Partir un jour

QUAND TOUT LE MONDE VEUT VIVRE AU SOLEIL, CERTAINS ONT SCIEMMENT FAIT LE CHOIX INVERSE. C’EST LE CAS DE MILLIERS DE RÉUNIONNAIS QUI ONT CHOISI DE QUITTER LEUR TERRE-MÈRE POUR TENTER LEUR CHANCE DANS D’AUTRES CONTRÉES. AU FINAL, CES EXPATRIÉS NE SE SENTENT PLUS CHEZ EUX À LA RÉUNION. PIRE : ILS NE VEULENT PLUS RENTRER. PORTRAIT DE CEUX QUI ONT TROQUÉ LES CARRYS BICHIQUES CONTRE DES HAMBURGERS OU DES SANDWICHS KEBAB. J.R.

59%

Les Réunionnais installés sur le continent ont majoritairement choisi d’être en couple avec un conjoint métropolitain...

Partir pour tenter l’aventure. C’est le credo de ceux qui quittent la terre réunionnaise pour le continent. Si certains d’entre-eux reviennent en famille pour couler des jours paisibles, certains ont juré le contraire.

Les chiffres en matière d’expatriés réunionnais sont assez vieux. L’INSEE avait mené une enquête qui avait livré ses résultats en 2007. Les conclusions étaient assez claires : le flux des départs de Réunionnais s’est amplifié ces dernières années. Les migrants sont pour la plupart des jeunes qui vont faire leurs études et finissent par rester là-bas.

Les Moins De 34 Ans Partent Le Plus

Quatre ans plus tard, une seconde enquête en collaboration avec l’Ined expliquait qu’1 Réunionnais sur 4 était déjà parti vivre hors de l’île pour une durée supérieure à 6 mois. “ J’étais sans diplôme et je ne voulais pas rester sans rien faire. J’ai rassemblé mes dernières économies et j’ai pris un aller simple pour la

Bretagne pour vivre chez des cousins pendant quelques temps ”, explique François, la cinquantaine passée. Il est parti dans les années 70. Depuis, il a trouvé un travail dans une usine automobile, et une femme métropolitaine, comme 59% des couples de Réunionnais expatriés dans l’Hexagone. Aujourd’hui, ceux qui partent longtemps sont des jeunes de moins de 34 ans, en tout cas 9 fois sur 10. La recherche d’emploi serait le motif le plus commun pour le départ du migrant. Le temps passé hors de l’île serait alors en moyenne de 9 ans.