Hildegarde n°18 Décembre 2017

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Hildegarde

La Formule Magique et le Miracle


Couverture Dessin de Oliver Mc Connie

Sommaire

http://olivermcconnie.co.uk

Page 3/ Editorial, Submarine Page 4/ Une Main étrange, Claire Morel Page 5/ Extrait du journal de Franz Kafka Page 6/ Salty Skies, Rebecka Tollens Page 7/ Le Miracle, Guillaume Decock Page 8/ Sevastiani Bogiatzoglou Page 9/ Traduction, Alice Popieul Page 10/ Le Livres des Miracles d’Augsbourg Page 11/ C’est une Catastrophe Thérèse, Émilie Mugabo Page 14/ Camille Lebègue Page 15/ Une femme sous influence XV, Stephanie-Lucie Mathern Page 16/ Hippopot/ame, Céline Maltère Page 17/ Jean-Paul Verstraeten Page 18/ Conversation entre Lapin des bois et Coyote sauvage Page 20/ Oliver Mc Connie Page 22/ Réflexions autour de l’argent, Raphi Deschamps Page 32/ Catalogue de Noël : Filipo Tetedevo, Deedee Vingt, Benoit Dobbelaere, Dana Wyse Page 36/ Papyri Graecae Magicae Page 37/ Le Magicien, Alfred Kubin Page 38/ Photographie, Marine Aïello Page 39/ Michel Lascault Page 40/ La Porte ouverte, Marielle Aïon Page 41/ Numineuses de Janvier, Chloé Schuiten et Marine Debilly Page 42/ Le Miracle est dans le trou, Michel Meyer Page 43/ Toinoux Religieux Page 44/ Recette des biscuits de la joie Page 45/ Allumer le feu, Elïa Moraline Page 48/ Extrait des Notes de chevet de Sei Shônagon Page 49/ Scène forestière, Miroslav Weissmuller Page 50/ Contact, Abonnement Page 51/ Mazu, JuniMimi Fanzine Hildegarde N°18 / 18 Décembre 2017

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Éditorial Les danseurs, avec leurs trois corps, découpaient la matière invisible. Au départ ils ne formaient qu'un. Chaque geste était reproduit à l'identique et simultanément. Puis je ne sais plus par quelle magie -un décalage dans le rouage de la matière invisible peut-être-, une individuation peu à peu a pris forme. Toujours porté par le mouvement de l'Un, de l'ensemble, parfois des quant-à-soi prenaient place, de petits espaces d'individualité. Jusqu'au moment où, chacun préoccupé par sa chorégraphie personnelle l'ensemble disparut. C'était un brouhaha très désagréable, moi-même j'ai basculé dans le bruit de ma pensée. Très vite, l'ensemble, le Un, a réclamé l'attention. C'était presque comme s'il disait : "quelque chose d'important est en train de se passer, j'ai besoin de votre matière visible". Alors les trois corps se sont reconnectés au Tout. Matière invisible découpée, gestes identiques simultanés. À nouveau, des chants propres ont eu besoin de s'exprimer. Chaque corps avait une partition à jouer, mais le corps avait compris, qu'en gardant la connexion au Tout, il pouvait jouer ses notes et servir l'ensemble. Puis, un quatrième corps est entré dans l'espace. Il était très différent des autres, il a apporté la couleur et même le toucher. Peut-être était-ce l'Amour ?

Submarine Fanzine Hildegarde N°18 / 18 Décembre 2017

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Claire Morel, Une Main étrange Fanzine Hildegarde N°18 / 18 Décembre 2017

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« Il est parfaitement concevable que la splendeur de la vie se tienne prête à côté de chaque être et toujours dans sa plénitude, mais qu’elle soit voilée, enfouie dans les profondeurs, invisible, lointaine. Elle est pourtant là, ni hostile, ni malveillante, ni sourde, qu’on l’invoque par le mot juste, par son nom juste, et elle vient. C’est là l’essence de la magie, qui ne crée pas, mais invoque. »

Journal, 18 Octobre 1921, Franz Kafka

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Salty Skies, Rebecka Tollens

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Le Miracle, Guillaume Decock Fanzine Hildegarde N°18 / 18 DÊcembre 2017

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Miracle. Strange little world. Fancy and glittery yet vague and misty. It always seems to be connected to something happening to others but never really to us. Miracle is the sister of Hope. And you already know all the nasty things people say about hope. A cruel cruel whore. We are encouraged to believe in miracles since a young tender age. Then one day we learn that nothing we believe in is real and then a little part of us dies (you know, the part that likes balloons and sparkles and candy and thinks we live forever). Maybe miracle are not what we think they are. They cannot bring our loved ones back. They cannot raise the dead. So what the fuck can they do ? Are we too demanding on them ? Perhaps. Have I personnally experienced any miracles ? The miracle of Life. My daughter. My precious baby. The miracle of Love. My husband who completes me. Even after his death. Damn. It sounds cliche. I have become a romantic. Another miracle. It is Pier’s fault. Pier is my Husband and Father and Love of my life. Pier passed away a week ago. He is in me, very much alive. We make love every day. So maybe a miracle is a typhoon. Unstoppable. Something not always clear to realize right away, yet present in ways we don’t always fully perceive. I think I can live with that. I am working on it. I dont expect to understand everything. I dont expect to fully know myself. I dont want it either. All I know is that something blindingly bright has come into my life, twice. So yeah, this is my fucking Miracle. Sevastiani Bogiatzoglou Traduction page suivante

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Miracle. Etrange mot. Brillant, avec des paillettes, pourtant vague et brumeux. On dirait que c'est toujours lié aux trucs qui arrivent aux autres, mais pas vraiment à nous-mêmes. Miracle est sœur d'Espoir. Et tu sais toutes les méchantes choses qu'on raconte à propos d'espoir. Une pute cruelle. On nous encourage à croire aux miracles depuis notre plus tendre enfance. Un jour on apprend que rien de ce qu'on croyait n'est réel, et alors meurt une petite partie de nousmême (tu sais, la partie qui aime les ballons, les confettis, les bonbons et qui pense qu'on va vivre éternellement). Peutêtre que les miracles ne sont pas ce qu'on croit. Ils ne nous ramènent pas les êtres chers. Ils ne ressuscitent pas les morts. Alors que font-ils, bordel ? Est ce qu'on est trop exigeant avec eux ? Peut-être. Ai-je vécu personnellement une expérience de miracle ? Le miracle de la Vie. Ma fille. Mon précieux bébé. Le miracle de l'Amour. Mon mari qui me complète. Même après sa mort. Merde. ça fait cliché. Je suis devenue romantique. Un autre miracle. C'est la faute de Pier. Pier est mon Mari et Père et Amour de ma vie. Pier est décédé la semaine dernière. Il est à l'intérieur de moi, extrêmement vivant. Nous faisons l'amour tous les jours. Peut-être qu'un miracle est un typhon. Incontrôlable. Pas assez clair pour être identifié immédiatement, mais présent de manière diffuse. Je pense que je peux vivre avec ça. J'y travaille. Je ne m'attends pas à tout comprendre. Je ne m'attends pas à me connaître parfaitement. Je ne le désire même pas. Tout ce que je sais, c'est que quelque chose d'une clarté aveuglante est entré dans ma vie, deux fois. Donc, ouais, c'est mon putain de Miracle. Traduction par A.P Fanzine Hildegarde N°18 / 18 Décembre 2017

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Le 4 Janvier de l’an de grâce 1520, ce signe s’est manifesté à Vienne pendant trois heures à partir de cinq heures de l’après-midi. On l’appelle « Halo » et il est comme la lune. Plus tard, peu après minuit, à une heure ou un peu plus tard, on a vu ce signe. Le Livre des Miracles d’Augsbourg, 1552

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C’est une catastrophe, Thérèse ! Qui ? Qui donc, du Haut-Béarn aux corons de Béthune pourra dire de Thérèse, s’il la connut assez, qu’elle n’était le fléau que décrit sa famille ? Née Thérèse Vayet, en 1928, elle se verra baguée sous le matricule Flette avant de devenir et finir Buron. C’était il y a quinze ans, le 11 février. L’invraisemblable vie de Thérèse s’arrêtait. I : La naissance En 1928, une cigogne volage s’éprend d’un hareng saur, le suit jusqu’aux Açores, le perd dans le Gulf Stream. Harassé et déçu, l’oiseau se laisse aller au gré des vents marins et finit par trouver du côté du Québec une zone de fret bébé et quelques congénères. Alors qu’elle se prépare à regagner la France encombrée d’un marmot qui lui leste le bec, elle croise un vautour chauve -mais ô combien plaisant- des montagnes Rocheuses. Saisie, elle se fait voler illico dans les plumes, ravie de l’aventure, consentante créature. Hélas, le devoir qui l’appelait déjà lui hurle désormais son retard aux oreilles. Une humaine fertile attend son rejeton. Le chauve prédateur, livreur lui aussi, perd patience et s’en va. Frustrée et énervée, la grosse oie blanche s’en va et le bébé sous l’aile, s’empresse d’embarquer pour le vol suivant. Et regagne l’Hexagone sans se douter qu’elle porte le mauvais mouflet. C’est ainsi qu’à Haut-Indre, sur les berges de la Loire, le couple des Vayet accueille en son sein les fruits du croisement d’un vautour chauve indien et d’une cigogne conne. Thérèse est arrivée. Alors qu’elle ouvre un œil, sa tendre mère Guenièvre blêmit et s’évanouit, le découvrant orange. « Enfer et damnation, votre panse est maudite ! » s’écrit le voisinage tandis que le Léon, géniteur de la chose, s’enfuit traumatisé et ne revient jamais. Se découvrant hantée, la mère de Thérèse se résigne et l’allaite, en lui cachant la tête. Les jours passent et d’oranges, bientôt les deux mirettes virent Fanzine Hildegarde N°18 / 18 Décembre 2017

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au brun noisette. Guenièvre enfin revit et bien que soupçonneux, le voisinage admet avoir sûrement mal vu et lui rouvre ses portes. Couturière émérite, Guenièvre est très prisée. Le travail afflue et remplit sa marmite. Toujours à ses côtés, fantôme sur consigne, Thérèse grandit sans bruit, sans père ni école. A dix ans, elle joue seule au chas et apprend le métier. Ses longs cheveux très blonds qu’elle porte encore lâchés lui assurent un refuge qu’elle ne quitte jamais. De là, elle épie les clientes et commères alentours, dissimulant au monde et à sa mère, surtout, ses grands yeux en amande redevenus oranges. Et elle se rêve Indienne, là-bas, en Amérique. Ce rêve qui lui ressemble et qui l’aide à vivre.

II : La suite Thérèse se réveille un beau matin d’avril, celui de ses quinze ans. Elle brosse longuement sa chevelure blonde et d’un doigté inné, fait sa première tresse. Son mètre soixante-treize surprenant pour l’époque n’empêche pas sa natte de lui battre les fesses. Sous son lit, la besace qu’elle s’est faite sent qu’arrive son heure. Thérèse la saisit et en sort son chef-d’œuvre : son premier pantalon, le premier du village à vêtir une femme. Elle enfile ce gros pull que son père enfilait voilà quinze ans déjà. Son sac sous le bras, elle enjambe la fenêtre. Elle s’en va. La France est occupée, 1943. Thérèse se sent libre. Le premier à tomber dans ses grands yeux oranges est le soldat qu’elle croise alors qu’elle cherche Nantes tout au bout de la Loire. Et d’un regard ils s’aiment. Au-delà des possibles, par-delà la morale, en cachette, en allemand, en français, en fluides. Un an durant lequel ils se voient chaque jour dans le grand colombier où s’est logée Thérèse. 1944. Saint-Nazaire assiégée. La victoire des Alliés. L’Allemand ne revient plus. Née Veillet, la Thérèse devient Flette à seize ans. Et son mari lui fait son tout premier enfant, Martine. Confiante, elle allaite. Elle attend son Allemand. A vingt ans, Simon Flette moule des coques aux Chantiers atlantiques et lui fait un deuxième enfant, Catherine. Et Thérèse attend, prenant soin d’enlever de sa natte la paille du colombier où elle va ressasser ses amours d’antan. Fanzine Hildegarde N°18 / 18 Décembre 2017

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Lorsque l’Allemand revient, Thérèse a vingt-trois ans et tombe alors enceinte, dans le foin où ils s’aiment, de son troisième enfant, Michel. Simon Flette se réjouit d’avoir enfin un fils et la famille s’installe dans les faubourgs de Nantes. L’Allemand, lui, est parti décrocher son diplôme d’ingénieur, làbas en Outre-Rhin. Quand il réapparaît, Monique a vu le jour et son papa Simon travaille plus que jamais pour nourrir son monde. Et dans le colombier, c’est à MarieJosé que l’Allemand donne vie dans le ventre de Thérèse. Simon Flette a des doutes. Les mois passent dans la paille et ce dernier bébé est à peine sevré quand Thérèse et son Boche partent ensemble quinze ans. On ne saura pas où. Simon et sa famille déménagent pour La Baule avec l’odieux secret. Restés seuls, les cinq enfants se gardent. Car quoi, l’aînée a l’âge et la Tante Léontine n’habite pas loin du tout. III : Le retour En 1974, Thérèse est de retour, seule. Divorcée de Simon, elle épouse Daniel Buron, chef de chantier itinérant, pour cause de grossesse : Thérèse II. A quarante-six ans, elle n’a pas changé, les photos en attestent. Toujours mauvaise mère. Toujours aussi fugueuse. Elle n’aime plus personne. Et la vie continue, en Béarn. Et Daniel Buron boit. Et Thérèse essaye. Et Daniel Buron frappe. Dany est un con. A soixante ans, Thérèse se barre. Et Thérèse II reste. Sur les berges du Rhône, à Tournon, Cathy accueille sa mère. Et lui trouve un T2 où Thérèse rêve d’Indiens. Son amie ardéchoise, de deux ans son aînée, partage sa passion et ensemble elles tapissent les murs de portraits, calumets et pièges à rêves à plumes. A soixante-trois ans, Thérèse -et son amie- s’envolent pour le Québec avec d’autres séniors. Elles faussent compagnie à leur groupe et G.O. aussitôt arrivées et retirent en gare leurs billets pour rallier la ville de Trois-Rivière. De là, l’hydravion réservé bien des semaines avant les emmène, en deux heures, au nord du Saint-Maurice, tout près de Windigo. Elles passeront trois mois avec les Têtes-de-Boules, Indiens de la contrée. Fanzine Hildegarde N°18 / 18 Décembre 2017

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C’est le pilote de l’avion qui appelle Cathy : - Pour prévenir. De leur part. C’est tout... A son retour, Thérèse est devenue Chicoutimi Buron. Ce qui, en tête-deboule, signifie « c’est profond parce que cela engouffre » lui a expliqué son Indien de chef, Ottawa -« les eaux bouillent »-, en désignant ses yeux. Chicoutimi-Thérèse, que toute sa famille décrivait increvable, crève dix ans plus tard d’un cancer de l’alcool. Et trois-quarts d’heure après, Thérèse II en finit d’accoucher d’une fille, Laura. Elle a les yeux presque noisettes. Et à dire vrai, plutôt oranges. Thérèse II la déteste. Emilie Mugabo, fille de Marie-José.

Camille Lebègue

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Une femme sous influence XV, Stéphanie-Lucie Mathern

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Hippopot/ame Un visage de suaire annonce la fin des mauvais jours. Je suis tapi dans la broussaille, j’aspire la pluie en abondance, attendant une apparition. Sur l’échine d’une génisse croît une bosse hélicoïdale. Je voudrais être hybride, grandir sous les vertèbres d’un arbre à papillons. Quelles antennes pour faire fuir l’hiver ? J’entends le chant des marécages : les grenouilles coassent et le têtard voudrait renaître. « Christ in the rain », répètent-ils encore. Je me joins au chœur batracien. Des pas… L’invocation puissante provoque le miracle. Avec la voix d’un sourd, je me déclare à la passante. Mes sœurs s’agitent, sautent et s’amusent. L’exercice est de haute voltige ! La promeneuse a peur ; elle passe le bras sous celui de l’époux et me regarde comme une carpe qui s’asphyxie à la surface. J’aurais dû lui offrir un collier de pucerons, l’arak, une croisière sur le Tigre… Mais j’ai l’âme d’un hippopotame.

Céline Maltère

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Jean-Paul Verstraeten

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Conversation entre Lapin des bois et Coyote sauvage Lapin des bois : Une fois j'ai retapé une souris moribonde juste en la tenant près de mon cœur. C'est magnétique au max, le cœur je pense. Coyote sauvage : La pile. Lapin des bois : Oui, je ne sais pas, j'ai vu des vidéos qui disaient "le cœur n'est pas une pompe". Infos alternatives. Coyote sauvage : Une pile ? Lapin des bois : Je ne sais pas. Il me semble qu'on dégage de l'énergie au niveau de la tête aussi. Coyote sauvage : Il y a une histoire avec le chakra du sommet du crâne. Lapin des bois : C'est une antenne non ? Coyote Sauvage : Oui voila. Lapin des bois : Est-ce que tu sens parfois une pression au niveau du troisième œil ? Coyote sauvage : Non. Quelqu'un vient te chatouiller ? Pression forte ? Lapin des bois : Non, plus ou moins appuyée dans certains moments de rêveries. Coyote sauvage : Associée à une sensation ? Lapin des bois : Oui en fait je ne parle que de sensations-sensorielles. Coyote sauvage : Pression au front et rêverie. Lapin des bois : Des moments de prière si tu préfères. Je réfléchis souvent au sens de la prière "notre père". Tu connais son origine ? Coyote sauvage : Non, c'est quoi ? Moi dans ces moments là je sens plus une ouverture au niveau du front. Lapin des bois : Oui, moi aussi au niveau du front ! Coyote sauvage : Au milieu du front. En fait peut être qu'on ressent la même chose mais que les images pour le décrire... sont celles qu'on trouve. Lapin des bois : Ça m'en a tout l'air ! Coyote sauvage : Oui ouverture, air qui passe… Lapin des bois : Hahaha. C'est dingue. En fait cette prière ce sont des gens qui ont demandé au Christ ce qu'ils devaient réciter. D'abord il en a eu marre. (Il en a toujours marre des gens, ils le fatiguent, ils lui demandent des miracles.) Ça le gonfle que personne ne remarque que la vie elle-même est un miracle. Mais il leur dit : "si vous ne savez pas quoi prier, vous n'avez qu'à prier ça :" Et puis c'est la prière du Notre Père. Coyote sauvage : C’est dans la bible cette histoire ? Lapin des bois : Mais oui, dans les évangiles. Alors moi je médite sur cette Fanzine Hildegarde N°18 / 18 Décembre 2017

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prière. J'essaye de comprendre son sens profond. Je me suis rendu compte qu'on était très nombreux à faire ça. Je suis tombé par hasard sur des réflexions de Raymond Queneau et de Simone Weil dans leur journal. Ils faisaient ça aussi. Coyote sauvage : Tu t'arrêtes sur chaque mot et tu essayes de trouver le sens ? Lapin des bois : Ça dépend. Comme je fais ça tous les jours, je m'autorise toutes les combinaisons. Coyote sauvage : Cette prière m'angoisse en fait, je le réalise maintenant. Lapin des bois : Parfois je ne fais que visualiser des images… Coyote sauvage : Je ne pourrais pas la réciter… Lapin des bois : De toutes façons Jésus préfère quand on ne récite rien. Coyote sauvage : Je ne peux pas non plus faire le signe de croix quand je rentre dans une église. Lapin des bois : Moi je me force un peu par respect, mais c'est pas naturel. Coyote sauvage : Par contre j'aime bien les hosties ! J'en ai eu un une fois ! Lapin des bois : J’aime pas manger Jésus… Coyote sauvage : Je me suis sentie comme un petit mouton noir, content d'être là. Lapin des bois : Ni boire son sang… Je trouve que c'est chelou cette affaire. Le crucifix aussi, un trophée de chasse.

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Réflexions autour de l’argent

Mise en perspective du rôle de l’argent Comme nous devrions l’envisager, l’argent ne devrait être qu’un outil au service d’un modèle de société. Modèle né d’abord d’une pensée issue de la vision d’une élite intellectuelle dont la proximité avec le reste de la population est nécessaire pour régir les affaires courantes1. L’argent ne devrait être qu’un moyen facultatif parmi d’autres, dans le but de réaliser les projets découlant de cette vision, pour l’organisation de la société. C’est l’ascendance de l’esprit sur la matière (logique spirituelle) permettant de donner un sens à nos vies. Il existe d’autres types de « contrats » liant les individus pour organiser la société et assurer leur subsistance matérielle, les uns au service des autres, sans passer par l’argent. En disant cela nous pensons bien sûr aux modèles de sociétés des peuples premiers. L’idée du revenu de base est également dans cette optique, avec la particularité d’utiliser toutefois l’argent mais dont le versement n’est pas conditionné par la préoccupation de savoir si les activités de l’individu ont une « utilité » pour l’ensemble de la société, accordant une totale confiance en chaque personne. L’argent étant un intermédiaire, il devient vite une fin plutôt qu’un moyen auprès des individus dont la mentalité ne va guère au-delà, ne voyant que ce qui rentre ou ce qui sort de son « portefeuille ». Et il a sans doute été si bien adopté par la société grâce à ses aspects pratiques (issue de cette mentalité réduite à un horizon matérialiste) que nous étudions à l’école : unité de compte, réserve de valeur, etc. D’autre part la dépendance à l’argent va bien de pair avec la mentalité individualiste actuelle. En effet autrefois la famille était vue comme une unité, au même point qu’un individu aujourd’hui. Et lors d’un héritage, le domaine était transmis à l’aîné (ou au dernier enfant en fonction de la région) de sorte que le bien reste au sein de la famille et que le territoire ne soit pas morcelé comme c’est le cas depuis la révolution française. En effet cette dernière a imposé un héritage avec parts égales aux héritiers au nom du principe 1 Au XIVème siècle des Abesses avaient le pouvoir de contrôler l’économie:

« Les abbesses disposaient de compétences très larges, qui variaient selon le règlement et la dotation du chapitre, mais touchaient à tous les domaines de la vie de l’institution. Elles assumaient ainsi la responsabilité suprême de l’économie, les droits seigneuriaux, les fiefs, l’administration, les paroisses, le chapitre, et la familia du couvent, ainsi que de tous les détails de la vie quotidienne. » Source : https://alsace.revues.org/pdf/212

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d’égalité, divisant à chaque fois plus le territoire. Mais au final on se rend bien compte que cela n’est pas profitable à l’individu, qui isolé, se retrouve finalement perdant. Il était également fréquent que les nobles fassent œuvre de charité à leur mort, en vertu de leur salut, faisant dons de leurs biens acquis à l’ensemble de la communauté. Auparavant les dettes n’étaient pas perçues comme un dû à rembourser absolument, d’autant plus que celles-ci étaient ou devenaient injustes. L’Eglise Catholique qui se positionnait contre le prêt à intérêt et qui ordonnait régulièrement l’annulation de certaines dettes, avait également sans doute une vision Aristotélicienne de la justice en la concevant ainsi : « La justice consiste à rendre à chacun ce qui lui est dû » (Aristote) René Guénon, au travers de son incontournable ouvrage Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps envisage que la monnaie eut jadis un rôle qualitatif, servant à véhiculer des symboles ou par exemple l’effigie du roi (la monnaie était un bon moyen de se faire connaître auprès de ses sujets). Aujourd’hui elle n’a plus qu’une valeur quantitative et pire encore, une pièce de monnaie en euro qui ne contient plus aucuns métaux précieux, n’a plus qu’une valeur fictive. Le désordre économique sous contrôle d’un pouvoir dissimulé Comme vu dans l’article au sujet des castes2, aujourd’hui le pouvoir économique n’est plus au service du pouvoir temporel (politique) mais il le domine désormais. En réalité c’est sans doute le pouvoir politique sous le commandement d’une élite intellectuelle occulte (sociétés secrètes) qui, pour réaliser un projet de société non avouable, trouve comme prétexte des considérations d’ordre économique… comme si la science économique n’était pas capable de contrôler l’argent avec tous les moyens dont nous disposons. La science est par exemple capable de prévoir la météo plusieurs jours à l’avance avec des supercalculateurs utilisant des modèles mathématiques complexes mais se trouve incapable d’assurer une stabilité économique dont le circuit de l’argent, connu du début à la fin, est facilement simulable, traçable et donc prévisible. L’explication à cela est qu’il n’existe pas de science au service de la supervision de l’économie (qui sur un certain plan est moins complexe qu’il n’y paraît) : le contrôle de cette dernière est effectué de manière unilatérale par les instances en charge de la création monétaire (les banques commerciales et centrales) et la survenue de crises économiques (révélées à l’avance par certains initiés comme ce fut le cas en 2006 pour la crise des « subprimes ») est justifiée par l’incompétence (avérée ou non) des hommes 2

L'harmonie de la société médiévale expliquée par le système des castes, Raphi Deschamps A lire dans Hildegarde n°15

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politiques et par la cupidité des gens les ayant provoquées (ce qui est en partie vrai mais au niveau des exécutant seulement), tandis qu’elles font en réalité partie du plan. À ce titre, David Rockefeller aurait déclaré au « think tank » du C.F.R. (Council on Foreign Relations) : « Nous arrivons vers l’émergence d’une transformation globale. Tout ce dont nous avons besoin, c’est de LA CRISE MAJEURE et le peuple acceptera le Nouvel Ordre Mondial »3

Groupe Bilderberg Réunion annuelle non officielle de quelques jours, existante depuis 1954 mais occultée par les médias pendant 60 ans. Elle réunit sur invitation environ 130 membres parmi les personnalités les plus influentes du moment (ou à venir) au niveau des pays occidentaux, que ce soit des ministres, candidats à la présidentielle, journalistes, PDG de grandes banques ou entreprises, ou encore directeurs d’ONG. Elle s’est fait connaitre grâce à des journalistes d’investigations tels que Daniel ESTULIN.

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"This present window of opportunity, during which a truly peaceful and interdependent world order might be built, will not be open for too long... We are on the verge of a global transformation. All we need is the right major crisis, and the nations will accept the New World Order." - David Rockefeller speaking at the United Nations Ambassadors' dinner. [Sept. 23, 1994]

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La création «ex-nihilo », à la base de la création monétaire La création monétaire, bien qu’enseignée rapidement dans les écoles d’économie, n’est vraiment comprise qu’en s’y intéressant. Pour synthétiser, les banques commerciales (agences pour les particuliers et entreprises) disposent du pouvoir de création monétaire par le crédit et les banques centrales en ont un contrôle relatif via la manette qu’est le taux d’intérêt directeur. https://www.monde-diplomatique.fr/cartes/crise-banque-argent

Les banques centrales (Banque Centrale Européenne, Réserve fédérale des États-Unis, etc) accordent des crédits aux taux directeurs respectifs décidés par celles-ci aux banques commerciales. Les banques commerciales peuvent aussi emprunter auprès d’autres banques dont le taux (LIBOR, EURIBOR, …) suit de près le taux d’intérêt fixé par les banques centrales. Ce taux d’intérêt est ensuite répercuté sur les crédits accordés aux particuliers, qui sont plus enclins à contracter un crédit lorsque les taux diminuent et inversement. Les banques commerciales créent de l’argent en majorité en prêtant accordant des crédits aux entreprises et aux particuliers selon un ratio autorisé (7% d’après les accords de Bâle III). Par exemple, pour 1 euro de fond propre, une banque peut accorder un crédit de 14 euros. Ces 14 euros n’existent pas avant l’accord du crédit, il s’agit donc d’argent créé à partir de rien (de manière « exnihilo ») et le ratio 1/14 constitue un « effet de levier » sachant que si un faible pourcentage du montant des crédits n’est pas remboursé (insolvabilité), la banque doit encaisser les pertes rongeant la totalité de ses fonds propres. Fanzine Hildegarde N°18 / 18 Décembre 2017

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Un autre instrument utilisé par les banques centrales en vue de contrôler la création monétaire est le taux de réserve fractionnaire. C'est le ratio d'argent que les banques doivent avoir déposé à leur banque centrale (toutes les banques ont un compte à leur banque centrale) par rapport au montant correspondant aux dépôts de ses clients. Dans l'UE, ce ratio est de 1%, dans les pays anglo-saxons de 0% et en Suisse de 2,5%. Mais dans les faits, par diverses astuces, ce système de création monétaire basé sur les réserves fractionnaires avec expansion de la masse monétaire par effet multiplicateur du crédit4 peu créer de l’argent (dette) de manière quasi illimitée, la seule vraie limite étant la capacité d’endettement des particuliers / entreprises. Aujourd’hui l’argent crée ne correspond donc pas du tout à une quantité de biens et de services générés par le travail comme nous aurions pu nous y attendre, favorisant plutôt la spéculation que l’investissement productif. Les méfaits de l’effet multiplicateur du crédit couplé à un intérêt 1) Production d’une spirale d’endettement auto alimentée Cette spirale est cependant un prérequis pour la pérennité plus ou moins longue de ce système biaisé, car à cause des intérêts appliqués aux crédits, le montant de l’argent à rembourser est supérieur au crédit octroyé. Pour qu’un particulier rembourse un prêt immobilier par exemple, il va devoir donc puiser plus d’argent dans la masse en circulation que la quantité créée lors du crédit. Pour éviter ce phénomène illustré par le jeu de la chaise musicale, la quantité d’argent créée (et donc le montant des crédits à accorder) doit de ce fait être en constante augmentation. La création de bulles (surévaluation d’un actif) de crédit de plus en plus grosses est donc nécessaire pour ne pas entrainer une défaillance générale due au manque d’argent en circulation. 4

Effet multiplicateur du crédit: rapport existant entre l'augmentation de monnaie centrale nouvelle émise par la banque centrale et la quantité de monnaie issue du crédit accordé par les établissements de crédit permise par cette augmentation. Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_multiplicateur_du_cr%C3%A9dit

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C’est la fameuse « croissance » qu’il faut aller chercher avec « les dents » comme le disait si bien Nicolas Sarkozy. Car comme nous le voyons sur le graphique ci-dessous, il y a une corrélation (plus ou moins relative) entre l’augmentation de l’encours des crédits et l’augmentation du Produit Intérieur Brut (croissance) :

La croissance ne dépend donc que de la possibilité d’accorder toujours plus de crédits tels que nous les voyons fleurir à tous les niveaux depuis des années pour endetter toujours plus la population afin de maintenir un niveau au moins constant d’argent en circulation. Comme nous le voyons dans le schéma, même une croissance positive de l’endettement ne suffit pas à produire un PIB positif (comme en 2009). Et sortir de cette spirale d’endettement ne s’effectue jamais de manière positive : cela se produit soit par des faillites (sans doute la solution la moins pire, si réalisée de manière juste et ordonnée) soit par une spirale déflationniste (baisse des prix) qui engendre une dépression sur le plan économique.

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2) Engendre l’inflation Le phénomène de la spirale d’endettement générée a sans doute un lien avec le fait que les économistes s’accordent sur le constat que le système soit à l’équilibre avec une inflation de 2% à 4% par an. Sans y réfléchir nous pensons que cette augmentation est linéaire tandis qu’elle a le même caractère exponentiel que l’accroissement de la dette (logique quand nous avons à l’esprit que argent = dette) : Avec 2% d’inflation, la première année nous passons de 100 à 102 %, mais l’année suivante il s’agira de 2% de 102 (et non pas de 100), ce qui nous donne 104.04 (au lieu de 104) et ainsi de suite. Le début d’une croissance exponentielle (en bleu) ressemble de très près à une croissance linéaire (en rouge) mais plus le temps passe plus cela finit par s’emballer avec une courbe qui monte à la verticale, entrainant une dépréciation de plus en plus rapide de la monnaie, l’argent en circulation n’étant plus garanti par un actif tangible comme c’était le cas auparavant (jusqu’en 1910) avec l’or et l’argent métal. La masse monétaire pouvant grandir de manière illimitée, elle dilue au passage la valeur de la monnaie (selon le principe de valeur en fonction de la rareté) dans une inflation en perpétuelle expansion. A ce propos, la FED (Banque centrale Etats-unienne – privée) a cessé le 23 Mars 2006 de publier l’indice M35 (la masse monétaire qu’elle crée, cet indicateur étant considéré comme le plus fiable pour estimer la quantité de Dollars US en circulation dans le monde). Il n’est donc plus possible d’avoir connaissance de la croissance de la masse monétaire en dollars. A noter aussi qu’une pièce en argent de 5 Francs (la semeuse) valait 8,5 euros (pour son poids en argent métal) en 2011. Quelqu’un qui aurait converti ses francs en pièces de 5 Fr avant le passage à l’euro, aurait multiplié son épargne par 12 en l’espace de 10 ans ! 5

http://www.tendance.com/m3-ou-quand-la-machine-s-emballe.htm

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Depuis la valeur de l’argent est descendu, les banques semblant faire pression à la baisse sur son cours en émettant de plus en plus « d’argent papier » (titres en bourses ne correspondant pas à de l’argent physique). Cette inflation ne se traduit pas par une hausse des salaires du fait d’une répartition de plus en plus inégale de l’argent ou seule une petite partie de la population parvient à en capter et à en accumuler la majorité, avec la complicité des états par leur inaction ou au contraire par le vote de certaines lois. Officiellement elle serait de 1.5 à 2% par an (objectif de la BCE pour une stabilité des prix) tandis que les prix de l’immobilier à l’achat ont augmenté selon certaines sources d’au moins de 100 % entre 1990 et 2006. Elle est aussi masquée par un ajustement sur la qualité des produits ou le rapport qualité/prix diminue sans cesse et cela même quand la production est délocalisée dans le même temps. À noter qu’elle pousse l’achat à crédit (et donc l’endettement) plutôt que l’épargne, alimentant elle-même sa cause. 3) Provocation de cycles économiques Comme vu précédemment ce système monétaire n’est pas pérenne puisque condamné à finir dans une impasse à court ou moyen terme. Il induit donc de facto une cyclicité avec les facteurs d’instabilité que cela engendre, dont seuls les initiés savent tirer parti. L’expansion de l’usure, moyen légalisé de dérober de l’argent L’usure était autrefois interdite par les religions pour des raisons de morale, dans laquelle on trouve pourtant une explication sous-jacente issue d’une science. Mais la science ayant été opposée à la religion on comprend pourquoi la majeure partie des gens n’ont fini par voir dans la religion plus que l’aspect moral et contraignant de cette interdiction, détachée de tout principe et de toute réalité. Elle a été introduite de manière positive sous le concept fallacieux de « faire travailler son argent » avec les comptes épargne rémunérés. L’individu bien heureux de cette faveur immorale dont il a bénéficié, y a pris gout et n’avait alors plus de raison de la Fanzine Hildegarde N°18 / 18 Décembre 2017

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remettre en cause lorsque celle-ci était appliquée à d’autres niveaux le desservant. L’appât ayant pris, le piège de la dépendance aux banques et à l’argent semble être en train de se refermer du fait qu’aujourd’hui non seulement les comptes épargne ne rapportent plus rien mais en plus il va falloir payer pour faire garder son épargne. Ainsi cette usure présente à la base de la création du système monétaire, est aussi utilisée à d’autres niveaux du circuit économique (flux de circulation de l’argent) et s’étend de plus en plus : - La dette de l’état : instaurée en 1973 par la loi Pompidou / Giscard votée un début janvier, puis confortée par l’article 104 du traité de Maastricht, puis 123 du traité de Lisbonne, elle interdit à la Banque de France d’accorder un découvert à l’état. L’état, pour se financer, doit désormais emprunter l’argent avec intérêt sur les marchés financiers. Couplé à cela, les budgets de l’état ont été intentionnellement votés en déséquilibre de sorte de faire accroitre cette dette jusqu’à ce que le coût annuel des intérêts devienne un des premiers postes de dépense de l’état aux côtés de l’armée et de l’éducation nationale. Ainsi au moins l’équivalent de l’intégralité des impôts sur le revenu va tout droit dans la poche des créanciers (détenteurs de la dette). A noter que la politique de l’état est centrée depuis des années sur la manière d’honorer la bête dette (centre du débat de l’entre-deux tours des élections présidentielles de 2007 avec Nicolas Sarkozy face à Ségolène Royal), prétexte fallacieux à toutes les régressions sociales. - La bourse / les marchés financiers : L’argent gagné par les banques et les grandes entreprises, au lieu d’être redistribué équitablement et mis en circulation constante pour faire tourner l’économie, est placé en bourse afin de faire de l’argent avec de l’argent, se servant au passage dans l’assiette par l’achat et la revente des matières premières sur le marché des actions, avant que celles-ci n’arrivent sur le lieu de vente. - Les grandes entreprises : Bien qu’elles n’aient pas le statut de banque commerciale avec le pouvoir de la création monétaire, elles créent aujourd’hui leurs propres établissements financiers avec de l’argent qui n’est pas reversé aux salariés mais qui sert également à faire de l’argent avec de l’argent, via des crédits à la consommation.

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Cette usure, qui vole le fruit du travail, explique les déséquilibres qui se creusent de plus en plus entre les riches et les pauvres, les uns ayant les moyens de subtiliser l’argent des autres. En plus des taxes et des impôts qui augmentent sans cesse de manière inéquitable et utilisés de façon de plus en plus contreproductive, elle est aussi une des causes du fait que l’inflation (dont l’indice est jugé à partir d’un « panier de la ménagère » truqué) n’est pas reconnue officiellement. En temps normal, lorsque l’inflation bénéficie à tous, elle engendre la hausse des salaires pour compenser la diminution de la valeur de la monnaie. Un rapport travail / argent complètement faussé Ainsi, les gains de productivité engendrés par le progrès technique sont détournés et l’être humain de condition moyenne doit perdre sa vie à vouloir la gagner, devant « se battre comme un lion pour vivre comme un rat », souvent dans des métiers parasites (les métiers productifs ayant été remplacés par des machines). Et si l’argent, à la base, sert d’unité de compte (et donc de référence), la valeur des choses est aujourd’hui complètement faussée entre les prix de l’immobilier surévalués (soumis à la bulle du crédit et à la spéculation), les prix de l’alimentation sous évalués permettant difficilement aux agriculteurs de vivre même en vente directe et ce malgré les aides de la Politique Agricole Commune, et enfin les prix des produits provenant de l’exploitation des travailleurs des « pays pauvres » sont également anormalement avantageux. Et paradoxalement, aujourd’hui nous pouvons avoir l’impression que pour vivre pauvrement comme autrefois, il faut être riche. Le rapport entre l’homme et l’argent vu selon la bible Pour terminer, voici un rappel pas inutile, qui semble avoir été perdu de vue depuis longtemps maintenant : « En vérité je vous le dis, il est difficile à une riche d’entrer dans le royaume des cieux. Je vous dis encore, il est plus facile à un chameau de passer pour un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu » (Matthieu 1923/24) « Vous ne pouvez servir Dieu et l’Argent » (Luc 16-13).

Raphi Deschamps Fanzine Hildegarde N°18 / 18 Décembre 2017

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SUPER CATALOGUE DE JOUETS

Filipo Tetedevo

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Deedee Vingt

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Benoit Dobbelaere

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Dana Wyse

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Papyri Graecae Magicae Les papyrus grecs magiques sont un ensemble de manuscrits découverts en Egypte, datant d’une période allant du 1er siècle avant Jésus-Christ, au 7ème siècle de notre ère. Certains de ces papyrus sont iatromagiques, ils ont pour but de soigner ou de prémunir d’une maladie. La frontière entre magie et médecine fut très longtemps poreuse. Fièvre, épilepsie, maux de tête, problèmes respiratoires, dermatologiques, gynécologiques, la pratique de la magie pour soigner les affections courantes remonterait à l’époque pharaonique. Le premier élément de l’acte magique est la parole, la formule magique, prononcée et éventuellement écrite. Elle comporte les maux à combattre, l’invocation d’un assistant surnaturel (dieu grec, égyptien, ou encore personnage biblique), des dessins ou symboles magiques (charaktères), le nom du malade, et l’indication d’un rituel effectué en parallèle de l’incantation. Pour plus d’efficacité on pouvait ajouter au papyrus iatromagique le port d’une amulette et des recettes d’aspersion, d’onction ou de bain. « Poudre propre à rendre la vue perçante : 4 drachmes de safran, 2 drachmes d'aloès, 8 drachmes d'astragale, broie et utilise. »

Serpent Ouroboros et charaktères,, extrait du Grand Papyrus Magique de Londres.

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Le Magicien, Alfred Kubin, vers 1900

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Photographie, Marine Aïello

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Michel Lascault Fanzine Hildegarde N°18 / 18 DÊcembre 2017

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La Porte ouverte N’allumez pas la télévision pour vérifier mais il paraitrait que notre génération ou disons celle de nos enfants, soit la dernière. De plus en plus stupide, de plus en plus polluée, toujours plus immortelle, et plus robotisée. Ces fictions que l’on peut voir s’étendre sur des écrans ou vibrer sur des ondes radios sont présentées comme des faits réels. Mais puisque ces prophéties sont fausses, je ne vais pas lutter, manifester ou tenter d’ouvrir les yeux de mon voisin avec des allumettes. Et si malgré tout j’y participe ? Que je me laisse prendre au jeu de l’avenir apocalyptique. Ça pourrait arriver après tout, on pourrait être proche de la fin. Toutes ces prévisions pessimistes, c’est peut-être un instinct, comme les chevaux qui s’ébrouent quand vient l’orage. Et s’il ne reste que ça comme vision du futur ? Alors, il y a toujours le miracle. Hop ! Aux oubliettes mon idée de l’argent, de la maladie, de la guerre, de l’espace et des pesticides. Ni volonté agressive de changer les choses, ni qu’elles aillent dans un sens précis. Juste un miracle. Pour commencer se dire que la pensée influence le réel. Ensuite, poser chaque pas avec la certitude que c’est la loi immuable, qu’il n’y a pas à en douter, que c’est comme cela que ça fonctionne : je crois au miracle et le miracle vient. Peutêtre pas celui auquel je m’attendais, car on ne sait pas demander, mais celui qui souhaitait se rendre visible, car désormais on sait voir. Parce que c’est une porte qui n’ouvre pas sur un écran, qui ne me dit pas ce que je dois craindre, un portail ouvert sur mon cœur, fait de mon esprit et de ce courant impalpable qui n’attend qu’à s’émerveiller ; alors la cellule guérit, alors la matière est en paix, alors l’intelligence est subtile et l’avenir radieux.

Marielle Aïon Fanzine Hildegarde N°18 / 18 Décembre 2017

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Chloé Schuiten et Marine Debilly

Numineuses de Janvier Fanzine Hildegarde N°18 / 18 Décembre 2017

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Le miracle est dans le trou Le miracle est dans le trou, je l’ai vu, il est dans le trou. Je recommande à tout un chacun de cultiver un trou, n’importe quel trou, et sans doute un miracle peut advenir. Ne pas y penser, à peine y croire, juste travailler consciencieusement son trou, tout est dans le trou. Si vous n’avez pas de trou, détruisez des trucs, faites de la place pour les trous. Le miracle est dans le trou, tous les trous, je le sais, je connais le principe, il est dans le trou. Rien de miraculeux ne peut advenir dans le plein, pas assez de place, le miracle a besoin de beaucoup de place, où trouve-t-on de la place ? Dans un trou ! Les vies trop pleines sont hermétiques au miracle, les miracles ont besoin de trous, de manques, de dépressions, de cuvettes, les miracles adorent les cuvettes, ils s’y lovent bien, ils aiment, sont à l’aise dans les cuvettes. Les points de fuite c’est bon aussi, les miracles kiffent les points de fuite. Pas de calcul surtout, les miracles détestent les calculs. Les miracles aiment par dessus tout le désespoir, le bout du rouleau, le désespoir qui tourne le dos au réel, qui se réfugie dans les trous, on ne sait jamais ce qui peut sortir d’un trou, un miracle peut-être ∆ Évidemment un miracle, que voulez-vous qu’il puisse sortir d’un trou si ce n’est un miracle, c’est juste évident. Un miracle ou rien, il n’y a pas tellement d’autres choix. Les trous les gars, les filles, c’est là que ça se passe ! Cultivez les trous, faites des trous partout, on ne veut voir que des trous, des trous bordel ! Avec un peu de chance des miracles en sortiront, sinon rien, mais au moins pas toutes ces choses inutiles. Des trous, des miracles ou rien.

Michel Meyer

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Recette des gâteaux de la joie par Hildegarde Von Bingen Selon la théorie des quatre humeurs, la tristesse et la colère sont la cause de nombreuses maladie via la bile noire :

Son remède : les gâteaux de la joie. Hildegarde de Bingen nous dit au sujet de ces biscuits : « Ils dispersent

l’amertume qui est dans ton cœur, ils l’apaisent et l’ouvrent. Mais ils ouvrent aussi tes 5 sens, te rendent gai, purifient tes organes sensoriels, réduisent les humeurs nocives et donnent à ton sang une bonne composition. Ils te rendent robuste, joyeux et efficace dans ton travail. »

Dessin : Rebecka Tollens

« Chaque fois que l’âme de l’homme ressent en elle et en son corps une blessure, elle contracte le cœur, le foie et leurs veines, soulève une sorte de nuage autour du cœur, le recouvre de ce nuage, et alors l’homme est plein de tristesse ; après la tristesse, surgit la colère. En effet, quand il voit, entend ou pense quelque chose qui provoque sa tristesse, le nuage de tristesse qui a envahi son cœur fait naître une vapeur chaude dans toutes ses humeurs et autour de sa bile, met sa bile en mouvement, et ainsi la colère naît de l’amertume de la bile et s’élève silencieusement. » (Causae et curae)

Ingrédients 100 g de beurre 100 g de sucre complet 2 jaunes d’œufs 250 g de farine d’épeautre 6 g de noix de muscade 6 g de cannelle 15 clous de girofle

Préparation : Préchauffer le four à 180° Faire fondre doucement le beurre, mélangez-y, le sucre, les jaunes d’œufs, et les épices finement broyées. Passer la farine au tamis. Incorporer au reste de la pâte et pétrir. Étaler la pâte sur un plan fariné, y découper les biscuits à l’emporte-pièce. Les biscuits seront meilleurs s’ils ne sont pas trop fins et gardent un peu d’épaisseur. Cuire sur une plaque revêtue de papier sulfurisé 10-12 mn. Il faut sortir les biscuits encore légèrement mous. Ils durcissent en refroidissant. Fanzine Hildegarde N°18 / 18 Décembre 2017

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Allumer le feu

Walking on waters with starstained feet,

Rebecka Tollens

Peut-être qu’en chacun de nous il y a un morceau de vieille âme et que le monde dispose d’un certain nombre de familles d’entités. Il y aurait ceux qui ont en eux un morceau de l’archétype Satan par exemple et ceux qui auraient hérité d’un bout de Saint-Michel. Plusieurs morceaux de différentes vieilles âmes pourraient cohabiter dans un seul corps. Dans ce cas, il y a en moi une parcelle de guérisseuse. Elle a un peu de difficulté à faire sa place dans le monde mais elle insiste. Elle aime écouter les peines des autres et les voir se transformer en poussière. Elle connait de vieilles prières pour éloigner le mauvais œil, couper la brûlure, faire disparaître les verrues. Elle aime les plantes et sait qu’elles peuvent guérir. Elle fait des tisanes, elle n’a rien appris mais pense qu’elle détient en elle ce savoir. Fanzine Hildegarde N°18 / 18 Décembre 2017

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J’ai eu cette vision lors d’une cérémonie où j’ai découvert mon animal totem. À cette époque je faisais du théâtre et mon professeur avait en lui un morceau de vieille âme chamane. Avec les autres élèves nous savions qu’il connaissait cette cérémonie et à force d’insister, un peu avant Noël il accepta. Il a d’abord ouvert les quatre points cardinaux avec de la sauge brulée, puis il nous a nettoyés, enfumant toutes les parties du corps avec le bâton de sauge. Ensuite il s’est mis au centre de la pièce, nous nous sommes assis en cercle autour de lui. La marche à suivre était la suivante : les yeux fermés, alors qu’il commencerait à taper régulièrement sur son tambour, nous devions appeler notre animal. Une fois qu’il s’était manifesté il fallait rouvrir les yeux et attendre que tout le monde soit prêt. Alors, sans avoir échangé de mot sur ce qui venait d’arriver, nous refermerions les yeux pour rejoindre notre animal qui avait très probablement un message à transmettre. Mon compagnon est apparu dans le désert, mais quel est cet animal ? Tout d’abord, au loin, je crois voir un félin, j’espère un félin. Il y a bien la couleur sable, mais en me rapprochant je vois que son museau et ses oreilles s’allongent, j’en conclus finalement à une sorte de chien-renard avec une belle queue en panaché. Nous marchons côte à côte dans le désert, pas un désert de sable, le genre de désert avec des roches rougeoyantes et quelques touffes d’herbes séchées par les vents brulants. Ainsi, nous nous sommes trouvés. Lors de la deuxième partie de l’expérience, comme prévu je demande à mon ami s’il a quelque chose à me dire. Il souhaite m’emmener quelque part et ce quelque part est une grotte. Il y a toute une phase qui demeure assez confuse, nous sommes autour du feu, il me semble qu’il m’avale, puis je redeviens moi-même et à partir de là nous ne formons plus qu’un. Apparaissent alors des ancêtres. Ma grand-mère paternelle accompagnée de sa grand-mère, mon grand-père maternel accompagné de son propre grand-père et le grand-père de mon ex petit-ami. Tous me disent la même chose, chacun avec leurs mots, ils me disent que je connais les plantes, que je sais guérir avec les plantes. Puis la vision s’achève. Le voyage se termine. Je me rassois au centre de la réalité de la pièce et nous commençons à raconter nos expériences. Sara est devenue aigle, symbole d’un point cardinal majeur dans la mythologie chamanique, l’Est. Dans le cercle elle était située exactement à l’Est, comme l’aigle. Antoine, lui, est devenu cochon sauvage. Quand vint mon tour il a d’abord fallu que je décrive l’animal car je ne savais pas comment il s’appelait. Mon professeur a alors dit : « c’est le coyote ». J’étais d’ailleurs situé au Sud, symbole du feu et point cardinal attribué au Fanzine Hildegarde N°18 / 18 Décembre 2017

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coyote. Il m’expliqua que le coyote est un animal très important pour les amérindiens, notamment dans la guérison. Il guérit par des ruses, il emmène les gens et parfois lui-même dans des situations cocasses jusqu’à ce qu’ils se retrouvent le nez planté face à la vérité. Je n’aimais pas le théâtre, j’y souffrais beaucoup. Après coup je me suis dit que le coyote m’avait joué un tour, qu’il m’avait amené là, dans ce cours, uniquement pour que nous fassions ce chemin lui et moi jusqu’à la grotte. Moins d’un an plus tard, j’avais mis de côté le théâtre et je partais pour un grand voyage au Pérou, en Bolivie puis au Mexique, suivant dans le sable les traces du chien-renard. J’ai amassé tous les objets magiques trouvés sur mon chemin, des statuettes, des plumes, des figurines en forme de crânes, des dizaines d’ex-votos, des encens, des bougies. J’ai fouillé la terre à la recherche de poteries millénaires, j’ai enfoui en moi les plans de toutes les grottes, les moindres failles que la roche ouvrait devant mes pas. J’ai pris de l’Ayahuasca. J’ai entendu les Icaros des indiens Shipibo d’Amazonie, ces chants sacrés qui nettoient, protègent ou guérissent l’esprit et l’âme. Ces chants sont constitués de mots ou de sons, parfois sans significations apparentes, soufflés par les plantes aux guérisseurs pour rétablir l’harmonie des êtres en déséquilibre intérieur. Ils forment comme un véhicule énergétique qui permet aux chamans d’accéder à d’autres mondes. C’est un outil de guérison essentiel pour entrer en communication avec les entités des plantes et des animaux.6 La nuit du premier Janvier 2014, toujours au Pérou, dans un village de montagnes cette fois, j’ai rêvé d’une voyante, elle lisait l’avenir dans les cartes. Cavalier, monture, temple. Elle rit, disant que j’avais passé trente ans à l’envers sur mon cheval, mais que j’avais enfin trouvé l’anneau magique. C’était il y a exactement quatre ans. Aujourd’hui, je fabrique des talismans avec les trésors trouvés sur ma route.

Elïa Moraline

6 https://www.youtube.com/watch?v=BFmEReSoo5U

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Sei Shônagon Notes de chevet, an 1002

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Scène forestière, Miroslav Weissmuller Fanzine Hildegarde N°18 / 18 Décembre 2017

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Contact Fanzine

C'est la dix-neuvième fois que le Fanzine Hildegarde sort à la nouvelle lunaison. Vous le savez, la parution est gratuite depuis ses débuts. Chaque mois, Marine Aïello et moi nous consacrons entièrement à la réalisation artisanale du fanzine. Nous nous inscrivons dans un mouvement plus général sans doute, né des profonds besoins d'autonomie qui habitent un grand nombre d'entre nous. L'argent ne nous a pas dicté le possible et l'impossible de la création. A l'usure, ce choix originel -presque fortuit- du bénévolat s'est révélé une décision cruciale pour nous du point de vue humain et artistique : il est apparu comme le seul choix propice à la liberté, à laquelle nous tenons tant. Il nous est aujourd'hui inconcevable de construire Hildegarde sans être libres de dette. Nos contributeurs font ce pas avec nous à chaque fois qu'ils nous autorisent à publier leur travail. Par ailleurs, la gratuité est le moteur d'une magie inattendue qui a enveloppé nos efforts bien au-delà de ce que nous espérions. Le Fanzine Hildegarde n'a jamais été un projet, un plan, nous ne savons pas ce qu'il en adviendra, mais l'évolution de notre travail de publication nous a amenées récemment à revoir notre organisation imminente. Nous avons pu nous rendre compte que le rythme de parution était un peu trop rapide pour des lecteurs déjà très occupés par d'autres livres. En plus, nous avons vécu des expériences de parution difficiles ces derniers temps, attribuables à un manque de temps et de capacités techniques. C'est pourquoi je vous annonce que nous passerons désormais à un numéro du fanzine Hildegarde tous les deux mois. Nous avons besoin de ce temps de réflexion pour développer la qualité de notre travail. Si certains d'entre vous se demandent comment ils peuvent nous aider, c'est simple : vous pouvez mettre à contribution vos compétences techniques et artistiques. Chaque lecteur est invité à imprimer et à diffuser en format copie ce petit livret. Chaque lecteur est aussi invité à écrire, dessiner, photographier...Voici notre ligne éditoriale : pas de ligne, si ce n'est l'honnêteté de la contribution. A bientôt donc pour le numéro 19 qui ouvrira une nouvelle page à la nouvelle lune de février, pour une nouvelle année. Je vous souhaite la paix dans votre famille pour les réunions qui s'annoncent. Télécharger et imprimer les numéro : www.hildegarde.iva.la Nous écrire : hildegardezine@gmail.com

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Alice Popieul

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Junio Bombo, Mazu

Page suivante : Studies into the Past, Laurent Grasso,

Huile sur bois, 113,3 x 95,3 cm Courtesy of the artist and Galerie Perrotin, Crédit photo : Claire Dorn

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