HENDOU Youcef DOLLEANS Carolina DELAD Barbara
Élections et partis politiques dans les démocratiques contemporaines
Enquête sur le vote dans le Xe arrondissement de Paris
Année 2017 1
Introduction
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Conditions de l’enquête
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Carolina
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Youcef
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Barbara
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Analyses d’entretiens
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Youcef
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Barbara
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Carolina
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Conclusion
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L’effet Hollande : les déçus du PS
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Annexes
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Compte rendus ethnographique Youcef
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Barbara
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Carolina
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Retranscriptions
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Entretien avec Jean
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Entretien avec Marion
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Entretien avec Dominique
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Entretien avec Jacques
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Bibliographie
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Introduction Afin de présenter l’enquête sur le vote par procuration et ses enjeux, nous nous appuierons sur la présentation de celle-ci par Jean-Baptiste PARANTHOËN et Victor Violier lors du premier cours d’élections et partis politiques dans les démocraties contemporaines de semestre, le 16 janvier 2017, mais également sur le travail des chercheurs Baptiste COULMONT, Arthur Charpentier, Joel GOMBIN sur le vote par procuration. Tout d’abord, pourquoi le vote par procuration ? Il s’agit d’un objet d’enquête sociologique pertinent et qui s’inscrit parfaitement dans la science politique puisque, comme nous l’ont présenté les deux chercheurs, le vote par procuration augmente depuis 20 ans et est marqué sociologiquement. En effet, le vote par procuration s’apparente à une pratique bourgeoise, une pratique caractéristique des catégories socio-professionnelles supérieures : on vote par procuration lorsqu’on part en week-end de loisir. Il s’agirait aussi d’une pratique familiale : lorsqu’un membre de la famille vit à l’étranger. Jean-Baptiste PARANTHOËN et Victor Violier prédisent un vote par procuration de 7-8 % à l’échelle de la France pour la présidentielle de 2017, le deuxième tour se déroulant notamment lors d’un week-end prolongé (le 8 mai est un lundi férié). Or, si ce vote est marqué sociologiquement, et ainsi, si les personnes pratiquant le vote par procuration votent de la même façon, alors ce vote devient significatif. Ensuite, les chercheurs nous avaient montré que le vote par procuration est remarquable au-delà de ses effets sur le scrutin. En effet, le vote par procuration témoigne d’une confiance à plusieurs niveaux. Il exprime une confiance dans le système politique tel qu’il est : voter par procuration c’est faire déplacer quelqu’un alors qu’on pourrait s’abstenir. A priori, on peut donc penser que le vote par procuration n’est pas un vote blanc. On imagine aussi que le vote par procuration s’exprime en général plus en faveur du parti socialiste ou du parti Les républicains. On peut donc l’interpréter comme une confiance dans la démocratie représentative. De plus, le vote par procuration objective une relation de confiance entre le mandant et le mandaté. En effet, on révèle son opinion politique à quelqu’un d’autre et on lui fait confiance pour voter en ce sens là alors que le vote est aujourd’hui secret et individuel. Notre enquête a pris place dans le Xe arrondissement parisien. Il est situé sur la rive droite de la Seine. En 2010, l'arrondissement comptait 95 394 habitants sur une superficie de 289 hectares, soit 33 008 h/km, ce qui en fait un arrondissement moyennement peuplé de Paris. Le Xe arrondissement détient plusieurs caractéristiques qui font de lui l’un des arrondissements les plus importants de Paris. Il comporte deux gares : la gare du Nord et la gare de l’Est ; il y a trois hôpitaux : Saint-Louis, LARIBOISIÈRE, FERNAND-WIDAL ; on y trouve aussi plusieurs monuments tels que l’église Saint-Vincent-de-Paul, le Canal 3
Saint-Martin, le Couvent des Récollets ; il y a également le théâtre Antoine et le théâtre de la Renaissance. Le livre Sociologie de Paris de M. Pinçon et Mme PINÇON-CHARLOT nous donnent une vue d’ensemble de l’agglomération parisienne et du Xe arrondissement. Tout d’abord, comme l’indique l’ouvrage : « Paris oppose ses beaux quartiers de l’Ouest aux quartiers populaires de l’Est ». Cependant, on voit que le croissant ouest parisien des beaux quartiers s’étend de plus en plus dans l’est de la capitale, englobant notamment le Xe arrondissement. Ce processus de gentrification s’observe notamment à travers l’évolution du ratio entre le nombre de cadres, de chefs d’entreprise et de professions intellectuelles supérieures pour 10 employés et ouvriers en 1999 et 2010 :
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Cet arrondissement se caractérise historiquement par une diversité culturelle importante : parmi ses habitants, on trouve un grand nombre d’immigrés maghrébins, subsahariens et indo-Pakistanais. L'arrondissement contient notamment les deux principaux quartiers d'immigrés indiens de Paris.
Traditionnellement, le Xe arrondissement vote tendanciellement à gauche comme le confirme la carte de Sociologie de Paris. Cependant, on peut dire que ce phénomène s’amoindrit, notamment si l’on regarde les résultats du premier tour des présidentielles de 2017. En effet, Emmanuel MACRON arrive en tête, Mélenchon en second. Cela est confirmé par les enquêtés avec qui nous nous sommes entretenus. Si Mélenchon est indubitablement à gauche, il est plus difficile de faire le même constat pour Emmanuel MACRON. On peut dire que tout comme l’échiquier politique, les opinions politiques se déplacent vers la droite.
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Conditions de l’enquête Carolina Les enquêtes que nous avons dû mener à bien cette année constituent des premières expériences pour nous. L’enquête sur le vote par procuration est d’autant plus particulière puisqu’il s’agissait de contacter des personnes à travers les listes électorales. C’est un travail fastidieux et avec peu de résultats. Cette phase de prise de contact était assez décourageante : nombreux sont les électeurs à propos desquels nous n’avons pas trouvé d’informations nécessaires ; parmi ceux dont nous avions trouvé quelques informations de contact, une grande partie refusa ou ne répondit même pas. On s’est alors rendu compte qu’il existe un véritable savoir-faire pour aborder des personnes. En effet, il faut rester poli au téléphone ou par mail, et tout mettre en œuvre pour ne pas effrayer, froisser ou trop presser les potentiels enquêtés. Par exemple, je n’ai correspondu qu’avec mon adresse mail affiliée à l’Université de Paris Ouest Nanterre pour renforcer ma crédibilité. De plus, l’enquêté avec laquelle je finis par faire mon entretien mettait beaucoup de temps à me répondre, et toujours en me signifiant qu’elle n’avait pas le temps. Gênée, je n’osais pas trop la relancer, sentant bien qu’elle voulait m’aider, mais qu’elle n’avait pas que très peu de temps à me consacrer.
Youcef L’enquête sur les pratiques du vote nous a été donnée par notre professeur de TD d’élections et partis. Elle consiste à prendre contact avec des gens que nous avons trouvé sur les listes électorales auparavant fournies par ce dernier. C’était une première pour nous. Nous avons eu plusieurs prénotions par rapport à la confrontation avec des inconnus et la manière dont nous allions être accueillis. Pourrions-nous avoir notre entretien ? Une fois les listes reçues, j’ai commencé à contacter les gens qui y apparaissaient, dans l’espoir d’avoir un entretien, que ce soit sur internet (Google, Facebook, LinkedIn) ou sur les annuaires téléphoniques. J’ai envoyé plusieurs invitations et messages aux personnes mais en vain : seules deux personnes ont accepté mes invitations, Manon VALGUIDE1 qui a simplement accepté mon invitation, et Alexandra LE DOUR qui m’a répondu qu’elle n’habite plus à Paris. Après avoir reçu les deuxièmes listes de M. VIOLIER, la même chose s’est produite : j’ai essayé de contacter plusieurs personnes, j’avais envoyé en tout 6 invitations entre Facebook et LinkedIn, mais toujours aucune réponse favorable. Après cet échec, j’ai pris l’initiative d’aller sur le terrain et d’essayer d’avoir un entretien sur place avec des personnes que j’accosterais. Le mardi 14 mars 2017, j’arrive dans le Xe vers 11H50 à Gare de l’est. Je commence à me promener. La première chose que je remarque, c’est le dispositif de la police qui été impressionnant tout au long du Boulevard Magenta. J’aperçois un homme d’une
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Tous les noms ont été changés.
quarantaine d’années assis à la terrasse d’un café. Je lui demande s’il serait intéressé de s’entretenir avec moi pour une enquête sur les pratiques du vote chez les habitants de Xe, mais me répond qu’il n’y habite pas. Je continue mon chemin et trouve un autre homme, trentenaire, rebelote, il me réplique qu’il n’a pas le droit de vote étant étranger. Je change de trottoir et je vois un homme, la quarantaine, assis seul dans un café, une bière posée sur la table. Je m’assois à côté de lui et demande un café puis attends quelques minutes et, je l’aborde mais il m’explique qu’il a juste raté son train et qu’il habite à Lyon. En tout, j’ai dû accoster plus d’une dizaine de personnes, avant de trouver une femme qui a voulu m’accorder un entretien. J’ai remarqué qu’il y avait beaucoup de gens qui n’habitaient pas dans le Xe, d’autres qui étaient intéressés par le travail que je faisais mais qui ne pouvaient pas m’accorder d’entretien par manque de temps. J’ai également remarqué qu’en général, tous les gens abordés étaient sympas, ils me répondaient de façon polie et gentille.
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Barbara Après avoir mis du temps à m’y mettre, le mardi 14 mars 2017, alors que je suis à mon travail à la caisse, je regarde la liste des personnes donnée par M. VIOLIER. Je note 5 noms sur le magazine en une, puis je me mets à chercher sur LinkedIn puis Facebook. Sur ces 5 personnes, j’en trouve 3. Je demande ces 3 personnes sur LinkedIn, puis je leur envoie un message sur Facebook autour de 11H : « Bonjour Madame ! Dans le cadre d'un cours de licence de sociologie politique, nous réalisons des entretiens avec des personnes résidant dans le 10e arrondissement de Paris, spécifiquement dans le quartier du métro Poissonnière. C'est dans ce but que vous avez été choisie pour répondre à quelques questions sur votre engagement citoyen et les élections. L'entretien réalisé est anonyme : seuls les enseignants et les étudiants qui vous poseront les questions connaissent votre identité, et ces informations nominatives seront rapidement détruites et en aucun cas diffusées. Dans le contexte actuel et à l'approche des élections présidentielles, il nous a semblé important de donner la parole aux citoyens et citoyennes. Nous vous remercions à nouveau d’avoir accepté de prendre part à ce projet et de nous accorder un peu de votre temps. » Dans la minute où mon message est envoyé, j’ai une réponse et dans les 10 minutes qui suivent, 2 vues sur LinkedIn.
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Vendredi 17 mars 2017 Après m’être rendue sur place, avoir attendu 40min au bar où nous avions rendez-vous, personne n’est venu. Je suis rentrée bredouille. Quelques jours plus tard et après avoir envisagé beaucoup de pistes, je poste un message sur le groupe Facebook « Les dixièmards ». Un monsieur aime mon post. Je lui envoie un message.
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Analyses d’entretiens Youcef Au début de l’entretien, quand j’ai commencé à poser mes premières questions, j’avais des réponses assez courtes de Mme Dominique MAURIN. Je la relançais en lui demandant des explications. Cela devait être dû au fait qu’elle ne me connaissait pas et que j'étais un étranger qui voulait avoir des informations personnelles sur sa vie. Cela impose une certaine réticence. Cependant, au fil de l’entretien, elle était de plus en plus à l’aise et se livrait plus. D’après l’entretien que j’ai eu avec Dominique, ce qui m’est apparu comme évident est son dégoût envers cette campagne électorale actuelle et toutes les affaires qui ont entravé son bon déroulement. Elle me l’a fait comprendre : « Ils font tous ça », « J’étais déçue par FILLON » (l. 103). On remarque qu’elle a un rapport critique envers les professionnels de la politique : elle est déçue par la droite et les deux extrêmes. Elle considère que la gauche de Jean-Luc MÉLENCHON est utopiste et ainsi, elle le déteste (l. 115). Quant à l’extrême droite, elle est contre le projet de fermeture des frontières, au contraire elle est favorable à une France ouverte sur le monde (l. 69). Dominique fait partie des « politisés critiques » au sens de Daniel GAXIE, soit souvent des personnes ayant un haut niveau d’études et considérant s’y connaître dans le domaine autant que les professionnels. On peut la considérer comme politisée compte tenu de sa socialisation politique. Premièrement, elle a grandi dans une famille éveillée en politique et son oncle était conseiller municipal (l. 51). De plus, ses amis s’intéressaient et l’intéressaient à la politique. Deuxièmement, elle a un haut niveau d’études (première année de doctorat) et était journaliste. Ses souvenirs précis des élections de François MITTERRAND en 1981 et du deuxième tour CHIRAC / LE PEN en 2002 accentuent cette idée. Elle remonte même plus loin jusqu’à MENDÈS-FRANCE qui l’obligeait, enfant, à boire du lait. Cette politisation a fait d’elle une électrice dès ses 21 ans. En effet, le vote tient une place importante dans sa vie, même en voyage, quitte à voter par procuration par le biais de ses amies. Ce qui est à noter, c’est qu’elle n’entretient pas une bonne relation avec sa famille, cause principal de son choix de mandataires. De plus, elle est critique, comme je l'ai expliqué précédemment, envers la campagne actuelle, ou par rapport aux professionnels de la politique dont elle a une opinion bien forgée telle qu’envers Marine LE PEN ou Jean-Luc MÉLENCHON. Ce qui est ici surprenant est qu’elle admet être une éternelle électrice de gauche mais qu’elle compte voter pour Emmanuel MACRON aux présidentielles de 2017. Comme elle le dit, cela est dû à son mécontentement du quinquennat Hollande de 2012 (l. 73), qu’elle considère n’ayant pas de posture politique. Son statut d’ancienne journaliste lui permet d’avoir une opinion aussi bien critique sur les professionnels de la politique, que sur les médias actuels : elle considère qu’ils font un 10
travail de « bas de gamme », qu’ils font appel aux sentiments au profit de la raison. Elle s’informe des évènements par les différents médias : radio, télévision, journaux… Elle est consciente de l’influence de ceux-ci et leur pouvoir de persuasion pour vendre leur produit, « l’information ». Ce qui témoigne de ce dévouement à l’information, c’est sa bonne connaissance des propositions des candidats à la présidentielle. Elle est capable de synthétiser sa pensée en une opinion bien structurée. De ce fait, elle déclare être contre le rapprochement de la Russie de Vladimir POUTINE, des USA de TRUMP, elle portant cependant OBAMA dans son coeur. Il me semble qu’elle rapproche l’ancien président des États-Unis à Emmanuel MACRON, elle estime qu’il pourrait être « l’homme de la situation » comme l’était OBAMA en 2008. Au cours de l’entretien, la question de l’éducation réapparaît à maintes reprises : elle considère ce domaine comme la base de la société, et c’est un sujet qui lui tient à cœur, « Je galope sur mes chevaux ». Elle juge nécessaire une réforme de l’éducation du bas vers le haut (l. 144). Également, Dominique pense que la base de tout développement est la responsabilisation des jeunes, laquelle doit être enseignée à l’école. Enfin, d’après le paradigme de Columbia, ou l’on considère que le vote est lié à trois facteur sociaux, peut-on dire conclure que les habitants du Xe ont tous des similitudes avec Dominique ? Soit, ils auraient tous un statut socio-économique élevé, seraient tous propriétaires, athées, et auraient passé toute leur vie à Paris, ce qui, selon ce paradigme, les porteraient vers un vote pour MACRON, « le centre ».
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Barbara Comme nous l’avons vu dans le compte-rendu ethnographique, l’enquêté fait partie de la catégorie socioprofessionnelle des cadres et professions intellectuelles supérieures, catégorie qui a souvent tendance à voter à droite, mais étant professeur des universités, il est concerné par cette spécificité au sein du groupe des CPIS qu’ont les professeurs à voter à gauche, comme présenté lors d’un exposé en classe. Nous allons d’abord effectuer un retour sur ses itinéraires de vote, puis nous verrons que, en fonction de cet itinéraire, son choix électoral se portera sur un candidat précis lors de cette campagne actuelle et nous verrons ensuite ce que l’enquêté pense des autres candidats pour 2017. Ayant voté dès ses 21 ans, âge légal du droit de vote avant 1974, Jean a d’abord voté à Caen pendant l’exercice de son métier de maître de conférence à l’université de Caen, puis dans le 10e arrondissement de Paris, puis il vote désormais à Lille, mais pense revenir voter à Paris. Son enfance dans une famille d’artistes et sous des présidents de droite (COTY et DE GAULLE notamment), le marquera politiquement par une première image restrictive de la politique sous des temps durs : les tickets de rationnement de 10L d’essence à la suite de la crise du Canal de Suez en 1956. Malgré l’impression de Jean d’avoir vécu une enfance peu politisée dans un milieu relativement politisé, il est néanmoins capable de nommer de nombreux acteurs politiques de l’époque, se rappelle des élections dès 1965, et dit s’être intéressé à la politique dès l’âge de 12 ans de par le contexte de la guerre d’Algérie qui inquiète la famille qui craint voir son aîné mobilisé. Cela témoigne d’une socialisation politique dès le plus jeune âge. Son premier vote aux élections législatives de 1973 a été pour un candidat communiste, puis socialiste, puis au fil des élections suivantes se profile un désormais, électeur d’extrême-gauche, voire de gauche. Après Besancenot en 2002, Mélenchon en 2012 au premier tour, Jean se rabat sur François Hollande au second tour « sans illusions » mais naïvement séduit lors du discours du Bourget. Jean a retenu de nombreuses séquences politiques qui ont affiné son parcours d’électeur : la mauvaise foi de Bernard CAZENEUVE sur sa décision d’embaucher 500 agents du fisc pour compenser les 22 000 postes supprimés par la droite avant lui, l’erreur de Valérie PÉCRESSE sur les points de pourcents,… Après une brève adhésion au parti communiste dans sa jeunesse, il devient un militant socialiste de seconde zone et est aujourd’hui au mouvement Ensemble, un « mouvement pour une alternative de gauche, écologiste et solidaire » créé en 2013. C’est donc un électeur politisé critique au sens de Daniel GAXIE. Cette bifurcation électorale a pour origine une méfiance envers la gauche, cette gauche qu’il estime « tendre vers la droite » et qui a confirmé ses soupçons sous la présidence Hollande. De par son expérience militante dans de diverses tendances et syndicats, on peut parler d’un habitué du militantisme, mais ce personnage particulier a évoqué s’être intéressé au PS par unique but de contrer la droite, en commençant par la droite sarkozyste. En effet, on comprend, notamment par l’épisode du vote par procuration qu’il avoue confier à l’élue PS uniquement au second tour, que Jean est un éternel convaincu de l’extrême-gauche et qu’au premier tour, son vote sera toujours pour le candidat plus à gauche encore que le parti auquel il adhère administrativement parlant, le PS. En votant pour Julien Bayou notamment pour les 12
prochaines législatives, il refuse la notion de vote utile mais profite de son ancienne adhésion au PS pour soutenir un gros parti capable de faire face aux autres candidats au second tour. Pour ce qui est de la campagne actuelle, le choix numéro 1 de l’enquêté est Jean-Luc Mélenchon et a été marqué par son ingéniosité d’user de nouvelles technologie pour pallier sa relative absence médiatique. Pour les autres candidats, son avis diverge. Pour la première fois, il pense le PS incapable de faire le poids : il pense de Benoît Hamon qu’il n’a aucune chance car il n’est pas soutenu et son programme lui semble bancal. Concernant les partis de droite, Jean est conscient qu’il ne partage pas leurs idées, et convaincu qu’il ne les partagera jamais. Il considère François Fillon comme un enfant né la cuillère en argent dans la bouche et qu’il n’est que dans la continuité de sa vie paisible et heureuse d’impunité à son égard. Pour ce qui est de son programme, le conservatisme l’effraie et malgré les affaires, il croit à la fatalité : la fidélité de ses soutiens quoi qu’il arrive, la cathosphère. Néanmoins, le cas de Fillon est repris par Jean comme une illustration optimiste quant au futur de la vie politique car il souligne l’avancée en matière de justice chez les professionnels de la politique. Il fait la comparaison avec les affaires Cahuzac et Bruno Le Roux. Après avoir lu Le Monde pendant 40 ans et abonné à Mediapart, Jean continue de s’informer aujourd’hui par la radio, par divers journaux mais également par Facebook, réseau social émergent en matière d’information. La politisation de Jean fait que sa compétence politique est tellement grande qu’il ressent le besoin de redéfinir avec précision chaque terme des propositions que je lui ai donné et remettre chaque chose en son contexte. De ce fait, « tout dépend de » avec Jean. Il n’a pas d’avis tranché sur les différentes propositions des candidats, dont les détails des programmes échappent à notre enquêté qui s’estime connaître suffisamment la philosophie générale de chaque candidat. Il est cependant bavard sur les propositions que je lui à part réformer l’ENA, à laquelle il répond oui, et sortir du clivage gauche/droite, à laquelle il répond que c’est une ristourne de la droite pour « endormir la lutte des classes ». En revanche, quand je lui demande quelle serait la mesure qu’il aurait voulu voir dans des programmes, il m’évoque son regret de ne pas voir apparaitre l’abrogation de la loi PÉCRESSE. Pratique de la procuration Jean raconte son expérience de la procuration et en retient un souvenir amer. En effet, il s’était essayé à cette pratique une seule fois et, comptant voté pour le candidat communiste au premier tour, il a confié son vote de second tour à une élue PS, parti dans lequel il était adhérent. L’élue PS a contourné sa volonté et a voté pour le PS au premier tour et au second, contre l’avis de Jean. Il explique que lui n’aurait pas fait cela, qu’il respecterait le choix du mandant même s’il précise que, si on lui demandait de voter Marine Le Pen il conseillerait le mandaté de demander ce service à quelqu’un d’autre. L’entretien s’est déroulé à la manière d’une discussion politique, l’enquêté semblait aimer exprimer son point de vue et n’a pas eu de retenue quant aux questions posées. 13
Carolina Tout d’abord, je parlerai de la socialisation politique de mes deux enquêtés. Quant à leur socialisation primaire, les deux ont répondu qu’ils ne pensaient pas vivre dans un environnement très politisé quand ils étaient jeunes. Quant à leur socialisation secondaire, je relis spontanément les études et le métier de Marion et Jacques à des tendances politiques situées à droite. Or, aucun des deux ne l’est vraiment : Marion a souvent répété qu’elle était socialiste et de gauche, Jacques se place au centre droit. Ils le sont surtout au niveau de l’économie, ce qui est cohérent avec leur métier et CSP. En effet, si les deux ont manifesté pour Charlie parce que cela leur tenait à coeur, il ne se sont pas déplacés contre la loi travail, avec laquelle ils étaient en fait probablement d’accord. Quant aux présidentielles et le jeu politique en général, mes deux enquêtés, Marion et Jacques, ont sensiblement le même avis. Ils sont tous les deux farouchement contre Marine LE PEN et les idées que véhiculent le Front National. Marion est déçue par la campagne présidentielle, déçue par les professionnels de la politique, mais pas surprise par les affaires qui tombent sur François FILLON. Jacques, qui s’apprêtait à soutenir la candidat des Républicains, a changé de vote en apprenant ces affaires. Il s’est alors rapidement fait convaincre par le mouvement En Marche ! : un meeting aura suffit. Néanmoins, Marion fait preuve d’une certaine lucidité à l’égard du candidat : « MACRON aujourd’hui qui est jeune […] il était pas mouillé parce que voilà, il était pas dedans quoi. » (l.160-161). Marion exprime très clairement durant l’entretien son impossibilité de voter pour Benoît HAMON ou Jean-Luc MÉLENCHON qu’elle juge trop extrêmement à gauche. On remarque ici que comme beaucoup, elle classe ces candidats très à gauche alors qu’en fait, c’est l’échiquier politique tout entier qui s’est décalé à droite. On remarque aussi que Marion ne s’informe pas beaucoup sur les programmes des candidats : elle n’a même pas lu celui de Emmanuel MACRON pour lequel elle va pourtant voter. Cependant, elle comprend très bien où sont ses intérêts, elle a une bonne vision des programmes économiques des candidats. On suppose que cela est dû à son emploi et à sa catégorie socio-professionnelle. On pourrait parler ici de vote de classe au sens de Patrick LEHINGUE. En effet, ce genre de vote suppose d’avoir conscience de sa classe et de ses intérêts, comme en témoigne cette expression de Marion : “C’est que pour les gens comme nous en fait on n’a pas beaucoup le choix, en fait, on n’a pas vraiment le choix hein.” (l.380-381). C’est une idée qu’elle répète souvent, tout comme le fait qu’elle est socialiste. Elle justifie donc son vote par ses intérêts et par le fait qu’elle considère qu’Emmanuel MACRON est socialiste. Pour finir, les deux enquêtés sont pro-européens. Cela constitue un élément essentiel à leur critique de certains autres candidats comme Jean-Luc MÉLENCHON. Or, il faut ici se rappeler que Jean-Luc MÉLENCHON comme Marine LE PEN ne proposent pas explicitement de sortir de l’Union Européenne mais d’en changer les traités. Cette différence est fondamentale, mais le sens commun la fait rarement. Par rapport aux pratiques de vote de ces enquêtés, on se rend rapidement compte qu’ils sont tous les deux très politisés au sens de Daniel GAXIE : c’est-à-dire qu’ils s’intéressent 14
au jeu politique et qu’ils votent. En effet, les deux enquêtés votent dès qu’ils en ont la possibilité. Marion votait aux présidentielles depuis l’Espagne lorsqu’elle y habitait et inversement. Elle a toujours voté pour toutes les élections pour lesquelles elle avait le droit légal de voter : « Espagne, France et Europe » (l. 27). Jacques votait dès qu’il pouvait, quitte à se déplacer un peu plus que prévu (indiquer le moment). Tout deux ont déjà une expérience du vote par procuration. Jacques a voté pour son frère en 2007. Il est intéressant de noter que celui-ci a expliqué son mandat par le fait que son frère ne pouvait confier son vote à son propre père qui risquait de ne pas voter selon son opinion (Ségolène ROYAL). C’est donc Jacques qui s’en est occupé, lui même ayant voté blanc. Marion elle est mandante pour le second tour des élections présidentielles de 2017. En effet, partant en week-end en Bretagne (pratique bourgeoise), elle estime qu’il est important qu’elle puisse tout de même voter. Cependant, Marion a également fait état au cours de l’entretien de sa désillusion quant à la signification du vote : “j’ai l’impression qu’on vote par élimination alors que je pense pas que ce soit exactement le but du vote [pause] à l’origine. “ (l. 397). Malgré sa forte politisation, on peut déduire de l’entretien et des informations précisées dans l’analyse que Marion ne possède pas ou peu de compétence politique au sens de Daniel GAXIE. On entend par compétence politique une attention accrue envers la politique et une capacité de donner sens au jeu politique. Marion n’a pas le temps ni la volonté de s’y intéresser vraiment. Quant à Jacques, la déduction est plus difficile puisque son sentiment de compétence politique est légitimé par son engagement avec En Marche !. Néanmoins, il ressort de l’entretien que celui-ci ne possède peut être pas suffisamment d’outils pour véritablement décoder le jeu politique. On ajoutera à cette analyse que la proximité de ces deux enquêtés est assez cohérente : en effet, il font partie du même milieu social et ainsi ont sensiblement les mêmes aspirations politiques.
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Conclusion En conclusion de ce dossier, la première chose qui nous vient à l’esprit est que nous avons beaucoup apprécié de travailler ensembles. Nous avons rapidement sympathisé pour progressivement former un groupe de travail efficace et amical. Barbara et Carolina connaissaient déjà le Xe arrondissement, il était plaisant de l’aborder autrement que comme un quartier festif et partiellement dangereux. Le plus dur aura sans doute été de contacter et de démarcher des enquêtés. Nous avons tous essuyé de nombreux refus, attendu de longues heures, jours, semaines avant d’avoir des réponses affirmatives. Et parfois, même après ce cap passé, les personnes ne se manifestaient plus : Barbara aura ainsi attendu une personne pour rien dans un café. Finalement, nous sommes parvenus à trouver des entretiens : Youcef avait décidé de changer de technique entre temps et alla directement à la rencontre des habitants du Xe ; Barbara, elle, opta pour Facebook, le réseau social qui, malgré tout, rapproche parfois effectivement les gens ; Carolina parvint après beaucoup d’insistance à démarcher une personne des listes électorales. Et grâce à cette enquête, nous avons découvert des personnalités très diverses. Nous sommes sortis de nos zones de confort et avons observé le monde avec l’oeil du sociologue. Nous avons alors entrevu le savoir faire nécessaire pour mener une enquête : rien que les techniques d’enregistrement son complexes ; il faut aussi savoir établir un lien de confiance ; pour finir, il faut savoir sélectionner les questions en fonction du temps alloué. Nous regrettons tous bien sûr l’éternel manque de temps, et également de nombre de caractères, mais en somme, nous sommes heureux de ce que nous avons accompli.
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L’effet Hollande : les déçus du PS Comment la couleur politique des habitants du 10e a-t-elle changé ? Au début de notre enquête, nous avions axé l’étude sur le vote par procuration. À la suite de nos entretiens, nous avons constaté une pratique effectivement mobilisée, mais rarement, et un désintéressement total quant à sa signification ou à son utilité. En effet, nos 3 enquêtés avaient peu de souvenirs et ont souligné le caractère exceptionnel de cette pratique : Jean et Dominique étaient incapables de restituer exactement les conditions de leur procuration, ni pour qui les mandants voulaient voter. Quant à Marion et Jacques, même si leur pratique du vote par procuration était intéressante à souligner, ce n'était pas suffisant pour fonder notre dossier dessus. Nous avons donc jugé nécessaire de nous tourner vers un autre axe, le changement de couleur politique dans le Xe arrondissement de Paris. On remarque d’une façon générale que nos 3 enquêtés, Marion, Jean et Dominique ont été fortement influencés par le quinquennat de François Hollande avant de décider de leur vote. En effet, les trois se disent de tendance socialiste, malgré le fait que cela a été une simple couverture pour Jean pendant quelques années, et sont déçus par le dernier président. Nos trois enquêtés présentent de nombreuses similitudes. En effet, ils sont tous trois issus de la catégorie socioprofessionnelle intellectuelle supérieure. Selon le sociologue politique Jacques LAGROYE, la tendance pour cette CSP est le vote à droite, excepté pour les professeurs, qui eux, dérogent à la règle et votent traditionnellement à gauche. Cela est dû à l'environnement de travail, condition d'exercice de la profession mais aussi le rapport au travail, à savoir si l’individu se sent dépendant ou non vis-à-vis de l’entreprise qui le salarie. Cette théorie avancée par Jacques LAGROYE est relativement confirmée par le vote de Jean pour Mélenchon et la volonté de Marion et Dominique de voter pour MACRON, candidat hors système mais présentant tout de même des similitudes avec les programmes de droite, notamment au niveau économique. Ensuite, ils votent depuis l’âge légal du vote et ne manquent pas une élection, quitte à voter par procuration. Par conséquent, Marion, Jean et Dominique sont politisés critiques au sens de Daniel GAXIE. Dans Le Cens Caché, Daniel GAXIE expose qu’on se socialise politiquement dans la famille et dans l’école mais que personne n’y a accès de la même façon. De ce fait, il y a des socialisations politiques inégales. Comme nous l’avons vu, nos trois habitants du Xe se sentent relativement politisés mais tous n’estiment pas avoir reçu une éducation politique suffisante. Également, Daniel GAXIE nous apprend qu’il y a une corrélation entre la durée de scolarisation et la compétence politique, capacité subjective à donner un sens au fonctionnement du sens politique, manipuler les langages, symboles, maîtriser les outils pour décoder, et encore une fois, les trois sont à des rangs élevés d’éducation, mais Marion, avec son Bachelor contrairement aux deux autres enquêtés qui disposent d’une thèse d’état et d’un doctorat, semble légèrement en dessous : elle ne 17
connait pas les programmes, mais vote par intérêt de par son emploi. Cependant, ils ont également tous les trois un rapport très critique à la politique : Marion et Dominique jugent la gauche de Mélenchon et de Hamon trop utopiste et donc la craignent, alors que Jean croit fort à ses idées et à la nécessité de le voir présider la France. En revanche, Jean estime sa philosophie de vie en totale contradiction avec la valeur de la droite et est conscient de ses présupposés. Aujourd’hui, ce dégoût général du quinquennat Hollande exprimé par nos trois intéressés a provoqué un changement de trajectoire électorale, on peut parler d’un effet Hollande : Marion et Dominique, se considèrent comme socialistes, de gauche, mais voteront MACRON pour ces élections en qui, notamment Dominique, voit « l’homme de la situation ». Pour Jean, il a officiellement quitté le PS et est retourné à son idéologie de toujours : le communisme. On peut rapprocher ces trois parcours au paradigme de Columbia, et encore plus loin, au paradigme de Michigan. Le paradigme de Columbia, développé par Paul LAZARSFELD, démontre que le vote est lié à 3 facteurs sociaux relativement stables et que le vote devient prévisible lorsqu’ils sont connus — ces trois facteurs étant le statut socio économique (plus il est élevé, plus on vote à droite), la religion et le lieu de résidence (les zones rurales votent plus à droite que les zones urbaines). Si l’on cumule ces facteurs, il devient alors facile de deviner le vote selon ce paradigme. Cependant, l’analyse critique de ce paradigme a donné celui de Michigan, développé par CAMPBELL, MILLER, STOKES et CONVER, et fait émergé l’importance d’une identification partisane mais également l’issue voting, soit le vote sur les enjeux. En effet, quand des enjeux apparaissent au cours de la campagne, des électeurs peuvent se prononcer en fonction de ceux-ci. Cette dimension contextuelle du vote explique la bifurcation des choix électoraux des trois enquêtés. Ces bifurcations électorales témoignent d’une crise de la représentativité : 22,23% d’abstentionnistes pour les présidentielles de 2017 au premier tour soit plus de 10,5 millions de citoyens français. Pour ce qui est du Xe arrondissement, ce taux d’abstention est de 16,22%, et MACRON a fait un score de 37,7%, arrondissement traditionnellement marqué à gauche. Également, on peut évoquer le fait que le PS et les LR ne rassemblent même pas la moitié des électeurs : les gens ne se reconnaissent plus dans les partis traditionnels. Les électeurs se sont vus contraints quant à leur choix de vote. Vient ensuite le principe du vote de classe développé par Patrick LEHINGUE et clairement évoqué par Marion : « C’est que pour les gens comme nous en fait on n’a pas beaucoup le choix, en fait ». De classe moyennement élevée et travaillant à la banque, Marion se sent obligée de voter MACRON. Marion parle de « bonne alternance au quinquennat ». Ce même sentiment est partagé par Dominique. Jean, enfin, correspond tout à fait à la classification du livre Sociologie politique : il est professeur de classe moyenne, il vote à gauche. Au fur et à mesure des années, on peut rapprocher cette évolution du phénomène de gentrification qui expose que, lorsqu’on compte plus de cadres, la couleur politique devient celle de la droite. Au vue de la situation actuelle et situant MACRON en centre-droit, cette thèse est bien confirmée par les 37% de suffrages exprimés pour MACRON, auparavant destinés à soutenir les gauches traditionnelles. 18
Annexes Compte rendus ethnographique Youcef L’entretien s’est déroulé le 14/03/2017 dans un café « le 52 Faubourg Saint-Denis » sur la rue Faubourg Saint-Denis à 13h. Après l’avoir repérée assise toute seule en train de prendre son café, je m’approche d’elle pour lui demander si elle pourrait m’accorder un entretien, et elle accepte sans me demander de lui présenter notre lettre des enseignants. Je me mets à côté d’elle, on parle environ 4 minutes, ou je lui explique que je fais des recherches socio-politiques sur les pratique de vote ou Xe arrondissement. Et puis je sors mon guide d’entretien et mon téléphone pour enregistrer. Environ 10 minutes après que l’entretien ait commencé le serveur vient vers nous et elle m’invite à prendre un café. Après la fin de l’entretien je lui laisse mon numéro de téléphone et on s'fait la bise en se disant au revoir Madame Dominique MAURIN, fille d’une enseignante et d’un inspecteur de travail, est âgée de 70 ans. Elle est célibataire, sans enfants, retraitée après avoir fait une première partie de doctorat et une carrière de journaliste. Elle a toujours été votante depuis qu’elle à l’âge de voter. Elle est née dans une ville de province qui s’appelle Pompaire qui n’est pas loin de la Loire. Elle a grandi à Paris. Elle était exposée à la politique depuis son jeune âge. Par exemple, son oncle était conseiller municipal. De plus, son ami de jeunesse était militant d’extrême gauche, et ils ont vécu les événements de Mai 1968 ensembles. D’ailleurs c’est une date qu’elle n’oubliera pas : c’était une première pour elle. Elle a été élevée dans une famille de gauche, et donc cela a influencé son choix d’être aussi de gauche. Elle est depuis toujours une grande militante féministe, même si un peu moins aujourd’hui à cause de son âge. Mon enquête a donc été élevée dans une famille éveillée en ce qui concerne la politique en général et le vote en particulier. Concernant le vote par procuration, elle a déjà été mandante à cause d’un voyage à l’étranger. Elle est propriétaire de son appartement au Xe arrondissement, mais n’a pas toujours vécu à Paris : elle a quitté le quartier pendant 3 ans à cause d’un travail à Nantes, puis elle est revenue.
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Barbara Lundi 27 mars 2017, 14H40, j’arrive devant le café La Colonie rue de La Fayette, au téléphone avec ma maman, j’entre, je reconnais mon rendez-vous, je ressors pour terminer mon appel puis je m’approche en souriant d’un monsieur assis à une table, un café et un journal, Libération, posés devant lui, habillé d’un costume tout de beige et chemise blanche. Monsieur LESCALES me reconnait et se lève, me demande quelles études je fais, puis si j’ai toujours fais ces études. Nous discutons, il me demande dans quels établissements j’ai fais mes différentes orientations puis insiste fortement pour me payer un café. L’entretien commence. Jean LESCALES est un jeune retraité athée de 66 ans, ancien universitaire à l’Université de Caen où il enseignait les mathématiques, puis à l’université de Lille 1. Anciennement sur Paris, il est propriétaire de ses deux résidences principales désormais dans le 10e arrondissement de Paris et Lille où il partage sa vie avec sa concubine. Il n’a pas d’enfant. Fils de parents ayant fais les Beaux-Arts et étant devenus peintre et sculpteur puis respectivement photographe d’art et bibliothécaire par la suite, il a obtenu une thèse d’état en 1984 après avoir fais un bac S, une licence de maths, une maitrise et un DEA. Jean s’est intéressé aux mathématiques à la suite de sa découverte des perspectives que prenait en compte son père pour réaliser ses tableaux. Aujourd’hui en couple mais pas mariés, sa femme, inspecteur générale au Ministère de la culture à Paris, partage « plus ou moins » les mêmes opinions politiques. Il aime l’opéra et n’estime ne pas avoir de goût à par pour les concerts classiques.
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Carolina La première personne avec qui j’ai passé un entretien est une femme très occupée. Avec trois enfants à charge, un métier prenant et d’autres occupations quotidiennes, cette enquêté m’a dit dès le début qu’elle n’avait que peu de temps à m’accorder. Je le sentais d’autant plus dans sa façon de me répondre par mail ou téléphone. En effet, après le premier contact, elle me demanda de lui envoyer un mail expliquant l’enquête « en deux lignes ». En conséquence de ce que je viens d’expliquer, l’entretien s’est fait par téléphone, elle n’avait pas le temps de me rencontrer. Durant l’entretien, ses réponses étaient souvent laconiques. Je pense que c’était principalement parce qu’elle voulait terminer le plus vite possible, mais aussi parce que l’entretien était par téléphone. Il était ainsi beaucoup plus difficile de créer un lien de confiance et d’empathie, elle se livrait donc peu. Mal à l’aise, je n’insistais donc pas assez : l’entretien ne dure que 20 minutes, pressée par le temps et son attitude, je sélectionnais les questions les plus importantes et j’en oubliais certaines. De plus, c’était la première fois que je faisais un entretien par téléphone, et manifestement, je n’en maîtrise pas encore les conditions techniques. En effet, j’enregistrais notre conversation à l’aide du micro de mon ordinateur et du haut parleur de mon téléphone. Peu familière de ces techniques, j’oubliais d’activer le micro jusqu’à 1min39 de l’entretien. Parfois le son est complètement saturé, parfois je n’entends rien : il y a donc de nombreux moments inintelligibles. J’essayais de m’améliorer pour le deuxième entretien téléphonique de cette enquête sans grand résultat. Ma première enquêté est donc une femme très active de 43ans. Elle est mariée depuis presque 10 ans et a trois enfants assez jeunes à charge (11, 8 et 4 ans). Elle est également responsable des achats dans une banque et vit dans le 10ème arrondissement de Paris. Elle n’a pas toujours vécu à Paris ou même en France. En effet, elle a une double nationalité espagnole et française, elle a déjà résidé longtemps en Espagne. En faisant quelques recherches sur son nom de famille (nom à particule), je me suis rendue compte qu’il s’agissait d’une famille importante en Espagne. Certains de ses ancêtres homonymes y ont déjà tenu des positions de pouvoir politique. De plus, sa mère ne travaillait pas et son père travaillait dans l’urbanisme : on peut voir cela comme le signe d’une famille bourgeoise. On peut donc la classer dans les catégories socioprofessionnelles supérieures. Cela correspond au profil sociologique du 10ème arrondissement de Paris dont la population de cadres composait 69,6 % de l’arrondissement en 2010. J’associe spontanément ses caractéristiques sociales et son comportement hâtif et impatient à l’attitude générale des parisiens. Le stéréotype le plus courant indique qu’il s’agit de population stressée qui vit selon des principes d’efficacité et de rapidité. Je pense que cette remarque peut être pertinente puisque cela fait plus de presque 10 ans qu’elle vit en France, et probablement à Paris. Je ne connais pas exactement ses allers-retours entre ces deux pays, mais je pense que la mentalité parisienne a eu une certaine influence sur elle. Mon deuxième enquêté est le beau-frère de la première. C’est elle qui lui a envoyé mes coordonnées et le message explicatif de l’enquête. Intéressé par l’idée « d’aider les jeunes », il m’a contacté lui même pour un entretien. L’entretien s’est également déroulé par téléphone. Nous avons eu du mal à trouver un moment pour se contacter, il a l’air d’être 21
une personne très occupée aussi. Cette fois-ci, j’essayais de poser plus de questions « intermédiaires » au lieu de me réduire aux questions les plus importantes. Le temps alloué étant limité, il y a quelques questions que je n’ai pas eu le temps de lui poser, notamment par rapport à son histoire personnelle. J’ai néanmoins compris qu’il vivait en Province avant de monter à Paris. Il travaille dans l’hôtellerie et a 46 ans, je suppose que comme ma première enquêté, ce deuxième enquêté est marié et a des enfants. Malgré ce manque d’informations, mon analyse ne sera pas lacunaire. J’ai décidé de principalement me focaliser sur l’analyse de la première enquêtée. En effet, le second ne vit même pas dans le 10ème arrondissement de Paris. J’ai donc décidé de prendre en compte cet entretien comme un élément enrichissant l’analyse sociologique de la première enquêtée puisqu’il s’agit de son beau-frère.
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Retranscriptions Entretien avec Jean
- C’est une enquête sur l’engagement citoyen des habitants du 10e et sur les élections c’est pour préparer le terrain au vue des élections. Il y aura 4 thématiques qu’on verra ensemble suivant l’avancement de l’interview.
1) RETOUR SUR LES ITINÉRAIRES DE VOTE 1. Etes-vous inscrit sur les listes électorales ? Où ?
- Alors je suis inscrit sur les listes électorales mais même si je suis très souvent à Paris, je suis inscrit sur les listes électorales à Lille, mais en fait je suis la plupart du temps à Paris, parce que ma résidence principale est à Lille, je vais la vendre d’ailleurs, mais je suis inscrit sur les listes électorales à Lille. 2. Depuis quand ?
- Ohhh… Avant j’étais inscrit dans le 10e mais j’ai du m’inscrire sur le listes électorales à Lille à partir de 97-98, c’est à partir de ce moment-là où j’ai habité… Vers 97-98 je me suis inscrit sur les listes électorales à Lille. mais avant j’étais dans le 10e. 3. Donc le 10e puis Lille ?
- Oui… Il faudra que je revienne. 4. Pourquoi ce changement pour partir à Lille ? C’est professionnel ?
- Oui c’est-à-dire qu’en fait, mon cas est un peu particulier… En fait je suis universitaire, avant j’étais… J’ai une histoire un peu particulière je peux vous la raconter si vous voulez… Avant j’étais maître de conférence à l’université de Caen, en Normandie. Et puis il se trouve qu’entre 82-83-84, j’ai fais beaucoup de conférences en Allemagne, j’avais une espèce de bourse de recherche qui se cumulait avec mon traitement et donc je me suis trouvé avec beaucoup plus d’argent que d’habitude et donc, ayant cet argent, je me suis dit qu’il fallait peut-être que j’achète un logement, j’étais jeune à l’époque mais ce qu’il se passe c’est que je pouvais être professeur, parce que vous savez à l’université il y a des grades et de maitre de conférence vous pouvez passer à professeur mais je ne savais pas où je pouvais passer professeur parce que quand vous avez une promotion, faut postuler et je ne savais pas très bien où aller mais comme j’avais de l’argent je me disais que quand même l’immobilier ça va augmenter je me suis dis je vais acheter un appartement là c’est toujours utile d’en avoir un, à 23
quelque endroit qu’on soit nommé et donc j’ai acheté un appartement à Paris, et donc j’ai acheté un appartement dans le quartier le moins cher c’est-à-dire ici gare du nord et puis 2 ou 3 ans après il y a eu des postes et comme j’avais l’appartement gare du nord j’ai postulé à Lille et puis à Lille j’ai rencontré une femme et nous avons acheté un appartement et du coup en 97 on a acheté un appartement et du coup ma résidence principale est devenue à Lille. Et donc, voilà, à ce moment-là j’ai changé mon lieu de vote, mais enfin je suis un dixieland un peu spécifique. 5. Quel est votre premier souvenir politique ?
- Dans ma vie ? Il me semble que mon premier souvenir, j’étais vaguement enfant c’est quand il y avait des tickets de rationnement en 1956 parce qu’il y avait le blocage du canal de suez parce qu’il y'a avis eu l’intervention franco-anglaise contre Nasser qui voulait nationaliser le canal de suez et donc c’était quelque chose j’étais enfant j’avais 6 ans mais je me souviens que les gens en parlaient, donc voila mon premier souvenir politique finalement avant j’ai peu de souvenir, je me souviens très bien de cette histoire d’intervention en suez, vous avez eu en entendre parler… 6. Avez-vous le souvenir d’un homme (ou d’une femme) politique qui vous a marqué durant votre enfance ou de votre jeunesse ? Lesquels ?
- Bah quand j’étais enfant… À la radio on entendait parler de Félix Gaillard qui était ministre des finances, de Guy Mollet qui était le président du conseil et secrétaire de la SFIO, euh… Et à partir de 58 bien sûr du général de Gaulle, De Gaulle bien sûr…
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7. Avez-vous le souvenir de discussions, de débats politiques avec des proches ?
- Oh peu mais par exemple mon grand-père écoutait RTL mon grand-père était en Charente et on entendait parler de Eisenhower, de Hammarskjöld qui était le secrétaire général de l’ONU à l’époque et aussi de Levis Koll qui était le président du conseil en Israel, donc c’était 3 noms que j’entendais quand j’étais enfant, j’entendais beaucoup parler de Hammarskjöld, ça s’écrit je sais pas comment… C’était un suédois… 8. Est-ce que vous souvenez à quel moment de votre jeunesse vous avez commencé à prendre conscience de préférences ou de choix politiques ?
- Bah j’ai commencé à m’intéresser à la politique peut-être à 12 ans en fait parce que c’était la guerre d’Algérie et ma mère était très soucieuse parce que mon frère avait… mon frère oh j’avais 11 ans parce que mon frère lui avait peut-être 16 ou 17 ans… nan même avant… ma mère était très soucieuse parce qu’elle écoutait les informations de la guerre d’Algérie, alors c’est pas que ma mère se soit passionnée de politique, mais mon frère est arrivé à l’page où il pouvait partir là-bas et donc c’est un peu comme ça que la guerre d’Algérie s’est arrêtée, au départ les gens disaient oui l’Algérie est française mais 24
quand c’était leurs mômes qui devaient y aller et puis c’était des cercueils qui revenaient, les jeunes gens évidemment l’opinion française s’est retournée c’est toujours comme ça que l’opinion s’est renversée au moment de la guerre du Viêt-nam. Tout simplement. 9. Diriez-vous que vous avez été élevé dans un milieu politisé ?
- Relativement je dirais pas… parce que la personne de la famille qui s’intéresse le plus à la politique c’est encore moi mais relativement, on est quand même des gens qui s’intéressons à la politique. 10. Vous souvenez vous de votre premier vote ?
- Euh… Oui je me souviens de mon premier vote j’ai voté aux élections législatives en 1973. Alors au premier tour j’ai du voter pour un candidat communiste et au deuxième tour je me souviens très bien j’ai voté pour un candidat socialiste qui s’appelait Louis MecSandot qui est après devenu un ministre de Mitterrand et d'ailleurs c’est lui qui est passé ça a été une grande surprise c’était à Caen j’avais 23 ans. alors au premier tour y'avait un candidat communiste dont j’ai oublié le nom mais après je m’en souviens très de louis mecsandot. 11. Toujours à propos des élections, avez-vous des souvenirs plus généraux des élections suivantes ? Elections législatives de 1973 : Je me souviens j’étais à Caen qui était une municipalité qui était plutôt conservatrice et je me souviens de la sortie de l’hôtel de ville après le dépouillement quand ils ont vu que le député qui était élu était le député socialiste alors le parti socialiste était à l’époque qui était un parti qui faisait beaucoup plus peur aux bourgeois que maintenant et je me souviens qu’il y avait tous les notables qui étaient la et qui sortaient de l’hôtel de ville et qui étaient consternés et nous évidemment comme nous étions jeunes ça nous faisait rigoler bien sur on se bidonnait
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Election de F. Mitterrand en 1981 : Je me souviens après des élections de 1974, (…) En fait je me souviens de certaines élections mais c’était encore auparavant j’avais pas encore le droit de vote parce qu’avant le droit de vote était à 21 ans. Je me souviens très bien e l’élection de 65 entre le général DG et Mitterrand, je me souviens très bien de celle de 69 entre Pompidou, POHER, Jacques Duclos, Gaston DEFFERRE, oui je me souviens aussi. Et après 1974 oui je me souviens on était très surpris et comme j’étais jeune et relativement politisé, j’ai été très surpris parce que eue découvrais un peu la politique j’ai été très surpris de la vacuité du discours politique et à quel point les candidats disaient peu de choses parce que quand on demandait à VGE son programme il répondait « je veux regarder la France dans le fond des yeux » et évidemment concrètement on voyait pas très bien ce que ça voulait dire et il a pu être élu, alors on fait le parallèle avec 25
MACRON maintenant, il a pu être élu avec un programme d’un flou absolument et comme moi je découvrais la politique j’ai été très surpris de voir que, enfin malgré tout les gens étaient conscients de leurs intérêts, évidemment qu’un notaire de province ou un proprio d’immeuble haussmanien à Paris savait qu’il fallait voter pour Giscard plutôt que pour Mitterrand et un allié au communiste il le salai bien sur mais disons qu’il y avait beaucoup de gens qui votaient pour vie sans comprendre concrètement ce que comprenait son programme vous voyez ça c’est quelque chose qui m’avait frappé parce que je croyais naïvement que le discours politique était un discours dans lequel il y'a avis beaucoup de consistance et de substance et je savais parce que j’étais jeune que souvent la stratégie d’un candidat c’est d’en dire le moins possible et d’avoir une stratégie attrape-tout Election de 2002 et qualification de J.-M. Le Pen au second tour : Alors les élections de 2002 alors là évidemment je dois dire que là euh alors les élections de 2002 j’étais un peu c’était après donc le quinquennat ou Jospin était à Matignon pendant 5 ans alors il y avait quelque alors pendant ce quinquennat on a fait des choses quand même, Martine Aubry a fait les 35H, elle a fait la CMU mais Jospin a privative énormément et il a privatisé end dessous du prix c’est à dire que ça a été une braderie et donc je me rappelle que c’était pendant janvier ou février 98 soit 6 mois après la prise de fonction de Jospin a Matignon il y avait des rmistes et des et des gens qui vivaient des minimaux sociaux qui avaient des revendications ils demandaient une augmentation quelque chose dont le montant rapporté aux richesses nationales étaient absolument dérisoire et en réponse Jospin a fait un discours absolument navrant enfin que moi je trouve absolument navrant refusant ces augmentations de minimaux sociaux en expliquant nous sommes une société d’intégration par le travail et pas par l’assistance et la nous étions tous effondrés et évidemment c’était l’amorce d’un nouveau tournant pour le PS c’était seulement l’amorce enfin y’avait eu le tournant de la rigueur en 83 mais la nous étions tous effondres et je me souviens que des amis disaient la il est perdu il va pas gagner les prochaines élections. Alors effectivement en 2002 quand il est arrivé les gens étaient très mécontents et moi j’ai voté Besancenot alors je savais pas très bien ce qui allait arriver et là au deuxième tour j’ai voté Chirac alors j’aurai peut-être pas du dans le fond parce qu’il est passé très largement alors on nous a raconté que comme il serait élu avec les voix de la gauche il en tiendrait compte mais une fois qu’il a été élu il a fait ce qui lui a plu
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Election de François Hollande en 2012 : Alors Hollande si vous voulez, Hollande évidemment, on commençait à connaitre le PS donc on se faisait beaucoup moins d’illusions alors au premier tour j’ai voté Mélenchon, au deuxième tour j’ai voté pour Hollande sans illusion mais avec l’idée quand même qu’un deuxième mandat de Sarkozy ce serait extrêmement dangereux donc j’ai voté pour Hollande sans illusion mais je savais bien qu’il y aurait pas de mesures de redistributions véritablement radicales évidemment mais je ne savais pas qu’il y aurait une d dérive droitière aussi impressionnante j’avoue que là… parce que j’ai été au Bourget, donc je suis un des auditeurs du discours du Bourget alors je dis pas que j’y ai vraiment cru mais je me disais quand même qu’il avait des intentions… j’imaginais pas à quel point on pouvait raconter une chose à laquelle on 26
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ne croyait pas, j’avoue que la j’ai plus l’âge d’être nait mais la quand il a raconté « j’ai un ennemi qui n’a pas de visage qui est invisible » bon je me suis dit il va quand même faire quelque chose mais ensuite bon euh quand par exemple, alors un exemple qui m’a mis en colère c’est que entre 2002 et 2012, la droite a supprimé 22000 postes à Bercy, quand on connait la lenteur de l’administration fiscale évidemment que pas vu pas pris quoi, et alors on avait interviewé CAZENEUVE qui était à l’époque secrétaire d’état au budget, il devait être au budget oui, il avait explique que pour compenser ces 22000 agents du fisc que la droite avait supprime entre 2002 et 2012 il en avait embauché 500 pour rattraper alors on a quand même observe que c’était insignifiant et qu’il y avait des milliards de fraudes fiscales à recouvrir et alors la CAZENEUVE a dit « oui mais vous comprenez que soucieux de l’équilibre budgétaire et d’économiser les données publiques, je ne peux pas recruter plus d’agents du fisc » et donc faisant semblant de ne pas comprendre que le recrutement supplémentaire du fisc rapportait bien plus aux finances publiques que ça ne leur coutait donc c’était un propos d’une hypocrisie donc la j’ai découvert à quel point la tromperie était flagrante parce que d’un cote on culpabilise les français avec la dette que nous laisserons a nos enfants, alors ça c’est un réthorique que les partis conservateurs utilisent et que les partis socialistes reprennent mais le problème c’est que dans le propos il y quelque chose de tronqué parce qu’on fait comme si cette dette était contractée auprès de personnes qui n’existent pas, si y’a une dette quelque part c’est qu’il y a une créance ailleurs, rien ne perd rien ne se crée dit Lavoisier, et donc il aurait fallu dire la dette que 99% des enfants devront payer aux 1% d’enfants de riches qui eux auront une rente d’état à leur naissance, c’est ça qu’il aurait fallu dire, on laisse à nos enfants une créance équivalente à la dette alors ça c’est étonnant parce que dans les médias y’a toujours ces formules toutes faites qui sont tronquées, qui sont même des contre vérités c’est- a dire que ce sont des préjugés qui sont tellement martelés qu’il est très difficile de les contredire, je vous donne un exemple, si vous lisez par exemple le figaro du 29 janvier 2013, vous apprenez qu’en 2012 la durée de la vie humaine a diminué, depuis lors, en 2014, la durée de la vie humaine en France a diminué et pourtant on entend toujours la formule toute faite « avec l’allongement de la durée de la vie humaine » mais non, depuis 4 ou 5 ans, la durée de la vie cesse d’augmenter, on a l’impression que personne n’est au courant, de la même manière, la caisse de retraite du régime générale n’est plus déficitaire, si vous reculez l’âge de la retraite de 3 ans, ça veut dire que les gens cotisent 3 ans de plus et qu’ils touchent leur retraite 3 ans de moins, ça fait 6 ans de différence si vous avez une retraite en moyenne de 25 ans ça fait environ le quart, avec des mesures aussi draconiennes on comprend très bien que la caisse de retraite régime général soit plus du tout déficitaire mais on continue a faire comme si il fallait encore des reformes de retraite alors évidemment le fond du problème c’est que les promoteurs de ce recul supplémentaire de l’âge de la retraite leur objet est de faire diminuer les cotisations patronales, et une fois que les cotisations patronales auront diminué, on dira que les caisses de retraite sont déficitaire enfin c’est un morceau de pain pour finir mon fromage et un morceau de fromage pour finir mon pain. 12. Avez-vous déjà manifesté ? 27
- Oui parce que j’étais au parti socialiste. Au printemps 2006, comme je voyais le péril Sarkozy, je suis rentré au PS avec l’idée qu’il y avait peut être quelque chose à faire à l’intérieur qui était une illusion évidemment et donc j’ai été à des tas de meetings par exemple en 74 j’ai été au meeting de Mitterrand à Caen. j’ai été dans des tas de meetings, de manifestations, j’ai jamais eu de mandat politique j’ai jamais été un professionnel de la politique mais j’ai été un militant, faut le dire pas très sérieux, mais un militant dilettante mais quand même j’ai été à des manifestations par exemple la le 18 mars j’ai été à la manifestation entre la bastille et la place de la république. 13. Vous faites partie d’un parti aujourd’hui ?
- J’ai adhéré brièvement au parti communiste dans la jeunesse et puis après j’ai été au parti socialiste et après je suis parti et maintenant je suis vaguement, je vais dire vaguement, mais je suis au mouvement Ensemble, je sais pas si vous connaissez ça, on a pas de secrétaire ni de président mais on a un porte parole, qui s’appelle clémentine Hautin, vous devez connaitre, c’est un mouvement, on peut dire que c’est un parti politique mais quand on dit parti politique on pense plus gros, peut être que c’est un parti politique je connais pas le statut juridique précis… 14. Avez-vous déjà adhéré à un syndicat ou une organisation professionnelle ?
- Oui j’ai adhéré à un syndicat qui s’appelait le sen sud de l’enseignement supérieur et après j’ai adhéré à un autre syndicat qui s’appelait le fercsupCGT la cet de l’enseignement supérieur. 15. Dans la formation de vos opinions politiques étant jeune, ou ensuite au cours de votre vie, y-a-t-il une ou plusieurs personnes qui ont particulièrement compté ?
- Oh bah je crois que, plusieurs choses, je me souviens que ma mère avait été travailler à RODIA CETA à Lyon quand j’étais tout enfant et elle était revenue en larmes un jour parce qu’elle avait été congédiée parce qu’il y avait eu une grève et elle avait participé à cette grève et elle avait été congédiée après avoir participé à cette grève donc ça m’avait interrogé je dois dire, après y’a eu la guerre d’Algérie.
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2) LA CAMPAGNE ACTUELLE ET LES INTENTIONS DE VOTE 16. Avez-vous l’intention de voter pour la présidentielle ? Pour qui ? 25MIN
- Oui, pour Mélenchon. Au premier tour, au second tour si Mélenchon est là je voterai pour lui, sinon je sais pas bien ce que je ferais. 17. Que pensez-vous des autres candidats ?
- Hamon, alors bon Hamon je pense qu’il a un bonne volonté, que on peut pas euh faire porter à Hamon les dérives récentes du pS mais en même temps il faut bien dire que va-t-il pouvoir bien faire avec le PS qui va dernier lu ? d’autre part vous savez comme disait Victor Hugo, la forme est le fond qui remonte à la surface je trouve que son slogan il veut redonner un coeur à la France est un peu nunuche, un vrai slogan c’est il veut combattre pour la justice sociale et pour la redistribution des richesses, ça ça me conviendrait mieux mais redonner un coeur à la France c’est un peu de la même farine que je veux regarder la France dans les yeux 18. Vous pensez pas que justement il utilise un slogan comme ça pour toucher plus de gens, notamment les moins politisés ?
- Oui oui bien sur je suis d’accord avec vous, il est bien évident qu’un slogan de cette espèce a une ambition attrape tout mais le problème c’est que pour être un candidat attrape tout si on dit le moins possible c’est une stratégie qui peut rapporter si il a les médias avec lui par exemple marron lui il ne peut rien dire si les médias lui sont favorables euh on présente ce vide sous le même jour mais si vous n’avez pas les médias avec vous vous ne pouvez compter que sur des gens que vous êtes susceptibles de convaincre et qui ont la pleine conscience que vous défendez leurs intérêts, c’est ce qu’a fait Bernie Sanders par exemple et corbin en grande Bretagne mais si corbin avait dit je veux de nouveau faire battre le coeur de la gb, les jeunes qui se sont engages avec enthousiasme derrière corbin auraient peut être trouvé ça trop nunuche pour que ça soulève l’enthousiasme , pareil pour Bernie Sanders, il a pas dit je veux redonner un coeur à l’Amérique il a dit je veux rendre l’université gratuite, je veux généraliser la sécurité sociale, je veux rétablir les anciens taux supérieurs d’imposition sur les revenus, je veux alourdir les droits de succession sur les gros patrimoines, etc voila ce qu’a dit Bernie Sanders et évidemment les média pouvaient le dénigrer mais les gens qui étaient la savaient que ce candidat défendait les intérêts qui étaient les leurs, que la les gens qui sont avec Hamon, il se fait descendre par les médias et puis les gens dont il pourrait défendre les intérêts peuvent pas en avoir une conscience très claire et très nette, je penses que c’est pareil, Giscard pouvait se permettre de rien dire, Mitterrand lui disait voila je veux faire l’impôt sur la fortune et voila 29
18. Fillon ?
- Fillon effectivement je pense que c’est un projet très conservateur, très terrifiant de
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conservatisme, est-ce que les options économiques de Fillon sont pires que MACRON? c’est pas sur ça, disons qu’il présente les choses de manière disons qu’il se découvre plus, alors pour ce qui est de ses mésaventures, je pense que quand j’en discute avec des amis, et nous évidemment on n’est pas du tout surpris parce qu’on sait très bien que la morale est faite pour les petites gens mais ce qui est intéressant dans cet événement qu’il y a tout un discours de la droite traditionnelle qui défend le mérite, la morale, le travail etc, alors ce discours peut abuser beaucoup de petites gens notamment dans les milieux traditionnels catholiques, qui croient à la véracité de ce discours et du coup beaucoup découvrent que les précédents sont parfaitement cyniques et qu’il y a un décalage flagrant entre la réthorique et la pratique concrète, alors nous on le savait et quand Fillon avance comme défense très maladroite « mais tout le monde le fait », c’est vrai que il est très difficile pour les gens qui naissent dans des milieux très fortunes, qui ont toujours été entoures de domesticité, de facilité etc de ne pas penser q’ils sont des êtres d’exception et donc que les lois communes qui doivent s’imposer à l’humanité ordinaire doivent aussi s’imposer à eux, nus évidemment on le sait mais il y a des gens qui découvrent ça; mais je pense que dans ces événements qui se sont produits ces dernières années, il y'a un purges, beaucoup de gens en ont pas conscience, mais je pense qu’il y a un progrès incontestable, pour vous illustrer ce propos, quand il y a eu par exemple l’affaire Cahuzac à l’automne 2006, moi j’étais au parti socialiste, et je disais qu’il fallait qu’il dégage, qu’il démissionne au plus vite, et les gens me disait « tu es un salon tu tires contre ton propre temps » et pour que Cahuzac démissionne ça a été une véritable galère, la quand il y a eu l’affaire bruno le roux, il a démissionné en 2 ou 3 jours parce que les politiques ont compris que maintenant les juges ne se laissaient pas impressionner comme auparavant, qu’ils ne laissaient pas faire et que si on ne voulait pas que cet abcès ne devienne chaque jour plus purulent il fallait l’opère tout de suite quoi et c’est ce qui s’est fait et ça ça veut dire quand même un recul du sentiment d’impunité chez les grands, ce que La RocheFoucault appelait les grands, et vous savez alors ça c’est quelque chose d’intéressant les gens pensent qu’il y a beaucoup plus d’affaires d’avant je vous fais une digression (… affaire De BROGLI). 33MIN30 À l’époque on pensait que la droite serait au pouvoir a vita eternam alors il faut savoir qu’en France il y a une espèce de singularité dans l’organisation de la justice qui n’est pas très connue, c’est que les magistrats assis du siège et les magistrats debout ils sont dans le même corps d’avancement je sais pas si vous saviez ça et il y a un rapport de subordination avec les magistrats debout et les gardes des sceaux donc déjà les magistrats assis sont dans un corps pour l’avancement ils peuvent être alternativement procureurs et au siège, quand ils sont au siège, ils savent qu’après ils peuvent être nommés procureurs que leur avancement va dépendre de la garde des sceaux, évidemment que par la force des choses, ça contrevient au principe de la séparation entre l’exécutif et le judiciaire, et donc comme la droite était très forte et très puissante et bien les magistrats quand il y avait une affaire 30
40MIN
comme ils étaient bien embêtés et ils instruisaient en tremblant et puis d’autre part à l’époque il y avait beaucoup de magistrats, c’était des notables devenaient magistrats un agent immobilier on disait ah bah il connait le droit il devient juge mais les choses ont changé quand on a crée l’école nationale de la magistrature à bordeaux c’est DG qui a fait ça je crois et la il y avait des gens qui étaient recrutés par concours sur leurs compétences qui connaissaient toutes les ficelles de la procédure etc et alors comment ça s’est passé parce que ça c’est quelque chose qu’on ignore c’est que quand la gauche est arrivée en 81 il y eu des affaires judiciaires qui rétrospectivement nous paraissent insignifiantes d’ailleurs comme l’affaire carrefour développement je sais pas si vous avez entendu parler de ça et comme la gauche était beaucoup moins puissante que la droite et qu’il y avait l’idée que toute façon on était pas au pouvoir pour très longtemps, les magistrats ont pris des audaces contre les gens du pouvoir exécutif qu’ils n’aurait jamais prises auparavant et donc ça a ouvert une brèche et une fois que la droite était revenue la brèche était ouverte soit la vulnérabilité e sa fragilité de la gauche fait que les magistrats ont ose mais ils ont ouvert une brèche et quand la droite est revenue la brèche a été approfondie, mais je pense que maintenant, la violence de Fillon c’est que il n’est pas habitué à un état de droit tel qu’il existe dans les pays scandinaves, en gb ou en Allemagne parce qu’en France pendant très longtemps il y avait une impunité des politiques et des notables et des gens influents et donc au moment ou cette chose est en train de changer, Fillon l’aperçoit comme un véritable scandale, peut être que les homme politiques dans 15 ans auront intériorise l’idée que les hommes politiques sont des justiciables comme les autres mais évidemment faire admettre le principe c’est comme les aristocrates, l’idée que les roturiers ont des droits civiques comme les autres, 90 bah ils s’en vont à Coblance quoi bon. Pour ce qui est de Fillon lui même sur un plan psychologique évidemment c’est quelqu’un qui a la morgue et l’assurance des gens de son milieu parce que vous savez c’est le fils du plus gros notaire de la Sarthe alors c’est amusant parce que en fait comme j’étais à Caen on entendait parler de lui, on connait très biens es amitiés masculines avec Joel LETEUL était homosexuel, enfin jusque la, à l’époque ça pouvait faire scandale, maintenant… bon, et donc ça l’a pas empêché d’être ministre de la défense, Chirac le brocardait à ce sujet mais bon, comme il était homosexuel et comme Fillon était jeune et beau garçon i lest devenu un peu son amant quoi, enfin Rachida Dati aime bien raconter ces choses la, ces choses la n’ont pas grande importance, mais et donc il est devenu comme ça l’amant de Joel, il l‘a mis son suppléant, Joel LETEUL est mort prématurément à 50 ans d’une crise cardiaque et comme il était suppléant il est devenu député et quand on devient député on serre les mains on devient influent, les gens vous connaissent, on a des relations et voila on a le pied à l’étrier et puis on fait une carrière politique parce qu’on sur estime considérablement la part du mérite dans la carrière politique et on sous estime considérablement la part des circonstances évidemment bon mais ce qui est amusant quand même c’est le contraste entre les circonstances qui lui ont mis le pied a l’étrier et puis le fait que, ce qu’on appelle, toute la cathosphere, en on fait leur candidat bon ils le savent dans le fond mais ça leur importe peu je pense, il le savent mais ils 31
considèrent pas ça comme important ils ont raison d’ailleurs seulement et dans d’autres circonstances ils font semblant de croire que c’est important. 19. Qu’est-ce que vous pensez de Marine LP qui refuse de répondre aux accusations tant que la campagne n’est pas finie ?
- Evidemment c’est un coup de force, ça témoigne quand même d’un mépris de la justice mais il y a une question que je me pose c’est que comme elle a un mandat européen elle jouit d’une forme d’impunité. Effectivement si elle est levée, quant aux souci qu’aurait l’état de droit si elle arrivait au pouvoir et bien ça ne rassure pas. 20. Avez-vous l’intention de voter pour les législatives ? Pour qui ?
- Je ne sais pas parce que dans le 10e il y a un espace d’émiettement, il y'a le candidat des verts qui s’appelle Julien bayou qui est pas mal mais est-ce qu’il va avoir l’investiture parce que vous savez le parti des verts est politiquement hétérogène, parce que entre POMPILI, RUGY, Vincent Placé et puis Julien Bayou ici dans le 10e c’est pas du tout les mêmes, tout ça c’est les verts, enfin je sais pas si ils sont toujours dans les verts mais certains peuvent aller avec MACRON d’autres qui pourraient aller avec Mélenchon alors moi je ne sais pas très bien, Ensemble va certainement appeler à voter pour un candidat dans le 10e , ce qu’il faudrait c’est que la ou il a des verts comme Bayou, la France insoumise, ou le parti communiste acceptent de soutenir Bayou qui est un bon candidat.
3) A PROPOS DES ENJEUX ET DES PROGRAMMES : 21. Est-ce qu’il y a des événements qui se sont déroulés durant la campagne qui vous ont particulièrement marqué ? Comme par exemple le discours de Mélenchon en hologramme ?
- Oh bah le discours de Mélenchon en hologramme, je pense que comme Mélenchon
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n’est pas répercuté par les médias comme il devrait peut être l’être, il a des trouvailles pour faire parler de lui vous savez par exemple la manifestation du 18 mars n’a pas du tout été évoquée à France Inter et donc du coup le coup de l’hologramme elle était pas mal parce que du coup il compense sa relative absence dans les médias, même si ça commence à changer. 22. Parmi les propositions des différents candidats est-ce que certaines ont retenu votre attention, que vous avez jugé particulièrement intéressante/importante ?
- Oui il y a beaucoup de choses chez Hamon que je partage. 23. Que vous avez jugé dangereuse ? 32
- Ah bah oui avec Le Pen, avec Fillon, avec MACRON aussi. 24. Est-ce que vous avez entendu parler de propositions qui vous semblent inutiles, inintéressantes ?
- C’est à dire que par exemple chez Hamon l’idée du revenu universel toute façon c’est pas possible parce que d’après ce que j’ai compris ça couterait 300 milliards parce que voilà ça fait le budget de l’état quoi, je pense que Hamon aurait du dire voila on va augmenter le RMI, on va donner le RMI pour les gens entre 18 et 25 ans mais on va pas donner un revenu inconditionnel même à Mme Betancourt, donc je pense qu’il y aurait du faire des propositions qui soient réalistes plutôt que de dire je vais faire un revenu universel, si vous voulez on a un exemple comparable c’est lorsque Hollande au lieu de rétablir les anciens taux marginaux de l’impôt sur le revenu a dit on va faire un impôt de 75% au delà des revenus d’un million pour les salaires, ça aurait été sur les dividendes des entreprises et des revenus de la rente ça aurait été plus intéressant, c’était seulement sur les revenus du travail, donc ça a seulement concerné quelques grands PDG, quelques footballeurs, quelques chanteurs de rocks en vogue etc bon mais surtout évidemment que quand il a fait cette proposition pour se donner une image un peu gauchie, il savait très bien que ça serait révoqué par le conseil constitutionnel donc il dirait nous on veut mais le conseil constitutionnel veut pas alors que comme l’impôt sur le revenu et les taux marginal (…) 47MIN30 Je pense que s’il avait l’espoir d’être élu effectivement pas sur qu’il aurait proposé un truc comme ça. 25. Parmi les thèmes suivant, pourriez-vous me dire si vous en avez entendu parler et ce que vous en pensez ?
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Rendre le service civique obligatoire (M. Valls) : Alors c’est à dire que rendre le service civique obligatoire donc, déjà y’a le chômage y’a des tas de gens qui recherchent du travail donc qu’est ce qu’on peut faire faire à ces jeunes… il est certain qu’un service civique ça peut faire fléchir le taux de chômage chez les jeunes. Quand on parle du service militaire je pense qu’il y a une donnée qu’on doit avoir en tête c’est que y’a des armées qui sont parfois séditieuses et factieuses, quand il y'a la conscription universelle, il y a des gens du contingent qui ne veulent pas marcher, quand c’est une arme de métier, elle a tendance à être beaucoup plus homogène et donc en fait la conscription universelle, je pense que la conscription universelle peut avoir pour effet de garantir que l’armée soit républicaine dans des circonstances quelque fois très tendues qui peuvent intervenir. Quand au service civique, j’ai pas tellement d’idée, c’est pourquoi c’est pour leur apprendre aux jeunes a être utiles dans la société ? leur enseigner… si c’est pour leur apprendre le respect, je pense que si c’est cette ambition bah je pense déjà que les classes politiques pourraient donner l’exemple, ce genre de propos moralisant y’a une part de démagogie qui vise toujours à satisfaire le fond de pulsion répressive contre la jeunesse qui peut exister chez certaines personnes dans l’électorat. 33
Légaliser le cannabis (Y. JADOT) : Alors là j’ai pas beaucoup d’idée parce que je connais mal la question mais on dit que dans le cas par exemple de cancer en phase terminale ou y’a des souffrance etc que le cannabis serait plus adapté que la morphine pour diminuer la souffrance donc déjà il pourrait y avoir un usage thérapeutique du cannabis et a mon avis il y a pas de raison que, par exemple il y a des gens qui font des rhumatisme généralisé, on dit que le cannabis serait un anesthésiant très efficace pas plus dangereux que la morphine alors là oui. Pour ce qui est de l’utilisation du cannabis pour la jeunesse je ne sais pas très bien, moi j’aime bien boire du vin le soir, parfois j’en bois trop, est-ce que c’est plus dangereux ou moins dangereux que le cannabis je sais pas… Il y a des pays où le cannabis est mois réprimé que le cannabis… Exemple de l’Afghanistan (53MIN) et de ses vacances. Supprimer 500 000 postes de fonctionnaires (F. Fillon) : Alors le problème c’est que tout dépend à quel endroit il veut supprimer ces postes, mais il bien évident qu’il y aune pénurie grave dans la santé, allez au service des urgences vous pouvez mourir maintenant, donc aller dans les hôpitaux, les maisons de santé, les maisons de retraite, éducation y’a quand même, il manque, justice, et puis aux finances, il faut bien recruter aux finances si on a la volonté de combattre la fraude fiscale.
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Se rapprocher de la Russie de Vladimir Poutine (Fillon, Le Pen) : Je pense qu’il y a deux problèmes là dedans, quand on parle par exemple de volonté hégémonique, de menace hégémonique de la Russie, etc, c’est pas très sérieux parce qu’on sait par exemple que le budget de la défense des us c’est plus de 10 fois celui de la Russie donc penser qu’il y a une volonté hégémonique de la Russie c’est faux. Ce qui est vrai c’est qu’on ne peut pas dire que les canons de la démocratie parlementaire soient vraiment respectés en Russie et que l’opposition soit traitée comme elle devrait l’être comme dans un autre pays démocratique. Mais d’un autre coté, la dénonciation de ce qui se passe n Russie est fondée mais en même temps notre gouvernement est dans les meilleurs termes avec le gouvernement saoudien alors que la bas, je sais pas si vous savez, on exécute à tour de bras la femme infidèle, l’homosexuel, l’opposant politique et que nos ministres assistent aux obsèques des dignitaires saoudiens, les décorent de la légion d’honneur, donc l’argument de l’atteinte aux droits de l’homme c’est pas très sérieux. ce que je pense c’est que dans le cadre de la Russie il y a deux problèmes : on doit dénoncer le bombardement des populations civiles par l’aviation russe en Syrie, même si ce qu’il a en face Daesh c’est épouvantable aussi, on doit dénoncer l’arrestation de manifestants mais que ces questions la et celles du droit à l’autodétermination des populations russophones de l’est ukrainiennes, c’est pas les mêmes problèmes et donc je pense pas que le blocus soit… on comprend pas pourquoi il y aurait un blocus pour la Russie et pourquoi on continuerait de livrer autant de rafales… parce que faut dire que l’Arabie saoudite est un des plus gros clients de l’industrie de l’armement français donc la dénonciation par le blocus, l’histoire du porte avion, c’est quand mes une hypocrisie assez criante quand on voit ce qui se passe par ailleurs, naturellement je pense pas que ce 34
blocus soit une bonne chose, surtout que l’agriculture française en pâtit considérablement mais que par contre on a raison de dénoncer les atteintes aux droits de l’opposition en Russie ça je suis d’accord. Mettre en place la VIème République (Mélenchon, Montebourg) : Alors bon moi je suis pas hostile, ce qui est vrai, enfin faut bien reconnaitre que les questions institutionnelles ne sont pas les choses les plus importantes, bon on peut revenir à un régime plus parlementaire d’autant que la personnalisation de l’élection présidentielle est un élément de dépolitisation, j’ai vu ça avec Giscard, on s’attache parfois plus à certains éléments de la personnalité du candidat qu’au contenu politique de ses propositions et de ce point de vue… Mais… est-ce que par exemple une politique de redistribution massive serait plus facile dans une république parlementaire que dans un régime présidentiel ça je sais pas, je suis pas hostile, je soutiens Mélenchon mais je trouve que c’est pas la partie la plus essentielle de Mélenchon.
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Réformer l’ENA (F. de RUGY) : Là encore, c’est-à-dire que l’ENA ça pose plusieurs problème. On surestime quand mes e le pouvoir des hauts fonctionnaires en ce sens que le véritable pouvoir est l’argent. Ce sont les grands possédants qui ont le pouvoir il est vrai que donc à l’ENA il y a des gens de toutes sortes qu’en l’occurence que l’état soit le dernier bouclier face à l’omnipotence de l’argent et que ceux qui voudraient supprimer l’ENA avec l’idée d’affaiblir l’état ne sont pas du tout animés par l’intention démocratique. Ce qui est vrai, on le sait ça, c’est que l’ENA est largement une école du conformisme, on connait par exemple des exemples fameux des gens qui répondaient a toutes les exigences mais qui au moment de quitter le jury disaient « au revoir messieurs dames » et qui ont été collés pour ça au motif qu’un représentant de l’autorité publique ne pouvait pas fair usage d’un pareil ton de familiarité, et ça veut dire que une bonne partie de ce qu’on apprend à l’ENA c’est une étiquette à la cour de Luis 14, c’est ça, on revient… donc à partir du moment ou on privilégie les questions de forme d’éducation milieux il est bien évident que l’ENA va écarter tout ce qui est un peu trop subversif ou d’extraction populaire donc avec ce genre de formation, l’ENA est évidemment, il y a une espèce de filtre par le conformisme, ce sont souvent des gens très carriéristes faut le dire, pas toujours hein pas toujours, et d’autres part, l’ENA ne constitue pas une véritable formation intellectuelle, c’est comme Sciences Po finalement, c’est a dire que ce sont des techniques de gouvernance et ces techniques de gouvernance ça n’a pas le même objet que des sciences ou de la philosophie ce sont des simulations et la chose n’est pas nouvelle parce que déjà Platon brancardaient les sophistes, c’était la formation des élites politiques grecques et il y a un exercice qu’on faisait faire aux sophistes, apprendre à ne pas répondre à une question, et il parait que cet exercice on le fait toujours L’ENA c’est a die que on demande a un ministre voila si il se produit tel événement qu’allez vous faire et le ministre répond « je vous remercie pour votre question qui est une excellente question et je tiens à vous dire que il est naturellement en fonction des circonstances qui se présenteront le gouvernement prendra toutes les décisions qui s’imposent et les prendra naturellement avec la plus grande détermination, vous pouvez nous faire confiance, y’a-t-il 35
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une autre question? ». Et donc, concrètement ce qu’il se passe il parait que c’est quelque chose qu’on apprend à l’ENA, savoir ne pas répondre… Il est évident que si on parle de formation intellectuelle on veut parler de dévoiement évidemment donc je pense que d’autre part l’ENA il y'a une conséquence de l’ENA c’est qu’il y aune formation spéciale on apprend l’histoire des institutions il y a une formation juridique, le droit constitutionnel, y’a une formation historique mais il y'a tout un tas de disciplines qui se trouvent écartées comme la physique théorique, les mathématiques, de la biologie, ces gens la… par exemple prenez Angela Merkel, j’ai pas de sympathie particulière avec elle mais enfin bon elle a un doctorat de physique, alors que personne qui a un doctorat de physique n’a fait l’ENA, Thatcher, aucune affection pour elle mais c’est quelqu’un qui avait un doctorat de chimiste, elle avait un doctorat de chimie, vous verrez jamais des gens avec des formations comme Angela Merkel… ce qui fait qu’il y a une espèce d’homogénéité de la formation des élites en France et on voit très bien que la réforme des universités faite par Valérie PÉCRESSE a été faite par des gens qui n’ont aucune idée de ce que c’est que la science et la recherche scientifique sinon on aurait jamais eu un truc aussi absurde que la LRUS. (…) Et ça ça vient de quoi … Je vais vous dire quand même le défaut de formation scientifique, à un moment je crois qu’elle a été au ministère des finances Valérie PÉCRESSE et alors elle est allée dans la banlieue, un ministère aussi technique que les finances parce qu’on nous mystifie avec la technocratie tout ça etc… et donc elle est allée dans la banlieue et elle disait ici dans le 93 regardez ici les impôts de la commune ont augmenté de 21% les impôts du département de 23%, 21 + 23 ça fait 44% alors y’avait un prof de maths dans le collège qui lui a dit mais non c’est pas comme ça qu’il faut calculer « si vous avez une baguette de pain et que le prix du pain augmente de 10% et que le prix du beurre augmente de 20% le prix du sandwich pain beurre n’a pas augmenté de 30%, il faut faire une moyenne pondérée mais elle comprenait pas, donc il passe au tableau lui expliquer donc il lui a expliqué et là elle était très surprise pourquoi alors parce que si vous voulez elle savait pas ce que c’était une moyenne pondérée donc d’un côté on nous mystifie sur les grosses têtes les crânes d’oeufs qui sont au ministère des finances mais en réalité les gens qui sont la dedans n’ont pas de compétences particulières et donc le problème des gens qui sont la dedans c’est que, le problème de l’ENA c’est qu’on a des fonctionnaires qui sont très compétents sur le plan technique mais qui ont un véritable défaut d’une véritable culture intellectuelle par aillerais et ça explique certains errements parce que si vous voulez ils sont sur le guidon, sur un plan technique ils sont très qualifies ils voient les choses très bien etc mais ils voient pas les choses avec une certaine hauteur voyez il faut il y'a une hauteur de la réflexion politique qui ne vient pas par exemple, enfin je sais pas moi prenez le général de GAULLE ou CLÉMENCEAU, bon c’est pas que je sois un admirateur inconditionnel de ces gens la mais vous prenez MENDÈS-FRANCE CLÉMENCEAU, ils connaissaient surement pas les textes avec la minutie avec laquelle connait un énarque mais il y avait une vision d’ensemble des choses qui peut faire défaut à beaucoup d’énarques. Mettre en place un gouvernement économique de la zone euro (S. PINEL) : Alors là tout dépend de ce que ça veut dire parce qu’en fait en même temps y’a des gens 36
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qui préconisent mais en même temps il faut rappeler la chose suivante c’est que dans le traité constitutionnel de 2005, il y avait une chose tout a fait singulière c’est qu’il y avait une interdiction pour le parlement européen de légiférer sur les taux d’imposition et sur le droit du travail et donc il est bien évident que ceux qui parlent d’un gouvernement économique européen se moquent du monde parce que a veut imposer la règle d’or les 3% le déficit public etc de manière draconienne mais si y'a pas d’impôt plancher sur les sociétés, les législateurs qui ont fais ça qui ont rédigé savaient très bien qu’en l’absence d’harmonisation fiscale par voie législative par le parlement européen ça serait la loi du dumping qui … c’est bien ce qui se produit, moi donc je suis bien partisan d’un gouvernement économique européen mais que l’on commence par dire que le droit du travail et le droit fiscal rentrent dans les prérogatives du parlement européen on commence comme ça Sortir du clivage Gauche/droite (MACRON) : Oui oh bah ça c’est une chose que j’ai entendue c’est vieux comme le monde et je crois que ils avait un philosophe, comment s’appelait-il… oh… entre les deux guerres un philosophe très connu, il disait que quand quelqu’un dit qu’il n’est ni gauche ni droite c’est qu’il n’est ni gauche ni gauche c’est archi connu parce que si vous voulez dire qu’on est ni gauche ni droite ça veut qu’il faut endormir la lutte des classes ça veut rien dire d’autres et donc qui est-ce qui veut endormir la lutte des classes ? parce que si y’a pas de lutte de classe c’est le statut quo qui perdure et c’est ceux qui sont bénéficiaires de ce statut quo… Construire un New Deal européen (V. PEILLON) : Ah bah oui moi je suis d’accord là mais faut savoir ce qu’on entend parce que déjà ce new deal européen ça veut dire concrètement alourdir… parce que faut voir les taux d’imposition… faut voir quel était le taux marginal sous Roosevelt il montait peut être jusqu’a 90 ou 92% donc s’il s’agit de faire une politique de redistribution drastique comme celle qu’avait fait ROOSEVELT de généraliser la protection sociale, de faire un taux plancher d’impôt sur les sociétés, de traquer la fraude fiscale… euh… d’élargir les protections des salariés bien sur moi je suis d’accord tout ça ça dépend de ce qu’on met sous ce terme c’est toujours pareil
26. Est-ce qu’il y a des sujets qui vous préoccupent et/ou qui vous concernent vous personnellement ou vos proches, et qui n’ont pas été évoqués par les candidats et que vous souhaiteriez voir aborder durant la campagne ?
- Moi je pense par exemple je sais pas si un candidat a annoncé clairement l’abrogation pure et simple de la loi PÉCRESSE sur furazo moi je suis a la retraite hein mais je pense que Mélenchon le ferait mais … Mélenchon le ferait mais il s’est pas trop intéressé de trop près aux questions universitaires je crois mais les autres candidats je ne vois absolument pas… Même Hamon je pense qu’on lui a quand même pose la question mais il a pas l’air de… je pense qu’il faut abroger la loi PÉCRESSE furazo parce que si vous voulez bah c’est un e chose qu’on rappelle jamais c’est que 37
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historiquement le contraire du jacobinisme ça s’appelait pas la décentralisation vous savez comment ça s’appelait ? le féodalisme, donc les mêmes causes produisent les mêmes effets donc les universités autonomes c’est des petits pots en tas qui s’auto octroient des primes des charges de service, des promotions locales etc… ça c’est une catastrophes c’est vraiment une catastrophe… remarquez que dans les collectivités locale la décentralisation de Monroe a pu donner des effets comparables c’est a dire des petites féodalité locales ou… je pense que par exemple dans l’ancienne… que même dans les collectivités locales des concours anonymes et recrutant par concours anonymes ce qui fait qu’on impose au maire euh voila on vous a recrute un bibliothécaire par un concours etc et qu’il y ait beaucoup plus de gens dans les collectivités locales dans les postes à responsabilité comme par exemple un directeur de la voirie qui soit recrute et qui soit imposé à l’élu de manière a ce que cesse cet espace de clientélisme permanent qui fait que on nomme des gens comme ça parce qu’ils nous plaisent bien… premier critère… enfin avec l’expérience que j’ai quand même dans des collectivités locales même de gauche c’est que l’allégeance et l’obédience c’est les premiers critères de compétences… faut quand même le dire… 27. A propos de la campagne de la présidentielle comment vous informez-vous en ce moment?
- J’ai lu Le monde pendant 40 ans jusqu’en 2003 puis après j’ai arrêté parce que j’ai trouvé que ce journal était insupportable et maintenant je lis sur internet quelque fois je vais à la bibliothèque, quelque fois je lis les journaux je regarde internet mais vous savez on est toujours informé parce que… vous vous promenez dans la rue vous écoutez la radio vous êtes informé de l’essentiel quoi et quelqu’un disait un jour j’ai voulu m’informer j’ai voulu ne plus m’occuper des choses me tenir à l’écart des trucs mais simplement en se promenant dans la rue on voit les titres des journaux on écoute on entend les informations on finit par tout connaitre par exemple bien que je ne m’intéresse pas du tout au sport y’a des noms de sais que c’est des footballeurs ou des handballeurs ou des coureurs ou des cyclistes… je le sais je me suis jamais intéressé aux informations d’eux mais je sais… je connais tous les noms des chanteurs de variété je supporte pas la musique variété et je connais tous les noms… etc etc.. en fait je pense que par exemple ce qui est vrai c’est que des choses beaucoup plus intéressantes comme que dans la constitution de 2005 il y avait l’interdiction pour le parlement européen de légiférer sur les questions sociales et fiscales ça c’est des choses malheureusement qu’on voit pas dans la presse alors après on nous dit oui il faut un gouvernement européen 28. Pourquoi vous avez arrêté de lire Le Monde après 40 ans ?
- Je trouvais qu’il y'a avait… Le Monde a toujours été un journal hypocrite, voilà un point commun entre Le monde, Le Nouvel Obs et Libération, entre ce qu’on appelle la deuxième gauche, enfin moi j’appelle ça la fausse gauche. Il vient à la base de la 38
démocratie chrétienne, alors voilà comment procède Le Monde, Le figaro est moins malhonnête, moins pernicieux parce que Le monde fait des grandes professions généreuses, sociales, etc… il déplore avec un peu de chagrin et de mélancolie les injustices… Puis dès qu’il y'a a un événement concret, il canarde les grévistes, oui oui, et à ce moment la on se dit oui enfin si même le monde qui est un journal a gauche trouve les revendications des grévistes sont excessives c’est que quand même ils exagèrent. 29. Radio : lesquelles ? A quelle fréquence ?
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- Oui j’écoute la radio, France info, France culture, Radio courtoisie, c’est très intéressant j’écoute des choses qui me font frémir mais si on veut véritablement comprendre par de la la rhétorique du front national, si on veut comprendre le vrai projet politique du FN c’est très intéressant d’écouter radio courtoisie, j’écoute ça quand je suis couché et France culture le matin. 30. Télévision ?
- Pas de tv. 31. Internet ? Quel site ?
- Oui j’ai internet, j’étais à Mediapart mais j’ai pas trouvé le temps de renouveler l’abonnement faut que je trouve un moment. Et sur Facebook je communique pas mal. 32. Autres sources d’information ?
- Sur Facebook y’a beaucoup d’informations et y’a beaucoup de choses très intéressantes et donc voila j’apprends beaucoup de choses. 33. Avez-vous suivi des émissions politiques, des débats, des retransmissions de meeting ? - Très rarement, très brièvement. 34. Ces derniers temps, avec qui avez-vous parlé de politique ?
- Avec vous (rires). 35. Avez-vous essayez de convaincre quelqu’un ?
- Oui j’essaye quand même de convaincre mais évidemment je sais que cette entreprise est c-souvent vaine car les controverses politique sont une apparence de rationalité 39
mais qu’elles ne sont pas rationnelles et les gens ont des présupposés et que ces présupposés sont souvent plus édifiants. 36. Quelqu’un a-t-il essayé de vous convaincre ?
- J’essaye d’examiner les arguments mais ce qu’il se passe c’est que ces arguments peuvent avoir une rationalité mais en tenant compte de présupposés que je ne partage pas. 37. Sur le travail (non médiatique) de mobilisation électorale, avez-vous rencontré/ été contacté par des militants de parti ou représentant un candidat ?
- Non je suis rentré au PS quand j’ai vu que le candidat de la droite était Sarkozy j’ai trouvé ça terrifiant et donc je suis allé rejoindre le PS en me disant que c’était l’opposition la plus efficace contre la droite de Sarkozy. Je suis allé à la fédération. 38. Avez-vous lu un tract, une affiche, un programme ?
- Je prend les tracts, je les regarde vaguement, je sais a peu près à l’avance ce qui va y 85MIN
avoir, je prends de tracts des LR et du front national, si je prends un tract du FN je sais qu’il y'a aura le mot immigration. 39. D’une manière générale, comment vous informez-vous sur les programmes ?
- J’ai pas lu les programmes en détails mais je connais les philosophies générales qui animent chaque programme. 40. Avez-vous l’intention d’assister à un meeting ?
- Là non, faut que je regarde sur Facebook.
4) LA PRATIQUE DE LA PROCURATION 41. Avez-vous une expérience de vote par procuration ?
- Oui j’ai voté aux municipales. J’ai donné une procuration j’étais à paris et j’ai voté par procuration à Lille. 42. Quelqu’un vous a-t-il demandé de voter ?
- Oui ça m’est arrivé une fois oui. Oui très peu, parce que je me déplace pas beaucoup. Je ne me souviens plus sinon… 40
43. A qui avez-vous confié votre vote ?
- Je l’ai confié à une élue socialiste seulement pour le deuxième tour parce que au deuxième tour il y aurait quelqu’un de socialiste mais elle a pris la procuration en sachant que j’allais pas voter socialiste pour le premier tour mais elle a voté socialiste dès le premier tour et donc j’étais pas très content. 44. Comment s’est porté votre choix ?
- C’était une élue, une camarade de parti. Comme elle tenait le bureau de vote c’était le plus simple il y avait pas de démarche pour elle c’était rien du tout. 45. Avez-vous déjà été confronté à un refus ?
- Non jamais. 46. Avez-vous déjà voté au nom de quelqu’un ? - Oui mais je ne me souviens plus pour qui… 47. En cas de désaccord avec le choix du mandant, seriez-vous prêt à changer son vote ?
- Ah ben non, si quelqu’un me dit je te mandate pour voter pour Fillon je voterai pour
90MIN
Fillon mais en amont je lui dirais si tu voter pour Fillon trouve quelqu’un d’autre, mais si quelqu’un me donne procuration pour voter pour Fillon je voterais pour Fillon. Si quelqu’un me dit « vote pour Le Pen » je lui dirais écoute ça m’embête un peu, trouve quelqu’un d’autre. 48. Sur les élections à venir, pensez-vous pratiquer la procuration pour les élections présidentielles/législatives de 2017 ?
- Non c’est une pratique exceptionnelle.
5) QUESTIONS SOCIO-PROFESSIONNELLES 49. Quel est votre âge ?
- Ben là j’ai 66 ans et demi. 50. Le diplôme le plus élevé obtenu ? - C’était la thèse d’état en 1984 maintenant ça s’appelle l’habilitation dirigée des recherches. 41
51. Trajectoire scolaire et universitaire ?
- Bah j’ai passé le bac c, ça veut dire S maintenant et puis après j’ai fais une licence maitrise agrégation des mathématiques puis un DEA puis une thèse de troisième cycle puis j’ai soutenu une thèse d’état en 1984. 52. Votre profession actuelle ?
- Je suis à la retraite mais avant j’étais professeur à l’université de Lille 1. 53. Quelle était la profession de vos parents ?
- Mes parents ont fais les beaux arts, mon père était peintre, ma mère était sculpteur, et comme il fallait vivre mon père a fait de la photographie d’art et ma mère est devenue bibliothécaire. 54. Comment vous êtes-vous intéressé aux mathématiques alors que vos parents étaient artistes ?
- D’abord, il y a quelque chose que les gens savent pas très bien c’est qu’il y a pus de relations avec les mathématiques et les arts plastiques qu’on croit. Vous savez on a inventé la perspective et au moment de la renaissance italienne, on a fait une théorie mathématiques sur les perspectives et mon père m’a expliqué ça et je trouvais que les raisonnements étaient absolument extraordinaires et je me suis passionné de ça. 55. Marié ? En couple ? Divorcé, veuf, célibataire ?
- Je suis en couple mais ma compagne travaille encore. 56. Quelle est la profession de votre compagne ?
- Elle est inspecteur générale elle travaille au ministère de la culture. 57. Vous diriez qu’il ou elle s’intéresse à la politique ?
- Oui mais beaucoup moins que moi, de loin. 58. Vous diriez que vous avez les mêmes opinions politiques ?
- Plus ou moins mais c’est pas quelqu’un qui est aussi engagée que moi, elle va jamais dans une réunion politique, très rarement dans une manifestation. 42
59. Vous avez des enfants ?
- Non 60. Vous êtes croyant ?
- Non je suis athée. 61. Propriétaire ?
- Propriétaire à Gare du nord et à Lille. 62. Avez-vous des pratiques culturelles (cinéma, concerts, lecture, théâtre), sportives ? 5MIN
- Les concerts oui, l’opéra et puis je avis à des concerts classiques.
43
Entretien avec Marion Après avoir longuement cherché à établir un rendez-vous téléphonique par mail, nous parvenons finalement à nous entendre sur la date du 4 avril à 16h. Rien jusqu’à 1min 39 puisque j’avais oublié d’activer le micro. Marion – Oui parce qu’en fait je vivais en Espagne, donc j’étais pas en France, Carolina – Hm hm. Marion – Donc la première fois que j’ai voté c’était en France, mais j’avais la chance de pouvoir voter et en France et en Espagne, donc je votais en France pour les présidentielles uniquement, pas les législatives puisque je n’étais pas résidente. Carolina – Ah d’accord. Marion – Et je votais pour l’Espagne pour toutes les élections espagnoles. Carolina – Vous avez une grande pratique du vote finalement, vous votez à chaque fois que vous pouvez... Marion – Ouais c’est vrai ouais [rires] Carolina – D’accord, okay, Marion – Et pour l’Europe aussi. Carolina – Super. Marion – Espagne, France et Europe 1. Carolina – Donc là vous allez voter pour les présidentielles et les législatives, et euh les législatives qui suivent ? Marion – Ouais, en France ? Carolina – Oui en France. Marion – Oui oui oui, bah là jvais voter, oui oui. Jvais même déposer ma procuration donc euh, 2. Carolina – Ah vous pratiquez le vote par procuration aussi ? Marion – Jsais pas, c’est la première fois que j’le fait, mais là c’était, ça tombait le deuxième tour, donc euh, Carolina – Hm hm, 44
Marion – J’ai estimé que c’était important que j’puisse voter. Carolina – Hm hm. Marion – Euh, au deuxième tour si j’étais pas sur Paris. 3. Carolina – D’accord. Et euuhmm, du coup, euh, comment s’est porté votre choix pour donner votre procuration ? Marion – Oh euh, tout simplement par relations euh d’amis euh, trouver quelqu’un dans le quartier euh, qui était sûr d’être là le pont du 8 mai quoi. Carolina – D’accord. Marion – Bah c’était pendant un dîner de copains quoi. 4. Carolina – Okay super, euhmm, eeeet, okay d’accord, euh, pardon, jsuis désolée jme suis un peu perdue dans le questionnaire, [rires] et c’est vrai qu’on a toute une partie sur le vote par procuration, et est-ce que vous avez, pour revenir à votre formation politique, est-ce que vous avez déjà manifesté ? Marion – Et bah oui oui oui, j’ai déjà manifesté, jvous ai dit déjà, la première fois c’était sous Mitterrand, ‘fin pour l’élection de Mitterrand […] et oui j’ai manifesté… La politique jsais pas c’que ça veut dire, mais, pour la, contre les a, contre les attentats, contre le terrorisme, j’ai manifesté contre […] et pour l’Espagne, contre les attentats, j’ai... 5. Carolina – D’accord, okay, euh, parce que du coup, vous êtes toujours entre la France et l’Espagne actuellement ? Marion – Non, non non. Jvis en France actuellement, et je réside en France, mais j’y vais plus souvent, mais euh, non non, je je…. J’ai la double nationalité donc euh. 6. Carolina – D’accord, okay super. Et est-ce que vous avez déjà adhéré à un parti politique ? Marion – Non. 7. Carolina – D’accord. Ou à un syndicat ou à une organisation professionnelle ? Ou même une association ? Marion – Non. Non. Carolina – D’accord, Marion – Non j’avoue j’ai pas, je [soupir], jsais pas [dans un soupir]. Jpourrai ptêt un jour, mais là, j’ai vraiment pas le temps en fait. Carolina – J’comprends tout à fait [dans un rire] 45
Marion – C’est vraiment une question de temps parce que [...] Carolina – Vous avez un quotidien très euh très euhm, Marion – Très chargé ouais. 8. Carolina – Très chargé ? Marion – Hm hm, ouais. Carolina – D’accord. Marion – Bah j’ai trois enfants, j’travaille 5 jours sur 7 euh [voix basse], jsuis pas mal occupée ouais. Carolina – Ah oui effectivement. Merci beaucoup hein d’ailleurs de... Marion – Non non, mais ya pas de problème, si ça peut vous aider euh... 9. Carolina – [rires] Oui euh, carrément. Euhhm, et du coup, bah je vais revenir sur les présidentielles à ce moment là, si, bien sûr, vous voulez bien m’en parler, est-ce que vous savez déjà pour qui vous avez l’intention de voter ? Marion – Oui pour Macron ouais. 10. Carolina – Pour Emmanuel Macron, d’accord. Et qu’est-ce qui vous a poussé à, à porter votre attention sur ce candidat ? 5min Marion – Bah écoutez c’est c’est c’est euuhh, déjà parce que jsuis plutôt de gauche, socialiste euh, depuis toujours... Carolina – Hm hm. Marion – Donc euh j’estime qu’il est quand même de gauche, euuuhhh... Carolina – D’accord, Marion – Son programme euh, il me plaît. Carolina – Hm hm. Marion – Autant économique que social, euh, jpense que c’est une bonne alternance du dernier euh quinquennat. Et puis euh, jss, jsuis pas du tout pour Hamon ni Mélenchon. Bon, j’avais pas trop le choix. 46
Carolina – D’accord. Marion – Bah j’estime pas avoir trop le choix. 11. Carolina – Hm hm, et euuhhmm, quelque chose pourrait vous faire changer d’avis ? Marion – [long soupir] euuuhh oui, une grosse affaire euh, grosse affaire quoi. Carolina – Ah comme avez Fillon par exemple. Marion – Ouais voilà. Par exemple. 12. Carolina – D’ailleurs est-ce que c’est quelque chose qui vous a marqué, toutes ces affaires Fillon qui sortent en ce moment ? Marion – Euh oui ça a euh un […] j’étais consciente qu’yavait beaucoup de choses qui étaient loin d’être transparentes dans le monde politique français. Donc comme on a beaucoup de choses à, après je sais que tout se tient à un moment donné maintenant, donc c’est en train de changer, euuuhh, jpense que là les gens qui sont euhh déchus euh ce sont des gens qui sont en politique depuis très longtemps et comme ils ont des habitudes depuis longtemps euh, tous euh, tous faisaient ça, euh et que Macron aujourd’hui qui est jeune euh, il est capable […] il était pas mouillé parce que voilà, il était pas dedans quoi. Carolina – Oui effectivement. Marion – Mais jpense que tout le monde aurait pu, après, voilà, yen a qui ont peut être un peu plus abusé que les autres, euh Fillon, Le Pen, mais euuuh... Carolina – Hm. Marion – Mais euh, oui, c’est des pratiques anciennes hein. Carolina – Oui ça c’est sûr, c’est sûr on en... Marion – Mais par contre, elles sont complètement illégales hein, donc c’est bien qu’elles soient punies aujourd’hui. 13. Carolina – Euhm. Et du coup parmi les propositions des candidats est-ce que yen a qui ont particulièrement retenu votre attention ? Marion – Euuuhh, sur les autres ? Carolina – Euuuh, Macron, les autres candidats comme euh, comme vous voulez... Marion – Euh... Carolina – Que vous auriez jugés intéressantes, importantes, dangereux... 47
[…] Marion – Euuhh, pour moi Le Pen, enfin, jpense qu’ya le populisme que très clairement euh je déteste. Euuhh, voilà le renfermement sur soi, euh, la sortie de l’Europe euh, non aux étrangers euh, soit disant ils veulent nos travails et nos papiers […] Fillon euuh, après moi jsuis pas très callée hein. Jtrouvais qu’il avait quelques trucs qui étaient bien euh, du côté économique, entreprises etc. Même si socialement il favorise trop euuuh, les personnes euh, aisées. Et puis Hamon Mélenchon, euh, non, trop, pour moi euh, trop extrêmement de gauche euh, trop social, on pense plus au […] du travail en France euh, trop contre tout, donc ça m’intéresse pas du tout. Carolina – J’comprends. Marion – À la fois, on est dans une position qui peut générer du travail en France, tout en maintenant un cadre social et cohérent et de rectifier finalement, essayer de mettre des gardes fous euh, à la mondialisation qu-qu-qui a des choses très positives mais qui en a aussi des pas mal négatives. 14. Carolina – Hm, c’est sûr. Et par rapport à tout ça, vous vous informez à travers euh les journaux ? Marion – Oui, bien sûr, ouais, ouais ouais. 15. Carolina – Vous en lisez régulièrement ? Marion – Oui, oui, jsuis abonnée au Monde en fait. Carolina – Oui, okay d’accord. [rires] Moi aussi, je suis tout le temps sur Le Monde. Marion – Ouais, ah [rires] 16. Carolina – Vraiment une référence. Euuuh, et est-ce que vous avez suivi les émissions politique, les débats euh, les meetings ? Marion – Pardon ? 17. Carolina – Est-ce que vous avez suivi… ? Marion – Oui tout à fait, j’ai vu le, j’ai vu le premier débat. Jverrai pas celui de ce soir parce que j’ai d’autres choses à faire. Oui j’ai regardé le premier sur euh, sur la ligne 3. Carolina – C’est un débat que j’aurai bien aimé voir, j’ai pas pu le voir, mais euh... Marion – Oh il doit être en, ça doit être en streaming. Carolina – Oui, c’est sûr. Marion – Mais bon, ça durait 3 heures, donc vaut mieux être assez motivé quand même. 48
Carolina – C’est pour ça aussi. [rires] Marion – Mais oui oui, nan, c’était intéressant, après c’est un peu superficiel toujours mais bon. Et demain ce sera encore plus donc euh, ça m’intéresse pas beaucoup. Parce qu’ya plus de candidats donc euh. Carolina – C’est vrai que 11 candidats euh c’est... Marion – Sur 3heures donc euh... Carolina – Hmm. Marion – Nan ça va être trop. Puis j’ai un autre truc de prévu donc euh. Voilà voilà... 18. Carolina – Et vous parlez de cette campagne, de ces élections euh, avec vos proches ? 10min Marion – Oui, oui oui, beaucoup. C’est une campagne que que, sur laquelle on communique euh, énormément, entre nous, tout à fait. Carolina – Bah c’est vrai qu’il se passe tellement de choses, tout le temps, que on a l’impression de parler que de ça en fait. Marion – Ouais, ouais, puis j’demande tout le temps, là tout à l’heure j’étais avec une copine, j’lui ai demandé c’qu’elle allait voter hein. Carolina – Hm. Marion – Et ouais. Carolina – Ouais ouais, tout à fait. Oui, c’est ça, c’est c’est que, ça en devient presque important. Marion – Ouais. Carolina – Euh, de savoir comment les autres vont voter pour savoir comment se situer euh. Marion – Hm. 19. Carolina – Hm. D’accord très bien, et euuhmm, et du coup, est-ce que vous avez déjà été contactée par des militants de partis ou des représentants d’un candidat ? Marion – Euh, oui mais c’est vraiment familial euh [...] mon frère qui s’est encarté Macron et qui du coup m’en parle, et qui m’a laissé le programme comme ça pour rigoler quoi. Mais j’ai pas été démarcher non. 49
20. Carolina – D’accord. Et euh, du coup vous avez lu le programme d’Emmanuel Macron ? Marion – Bah j’ai le ptit feuillet feuillet hein. Euh que jai donné à mon frère pour le convaincre. Et euh, moi jl’ai pas lu nan. Carolina – D’accord. Marion – Moi j’ai lu les journaux quoi. J’ai pas lu, j’ai pas lu, j’ai pas le temps. Carolina – J’comprends tout à fait. Marion – Mais j’aurai bien aimé ptêtre un peu plus de temps, mais bon. Voilà, j’avoue [soupir] Carolina – Ouais j’ai le même sentiment aussi. Euhmm, d’accord. Du coup maintenant jvais peut être en venir à des question peut être un peu plus personnelles euh, mais vous me répondez si vous voulez bien sûr. Marion – Ah oui [en riant un peu] 21. Carolina – Déjà euh, quel âge avez-vous ? Marion – 43 ans. 22. Carolina – 43, d’accord. Et euh, quel est le diplôme le plus élevé que vous ayez obtenu ? Marion – [inaudible] Carolina – D’accord, ah oui, super, Marion – En quatre ans quoi. 23. Carolina – Okay. Et actuellement vous exercez quoi comme profession ? Marion – J’suis responsable d’achats dans une banque. 24. Carolina – Vous êtes quoi ? Marion – Je suis responsable des achats dans une banque. Carolina – D’accord, je vois même pas c’que c’est en fait. Marion – Alors, c’est tout ce qui est euh, les relations avec les fournisseurs. J’m’occupe des achats euh, pour faire tourner euh, la banque. Donc j’achète euh des programmes informatiques, des prestations informatiques, euh, des prestations de voyages, euh, euh, ouais euh, toutes ces choses là. Carolina – D’accord, okay. Et vos parents 50
Marion – Responsable d’achats. Carolina – Hm ? Marion – Nan, nan jvous écoute. 25. Carolina – Et vos parents qu’est-ce qu’ils exerçaient comme profession ? Marion – Alors ma mère elle était sans profession, et mon père qui est à la retraite aujourd’hui [inaudible] était euh responsable de réseaux euh, il était dans le, comment dire ?, dans la promotion immobilière. 26. Carolina – Okay d’accord. Et du coup vous m’avez dit que vous avez trois enfants, vous êtes mariée ? Marion – Oui, oui. 27. Carolina – D’accord, euh, depuis longtemps ? Marion – Euhhh, pas très très longtemps ça fait euuhh, 2008 euh… ça fait 10 ans. 27. Carolina – D’accord. Et votre conjoint vous diriez qu’il s’intéresse aussi à la politique ? Marion – Oui, oh oui. 28. Carolina – Et vous avez les mêmes opinions que lui ? Marion – Oui [rires], heureusement. Carolina – C’est pratique Marion – Pas exactement non plus hein, mais euuh. M’enfin il est plus dans la politique que moi quand même. Euuhh, il est peut être un peu plus au centre que moi. Carolina – D’accord. Marion – Mais oui oui, enfin, globalement, en tout cas, oui oui, on vote la même chose. Carolina – D’accord, okay, euhm. Marion – Mais on n’a pas toujours voté pareil hein. Carolina – Hmm, ça s’est, s’est, s’est vous vous êtes retrouvés à ces élections quoi. Marion – Comment ? Carolina – Vous vous êtes concertés pour ces élections mais pas euh... 51
Marion – Aahh nan oui nan, là je sais c’qu’il va voter mais voilà. C’est que pour les gens comme nous en fait on n’a pas beaucoup le choix, en fait, on n’a pas vraiment le choix hein. Carolina – J’comprends tout à fait. Marion – C’est un peu par par par, euh voilà. Carolina – Par élimination en fait. Marion – Ouais un ptit peu ouais, un ptit peu. C’est un peu par conviction aussi, un peu, un peu des deux. 29. Carolina – Hm hm. Vous pensez que le vote est vraiment une pratique qui témoigne de la conviction d’un électeur ou euh ? Marion – Euh, bah non, moi non non hein j’ai envie d’vous dire. J’ai envie de vous dire que non parce que j’ai l’impression qu’on vote par élimination alors que je pense pas que ce soit exactement le but du vote [pause] à l’origine. Carolina – [rires] C’est vrai qu’on dirait ça au bout d’un moment Marion – Ouais, c’est devenu un peu bizarre ouais Carolina – C’est pile poil ce qu’on étudie en cours, et c’est vrai, on se pose beaucoup la question euh, les pratiques du vote, c’est très dérangeant. Marion – C’était pas le bienfait des primaires euh, droite et gauche, j’sais pas trop euh. 30. Carolina – Vous en, vous en avez pensé quoi de ces primaires d’ailleurs ? 15 min Marion – Bah euuhh [soupir], j’ai suivi un peu plus de près, pas à droite, qu’avec la gauche, [soupir] bah j’ai été déçue du résultat en fait [pause] donc euh, j’ai trouvé ça bof. Carolina – Ouais c’est sûr. Marion – J’ai été déçue du résultat, du du du truc, voilà, c’est voilà... Bah en même temps j’ai pas voté donc euh. C’est pas grand-chose. 31. Carolina – Ni pour la primaire de la droite, ni de la gauche ? Marion – Non. Carolina – D’accord. Marion – Non, c’est non. 52
32. Carolina – Et vous avez été déçue par les deux du coup ? Marion – Ouais. Carolina – Okay. Marion – Ouais ouais. Carolina – Et ça du coup, ça vous fait penser, vous en pensez quoi du fait que Manuel Valls soutienne Emmanuel Macron alors que, alors qu’ils ont fait toute une primaire à gauche pour euh... Marion – [soupir], bah j’m’y attendais vraiment, mais totalement, déjà. C’était pas du tout surprenant. Et puis il fait bien cqui veut cet homme hein. J’veux dire à un moment, c’est la, voilà hein, voilà. C’est leur, c’est leur gue-guerre interne hein, ça, ça rime à rien, mais la politique c’est comme ça donc après y fait c’qui veut. Moi ça m’choque pas. Parce que j’estime qu’il, j’estime que Macron était quand même, quand même une personne de gauche. Carolina – Hm hm. Marion – J’vote pas non plus Marine Le Pen quoi. Carolina – Ouais c’est sûr. Marion – Ptêt ffectivement, ça enlève un peu laaa, ça enlève un peu l’intérêt des primaires finalement. Carolina – Oui bah c’est ça, moi c’est c’que j’m’étais dit aussi, mais euh, mais ça m’a pas surpris du tout non plus, parce que ouais, on s’y attendait, finalement... Marion – Ouais, ouais, puis chacun est libre de faire c’qu’il veut hein. Carolina – Hm. De tout façon maintenant ils ont plus aucun scrupule ! Marion – Exactement, ya plus trop de règles en fait j’trouve. Carolina – Hm. Marion – Voilà, exactement. 33. Carolina – Hum, du coup jvais revenir… Ah oui, vos enfants du coup, vous avez trois, ils ont quel âge ? Marion – Oh ils sont petits. Ils ont 11, 8 et 4 ans. Carolina – D’accord. Donc euh bon ils s’intéressent pas encore tout à fait à la politique euh… Marion – Aaahhh, si si si, ils s’intéressent à leur manière euh... 53
34. Carolina – Ah quand même ? [en même temps] Marion – Ils reçoivent un ptit journal euh, ça s’appelle euh mon ptit quotidien, et on leur parle un ptit [insistance sur ce mot] peu de politique dedans, ya tous les candidats, euh, ma fille de 8 ans m’a fait un gros marqueur rouge sur la tête de Marine Le Pen, donc euh, comme ça, alors qu’on en parle pas particulièrement, enfin, j’ai l’impression de pas en parler particulièrement. Mais elle était très consciente de de de, du fait qu’elle aimait pas les étrangers et qu’elle était pas bien quoi ‘fin. Carolina – Impressionnant, aussi jeune que ça, c’est euh... Marion – Ouais, ouais, je pensais pas du tout, mais bon on fait, ils regardent beaucoup de choses maintenant, la télé, ils ont le temps de [inaudible] C’est, on s’est. 10 11 ans qui est au collège, oh bah lui il s’y intéresse hein, il demande s’il est de gauche ou de droite, oui oui nan, on lui en parle un petit peu hein. Carolina – Hm, bah c’est super hein. Marion – Bah les enfants parisiens ont été assez près […] qui ont touché quand même de très près Donc, c’est quand même très près, dans le 10ème. En fait ils ont une […] conscience, qui sert à […] Carolina – Hm effectivement, Marion – Qui dirige tout ça quoi, qui nous protège quoi finalement. Carolina – Hmm, c’est sûr, c’est sûr. Marion – Je pense. 35. Carolina – Hm hm, c’est le problème, c’est le problème. Humm, est-ce que vous êtes croyante ? Marion – Non. Carolina – D’accord. Euuhh, bah ecoutez, je pense qu’on a fait le tour. J’ai l’impression d’avoir fait le tour. Marion – Ah bon ? Ah super. Carolina – Voilà comme ça jvous embête plus.
Réponses complémentaires par mail : 36. Carolina – Depuis quand êtes-vous inscrite sur les listes électorales du 10ème arrondissement ? Marion – Depuis 5 ans à peu près 54
37. Carolina – Où étiez-vous inscrite avant ? À ce moment là, si je m'en souviens bien, vous m'avez expliqué que vous votiez plutôt en Espagne avant, quand vous y étiez résidente. Pourriez-vous me rappeler à quel moment de votre vie cela prenait place ? Et quand est-ce que vous êtes revenue en France ? Marion – Dans le 9ème. J'ai voté depuis l' Espagne pour les présidentielles françaises jusqu'en 2008 puis j'ai déménagé en France à ce moment là. 38. Carolina – Quel est votre premier souvenir politique ? Si je me souviens bien, il s'agissait de l'élection de François Mitterrand n'est-ce pas ? Qu'en pensiez-vous à ce moment là ? Marion – Je me souviens juste du monde dans la rue qui défilait pour célébrer la victoire, j'avais 6 ans ! 39. Carolina – Vous souvenez-vous de discussions, débats politiques avec des proches durant votre jeunesse ? Marion – Oui, mais souvent plutôt sur des gens qui n'étaient pas de même bord donc des conversations assez agitées ! 40. Carolina – Pourriez-vous m'expliquer de nouveau les circonstances de votre premier vote ? (il me manque le début de votre réponse…) N’a pas répondu. Elle m’a expliqué qu’elle répondrait si elle pouvait. 41. Carolina – Sur le vote par procuration, j'ai complètement oublié de vous demander pourquoi vous ne serez pas sur Paris lors du deuxième tour. Marion – Je suis en week end en Bretagne 42. Carolina – Je ne suis pas sûre d'avoir tout compris par rapport à votre frère : vous avez un frère encarté à En Marche, et un autre à qui vous avez donné le feuillet sur le programme d'Emmanuel Macron pour le convaincre ? Ou s'agit-il peut être pour l'un d'entre eux de votre beau frère ? Marion – Il s'agit de mon beau frère qui s'est encarté En Marche. 43. Carolina – Pourriez-vous me redonner l'intitulé de vos diplômes ? Je n'ai pas bien entendu… Marion – J'ai un Bac B puis un BBA (Bachelor of business and Admnistration) 44. Carolina – Pour finir, je n'ai pas réussi à correctement entendre quelle était la profession de votre père, pourriez-vous me le rappeler ? Marion – Il est à la retraite. Il a fait sa carrière dans l'urbanisme, et notamment crée le 1er réseau de résidences étudiants en Espagne. Regrets : ne pas avoir posé plus de questions sur les orientations de vote de son entourage, ne pas avoir suffisamment insisté sur certains points. 55
Entretien avec Dominique L’interview c’est dérouler dans un café « le 52 Faubourg Saint-Denis » sur le rue de faubourg Saint-Denis. Madame Dominique été assise seul sur la terrasse de café, qui n’était pas large mais plutôt longue, en tout ils comptée 11 petite tables l’une à côté de l’autre. A 5 tables plus loin de Madame Dominique Maurain, une autre Damme d’environs 35 ans été assise toute seul aussi. Madame Dominique Maurain, été vêtu d’un Monteux noir avec une fourrure belge qu’elle avait posé à côté d’elle sur une chaise, un pantalon gris et un pull belge aussi, et des chausseurs noirs, elle porté une chaine en or, et elle porté deux bagues d’or aussi sur sa main droite ou majeur et l’autre à l’annulaire. Le quartier été calme, et propre j’ai remarqué qu’il n’avait pas beaucoup d’étranger qui passer par là, au revanche ils ‘avaient beaucoup de voiture de police qui passée et des motos.
1. Youcef : on va commencer madame ! 2. Dominique : ok ! si on n’entend pas que les voitures 3. Youcef : « un petit rire » je l’espère. En fait j’aimerais bien connaitre si ça ne vous dérange pas, votre itinéraire de vote ! êtes-vous inscrite sur les listes électorales ? 4. Dominique : en tant que votant ? 5. Youcef : oui 6. Dominique : oui 7. Youcef : et c’est où ? 8. Dominique : bain en générale je vote à une école dans le 10éme « l’aire étonnait de ma question » 9. Youcef : dans le 10éme 10. Dominique : oui 11. Youcef : et je peux s’avoir le nom de l’école, ou elle se situe ? 12. Dominique : ah, en générale je vote, dans l’aller, dans l’école qui est au carrefour de la rue faubourg Saint-Denis et de la rue de masse, je ne sais pas le nom de l’école 13. Youcef : d’accord, et depuis quand vous étés inscrits sur la liste électorale ? 14. Dominique : j’ai oublié, ça fait très, très longtemps 15. Youcef : d’accord, et si on parler de votre premier souvenir politique ça serait quoi ? 56
16. Dominique : l’un de mes oncles qui été ou conseil municipale d’une petite ville de province ou je suis née 17. Youcef : je pourrais s’avoir son nom ? 18. Dominique : Pompaire dans les deux sèvre 19. Youcef : d’accord super 20. Dominique : ils ont entre 10000 ah 10000 habitants 21. Youcef : et c’est dans le nord, dans le sud ah, vue que je suis étranger je connais pas bien la géographie de la France ? 22. Dominique : ce n’est pas loin de la Loire, un fleuve qui s’appelle la Loire 23. Youcef : et avait vous le souvenir d’un évènements
politique marquant de votre
enfance ? 24. Dominique : bain justement avec cet oncle il y’avait le 14 juillet par exemple, les élections quand il a refusé d’être maire, parce que c’est ça femme ma tante qui ne voulais pas, donc il est resté membre de conseil municipale mais il a pas prêt la tête, donc ils y’avaient des discussions à la maison 25. Youcef : et ahh après il a prêt la tête au non ? 26. Dominique : non il a pas prêt la tête jamais, et puis comme souvenir personnelle si c’est politique je ne sais pas mais au moins oui ahh les évènements 1968, ah c’est moi qui les es vécu pas, pas mon oncle 27. Youcef : les évènements de mai 1968 ? 28. Dominique : c’est ça 29. Youcef : que représente cette date pour vous ? et comment avais-vous vécu ce momentlà ? 30. Dominique : à mes yeux incroyable, j’été élevée ah, bien rangé ah, bien sage ah, et tout voir paris ah en désordre, en fin le cartée latin, c’été incroyable pour moi et ah pouvoir manifester dans la rue, c’été aussi incroyable c’été une joie. 31. Youcef : en fait, ces manifestations en commencée par les étudiants qui demandé plus de liberté, plus de démocratie, et tout, et ensuite ils ont fait une alliance avec les ouvriers, et c’est devenu complétement autres choses ? 32. Dominique : c’été beaucoup plus social 57
33. Youcef : exactement 34. Dominique : bien sur oui, et c’été ah incroyable inimaginable ah voilà, une fois je n’ai pas peu rentrée chez moi parce que c’été entre deux barricades, en fin c’été fermé, un ami à l’époque été un militant ah extrême gauche, donc je l’accompagnée un peu. 35. Youcef : et donc on peut dire qu’il vous a influencer un peu ? 36. Dominique : non, il me traité de sale petite bourgeoise ah « elle rit » 37. Youcef : y’a-t-il eu un homme au, une femme politique qui vus marqué durant votre enfance ? 38. Dominique : Mendès France 39. Youcef : Mendès France ! 40. Dominique : oui parce que il nous obliger à boire de lait à l’école « elle rit », je n’aime pas le lait « elle rit encours plus fort » 41. Youcef : c’est vrai que c’est marquant « je rie » 42. Dominique : et j’été petite ah, mais bon pourquoi en bois de lit « elle le dit en haussant la voie » 43. Youcef : et avez-vous un souvenir de débat politique avec des proche, parents, frères, sœurs, conjoint 44. Dominique : j’ai déjà répondu, avec mon oncle et ma tente, on est d’une famille de gauche ah, mais gauche tranquille ah, PS tranquille, ah voilà ah donc c’été les conversation la dessus « un petit blanc », rien de plus ah , moi j’été un peu plus à gauche, gauche, ah ça les inquiéter pour ma santé quoi, pas pour autre chose, c’été pour eux ahh lier a la jeunesse, mais pour les revendications été toute a fait sincère « 5minutes » ah, j’ai eux aussi pas mal de discussion sur le rôle de la femme, j’été évidemment, je suis encours disant plutôt féministe ah, pas pure et dure mais demandant une grande égalité, et avec mon ami pas celui de 68, un autre je me souviens on aller suivre des manifestation pour ahh la pilule la contraception, et les cortège féministe ahh il m’accompagner parce que-il trouver que c’été un combat important, et une fois ça m’avais choqué c’est pour ça que je m’en souviens, il s’est fait virée de cortège de manifestante parce qu’il été un homme, et donc j’ai expliqué au filles il est la part sympathie, il m’accompagne, « non on veut pas d’homme » , donc je suis partie avec lui, et on est allé dans une autres association, un autre endroit, voilà ça c’été des discussion qui me prenait pas mal le cœur oui la position de la femme 45. Youcef : et vous vous battez toujours pour la cause féminine 58
46. Dominique : bain je suis un peu âgée mais ahh ce n’est pas fini pour les femmes pour les jeunes 47. Youcef : bien sûr, et je pense même que maintenant la cause féminine s’attire beaucoup plus d’homme 48. Dominique : ah oui ah, le rôle de père, de l’homme a la maison, a beaucoup changer en bien, je vois dans la rue des père , des jeunes pères portant leur bébé dans les bras au bien sur le ventre comme les femme et tout « elle me fait des signe de main pour m’expliquer comment les bébé sont portés par leur père », c’est nouveaux je suis désolée de dire ça, et en vois bien qu’il adore le petit bout de chou, ah je trouve ça géniale moi, avant ah les hommes, ils s’intéresser à leur enfants quand ils marches a peu près mais pas de tout pour donner le bain, pour donner le biberon, mon père disait à ma mère t’as fille pleur «elle rit » 49. Youcef : mais quand elle ne pleure pas c’est ma fille « je rie » 50. Youcef : diriez-vous que vous avez été élevée dans un milieu politique, parents familles ? 51. Dominique : politique ah, moi je dirais éveiller mais ahh, éveiller consciente, intéresser, par ahh, par la politique oui mais je dirais ce n’est pas un milieu politique ah, appart cet oncle dont je vous parler, ah les autres ne participer pas à une mairie à un conseil ah, mais intéresser oui, oui, oui, oui 52. Youcef : vous souvenez vous de votre premier vote ? 53. Dominique : non, je suis trop vieille, vous voulez un café je vous invite « quand le serveur sort à la terrasse elle m’invite à prendre un café » 54. Youcef : oui volontiers merci, toujours à propos des élections, avez-vous le souvenir des élections suivante ? élections législatives de 1968 ? 55. Dominique : ah non, je pense que c’été toute été rentré dans l’ordre n’est-ce pas, donc ah grosse déception de Gaulle et compagnie ah, oui je ne peux pas oublier tout est rentré dans l’ordre j’été à paris je ne sais pas en province comment ça été vécu 56. Youcef : et ça fait combien de temps que vous habitez à paris ? 57. Dominique : presque tout le temps ? 58. Youcef : d’accord, donc vous êtes venu à paris quand vous étiez enfants ? 59. Dominique : non, j’aller moi en province en vacances chez ma grand-mère chez mon oncle ah, je n’ai pas vraiment ah, si j’ai travaillé 3 ans à Nantes, « un petit blanc » voilà c’est tout et c’été déjà ahh bizarre ah c’été pas paris ? 59
60. Youcef : ah oui, vous pouvez m’expliquer ? 61. Dominique : je vais vous expliquer, alors vous voyez j’habiter ah « un blanc » à paris un quartier vivants, et je suis allé travailler 3 ans à Nantes, mois de septembre très beaux magnifique ah , je sors de travaille, il été ah presque 20h, et comme je fais là, je vais prendre un café au un verre ah je ne sais pas en terrasse à 20h, et je vois le garçon qui balaie, et ahh il balaie et il met les chaises sur les tables, je lui dit qu’est-ce que vous faite, il me dit il est 20h en ferme, c’est pour vous dire le décalage, il fessait très beau très doux « 10 minutes » ah, ça changer Nantes ah, ce que je vous dit et vieux, maintenant c’est une ville plus universitaire , ils ‘y a plein de jeunes, et d’autre choque comme ça, je suis partie travailler seul, j’été suspecte ah, aux yeux des femmes bourgeoise de Nantes parce que j’aller leur piquer leur marie, à paris jamais quoi jamais ah 62. Youcef : à paris c’été plus ouvert plus décontracté 63. Dominique : oui bien sûr, bien sûr tout à fait, ouverte, tolérante tout ce que vous voulez 64. Youcef : vous vous souvenez de l’élections de F, Mitterrand en 1981 ? 65. Dominique :oui, j’ai ah mon, mon copain de l’époque mon meilleur amie toujours aujourd’hui, vous voyez je suis fidèle quand même, qui été chez lui et moi chez moi et il me dit ah , regarde la télé, il été 20h moins 2, et à 20h la tête de nouveaux président apparait sur l’écran de télévision, voilà et après il est venu, et ahh, il avait un scooteur et on est allé faire un tour dans paris, théâtre de L’odéon, la bastille, et tout ah Paris qui déborder de joie parce que, ça fessait longtemps qu’il n’y avait pas eu la gauche au pouvoir, c’est un bon souvenir oui , 66. Youcef : et à propos des élections de 2002 et la qualification de J-M le Pen au second tour ? 67. Dominique : je m’en fou, je m’en fou, je partage pas de tout ah l’angoisse l’inquiétude actuelle pour Marine le Pen, non je m’en fou, je ne sais pas comment le dire ah peut-être je suis idiotes ah j’ai crois pas, maintenant j’ai toujours dit à cette amie, si la France a besoin de 5 ans de Front National, et bain elle les auras et après elle va changer, mais je n’y crois pas, je, je ne sais pas, je peux pas vous dire, c’est tellement ahh , en fin si on essaye d’appliquer un petit peu le programme de Marine le Pen c’est pas possible quoi , c’est vous êtes pour Marine le Pen tempi pour vous 68. Youcef : non moi je ne suis pas pour Marine, la France en dehors de l’UE, le changement de la monnaie pour le franc ahh 69. Dominique : tout à fait oui, oui moi je n’ai jamais été pour là ce que j’appelle la politique de cloché, c’est à dire la petite église le petit village, sans cloché, moi je suis pour les portes ouverte, 60
large, large, large, large, la France, l’hexagone, l’Europe c’est parfait, la planète c’est encore mieux vous voyez, mais ah c’est en doit tous refermé les portes derrières ces frontières je trouve pas ça bien, ça ne m’intéresse pas c’est pas mon truc, c’est ma façon de vivre est de recevoir les choses 70. Youcef : à propos de l’élections de F Hollande 2012 ? 71. Dominique : rien ! 72. Youcef : il vous a déçu, non ? 73. Dominique : non il ne m’a pas déçu, j’ai un peu d’affection pour lui, de l’affections mais pour moi, il a pas une dimension politique, il a pas quoi, il va passer et puis c’est tout, c’est dommage 74. Youcef : avez-vous déjà adhéré à un partie politique ? 75. Dominique : non, 76. Youcef : jamais ? 77. Dominique : syndicat oui, partie politique non 78. Youcef : et ça s’appeler comment ? 79. Dominique : CFDT 80. Youcef : pardons « j’avais pas compris la première fois » 81. Dominique CFDT « elle me l’épelle lettre par lettre » 82. Youcef : ah d’accord, et c’été a qu’elle occasion ? 83. Dominique : bain au travaille pour m’associer à la revendication de mon entreprissent, participer et aussi demander l’égalité de salaire pour le même job entre la femme et l’homme, ça aussi. 84. Youcef : qui n’est toujours pas appliquer au jour d’aujourd’hui 85. Dominique : exactement, merci de me le rappeler « elle rit fort » 86. Youcef : avez-vous déjà adhérée a des associations ? 87. Dominique : si, sportive ah mais pas politique 88. Youcef : dans la formations de vos opinions politiques étant jeunes, ou ensuite au cours de votre vie, y-a-t-il une ou plusieurs personnes qui ont particulièrement compté ? 89. Dominique : ce lui qui a le plus compté, je crois c’est le copain dont je vous parler en 68 extrême gauche, l’actuelle ahh, em « un petit blanc » on est proche, il ne m’apprend rien je lui 61
apprends rien, « 15minutes » on a la même opinion, en pensent un peu en gros la même chose 90. Youcef : et si on parler un peu de la compagne actuelle, avez-vous l’intentions de voter pour la présidentielle ? 91. Dominique : cette élection ! oui 92. Youcef : si ce n’est pas indiscret pour quel candidat vous aller voter ? 93. Dominique : c’est indiscret ! Macron, c’est tout ce qui me reste 94. Youcef : vous aller voter Macron au premier et au deuxième tour ? 95. Dominique : oui 96. Youcef : que pensez-vous des autres candidats de la primaire de la droite, « Poisson, Juppé, Sarkozy », « il y’avait une moto qui est passer » 97. Dominique : quoi, je n’ai pas compris 98. Youcef : que pensez-vous des autres candidats de la primaire de la droite « Poisson, Juppé, Sarkozy, Le Maire, Fillon » ? 99. Dominique : oui, basta ! Fillon ahh j’ai été déçu par Fillon, je ne m’attendais pas à tous ces casseroles qu’il à, actuellement il se présentait comme quelqu’un d’honnête, de franc, il a une bonne tête, ah, pas mal, et puis là c’est mouche c’est nul, je trouve que la compagne et la détestable et nul. 100.Youcef :et vous pensez qu’il est coupable Fillon, de ce qu’il est accusé ? 101.Dominique : je pense qu’il est ahh, comme d’autre ah, il a profité de certain avantage 102.Youcef : il a ses magouilles a cachées 103.Dominique : ce n’est pas, c’est trop fort le mot magouilles, mais ah, ils font tout ça ah, ils profitent, et ah bin c’été pas clair il a oublié entre guillaume de déclarer quelque chose ah voilà, la ‘est l’histoire de ses costumes, vous avez suivez cette histoire ? 104.Youcef :de 42000 euros pour ses costumes ! 105.Dominique : oui c’est beaucoup ah, mais on le persécute là vous voyez, on le persécute, après en vas chercher quoi ses chaussettes, ses culotes, ah qui a fait les travaux dans sa maison, peutêtre il n’a pas fait peindre les volets de son château par un copain au, un copain, copain ah vous voyez ce que je vous dire ! c’est on cherche comme ça comme ça on va trouver bien sûr, oui mais quand même j’été déçu, je trouve que la compagne elle est nul. 62
106.Youcef : vous auriez préférez qui à droite ? 107.Dominique : à droite j’aurais préféré Juppé 108.Youcef : Juppé ! 109.Dominique : oui le côté droit dans ces bottes, ce n’est pas mal, lui il est ah, Fillon aussi mais bon c’est casser maintenant l’image de Fillon est cassé, Juppé il a toujours une image de rigueur, jusqu’à est ce que on découvre que ! mais peut-être pas 110.Youcef : pour le moment il y’a rien 111.Dominique : pour le moment il y’a rien, moi j’aimais bien Obama par exemple 112.Youcef : Obama 113.Dominique : oui 114.Youcef : est ce qu’il y’a des d’autres candidats pour lesquelles vous pourriez voter ? 115.Dominique : je n’ai pas le choix ah, Hamon, oui Mélenchon, je peux pas le voir, c’est claire je déteste ce mec, c’est ah, c’est pas tant les idées c’est l’homme l, je le déteste et les idées sont trop utopiste, on peut toujours rêvés en regardant là l’une les nuages, mais ça ne fait pas vraiment avancé les choses, il faut redescendre un peu sur terre je trouve, qu’il a eux aussi le coté francofrançais ahh, je déteste ce mec « beughk » 116.Youcef : avez-vous l’intention de voter pour les législative ? 117.Dominique : je ne sais rien, je sais pas, je me suis pas occupé, je sais pas ce qui se passe d’ailleurs qu’est-ce que on fait pour Paris ? 118.Youcef : je sais que on veut construire un meure de verres autour de la tour Eiffel qui feras 2,5 mètres de hauteur 119.Dominique : oui oui, je sais bien, j’ai vue aussi que on va récupérer aussi le musée ah, le musée des arts et traditions populaire ou Bois de Bologne qui été laisser à l’abondant, c’est ah , le mec de Luis-Vuitton là Bernard Harnot qui vas s’occuper de toute la réfections et tout, mais bon on verra bien, j’ai ma carte citoyenne, Paris citoyenne et ah, là je sors de la mairie, j’ai prêt de la documentation, pour aider ah un amie étranger, il s’est pas à qui s’adresser etc, j’ai pas de voiture donc moi je trouve que madame Hidalgo, elle a raison sur la vignette, mais mon copain toujours le même lui il a une voiture et une moto et lui il est fou furieux bon « elle rit »
« 20mintues » ça nous fait des diner un peu agiter. 120.Youcef :si, on parler un peu des évènements qui se sont dérouler durant la compagne qui vous ont particulièrement marqué ? 63
121.Dominique : oui ah bon je sais pas, les incertitudes ah , Vals au pas Vals ah , finalement c’est Hamon, et puis les coup de merde de gauche, ahh je, je regarde l’heur ça va « c’est la première fois qu’elle regarde l’heur depuis qu’on a commencé l’entretien à la « 20 :34minutes » ah je n’aime pas de tout cette compagne actuelle je l’es, je la rejette je la trouve mouche, minable, je trouve que les médias font ah , je suis une ancienne journaliste, donc un boulot mauvais, ils appuie sur les mauvais pédales, on est ah on travaille maintenant le peuple si on peut dire ça, c’est un mot que j’aime pas trop mais a l’émotions pas à la raison, moi je déteste ça, c’est ah la télé et tout ça ils battes les tamtam, en fin il travailles les médias les journalistes à l’émotions, à l’estomac pour que les gens réagissent « nanana » c’est pas comme ça, pour moi c’est pas comme ça qu’il faut faire, c’est en réfléchissant et ah, voilà donc ah , je m’en fou sa m’intéresse pas quoi, je ne sais pas comment vous dire, mais ah ça, ça vole pas haut, ça vole pas haut de tout c’est Bad gamme c’est nul, c’est ah, ils ont autres chose à dire ils devraient, et il parait que les hommes politique Français sont particulièrement nul en économie, il n’y a pas une bonne formation. 122.Youcef : à propos de ce que monsieur Macron a dit en Algérie sur la colonisations Française qui été un crime contre l’humanité, vous en pensez quoi ? 123.Dominique : le mot est un peu fort, on a apporté, bon la France a apporté des choses dans les payés qu’elle a colonisé, mais on a aussi cassé ah, casser des gens, casser des cultures, casser casser, casser, on a apporté le foutu christianisme alors ça ah, ne m’on parler pas je suis laïc 124.Youcef : parmi les propositions des différents candidats est-ce que certain ont retenu votre attention ? 125.Dominique : oui mais ah, je ne suis pas bonne là-dessus, l’histoire de Macron et des ces retraite, l’histoire, ah oui alors Hamon et la location universel il a fait marche arrière, ou on est ? on est des bébés tout roses ah moi je suis contre, je vois pas pourquoi en naissant on donnerait de l’argent, c’est tout le reste je sais pas, en fin si, les mesure a la con de Marine le Pen, en ferme tous les frontière et tout ah, pardon de parler comme ça 126.Youcef : non il n’y a pas de soucis vous êtes super sympa, je vais vous donner quelques thèmes, vous allez me dire si vous en avez entendue parler et ce que vous en pensez ? si ont commencé par rendre le service civique obligatoire, vous savez qui a dit ça ? Dominique : non mais je suis pour remettre le service militaire obligatoire, je suis pour ça, parce que je trouve qu’il manque énormément de formation, l’éducation national Française a vraiment beaucoup beaucoup besoin c’est indispensable de se refaire, c’est ah, et du coup former des tat de jeunes, il y’a aussi le service civique il y’a aussi le service militaire 127.Youcef : c’est Manuel Vals qu’il la dit, et pour légaliser le cannabis ? 64
128.Dominique : si tu veux, je suis pas contre, moi j’ai arrêté de fumer donc ah, ça me concerne pas, encore une fois ça serais mieux si ça s’accompagner avec des gens responsable, je suis ah « un petit blanc » choqué par le développement de la consommation de l’alcool chez les jeunes, Paris, je suis sur tout à Paris il y’a un nombre de café énorme, il y’en a jamais eu autant je pense, ça bois, ça bois, ça bois, beaucoup trop, beaucoup trop , les anglais, les jeunes anglaise c’est pareille voir pire, les Français ils sont met à la bière, il picole, picole, donc le cannabis pourquoi pas mais avec une responsabilité, « 25minutes » et la responsabilité encore une fois c’est à l’école ou est-ce que, c’est as dans la famille que, ça pourrais être à la famille mais en générale ce n’est pas à la famille, ils ont pas le sens des responsabilités, ils picole ils fumes de cannabis, est sont à vélo, est sont en voiture et il conduisent, ça non, bon vous voyez le cannabis oui mais avec une responsabilisation, 129.Youcef : et pour la suppression des 500000 postes de fonctionnaires ? 130.Dominique : je ne sais rien ça me fait rigoler « elle rit » 131.Youcef : je pense vous savez qui a dit ça ? 132.Dominique : ah qui a dit ça, je sais plus non ? 133.Youcef : c’est Fillon, et mettre en place un revenu minimum universel ? 134.Dominique : on a déjà parler 135.Youcef : oui exactement, se rapproche de la Russie de Vladimir Poutine ? 136.Dominique : je suis contre 137.Youcef : c’est Fillon et Le Pen, qui ont dit ça 138.Dominique : ni de Trump 139.Youcef : mettre en place la IV république ? 140.Dominique : qu’est-ce que ça veut dire ? changer la constitution 141.Youcef : c’est une proposition de Mélenchon et Montbourg 142.Dominique : je ne sais rien pourquoi pas, ça dépend de ce qu’il y a dans la constitution, je sais pas je suis pas contre 143.Youcef : et réformer l’ENA ? 144.Dominique : oui mais à quoi en joue, réformer l’éducation national de début, jusqu’à là-haut « elle me fait un signe de main » réformer l’ENA oui 145.Youcef : mettre en place un gouvernement économique de la zone euro ? 65
146.Dominique : qu’est-ce que ça veut dire ? 147.Youcef :je pense ça veut dire, mettre un gouvernement économique : c’est mettre en place un budget commun, des impôts communs 148.Dominique : au niveau européen, au niveau France ? 149.Youcef : non c’est la zone euro 150.Dominique : oui, bain sa serais peut-être bien 151.Youcef : sortir de clivage gauche/ droite ? 152.Dominique : oui mais ah, je ne sais pas répondre à ça parce que ahh, c’est des mots qui recouvrent ah, des réalités différentes, théoriquement, être de gauche c’est être un peu plus humaniste un peu altruiste, être de droite, c’est plutôt conserver ces privilège et en avoir d’autres, alors qu’on appelle ça comme ça au ça comme ça, ça change rien, c’est une réalité d’être humain ah, moi je pense qu’il faut partager, humaniste, mais ah, bon ils y’a des endroits qui partagent, je ne suis pas religieuse ah je vous l’es dit je suis laïc, mais dans la religions catholique , certaines personnes pratiquent le partagent très généreusement, c’est très bien, c’est que c’est des notions qui se mêlent, gauche droite ah donc c’est difficile, il y’auras toujours des déférence, par exemple au niveau économique celle qui préfèrent la tendance, qui préfèrent le capitalisme, celle qui préfèrent que l’état prennent en charge toute une partie de l’économie, genre machiste si vous voulez, c’est des vieilles querelles, on pourrais passer a autres chose mais l’être humain ah , plus je veilliez plus je m’aperçois que l’être humain fait des sicle, « en fessant un cercle avec ça main » vous voyez ça, redeviens, reviens, reviens, reviens, vous êtes beaucoup trop jeunes pour vous rendre compte de ça, mais vous verrais, et c’est dommage, je pensais que en allais plus progresser dans le sens comme ça « elle me fait un signe de main » et la en redescend, en remonte ah ! mais on redescend 153.Youcef : genre à chaque fois on avance, on avance puis on arrive à un point ou on redescend ? 154.Dominique : on recule, on rétrograde, on remet des privilèges ah, au lieu d’avancer, à mes yeux ah 155.Youcef : construire un New Deal européen 156.Dominique : a New Deal ça veut dire quoi, oui je sais mais qu’est-ce qu’il met dedans ? 157.Youcef : je ne sais pas 158.Dominique : moi n’ont plus, il y’a même quelqu’un qui a proposé de supprimer le ministère de la culture, je sais pas qui c’est, c’est pas grave 66
159.Youcef : est-ce qu’il y é des sujets qui vous préoccupent et/ou qui vous concerne vous personnellement ou vous proches, et qui n’ont pas été évoqués par les candidats, et que vous souhaiteriez voir aborder durant la compagne, quelque chose qui vous tien a cœur ? 160.Dominique : le sujet numéros 1 c’est l’accueil des migrants, c’est énormes « 30minutes » je ne sais pas, j’ai pas de solution, bain si on met ah en fin vous le savez bien, 100 à labret, il y’a en cour 100 qui arrivent, j’ai entendu une phrase qui m’as touchée, c’est un écrivain, il a dit, « je ne peux plus me baigner dans la méditerranée parce que il y’a trop de corps de cadavres » , j’avais pas penser à ça la méditerranée étant une mer magnifique j’adore, et rien que vous en parler de vous dire ça j’ai des frison, c’est vrai le nombre de sujet, on sait pas, on sait pas comment le résoudre, et puis à droite en s’en fou un peu hein , à l’extrême droite en s’en fou dehors, dehors, dehors, je ne suis pas pour dehors, dehors, dégages, appart ça qu’est ce qui y’a ah, donner plus d’argents a la recherche médical, ah « un petit blanc », donner plus d’argents a la culture, refaire l’éducation national, saie ça ahh, c’est à mes chevaux là je galope « elle rit » 161.Youcef : j’ai remarqué vous êtes beaucoup calée sur la question de l’éducation national ? 162.Dominique :oui ma mère était dans l’enseignement, je trouve que c’est la base ah, je prends le métro les gens n’ont aucune ah pardon, aucune éducation, même si je vous parle des gens mais pas seulement, même si on vient d’un autre pays je sais pas des migrants ,même si on vient d’un autres pays on essaye de respecter les coutumes, la politesse de pays qui nous accueils entre guillemets, si on le fait pas si ça famille ne le fait pas, c’est l’école qui doit le faire elle ne le fait pas n’ont plus. 163.Youcef : il faut s’adapter, s’intégrer 164.Dominique :oui bien sûr mais si vous, si vous, en fin je veux dire il y’a des bout de chou de 3 ans et tout ah, il faut que l’école leurs apprennent beaucoup de chose de la société Française, comment on vie comment on se débrouille comment ah, et, et, plein d’autre choses, mais rien que ça quoi, c’est pas possible parce que ils hérites le Français moyen, juste par un comportement ils sont impolies, ça déclenche chez le Français l’hostilité, alors que c’est nul quoi ils se fait qu’ils disent excuser moi ou pardon, c’est des bêtise comme ça 165.Youcef : à propos de la campagne présidentielle comment vous informez-vous en ce moment ? 166.Dominique : la télévision, en fin d’abord l’ordinateur, la télévision et la Radio 167.Youcef : a qu’elle fréquence la Radio ? 67
168.Dominique : France inter, vous en avez encore beaucoup comme ça ? 169.Youcef : ah on a presque fini 170.Dominique : « elle rigole » 171.Youcef : la télévision, qu’elle chaine ? 172.Dominique : la 2 173.Youcef : et pour internet ? 174.Dominique :alors internet j’ai l’abonnement au point, et a Slate, Slate c’est un journal uniquement sur ordinateur, et ah c’est un mode d’expression jeunes on vas dire, de temps en temps ça agasse, et puis le point c’est de plus en plus traditionnelle, en fin un jour j’ai apprêt que on a un abonnement gratuit ah , deux ou trois fois par jours ils envoient les titres les articles, et là je l’es ça ah, j’achète en revanche beaucoup moins de journaux, toute ma vie ah , non pas toute ma vie ah , très longtemps j’ai acheté un journal tous les matins, je prenais le métro pour aller bosser, j’acheter l’IB, j’acheter le monde ah j’acheter tout ça de temps en temps, là je viens d’acheter « elle sort de son sac un magazine sur l’empire ROME », ce n’est pas les élections d’aujourd’hui, oui on lisant les choses comme ça on retrouve, c’est pour ça que je vous dit il y’a des cycles, on retrouves des ah des ah, attitudes des conneries d’aujourd’hui de l’être humain tout simplement, des problèmes d’ambitions personnelles, de dénonciations, de, de l’être humain, oui oui oui tout ça mais on pourrais peut-être grandir un peu non. 175.Youcef : avez-vous suivez des émissions politique, des débats, des retransmissions de meeting ? 176.Dominique : ahh « elle hésite un peut », en 68 j’aller beaucoup au l’assemblée générale « 35minutes », depuis ça m’es passer, je peux écouter des meetings à la télévision par exemple, c’est da l’AIR ou vous voyez des émissions des débats comme ça un peu pas beaucoup, en générale ça déclenche l’envie de balancer quelque chose 177.Youcef : comme la télécommande « je rie » 178.Dominique : non pas la télécommande, mais une tomate ou un œuf ou ah. 179.Youcef : parler vous de la compagne et des élections présidentielles et législatives à venir avec vos proches ? 180.Dominique : avec mon meilleur ami oui bien sûr, et ah, avec deux autres amies filles oui, mais pas, pas trop parce que on est pas forcément d’accord et je préfère rester amie, plutôt que de me battre pour une idée et un bulletin de vote, elle changera pas son idée, je ne changerais pas mon
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idée donc voilà, je ne vais pas au réunion politique à la mairie de 10éme au ailleurs, non je ne vais pas. 181.Youcef : sur le travail non médiatique de mobilisations électorale : avez-vous été contacté par des militants de parti ou représentant un candidat ? 182.Dominique : dans la rue oui avec les distributeurs de tract 183.Youcef : les tracteurs 184.Dominique : je leurs dit non merci 185.Youcef : avez-vous lu un tract, une affiche, un programme ? 186.Dominique : je le parcours on va dire et je le jette après, ça ne m’intéresse pas trop 187.Youcef : de manière générale, comment vous informez vous sur les programmes, vous m’avez dit télévision, radio et internet, on passe à la pratique de vote par procurations, avez-vous une pratique de vote par procuration ? 188.Dominique : peut-être bien 189.Youcef : autant que mandaté au mandatant ? 190.Dominique : ah, je pense que j’ai dû demander une ou deux fois à des amies de voter pour moi, je n’ai pas voté pour eux non, parce que j’été en déplacement, j’été pas la quoi. 191.Youcef : pour quelle élections, présidentielle ou législative, ou autres ? 192.Dominique : je ne sais pas ça ne m’a pas marqué hein 193.Youcef : et vous avez choisie, des amies au de la famille, qui ont voté pour vous ? 194.Dominique : ou, non je suis pas très famille ah, c’est des amies, il est qu’elle heure ? 195.Youcef : il est 39 madame, est ce que vous pourriez me dire votre âge s’il vous plait ? 196.Dominique : 70 197.Youcef : 70 ans 198.Dominique : vous pourriez être polit et me dit ahh mon dieu ! vous ne les faites pas « elle rit fort » 199.Youcef : oui franchement vous ne les faites pas c’est vrai « je rie » 200.Dominique : arrêter !! 201.Youcef : j’aurais dit 60, 62 max 69
202.Dominique : vous avez rougie « elle rit » 203.Youcef : oui ça m’arrive 204.Dominique : c’est un truck qui me fait mourir de peur ça, je vais ça très, très mal, mon âge la vieillesse, « elle fait un bruit de la bouche comme si ça lui donner envie de vomir » 205.Youcef : vous vivez ça bien ? 206.Dominique : toute à l’heur parmi les questions, vous savez j’aimerais bien avoir poser ah, toute à l’heure, j’ai failli, j’ai failli vous dire ah mieux, mieux géré la vieillesse, ahh, j’ai accompagné ma mère dans c’est dernières années, donc moi je ah , je l’es, qu’elle activités, ça c’est l’ambulance « elle fiat référence au bruit qui avait », je l’es donc vu dans les maison de retraites et tout, c’est pas sympathique, c’est pas bien fiat c’est pas, il y’a de travaille à faire il parait que les Parisiens en Belgique c’est déjà beaucoup mieux, et même pour les soignée « un grand éclatement juste devant nous se produit en dirait une bombe », c’est quoi ça, ? ça fume ? « Elle a l’aire inquiète » 207.Youcef : non ça doit être un pneu « je voulais la rassuré » 208.Dominique : comment je ne vous entends pas, vous me tournez la tête ? 209.Youcef : non ça doit être un pneu 210.Dominique : peut-être, bain la police n’irais pas si, il y’avait ahh 211.Youcef : j’ai remarqué qu’aujourd’hui il y’avait beaucoup de policier 212.Dominique : oui, oui, il avait une petite manif tout à a l’heure, de gens en uniforme genre gardien de sécurité, et tout avec un drapeau, de FO le syndicat FO, donc voilà mon âge « 40minutes » je vous l’es dit, le reste c’est un peu des futilités 213.Youcef : on fait le diplôme le plus élevé que vous avez obtenu, c’été quoi ? 214.Dominique : première partie de doctorat, je n’ai pas fini la ah, j’ai pas fini 215.Youcef : c’été quand vous vous en souvenez ? 216.Dominique : « un petit blanc » en 70, 1970 un truck comme ça littéraire 217.Youcef : votre profession actuelle ? 218.Dominique : profession actuelle, retraité 219.Youcef : vous fessiez quoi avant, vous m’avez dit journaliste 220.Dominique : oui 70
221.Youcef : vous étiez en statut CDI ? 222.Dominique : oui bien sur 223.Youcef : qu’elle était la profession de vous parents ? 224.Dominique : ma mère enseignante, et mon père été inspecteur de travaille, tous les deux fonctionnaires 225.Youcef : et il y’a Fillon qui veut supprimer 500000 fonctionnaire 226.Dominique : « elle rit fort » 227.Youcef : votre situation, vous êtes mariée, en couple ? 228.Dominique : non farouchement, célibataire 229.Youcef : d’accord, célibataire 230.Dominique : ça ne veut pas dire que je suis toute seul, je veux garder mon appartement, je vais garder tout ça, pour moi c’est très important 231.Youcef : et donc vous avez un conjoint ? 232.Dominique : j’ai un ami particulier, mais ce n’est pas un conjoint, un conjoint ça veut dire mariée je crois, non ? 233.Youcef : je pense 234.Dominique : « elle me coupe » je ne sais pas, je ne sais pas, bon ce n’est pas grave 235.Youcef : moi j’entends conjoint, vous êtes en couple et pas mariée 236.Dominique : non, non c’est plus lâche que ça, il est très important pour moi mais c’est ah peutêtre mon meilleur ami, vous voyez mais ce n’est pas mon conjoint non 237.Youcef : vous avez des enfants ? 238.Dominique : non 239.Youcef : vous m’avez dit que vous étiez non croyante en religion ? 240.Dominique : oui 241.Youcef : en fait vous êtes propriétaire, de la résidence principale ? 242.Dominique : mon appart, oui 243.Youcef : avez-vous des pratiques culturelles cinéma, concerts, lecteur, théâtre, sportives ? 71
244.Dominique : oui 245.Youcef ; je pourrais s’avoir les quelles ? 246.Dominique : oui, ah je fais partie d’association culturelle, donc je vais à la fois visités les expositions avec un conférencier, suivre des conférence avec des conférenciers, et ça l’attention nerveuse de ça lier au attentas, moi j’habite pas loin j’entends les bruits des grands boulevard, les sirène « elle me parlait de bruit qu’il avait à cette instant », donc culturel, actuellement je suis plutôt dans conférence et expositions, j’ai eu une période théâtre, quand j’été étudiante j’aller au cinéma deux fois par semaine, et maintenant j’y vais plus, je loue des DVD et je regarde ça chez moi, ah je lis, le probléme est la rivalité entre internet en fin l’ordinateur et le livre, parce que le temps n’est pas élastique, et ah, et voilà donc pour moi c’est important, mon manque c’est de faire de sport il faut que je m’y remette, ça fait 1ans et demi que j’en fait plus, et il faut que je me réabonne, et même culturellement je trouve que c’est extrêmes important d’être présent. 247.Youcef : normalement on a fini, et je ne me suis pas présenté je suis désolée 248.Dominique : non je ne sais pas votre prénom 249.Youcef : je m’appelle Youcef Hendou 250.Dominique : d’accord et moi je m’appelle Dominique Maurain 251.Youcef : en chanté 252.Dominique : Youcef, ça veut dire quelque chose ? 253.Youcef : en français ça veut dire Joseph, et c’est le nom d’un prophète, 254.Dominique : a bon ! 255.Youcef : oui, en fait est ce que je pourrais s’avoir dans qu’elle quartier au, rue où vous habitez ? 256.Dominique : rue Mazagran, vous la connaissez non ? 257.Youcef : non je ne connais pas trop j’habite à Pantin 258.Dominique : oui ah, là c’est la porte Saint Martin, un peu plus loin vous avez la porte Saint Denis, « 45 minutes » j’habite entre les deux portes, si vous voulez c’est tout prêt à pieds c’est 5 minutes 259.Youcef : je ne vais pas vous déranger en cour pour longtemps, merci 260.Dominique : vous n’avez pas bu votre café il va être froid, c’été un plaisir Youcef, je vous remercie 72
261.Youcef : le plaisir est partagé madame, merci à vous, et si vous voulez je vous laisse mon numéro si vous avez des questions à me poser, au vous volez avoir des infos sur l’enquête n’hésitez pas à m’appeler, Là j’ai arrêté l’enregistrement, pour lui donner mon numéro de téléphone, elle a prêt un petit carnet et un stylo elle la noté, puis on s’est fait la bise et on s’est dit au revoir. On s’éloigne l’un de l’autre chacun prend un chemin défirent, je rentre aussi tôt dans un café, pour écouter l’enregistrement, la première chose que je remarque est que tout ce que madame Dominique Maurain me raconte je le comprend très bien parce que j’vais prés soin de mettre mon téléphone juste devant elle, mais par contre ce que moi je lui pose comme questions au ce que je lui demande et dure à comprendre à cause de la distance qu’il y’a entre le téléphone est moi-même et à cause de bruit qu’il avait ce jour-là, donc vu que je venais tout juste de finir l’entretien, j’ai recopier tous les question que je lui poser je me suis aider de « guide de l’entretien » que le prof a met à notre disposition, et une fois arriver à la maison j’ai fait la retranscription le jour même, pour éviter tout risque d’oubli de quelque chose d’important
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Entretien avec Jacques Après avoir correspondu par mail sans parvenir à s’accorder pour un entretien, Jacques m’appella inopinément le samedi vers 14h. Carolina – Donc si vous voulez on peut commencer. Jacques – Ouais, ouais, ouais. Oui bah, quand vous voulez, jeee suis à votre disposition. Carolina – C’est très gentil [rires]. Humm, alors euh jvais commencer par des questions sur vos pratiques électorales, vos pratiques du vote, des choses comme ça. Humm... Jacques – Oui. 1. Carolina – Est-ce que, déjà, vous êtes inscrit sur les listes électorales ? Jacques – Oui. 2. Carolina – Euh, où ça ? Jacques – Dans le 18ème. 3. Carolina – Dans le 18ème arrondissement ? Jacques – Oui. Carolina – D’accord. Jacques – Quartier des Abesses. 4. Carolina – Oh super, j’adore ce quartier. J’adore ce quartier. Hum, et depuis quand ? Jacques – Euuhh, depuis, le quartier des Abbesses, euh, depuis eu 2000…4. 5. Carolina – D’accord, et vous étiez inscrit où avant ? Jacques – Avant, j’étais inscrit euh, dans le 18ème aussi euh à la mairie, à Jules Joffrin. Carolina – D’accord. Jacques – Avant j’étais inscrit euh dans le 12ème. Carolina – D’accord. Jacques – Et avant j’étais en Province. J’étais inscrit euh dans un ptit village de province. Carolina – D’accord okay.
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Jacques – À coté de Nantes. 6. Carolina – À côté de Nantes, je vois. Et c’est parce que vous déménagiez c’est ça que vous changiez dee
Jacques – Euh, c’est-à-dire que je suis arrivé à Paris en 2002, ah non en 2001, oui en 2001, euh j’ai été hébergé pendant un an sur mon lieu de travail, j’travaille dans l’hôtellerie, comme je savais qu’en 2002 y’allait avoir des élections et que je voulais absolument voter, j’m’étais inscrit euh à la mairie du 12ème et j’ai emménagé peu de temps avant les élections, il était trop tard pour faire mon changement d’adresse. Carolina – Ahh d’accord. Je vois, hm. C’est un peu, du coup vous avez voté par procuration à ce moment là. Jacques – Nan, nan, nan, nan, nan, nan. J’ai voté à la mairie du 12ème, où j’étais inscrit. Carolina – D’accord, et vous aviez changé de résidence entre temps. Jacques – Voilà, après j’ai changé pour les élections qu’y’avait eu après jcrois c’était les régionales, quelque chose comme ça. 7. Carolina – D’accord, okay. Et quel serait votre premier souvenir politique ? Jacques – Ah mes premiers souvenirs politique ça remonte à très très longtemps. c’était en 1981, euhh, l’élection de François Mitterrand, oh, euh, où il avait mis euh journée fériée euh après son élection, et ce jour là on avait une promenade scolaire qui était prévue, et toute la classe on n’était pas contents parce que notre promenade scolaire avait été annulée. [rires] 8. Carolina – Mais qui fait ça ? Jacques – C’était c’était pas du tout pour l’élection de François Mitterrand, on s’en moquait complètement. Mais alors le fait qu’il ait annulé la promenade scolaire, alors ça ça nous a, ça nous a tous chagrinés. [rires] Carolina – Mais c’est vrai que c’est étonnant, je savais même pas qu’on avait, ‘fin, c’est quand même hyper narcissique de déclarer un jour férié après avoir gagné une élection. Jacques – Oh alors jsais plus si c’était un 8 mai où un truc comme ça, il l’avait remis férié. [rires] Et donc ça avait été, ça avait été annulé, voilà. 75
Carolina – Donc ça ça a quand même pas mal marqué votre enfance. Jacques – Voilà, voilà, voilà. Ça a été le premier, le premier euh, premier souvenir hein. 9. Carolina – Et est-ce que, du coup on peut dire que François Mitterrand est un homme politique qui vous a marqué ? Jacques – Euh, homme politique, jpeux pas dire qu’y’en ai vraiment qui m’ait marqué pour l’instant. Carolina – Hm hm. Jacques – Euh, j’avais beaucoup attendu de Jacques Chirac en 95. Carolina – D’accord. Jacques – Et euh, qu’y a pas fait grand-chose. Carolina – hm hm Jacques – Bah euh voilà. En 2002 jme suis trouvé un peu contraint et forcé bah de voter Chirac. Carolina – Hm. Jacques – Euh voilà, parce qu’on n‘avait pas trop le choix. En 2007, je pense que François Bayrou aurait fait quelque chose de bien. Après euh, j’ai voté selon mes convictions, et là euh on verra. On verra. 10. Carolina – Ouais. Et est-ce que vous avez euh, le souvenir de discussions ou débats politiques avec vos proches ? Pendant euh, pendant votre enfance, votre jeunesse ? Jacques – Euuuh, oui, oh oui oui oui oui oui oui oui oui parfois animés, parfois moins, mais oui, parfois oui. Disons mon frère est plus à gauche, et moi plus à droite, parfois on se chamaillait un ptit peu, voilà. 11. Carolina – Hm, jcomprends tout à fait. Vous vous souvenez dans votre jeunesse à quel moment vous avez commencé à prendre conscience de voos, de votre, préférence politique ? Jacques – Euh, bah disons vers euh à peu près l’âge de vote, quand j’ai commencé à avoir le droit de voter quoi. Carolina – Ah bah c’est bien, c’est pratique. [rires] Jacques – Ouais, ouais, ouais, ouais. Bah disons c’est à partir de là que j’ai commencé à m’intéresser un peu plus à la politique. 12. Carolina – D’accord. Euh est-ce qe vous diriez que vous avez été élevé dans un milieu euhm politisé ? 76
Jacques – Noon, non non pas vraiment. Carolina – D’accord. Jacques – Mes parents, mes parents s’y intéressaient, on regardait les débats comme tout le monde. Euh, mais euh, non, non non non non. 13. Carolina – Vous en parliez pas à table, ou pendant les dîners de famille ou les choses comme ça ? Jacques – Ça arrivait, mais pas tout le temps. 14. Carolina – D’accord euh, okay. Est-ce que vous vous souvenez de votre premier vote ? Jacques – Oui. 15. Carolina – Vous pourriez m’en parler un peu, si c’est possi, si c’est pas trop indiscret ? Jacques – Ah, bah c’est, jdirai c’est une erreur de jeunesse. Une grosse erreur de jeunesse, euh, parce que j’ai jamais revoté pour ce parti après, euh, bah j’étais, ouais j’avais 18ans et j’étais très très amoureux d’une jeune fille, qui euh, comment, faisait partie des jeunesses communistes, euh, c’était dans un tout ptit village, et euh j’avais voté pour le candidat du Front National qui avait été cher [inintelligible] 10 % un truc comme ça euh. Mais plus par conviction amoureuse que par, par euh, idéologie. 16. Carolina – Le candidat du FN c’est ça ? Jacques – Ouais voilà, et depuis j’ai jamais, j’ai jamais remis un bulletin au FN Carolina – Je comprends tout à fait. Jacques – Voilà. Carolina – Okay, c’est amusant. C’est vrai que moi j’ai mis beaucoup de temps à me politiser après avoir reçu le droit le vote. Beaucoup beaucoup de temps. C’était quelque chose qui ne m’intéressait pas du tout et jvotais au hasard. Euh, et du coup, vous m’avez déjà, oui, v. Donc jpense que jvais passer ça, euh, il vous reste combien de temps là ? [inaudible] 17. Carolina – Est-ce que vous avez déjà manifesté ? Jacques – Oui. 18. Carolina – Dans quelles circonstances ?
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Jacques – En 1991, euh, j’étais en Terminale euh, et y’avait une réforme du gouvernement Rocard, on était pas, on était contre, ah c’était en 1990 même, et donc on avait manifesté. Et j’ai re manifesté en 2002 euh contre Jean-Marie Le Pen. Carolina – D’accord. Jacques – Et euh bah pour Charlie en 2015, dans le courant de 2015. 19. Carolina – Pour euh quoi ? Jacques – Charlie. Carolina – Charlie, d’acccord. Jacques – Charlie ouais. Carolina – Ouais j’y étais aussi [rires] [inaudible] 20. Carolina – Et en général vous faites ça avec des proches je suppose, des amis, ou d’la famille ? Jacques – J’étais avec des proches. Carolina – Hm, d’accord. Jacques – Jdevais retrouver mon frère et ma belle-sœur mais j’les ai jamais vus. 21. Carolina – Oui moi aussi à chaque fois que j’essaye de retrouver des gens c’est impossible ! [rires] Ya beau, c’est, c’est, c’est tellement des mouvements de foule que c’est impossible de retrouver qui que ce soit, faut venir avec sinon c’est pas la peine. Euh est-ce que vous avez déjà adhéré à un parti politique ? Jacques – Euh, jusque récemment euh, non. Carolina – D’accord. Jacques – Et depuis un mois oui. 22. Carolina – Depuis un mois ? Et vous avez adhéré à quel parti politique ? Jacques – En Marche. Carolina – En Marche, très bien. Euh, et du coup, qu’est-ce qui vous a convaincu chez ce mouv, chez ce parti politique ?
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Jacques – Eh bah écouteez euh, ça s’est fait assez rapidement, euh, puisque j’allais voter pour les primaires à droite, euh, je m’apprêtais à soutenir le candidat républicain, euh, quand est sorti l’affaire au début, bah, j’ai dit allez, bénéfice du doute. Carolina – Allez quoi ? Jacques – Bénéfice du doute. Carolina – Oh, c’est bien Jacques – Voilà et puis bah j’ai plus [inaudible] sa position me déplaisait. Et puis euh par déplacement professionnel j’étais à Bordeaux. Et j’ai été voir le meeting d’Emmanuel Macron à Bordeaux et puis euh bah j’ai trouvé bien c’qu’il disait, ça m’a convaincu, et dans la soirée j’ai adhéré. Carolina – Ah oui carrément, en une journée quoi ! Jacques – Ouais en une journée. Carolina – D’accord. Donc ça a été euh Jacques – Mais on était, on est beaucoup comme ça. [rires] Carolina – C’est vrai qu’il est très convaincant, il est très très convaincant. Jacques – Voilà, voilà. 23. Carolina – Euhm, est-ce que vous avez déjà adhéré à un syndicat ou à une organisation professionnelle ? Jacques – Non. Carolina – Nan ? Jacques – Nan, là c’était la première fois [inaudible] 24. Carolina – D’accord, donc pas à une association non plus ? Jacques – Ah si [inaudible] Carolina – D’accord. Jacques – Euh si si si, j’fais partie d’une web radio associative avec une amie. Carolina – Super. 79
Jacques – J’ai fait partie d’une association euh qui donnait des cours de musique et de théâtre dans le 11ème à Paris et euh, Carolina – C’est génial ça. Jacques – Voilà donc euh. [inaudible] Carolina – Hm hm, oui vous êtes dans le domaine de la musique d’après ce que j’ai compris. Jacques – [inaudible] Carolina – Dans l’hôtellerie pardon. Jacques – Voilà mais euh dans mes loisirs [inaudible] 25. Carolina – Et donc c’est dans ce cadre là que vous avez interviewé des musiciens ? Jacques – [inaudible] 26. Carolina – D’accord. Euh, pour revenir un peu à votre formation politique et tout ça, estce qu’il y a une ou plusieurs personnes qui ont particulièrement compté dans la formation de vos opinions politiques ? Jacques – [inaudible] Disons que voilà, comme je l’ai expliqué, [inaudible], jme posais de plus en plus de questions, et euh bon, j’avais parlé un peu à mon entourage, et le fait d’avoir vu cette réunion m’a convaincu quoi. 27. Carolina – D’accord. Hm, nan mais euh même d’une façon plus générale dans votre vie. Quand vous m’expliquiez que vous êtes plutôt à droite et que votre frère il est plutôt à gauche, est-ce qu’il y a des personnes, est-ce que vous avez l’impression que c’est parce que vous avez rencontré des personnes différentes et tout ça ? Jacques – Euh non, bah disons que, bah, oui les amis que je fréquentais, ils étaient souvent de tendance républicains, voilà euh, et euh bah après euh c’est beaucoup, j’étais dans le business euh, à l’époque j’étais commercial, voilà, euh, ouais c’est quelque chose aussi d’un ptit peu de [inaudible] aussi quoi. Carolina – Hm hm. Okay. Euhm, est-ce que, alors jvais passer à la campagne actuelle. Jacques – Oui. 28. Carolina – Euh donc, est-ce que ya quoique ce soit qui pourrait vous faire changer d’avis, parce que du coup vous allez voter pour Emmanuel Macron, est-ce qu’il y a quoique ce soit qui pourrait vous faire changer d’avis ? Jacques – Au premier tour ou au deuxième tour ?
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Carolina – Ahh, c’est une bonne question ça. Euh, bah répondez moi comme vous le sentez, pour le premier tour et ensuite pour le deuxième, euh, Jacques – Pour le premier tour je voterai Emmanuel Macron. Carolina – Hmhm. Jacques – Pour le deuxième euh, [inaudible, mais je me souviens qu’il m’avait expliqué qu’il voterait pour le candidat en face de Marine quoiqu’il arrive] Carolina – Oui, d’accord. Jacques – Et [inaudible] voilà. 29. Carolina – Et là vous voterez pour le candidat en face ? Quel qu’il soit. Jacques – [inaudible, mais ressemble à quelque chose comme : bah forcément pour faire barrage au FN] 30. Carolina – Hm, tout à fait. Et qu’est-ce que vous pensez des autres candidats ? Jacques – Euh bah jpense que ya quand même dans cette campagne beaucoup de démagogie. Carolina – Hm hm. Jacques – Euh, aussi bien à droite qu’à gauche, euh, et que jpense qu’on a vraiment pas eu une bonne campagne cette année, et quand on voit encore le nombre d’indécis euh, ça fait peur, ça fait peur parce que les gens n’ont pas l’impression de comprendre que ya un risque que Marine Le Pen puisse gagner. Cqu, cqu, ce qui serait une catastrophe pour la France euh, à mon avis hein. Carolina – Hm hm. Jacques – Mais euh, nan jtrouve qu’ya beaucoup de… V’voyez, c’matin jtractais et euuh, du côté de la Place des Abbesses, et euh yavait bon, yavait des personnes d’un candidat euh différent, qui étaient très très, qui étaient, qui avaient occupé, qui avaient pratiquement occupé la Place des Abbesses, et qui étaient très très virulents et euh, limite euh, à la limite de l’intolérance. 31. Carolina – C’était quel candidat ? Jacques – Mélenchon, Mélenchon. Carolina – Hm, c’est vrai qu’ils font beaucoup de bruit. Jacques – Ah ouais ouais, ouais, pis comme les gens, bah ils pensent qu’ils peuvent euh arriver au deuxième tour, bah ils, bah ils vont fort. Carolina – C’est vrai qu’avec la descente aux enfers de Fillon euh, n’importe qui peut, ne fait que remonter à côté en fait. 81
Jacques – Voilà, voilà, bah oui oui oui, et donc euh, mais autrement j’avoue que euuh, jsuis pour que comment… Euuh, Mr Lasalle fait une campagne avec ses moyens, mais bon il essaye de faire bouger un ptit peu les lignes, mais beaucoup de démagogie je trouve à droite et à gauche. Beaucoup beaucoup. Euh voilà et bien, le programme de Mr Fillon était ptêtre très bien ya 2 mois ou 3 mois, mais là je sais pas comment il pourra l’appliquer tout ce qui se sait, vu sa situation personnelle quoi. Ça paraît limite inimaginable quoi. 32. Carolina – C’est sûr. Et du coup vous me parliez de Jean Lasalle c’est ça ? Jacques – Oui. Carolina – Euh, c’est euhm, si jme souviens bien c’est euhm celui qui Jacques – C’est le candidat des Pyrénées. Carolina – Le candidat de quoi ? Jacques – Des Pyrénées. Carolina – Des Pyrénées ! Jacques – Voilà. Carolina – Et c’est lui qui prend la place de Bayrou c’est ça ? Jacques – Il fait du, ouais, il a fait partie du parti de Mr Bayrou ouais. 33. Carolina – D’accord. Est-ce que ce serait un candidat pour lequel vous pourriez voter par exemple ? Jacques – Je pense oui, je pense. Carolina – Est-ce [parle en même temps] Pardon, je vous laisse continuer Jacques – J’ai, en fait si vous voulez si je votais plus à droite, c’était plus du côté du centre que euh, que euh [inaudible] les républicains pur et dur, Juppé pur et dur euh, [inaudible] avec certaines thèses qui sentent pas très bon. 34. Carolina – Hm, hm hm, je vois. Mais par contre est-ce qu’aujourd’hui vous pourriez voter pour Fillon ? Jacques – Comment ? 35. Carolina – Est-ce qu’aujourd’hui vous pourriez voter pour Fillon après tout ce qui s’est passé ? Jacques – Euh, s’il face à Marine Le Pen, sans aucune hésitation. 82
Carolina – [rire] Mais par contre… Jacques – C’est le seul cas. Carolina – Pardon ? Jacques – C’est le seul cas. 36. Carolina – D’accord. Mais euh, et par contre Marine Le Pen, vous pourriez jamais voter pour elle ? Jacques – Non. Carolina – Et euh, et Jean Luc Mélenchon. Jacques – Non. 37. Carolina – Non plus. Et Benoit Hamon ? Jacques – Benoit Hamon, Benoit Hamon euuh, Benoit Hamon peut être plus facilement oui. 38. Carolina – D’accord. Euh, et du coup vous avez l’intention de voter pour les législatives ? Jacques – Oui. 39. Carolina – Pour les candidats du mouvement En Marche ? Jacques – Euuh, oui. Carolina – D’ailleurs est-ce que, enfin, je, je, je, je suppose, je m’intéresse pas assez à ce mouvement pour le savoir, amis je suppose qu’ils sont en train de mobiliser des candidats pour les législatives. Jacques – [indiscernable, mais je me souviens qu’il m’expliquait comment En Marche avait déjà quelques candidats de prêts pour les législatives] Carolina – D’accord. Bah pour un mouvement politique aussi jeune, c’est impressionnant. Jacques – Bah, euh, pour donner une idée, dans le 18ème, on est 3600 adhérents. Carolina – 3600 adhérents sur le 18ème, waouh [rires] Jacques – ça fait beaucoup.
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40. Carolina – Ça a fait beaucoup effectivement. Et pour revenir sur la campagne, est-ce que ya des événements qui se sont déroulés qui vous ont particulièrement marqué ? Jacques – Pour l’instant euh, bah j’dirai oui puisque ça m’a fait changer de candidat. L’affaire Fillon dont tout le monde parle. [rires] 41. Carolina – Et est-ce que, je sais pas, par exemple, le déclenchement du Brexit vous a marqué ? Jacques – Oui. Carolina – Hm hm. Jacques – Parce que j’y croyais pas. Carolina – Ah jpense que personne n’y croyait hein, c’est vraiment. Jacques – Mais comme, amis comme l’élection de Trump aux Etats-Unis. Carolina – L’élection de Trump aussi ça a été une vraie claque. Jacques – Voilà. Et euh, jt [inaudible], j’ai des clients qui [inaudible] qui m’disaient euh, bah, on a eu le Brexit, on n’y croyait pas, les Etats Unis ont eu Trump, ils y croyaient pas, on aura Marine Le Pen mais on n’y croyait pas. [inaudible] voilà, que ça se produise pas euh… Maiiis, moi j’avoue, ce qui m’inquiète c’est euh, okay c’est une campagne de premier tour, on va, on rencontre des gens, mais quand les gens on leur pose la question de Mr Mélenchon, ya deux trois semaines, était pas à ce niveau là, euh, [inaudible] bah d’accord, très bien, on respecte vos idées, mais pour le deuxième tour si Mr Macron est face à Mme Le Pen, euh, bah, ça les inquiète pas, parce qu’à la rigueur, ça se passe pas dans ma rue et [inaudible] donc euh, mais je pense que euh, quelque soit le candidat qui sera au deuxième tour, si elle est présente au second tour comme beaucoup de sondages semblent indiquer, euh, faudra se mobiliser comme en 2002. Et voilà, et je pense que bon. Euh, je sais pas, j’ai mes convictions personnelles, après je peux convaincre personne, mais je pense que Mr Macron, vu sa position [inaudible] essayer de faire un gouvernement d’unité nationale qui n’a été fait en 2002 et ce qui aurait dû être fait. Carolina – Euh, vous pensez que Macron, est ce que vous pourriez juste répéter le début de votre phrase, j’ai pas compris, désolée. Jacques – Je pense que, bah, si vous voulez, comme il faudra [inaudible] un gouvernement d’union nationale parce que le candidat sera élu avec des voix de gauche, de droite, du centre, etc, je pense que ce sera peut être le plus à même d’essayer de faire ça. Carolina – Hm oui c’est sûr. Jacques – L’erreur de 2002 a été justement de de de de ne pas [soupir] faire un gouvernement d’unité nationale. Carolina – Hm, oui bah oui. 84
Jacques – Alors que [soupir], et ça ça a été une grande erreur de Mr Chirac en 2002, de de, de charmer le gouvernement à son propre camp, parce que voilà, passer de 20 à 82 % ya quand même eu de bonnes couches pour qu’il soit élu. 42. Carolina – [rires] C’est sûr, effectivement. Euhm, d’accord, et parmi les propositions des différents candidats, est-ce qu’il y en a certaines qui ont particulièrement retenu votre attention ? Jacques – Bah moi j’avoue que je suis très européen, euuh [inaudible] Carolina – D’accord, et donc je suppose que les propositions pour sortir de l’Europe, de, ‘fin, plus ou moins, de sortir des traités européens, euh, [inaudible] 43. Carolina – Hum, et jvais juste vous en citer quelques une, s euh, par exemple le revenu universel de Benoît Hamon. Jacques – Alors je suis [insistance sur le mot], euuhh, pour un revenu universel, mais pas vraiment un revenu universel, jvais vous expliquer, c’est à dire ne fonction des revenus [inaudible], les personnes qui gagne ttrès bien leur vie, bah n’y ont pas tellement besoin d’un coup de main supplémentaire, qu’on peut avoir tous euh des périodes de la vie où euh un ptit coup de pouce peut nous donner euh, faire du bien, et en [inaudible] jsuis très favorable. Carolina – Un revenu universel qui se ferait en fonction, hum, des revenus euh Jacques – Ouais, voilà. 44. Carolina – D’accord. Humm, la proposition de se rapprocher de la Russie de Vladimir Poutine de, par François Fillon et Marine Le Pen ? Jacques – Jpense que ce serait une erreur 45. Carolina – D’accord. Vous ne pensez pas que la France devrait se rapprocher de la Russie du coup ? Jacques – Non. [tousse]. Je pense pas. La France devrait plutôt essayer de de de de, de renforcer la défense européenne et euh, et d’avoir un contrepoids parce que Mr Poutine euuh, pour connaître un peu la Russie et avoir été un peu en Russie euuhh, est quand même euh, bah a des idées très arrêtées sur certains sujets. 46. Carolina – Hm hm. Jpeux comprendre. Et euh, je suppose que vous êtes d’acccord avec la [une voiture bruyante passe]. Je suppose que vous êtes d’accord avec la proposition d’Emmanuel Macron de sortir des clivages gauches-droite. Jacques – Jpense que c’est des [inaudible] 85
Carolina – Ouais c’est sûr, c’est sûr. Jacques – [inaudible] et que ya de très bonnes idées à droite, ya de très bonnes idées à gauche, et que euh, euh voilà et euh, bah, prendre toutes les bonnes forces du pays euh, ça serait euh bénéfique. Carolina – Finalement ça s’inscrit un peu dans une continuité vu que vous m’expliquiez que vous étiez plutôt au centre, du coup euh, vous avez toujours été dans ce dépassement du clivage gauche droite. Jacques – Gauche-droite, ouais, oui. Oui. Oui. Mais je pense qu’aujourd’hui euh, euh, on [inaudible], les français sont, euh, on a eu un président qui décidait de tout, qui était ultra président, euh, etc, bon, pour sa défense ya eu la crise internationale financière qui a fait que, bon, ça a fait quand même tomber son qu, son quinquennat, mais euh, « Moi jdécide de tout et mon premier ministre c’est juste un collaborateur », on a vu c’que ça donnait, c’était Mr Sarkozy, ça donnait un peu de tout. Euh, on a vu [inaudible]. Euh, après on a eu un président qui a fait une campagne euh qui savait que de toute façon, qui a été élu surtout sur un rejet de Sarkozy, qui a promis tout et n’importe quoi et qui a fait tout le contraire euh une fois arrivé au pouvoir, euh, bah et puis bon, on voit ce que ça donne aujourd’hui, que les français n’ont plus confiance dans les politiques. Carolina – Exactement. C’est sûr. Jacques – Voilà. 47. Carolina – Comment est-ce que vous vous informez ? Jacques – Euh, la presse, euh, beaucoup la presse. Presse ou radio. 48. Carolina – Vous lisez quels journaux ? Jacques – Euh, je lis un peu de tout, figaro, le monde euh, libé, euh, euh, comment, […] quand jsuis en province euh la presse régionale. Carolina – D’accord ah oui, vraiment de tout du coup. Jacques – Voilà. 49. Carolina – Et à la radio vous écoutez quoi ? Jacques – À la radio j’écoute beaucoup France Inter ou euh, Carolina – Moi aussi. Jacques – Euh, Fipe, pour la musique. Et puis euh, et la radio dont je m’occupe. Carolina – Bien sûr. [rires] 86
Jacques – Voilà. Carolina – Hum, du coup, vous militez, jsuis désolée, jvais peut être accélérer un peu parce qu’il vous reste peu de temps je crois. Jacques – Oui. Carolina – Il vous reste 10, 5 min c’est ça ? Jacques – Euh, il me reste euh, 2 min. 50. Carolina – 2min ! Euh, d’accord, très bien. Euh, du coup j’ai compris que vous militiez pour euh, pour En Marche ? Jacques – Oui. 51. Carolina – Vous tractez, vous faites du porte à porte, des choses comme ça aussi ? Jacques – Oui. Je fais du tractage, je fais du porte à porte, je démarche des commerçants, euh, je convainc chez des [inaudible], réseaux sociaux, voilà, j’essaye de, d’apporter mon ptit grain. 52. Carolina – D’accord, et vous en parlez avec vos proches aussi. Jacques – Voilà, voilà, et là la, justement, jvais pas tarder à vous quitter parce que je dois aller à une permanence. 53. Carolina – J’vais juste vous poser une dernière question dans ce cas là, est-ce que vous avez déjà fait un vote par procuration ? Jacques – Euh, j’ai voté pour quelqu’un en, par procuration. 54. Carolina – Vous savez pour quelles élections ? Jacques – C’était en 2007. 55. Carolina – En 2007, pour les présidentielles du coup ? Jacques – Oui. 56. Carolina – Et quelle en a été la cause, c’est parce que la personne partait en week-end ce jour là ouu ? Jacques – Euh, c’était mon frère, hein, qui m’avait donné sa procuration parce qu’il savait que mon père ne voterait pas pour le candidat pour qui il voulait, Carolina – D’accord [rire]. 87
Jacques – Ou la candidate. Donc j’avais voté pour lui. 57. Carolina – C’était pour quel candidat si c’est pas trop indiscret ? Jacques – Euh c’était pour Ségolène Royal. Carolina – D’accord okay. Jacques – Voilà. Mais moi j’avais pas voté pour elle. Donc, mon vote avait été blanc [rire]. Carolina – Oh vous avez dû, du coup vous avez pas voté pour Ségolène Royal, euh. Jacques – Moi même non. Lui oui, mais moi non. Carolina – Mais en votant pour lui… Jacques – En votant pour lui, il m’avait demandé, j’avais respecté son vote. Carolina – D’accord. Okay. Euh, et vous avez encore 1minute du coup, désolée. Jacques – Oui. 58. Carolina – Du coup vous travaillez dans l’hôtellerie, vous avez quel âge ? Jacques – J’ai euh, j’ai 46 ans, je suis sur 47. Carolina – D’accord. Et vous êtes… Nan mais au pire jpense que ça devrait aller. Au pire je vous rappellerai pendant 5 min, mais j’ai pas envie de plus vous déranger que ça. C’est déjà super gentil de votre part. Regrets : ne pas avoir lié ce que Marion me disait sur son beau-frère et les questions que je pouvais lui poser. Par exemple, rétrospectivement il aurait été intéressant de savoir s’il avait lu de programme d’Emmanuel Macron. De même, j’aurai dû lui poser quelques questions de plus sur sa vie personnelle et sa famille.
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Bibliographie
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Guide pour l’entretien, Victor VIOLIER, Jean-Baptiste PARANTHOËN
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https://fr.wikipedia.org/wiki/10e_arrondissement_de_Paris, consulté le 24 avril 2017
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Le Cens caché, GAXIE, Editions du Seuil, 1998
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Sociologie politique, Jacques LAGROYE, Bastien FRANÇOIS, Frederick SAWICKI, Presses de Sciences Po, 2002
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Entretien avec Patrick LEHINGUE par François RUFFIN en 2012
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The people’s choice, LAZARSFELD, 1944
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The American voter, CAMPBELL, MILLER, STOKES, CONVER, 1960
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London : aspects of change, Ruth GLASS, 1964