
Qu’est-ce qui t’a le plus manqué ?
Qu’est-ce qui était le plus important pour toi ?
Quels étaient tes plus grands sujets de joie ?
Quelle fut ta plus belle expérience ?
Quelle fut la pire ? (Ex. : « J’ai malencontreusement oublié de rendre un devoir scolaire. Pourquoi était-ce une catastrophe ? J’avais terriblement peur d’être puni par l’instituteur. »)
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Étape 4 – Voir enfin l’ensemble
Serments — « Plus jamais ça ! » Un exemple « Dans mon enfance (vers l’âge de 7 ans environ) j’avais un bon camarade avec qui je m’entendais comme les doigts de la main. Depuis mon plus jeune âge, j’avais un grave défaut de prononciation : je bégayais beaucoup. Pour je ne sais quelles raisons, mon ami se mit occasionnellement à bégayer lui aussi. Était-ce par sympathie ? Je l’ignore. Sa mère lui interdit alors formellement de me côtoyer. Mon camarade ne vint plus jamais me voir. Pour moi, ce fut comme si le monde s’écroulait. Aujourd’hui, en tant qu’adulte et père, je comprends parfaitement la réaction de la mère : elle avait le souci de la santé de son enfant. Pour moi à l’époque, ce fut un choc terrible. À cause de mon défaut de prononciation, je fus privé de l’amitié de mon camarade. À ce moment-là, j’ai dû faire intérieurement le serment suivant : “Plus jamais je ne permettrai que pareille mésaventure ne m’arrive ! Je ne prendrai plus jamais le risque de construire une amitié dans laquelle je m’implique de tout mon être. Cela m’évitera de futures blessures.” Par la suite, je devins totalement incapable de nouer des relations ; dès qu’une amitié commençait à se tisser, j’y mettais fin. Deux choses intervinrent dans le processus de ma guérison. D’abord, grâce à l’action de l’Esprit de Dieu, je reconnus un jour la cause initiale de mon incapacité à me lier aux autres, et de ses conséquences. À partir de ce moment-là, je sus comment et pour quoi prier. Je demandai à Dieu la guérison de mes émotions. Ensuite, l’approfondissement de ma relation avec Jésus pendant des années et la certitude qu’il ne m’abandonnerait jamais me permirent peu à peu de courir le risque de m’ouvrir et de me donner à autrui. Je savais au plus profond de moi que Jésus est fidèle et qu’il ne me laisserait jamais tomber. Cette certitude me rendit à nouveau capable de construire des relations de confiance avec une autre personne, en sachant pleinement que je pourrais de nouveau être déçu. Le résultat de ma guérison est que depuis 17 ans, je mène une vie conjugale heureuse. » As-tu conscience d’un serment intérieur semblable en toi ? Oui ( ) Non ( ) Décris des situations dans lesquelles tu te sentais le plus rejeté. (La situation, sa signification, tes sentiments, ta réaction : quel serment intérieur ?)
Avais-tu une humeur dominante au sein de ta famille ? (Étais-tu plutôt craintif, joyeux, ou … ?)
Si tu as des frères et sœurs, comment décris-tu tes relations avec eux ?
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Vivre enfin !
Qu’est-ce qui te permettait le mieux de te détendre ? (Le repas, la télévision ?….)
Qu’est-ce qui t’a communiqué le plus d’estime de toi-même ?
Y avait-il un modèle comportemental derrière lequel tu avais l’habitude de t’abriter ? (par ex. le joyeux, l’affectueux, le fort ou l’agressif, le méchant, le gentil, le travailleur ou autre « vouloir ou devoir être » ?)
Identifies-tu d’autres modèles comportementaux que tu as « revêtus » dans d’autres circonstances (à l’école, parmi tes amis, au sein du club sportif) ?
Avais-tu le sentiment de ne plus pouvoir changer tes comportements ? (Trouvais-tu normal de les répéter ?)
Quel problème pose le rôle ? Remarque importante : le rôle pose problème lorsqu’il devient rigide et que tu le ressens comme invariable. Il t’est alors impossible de te placer dans des situations nouvelles, d’agir autrement et de te comporter de façon adaptée. Définis-tu ton rôle plutôt comme rigide ou comme flexible ?
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D’accord ! Je sors enfin de ma coquille !
Étape 5 Reconnaître enfin
« Nous avons avoué nos fautes à Dieu, à nous-mêmes et à une autre personne sans rien cacher. »
Nous faisons face à nous-mêmes, tels que nous sommes La cinquième Étape est une prise de conscience plus approfondie de nos relations avec nous-mêmes, avec Dieu et avec les autres gens. Avec l’Étape 5, nous acceptons ce que nous avons reconnu à l’Étape 4 : Nous nous confions à Dieu avec notre vécu. Notre vie lui appartient totalement. Nous recevons le pardon de nos fautes et remercions Dieu pour la force. L’Étape 5 nous encourage justement à faire face devant Dieu et devant nos semblables aux vérités désagréables qui nous concernent. L’auto-illusion s’achève enfin et de façon définitive ! Le thème central de l’Étape 5 consiste à faire l’expérience du pardon, à se pardonner soi-même et à pardonner à autrui. Comment procéder concrètement ? ! Convenir d’un rendez-vous avec un participant du groupe ! Y venir en ayant préparé l’Étape 5 L’Étape 5 fait peur : ! Il n’est pas facile de se confier aux autres. ! Que se passe-t-il lorsque je me trouve face à moi-même sans réserve ? ! Nous nous trouvons face à des sentiments enfouis de douleur, de colère, de rancune, etc. ! Peur d’être rejeté par Dieu et par des hommes. L’Étape 5 aboutit à la libération : Nous faisons l’expérience de la libération de notre ancienne culpabilité, et de l’acceptation de Dieu.
Vivre enfin !
Explications concernant l’Étape 5 « Nous avons avoué nos fautes … » Lors de l’Étape 4, nous avons commencé à admettre nos erreurs face à nous-mêmes. Au cours de l’Étape 5, nous faisons un pas de plus et reconnaissons nos fautes devant Dieu en présence d’au moins une autre personne. Cette personne se fait l’interprète de Dieu pour nous assurer de son pardon. Cette démarche améliore l’estime que nous avions de nous-mêmes et nous aide à aborder les Étapes 6 et 7 au cours desquelles nous demanderons à Dieu d’ôter nos insuffisances.
La consolation compte pour Dieu Nous avons entendu la consolation incroyable : « Il n’y a désormais plus aucune condamnation pour ceux qui croient en Jésus-Christ ! » La voie est donc ouverte pour confier à Dieu même les pires événements, les pires faits. Paul l’affirme clairement dans sa lettre aux Romains, au chapitre 8 et à partir du verset 32 : L’accusateur, le diable, a été expulsé de devant le trône de Dieu. Il ne peut donc plus nous accuser. À sa place, Jésus est devenu notre avocat. Jésus est pour nous ! Cela signifie : plus rien ne peut nous séparer de l’acceptation et de l’amour de Dieu. Si l’accusateur, le diable, a perdu le droit de nous accuser devant Dieu, qui peut le faire ? Personne ! C’est ce fondement qui rend possible une relation d’amour avec Dieu. Sur la croix, Jésus s’est interposé entre Dieu et Satan, ce qui l’a meurtri et a entraîné sa mort. En prenant notre place en tant que substitut, il a été frappé par la colère de Dieu contre la méchanceté et la rébellion diaboliques. En tant que représentant de Dieu, il a été livré à la bassesse et à la violence des hommes (derrière lesquels se cachait toute la puissance de Satan), et il a été mis à mort de façon atroce. Jésus se tient donc comme un intermédiaire entre les hommes et Dieu. En ressuscitant Jésus d’entre les morts, Dieu a attesté que la puissance de la mort et celle du diable étaient vaincues. Cela a des conséquences pour nous : la prison de notre culpabilité est ouverte. Tous ceux que l’esprit néfaste avait incités à se rebeller contre Dieu et qui étaient ses prisonniers peuvent désormais sortir de leur cellule. Plus rien ne les retient. L’accusation portée contre eux est devenue nulle, parce que l’auteur de toute inimitié contre Dieu, Satan, a été démasqué et vaincu. L’acte d’accusation est déchiré. Toute plainte est caduque. Telle est la force du pardon divin.
Priver l’accusateur de tout motif d’accusation Dans le scénario biblique, le diable est l’accusateur devant le trône de Dieu. L’aveu de tes fautes n’a en fait qu’un but : Ôter à l’accusateur toute raison de te reprocher tes anciennes fautes. Il n’a plus le droit de t’enchaîner par de nouvelles accusations. Tu peux lui rétorquer : J’ai tout confessé à Dieu, et Dieu lui-même m’a déclaré : « Tout t’est pardonné, plus rien ne peut te séparer de moi. » 114
Étape 5 – Reconnaître enfin
Les secrets viennent à la lumière Au cours de l’Étape 5, tu pourras dévoiler les aspects de ton être et de ton histoire que tu as longtemps cachés à tes yeux et que tu traînais partout comme un fardeau. Un mot d’ordre de la tradition des 12 Étapes dit ceci : « Notre maladie est justement celle des secrets que nous avons tus. » Un tel aveu est étonnamment libérateur. C’est comme si, après une longue période d’emprisonnement, tu avais le droit de sortir de prison pour une nouvelle vie !
« … à Dieu, à nous-mêmes et à une autre personne … » La cinquième Étape débouche sur une relation approfondie avec nous-mêmes, avec Dieu et avec les autres. Elle nous conduit à une rencontre en profondeur avec nous-mêmes. En m’ouvrant moi-même à une autre personne et à Dieu (avec ma relation à moi-même et à mon vécu), j’entre dans une relation jamais connue jusque-là. Quelques-uns parmi nous ont été élevés dans le mensonge : ! Tu n’as pas le droit de parler, ! Tu n’as pas le droit de faire confiance, ! Tu n’as pas le droit de ressentir et de percevoir ce qui se passe réellement. Pour ces gens-là, l’Étape 5 est particulièrement salutaire, parce qu’ils ont rompu ces serments en les avouant à une personne et à Dieu. Ils ont ainsi expérimenté exactement le contraire de ce qu’ils avaient toujours craint, à savoir que la transgression de ces faux commandements entraînait des sanctions. En réalité, ils ont découvert l’amour de Dieu, sa grâce et son acceptation. Il en est résulté une relation approfondie avec Dieu. Ils ont acquis la confiance. L’expérience que toutes les craintes et autres obstacles à la confiance étaient sans fondement a consolidé leur relation avec Dieu.
Pour quoi deve nir honnête devant les hommes ? L’Étape 5 passe par une honnêteté et une authenticité nouvelles vis-à-vis d’autrui. L’aveu de nos fautes et de nos mauvais comportements à une autre personne entraîne les avantages suivants :
Côtés positifs !
!
!
!
Une autre personne peut nous aider à croire à l’amour et à l’acceptation de Dieu, même lorsque la crainte d’être rejeté ou puni est très forte. La confirmation du pardon constitue un signe perceptible de l’amour de Dieu et de son acceptation. Le témoin déclare ouvertement : « Tu es pardonné. » Si, ultérieurement, nous doutons du pardon divin, nous avons au moins un témoin qui peut nous rappeler que nous avons tout confessé à Dieu et que nous avons été pardonnés. Nous laissons une autre personne avoir accès à notre être intérieur. C’est aussi une façon de mettre fin à notre isolement et à notre solitude. 115
Vivre enfin !
Mise en pratique de l’Étape 5 1. Recon naître les résis tan ces et y travail ler La tentation est grande de mettre l’Étape 5 de côté. C’est pourquoi beaucoup d’entre nous ont trouvé qu’il était indispensable, aussitôt l’Étape 4 franchie, de convenir d’un rendez-vous ferme avec une personne de confiance. Ils ont ainsi pu s’engager et se développer sur le plan personnel. Voici quelques raisons possibles pour lesquelles beaucoup craignent l’Étape 5 : ! !
! ! ! ! !
S’il te plaît, ouvre-toi !
Je ne veux pas perdre la face. J’ai trop honte que soit divulgué tout ce que je sais de moi-même. Je ne peux le dire à personne ! J’ai peur que les autres ne m’acceptent plus. J’ai déjà fait de mauvaises expériences avec la confession. Je crains que ma situation soit trop lourde à porter pour les autres. J’ai peur d’être frappé par la condamnation redoutée. Je lutte contre mes serments intérieurs : ne pas parler, ne pas faire confiance, ne pas ressentir.
Ne t’effraie pas devant de telles pensées. Sache qu’il s’agit d’un conflit spirituel. Le « père du mensonge » (que la Bible nomme le diable) ne souhaite naturellement rien d’autre que de conserver son emprise sur les êtres humains. Le Saint-Esprit de Dieu en toi lutte contre l’esprit néfaste et destructeur qui aimerait bien ne pas devoir céder sa place secrète dans ta vie. Pour quelles raisons hésites-tu à entreprendre l’Étape 5 ?
2. Le gain de notre nouveau compor te ment Plusieurs raisons te donneront des ailes pour te lancer dans l’aventure de cette Étape : ! En faisant face à toi-même, tu disposes de nouvelles énergies qu’autrefois tu gaspillais à sauvegarder tes secrets. ! La vérité devient plus explicite. ! Tu peux mieux définir tes erreurs et les différencier du bien. ! La honte et les sentiments de culpabilité s’estomperont, et ta mauvaise conscience ne t’accusera plus. ! Tu gagnes en estime de toi-même parce que tu apprends à prendre position pour toi. ! Tu peux de nouveau te regarder dans le miroir. ! Tu as le droit, peut-être pour la première fois, de raconter ta vie sans éprouver le besoin de l’embellir. 118
Étape 5 – Reconnaître enfin !
!
!
!
!
Tu n’as plus besoin d’accuser Dieu et les autres pour ce qui t’arrive. Tu peux enfin accepter ton vécu tel quel, en particulier dans tes rapports avec le Dieu qui guérit. Tu développes une confiance plus profonde en toi-même, en Dieu et en tes semblables. C’est une sorte d’exercice d’humiliation qui t’aidera à abandonner tes mécanismes de protection et d’autodéfense. Tu peux t’accepter tel que tu es, car tu as fait l’expérience de l’acceptation. Ton amour pour Jésus, ton rédempteur, s’intensifie.
Qu’est-ce qui te réjouit le plus dans l’Étape 5 ?
3. Comment la Bible nous conduit à la vie David, le roi d’Israël, fut particulièrement comblé par la grâce de Dieu. De jeune berger insignifiant, il devint le roi le plus important de l’histoire d’Israël. Ce qui est frappant, c’est l’honnêteté avec laquelle la Bible rapporte l’histoire de ce roi. Elle ne passe pas ses échecs et ses fautes sous silence. Après un grave péché, David supplie Dieu de lui pardonner et de rétablir la relation avec lui. Le roi avait commis l’adultère avec Bath-Chéba et, pour masquer sa faute, il avait de plus fait assassiner son mari Urie. Sa prière (Psaume 51) constitue le quatrième psaume de David, psaume dit « de repentance ». Après que Dieu eut envoyé le prophète Nathan pour le reprendre et lui dévoiler sa faute, David implora le Seigneur.
« J’ai péché contre Dieu seul » O Dieu ! aie pitié de moi dans ta bonté ; selon ta grande miséricorde, efface mes transgressions ; Lave-moi complètement de mon iniquité, et purifie-moi de mon péché. Car je reconnais mes transgressions, et mon péché est constamment devant moi. J’ai péché contre toi seul, et j’ai fait ce qui est mal à tes yeux, en sorte que tu seras juste dans ta sentence, sans reproche dans ton jugement. ~ Psaume 51.3-6
Le verset 6 indique clairement l’arrière-plan d’une confession authentique devant Dieu : « J’ai péché contre toi seul. » En fait, David avait trompé le mari de Bath-Chéba et l’avait fait mettre à mort ; il reconnaît cependant avoir péché contre Dieu seul. La Bible montre ainsi clairement la différence entre le « péché » et la « faute ». La « faute » désigne un mauvais comportement vis-à-vis des autres ou de soi-même, moralement condamnable. Le terme biblique de « péché » révèle la racine de toute faute. Derrière le comportement fautif se cache l’attitude fondamentale vaniteuse ou 119
Vivre enfin !
Note bien : Dis-toi toujours que ta confession de péché ne doit jamais être forcée. Il ne faut confesser que ce que tu as reconnu comme péché. Une crainte globale, souvent mal définie de la condamnation ne doit jamais être une raison pour confesser un péché !
Moi
Comportements Pensées
Sentiments
Envies
Corps
Contre Dieu Contre les gens Contre moi-même
5. Prépa rer la trans po si tion de l’Étape 5 Choisis pour l’Étape 5 une personne de confiance au sein du groupe Choisis dans le groupe une personne en qui tu as confiance pour ta confession des péchés. Si tu ne trouves pas cette personne au sein du groupe, tu peux aussi faire appel à quelqu’un extérieur au groupe. Bien que ce ne soit pas obligatoire, il est préférable de choisir une personne qui connaît ce programme.
Qui choisir ?
Deux mépri ses à propos du thème de la « confes sion » Nous faisons la confession seuls avec nous-mêmes Tu te dis peut-être : « C’est suffisant de confesser mes péchés à Dieu. » C’est une possibilité. Mais ce n’est pas l’optique du programme des 12 Étapes. Il est vrai que Dieu seul pardonne les péchés. Toutefois, le programme des 12 étapes veut t’aider à renouer des relations dans trois directions : vis-à-vis de Dieu, des autres et de toi-même. Lorsque tu confesses tes péchés en présence d’une personne, cela signifie trois choses : 124
Étape 5 – Reconnaître enfin !
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Sur le plan des relations humaines, tu fais preuve de courage en t’ouvrant à quelqu’un d’autre. Tu as ainsi l’avantage de faire l’expérience concrète qu’en dépit de tes fautes et de tes péchés, un être humain t’accepte et te pardonne. Vis-à-vis de toi-même, la présence d’une autre personne atteste que ce cadeau a bien eu lieu. Tu as un témoin. Sur le plan des relations spirituelles, la présence d’une personne est un appui important. À ce moment-là, cette personne de confiance représente Dieu et t’assure de la délivrance et du pardon par la puissance de Jésus.
Plusieurs d’entre nous ont vécu le phénomène suivant : ils n’avaient aucune peine à reconnaître leurs fautes devant Dieu seul, mais dès qu’ils voulaient les confesser en présence de quelqu’un, ils étaient comme bloqués. C’est de l’orgueil. Ils ont peur de perdre la face. Le fait de tout exprimer en présence d’une personne les a sortis de leur isolement et de leur solitude. En reconnaissant publiquement leurs fautes et péchés en présence de cette personne, ils se sont prouvé qu’ils prenaient la chose très au sérieux.
À partir de maintenant tout est définitivement en règle Pour beaucoup d’entre nous, il importait d’être au clair sur le fait que l’Étape 5 ne réglait de loin pas tous les problèmes. Il n’est pas facile de modifier d’un seul coup nos anciens modèles comportementaux. Peut-être n’y tenons-nous d’ailleurs pas ! (Nous y reviendrons lors des Étapes 6 et 7.) Ce qui compte : ce que tu as confessé devant Dieu comme péché t’est pardonné. De plus, la force du Saint-Esprit qui change la vie est intervenue. Mais confesser les péchés et transformer les fautes et les faiblesses sont deux choses différentes. Celui qui fait cette confusion s’appuie sur une erreur : « Il n’y aura désormais plus de rechute de l’ancien comportement. » Rappelle-toi que la transformation, la guérison et la sérénité s’installent peu à peu. Même la « repentance » est un processus. Il commence par le pardon, se poursuit par la guérison des modèles de vie et s’achève par la réparation des torts. Après l’Étape 5, Dieu t’accordera sa révélation pour que tu puisses faire les pas suivants. Prie-le dans ce sens. La grâce de Dieu offre la sérénité Du fait que nous sommes acceptés, point n’est besoin de trouver des solutions rapides (et peu coûteuses). La devise : « Vite ! Vite ! » n’agit que si tu crains les sentiments de « ne pas être accepté » ou de « peur devant la sanction ». Au terme de l’Étape 5, tu n’as plus à vouloir que tout soit immédiatement parfait. Il y a à cela des raisons que nous préciserons en détail lors de l’Étape 6, mais dont voici un aperçu : ! Une fois que ta volonté est entrée en action, cela peut encore durer quelque temps jusqu’à ce que les sentiments suivent. ! Dieu agit en toi si tu le lui permets. Peut-être te faudra-t-il passer par des processus qui ne te paraissaient pas clairs. ! La grâce de Dieu surpasse tout : son calendrier ne correspond pas forcément au nôtre. 125
Vivre enfin !
6. La confes sion — une propo si tion pour son dérou le ment Avec la personne de confiance que tu as choisie, cherche un lieu où vous ne serez pas dérangés (éteins ton portable). Rappelle-toi ceci : Dans l’Étape 5, il ne s’agit que de reconnaître les points qui te sont devenus clairs (voir la fiche de travail ci-dessus). ! Il ne s’agit pas de trouver comment tes défauts sont apparus (pour que tu puisses de nouveau excuser ou justifier ton comportement). ! Dans l’Étape 5, il n’est pas question d’une relation d’aide ou d’une cure d’âme. Il s’agit simplement et objectivement de confesser ta vie.
Conseils pour la personne de confiance !
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Il importe que la personne de confiance écoute patiemment. Accepte l’autre inconditionnellement, comme Dieu le fait. Si quelque chose te paraît obscur, aie le courage d’interroger. C’est une bonne chose si les deux sont certains d’avoir clairement compris les différents points. À la fin de la confession, prononce le pardon au nom de Jésus et encourage l’autre à l’accepter. Traite de façon confidentielle tout ce qui a été dit. Cela entre dans le cadre du secret de la confession. Sache que rien ne nuit plus à la franchise et à l’amitié qu’une confiance trahie.
Confession concrète Dieu te connaît parfaitement. Tu n’as pas besoin de jouer la comédie devant lui. Tu es en train d’apprendre à vivre humblement, honnêtement et courageusement Tu connaîtras alors le bonheur, le contentement et la sérénité. Commence ta confession par une prière : Seigneur, je sais que tu me connais entièrement. Je suis prêt maintenant à m’ouvrir devant toi honnêtement et humblement avec tous mes comportements blessants, mon égocentrisme et tout mon être. Je te remercie de m’avoir amené à ce stade où je peux, devant toi, reconnaître ma faute. Chasse la peur d’être reconnu tel que je suis et d’être rejeté. Prends ma vie sous ta protection et ta direction.
Ta confession concrète du péché Dis maintenant devant Dieu et devant la personne de confiance ce que l’Étape 4 t’a clairement fait connaître. Utilise les résultats que tu as notés. La prière de clôture Tirée du Psaume 51 (PDV) : ! Ta demande de pardon Ô Dieu, aie pitié de moi à cause de ton amour ! Ta tendresse est immense : efface mes torts. Lave-moi complètement de mes fautes, et de mon péché, purifie-moi. Oui, je reconnais mes torts, mon péché est toujours devant moi.
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Étape 5 – Reconnaître enfin Contre toi et toi seul, j’ai péché, ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait. Ainsi, tu as raison quand tu décides, tu es sans défaut quand tu juges.
Parole de confirmation prononcée par la personne de confiance : Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. ~ 1ère Épître de Jean 1.9
Dieu t’a tout pardonné. !
Ta demande de purification Enlève mon péché, et je serai pur, lave-moi et mon esprit sera blanc comme la neige.
Parole de confirmation prononcée par la personne de confiance : Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité. » ~ 1ère Épître de Jean 1.9
Sois donc purifié au nom de Jésus ! !
Ta prière pour être délivré des influences néfastes Au nom de Jésus, je me déclare affranchi de l’esprit néfaste qui se dissimule derrière tous mes péchés et toutes mes dépendances. Il n’a désormais plus aucune puissance sur moi.
Parole de confirmation prononcée par la personne de confiance : Jésus dit : Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. Je vous dis encore que, si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est dans les cieux. Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. ~ Matthieu 18.18-20
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Vivre enfin ! !
Ta prière pour être rempli du Saint-Esprit Ô Dieu, crée en moi un cœur pur, mets en moi un esprit nouveau, vraiment attaché à toi. Ne me chasse pas loin de toi, ne m’enlève pas ton esprit saint. Rends-moi la joie de ton salut et qu’un esprit de bonne volonté me soutienne. ~ Psaumes 51.12-14
Parole de confirmation prononcée par la personne de confiance : Jésus promet : Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera–t-il le Saint–Esprit à ceux qui le lui demandent. ~ Luc 11.13 !
Ta prière pour être guéri de toutes les conséquences du péché Guéris-moi, Éternel, et je serai guéri ; Sauve-moi, et je serai sauvé ; Car tu es ma gloire. ~ Jérémie 17.14
Parole de confirmation prononcée par la personne de confiance (Psaumes 103) : Mon âme, bénis l’Eternel ! Que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom ! Mon âme, bénis l’Eternel, Et n’oublie aucun de ses bienfaits ! C’est lui qui pardonne toutes tes iniquités, Qui guérit toutes tes maladies ; C’est lui qui délivre ta vie de la fosse, Qui te couronne de bonté et de miséricorde ; C’est lui qui rassasie de biens ta vieillesse, Qui te fait rajeunir comme l’aigle. ~ Psaumes 103.1-5
Pour conclure Remercie Dieu de t’avoir pardonné. Réjouis-toi aussi de toi-même, de ce que tu as enfin réussi à t’engager sur le chemin de la confession, et remercie Dieu pour la paix qu’il te donne. La personne de confiance termine en prononçant la formule de bénédiction, tirée de Philippiens 4.7 : « Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus–Christ. » Décris tes sentiments après être arrivé au terme de l’Étape 5. Te sens-tu plus proche de Dieu et de tes semblables ?
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Étape 5 – Reconnaître enfin
Quelles difficultés avais-tu à te confier à une autre personne ?
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Étape 6 Prêts pour le changement
« Nous étions tout à fait prêts à laisser Dieu mettre de côté tous ces défauts de caractère. »
Nous deve nons prêts à lais ser surve nir un chan ge ment Au cours des Étapes 6 et 7, nous approfondirons ce que les Étapes 1 à 5 ont amorcé. L’Étape 6 nous présente deux aspects étroitement liés : ! Nous devenons prêts à renoncer à notre illusion de contrôle. C’était notre péché principal. ! Parallèlement, nous devenons prêts à un approfondissement de notre relation avec Dieu. Au cours de l’Étape 6 se développe notre ouverture à l’action de Dieu. Cette étape nous fait davantage prendre conscience qu’il s’agit avant tout de notre relation avec Dieu et pas seulement d’atténuer nos symptômes. Nous ne pouvons pas obtenir par la force et par nous-mêmes des changements profonds dans notre vie. ! Nous commençons à comprendre comment s’opère en réalité le changement. ! Ainsi nous voyons clairement la part de Dieu et la nôtre. L’Étape 6 effraie : nous craignons de perdre la maîtrise de notre vie. L’Étape 6 conduit vers une nouvelle sérénité. Cela signifie que nous commençons à croire : ! que Dieu est en mesure de s’occuper de nos difficultés, ! que nous avons la possibilité de nous abandonner à lui en toute confiance.
Vivre enfin !
Explications concernant l’Étape 6 Un rapide retour sur les Étapes 1 à 5 Au terme des cinq premières Étapes, certains pensent peut-être qu’ils peuvent s’arrêter là. En réalité, il reste encore beaucoup à faire ; d’ailleurs les meilleurs changements sont encore à venir. Résumons : dans les Étapes 1 et 2, nous avons reconnu notre impuissance et nous en sommes arrivés à croire en une Puissance supérieure à la nôtre. Au cours de l’Étape 3, nous avons confié notre volonté et notre vie aux directives et aux soins de Dieu. Les Étapes 4 et 5 ont créé l’atmosphère qui nous a permis de nous examiner nous-mêmes, de devenir humbles et de reconnaître nos fautes devant Dieu, devant nous-mêmes et devant une autre personne. Les fondements du processus de transformation que nous avons ainsi posés pourraient faire naître en nous l’illusion que tout serait désormais en règle, et que les Étapes suivantes ne concerneraient que des points secondaires. Cette conclusion erronée a empêché beaucoup d’entre nous de croître spirituellement et de développer les capacités cachées en eux. Les Étapes 1 à 5 t’ont donc réellement aidé à t’engager dans la bonne direction et à poser un fondement solide. Avec l’Étape 6 tu ne seras plus en mesure de modifier réellement tes habitudes et ton style de vie. Tu seras ainsi prêt à laisser Dieu modifier entièrement ta façon de vivre.
« … à lais ser Dieu mettre de côté … » Comment le changement est-il possible avec l’aide de Dieu ? Le secret d’une vie transformée réside en particulier dans notre collaboration avec Dieu : Dieu prend l’initiative, guide, indique la direction, pendant que de notre côté, nous donnons forme à notre désir de changement par notre vouloir et notre faire. Autrement dit : tout ce dont nous avons besoin est la volonté de confier à Dieu la direction des opérations. Dieu ne s’impose jamais à nous. Il attend que nous lui fassions de la place dans notre vie. Il nous parle : je ne t’abandonnerai ou ne te trahirai jamais, contrairement à ce que tu as peut-être connu de la part des hommes. Personne n’exige de toi que tu corriges tout seul tes défauts de caractère. Tu as essayé pendant des années, en vain. Ton rôle consiste désormais à renoncer au contrôle illusoire de ta vie et à laisser Dieu agir. Dans le sens le plus profond, cela signifie lâcher prise — tel que tu es maintenant — et te confier à Dieu.
L’action en bonne place ! L’Étape 6 nous apprend : ! à orienter notre activité dans la bonne direction (vers Dieu), ! et à l’envisager de la bonne manière (abandon de soi au lieu de contrôle sur soi). 132
Étape 6 – Prêts pour le changement
En définitive, l’action consiste à abandonner toutes les tentatives désespérées de changement déployées pour nous changer nous-mêmes. Nous respectons ainsi la vérité de l’Étape 1 : « Renonce à te contrôler, tu ne maîtrises pas ta vie ! Toujours pas ! » Mais il s’est produit un changement décisif : tu as découvert quelqu’un qui peut le faire ! Les Étapes 2 à 5 étaient en quelque sorte un détour nécessaire. L’Étape 6 nous ramène à nos fautes que nous avons découvertes de façon approfondie (Étape 4) et que nous admettons (Étape 5). Il s’agit maintenant de faire confiance à l’intervention de Dieu et d’y consentir (l’action adéquate). L’Étape 3 n’était pas une action accomplie une fois pour toutes, elle marque au contraire le début d’une relation avec Dieu, à construire et à approfondir. L’Étape 3 est le début crucial d’un processus à vie. Sur ce chemin, tu perdras de plus en plus le contrôle de ta vie, et deviendras volontiers prêt à lâcher le contrôle du « moi ». De toute façon l’idée de pouvoir maîtriser ta vie était une illusion !
Lâcher prise comme une contrainte sans Dieu Le fait de savoir comment ce changement s’opère réellement a été une aide appréciable pour beaucoup d’entre nous. Jusqu’à présent, nous étions fatigués de la fausse doctrine selon laquelle nous devions renoncer à nos faiblesses et à nos fautes. Nous nous sentions tout simplement dépassés. Le commandement résonnait en fait comme une loi surhumaine : « Tu dois maintenant renoncer à ton modèle de caractère ; cesse enfin de te conformer à ce modèle comportemental que tu as découvert dans l’Étape 4 et confessé dans l’Étape 5 ! » C’est justement là qu’ils échouaient constamment. Une variante « pieuse » de ce commandement comporte un aspect quelque peu magique : « Demande cela à Dieu et il va te débarrasser de tous tes manquements ! » Dans le premier cas, seul l’être humain est actif ; dans le deuxième, on attend de Dieu qu’il fasse tout pour que les changements puissent se produire.
Relation de « réciprocité théonome » — une excursion théologique La vérité ne se situe pas entre les deux conceptions, mais dans une contradiction logique. Il s’agit d’un processus dans lequel nous sommes — en tant qu’êtres humains — totalement impliqués avec toutes nos capacités (avec notre confiance, notre foi en Dieu, notre volonté, etc.). Mais d’autre part, Dieu opère tout au moyen de sa grâce et de sa force. Il fait tout pour notre salut. C’est le message central de la foi chrétienne. Par sa mort sur la croix et sa résurrection, Jésus a accompli notre salut et nous a procuré le pardon – sans notre intervention. Les hommes n’ont rien pu ajouter et ne le peuvent pas non plus maintenant. L’impuissance humaine se voit encore plus clairement lors de la résurrection. En tant que Créateur, Dieu a accompli une chose impensable : il donne une vie radicalement nouvelle à un mort. La propre transformation serait-elle donc entièrement l’œuvre de la personne (à 100 %) et entièrement l’œuvre de la grâce, 100 % d’aide offerte par Dieu ? 133
Vivre enfin !
Mathématiquement parlant, 200 % sont impossibles. Sur le plan spirituel, c’est tout à fait possible. Il s’agit de comprendre clairement comment le Saint-Esprit agit en nous. Il agit de façon efficace, mais ne se laisse pas contrôler par nous. Par le Saint-Esprit, Dieu accomplit une œuvre avec nous. Il nous inclut dans son action. Par exemple, la foi et l’amour deviennent vraiment notre affaire, mais sont tout autant des purs cadeaux de ce Saint-Esprit dans notre cœur. Notre processus de transformation comprend donc un secret : Dieu lui-même le pilote, et nous nous y impliquons de tout notre être. Si Dieu ne le pilotait pas, nous serions entièrement tributaires de notre bon vouloir. Et si nous n’y participions pas du tout, nous serions des marionnettes sans volonté entre les mains de Dieu. Il n’en est pas ainsi. Le théologien néerlandais de l’église réformée A. van Ruler a introduit le concept de « réciprocité théonome » pour nous protéger de l’erreur que les êtres humains pourraient coopérer avec Dieu comme des partenaires sur un pied d’égalité. La relation entre Dieu et nous reste toujours « théonome », c’est-à-dire fixée par Dieu (le contraire d’« autonome », fixée par moi). Dieu guide le processus dans tous ses aspects par l’action du Saint-Esprit. Mais en même temps il s’opère une relation d’échange (« réciprocité ») qui fait que moi, être humain, je réagis aux directives de Dieu. Si je refuse de réagir, Dieu continuera de m’aimer jusqu’à ce que je cède enfin à son action empreinte d’amour. Il respecte même ma résistance, quoiqu’elle le fasse souffrir.
« Nous étions tout à fait prêts… » Dans l’Étape 6, ces paroles prennent une dimension toute nouvelle. Dieu est donc celui qui va tout accomplir, mais il ne le fera pas sans notre accord. En pratique, cela signifie que notre engagement est requis pour nous abandonner à lui, toujours et continuellement. Le malheur est que nous cessons souvent de tout attendre de Dieu. Nous retombons alors dans les anciennes ornières : vouloir tout contrôler par nous-mêmes selon le mot d’ordre : il faut que je change quand même ma façon de vivre par mes propres forces. C’est une relation servile qui consiste à penser que Dieu ordonne et que je n’ai plus qu’à me soumettre de gré ou de force. En réalité, Dieu attend une relation d’une nature très différente. J’ai le droit d’être enfant ! Les choses se présentent alors ainsi : j’engage ma volonté à tout faire ou à tout laisser, pour le laisser agir lui. Il me montre alors ce que je peux ou dois faire. Ma prière pourrait être : « Père, je ne peux pas me changer ; prépare le chemin sur lequel je peux m’engager. » Tu remarques à nos efforts d’explications qu’il s’agit pour toi d’apprendre à nouer une relation vivante avec Dieu. Et une relation ne se manipule pas ; nous n’avons pas de mainmise sur Dieu. Tu peux cependant t’appuyer sur ce qu’il a dit : « Je suis amour. » La construction de cette relation avec Dieu se fait journellement lorsque tu te conformes au programme établi, que tu en sentes à un moment donné les effets ou non. Prends au sérieux ta relation en voie de développement avec Jésus-Christ, même si tes problèmes ne sont pas tous résolus. Il ne s’agit pas pour toi d’être guéri à tout prix, mais d’entrer dans une relation d’amour avec Dieu. La guérison est le sous-produit d’une relation approfondie avec Jésus. 134
Étape 6 – Prêts pour le changement
« … à laisser Dieu mettre de côté … » Même s’il ne s’est produit aucun changement manifeste dans les symptômes entre les Étapes 1 et 5, la confiance en un Dieu prévoyant et aimant (qui se reflète dans l’expérience du groupe) s’est développée. Le secret reste le même : on ne peut pas forcer les changements au plus profond de soi. Il faut pour cela qu’une réelle disposition à se laisser transformer par Dieu grandisse. La question fondamentale de l’Étape 6 est : Dieu peut-il me consoler, me protéger et répondre à mes besoins comme le faisaient jusqu’à présent mon mécanisme de protection, mes drogues ou ma façon de me comporter ? L’Étape 6 conduit à l’étape suivante, au moment où tu seras disposé à confier à Dieu les clés de ton cœur.
« … tous ces défauts de caractère. » La notion de « défaut de caractère » s’est imposée dans la tradition des 12 Étapes pour désigner le modèle comportemental malade. Il englobe aussi les différents symptômes des troubles. Il nous paraît surtout important de déceler la cause profonde des défauts de caractère : l’égocentrisme de l’être humain. La cause est donc le péché originel. À partir de cet égocentrisme se développent toutes les formes erronées du comportement et de la volonté de l’être humain. D’après le témoignage de la Bible, l’homme veut être autonome et agir indépendamment de Dieu, et être son propre dieu. Augustin, l’un des Pères de l’Église, enseignait que l’orgueil, superbia en latin, est à la racine de toute séparation d’avec Dieu. Dans notre culture contemporaine, tout doit être super-grand, super-fort, super-intelligent, ou super-beau, etc. Derrière tous ces superlatifs se cache la poursuite humaine de la toute-puissance, la superbia.
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Vivre enfin !
Mise en pratique de l’Étape 6 1. Recon naître les résis tan ces et y travail ler Démonter le mécanisme du « tout contrôler » À ce stade de notre programme, tu reconnais clairement à quel point les changements sont nécessaires pour cultiver une relation pleine de confiance avec Jésus, avec les autres gens et avec toi-même. Mais il y a un monde entre reconnaître que le changement est nécessaire et être prêt à le mettre en route. L’espace entre « reconnaître » et « être prêt » est souvent occupé par la crainte. Perdre cette crainte, tel est le but principal de cette Étape. Le contrôle est la mauvaise attitude pour nous débarrasser de notre crainte la plus profonde (« Je suis sans force »). Derrière l’illusion du contrôle se cache le péché originel, celui de ne pas faire confiance à Dieu et tout vouloir régler par soi-même. C’est ce qui caractérise l’homme autonome et égocentrique. La bonne réponse est que Dieu désire porter ta vie, te combler de tout ce dont tu as besoin et te protéger lorsque cela est nécessaire. Dieu veut ce qu’il y a de meilleur pour toi, et pas seulement ce qui est bien. Il ne s’agit pas simplement de démasquer et de combattre la mauvaise façon de se comporter, mais de comprendre ses racines profondes et d’y travailler. Quelle est la racine du contrôle illusoire ? Le mensonge de l’esprit opposé à Dieu qui te crie : « Tu dois être Dieu ! Tu dois garder le contrôle. De toute façon, Dieu ne t’aide pas ! » Cette méfiance à l’égard de Dieu est le péché originel. L’esprit néfaste et malfaisant ne veut qu’une chose : briser ta relation avec Dieu.
Peur de Dieu Chez beaucoup d’entre nous, la pensée de devoir renoncer à tout contrôler a déclenché la peur de devoir dépendre entièrement de Dieu et de sa volonté. Faut-il toujours que je demande quelle est la volonté de Dieu ? Cela concerne-t-il tout ? Est-ce que je ne compte plus ? Une profonde méfiance : Et si Dieu ne me voulait plus de bien ? Si tu es prêt à tout abandonner à Dieu, tu perds la possibilité de te contrôler toi-même, de contrôler les autres et ta vie. Rappelle toi constamment ceci : !
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Dieu veut établir une relation marquée par l’amour avec toi. Pour cela il a besoin de toi comme vis-à-vis. Il ne supprimera jamais ton « je », ta personne. Tu as toujours de la valeur et du prix à ses yeux. Il ne te veut que du bien. C’est le critère immuable qui s’applique dans tous les domaines que nous lui confions. Sache avec certitude que Dieu ne t’enlèvera que ce qui te nuit.
Étape 6 – Prêts pour le changement
Il te sera évidemment dur au début d’inclure dans ta relation avec Dieu tout ce que tu as décidé tout seul jusqu’à présent : ! tout ce que tu penses — même les pensées « interdites », ! tout ce que tu ressens — même les sentiments « répréhensibles », ! tout ce que tu veux — même tes pulsions « coupables ». Réfléchis : Dans quelles situations n’as-tu plus peur que Dieu prenne ta vie en main ?
2. Le gain à décou vrir — trois exer ci ces Trouver le point de croissance À ce point du processus de changement, beaucoup d’entre nous ont été désemparés. Ils se demandaient : « Dans le chaos des problèmes et des changements possibles, je ne vois pas par où commencer pour me changer ! » Ils n’avaient même pas le courage de commencer. À cause de leur sentiment d’être dépassés, ils ont renoncé et sont devenus totalement passifs. S’il en est de même pour toi, cette pensée pourra te soutenir : Dieu voit l’ensemble ! Il peut te montrer clairement, et il le fera, où tu dois être prêt pour les changements qu’il t’offrira au moment voulu. Veille donc attentivement à ce que Dieu te montre. Où Dieu a-t-il déjà parlé ? Tu peux le savoir en songeant à tout le bien qu’il t’a déjà fait. Quel indice pourrait te faire penser que Dieu t’a parlé ?
À partir de quel stade tes changements doivent-ils s’opérer ?
Exercice de relation Cet exercice te permet de travailler à ta capacité de parler avec Dieu. La disposition que tu cultives dans ta relation avec Dieu est décisive. Si tu songes aux dispositions dans lesquelles tu abordais autrefois les gens, toi-même et Dieu (illusion du contrôle), il s’agit dorénavant d’adopter une 137
Vivre enfin !
attitude radicalement différente, à savoir l’humilité. C’est avoir le courage d’endosser ta faiblesse et d’inviter Dieu à intervenir dans ta vie. Dans la prière, tu peux adopter les deux attitudes. Si tu pries : « Seigneur, j’aimerais être plus patient », tu lui présentes une exigence. Tu ne lui demandes que ce que tu attends de sa part. Mais si tu pries : « Seigneur, je manque tellement de patience ! Change-moi s’il te plaît ! », tu révèles la vérité sur ton état. En somme, tu admets qu’à cet égard tu es faible. Cette façon de prier révèle ta nouvelle disposition : tu indiques humblement ton état réel et tu reconnais la faiblesse de ton caractère. Mais en même temps, tu exprimes ta disposition à laisser Dieu intervenir au niveau de la racine de ton défaut. En fait, il ne s’agit pas du tout de patience, mais de ta relation avec Dieu. Par cette nouvelle attitude, tu écartes l’idée que tu pourrais tout maîtriser si tu avais de la patience. Tu demandes à Dieu d’agir, mais tu lui laisses le choix de son intervention. Donne des exemples où tu as demandé à Dieu de répondre à tes désirs au lieu d’être disposé à le laisser accomplir ses plans et ses desseins pour toi.
Percevoir les différents niveaux auxquels tu te déclares prêt Avec cet exercice, tu t’accordes la possibilité de te préparer lentement. C’est un moyen de vaincre ton ancienne tendance perfectionniste. Si tu es disposé maintenant à renoncer à tes défauts de caractère et à tes faiblesses, tu te rends compte à quel point ils t’étaient familiers et utiles jusqu’à présent. Ils t’ont notamment « aidé » : ! ! ! ! !
tu ne devais pas avoir le sentiment d’être sans aide, tu pouvais dissimuler ou éliminer ton impuissance, tu ne devais pas ressentir tes émotions (douloureuses), tu ne devais pas laisser les gens s’approcher trop de toi, tu ne devais pas questionner les gens et tu pouvais tout décider par toi-même.
Tu t’attelles maintenant à examiner à fond le faux avantage de ton ancien comportement habituel et à être prêt à ne plus l’accepter. C’est une condition importante en vue des changements à venir. Je n’y renoncerai jamais ! En disant : « Je n’arriverai de toute façon jamais à me changer et je n’abandonnerai jamais tel ou tel comportement… », nous figeons définitivement notre problème. Par cette attitude, nous nous fermons à la grâce salutaire de Dieu et perpétuons notre mécanisme autodestructeur. Pas encore tout à fait Nous ne nous sentons peut-être pas tout à fait prêts à abandonner certains 138
Étape 6 – Prêts pour le changement
comportements. Ils nous semblent encore utiles. Nous disons donc : « Je ne peux pas encore abandonner… » Je vais d’abord faire un essai Tu imagines ainsi en théorie que tu peux essayer un nouveau comportement à un moment donné. Mais tu ne fixes aucun délai pour le faire. Je le ferai à ce moment-là Tu te places déjà dans une situation plus concrète, celle où tu abandonneras réellement ton ancien type de comportement. Je vais m’y atteler dès aujourd’hui Tu te tiens alors sur le seuil de l’Étape 7, et tu es prêt à prendre le risque. Quel que soit le niveau qui exprime ton désir ou ton acceptation d’être changé, une chose demeure : Si ta confiance en Dieu se développe, tu seras de plus en plus capable de décider de vouloir faire sa volonté. À l’aide de plusieurs exemples, décris où tu en es dans ton désir d’abandonner ton ancien comportement.
Comment as-tu ressenti l’encouragement de Dieu lors de tes tentatives récentes et timides « d’être prêt » pour le changement ?
3. L’exer cice « faire-comme-si » L’exercice suivant doit t’aider à te préparer à abandonner tes défauts de caractère. L’Étape 4 t’a clairement révélé quelques modèles comportementaux. Nous allons envisager quelques défauts importants. Dans ces 7 exemples, tu pourras faire « comme si ». Dans l’exercice « faire comme si », tu t’imagines ce que tu serais si tu n’avais plus… ou si tu ne faisais plus… Pourquoi ce protocole ? Au cours de cet exercice théorique, tu te rendras compte des sentiments et des pensées qui se cachent derrière chaque action ou attitude défectueuse. En outre, l’exercice te permettra peut-être aussi de réfléchir à certains avantages. Tu peux choisir les comportements dont tu as déjà triomphé ou ceux que tu as encore du mal à abandonner. Souviens-toi que ce qui a évolué en bien peut encore beaucoup révéler sur toi-même, maintenant que tu y repenses après coup. 139
Vivre enfin !
Mensonge ! ! !
Fraude Escroquerie et tromperie Justification par des déclarations malhonnêtes, des dénégations, des mensonges Donne un exemple où tu as été malhonnête.
Fais maintenant comme si à la place tu disais la vérité. Qu’est-ce que cela déclenche en toi ? Pensées
Sentiments
Actes
Y vois-tu des avantages ?
Gloutonnerie ! ! !
Cupidité Avidité Manger ou boire à l’excès Donne un exemple où tu as fait preuve d’une gloutonnerie incontrôlée.
Fais maintenant comme si tu étais totalement délivré de ce vice. Qu’est-ce que cela déclenche en toi ? 142
Étape 6 – Prêts pour le changement
Pensées
Sentiments
Actes
Y vois-tu des avantages ?
Jalousie ! !
!
Conserver jalousement ce que les autres pourraient me prendre Convoiter un bien ou un avantage que possède l’autre au point d’en souffrir ou de s’en lamenter Vouloir posséder ce que les autres ont Donne un exemple où tu as été envieux.
Fais maintenant comme si tu étais délivré du désir de posséder les mêmes choses que les autres. Qu’est-ce que cela déclenche en toi ? Pensées
Sentiments
Actes
143
Vivre enfin !
Y vois-tu des avantages ?
Paresse ! ! ! !
Indolence Aversion pour l’activité et l’effort Être sans énergie et sans vitalité Refus d’assumer des responsabilités Donne un exemple de domaine où tu es paresseux.
Fais maintenant comme si tu étais actif et productif. Qu’est-ce que cela déclenche en toi ? Pensées
Sentiments
Actes
Y vois-tu des avantages ?
Remarque finale : ces exemples t’ont peut-être aidé. Si tu trouves un domaine particulier qui n’est pas mentionné ci-dessus, indique-le maintenant : Domaine :
Donne un exemple où se manifeste clairement ton défaut dans ce domaine :
144
Étape 6 – Prêts pour le changement
Je suis trop Paresseux pour répondre à ces questions !
Fais maintenant comme si tu en étais complètement guéri. Qu’est-ce que cela déclenche en toi ? Pensées
Sentiments
Actes
Y vois-tu des avantages ?
La surprise — Dieu l’a offert Depuis que nous nous préparons à entreprendre l’Étape 6 en vue de notre transformation, à confier à Dieu nos problèmes difficiles de la vie quotidienne, il se passe beaucoup de choses, sans même peut-être que nous le remarquions. Parfois, c’est presque à notre insu que nous sommes prêts à abandonner nos fautes. En jetant un regard en arrière, nous sommes surpris de constater que nous nous sommes comportés autrement – que nous sommes déjà changés. Nous faisons alors l’expérience que nous agissons autrement qu’avant, et nous nous étonnons : « J’agis différemment, maintenant ! » Il arrive que notre entourage remarque avant nous les changements qui se sont opérés en nous. !
!
!
Nous qui étions en quête de reconnaissance commençons à agir sans tenir compte de la réaction des autres. Nous qui étions fanatiques du contrôle devenons plus gentils et plus détendus. Nous qui étions co-dépendants (se chargeant constamment des soucis d’autrui) devenons plus sensibles à nos propres besoins.
En suivant ce programme, beaucoup ont connu des changements merveilleux. Ils sont devenus plus calmes, plus sereins et plus heureux dans le vrai sens du terme. 145
Vivre enfin !
Quels changements de comportement indiquent que ta façon de penser évolue peu à peu ? Est-ce que d’autres t’en ont fait la remarque ?
4. Dissi per les malen ten dus Le vrai et le faux lâcher prise Beaucoup d’entre nous ont compris l’invitation à « lâcher prise » dans les termes de leur ancienne façon de penser : « Cesse enfin ! Fais les choses correctement ! » Or c’était justement à ce niveau qu’ils ont toujours échoué. Nous te rappelons une fois de plus que « lâcher prise », c’est renoncer à l’idée fixe de « devoir tout maîtriser par soi-même ». Tu dois abandonner ce besoin de contrôler. Et par contre ne pas abandonner ton incapacité de surmonter tes difficultés. Nous renonçons à notre égocentrisme : « Je fais tout pour avoir ma vie bien en main. » Derrière cette pensée se cache la méfiance que Dieu ne pourrait pas me porter, me protéger ou m’aider.
Seulement Jésus ? Certains comprennent le devoir de nouer une relation avec Jésus de façon trop exclusive. Ils prennent la proposition suivante d’une manière trop légaliste : si tu noues une relation correcte avec Jésus, tous tes problèmes se résolvent. Ils excluent de la sorte toutes les autres aides utiles (comme les médecins, les psychologues, les conseillers spirituels, les sages avis, etc.) de peur de compromettre la relation avec Dieu. En réalité, leur besoin de contrôle s’est de nouveau manifesté.
Dieu n’agit pas de façon schématique Beaucoup ont été effrayés de constater que les changements ne s’opéraient pas comme ils l’avaient pensé. Ils avaient réduit l’intervention de Dieu à la dimension de leur propre schéma. Derrière ce comportement se cache aussi le besoin de contrôler. Demande-toi ce qui te vient à l’esprit si ton changement … !
ne s’opère pas aussi vite que tu l’avais imaginé,
!
ne se déroule pas comme tu le voulais,
!
ne cadre pas avec l’image de Dieu que tu t’étais forgée jusqu’à présent.
Souviens-toi : il s’agit toujours et encore de nouer une relation. Tu apprends à connaître Dieu, sa façon d’agir avec toi, sa manière de t’aider et de communiquer avec toi.
146
Étape 6 – Prêts pour le changement
Décris ce que cela te fait de renoncer à ton besoin de contrôler. À quelle situation penses-tu précisément ?
Le changement doit s’opérer rapidement Sache que les traits de caractère que nous voulons laisser transformer par Dieu sont profondément enracinés en nous et se sont développés au fil des ans dans notre combat pour la survie. Ils ne disparaîtront donc pas du jour au lendemain. C’est pourquoi tu as le droit d’être patient envers toi-même. Dieu fera de toi un être nouveau. Tu apprends à lui faire confiance rien qu’en étant prêt à lui abandonner ton contrôle. C’est l’aspect merveilleux de la relation avec Dieu. Es-tu impatient avec toi-même ? Oui ( ) Non ( ) Je ne sais pas ( ) Rassure-toi. Tous aimeraient que le changement ait déjà eu lieu hier plutôt qu’aujourd’hui ! De toute façon, tu es l’enfant bien-aimé de Dieu.
Auto-accusation : Je ne le veux pas vraiment !
Supposons que Dieu n’existe pas…
Beaucoup d’entre nous ont prêté l’oreille à deux voix intérieures. L’une voulait le changement complet. L’autre rechignait. Voici une solution simple. Demande-toi s’il existe des raisons valables qui s’opposent au changement. Si ce n’est pas le cas, alors agis comme pour toute autre obsession : dis-toi que cette voix émane du domaine des émotions. Tes émotions blessées et inquiètes se transforment peu à peu grâce aux expériences nouvelles de l’amour de Dieu, des expériences qui construisent la confiance. Rappelle-toi que « l’accusateur » (le diable) se sert de ces sentiments meurtris pour t’éloigner d’une relation guérissante avec Dieu. Ne t’accuse plus ; en réalité c’est l’accusateur qui t’embrouille. Si tu arrives à percevoir ces voix contradictoires sans te condamner toi-même, tu comprendras de mieux en mieux pourquoi un tel sentiment ne se laisse pas facilement effacer ou éloigner. Cela tient souvent au fait qu’il préfère bénéficier de réconfort plutôt qu’être éliminé rapidement. Connais-tu de telles situations ?
147
Vivre enfin !
5. Comment la Bible nous conduit à la vie Dans sa lettre aux Éphésiens, Paul décrit en peu de mots ce qui différencie la vie sans Christ de la vie nouvelle reçue de Dieu par la confiance en Jésus-Christ. Trois vérités sont clairement exposées : ! La vie sans Dieu a la mort pour horizon. ! La vie avec Christ est une communion étroite et profonde avec Dieu. ! La foi est un cadeau et en même temps une exigence.
La vie sans Dieu a la mort pour horizon Pour vous, vous étiez morts par vos fautes et par vos péchés dans lesquels vous marchiez autrefois selon le cours de ce monde, selon le prince de la puissance de l’air, cet esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion.
… Alors toute Mon existence ne serait par conséquent…
Nous tous aussi, nous étions de leur nombre et nous nous conduisions autrefois selon nos convoitises charnelles, nous exécutions les volontés de notre chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de colère comme les autres. Mais Dieu est riche en miséricorde et, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos fautes, il nous a rendus à la vie avec le Christ – c’est par grâce que vous êtes sauvés. ~ Éphésiens 2.1-5 (SER)
Les gens qui n’ont pas cette relation avec Dieu entretiennent diverses relations sous l’influence de l’esprit néfaste, « cet esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion » (verset 2). C’est lui qui encourage en nous les « convoitises charnelles ». Il s’agit là d’un concept cher à l’apôtre Paul, qui correspond à l’égocentrisme ou à ce qu’Augustin appelait « superbia » pour désigner l’orgueil, la fierté etc., c’est-à-dire le péché inné chez l’être humain. Le fait de savoir que derrière cela se tient un « esprit » qui domine les hommes, les égare et les imprègne est peut-être nouveau pour toi. Remarquons que Paul n’excuse pas le comportement humain. Ils sont « les fils de la rébellion », parce que par leur façon de vivre, ils se sont rendus complices de cet esprit néfaste et se sont donc conduits en ennemis de Dieu. Car l’esprit du Malin ne poursuit qu’un but : anéantir le règne de Dieu et le remplacer par le sien propre. C’est pourquoi Paul qualifie de « morts », à savoir de « morts par [leurs] fautes » (verset 5) les gens qui ne sont pas en relation avec Dieu. En effet, celui qui se coupe lui-même de la source de la vie, de Dieu, ne peut qu’être lié aux puissances de la mort ; il est donc déjà sur le sentier de la mort.
La vie avec le Christ est une communion étroite et profonde avec Dieu, la source de la vie Nous qui étions morts par nos fautes, il nous a rendus à la vie avec le Christ — c’est par grâce que vous êtes sauvés. Il nous a ressuscités ensemble et fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en Christ-Jésus, afin de montrer dans les siècles à venir la richesse surabondante de sa grâce par sa bonté envers nous en Christ-Jésus. ~ Éphésiens 2.5-7 (SER)
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Étape 6 – Prêts pour le changement
… qu’une blague fortuite d’une chute libre !
L’intervention miséricordieuse de Dieu dans ce combat contre les puissances opposées à Dieu a tout changé. Poussé par l’amour, il a entraîné dans le cortège de résurrection de son Fils tous ceux qui le suivent ; il les a introduits dans une vie nouvelle, il les a « rendus à la vie » (verset 5). L’affirmation étonnante que les chrétiens sont déjà au ciel avec le Christ s’explique ainsi : la relation intime avec Jésus-Christ crée un lien tellement solide avec lui que le croyant a déjà part à la vie céleste. Dans sa lettre aux Galates, Paul décrit ainsi ce lien : Je suis crucifié avec Christ, et ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ, qui vit en moi ; ma vie présente dans la chair, je (la) vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui–même pour moi. ~ Galates 2.20 (SER)
Le JE de Paul (« JE vis ») n’est pas détruit, mais il est tellement rempli de la présence de Jésus (« vit en moi »), que dans une certaine mesure ce MOI trouve sa nouvelle identité en Christ. Concrètement, cela signifie pour l’apôtre : « J’agis en toutes choses par la foi au Fils de Dieu. »
La foi est un cadeau et en même temps une exigence C’est par la grâce en effet que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. Car nous sommes son ouvrage, nous avons été créés en Christ-Jésus pour des œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions. ~ Éphésiens 2.8-10 (SER)
Plus haut, nous avons noté l’expression « réciprocité théonome », forgée par le théologien A. von Ruler. Cette formule décrit un secret : comment Dieu sauve des êtres humains « par grâce », « sans les œuvres » et en même temps « au moyen de la foi », cette réaction humaine à l’amour divin. Et l’apôtre s’empresse d’ajouter que la confiance n’était pas leur « œuvre » (verset 8b : « c’est le don de Dieu »), bien que ce soit eux qui aient fait les pas en direction de la vie nouvelle : Car nous sommes son ouvrage, nous avons été créés en Christ-Jésus pour des œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions. ~ Éphésiens 2.10 (SER)
Les œuvres de Dieu sont comme une paire de chaussures que nous enfilons pour pouvoir marcher. Sans les chaussures, qui ont été fournies par Dieu, nous ne pourrions pas marcher. Mais, par ailleurs, si nous n’avancions pas, aucune chaussure ne quitterait sa place. C’est un merveilleux cadeau que Dieu nous fait en préparant d’avance toutes les œuvres que nous accomplirons. Il trace d’avance la voie, il pourvoit à tout ce qui nous est nécessaire pour que nous puissions marcher sur le bon chemin. Il nous donne les chaussures nécessaires, il produit même en nous la force sans laquelle nous ne serions pas motivés pour faire le premier pas. Désormais, il n’attend plus qu’une chose, que nous soyons prêts à nous abandonner à lui et à aller de l’avant avec confiance. Toutes ces images cherchent à nous faire comprendre le lien entre l’amour de Dieu et notre réaction confiante : Dieu donne de façon surprenante et surabondante. Notre réponse humaine vient toujours ensuite. Personne ne peut donc s’enorgueillir. 149
Vivre enfin !
Qu’est-ce que cela signifie concrètement pour toi ? À ce stade de ton cheminement, fais confiance à ce que Dieu a préparé. Tu as parfaitement raison de dire : « Je n’arrive toujours pas à me transformer ! Je fais pourtant des efforts surhumains, pour rien ! » Le fait que tu quittes le modèle de vie piloté par l’ego pour entrer dans une vie nouvelle qui s’articule autour de Dieu est un cadeau de sa part (Paul l’appelle « grâce »). Rappelle-toi le verset 8 : « C’est par la grâce en effet que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. » L’Étape 6 se résume avant tout à cette question : « Es-tu prêt à accepter le don de Dieu ? » Laisse cette disposition se développer en toi. Elle est un généreux cadeau de Dieu. Compte sur lui. Qu’est-ce qui t’a frappé dans cette explication biblique ?
Qu’est-ce qui t’a particulièrement frappé dans l’Étape 6 ?
150
Hum… Pourrais-tu, s’il te plaît…
Étape 7 Permettre la transformation
« Humblement nous l’avons prié de nous ôter nos déficiences. »
Nous prions Dieu de nous trans for mer. L’Étape 7 sert à appliquer ce qui a été préparé à l’Étape 6. ! Nous lâchons notre contrôle, ! nous laissons Dieu agir en nous au travers de ses possibilités ! et nous apportons notre contribution active. Il faut deux choses pour faire ce pas : ! L’humilité : le courage de nous en remettre à Dieu. ! La requête envers Dieu de nous donner sa puissance de guérison. Avec l’Étape 7, nous devenons capables de permettre l’action de Dieu. L’Étape 7 est le pas vers la sérénité. En d’autres termes, nous sommes maintenant persuadés : ! que Dieu sait comment s’y prendre avec nos difficultés, ! que nous avons le droit de nous abandonner à Dieu en toute confiance.
Vivre enfin !
Explications concernant l’Étape 7 La plupart des choses ont été dites à l’Étape 6. Afin de ne pas nous répéter continuellement, nous n’allons pas recommencer à décrire les changements pour lesquels nous avons été préparés.
« Humble ment … » L’humilité est un terme très ancien que l’on n’utilise plus guère dans notre culture et qui a une connotation dépréciatrice. Beaucoup de personnes voient dans l’humilité une renonciation destructrice de soi. Pour elles, l’humilité signifie : « Surtout ne pas lever la tête, on pourrait prendre ça pour de l’orgueil. » Dans notre contexte, l’humilité a une autre signification : avoir le courage de venir à Dieu tel que tu es, en toute sincérité — sachant, au plus profond de ton être, que tu ne peux en définitive rien faire sans Dieu. La véritable humilité est de reconnaître cela dans tous mes actes : Dieu est plus grand. Je suis créé pour lui ressembler de plus en plus. Il crée même mes bonnes œuvres à l’avance. Nous pouvons maintenant laisser de côté nos vieux comportements égoïstes empreints d’orgueil, prendre conscience de nos insuffisances et reconnaître que seule l’humilité peut nous libérer de notre pensée orgueilleuse et égocentrique. L’humilité est donc le mot-clé allant à l’encontre du péché appelé « orgueil » (superbia). Pour toi, cela signifie en pratique que tu peux venir à Dieu pour la énième fois avec la même erreur ou le même problème et tu verras qu’il t’acceptera dans sa grâce. Cela te rend aussi humble face aux fautes commises par les autres. Dieu te guérit ainsi également de ton orgueil face à autrui.
« … nous l’avons prié … » L’Étape 7 nous pousse à remettre notre volonté entièrement à Dieu pour vivre ensuite une vie sereine et paisible. L’Étape 7 fait appel à notre volonté. Notre volonté a été préparée par Dieu au cours du processus de l’Étape 6. Maintenant, il s’agit de prendre sciemment la décision de laisser Dieu agir en nous au travers de ses moyens. Notre volonté a une tâche à accomplir : nous prions Dieu de nous enlever nos fautes. Cela peut cependant être mal compris si nous ne gardons pas à l’esprit ce que nous avons dit à l’Étape 6 : certes, nous participons certes de manière mystérieuse à ce processus, mais c’est Dieu qui le dirige.
La prière de la sérénité Mon Dieu, donne-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne puis changer, le courage de changer celles que je peux et la sagesse d’en connaître la différence. 154
Étape 7 – Permettre la transformation
C’est pour cela que « la prière de la sérénité » aide à avoir une attitude d’humilité. Tu ne succomberas plus à l’idée folle et insensée de croire que tu peux tout changer toi-même. Il s’agit de recevoir la sagesse de la part de Dieu pour comprendre : ! !
quand Dieu agit et quand il faut que tu t’engages toi-même.
Une décision prise volontairement Notre volonté doit vouloir demander ! C’est la seule chose que nous devons faire en tant qu’êtres humains. Nous demandons à Dieu de nous libérer de notre contrôle obsessionnel, y compris des conséquences et des symptômes qui en découlent. À ce moment-là, nous réalisons au plus profond de nous à quel point nous avons besoin de cette guérison. Nous ne pouvons pas nous libérer tout seuls de cette pulsion de contrôle. En même temps, notre volonté exprime sa disponibilité à accepter de nouvelles formes de vie encore inconnues. Il est donc parfaitement sage d’être patients et pleins d’égards envers nous-mêmes et de ne jamais oublier ceci : Tu es tombé malade à cause d’un bouleversement dans ton développement. La guérison est le processus inverse. Cela ne se passe pas du jour au lendemain. Il serait donc irréaliste de penser que tout disparaîtra en une nuit !
Le gain d’un abandon total à Dieu !
!
!
Tu es autorisé à lâcher le vieux contrôle de ton Moi, à mettre Dieu à sa place et le laisser agir. Tu es autorisé à lâcher la solitude de ton Moi et à accepter l’aide des autres ou de Dieu. Tu es autorisé à lâcher ta volonté égocentrique à vouloir t’auto-protéger, et à revendiquer la volonté de Dieu pour toi.
Dans l’Étape 7, il s’agit d’un attachement plus étroit au Dieu bienveillant qui vient habiter avec sa grâce salutaire au plus profond de ton être. Il en résulte une guérison intérieure, la transformation par rapport aux anciens modèles de vie et l’expérience d’une libération. Ta propre participation humaine est permise et réclamée ! !
La sérénité est le fruit de cet attachement : celui qui peut s’abandonner à Dieu est serein.
155
Vivre enfin !
Mise en pratique de l’Étape 7 1. Recon naître les résis tan ces et y travail ler Si tu sens des résistances quant à cette étape, retourne à l’Étape 6. Tu n’es peut-être pas encore prêt pour la septième Étape. Sois patient ! C’est Dieu qui t’amène à être prêt. Refais les exercices correspondants de la sixième Étape. Une prière Je viens de raconter à un ami qui habite dans mon voisinage que j’écris quelque chose sur la peur de la violence. Tu le sais, il a un fichu caractère, mais quelque chose au plus profond de lui s’est détendu pendant que je lui parlais. Il m’a dit : « moi aussi, je souffre de cette peur. » Et je savais que nous parlions de la même chose. Je l’ai vu sur son visage. Son honnêteté m’a fait du bien. Est-ce que je dois prier pour que je sois libéré de ce fardeau vieux de quarante ans, Seigneur ? Je ne sais pas si j’y arriverai. Ce lourd sac à dos ne fait qu’un avec moi, comme une bosse. Je crains qu’une bonne partie de moi ne s’en aille si tu me le prends. Je crois qu’il faut que je le traîne avec moi, mais (attends que j’aie fermé les yeux et serré les dents), c’est toi le chef. ~ Adrian Plass, auteur anglais
Connais-tu cette situation, toi aussi ? Décris-la et apporte-la à Dieu !
Juste pour une minute, une heure ou une journée … Afin que les Étapes 6 et 7 puissent porter des fruits, il est utile que tu appliques et mettes en œuvre les points de changement « juste pour une journée … » (voir le concept « pour aujourd’hui seulement » de l’Étape 10). Il y a des paroles encourageantes que tu peux utiliser lorsque tu luttes par exemple contre tes propres obsessions. Tu peux peut-être les exprimer au travers d’une prière simple : ! !
!
!
!
« Jésus, ça aussi, ça va passer. Tu es avec moi malgré tout. » « Ça, je le lâche « juste pour aujourd’hui » et je te le remets à toi, Dieu. » « Je ne crains pas les lendemains. Je vis dans l’aujourd’hui ! À chaque jour suffit sa peine ! » « Je vois le côté positif dans telle ou telle expérience que tu m’as fait vivre. Je le sais : Jésus, tu es bon ! » « Jésus, je me comporte aujourd’hui comme si j’avais déjà cette faculté de me comporter de telle ou telle manière….. » (principe « comme si »)
Quelles que soient les prières d’encouragement que tu choisis, tu peux ainsi rester en relation avec Jésus. Elles auront des conséquences positives et t’empêcheront de t’embourber dans ton ancienne conduite compulsive. Si 156
Étape 7 – Permettre la transformation
l’abattement, les sentiments de culpabilité ou l’irritation te gagnent passagèrement, ils ne dureront pas. Quelles sont les prières qui t’encouragent à poursuivre ton processus de guérison ?
En fait, certains types de comportement ne peuvent et ne doivent pas du tout être totalement endurés, mais ils doivent être changés. Nous recevons la possibilité de transformer les traits de caractère dont les effets étaient négatifs jusqu’à présent en attitudes positives. Nous pouvons ainsi apprendre à les utiliser de manière saine. Ta faiblesse se transforme en force. Chaque trait de caractère peut devenir un don de Dieu s’il est purifié par l’amour de Dieu et s’il en est imprégné. ! Un responsable par exemple ne perdra pas son penchant à vouloir influencer, mais il n’abusera plus de son pouvoir. ! Un couple conservera sa forte passion sexuelle, mais les conjoints développeront suffisamment de tact pour discerner quand ils blessent leur partenaire et quand ce n’est pas le cas. ! Ceux qui sont matériellement riches resteront riches — mais sans cupidité ni convoitise. Quelles faiblesses dans ta vie peuvent se transformer en forces ? Est-ce que tu as l’impression que tu peux demander à Jésus de t’aider ?
2. Lais ser Dieu trans for mer nos traits de carac tère — exer cice L’exercice suivant a pour but de t’aider à réaliser quels progrès tu as faits. Tu remplaceras tes modèles comportementaux actuels par une nouvelle conduite.
Être humble signifie ! savoir que je dépends de Dieu en tout ! ne pas être fier, ! ne pas être agressif, ! être modeste et mesuré, ! être prêt à obéir à Dieu. Décris comment et en quoi tu vis l’humilité :
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Vivre enfin !
Qu’est-ce que tu as observé chez toi ?
Être dynamique signifie : ! !
s’investir avec des idées et des activités percevoir les besoins des autres au travail et dans les loisirs et les soutenir dans leurs efforts.
Cite des exemples où tu t’es montré dynamique et entreprenant.
Qu’est-ce que tu as observé chez toi ?
La prière de l’Étape 7 Mon Créateur, à présent je suis prêt à me donner entièrement à toi, le bon et le mauvais, en faisant confiance à l’amour de Jésus pour moi. Je te prie maintenant de transformer chaque défaut de caractère qui m’empêche de te servir, toi et aussi mes semblables. Donne-moi la force, désormais, de faire ce que tu veux de moi.
3. Prière de la séré nité — exer cice Les trois exemples suivants sont destinés à t’aider à appliquer la prière de la sérénité. Tu peux utiliser cet outil tous les jours lorsque tu demandes à Dieu de t’aider. L’exercice peut t’aider à surmonter les situations difficiles à l’aide de la prière de la sérénité. Exemple en cas de rejet ! Dieu, donne-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne puis changer, par exemple que ______________________________ m’ignore alors que j’ai besoin de reconnaissance. !
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Donne-moi le courage de changer celles que je peux, par exemple ma dépendance des êtres humains. En effet, j’ai tendance à
Étape 7 – Permettre la transformation
me rejeter moi-même lorsque je ne reçois pas la reconnaissance que je souhaite de la part des personnes que j’admire. !
Merci Seigneur !
Et donne-moi la sagesse d’en connaître la différence, par exemple de reconnaître la différence entre une satisfaction profonde et durable — où j’apprends à m’accepter moi-même parce que je suis aimé de toi, mon Dieu — et une satisfaction courte et temporaire où je me rends dépendant de l’opinion de ___________________ à mon sujet.
Exemple en cas de souvenirs d’enfance douloureux ! Dieu, donne-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne puis changer, par exemple la manière dont mon enfance s’est déroulée. !
!
Donne-moi le courage de changer celles que je peux, par exemple mes sentiments d’avoir toujours été une victime, depuis ma plus tendre enfance — parce que je te les remets à toi, mon Dieu, pour que tu les guérisses et que je décide de ne plus être une victime. Et donne-moi la sagesse d’en connaître la différence… de faire la différence entre rester prisonnier d’un rôle de victime et le processus permanent de te remettre ces années.
Exemple en cas de blessures dans les relations avec les parents ! Dieu, donne-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne puis changer… par exemple que mes parents n’étaient jamais d’accord… !
!
Donne-moi le courage de changer celles que je peux, notamment mon sentiment d’abandon, ma colère et le sentiment d’être isolé. Je te les remets à toi, mon Dieu, pour que tu les guérisses et je décide d’être miséricordieux et de m’engager dans des relations. Et donne-moi la sagesse d’en connaître la différence… de faire la différence entre l’amour de mes parents qui m’a toujours semblé inaccessible et ton amour inconditionnel toujours présent.
Choisis une situation ou des circonstances de ta vie qui génèrent souvent du ressentiment, de la crainte, de la tristesse ou de la colère. Il peut s’agir de relations (au sein de la famille, dans le monde du travail ou relevant du domaine de la sexualité) ou de circonstances professionnelles, de ta santé ou de l’estime que tu as pour toi-même.
Dieu, donne-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne puis changer… Cite des expériences ou des circonstances dont tu as conscience que tu ne peux pas les changer (par exemple celles de ton enfance, le comportement de ton partenaire, la situation au poste de travail, l’attitude des parents).
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Vivre enfin !
Donne-moi le courage de changer celles que je peux… Cite des conditions ou des situations que tu crois pouvoir changer avec l’aide de Dieu.
Et donne-moi la sagesse d’en connaître la différence… Note ce que tu peux changer en toi et ce que tu ne peux pas changer.
Note ce dont tu as pris conscience au travers de cet exercice.
4. Comment la Bible nous conduit à la vie Épître aux Colossiens, chapitre 3 : du vieil homme à l’homme nouveau Paul donne une description exacte d’une transformation de caractère : les anciens comportements doivent mourir pour permettre à une vie nouvelle de naître. Les chrétiens rassemblés autour de Paul avaient fait de cette approche un peu « radicale » de la mort une perspective d’entraide. Nous étudierons le passage de l’épître aux Colossiens, chapitre 3, versets 1 à 17, en trois étapes et chercherons à répondre aux questions suivantes : ! ! !
Qu’est-ce que la vie en réalité ? Pourquoi nous sentons-nous étrangers ? La mort du moi au lieu de l’affirmation du moi — est-ce sain ?
Qu’est-ce que la vie en réalité ? Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses d’en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Affectionnez-vous aux choses d’en haut, et non à celles qui sont sur la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu. Quand Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire. ~ Colossiens 3.1-4
Il est intéressant de lire ici que Paul place notre vie au même niveau que celle de Christ. Il n’y a pas de distinction entre le corps et l’esprit, il n’y a pas de représentation idéale purement « spirituelle » ; il s’agit ici de la vie, de la 162
Étape 7 – Permettre la transformation
vie divine, d’une vie vécue dans la force du Saint-Esprit, et c’est cette force qui définit entièrement notre vie quotidienne. Qu’est-ce que la vie en réalité ? La réponse est la vie, c’est Christ : Ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ, qui vit en moi ! ~ Galates 2.20
Dans notre culture, nous avons bien sûr plusieurs définitions de la vie : ! Les biologistes ne peuvent probablement pas comprendre les propos de Paul. Ils définissent la vie par exemple par la fonction de la respiration (ça respire, donc ça vit !) etc. Cette approche est toutefois très banale, unidimensionnelle, purement et notamment fonctionnelle. ! Il est beaucoup plus difficile de décrire ce qu’est la vie d’un point de vue philosophique et psychologique. La situation se complique déjà lorsque nous nous posons la question-test sur la vie : à partir de quand est-ce que la vie est vie (à partir du 1er jour dans le ventre de la mère ou du 4e ou du 5e mois, ou seulement à partir du 9e mois) ? Ou encore : à partir de quand est-ce que la vie ne vaut plus la peine d’être vécue, donc qu’elle n’est plus une vie ? Les comités éthiques se demandent s’il serait alors permis de contribuer activement à la mort (euthanasie). Cette question-test nous fournit le résultat suivant : il existe toute une série de réponses et de représentations. Ces questions délicates révèlent à quel point le sujet de la « vie » est difficile à traiter. Peut-être est-ce plus facile de nous pencher sur notre vie quotidienne : nous trouvons la question concernant notre vie au cœur de la vie. Elle est simplement formulée différemment : « Qui suis-je ? » ! La biologie répond de la manière suivante : un « animal » — un « animal » avec une intelligence. La seule différence est que cet « animal » appelé être humain ne peut vivre que s’il peut répondre à la question « qui suis-je ? » Donc un « animal » qui réfléchit sur lui-même et doit réfléchir, voilà ce qu’est l’homme. ! La philosophie nous dit : un « animal » qui demande d’où vient le monde, voire l’univers, et où il va. ! Et l’anthropologie décrit : un « animal » — désespérément religieux —, cela fait partie de l’homme dès son origine. C’est ainsi que nous passons de la question « qu’est-ce que la vie » à celle « qui suis-je ? ». « Qui suis-je » : cette question revêt maintenant un nouvel aspect. C’est pour cela qu’elle est la question la plus difficile pour un être humain, parce que nous ne sommes pas une chose ou un animal avec un corps, mais une unité corps-âme avec une conscience de soi. Jusqu’à présent, voilà ce que nous avons appris à notre sujet et au sujet de notre vie : ! Je ne suis moi que lorsque je deviens moi-même, donc lorsque je connais ma destinée et que je vis ! Jésus décrit cette destinée et il la vit (d’une manière encore plus convaincante !) : Perds ta vie à cause de moi/à cause de Dieu ! Et tu la trouveras. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera. ~ Marc 8.35
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Vivre enfin ! !
Contrairement à l’animal, en tant qu’être humain, je suis donc forcé d’être auto-critique envers moi-même et de me demander : « Qui suis-je réellement ? » Voilà la question traitée tout au long du programme des 12 Étapes.
Pourquoi nous sentons-nous étrangers ? Pourquoi nous arrive-t-il de nous sentir étrangers à nous-mêmes ? Parfois, je me regarde et je me demande : « Qu’est-ce que j’ai de nouveau fait, pensé, voulu… ? » Nous avons toute une série d’exemples qui nous viennent immédiatement à l’esprit lorsque nous regardons le comportement que nous voulons en fait corriger — et pourtant il nous poursuit. La question « Qui suis-je ? » se réduit à « Suis-je gentil ou est-ce qu’une fois de plus je n’ai pas été gentil ? Qu’est-ce que j’ai de nouveau fait ? Pourquoi est-ce que je l’ai fait ? Faut-il que je le fasse toujours de la même manière ?» Nous retrouvons ici notre extrait de l’épître de Paul (versets 5-8). Il décrit ces types de comportement et nous pousse à y renoncer : Faites donc mourir les membres qui sont sur la terre, l’impudicité, l’impureté, les passions, les mauvais désirs, et la cupidité, qui est une idolâtrie. C’est à cause de ces choses que la colère de Dieu vient sur les fils de la rébellion, parmi lesquels vous marchiez autrefois, lorsque vous viviez dans ces péchés. Mais maintenant, renoncez à toutes ces choses, à la colère, à l’animosité, à la méchanceté, à la calomnie, aux paroles déshonnêtes qui pourraient sortir de votre bouche.
Sur notre chemin des 12 Étapes, nous apprenons ce que chaque être humain pratique ordinairement, mais qui ne fait pas du tout de lui un être prospère : notre Moi se trouve à côté de lui-même et se demande : Qui suis-je ? Qui suis-je réellement ? C’est pourquoi la foi chrétienne est infiniment encourageante, car nous vivons de l’encouragement de Dieu. Tu es une personne infiniment aimée, une « partie du cœur » de notre Seigneur Jésus-Christ. En fait, c’est toi, cela ! Aux yeux de Dieu : Ainsi donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous d’ardente miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience. ~ Colossiens 3.12
Résumé La théologie mise à part, il existe de nombreuses réponses à la question de l’humanité : « Qui suis-je ? » Le cœur de la réponse chrétienne est : « Je ne suis pas simplement le fruit des influences auxquelles j’ai été soumis (père, mère, environnement, rôles sociaux), mais : « Je suis le plus proche de moi-même lorsque je suis auprès de Christ ! Je suis le plus moi-même lorsque je m’abandonne à Jésus. Voilà ce que Paul veut dire lorsqu’il écrit : « Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu. » Qui suis-je ? Peut-être pourrais-je mieux l’exprimer de la manière suivante : « Mon Moi est absorbé par Christ. C’est cela, moi ! » Mais il y a également l’autre aspect : nous avons toujours à nouveau du mal avec notre attitude, nos comportements destructeurs ; nous nous sentons étrangers à nous-mêmes, nous luttons en général à l’aide de tous les moyens possibles pour survivre (chacun a pris ses propres habitudes) et nous n’arrivons justement pas à venir à la vie. À entrer dans une vie de guérison, de transformation et de paix… 164
Étape 7 – Permettre la transformation
La solution que nous cherchons sur notre voie des 12 Étapes s’appelle : renoncer aux trucs de survie. Mais comment, si déjà cela ne fonctionne pas ? Dans les Étapes 4 et 5, tu as identifié et confessé tes « trucs de survie ». Te souviens-tu desquels ?
La mort du moi au lieu de l’affirmation du soi — est-ce sain ? Et la mort ? Quel rôle joue-t-elle dans ce contexte ? Les chrétiens croient que leur vie va au-delà de cette vie terrestre. Même si la mort interrompt douloureusement toute vie terrestre, nous trouvons notre achèvement en elle ! C’est une pensée fascinante : c’est seulement après être passé par la mort que le « moi-même » devient véritablement le « MOI » . C’est là que je suis arrivé au but et que je peux voir l’ensemble de ma vie. C’est justement dans la mort que se trouve la clé. Paul dit : parce que nous sommes ressuscités en Christ (et que notre « moi » est auprès du Christ dans les cieux et fête la résurrection avec les anges), nous cherchons la vie à l’échelle divine Verset 2 : Affectionnez-vous aux choses d’en haut, et non à celles qui sont sur la terre.
Et dans la foulée, il parle également de la mort : Verset 5 : Faites donc mourir les membres qui sont sur la terre, l’impudicité, l’impureté, les passions, les mauvais désirs, et la cupidité …
Et vous-mêmes aussi, vous aviez de tels comportements autrefois lorsqu’ils faisaient votre vie ; mais à présent, débarrassez-vous de tout cela : colère, irritation, méchanceté, insultes … ayant revêtu l’homme nouveau, qui se renouvelle, dans la connaissance, selon l’image de celui qui l’a créé (verset 10). Vous vous êtes revêtus de l’homme nouveau. Celui-ci se renouvelle pour être l’image de son Créateur afin de parvenir à la pleine connaissance (SEM).
La seule réponse à la question « Qui suis-je ? » est en fait radicale : tu n’es vraiment toi-même qu’auprès de Dieu ! Heureusement que tu peux ajouter : c’est valable dès aujourd’hui ! (par la foi la « nouvelle création » commence à prendre forme déjà au sein de ta vie maintenant). Voici l’aspect libérateur de la Bonne Nouvelle ! Une telle « résurrection » a des conséquences étonnantes dans la vie de tous les jours. Si Paul utilisait le langage courant actuel, il dirait peut-être : « C’est pourquoi, toi, en tant que personne, tu peux donc faire face à toi-même et à ta situation sociale, en toute liberté. »
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Vivre enfin !
Les péchés blancs se ressentent comme doux. Quant aux péchés noirs, nous les reconnaissons tout de suite : c’est quelque chose de mal. Mais même la colère ou l’irritation peuvent être une expression appropriée — et donc positive ! — d’une démarcation par rapport à un comportement mauvais d’autrui. Dans les groupes des 12 Étapes, nous nous basons sur la perspective divine qui nous aide à faire cette différence pas évidente. Il s’agit d’avoir plus de vie dans la vie, et non de simplement survivre et de se défendre à l’aide de méthodes humaines désespérées.
Non, non, ça ne fait … aïe … absolument rien
En fin de compte personne ne peut t’enlever ta dignité Paul le formule de la manière suivante : vous êtes ressuscités avec Christ – votre vie est cachée en Dieu, avec Christ. C’est pourquoi tu es parfaitement protégé en Christ ! C’est pourquoi personne ne peut t’enlever ta dignité. Ta personne reste ainsi intouchable (cachée en Christ), affranchie de la mainmise d’autrui. Violence — abus — méchanceté Est-ce vrai ? La persécution des chrétiens en Chine. Le supplice, des dizaines d’années passées dans des camps, des victimes traumatisées, par la violence sexuelle également. Les témoignages de survivants à de tels traumatismes racontent comment Christ a créé un espace protégé pour leur MOI dans leur for intérieur. Cela nous encourage. Ce qui est sûr : les êtres humains sont physiquement vulnérables, ils vivent la violence physique, parfois aussi la violence psychique par un lavage de cerveau ou encore la violence par la forme plus subtile de la persuasion ou de la manipulation et des mensonges. Ici, nous remarquons à quel point il est important de faire la différence entre le corps (le Soi) et la personne, le Moi qui est maltraité. Les chrétiens croient que la personne n’est jamais disponible, mais qu’elle peut être supprimée de manière brutale et méprisante. « Votre vie est cachée avec Christ en Dieu » est donc l’expression d’une magnifique protection tout en servant de base nécessaire à des 168
Étape 7 – Permettre la transformation
transformations profondes : c’est par là seulement que la femme décrite plus haut a le courage de reconnaître la vérité sur sa situation difficile et d’agir en conséquence. Elle réalise tout à coup qu’elle est libre de ce syndrome de secouriste. Elle se lève et fait confiance à Dieu qu’il est le Sauveur des personnes autour d’elle — voilà ce qu’est une réelle humilité. Où est-ce que ta dignité en a pris un coup ? La vérité suivante est une consolation pour les personnes maltraitées et brisées : Même si tu as traversé de nombreuses expériences destructrices, si on t’a piétiné, vexé, humilié, écrasé, ton « Moi » n’a pas pu être atteint ! Ton « Moi » est et reste caché en Jésus. Crois seulement et fais confiance. Peut-être ne peux-tu pas (encore) prier pour toi-même. Le groupe te donne la possibilité de recevoir à nouveau cette dignité divine. Demande à d’autres de te bénir concrètement (éventuellement même en imposant les mains). La dignité de la personne vient de l’éternité de Dieu Les chrétiens sont toujours conscients de ce respect envers les personnes : tu as en réalité plus de valeur que tu n’en as à tes yeux, même malade, misérable, mourant… ! Comparé à l’éternité de Dieu, tu es bien plus que 30, 60 ou 80 années d’expérience, plus que tes traumatismes ou même plus que tes forces et tes capacités. C’est pourquoi nous nous respectons les uns les autres dans les groupes comme étant des bien-aimés de Dieu.
Possibilités de prière au sein du groupe !
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Répète l’Étape 3 et demande à ce que ton « Moi » soit lié à Jésus afin que tu deviennes de plus en plus toi-même. Place-toi sous sa protection éternelle, sous sa main prévoyante. « Jésus, je suis content d’être lié à toi de manière indissoluble. Je ressens encore les anciens modèles, comportements et émotions de mon histoire. Je n’arrive pas à les lâcher. Mais toi, tu m’as déjà saisi. Je suis devant toi, juste et pur, même si tout n’est pas encore entré dans l’ordre. Tu m’aideras afin que je devienne toujours plus celui que tu vois déjà en moi. Pour toi, l’essentiel n’est pas que toutes les erreurs et les comportements destructeurs aient disparu, mais il s’agit de moi-même, afin que je reconnaisse ton amour qui est là tout simplement. » Tu peux également demander à d’autres personnes du groupe de te confirmer cette nouvelle position en Jésus. Tu te places ainsi dans cette position de liberté, par l’Esprit. Et cela te libérera pour que tu puisses travailler à ton « Moi » . Laisse-toi encourager : « ce qui était à la mort », les anciens comportements, tout cela peut mourir entièrement, tu peux t’en séparer sans crainte et tu finiras enfin par être « toi-même » !
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Caroline, Myriam, Christian,
Clément & Léa, Karine, Anne, Joël, Claire & Thomas, Adrien, Jean, Florence, Paul, Isabelle, Lydie, Matthieu, Camille, Estelle, Laurent, Nicolas, Marie,Yohan, Nathalie, Max, Sarah, Philippe, Pascal, Barbara, Daniel, Valérie, Alicia, Stéphane, Éric…
Étape 8 Prêts à clarifier les relations
« Nous avons dressé la liste de toutes les personnes que nous avions lésées et avons résolu de réparer nos torts envers chacune d’entre elles. »
Nous nous prépa rons à vivre une transfor ma tion de nos rela tions inter per sonnel les. Les Étapes 8 et 9 nous permettent d’approfondir nos relations interpersonnelles. L’Étape 8 se concentre sur les deux aspects suivants : ! Nous nous préparons à voir notre relation avec autrui dans une autre perspective. ! Et en même temps, nous nous préparons à nous traiter nous-mêmes de la bonne manière. L’Étape 8 fait grandir nos facultés relationnelles, surtout envers les autres, mais également envers nous-mêmes et envers Dieu. Au travers de l’Étape 8, nous apprenons que lorsque nous réparons nos torts commis dans le passé envers différentes personnes, notre relation avec eux change. ! Nous commençons à comprendre comment évoluent réellement les changements relationnels. ! Ainsi nous réalisons les conséquences négatives de notre égocentrisme. L’Étape 8 nous fait peur : Nous ressentons de la honte, nous avons des sentiments de culpabilité et avons peur des rencontres à venir.
Vivre enfin !
Explications concernant l’Étape 8 Les Étapes précédentes t’ont aidé à te détacher de ton égocentrisme. Tu as de mieux en mieux compris comment tu te comportais envers autrui et dans quelle mesure cela a parfois détruit tes relations avec eux. ! Au sein de tes relations tu n’as essentiellement vu que toi-même. ! Tu étais aveugle envers autrui, parce que tu t’étais embourbé dans tes propres problèmes. ! Tu as évité de rencontrer les personnes avec lesquelles tu étais en conflit. ! Tu as surtout nié l’existence de problèmes. ! Tu as rendu les autres responsables de tes problèmes et tu les as accusés. ! Tu as lié d’autres personnes à toi, parce qu’elles t’étaient utiles. ! Tu étais partial et aveugle, tu fuyais les conflits, tu étais malhonnête, irresponsable et manipulateur. Et c’est pour ces comportements-là que la réparation des torts commis dans le passé vient apporter sa contribution.
« Nous avons dressé la liste de toutes les person nes que nous avions lésées … » Comme nous venons de le dire, l’Étape 8 nous permet d’augmenter nos facultés relationnelles, premièrement envers autrui, mais aussi envers nous-mêmes et envers Dieu. Le fait que nous vivions tournés vers nous-mêmes constituait notre principal problème. Nous remarquons de plus en plus qu’en agissant ainsi, nous avons détruit des relations ; l’Étape 8 nous prépare maintenant à vivre une nouvelle forme de relation avec autrui : nous voyons de mieux en mieux les autres personnes et leurs besoins. Suite à notre égocentrisme, nous avons lésé autrui de bien des manières. Cela doit enfin s’arrêter, et au-delà : nous voulons essayer de réparer ce qui est susceptible de l’être. Même si nous avons encore beaucoup à faire pour accepter la présence du Christ en nous (comme nous l’avons appris dans les Étapes 6 et 7), nous voyons comment nous nous ouvrons de plus en plus à autrui. Lorsque nous vivons cela, nous sommes prêts pour une rencontre directe — face à face — avec les personnes au sujet desquelles nous devons admettre que nous avons eu un comportement déplacé.
Liste des réparations de nos torts Au cours de l’Étape 8, nous étudierons différentes situations dans lesquelles notre ancien comportement a eu des conséquences négatives pour autrui et essayerons de comprendre quelles personnes étaient concernées. Dans la mesure du possible, nous allons tout mettre en œuvre pour réparer les torts du passé, de sorte qu’ils ne nous bloquent plus dans le présent. L’Étape 8 propose d’établir une liste mentionnant le nom des personnes concernées. 172
Étape 8 – Prêts à clarifier les relations
L’Étape 8 m’aide également dans ma relation avec moi-même L’Étape 8 est également utile pour toi-même. Ton comportement t’a blessé toi-même et t’influence aujourd’hui encore, par exemple dans l’opinion que tu as de toi. Si tu apprends à être indulgent envers toi-même, tu le seras également envers autrui. Il est donc important que tu notes ton nom sur la liste des personnes que tu as blessées et envers lesquelles tu t’es rendu coupable. N’est-ce pas une pensée intéressante ? Si tu es prêt à réparer le tort occasionné chez les autres, cela t’aide également à trouver un nouvel amour pour toi-même. ! Tu seras libéré de ton isolement et de ta solitude. ! Tu prendras tes responsabilités pour ces attitudes négatives en les acceptant publiquement. ! Tu seras progressivement libéré de ton rôle de victime qui paralysait ta vie et t’a rendu passif.
Apprendre à se pardonner à soi-même — la base de la réparation Tu ne peux surmonter les sentiments de colère, de honte et de culpabilité que si tu apprends à te pardonner à toi-même et à autrui. Sache-le : Dieu t’a depuis longtemps pardonné ton attitude blessante, ta culpabilité envers les autres. Maintenant commence pour toi le processus d’apprentissage parfois difficile qui consiste à te pardonner à toi-même. Cette démarche est déterminante pour que tu puisses avancer dans la guérison. Commence par faire un premier pas pour te pardonner à toi-même : prends la responsabilité de la souffrance que tu as fait subir à autrui et à toi-même. Fais toutefois attention à ne pas tomber dans le piège de l’auto-accusation ! Tu peux avoir du respect et de l’estime pour toi-même au cours de ce processus de réparation – malgré tous les torts auxquels tu fais face. Jésus a pardonné tout péché. Si tu n’es pas sûr d’être pardonné, attends encore avant de faire cette démarche de réparation. Prends plutôt un moment avec Dieu pour clarifier ta relation avec lui jusqu’à ce que tu sois prêt à faire ce pas.
Je vais réussir
Je vais Je vais réussir TOUT Je vais réussir avouer ! Je vais…
Seules les 10 C’est l’heure premières minutes de sont vérité !! Je n’ai pas difficiles. le droit de
cacher quoi que ce soit.
Au suivant,
s’il vous plaît !!
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Vivre enfin !
Mise en pratique de l’Étape 8 1. Recon naître les résis tan ces lors de l’Étape 8 et y travail ler Réparer les torts dus à notre ancienne attitude est une tâche difficile. Tu progresseras maintenant dans cette tâche. Si tu notes tes pensées pendant que tu établis la liste des personnes que tu as blessées, cela t’aidera à percevoir les résistances que tu ressens envers une réparation.
Sentiments Pendant que tu écris, tu auras peut-être des sentiments très inconfortables. Il peut s’agir de sentiments de honte, de culpabilité ou de peur. Tu as par exemple des sentiments de honte si tu fais courageusement face à la souffrance que tu as provoquée chez les autres – dans la mesure où tu le sais.
Existence menacée Le fait de vouloir réparer tes torts peut également générer de nouvelles difficultés. !
!
!
Il est possible que ta famille soit menacée dans son existence si par exemple la réparation de tes torts menace ton emploi et que le revenu de la famille ne soit plus assuré. Ou bien, tu commences à avoir peur de nuire à ta réputation ou à celle de ta famille si tu répares tes torts. Ou encore, tu dois craindre que la réparation brise une amitié. Tu te demandes par exemple : « Si j’ai volé un ami pendant des années, est-ce qu’il faut vraiment que je le dise ? C’est de la pure folie ! »
Évitement Peut-être veux-tu tergiverser par peur du rejet. Beaucoup d’entre nous ont remarqué qu’ils évitaient de réparer leurs torts parce qu’ils avançaient comme prétexte les phrases suivantes : ! ! ! ! ! ! ! ! !
« Le moment n’est pas venu. » « La situation sera pire encore ! » « Je ne pourrai plus jamais regarder cette personne en face ! » « C’était juste un détail ! Personne ne l’aura remarqué ! » « Ça ne sert à rien ! » « Tout le monde le fait ! » « C’est du passé, tout ça. C’est oublié depuis longtemps ! » « Est-ce que je ne dois pas plutôt m’occuper des difficultés actuelles ? » « ça ne fait que causer des ennuis ! Quel cirque ! »
Quelle phrase emploies-tu ? En connais-tu une autre ?
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Étape 8 – Prêts à clarifier les relations
En ai-je vraiment besoin pour changer de comportement ? Est-ce que la réparation des torts doit vraiment faire partie du chemin de ces 12 Étapes qui doit apporter la guérison, la transformation et la paix ? Il est vrai que tu peux lâcher certains comportements anciens sans passer par un face-à-face personnel et direct avec ta culpabilité envers autrui. Mais il ne s’agit pas ici de savoir si tu dois reconnaître tes torts ou pas. Il ne s’agit pas d’une réparation purement mécanique (sans base relationnelle).
La mesure est la relation honnête La seule mesure qui compte sur le chemin de ces 12 Étapes est qu’en tant qu’êtres humains, nous voulons apprendre à vivre dans des relations saines avec nous-mêmes, avec les autres et avec Dieu. N’en exclus donc pas les relations avec les autres ! C’est ce sujet que nous traitons à la huitième et à la neuvième Étapes. Tes relations avec autrui y gagneront si tu oses faire face directement à un maximum de situations. Tu apprendras ainsi à t’épanouir plus rapidement. Tu seras surpris de voir le nombre de réactions positives lorsque tu admettras courageusement tes torts.
2. Exer ci ces pour l’Étape 8 La liste Lorsque tu établiras ta liste, tu jetteras un œil sur diverses relations importantes : ! la relation envers toi-même, ! envers ta famille, ! envers tes proches, ! envers les membres de ton église, ! envers tes amis, ! envers tes collègues de travail, ! envers tes voisins, ! envers les membres d’une association (le club de sport, de tir, etc.) Demande à Dieu de te diriger pour savoir quelles personnes sont concernées.
Exemple de culpabilité envers autrui Les exemples doivent t’aider à établir la liste. Il y a certainement encore de nombreux points que tu peux découvrir toi-même. Des actes qui ont directement fait du tort à autrui ! Les rapports avec l’argent : des prêts ou des dons exagérés ; l’avarice ; la générosité pour acheter ainsi l’amour et l’amitié ; garder l’argent pour se récompenser soi-même… 177
Vivre enfin ! !
! !
Les rapports avec les promesses : se mettre d’accord sur des points qui peuvent être poursuivis en justice et refuser ensuite de respecter les conditions ; ou tout simplement escroquer, rompre des promesses, blesser profondément quelqu’un par à une infidélité sexuelle… Les rapports avec la propriété : abîmer, détruire le bien d’autrui, voler… Les rapports avec la dignité des autres : violence verbale, sexuelle, physique envers autrui, les mensonges, la manipulation…
Les actes dans lesquels tu as mêlé autrui à ton comportement inadapté !
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Être un mauvais exemple : pour tes enfants, tes amis ou d’autres personnes qui attendaient de toi que tu les diriges… Égocentrisme : t’occuper uniquement de toi-même et de tes objectifs égoïstes en ignorant totalement les besoins des autres… Oubli : oublier les anniversaires, les jours de fête ou d’autres manifestations spéciales… Ne pas prêter attention aux autres : n’apporter aucun encouragement ou aucune attention aux autres, les ignorer tout le temps, les traiter comme s’ils étaient quantité négligeable… Négligence : ne t’efforcer en aucune manière de remplir tes obligations, ou même ne pas montrer de reconnaissance envers ceux qui t’ont aidé… Ne pas prendre ses propres responsabilités : envers ta santé, ton éducation, ton repos, ta créativité… et provoquer des dégâts chez les autres à cause de cela.
Liste de réparations envers autrui Sois attentif aux mouvements de ton cœur avant de remplir le tableau.
Personne
Relation
Mon tort
Les conséquences pour les autres
Les conséquences pour moi
Audrey
Épouse
Colère, vexations
Peur de moi, dignité blessée
Honte, confiance détruite
Paul
Collaborateur
Harcèlement sexuel
Honte, méfiance
Perte de l’estime de soi
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Vivre enfin !
Note quelques mots sur ta disposition à demander à Dieu de te pardonner et à accepter les conséquences de cette démarche.
Quand et comment prévois-tu de réparer tes torts ?
Exer cice de l’en nemi ou de l’ami Ta disponibilité à réparer tes torts dépend entièrement de ton attitude envers la personne. Est-elle ton ami/e ou est-elle ton ennemi/e ? Tu n’auras guère de mal à être honnête envers les personnes qui sont bien intentionnées à ton égard, lorsque tu es relativement sûr de ta relation avec elles. Mais la situation est totalement différente lorsque tu dois faire face à des personnes hostiles. Ces ennemis sont des personnes qui t’ont blessé ou qui cherchent à te faire du mal, et des personnes pour lesquelles tu ressens de la rancœur. Si les blessures qu’elles t’ont infligées sont plus grandes que celles que toi tu as causées, tu auras davantage de mal à être ouvert pour réparer les torts envers elles. Demande l’aide de ton groupe ou d’une personne de confiance qui peut par exemple te soutenir par la prière. Quelle que soit l’ampleur du péché de l’autre envers toi, c’est ta propre culpabilité envers lui que tu dois tirer au clair. Imagine que tu te trouves en face de ton pire ennemi ou de ta pire ennemie et que tu veuilles réparer tes torts. Qu’est-ce qui te passe par la tête ? Qu’est-ce que tu ressens ? Qu’est-ce que tu ferais de préférence ?
Imagine que tu te trouves en face de ton meilleur ami ou de ta meilleure amie et que tu veux réparer tes torts. Qu’est-ce qui te passe par la tête ? Qu’est-ce que tu ressens ? Qu’est-ce que tu ferais de préférence ?
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Vivre enfin !
4. Comment la Bible nous conduit à la vie Différentes histoires bibliques nous apprennent à quel point il est important d’avoir des relations durables, profondes et remplies d’amour. Nous avons un modèle fascinant en Jésus : il a dédié sa vie entière à l’amour envers les hommes et les a encouragés à s’aimer les uns les autres de la même manière : A ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres. ~ Évangile de Jean, 13.35 (SEM)
Jésus enseigne que la réconciliation avec Dieu signifie également vivre réconcilié avec les hommes. La grâce ne se divise pas : tu ne peux pas espérer recevoir la grâce pour toi et la refuser à d’autres. On retrouve cela très clairement dans la célèbre parabole sur le pardon (connue également sous le nom du « serviteur impitoyable ») :
Le serviteur impitoyable — Matthieu 18 (SEM) La question de la grâce Alors Pierre s’approcha de Jésus et lui demanda : – Seigneur, si mon frère se rend coupable à mon égard, combien de fois devrai-je lui pardonner ? Irai-je jusqu’à sept fois ? – Non, lui répondit Jésus, je ne te dis pas d’aller jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. ~ Matthieu 18.21-22
La réponse de Jésus : une remise de la dette par miséricorde En effet, il en est du royaume des cieux comme d’un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. Lorsqu’il commença à compter, on lui en présenta un qui lui devait soixante millions de pièces d’argent. Comme ce serviteur n’avait pas de quoi rembourser ce qu’il devait, son maître donna ordre de le vendre comme esclave avec sa femme et ses enfants ainsi que tous ses biens pour rembourser sa dette. Le serviteur se jeta alors aux pieds du roi et, se prosternant devant lui, supplia : « Sois patient envers moi, accorde-moi un délai et je te rembourserai tout ! » Pris de pitié pour lui, son maître le renvoya libre, après lui avoir remis toute sa dette. ~ Matthieu 18.23-27
Le refus de transmettre cette miséricorde A peine sorti, ce serviteur rencontra un de ses compagnons de service qui lui devait cent pièces d’argent. Il le saisit à la gorge en criant : « Paie-moi ce que tu me dois ! » Son compagnon se jeta à ses pieds et le supplia : « Sois patient envers moi, lui dit-il, accorde-moi un délai et je te rembourserai. » Mais l’autre ne voulut rien entendre. Bien plus : il alla le faire jeter en prison en attendant qu’il ait payé tout ce qu’il lui devait. ~ Matthieu 18.28-30
Les conséquences : crainte, affliction, colère D’autres compagnons de service, témoins de ce qui s’était passé, en furent profondément attristés et allèrent rapporter toute l’affaire à leur maître.
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Euh… Je regrette que … euh… il y a 6 mois … euh … avec votre femme …
Étape 9 Les relations s’améliorent
« Nous avons réparé nos torts envers ces personnes dans la mesure du possible, sauf lorsqu’en ce faisant, nous risquions de leur nuire ou de nuire à d’autres. »
Comment les rela tions s’amé lio rent concrè te ment Avec l’Étape 9, nous nous concentrons sur la question suivante : Comment réparer concrètement nos torts ? Avec l’Étape 9, nous dégageons les exceptions à la règle. Quand ne doit-il pas y avoir réparation des torts ? Lorsqu’en ce faisant, nous nuisons aux autres plus que nous ne leur rendons service.
Vivre enfin !
Explications concernant l’Étape 9 « Nous avons réparé nos torts envers ces person nes … » Comment y procéder concrètement ? Comme trouve-t-on le bon moment ? Dans l’Étape 9, nous devons apprendre à développer une bonne capacité de jugement et la sensibilité à discerner le moment approprié. Ta préparation personnelle Tu dois personnellement être au clair sur tes motivations et être bien préparé sur le plan spirituel, sentimental et mental. Le contexte Choisis un cadre approprié : lieu, endroit, ambiance, heure Créativité et fantaisie Il est très important de ne pas suivre machinalement un modèle de réparation mais de s’adapter d’une manière très créative et individuelle à chaque personne. Les formes En général, tu vas essayer de réparer tes torts lors d’une rencontre personnelle. Tu peux exceptionnellement utiliser une autre forme (téléphone, lettre). Dans certains cas, un entretien suffira, dans d’autres le processus s’avérera plus long. Si tu manques d’assurance à un moment donné, cherche de l’aide : demande à Dieu de t’aider ou soumets tes questions à ton groupe pour en discuter.
« ... dans la mesure du possible, sauf lors qu ’en ce faisant, nous risquions de leur nuire ou de nuire à d’au tres. » Passons maintenant aux exceptions possibles :
Le contact n’est plus possible Dans certaines situations, le contact personnel direct avec les autres est impossible. Cela concerne des personnes que nous ne pouvons pas retrouver(adresse inconnue par exemple) ou des personnes décédées. Dans ces cas-là, nous pouvons répondre à notre besoin de réconciliation grâce à une réparation indirecte des torts : ! Nous le faisons alors dans la prière ou nous écrivons par exemple une lettre à cette personne, un courrier que nous n’envoyons pas, en nous imaginant cependant parler réellement à la personne absente. ! Nous pouvons également réparer nos torts en faisant du bien à quelqu’un d’autre ayant un lien quelconque avec la personne que nous avons blessée. 188
Étape 9 – Les relations s’améliorent
« …nous risquions de leur nuire ou de nuire à d’autres. » La deuxième exception concerne des personnes envers lesquelles nous ne pouvons que partiellement réparer nos torts : un dévoilement total aurait pour conséquence de nuire encore plus à ces personnes ou à des tiers. Cette catégorie de personnes peut comprendre : ! le conjoint ! l’ex-conjoint ! l’ancien partenaire en affaires ! d’anciens amis Nous devons évaluer si une ouverture totale ne leur nuirait pas davantage encore. Un exemple : l’infidélité Imagine que tu as trompé ta femme il y a de cela des années. Tu veux maintenant réparer ce tort. Tu rencontres le mari de la femme avec laquelle tu as commis l’infidélité. Tu veux réparer ta faute envers lui et tu lui racontes que tu as couché avec sa femme pendant des années. Il ne savait rien de tout cela et tombe des nues. En voulant « réparer » tes torts, tu as détruit son couple. La seule réparation possible dans ce cas serait de s’expliquer exclusivement avec la femme en question. Nous devrions éviter de blesser des tierces personnes lors d’une réparation des torts.
Bon… Est-ce que tout est bien maintenant ?
« … si tu te mets en danger »
Confession
Une autre exception : lorsque tu veux réparer tes torts, veille à ne pas te mettre personnellement en danger. Prenons l’exemple suivant : Imagine-toi que tu as longtemps vécu une relation dans laquelle tu étais exposé, par exemple, à de la violence physique ou morale. Ensuite, tu as résolument pris tes distances vis-à-vis de cette personne pour ne pas être blessé plus longtemps. Dans ce cas, il ne serait pas sage de lui rendre visite personnellement : cela te mettrait à nouveau en danger.
Une façon détournée de froisser autrui Il n’existe pas seulement des façons évidentes de blesser autrui, mais également des manières très subtiles qui se dissimulent derrière de « belles » paroles. Imagine la situation caricaturale suivante : tu vas vers une personne que tu as blessée et tu lui dis : « Je m’excuse pour ma part de responsabilités dans les problèmes que nous avions ensemble. J’ai confessé mon péché à Dieu et tout m’a été pardonné. Pour que je puisse avancer dans ma guérison dans le cadre des douze Étapes, j’ai besoin de ton pardon. Je te demande donc de me pardonner. » Tu entends sûrement tout de suite derrière ces mots le ton manipulateur et contraignant. En réalité tu dis — mais avec d’autres mots : « J’ai fait ma part. Maintenant, c’est à toi de jouer. Tu dois me pardonner ! Sinon tu subiras les conséquences de ton comportement ! » Là, il est clair que ces paroles cachent une menace plus qu’elles ne cherchent à réparer des torts.
189
Vivre enfin !
Développer une sensibilité En résumé : L’Étape 9 nous invite à développer une nouvelle sensibilité pour les relations interpersonnelles, telle que l’aptitude à se mettre dans la peau d’autrui et à réfléchir : si j’essaie de réparer mes torts, quelles en seront les conséquences sur autrui ? !
!
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Jusque-là, nous étions incapables de nous mettre dans la peau d’autrui, parce que notre égocentrisme nous aveuglait. Nous apprenons maintenant : à respecter autrui autant que nous-mêmes.
Étape 9 – Les relations s’améliorent
Mise en pratique de l’Étape 9 1. Résis tance par rapport à l’Étape 9 Si tu découvres des résistances par rapport à cette Étape, reviens à l’Étape 8 ainsi qu’aux exercices correspondants et retravaille-les.
2. Exer ci ces sur le thème de la répa ra tion des torts Réparer des torts de façon créative Lors de chaque réparation de torts, il s’agit de rétablir la relation avec la personne. Chaque personne étant particulière et unique, chaque réparation de torts représente un nouveau défi de créativité. Comment apprends-tu à penser de manière créative et à développer ton imagination dans la recherche d’une forme adaptée de réparation des torts adaptée ? Donne maintenant libre cours à ton imagination :
Aide : tu trouveras quelques suggestions à la fin du chapitre qui pourront peut-être t’inspirer. Lis-les seulement après avoir réfléchi personnellement à la question.
Se pardonner à soi-même Certains d’entre nous n’ont pas développé dans leur vie la capacité à prendre soin d’eux-mêmes. Ils ont par exemple investi leur temps et leur énergie pour être en permanence à la disposition des autres. Ils se sont ainsi sacrifiés eux-mêmes (type de comportement de co-dépendance). Cette façon maladive de se comporter fait d’eux leur pire ennemi. Ils se sont maudits à plusieurs reprises et étaient accablés de sentiments de culpabilité et de honte. C’est pourquoi une Étape essentielle est de reconnaître ces modèles dévastateurs et d’être prêt à se pardonner à soi-même. En quoi dois-tu te pardonner à toi-même ?
191
Vivre enfin !
te blesser, que ce soit à travers mes pensées, mes paroles ou mes comportements. Je ne voulais pas te blesser. Je te demande de me pardonner, et j’essaierai dorénavant de me comporter autrement/plus correctement envers toi. J’aimerais réparer ce que je t’ai fait lorsque __________________________ Excuse les paroles que j’ai formulées sous l’effet de _____________________ (la peur, l’inconscience, la confusion, etc.). Je te promets d’être désormais plus aimable et respectueux envers toi.
Réparation des torts auprès de toi-même Lorsque tu t’intéresses à la personne que tu as blessée, tu vois en même temps plus clairement ce que tu as provoqué dans ta propre vie par ton comportement : Quelques exemples : !
!
!
Ok,
!
Je me
pardonne !!
!
!
Si tu étais furieux, il n’est pas rare que tu te sois blessé toi-même en premier lieu. Cela t’a conduit à être dépressif et à t’apitoyer sur ton sort. Si ton comportement irresponsable t’a plongé dans des problèmes financiers, tu as eu des ennuis avec ta famille et tes créanciers. Si par des sentiments de honte et de culpabilité, tu as accusé les autres pour ne pas devoir te remettre en cause personnellement. Frustré par un manque de maîtrise de toi, tu t’es montré agressif vis-à-vis des autres et tu les as intimidés. À cause de ton comportement sexuel débauché, aucune intimité profonde et satisfaisante n’a pu s’établir entre toi et ton/ta partenaire. Ta peur d’être abandonné a détruit des relations parce que tu n’as pas permis aux autres d’être eux-mêmes. Tu les as ainsi rendus dépendants et tu les as manipulés — en essayant désespérément de maintenir la relation telle que tu voulais l’avoir.
Qu’as-tu provoqué dans ta propre vie par ta façon de te comporter ?
Comment formuler une réparation des torts envers soi-même Utilise la liste suivante pour t’aider à réparer les torts envers toi-même ! Lorsque ___________________________________________ s’est passé, j’étais __________________________________________________ (effrayé, surpris, je me sentais dépassé, abandonné, etc.). Je me pardonne à moi-même pour tout ce que j’ai fait et qui m’a blessé moi-même, que ce soit à travers mes pensées, mes paroles ou mes comportements. J’aimerais réparer ce que je me suis fait lorsque _____________________ ________________. Je me pardonne pour les paroles que j’ai formulées sous 194
Étape 9 – Les relations s’améliorent
l’effet de _____________________________________________________ (la peur, l’inconscience, la confusion, etc.). Je sais, Jésus, que tu m’as pardonné depuis longtemps, je n’ai pas le droit de ne pas me pardonner.
4.Comment la Bible nous conduit à la vie La règle d’or (Évangile selon Matthieu 7.12) Jésus a résumé en une seule règle la norme selon laquelle nous devrions nous conduire. C’est la célèbre « règle d’or ». Faites pour les autres tout ce que vous voudriez qu’ils fassent pour vous, car c’est là tout l’enseignement de la Loi des proprhètes. ~ Matthieu 7.12 (SEM)
Jésus utilise ici une astuce et nous fait un clin d’œil : il nous propose de nous référer à nos propres attentes, souhaits ou sentiments, car ils nous sont bien connus. (Il part bien sûr du fait que nous nous connaissons nous-mêmes et connaissons nos besoins et désirs !) Jésus en est persuadé : si nous nous comprenons nous-mêmes avec tact, nous pouvons mettre ce savoir à profit pour traiter les autres avec indulgence. Les disciples de Jésus ont cru à cette règle d’or et l’ont adoptée. C’est ainsi que Paul a pu clairement résumer en une seule phrase ce que Dieu nous demande réellement : faire preuve du même amour pour les autres que celui que j’ai pour moi-même : Ne devez rien à personne, si ce n’est de vous aimer les uns les autres car celui qui aime les autres a accompli la loi. ~ Romains 13.8
Ou dans les deux versets suivants : […] et tout autre commandement se résume dans cette parole : (Lévitique 19.18) Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L’amour ne fait pas de mal au prochain : l’amour est donc l’accomplissement de la loi.
Les premiers chrétiens étaient d’accord là-dessus : celui qui aime, marche dans les pas de Dieu. Si tu mets en pratique l’Étape 9, tu accomplis en fait l’attente fondamentale de Dieu. Tu vis (de nouveau, enfin) l’amour de Dieu. Qu’ils croient en Dieu ou pas, les hommes devraient immédiatement comprendre de telles règles. Elles entrent dans une logique convaincante. Mais pour quelles raisons ne suivons-nous pas toujours cette logique ? Certes, l’amour est théoriquement souhaitable, mais pratiquement et uniquement possible si nous nous dépassons nous-mêmes pour aller au-delà de nos limites égocentriques. Ceci nécessite une force particulière. C’est la force du don de soi que Jésus portait en lui lorsqu’il est venu sur cette terre et s’est abaissé jusqu’à la mort sur la croix (cf. épître aux Philippiens 2.5-11).
L’Esprit de Dieu, la source de notre amour Les chrétiens ont toujours su qu’il manquait la faculté d’aimer à un homme sans Dieu. Dans la religion chrétienne, ce manque n’a pas été comblé par des appels particuliers ou une pression accrue, mais par un renvoi à la source de la force divine : le Saint-Esprit. 195
Je sais le faire maintenant !!!
Je sais le faire maintenant !!!
Étape 10 Le principe du « tout de suite »
« Nous avons poursuivi notre évalutation personnelle et quand nous avions tort, nous l’avons admis tout de suite. »
Persé vé rer L’Étape 10 nous encourage à retenir ce que nous avons appris et à le mettre immédiatement en pratique : ! Inventaire de l’Étape 4 : Rester en contact permanent avec soi-même. ! Étape 5 : Avouer immédiatement ses fautes. ! Étape 9 : Réparer immédiatement ses torts. Des aides sur ce chemin sont : ! L’inventaire immédiat, ! l’inventaire quotidien et ! un inventaire à long terme à intervalles réguliers Avec l’Étape 10, nous prévenons les rechutes dans le vieux modèle comportemental.
Vivre enfin !
Explications concernant l’Étape 10
Avec l’Étape 10 nous exerçons une nouvelle attitude : la vigilance. Lorsque les choses dérapent et repartent sur d’anciennes voies, il s’agit pour nous de les changer immédiatement — avec l’aide de Dieu ! À travers l’Étape 10, nous apprenons à surveiller toujours et tout de suite ces trois points principaux : ! impuissance et capitulation devant Dieu (Étapes 1-3), ! inventaire et pardon (Étapes 4-5), ! changement des faiblesses de caractère et réparation des torts (Étapes 6-9). La clé pour rester sur la nouvelle voie est de réagir immédiatement ! Nous combattons ainsi les rechutes (pénibles) dans de vieux modèles comportementaux destructeurs. Cela nous rend capables de réagir plus rapidement et d’avoir une attitude différente face aux risques de rechute. Nous pouvons de cette manière entretenir et même approfondir notre relation avec nous-mêmes, avec les autres et avec Dieu. Nos relations s’améliorent et se consolident. Pour le moment tu as peut-être encore peur de perdre les magnifiques cadeaux que Dieu t’a donnés. Ne crains rien ! Dieu qui a commencé en toi cette œuvre bonne la poursuivra jusqu’à son achèvement (Épître aux Philippiens 1.6). Comme tous les autres, tu te trouves, ta vie durant, dans un processus consistant à te tourner toujours à nouveau vers Jésus. Par ailleurs, le travail des Étapes t’a permis de te rendre compte à quel point tu étais, en réalité, fragile et vulnérable. Tu as donc besoin de soutien. Par la présence aimante de Jésus et par les exercices d’inventaire suivants, tu pourras être patient avec toi-même.
« Nous avons pour suivi notre évalua tion person nelle … » - regar der de près et ne pas lais ser tomber ! ! !
L’inventaire immédiat, l’inventaire quotidien et un inventaire à long terme à intervalles réguliers
Persé vé rer Plusieurs d’entre nous ont fait l’expérience d’une guérison et d’une transformation plus stable grâce à l’application des aides issues de l’Étape 10.
15 minutes — et tu restes sur la bonne voie Ton « évaluation personnelle » signifie de prendre quotidiennement conscience de tes points forts, faiblesses, motivations et comportements et de t’examiner personnellement. Tu as besoin de cette vigilance pour ton processus de guérison tout comme tu dépends de la prière pour ta croissance spirituelle. 200
Étape 10 – Le principe du « tout de suite »
Un tel inventaire personnel n’est pas un exercice qui prend énormément de temps. Il te coûte peut-être une quinzaine de minutes par jour. S’il est pratiqué de manière régulière et disciplinée, le prix pour être en mesure de continuer la bonne œuvre que tu as commencée avec tant de motivation est relativement bas.
La caractéristique du « tout de suite » Garde surtout à l’œil les signes d’une tentation à vouloir reprendre personnellement ta vie en main ou ceux d’une rechute dans de vieux modèles comportementaux tels que rancune, malhonnêteté ou égoïsme. Dès que tu sens arriver une tentation, réagis sur-le-champ. « Tout de suite » est donc notre leitmotiv ! ! Demande pardon à Dieu ! ! Répare tes torts ! ! Continue dans la bonne humeur ! Appliquée quotidiennement, l’Étape 10 te permet de rester naturel, honnête et humble. Le côté positif : l’inventaire régulier te permet de prendre de plus en plus conscience de tes points forts et de tes capacités nouvellement acquises. Tu es moins porté à céder devant des sentiments comme la colère, la solitude ou la suffisance. Cela est nouveau. Prends-en conscience !
Un « inventaire à long terme et à intervalles réguliers » Le meilleur moyen de réaliser cette forme d’inventaire est de se retirer pendant un certain temps pour réfléchir seul, ou de participer à une retraite. Ces moments sont souvent très particuliers et te donnent beaucoup de temps pour réfléchir sur ta personne et ta vie. Ils te permettent également de clarifier certains aspects devant Dieu, de renouveler ton engagement, d’aller de l’avant avec lui et de lui soumettre à nouveau ta vie. Cette forme d’inventaire peut être réalisée une à deux fois par an. C’est une bonne occasion pour réfléchir à tes progrès. Plusieurs d’entre nous ont fait l’expérience de pouvoir considérer leur vie sous un autre angle pendant cette période. Ce regard en arrière leur a donné l’occasion de prendre conscience des changements significatifs qui se sont opérés dans leur vie, ce qui les a encouragés et leur a donné un nouvel espoir. « L’inventaire à long terme et à intervalles réguliers » t’aide à reconnaître plus clairement tes problèmes et tes points forts. L’inventaire quotidien te permet d’effectuer “tout de suite” les corrections nécessaires. Avec l’expérience, tu découvriras souvent de nouvelles faiblesses mais également de nouveaux points forts en toi.
« … quand nous avions tort, nous l’avons admis tout de suite. » Les rechutes surviennent « en douce » !
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Ton ancienne routine revient furtivement. La seule chose à faire : renouveler la capitulation des Étapes 1-3. La maîtrise de soi s’évanouit, de vieux comportements se glissent de nouveau dans ton quotidien. Un bon conseil : fais de ta dépendance ton 201
Vivre enfin !
conseiller et pose-toi la question : « Quel est le besoin que je cherche à satisfaire au travers de cette dépendance ? » !
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De vieilles histoires resurgissent. La conséquence est que tu as honte et tes stratégies de déni réapparaissent. La honte n’est jamais bonne conseillère. Reviens humblement à la « capitulation » dans les bras pleins de compassion de Dieu. Tu recommences à manipuler ou à exercer ton contrôle dans des situations particulières. Laisse Jésus te protéger, il est bien plus attentif que toi ! Si tu recommences à t’apitoyer sur ton propre sort et à te sentir inférieur, tu peux examiner tes sentiments et te laisser encourager par cette vérité : en Jésus tu as tout ce dont tu as besoin. Si tu t’es à nouveau isolé, tu peux rendre visite à des amis pour renouveler tes relations. Si tu ressens que tu as des difficultés à résister à ton ancienne dépendance (par exemple aux drogues), arrête-toi net, et accroche-toi à Jésus (Étapes 2-3). Il a un pouvoir qui surpasse tout dans ce monde. Demande-lui de t’aider : « Jésus, ne me libère pas simplement de mes besoins que je cherche à combler au travers de ma “drogue”. Montre-moi comment et où je peux satisfaire ces besoins de façon saine. » Là où tu tombes à nouveau dans le piège de la peur, trouve la raison de ta crainte. Tu as le droit de reconnaître ta peur, et de l’apporter à Jésus, il te guide à travers cette crainte (cf. Psaumes 23.4). Là où tu retiens tes sentiments, où tu ne veux pas les communiquer à ton entourage et où tu te laisses influencer par les besoins et désirs des autres, prends le risque : sois honnête et formule tes sentiments et besoins !
Tu apprends à réagir de plus en plus rapidement et à remplacer tes vieilles habitudes par les principes de vie nouvellement appris.
Et s’il subsiste quand même quelque chose ? N’aie pas peur ! Même au travers des rechutes, Jésus te montre certains comportements qui t’avaient peut-être échappés. Ceux-ci sont donc mis en évidence pour qu’ils puissent être changés. N’oublie pas : chaque rechute te permettra d’apprendre davantage ! Un tel inventaire immédiat personnel t’aidera à découvrir qui tu es, dans quel but tu as été créé et où tu vas. Finalement, le plus important est que ta relation avec Jésus s’approfondisse et guérisse, et non pas uniquement que tes vieux comportements disparaissent. Rappelle-toi pour les Étapes 10-12 : les relations sont toujours prioritaires !
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Étape 10 – Le principe du « tout de suite »
Mise en pratique de l’Étape 10 1. Recon naître les résis tan ces lors la dixième Étape et y travail ler La tentation de la guérison à la va-vite Tu pourrais être tenté, après les Étapes 1-9, de retourner à ta suffisance et croire que maintenant tu es guéri. Peut-être que tu crois maintenant avoir toutes les réponses et pouvoir arrêter le programme des 12 Étapes. Beaucoup d’entre nous se sont retrouvés dans cette situation : ils étaient contents d’eux-mêmes et ne voyaient pas le besoin de poursuivre le programme des 12 Étapes. Pour ne pas devoir venir aux rencontres, ! ! !
ils occupaient volontiers cette date avec d’autres activités ils trouvaient de bonnes excuses, pour s’abstenir ils négligeaient de plus en plus le travail sur le programme (après tout, il ne s’agissait plus que des dernières Étapes !).
Fais attention toi aussi, à ce niveau ! Rends-toi compte que : ! !
tu pourrais perdre à nouveau les acquis atteints jusque-là. tu n’es toujours pas maître de ta vie.
Tu dois comprendre que tu ne peux préserver les succès obtenus jusque-là que si tu es prêt à organiser ta vie dans l’esprit des 12 Étapes. Il ne s’agit pas d’une technique mais d’une relation vivante avec Jésus. Il te portera et veillera sur la transformation de ta vie. Connais-tu cette tentation ?
Problèmes de discipline ? Ce n’est pas facile d’effectuer l’inventaire quotidien. Certes, un inventaire de 15 minutes a l’air court, mais demande vraiment de la discipline. Décide à quel moment de la journée tu veux prendre du temps pour cet inventaire. Pour les personnes « du matin », choisissez plutôt le matin de bonne heure, pour celles « du soir », un quart d’heure le soir serait préférable. Il serait sage de l’intégrer clairement dans le déroulement de ta journée. Si tu as des problèmes à ce niveau, discutes-en avec ton groupe et accepte de l’aide. Réfléchis avec les autres sur tes motivations en faveur de cette forme d’inventaire ou tes résistances contre celle-ci. Ils te demanderont par la suite si tu as mené à bien tes résolutions. Qu’est-ce qui pourrait t’aider à affermir ta discipline ?
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Vivre enfin !
2. L’in té rêt de l’Étape 10 Un travail consciencieux avec l’aide de l’Étape 10 a beaucoup d’avantages. Le principal : l’Étape 10 fortifie ton processus de guérison et t’aide à préserver ce que tu as obtenu jusque-là. Ton attention continuelle rapporte davantage de fruits :
Une plus grande confiance en Dieu C’est là où tu as le plus peur d’abandonner ton ancien modèle comportemental que tu as le plus de difficultés à faire confiance à Dieu. À ce moment-là, la tentation est grande d’éluder la peur (l’éviter, la nier, faire appel à d’anciens modèles de protection et de contrôle, etc.). Tu apprends de plus en plus à montrer ta peur à Jésus et à la lui confier. Ceci renforce ta confiance. Avec son aide, tu peux développer une nouvelle attitude qui apaise réellement tes besoins les plus profonds. Dans quels domaines as-tu remarqué que ta confiance en Dieu s’est accrue ?
Une plus grande confiance en toi Avec l’Étape 10, tu apprends à assumer la responsabilité pour ta propre personne, pour les situations dans lesquelles tu te trouves et pour les personnes que tu fréquentes (conjoint, enfants, amis). Cette nouvelle attitude envers la vie te rend apte à agir. Ton ancien rôle de victime disparaît. D’une façon plus profonde, tu te respecteras, tu t’estimeras et retrouveras ta dignité. Dans quels domaines as-tu remarqué avoir déjà acquis plus de confiance en toi ?
Les relations s’approfondissent Travailler l’Étape 10 avec succès signifie regretter réellement ses erreurs. Ceci t’encourage à t’accrocher et à améliorer ta relation avec autrui. Le principe du « juste aujourd’hui » (faire quotidiennement face à ses faiblesses) et la correction « tout de suite » façonneront de plus en plus ton caractère et transformeront positivement ton style de vie. !
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Effectuer l’inventaire et « tout de suite » reconnaître tes erreurs permet de résoudre beaucoup de malentendus dans tes relations, avant que ces erreurs ne puissent causer un quelconque dégât.
Étape 10 – Le principe du « tout de suite » !
!
Tu apprends à t’exprimer au lieu d’avoir peur en permanence d’être percé à jour. Et tu te rends compte que tu n’as pas besoin de te cacher derrière un masque si tu es sincère. En contrepartie, d’autres personnes peuvent reconnaître à quel point leur comportement est inefficace parce que tu assumes franchement tes faiblesses. Tu apprends à bien évaluer les autres et ainsi tu deviens capable d’une plus grande intimité.
Quels succès enregistres-tu grâce à la mise en pratique de l’inventaire quotidien et le principe du « tout de suite » ? Pourquoi ?
Une perception de soi plus claire Jusqu’à présent, dans ta vie, tu n’as pas pu t’exercer à prendre conscience de toi-même parce que tu fixais toute ton attention sur tes problèmes ainsi que sur leurs causes et les sentiments qui les accompagnaient. Jésus t’a libéré de cette fixation. Le « nuage de problèmes » s’est évaporé. Tu découvres maintenant que la vérité te rend libre. Jésus a mis tout en lumière : tu te perçois mieux toi-même, tu perçois mieux les autres et Dieu (“Après tout, je ne suis pas aussi bête que je le pensais ; j’ai été un vrai lâche, Dieu a été et est vraiment bon à mon égard…”) Ton quotidien bénéficie d’une nouvelle qualité de vie : la vie exposée à la lumière. Prends-tu déjà davantage conscience de cette lumière dans ton quotidien ?
3. Programme de travail de l’Étape 10 « Inventaire quotidien » veut simplement dire que chaque jour mérite une attention toute particulière. « Pense au jour le jour, ne te fais pas de soucis pour le lendemain », telle est la devise. C’est le slogan décisif qui rend le travail des 12 Étapes aussi serein. Trois différentes formes permettent de mettre en pratique cette attitude : ! ! !
l’inventaire immédiat, l’inventaire quotidien et un inventaire à long terme et à intervalles réguliers
Chaque forme a un objectif particulier. 205
Étape 10 – Le principe du « tout de suite »
Juste aujourd’hui, je ne craindrai rien. Je n’aurai notamment pas peur d’être heureux et je me réjouirai des bonnes, belles et agréables choses dans la vie. Juste aujourd’hui, je veux m’accepter et vivre à partir de la force que Dieu me donne. Juste aujourd’hui, je décide de croire que je peux vivre selon ces principes le temps d’une journée. J’en ai le choix — par la grâce !
L’inventaire immé diat ou « tout de suite » « Inventaire immédiat » signifie t’arrêter brièvement plusieurs fois par jour, analyser ce qui se passe et dans ce sens éclairer la situation dans laquelle tu te trouves. Arrête-toi un petit moment plusieurs fois par jour : jette un regard en arrière, prends conscience dans ta tête ce que tu as pensé, senti et fait, et de la situation à laquelle tu viens de faire face. Si tu t’arrêtes ainsi, tu restes en contact avec toi-même. Cela t’aide surtout dans des situations très tendues et chargées d’émotions. Tu t’apercevras si tu es sur la mauvaise voie et à quels niveaux tu pourrais ou devrais « tout de suite » changer d’attitude. Ceci réduit les sentiments chroniques de culpabilité et de honte qui t’ont jusque là accompagné en permanence et ont entravé ta croissance. Prenons deux exemples : une femme bombardait son mari de mille questions et ne lui laissait pas le temps de répondre. Quand elle s’en est rendu compte, elle s’est arrêtée et a réfléchi à une meilleure attitude : elle a décidé de faire une pause toutes les trois phrases et d’attendre trente secondes… Un homme a vécu à plusieurs reprises la scène suivante : il reçoit un appel téléphonique, est sollicité et ne peut s’empêcher de répondre : Oui, je t’aiderai. Même s’il n’a en fait pas le temps ou l’énergie nécessaire, il n’arrive pas à dire « non » ! Lorsqu’il s’est rendu compte de ce comportement, il a élaboré une nouvelle stratégie : désormais, il commence toujours par dire : « Je vais y réfléchir et te rappeler ensuite ! » Quel est ton exemple à toi ? Qu’aimerais-tu changer ?
L’inventaire quoti dien Juste aujourd’hui ! Il est important de s’arrêter à la fin de chaque journée et de réfléchir à tout ce qui s’est passé et à la manière dont nous nous sommes comportés dans chaque situation. L’inventaire quotidien attire notre attention sur le jour même et nous empêche de nous faire du souci pour l’avenir ou de vivre 207
Vivre enfin !
quelque part dans le passé. Ce programme repose sur la règle : vivre chaque nouvelle journée « juste aujourd’hui » ! L’intérêt d’un inventaire quotidien : ! Pondérer le bien et le mal. ! Il nous donne l’occasion de réfléchir sur nos relations avec d’autres personnes. ! Il nous montre où certaines résolutions ont abouti et où nous sommes retombés dans notre ancien comportement. ! Nous pouvons nous réjouir des situations dans lesquelles nous avons fait quelque chose de bien et nous nous sommes comportés de façon adaptée et nous avons pu reconnaître nos progrès. ! Il arrive également que nous changions notre façon d’évaluer, que nous reconnaissions certaines choses comme positives alors qu’elles nous paraissaient auparavant négatives, et vice versa. ! Nous reconnaissons nos efforts lorsque nous jetons un regard en arrière sur des situations dans lesquelles nous avons échoué alors que nous voulions nous comporter autrement. Le fait est que nous avons au moins fait preuve de bonne volonté. Ces moments de prise de conscience personnelle sont importants pour rester en contact avec soi-même.
Tableau pour l’inventaire quotidien À l’aide de ce tableau, dont tu pourrais avoir une copie sur toi, tu peux évaluer tes qualités ou tes défauts tous les jours. Note l’importance qu’ils ont joué pendant la journée (0 = neutre, 1 = parfois, 2 = plus souvent, 3 = très souvent) : Lundi Qualités Disposition à pardonner Force pour agir, disposition à servir Sérénité, sang-froid Générosité Honnêteté Humilité Patience Disposition à prendre des risques Tolérance Confiance Sens des responsabilités Capacité à prendre du plaisir Capacité de relation
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3
2
1
0
1
2
3
Défauts Susceptibilité, colère Apitoiement sur soi, passivité Peur, soucis Attitude manipulatrice Mensonge Orgueil Impatience Compulsion Mesquinerie Méfiance Indifférence Dépendance Isolement
Étape 10 – Le principe du « tout de suite »
Travaille ton inventaire quotidien à l’aide de ce tableau. Au bout d’une semaine, tu peux te poser la question suivante : qu’est-ce que cela m’apporte ?
3. Un inventaire à long terme et à inter val les régu liers Pour cette forme d’inventaire, la meilleure chose à faire est de se retirer pour un certain temps. Une à deux fois par an, cela permet : de réfléchir à tes progrès. ! d’envisager une nouvelle perspective. ! de prendre conscience des changements rétrospectivement significatifs. ! de prendre courage et donne un nouvel espoir. ! de reconnaître plus clairement les aspects problématiques et d’entreprendre « tout de suite » les corrections nécessaires. ! de prendre conscience de nouveaux points faibles. ! de prendre conscience de nouveaux points forts en toi. Combien de temps prends-tu pour réfléchir au calme sur ta vie ? Comment ces moments de recueillement te font-ils progresser dans ta guérison ?
Quels nouveaux points faibles as-tu repérés ?
Inventaire ! Quels nouveaux points forts as-tu remarqués récemment ?
Exercice de mise en garde Certaines situations se présenteront certainement à toi dans lesquelles ton dévouement sincère sera mis à l’épreuve. Tu dois prendre conscience le plus honnêtement possible de tes intentions les plus profondes. Les questions suivantes ainsi que d’autres peuvent t’y aider. 211
Vivre enfin !
Quels comportements gênants ou même destructeurs découvres-tu le plus souvent lors de ton inventaire quotidien ?
Quelle résistance intérieure ressens-tu qui t’empêche de te débarrasser de ces défauts ?
Les exercices de connaissance de soi t’ont-ils aidé à t’observer comme dans un miroir ?
Oui
Non
Si non, qu’est-ce qui pourrait t’aider davantage ?
4. Comment la Bible nous mène à la vie Avec les Étapes 10-12, nous nous exerçons à appliquer ce que nous avons appris dans les Étapes 1-9 pour en faire un mode de vie : nous vivons au creux de la main aimante et affectueuse de Dieu. Jésus a donné l’exemple et rendu ses disciples sensibles à cette attitude. Dans Matthieu 6.19-34 (SEM), nous trouvons ses paroles célèbres sur la sérénité : ne vous faites pas de soucis !
Ne pas servir deux maîtres — la capitulation pure (Étapes 1-3) Ne vous amassez pas des richesses sur la terre où elles sont à la merci de la rouille, des mites qui rongent, ou des cambrioleurs qui percent les murs pour voler. Amassez-vous plutôt des trésors dans le ciel, où il n’y a ni rouille, ni mites qui rongent, ni cambrioleurs qui percent les murs pour voler. Car là où est ton trésor, là sera aussi ton coeur. Nul ne peut être en même temps au service de deux maîtres, car ou bien il détestera l’un et aimera l’autre, ou bien il sera dévoué au premier et méprisera le second. Vous ne pouvez pas servir en même temps Dieu et l’Argent. ~ Matthieu 6.19-24
Jésus décrit de manière compréhensible notre grand dilemme : nous avons peur de nous engager. Un seul peut commander. Si deux avis se présentent à nous, nous sommes terriblement partagés. Nous ne pouvons donc pas raisonnablement servir deux maîtres, par exemple nous conformer à la fois aux contraintes de notre vie passée et à la liberté de notre nouvelle vie. 212
Étape 10 – Le principe du « tout de suite »
Nous avons osé capituler avec les Étapes 1-3 : plus aucune obéissance à la voix de la manipulation et de la contrainte ! À la place, il y a dévouement à la voix de l’amour et de la miséricorde ! Cette décision était nécessaire. Elle a répondu à notre plus grand besoin. Il a fallu passer par là – heureusement. Avec l’Étape 10, nous nous conformons de plus en plus à cette décision qui consiste à confier notre vie à Jésus. Notre vie entière doit en être de plus en plus imprégnée – même notre rapport avec nos trésors ! Quels sont nos trésors ? C’est à cela que nous reconnaissons nos trésors : si notre cœur est captivé par quelque chose, complètement fasciné et enthousiasmé, alors cela est un trésor. Jésus est d’avis que notre trésor doit se trouver au ciel. Comment, concrètement ? Comme ceci : si nous rêvons de Jésus et de son magnifique royaume et sommes fascinés par lui, nous sommes dès maintenant délivrés de toute soif de richesses ou de sécurités, délivrés du besoin de sécuriser notre vie. Cette contrainte cesse enfin de nous mettre sous pression et notre cœur s’envole vers les étendues célestes. Dieu s’occupe de nous. C’est la vie que nous offre l’exemple de Jésus. Ceci peut devenir très concret dans la vie quotidienne quand il est question de notre « argent chéri ». Il représentait autrefois le sujet le plus important pour certains d’entre nous. Il joue de toute façon un grand rôle pour la plupart.
Dieu pourvoira à nos besoins — Le remède face à notre méfiance originelle (Étapes 4-5) C’est pourquoi je vous dis : ne vous inquiétez pas en vous demandant : « Qu’allons-nous manger ou boire ? Avec quoi allons-nous nous habiller ? » La vie ne vaut-elle pas bien plus que la nourriture ? Et le corps ne vaut-il pas bien plus que les habits ? Voyez ces oiseaux qui volent dans les airs, ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n’amassent pas de provisions dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. N’avez-vous pas bien plus de valeur qu’eux ? D’ailleurs, qui de vous peut, à force d’inquiétude, prolonger son existence, ne serait-ce que de quelques instants ? Quant aux vêtements, pourquoi vous inquiéter à leur sujet ? Observez les lis sauvages ! Ils poussent sans se fatiguer à tisser des vêtements. Pourtant, je vous l’assure, le roi Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’a jamais été aussi bien vêtu que l’un d’eux ! Si Dieu habille avec tant d’élégance la petite plante des champs qui est là aujourd’hui et qui demain sera jetée au feu, à plus forte raison ne vous vêtira-t-il pas vous-mêmes ? Ah, votre foi est encore bien petite ! Ne vous inquiétez donc pas et ne dites pas : « Que mangerons-nous ? » ou : « Que boirons-nous ? Avec quoi nous habillerons-nous ? » Toutes ces choses, les païens s’en préoccupent sans cesse. Mais votre Père, qui est aux cieux, sait que vous en avez besoin. ~ Matthieu 6.25-32
Après que Jésus nous ait invités à capituler (ne sers que le seul vrai Dieu !), nous découvrons notre vraie misère, mais également les qualités que Dieu nous a données (inventaire et aveu, Étapes 4-5). Dans le discours de Jésus sur 213
Vivre enfin !
la sérénité, les versets 25-32 ont l’effet d’un miroir. La question de Jésus est : que penses-tu réellement de Dieu et de toi-même ? Inventaire des soucis Qui est Dieu ? Dieu est-il vraiment ce père attentionné qui prend tant de soin de chacune de ses créations, des petits oiseaux, des belles fleurs et même de toi ? Ou es-tu plutôt confronté aux peurs suivantes : Dieu ne s’occupe pas de moi ! Il ne me voit pas ! Il n’est pas près de moi ! Face à cette confiance première que Jésus décrit ici, tu découvres ta méfiance première. D’ailleurs, ce n’est qu’à travers l’expérience de la présence aimante de Dieu que nous avons pu nous en rendre compte : cette méfiance en nous est la racine de tout péché. Elle nous a entraînés à manipuler, à penser en premier lieu à notre bien-être et à bâtir l’illusion selon laquelle nous pouvons et devons personnellement nous occuper de tout. Reconnais ton péché Et qui es-tu ? « Ah, ta foi est encore bien petite ! » (verset 30), abandonne ton besoin de manipuler. Tu n’en as plus besoin. Tu connais le Père qui est favorable à ton égard, n’est-ce pas ? Il sait ce dont tu as besoin pour vivre (verset 32). Reconnais que ta méfiance est un péché contre Dieu qui mérite toute ta confiance. Et quand il s’agit de l’argent ? Eh bien, tu te trouves alors devant le défi de t’exercer concrètement à la confiance. Très concrètement !
D’abord le désir de Dieu — nous lui tenons à cœur : apprendre à être dévoués (Étapes 3, 6-9)
La Bible
Faites donc du règne de Dieu et de ce qui est juste à ses yeux votre préoccupation première, et toutes ces choses vous seront données en plus. Ne vous inquiétez pas pour le lendemain ; le lendemain se souciera de lui-même. A chaque jour suffit sa peine." ~ Matthieu 6.33-34
Comme nous en avons fait l’expérience, nous devons parcourir un long chemin avant de vivre selon le nouveau modèle de vie du « règne de Dieu ». La méfiance est beaucoup trop ancrée en nous pour que nous puissions la vaincre grâce à une seule et unique décision. Nous avons pu apprendre avec les Étapes 6-9 que Dieu nous accorde même la volonté et la force pour faire confiance. À plusieurs reprises, beaucoup d’entre nous ont remarqué avec 214
Étape 11 Vivre une relation avec Dieu
« Nous avons cherché, par la prière et la méditation, à approfondir notre relation consciente avec Dieu tel que nous le concevions. Nous lui avons seulement demandé qu’il nous laisse discerner sa volonté et qu’il nous donne la force de l’accomplir. »
Notre rela tion cons ciente avec Dieu au premier plan Notre vigilance ou notre « abstinence » ne perdurent qu’avec l’aide de Dieu, pour intervenir « tout de suite » ou nous laisser « tout de suite » offrir l’amour de Dieu, là où cela est nécessaire. S’orienter vers Dieu devient le fondement de notre vie. Nous nous y exerçons. L’Étape 11 nous apprend à vivre concrètement les Étapes 1-3 chaque jour. Les exercices spirituels mènent à une profonde relation avec Dieu dans le Saint-Esprit. ! Nous nous entraînons à écouter la voix de Dieu : nous conjuguons le recueillement et la méditation de la Bible. ! Nous nous entraînons à répondre à Dieu par des prières et des actes. L’Étape 11 nous aide à maintenir en permanence notre regard sur Dieu lui-même, source de force. Dans cette Étape, nous approfondissons également notre image de Dieu. Nous comprenons comment nous pouvons aller au-delà de nos propres possibilités limitées et devenir attentifs à celles de Dieu. La volonté de Dieu devient notre objectif — dans nos pensées et nos actes.
Vivre enfin !
Explications concernant l’Étape 11 « Nous avons cher ché ... à appro fon dir notre rela tion cons ciente avec Dieu tel que nous le conce vions … » Dieu est la source de notre aspiration Au début de notre vie déjà, Dieu a mis en nous un désir ardent et insatiable de le trouver. Nous n’arrivons pas à jouir du repos tant que nous ne l’avons pas trouvé. Toutes les dépendances n’étaient et ne sont que des substitutions pour remplir notre vide intérieur profond que seul Dieu peut combler. Dieu est une personne. C’est pour cela qu’il aime être en relation avec d’autres. Il désire également que nous l’aimions en retour. Il a mis le désir ardent d’amour dans notre cœur uniquement pour que nous le cherchions. Il attend notre réponse. Avec l’Étape 11, nous répondons à ce désir de Dieu tout en exprimant notre désir le plus profond d’amour et de communion. Pour vivre et approfondir la relation avec Dieu, nous nous orientons vers lui et prenons conscience de sa présence en nous. En effet, depuis que nous avons acquis la foi en lui, il habite nos cœurs à travers son Saint-Esprit. Cette relation d’amour est la véritable force du programme des 12 Étapes. La raison de l’Étape 11 est d’approfondir notre relation avec Dieu.
« … tel que nous le concevions … » N’attends pas d’avoir tout compris au sujet de Dieu avant de l’aimer. Certains d’entre nous ne désirent prendre aucun risque et veulent d’abord comprendre le plus possible avant de s’engager dans une relation avec Dieu. Cela est compréhensible. Mais nous nous risquons par ailleurs à aimer une personne humaine alors que nous savons que nous ne pourrons jamais sonder le mystère de l’être humain. Il en est de même avec Dieu. Il est le créateur et nous sommes ses créatures. Le danger est toujours celui-ci : nous attribuons des caractéristiques humaines à Dieu, nous le rabaissons à une image humaine pour pouvoir le comprendre. Mais il est toujours supérieur et notre image de lui sera toujours incomplète. Le paradoxe suivant est vrai quelle que soit la relation interpersonnelle : Plus je suis proche d’une personne, plus j’apprends à la connaître, certes, mais plus le mystère autour de sa personne grandit. C’est également et surtout le cas dans notre relation d’amour avec Dieu. Nous le connaîtrons de mieux en mieux, mais nous serons également émerveillés parce que nous ne pourrons pas le cerner. Il est d’autant plus important que Jésus soit le fondement de notre foi. Dieu nous est devenu accessible en Jésus. C’est son plus grand cadeau pour nous. Sans lui nous ne pourrions pas du tout comprendre Dieu ou être en relation avec lui. À travers Jésus, Dieu s’est lui-même abaissé à notre niveau de compréhension pour établir une relation avec nous. 218
Étape 11 – Vivre une relation avec Dieu
Trois modèles relationnels différents Nous voulons maintenant décrire trois représentations de Dieu. Note que chaque image de Dieu génère une autre forme de relation avec lui. !
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Quelques-uns s’imaginent Dieu ainsi : il est la source de toute la création mais s’en est retiré après l’avoir créée. Elle fonctionne maintenant selon des lois divines. Une relation avec Dieu est possible de la façon suivante : tu dois te conformer à ces lois le plus exactement possible (par exemple : « Sois en harmonie avec toi-même »). La prière a alors pour signification : être en contact avec soi-même en tant que créature de Dieu. Si la prière joue encore un rôle, elle devient une forme d’hygiène psychique. Elle est alors définie comme « réflexion utile sur soi-même ». D’autres ont l’image d’un Dieu lointain. Il est là-bas dans le « ciel », nous sommes ici sur la terre. Cette distance le rend étranger et parfois mystérieux. La relation avec lui se construit sur divers rites (par exemple des « sacrifices » : pratique religieuse, bonnes œuvres…) et à l’aide de la prière : prières de requêtes et prières de remerciements. Une telle relation avec le Dieu « lointain » est fortement motivée par la pensée du devoir, de la peur ou du gain. C’est ainsi que les anciens Romains ont lancé le slogan : Do ut des ! Donne (tes sacrifices) afin qu’il te soit donné (par Dieu) ! En tant que chrétiens, après toutes les expériences vécues avec lui et celles consignées dans la Bible, nous nous imaginons Dieu de cette manière : Nous avons un Dieu aimant et plein de sollicitude (rappelle-toi de nouveau l’Étape 3). Il s’est manifesté en la personne de Jésus de Nazareth à notre niveau d’entendement et d’expérience. Après la mort de Jésus, Dieu l’a ressuscité d’entre les morts et s’est ainsi révélé comme le « père » de Jésus, plein de sollicitude. Il ne laisse pas son fils dans la damnation (« attaché à la croix ») mais se tient à ses côtés pour le soutenir. C’est ainsi que Jésus est devenu le « Christ » (en grec = « oint »), l’oint du Saint-Esprit. Dieu a versé ce même Esprit Saint doté de son amour et la force de la résurrection dans les cœurs de ses disciples (Epître aux Romains 5.5). Et il l’a fait jusqu’à aujourd’hui. Cet Esprit est comme un acompte en attente d’encore plus : en effet, en tant que Juge de l’histoire mondiale, Dieu veillera à ce que justice soit faite, et il finira par remporter une victoire manifeste sur la mort, les pleurs et les afflictions, Satan et le mal. Nous attendons ce moment avec ardeur.
Quelles conséquences cette compréhension de Dieu a-t-elle sur notre relation avec lui ? Dieu n’est pas une loi, un principe ou un système impersonnels. Dieu n’est pas non plus un étranger ou un être distant. Dieu vit en nous à travers son Esprit — sans pour autant fusionner avec nous (dans le genre : Dieu est en moi, je suis Dieu). Il reste en même temps un vis-à-vis qui se trouve en dehors de nous. Notre relation avec lui est ainsi dotée d’une dimension particulière : le Saint-Esprit en nous (et donc Dieu lui-même !) nous aide à construire la relation avec Dieu en dehors de nous-mêmes. Cela a d’importantes conséquences sur nos prières et notre communion avec lui : !
En allant à la recherche de nous-mêmes, nous trouvons Dieu en nous. 219
Vivre enfin ! ! ! !
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En cherchant Dieu, nous nous trouvons nous-mêmes en lui. Notre relation avec Dieu est une tendre relation d’amour. Notre relation avec Dieu vit de notre désir d’aller vers lui. L’amour ne s’obtient pas par la force. Nos prières sont dirigées par Dieu : nous écoutons Dieu parler à nos cœurs, et nous lui répondons avec des paroles portées et inspirées par son Saint-Esprit.
« … par la prière et la médi ta tion … » Formes de prière La prière prend traditionnellement des formes variées : ! ! ! ! !
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prière libre (seul, en groupes), prières préformulées (psaumes, prières liturgiques), chants, formes méditatives (silence, recueillement), prières par l’expression physique (danser, rester debout, s’agenouiller, larmes), prière en Esprit (notamment la prophétie, les prières en langues).
Les formes d’expression et les attitudes varient en fonction de la tradition et du contexte. La forme extérieure de la prière n’est pas déterminante pour la relation. C’est pourquoi nous voulons dès lors nous concentrer sur la nature de la prière.
La nature de la prière Le cœur de la prière est la communion avec Dieu dans toutes les facettes de notre être. Y participent les sentiments, les pensées, la volonté, le corps et tous les sens. Notre relation vit du fait que Dieu nous a aimés en premier et que nous nous laissons aimer par lui. Notre prière est donc une réaction à son amour. Une définition de la prière : « Prier, c’est simplement devenir sincère. Sincère à la fois envers nous-mêmes et envers Dieu. » !
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Nous pouvons nous détendre, confiants dans la force de son Saint-Esprit, lui soumettre et lui confier tout notre être, ouvertement et en toute sincérité, lui donner notre vie et recevoir de lui ce qu’il veut nous offrir dans son amour. C’est pourquoi nous ne devons pas avoir peur de mal nous exprimer. L’Esprit de Dieu vit en nous et prie à travers nous : « Abba, ô mon Père ! » (Romains 8.15 ; Galates 4.6).
Pour notre attitude de prière, la seule chose importante c’est donc de se rendre compte que Dieu vit en nous à travers le Saint-Esprit et que nous pouvons ainsi être sincères devant lui en toutes choses. 220
Étape 11 – Vivre une relation avec Dieu
La méditation La prière et la méditation vont de pair. L’une ne va pas sans l’autre. Dans la prière, nous écoutons la voix de Dieu pour comprendre et effectuer sa volonté. C’est également ce que nous nommons la « méditation ». Comment Dieu te parle-t-il ? Il est plus proche de toi que tu ne le penses, parce qu’il vit en toi à travers son Saint-Esprit. Tu ne dois pas aller à sa recherche en dehors de toi. Il parle à travers … ! ! ! ! ! ! ! ! !
tes pensées, tes sentiments, tes images intérieures, ton corps également (sensations physiques, larmes …), une voix audible également (plutôt rare), des situations et des circonstances, des miracles (signes, démonstration de sa puissance, guérisons), des personnes, la Bible qui établit les critères permettant de discerner et d’examiner toutes les paroles de Dieu. La Bible est le témoignage originel qui montre que Dieu parle et agit dans ce monde. S’il te parle, il ne sera pas en contradiction avec lui-même. Tu peux donc vérifier sa parole et son action grâce à la Bible (c’est sa parole fidèle et éternelle).
Ne passe pas à côté de cette règle simple : Dieu est en toi et parle en tout premier lieu à travers tes pensées. Ne t’attends pas à quelque événement surnaturel alors que Dieu est déjà si près de toi.
Formes de méditation Le cadre suivant peut t’aider à te recueillir devant Dieu : !
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Il est important que tu sois seul ! Recherche des moments et des endroits où tu pourras effectuer ta méditation seul, sans être dérangé ni distrait. Cherche des endroits calmes ! Adresse à Dieu une prière silencieuse sans te laisser interrompre. Un cadre agité anéantit la concentration et bloque ta capacité à communiquer tes pensées et tes sentiments à Dieu ou à discerner son message pour toi. Prends consciemment le temps ! Choisis des moments où tu n’es pas exténué et où tes pensées ne sont pas distraites par toutes sortes de choses. Écoute attentivement ! Dieu veut te communiquer un message. Tout comme toi, il a aussi des choses à dire. Lire la Bible t’aidera à le comprendre. Surtout au début lorsque tu apprends encore à le connaître, la Bible est indispensable. Répète ton « inventaire » quotidien devant Dieu ! Reconnais tes erreurs, demande pardon et répare tes torts là où cela est nécessaire. Finis ton temps de prière en lui demandant de te révéler sa volonté et de te donner la force pour l’accomplir. 221
Vivre enfin !
« … Nous lui avons seule ment demandé qu’il nous laisse discer ner sa volonté et qu’il nous donne la force de l’ac com plir. » La pensée suivante sera pour toi très intéressante : L’Étape 11 donne à la prière une seule orientation : il faudrait « seulement » que nous nous tournions vers la recherche de sa volonté. Pourquoi ? Parce que d’autres sujets de prière sont malvenus ? Non ! Mais c’est ainsi que nous adoptons la prière centrale de Jésus, « que ta volonté soit faite ! », dans le Notre Père. Dans le cadre du programme des 12 Étapes, il est tout à fait compréhensible de mettre l’accent là-dessus : c’était justement la terrible tendance à fixer notre attention sur nous-mêmes qui constituait la source de tout notre mal. Il n’y a qu’une seule chose à faire pour combattre cet égoïsme : se tourner de toutes ses forces vers la volonté de Dieu ! Tu n’as peut-être pas l’habitude de penser de cette manière. Un exemple pour t’aider : une femme prie que Dieu apaise son patron qui lui met la pression en ce moment. Pourquoi ? Le patron s’était mis en colère à cause de son manque de ponctualité et de sérieux. Il avait des raisons valables ! Dieu devrait-il alors épargner à la femme ces symptômes désagréables (justifiés !) de son égoïsme, pour qu’elle puisse joyeusement persister dans son ancienne attitude sans devoir tirer les conséquences de son comportement ? De cette manière, elle utilise la prière comme moyen pour manipuler Dieu à sa guise. Elle attend de Dieu qu’il accomplisse sa volonté à elle, qu’il l’épargne de la colère du patron uniquement pour qu’elle puisse persister dans sa volonté égoïste : continuer à venir en retard et à manquer de sérieux. Plus de prières égoïstes Nous nous débarrassons de cette manière égoïste de prier si nous prenons au sérieux l’Étape 11 avec les restrictions enivrantes. Nous apprenons à vivre et à prier selon la volonté de Dieu, ce qui est une expression profonde de notre communion aimante avec lui. Notre injustice et notre égoïsme sont dévoilés dans sa lumière. Et cela est très bien. N’oublie pas : tu ne dois pas craindre sa volonté, car il vit en toi et veut uniquement ton bien. Il n’est pas un Dieu arbitraire, mais ton père plein de sollicitude. Il est et reste plein de sollicitude à ton égard, au nom de l’amour de Jésus ! Et il te donnera même la force de mettre en œuvre sa volonté. Même cela tu ne dois pas le faire tout seul.
La force de Dieu dans notre faiblesse Dieu a vécu une longue histoire avec son peuple, une histoire dans laquelle il a démontré sa puissance à travers des hommes faibles. La plupart d’entre nous préféreraient certainement que Dieu utilise leurs qualités, leurs dons ou capacités — ou qu’il les rende encore plus qualifiés, doués ou capables. Mais c’est justement à travers nos faiblesses que Dieu veut manifester sa puissance. Dieu nous demande exactement la même chose qu’à son serviteur Paul qui voulait être délivré d’une épreuve personnelle. Il a répondu à sa supplication : « Ma grâce te suffit, c’est dans la faiblesse que ma puissance se manifeste pleinement. » (2 Corinthiens 12.9, SEM). Sa grâce contient ce secret : Dieu a décidé de révéler sa puissance chez les faibles. Cela apporte consolation aux faibles et frayeur aux forts. 222
Étape 11 – Vivre une relation avec Dieu
Mise en pratique de l’Étape 11 1. Recon naître les résis tan ces lors de l’Étape 11 et y travailler Se recueillir demande beaucoup d’exercice Pourquoi est-ce aussi difficile de réserver un temps de « recueillement » devant Dieu pour devenir plus intime avec lui dans la prière et avec l’aide de la Bible ? Au début, beaucoup d’entre nous ont vécu cet exercice comme étant difficile. Voilà quelques-unes de leurs pensées : ! J’ai l’habitude d’être actif. ! Cela me rend mal à l’aise de devoir resté assis dans le silence. ! Souvent trente-six pensées me passent par la tête et me distraient dans ces moments-là. ! Je ne fais que perdre mon temps. ! Il est plus raisonnable de me pencher sur quelque chose d’utile. Il y a tellement de tâches en retard. ! Dans la présence de Dieu sont dévoilées des vérités sur ma personne dont je n’aime pas prendre conscience. ! Dieu ne me montre pas que des choses agréables. Rends-toi compte : le temps passé avec Dieu approfondit ta relation avec lui. Nous passons le plus de temps possible avec une personne que nous voulons apprendre à connaître davantage. Cela est parfaitement naturel quand il s’agit d’une relation amoureuse. Ce n’est pas une contrainte. Comment vis-tu de tels « moments avec Dieu » ?
Les doutes lors de la prière Sur le chemin avec Jésus nous sommes de temps à autre envahis par des doutes : ! Dieu m’entend-il réellement quand je prie ? Je peux prier autant que je veux, de toute façon, personne ne m’écoute. ! J’ai prié à n’en plus finir mais il n’a pas réagi à ma prière et ne l’a pas exaucée. Je perds courage. ! Peut-être que je suis trop stupide. En tout cas, je n’entends pas la voix de Dieu. ! Dieu ne me dit certainement que ce qui ne va pas chez moi. Je n’ai même pas envie de l’écouter. ! Il me demandera sûrement de faire quelque chose que je ne veux pas. Et alors je serai obligé d’obéir. 223
Vivre enfin ! !
Peut-être que Dieu ne me parlera qu’à partir du moment où je serai juste (bon, parfait).
Décris les doutes qui veulent t’empêcher de prier :
2. L’in té rêt de l’Étape 11 C’est surtout en travaillant l’Étape 11 que beaucoup d’entre nous se sont rendu compte à quel point Dieu agissait dans leur vie. Voilà quelques signes de sa présence : ! Ils ressentaient davantage la paix de Dieu dans la vie de tous les jours. ! Ils éprouvaient une profonde reconnaissance pour la transformation progressive de leur comportement. ! Ils ont enfin eu le sentiment d’avoir droit à une place dans ce monde. ! À la place de la honte ou d’autres sentiments négatifs a surgi un nouveau sentiment de valeur de soi qui était plus sain. De tels signes peuvent également t’encourager et te montrer que Dieu travaille à ta guérison et qu’ensemble vous atteindrez le but. Si tu vis sans cesse des transformations, cela est également une forme du “parler” de Dieu. Sois patient avec toi-même. Son amour a le bras long. C’est ainsi que Dieu veut t’encourager. Aie confiance en lui ! Quelles transformations dans ta vie te montrent que ta relation avec Dieu s’approfondit ?
Nous laisser purifier Lors de ton « temps de recueillement », tu es dans la présence purifiante de Dieu. Il ne s’agit pas d’établir une relation technique avec lui pour réactiver ta connaissance des voies de Dieu, de ses objectifs et promesses à ton égard. Il s’agit et s’agira toujours d’une relation d’amour. C’est pourquoi, par amour, Dieu entreprend de nombreuses choses dans le silence. Tu ne réaliseras pas toujours ce que Dieu est en train de changer en toi. C’est uniquement en jetant un regard en arrière que tu te rendras compte des transformations opérées en toi. Aie confiance : chaque rencontre avec lui change ton cœur et ton être pour le mieux : ! Tu es davantage attiré par lui. ! Tu es de plus en plus enraciné dans son amour. 224
Étape 11 – Vivre une relation avec Dieu
Madrid, etc.) faisant la une des médias nous assomment parfois. Nous nous sentons liés avec toute la création de Dieu. Nous ne pouvons pas nous arracher au monde soupirant après la rédemption et nous retirer dans une sphère privée intacte ! Certains essaient cela malgré tout et ne comprennent pas pourquoi ils sont aussi abattus. Voila la réaction saine : nous sommes affligés parce que le monde n’est pas sauvé, et notre esprit soupire. Mais le problème perdure : nous sommes trop faibles, humainement parlant, pour supporter cette terrible abomination. Nous aurions au moins besoin d’un « Mur des Lamentations » personnel sur lequel nous pourrions nous décharger de toutes ces nouvelles effroyables. Paul se référait-il à de tels scénarios quand il a écrit les lignes suivantes dans son épître aux Romains, chapitre 8 ? Nous le savons bien, en effet : jusqu’à présent la création tout entière est unie dans un profond gémissement et dans les douleurs d’un enfantement. Elle n’est pas seule à gémir ; car nous aussi, qui avons reçu l’Esprit comme avant-goût de la gloire, nous gémissons du fond du cœur, en attendant d’être pleinement établis dans notre condition de fils adoptifs de Dieu quand notre corps sera délivré. Car nous sommes sauvés, mais c’est en espérance ; or, voir ce que l’on espère, ce n’est plus espérer ; qui, en effet, continue à espérer ce qu’il voit ? Mais si nous ne voyons pas ce que nous espérons, nous l’attendons avec persévérance. ~ Romains 8.22-25
Est-ce notre tâche dans la prière ? Oui, c’est exactement celle-ci : laisser le soupir de l’Esprit s’exprimer en nous, le laisser se manifester. Nous ne devons pas essayer de prendre sur nous les souffrances de la création et les porter, ce serait trop lourd. Mais le secret de la prière c’est de les prononcer, de les exprimer, de nous laisser pénétrer par ce désir de Dieu de guérir le monde. Prier en compatissant ? Dans nos groupes, suffisamment d’occasions se présentent à nous dans lesquelles nous pouvons compatir avec les autres, prendre part à leur tristesse et pleurer avec eux. C’est peut-être pour cela que notre plus grande force n’est pas d’interrompre les pleurs d’un membre du groupe (même pieusement par la prière !), mais de supporter ses gémissements jusqu’à ce qu’il ait pleuré tout son soûl et fini de gémir. Dans ces moments-là, cela aide de croire que le Saint-Esprit est présent chez l’autre. Il mènera tout à bien. Surtout ceux d’entre nous qui se libèrent de leur comportement de co-dépendance doivent faire attention à ceci : seul le cœur au centre de l’univers (Dieu lui-même) peut supporter un tel fardeau de peines. Confie toujours ce monde ainsi que les membres de ton groupe en premier lieu à la sollicitude de Dieu ! Car tes essais de te charger des besoins de ce monde seraient : ! autodestructeurs (masochistes), ! issus d’une conscience missionnaire faussement messianique (Jésus est le Sauveur !), ! en fin de compte de l’idolâtrie : tu ferais comme si Dieu n’existait pas, comme si tu devais porter ce fardeau toi-même … L’Esprit de Dieu en toi subvient ainsi à ta faiblesse et fait reculer tes limites. 227
Vivre enfin !
Comment l’Esprit de Dieu nous aide-t-il vraiment lors de la prière ? De même, l’Esprit vient nous aider dans notre faiblesse. En effet, nous ne savons pas prier comme il faut, mais l’Esprit lui-même intercède avec des soupirs inexprimables. Et Dieu qui scrute les cœurs sait ce vers quoi tend l’Esprit, car c’est en accord avec Dieu qu’il intercède pour ceux qui appartiennent à Dieu. ~ Romains 8.26-27
Nous ne savons pas comment prier … Te plains-tu également de ne pas connaître les bonnes techniques ou méthodes de prière ? Ou es-tu plutôt dans le même cas que beaucoup d’entre nous ? C’est-à-dire que malheureusement, nous ne savons que trop bien comment prier. Nous pensons toujours que la prière est quelque chose que nous devrions faire ! Tu peux à nouveau apprendre à prier à l’aide de ces conseils de Paul : ! Arrête d’essayer de mobiliser, de supplier et de « persuader » Dieu. ! Commence plutôt à prêter l’oreille au doux parler de Dieu en toi. Dieu prie déjà en toi — cette pensée te semble-t-elle étrange ? Paul dit : « L’Esprit lui-même intercède en nous avec des soupirs inexprimables. » (verset 26). Selon cette définition, la prière signifie : Dieu prie en toi ! Tu exprimes ce « soupir inexprimable » du Saint-Esprit en toi (versets 23b + 26b). Dieu, le père, pénètre la signification de ce « soupir » lorsque l’Esprit l’apporte devant son trône. Dans la prière et par le Saint-Esprit, Dieu lui-même est notre avocat pour défendre nos sujets de prière (verset 27b : « … car c’est en accord avec Dieu qu’il intercède pour ceux qui appartiennent à Dieu ») ! Cela signifie concrètement ceci : ! Tu sollicites le Saint-Esprit. « Demander le Saint-Esprit » signifie en fait que tu deviens à nouveau attentif à l’Esprit de Dieu qui focalise alors ton attention. ! Tu ne détiens pas de technique pour exprimer le soupir de Dieu. Tu capitules (Étape 1) et tu reconnais devant Dieu ne pas savoir comment prier. ! Maintenant tu te rends compte que déjà avant que tu n’aies commencé à prier, Dieu avait glissé dans ton cœur un désir ardent, son désir. Prends-le au sérieux ! Tu ne dois pas mobiliser Dieu, mais tu as la liberté d’exprimer, de traduire en paroles le désir de Dieu. Certains d’entre nous ont déjà ri dans la présence de Dieu, d’autres ont fondu en larmes. Détends-toi et laisse l’Esprit prier en toi.
Et qu’en est-il de la prière de demande ? D’après cette définition de la prière, c’est le Saint-Esprit lui-même qui te met à cœur les demandes de Dieu. Avec ta prière, tu pries tout à fait dans la volonté de Dieu — cf. Jean 15.16 (SEM) : « Le Père vous accordera tout ce que vous lui demanderez en mon nom. » — Jésus nous invite à demander à Dieu par la prière ! La prière de demande est en quelque sorte un « ordre ». Est-ce un scandale ? Non ! Si Dieu lui-même est celui qui prie, qui crie en nous notre 228
Étape 11 – Vivre une relation avec Dieu
misère, alors Dieu veut utiliser notre voix pour traduire en paroles les aspirations divines. Et cette voix, tu en es pourvu !
Et qu’en est-il de la prière de délivrance ? Jésus lui-même s’est opposé aux puissances du mal en chassant les « mauvais esprits » par son ordre. C’est ce que nous appelons prière de délivrance (certains parleront d’exorcisme qui vient du latin et signifie chasser, conjurer). Mais ce n’est pas tout ! Jésus reprend sévèrement son disciple Pierre dans un moment clé de sa vie (annonce de la Passion de ses souffrances) : « Satan, éloigne-toi de moi ! » (Marc 8.33). Il lui a ordonné par là : marche à nouveau sur mes traces ! Suis-moi ! Obéis-moi ! Il y a donc deux aspects que l’on ne doit pas perdre de vue lors de la prière de délivrance : ! La puissance invisible du mal doit être repoussée et écartée (rejet du « mal » !). ! Comme dans le cas de Pierre, la « prière de délivrance » invite à l’obéissance par la foi. Cette manière de prier prend concrètement la forme suivante : En tant que disciple de Jésus et par la force du Saint- Esprit, tu as la liberté de : ! déclarer la vérité de Dieu (Jésus a annoncé à Pierre la vérité divine : je dois mourir ! C’est la volonté de Dieu.), ! la proclamer et s’accrocher à elle face aux mensonges du diable (dans le cas de Pierre, le mensonge est celui-ci : souffrir n’est pas la volonté de Dieu, puisque Dieu veut le salut ! Maître, ceci ne doit pas t’arriver !). Cet exemple illustre le processus de l’Étape 4 qui inclut la reconnaissance de son propre état ou péché (en accepter la responsabilité), la demande pour en être libéré (dimension psychologique et émotionnelle), l’affirmation pour renoncer à la puissance de l’esprit néfaste (se détourner de la puissance opposée à Dieu), la prière pour être remplie du Saint-Esprit (se tourner vers Dieu et avoir une nouvelle relation avec lui), et prier pour la guérison des conséquences (la dimension de guérison de l’ensemble). C’est ainsi que le plan de salut de Dieu atteint son but. Éclaircissements et règles spirituelles lors de la prière de délivrance ! Est-ce toi qui chasses le mal ? — Non, c’est Jésus seul qui le fait (à travers ta prière). ! Ne conjure jamais quelque chose pour quelqu’un qui ne veut pas s’en débarrasser ! Mais par contre, par la toute-puissance de Jésus, tu peux soutenir quelqu’un qui veut se défaire de quelque chose. Ta prière de délivrance peut soutenir l’autre dans son combat acharné contre les puissances du mensonge. ! Une puissance du mal qui doit être vaincue par une prière de délivrance rôde-t-elle derrière chaque chose ? — Non, toute chose qui semble mauvaise n’est pas systématiquement liée à une influence spirituelle. Certains sentiments qui t’ont par exemple entraîné dans ta dépendance 229
Étape 12 Devenir témoin
« Ayant vécu, grâce à ces Étapes, un réveil spirituel, nous avons essayé de transmettre ce message à d’autres et d’orienter notre vie quotidienne selon ces principes de base. »
Notre vie parlera d’elle-même L’horizon de vie s’étend avec l’Étape 12 : ! Nous comprenons les répercussions du programme des 12 Étapes : nous nous sommes réveillés. ! Nous prenons conscience du besoin de ce monde et devenons des témoins. ! Nous mettons en pratique le programme des 12 Étapes dans tous les aspects de notre vie quotidienne. Dans l’Étape 12, nous apprenons : ! à être à la fois vigilants et avisés, ! à confier toute chose à Dieu (lui céder le contrôle), ! à transmettre la bonne nouvelle à d’autres dans le souci de les aider.
Vivre enfin !
Explications concernant l’Étape 12
Dans l’Étape 12, nous commençons à faire face à nos tâches et au reste de la société en allant au-delà de notre petit monde personnel. Nous vivons sur la base de la conscience de nous-mêmes nouvellement acquise : nous ne sommes plus les personnes dans le besoin telles que nous l’avons été. Nous avons quelque chose à dire et à donner. Nous pouvons transmettre à d’autres ce que nous avons reçu.
« Ayant vécu, grâce à ces Étapes, un réveil spiri tuel … » Chez beaucoup d’entre nous, ce « réveil spirituel » s’est opéré sans que nous n’en prenions conscience. Nous n’avons découvert les changements que rétrospectivement. Nous ne pouvons que rarement assigner un début précis au « réveil ». Jésus seul choisit le moment et la manière dont il vient à nous. Nous reconnaissons tout à coup que tout cela était nécessaire pour nous amener là où nous nous tenons maintenant. Avec l’Étape 1, nous avons commencé à considérer notre impuissance et obtenu des résultats : nous sommes devenus vigilants et avisés. Nous avons découvert une nouvelle façon de mener notre vie et nous remarquons qu’elle pourrait s’avérer contagieuse ! Beaucoup de personnes ne possèdent pas cette sorte de richesse, bien que le désirant ardemment. Nous sommes donc reconnaissants — même pour le triste sort que nous avons peut-être connu dans le passé — parce que nous avons expérimenté ceci : Jésus a transformé la malédiction en bénédiction. Il a transformé notre misère en quelque chose de très précieux. Certains d’entre nous remercient même Dieu pour le cheminement terriblement douloureux à travers leur dépendance parce que c’est ainsi qu’il les a conduits dans ses bras. Tu peux certainement prendre conscience d’une telle joie dans ta vie : ! ! ! ! ! !
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Tu es plus sensible et plus à l’écoute de toi-même. Tu es plus ouvert pour ton entourage. Ta relation avec toi-même, Dieu et les autres s’est intensifiée. Ton système de valeurs a été profondément bouleversé. Tes buts et tes priorités sont imprégnés de l’amour de Dieu. Tu cherches maintenant à t’épanouir à travers des choses qui ont une valeur vraiment durable. Le succès, la renommée personnelle, la perfection et l’ambition ne sont plus l’essentiel de ta vie. La chaleur, la confiance et le contact humains ont gagné en importance pour toi. Le sentiment de vide et d’apathie qui t’a tellement accablé a cédé la place à des sentiments d’enthousiasme, de joie et d’espoir.
« … nous avons essayé de trans mettre ce message à d’au tres … » Tu as reçu une nouvelle vie ! Ce qui est merveilleux, c’est que les conséquences s’en font déjà sentir. À travers tout ton être, tu transmets à d’autres la nouvelle de l’amour miséricordieux de Dieu. 234
Vivre enfin !
Élargir son horizon grâce au programme des 12 Étapes Notre nouvelle capacité relationnelle élargit réellement notre horizon. Là où nous étions autrefois exclusivement préoccupés par nous-mêmes et notre problème, notre horizon s’ouvre. Nous acquérons également une toute nouvelle relation avec notre proche entourage et la société. Notre sens des relations ainsi que notre intérêt culturel et politique s’éveillent. Nous apportons, dans un environnement plus vaste, ce nouveau mode de vie de l’ouverture, de la sociabilité, de la disposition à pardonner, du renoncement à la manipulation. Nous marquons ainsi de notre empreinte notre famille, notre lieu de travail, notre église, nos associations et tout notre cercle d’amis. Le règne de Jésus dans notre vie ne reste pas une affaire privée.
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Étape 12 – Devenir témoin
Mise en pratique de l’Étape 12 1. Recon naître les résis tan ces lors de la douzième Étape et y travail ler Je ne sais pas parler Un malentendu très répandu concernant la mission d’être un « témoin de Jésus » est le suivant : tu dois « prêcher » la bonne nouvelle ! Cela décourage beaucoup d’entre nous. Nous aimerions ici dissiper deux malentendus : Nous sommes déjà des témoins de Jésus à travers notre vie transformée, ! nous n’avons pas le devoir de « prêcher », mais nous avons le privilège (!) de raconter ce que Dieu a opéré dans l’histoire de notre vie ; ! l’amour de Jésus à notre égard ne dépend pas de nos (bonnes) œuvres. Témoigner signifie être positivement présent dans ce monde par notre vie renouvelée. L’Esprit Saint de Dieu t’encouragera à faire fructifier ton investissement pour les autres. Aie confiance en Dieu qui habite en toi ! En relation avec ce thème, quelle peur s’insinue en toi ?
2. Décou vrir l’in té rêt de la nouvelle atti tude Souviens-toi une fois de plus : ta vie dans son ensemble est devenue une expression de la grâce et de l’amour de Dieu. Tu dégageras quelque chose de cette bonne nouvelle dans toutes tes relations. Peut-être que tu seras particulièrement apte à aider d’autres personnes touchées par une dépendance, du fait de ton expérience passée (alcoolique, toxicomane, boulimique, dépendant de relations …).
Aider d’autres personnes touchées Peut-être qu’il t’est facile d’entrer en contact avec des personnes qui ont des problèmes similaires à ceux que tu as toi-même connus. Beaucoup d’entre elles connaissent encore de gros problèmes, elles sont blessées, dans le désarroi. Tu peux les aider de différentes manières : ! Raconte-leur ton histoire. ! Prie pour elles. ! Invite-les à participer à un nouveau groupe Vivre enfin !. ! Réfléchis à une autre personne qui aurait aussi besoin d’assistance. ! Invite-les à ton église. 237
Vivre enfin ! !
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Attention, elles ont besoin d’un encouragement et d’un soutien particuliers pour pouvoir comprendre que le programme des 12 Étapes leur sera d’une aide réelle. Encourage les nouvelles personnes à être patientes et bienveillantes envers elles-mêmes. Il ne faut pas qu’elles veuillent effectuer d’énormes changements en peu de temps, mais qu’elles avancent jour après jour (principe du « juste aujourd’hui ») !
Qui te vient à l’esprit que tu pourrais accompagner ?
Les cas de « sauveteur-victime-accusateur » Si tu veux aider d’autres personnes, ce n’est pas sans danger, surtout dans le domaine des dépendances. Beaucoup d’entre nous ont vécu cela. Toute médaille a son revers. Comme tu peux bien comprendre et te mettre dans la peau des gens qui ont vécu la même situation que toi, le danger est grand que tu deviennes pour eux un « sauveur ». Et cela peut mal finir. Pourquoi ? Tu peux tomber dans le piège du « triangle infernal ». Dans ce piège, il y a trois rôles typiques, qui se renforcent mutuellement : Le « triangle infernal » ! Cela commence lorsqu’un « sauveteur » (dans ce cas, toi) voudrait sauver quelqu’un d’autre, la « victime » (d’un problème de dépendance), mais celle-ci ne lui fait pas le plaisir de se laisser sauver. Elle continue par exemple à boire. ! La deuxième phase ressemble à cela : la « victime » attaque même le « sauveteur » (donc toi) et l’accuse d’être responsable de son échec, et que sa méthode ne servirait à rien, que le programme des 12 Étapes serait stupide, etc. Maintenant, le « sauveteur » (toi-même) change de position en allant à la position de la « victime » et la « victime » précédente prend le rôle de « l’accusateur » ou du « persécuteur ». (Position 3) !
La troisième phase se déroule ainsi : La nouvelle « victime » (que tu es maintenant)poursuit le « jeu » dans ce triangle du drame, car elle se met à nouveau dans la position 3 et devient « accusateur » ou «persécuteur ». « L’accusateur jusqu’à présent (l’alcoolique) pousse à nouveau à prendre la position 2 de la « victime » : « Tu n’as ni sérieusement ni assez participé à ce travail. »
Selon différentes variantes, les acteurs changent seulement de position et tournent dans ce triangle comme dans une prison. La solution ? Ne te laisse pas prendre dans ce drame. Reste en dehors de ce système : dans de telles situations, prends à cœur l’Étape 1 et suis-la, et admets ton impuissance face à la dépendance de l’autre ! Reste absolument dans le rôle de « l’accompagnateur » (voir le schéma), refuse le rôle du « sauveteur ». Si quelqu’un peut prendre ce rôle, ce n’est que Jésus seul. 238
Vivre enfin !
délivre des enlisements les plus terribles dans les dépendances et les addictions. Ce Dieu manifeste sa puissance en guérissant les cœurs brisés et en fortifiant les personnes chargées et fatiguées. Cet amour de Dieu et notre espérance en lui nous poussent à voir la chance offerte aux personnes peut-être déjà abandonnées par tous les autres.
De quel pouvoir est doté l’ambassadeur ? Une nouvelle vie dans la force du Saint-Esprit. Ainsi, celui qui est uni au Christ est une nouvelle créature : ce qui est ancien a disparu, voici : ce qui est nouveau est déjà là. ~ 2 Corinthiens 5.17 (SEM)
Tu peux remarquer une fois de plus dans les derniers exercices de l’Étape 12 que beaucoup de choses sont devenues nouvelles dans ta vie. Certaines personnes ont connu des transformations radicales qui n’ont pas pu échapper à leur entourage. Chez d’autres, ce sont des sentiments intérieurs ou des contraintes cachées qui se sont transformés. Nous avons tous compris, d’une manière ou d’une autre, que cette force créatrice et transformatrice de Jésus était réelle. Son Esprit Saint n’est pas une idée abstraite, il s’est révélé dans notre vie et nous a guéris. Les vieux modèles comportementaux, les éléments qui nous retenaient captifs ou les contraintes destructrices ont disparu, un nouveau mode de vie les a remplacés. Toutes choses sont-elles devenues nouvelles ? Cette question est certainement préoccupante pour les perfectionnistes parmi nous. La réponse de Paul est bienfaisante : « de nouvelles choses » sont apparues. Il la formule avec davantage de précaution encore dans d’autres passages de ses Épîtres. La transformation définitive, le salut parfait nous sera accordé avec certitude, mais uniquement lorsque les forces destructrices (la mort et le diable) se verront retirer tout droit de tourmenter l’ensemble de la création. Il parle de cette espérance dans Romains 8 — malgré toute imperfection qui perdure : Elle n’est pas seule à gémir ; car nous aussi, qui avons reçu l’Esprit comme avant-goût de la gloire, nous gémissons du fond du cœur, en attendant d’être pleinement établis dans notre condition de fils adoptifs de Dieu quand notre corps sera délivré. Car nous sommes sauvés, mais c’est en espérance […] ~ Romains 8.23-24 (SEM)
Tu remarqueras que toutes les transformations dans ta vie — même inachevées — sont des signes précurseurs, pour ainsi dire des arrhes qui assurent le parachèvement à venir, et en même temps déjà une preuve de la force créatrice du Saint-Esprit. En quelque sorte, chaque guérison porte déjà la signature de ton créateur. Ce que Dieu commence, il l’achève. Le ministère que Dieu te confie Tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par le Christ et qui nous a confié la tâche d’amener d’autres hommes à la réconciliation avec lui. ~ 2 Corinthiens 5.18
Si tu deviens ambassadeur de ces manifestations et miracles de Dieu dans ta vie, cela n’est pas de l’arrogance ou de la suffisance. C’est Dieu lui-même 240
Étape 12 – Devenir témoin
qui te mandate. Dans la version originale en grec est utilisée l’expression « ministère de la réconciliation ». Luther l’a traduit par « charge, fonction ». Grâce à ton expérience, à savoir la réconciliation avec Dieu, tu peux servir d’autres personnes qui aspirent à être acceptées par Dieu et à se réconcilier avec elles-mêmes.
Quel est le contenu de son message ? En effet, Dieu était en Christ, réconciliant les hommes avec lui-même, sans tenir compte de leurs fautes, et il a fait de nous les dépositaires du message de la réconciliation. ~ 2 Corinthiens 5.19 (SEM)
D’individus égoïstes, les personnes qui sont passées par le programme des 12 Étapes sont devenues des personnes humbles et miséricordieuses qui reconnaissent leurs faiblesses parce qu’elles ont connu la grâce. Cette grâce change également la manière dont elles transmettent la nouvelle du salut de Dieu. Elles la racontent en toute simplicité et sincérité et se réfèrent à leur propre exemple pour que les autres puissent la « saisir » sans être assommés par des concepts théologiques ou du jargon biblique. Elles ont appliqué à leur vie la force réconciliatrice de Dieu grâce à un long processus. Elles peuvent maintenant décrire de façon détaillée, sur la base de l’histoire de leur vie, ce que Paul a résumé au verset 19. « Dieu était en Christ » : La condition décisive pour notre délivrance est celle-ci : Dieu lui-même est entré dans le conflit de ce monde en la personne de Jésus. Dieu a engagé le combat avec ses ennemis irréconciliables. « Il a réconcilié les hommes avec lui-même » : Dieu lui-même fait la paix avec les hommes. Pourtant, en tant qu’esclaves de l’esprit opposé à Dieu, ils sont des ennemis farouches – qu’ils le sachent ou pas. Chaque action effectuée sous l’influence de l’égoïsme ou de l’arrogance les rend complices du mal. « Sans tenir compte de leurs fautes » : Paul décrit ce remplacement incroyable au verset 21 (SEM) : « Celui qui était innocent de tout péché, Dieu l’a condamné comme un pécheur à notre place pour que, dans l’union avec le Christ, nous soyons justes aux yeux de Dieu. » C’est à la croix que ce remplacement a eu lieu. Jésus a donné sa vie pure et a subi la colère de Dieu pour toute la rébellion de l’humanité. Nous en profitons aujourd’hui encore et pour toujours. C’est depuis ce jour-là qu’est vraie la phrase suivante : il n’y a plus de condamnation pour ceux qui vivent en communion avec Jésus dans la force du Saint-Esprit. « Il a fait de nous les dépositaires du message de la réconciliation » : La nouvelle de la réconciliation unique à la croix sur la colline de Golgotha face à la ville de Jérusalem doit se répandre sur toute la Terre. Pour cela, Dieu utilise des témoins crédibles, des ambassadeurs qui ont obtenu cette réconciliation et ont été transformés par elle. En effet, en dehors de la relation avec Jésus-Christ règne encore la puissance de l’esprit néfaste. Il est d’autant plus important que les messagers soient crédibles aux yeux du monde. 241
Vivre enfin !
Feuille d’exercice de groupe pour la rencontre de clôture Pour la rencontre de clôture Chaque membre du groupe devrait avoir la possibilité de dire « au revoir » aux autres dans l’amour. Il est très utile de prendre auparavant du temps avec les autres pour noter quelques réflexions par écrit. Remercier chaque personne séparément n’est pas indispensable. Mais peut-être que tu ressens le besoin d’exprimer ton estime aux autres. Par exemple ainsi : J’aimerais ajouter que vous tous dans le groupe et notre communion sur ce chemin ont eu l’importance suivante pour moi :
Lors de cette rencontre de clôture et maintenant qu’il s’agit de prendre congé, je me sens :
Proposition de prière finale en groupe Père céleste, je me donne à la sollicitude et à l’amour infinis de Jésus. Je veux te confier ma vie maintenant et dans le futur. Je te fais confiance que je m’en sortirai également sans ce groupe. Ton Esprit Saint en moi portera et préservera ma foi jusqu’au dernier jour. Je sais que je ne suis pas parfait. Tu me soutiendras. Je suis également prêt à apporter ma part pour ma transformation, à réparer mes torts, à me réfugier maintenant et pour toujours chez toi et à ne pas seulement fixer mon regard sur ma propre personne mais aussi sur d’autres. Je sais que ma guérison est un témoignage de la puissance de ta grâce pour d’autres. Je te remercie de tout cœur, Jésus, pour toute la grâce que j’ai reçue jusque-là.
Compléments personnels pour la prière en groupe :
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Liens et aides pour la mise en pratique Le réseau Vivre enfin ! Les groupes qui basent leur travail sur ce livre des 12 Étapes se sont réunis au sein d’un réseau européen dont fait partie le réseau francophone : le réseau endlich-leben-Netz. Grâce à ces liens, la qualité des groupes basés sur les 12 Étapes est renforcée par différents moyens : !
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Des formations communes pour des (futurs) animateurs sont proposées et des renseignements peuvent être pris soit sur internet, soit auprès des coordinateurs ci-dessous. Si des communautés ou des institutions souhaitent mettre en place un programme Vivre enfin ! ou obtenir des informations au sujet des concepts sous tenant le contenu de ce programme, des référents peuvent, après accord, être invités. D’autres matériels existent et peuvent être recommandés.
En France Vivre enfin ! Solange Freyd-Harleaux 197 avenue d’Alsace F-68000 Colmar 03 89 24 29 94 06 87 58 71 07 En Allemagne Endlich-leben-Netz z.Hd. Pfr. Helge Seekamp Ev.-ref. St. Pauli-Gemeinde Echternstr. 20 D-32657 Lemgo Tél. : +49-(0) 5261-93 44 66 Fax : +49-(0) 5261-93 44 67 Courriel : info@endlich-leben.net En Suisse Endlich-leben-Netz z.Hd. Gero Herrendorff Vineyard Bern Zeughausgasse 14 CH-3000 Bern Tél. : +41-(0) 31-327 1177 Fax : +41-(0) 31-333 1519 Courriel : Gero.Herrendorff@vineyard-bern.ch
Liens et aides pour la mise en pratique
Sur inter net : www.vivre-enfin.eu Cour riel : info@vivre-enfin.eu Sur ce site, vous pouvez trouver, d’autres informations concernant : ! les groupes Vivre enfin ! leur histoire, leurs concepts ! la bibliographie ! etc.
Www.endlich-leben.net Cour riel : info@endlich-leben.net Ce site donne des indications au sujet : ! des groupes de langue allemande ! des adresses ! des témoignages ! des descriptions des concepts à la base de ce programme ! etc.
Le réseau Vivre enfin ! et Endlich-leben-Netz sont membres de l’or ga ni sa tion chré tienne inter na tio nale du mouve ment des 12 Étapes NACR (Natio nal Asso ca tion of Chris tian Reco very Groups) NACR P.O. Box 922 Yorba Linda CA 92885-0922 USA Tél. : +1-714-528-NACR Fax : +1-714-528-6558 Courriel : dryan@christianrecevory.com Site : www.christianrecovery.com
Le réseau fran co phone Vivre enfin ! fait donc partie du réseau euro péen Endlich-leben-Netz. Ce dernier est membre d’ACC Alle magne (Asso cia tion of Chris tian Coun sel lors) qui est l’or ga nisa tion réfé rente pour la rela tion d’aide chré tienne : ! ! !
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ACC met en place un réseau de conseillers chrétiens en relation d’aide ACC requiert des exigences de qualité pour la relation d’aide ACC accorde des certification à des organisations de formation de relation d’aide ACC protège les clients et les conseillers en cas de difficultés.
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Table des matières Préface de l’édi tion fran çaise
4
Préface
9
Intro duc tion au programme Vivre Enfin !
12
Les règles du groupe
22
Étape 1
Enfin à bout
27
Étape 2
Plus jamais seul
49
Étape 3
S’aban don ner à Dieu
63
Étape 4
Voir enfin l’en semble
83
Étape 5
Recon naître enfin
113
Étape 6
Prêts pour le chan ge ment
131
Étape 7
Permettre la trans for ma tion
153
Étape 8
Prêts à clari fier les rela tions
171
Étape 9
Les rela tions s’améliorent
187
Étape 10
Le prin cipe du « tout de suite »
199
Étape 11
Vivre une rela tion avec Dieu
217
Étape 12
Deve nir témoin
233
Litté ra ture complé men taire
249
Liens et aides pour la mise en pratique
250