SUPPLÉMENT EAU

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Journée mondiale de

l’ Eau

UNE RESSOURCE À PRÉSERVER

État des lieux P. 2

- Les enjeux de l'eau dans le monde et à La Réunion

L 'État P. 3

- Interview de Patrice Latron, Préfet de La Réunion

Le Département P. 4

- Des actions structurantes pour maintenir le developpement agricole

L'Office de l'eau P. 6

- Artisan d'une gestion durable et concertée

Les intercommunalités P. 8

- Civis : La préservation de la ressource comme moteur

- Territoire de l'Ouest : Garantir un accès sécurisé et une eau de qualité

- La Casud mise sur une gestion raisonnée de l'eau

L’EAU, UN ENJEU VITAL !

Découvrez comment

son or bleu

À l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, ce cahier spécial explore les grands enjeux liés à cette ressource précieuse à La Réunion. Interviews exclusives, reportages terrain et analyses approfondies vous plongent au cœur des solutions mises en place par les acteurs locaux.

- Cinor : Des investissements majeurs pour anticiper l'avenir

Les communes P. 16

- Le Tampon oeuvre à l'amélioration et la sécurisation de l'eau d'irrigation

Biodiversité P. 18

- Étang- Saint-Paul : À la croisée des enjeux du cycle de l'eau

Intiatives citoyennes P. 20

- Quand les enfants deviennent les gardiens de l'eau

Formation P. 22

- L'eau, un secteur porteur

Sports aquatiques P. 23

- Un terrain de jeu unique

L’eau est un bien précieux, une ressource essentielle à la vie. Pourtant, elle se fait de plus en plus rare ou, à l’inverse, destructrice lorsqu’elle déferle avec violence. À La Réunion, l’année écoulée a rappelé cette dualité : après un épisode de sécheresse sévère, le cyclone Garance a laissé derrière lui des dégâts considérables, mettant en lumière la vulnérabilité de nos infrastructures et la nécessité d’une gestion plus résiliente de l’eau.

“ Assurer un accès durable à l’eau potable et une meilleure anticipation des crises climatiques ”

Dans ce contexte, l’action des pouvoirs publics est primordiale. L’État, représenté par le préfet, déploie des stratégies pour assurer un accès durable à l’eau potable et une meilleure anticipation des crises climatiques. Le Département renforce les infrastructures hydrauliques et soutient le développement agricole. L’Office de l’eau accompagne les acteurs locaux dans une gestion plus efficiente, tandis que les intercommunalités, en première ligne, tentent d’améliorer la distribution et la qualité du service pour tous les habitants. Certaines collectivités, comme la ville du Tampon, innovent avec des solutions locales adaptées aux défis climatiques. La protection des milieux naturels joue également un rôle clé : l’étang Saint-Paul, véritable réservoir de biodiversité, illustre l’importance de préserver ces écosystèmes pour maintenir l’équilibre hydrique de l’île. Mais la gestion de l’eau ne repose pas uniquement sur les institutions. Associations et citoyens se mobilisent à travers des initiatives de sensibilisation et de préservation. Former les générations futures aux métiers de l’eau est aussi un enjeu majeur pour garantir une expertise locale forte. Enfin, les sports aquatiques pratiqués en rivière rappellent que l’eau est aussi source de plaisir et de découverte, à condition d’en prendre soin. À travers ce supplément, nous explorons ces enjeux et les solutions mises en place pour que l’eau, ressource vitale et fragile, soit mieux protégée et partagée. Car l’avenir de La Réunion dépend de sa capacité à préserver et gérer intelligemment son or bleu.

État des lieux

LES ENJEUX DE L’EAU

Un défi mondial

Aujourd’hui, plus de 2 milliards d’êtres humains sont privés d’accès à l’eau potable. La croissance de la population augmente la pression sur la ressource tandis que les phénomènes climatiques extrêmes sont de plus en plus fréquents.

Partout dans le monde, le problème de l’eau se pose tous les jours. Source d’inégalités quand elle est rare ou difficile d’accès, de conflits géopolitiques là où elle est partagée, de problèmes de santé publique quand elle est polluée ou encore de désastres humanitaires lorsqu’elle provoque des catastrophes naturelles. Plus que jamais, elle constitue un défi mondial : un bien commun à partager, une ressource vitale à gérer durablement, un droit humain à faire respecter.

À ce titre, l'une des étapes les plus importantes de ces dernières années a été la reconnaissance par l'Assemblée générale des Nations Unies, en juillet 2010, du droit de l'homme à l'eau et à l'assainissement.

Le droit d'avoir accès à une quantité suffisante d'eau pour ses besoins personnels et domestiques, soit entre 50 et 100 litres d'eau par personne et par jour. Une eau salubre et abordable dont le coût ne doit pas dépasser 3 % du revenu du ménage. Une eau dont la source doit se trouver à moins de 1 000 mètres du domicile et dont le temps de collecte ne doit pas dépasser 30 minutes.

En 1950, la ressource mondiale en eau était estimée à 17 000 m3 par personne et par an. En 1995, elle n’était plus que de 7 500 m3 par personne et par an. Elle devrait chuter à moins de 5 100 m3 en 2025. Dans les pays de l’Union européenne, les ressources moyennes en eau s’établissent à 7 000 m3 par personne et par an.

En outre, il faut considérer que, au rythme actuel, la population mondiale devrait dépasser les 9 milliards en 2025 et pourrait doubler d’ici à la fin du 21 e siècle. Or, plus il y a d’êtres humains, plus il y a de personnes à désaltérer et d’activités humaines gourmandes en eau. En 1950, on comptait à travers le monde trois mégalopoles de plus de 10 millions d’habitants, en 2000 on en recensait 21 et en 2025, elles sont estimées à 50. Stéphane MAÏCON

L’EAU À LA RÉUNION

Qu’est-ce que l’empreinte eau ?

Le concept d’ “ empreinte eau ” a été mis au point en 2002 par le Professeur A. Y. Hoekstra. Il s’agit d’un indicateur de l’usage direct ou indirect de l’eau par le producteur ou le consommateur qui mesure les impacts de l’activité humaine sur l’eau au niveau domestique, agricole ou industriel. Par exemple, pour produire une simple tasse de café de 125 ml, il faut 140 litres d’eau pour cultiver, récolter, torréfier, transformer, emballer et transporter les grains de café. Pour un t-shirt en coton, il faut 2 000 litres d’eau, pour un steak de 220 g, il en faut 3 100 et ce ne sont pas moins de 30 000 litres d’eau qui seront nécessaires à la production d’une voiture.

Les chiffres de l'eau dans le monde

4,2 milliards

- Plus de la moitié de la population mondiale, soit 4,2 milliards de personnes, ne disposent pas de services d'assainissement gérés en toute sécurité.

400 000

- Une meilleure eau, un meilleur assainissement et une meilleure hygiène pourraient prévenir quelque 400 000 décès par an dus aux maladies diarrhéiques chez les enfants de moins de 5 ans.

2 milliards

- 2 milliards de personnes vivent dans des pays confrontés à un stress hydrique élevé.

80 %

- 80 % des eaux usées retournent dans l'écosystème sans être traitées ni réutilisées.

70 %

- L'agriculture représente 70 % des prélèvements d'eau à l'échelle mondiale.

Un bien précieux à préserver

Avec les bouleversements climatiques, l’eau à La Réunion, autrefois si abondante, tend à se raréfier. Un bien précieux que nos collectivités s’emploient à préserver.

Chaque année, 7,6 milliards de m3 de pluies approvisionnent La Réunion en eau, essentiellement entre décembre et avril, pendant la saison cyclonique.

L’eau des 13 rivières pérennes, stockée dans des réservoirs, est utilisable telle quelle ou traitée pour les usages vitaux, car elle est sensible aux microorganismes pathogènes. Plus d’un milliard de m3 d’eau transitent en moyenne chaque année dans les bassins versants de nos rivières. Avec environ 3 milliards de m3, les aquifères littoraux constituent un stockage naturel important d’eau. Plus de 220 millions de m3 sont prélevés dans le milieu naturel, dont 152 millions m3 dans nos rivières et aquifères pour l’alimentation en

eau potable. Cette consommation ne cesse d’augmenter en raison du développement de l’activité économique et de la croissance démographique. Pour autant l’eau à La Réunion n’est ni abondante, ni qualitative, ni sécurisée. En effet, avec le changement climatique, les sécheresses s’installent durablement et la ressource en eau devient plus rare.

Le mois de juillet 2024 a été le plus sec jamais enregistré à La Réunion, avec un déficit pluviométrique qui atteint 80 %. Plusieurs stations météo ont enregistré des records de sécheresse, avec parfois zéro millimètre de pluie. 40% de pertes sont constatés dans les

réseaux sur les 140 millions m3 d’eau distribués chaque année. Chaque mois, un comité de sécheresse réunit donc Météo France et les acteurs de l’eau pour suivre la situation. Selon l’office de l’eau, 66 % de la ressource est issue des eaux de surface. Dans ce contexte, plusieurs rivières peinent à se recharger et à alimenter la totalité des habitations. Dans le même temps, les fuites d’eau sur le réseau ont tendance à se multiplier. Au total, près de 40 % de l’eau s’échappent dans les sols. Toutes les collectivités en sont conscientes. Par ailleurs, l’eau réunionnaise, si précieuse, est de piètre qualité : 87% des cours d’eau sont dans un mauvais état, en raison des pollutions dues à l’activité humaine (pesticides,

40% de pertes sont constatés dans les réseaux sur les 140 millions m3 d’eau distribués chaque année

engrais de synthèse, résidus pharmaceutiques, plastiques, dépôts sauvages).

Toutefois, en 2023, la CINOR a lancé l’opération “ renouvellement du réseau d’alimentation en eau potable ” visant à rénover 9,6 km

de canalisations. Mais la configuration de notre île ne facilite pas la tâche.

Afin d’optimiser la gestion des ressources en eau dans le Nord et l’Est de l’île, le Département porte par ailleurs le projet “ Meren ” (Mobilisation des ressources en eau des micro-régions Est et Nord) qui vise à améliorer les infrastructures pour le stockage et la distribution de la ressource. Au total, 281 millions d’euros sont investis dans ce projet. Une enveloppe de 39,6 millions d’euros est octroyée par l’État et complétée par deux financements européens : 128,6 millions du fonds Feder ainsi que 73,2 millions d’euros du fonds Feader. S.M.

Cascade de Grand-Galet

Actions publiques

INTERVIEW DE PATRICE LATRON, PRÉFET DE LA RÉUNION

“Pour une gestion équilibrée et durable de la ressource en eau sur le territoire de La Réunion”

Entre sécheresse inédite et cyclone d’une rare intensité, Patrice Latron, Préfet de La Réunion, détaille les missions qui lui incombent en matière de gestion de l’eau.

Quelles sont les responsabilités de la Préfecture concernant le domaine de l'eau ?

Patrice Latron : Je coordonne, à l’échelle du bassin de La Réunion, les actions des services de l’État dans le domaine de l’eau.

Ainsi, c'est à moi qu'il revient d'approuver le Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) qui est un document essentiel. En effet, en cohérence avec la directive cadre sur l'eau qui formalise la réglementation nationale, ce SDAGE fixe les principales actions à conduire par l'ensemble des acteurs pour atteindre la gestion équilibrée et durable de la ressource en eau sur le territoire de La Réunion.

Pour rappel, l'État a plusieurs missions essentielles sur le champ de l'eau, notamment l'exercice de la police de l’eau, la réalisation des plans de prévention du risque d’inondation, le contrôle de la qualité de l’eau potable, le contrôle de la qualité des eaux de baignade, la définition et l'adoption de mesures en cas de sécheresse.

En cette période de sécheresse, quelles sont

les mesures que La Préfecture prévoit de mettre en place ?

Doit-on s'attendre à des restrictions ?

P. L. : Depuis le mois d’août 2024, le comité sécheresse s'est réuni sans discontinuer, chaque mois, afin de suivre l’évolution de la situation de l’île dans la mesure où les précipitations ont été, depuis juillet 2024, très inférieures aux normales de saison.

Lors de la dernière réunion qui s’est tenue le mercredi 5 févier 2025, les participants ont pu constater, en prenant connaissance du bilan pluviométrique et des prévisions météorologiques, comme de l’état de la ressource en eau, que la situation demeurait préoccupante sur l’ensemble du département. En 54 ans de mesures, les services de Météo France n’ont jamais enregistré un tel déficit pluviométrique en décembre et en janvier. C’est pourquoi, j'ai décidé de mettre en place et d'actualiser chaque mois un arrêté de restrictions des usages de l’eau.

L’objectif est que tous les usagers prennent conscience de la précarité de la situation et fassent les efforts nécessaires pour maintenir l’approvisionnement en eau le plus longtemps possible. Le comportement de

EAUDUROBINET.RE

Un

“ En 54 ans de mesures, les services de Météo France n’ont jamais enregistré un tel déficit pluviométrique en décembre et en janvier ”

chaque citoyen se doit d'être exemplaire en matière d’économie de l’eau et ce, quels que soient les usages. Le passage du cyclone Garance le 28 février, malgré le bilan lourd, a permis à la ressource de ne plus être déficitaire et j'ai donc levé les mesures de restrictions le 5 mars.

Au cas où cette crise durerait ou se renouvellerait, La Préfecture travaille-t-elle déjà à des solutions ? P. L. : L’adéquation entre les besoins et la ressource en eau est une priorité de l'État dans un contexte d’évolution démographique et de changement climatique. Pour répondre aux enjeux immédiats et futurs, les différents acteurs (Région, Département, intercommunalités, communes, associations, représentants des usagers) se réunissent au s ein d'instances dédiées, définissent et mettent en œuvre depuis plusieurs années des mesures variées et complémentaires, qui contribuent à l’équilibre e ntre le milieu et les usages : modifier les usages pour globalement baisser les prélèvements sur les ressources, rechercher de nouvelles ressources (notamment souterraines), utiliser davantage les ressources alternatives pour certains usages (eaux de pluie, réutilisation des eaux usées traitées, ...), interconnecter et améliorer le rendement des réseaux, renforcer la protection des ressources actuellement déjà captées.

Des études portant sur les volumes prélevables visent également à mieux

site développé par l’ARS

Informer les Réunionnais sur la qualité de l’eau du robinet, telle est la mission du site eaudurobinet.re, développé par l’Agence Régionale de Santé (ARS) et la Préfecture.

L’accès aux informations sur la qualité de l’eau potable constitue une priorité pour l’ARS La Réunion et la Préfecture. Depuis 2016, eaudurobinet. re informe les usagers sur la qualité de l’eau du robinet et publie les résultats des contrôles effectués par l’ARS. Modernisé en 2024, ce site permet désormais de consulter les résultats d’analyses des prélèvements réalisés sur l’ensemble des secteurs de distribution. Vous y trouverez une information directe sur la qualité de l’eau à votre robinet, les dernières actualités, des conseils pratiques. Accessible depuis votre téléphone portable, il permet également d’accéder au bilan Infofacture : une fiche d’information annuelle rédigée par l’ARS et transmise par chaque gestionnaire du réseau de l’eau lors de l’envoi de la facture. Il reprend les éléments du contrôle sanitaire (microbiologie, nitrates, pesticides) et offre quelques recommandations.. S.M.

connaître la capacité des milieux (rivières, nappes souterraines) à fournir de l'eau sans les dégrader. Pour passer d'une logique d’intervention au coup par coup à une programmation pluriannuelle des investissements, l’État anime auprès des intercommunalités la mise en place de “ contrats de progrès ” , permettant de planifier les actions à réaliser au travers du “ plan eau DOM ” , ou encore du plan

“ eau potable ” de l'ARS. Et puis, j'ai décidé au regard de l'enjeu pour La Réunion, avec des périodes de plus en plus sèches, de réunir tous les acteurs et toutes les bonnes volontés en avril prochain pour des Assises de l'eau qui permettront de construire collectivement une vision à moyen et long terme sur la préservation et le partage de cette ressource en eau.

Stéphane MAÏCON

Patrice Latron coordonne les actions des services de l'Etat dans le domaine de l'eau.
En janvier 2025, l'Etat avait mis en place une unité de dessalement de l'eau pour pallier les coupures d'eau sur Saint-André.

GESTION GLOBALE DE L’EAU

Des actions structurantes pour maintenir le développement agricole

Le Conseil départemental s’est chargé de la mise en œuvre de l’aménagement hydraulique à La Réunion. À travers des actions structurantes, il mène une politique ambitieuse de gestion globale de l’eau visant à optimiser sa distribution et à sécuriser l’approvisionnement, en réponse aux déséquilibres géographiques et météorologiques qui caractérisent l’île de La Réunion.

Ressource précieuse et indispensable, l’eau permet d’alimenter les foyers, de donner vie à l’agriculture et de préserver les écosystèmes. À La Réunion, le Département mène plusieurs actions d’aménagement hydraulique afin de contribuer à sa politique d’aménagement et de favoriser un développement équilibré du territoire. En effet, l’île dispose de ressources en eau abondantes - entre 1,5 et 2

milliards de mètres cubes chaque année, pour des besoins estimés à environ 225 millions de m 3 - mais la répartition de cette ressource est toujours inégale : l’Est reçoit en moyenne 4 900 mm de pluie par an, tandis que l’Ouest, plus aride, n’en perçoit que 1 300 mm. Dès les premières études menées dans les années 80, le constat est clair : l’Ouest souffre d’un déficit chronique en eau.

DÉVELOPPEMENT AGRICOLE

Transfert d’Est en Ouest

Ce constat est à l’origine du lancement en 1995 du vaste chantier du transfert des eaux d’Est en Ouest qui repose sur un réseau de galeries souterraines de 30 km qui permettent de capter l’eau de quatre rivières stratégiques : la Rivière des Galets et le Bras de Sainte-Suzanne

à Mafate, ainsi que la Rivière du Mât et la Rivière Fleurs Jaunes à Salazie. Grâce à ces infrastructures, 60% de l’eau captée est acheminée vers les agriculteurs de l’Ouest, un levier essentiel pour le développement agricole et la souveraineté alimentaire de La Réunion, et 40% des besoins en eau potable des populations de ce secteur. Cette eau est distribuée via 8 antennes de refoulement, appelées

Antennes ILO (Irrigation du Littoral Ouest), qui irriguent les communes du Port, de La Possession, de Saint-Paul, de Trois-Bassins et de Saint-Leu. Le projet ILO dont le chantier s’est achevé en 2016, a été pensé pour assurer une répartition plus équitable de la r essource en eau, sans mettre en péril les besoins des communes de l’Est. Stéphane MAÏCON

Des projets pour demain avec AGRIPéi 2030

Dans le cadre du plan AGRIPéi 2030, le Département vise à déployer les infrastructures hydrauliques dédiées au développement.

L’objectif du plan AGRIPéi 2030 consiste en l’irrigation de près de 7 900 hectares, soit environ 2 000 exploitations.

■ Levier de production d’énergie re nouvelable

Le Département a multiplié les initiatives tendant à valoriser la ressource en eau comme levier de production d’énergie renouvelable. Une première expérience concluante au niveau des antennes d’irrigation du Littoral Ouest a ainsi été mise en œuvre dans le cadre d’un appel à projets attribué à Total Energies sur le réservoir RT8. Les études sont en cours sur les réservoirs RT3 et RT6. Par ailleurs, la mise en service d’une microcentrale hydro-électrique installée à la Rivière des Galets est prévue mi-2025. Plusieurs autres projets sont à l’étude pour ne citer que la réhabilitation des stations de Bellevue et Maniron, l’exploitation des unités de production photovoltaïque sur les sites de la SAPHIR ou la valorisation énergétique des infrastructures du Périmètre irrigué du Littoral Sud.

Plusieurs chantiers sont programmés dans la période 2021/2027 pour déployer le réseau hydraulique structurant interconnecté à l’échelle de l’île. Un budget d’environ 25 millions d’euros est consacré à ces projets chaque année.

Dans les Hauts

Les travaux de création d’une chaine de refoulement d’eau pour l’alimentation des Hauts de l’Ouest (Trois-Bassins et Saint-Leu) sont achevés (3 millions d’euros). Pour le Sud, les travaux sont en phase de finalisation pour l’extension des périmètres irrigués du Bras de la Plaine et du Bras de Cilaos sur 1600 ha (41 millions d’euros).

Concernant l’alimentation en eau brute des îlets de Salazie, les études opérationnelles sont en cours pour une livraison des travaux prévue en 2029 (21,6 millions d’euros). Il en est de même pour l’alimentation en eau brute du périmètre irrigué de Dos d’Ane (3 millions d’euros) et de la tranche F de l’antenne 1 de l’ILO (5 millions d’euros).

Dans le Sud

Quatre chantiers phares sont terminés: la sécurisation du barrage du Bras de La Plaine (17,4 millions d’euros) ; la création d’un réservoir de 20 000 m3 sur le site de Dassy (8,9 millions d’euros); le pré-traitement des eaux superficielles du Bras de La Plaine (7,2 millions d’euros) ainsi que l’équipement et le raccordement du Forage Ligne Paradis au

périmètre irrigué du Bras de la Plaine (0,85 millions d’euros). Les études sont en cours pour la sécurisation en eau de l‘Entre-Deux (2,7 millions d’euros) avec une livraison prévue en 2028.

Dans le Nord et l’Est

Actuellement en phase d’études de maîtrise d’œuvre, le projet MEREN (Mobilisation des ressources en eau des microrégions Est et Nord) permettra à terme l’irrigation de plus de 5 000 ha de terres agricoles qui révèlent un déficit hydrique saisonnier, permettant en particulier la diversification des cultures mais également l’augmentation des rendements canniers (75 millions d’euros sur 2021/2027). Par ailleurs, en cette année 2025, sont prévues les livraisons de l’équipement et le raccordement au périmètre irrigué de Champ-Borne à Saint-André, du Forage de Bengalis (2 millions d’euros) et du surplus d’eau provenant de l’UTEP de Dioré (700 000 €). S.M

LE DÉPARTEMENT

■ Chef de file de la politique de l’eau

“ En lien avec tous les partenaires, le Conseil départemental entend développer une politique partagée et solidaire de l’eau, tout en renforçant son rôle de chef de file de la politique de gest ion globale”. Le Président du Département Cyrille Melchior précise ainsi les modalités de mise en œuvre de cette politique au travers de son nouveau Plan départemental de l’eau et des aménagements hydrauliques, validé en Commission permanente le 19 février dernier. Pour ce qui est du financement efficient de l’eau et de l’assainissement, le Département a soutenu l’Office de l’eau pour la période 2022/2027 à hauteur de 5 millions d’euros notamment dans les projets visant le déploiement des réservoirs d’eau de pluie et l’amélioration des rendements de réseaux. Le Département soutient par ailleurs, la mise en œuvre de projets favorisant l’alimentation en eau des

Hauts à travers les études PRODEO (Programme Départemental Opérationnel pour l’accès à l’eau dans les Hauts). Les premières études opérationnelles sont

lancées aux fins d’équiper à terme, plus de 9000 hectares supplémentaires en irrigation et d’alimenter en eau potable de 20 communes de l’île.

“ L’objectif du plan AGRIPéi 2030 est d'irriguer près de 7 900 hectares ”.

via 8 antennes de refoulement".
"Cyrille Melchior en visite sur le chantier de la micro-station de La Rivière des Galets".

Ensemble, adaptons-nous aux conséquences du changement climatique

Le changement climatique modifie profondément notre environnement, affectant les eaux souterraines par la salinisation et les écosystèmes marins par des phénomènes comme le blanchissement corallien. Le régime des précipitations évolue également, impactant nos usages et modes de vie. Toutefois, nous pouvons agir pour réduire ces effets et renforcer la résilience de nos écosystèmes.

Eviter l’urbanisation des zones à risque d’inondation

Eviter d’accentuer les pressions sur la riche biodiversité des milieux humides déjà fragilisées par le réchauffement global

nterconnecter les réseaux d’eau, pour une gestion intégrée et globale des ressources en eau artager l’eau disponible

Profiter davantage de l’eau de pluie qui est livrée à domicile

Ajuster la consommation d’eau en fonction des différents usages et la restreindre en cas de pénurie

Favoriser l’infiltration de l’eau de pluie et la recharge des nappes souterraines, notamment par la végétalisation

tabiliser naturellement les sols des bassins versants et les berges des cours d’eau, afin de réduire le risque d’érosion, notamment vers les lagons

Former les jeunes générations à la gestion durable de la ressource en eau

ptimiser l’exploitation de l’eau douce face au risque de salinisation due à l’élévation du niveau de l’océan

Préserver les coraux de tout piétinement ou dégradation

Favoriser la régénération des écosystèmes littoraux comme les récifs coralliens pour bénéficier de leurs bienfaits face à la houle et préserver la biodiversité

Agissons tous pour faire évoluer le partage de l’eau et aider les écosystèmes à davantage de résilience.

L’Office de l’eau, artisan d’une gestion durable et concertée de la ressource en eau

La loi d’orientation pour l’outre-mer de 2000 permet la création d’un Office de l'eau dans chaque département ultra-marin, pour améliorer la connaissance, fédérer les synergies, faciliter et financer les diverses actions d'intérêt commun dans les domaines de l'eau et des milieux aquatiques.

Depuis 2003, l'Office de l'eau Réunion, établissement public local à caractère administratif

rattaché au Département de La Réunion, est entièrement dédié à la préservation et à la gestion durable des ressources en eau et des milieux aquatiques. Son conseil d'administration, dont les membres sont issus du Comité de l'Eau et de la Biodiversité, comprend des représentants des collectivités, des acteurs économiques, des associations et usagers et les services de l’Etat.

Gilles Hubert, Vice-Président délégué à la Gestion de l'Eau et aux aménagements hydrauliques au Département, assure depuis 2021 la présidence du Comité de l’eau et de la biodiversité de La Réunion et la présidence déléguée de l’Office de l’eau Réunion.

Dans le contexte de changement climatique que nous vivons, Gilles Hubert explique que "si la ressource en eau de La Réunion

demeure relativement abondante, avec un apport annuel d’eau de pluie supérieur à 7 milliards de m3 (Ndlr : 211 milliards de m 3 par an en métropole), il apparaît que les périodes favorables sont plus courtes qu'auparavant et que la pluviométrie s'y manifeste de façon plus intense, alors que les cycles d'étiage et de sécheresse s'avèrent plus longs…".

Il note que “Météo France souligne le fait qu'une telle tendance semble s'installer et même s'accentuer…”.

L’actualité nous rappelle à cette réalité : une sécheresse extrême jusqu’en janvier 2025 puis le cyclone Garance apporte plus de 500 mm enregistrés pour la journée du 28 février sur les hauts de Saint-Denis, à Salazie ou à Mafate… Gilles Hubert estime que “la ressource en eau brute doit être préservée (…) d'où une nécessaire adaptation à l'évolution climatique, avec la mise en œuvre de politiques

LES DÉFIS DE L’EAU À LA RÉUNION

d'investissement en équipements hydrauliques permettant de supporter des périodes d'étiage de plus en plus longues…”

La fin de l’année 2024 a été marquée par des déficits conséquents de la pluviométrie ; toutefois, le secteur Est reste la région qui a bénéficié du plus gros volume d’eau en 2024, même si les valeurs sont restées inférieures aux normales habituelles. "L'Est, la côte au vent, était précédemment un territoire très arrosé, où les investissements de stockage n'étaient pas historiquement impératifs, contrairement à la zone Ouest, côte sous le vent, plus sèche. Cette réalité climatique a suscité une résilience plus forte dans l'Ouest…

D'où, aujourd'hui, une nécessité de réajustement pour la côte Est, par une politique très ambitieuse en matière d'équipements.

En ce qui concerne le transfert des eaux, il faut saluer la vision progressiste des élus de l’époque et

la politique audacieuse pour permettre aux territoires de l'Ouest de se mettre à l'abri de la sécheresse et permettre le développement d'une agriculture vitale pour La Réunion.

Les acquis du transfert de l’eau sont, selon Gilles Hubert, indéniables, avec la valorisation de 16 000 hectares de terres agricoles dans l'Ouest et le Sud de l’île … Il faut maintenir ces acquis et innover au bénéfice de l'Est aujourd'hui, pour répondre aux nouvelles exigences démographiques, économiques et climatiques…" Et c’est l’objet du projet d'aménagement hydraulique MEREN, Mobilisation de l’Eau des Régions Est et Nord, qui prévoit le déploiement de nouvelles infrastructures pour répondre aux besoins en eau des communes entre Saint-Denis et Saint-Benoît pour les usages agricoles, indus triels et domestiques.. V. W.

Le renouvellement du réseau, une constante nécessité

Entre réseaux vieillissants, manque d’infrastructures de stockage, aléas hydro-géomorphologiques et effets du réchauffement climatique, La Réunion fait face à des défis sans précédent liés à l’eau.

Selon l'Office de l'eau Réunion, la performance de la distribution de l’eau potable au robinet des Réunionnais est de l’ordre de 63% en rendement. Cette situation est très variable selon les

territoires : alors que Le Port ou Bras Panon parviennent à soutenir 80%, d'autres communes en sont réduites à moins de 30%…. “ Nous devons viser les 80% dans les années qui viennent”. Nous sommes

confrontés à un vieillissement de nos réseaux plus élevé que la moyenne nationale, du fait de nos reliefs, des pourcentages de pentes importants, des mouvements de terrain, comme à Salazie, ce qui entraîne ruptures

et pertes en ligne… ”, indique Gilles Hubert. A La Réunion, le renouvellement du réseau s'impose donc comme une constante nécessité. En ce qui concerne la potabilisation, 34 unités sont déjà en fonc-

tionnement, ce qui permet d’assurer une qualité maîtrisée de l’eau potable pour 75% de la population. Plus d’une dizaine d’unités de traitement est en travaux ou en projet pour compléter cet état.

Pour garantir la qualité du service public d’eau potable, il faut encore doter les zones de distribution en équipements et capacités de stockage, les mettre à niveau pour qu'elles soient capables de lisser les manques et supporter les périodes d'étiage.

Pour nos besoins domestiques, nous prélevons près de 155 millions d’eau brute chaque année via 120 captages en rivière et 80 pompages dans les nappes phréatiques.

Il importe de poursuivre la potabilisation et la sécurisation des réseaux pour tendre vers un rendement optimal, respectueux de la ressource et des consommateurs.

Améliorer la qualité de l'eau passe aussi par une meilleure prise en compte des aléas hydro-géomorphologiques, tels que les glissements de terrain, ou les coulées de boue, provoqués par de violents pics de pluviométrie, aggravés par le changement climatique, car ils impliquent surcoûts et fragilisation des réseaux.

Gilles Hubert explique que cela im-

pose une réelle anticipation. “ L’eau de rivière est soumise aux aléas du mauvais temps, les captages peuvent alors être pollués par les sédiments. L’exploitation des réseaux doit intégrer une sécurisation via des interruptions préventives, une autonomie de stockage, une interconnexion des réseaux… lesquels sont encore dépendants de l'état du réseau électrique. Le retour d’expérience de Belal avait mis l’accent sur la sécurisation des infrastructures d’eau par groupe électrogène pour éviter les ruptures, dans l’attente d’un plan de sécurisation électrique de La Réunion par le renforcement des lignes de haute et moyenne tension et l’enfouissement des réseaux de basse tension pour assurer la continuité des services d’eau, et plus largement l’approvisionnement électrique des populations ”. La planification se fonde sur des outils tels que le Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE), les Schémas directeurs d’eau potable, des eaux usées et des eaux pluviales, les contrats de progrès, les programmations pluriannuelles d’investissements…. “ C'est donc un véritable travail de fond que nous devons fournir ”, conclut Gilles Hubert. Véronique WEBER

Gilles Hubert, président délégué de l’Office de l’eau
Soumis aux aléas du mauvais temps, les captages d’eaux de rivière peuvent être pollués par les sédiments.

Actions publiques

DE L’EAU

Des solutions simples pour consommer mieux !

Adoptez les bons réflexes à la maison

• Privilégiez la douche : 50 à 80 litres suffisent, contre 150 litres pour un bain.

• Fermez le robinet en vous brossant les dents ou en lavant la vaisselle : jusqu’à 12 litres économisés par minute

• Utilisez un lave-vaisselle économe : il consomme trois fois moins d’eau qu’un lavage à la main

vous guide vers les bons gestes !

À La Réunion, un adulte consomme en moyenne plus de 200 litres d’eau par jour. Pourtant, avec quelques réflexes simples et des équipements adaptés, il est possible de réduire cette consommation sans perte de confort.

Chez runéo, nous vous accompagnons avec des conseils pratiques pour préserver cette ressource essentielle.

S’équiper malin pour moins gaspiller runéo vous recommande des équipements simples et efficaces

• Le mousseur : il réduit le débit du robinet de 30 à 50 % tout en maintenant un bon confort d’utilisation.

• La douchette économe : elle permet de diviser par 4 la consommation d’eau sous la douche.

• La chasse d’eau à double commande : elle n’utilise que 3 à 6 litres d’eau contre 12 litres pour un modèle classique.

Traquer les fuites : un geste essentiel

Un robinet qui goutte peut gaspiller plus de 120 litres par jour ! Vérifier régulièrement ses installations et réparer les fuites permet d’éviter une consommation excessive et une facture plus élevée.

Dans le jardin aussi, adoptez les bons réflexes !

• Arrosez tôt le matin ou en fin de journée pour limiter l’évaporation.

• Récupérez l’eau de pluie pour arroser vos plantes.

• Utilisez un balai plutôt qu’un jet d’eau pour nettoyer vos extérieurs.

Ansamb, construisons l’avenir de l’eau !

Selon les prévisions des experts, les changements climatiques amplifieront les tensions sur la ressource en eau. D’où l’intérêt de doter les zones de distribution en équipements et capacités de stockage, pour qu'elles soient capables de lisser les manques et supporter les périodes d'étiage.

Actions publiques

LES ENJEUX DE L’EAU SUR LE TERRITOIRE DE LA CIVIS

La préservation de la ressource comme moteur

Depuis 2020, la loi NOTRe a rendu effectif le transfert de la compétence eau et assainissement aux communautés d’agglomérations. Pour la Civis, cette nouvelle donne a permis la mise en lumière de problématiques inédites en matière d’aménagement, de protection des populations et de gestion de la ressource.

LA STATION D’ÉPURATION DE PIERREFONDS

Dotée d’une capacité initiale de 100 000 équivalents habitants (unité de mesure qui représente les flux de matières polluantes rejetés par jour et par habitant), l’installation de Pierrefonds, en service depuis 2001 et modifiée entre 2009 et 2015, joue un rôle clé dans le traitement des eaux usées domestiques et industrielles de Saint-Pierre et du Tampon. Depuis 2020, les efforts en matière de traitement des eaux usées menés avec les industriels ont permis de maintenir cette station en conformité, malgré une surcharge, grâce à des efforts soutenus pour réduire son impact environnemental. Avec une capacité prévue de 240 000 équivalents habitants, la station sera modernisée pour répondre aux normes strictes de la nouvelle directive sur les eaux résiduaires urbaines, visant un traitement accru de la pollution, y compris les micropolluants.

Chaque étape du processus de traitement sera minutieusement analysée pour assu-

rer un outil fiable, ergonomique, facile à exploiter et adapté aux conditions locales, marquées par une forte corrosion. Face aux enjeux du changement climatique, la Civis s'engage à minimiser l'impact environnemental du projet, tant lors de la construction que durant toute la vie de l'ouvrage, en garantissant une consommation réduite d’énergie et de réactifs, une économie circulaire axée sur le recyclage des matériaux de démolition et de construction, en réutilisant les eaux traitées pour l’arrosage des espaces verts, en valorisant les sables et sous-produits, ainsi qu’en produisant de l’énergie par méthanisation des boues, visant la neutralité énergétique du système. Parallèlement, un parcours pédagogique sensibilisera les enfants à la préservation de la ressource en eau, et des pistes d'innovation seront explorées en partenariat avec des universités et des centres de recherche. Les travaux débuteront en 2028, pour une mise en service en 2031.

PRÉSERVER LA RESSOURCE

Dans la continuité du travail initié par les six communes membres, la Civis a engagé un vaste programme d’études et de travaux avec pour objectif d’assurer à ses habitants une alimentation en eau qui soit à la fois satisfaisante en termes de qualité et de quantité. Depuis 2020, près de 110 millions d’euros ont été investis dans ce domaine par la Civis dont plus de 50 millions pour la potabilisation.

Six usines de potabilisation de l’eau sont en service sur le territoire et deux autres seront livrées d’ici mi-2025. Elles permettent de traiter les eaux d’origine superficielle dont la qualité peut être dégradée avec les conditions météorologiques et garantissent ainsi une eau de qualité au robinet des consommateurs

D’ici fin 2025, près de 88 % de la population du territoire sera alimentée par un réseau d’eau sécurisé.

■ Pour une meilleure prévention des inondations

L’aménagement du territoire et particulièrement l’organisation des zones urbanisées doivent aujourd’hui intégrer, outre la satisfaction des besoins liés au logement et aux activités économiques, les attentes liées à la sécurité des personnes et des biens.

La Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations (GEMAPI) concentre, à l’échelle intercommunale, des compétences autrefois morcelées.

La surveillance et l’entretien des ouvrages de prévention des inondations et la restauration du fonctionnement naturel des zones humides sont essentielles pour atteindre le bon écoulement des eaux et peuvent contribuer à la protection des populations face aux crues. Dès sa prise de compétence, la Civis a souhaité prioriser ses actions sur la gestion des ouvrages de prévention des inondations afin de concourir à la

protection civile sur son territoire.

Elle conduit aussi les études du Programme d’Actions et de Prévention des Inondations (PAPI) sur les communes de Saint-Pierre (Rivière d’Abord, Ravine Blanche, Ravine des Cabris, Ravine Concession) et de l’Étang-Salé (Ravine Deschenez, Ravine Sèche).

La compétence GEMAPI répond à un besoin de replacer la gestion des cours d’eau au sein des réflexions sur l’aménagement du territoire. Cette compétence reste néanmoins complexe dans sa définition, surtout au vu des caractéristiques particulières de l’Outre-Mer et du phénomène cyclonique. C’est ainsi qu’elle met en œuvre depuis 2018 des diagnostics et des travaux de réparation sur ces ouvrages au bénéfice de sa population..

Stéphane MAÏCON

À l’occasion de la Journée Mondiale de l’Eau, la Civis et Runéo lancent une campagne sur les écogestes pour préserver cette resso urce essentielle. Sensibilisation, pédagogie et implication citoyenne sont au cœur de cette initiative. L’objectif : adopter de simples gestes du quotidien pour un impact durable.

À l’occasion de la Journée

Mondiale de l’Eau, la CIVIS lance, en collaboration avec Runéo, une campagne d’envergure autour de la thématique des écogestes. Un écogeste est une action simple du quotidien qui vise à préserver la ressource. Les enjeux environnementaux sont au cœur

des préoccupations de nombreux consommateurs qui reconnaissent l’importance des bonnes pratiques pour réduire leur empreinte écologique, qui plus est dans un contexte de changement climatique médiatisé. Toutefois, bien que 80 % des Réunionnais connaissent

ces éco-gestes, ils ne les appliquent pas systématiquement. Pour autant, plutôt que de culpabiliser l’usager, il s’agit de lui montrer qu’il est un acteur essentiel pour la préservation de son île, de l’impliquer de manière constructive, en lui rappelant les bonnes

pratiques, dans un esprit motivant et bienveillant.

Dans ce cadre, des thématiques essentielles ont été identifiées comme l’impact environnemental des lingettes jetées dans les toilettes ou encore l’utilisation des douches plutôt que des bains, mais aussi le lavage

des voitures dans des stations dédiées car ces dernières sont équipées de systèmes de traitement et de recyclage des eaux usées. Cette stratégie associe les écoles du territoire pour sensibiliser les élèves de manière ludique et pédagogique sur les enjeux liés à l’eau et aux écogestes. S.M

Les travaux de modernisation de l'unité de potabilisation de Pierrefonds débuteront en 2028.
Carte des unités de potabilisation de la Civis.

Actions publiques

TERRITOIRE DE L’OUEST

Garantir un accès et une eau de qualité et sécurisée

Avec près de 240 millions d’euros qui seront investis sur la période 2020-2028, 166 millions pour l’eau potable et 72 millions pour les eaux usées, le Territoire de l’Ouest développe une stratégie pour une meilleure qualité de l’eau potable et des eaux usées.

En 2022, l’Office de l’Eau constatait que “ l’approche actuelle est différente de celle des années 70-80 où le défi était d’apporter de l’eau au robinet dans toutes les maisons. Aujourd’hui, il s’agit d’offrir une eau de qualité de façon pérenne ”. La réflexion du Territoire de l’Ouest est du même ordre. Le transfert de compétences Eau et Assainissement en 2020 a été l’occasion de faire le point sur les différents modes de gestion les plus adaptés au territoire tout en prenant en considération les spécificités géomorphologiques propres à chaque région : Le Port bénéficie de ressources souterraines et d’une altimétrie basse ; Saint-Paul, d’un mix entre eaux souterraines et eaux superficielles qui nécessitent plus de traitement ; La Possession n’a pas d’eaux souterraines suffisantes pour alimenter l’ensemble de la commune d’où l’installation d’une usine sur Pichette qui bénéficie d’un apport d’eau en provenance du basculement ; idem pour Saint-Leu et Trois-Bassins dont la ressource est faible et qui sont alimentés via les Bras-de-la-Plaine et de Cilaos. Entre pompages et forages (44 sur tout le territoire) en nappe, ravines ou rivières, le traitement, le coût électrique, il s’agit de trouver le juste équilibre entre la consommation et la ressource disponible, pour donner de l’eau aux 103 000 ab onnés tout en veillant à ce que l’impact sur la facturation soit maîtrisé et ainsi éviter tout risque de tension. Le défi de l’eau s’impose en outre dans un contexte particulièrement contraint compte tenu d’une inflation galopante, de la configuration du territoire et des retards à rattraper dans l’équipement en infrastructures pour offrir une eau de qualité, sans discontinuité. Face à des réseaux anciens, ou de capacité limitée, la modernisation ambitieuse est actuellement en cours soutenue par un investissement de 68 millions d’euros pour la période 2024-2028. À ce jour, le rendement du réseau est de 56% alors qu’il devrait être de 75%, il y a donc un

INTERVIEW

important rattrapage à mener d’autant que sur certaines parties du réseau les pertes sont estimées à 50%. En plus de la réflexion parallèle menée sur l’utilisation des eaux grises traitées (eaux des douches, baignoires, lavabos, lavelinge, et éventuellement de la cuisine), de nombreux projets viennent renforcer la dynamique enclenchée par l’intercommunalité : réhabilitation de l’usine de traitement d’eau potable de Pichette, mise en service de la chaîne de refoulement des sites de Piton 800 et Piton

1000 à Maduran et modernisation des réseaux d’eau potable. Au programme également, la réalisation des Schémas directeurs de l’Eau potable, de l’Assainissement des Eaux Usées et de la Gestion des Eaux Pluviales pour une meilleure harmonisation à l’échelle du territoire ; des travaux de raccordement du réseau d’eaux usées côté Port ainsi que les études de réhabilitation de la station de traitement de Bois de Nèfles (Saint-Leu). S’agissant du basculement des eaux d’Est en Ouest, il est important de rappeler que

ce qui est réellement basculé ne représente que 30% des prélèvements autorisés. Ces volumes ne sont prélevés dans la rivière du Mât que lorsque le débit est à minima de 1,4 m3/sec ; si le débit est inférieur à ce seuil, il n’y a pas de prélèvement.

Par ailleurs, avec un territoire qui constitue l’une des régions de l’île la plus riche en bio diversité des cours d’eau et en zones humides remarquables et soucieux de préserver les personnes et les biens, le Territoire de l’Ouest doit lutter

“ À ce jour, le rendement du réseau est de 56% alors qu’il devrait être de 75%, il y a donc un important rattrapage à mener. ”

contre les inondations et gérer les milieux aquatiques à travers la Gemapi, la gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations. Un budget de 118,5 M€ jusqu’en 2030 y est affecté. Certaines zones comme le centre-ville de Saint-Paul, et l’étang éponyme et l’Hermitage à SaintGilles sont identifiées comme des zones à risques importants en raison de leur vulnérabilité. À ce jour dans l’Ouest, une trentaine de kilomètres de digue classés protègent un peu plus de 41 000 habitants avec des ouvrages de renforcement en cours sur plusieurs sites. L’année 2025 verra l’aboutissement de projets parmi lesquels la mise en place de systèmes de surveillance des systèmes d’endiguement aves des caméras sur les sites prioritaires, la réalisation d’un diagnostic technique pour les ouvrages maritimes en co-gestion et l’élaboration d’une stratégie de gestion des inondations. Afin de mieux observer ces impacts du recul côtier, des dispositifs d’observation seront installés et des solutions de confortement de l’esplanade des Roches Noires seront mises en œuvre à moyen terme. En parallèle, la gestion sédimentaire sera confiée au Territoire de l’Ouest p our coordonner au mieux les actions publiques et privées.

Véronique WEBER

Trois questions à Emmanuel Séraphin, président du Territoire de l’Ouest

Pour Emmanuel Séraphin, la gestion de l’eau et le changement des comportements face à la raréfaction de la ressource constituent un défi au long cours.

Offrir une eau de qualité à l’ensemble des citoyens est un défi de taille, sur un territoire aussi étendu…

En effet, entre ceux qui habitent en hauteur à Trois-Bassins où l’eau vient du littoral, la question de l’eau à Mafate, celle de la canalisation des Orangers victime de problèmes récurrents après chaque épisode cyclonique, le renouvellement des canalisations au Port, les défis ne manquent pas. Lors du premier mandat d’Huguette Bello (20082014) sur Saint-Paul, on a investi 70 millions d’euros sur l’eau et l’assainissement: station d’épuration de Cambaie, de la Grotte et de l’Hermitage, construction de réservoirs à tous niveaux et mise en place de groupes électrogènes pour palier tous risques de coupures de courant impactant la distribution en eau. Les défis sont énormes mais nous sommes prêts à les relever. Il faut savoir que l’eau distribuée sur notre région est une eau de qualité constante à 75% contre 58% sur l’ensemble de La Réunion selon l’ARS. Il nous reste 25%, d’où les 240 millions d’euros d’investissement sur la période 2020-2028, 166 millions pour l’eau potable et 72 millions pour les eaux usées.

Comment travailler à préserver la ressource ? Quand on est période d’étiage, on puise sur l’eau brute, sinon, il faut préserver au mieux la ressource. Actuellement, on travaille à une meilleure préservation. En un mandat, nous avons livré une station de potabilisation à Saint-Leu, à Maduran, pour environ 7500 abonnés en plus de tout un linéaire d’eaux usées entre Kélonia et la gendarmerie, lequel était régulièrement endommagé. Ce qui représentait un coût total de 34 millions d’euros. Il reste des travaux à mener notamment sur Pichette (augmentation des réservoirs et de la capacité de traitement) et la construction d’une station de potabilisation sur Saint-Paul, chemin Safer, en plus de Grand Fond à Saint-Gilles pour un coût de 5 millions d’euros.

Comment changer ou adapter les comportements ? Des messages de prévention pour sensibiliser la population sont régulièrement délivrés via les factures en lien avec les limitations des gaspillages, les lavages, les douches, l’arrosage. On travaille aussi à une meilleure réactivité notamment lors d’événements cycloniques comme Garance pour limiter autant que possible les désagréments sur les abonnés (citernes d’eau et distribution de bouteilles durant les travaux), en plus de notre réflexion sur l’eau vitale, l’eau nécessaire et l’eau dite de confort (piscine). V.W

L’intercommunalité de l’Ouest a engagé de grands travaux pour relever le défi de l’eau sur un territoire étendu à la géomorphologie complexe.
Emmanuel Séraphin , président du Territoire de l’Ouest

LE TERRITOIRE DE

L’OUEST

INVESTIT FACE

AUX DÉFIS DE L’EAU POTABLE ET DES EAUX USÉES

Saint-Leu : Livraison d’une usine de traitement de l’eau potable à Maduran

17 millions d’euros - Nombre d’abonnés : 7 700

Saint-Leu RN1A : Modernisation du réseau des eaux usées

17 millions d’euros

A VENIR 2025 - 2028

La Possession / Le Port : Nouvelle usine de production de l’eau potable à Pichette

Saint-Paul/Trois-Bassins : Renouvellement et développement des réseaux d’eau potable

17 millions d’euros - 25 000m3 par jour 13.2 km - 9.4 millions d’euros

INVESTISSEMENTS

SUR LE TERRITOIRE :

170 millions d’euros sur les 5 communes jusqu’en 2028.

• Territoire de l’Ouest : 95 millions d’euros

• La Créole (La Régie communautaire d’eau et d’assainissement) : 75 millions d’euros

La Possession : Modernisation des réseaux à Sainte-Thérèse et Dos d’Âne : 20 millions d’euros.

Le Port : Développement et modernisation des réseaux d’eau potable et d’eaux usées : 7,7 millions d’euros.

Saint-Paul : Réhabilitation de l’usine de potabilisation de Grand Fond : 5 millions d’euros.

Cambaie (H. Cornu) : Création d’un poste de relevage des eaux usées : 2,6 millions d’euros.

Saint-Leu : Extension de la station d’épuration de Bois de Nèfles : 7,5 millions d’euros.

CASUD

Actions publiques

La Casud mise sur une gestion raisonnée

La Casud se soucie de la crise de l’eau depuis qu’elle dispose de la compétence en eau potable et assainissement. En effet, dès 2010 et avant la loi NOTRe, les communes membres que sont L’Entre-Deux, Saint-Joseph, Saint-Philippe et le Tampon, ont voulu fédérer les moyens techniques et humains pour une gestion optimisée de ces domaines, le territoire étant exposé aux aléas climatiques, notamment aux éboulis.

Question performance de réseau, la Casud est actuellement à 60% de rendement sur son territoire et l’objectif fixé est d’atteindre très rapidement les 70 % dans les prochaines années.

Les priorités de l’intercommunalité étant d’apporter de l’e au en quantité aux 63 000 abonnés par la mobilisation ou la modernisation de captages et garantir la qualité de cette ressource en créant des unités de potabilisation. Le tout sans impacter la facture des consommateurs. En quelques années, l’intercommunalité du Sud est passée d’une eau autrefois transportée par camion pour la population et de coupures régulières, à une eau du robinet en continu et de qualité pour tous. Pour y parvenir, nombre d’efforts ont été déployés et des investissements colossaux y ont été consacrés afin de développer les réseaux d'eau potable, interconnecter ces réseaux provenant de plusieurs sources d'alimentation, augmenter les réservoirs pour un

stockage durable et plus importants, réhabiliter les réseaux et capter de nouvelles sources ou forages. Tout cela dans une stratégie globale de fournir tant une eau en continu qu’une eau potable et de qualité aux 63 000 abonnés (avec une augmentation moyenne de 1%/an), et de préservation de la ressource au regard des effets du dérèglement climatique. Les derniers év énements météorologiques ayant démontré que les conséquences de ce changement sont alarmantes (inondations, sécheresses et pénuries d’eau de plus en plus récurrentes et sévères partout dans le monde) et que pour y faire face et préserver autant que possible la ressource, chacun des acteurs de l’eau a nécessairement un rôle à jouer. Cette préservation passe bien évidemment par la performance

du réseau en réduisant les pertes. La Casud est actuellement à 60% de rendement sur son territoire et l’objectif fixé est d’atteindre très rapidement les 70 % dans les prochaines années. “ Pour ce faire, nous continuons à déployer sur le réseau des compteurs de sectorisation (1 Million € d’investissement) complétés par des sondes acoustiques permettant de mieux localiser les fuites. Nous avons un programme annuel de 3 à 5 Millions €/an de réhabilitation de réseau. Et enfin, nous nous améliorons nos captages comme le Pont du Diable (3 Millions €), la galerie drainante de Saint-Joseph (5 Millions €) et la captage de Cazala (20 Millions €) ”, précise Jacquet Hoarau, le président de la Casud. Plus dans le détail, le territoire compte à ce jour 10 ressources propres en eau et des apports de la SAPHIR à Dassy et au Forage

ENTRETIEN AVEC LE PRÉSIDENT DE LA CASUD

plus de 20 491 800 m 3/an. Cependant, certains de ces captages demeurent très vulnérables aux aléas climatiques de par leur implantation à l’image de ceux du Pont du Diable, d’Edgar Avril et des Hirondelles au Tampon et du captage Cazala à Saint-Joseph. Par ailleurs, plus de 1 130 km de canalisation permettent d’acheminer l’eau potable au robinet sans oublier les 88 réservoirs d’une capacité de stockage de 70 084 m3 et d’une autonomie de 24 heures en cas d’interruption d’alimentation. Pas d’eau de qualité sans unités de potabilisation. Actuellement, l’UTEP de Paille en Queue (4 M€) à l’Entre Deux et l’UTEP Leveneur au Tampon (20 M€) garantissent cette qualité de l’eau.

Des études sont toutefois en cours pour installer une autre unité à la Plaine des Cafres (18 M€), et sur Saint-Joseph. Enfin, s’agissant des eaux usées, la Casud dispose de deux stations

d’épuration, l’une à l’Entre Deux et l’autre à Saint-Joseph pour 14 519 abonnés, avec un linaire de réseau de 122 km. À noter que la commune du Tampon ne dispose pas de station d’épuration, ses effluents sont dirigés vers la station de Pierrefonds à Saint-Pierre. Ce défi de l’eau s’inscrit dans un contexte particulièrement contraint compte tenu d’une inflation galopante. Néanmoins, le maintien d’un prix acceptable a toujours été le leitmotiv de la Casud, ce dernier se situant dans la moyenne régionale avec un prix de l’eau à 1,22 €/m3 et un prix de l’assainissement à 1,49 €/m3. “ Pour y arriver et faire face à nos importants investissements, nous nous appuyons énormément sur nos fonds propres et sur diverses subventions de nos partenaires tels que l’Europe, l’Office de l’Eau entre autres. Nous ne sollicitons l’emprunt qu’en dernier recours ”, conclut Jacquet Haorau. Véronique WEBER

Inciter à la sobriété hydrique

L’approche actuelle est différente de celle des années 1970-1980 où le défi était d’apporter de l’eau au robinet dans toutes les maisons. Aujourd’hui en plus d’apporter une eau de qualité de façon pérenne, il faut agir en synergie pour l’intérêt commun et les générations futures sans oublier le maître-mot sobriété.

Face à l’urgence, afin de préserver la ressource pour les décennies à venir, il faut agir de manière ambitieuse via la coopération et la mutualisation. Le Syndicat des Hirondelles, créé en 1983 sous forme de district, est un bel exemple de collaboration entre plusieurs communes. Cette structure, qui regroupe les communes du Tampon, SaintPierre, Petite-Île et Saint-Joseph assure la gestion du captage et du réseau pour l’alimentation en eau potable de ces 4 communes membres.

Côté consommation, l’heure est à la prise de conscience pour une meilleure sobriété

hydrique. En effet, la moyenne par abonné sur le territoire est passée de 186 m3/an en 2010 à 168 m3/an en 2022 puis à 164 m3/an en 2024 soit une diminution de 2% en 2 ans.

“ Cela montre bien une prise de conscience de la population sur la problématique de la raréfaction de l’eau et sa contribution à la sobriété ”, se félicite Jacquet Hoarau. À noter que conformément au Plan Eau mis en place par l’État en avril 2023, La Casud a, dans le cadre de son nouveau contrat de délégation, une tarification progressive qui a pour objectif de dissuader les usages excessifs de l’eau. “ Nous avons pris le pari de passer au télérevé

des compteurs d’eau, ce qui a pour intérêt de connaître sa consommation à l’instant T et de détecter immédiatement d’éventuelles fuites sur le réseau privé ” , indique encore Jacquet Hoarau. Près de 61 121 compteurs seront ainsi équipés de module de télérelevé, avec un coût d’investissement de plus de 7,5 Millions €. Enfin, pour éviter de trop solliciter la ressource, la Casud a engagé une réflexion sur la possibilité de réutiliser les eaux traités de la station d’épuration de Saint-Joseph pour des usages agricoles. Plus de 100 000 m3 sont aujourd’hui rejetés en mer et pourraient être

réemployés pour les besoins de l’école agricole de Saint-Joseph. Autre piste envisagée via une étude commandée par l’intercommunalité : la réutilisation des eaux de lavage de l’unité de potabilisation de Leveneur. Ce seraient ainsi plus de 250 000 m3 d’eau qui pourraient être récupérés pour irriguer près de 90 hectares de terres agricoles dans le secteur de Pont d’Yves/Trois-Mares les Hauts au Tampon. À cela s’ajoute pour conclure, l’installation de pompes de refoulement fonctionnant sans énergie. V.W.

Les unités de Paille en Queue à l’Entre Deux et Leveneur au Tampon garantissent aux abonnés une bonne qualité de l’eau.
Jacquet Hoarau
Président de la Casud
Delbon en plus des apports du Syndicat des Hirondelles, ce qui permet une production en eau de

Actions publiques

CINOR

Des investissements majeurs pour anticiper l’avenir

Sur la période 2022-2027, la CINOR investira près de 100M€ pour un service d’eau potable toujours aussi performant à destination des 215 000 habitants, soit 105 000 abonnés. En parallèle, la campagne de soutien à l’installation en collecteurs d’eau de pluie lancée en 2024, va s’amplifier avec pour objectif d’équiper toutes les familles vivant en maison individuelle.

« L’eau devient rare, il faut être sobre », insistait le président de la Cinor, Maurice Gironcel fin février dernier lors d’une conférence en présence des maires de ses trois communes membres – Ericka Bareigts (Saint-Denis), Richard Nirlo (Sainte-Marie) et Maurice Gironcel (Sainte-Suzanne) -, présentant le plan de l’intercommunalité pour un réseau d’eau potable plus performant. Parce que l’accès à l’eau potable est un service public essentiel, tant pour la santé publique, que pour le développement économique et la qualité de vie, la Cinor s’engage pleinement en mettant en œuvre une politique ambitieuse pour son territoire afin de garantir un accès permanent à une eau potable de qualité, tout en répondant aux enjeux environnementaux et en maîtrisant les coûts pour les usagers.

L’intercommunalité veille ainsi à garantir un accès continu à une eau de qualité en permanence, en assurant que l’eau distribuée respecte les normes sanitaires. Cela passe par un suivi rigoureux et constant des installations ainsi que par l’utilisation de procédés de traitement modernes et efficaces pour une eau distribuée de qualité satisfaisante sur l’ensemble des paramètres microbiologiques et physicochimiques. En tout, ce sont 32 millions de mètres cubes d’eau qui sont distribués annuellement sur le territoire, avec un taux de rendement des 1200 kilomètres du réseau de distribution d’eau potable atteignant 70 %. À ce jour, deux types de ressources sont mobilisées : les ressources en eaux souterraines et celles en eaux superficielles avec des ouvrages en service qui se répartissent sur tout le territoire à la fois sur le littoral (19 forages) et dans les hauts (17 prises d’eau superficielle ainsi que la galerie de Bras Guillaume), en plus des 31 stations de pompage pour un débit total de 114.000 m³ par

jour, des 75 réservoirs pour une capacité de stockage totale de plus de 105.000 m³ et des 12 unités de traitement, produisant environ 56.000 m³ d’eau par jour. De la ressource disponible à son arrivée au robinet, il faut tout un réseau de distribution et de traitement performant et pérenne, lequel est au cœur des préoccupations de la Cinor. Ce réseau souvent ancien, nécessite un entretien et un renouvellement réguliers, c’est pourquoi entre 2022 et 2027, 100 millions d’euros seront investis (80 millions d’euros avaient déjà été investis entre

Le réseau de distribution souvent ancien, nécessite un entretien et un renouvellement réguliers.

2020 et 2024) pour sécuriser les ressources en eau, anticiper les besoins et réduire les pertes dans les canalisations, le tout dans un contexte d’intensification des épisodes de sécheresse comme ce fut le cas récemment avant le passage du cyclone Garance en février dernier. Ces 100 millions d’euros seront répartis comme suit : 15 millions consacrés à la sécurisation de la ressource ; 42 millions à la potabilisation de l’eau ; 27 millions au renouvellement des réseaux et enfin 16 millions seront destinés à l’extension et au renforcement des réseaux. Plus dans le détail, 26 millions d’euros seront consacrés à la construction de quatre nouvelles usines: Saint-François, Sainte-Clotilde, Montée Sano et Bras Pistolet, avec pour objectif d’atteindre 100% d’abonnés desservis par un réseau sécurisé en 2028), quand 30 millions seront alloués à la réhabilitation des usines de Bellepierre - qui alimente la moitié de la population de Saint-Denis - et de la Bretagne. S’agissant de la réduction des pertes d’eau, en complément de l’installation de débitmètres électromagnétiques et d’une cartographie précise des réseaux, un programme de rénovation des réseaux vieillissants a été lancé à hauteur de 8 km par an, ce pour éviter les pertes d’eau qui aggravent les pénuries notamment en cas de sécheresse, période durant laquelle la Cinor s’adapte en prélevant les eaux de surface en saison humide, et dans les nappes phréatiques en saison sèche, afin de protéger la biodiversité. L’interconnexion des réseaux sur l’ensemble de la Cinor permettra en outre une meilleure réactivité en cas de crise en sus des solutions locales comme l’installation de surpresseurs ou la réhabilitation de 17 prises d’eau en ravine datant des années 1960. Si leur structure en béton reste solide, les équipements en acier (grilles, crépines)

INITIATIVES POUR UNE CONSOMMATION PLUS RESPONSABLE

L’intercommunalité a lancé en 2024 une opération de distribution de 1600 récupérateurs d’eau de pluie Opération qui se poursuit cette année avec l’installation de 1900 récupérateurs supplémentaires pour consommation maîtrisée.

sont souvent dégradés. Huit captages sont concernés par un programme de restauration, dont celui de la rivière Saint-Denis, achevé en 2017, tandis que sept autres sont en phase d’études. Enfin, à moyen terme, l’intercommunalité

travaille à réduire la vulnérabilité des hauts lors des sécheresses, avec des projets de refoulement à Saint-Denis (Saint-François en 2025), Sainte-Marie (l’Espérance en 2026) et Sainte-Suzanne (Bras-Pistolet en 2027).. Véronique WEBER

Les solutions locales pour une meilleure gestion de la ressource

Récupérateurs d’eau de pluie, compteurs intelligents, campagnes de sensibilisation aux gestes éco-citoyens… Des initiatives pour une consommation raisonnée de la ressource sont mises en œuvre sur le territoire.

La CINOR met en place des dispositifs favorisant une consommation plus responsable et encourager la sobriété. Ainsi, avec l’appui de ses partenaires (RUNEO, CISE Réunion, l’Office de l’Eau, le Département de La Réunion, l’ARS), l’intercommunalité a lancé en 2024 une opération de distribution de 1600 récupérateurs d’eau de pluie. Opération qui se poursuit cette année avec l’installation de 1900 récupérateurs supplémentaires avec l’objectif d’équiper chaque foyer en zone pavillonnaire afin de limiter l’usage de l’eau potable pour certaines tâches du quotidien (le dispositif fourni dans le cadre de cette opération est conçu

pour l’utilisation de l’eau de pluie à l’extérieur des bâtiments uniquement : arrosage, lavage des véhicules). Les abonnés de SaintDenis, Sainte-Marie et Sainte-Suzanne ont pu acquérir ce récupérateur de 310 litres pour 13,30€ seulement, au lieu de 65,69€.

Autre innovation et non des moindres, le déploiement depuis 2023 des compteurs intelligents. La technologie, appelée télérelevé, permet de lire les compteurs d’eau à distance, et ainsi aux usagers de mieux suivre leur consommation depuis leur espace client. En cas de suspicion de fuite, ils sont alertés très rapidement afin de vérifier leurs installations. La technologie permet ainsi de

diminuer les pertes en eau liées à une fuite, de même que leur impact sur la facture. D’ici 2026, tous les abonnés en seront équipés, ce qui permettra une meilleure maîtrise de la consommation et la détection rapide des fuites.

À cela s’ajoutent des campagnes de sensibilisation aux enjeux climatiques et environnementaux et aux gestes éco-citoyens, à l’image des ateliers menés l’an dernier dans 5 écoles primaires du territoire Nord. Ateliers menés dans le cadre du Plan climat-air-énergie territorial (PCAET), en collaboration avec l’association « Les petits débrouillards ». V.W.

Le passage récent de Garance a occasionné des dégâts sur le réseau et la distribution en eau s'en est trouvée perturbée.
Terre d'Avenir
Terre Durable

Actions publiques

AGRICULTURE

Le Tampon œuvre à l’amélioration et à la sécurisation de l’eau d’irrigation

L'approvisionnement en eau et la sécurisation de cette ressource sont des priorités pour la commune du Tampon, soucieuse de préserver les terres agricoles, de faciliter les conditions de travail sur les exploitations et d’améliorer les productions.

desserte en eau dans les hauts du Tampon, région grenier de La Réunion, représente t oujours un enjeu important auquel se rattachent les problématiques de maintien et de développement de ces espaces ruraux, sur les plans tant agricoles que socioéconomique. Plusieurs milliers d'hectares de surface agricole utile, sur les 18 000 que compte la Commune, sont répartis de 500 m à 1 800 m d'altitude et consacrés à l'agriculture : une zone pionnière pour l'élevage à la Plaine des Cafres, une zone traditionnelle de maraîchage à mip ente et un bassin cannier situé dans le bas de la commune.

Le diagnostic à l’échelle de tout le territoire et l’analyse des besoins agricoles sur la Plaine des Cafres ont mis en évidence que ces dits besoins n’étaient pas totalement satisfaits et que les projets de développement agricole restaient limités par l’instabilité de la ressource en eau d’irrigation. Dans ce contexte, la commune a réalisé en 2017 un schéma directeur d’irrigation, révisé depuis p our s’adapter notamment aux changements climatiques. Les besoins en eau de l'ensemble des agriculteurs tamponnais sont aujourd’hui estimés à 1,3 million de m 3 par an. Pour répondre ainsi aux besoins de développement économique et diminuer la part d’utilisation du réseau d’eau potable, il avait alors été retenu la construction de plusieurs autres retenues collinaires de grande capacité. À ce jour, la commune compte 3 barrages collinaires de 350 000 m3 chacun : les Herb es Blanches (livrées en 2004), Piton Marcelin (livré en 2019) et Piton Sahales (livraison fin mars 2025). Ce

dernier barrage, d’un coût de 23 millions d'euros financés à 90% par le FEADER, a été construit en 16 mois grâce à l'utilisation autorisée des explosifs pour les terrassements

Mise en valeur de nouvelles zones agricoles

“ Nous avons respecté les d élais imposés par l'Union Européenne de fin de travaux au 31 dé-

cembre 2024 afin de bénéficier des aides du plan de relance. Cette nouvelle retenue collinaire complétera l’alimentation du périmètre d’irrigation des Herbes Blanches sur les secteurs Bois court, Tunnel et PontYves. Et permettra aussi plus tard, après raccordement, d’accroître les surfaces irriguées sur le périmètre de Piton Marcelin, via une interconnexion ”, tient à préciser Louis Boyer, directeur général adjoint pour la partie technique

IMPACTS DES CONDITIONS CLIMATIQUES

Dans le sillage de Garance

des grands projets, à la mairie du Tampon. À ces trois retenues s’ajoutent 2 retenues collectives publiques (l’une de 10 000 m 3 et l’autre de 6000 m3 pour le secteur de Piton Bleu) et plus de 500 retenues individuelles. Ces ouvrages ont pour ambition de réduire le déséquilibre entre ressources et besoins en eau estimé à 2,5 millions m3 de stockage d’eau à l’horizon 2026. Ainsi, en comblant le déficit en eau,

Belal en 2024, sécheresse sans précédent, puis Garance fin février dernier… La Réunion paie un lourd tribut des calamités naturelles, en particulier le secteur agricole.

Entre cultures ravagées, élevages sinistrés et infrastructures détruites, toutes les filières sont touchées, mettant en péril la survie de nombreuses exploitations agricoles. La Chambre d’agriculture estime l’impact à 160 millions d’euros.

Dans le détail, la sécheresse est responsable de 11,9 millions d’euros de dégâts, alors que le cyclone Garance a engendré 71,7 millions d’euros de pertes.

S’agissant de la filière canne à sucre, les pertes sont, elles, évaluées à 80 millions d’euros, conséquence directe d’une récolte

quasiment anéantie.

Lors d’une récente visite sur l’île, le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a annoncé que l’État débloquerait 15 millions d’euros (qui viendront s'ajouter aux 15 autres millions du Département) pour aider le secteur agricole en plus des 200 millions d’euros en aide aux collectivités locales et aux sinistrés.

Ce mercredi 12 mars 2025, l'État a publié au Journal officiel l'arrêté de catastrophe naturelle pour les 24 communes de La Réunion (soit pour le phénomène inondations et c oulées de boue, soit pour les vents cy -

cloniques), mais seules les communes de Sainte-Marie et Sainte-Rose sont concernées par la reconnaissance d'état de catastrophe naturelle pour vents cycloniques. S’agissant du Tampon, et de l’impact de Garance sur la ressource en eau, Louis Boyer indique que les ouvrages répondent à leurs destinations c'est-à-dire un remplissage en un temps record sous réserve de ruissellement suffisant. “ Néanmoins, Garance nous a apporté de l'eau pendant un temps très court, mais malheureusement insuffisantes pour remplir nos 3 ouvrages en

l’irrigation permettra la mise en valeur de nouvelles zones à vocation agricole et favorisera l’augmentation des rendements de productions déjà cultivées sur la Plaine des Cafres encore tributaires des aléas climatiques. La volonté est de progressivement apporter l'eau au pied des parcelles afin de favoriser la diversification et la mise en culture des terres agricoles en friches, avec pour finalité de tendre

vers l’autonomie alimentaire et énergétique. “ Notre capacité actuelle avec la prise en compte des réseaux surdimensionnés pour l'avenir est l'irrigation de plus de 1200 ha, via construction de barrages collinaires d'une manière progressive atténuera le déséquilibre entre ressource et besoins et se caractérise par une adéquation avec le changement climatiques. L’objectif est de stocker de l'eau lors des précipitations violentes en un temps réduit.

Les ouvrages jouent également le rôle de bassin d'orage lors des événements de pluies intenses comme ce fut le cas lors du passage du cyclone Garance en février dernier ”, indique Louis Boyer. Par ailleurs, la réalisation d'un ouvrage de refoulement d'eau brut e à partir des délaissés d'eau du Bras de la Plaine à Bois Court est une sécurité supplémentaire pour injecter de l'eau dans les retenues collinaires, avec un débit de 80 m3/ h. L'objectif étant de compenser autant que possible les volumes distribués de manière continuelle. Ce refoulement est un ouvrage de sécurité à ce jour achevé et qui fonctionne selon les besoins et les disponibilités. Quid de l’avenir ? Un schéma directeur révisé en 2024 financé en partie par l’Office de l'eau a permis à la commune du Tampon de prendre en considération le changement climatique et les p ossibilités de production d'énergie renouvelable sur l'eau et en turbinage. Ce schéma vise à équilibrer le territoire de retenues collinaires. La perspective est la construction de 6 retenues supplémentaires sur la partie est du territoire y compris la grande retenue Piton Mahot. Véronique WEBER

simultané ”. V.W.
Situé sur une zone agricole en rive gauche du Bras de Pontho et à l’est de Bourg Murat, l’ouvrage de Piton Sahales est destiné à assurer le stockage d’un volume de 350 000 m 3 d’eau de pluie filtrée, affectée aux agriculteurs.
Même si les pluies de Garance ont été salvatrices, elles n’ont toutefois pas permis de réapprovisionner les trois retenues collinaires du Tampon.
La

CYCLONE GARANCE

DANS LES MOMENTS DIFFICILES, NOUS RESTONS À VOS CÔTÉS.

Merci aux collectivités pour leur confiance, à tous nos collaborateurs pour leur engagement sans faille, à nos partenaires pour leur appui pendant cette période difficile et à nos clients pour leur patience et leurs nombreux messages de soutien.

ÉTANG SAINT-PAUL

À la croisée des enjeux du cycle de l'eau

Plus grande zone humide littorale de La Réunion et des Mascareignes, l’Étang Saint-Paul est un espace de transition entre la terre et la mer jouant un rôle central dans le cycle de l'eau. Plongée au cœur d'un écosystème exceptionnel.

Classés Réserve Naturelle Nationale (RNN) depuis 2008, les 447 hectares de zones humides de l’Étang Saint-Paul en font la plus grande zone humide littorale de La Réunion et des Mascareignes. “ L’Étang joue en cela un rôle de premier plan dans le cycle de l'eau et se veut un véritable espace de transition entre terre et mer ”, explique Christophe Chien Chow Chine, directeur par intérim du GIP RNN de l’Étang Saint-Paul. Ce sont les émergences d’eau souterraine et les 24 sources situées sur le pourtour du Tour des Roches qui constituent l’intégralité de son alimentation en eau. “ Cette situation et ce fonctionnement hydraulique complexe a dessiné à l’Étang Saint-Paul une mosaïque d’habitats uniques qui constituent le support d’une biodiversité typique des zones humides : des canaux d’écoulement, des zones marécageuses, des prairies humides, une forêt de submangrove... ”, poursuit-il.

Un rôle majeur de prévention des inondations

L’Étang Saint-Paul joue ainsi un rôle primordial dans la prévention des inondations. Lors d’épisodes de fortes pluies, la connexion de l’Étang à la mer permet d’assurer et d’évacuer l’eau vers la baie de Saint-Paul. “ C’est pourquoi la bonne gestion du degré d’ouverture du cordon dunaire littoral et du niveau d’obstruction des canaux d’écoulement constitue une de nos actions prioritaires ”, précise Christophe Chien Chow Chine. Certains habitats caractéristiques de l’Étang Saint-Paul, notamment la prairie humide de Savanna, permettent d’agir comme de véritables éponges naturelles en absorbant et en filtrant l’eau des pluies et des crues. Elle peut ainsi réduire

l’impact des inondations des zones situées en aval en stockant les eaux de ruissellement et en réduisant les pics de crues. En freinant et en absorbant cette eau, elle peut également diminuer l’impact des sécheresses grâce au rechargement des nappes phréatiques en eau. Amortir les effets du dérèglement climatique

“ L’objectif global du GIP est de conserver le fonctionnement hydraulique naturel de l’Étang Saint-Paul, affecté par des aménagements et le comblement des milieux par les sédiments et la végétation invasive, explique son directeur. Les principales actions menées consistent à restaurer la fonctionnalité des milieux en luttant contre

les espèces exotiques envahissantes terrestres et aquatiques et à entretenir les canaux d’écoulement afin d’assurer une continuité hydraulique des sources à la mer ”. Depuis 2019, l'étang est labellisé site RAMSAR et donc reconnu comme zone humide d’importance mondiale. Une manière d’attirer l’attention sur le caractère vital de ces zones pour les communautés humaines, notamment à l'heure du dérèglement climatique. Pour Christophe Chien Chow Chine : “ La préservation et la restauration des zones humides permet d’améliorer la résilience climatique face à la fréquence des phénomènes extrêmes et doit rester une priorité pour amortir les effets du dérèglement climatique ” B.P.

UNE FAUNE ET UNE FLORE À PRÉSERVER

Sicyopterus

Une biodiversité à valeur patrimoniale

L'exceptionnelle biodiversité qu'abrite l’Étang Saint-Paul a une valeur patrimoniale scientifique autant qu'historique

Près de 40 espèces végétales patrimoniales sont présentes sur l’Étang Saint-Paul, dont plus de 20 sont qualifiées de remarquables (phragmite Pragmites mauritianus, porcher Thespesia populneoïdes, herbe à riz marron Setaria geminata, plante aquatique Stuckenia pectinata).

En ce qui concerne la faune, 30% des espèces animales inventoriées sur le périmètre de la Réserve présentent une valeur patrimoniale forte. Les principaux enjeux se situent au niveau de la faune aquatique, de l’avifaune et des insectes tels que les lépidoptères et les odonates.

Une nécessité pour maintenir un équilibre écologique

Outre le caractère patrimonial des espèces indigènes et endémiques de La Réunion et leur place très importante dans notre histoire, la préservation de la biodiversité de l’Étang Saint-Paul est une nécessité pour maintenir un équilibre écologique et garantir un avenir durable, notamment en permettant aux écosystèmes de mieux s’adapter aux effets du dérèglement climatique. Une préservation qui passe

d’abord par l’amélioration des connaissances des populations animales et végétales aquatiques et terrestres peuplant l’Étang Saint-Paul. C’est le rôle du pôle scientifique de la RNN, chargé de mieux appréhender les cycles de vie des e spèces et leurs interactions entre elles et avec le milieu. Elle passe également par la restauration des milieux via l’arrachage manuel et mécanique d’esp èces végétales terrestres invasives et l’enlèvement des espèces végétales invasives flottantes. B.P.

© PHOTOS FANNY PAYET
Les canaux de l’Étang Saint-Paul reliant le bassin versant du Grand Bénare à la mer
La prairie humide de Savanna en eau, avril 2024
Héron strié ou "butor"

Ingénierie et Assistance à Maitrise d’Ouvrage : Des prestations de conseils, d’expertise et de gestion de projet afin d’accompagner les acteurs du territoire dans la réalisation de leurs projets d’aménagement hydraulique

Irrigation des parcelles :

Exploitation des périmètres irrigués départementaux : Un partage durable de la ressource en eau et une gestion optimisée des ouvrages hydrauliques adaptée à chaque territoire

Des experts au service du monde

Agricole pour une irrigation optimisée : pilotage à distance, dispositifs de stockage d’eau

Préserver la ressource

Quand les enfants deviennent les gardiens de l'eau à La Réunion

Scientifique passionnée par les questions environnementales et notamment celles en lien avec la gestion de l'eau, Aurélie Dubard-Grondin mène d'ambitieux projets de préservation de la ressource dont les marmailles sont les premiers acteurs. La sensibilisation par l'action !

Quelle est la source de votre engagement sur les enjeux liés à l'eau ?

Aurélie Dubard-Grondin : Mon engagement pour l’eau et l’environnement est enraciné dans mon histoire personnelle et professionnelle. Originaire de l’EntreDeux, j’ai grandi au contact de la nature à travers les savoirs naturalistes transmis par mon grandp ère et la passion de la pêche partagée avec mon père. Formée en sciences de l’environnement et en médiation, mon engagement porte sur la sensibilisation et le développement de solutions durables. En alliant transmission des savoirs et action, je travaille sur des projets qui répondent aux défis de demain.

Quelle est la genèse de l'association O’SPHERE et quelles sont ses actions ?

O’SPHERE est née de la volonté de répondre aux enjeux environnementaux, notamment la gestion de l’eau, dans la continuité de l’École de l’Eau (ARDA) où j’ai commencé ma carrière. Fondée en 2017, l'association se donne pour mission de favoriser l’éducation à l’environnement dès le plus jeune âge. E lle mène trois projets phares. Le réseau Mel’eau, qui un programme d’échanges scolaires aut our de la biodiversité des milieux aquatiques permettant aux élèves d’échanger par correspondance sur leurs écosystèmes respectifs. Le Réseau Yabéo est un programme similaire mais centré sur les milieux ruraux et forestiers.

Enfin, les Aires Éducatives du Bassin Versant du Bras de la

Chargée de mission

Cheffe de projet, à CCSTI Sciences Réunion

“ Lorsqu'on saisit les mécanismes d'un milieu, on devient naturellement plus attentif à sa préservation ”

Plaine est un projet où des élèves deviennent ambassadeurs de leur écosystème en protégeant une rivière, de la source à l’embouchure. Accompagnés par un collectif d'experts, ils prennent l’ensemble des décisions pour la gestion de leur espace naturel.

Comment cela se matérialiset-il concrètement ?

RÉDUIRE SA CONSOMMATION

Le projet se déroule sous forme de conseil des enfants où les jeunes ambassadeurs votent des décisions pour préserver le milieu et organiser des actions de terrain. C’est lors d’un conseil des enfants, au moment de la création de la première aire, qu’un élève a fait une remarque pertinente : “ Si on ne protège qu’un bout de rivière, ça ne sert pas à grand-chose ”

O’SPHERE a donc pris l’engagement auprès d’autres établissements de développer des aires éducatives tout au long du bassin versant, de la source à l’embouchure. Ce sont actuellement quatre aires qui sont déployées de la Forêt de Petite Plaine en passant par le Bras de la Plaine et le bassin Sassa dans un objectif de protection globale du territoire.

Quelle approche pédagogique est privilégiée ?

Dans toutes nos actions, nous mettons l’accent sur le partage de connaissance et les enseignements croisés incluant histoire, arts et culture. Pour les Aires Éducatives, ce sont les élèves qui pilotent les actions de A à Z, y compris dans l’obten -

tion d’autorisations pour la réalisation de travaux et les levées de fonds. Cette démarche leur permet de découvrir toutes les facettes d’un projet de préservation. Ils b énéficient de formations d’experts pour enrichir leur vision. Nous intégrons également des volets culturels, historiques, intergénérationnels en collaborant avec des gramounes, artistes, auteurs, photographes et illustrateurs, issus du Kolektif Andemik, afin de nourrir des solutions innovantes et notamment des actions de sensibilisation via des outils créés par les enfants eux-mêmes.

Comment sensibiliser le grand public ? Il est essentiel d’agir dès le plus jeune âge en intégrant l’éducation à l’environnement dans les programmes scolaires. Cette sensibilisation doit aussi se poursuivre tout au long de la vie adulte, en encourageant chacun à se renseigner sur les spécificités de la gestion de l’eau à La Réunion et à comprendre le fonctionnement du cycle de l’eau. Lorsqu'on saisit les mécanismes d'un milieu, on devient naturellement plus attentif à sa préservation. La sensibilisation passe également par un retour aux savoirs anc estraux, transmis par nos aînés, qui ont une connaissance intime de l’eau et de sa gestion. En mêlant ces savoirs traditionnels aux innovations technologiques, nous pouvons imaginer des solutions durables pour préserver la ressource.

gestes simples pour y parvenir

Les Réunionnais consomment en moyenne 180 litres d'eau par jour et par habitant.

Face aux sécheresses répétées et à la pression croissante sur les ressources en eau, chaque geste compte. Sans bouleverser nos habitudes, il est possible de réduire notre consommation en adoptant quelques réflexes simples. De la salle de bain au jardin, voici dix astuces pratiques pour préserver cette ressource vitale.

1 Je ne laisse pas couler l'eau quand je lave la vaisselle, me lave les mains où me brosse les dents.

2 Je privilégie toujours une douche plutôt courte à un bain.

4 J'utilise un balai au lieu d'un jet d'eau pour nettoyer ma cour.

5 Je lave ma voiture dans des espaces prévus à cet effet où l'eau est récupérée.

3 J'arrose mon jardin une fois par jour tôt le matin ou en fin de journée pour limiter l'évaporation.

6 Je m'équipe de robinets mitigeurs qui règlent simultanément le débit et la température.

boutons pour les petits et les grands besoins.

7 Je règle la pression de l’eau si elle est trop forte et je pose des régulateurs de débit au bout du robinet et du flexible de douche.

8 Je m'équipe d'une chasse d’eau à deux

9 Je traque les fuites en comparant l’index de mon compteur au coucher et au lever.

10 Je répare rapidement toute fuite ou robinet qui goutte. B.P.

Avec les Aires Éducatives, les enfants sont acteurs des actions de préservation.
B.P.
Aurélie Dubard-Grondin

Formation

Les métiers de l’eau

ILS VEILLENT SUR NOTRE QUOTIDIEN

Ces professionels qui assurent notre approvisionnement

À La Réunion, l'eau est une ressource précieuse qui nécessite une surveillance et une gestion minutieuse. Derrière chaque litre d'eau potable, une équipe de techniciens, d'agents de traitement et d'hydrogéologues travaille quotidiennement pour garantir sa qualité et son acheminement. Immersion dans ces métiers essentiels, garants de notre accès à l'eau.

Lorsque nous ouvrons un robinet, nous sommes loin d'imaginer tout le travail nécessaire pour que cette eau arrive jusqu'à nous

De sa captation à son traitement, en passant par son stockage et sa distribution, u ne chaîne de professionnels veille au bon fonctionnement du réseau et à la préservation de cette ressource essentielle.

Premiers maillons de cette chaîne, les techniciens des réseaux d'eau assurent l'entretien et la réparation des infrastructures. "Not re mission est d'identifier

LES MÉTIERS DE L’EAU

et de colmater les fuites, de vérifier la pression et d'intervenir rapidement en cas de problème. Une canalisation rompue peut priver tout un quartier d'eau potable" , indique Olivier, technicien à Saint-Paul.

Dans les stations de traitement, les agents de traitement de l'eau jouent un rôle clé. Chaque jour, ils analysent la qualité de l'eau et ajustent les traitements p our garantir sa potabilité.

"Nous devons respecter des normes sanitaires strictes. La moindre contamination peut avoir de lourdes conséquences", souligne Anaïs, chimiste dans une station

d'épuration.

L'eau est une ressource vivante qui fluctue au fil des saisons. Pour éviter les pénuries, les hydrogéologues surveillent l'état des nappes phréatiques et des sources. "Avec la sécheresse qui frappe de plus en plus La Réunion, nous devons anticiper les besoins en eau et trouver de nouvelles ressources", explique Laurent, spécialiste des ressources en eau.

Enfin, les ingénieurs en hydraulique travaillent sur l'optimisation des infrastructures et les innovations du secteur. R ecyclage des eaux usées, nouvelles

techniques de captation ou encore gestion intelligente des réseaux, les défis sont nombreux. "Nous devons repenser notre façon de consommer l'eau et rendre nos infrastructures plus résilientes face aux changements climatiques", confie un e xpert du domaine. Sans ces professionnels de l'ombre, l'accès à l'eau ne serait pas aussi simple et fluide. Leur travail, souvent méconnu, est pourtant indispensable pour garantir une eau de qualité à toute la population réunionnaise.

Véronique WEBER

Un secteur porteur

“ Avec la sécheresse qui frappe de plus en plus La Réunion, nous devons anticiper les besoins en eau et trouver de nouvelles ressources ”

Face aux enjeux climatiques et aux besoins croissants en eau potable, le secteur de l'eau recrute en permanence. De la formation technique aux études d'ingénierie, plusieurs parcours permettent d'accéder à ces métiers essentiels. Tour d'horizon des opportunités pour ceux qui souhaitent s'engager dans la gestion de l'eau à La Réunion.

Le secteur de l'eau est un pilier fondamental de l'aménagement du territoire et de la santé publique. Avec des infrastructures en constante évolution et des défis environnementaux de plus en plus marqués, les besoins en professionnels qualifiés sont en forte augmentation à La Réunion. Pour accéder rapidement à ces métiers, plusieurs formations existent. Les CAP et BTS spécialisés (Métiers de l'eau, Maintenance des réseaux hydrauliques, Analyses de laboratoire) proposent des débouchés vers des p ostes de technicien ou d'agent de traitement de l'eau. Ces diplômes permettent d’intégrer très vite le marché du travail. Pour des carrières plus spécialisées, des licences et masters en hydrogéologie, génie des procédés ou gestion de l'environnement forment des experts capables d'anticiper les besoins en eau

et de développer des solutions durables. Ces formations ouvrent la voie à des postes d'ingénieur, de chercheur ou de responsable de gestion de l'eau. La transition écologique et les évolutions technologiques transforment également ces métiers. Des formations continues sont proposées aux professionnels en reconversion pour acquérir de nouvelles compétences. "Avec la modernisation des infrastructures et les enjeux liés au changement climatique, nous avons besoin de nouveaux profils, notamment dans l'ingénierie et la gestion des réseaux", explique un responsable de formation. Dans un contexte où l'eau devient un bien de plus en plus précieux, les opportunités professionnelles sont nombreuses. Travailler dans ce secteur, c'est choisir un métier qui a du sens, au service d'un enjeu vital pour l'avenir de La Réunion. V.W.

Souvent dans l’ombre, les indispensables métiers de l’eau nous en garantissent un accès continu sauf événement climatique majeur.
L’eau, un secteur porteur d’emploi

Les sports aquatiques

UNE AUTRE FAÇON DE PROFITER DE L’EAU

Entre terre et eau : canyoning, rafting et randonnée aquatique à La Réunion

À La Réunion, les sports aquatiques ne se pratiquent pas uniquement en mer. Les rivières et les cascades de l’île offrent un terrain de jeu unique pour les amateurs de sensations fortes. Canyoning, rafting, randonnée aquatique : autant d’activités qui permettent de découvrir la nature réunionnaise autrement, tout en respectant cet environnement fragile.

Avec ses rivières sinueuses, ses gorges profondes et ses cascades spectaculaires, La Réunion est une destination rêvée pour les amateurs de sports aquatiques terrestres. Ces activités, qui mêlent aventure et immersion dans la nature, attirent chaque année de nombreux adeptes en quête de sensations fortes.

Le canyoning est l’une des disciplines les plus populaires sur l’île.

Dans les cirques de Cilaos et de Salazie ou encore dans la rivière Langevin, les participants progressent au fil de l’eau en enchaînant descentes en rappel, sauts dans les bassins et toboggans naturels. "C’est une activité complète qui allie sport, découverte et dépassement de soi", explique un guide spécialisé. Accessible aux débutants comme aux experts, le canyoning permet de découvrir des paysages souvent inaccessibles autrement. Autre activité phare : le rafting, qui se pratique sur les rivières aux courants plus puissants. Si La Réunion ne possède pas de grands fleuves tumultueux comme certaines destinations alpines, il est possible de pratiquer cette discipline dans des conditions adaptées aux débutants.

"Le rafting sur la rivière des Marsouins est une belle expérience, où l’on joue avec les rapides tout en profitant d’un cadre naturel exceptionnel", souligne un moniteur. Pour une approche plus douce, la randonnée aquatique séduit ceux qui veulent découvrir les cours d’eau en

SÉCURITÉ

mode exploration. Munis d’une combinaison et d’un casque, les participants progressent à pied dans les rivières, nagent dans des bassins et franchissent de petits obstacles naturels. Cette acti -

vité, accessible à tous, est idéale pour admirer la faune et la flore aquatique sans impact négatif sur l’environnement. Si ces sports permettent une connexion unique avec la nature, ils nécessitent

ET RESPECT DE L’ENVIRONNEMENT, LES RÈGLES À SUIVRE

aussi une vigilance particulière. "Nous devons veiller à ne pas perturber les écosystèmes, éviter de polluer l’eau et respecter les consignes de sécurité", rappelle un professionnel du secteur. Pratiquées de

Sports aquatiques en rivière : s’amuser en toute sécurité

manière responsable, ces disciplines offrent une expérience inoubliable tout en sensibilisant à la préservation de l’eau, ressource précieuse et fragile de La Réunion.

Le canyoning, le rafting et la randonnée aquatique offrent des expériences uniques, mais nécessitent certaines précautions. De la réglementation en vigueur à la protection des milieux aquatiques, tour d’horizon des bonnes pratiques pour profiter pleinement de ces sports en respectant la nature.

Les sports aquatiques terrestres permettent de découvrir les rivières réunionnaises sous un autre angle. Mais ces activités ne sont pas sans risques et doivent être pratiquées dans le respect de la réglementation et de l’environnement.

La sécurité avant tout

Avant de se lancer dans une descente en canyon ou une randonnée aquatique, il est essentiel d’être bien équipé. Casque, combinaison néoprène et harnais sont indispensables pour assurer la sécurité des pratiquants. "Il ne faut jamais partir seul et toujours être accompagné d’un guide expérimenté, surtout en période de fortes pluies", insiste un moniteur de canyoning. En effet, les rivières peuvent rapidement monter en débit, rendant les parcours dangereux. La météo joue un rôle clé dans ces pratiques : un orage en amont peut provoquer une montée soudaine des eaux et des courants imprévisibles. Vérifier les conditions avant de partir est donc primordial.

Préserver les milieux aquatiques

Les rivières et cascades réunionnaises abritent une biodiversité fragile. Poissons, crustacés et végétation aquatique doivent être protégés. "Nous demandons aux pratiquants d’éviter de perturber les habitats naturels, de ne pas crier à proximité des oiseaux nicheurs et surtout de ne laisser aucun déchet derrière eux", souligne un écologue spécialisé.

Autre point essentiel: l’utilisation de crèmes solaires respectueuses de l’environnement. "Même en rivière, les produits chimiques peuvent nuire aux écosystèmes aquatiques", rappelle un guide. Il est donc recommandé d’opter pour des protections solaires sans substances nocives.

Encadrées par des professionnels et pratiquées avec respect, ces activités permettent non seulement de vivre des aventures inoubliables, mais aussi de sensibiliser à l’importance de préserver l’eau et ses écosystèmes. Une belle manière d’allier plaisir et engagement écologique.

Journée mondiale
La Réunion, terrain de jeu idéal pour la pratique du rafting

PRÉSERVER

LES RESSOURCES EN EAU SÉCURISER L’ALIMENTATION DU TERRITOIRE

LE DÉPARTEMENT AGIT POUR

Mettre en œuvre un aménagement hydraulique structurant interconnecté à l’échelle de l’île, pour les besoins du développement agricole et socio‑économique ;

Anticiper les effets du changement climatique pour une gestion globale et durable des ressources en eau.

UN AMÉNAGEMENT DE GRANDE ENVERGURE POUR LES GÉNÉRATIONS FUTURES

7 prises d’eau en rivière et 15 forages souterrains ;

40 km de galeries d’adductions ; + de 1000 km de conduites ; + de 100 sites d’exploitation ; 80 millions de m3 d’eau livrés par an ;

17 500 Ha agricoles irrigués plus de 5 000 abonnements agricoles ;

14 communes desservies.

PRIORITÉS POUR LE DÉVELOPPEMENT DES INSTALLATIONS 4

les aménagements du projet MEREN permettant l’alimentation en eau brute des communes littorales de Saint‑Denis à Saint‑Benoît, et la mobilisation de nouvelles ressources pour les micros régions Nord et Est ; les projets d’aménagements et de sécurisation de l’alimentation en eau des Hauts : Secteur de Dos d’Âne, Salazie, Hauts de l’Ouest, Les Avirons, Saint Louis, Petite île, Saint Joseph, Saint Benoît, Sainte Suzanne, Saint Denis, etc. ; la réutilisation des Eaux Usées Traitées (REUT ) par les stations d’épuration permettant d’économiser la ressource en eau ; la valorisation énergétique des installations permettant la production d’énergie renouvelable.

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