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SPÉC IAL RENT RÉE DOSS IER DESIG N ENF 25 PA ANTS GES

Design

Gio Ponti, complètement MAD Noé Duchaufour-Lawrance, électron libre épanoui Tom Dixon, made in London

Lifestyle

8 reportages déco de Côme à Copenhague… Antonio Marras + Saba : quand la mode se mêle de déco Luis Laplace, l’art dans le décor

Trips

Bangkok, de l’énergie à revendre Mile-Ex, coolitude à Montréal São Paulo à l’heure de sa biennale d’art Laura Gonzalez, ses adresses à Rome M 01469 - 134 - F: 5,90 E - RD

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ID-NOS CONTRIBUTEURS

Anne-France Berthelon

Young-Ah est une photographe coréenne qui a vu son premier sujet publié dans IDEAT en 2011. Toujours de l’aventure, elle collabore aussi avec d’autres titres comme The Good Life, L’Optimum, L’Express ou Grazia. Dans ce numéro, elle est allée tirer le portrait du designer Noé Duchaufour-Lawrance (p. 106). Est-il facile d’immortaliser un électron libre ? Pour Young-Ah, rien n’est impossible. Du coup, elle est partie à Bangkok, une ville toujours en mouvement (p. 360), et en a rapporté un superbe reportage.

Globe-trotteuse écumant les design weeks et décodant les tendances lifestyle pour la presse et les bureaux de style, Anne-France se passionne pour le design en tant qu’écosystème global et excelle dans le décryptage de nouveaux usages… Prolongeant l’été, elle revient sur les lauréats du festival Design Parade (Hyères et Toulon) (p. 50). Elle est aussi allée rencontrer Nada Debs, pionnière du design libanais (p. 118). Avant de nous livrer les secrets d’une cité irriguée par l’énergie des Millenials, Bangkok (p. 360).

Mikael Zikos

Fran Parente

Il a fait ses classes chez IDEAT comme rédacteur art et design. Désormais, depuis Paris ou Bruxelles, toujours en mouvement, ce bon vivant aux origines grecques… et australiennes cultive les découvertes. Il conseille des entreprises dans les secteurs de la création, travaille pour des titres spécialisés (L’Officiel Art, Purple Fashion…) et prépare un livre d’histoire et d’architecture tout en lançant une nouvelle plateforme éditoriale numérique. Pour IDEAT, il est revenu de São Paulo avec de l’art plein les yeux (p. 384).

Originaire du Brésil et diplômé d’architecture, c’est au cours de son stage que Fran a décidé de bifurqué vers la photo, qui est vite devenue son métier. Après cinq ans sur les routes, il s’installe à New York pour enrichir son book et solliciter de nouveaux clients. De retour quatre ans après, Fran mène un travail éditorial, commercial et personnel. De São Paulo il livre des images qui témoignent d’une ville imprévisible où l’art contemporain est en effervescence. Pour preuve, une biennale à aller découvrir sans tarder (p. 384).

Marie Godfrain

Élisa Morère

Sa passion pour les objets beaux et bien conçus l’a amenée à prêcher la bonne parole du design dans M, le Magazine du Monde, IDEAT et Grazia. Pour ce numéro, elle s’est rendue à Londres, chez Tom Dixon, pour nous faire découvrir l’immense workshop de cette star du design British (p. 112). Puis elle s’est attachée à nous révéler toutes les tendances de la rentrée en matière de papiers peints (p. 293). Tout en restant très au fait des nouveautés côté boutiques (pp. 78 à 82) et sorties de livres (p. 98).

L’art, le design, la mode, les voyages, le pourquoi, le comment, les beaux esprits qui font du monde un régal pour l’œil… Élisa Morère sait les faire partager. Au Journal du dimanche, au Figaro ou à L’Express, elle l’a prouvé : la curiosité n’est pas un vilain défaut. Bientôt, la « Collection 34 » de Diptyque (p. 56) ; la marque spécialiste du mobilier chiné pour enfants, Capharnaüm (p. 194) ; les collaborations entre l’éditeur Hartô et la marque Smallable (p. 196) et entre Antonio Marras et Saba (p. 166) n’auront plus de secrets pour vous.

© YOUNG-AH KIM

Young-Ah Kim

Isabelle Vatan

Journaliste et auteur, Serge Gleizes collabore depuis plus de vingt ans avec de nombreux titres de la presse déco, s’intéressant aux maisons d’autrefois comme à celles d’aujourd’hui. Les vacances se terminent ? Il est donc temps de prendre des nouvelles du design brésilien, qui se refait une place au soleil au détour d’une rétrospective parisienne (p. 48). Ensuite, Serge a dressé pour nous les grandes tendances de la rentrée en matière de tissus (p. 307) et de tapis (p. 327). Indispensable !

Humer l’air du temps, dénicher bons spots et bons plans à Paris, dont elle est spécialiste, ou ailleurs dans le monde… De sa curiosité naturelle, elle a fait son métier. En témoignent les guides de voyage Gallimard ou les pages « évasion » de L’Obs et de Télérama Sortir. Sa sensibilité au design et à l’architecture s’exprime désormais chez IDEAT. L’occasion de découvrir les têtes chercheuses du studio GGSV (p. 122), la marque portugaise de déco délirante Royal Stranger (p. 130), et le jeune éditeur de meubles italien Mogg (p. 132).

© XAVIER BEJOT

Serge Gleizes

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+33 1 53 57 42 16 | AUDEMARSPIGUET.COM

TO BREAK THE RULES, YOU MUST FIRST MASTER THEM.*


LA VALLÉE DE JOUX. DEPUIS DES MILLÉNAIRES, UN (19,5211(0(17 '85 (7 6$16 &21&(66,21} DEPUIS 1875, LE BERCEAU D’AUDEMARS PIGUET, ÉTABLI AU VILLAGE DU BRASSUS. C’EST CETTE NATURE QUI FORGEA LES PREMIERS HORLOGERS ET C’EST SOUS SON EMPRISE QU’ILS INVENTÈRENT NOMBRE DE MÉCANISMES COMPLEXES CAPABLES D’EN DÉCODER LES MYSTÈRES. UN ESPRIT DE PIONNIERS QUI ENCORE AUJOURD’HUI NOUS INSPIRE POUR DÉFIER LES CONVENTIONS DE LA HAUTE HORLOGERIE.

MILLENARY CADRAN OPAL EN OR ROSE MARTELÉ

BOUTIQUE AUDEMARS PIGUET : PARIS : RUE ROYALE

*POUR BRISER LES RÈGLES, IL FAUT D’ABORD LES MAÎTRISER.


Photo Michel Gibert, non contractuelle.

« Cette collection est un hommage à l’aventurier que nous avons tous un peu rêvé d’être. Le voyage est une expérience qui nous transforme et je voulais que chaque pièce évoque cette sensation d’avoir rapporté un trésor d’un pays lointain. »

French : français


La Parisienne, table de repas. OpĂŠrette, chaises. Wonder, buffet. Mariposa, suspensions. Moucharabieh, tapis.

French Art de Vivre

design Marcel Wanders

www.roche-bobois.com


SYSTÈME D’ASSISES LAWRENCE

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DESIGN RODOLFO DORDONI

SERVICE DE DÉCORATION D’INTÉRIEUR DISPONIBLE CHEZ LES REVENDEURS AUTORISÉS MINOTTI WWW.MINOTTI.COM





Où trouver les produits Élitis : France 01 Thoiry Atelier Pia 04 50 20 88 10 06 Cagnes-sur-Mer Exigence couleurs 09 82 25 80 36 06 Le Cannet Colors 09 83 81 19 81 06 Nice Cosi 09 54 70 79 80 19 Brive-la-Gaillarde Les M design 05 55 87 53 25 20 Bastia Hall décor 04 95 30 87 27 21 Dijon Patrice Langhi 03 80 38 02 05 22 Lamballe Vues d’intérieur 02 96 50 85 21 29 Brest Lindivat décor 02 98 44 14 67 31 Toulouse Flanelle décoration 05 61 21 32 20 31 Toulouse Terra rosa 05 62 26 47 94 32 Auch Andiamo Home 05 62 05 65 03 34 Montpellier Vues d’intérieurs 04 67 60 76 34 35 Rennes / Montgermont VBA décoration 02 99 23 17 41 35 Saint-Malo Intra domus 02 99 81 69 94 38 Echirolles Cap color 04 38 70 07 00 38 Grenoble CAPP espace revêtements 04 38 02 15 47 42 Saint-Étienne Signe intérieur 04 77 34 32 00 44 Nantes Lejeune 02 51 25 08 25 45 Orléans CPPO BCL Décor 02 38 62 01 48 47 Agen / Boé Villa d’ouest 05 53 66 86 76 53 Laval Colorisme 02 43 69 43 28 54 Nancy Nicole Lhotte 03 83 36 48 40 59 Bailleul Deco papier peint 03 28 43 93 44 59 Cambrai Acte II 03 27 78 50 89 59 Dunkerque Ton sur ton 03 28 59 24 99 59 Valenciennes Déco carré rouge 03 27 29 48 33 62 Le Touquet Honnay décoration 03 21 05 80 35 62 Saint-Omer Lionet 03 21 39 31 31 62 Vendin-lès Béthune Bernard Grenier 03 21 57 34 18 62 Noeux-Les-Mines Delcroix Décoration 03 21 26 38 38 62 Arras Delcroix Décoration 03 21 59 68 47 63 Clermont-Ferrand Envie d’intérieur 04 73 91 51 93 63 Riom JLM déco 04 73 38 08 95 64 Biarritz Alta quota 05 59 22 57 35 64 Jurancon Atelier JP Bouvée décoration 05 59 27 93 89 65 Tarbes Pelegry décoration 05 62 93 12 28 67 Sélestat Ateliers Marc K 03 88 92 13 38 67 Strasbourg Art de vivre déco 03 88 16 20 04 68 Eguisheim Kuster et fils 03 89 41 18 24 69 Lyon / Caluire Jean-Michel Bitsch 04 78 23 22 38 73 Aix-les-Bains PPP Monod 04 79 61 51 20 74 Annecy Organdi 04 50 51 28 40 74 Annecy / Veyrier du lac Côté lac 04 50 60 28 28 74 Annemasse L’Atelier des peintres 04 50 37 50 80 74 Magland Les Montagnardes 04 50 91 26 31 75 Paris 15 Bleu Tortue 09 53 31 65 49 75 Paris 15 Infini Legno 01 45 32 18 48 75 Paris 17 Reca décoration 01 43 18 20 20 76 Mont-Saint-Aignan Gazebo 02 31 03 84 84 77 Fontainebleau La maison Bellifontaine 01 60 70 08 59 78 Voisins-le-Bretonneux Marquise et bergère 01 30 43 22 56 79 Chauray Atelier Majorelle 05 49 24 27 56 83 Saint-Tropez Maîtresse de maison 04 94 54 86 55 85 Les Herbiers Bleu patine 02 51 92 93 37 91 Savigny-sur-Orge JM Allemand 01 69 05 29 65 92 Antony DFD Peintures Mariette 01 69 31 79 19 92 Issy-les-Moulineaux Colors & walls 01 46 48 79 59 92 Sceaux Artigala 09 53 14 92 58 94 La Varenne Saint Hilaire Imagine 01 48 83 45 93 94 Maisons Alfort Infini Legno 01 43 76 24 31 Suisse 1009 Pully Janam +41 21 791 46 46 1110 Morges Moyard +41 21 811 54 00 1131 Tolochenaz Reichenbach +41 21 804 50 00 1205 Genève Ars vivendi +41 22 328 72 02 1207 Genève Espace Concept +41 22 700 14 40 1211 Genève Lachenal +41 22 918 08 88 1227 Carouge Ploum +41 22 342 02 40 1951 Sion Fontannaz W et Ph décoration +41 27 323 25 55 8810 Horgen Tapetenraum +41 44 725 39 39 8953 Dietikon Wirz Tapeten +41 44 405 44 22 Belgique 1160 Bruxelles Déco Ligot +32 2 672 14 36 1180 Bruxelles L’Appart - Intérior Design +32 2 201 10 07 1380 Lasne Rouge de chine +32 2 653 80 48 1410 Waterloo Compagnie des cotonnades +32 2 353 18 59 1410 Waterloo I. Gilles Créations d’Intérieurs +32 2 353 13 16 2000 Antwerpen Emente - Taymans +32 3 233 18 91 4000 Liège Houben +32 4 370 29 05 4000 Liège Le jardin de Nanie +32 4 232 14 41 4100 Seraing Houben +32 4 385 07 07 4317 Faimes / Waremme Fabien Lucas +32 479 511 294 4557 Tinlot Rulot home decoration +32 8 551 17 62 4800 Verviers Fayen +32 8 733 03 45 4960 Malmedy Houben +32 8 064 00 80 5100 Namur / Jambes Maison Antoine +32 8 130 30 03 6280 Gerpinnes Tellier Moncousin +32 7 121 75 67 7500 Tournai Rive Gauche +32 6 922 07 47 7971 Thumaide Altruy décoration +32 6 977 08 78 8000 Brugge Sijs +32 50 31 95 60 8630 Veurne Cornille decoratie +32 5 831 12 95 9300 Aalst Brussels Huis +32 5 321 51 44 9620 Zottegem Vandekerckhove-de Smaele Interieur +32 9 360 34 79 Grand Duché du Luxembourg 1930 Luxembourg Lucien Schweitzer +352 2361621 4141 Esch-sur-Alzette Reckinger Peinture & Décors +352 54 78 81 1


Domino wallcovering. A subtle blush for the walls.

Auteur & Éditeur. P A P I E R P E I N T, T I S S U , R E V E T E M E N T M U R A L , M O B I L I E R , L’ A C C E S S O I R E

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SHOWROOM : 35, RUE DE BELLECHASSE 75007 PARIS

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WWW.ELITIS.FR


B O N P O I N T. C O M



FRANCE

CENTRE

66  SOPHIA DÉCORATION  66000 PERPIGNAN  04 68 34 90 41 66  TOUTENTISSUS  66330 CABESTANY  04 68 50 88 80 83  CAPOBIANCO DÉCORATION  83140 SIX FOURS LES PLAGES  06 61 34 26 74 83  CÉCILE DERUELLE  83330 LE BEAUSSET  06 20 65 52 33 83  LES DÉCORATEURS DU SUD  83600 FREJUS  04 94 17 12 52

28  ID DÉCORATION  28000 CHARTRES  02 37 21 94 35 37  DÉCOR 37  37170 CHAMBRAY LES TOURS  02 47 37 87 28 41  THÉVENON  41000 BLOIS  02 54 58 98 84

CORSE

SUD OUEST

20  HALL DÉCOR  20600 BASTIA  04 95 30 87 27

EST 21  VILLA MÉDICIS BK SCÈNE  21000 DIJON  03 80 58 94 90 51  BOUTIQUE HG DÉCORATION  51100 REIMS  03 26 02 65 65 51  DANIELLE FANCONY  51074 REIMS  03 26 40 42 81 54  JVD MAISON VARRY  54000 NANCY  03 83 37 32 66 57  BERSHEIM CRÉATION  57200 SARREGUEMINES  03 87 98 31 07 57  MAISON FRISCH  57000 METZ  03 87 36 16 52 67  LA CHAISERIE  67007 STRASBOURG  03 88 25 62 50 67  LES ATELIERS MARC K  67600 SÉLESTAT  03 88 92 13 38

16  DÉCO CHARENTES  16100 COGNAC  05 45 32 71 48 17  INTÉRIEUR DÉCORATION  17100 SAINTES  05 46 92 00 48 17  RYSER  PUILBPOREAU, TONNAYCHARENTE  WWW.RYSER.FR 19  TISSUS BEYLIE ET FILS  19100 BRIVE LA GAILLARDE  05 55 24 03 03 31  ACTE B  31800 SAINT GAUDENS  05 61 95 98 88 31  DELZONGLE  MIDIPYRÉNÉES  WWW.DELZONGLE.COM 31  DESIGN ET MATIÈRES  EMMANUEL DELAYRE  31410 TOULOUSE  06 24 86 12 17 33  ATELIER DU FAUTEUIL  33000 BORDEAUX  05 56 98 22 22 47  VILLA D’OUEST  47550 BOE  AGEN  05 53 66 86 76 65  GÉRARD PÉLEGRY  65000 TARBES  05 62 93 12 28 81  JEU DE FIL  ALBO FLOTTARD  81100 CASTRES  05 63 59 29 40

GRAND OUEST 22  L’ ATELIER BÉTHENCOURT  22000 SAINT BRIEUC  02 96 33 88 99 29  CHARME DU LOGIS  29000 QUIMPER  02 98 55 60 73 29  DÉCORS LINDIVAT  29200 BREST  02 98 44 14 67 35  DÉCOR ET LIT  35520 MÉLESSE  02 99 13 20 98 35  INTRA DOMUS  35400 SAINT MALO  02 99 81 69 94 44  ATELIER DU BOIS  44840 LES SORINIÈRES  02 40 33 26 94 49  ABACA  49300 CHOLET  02 41 65 51 64 53  MURY LOIC  53500 ERNÉE  02 43 05 83 73 56  ART CONCEPT  56800 PLOERMEL  02 97 72 04 37 56  COEFFIC CATHERINE  56270 PLOEMEUR  02 22 99 01 35 56  CORINNE MONTEL  56000 VANNES  02 97 48 19 44 56  TISSUS DURET  56100 LORIENT  02 97 64 28 48 85  LES CONFECTIONS DE LAURENCE  85170 DOMPIERRE SUR YON  02 51 07 47 40 86  BIEN ÊTRE DE SÉGERON  86000 POITIERS  05 49 41 06 51 86  YVES ROBERT  86100 CHATELLERAULT  05 49 93 14 72

SUISSE

FRIBOURG ATELIER ID  1646 ECHARLENS  079/2804872 CRÉATION INTÉRIEUR  1772 GROLLEY  026/4662665

GENÈVE ARTIS INTERIOR DESIGN  1201 GENÈVE  078/7070508 BORELLA VOGUE DÉCORATION  1207 GENÈVE  022/7001670 ESPACE CONCEPT  1207 GENÈVE  022/7001440 LACHENAL SA  1201 GENÈVE  022/9180874 LIVING TRADITION /AMAREDO TRADING  1227 ACACIAS  022/3119751

GRISON KRAMERS WINE & DESIGN  7270  DAVOS PLATZ  081/4206033

LIECHTENSTEIN

HAUTSDEFRANCE 59  DEMEURE DE FAMILLE  59910 BONDUES  03 20 76 00 77 59  TISSUS DASSONVILLE  59650 VILLENEUVE D’ASCQ  03 20 25 28 28 59  TON SUR TON  59140 DUNKERQUE  03 28 59 24 99 62  ESPACE RIDEAUX  62100 CALAIS  03 21 36 07 50 62  HONNAY DÉCORATION  62520 LE TOUQUET PARIS PLAGE  03 21 05 80 35 62  LIONET DÉCOR  62500 SAINT OMER  03 21 39 31 31

HOUSE OF ALLURE /ALLURE ANSTALT  9490 VADUZ  00423/3701367

LUCERNE ELITE VORHANG  CENTER  6032 EMMEN  041/4484210

NEUCHÂTEL SEIGNEUR DÉCORATION  2525 LE LANDERON  032/7514481

NORMANDIE 76  BOURDIN DÉCOR  76260 ETALONDES  02 35 50 63 95

NIDWALD ATELIER MACK  6370 STANS  041/6106013

PARIS / ÎLE DE FRANCE 75  L’ATELIER DÉCO  75016 PARIS  01 40 71 96 34 75  VAN DEN BROUCKE  75011 PARIS  01 48 05 36 66 77  RAM  77100 NANTEUIL LES MEAUX  01 60 23 26 48 78  STOCK DÉCOR  78140 VELIZY VILLACOUBLAY  01 39 46 50 26 92  AMBIANCES D’INTÉRIEUR  92270 BOIS COLOMBES  01 56 05 50 40 92  DERETA  92240 MALAKOFF  01 46 56 75 05 92  LA MAISON BINEAU  92300 LEVALLOIS  PERRET  01 47 57 16 00 94  ALAIN MADAR CRÉATION  94140 ALFORTVILLE  06 98 27 05 64 94  IMAGINE  94210 LA VARENNE SAINT HILAIRE  01 48 83 45 93

RHÔNEALPES 38  NATACHA  38000 GRENOBLE  04 76 87 71 17

SUD EST 06  ANAI.S  06400 CANNES  06 15 43 10 51 06  AUM DÉCORS  06000 NICE  04 93 62 09 13 06  L’ AFFAIRE DES DOUBLES RIDEAUX  06400 CANNES  04 92 98 02 95 06  JOSEPH PEREIRA  06140 VENCE  06 09 83 40 92 13  CÔTÉ MAISON  13210 SAINT REMY DE PROVENCE  04 32 62 09 11 13  SIÈGES PARDIGON  13760 SAINTCANNAT  04 42 57 28 25 14  L’ATELIER DU RIDEAU  14800 TOUQUES  02 31 88 98 16 34  GAËTAN CAPANO  34000 MONTPELLIER  04 67 64 03 17

VALAIS ARTS DÉCOS CRÉATION VERBIER  1936 VERBIER  027/7715181 AU BONHEUR DES DAMES  3963 CRANS MONTANA  027/4814434 CHALET DE FAMILLE  3963 CRANS MONTANA  027/4812340 OLIVIER MORET  1950 SION  079/7720607

VAUD COMME À LA MAISON  1006 LAUSANNE  021/6014660 DÔME INTÉRIEUR DESIGN  1295 MIES  022/3627470 GUTKNECHT & FILS SA  1860 AIGLE  024/4662613 JANAM SA  1009 PULLY  021/7914646 MOYARD  1110 MORGES  021/8115400 PASSION DÉCO  1400 YVERDONLESBAINS  078/6346430 PINKDESIGN  1660 CHÂTEAU D’OEX  079/4740362 REICHENBACH  1131 TOLOCHENAZ  021/8045000 VIQUERAT DECORATION  1815 CLARENS  021/9642221

ZURICH BEL INTÉRIEUR  8050 ZURICH  044/3103979 MARION PORRO  8805 RICHTERSWIL  044/7843010 ROSA INNENDEKORATIONEN  8006 ZURICH  079/6045274 SPHÄRA ROLF BACHMANN  8810 HORGEN  044/7701933

TISSU, REVÊTEMENT MURAL, PASSEMENTERIE

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ID-ÉDITO

Sur les images frémissantes d’un film Kodak en super-8 de 1972, une nuée de barques croulant littéralement sous le poids de fruits mûrs, de brassées de fleurs arc-en-ciel, d’herbes aromatiques, de légumes et de poissons luisants couvre les eaux du fleuve Chao Phraya. Le tac-a-tac-a-tac régulier du projecteur Ricoh aiguise l’imagination ; on croit entendre le brouhaha ambiant du marché flottant de Bangkok, extraordinaire bazar organisé à perte de vue. Quand le cameraman amateur zoome sur ces dizaines de silhouettes affairées, on distingue des visages gracieux de femmes coiffées de chapeaux pointus noués parfois d’un bandeau sous le menton. Remarquant soudain la caméra de mon père, elles offrent tantôt un grand sourire, tantôt un regard fixe teinté de perplexité… Aujourd’hui, Bangkok est l’une des villes les plus visitées au monde et bien que le fleuve ait toujours sa place, la plupart des khlongs ont disparu. Celle que l’on surnommait autrefois la Venise de l’Asie s’est dotée d’un réseau de transports en commun bientôt comparable à celui de Londres, a épousé un « lifestyle à l’occidentale », est devenue une mégapole foisonnante de gratte-ciel. La capitale de l’ancien royaume de Siam a troqué son surnom pour celui de Cité des Anges, des anges qui sont peut-être ces Millennials, cette génération « Y » née entre les années 80 et 2000, qui manie les réseaux sociaux avec une dextérité toute naturelle et dont l’énergie créative est la plus cotée des ambassadrices de modernité. Les dix millions de Bangkokiens, accros à la street food (dont une échoppe étoilée Michelin !), vivent au rythme de l’apparition d’enseignes toujours plus internationales et plus bio-friendly, possèdent leur Design Week et désormais leur première biennale d’art contemporain. Les nouveaux clichés de la gentrification remplacent les anciens, ainsi va le monde… mondialisé. Pour autant, un séjour à Bangkok tel que nous vous le proposons dans nos pages (p. 360) conserve tout l’exotisme auquel un Occidental sera sensible, mais notre reportage expose aussi les enjeux de cette capitale dont le dynamisme n’a rien de fantasmagorique. Au-delà de cette belle échappée asiatique, ce numéro de rentrée, avec son incontournable lot de nouveautés déco (nos dossiers canapés, papiers peints, tissus, carrelages, tapis, design enfants… pourront satisfaire toutes vos envies de changement), fait la part belle aux voyages et aux bénéfices que l’on en tire. Noé Duchaufour-Lawrance nous confie son nouvel équilibre créatif et personnel trouvé au Portugal, Nina Yashar évoque l’apport spirituel de ses pérégrinations en Inde et ailleurs, Nada Debs nous ouvre les portes de son nouvel atelier-showroom au cœur de Beyrouth et nous fait partager sa redécouverte de l’artisanat local… La Biennale d’art de São Paulo est aussi l’occasion de redécouvrir la ville sous son aspect architectural, tandis que le quartier de Mile-Ex, à Montréal, propose un parcours culinaire inattendu et encore loin d’être assailli par les touristes. Même si le monde semble rétrécir sous l’effet du quadrillage Internet, il reste bien des territoires à défricher pour qui sait rester curieux.

Vanessa Chenaie Rédactrice en chef d’IDEAT

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L’incroyable piscine du SO Sofitel, comme so wonderful… face au parc Lumphini à Bangkok, Thaïlande, l’un des tout meilleurs hôtels de la ville.

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12-14, rue Jules-César, 75012 Paris. Tél. : +33 (0)1 44 75 79 40. Fax : +33 (0)1 44 75 79 49. www.ideat.fr

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ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Rédacteurs : Béatrice Andrieux, Ellia Ascheri, Paola Ballani, Sylvie Berkowicz, Anne-France Berthelon, Bérénice Debras, Serge Gleizes, Marie Godfrain, Thomas Jean, Mette Kirstine Brinch, Élisa Morère, Marzia Nicolini, Nathalie Nort, Olivier Reneau, Sabrina Silamo, Tina Schneider-Rading, Aurélie des Roberts, Kurt G. Stapelfeldt, Isabelle Vatan, Charlotte Vitry, Olivier Waché, Mikael Zikos. Photographes : Gianni Basso/Vega MG, Anitta Behrendt, Adeline Bommart, Didier Delmas, Serena Eller/Vega MG, Andrea Ferrari, Rory Gardiner, Alessandro Ianniello, Young-Ah Kim, Nathalie Krag, Antoine Lorgnier, Jean-Marc Palisse, Fran Parente, Jan Verlinde Illustrateurs : Susan Hunt Yule, Le Duo, Paolo Mariotti. Photogravure : Alloscan, groupe Amalthéa. Impression : Roularta Printing (Belgique).

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© ADAGP, pour les œuvres de ses membres, Paris 2017.


Italian Masterpieces CanapĂŠ Let it Be dessinĂŠ par Ludovica + Roberto Palomba. Sestiere Castello, Venezia poltronafrau.com Paris 29 Rue du Bac +33 1 42227449


134 - septembre-octobre 2018

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PAOLO’S TOUCH L’œil de notre illustrateur Paolo Mariotti

© LUCA MASSARI

SUR NOTRE COUVERTURE : Un appartement-témoin hors du commun ? Comme un portfolio en trois dimensions, le projet milanais « The Visit », du duo Studiopepe, découvert au Fuorisalone, révèle le talent de deux décoratrices qui ont inventé un nouveau style (p. 208). © ANDREA FERRARI

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NEWS DESIGN > L’exposition « Tutto Ponti, Gio Ponti archi-designer » au musée des Arts décoratifs (MAD), à Paris > Le design brésilien s’expose à Paris > Design Parade 2018, à Toulon et Hyères : mention spéciale à la diversité > Le céramiste Bitossi dialogue avec Formafantasma et Nathalie Du Pasquier > Boqa adopte le lin > Chez Diptyque, l’odeur du bonheur

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NEWS DESIGN BIRTHDAY > Knoll en très grande forme pour ses 80 ans > Fendi Casa, trente ans de passion

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NEWS DESIGN > Ramy Fischler, l’élu > Daum dans un vent de sable avec Christian Ghion > Incubateur VIA Design : la Camif table sur un avenir durable avec Thomas Merlin et Dasras

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NEWS ART > Bernar Venet célébré à Nice et à Lyon > Riga (Lettonie) lance sa biennale d’art

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NEWS PHOTO Daniel Boudinet : éloge de la couleur

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NEWS SHOPS PARIS > Liaigre, une nouvelle vitrine, rive droite > Bolia : le « hygge » danois dans la capitale > Le nouveau showroom de l’agence Atù

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NEWS SHOP VINTAGE The Woods Gallery : dans la forêt de la création

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NEWS HÔTEL PARIS Le Monte Cristo, un parfum d’Orient

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NEWS HÔTEL RÉGION Champagne !

© DSL STUDIO

CONTEMPORARY NEWS



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NEWS TABLES PARIS > Beaupassage, la gastronomie s’y donne rendez-vous > Chez Zebra : bistronomie chic et rayures choc ! > L’Ours chasseur de saveurs

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NEWS HÔTELS Trois hôtels qui font rêver

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NEWS BOOKS Déco à la page

© YOUNG-AH KIM

ID-SOMMAIRE

CONTEMPORARY DESIGN 112

WORKSHOP STUDIO Tom Dixon, aux racines de la modernité

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RENCONTRE Avec la designer Nada Debs : East meets East

122 PORTRAIT Les têtes chercheuses du Studio GGSV 126 FOCUS Flexform, l’heure du changement 130 CRAZY Les bonbons acidulés de Royal Stranger 132 FOCUS Mogg, des meubles et des objets 136 SHOPPING > Jaune de Damas > Bleu de Prusse > Vert anglais

142 BRAND Edra, entre identité et caractère 146 USINE Smeg, discrète par nature 152 ICÔNE 1953 : la chaise How to Marry a Millionaire de T.H. Robsjohn-Gibbings

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© TOILETPAPER

106 ENTRETIEN Noé Duchaufour-Lawrance, l’électron libre


Ray, système d’assises conçus par Antonio Citterio. www.bebitalia.com B&B Italia et Maxalto Store Paris, 35 Rue du Bac - T. +33 1 55351435 - info@bebitalia.fr B&B Italia Store Lyon, 22 Rue Auguste Comte - T. +33 9 86562153 - bebitalia@maisonhomedesign.fr B&B Italia Store Saint-Tropez, Avenue Foch - T. +33 4 94457720 - contact@bebsttropez.fr Agent pour la France: Emmanuel Bravais - T. +33 682 904034 - emmanuel.bravais@wanadoo.fr


ID-SOMMAIRE

DOSSIER

E N FA N T S

Dans l’univers pour enfants et ados de Nidi, on trouve, par exemple, une tête de lit Fermeture à glissière, un papier peint Writings, un pouf déhoussable Ello et de nombreuses options de tissus.

CONTEMPORARY LIFESTYLE

© SERENA ELLER

Design, mode, déco, l’univers des grands séduit les petits… et réciproquement !

156 ARCHITECTE D’INTÉRIEUR Laplace, simple et élégant 160 CRÉA DESIGN Sagmeister & Walsh, l’empire des signes 166 CRÉA MODE Antonio Marras redessine « New York » pour Saba 173 DOSSIER ENFANTS

182 NEVER TOO MUCH Le mobilier pour enfants à l’honneur 192 NEWS DÉCO Papiers peints et tissus : le goût du dessin

© NATHALIE KRAG

174 LIFESTYLE & STYLE Drôles d’oiseaux

194 VINTAGE Capharnaüm, brocante stylée 196 BRAND Smallable et Hartô inventent la vie de bureau XS 198 BRAND Le bestiaire fantastique de SJ chez Artypopart 200 LIFESTYLE Au Bristol, le spa des enfants rois 202 CRÉA La rock attitude de Soup & Purée 204 PORTRAIT Léo le Pirate écume l’océan du web 206 BOOKS Petits lecteurs, grandes lectures 208 HOME 1 À Milan : coup double pour Studiopepe

232 HOME 3 À Milan : retour vers le futurisme 242 HOME 4 À Hellerup (Danemark) : quand le froid souffle le chaud

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© ANITTA BEHRENDT

220 HOME 2 En Toscane : palimpseste méditerranéen



ID-SOMMAIRE

250 HOME 5 À Noto : entracte sicilien 258 HOME 6 À Côme : la dame du lac 268 HOME 7 À Turin : tons poudrés, confort velouté 278 HOME 8 À Bruges : musée intime 286 HÔTEL DÉCO Quinta Da Côrte : le Douro vu par Pierre Yovanovitch 293 DOSSIER PAPIERS PEINTS ET PEINTURES

Pour de bons motifs 302 FOCUS Wall & decò, expert en la matière 304 NEWS L’actualité de quatre marchands de couleurs 307 DOSSIER TISSUS

314 NEWS Nouveautés textiles 317 DOSSIER CARRELAGES

Ils nous font de l’effet

© YOUNG-AH KIM

Mariages heureux

324 BRAND Sicis, la magie des tesselles 327 DOSSIER TAPIS

Inspirations lointaines 328 NEWS Les dernières créations des métiers : art et artisanat

337 DOSSIER CANAPÉS

Les canapés font (aussi) leur rentrée !

CONTEMPORARY TRIPS

© EDUARDO ORTEGA

334 BRAND Jan Kath, tapis planants

360 URBAN SPIRIT Bangkok, le virage Millennial 378 HYPE AREA Mile-Ex, le nouveau Montréal

395 SPOTS Nos adresses préférées worldwide 404 JET LAG Nina Yashar en voyage 408 MAIS ABONNEZ-VOUS DONC À IDEAT ! 418 VILLAGE PEOPLE La Rome de Laura Gonzalez

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© ADAM JOHNSTON PHOTOGRAPHY

384 WEEK-END ARTY São Paulo, l’art à fleur de peau


80 ans de design, d’une vision moderniste d’avant-garde à un design profondément contemporain pour la maison et le bureau. Toujours intemporel. Toujours authentique.

Avio Système de canapé modulable, Piero Lissoni, 2016 Photo: Gionata Xerra

www.knolleurope.com Paris — Showroom Knoll, T 01 44 18 19 99 / Ajaccio — Belle Epoque, T 04 95 22 57 75 / Amiens — Meubles Roger, T 03 22 95 48 69 / Bidart — Designa, T 05 59 47 55 11 / Bordeaux Galerie Tourny, T 05 56 44 35 48 — Agora, T 05 56 06 05 86 / Chambéry — Madelon, T 04 79 33 60 52 / Clermont Ferrand — Primo, T 04 73 26 03 03 / Colmar — Quartz, T 03 89 23 20 48 Grenoble — M2, T 04 76 50 00 33 — Roma, T 04 76 44 11 74 / Guérande — Casaligne, T 02 40 24 32 99 / Hossegor — Espace Privé, T 05 58 41 09 11 / La Rochelle — Octant T 05 46 41 80 07 / La Roche-sur-Yon — Billaud Décorateur, T 02 51 62 14 86 / Lille — Emotions, T 03 20 57 99 01 / Lyon — Création Contemporaine, T 04 78 62 78 34 / Marseille Danand, T 04 91 37 68 25 / Metz — Formes et Couleurs, T 03 87 37 90 90 / Montgermont — MDI, T 02 99 23 70 70 / Montpellier — RBC Design Center, T 04 67 02 40 24 / Mulhouse Quartz, T 03 89 66 47 22 / Nancy — D I M, T 03 83 35 58 34 / Nice — Bel Œil, T 04 93 16 09 09 / Pays de Gex — Casa Design, T 04 50 42 33 33 / Perpignan — Isotta, T 04 68 35 11 20 Reims — Homeage, T 03 26 04 33 46 / Rouen — Lignes, T 02 35 59 01 02 / Royan — Monique Delage Décoration, T 05 46 38 86 72 / Strasbourg — Galerie K, T 03 88 32 63 46 Pyramide, T 03 88 37 31 95 / Toulouse — 2B Design, T 05 61 52 99 02 / Tours — By Loft, T 02 47 29 21 00 / Valence — Espace Contemporain, T 04 75 43 56 37


U R ID

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BEAU, PAS SAGE… Paris compte depuis peu un nouveau passage, une artère créée de toutes pièces pour accueillir les plus grands chefs hexagonaux et des œuvres d’art d’exception. Sur Ideat.fr, retrouvez en vidéo une visite guidée de Beaupassage et une interview exclusive de l’une de ses étoiles, Pierre Hermé. IDEAT EN PODCAST Cette rentrée, Ideat.fr vous propose un nouveau format pour découvrir l’actualité du design et de la création contemporaine. Chaque mois, nous décrypterons une grande ville à travers son actualité, ses designers, ses architectes, ses artistes… Première invitée : Bruxelles, avant New York, Londres, Paris, Rotterdam, Milan, Barcelone… NOÉ DUCHAUFOUR-LAWRANCE REVOL-TÉ Le designer français récemment installé au Portugal donne rendez-vous aux lecteurs d’IDEAT pour un épisode spécial de notre série « Designers at work » dans l’usine Revol, le spécialiste bicentenaire des arts de la table, pour lequel il vient des créer des pièces sublimes.

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© ANNE-EMMANUELLE THION

… MAIS AUSSI À LONDRES ET À BRUXELLES ! La rédaction d’Ideat.fr sera également de l’autre côté de la Manche pour le London Design Festival (du 15 au 23 septembre) et à Bruxelles pour Design September (du 6 au 30 septembre), deux événements complémentaires qui révèlent toutes les nuances de la création contemporaine.

© PIERRE DEBUSSCHERE

IDEAT.FR SUR LE FRONT DE LA PARIS DESIGN WEEK… Après Milan au printemps, le site de votre magazine préféré vous fera vivre en direct tout ce qui se passe à la Paris Design Week (du 6 au 15 septembre), adossée à la session automnale du salon Maison & Objet (du 7 au 11 septembre). Cette année, la manifestation prend une ampleur nouvelle avec des expositions, des ateliers, des présentations…


yvesdelormeparis.com


parce qu’être curieux, c’est bien !


Guggenheim

Tate Modern

MAC

(Bilbao)

(Londres)

(Niterรณi / Rio de Janeiro)

Centre Pompidou

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(Paris)

(Imabari)

Palazzo Grassi (Venise)

New Museum

Elbphilharmonie

Guggenheim

(New York)

(Hambourg)

(New York)


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Gio Ponti

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Ponti est une fête

Du 19 octobre au 10 février 2019, il faut absolument aller voir l’exposition « Tutto Ponti, Gio Ponti archidesigner » à Paris. Le MAD, le musée des Arts décoratifs, y plonge le visiteur dans un océan de références. Qui n’a jamais rêvé de la maison parfaite ? Celle où même le contenu des étagères (porcelaines Richard Ginori) participe au bonheur. Idem pour le fauteuil D.153.1 (Molteni, 1953, en photo) sur lequel Ponti s’asseyait chez lui, Via Dezza, à Milan, aux côtés de Giulia, sa femme. Il ne s’agit pas de reproduire mais de s’inspirer. Car la maison protège, repose, divertit et rassure. Elle est l’écrin de nos émotions, bonheurs, joies et peines. Le sol peut y être une caresse sous le pied. Chez Ponti, la maison est un plaisir pour les yeux… et en particulier pour les nôtres quand le maître y a dessiné les meubles ! G.-C.A.


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Les très riches heures de Gio Ponti Par Guy-Claude Agboton

La renommée de Gio Ponti (1891-1979) dépasse les frontières de la péninsule. La rétrospective sur six décennies que lui consacre le musée des Arts décoratifs rend compte de la singularité du maître italien. Architecture, design, mobilier, luminaires, verre, orfèvrerie ou céramique, Ponti fut aussi pluridisciplinaire que prolifique. Sa notoriété ne faiblit pas, à l’unisson de celle des classiques du design italien, et jusqu’ici, aucune génération de créateur ne l’a taxé de rétro. Aujourd’hui, c’est l’éditeur italien Molteni qui réédite beaucoup de ses meubles devenus des icônes du design. io Ponti, auquel le musée des Arts décoratifs (MAD) consacre l’exposition «Tutto Ponti, Gio Ponti archi-designer», est une véritable icône. De l’architecture et du design italien, en général, et de Milan, en particulier. Le 1er août 1961, dans l’émission « Cinq colonnes à la une », le maestro expliquait aux Français : « Les autres villes comme Paris ou Rome ont des collines ou bien la mer, comme à Naples ; Dieu a contribué à leur beauté. Mais pour nous à Milan, Dieu n’a rien fait. Alors, c’est à nous d’en faire une belle ville. C’est une affaire de création. » Gio Ponti est d’ailleurs intimement lié à la France. Sa nièce, Carla Borletti, a épousé Tony Bouilhet, héritier de la famille Christole. C’est elle qui invitera aussi bien Paul Éluard que Victor Vasarely à créer pour la maison de haute orfèvrerie, tout en mettant au point l’idée des boutiques-pavillons Christole. Gio Ponti a ainsi construit à Garches, pour Tony Bouilhet, L’Ange volant (1926), une superbe demeure à étage, dont il personnalisera même les plafonds. En 2008, lors de l’exposition milanaise « Relets d’amitié » retraçant sa collaboration avec Christole, on percevait une grande sensibilité au travers de sa correspondance avec Tony Bouilhet. Certains visiteurs, en découvrant les prototypes de Lino Sabattini, ont ainsi pu réaliser combien Ponti, né en 1891, était moderne. En témoigne la quinzaine de créations prêtées par la maison Christole au MAD ainsi que des dessins d’archives.

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Ce sont donc quelque soixante ans de créations de Gio Ponti qui investissent ainsi la nef du musée. Ses œuvres sont classées en objet, mobilier, period rooms et reconstitutions de projets. Dans les galeries, côté jardin, on découvre ses collaborations pour le design, la porcelaine, l’orfèvrerie ou les luminaires. Côté rue de Rivoli, on retrouve encore six autres ambiances de projets. Le studio Jean-Michel Wilmotte & Associés s’est chargé de la scénographie. Ces as de l’impeccable vitrine au pan coupé, qui ont fait date non loin, au pavillon des Sessions du Louvre, ont ici collaboré avec le graphiste italien Italo Lupi. Jean-Michel Wilmotte, lors de la remise de son épée d’académicien en 2017, avait évoqué dans son dis-

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cours les architectes de sa vie, Carlo Scarpa, Luis Barragán, Tadao Ando et… Gio Ponti.

Modernité exacerbée Après une odyssée de 500 pièces exposées, dont certaines pour la première fois, c’est un personnage hors normes que le public découvre. De quoi s’exclamer, sans doute : « Ce Ponti, il a tout fait ! » En 1921, il ouvre son premier cabinet. En 1923, il mène la direction artistique de la manufacture du porcelainier Richard Ginori. Certaines pièces sont du pur graphisme devenu vaisselle. En 1928, Ponti fonde aussi bien la Biennale des arts décoratifs de Monza que la revue Domus. Bible de l’architecture et du design, elle est une telle référence que l’écrivain ferrarais Giorgio Bassani la place sur la table de la chambre de l’un de ses héros du Jardin des Finzi-Contini, paru en 1962. La mention de Domus et du mobilier contemporain années 30, que le jeune homme a fait mettre dans sa chambre, sont autant de symboles d’une modernité exacerbée. Il est d’ailleurs tout aussi émouvant qu’insolite de voir, chaque année, à l’université de Padoue, les jeunes diplômés en costume de cérémonie chantant et faisant les fous dans le beau décor du Palazzo del Bo, orné de monumentales fresques des années 40 signées Gio Ponti. Une belle continuité pour une université fondée en 1493 !

Page de gauche Couverts de Service Pastille, dessinés pour Christofle en 1957. © VINCENT THIBERT Assiettes réalisées pour le céramiste Franco Pozzi, en 1967. © MARCO AROSIO 1/ Le salon de la Villa Planchart, construite entre 1957 et 1963 à Caracas, au Venezuela. © JASON SCHMIDT 2/ Gio Ponti et sa femme Giulia dans leur maison, Via Dezza, à Milan. 3/ Candélabre Flèche, dessiné pour Christofle en 1928. © STEPHANE GARRIGUES

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Dès l’après-guerre, Ponti milite pour l’artisanat dans l’industrie du meuble, ce qui aujourd’hui semble novateur. C’est le savoir-faire des artisans du village de Chiavari qui, en 1951, est à l’origine de la chaise culte Leggera, réalisée pour Cassina. Six ans plus tard, sa Superleggera fera un carton – et elle est toujours éditée et prisée aujourd’hui… Le maestro construit dans le monde entier, aussi bien la villa Planchart, à Caracas (1956), que la tour Pirelli (1956-1961), à Milan. Chez l’éditeur Molteni, également présent dans l’exposition avec certaines de ses quatorze rééditions, une simple étagère peut surprendre tant le jeu de plans et de surfaces est subtil. Le fauteuil de la villa Planchart, édité par Molteni avec le concours des héritiers de Ponti, est une conque de confort, carrément irrésistible en velours. Ponti inspire toujours. À Milan, les grands magasins de la Rinascente vous mènent sur les traces du maître qui y a introduit du mobilier accessible. À Paris, on s’amuse à dénicher jusque sur un comptoir de restaurant italien, rue Traversière, la réédition des carreaux de céramique bleu et blanc de l’hôtel Parco dei Principi (1962) que Ponti a construit à Sorrente… Ce chaud et froid visuel est le préféré des esthètes. Le legs de Ponti suscite encore l’émoi quand la presse annonce la démolition de la villa réalisée pour Shai Nemazee, en 1957, à Niavaran, sur les hauteurs de Téhéran. Sorti du patrimoine national iranien avec l’accord de son dernier propriétaire, le bâtiment a dû faire place à un projet d’hôtel. La cocathédrale de Tarente (1970, en Italie), une dentelle de béton, et le musée d’Art de Denver (1974), un imposant jeu de volumes en pierre, sont, eux, toujours debout. Ce qui n’est plus le cas de son bâtiment du ministère du Plan, à Bagdad, détruit lors de l’invasion américaine en Irak… On repense à la phrase de l’architecte Ernesto Nathan Rogers, évoquant le domaine étendu de la création, de la cuillère au gratte-ciel. Elle s’applique on ne peut mieux à la démesure créative de Gio Ponti qui afirmait, lui : « Nous représentons le passé mais nous avons l’intuition de l’avenir. » C’est beau, non ?

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1/ La cocathédrale Gran Madre de Dio de Tarente (1970), dans le sud de l’Italie, une dentelle de béton aux lignes élancées, qui joue de la profusion d’espaces négatifs pour alléger son dessin. © LUCA MASSARI 2/ Le lobby de l’hôtel Parco dei Principi (1962) aux infinies nuances de bleu, à Sorrente.

« Tutto Ponti, Gio Ponti archi-designer ». Au MAD, musée des Arts décoratifs. Du 19 octobre au 10 février 2019. Madparis.fr


The Original comes from Vitra Liste des partenaires agrĂŠĂŠs Vitra sur www.vitra.com. Showroom Vitra France, T. +33 1 56 77 07 77


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Modern Brasileiro Par Serge Gleizes

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Spécialiste des arts décoratifs français du XXe siècle, ceux des années 30 aux années 70 notamment, Aline Chastel dévoile sa dernière passion : 25 pépites du design brésilien des années 50 à 80 issues de collections privées. La première rétrospective en France de cette importance. out a commencé en 1989, à Paris, lors d’une exposition au musée des Arts décoratifs où Aline Chastel, encore étudiante – et déjà une inconditionnelle du travail d’Oscar Niemeyer et de musique brésilienne… –, découvre l’univers de José Zanine Caldas, designer, architecte, paysagiste et sculpteur brésilien, fervent défenseur, dès les sixties, de la forêt tropicale et du recyclage. Un choc ! « La grande différence entre le design brésilien et le design européen de la même époque réside surtout dans la matière, dans l’utilisation une veine plus indo-portugaise chez Sergio Rodrigues et José Zanine Caldas, nés au Brésil,

1/ Le siège de conversation Namoradeira de José Zanine Caldas. © JÉRÉMIE

alors que les autres designers ont vu le jour en Europe et ont ensuite importé au Brésil leur

BEYLARD / VINCENT

de bois précieux, désormais en voie de disparition, explique Aline Chastel. Il y a peut-être

culture européenne. » Parmi les pépites exposées, et dont la galeriste avait déjà donné un aperçu lors du dernier PAD (le salon Paris Art Design), igurent le fauteuil Reversivel, créé par Carlo Hauner et Martin Eisler dans les ifties ; la desserte en bois de jacaranda JZ, de Jorge Zalszupin (1959) ; ou le siège de conversation Namoradeira en péqui, que José Zanine Caldas avait dessiné vers 1965 pour sa maison de Joatinga, près de Rio. Sans compter

© JÉRÉMIE BEYLARD / VINCENT

d’autres merveilles aux bois denses et légers à la fois, et aux formes libres, voire brutalistes,

LUC – AGENCE PHAR

signées Joaquim Tenreiro, Giuseppe Scapinelli ou Sergio Rodrigues, qui a ouvert sa galerie

« Modernité du design brésilien de 1950 à 1980 ». À la galerie ChastelMaréchal, 5, rue Bonaparte, 75006 Paris, du 6 septembre au 31 octobre. Tél. : 01 40 46 82 61. Chastel-marechal.com

Oca, à Rio, en 1955 et a créé le mobilier du Palácio do Planalto (le palais présidentiel de Brasilia) dessiné par Oscar Niemeyer, en 1960. Pour ce travail, Aline Chastel s’est entourée de Mikael Najjar, antiquaire parisien qui se rend régulièrement au pays de la samba pour pister les perles rares, et de Marcelo Vasconcellos, fondateur de la galerie Memo, à Rio, et auteur, avec Alberto Vicente, d’un magniique ouvrage consacré à la collection, Brazilian Modern Design (Olhares), disponible à la galerie.

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LUC – AGENCE PHAR 2/ Aline Chastel avec le fauteuil Reversivel de Carlo Hauner et Martin Eisler. © ALEX POMMIER 3/ La desserte en bois JZ de Jorge Zalszupin.



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Design Parade(s) 2018 : mention spéciale à la diversité Par Anne-France Berthelon

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Ode à la Méditerranée ou cohabitation entre design industriel et pièces de galerie : les projets des 2 x 10 jeunes créateurs en compétition pour Design Parade 2018 s’exposent à Toulon et à Hyères jusqu’au 30 septembre. ous les festivals imaginés par la Villa Noailles relètent, chacun à leur manière, la personnalité de son infatigable directeur Jean-Pierre Blanc, farouchement indépendant et défenseur de la création, toutes disciplines confondues. Cette année, les projets en compétition pour les deux volets de Design Parade – l’architecture d’intérieur, à Toulon ; le design, à Hyères – faisaient écho aux regards d’esthètes de leurs présidents respectifs. À l’ancien évêché de Toulon, l’élégance onirique inspirée par Cocteau planait tout autant sur l’exposition « L’érotomanie de Mlle Oops », de Pierre Yovanovitch, le président du jury, que sur les projets lauréats. Du salon de lecture Grotto, de Kim Haddou et Florent Dufourcq, grand prix ex aequo avec Antoine Chauvin pour son canapé-paysage reprenant le tracé de la Corniche, à Marseille, à la pièce de méditation avec horizon bleuté en trompe-l’œil de Bérengère Botti et Sophie Genestoux (mention Eyes on Talents X Frame), en passant par les murs tapissés de lambris brûlés au chalumeau de Valentin Dubois et Shizuka Saito (prix du public). Une façon, pour ces derniers, d’évoquer la chaleur et une réponse sensible au brief « Une pièce à

1/ Le salon de Lecture Grotto, de Kim Haddou et Florent Dufourcq, grand prix ex aequo de Design Parade, à Toulon. 2/ L’autre lauréat ex aequo du grand prix de Toulon : The Corniche’s Secret, d’Antoine Chauvin. 3/ Le panier de vendangeur Uva, de Sara de Campos, grand prix Design Parade, à Hyères. 4/ La collection de bancs, chaises et tabourets « Bone », de Loïc Bard, mention Eyes on Talents X Frame, à Hyères. © JPPM BY LUC BERTRAND

vivre dans une villa au bord de la Méditerranée ». À Hyères, l’éclectisme du président du jury Philippe Malouin dialoguait à merveille avec la pluralité des propositions : design industriel pour la hotte de vendangeurs Uva de Sara de Campos (grand prix), le banc public de Camille Viallet et Théo Leclerq (prix du public) ; design conceptuel avec la recherche sur les matériaux vernaculaires naturels d’Alex Sizemore et Hank Beyer (mention spéciale du jury) ; et approche sculpturale de pièces comme les petits bancs sensuels « Bone » de Loïc Bard (mention Eyes on Talents X Frame) qui ont également la générosité d’avoir été inspirés par la communication tactile nécessaire aux aveugles. Une diversité bienvenue qui fait honneur à Design Parade et à sa vision, ouverte par déinition, du futur du design.

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©2 0 18 TU MI , I nc . A l l R ig h ts Res erv ed. Pri nt e d on 08/ 2 01 8.

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Bitossi, dialogue au sommet Par Guy-Claude Agboton

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Le design a ses exigences mais aussi ses exigeants, c’est-à-dire ces praticiens de la discipline qui ne laissent jamais éditer un objet en lequel ils ne croient pas. C’est à Nathalie Du Pasquier et au duo Formafantasma que Bitossi, éditeur italien de céramiques, s’est adressé pour sa nouvelle collection. ême si Bitossi a bonne presse, son nouveau choix de designers pour nourrir sa dernière collection annonce un changement. Un nouvel esprit lotte sur la maison, celui du designer Christoph Radl, dont les premiers pas d’expert en tout chez Bitossi se voient de loin : un nouveau catalogue et un nouveau website avec plateforme d’e-commerce. La directrice artistique de Bitossi, Ginevra Bocini, l’a appelé non pas au secours mais ain d’apporter quelque chose de plus. Avec sa mère, Cinzia Bitossi – qui est aux commandes de l’entreprise –, elles ont décidé de ne pas rester sur leur notoriété acquise mais de se rapprocher des maillons forts du design contemporain. De là l’idée de s’adresser à l’artiste peintre française Nathalie Du Pasquier. Installée à Milan, cette ex-designer du groupe Memphis – fondé par Ettore Sottsass –, refuse de rester igée sur quelque chose de déjà fait. Après la collaboration de Bitossi et de Nathalie Du Pasquier pour son exposition « Other Room » au Camden Arts Centre en 2017, l’envie leur est venue d’introduire ces créations artistiques et artisanales dans l’industrie. Du Pasquier est parti de ses objets colorés en bois, dont les formes oscillent entre l’architectural et le cylindrique, pour déinir « Grandi Ceramiche », encore assez pour Bitossi. Andrea Trimarchi et Simone Farresin, les deux designers italiens

Vase With Tears et Fan 2 – Vase With Tears de Formafantasma.

qui forment Formafantasma, studio basé à Amsterdam, avaient un proil qui correspondait

© DSL STUDIO

sept sculptures en céramique aussi abstraites que domestiques. Apparemment, ce n’était pas

à l’envie de Bitossi de présenter des créations fortes. Un duo passionnant car ce sont des interlocuteurs de choix pour les amateurs de recherche en matière de design, sans que cette hypercontemporanéité ne leur fasse occulter la culture classique. Leurs vases « Clay », inspirés par le céramiste Aldo Londi, ressemblent à des bougies colorées qu’on retrouverait fondues un lendemain de fête. Quand le design rejoint la poésie, cela peut être chez Bitossi.

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1/ Sculpture F-2, l’une des sept créations de la collection « Grandi Ceramiche » de Nathalie Du Pasquier. 2/ Fan 4 –

Bitossi. À découvrir à Paris, au Bon Marché, chez Merci, au Printemps et chez The Conran Shop… Bitossihome.it


LE BEAU AURA TOUJOURS RAISON

PRADO CHRISTIAN WERNER


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Boqa travaille le lin Par Vanessa Chenaie

Spécialiste du mobilier coloré outdoor, l’éditeur bordelais Boqa ajoute une corde à son arc avec le lin, élargissant son horizon. Après le jonc de plastique, et avant le lin, quid des collections en chanvre et en cuir ? Nous avons présenté ces collections, à Maison & Objet, en janvier 2016. L’accueil y fut excellent. Pour leur douceur, le cuir et le lin répondent aux attentes de nombreux clients. De plus, les fibres naturelles, avec leurs légères variations, confèrent aux pièces un caractère unique. Leur succès nous a amenés à diversifier ces gammes. Aujourd’hui nous travaillons sur des nuances plus sophistiquées.

Vous présentez désormais des modèles en lin. Vos motivations sont-elles écologiques, techniques ? Et le chanvre ? C’est avant tout le choix d’une matière naturelle, fabriquée en France, très résistante et plus facile à travailler que le chanvre. Le lin provient du Nord. Sa texture très douce donne au fauteuil un confort incomparable. Son toucher est différent, la fibre est plus soyeuse, plus délicate et moins volatile. Nous avons validé la résistance d’une fibre qui convenait à nos applications avec une société française.

Le lin s’utilise-t-il pour l’outdoor ? Quoique résistants à l’eau, nous déconseillons de laisser dehors, toute l’année, les fauteuils de lin. Des mousses pourraient s’y développer.

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L’iconique fauteuil Acapulco, emblématique de Boqa, connaîtra-t-il une version en lin ? Oui. Tout comme sa version à bascule. Cette dernière, avec piètement en bois et structure blanche, est un must. Les modèles en matières naturelles et en cuir sont de vrais succès. Ils apportent une nouvelle dimension au produit, un caractère plus prestigieux.

Collaborez-vous avec des designers ? Oui, tous les ans, avec la volonté de repousser nos limites, de laisser libre cours à la créativité tout en intégrant les contraintes techniques. Certaines relations permettent de lancer un nouveau modèle, d’autres une gamme complète. Avec Francois Bazenant, cela fait trois ans et, cette année, en contact avec le VIA (lire p. 66), nous sommes persuadés que nous pouvons développer un nouvel univers.

Vos collections ne finissent-elles pas par séduire aussi les projets indoor ? Lancer de nouvelles matières indoor et des pièces en PVC pastel nous permet d’amortir l’effet de saisonnalité. Le développement de modèles intégrant le bois (bureau ou étagères) va également dans ce sens, car il s’harmonise parfaitement avec les matières naturelles. Le fauteuil Acapulco devient une pièce idéale pour l’intérieur. Sa transparence laisse passer la lumière et ses couleurs, qui s’accordent avec quantité d’univers, sont particulièrement appréciées dans la décoration.

Le canapé Acapulco 3 places, s’inscrit dans une collection qui se réinvente aujourd’hui en bois, en cuir et en lin. Cette ligne constamment enrichie de nouvelles pièces de designers inspire les décorateurs, lesquels ne peuvent plus se passer de ce mobilier. In and out.

Boqa. 6, rue Gutenberg, 33450 Saint-Loubès. Tél. : 06 95 93 29 33. Boqa.fr


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Chez Diptyque, l’odeur du bonheur Par Élisa Morère

La « Collection 34 », signée de cette jolie maison parisienne, nous met les sens en émoi. Mariant effluves et lumières, elle dessine, à travers des objets en édition limitée, un projet audacieux conduit par Myriam Badault, directrice artistique. u départ versés dans le design de tissus, les fondateurs de Diptyque s’implantent dès 1961 en plein Quartier latin. Le 34, boulevard Saint-Germain devient rapidement the place to be pour qui aime dénicher des objets amusants, élégants, ethniques et, surtout, artisanaux. En 2014, la marque a beaucoup évolué, mais lance une « Collection 34 » qui renoue avec les objets d’usage en lien étroit avec parfums et bougies – photophores, articles de bain, diffuseurs d’arômes. Le chef d’orchestre ? Myriam Badault. La directrice marketing et création produit passe un temps fou dans les ateliers à décortiquer des savoir-faire avant de les pousser à leur paroxysme. Avec Vincent Breed, soufleur de verre, elle expérimente ainsi poudres, billes colorées et « grillages à poule » comme avec ce photophore Ombre en verre tramé aux nuances métallisées. En septembre sort aussi une nouvelle eau de parfum : 34 boulevard saint germain. Un nom qui ne doit rien au hasard : « À contre-courant des usages en parfumerie, nous avons capturé l’odeur de notre boutique parisienne pour la traduire en parfum blond (mis au point par Olivier Pescheux, NDLR) où dominent le santal et le bois. Grâce au “headspace”, une technique inventée par Roman Kaiser, on a placé le magasin sous cloche, avant de décomposer les molécules puis de les recomposer. Une méthode utilisée notamment pour les végétaux, comme le muguet, dont on ne peut extraire une essence ou un absolu. » Parmi les nouveautés, citons aussi ce Cœur de lavande, de Philippe Franc, qui vient délicatement « provençaliser » nos armoires. La « Collection 34 » résulte inalement de rencontres comme celle qui a abouti à une série de photophores réalisés par le Studio Jean-Marc Gady. L’objet adopte le principe de la lentille de Fresnel (qui orne les phares pour une meilleure diffusion de la lumière) et permet au halo de la bougie de se diffracter à travers l’extraordinaire focale en verre. « Je creuse un projet durant deux à quatre ans. Il m’a fallu un moment avant de trouver Waltersperger, dernière manufacture française, d’ailleurs centenaire, capable de réaliser ce verre si particulier », dévoile Myriam Badault. Ouvrir des champs exploratoires, détourner les savoir-faire avec la complicité de l’artisan, oublier l’impératif économique pour s’attarder sur le projet, proposer des éditions limitées à 600 ou 1 000 pièces… autant de façons de nourrir l’aspiration à enchanter notre quotidien.

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Au départ, une adresse : le 34, boulevard Saint-Germain, berceau de l’aventure Diptyque. À l’arrivée, « Collection 34 », une ligne d’objets déclinée autour des spécialités de l’enseigne : parfums et bougies.


Nathalie IMART Agent commercial France 64200 Biarritz T + 06 20 66 12 84 Nathalie@agenceimart.fr Quick Ship for standard products Custom Design program available www.nanimarquina.com

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ID-NEWS DESIGN BIRTHDAY

Knoll en très grande forme Par Guy-Claude Agboton

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Knoll fête ses 80 ans. Ce grand label de design américain, fondé par l’Allemand Hans Knoll et développé avec sa femme Florence, jouit toujours d’une excellente réputation de créativité et de grande qualité. n cette année anniversaire, l’éditeur Knoll préfère afirmer sa pertinence en se reposant sur des designers et des architectes contemporains, tels l’Anglo-Ghanéen David Adjaye ou l’Italien Piero Lissoni. Ce dernier présente une phénoménale version XXL de sa table en marbre Grasshopper. Un véritable tableau veiné ! Et ses deux versions du fauteuil de la « KN Collection » ont, elles, l’audace de ressembler à un

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classique des sixties qui attend son mannequin tout de Courrèges vêtu. Surtout, Knoll brille par ses coups de génie. Même si demander au designer anglais Marc Newson de rendre hommage aux chaises en porte-à-faux du catalogue Knoll, telle la Tugendhat de Mies van der Rohe, n’était pas prendre un si grand risque. Marc Newson n’étant pas du genre à risquer sa réputation en sortant un produit bâclé, et Knoll non plus, le résultat surprend. La chaise Newson Aluminum, avec assise et dossier en mesh (grille métallique), tout en aluminium, dispense une tout autre sensation au toucher que le légendaire acier tubulaire. Mais Newson Aluminum, malgré son originalité, s’inscrit dans une généalogie. Autre surprise, le retour du fameux fauteuil Butterly d’Antonio Bonet, Juan Kurchan et Jorge Ferrari-Hardoy, presque un archétype, réalisé en 1938 et intégré dans les collections Knoll en 1947. Enin, toute l’élégance du label vous sautera aux yeux si, de passage à Milan, vous avez l’occasion de tester le restaurant Torre, aux sixième et septième étages du dernier bâtiment élevé par Rem Koolhaas sur le site de la Fondation Prada. Car ce lieu réunit une somme de pièces iconiques éditées par Knoll : chaises Brno (créées pour la villa Tugendhat par Mies van der Rohe en 1929) dépurvues d’accoudoirs, tabourets conçus par Philip Johnson en 1958, pour le restaurant Four Seasons de New York, et tables Tulip d’Eero Saarinen, dessinées un an auparavant. Bref, pour cette célébration, Knoll mise sur le présent et sur l’avenir. Impossible de ne pas penser à Florence Knoll qui a posé, sans les revendiquer, les bases essentielles du métier d’éditeur de mobilier contemporain.

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1/ Hans et Florence Knoll, fondateurs de l’éditeur de mobilier qui porte leur nom. © KRAUSE JOHANSEN 2/ Le mobilier du restaurant Torre, situé dans la tour signée OMA, sur le site de la Fondation Prada à Milan, joue les showrooms Knoll… © DSL STUDIO 3/ Le fauteuil Butterfly d’Antonio Bonet, Juan Kurchan et Jorge Ferrari-Hardoy, a intégré les collection Knoll en 1947.


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ID-NEWS DESIGN BIRTHDAY

Fendi Casa, trente ans de passion Par Serge Gleizes

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Pour son anniversaire, la ligne d’ameublement de la célèbre maison de couture italienne a ressorti trois pièces iconiques qu’elle expose à Milan. Un récapitulatif concis qui résume pourtant très bien la vision pertinente portée dès les débuts par Alberto Vignatelli et Anna Fendi. lberto Vignatelli n’est plus, mais son âme continue de planer sur la belle entreprise

passion et de sa brillante créativité pour donner forme à des projets, des meubles et des so-

1/ Dans la vitrine milanaise du showroom de Luxury Living : de gauche à droite, la dormeuse Cosima, et les canapés Eros et One. Trois des icônes qui ont marqué les trente années de l’histoire de Fendi Casa.

lutions de vie. Mais aussi de sa capacité à créer l’esprit d’équipe qui a toujours été présent

© G. PAOLO MASCALZONI

qu’il a créée en 1988. C’est sa ille, Raffaella Vignatelli, la nouvelle présidente du Luxury Living Group, auquel appartient Fendi Casa, qui en parle le mieux. « J’ai grandi professionnellement aux côtés de mon père et vécu avec lui le développement du groupe et les grands moments d’incertitude. Je me souviens de son énergie inépuisable, de sa

chez nous. » Pour sacraliser cet anniversaire, la marque a réédité trois icônes représentatives de chaque décennie (en éditions limitées, sur commande à Paris) : la dormeuse Cosima (1994), habillée d’un cuir capitonné, le canapé Eros (2004), recouvert jadis d’un cuir façon crocodile et, aujourd’hui, d’un cuir uni beige, et le canapé One, lancé cette année. L’avenir s’annonce rose pour une griffe qui, depuis ses débuts, a connu une véritable success-story et entend se concentrer sur le potentiel encore inexploité des autres marques du groupe : Trussardi Casa, Bentley Home, Bugatti Home… Avec une grande nouveauté, qui sera présentée en 2019 à Paris, la collection « Baccarat La Maison ». « Pour que l’aventure continue, il nous

2/ Le fauteuil Claudio, autre vedette du catalogue. © MAURIZIO CAVALLASCA

Luxury Living. Via Durini 23, 25-27, 20122 Milan. 16-18, avenue George-V, 75008 Paris. Tél. : 01 49 52 85 11. Luxurylivinggroup.com

paraît fondamental d’écouter les multiples transformations de la société et de savoir les réinterpréter, reprend Raffaella Vignatelli. On observe aujourd’hui une tendance vers un luxe plus discret, une plus grande attention à ce qui est artisanal, à la qualité des matières, au sens du détail. » La poursuite d’une ascension impeccable. 1988 : la première création, le canapé Farnese, annonce d’autres succès. En 2000, la marque s’internationalise. 2009 : « Fendi Outdoor ». 2012 : « Fendi Casa Contemporary », dessinée par Toan Nguyen. 2013 : « Fendi Casa Icons », des rééditions limitées de pièces iconiques, tel le Pouf Vague créé par Maria Pergay en 1969… Trente ans d’une belle vision marquée par le point sellerie fait main, le tissu à rayures logo-no-logo Pequin, les cuirs sublimes, le made in Italy, et le fameux logo FF…

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Brut, table - design Konstantin Grcic Troy, chaises - design Marcel Wanders

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ID-NEWS DESIGN

Ramy Fischler, l’élu Par Guy-Claude Agboton

Devenir le Designer of the Year 2018 du Salon Maison & Objet ne faisait pas partie des priorités du Belge Ramy Fischler. Mais sans bouder son plaisir ni abuser des médias, il en profite pour souligner, en pleine effervescence du salon, ce que le design apporte et non pas ce qu’il rapporte. Démonstration n’est pas forcément de force. ien qu’il mène de front la réalisation d’un cinéma du côté des Champs-Élysées et d’une scénographie à l’Opéra-Comique, Ramy Fischler trouve le temps de répondre à l’invitation de Maison & Objet : « J’ai apprécié qu’un salon comme Maison & Objet s’intéresse à un proil comme le mien car je n’édite pas d’objets. » Du coup, plutôt que d’en exposer au salon, il y présente un lieu évoquant ce qu’est aujourd’hui « le monde du travail, le bien-être, l’échange et le plaisir », des thèmes qui lui sont chers. Il investit pour l’occasion le Designers’ Studio, un espace professionnel jusque-là en accès limité et désormais ouvert à tous. On y travaille, échange, s’y repose, autour de conférences organisées par le designer et son équipe. Cette année, les meubles de Ramy Fischler seront exposés à Paris, où il a aussi participé au Refettorio, un projet de restaurants solidaires – déjà présent à Milan, Rio et Londres – à l’initiative du chef italien Massimo Bottura et développé en France par l’artiste JR et Jean-François Rial, directeur général de Voyageurs du monde. C’est JR qui a contacté Ramy Fischler ainsi que l’architecte Nicola Delon, sans savoir qu’ils étaient amis. « Les personnes précaires doivent pouvoir manger dans un cadre similaire à celui de quiconque va au restaurant », considère le nouveau lauréat. Et de préciser : « Mon métier, c’est le changement. » Depuis l’École nationale supérieure de création industrielle (ENSCI), dont il est sorti en 2004, le numérique a tout dématérialisé. Mais, selon le designer, les objets reviennent en force, connectés ou non. Les espaces eux-mêmes sont régis par des applications. Le studio a d’ailleurs engagé lui-même le projet NU!, un commerce de bouche zéro déchet avec un réfrigérateur connecté. Ramy Fischler parle de « phygital », fusionnant physique et digital, et de « biophilie ». Vivre sans nature, sans rien à toucher, lui semble insupportable. De toutes les matières, c’est la vérité qu’il préfère.

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En plus de ses nombreux projets parisiens, le designer Ramy Fischler a redessiner le restaurant de la National Gallery, à Londres. © THE NATIONAL GALLERY, LONDON. JR.

Maison & Objet. Du 7 au 11 septembre, à Villepinte. Maison-objet.com


MIRAGE by Patricia Urquiola

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ID-NEWS DESIGN

Daum dans un vent de sable Par Serge Gleizes

Après le succès rencontré par les quatre premières pièces de la ligne « Sand » sortie en janvier, le maître verrier étoffe sa collection dessinée par Christian Ghion. À découvrir lors de la Design Week, du 6 au 15 septembre. out a commencé en début d’année, lorsque Daum a dévoilé sa collection « Sand » avec quatre belles pièces. Succès immédiat ! Ain d’étoffer cette gamme signée Christian Ghion, designer phare édité par Cappellini, Salviati, Sawaya & Moroni… et dont certaines créations sont présentées au musée des Arts décoratifs de Paris et au Guggenheim Museum de New York, il était logique qu’un complément voie le jour rapidement. « Le verre, le cristal et la céramique sont récurrents dans mon travail, dit-il. Pour “Sand”, ce fut une nouvelle carte blanche, avec un cahier des charges précis : respecter l’ADN de la maison sans singer ses grands principes et, évidemment, s’exprimer, c’est-à-dire jouer sur les ondulations, les reliefs dus au vent sur les dunes et les lux microcellulaires. Le choix des couleurs (bleu azur, améthyste, vert d’eau, orange…) s’est fait en étroite collaboration avec la maison, dans une entente parfaite. » Sur le plan technique, une impression en 3D a été réalisée puis un moule mère et, enin, des moules subsidiaires, à la genèse de chaque forme. Résultat : quatorze pièces (cinq vases, deux bougeoirs, deux photophores, deux centres de table, deux coupes et un lacon de parfum). Une fabrication à la commande, ain d’enrichir le patrimoine de cette maison née en 1878, pour laquelle les plus grands artistes et designers du siècle, tels que Roger Tallon, Hilton McConnico, Jean-Marie Massaud ou Philippe Starck, ont travaillé. Christian Ghion avait déjà œuvré pour cette pâte de cristal célèbre qui a connu depuis l’école de Nancy tous les grands courants esthétiques du XXe siècle. Le vase Gorgonia, issu de la collection « 12+1 », est né en 2002 de plus de cinq cents heures de travail et de prouesses techniques. Trois ans plus tard, la collection « Calicia », à partir de Gorgonia, a vu le jour. L’histoire se poursuit avec la manufacture Haviland (qui fait partie, comme Daum, du groupe Financière Saint Germain), à travers deux vases Wind, en porcelaine, que le designer a conçus et qui seront également présentés lors de la Design Week de septembre.

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Inspirés des reliefs que crée le vent sur le sable, ces coupes et ce grand vase de la collection « Sand » font partie d’une gamme de quatorze pièces imaginées et réalisées par le designer Christian Ghion, en collaboration avec l’illustre maître verrier.

Daum. 6, rue Royale, 750018. Tél. : 01 40 06 91 08. 4, rue de la Paix, 75001 Paris. Tél. : 01 42 61 25 25. Daum.fr


TOGO création Michel Ducaroy, modèle culte depuis 1973. Banquettes, angle et pouf. Créés et fabriqués en France. Catalogue : www.ligneroset.fr


ID-NEWS VIA DESIGN

Camif table sur un avenir durable Par Olivier Waché

IDEAT dévoile le fruit d’une association entre designers et éditeurs soutenue par l’Incubateur VIA Design. Ce mois-ci : la Camif, qui devient à son tour éditrice, s’est tournée vers le designer Thomas Merlin et le fabricant Dasras pour imaginer un mobilier malin. ngagée pour le développement durable, la Camif, dirigée par Emery Jacquillat, s’est lancé le déi de devenir éditrice de mobilier en créant Camif Édition, et en s’entourant de partenaires qui partagent ses valeurs. Pour cela, en décembre dernier, l’entreprise organisait son « Camifathon » : trois jours de création regroupant consommateurs, experts de l’économie circulaire, designers et fabricants. L’objectif était la mise en place d’une première collection de mobilier cocréé et écoconçu. Parmi les participants, le designer Thomas Merlin (à droite) rencontre alors Florian Dasras (à gauche), président du fabricant Dasras, déjà partenaire de Camif. Ensemble, ils travaillent sur un projet de table basse multifonction. Baptisée Thomas & Florian, elle propose des accessoires nomades : un caisson et un pla-

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L’INCUBATEUR VIA DESIGN

teau en métal qui s’intègrent dans le plateau de la table en contreplaqué replaqué de hêtre.

Ce programme met en rapport un éditeur-fabricant avec un designer pour développer un produit ou une collection. Il apporte un accompagnement personnalisé : marketing, juridique, technique… IDEAT suit les 9 collaborations lauréates jusqu’en décembre 2018. Les projets seront exposés à la Galerie VIA jusqu’au 22 février 2019.

ou avec un coussin pour former une tablette pour ordinateur. Les assises ont été coniées à

Le plateau mobile peut également être utilisé sur un pouf pour créer une table d’appoint, Pôle Position, à Bourges, autre partenaire de longue date. « Notre concept prend en compte le caractère recyclable du meuble dès son élaboration, indique Florian Dasras. Il porte une rélexion globale sur le mobilier, des processus de fabrication aux usages, à laquelle nous sommes heureux de nous associer pour la réalisation de la table. » À l’issue du « Camifathon », parmi les 13 cocréations, c’est avec le projet « Thomas & Florian » que Camif intègre l’Incubateur VIA Design 2018. « Les choses sont allées très vite, explique Thomas Merlin. En avril, nous avions déjà un prototype. Le VIA nous a aidés sur plusieurs aspects, comme nos recherches de fabricants pour les éléments métalliques [la société Dargaisse, à Vendôme, NDLR]. Nous avons aussi rencontré l’institut technologique FCBA [Forêt Cellulose Bois-construction Ameublement, NDLR] pour le choix des matériaux, et Camif a travaillé avec le VIA sur l’étiquetage environnemental du produit en toute transparence… » L’intégration à l’incubateur souligne aussi la volonté des entreprises françaises associées de produire du mobilier écologique, abordable et de qualité.

• IDEAT est partenaire

de l’Incubateur VIA Design. Suivez l’actualité du VIA sur Via.fr et visitez la galerie au 120, avenue Ledru-Rollin, 75011 Paris. Tél. : 01 85 73 16 48.


Design to Shape Light

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ID-NEWS ART

Bernar Venet à la ligne Par Sabrina Silamo

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Avec deux rétrospectives, à Nice et à Lyon, impossible de passer à côté du plus américain des plasticiens français cet automne. Une belle occasion de (re)découvrir sa « ligne » directrice, objet de ses recherches mathématiques et artistiques, conceptuelles et concrètes, depuis les années 60.

«

e préférerais n’obtenir aucune reconnaissance de mon vivant, mais être au musée du Louvre dans deux siècles », lâche Bernar Venet paraphrasant Cézanne. Pourtant, c’est bien un double hommage qui honorera le plasticien français, cet automne, au

MAMAC de Nice d’une part et au MAC de Lyon d’autre part. Arrivé à New York en 1966, grâce au peintre et sculpteur niçois Arman, qui l’accueille dans son atelier, il fréquente à l’époque Donald Judd, Sol LeWitt et Frank Stella, les futures stars du minimalisme. Après la découverte de la collection de Jean et Howard Lipman, au Whitney Museum, qui provoque en lui « un

choc énorme », il décide de réaliser des tubes : « Conscient qu’ils sont trop petits pour être ex-

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posés dans un musée, j’ai l’idée d’en faire un dessin technique. À mes yeux, il devient beaucoup plus important que l’objet. » C’est ainsi que loin du nouveau réalisme, qui domine le marché de l’art en France, Bernar Venet s’engage dans une voie inexplorée, ni igurative ni abstraite, mais 1/ Effondrement : Angles (2011), en acier Corten au Mücsarnok – Kunsthalle Budapest (Hongrie), en 2012. © COURTESY ARCHIVES BERNAR VENET

2/ Représentation graphique de la fonction y=-x2/4 (1966). Acrylique sur toile (146 x 121 cm). © MUSÉE NATIONAL D’ART MODERNE, CENTRE POMPIDOU, PARIS, FRANCE. 3/ Bernar

Venet : La Mesure de toute chose (juillet 1967), Nice.

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inluencée par les textes du cartographe Jacques Bertin, pionnier de la sémiologie graphique : l’ensemble des règles qui régissent la construction d’un système de signes ou le langage permettant la traduction graphique d’une information. Mais l’artiste est rebelle : « Pas question que mon travail soit apprécié ; c’est uniquement en sachant qu’on ne vendra rien qu’on peut prendre tous les risques. » Il multiplie les supports : coulées de goudron, cartons, déchets, performances… Autant de médiums qui seront présentés à Lyon, à travers plus de 170 œuvres retraçant cinquante-neuf ans de création (de 1959 à nos jours), tandis qu’à Nice sera évoquée sa période conceptuelle (1966-1976), qui aboutit à un arrêt total de sa production : « J’ai pris conscience que l’objectivité n’existait pas. J’ai donc cessé de créer pour me documenter sur des domaines, a priori extérieurs au domaine artistique, comme les mathématiques, mais qui, tout compte fait, l’ont enrichi. » Cette décennie studieuse sera le point de départ d’une pratique

© COURTESY ARCHIVES BERNAR

pluridisciplinaire nourrie d’œuvres sonores et poétiques, de peintures sur châssis, de lignes in-

VENET NEW YORK

déterminées, d’arcs monumentaux en acier Corten et d’« effondrements ».

« Bernar Venet, rétrospective 2019-1959 ». Au MAC Lyon, du 21 septembre au 6 janvier. Mac-lyon.com « Bernar Venet, les années conceptuelles. 1966-1976 ». Au MAMAC, à Nice, du 13 octobre au 13 janvier. Mamac-nice.org


L’art de cultiver la Beauté,

Photo pri se au Dina robi n B eachcom be r G ol f Resort & Spa -

* L’Art de cultiver la beauté

celle des lieux et celle du cœur.

*

ÎLE MAURICE V I V E Z D E S M O M E N T S D ’ E XC E P T I O N S U R W W W. B E AC H C O M B E R .C O M


ID-NEWS ART

Riga lance sa biennale d’art Par Bérénice Debras

La première édition de la Riga International Biennial of Contemporary Art (RIBOCA), est l’événement artistique de l’année dans les pays baltes. Une manifestation qui privilégie bien sûr les jeunes talents de la Baltique mais entend aussi rester ouverte à la création internationale. Le tout, dans des lieux inattendus qui participent de la surprise. force de placer les trois pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) dans le même panier, on en oublie parfois leur géographie. C’est donc à Riga, capitale de la Lettonie, que la Russo-Lituanienne Agniya Mirgorodskaya a décidé de monter la première édition de RIBOCA après deux ans d’un long travail de rélexion. Son but ? Mettre en avant les talents de la région de la Baltique trop peu défendus, à ses yeux, à l’étranger. Pour cette édition inaugurale, 104 artistes (dont des signatures internationales) et leurs 114 œuvres – parmi lesquelles 49 ont été réalisées pour la biennale – sont présentés. La sélection de la commissaire d’exposition Katarina Gregos (historienne de l’art et écrivaine, entre autres) révèle une formidable surprise autour de la thématique, reprise du titre du livre éponyme d’Alexei Yurchak, « Everything Was Forever, Until it Was No More ». Le il rouge est celui du temps, du changement mais aussi de l’ordre des choses et, beaucoup, de la nature. « De façon générale, les artistes lettons sont très intéressés par la nature. Ils sont à la recherche de leur identité liée aux traditions païennes », explique la fondatrice de la biennale. Cela s’illustre, notamment, par la vidéo Pickled Long Cucumbers, de Katrina Neiburga, montrant un couple nu sortir d’une mare puis vivre sa vie dans les bois. « L’autre thème fort reste le folklore. Leva Epnere a photographié les Maisons de la culture en Lettonie et a réalisé une vidéo montrant la place que tiennent ici les chants et les danses folkloriques », poursuit Agniya Mirgorodskaya. La biennale offre un accrochage éclaté. « Nous voulions montrer un autre Riga à travers huit lieux non conventionnels et hors de la vieille ville, explique Agniya Mirgorodskaya. Le choix de ces endroits participe à l’expérience. » Et comment ! Il

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Pinpointing Progress (2018), installation du Belge Maarten Vanden Eynde, présentée à Andrejsala, le port de Riga.



ID-NEWS ART

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ne s’agit pas d’aller d’un lieu à un autre mais de plonger dans des univers variés, souvent empreints d’une certaine nostalgie, et de découvrir les strates mêmes de l’histoire du pays. Une nouvelle carte de la ville se dessine hors des chemins touristiques. Ce parcours poétique mène ainsi de l’ancienne faculté de biologie à la maison bourgeoise d’un mécène du siècle dernier (transformée en appartements communautaires à l’époque soviétique), d’une usine de textile désaffectée à la zone portuaire ou encore vers une fabrique de liège reconvertie en un futur musée privé… Sans oublier une gare moderniste dans la station balnéaire de Jurmala, à vingt-cinq kilomètres de Riga. Chaque fois, les œuvres font écho à leur environnement, ôtant parfois la frontière invisible entre le réel et l’imaginaire. Ainsi, la Finlandaise Sissel Tolaas brouille les sens dans son travail Beyond SE(A)nse, recréant des odeurs de la Baltique au milieu des ioles du musée de la Chimie, situé dans la faculté de biologie. La vidéo Phantom Sun du Belge Alexis Destoop présente une iction autour de la frontière russo-norvégienne. Projetée dans un entrepôt du port, l’œuvre prend une autre dimension quand le vent s’engouffre et soufle sur les tôles du bâtiment… on en a presque un goût de rouille dans la bouche. Parfois, les œuvres jouent sur les nerfs. Le Finlandais Hans Rosenström a réalisé Mikado, qui s’écoute face à un miroir, un casque sur les oreilles. Une voix y susurre un monologue tiré du ilm Cris et Chuchotements d’Ingmar Bergman. Cela crée une tension folle au point de « sentir » une présence derrière soi. D’autres artistes proposent une lecture du présent comme Michael Landy qui a « invité le Brexit » dans un ancien kiosque sovié-

1/ Zero Point Energy (2016), vidéo de l’artiste suédois Kerstin Hamilton, présentée à l’ancienne faculté de biologie. 2/ All of old. Nothing else ever… (2018), installation du plasticien grec Nikos Navridis, également à l’ancienne faculté de biologie.

tique repeint aux couleurs britanniques. Amusant, on peut s’offrir un thé et des petits gâteaux so British… Reste l’œuvre Eurotique, de Naumann Henrike, qui interroge les goûts lettons pour la décoration intérieure après la chute du régime communiste. Il présente un salon à la mode des années 90 dans le style « européen » que tout le monde tentait d’imiter – les plus riches d’abord, la classe moyenne ensuite. Depuis, le style européen a – heureusement – évolué.

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Riga Biennial Foundation. Elizabetes iela, 19-6, 1010 Riga. Jusqu’au 22 septembre. Rigabiennial.com



ID-NEWS PHOTO

Éloge de la couleur Par Béatrice Andrieux

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L’œuvre méconnue du photographe français Daniel Boudinet (1945-1990) se révèle au Jeu de paume, à Tours, grâce à un ensemble de photographies qui retrace une création fulgurante largement vouée à la couleur. e parcours chronologique de l’exposition débute par un immense autoportrait de Daniel Boudinet datant de 1986, qui convoque l’attachement du photographe à la peinture et au tirage. On y voit, en effet, l’agrandisseur avec lequel il réalisait, depuis ses débuts, tous ses tirages. Le jeune homme, curieux de tout, s’était installé à Paris à la in de son adolescence, après avoir passé sa jeunesse à Chamonix. Autodidacte et avenant, il rencontre les auteurs de son époque : Simone de Beauvoir, Serge Rezvani, Nathalie Sarraute ou Roland Barthes, avec lequel il noue une amitié idèle. Ses premiers travaux présentent les portraits d’acteurs du monde du cinéma et de la littérature, pour évoluer vers des images d’architecture : « L’architecture m’a toujours fasciné. C’est une chose stable, évidemment, dans laquelle je ne désirais pas faire intervenir autre chose que la lumière. C’est pour cela que mes photos ont peu d’intervention humaine. Mes personnages, je les fais ailleurs, dans le portrait. C’est en quelque sorte une réaction d’austérité, un désir d’épurer les images. » Les 120 tirages, originaux ou contemporains, subtilement exposés dans les espaces du château de Tours, illustrent l’évolution de l’esthétique de Boudinet en fonction des sujets, jouant sur les contrastes ainsi qu’avec la dimension des photos. Son

DE LA CULTURE / MÉDIATHÈQUE

attention particulière pour la réalisation de passe-partout comme pour les très lents temps

DE L’ARCHITECTURE ET DU

de pose, nécessaires aux sublimes vues de rues nocturnes, igure son rapport au temps. Durant sa courte période de création, il participa aux enjeux propres au médium dans les années 70 grâce, notamment, à l’usage du Polaroid, habituellement dévolu à la mode. Par ses recherches sur la lumière, les cadrages et les formats novateurs, Daniel Boudinet a fortement contribué à légitimer la couleur tout en se démarquant des grands coloristes américains d’alors. Par le silence qu’elles inspirent, ces photographies diurnes et nocturnes de jardins, ponts et rues expriment un langage d’une grande maîtrise.

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1/ Autoportrait à l’agrandisseur (1986), de Daniel Boudinet. 2/ Immeuble et carrefour (Paris, 1977), de Daniel Boudinet. © MINISTÈRE

PATRIMOINE, DIST. RMN-GP / DONATION DANIEL BOUDINET

« Daniel Boudinet – Le temps de la couleur ». Au Jeu de paume (hors les murs), au château de Tours, jusqu’au 28 octobre. Jeudepaume.org


Prendre soin de la lumière


ID-NEWS SHOP PARIS

Liaigre, nouvelle vitrine rive droite Par Serge Gleizes

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Deux mois après l’ouverture, le 9 juillet dernier, de son second showroom new-yorkais, sur Madison Avenue, le décorateur gagne la rive droite et installe son nouveau flagship dans un hôtel particulier, rue du Faubourg-Saint-Honoré. ’est une révolution ! « Non, une évolution », modère-t-on rue de Lille, le siège social de la maison. L’enseigne archétypale du minimalisme, à l’origine de la tendance

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des bois sombres et des lignes austères (mais néanmoins sereines) qui ont séduit le monde entier, et qui a débuté il y a trente ans rue de Varenne (Christian Liaigre a vendu sa société il y a deux ans), installe sa nouvelle « maison » de l’autre côté de la Seine, dans le faubourg Saint-Honoré. Avec 500 m2 d’exposition, 800 m2 en tout sur quatre étages, entièrement remodelés (ils abritaient jusqu’ici l’antiquaire Steinitz), tout a été fait et dessiné à la main, avec la ine leur de l’artisanat français. Travail de dentelle pour ce lieu également ouvert au public, traité comme un projet personnel ain de développer le style Liaigre, sa vision, sa philosophie, sa patte. Un acte fort et très parisien pour une marque connue à l’échelle internationale et qui présentera quatre cents pièces de mobilier. Avec ses deux grandes vitrines donnant sur la rue, le rez-de-chaussée est consacré aux accessoires déco dans une ambiance salon, avec cheminée et bibliothèques. Au premier étage, on entre dans l’univers réception, salle à manger, terrasse et on découvre d’autres bibliothèques. Le tout étant ponctué d’œuvres d’art de la galerie Lelong. Atmosphère plus familiale au deuxième étage, avec les espaces bureau, chambre et dressing. Enin, le « laboratoire de création », au troisième (comprenant deux pièces de travail consacrées aux rendez-vous), est une sorte d’atelier éclairé par la grande verrière où seront organisées des expositions thématiques pour dévoiler les inspirations de la maison, ses coulisses en somme… Aux commandes, Frauke Meyer, directrice de création depuis deux ans, qui a rejoint l’équipe en 1998 et fut le bras droit du fondateur pendant dix-huit ans. « Ce projet de nouvelle maison est une sorte de retour aux sources pour engager une autre forme de conversation et retrouver l’élégance des débuts, ce qui ne veut pas dire que ce qui s’est fait depuis ne l’était pas, dit-elle. Notre travail, c’est de refaire de belles choses, tout simplement, comme autrefois. Et de les partager. » Joli plan !

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1/ C’est dans cet ancien hôtel particulier, rue du Faubourg-Saint-Honoré, rive droite, que Liaigre a installé son nouveau flagship parisien. 2/ et 3/ Atmosphère familiale au deuxième étage, avec l’espace consacré au bureau, à la chambre et au dressing. 4/ Frauke Meyer, directrice de création depuis deux ans, a rejoint l’équipe Liaigre il y a vingt ans, en 1998. © MARK SEELEN

Liaigre. 77, rue du Faubourg-Saint-Honoré, 75008 Paris. Tél. : 01 70 64 14 84. Liaigre.com


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Bolia : le « hygge » danois à Paris Par Marie Godfrain

C’est le quartier de Saint-Germain-des-Prés que l’éditeur de design Bolia a choisi pour installer sa première boutique française. Une nouvelle marque, contemporaine et chaleureuse, portée par des pièces de créateurs de l’Europe entière dans un esprit parfaitement scandinave. Succès à l’appui. n pensait tout savoir du design danois. Voilà qu’une griffe inconnue débarque avec ses canapés confortables, ses lignes épurées et intemporelles, ses teintes pastel et acidulées… Bolia, société du groupe danois Jysk, née au début des années 2000, vient d’investir le marché français avec une première adresse, boulevard Saint-Germain, à Paris (Ve). Scénographies composées d’immenses bouquets de leurs séchées pile dans l’air du temps, large choix de chaises et d’objets de déco (vases en verre teinté, vide-poches en cuivre, tables d’appoint en terrazzo)… Bolia s’appuie sur un réseau de designers européens – parmi lesquels le rafraîchissant studio français AC/AL – pour imaginer un catalogue en phase avec les goûts d’une clientèle jeune et urbaine. Fidèle à la tradition du hygge (le bien-être à la da-

génèrent un chiffre d’affaires en forte augmentation : 110 millions d’euros en 2016 pour un

La boutique Bolia dévoile un univers chaleureux qui a bien saisi les codes de la décoration contemporaine. Celle-ci s’exprime à travers des scénographies où se décline le bien-être à la danoise. Le client, reçu comme un invité, est placé dans les meilleures conditions pour découvrir les collections.

bénéice brut de 10 millions d’euros. Pour Lars Lyse, patron de la marque, cette impression-

© JOANNA BINK

noise), Bolia propose café, thé et chocolat chaud à ses clients. Ceux-ci s’installent dans l’un des canapés pour choisir leur modèle idéal parmi les nombreuses pièces exposées dans les 240 m2 de cette boutique de trois étages. Le mur d’échantillons présente une grande diversité de tissus destinés à ces canapés, dont les prix varient entre 2 000 et 3 000 euros en moyenne. Si les objets sont immédiatement disponibles, chaque meuble est en revanche fabriqué sur commande (compter de six à huit semaines de livraison), ce qui permet un renouvellement régulier des collections. Une recette qui fait mouche. Les 50 boutiques à travers le monde

nante expansion est liée à un changement stratégique survenu en 2012. C’est à cette période que l’ensemble de la direction a décidé de se focaliser sur la créativité en faisant appel à de jeunes designers. Le résultat est implacable : un catalogue aux photos ultraléchées et de nouvelles collections qui balaient les précédentes deux fois l’an. Une stratégie payante puisque Bolia compte ouvrir sa deuxième boutique parisienne dans les prochains mois.

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Bolia. 90, boulevard Saint-Germain, 75005 Paris. Tél. : 09 73 72 51 01. Bolia.com



ID-NEWS SHOP PARIS

Atù, l’agence qui aime les belles marques Par Marie Godfrain

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Le showroom de l’agence Atù, qui commercialise entre autres en France Edra, Moooi, MDF, Tom Dixon ou Anglepoise, vient de déménager dans le quartier de l’Opéra, à Paris. Visite guidée dans ce magnifique appartement haussmannien ouvert aux professionnels et aux particuliers… éconnu du grand public, le métier d’agent est pourtant indispensable au bon fonctionnement de l’écosystème du design. Représentant les éditeurs de mobilier contemporain, ils établissent un lien avec les boutiques de l’Hexagone et promeuvent leurs protégés auprès du public, de la presse et des prescripteurs (architectes…). En France, Atù représente par exemple des marques comme Tom Dixon, Moooi, Gufram, MDF Italia ou Glas Italia. Voilà quelques années que l ’agence créée par Mario Vescovi, qui travaille avec ses enfants, exposait une poignée de pièces dans son étroit showroom du Xe arrondissement. Mais pour réussir à montrer une sélection des dix-huit marques de son portefeuille, elle a choisi d’emménager dans un appartement haussmannien du quartier de l’Opéra. Sur 190 m2 agencés comme un intérieur parisien, elle reçoit architectes, distributeurs et, désormais, particuliers, dans un lieu de vie composé de plusieurs corners, chacun consacré à un label. Une démarche comparable à celle de l’éditeur Vitra qui a, lui aussi, installé à proximité son showroom destiné aux professionnels. Pour le visiteur, c’est l’occasion de plonger dans le voluptueux fauteuil

1/ et 2/ L’appartementshowroom de l’agence Atù réunit en un lieu unique un panel de pièces iconiques produites par les dix-huit marques qu’elle représente. 3/ Paravent en cristal Rayures, de Ronan et Erwan Bouroullec (Glas Italia). © CESARE CHIMENTI

Agence Atù. 12, rue du 4-Septembre, 75002 Paris. Tél. : 01 46 07 58 24. Agenceatu.fr

Love de Marcel Wanders (Moooi), dans l’immense canapé en velours On the Rocks de Francesco Binfaré (Edra), de tester la luminosité d’une suspension Tom Dixon, celle d’une lampe de table Anglepoise, de George Carwardine, ou bien encore de comparer la variété d’assises du chaisier. Ce dernier expose des modèles iconiques mais aussi ceux d’éditeurs moins en vue ou plus tournés vers le marché du contract, comme MDF Italia, Viccarbe, ICF, Colos ou Fornasarig. Pour le passionné de design, les meubles et objets décoratifs présentés offrent l’occasion de découvrir les créations de grands noms du design contemporain. On retrouve des pièces iconiques, rarement disposées en boutique, des frères Campana, de Maarten Baas, de Ron Gilad ou de Marcel Wanders. Mais aussi les sublimes paravents en verre coloré et texturé des frères Bouroullec pour Glas Italia, qui ont fait sensation au dernier Salon de Milan…

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ID-NEWS SHOP VINTAGE

The Woods Gallery : dans la forêt de la création Par Marie Godfrain

À quelques encablures du quartier des Abbesses, devenu le paradis des chaînes de vêtements, la discrète rue André-del-Sarte joue la carte sélecte en accueillant marques pointues, enseignes indépendantes et une cantine branchée. C’est ici que Lauren Altounian et Simon Lecoy ont installé leur miniconcept-store où le design est roi. renez la marque Seletti – qu’on adore chez IDEAT ! Avec ses lampes banane dessinées par Studio Job ou ses draps imprimés de spaghettis bolognaise imaginés par le collectif ToiletPaper, elle a su attirer de nombreux idèles, adeptes de son joli sens de l’humour. Omniprésente sur les réseaux sociaux et dans les magazines, elle est cependant peu distribuée à Paris. Idem avec le miroir Ultrafragola d’Ettore Sottsass, icône « memphisienne », ou encore le cultissime Cactus de Drocco et Mello, chez Gufram… La liste de ces pièces que l’on ne trouve généralement que sur Internet est longue. Lorsque Woods Gallery a ouvert il y a deux ans, ses fondateurs se sont attachés à proposer le design qu’ils aiment. Beaucoup de Paulin vintage, des lampes italiennes des glorieuses années 50 à 70, mais surtout la spécialité de Simon : des Lounge Chair et des DSW signées Eames, qu’il part dénicher au Canada et aux États-Unis. Il rapporte ainsi de ses voyages ces modèles historiques en ibre de verre dont la cote varie en fonction de l’année de production et de la teinte : et son stock est vraiment impressionnant. Ces classiques voisinent avec la marque The Woods Project, un vestiaire urbain et féminin imaginé par Lauren et fabriqué à Paris, mais aussi quelques pièces d’art contemporain comme les moulages en plâtre de la série « Future Relic », de Daniel Arsham,

De la chaise Diamond, de Harry Bertoia, à l’entrée, au stormtrooper (Star Wars) grandeur nature qui monte paisiblement la garde devant la collection de prêt-à-porter The Woods Project, jusqu’à l’impressionnante sélection de rocking-chairs Eames RAR vintage alignés devant le miroir Ultrafragola d’Ettore Sottsass, The Woods Gallery propose une ambiance unique conjuguant design et humour.

reproduisant des objets en pleine décomposition des décennies précédentes (Walkman, synthétiseur). Lauren et Simon ont sélectionné une série de magazines pointus (Antidote, Apartamento…), quelques livres de design et d’art, présentés sur les étagères en bois et acier de la marque String Furniture. Dificile d’imaginer que cette boutique tout en longueur ne mesure guère plus de 70 m2. Elle fait pourtant le pont, avec goût, entre classiques et contemporains, valeurs sûres et avant-garde, dans cette petite rue qui monte du XVIIIe arrondissement.

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The Woods Gallery. 22, rue André-del-Sarte, 75018 Paris. Ouvert du lundi au samedi, de 11 h à 19 h 30. The-woods.fr



ID-NEWS LIVING & MINI

La cabane urbaine, version MINI Par Anne-France Berthelon

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De la géniale auto de sir Alec Issigonis à l’architecture urbaine, MINI a toujours su magnifier une certaine idée de l’optimisation de l’espace. ans les swinging sixties, la Mini a acquis un statut de voiture mythique en réussissant, avec style, un fabuleux tour de force : insufler un pouvoir de séduction irrésistible, inversement proportionnel à sa taille. Rachetée par le groupe BMW en 1994, MINI est devenue, en 2014, une marque à part entière. Sous l’impulsion de son atypique directrice de la stratégie et de l’innovation, Esther Bahne, MINI se tourne aujourd’hui avec audace vers l’architecture à travers le programme MINI LIVING. La démarche correspond à l’ADN de la plus célèbre des petites anglaises, puisqu’il s’agit d’explorer la future façon d’habiter les villes en s’appuyant sur l’équation « espace minimal + good design = qualité de vie maximale ». Et de transposer la notion de mobilité automobile vers l’habitat, tout en accentuant la luidité, totem Millennial par excellence, entre espace privé et espace public. Résultat ? Le concept MINI LIVING Urban Cabin, lancé en 2017 à Londres, puis à New York. À chaque fois, l’objectif est d’iniltrer de façon éphémère le tissu urbain avec une unité d’habitation minimale standard (15 m2 délimités par des parois en aluminium conçues par MINI LIVING, à Munich) et de proposer à un architecte local de s’en emparer. Du 7 au 10 juin derniers, à l’occasion du Design Festival de Los Angeles, une troisième version de la MINI LIVING Urban Cabin, repensée par le studio FreelandBuck (David Freeland et Brennan Buck) a pris place sur le toit du ROW DTLA, immenses bâtiments des années 30 à vocation marchande. Pour la première fois, l’expérience était totale puisqu’il était possible de réserver pour y passer la nuit. Dans les mois à venir, Pékin et Tokyo accueilleront les prochaines étapes de ce road-movie architectural qui culminera au printemps 2019 avec l’ouverture, à Shanghai, du tout premier village global MINI LIVING : 50 appartements, des espaces culturels et de coworking et, naturellement, un service de covoiturage. Quand on naît innovateur, on le reste.

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1/ 3/ et 4/ Fidèle à l’ADN de la marque, l’unité d’habitation du programme MINI LIVING Urban Cabin occupe une empreinte au sol ultraréduite : 15 m2. Mais elle ne cède rien au design avec ses panneaux d’aluminium et ses surfaces translucides en polycarbonate. 2/ Corinna Natter et Oke Hauser, de MINI LIVING, avec David Freeland, l’architecte, étaient parmi les maîtres d’œuvre du programme lorsqu’il s’est arrêté en juin dernier sur le toit de l’immense ROW DTLA, à Los Angeles. © MINI

Les prochaines étapes du MINI LIVING Tour s’arrêteront à Pékin et Tokyo cet automne, avant l’implantation, dès le printemps 2019, d’un village global à Shanghai.


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ID-NEWS HÔTEL PARIS

Parfum d’Orient Par Nathalie Nort

Écrin lové dans le Paris littéraire, l’hôtel Monte Cristo rend hommage à Alexandre Dumas, son œuvre et ses voyages. Si les fantômes de Dantès s’invitent au détour des couloirs, c’est surtout l’escale au bar 1802, où les rhums hors d’âge sont légion, qui fournira le prétexte à réviser ses classiques. ien n’étant plus insigniiant qu’un hôtel sans atmosphère, la tendance est aux établissements qui savent attirer les riverains de leur quartier. Ici, une petite rue du Ve arrondissement, non loin des Gobelins. Face réception, le cabinet de curiosités donne le ton historique et charmant. Le bar à rhums 1802, lui, collectionne autant d’élixirs rares que de secrets hors d’âge. On y prendra son petit déjeuner, mais c’est un prélude de bienvenue qui commence avec un rhum arrangé. Métis, petit-ils d’un petit aristocrate désargenté et d’une affranchie haïtienne, Alexandre Dumas n’aurait sans doute pas renié ce 4-étoiles qui s’invente en écrin à ses folles aventures. Au il des cinquante chambres se croisent le fantôme de Dantès, ses amours et ses périples. Fresque peinte par Christoff Debusschere (un peintre oficiel de la Marine), le choix d’une étoffe chamarrée ou l’expression d’un motif oriental, sans oublier les jolies faïences façon Delft du bar ou le terrazzo des salles de bains. Suite hammam ou chambre boudoir, certaines surenchérissent dans les velours aux teintes profondes, les têtes de lit exotiques et les trophées de chasse. Les plus modestes se rattrapent avec une atmosphère baignée de lumière. Les deux décoratrices, Pauline d’Hoop et Delphine Sauvaget, excellentes chineuses, ont apporté des dizaines de pièces vintage qui prodiguent au lieu une patine immédiate (dans la veine du COQ, leur premier hôtel pour le même discret propriétaire, Michel Delloye). À la maîtrise d’ouvrage, AD Équation, qui a géré le chantier, a aussi suivi la production des mobiliers auprès d’artisans italiens, portugais ou indiens (de belles banquettes en cannage notamment). Car avant cela, la rénovation fut un pari fou : l’immeuble s’est vu surélevé de trois étages après que d’importants travaux en sous-sol ont permis la création d’une piscine de 15 mètres (et d’un sauna). Une bulle aux airs de jardin d’hiver où faire des longueurs en attendant le brunch… ou l’automne.

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Que ce soit dans les chambres Boudoirs ou dans les salles de bains, le choix du mobilier et des tissus convoquent l’esprit de l’écrivain. © CHRISTOPHE BIELSA

Hôtel Monte Cristo. 20-22, rue Pascal, 75005 Paris. Tél. : 01 40 09 09 09. Hotelmontecristoparis.com Chambre à partir de 169 €. Petit déjeuner 16 €.


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ID-NEWS HÔTEL RÉGION

Champagne ! Par Nathalie Nort

À trente-neuf minutes de la gare de l’Est, un ancien relais de poste, bel endormi sur sa montagne, renaît en bulle luxueuse pour week-end bien-être au cœur du vignoble champenois. ncore quelques lacets d’asphalte depuis la gare Champagne-Ardenne TGV et voici Bellevue-Champillon, hameau-village posté en haut de la Montagne de Reims, ce parc naturel régional connu pour ses pentes de carte postale, entre vignes tricentenaires et clochers d’ardoises. D’emblée, on est accaparé par la vue éblouissante. Droit devant, au sud, c’est l’aristocrate Épernay. À l’est, au-delà de la forêt et de la roseraie posée sur le toit-terrasse ultracontemporain – l’architecture en amphithéâtre est signée du rémois Giovanni Pace – se tient Aÿ, capitale du pinot noir. À l’ouest, vers le potager, on distingue Hautvillers et son abbaye où le moine Dom Pérignon it naître le vin de champagne. Une terre bénie, pas seulement parce que la cour y faisait étape avant d’aller couronner les rois à Reims, mais parce que son sol crayeux, si pauvre, produit le vin le plus prisé au monde. Un couple d’Américains de Boston, déjà propriétaire de Leclerc-Briant, rare vignoble champenois en biodynamie, a fait construire pour une trentaine de millions d’euros un hôtel de 49 chambres, avec deux restaurants et 1 500 m2 dévolus au bien-être. C’est là l’occasion de faire peau neuve dans l’une des neuf cabines de soins Biologique Recherche, une marque réputée pour l’exigence de ses protocoles, de crawler dans un beau bassin de 25 mètres (ou selon la météo, dans la piscine extérieure) puis d’enfourcher un VTT électrique pour découvrir ce

Construit comme un amphithéâtre, l’hôtel, membre de Relais & Châteaux, surplombe les coteaux champenois. Les 49 chambres, dont 4 suites, bénéficient toutes soit d’une terrasse, soit d’un balcon, avec une vue sur les vignes.

« paysage culturel français » classé en 2015 par l’Unesco. En chambre, bois clair, pierre blonde d’Euville, tapisserie lorale, linge italien, chaque élément voulu par Sybille de Margerie compte sa part de luxe dessinée au cordeau. Un étage plus bas, le bar Fines Bulles aligne quelque deux cents cuvées, de vignerons comme de grandes maisons, choisies par Daniel Pires, dont l’expertise sommelière s’accorde à la cuisine de Jean-Denis Rieubland. Au classicisme sans surprise du Royal, le « gastro », on peut préférer la décontraction soignée du Bellevue, le bistrot – même sérieux, même personnel attentif et jambon de Reims savoureux. En outre, on ne ratera pas le petit déjeuner : les smoothie bowls sont fabuleux.

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Royal Champagne Hôtel & Spa. Hameau de Bellevue, 51160 Champillon. Tél. : 03 26 52 87 11. Royalchampagne.com Chambre double à partir de 550 €, petit déjeuner compris.


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ID-NEWS TABLES PARIS

Beaux quartiers Par Nathalie Nort

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Projet immobilier ambitieux, empreinte architecturale léchée, Beaupassage renoue avec l’esprit sophistiqué des passages parisiens du XIXe siècle. Un temps flâneur, toqué d’art contemporain, où la fine fleur des officiers de bouche fait saliver le Tout-Paris. l est à peine huit heures et de douces efluves beurrées s’envolent de la boulangerie

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Thierry Marx. Au plafond, les volutes assemblées dans un plaquage fauve ne sont pas sans rappeler l’aérien feuilletage des viennoiseries au sortir du four. Les pains de mie, eux, attendent leur heure, celle du déjeuner, pour s’enrouler en breadmakis sur une large plaque chauffante teppanyaki, selon la recette originale du cuisinier étoilé, aussi à l’aise dans la boulange – au point d’ouvrir une première enseigne près de l’église Saint-Augustin il y a deux ans – qu’aux fourneaux du Mandarin Oriental, le palace parisien. Cet amateur de street food asiatique forme aussi des centaines d’apprentis chaque année dans son école Cuisine mode d’emploi(s) située à Belleville, le quartier de son enfance. Certains d’entre eux se retrouveront peut-être parmi les équipes des artisans-commerçants ayant répondu aux sollicitations d’Emerige, le promoteur à l’initiative de Beaupassage, programme audacieux où cinquante-neuf logements côtoient une douzaine de surfaces commerciales. Yannick Alléno, Anne-Sophie Pic et Pierre Hermé, autres ambassadeurs tricolores, ont joué les locomotives, ouvrant cave, café et comptoir dans cet élégant microcosme rive gauche qui se rêve accueillant et culturel. Un pré carré contemporain où il est question de remplir son cabas dès potron-minet, déjeuner en terrasse, eniler des gants de boxe coaché(e) par un champion, choisir un cru bourgeois, une viande maturée et des pâtisseries pour le dîner, ou encore lâner d’un vernissage à l’autre avant d’enchaîner sur le musée Maillol* voisin… Pionnière du quartier, la fromagerie Barthélemy, avec ses étals pléthoriques, est l’exact contrepoint de %Arabica, au décor savamment épuré – signé du studio nippon Nendo – qui fait partager l’umami (la cinquième saveur) au détour d’un terroir guatémaltèque. Déjà leurissent les plantations de Michel Desvigne, un artiste en matière d’essences et de paysage. Pierre Hermé a, lui, fait plancher Laura

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1/ Nouvelle rive, nouveau décor (par Noix Design), Mersea met la street food de la mer au menu. 2/ Chaque restaurant ou commerce de Beaupassage possède sa propre terrasse. 3/ Une deuxième boulangerie pour découvrir les breadmakis du chef Thierry Marx. 4/ Les hommes et femmes de l’art qui vont animer ce nouveau rendez-vous pour fins gourmets. 5/ et 6/ AnneSophie Pic propose une cuisine faite de petits plats conditionnés en verrines et pasteurisés à 65 °C. 7/ Pierre Hermé ouvre son premier café : la décoratrice Laura Gonzalez y a mis les formes. © ANNE-EMMANUELLE THION. SERGE CHAPUIS


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Gonzalez à nouveau (dans la droite ligne du très réussi salon de thé des Champs-Élysées) sur son premier café parisien pour associer des moutures de compétition à ses collections pâtissières. Le restaurant Mersea garde également son cap et fait parler d’Olivier Bellin, l’aubergiste étoilé des Glazicks à Plomodiern, qui en a repêché la carte. Alexandre Polmard fait des heureux carnivores et réjouit les amateurs de cigares : son restaurant aux allures d’étable racée, perché au-dessus de sa troisième boucherie, propose sa propre édition de feuilles de tabac en direct du Honduras. Le designer Mathieu Lehanneur imprime, quant à lui, son talent débridé au Daily Pic, le comptoir épicurien de dame Pic qui « monte » à la capitale ses recettes basse température, garantes de saveurs au top. Enin l’Allénothèque s’articule autour du vin, de la table et de l’art : au rez-de-chaussée, une vaste table d’hôtes pour déguster une bouteille choisie en cave parmi 700 références singulières ; et c’est Laurence Bonnel-Alléno qui installe sa galerie d’art Scène Ouverte au premier étage de cette fusée hédoniste. Là encore, l’art contemporain fut une composante intrinsèque du projet initial. Avec ses trois accès, boulevard Raspail, rues du Bac et boulevard de Grenelle, « l’opération de couture urbaine » menée par les architectes Frédéric Bourstin et Franklin Azzi – ce dernier est lauréat du concours pour la rénovation de la tour Montparnasse – devait « conjuguer quatre époques architecturales avec des styles hétéroclites », ajoute Laurent Dumas, fondateur d’Emerige, le promoteur immobilier le plus en vue du moment. Le nouveau président du conseil d’administration du Palais de Tokyo reste convaincu que l’art peut changer le quotidien. Son groupe est un mécène engagé dans la charte « 1 immeuble, 1 œuvre », instituée par le ministère de la Culture pour encourager l’émergence d’artistes vivants et rendre visible l’art dans la ville. Depuis son ouverture en août, Beaupassage a ière allure, peuplé d’œuvres monumentales commandées à Fabrice Hyber, Stefan Rinck et Marc Vellay. Après avoir éclos l’hiver dernier au « 7 rue de Tolbiac » – autre programme Emerige transcendé par l’art – la traversée d’Eva Jospin, spectaculaire biotope de carton, est venue, elle aussi, s’enraciner dans ce lieu entre parenthèses, entre « bon ton et bien-être ». *Giacometti y sera à l’honneur dès le 14 septembre.

Beaupassage. 53-57, rue de Grenelle, 83-85, rue du Bac et 14, boulevard Raspail, 75007 Paris. Beaupassage.fr

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ID-NEWS TABLE PARIS

Bistronomie chic et rayures choc Par Nathalie Nort

Quand trois complices redonnent un second souffle à une adresse disparue des radars, cela donne Zebra. Une brasserie chic dans l’envie du moment, un décor superlatif, quoique tempéré, une terrasse décapotable qui ravit déjà les huiles de la Maison de la radio voisine comme les tribus du Ranelagh, de Beaugrenelle, de Boulogne ou d’Issy. ans ce théâtre urbain où le spectacle est dans la salle, Alexandre Giesbert, Julien Ross et Romain Glize sont sur le pont. Les deux premiers s’illustrent déjà dans un beau triplé de restaurants (Roco, Roca, Daroco) et mettent en orbite Perruche, terrasse démoniaque au Printemps de l’Homme (on y reviendra bientôt). On est tout de suite sous le charme de ce vaste open space contemporain (130 couverts, plus 70 en terrasse), lanqué de marbre élégant – du sol en opus incertum, le matériau star du moment, jusqu’au bar et aux tables, pour certaines nappées –, d’une voûte d’éclairages discrets, de cascades de plantes, et de Touik, directeur de salle à la précision remarquable. La table n° 20 est en pole position sous les frondaisons de trois arbres graciles, tout comme la n° 30, non loin des cuisines ouvertes. Bientôt, le banc d’écailler battra la pleine saison des huîtres et coquillages. Olivier Delannoy et Francesca Errico, de l’agence Reinh, renouvellent l’exploit décoratif du Daroco mais ici dans un climat plus bourgeois, à grand renfort de chaises Gubi en velours bleu nuit et bordeaux, de hauteurs interminables. Côté cocktails, la bonne mise en jambes serait d’opter pour un negroni d’excellent calibre ou un sazerac, deux bitters twistés par Nico de Soto, bartender très suivi (déjà à la manœuvre du Danico/Daroco) en phase avec une cervelle des canuts (la fameuse spécialité fromagère lyonnaise) aux petits oignons. À la carte, Alexandre Giesbert source des produits d’une rigueur exemplaire et surfe sur le très bon : œufs mimosa généreux, sucrine plantureuse, aïoli de merlu de ligne, simple poulet rôti et sa purée de pommes de terre, fromages de chez Taka & Vermo. En pâtisserie, la jeune Fleur Guinaudeau fait des merveilles, notamment le vacherin. Pour une fois, l’offre végétarienne fait mouche sans être réduite à la portion congrue, et un semainier comble les appétits quotidiens. Dès le petit déjeuner, on aurait même tendance à prendre racine. Sept jours sur sept.

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Signée Olivier Delannoy et Francesca Errico, de l’agence Reinh, la déco du Zebra conjugue marbre élégant pour les murs et le bar, opus incertum pour le sol, éclairages discrets et cascades de plantes. Notez les chaises Gubi en velours bordeaux ou bleu nuit.

Zebra. 3, place Clément-Ader, 75016 Paris. Tél. : 01 44 14 91 91. Zebra.paris


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ID-NEWS TABLE

Chasseur de saveurs Par Vanessa Chenaie

Dans un décor en clair-obscur qui a parfaitement su traduire la cuisine authentique et délicate du chef étoilé Jacky Ribault, L’Ours offre une pause enchantée à l’est de Paris. amoulée derrière des vivaces, dans la cour de cet îlot récent au cœur de la ville, une véranda façon Eiffel abrite une nouvelle table. Tout comme la librairie Millepages (plus grande librairie indépendante d’Île-de-France), les jeunes commerces bio, déco et les logements lambant neuf, cette récente adresse participe au renouveau du centre-ville. La véritable entrée se fait rue de l’Église et son élégante discrétion est à la mesure de la surprise qui vous attend. L’ours naturalisé qui vous accueille est peut-être l’avatar du chef ; il impressionne plus qu’il n’effraie. Sous le doux regard du plantigrade, on prend un long couloir qui mène à une immense salle, dominée par un lustre-sculpture qui scintille plus qu’il n’éclaire, comme dans la salle de bal d’un conte moderne. Velours mordorés, tapis soyeux, laiton, marbres, bois… L’architecte d’intérieur Caroline Tissier a conçu avec Jacky Ribault et sa compagne cet antre de 300 m2 pour une trentaine de couverts. Le luxe de tant d’espace, où s’équilibrent le brut et le précieux, est rythmé par une cave dans laquelle on pourra descendre et par un mur dissimulant des digestifs. De la tanière au soufle mystérieux, cachée derrière une double porte coulissante à l’efigie de l’animal, s’échappent quelques éclats de lammes : les fourneaux, un décor sombre et luisant. Tout près, une table d’hôtes, auréolée de plantes, est celle qu’il faudra réserver la prochaine fois. Car le goût du partage est une notion essentielle ici ; cette nouvelle adresse jouit de la renommée d’une première étoile (2014) attribuée au premier restaurant du chef, baptisé Qui

© JULIE LIMONT

Plume la Lune. Avec ce nom comme extrait d’un haïku, on se doutait que la poésie serait

L’Ours. 10-12, rue de l’Église, 94300 Vincennes. Tél. : 01 46 81 50 34. Loursrestaurant.com Menus 45 € (3 temps, déjeuner uniquement) ; 75 € (5 temps) ; 105 € (6 temps) et accord mets-vins + 50 €.

de nouveau au menu. Un menu improvisé, au bonheur des arrivages et des saisons, car Jacky Ribault défend une assiette « brute, simple, nature ». Pourtant, en goûtant la raviole d’huître dans un fumet de poisson, le foie gras poché dans un bouillon japonais, le maquereau rôti accompagné de risotto d’orge et jus de betterave, c’est autant la délicatesse que la fantaisie d’une âme sensible qui se dévoilent. Une enfance bretonne paysanne, le respect des petits producteurs, une curiosité pour les savoir-faire. Traquez cet ours !

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Le chef Jacky Ribault a ouvert à Vincennes sa deuxième adresse, où poésie des saveurs et charme opèrent comme dans un conte moderne.


Lago Welcome Asolo @ Canonica di Santa Caterina


ID-NEWS HÔTEL

Tendres nuits à Juan-les-Pins

Valeur sûre à Dinard

Détente chic à Giverny

Riviera enchantée

Le très chic Grand Hôtel

Week-end-sur-Seine

Adresse mythique de la Côte d’Azur, à Juan-les-Pins, le très agréable Hôtel Belles Rives est un bâtiment années 30, très chic, posé sur l’eau, dans lequel F. Scott Fitzgerald a écrit son chef-d’œuvre Tendre est la nuit. L’institution a vu défiler les people de l’époque : Valentino, Hemingway, Frank Jay Gould, ou Maurice Chevalier. Aujourd’hui, sous la houlette de Marianne Estene-Chauvin, la propriétaire, et de son très dynamique directeur, Stéphane Vuillaume, l’hôtel déborde de projets et d’activités. En juin dernier, le Belles Rives a ainsi accueilli la huitième édition du prix littéraire Fitzgerald. Un hôtel baigné d’une douce atmosphère grâce au superbe mobilier d’époque, magnifié par la splendide rénovation du restaurant La Passagère, en 2016 (une étoile Michelin). C’est Olivier Antoine, le décorateur, qui a magistralement réorchestré la salle dont la terrasse est redevenue l’une des plus courues de la Côte d’Azur… Ce charmant établissement vous fait espérer que vous pourrez y revenir régulièrement, reprendre votre chambre préférée et vous dire que vous avez décidément beaucoup de chance que la vie vous fasse apprécier de tels moments dans de si jolis endroits. L.B.

À Dinard, il y a les hôtels à la mode et les valeurs sûres. Le Grand Hôtel Barrière fait partie de la seconde catégorie. Depuis cent cinquante ans, son emplacement grandiose offre l’une des plus belles vues sur la baie de Dinard–Saint-Malo et sur Saint-Servan. Les plus grands y ont séjourné : Churchill, Victor Hugo ou Picasso. La décoration est signée Jacques Garcia, pape de la déco. L’atmosphère y est feutrée, faite de rouges veloutés et de jaunes safranés. Prendre son petit déjeuner sur l’un des petits balcons est un moment particulier qui incite à revenir toujours avec le même plaisir. Le service est parfait (école Barrière), à l’ancienne (de temps en temps, ça fait du bien). Le spa (Phytomer) est l’un des meilleurs de la région et la table, le Blue B, un régal orchestré par le très talentueux Daniel Le Guenan. Avec une mention particulière pour le cabillaud de pays, galette de Bretagne, légumes du terroir et jus brun d’arêtes réduit au beurre d’algues, un délice ! Probablement l’une des meilleures adresses de la Bretagne nord. À savourer après un petit parcours au golf de SaintBriac-sur-Mer, et vous aurez un aperçu de ce que la belle vie signifie… Allez, remettez-moi une douzaine d’huîtres, s’il vous plaît ! L.B. —

Balcon perché sur une boucle de la Seine, le Domaine de la Corniche est l’échappée rêvée pour Parisiens sous pression. À moins d’une heure de la porte Maillot, non loin de Giverny, cet hôtel-restaurant a tout pour lui. Abrités derrière des murs Belle Époque, une quarantaine de chambres contemporaines, deux restaurants, l’un panoramique, l’autre bistrot, un spa Cinq Mondes doublé de deux piscines fournissent d’imparables prétextes à coincer la bulle. Les sportifs ont l’embarras de choisir entre catamaran, golf ou canoë (les bases de loisirs alentour ne manquent pas) pendant qu’au Spaquana, lové dans le parc, les plus stressés profitent de soins sur mesure. Quoi qu’il en soit, tous se retrouvent au bar Leopold à l’heure de l’apéro. Autre argument de taille, Julien Razemon, jeune chef à peine trentenaire, installé ici depuis 2015, a décroché récemment sa première étoile au Guide Michelin. Sa cuisine rend hommage aux classiques mais prêche aussi le tout-végétal, en phase avec la philosophie maison centrée sur le bien-être. N.N. —

— Hôtel Belles Rives. 33, bd Édouard-Baudoin, 06160 Juan-les-Pins. Tél. : 04 93 61 02 79. info@bellesrives.com

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© BENOÎT LINERO

© BENOÎT LABOUP

Par Laurent Blanc et Nathalie Nort

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ID-NEWS BOOKS

Par Marie Godfrain

Les mystères de Pyongyang

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You say you want a revolution…

Moteur à explosion

Inside North Korea, d’Oliver Wainwright, Taschen. 240 p., 40 €.

Verner Panton, d’Ida Engholm et Anders Michelsen, en anglais, Phaidon, 336 p., 79,95 €.

Des fresques aux teintes pastel, des immeubles bizarrement postmodernistes, de la couleur à profusion… Il y a trois ans, le journaliste et photographe Oliver Wainwright a brièvement visité – sous escorte – la Corée du Nord. Il en a rapporté ce livre à l’esthétique surprenante, qui reflète le quotidien des habitants les plus privilégiés de la capitale du pays le plus secret au monde. Ce théâtre, au sol couvert de linoléum turquoise, meublé de fauteuils aubergine et cerclé de murs crème, ou bien ces vestiaires de l’équipe nationale de football vert pistache ne sont pas sans rappeler l’univers de Wes Anderson…

Verner Panton a fait entrer le design dans la culture pop. Le Danois a tourné le dos au modernisme pour mettre en avant les courbes, les couleurs saturées, le plastique, la fibre de verre et les motifs. Cette monographie exhaustive permet de retrouver ses objets les plus célèbres mais aussi ses projets restés dans les cartons. L’univers foisonnant de ce « passeur » a révolutionné le design, nos modes de vie et a profondément influencé le design contemporain. La preuve avec le croquis de la chaise Panton, qui révèle le cheminement de la pensée du designer, d’une forme abstraite et humaine à cette assise mythique.

Des buffets soufflés, comme pulvérisés par la violence d’une explosion… La série des Inner Vortex est sans doute l’œuvre la plus célèbre de Vincent Dubourg. Grâce à sa maîtrise du métal, cet artiste, artisan et designer (dans le désordre…) crée des meubles comme vieillis, craquelés, en torsion, tourmentés par le temps. Au-delà de ses créations, cette monographie révèle la puissance du travail de cet homme installé de longue date dans un immense hangar désaffecté de Felletin, dans la Creuse. Une vision hors normes qui interroge fonction et esthétique et dont la force souffle tout au long de cet ouvrage.

Une nuit au Ritz

Scandinavian way of life

Les coulisses de la grâce

Infiniment Ritz Paris, de Laure Verchère, en anglais, Assouline. 224 p., 85 €.

Northern Comfort, The Nordic Art of Creative Living, d’Austin Sailsbury, en anglais, Gestalten, 256 p., 39,90 €.

The Invisible Mark, Elise Van Thuyne, collectif, en anglais, Luster, 160 p., 39,95 €.

Voilà deux ans que le Ritz a rouvert ses portes et repris son rang de palace emblématique de la place Vendôme. Plutôt que de débourser 1 000 euros pour une nuit, Assouline vous convie dans son ouvrage à une visite approfondie. Si le livre revient sur l’histoire de l’établissement, il est surtout illustré par des photos de ses nouveaux décors et offre une déambulation ultradétaillée, du bar Hemingway au spa Chanel en passant par les suites parmi les plus chics de Paris. Les photos de mannequins et de personnalités et les dessins de Jean-Philippe Delhomme étancheront la soif des plus curieux.

Si notre vision de l’art de vivre à la scandinave demeure bien souvent diffuse, l’auteur Austin Sailsbury en définit les contours et livre toute une série de clés pour aller au-delà du fantasme et vivre chez soi le rêve scandinave. On retrouve dans cet ouvrage un chapitre consacré aux célèbres « cabines », les maisons d’été au bord des lacs ou du littoral, un autre sur le « lagom », l’art de vivre typiquement suédois, la gastronomie du Grand Nord, les mille et une façons d’accommoder la réglisse ou les secrets de la mode écoresponsable. Une bible qui fourmille de références culturelles et de conseils pratiques.

Connue pour sa rénovation du studio du duo Muller Van Severen, la décoratrice belge Élise Van Thuyne réhabilite et aménage depuis treize ans des intérieurs avec une patte presque invisible où tout se joue sur les détails, le choix des matières ou d’un petit meuble. Un travail respectueux de l’histoire des lieux et empreint d’une grâce et d’une douceur qui rendent ces intérieurs familiers. Ce livre propose une série de photos, comme un moodboard reprenant ses inspirations, des clichés quasi abstraits de ses chantiers et quelques images de maisons achevées. Un travail rare et original qui mérite d’être découvert.

Vincent Dubourg, d’Anne Bony, Nicolas Alquin et Sarah Schleuning, Norma Éditions. 196 p., 55 €.



lapeyre.fr *Étude habitudes des consommateurs sur échantillon représentatif de la population française (1000 répondants de 18-69 ans) - Juillet 2017 - BVA Group. LAPEYRE


Société par Actions Simplifiée au capital de 20.000.000 € - RCS Nanterre 542 020 862 - Siège social : Les Miroirs - 18 avenue d’Alsace - La Défense 3 - 92400 Courbevoie


ID-IBIS & IDEAT

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Il n’est pas un centimètre, public ou privé, sur lequel on ne puisse intervenir pour le bien d’autrui : design ou architecture d’intérieur participent au confort, c’est-à-dire au bien-être. Tout comme l’esthétique. D’où le concours ibis Styles visant à créer un espace ou un objet destiné à faire patienter, de façon ludique, les clients et leurs enfants, dans les lobbys des hôtels.

matière, il y a consensus dans l’univers de l’hôtellerie sur

Par Guy-Claude Agboton

d’organiser un concours avec des designers s’est donc

l’intérêt d’enrichir les moments qu’on appelle « creux »,

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ces quelques minutes d’attente qui ponctuent tout séjour. C’est l’occasion d’offrir au client un contexte agréable, une situation dans laquelle il deviendra actif, son sens esthétique stimulé. Car ce n’est pas seulement dans les chambres ou dans les couloirs que le design doit œuvrer ! Pour fêter les 10 ans d’ibis Styles, l’idée imposée. Le postulat était simple : les hôteliers ne vou-

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e design est au cœur de l’activité d’ibis Styles,

laient plus voir de clients assis dans les halls, le pli au

marque appartenant à AccorHotels, premier

front, pianotant sur leur smartphone tout en tentant

groupe hôtelier de France et présent dans une

de maîtriser les débordements de leur progéniture…

centaine de pays. La spéciicité d’ibis Styles ? Ouvrir

Le président du jury, le designer Marc Venot, connaît

des adresses dont le design et l’expérience proposée

bien les sentiments mêlés qu’un tel concours peut inspirer

pour chacun sont uniques et déclinés autour de thèmes :

à un jeune. Il représente souvent un casting d’idées qui

nature, évasion, retour aux sources, urbains créatifs,

ne se concrétisent jamais. Cette fois, ce n’est pas le cas,

loisirs ou encore esprit arty. S’il n’existe presque aucun

puisque les projets des jeunes designers primés répondent

hôtel économique mettant le design aussi ouvertement

concrètement à une question posée et que le premier prix

en avant, ses 200 établissements en France sont pensés

sera présenté sur des salons dès la rentrée et, à terme, sera

pour être abordables sans négliger le confort. Et en la

installé dans les lobbys des hôtels ibis Styles.

• Le premier prix du concours sera exposé sur The Good Concept Store, au 3e étage du Printemps de l’Homme (Paris IX) durant l’exposition ibis Styles qui rassemblera des tirages photo d’ambiances d’hôtels ibis Styles ainsi qu’une sélection d’objets design by ibis Styles. Du 24 septembre au 7 octobre.


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La politique générale du design selon ibis Styles est

entre adultes et enfants peut ensuite éclore après la

claire : il faut quelque chose de beau et d’utile pour les

découverte de l’objet caché, lequel sera représentatif du

enfants et leurs parents, qu’ils puissent se l’approprier

storytelling de l’hôtel. Le deuxième prix (récompensé

spontanément.

d’une bourse), de Sébastien Baert, stimule l’intellect

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et la mémoire. « Pour attiser la curiosité et proposer

Quand le design s’impose

une expérience nouvelle, j’ai décidé d’allier le jeu

Marc Venot a accompagné les inalistes au cœur des dix

au mystère en couvrant de toile un labyrinthe dans

projets présélectionnés par le jury, le 24 mai dernier.

lequel circule une bille, explique-t-il. Le tissu lexible

Le premier prix, celui qui sera donc prototypé puis

permet de la manipuler aisément tout en dissimulant

développé, distingue Samuel Masson, cofondateur du

les obstacles, ce qui rend le cheminement beaucoup

studio Antipodes, à Nantes. Son projet Késako ?, qui

plus instinctif et sensoriel. » Le troisième prix (prix

matérialise l’idée de départ d’éveiller les sens, relie

du public, également doté d’une bourse), remporté

l’hôtel à son environnement. « C’est un contenant

par Lucas Lorigeon, est un objet évocateur puisqu’il

métallique, explique-t-il, opaque et suspendu au pla-

s’agit d’un tapis rouge à reliefs. « Les espaces d’accueil

fond, un cylindre dans lequel est introduit et ixé un

étant au centre du concours, je suis parti de l’idée du

petit objet qui se réfère à l’univers de chaque hôtel. Les

tapis rouge pour exploiter l’imaginaire qui s’y rattache,

visiteurs doivent deviner de quoi il s’agit uniquement

comme la montée des marches à Cannes, décrit-il. Mais

au toucher, en passant la main à travers une ouverture

de manière ludique, avec des plateformes modulables

en tissu. Pour découvrir la réponse, il sufit de retourner

qui composent un parcours de jeu à agencer librement,

le contenant et de regarder par la fenêtre du fond en

selon les envies et la coniguration des lobbys. » L’ou-

faisant glisser un clapet métallique. » La discussion

verture sur un univers inattendu, dès l’accueil !

1/ 2/ 4/ et 5/ Le premier prix du concours lancé par les hôtels ibis Styles, « Design-moi un objet », a été remporté par Samuel Masson, créateur d’une devinette sensorielle. 3/ Sense est un jeu de labyrinthe tactile inventé par Sébastien Baert, lauréat du deuxième prix. 6/ Le troisième prix s’intitule Dérouler, comme on déroule le tapis rouge, mais cette fois avec des obstacles… On doit ce parcours modulable à Lucas Lorigeon.

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parce que quand c’est beau, c’est mieux !


Shell

Capo

Barcelona

(Hans Wegner / Carl Hansen & Son)

(Doshi & Levien / Cappellini)

(Ludwig Mies van der Rohe / Knoll)

Masters

Vegetal

Swan

(Philippe Starck / Eugeni Quitllet / Kartell)

(Erwan et Ronan Bouroullec / Vitra)

(Arne Jacobsen / Fritz Hansen)

Acapulco

Up 5 & 6, La Mamma

RAR

(BOQA)

(Gaetano Pesce / B&B Italia)

(Charles et Ray Eames / Vitra)


ID-ENTRETIEN

Noé Duchaufour-Lawrance

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Noé Duchaufour-Lawrance, à un carrefour de sa vie, entre Lisbonne et Paris.


ID-ENTRETIEN

En cette rentrée, partagé entre Paris et Lisbonne, le designer et architecte d’intérieur français Noé DuchaufourLawrance présente « Caractère », une première collection d’arts de la table pour le porcelainier Revol. L’occasion d’évoquer avec lui son actualité au moment où il tente de redéfinir son approche du métier. La saison qui vient annonce aussi une tendance plus architecturale qu’auparavant à travers des projets américains : un condominium à Jersey City, une propriété dans les Hamptons et un appartement à New York. Propos recueillis par Guy-Claude Agboton Portrait Young-Ah Kim

Pourquoi diable quitter Paris pour Lisbonne ? Mais je ne suis pas parti. Je suis encore là ! Disons que je suis moins présent. Je peux d’ailleurs dire la même chose de ma situation à Lisbonne, parce que je suis tout le temps en déplacement. Je n’ai jamais autant voyagé que cette année !

Pourquoi vous partagez-vous alors entre Paris et Lisbonne ? À l’origine, il y a l’envie de goûter un art de vivre différent. À Lisbonne, dès qu’il y a du vent, je vais faire du kitesurf à une demi-heure du centre-ville. Un jour, à Paris, je me suis rendu compte que je n’allais plus dans une agence de création mais « au bureau ». Le matin, je

finissais par quitter l’agence pour dessiner au café pendant deux heures. Il me fallait m’extraire de mon environnement pour travailler et me sentir bien. De retour à l’agence, je passais dans un tunnel de rendez-vous quotidiens. Je me suis senti mal. Cet outil que j’avais fabriqué, je ne voulais pas en être l’esclave.

Une prise de conscience ou une crise ? Je pense que c’est le lot de beaucoup de gens. Nous en sommes tous là à cause d’un système. Aujourd’hui, avec le recul, j’observe que j’entreprends à peine moins de projets mais avec une vraie qualité de travail, que j’en retire du plaisir et, finalement, un stress diminué par quinze. Donc pour l’instant, je ne m’en sors pas trop mal.

Qu’apporte de spécial au designer le Portugal ? À force d’entendre « C’est fabriqué au Portugal », je me suis dit qu’il devait s’y trouver des métiers et des savoir-faire spécifiques. En Europe, les trois quarts de la production de luxe, moyen et haut de gamme, sont réalisés là-bas. Parce qu’il y existe un artisanat de qualité encore abordable. Mais le prix des choses augmente très vite avec l’arrivée massive des Français ! (Rires.)

Et la qualité de vie ? Choisir le Portugal, c’est avoir accès à une plateforme européenne, reliée à la mer, qui donne une impression de simplicité, quotidienne et traditionnelle. C’est vrai de la réalisation d’un produit. Et aussi au jour le jour. Cet idéal de vie, je le retrouve en Italie. Sauf que je n’y ai repéré aucune ville qui soit à la fois connectée au monde, proche de la mer et ouverte au vent.

À quoi d’autre échappez-vous en y travaillant ?

Collection « Ottoman » (Cinna).

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À l’internationalisation, qui fait qu’on voit tous la même chose, au même moment. Aujourd’hui, je fais de la peinture, par exemple. Je travaille à l’encre. C’est nouveau, je me libère. J’observe un autre environnement. Je ne sais pas ce que cela va devenir. Pour l’instant, c’est une ligne. Toute cette transition, c’est un peu l’inconnu pour moi. C’est assez merveilleux de s’autoriser à le vivre quand on

Suspension Mediterranea de Noé DuchaufourLawrance, table et chaises Dojo d’Amandine Chhor et Aïssa Logerot (Petite Friture). © OLA RINDAL

exerce un métier de création. Cela permet d’aller plus loin. Si j’entre dans un système, c’est l’enfermement. Après, je reconnais que c’est super d’avoir une belle agence, d’avoir réussi à donner naissance à quelque chose de cette stature.

Qu’est-ce qui vous gêne vraiment, alors ? Cette stature, ce n’est pas moi. Je suis un électron libre dans ce métier. J’ai du mal avec la responsabilité d’avoir créé « un style » à entretenir. Je comprends et, en même temps, cela me dépasse de voir qu’une agence comme celle de Zaha Hadid peut continuer d’exister alors que Zaha Hadid n’est plus !

Pour vous, un studio sans son créateur, c’est inimaginable ? Pour moi, ce n’est pas possible. De toute façon, je change trop souvent d’avis. (Rires.) Une chose terrible aussi : quand les clients arrivent et disent d’entrée « On cherche du Noé. » Mais c’est quoi « du Noé » ? Je ne le sais pas moi-même ! En revanche, on explore si oui ou non on va « le » chercher ensemble. (Rires.)

Votre premier projet, en septembre, est avec le porcelainier Revol. Amélie du Passage (éditrice du label Petite Friture, NDLR) a transmis mes coordonnées aux responsables de Revol avec qui elle a déjà travaillé. Ils étaient convaincus que je pouvais répondre à leurs attentes, parce que je suis à l’aise dans l’univers de la restauration


Vous avez dessiné votre première planche de surf.

(le designer a notamment aménagé les restaurants le Sketch, à Londres, le Senderens et le Ciel de Paris, dans la capitale, NDLR). Je connaissais leurs gobelets froissés, un succès commercial, mais Revol va bien au-delà. J’ai découvert deux cent cinquante ans d’histoire.

(Rires.) Oui, je voulais me mettre au surf, parce qu’il ne faut pas oublier que les plus belles vagues d’Europe s’écrasent sur le littoral portugais. Mais je ne voulais pas acheter une planche dans le commerce. J’avais envie de la créer. Ce que j’ai fait, même si mes passions sont avant tout le kitesurf et la voile. J’ai donc dessiné un motif sur une planche, laquelle suscite depuis une certaine attente… (Rires.) Je vais devoir y consacrer quelques journées, car c’est moi qui les peins. Je vais en réaliser douze.

Qu’avez-vous noté de particulier chez eux ? Que l’on est presque dans une industrie de la porcelaine ! Le process, qui bénéficie de réels investissements, est à la fois artisanal et mécanisé.

Quelle était la demande de Revol ? Une collection qui rende hommage à son savoir-faire et à sa matière signature, la pâte de porcelaine, une pâte noire très particulière qu’elle a mise au point.

Comment avez-vous procédé ? Pour commencer, par le dessin. Après avoir visité la manufacture, je suis allé directement vers des formes rondes. Je voyais cette idée de rotation partout. L’idée même de passage et de transmission est pour moi un peu circulaire. On revient, on fait des boucles et des cercles. L’émail aussi se travaille sur des systèmes giratoires. Il y a une sorte de danse permanente dans la manufacture. C’était attirant, mais je ne voulais pas de mouvements parfaits. Je trouvais intéressant d’associer de l’imperfection à tout ce processus.

Une boutique Montblanc. © VINCENT LEROUX

Collection d’assiettes « Caractère » (Revol).

Pour quel résultat ? L’imperfection, je l’ai obtenue en travaillant le dessin d’une ligne sombre sur le bord, qui correspond à la seule partie sans émail des assiettes et des plats. Cette ligne va vibrer : bien circulaire à l’extérieur, elle est un peu irrégulière à l’intérieur. Chaque assiette semble unique alors qu’elles sont toutes identiques. J’ai travaillé aussi sur l’épaisseur : pour que l’on aborde la porcelaine dans sa masse. Enfin, c’est un hommage à la couleur, avec différentes finitions. Le dessin est un peu comme une calligraphie. C’est la ligne qui fait la géométrie de l’objet.

Allez-vous continuer de collaborer avec Revol ? Ce qui est merveilleux, c’est qu’ils m’ont fait confiance dès le début. C’est d’ailleurs un trait assez incroyable chez Olivier Passot et ses équipes. Après avoir choisi de travailler avec un designer, ils s’engagent dans un vrai partenariat. Si nous amenons notre connaissance du produit, notre sensibilité, notre écriture, notre savoir-faire et notre expertise commerciale, eux savent où le projet doit être mené. J’avais préparé plusieurs pistes, ils en ont retenu une. Leur gobelet froissé, avec son côté sensible, tremblé, c’était déjà de l’imperfection. Pour l’instant, on s’en tient à ce premier projet. Et je leur ai aussi donné mon avis sur leur stand, lors des salons ; ils ont repris mon croquis. Ils m’ont également laissé carte blanche lorsque, au Portugal, on a fait le shooting de la gamme « Caractère ».

Le canapé Sintra chez Ligne Roset est-il une mise à jour du confort bourgeois ? Cela dépend des finitions. Vous avez vu le premier modèle, présenté au Salon IMM Cologne en velours bordeaux. Cela faisait un peu ancien, ce que voulait Michel Roset. Sintra a ensuite été montré à Paris dans une autre version, qui lui donne une tout autre énergie. Je voulais jouer sur une opulence classique, familière. Mais les proportions lui confèrent quelque chose de plus contemporain.

Quand on agrandit, comme vous l’avez fait, les proportions d’un sofa comme Borghese, pour La Chance, risque-t-on de le déformer ? On le craignait, effectivement. Fallait-il se contenter d’agrandir le dessin de manière homothétique ? Pas si simple. Il faut tout reprendre. Le résultat nous a agréablement surpris. Cette ampleur va bien au sofa.

Quels sont les éditeurs avec qui vous travaillez dans la fidélité ? Ligne Roset et Cinna, avec Michel Roset, en France, et Bernhardt Design, aux ÉtatsUnis. Cette fidélité, c’est la meilleure des situations. C’est formidable, parce qu’il y a entente et affinité entre deux personnes.

Canapé Sintra (Ligne Roset).

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ID-ENTRETIEN

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1/ Grand bureau en marbre, fruit d’une commande privée. Une pièce hors du commun destinée à un projet de l’architecte Pierre Yovanovitch. 2/ Le fauteuil Capri, pour l’américain Bernhardt Design, sort le design de mobilier de la tendance mainstream. 3/ Sur le shooting de la collection de porcelaine Revol, carte blanche a été donnée au créateur pour peindre et dessiner. 4/ L’une des gageures relevées par le designer pour la collection « Caractère » de Revol : donner à des assiettes identiques la touche de pièces uniques. 5/ Le sofa Borghese (2012), que Noé Duchaufour-Lawrance a dessiné pour La Chance, existe désormais dans une version plus allongée qu’auparavant.

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J’adore le challenge mais aussi cette confiance. En revanche, devoir prouver à chaque fois qu’on a eu raison de me choisir, non ! Ce qui ne veut pas dire que, dans une relation de confiance, je me laisse aller, au contraire. On a l’éclairage, l’expertise et la mémoire de ce que l’on a fait ensemble. On ne veut pas décevoir.

Ce grand bureau en marbre et son fauteuil, visibles sur Instagram, c’est du « statutaire » allégé ? Exact. Le grand bureau et le fauteuil, c’est la commande d’un client privé. C’est un début, il n’existe qu’un exemplaire de chaque. Il y en aura douze s’il y a douze commandes. Ce sont des pièces exceptionnelles, compliquées à fabriquer. Le beau marbre Calacatta, italien, veiné, est très particulier et élégant. Cette commande, destinée à un bâtiment parisien impressionnant, s’inscrit dans un projet de l’architecte d’intérieur Pierre Yovanovitch qui, à chaque fois, a besoin de pièces hors du commun.

Comment est né le projet Eros, ce tabouret en lave ? En fait, je voulais commencer à développer mes propres objets. C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles je suis allé au Portugal. J’ai dans l’idée de créer quelques pièces autoéditées que je pourrai présenter en mon nom, et pourquoi pas dans une galerie. La pierre de lave est au cœur d’un projet en train de se matérialiser avec comme sujet l’extraction de ce matériau, à Volvic. Autrefois, on y allait à la

dynamite et au burin. D’où le traitement de la surface de la matière comme si le bloc venait d’être arraché. Je trouve ça magnifique. Je voulais donc exprimer ce côté très graphique.

Vous avez aussi un projet tourné vers l’histoire. « Privato Romano Interno », pour Galleria O. Roma, est le projet d’une collection – canapés, étagères… – inspirée de l’œuvre baroque de l’architecte du XVIIe siècle Francesco Borromini. Les designers sollicités par l’éditeur, tels que le duo Formafantasma, devaient travailler autour d’un architecte ou d’un bâtiment lié à l’identité de Rome. J’ai choisi San Carlino alle Quattro Fontane, l’une des églises de Borromini, avec ses belles sculptures placées dans des niches en façade. Présentation bientôt à Rome…

Des projets d’architecture d’intérieur ? Je me calme vraiment avec l’architecture d’intérieur. Je m’y suis beaucoup consacré. C’est très absorbant et contraignant en matière d’équipes et de structures. On était quinze à l’agence au moment où l’on concevait les boutiques Montblanc. Je ne m’y retrouvais pas. Je n’arrête pas totalement l’architecture d’intérieur, mais je ressens le besoin de me poser un peu. En revanche, je me lance dans l’architecture, avec notamment une maison de 800 m2 dans les Hamptons.

concevoir des objets qui servent ? Je ne parle pas que de fonction. Cela doit influer sur notre environnement, à l’échelle de la planète. On continue de fabriquer des chaises en plastique, pensant que c’est la solution la moins chère. Notre ingéniosité les a créées. Mais on est encore trop certains que la science va nous sauver de tout. J’aime bien les connexions simples. Je m’y applique : donner naissance à des concepts les plus sincères possible. Je vois malheureusement dans le design un système de « recopiage » qui se perpétue : de plus en plus de designers et de moins en moins de créateurs. Sincèrement, je pense que le design industriel n’est plus la réponse à tous nos besoins.

Quid du design aux États-Unis ? C’est un marché impressionnant pour le contract… À côté, c’est en train de bouger, d’autant qu’il y a un vrai potentiel. Mais il s’y vend des trucs vraiment terribles ! En même temps, nous n’avons pas à dicter ce qui appartiendrait ou non au bon goût. L’économie diffère aussi d’ici. Tout le monde prend sa marge et, à la fin, pour 150 euros, vous avez un produit pas dessiné ni bien fabriqué. Mais il y en a qui se battent, comme Bernhardt Design, pour produire de la qualité, du beau et du solide.

Comment voyez-vous le monde du design aujourd’hui ?

Le tabouret Eros en pierre de lave.

La collection « Folia » (Saint Louis).

Pourrait-on arrêter de se battre pour les mêmes choses, comme on le fait depuis vingt ans ? Pourrait-on essayer de se focaliser sur un design proche de l’humain, c’est-à-dire

N’est-on pas en présence d’un conservatisme paradoxalement très moderne ? Si, parce que c’est facile. Comme une convention contemporaine. Dès que tel code fonctionne, parce qu’on l’a lu dans tel magazine, on le répète sur Internet. Ajoutez-y l’envie d’être repéré sur Instagram, et les produits sortent, presque identiques à ceux présentés dans les cahiers de tendances.

Ce moment de suspension du design, comment le ressentez-vous ? À l’école, je pense qu’il serait plus judicieux de donner des cours d’histoire du design aux élèves que de leur montrer des planches de références. Ce qui est important pour créer, c’est le socle culturel transmis au designer.

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ID-WORKSHOP STUDIO

Un chantier perpétuel… Londres n’en finit pas de se réinventer et de voir ses quartiers rénovés les uns après les autres. À King’s Cross, dans le nord de la capitale, les nouveaux buildings ultramodernes de Google côtoient les bâtisses victoriennes en brique. C’est là que Tom Dixon vient de déménager ses bureaux : 1 625 m2 complétés d’un showroom, d’un atelier, d’un restaurant et d’un café. De quoi satisfaire les ambitions du plus pragmatique des designers britanniques. Par Marie Godfrain / Photos Rory Gardiner pour IDEAT

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orsque Tom Dixon a dû déménager ses bureaux de Portobello Dock, dans l’ouest de la ville, il a d’abord cherché un endroit lumineux et ultramoderne. Après avoir fait le tour de Londres pendant des mois, il a trouvé son bonheur : un ensemble de bâtiments victoriens en brique le long de Regent’s Canal, à 8 kilomètres de ses anciens locaux. Lui qui, dans ses créations, a donné au style industriel une touche sexy en rendant hommage au passé ouvrier de la capitale britannique, en a inalement respecté l’histoire : « À la in de notre bail, je rêvais d’un espace blanc, complètement clinique, avec de grands volumes… Pour inir, nous nous retrouvons dans un vieux bâtiment en brique ! Autrefois, ce haut lieu de la drogue et de la prostitution londonienne était très mal famé, comme c’est le cas autour des gares du monde entier. Jusqu’au renouveau récent, personne ne venait ici. Or, j’aime ce secteur, car c’est un parfait équilibre entre notre héritage et le futur, entre la grandeur de l’industrie victorienne et les nouvelles architectures, comme l’énorme bâtiment de Google de Thomas Heatherwick et Bjarke Ingels. Le développeur du quartier a eu la bonne idée d’en conserver le caractère et d’y injecter du changement. » Avec la proximité des gares, le siège de Tom Dixon, baptisé The Coal Ofice (« le bureau du charbon », parce qu’il s’agit effectivement d’un ancien entrepôt bâti en 1851), est autant connecté à Paris qu’au nord de l’Angleterre. Et c’est un carrefour de clients : « Il est aussi important pour nous d’attirer les professionnels (décorateurs, architectes), que l’on trouve plutôt à l’est et au centre, que les consommateurs. Or, il est de plus en plus dificile de faire sortir les décorateurs de leur bureau. » Il fallait bien ce lieu sufisamment spectaculaire pour leur donner envie de quitter leur planche à dessin. L’autre grande qualité du Coal Ofice tient dans sa situation, à côté de la Central Saint Martins School. « Cela m’a convaincu que je ferais partie de ce cœur battant de l’innovation. C’est la plus célèbre école d’art, de design et de mode d’Europe. Sans compter la présence de LVMH et Google. » Une question

Page de gauche Tom Dixon dans la grande pièce qui lui sert de bureau provisoire. 1/ La porte d’entrée… personnalisée de la main même du designer. 2/ L’arrière du Coal Office, le nom que le bâtiment porte désormais, donne sur le Regent’s Canal, cours d’eau qui serpentait déjà devant le précédent studio de Tom Dixon à Portobello Dock.

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ID-WORKSHOP STUDIO

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d’émulation pour le maître, ainsi qu’un vivier de jeunes talents. Comme à Portobello Dock, outre des bureaux et une boutique déjà ouverte au public, un restaurant est en passe d’être achevé. Lorsque Tom Dixon a investi cette coquille vide de l’ère victorienne – qui a failli être le siège du télégénique chef Jamie Oliver –, seuls avaient étaient réalisés les aménagements de base (fenêtres, portes…) au-delà d’une restructuration générale opérée par l’architecte David Morley, après que cet édiice abrita une boîte de nuit de longues années durant.

Un univers stimulant Tom Dixon a agencé l’intérieur, tout en préservant l’esprit brut des lieux : « Nous avons conservé les murs en l’état, en laissant la brique apparente. Puisque nous aménageons beaucoup de bureaux, j’ai appliqué ma philosophie à ma propre agence. Nous évitons les postes ixes, nous invitons les gens à collaborer dans des espaces communs ou à travailler par projet. Nous utilisons les pièces de meeting de façon plus luide qu’auparavant. » À l’entrée de chaque salle de réunion – elles ont investi tous les recoins du bâtiment –, un écran a par exemple été installé. Relié à chaque employé, il permet de visualiser la disponibilité des lieux, depuis l’arrière de la boutique, face au canal, jusqu’aux espaces plus classiques des étages. La boutique, aussi, est une zone luide, divisée en plusieurs sections, avec notamment des corners « Made a Mano » ou « The Rug Company » : « Comme à Milan, l’année dernière, où nous avions accueilli plusieurs marques dans notre espace temporaire », rappelle Tom Dixon. Mais le coin le plus intéressant, c’est le laboratoire, un atelier mitoyen de la boutique où sont réalisés, en public, les prototypes des lignes à venir. « On élabore ici les collections de l’année 2020. Ce n’est pas secret, il me semble essentiel que les gens voient nos créations dès leur genèse et que l’on recueille leur avis. C’est d’ailleurs un retour à ce que je faisais à

1/ Le bureau de Tom Dixon, avec pierre et réseaux apparents et son vélo Brompton. 2/ et 5/ Dans le laboratoire, l’atelier de prototypage où se réalisent les projets sous les yeux du public. 3/ Le siège est évidemment meublé de références maison. 4/ L’un des open spaces. Aménageur de nombreux bureaux, Tom Dixon souhaite faire de son studio un laboratoire d’idées.

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mes débuts, dans mon atelier ouvert à tous, où je ne cachais rien. Avoir un magasin de mobilier poussiéreux, ce n’est vraiment pas l’avenir. C’est la in de ce type de commerce. Il faut de la vie et de l’énergie ! Je pense qu’il est important de montrer notre petite cuisine interne. Pour moi, le business model du moment, c’est Kickstarter ou Instagram, où se dévoilent les processus créatifs, notamment ceux des jeunes. » Tom Dixon poursuit donc de façon très cohérente sa carrière d’autodidacte. Artisan d’abord, designer indépendant ensuite, il a dirigé le studio de design d’Habitat pendant dix ans (1998-2008), ce qui ne l’a pas empêché d’ouvrir sa propre agence, aussi maison d’édition, en 2002. Il y maîtrise toute la chaîne, de la création à la distribution. Un véritable entrepreneur. Tout au bout de cet édiice en longueur, c’est encore une volonté de transparence qui a guidé la conception du restaurant, puisque le chef cuisinera au milieu de la salle. « Le bâtiment est compliqué, on a voulu le luidiier, abolir les frontières et retrouver le plaisir de travailler et de consommer. Même si la réglementation n’est pas encore prête ; il est dificile d’obtenir les autorisations nécessaires. Par exemple, nous n’avons pas le droit de laisser le grand public accéder aux bureaux. » Dans ce petit phalanstère, 120 personnes s’activaient déjà avant l’ouverture du restaurant ; à terme, ils devraient être 200. Un service que Tom Dixon aimerait rendre accessible vingt-quatre heures sur vingtquatre : « Pourquoi ne pas imaginer une boîte de nuit ? À l’heure où les villes sont tellement denses, où on traque le moindre espace, il faut trouver une façon de rentabiliser les lieux. » Finalement, cette lexibilité, Tom Dixon l’a volontiers épousée. S’il possède une table dans une vaste pièce lumineuse avec quelques collaborateurs, il a déjà déniché son futur spot : « Mon bureau, ce sera le restaurant. J’ai appris avec les Italiens que les meilleures décisions se prennent autour d’un plat de pâtes et d’un café. Et c’est aussi une façon de ne pas me iger, de montrer l’exemple », s’amuse-t-il en abandonnant la table de l’interview pour glisser au fond du couloir, vers une salle de réunion. Signe qu’il a déjà pris le pli.

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1/ Dans la boutique, l’espace parfumerie et soins. Tom Dixon a chiné cet ancien lavabo, qui s’impose comme une évidence. 2/ Sagement assis à son bureau, le designer attend avec impatience l’ouverture de son restaurant afin de s’y installer et d’y travailler…


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ID-RENCONTRE

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Pionnière du design libanais avec Karim Chaya et Karen Chekerdjian, Nada Debs continue de tracer sa voie, singulière et raffinée, en modernisant les savoir-faire artisanaux régionaux.

rencontré un beau succès. Une visite à Beyrouth, dans la nouvelle boutique-écrin qu’elle a ouverte ce printemps au rez-de-chaussée de l’immeuble années 30 qui abrite son studio à Gemmayzé, nous a permis de mieux connaître cette discrète. Rencontre.

Par Anne-France Berthelon ée au Liban mais ayant grandi au Japon et étudié à la Rhode Island School of Design (ÉtatsUnis), Nada Debs explore les croisements non pas seulement Orient/Occident mais, beaucoup plus rares, Moyen-Orient et Extrême-Orient. Un axe que cette femme qui se passionne pour la méditation nomme joliment « East meets East ». Elle signe aussi bien des chantiers de décoration – les partitions murales du Liza Paris c’est elle, le futur réaménagement du siège de la Ligue arabe, au Caire, encore elle – que des collections de meubles et d’objets 100 % crafted in Lebanon. En avril dernier, « Funquetry », sa dernière ligne de marqueterie réinventée, exposée à Milan chez Rossana Orlandi, a

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Vous êtes une des pionnières du design libanais, à quoi ressemblait la scène locale quand vous avez commencé ? En 2000, je suis rentrée de Londres où je dessinais des meubles sur mesure pour des clients privés. Je venais donc d’un environnement – l’Angleterre – où l’artisanat était valorisé tout comme le vintage et les antiquités. En arrivant à Beyrouth, j’ai été surprise de voir que les boutiques ne proposaient que les grandes marques internationales. Le travail du bois ou du métal était, certes, bien développé localement, mais cela ne concernait que le mobilier classique, les boiseries. Il est vrai qu’à l’époque, il n’y avait aucune formation sur le design à l’université. Quelques étudiants essayaient


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de faire des recherches sur la production qui avait suivi la fin du mandat français, mais, la plupart du temps, les architectes d’intérieur se contentaient de demander à des menuisiers de fabriquer une table en s’inspirant d’une photo découpée dans un magazine. Je me suis alors dit que ce serait intéressant de tenter l’aventure. À Londres, mes clients me demandaient de leur créer des pièces de mobilier assorties à la table qu’ils avaient déjà, mais concevoir à partir d’une feuille blanche était un vrai challenge. Au même moment, un ami qui voulait ouvrir un restaurant libanais à Londres [Fakhreldine, NDLR] m’a demandé de l’aider à le décorer et je me suis interrogée : qu’est-ce qui est, en termes de design, libanais ? arabe ? moyen-oriental ? J’ai donc commencé à explorer l’artisanat régional. Je connaissais ces miroirs incrustés de nacre qui étaient chez mes grands-parents, donc je suis partie à Damas, en Syrie, parce qu’on m’avait dit que c’était là-bas que je trouverais les artisans qui les réalisaient. Ce que j’ai découvert alors était un savoir-faire extraordinaire.

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Mais tout était trop décoratif et trop chargé pour moi qui ai grandi dans l’épure japonaise. Je les ai donc mis au défi de ne créer que des cercles ou des carrés pour des panneaux que j’imaginais alors pour le restaurant de Londres. Puis j’en ai fait une petite table, qui s’est retrouvée exposée à la Biennale de Saint-Étienne…

C’est ainsi que vous avez jeté les bases du « style Nada Debs » et que votre nom a commencé à être connu à l’international ? J’ai juste ouvert la voie, car je venais d’un autre environnement et je portais un regard nouveau sur l’existant ici. J’étais très inspirée par la géométrie arabe dans laquelle tout commence par un cercle, qui symbolise l’infini, et qui est ensuite divisé en polygones. J’ai donc pris ces motifs, les ai simplifiés, épurés, « zenifiés ». Je les ai travaillés de façon artisanale mais avec des matériaux modernes comme le Plexiglas – j’ai fait ça, par exemple, pour les panneaux du restaurant Liza Paris – et c’est devenu, en quelque sorte, ma signature.

1/ Nada Debs devant l’entrée de sa boutique-showroom, ouverte en mars dernier à Gemmayzé, le quartier en vogue de Beyrouth. 2/ L’utilisation des moucharabiehs, motif traditionnel de la culture moyen-orientale, se retrouve dans le design des meubles créés par Nada Debs, telle cette enfilade. 3/ La sample room est le lieu de rencontre entre clients et designers et permet aux deux parties d’explorer matières et motifs. 4/ Dans son appartement de 320 m2, la designer libanaise a consacré chaque pièce à un usage ou une ambiance spécifique. Ici, le bureau de Nada Debs, organisé selon les principes du feng shui. © MARCO PINARELLI

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ID-RENCONTRE

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Pourquoi ce choix du Plexiglas ? Ce n’était pas, à strictement parler, un matériau local ? Dans les années 70, le Plexiglas était considéré comme un signe de modernité, au Liban comme ailleurs. Mais ce qui m’intéressait, ce n’était pas tant le matériau luimême que la transparence qu’il apportait. D’où ce désir de l’utiliser pour des moucharabiehs, qui, traditionnellement, sont faits pour que les femmes puissent voir sans être vues. Or, aujourd’hui, nous avons le choix. De voir mais aussi d’être vues. J’ai poursuivi avec ma série « Floating Stools » : des inclusions de tissus de kimonos ou de brocards vintage dans du Plexi, et j’ai ouvert en 2003 ma boutique à Saifi Village [un quartier du centre-ville construit par la Société libanaise pour le développement et la reconstruction du centre-ville de Beyrouth, plus connue sous le nom de Solidere, qui se voulait un village art, mode et design, NDLR]. Il s’agissait d’ailleurs, à l’époque, davantage d’un studio donnant sur la rue que d’une boutique à proprement parler !

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Ce concept, qui est également une invitation à découvrir votre travail, c’est exactement ce que vous apportez de nouveau ici avec cette boutique ouverte en mars, au rez-de-chaussée de l’immeuble qui abrite votre studio en étage… La nouvelle boutique est un succès. Nous avons tout le temps des visites, des client(s) de passage, mais aussi des architectes et des designers qui veulent collaborer avec nous. Or les projets d’architecture intérieure représentent l’essentiel de mon activité.

Quels sont vos prochains projets ? Je suis – et serai toujours – très attachée aux savoir-faire artisanaux et à la préservation de notre héritage. Mais je pense qu’il est essentiel aujourd’hui de jouer la carte des collaborations et de la démocratisation du design, probablement en mixant davantage artisanat et technologie.

1/ La partie studio, à proprement parler, de l’appartement de Nada Debs est l’espace de travail principal de l’équipe de design. 2/ L’esprit zen de la designer est parfaitement illustré par ses objets de déco mêlant motifs géométriques arabes, matériaux revisités et lignes épurées. © MARCO PINARELLI


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ID-PORTRAIT

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Ils se sont rencontrés à l’ENSCI avant de s’associer au sein du Studio GGSV, en 2011. L’an dernier, Gaëlle Gabillet et Stéphane Villard ont redonné des couleurs à la Galerie des enfants du Centre Pompidou puis ont signé des tapis disco pour Gufram. Premiers designers lauréats de la Villa Médicis en tant que duo, ils s’apprêtent à passer une année de résidence à Rome, portés par une éthique responsable.

objets avec, en tête, une approche fonctionnaliste et l’idée d’« améliorer les choses ». « J’avais cette attirance pour l’idée de refaire le monde à tout moment. Comme les Barbapapa ! » Après des études de génie mécanique, il se spécialise dans le design industriel, puis intègre l’ENSCI. Son premier objet ? Un fauteuil roulant. « Il n’en existait pas d’élégant ; or c’est quasiment un vêtement. » Son diplôme en poche, le Grenoblois d’origine rejoint la direction R&D d’EDF. Commissaire de l’expo « So Watt ! Du design dans l’énergie »

n peut pratiquer une discipline presque par ha-

MAD (musée des Arts décoratifs), de l’épauler. Quatre ans

sard. C’est le cas de Gaëlle Gabillet qui, plutôt que

après, le couple à la ville a un déclic en visionnant Green, le

de devenir architecte comme elle en rêvait depuis

ilm de Patrick Rouxel. L’histoire de cet orang-outan menacé

1/ Gaëlle Gabillet et Stéphane Villard, couple à la ville et duo de design au sein de Studio GGSV, sont déterminés à « créer des objets en plus pour faire des objets en moins ».

l’enfance, a embrassé le design. « Pour soutenir un copain qui

par la déforestation en Indonésie les bouleverse au point

© YANNICK LABROUSSE

passait le concours de l’ENSCI, je me suis présentée aussi.

qu’ils décident de plancher sur l’écologie. « On s’est demandé

J’ai été prise et suis tombée amoureuse de cette école. » Le

comment créer des objets en plus pour faire des objets en

premier jour, la jeune femme – moins séduite par l’aspect

moins », explique Gaëlle. Le livre Faire place, du philosophe

technique que par l’esthétique – s’assoit à côté de Stéphane

Pierre-Damien Huyghe, avec qui ils échangent, nourrit leur

Villard. Ce dernier sait depuis l’âge 16 ans qu’il dessinera des

rélexion autour du désencombrement. Le Studio GGSV naît

Par Isabelle Vatan

portée par la Fondation EDF, à Paris, en 2007, il demande à Gaëlle Gabillet, qui signe déjà des scénographies pour le

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2/ Le tapis Dance Floor, pour la ligne « Disco Gufram » du célèbre éditeur italien à l’esprit pop, a été présenté à la Design Week de Milan cette année. © TOILETPAPER


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ID-PORTRAIT

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en 2011 avec « {Objet} trou noir », autant une collection

quand les choses s’assemblent, en leur permettant de faire

qu’un projet de recherche. Le duo imagine notamment un

d’énormes sculptures qu’ils ne pourraient jamais réaliser chez

radiateur fabriqué de « déchets ultimes », un matériau noir

eux. » Résultat : « Galerie Party », une installation ludique

créé à partir de résidus d’ordures incinérées. Faisant renouer

et colorée rappelant l’esthétique Memphis, dans laquelle les

les arts de la table avec l’électroménager, il dessine aussi un

plus jeunes s’immergent à loisir. Longtemps inclassable, le

système de « vaisselle ménagère » polyvalente, où un appareil

couple commence à être médiatisé. Premiers designers fran-

à raclette peut faire ofice de yaourtière. Très remarqué, ce

çais à collaborer avec Gufram, ils ont présenté à Milan, en

projet-manifeste respectant les principes de l’écodesign est

avril dernier, des tapis lashy XXL inspirés des années disco.

lauréat de la « Carte blanche » VIA 2011 et rejoint en 2017 la

Lauréats de la Villa Médicis, ils vont s’installer à Rome avec

collection permanente du Centre Pompidou. Touche-à-tout,

leurs trois enfants en septembre et travailler sur la peinture,

Gaëlle et Stéphane éditent peu d’objets, préférant multiplier

les faux-semblants et les trompe-l’œil, thèmes récurrents de

les terrains de jeux : design, architecture d’intérieur…

leurs scénographies. « On va avoir du temps, c’est une den-

Pour l’expo « Form FoIlows Information », à la Biennale

rée rare », se réjouissent-ils. En 2019, ils signeront avec les

de Saint-Étienne (2015), dont ils assurent le commissariat

architectes h2o le réaménagement du musée d’Art moderne

et la scénographie, ils mettent en scène une série d’objets

de la ville de Paris pour lequel a été imaginé un « mobilier

matérialisant l’invisible. « On adore raconter une histoire

fantôme », qui s’efface pour laisser toute leur place aux

complète, fabriquer un environnement nouveau. » Le Centre

œuvres. Avec h2o, ils viennent d’être sélectionnés parmi les

Pompidou, à l’occasion de ses 40 ans, leur conie sa Galerie

douze lauréats du concours « FAIRE 2018, accélérateur de

des enfants, un univers malléable où les petits peuvent bâtir

projets de design urbain » avec « Bossage », leur élégant

leur propre monde. « Nous nous sommes autorisés à délirer

rocher antivoiture bélier en pierre taillée qui se fond dans

en créant une œuvre totale. Nous souhaitions donner aux

les façades haussmanniennes. Pour réinventer la ville de

enfants l’émotion que l’on préfère, celle que l’on ressent

demain, on peut désormais compter sur GGSV.

1/ « Galerie Party », une installation qui se déploie en trois temps à la Galerie des enfants du Centre Pompidou. Ici, l’« Acte II ». © STUDIO GGSV

2/ À Saint-Étienne, lors de la Biennale de design dont le couple assurait en 2015 le commissariat et la scénographie : l’autel Illusion. © STUDIO GGSV 3/ Le poêle Trou noir, une pièce issue de la collection fondatrice « {Objet} trou noir ». © S. THIEBAULT

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ID-FOCUS

Pour préparer son soixantième anniversaire, l’année prochaine, le label de design italien ajoute à son ADN une nouvelle identité, Flexform MOOD. Une touche plus éclectique et polyglotte qui vient compléter, en la simplifiant, une signature classique et contemporaine.

souligne qu’il s’agit avant tout d’une entreprise familiale,

Par Guy-Claude Agboton

archers de l’innovation que sont les architectes et les de-

il ne faut pas y voir la seule explication du succès rencontré par l’éditeur de mobilier lombard. Travailler en famille, c’est bien, mais avec une vision très précise du design, c’est mieux. Surtout quand on plonge ses racines sur le même territoire que celles de la crème de l’artisanat italien et des signers milanais. Dès les années 70, les enfants des fonda-

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n affaires comme dans la vie, il ne faut jamais se re-

teurs ont ainsi fait entrer la petite manufacture dans l’ère

poser sur ses lauriers. Le label de design italien

industrielle, en embauchant des pointures comme Asna-

Flexform pourrait certes se contenter de rééditer ses

go Vender, Cini Boeri, Rodolfo Bonetto, Joe Colombo et

pièces à succès. Parce que la maison fondée par les frères

bien d’autres. Ainsi, depuis quarante ans, l’architecte et

Galimberti en 1959 incarne, à raison, le made in Italy et

designer Antonio Citterio assure la direction artistique de

même le made in Meda. Tout y est, en effet, produit « à

Flexform. Ce qui n’empêche pas la maison de mettre en

kilomètre zéro », dans la Brianza, la région phare de la

avant l’esprit d’équipe. Que le prototypiste ait voix au cha-

manufacture de mobilier transalpin. Et tous les éléments

pitre concernant le dessin du DA star, voilà peut-être l’une

d’un canapé, de la peau à la plume de rembourrage, sont

des clefs de la réussite. Une fois le design des projets réa-

ici dûment sélectionnés : une exigence qui a permis à la

lisé, encore faut-il le faire connaître, de Francfort à New

marque d’être reconnue pour ses sofas modernes au

York et, dorénavant, à travers l’Asie. Être sobre et élégant

confort irréprochable. Même si, chez Flexform, on

ouvre des portes qui peuvent se refermer tout aussi vite si

Ci-dessus Le magnifique bureau Benjamin, conçu par le designer français Samuel Accoceberry pour la ligne MOOD, offre une combinaison attrayante de matériaux : piètements et plateaux sont disponibles dans une finition laquée brillante comme ce bleu de Chine (photo), tandis que la partie interne des piètements est recouverte de marbre.


photo Emanuele Tortora

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ID-FOCUS

votre chic devient passe-partout. Et si le public de Flexform

canapé Campiello ou ses chaises Leda, oscillant entre

est insensible à l’ostentation, les « antennes » de la socié-

style rétro et dessin contemporain. Son lit Adda illustrait

té et de son directeur artistique ont su percevoir l’évolu-

aussi parfaitement cette équation en présentant un cou-

tion des attentes. Tout en misant sur la qualité, l’élégance

chage qui intègre la position assise. Lequel Citterio voi-

ne doit s’interdire ni les nuances ni le piment.

sinait avec Carlo Colombo et son fauteuil Alison en bois massif tubulaire réinterprétant le style scandinave. Les

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Less is more

tables Spello des frères Gabriele et Oscar Buratti mili-

Flexform a donc ouvert Flexform MOOD, une « boîte

taient pour la ligne claire, avec un piètement sculptural

dans la boîte » dont la mission est d’intégrer les codes du

de métal peint d’inspiration brutaliste contrastant avec

passé en opérant un subtil travail de dépouillement de

la inesse du plateau. De l’autre, côté MOOD, on retrou-

l’ornementation superlue. Charge à Stefano Gaggero,

vait les œuvres de Samuel Accoceberry, dont le bureau

son directeur artistique – un mercenaire du design, an-

Benjamin apportait une touche Art déco très française

cien collaborateur des designers Ferruccio Laviani et

mélangeant le bois et le marbre. Sa tête de lit Biarritz,

Paola Navone –, d’effectuer une soustraction esthétique

comme un paravent monumental, s’envisagerait sans

de la redondance stylistique. Ainsi au dernier Salon de

peine au milieu d’un salon pour créer une alcôve. Enin,

Milan, l’impressionnant stand de la marque démontrait

le canapé Lucien, signé Stefano Gaggero, apparaissait

la complémentarité des deux univers. Son architecture,

plus géométrique que les pièces « typiques » de la mai-

d’abord, évoquait celle du repaire de Francisco Scara-

son. Très conscient de l’importance de cette identité, le

manga, l’ennemi juré de James Bond dans L’Homme au

designer transalpin sait que ses produits doivent aussi

pistolet d’or, avec ses murs en marbre entourant un grand

convaincre hors d’Italie. Cagero évoque une décoration

escalier menant à l’étage et une coursive ceinturant un

intérieure en lien avec le passé sans tomber dans l’héri-

carré de verdure luxuriante. D’un côté, il y avait le good

tage direct. « Le design relète le présent dans une sobrié-

design selon Antonio Citterio, intemporel comme son

té qui ne suit pas la frénésie de la mode », conclut-il.

Ci-dessus Le lit Biarritz et son impressionnante tête de lit articulée en trois parties, signés Samuel Accoceberry pour Flexform MOODS. Ci-dessous Le fauteuil Alison, de Carlo Colombo, conjugue inspiration scandinave et classicisme très italien.

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11 NARBONNE ENTRE NOUS - 13 AIX-EN-PROVENCE AU FIL DES MATIÈRES - 13 MARSEILLE SÉRIÈS DÉCORATION - 16 L’ISLE D’EPAGNAC NUANCES UNIKALO - 22 MINIHY-TREGUIER AR DÉCO - 26 VALENCE - BOURG DE PÉAGE MA PIÈCE UNIQUE BY FOYERS DE FRANCE - 30 NIMES THEROND DÉCORATION - 31 TOULOUSE FLANELLE DÉCORATION - 34 MONTPELLIER-LE CRÈS DOM DÉCO CRÉATION - 35 FOUGÈRES PINTO ET FILS - 35 RENNES / MONTGERMONT VBA DÉCORATION - 35 SAINT-MALO FOUGERAY 36 CHATEAUROUX BARRAUD - 37 CHAMBRAY-LÈS-TOURS DÉCOR 37 - 38 ECHIROLLES CAP COLOR - 42 SAINT-ETIENNE SIGNE INTÉRIEUR - 42 SAINT-GENEST-LERPT EPARVIER - 42 SAVIGNEUX CAPAROL CENTER SAGRA - 45 ORLÉANS CPPO BCL DÉCOR 51 REIMS HALL DU PAPIER PEINT - 53 CRAON STÉPHANE COTTEVERTE - 53 LAVAL COLORISME - 54 NANCY NICOLE LHOTTE - 56 VANNES / SÉNÉ CONCEPT HOME - 57 FAMECK P.P.M - 57 SARREBOURG MILDÉCOR - 59 LA MADELEINE ORMERAY - 60 BEAUVAIS VA DÉCORATION 62 ARRAS DELCROIX DÉCORATION - 62 NOEUX-LES-MINES DELCROIX - 62 SAINT-OMER LIONET DÉCOR - 64 BIARRITZ ITOIZ DÉCOR - 65 TARBES PÉLEGRY PEINTURES - 67 SELESTAT PROJART - 69 LYON/CALUIRE ATELIER BITSCH - 73 CHAMBÉRY-VOGLANS COULEURS DE REV 74 ANNEMASSE L’ATELIER DES PEINTRES - 75 PARIS AU FIL DES COULEURS - 75 PARIS BHV MARAIS - 75 PARIS INFINI LEGNO PARIS - 75 PARIS LES PEINTURES XVIIIÈME - 75 PARIS RECA DÉCORATION - 75 PARIS VANDENBROUCKE - 76 ROUEN NODAL - 83 FRÉJUS LES DÉCORATEURS DU SUD - 85 LA CHÂTAIGNERAIE LOGIDÉCOR - 85 LE POIRÉ-SUR-VIE DÉCOR PEINT - 92 ANTONY MARIETTE DFD - 92 NEUILLY-SUR-SEINE LA MAISON BINEAU - 94 MAISONS ALFORT INFINI LEGNO MAISONS ALFORT - 98 MONACO FASHION FOR FLOORS

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ID-CRAZY

Le design portugais a le vent en poupe et Porto est devenu un tout nouveau hot spot. Parmi les noms à retenir, Royal Stranger fait rimer depuis 2016 luxe et créativité débridée, en apportant un brin de folie à l’ameublement et à la déco avec des pièces exubérantes et joyeuses. Par Isabelle Vatan

n imaginerait bien leur mobilier pop dans une photo de David LaChapelle ou dans une luxueuse villa de Miami. Couleurs acidulées, bois paré de feuille d’or et lignes géométriques évoquant les Arts déco et les sixties, les créations de Royal Stranger, pourtant tout droit issues de Porto, séduisent. À sa tête, le couple d’architectes Soia et Rui Santos a signé plusieurs boutiques. « Je dessinais souvent des meubles pour les enseignes que nous aménagions et l’idée de lancer une ligne de mobilier nous est venue en 2013. Mais c’est en 2016, au moment de la naissance de notre ils, que Royal Stranger a vu le jour », explique Soia, en charge du design, tandis que Rui s’occupe plutôt de la partie administrative et de la production. Le duo débute avec la collection « Honeycomb », inspirée des alvéoles de ruches. Pièces iconiques réalisées en édition limitée, le buffet Honeycomb Sideboard – décliné en un camaïeu saphir, émeraude ou rubis – et la commode noire, grise, blanche et dorée Honeycomb Cabinet caractérisent l’esprit de la jeune marque portugaise. Le motif hexagonal se retrouve également sur des assises, luminaires, miroirs et tapis. Après la nature, ce sont les douceurs de l’enfance, et plus précisément les guimauves, qui servent d’inspiration à la gamme « Marshmallow », tout en courbes, à l’image du Marshmallow Single Sofa, fauteuil en velours et métal doré, à l’assise et au dossier ronds, qui se décline dans une quinzaine de couleurs et igure parmi les best-sellers. Pour réaliser ces pièces de haute facture, riches en détails et entièrement confectionnées à la main, le couple fait appel aux meilleurs artisans locaux. « Nous sommes très exigeants dans le choix des matières et nos produits doivent être exécutés à la perfection, jusque dans les moindres détails », précise la jeune femme de 36 ans, férue de mobilier design. Car l’éditeur se positionne clairement sur un créneau haut de gamme avec l’ambition de combiner luxe, ondes positives et atmosphère joyeuse : « Le plus beau compliment que l’on nous ait fait c’est quand on nous a dit “Dès que j’ai vu vos créations, j’ai eu le sourire, je me suis senti heureux”. » Si la France constitue son premier marché – à Paris, on trouve Royal Stranger à la galerie Roméo de Claude Dalle –, le jeune label s’exporte aussi bien en Europe, qu’aux États-Unis ou en Corée du Sud. Le couple à « la création sans limites » dévoilera au Salon Maison & Objet, en septembre, de nouvelles pièces, qui, il l’espère, continueront de surprendre et séduire un large public. Royal !

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6 1/ et 2/ En bois laqué, feuille d’or et acier couvert de laiton, le buffet Honeycomb Sideboard (à gauche) côtoie la console Rockconsole, qui joue sur l’idée de métamorphose et de transformation. 3/ et 4/ Le Marshmallow Single Sofa et le berceau à bascule Prince Santi, en velours et bois recouvert de feuille d’or, sont les best-sellers de Royal Stranger. 5/ En édition limitée, le fauteuil Rockchair mêle styles classiques et contemporains. 6/ Inspiration vintage pour le buffet Marshmallow Sideboard décliné ici en rouge vif et rose pâle.

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La jeune société italienne qui a fait ses débuts au Salon du meuble de Milan en 2012 cultive l’art de l’impertinence créative. En mêlant les styles de façon non conventionnelle, avec une bonne dose d’humour et une haute exigence de qualité. Décryptage.

familiale de meubles Minottiitalia, où il devient directeur

Par Isabelle Vatan

de voler de ses propres ailes. Imaginé au moment de Moco

artistique de la ligne Moco, qui se distingue avec l’étagère à livres Ptolomeo de Bruno Rainaldi, Compas d’or 2004 (aujourd’hui éditée par Opinion Ciatti). Après un différend avec son associé, Nicola quitte le navire en 2010 et, clause de non-concurrence oblige, prend un an de rélexion avant mais jamais réalisé, le premier produit Mogg fait ofice de

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n fauteuil à lattes, en métal et velours, rappelant

manifeste. Ordinaryday, une commode ressemblant à un

les bancs publics (Giardinett), une suspension en

tas de planches de bois brut simplement empilées, dessi-

passementerie inspirée des robes du XIXe siècle

née par le Belge Raphaël Charles, résume l’esprit de la mai-

(Madama), des modules d’étagère graphiques (Musa) ou

son. Impertinent, décalé, souvent drôle. « Ce n’est pas notre

un tapis trompe-l’œil façon papier froissé (Neversaid),

best-seller mais il nous représente bien. Il est différent, spé-

Mogg ne s’interdit rien et mêle allègrement les styles.

cial, mais on peut s’en servir au quotidien. » Faire la dif-

« Tout part de l’idée, résume Nicola Galbiati, fondateur

férence et se distinguer avec des produits uniques qui se

de la marque italienne, l’éclectisme nous caractérise et nous

remarquent, tel est l’ADN de l’éditeur. « Nous sommes une

permet de nous différencier dans un marché dificile »,

petite société indépendante et devons nous démarquer

poursuit-il. Avant de lancer Mogg – contraction de Mobi-

avec une identité culturelle forte, c’est notre seule arme

li (meubles) et Oggetti (objets) –, l’architecte de formation

dans ce marché (…) On peut les aimer ou non, mais nos

évolue pendant près de quinze ans dans l’entreprise

produits doivent être identiiables par leur caractère fort. »

Ottoman Che Pakko et fauteuil Contropakko, signés Marcantonio (2010), séparés par la table Beam de Damien Gernay (2013) ; bibliothèque Mettrica, de CtrlZak Studio (2017) ; table basse The Dreamer, de Uto Balmoral (2015) ; fauteuils Closer (2017) et lampe Tri.Be.Ca. (2014) de Marzia et Leonardo Dainelli ; étagères murales DPI, de Filippo Mambretti, (2016).


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ID-FOCUS

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Si les créations Mogg arborent souvent une touche d’hu-

métal a été primé du Young & Design 2018. Avec une

mour, à l’image de la lampe Blabla en forme de bulle de BD

grande exigence de qualité et de petites productions, Mogg

dans laquelle on peut inscrire un message, elles restent tou-

se positionne sur un créneau plutôt haut de gamme, à

jours fonctionnelles. L’un des best-sellers, le lampadaire Tri.

l’image de Zanotta, Moooi ou Capellini. « J’aime beaucoup

Be.Ca, recèle dans son pied plusieurs étagères et des prises

ces marques, elles pourraient être mes maîtres », avoue Ni-

USB. Une quarantaine de designers de tous horizons – en

cola Galbiati. À la différence de Moco, Mogg ne fabrique

majorité italiens mais aussi néerlandais, français (Philippe

pas ses produits. « Cela nous permet d’avoir une approche

Nigro) ou américains – ont déjà collaboré avec le nouvel

à 360 degrés et de nous autoriser de nombreuses libertés »,

éditeur. Claudio Bitetti, qui avait œuvré pour Moco, a suivi

précise son fondateur. Seuls le contrôle qualité, le packa-

Nicola dans sa nouvelle aventure et signé une dizaine de

ging et un peu d’assemblage sont réalisés dans ses locaux,

pièces, dont les tabourets en liège King & Queen, évoquant

à Giussano, en Lombardie. Les autres étapes de production

des pions d’échec. D’autres créateurs ont été repérés à la

sont pour l’instant sous-traitées à proximité, dans la Brian-

London Design Week ou au SaloneSatellite de Milan, vi-

za, région majeure du design italien. Mais à l’avenir,

vier de jeunes designers. C’est le cas de Marcantonio Rai-

l’homme de 44 ans se dit ouvert à la possibilité de produire

mondi Malerba que Nicola Galbiati a découvert avant qu’il

à l’étranger. Cette année s’annonce exceptionnelle pour la

ne dessine ses fameuses Monkeylamp pour Seletti. Il a signé

jeune société italienne : en juin dernier, ses résultats étaient

chez Mogg Piantama, lampe d’architecte noire accrochée

supérieurs de 30 % à ceux de 2017. Nicola se réjouit de ce

à un rondin de bois brut ou encore la suspension végétale

succès dans un marché assez dificile et espère que son label,

Amazzonio. Nouveau venu, le jeune duo italien Studiopang

essentiellement vendu en Italie, en France, en Espagne et en

s’est fait remarquer avec Cellula, présenté à Milan en mai

Suisse, va continuer de se développer et devenir un acteur

dernier. Cet ingénieux système d’étagères modulables en

important du secteur. On le lui souhaite.

La commode Ordinaryday, créée par Raphaël Charles. Le designer belge joue du trompe-l’œil et du détournement de l’objet premier pour réinventer sa fonction.

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Pas primaire, encore moins secondaire, une couleur chic et essentielle. Par Anne-France Remy

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1/ Suspensions Straw en rotin, design Isabelle Gilles et Yann Poncelet, 230 € l’unité. Mon Colonel. 2/ Buffet Kyoto en hêtre massif, design Isabelle Gilles et Yann Poncelet, 1 390 €. Mon Colonel. 3/ Fauteuil Klara avec dossier en paille, design Patricia Urquiola, 2 208 €. Moroso. 4/ Lampe sans fil Bicoca, design Christophe Mathieu, 178 €. Marset. 5/ Table d’appoint Circo, design Sebastian Herkner, 496 €. Ames. 6/ Canapé Rest, design Anderssen & Voll, 3 690 €. Muuto.

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On le dit aussi de Berlin, voire de Paris… Ce bleu-là traverse les lieux et les époques d’autant mieux que son intensité en a fait l’allié des artistes… et des designers. Par Anne-France Remy

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1/ Lampe Pipistrello Laurie bleu ardoise, design Gae Aulenti, 949 €. Exclusivité Laurie Lumière. 2/ Vases True Colour, design Lex Pott, 177 € l’unité. &tradition. 3/ Buffet bas Marius bleu pétrole, design Pierre-François Dubois, 1 585 €. Hartô. 4/ Chaise Beetle rembourrée, design GamFratesi, 1 018 €. Gubi. 5/ Canapé velours Wind, 1 749 €. Broste Copenhagen. 6/ Tapis Another Rug bleu orage, 90 x 140 cm, 204 €. &tradition.

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Aussi bien clair que foncé, il est doué pour la versatilité. Et, bien que vert, il a déjà pour lui une longue expérience. Par Anne-France Remy 6

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1/ Papier peint Hassanatou, longueur 10 m, largeur 60 cm, 189 €. Mues Design chez The Cool Republic. 2/ Lampe de table Snoopy en marbre et en métal, design Achille et Pier Giacomo Castiglioni, édition limitée, 1 116 €. Flos. 3/ Enfilade Club Sandowich en bois avec Sandow, design Cyril de Moulins, 1 374 €. Polit. 4/ Fauteuil Ether en velours et en laiton, design Jonathan Adler, 1 750 €. Jonathan Adler sur Made in Design. 5/ Table de chevet Riviera, 890 €. Maison Sarah Lavoine. 6/ Lampe en céramique, 900 €. Henriëtte H. Jansen.

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Il n’y a pas de mystère Edra, il n’y a que des paradoxes. Le label italien est un esprit libre soucieux de son confort. Au dernier Salon du meuble de Milan, Monica Mazzei, viceprésidente d’Edra, était toujours aussi fidèle à ses mousquetaires, Francesco Binfaré, Jacopo Foggini et les frères Campana. Ces derniers et elle-même nous font comprendre pourquoi, s’il existe plusieurs grands noms du design italien, il n’y a bien qu’un seul Edra. Par Guy-Claude Agboton

anglaise mais du divin marquis. Humberto Campana nous explique : « C’était une sorte de déi de voir ce que l’on pouvait faire avec de la matière. L’idée était de créer une tension entre le cuir et des coussins de velours. Nous les avons donc attachés avec des liens. » Monica Mazzei sait aussi que qui cherche un lit ne se rue pas forcément chez Edra. Et pourtant, c’est bien un lit, le Stand By Me de Francesco Binfaré, qui a remporté tous les suffrages. Quand l’éditrice dit que ce modèle de Francesco Binfaré a plu, il faut comprendre qu’il s’en est vendu. Les revendeurs ont ainsi apprécié sa raisonnable ampleur et l’innovation de sa tête de lit en deux parties et inclinable.

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onica Mazzei jubile. Sur le stand d’Edra, lors du

Pour la vice-présidente d’Edra, lesdits revendeurs sont

dernier Salon du meuble de Milan, le plateau

autant des partenaires commerciaux que des messagers

d’albâtre des tables Cicladi et celui en verre de

du contemporain. Par leur entremise, le design, au sens

celles baptisées Egeo ont attiré à nouveau l’attention sur

où l’entend Edra, s’expose jusque dans les vitrines de

Jacopo Foggini, leur designer. Les frères Campana, eux,

magasins de villes où il n’y a parfois ni musée ni exposi-

sous une pluie de lashes, ont bien ri quand ils ont su

tions de design. Ces mêmes revendeurs connaissent leur

que le public pensait que leur nouvelle chaise Sade, en

Edra sur le bout des doigts ! « Nous ne cherchons pas à

velours et liens de cuir, s’inspirait non pas de la chanteuse

développer systématiquement ce réseau de distributeurs.

1/ Chaise longue Sade, design Humberto et Fernando Campana. 2/Monica Mazzei, vice-présidente du label italien Edra. © MARTINA MAFFINI


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Ce qui nous importe, c’est la qualité de ce réseau. » Parce

dans la vie quotidienne du mobilier pas seulement plus

que pour Monica Mazzei, diffuser Edra, c’est d’abord

beau mais plus intéressant. Comme la direction artistique

comprendre sa philosophie. Elle afirme que c’est surtout

d’Edra a d’abord été menée, depuis le début, par le grand

cela qui est déterminant dans l’augmentation du chiffre

architecte Massimo Morozzi, tous ceux qui connaissent

d’affaires. Le message d’Edra est ainsi porté par des re-

la maison se sont posé la question de l’après. « Conserver

vendeurs qui attendent de l’innovation et de la recherche.

l’esprit de ne faire que ce dont on a envie », réagit Monica

En France, dans les années 60, les designers considéraient

Mazzei, qui précise : « Cela ne veut pas dire n’en faire

les distributeurs comme des rabat-joie, ne jurant que par

qu’à sa guise. C’est plutôt ne penser qu’à innover et miser

le mobilier passe-partout. Mais on est en Italie, et chez

sur la qualité. Comme on disait à Florence, dans les bou-

Edra, qui plus est.

tiques de la Renaissance : “Bello e ben fatto, bello e fatto

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bene.” (Ce qui est beau est bien fait, ce qui est bien fait est

Du design fait avec le cœur et l’âme

beau.) » La maison n’a pas nommé de nouveau directeur

Les journalistes voudraient faire admettre à Monica Ma-

artistique après lui. Fernando Campana afirme que lui

zzei qu’Edra milite pour un design un peu particulier, mais

et son frère Humberto peuvent toujours travailler dans

elle s’insurge : « Ce qu’on appelle design un peu particulier,

le même esprit qu’avec Massimo Morozzi du temps de la

c’est tout simplement de la recherche, ce qui est nécessaire

chaise Vermelha, dont le principe avait été envoyé à Edra

si on veut parler de design. » Pour Monica Mazzei, pas

par cassette VHS. Après lui, Valerio Mazzei, président

de design sans innovation technique, formes inédites, ma-

d’Edra, sa sœur Monica et Leonardo Volpi, responsable

tériaux nouveaux et confort réel. Rien ne la déçoit plus

du développement des produits depuis 2001, consultent

que l’uniformité. Ce qu’elle défend, c’est le désir d’avoir

eux-mêmes tous les jours des dossiers de designers qui

3/ Table Egeo et chaises Ella Gold, design Jacopo Foggini. © PIETRO SAVORELLI.

4/Table Cicladi, design Jacopo Foggini. Fauteuil Sponge, design Peter Traag.

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leur sont envoyés. Monica Mazzei en voit des innovants

très tenté de jouer la carte du conformisme. « Mais c’est

mais garde en tête que le credo d’Edra, c’est l’émotion et

le marché qui veut ça », entend-on. Monica Mazzei

la poésie. C’est avec ce critère pour boussole que la maison

s’insurge : « L’uniformité est surtout créée pour éviter

collabore depuis vingt-cinq ans avec Francesco Binfaré,

de prendre des risques. » On se dit alors qu’Edra peut

vingt ans avec les frères Campana et bientôt dix ans avec

compter sur les frères Campana pour leur inventer des

Jacopo Foggini. « L’entente va au-delà de la relation entre

projets toujours aussi fous. Grossière erreur. Les deux

designer et entreprise. Il y a même du plaisir à réaliser un

frères avancent au contraire qu’ils ont toujours beaucoup

projet ensemble », ajoute Monica Mazzei. Francesco Bin-

contrôlé eux-mêmes ce qu’ils produisaient et que ce n’est

faré a beau être né en 1939, c’est bien lui qui a eu l’idée

que maintenant qu’ils devraient peut-être se mettre à

du sofa Pack, au dossier en forme d’ours couché. Teddy-

jouer davantage. « C’est une question d’intégrité, pour

bear endormi ou victime du réchauffement climatique ?

pouvoir continuer à travailler dans ce qui est notre la-

« C’est du design fait avec le cœur et l’âme, pas en suivant

boratoire », explique Humberto. Concrètement, sur le

des codes », assène Monica Mazzei.

reste de la planète design, ce n’est pas Edra qui a rendu

Fernando Campana nous dit de leur travail : « C’est

les Campana célèbres dans leur pays, mais les chaussures

une improvisation que nous construisons. » À Leonar-

en plastique qu’ils ont réalisées pour Melissa. « Il y a

do Volpi d’en faire des produits… comme quand il a

même des gens qui pensent que nous sommes des chaus-

reçu le dessin de la chaise Sade. Avec la même passion,

seurs », dit Fernando. Aujourd’hui, ils s’intéressent plus

Edra a lancé, dès ses débuts, les premiers sofas de Zaha

que jamais à ce que l’artisanat peut apporter, aussi bien

Hadid. Depuis, impossible d’imaginer chez Edra une

à l’industrie qu’aux communautés d’artisans qui en sont

collection sans identité ni caractère. Qu’on l’aime ou

les acteurs. Ils peuvent être sûrs de trouver porte ouverte

non, il existe et perdure dans un monde concurrentiel,

et oreille attentive chez Edra.

De gauche à droite, tables Cicladi, design Jacopo Foggini, lit Stand By Me, design Francesco Binfaré, fauteuil Vermelha, design Fernando et Humberto Campana. © PIETRO SAVORELLI.

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D’elle, on connaît surtout ses produits, comme le réfrigérateur FAB aux lignes rétro. Alors quand Smeg nous ouvre les portes de son site de Guastalla, l’occasion d’en découvrir davantage est trop précieuse pour ne pas la saisir… Visite privée chez un très grand de l’électroménager. Par Olivier Waché / Photos Adeline Bommart pour IDEAT

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hez Smeg, on a la culture, sinon du secret, du moins de la discrétion. Paradoxalement, la chose est visible dès l’arrivée sur le site du fabricant italien d’électroménager à Guastalla, en Émilie-Romagne, qui réunit le siège social et l’une des trois usines de la marque. Car c’est à peine si on remarque, bien abrités derrière de hauts peupliers, les bâtiments. Ils abritent la fabrication des appareils de cuisson (centres de cuisson, fours, tables) et du petit électroménager Dolce & Gabbana, le stockage de quelque 60 000 pièces détachées destinées au SAV, pour le monde entier, et les entrepôts. Si, à l’entrée, les drapeaux saluent les visiteurs selon leur nationalité, on sent bien une forme de prudence à vous laisser pénétrer dans l’usine. Celle-ci abrite une installation très automatisée pour limiter la manutention, où deux immenses presses dernier cri forment les cavités, grilles et lèchefrites, qui seront acheminées vers les 15 lignes de montage grâce à un robot autonome. En fait, cette retenue s’explique quand on sait combien la concurrence agite ce secteur, où la copie est devenue monnaie courante et contre laquelle Smeg lutte quotidiennement. Quant au siège social, imaginé en 2002 par l’architecte Guido Canali, un enfant du pays comme Vittorio Bertazzoni qui fonda Smeg en 1948, l’exercice d’épure le dispute à la sobriété. Posé sur une pièce d’eau, le bâtiment en brique rouge typique de la région, offre une

Page de gauche Le siège social de Smeg, imaginé en 2002 par l’architecte Guido Canali. 1/ Le directeur général Vittorio Bertazzoni, qui porte le même prénom que son grand-père, le fondateur de Smeg, pose entre deux des cent réfrigérateurs d’exception (entre 40 000 € et 45 000 €), décorés par des artistes siciliens, dans le cadre du partenariat avec Dolce & Gabbana entamé en 2016. 2/ Les bâtiments se fondent presque dans le paysage, une volonté assumée du fabricant. 3/ Ces bobines de métal vont être chargées dans les presses pour former les pièces permettant la fabrication des fours : moufles, grilles, lèchefrites… 4/ Les moufles, soit la cavité des fours de 60 et 90 cm, sont soudés par point par pression hydraulique. Ainsi parfaitement hermétiques, ils obtiennent un excellent classement énergétique.

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architecture sans artiice. À l’intérieur, les lignes de fuite des travées desservant les bureaux, baignées de lumière naturelle, impressionnent. De même que les toiles et sculptures qui animent l’immense hall d’accueil. Nulle volonté d’épate, mais bien celle des dirigeants de partager avec le personnel la passion familiale pour l’art contemporain. Parmi les œuvres exposées, deux réfrigérateurs aux couleurs vives et aux motifs typiquement siciliens : citrons, charrettes, chevaliers… Ces étonnants modèles FAB28 sont le fruit de la collaboration de Smeg avec Dolce & Gabbana. Les 100 modèles de cette série spéciale sont tous différents et décorés à la main par des artistes siciliens. Ils célèbrent le made in Italy, l’enracinement local et la ierté des traditions. « C’est une véritable collaboration entre deux entreprises italiennes aux valeurs communes, conie Vittorio Bertazzoni, le patron de Smeg, représentant de la troisième génération. Je suis surpris par le succès rencontré par le petit électroménager qui fait aussi partie de ce projet, car ce sont des produits d’exception, mais coûteux. Domenico Dolce et Stefano Gabbana fourmillent d’idées pour de nouvelles collections ! Nous avons des projets pour au moins les quatre prochaines années. » Au siège, un grand showroom présente les collections Smeg en vente et les diverses typologies de fours, plaques, hottes et autres caves à vin ou machines à café. Smeg y expose ses

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1/ Ces racks accueillent les moules qui permettent de former les moufles. 2/ La fabrication est automatisée au maximum, mais toujours sous contrôle et chaque produit fait l’objet de tests. 3/ Quinze lignes de montage sont présentes dans l’usine : neuf pour les fours et six pour les centres de cuisson. 4/ Ce robot autonome conduit les moufles passés à l’émaillage au montage. 5/ et 6/ Le petit électroménager est conçu et assemblé à Guastalla. Ici, des bouilloires de la dernière collection avec Dolce & Gabbana. 7/ Ces impressionnantes allées sont celles du stock de pièces détachées du SAV. Il se compose de 60 000 références, dont la moitié produite par les usines Smeg. Le reste provient de plus de 300 fournisseurs. Il alimente les techniciens Smeg du monde entier. 8/ Plus de 500 expéditions de pièces détachées pour le SAV sont réalisées chaque jour.


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« esthétiques » : des lignes de produits nées de collaborations avec des grands noms de l’architecture. « Mon père a commencé a travailler avec les architectes il y a quarante-cinq ans, ce qui à l’époque ne se faisait pas dans notre secteur, conie Vittorio Bertazzoni. Nous avons continué dans cette voie, car les architectes savent proposer des créations au caractère intemporel, ce qui convient parfaitement à notre vision de l’électroménager. » Guido Canali sera le pionnier avec la ligne « Classica », dès 1985, suivi notamment de Renzo Piano en 1995 avec « Piano Design » ou, plus récemment, de Marc Newson et de la collection qui porte son nom, à l’occasion des 60 ans de la marque en 2008. Au sous-sol, les centres de cuisson, comme le modèle coloré Portoino, jouxtent les lave-linge, lave-vaisselle et l’univers du froid. On retrouve, entre autres, les célèbres FAB, déclinant couleurs et motifs. Une façon de montrer que l’on peut être sérieux tout en sachant introduire de la légèreté, voire de l’impertinence, dans ses produits. D’ailleurs, face au succès de cette esthétique si particulière, Smeg s’est lancé dans le petit électroménager avec une gamme approchante. Comme l’explique Vittorio Bertazzoni, « nos réfrigérateurs FAB sont très connus et appréciés du public. Ils apparaissent fréquemment dans les émissions culinaires. La gamme de petit électroménager qui en reprend les codes répond à une forte demande d’appareils que l’on a

SMEG EN CHIFFRES Année de création : 1948 Effectif : 2 200 personnes Usine de Guastalla : 400 000 m2 dont 70 000 m2 pour la production, 5 000 m2 pour les pièces détachées, 30 000 m2 d’entrepôt. Deux autres usines : une à Bonferraro et une à Chieti (Pescara). Présence internationale : 18 filiales Revendeurs et Smeg Stores : présence de distributeurs dans le monde entier et des showrooms dans de nombreuses villes (les plus importants : Londres, Milan, Paris, Moscou, Sydney…) CA 2017 : 635 M€ (670 M€ visés en 2018) dont 80 % à l’export

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plaisir à montrer. Depuis leur lancement, il y a cinq ans, ils représentent déjà 12 % de notre chiffre d’affaires. » Après les grille-pain, la bouilloire, le robot ménager, le blender, le mixeur ou le presse-agrumes, Smeg va continuer à étoffer la gamme de ses machines à café et accessoires. Si le design est essentiel pour la marque, la technologie ne l’est pas moins. Smeg afiche depuis sa création quelques brevets et innovations, comme le premier lave-vaisselle 14 couverts (1970) ou la pyrolyse pour les fours de 90 cm. Le site de Guastalla dispose d’un centre de R&D où sont concoctées les nouveautés, et où l’on étudie les évolutions à venir, comme le connecté, l’amélioration des performances énergétiques des fours… « Nous consacrons 4 % de notre chiffre d’affaires à la R&D, ce qui représente un investissement important, indique le président, lequel permet le développement de nouveaux produits, comme notre Blast Chiller, un appareil de refroidissement destiné aux particuliers, nos fours et caves à vins connectés et, prochainement, la puriication de l’air. Nous améliorons aussi sans cesse le site de production. Nous ne sommes pas des géants, nous devons donc investir pour rester dans la course. » Quant aux 70e anniversaire de la marque cette année, Vittorio Bertazzoni n’entrevoit pas d’événement particulier : « Nous n’aimons pas nous mettre en avant. Nous préférons que ce soit les produits qui parlent pour nous. » Une autre preuve du sens de la mesure qui règne ici.

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1/ Dans les laboratoires, les produits font l’objet de nombreux tests. Ici, les programmes culinaires embarqués dans ce four sont vérifiés pour s’assurer qu’ils tiennent leurs promesses. 2/ Du réfrigérateur lancé en 1997 au petit électroménager imaginé avec le studio Deepdesign en 2014, la ligne rétro est rapidement devenue culte. 3/ Autre partenariat, celui avec Fiat autour de cet autre produit iconique, le réfrigérateur Smeg500, présenté en 2013. 4/ Dans le showroom, les diverses esthétiques Smeg se dévoilent, comme « Classica », « Victoria », « Cortina », « Linea » ou, dernièrement, « Dolce Stil Novo ».


PORCELAIN SURFACES FOR CREATIVE DESIGN

Milan

Moscow

New York

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ID-ICÔNE

Dessinée par T.H. Robsjohn-Gibbings (1905-1976), la chaise How to Marry a Millionaire est reliée à deux scénarios : celui du film hollywoodien du même nom, où elle apparaît en 1953, et celui de la vie même du designer, partagée entre l’Amérique et l’Europe. Par Guy-Claude Agboton a chaise How to Marry a Millionaire exsude le classicisme sans révéler ses inluences. On l’imaginerait bien au château de Groussay de Charles Beistegui, la grande référence des décorateurs épris de mise en scène. En fait, c’est tout simplement une chaise américaine des années 50. Elle apparaît dans le premier ilm réalisé en Cinémascope, How to Marry a Millionaire, tourné par Jean Negulesco en 1953. Lauren Bacall, Marylin Monroe et Betty Grable y jouent le rôle de trois mannequins qui louent un grand appartement à Manhattan pour y ferrer un mari fortuné. Elles rencontreront l’amour après quelques péripéties. Dans l’appartement, les seuls objets qui résistent à la mise au clou sont ces chaises signées T.H. Robsjohn-Gibbings. Peter Dunham, fondateur de la maison de décoration Hollywood at Home, à Los Angeles, a décidé de rééditer cette élégante chaise en bois et paille. Il la décline en plusieurs versions dont une avec accoudoirs et une autre en teck, pour l’outdoor. Un coussin est également disponible. T.H. Robsjohn-Gibbings (1905-1976), grand nom du design américain du milieu du XXe siècle, est né en Angleterre, où il a étudié l’architecture. Sa démarche est originale : imaginer des objets à partir de références classiques. Étudiant dans les années 30, il tombe en arrêt devant le mobilier qu’il a observé sur les céramiques grecques anciennes lors d’une visite au British Museum. Ayant travaillé sur les décors de paquebots transatlantiques, le lifestyle américain mâtiné d’Europe lui parle. Il arrive à Manhattan en 1936 et y ouvre un showroom sur Madison Avenue. Il travaille ensuite pour le décorateur Charles J. Duveen et sa clientèle huppée. De la guerre au milieu des années 50, il crée du mobilier pour Widdicomb. En 1966, il s’établit à Athènes. Ses dernières créations seront pour l’éditeur de mobilier grec Saridis. Il fait sensation dans les eighties, quand le mobilier dessiné pour la villa de 200 pièces des années 30 d’Hilda Boldt Weber, à Bel-Air, refait surface lors d’une vente aux enchères. Robssjohn-Gibbings revient aujourd’hui sur le devant de la scène.

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La chaise How to Marry a Millionaire est l’archétype du classique réinterprété. Réédition à partir de 1 250 $ (environ 1 075 €) chez Hollywood at Home, à Los Angeles.

Hollywoodathome.com


W W W.V I N C E N T S H E P P A R D . C O M


parce que la vie avec du style, c’est chic !


Famille «Hipster»

Famille «Arty»

Famille «Healthy»

(New York)

(Berlin)

(Los Angeles)

Famille «Urban chic»

Famille «Rétro»

Famille «Bobo»

(Londres)

(Madrid)

(Paris)

Famille «Business»

Famille «Hippie chic»

Famille «Fashion»

(Shanghai)

(Amsterdam)

(Milan)


ID-ARCHITECTE D’INTÉRIEUR

L’agence d’architecture Laplace a développé un rapport privilégié à l’art contemporain à travers des projets réalisés aussi bien pour des particuliers que des professionnels. Pour autant, les deux fondateurs se défendent d’être spécialisés dans le genre.

perfection cette dynamique d’un Paris culturel qui a tant

Par Olivier Reneau

présentés, ainsi que celle des artisans avec lesquels on peut

séduit l’architecte. « Au départ, j’ai suivi Christophe qui avait un attachement très fort à cette ville et souhaitait revenir y vivre. Et j’ai découvert que Paris n’a que peu d’équivalents pour la qualité de vie, la grande diversité des antiquaires, quels que soient la période ou les styles travailler. Il y a, ici, une dimension culturelle très impor-

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aplace, pour Luis Laplace, un nom prédisposé. En

tante dans les échanges, qui dépasse de loin le rapport à

2004, l’architecte argentin s’est posé à Paris et a

l’argent auquel on peut se heurter dans des villes comme

créé avec Christophe Comoy, avocat de formation,

Londres ou New York », conie Luis Laplace. Très rapi-

une agence d’architecture qui se distingue autant par la

dement, l’agence se forge un nom dans la sphère de l’art

construction de bâtiments que par l’aménagement d’es-

contemporain, réalisant des projets exclusifs pour des

paces, ou bien encore la réalisation de meubles. Dans les

collectionneurs, des artistes ou des galeristes. Des projets

étages d’un immeuble qui borde la place Saint-Georges,

dans lesquels, à chaque fois, l’architecture n’entre pas en

à Paris, le duo anime une équipe d’une quinzaine d’ar-

conlit – visuel – avec l’art, mais s’impose en le magniiant.

chitectes, designers, architectes d’intérieurs… La vue

Depuis son plus jeune âge, Luis Laplace a tissé des liens

imprenable sur la placette circulaire, typique du IXe ar-

très étroits avec la création artistique mais a eu besoin

rondissement autant que le cadre bourgeois de l’appar-

de quelques rencontres pour tracer son propre chemin.

tement haussmannien occupé par l’agence traduisent à la

« Je suis né à Buenos Aires dans une famille d’artistes,

Ci-dessus Luis Laplace, cofondateur de l’agence d’architecture qui porte son nom. Né dans une famille d’artistes en Argentine, il fait ses classes à New York avant de s’installer à Paris en 2004. Outre ses activités d’architecte d’intérieur, il s’est lancé dans la création de meubles sous le label « Laplace Bespoke ». © BABI CARVALHO


peintres, écrivains, artisans d’art. Ma première émotion

formelle immédiatement identiiable. « Ma rélexion sur

artistique, très personnelle, je l’ai eue à l’adolescence

un projet démarre toujours par une observation attentive

en découvrant dans le capharnaüm d’une librairie un

du contexte, que ce soit pour une construction ou une

livre du photographe Robert Mappelthorpe où igurait

réhabilitation, puis se poursuit par un important travail

ce fameux portrait de Louise Bourgeois », se remémore

d’échanges avec le commanditaire. Ainsi, je cherche à

l’Argentin. Après des études d’architecture dans sa ville

dégager les besoins réels, à déinir le champ d’action et,

natale, il s’envole pour New York et saisit l’opportunité

bien sûr, à m’imprégner de la collection d’œuvres avec

de travailler dans l’agence de l’architecte allemande An-

laquelle la personne va vivre au quotidien. » Si bien qu’un

nabelle Selldorf. Là, sa passion pour l’art s’accélère autant

projet de chalet à la montagne, une villa de bord de mer,

qu’elle s’afine, à mesure qu’il s’attèle à des projets ambi-

l’appartement parisien d’une artiste, comme celui de la

tieux, notamment pour des collectionneurs d’art dont les

photographe Cindy Sherman, ou encore la dépendance

œuvres pourraient rivaliser avec celles des fonds muséaux.

campagnarde de la galerie Hauser & Wirth, dans le Somerset, n’offriront pas du tout à leurs propriétaires la

Approche hyperfonctionnelle

même expérience, ni les mêmes signes formels. Le trait

« C’est une chose d’acheter de l’art pour soi, c’en est

commun se traduira peut-être par une simplicité des des-

une autre d’agencer des œuvres acquises par d’autres.

sins, une certaine retenue des formes… propice à résister

Il faut savoir mettre son ego de côté. » Aussi l’Argentin

à l’épreuve du temps. « Si après la livraison du projet,

développe-t-il un don certain pour mettre en scène des

on est réinvité à dîner, c’est plutôt bon signe », ironise

pièces artistiques dans un contexte donné, sans pour

l’architecte. Et d’ailleurs, si l’agence ne cesse d’étoffer son

autant chercher à imprimer un style ou une écriture

carnet d’adresses par l’effet du bouche-à-oreille, plusieurs

Ci-dessus Christophe Comoy, l’autre membre fondateur de l’agence Laplace dont il assure la gestion. C’est aussi lui qui assure l’interface entre les commanditaires et les fournisseurs sélectionnés pour les projets de Luis, comme l’aménagement de cette villa, à San José (photos du haut), sur l’île d’Ibiza. © BABI CARVALHO

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ID-ARCHITECTE D’INTÉRIEUR

1

2

clients suivent Laplace depuis ses débuts parisiens, n’hé-

comme Durslade Farmhouse, dans le Somerset (Angle-

sitant pas à conier à l’agence leurs différentes propriétés.

terre). Même si le commanditaire était la galerie Hau-

L’une des forces du duo est aussi d’avoir su afirmer sans

ser & Wirth, il n’était pas question ici d’imaginer un lieu

complexes son approche hyperfonctionnelle, qui échappe

contemporain, mais bel et bien de recréer une auberge

à toute tentation « cosmétique ». « Oui, on peut faire de

de campagne à la manière d’un cottage anglais. » Aussi,

la déco, mais on agit comme des architectes dont la fonc-

parallèlement à l’activité d’architecture, Laplace s’est

tion première est d’apporter des solutions pragmatiques

lancée dans la conception de pièces de mobilier sous l’in-

et usuelles. Encore une fois, notre mission est d’être au

titulé « Laplace Bespoke». Dans un showroom attenant

service de l’art pour qu’il soit présenté de la meilleure

au studio, on découvre des objets créés sur mesure pour

manière qui soit. Ce qui explique que le programme sera

des projets d’aménagement et produits à la demande.

très différent selon qu’il s’agit d’un habitat privé ou d’un

Mais aussi des meubles plus ou moins anciens, mais

lieu d’exposition public. »

surtout uniques, que Luis et Christophe ont achetés pour l’originalité de leur dessin et dont ils ont parfois modiié

158

Mobilier sur mesure

certains éléments pour leur offrir une nouvelle fonction-

Loin d’être gêné d’évoluer majoritairement dans le

nalité ou bien les ramener dans un registre plus actuel.

domaine de l’art, le duo se défend, de la même ma-

Si les solutions préconisées par Luis Laplace jouent plutôt

nière, d’être souvent cantonné à ce répertoire : « Dans

la carte de l’épure, l’homme n’est en rien minimaliste.

toute pratique créative, on aime ranger les gens dans

Il aime le mélange des genres et des époques qui vont

des cases, car cela rassure. Mais nous pouvons tout à

permettre de créer des univers inédits… mais toujours

fait réaliser un restaurant, comme cela a été le cas à

avec cette justesse qui demeure l’apanage de l’élégance

Morelia (Mexique), ou une auberge de six chambres,

atemporelle.

1/ La table basse FL156, créée pour la ligne « Laplace Bespoke », est entièrement façonnée à partir d’un bloc de marbre poli. 2/ L’aménagement du restaurant La Conspiración de 1809, à Morelia, au Mexique, illustre la pluridisciplinarité de Luis Laplace, qui use du mélange des genres et des époques pour créer des univers inédits.

Laplace. 32, place Saint-Georges 75009 Paris. Tél. : 01 53 16 12 96 Luislaplace.com


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ID-CRÉA DESIGN

Jusqu’au 20 octobre, le célèbre studio de Stefan Sagmeister et Jessica Walsh présente, au musée du Design de Holon, dans la banlieue sud de Tel-Aviv, une rétrospective de ses créations en matière de design graphique et de communication visuelle. C’est dans leur agence de New York que nous avons rencontré Jessica Walsh, pour qui tout semble perfectible. Par Guy-Claude Agboton

Est-ce paradoxal de faire une rétrospective quand on est une avant-garde ? Le terme de rétrospective ne nous gêne pas. Cela ne marque aucunement la fin de quoi que ce soit. (Rires.) Il s’agit avant tout pour nous, aujourd’hui, de montrer des idées et des projets.

Quelle organisation et quel type de muséographie avez-vous choisis ? Une organisation par sections, car la moitié de nos

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projets a été réalisée pour des clients, et l’autre, de notre propre initiative. Nous montrons largement nos recherches et nos processus de développement de projets. Une grande part de notre travail est d’ailleurs en trois dimensions et assez tactile.

Vos clients aiment-ils vraiment l’audace ? Il y a quelques années, nous devions les bousculer un peu. Maintenant, il est évident que s’ils nous choisissent, c’est parce qu’ils sont à la recherche de quelque chose de différent.

Sont-ils directifs ou vous donnent-ils carte blanche ? Qu’ils attendent d’être surpris nous facilite le travail, puisque cela sous-entend qu’ils sont prêts à prendre des risques. Mais vous ne changerez pas un P-DG routinier.

Aujourd’hui, vous connaissez des P-DG frileux qui disent non à tout ?

Ci-dessus Jessica Walsh et Stefan Sagmeister, enfants terribles à l’origine de l’agence de design graphique qui porte leurs deux noms, ont le sens de la communication. Ci-dessous « 40 Days of Dating » a fait se rapprocher Jessica Walsh et Timothy Goodman. D’une expérience humaine, traduite en langages graphiques dans un blog, a été tiré un livre.


Oui. Ce n’est même pas une question d’âge. De jeunes dirigeants peuvent être rétifs. C’est un état d’esprit.

Comment travaillez-vous ensemble, avec Stefan Sagmeister ? De façon très instinctive, cela change constamment. Au départ, je devais me concentrer sur les demandes des clients et lui davantage sur nos projets personnels. Mais ce n’est pas sans passerelles, puisque Stefan s’investit également avec les clients. Entre nous, c’est un échange permanent.

Un projet personnel de l’agence peut-il inspirer un client ? Énormément de choses, idées ou techniques, que nous explorons et expérimentons pour notre compte nourrissent des commandes de clients. Et inversement.

Quels sont vos projets les plus connus ? Les gens se souviennent de « 40 Days of Dating » (le

témoignage quotidien de deux amis, Jessica Walsh et Timothy Goodman, qui décident, en 2013, de sortir ensemble à titre expérimental durant quarante jours et de consigner chacun leurs impressions dans un blog, lequel a donné lieu à un livre après le succès « viral » du concept, qui a attiré environ 10 millions de visiteurs, NDLR) parce que le résultat a fait sensation dans l’industrie du design. Les professionnels nous connaissent aussi pour l’une des affiches de Stefan où il arborait des messages scarifiés sur son corps.

Une œuvre réalisée pour le mall Artz Pedregal, à Mexico, en 2018. Un centre commercial au destin funeste, puisque partiellement ouvert en mars dernier, il s’est en partie effondré en juillet. Mais cette image fera néanmoins partie de l’exposition au musée Holon de Tel-Aviv ! © COURTESY OF SAGMEISTER & WALSH

En abordant un projet, cherchez-vous à laisser la fraîcheur de votre regard primer sur votre expérience ? Le plus important pour notre studio, c’est plutôt de traiter en permanence avec différents types de clients, venus du monde entier et exerçant dans des domaines variés. Ce renouvellement constant de notre expérience nous évite de nous répéter. Comprendre les clients, c’est presque un processus de formation continue.

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ID-CRÉA DESIGN

Accompagnez-vous certains clients sur le long terme ?

Comment coïncide ce côté émotionnel avec l’idée de publicité « envahissante » ?

Oui. Frooti, un client indien qui produit des jus de fruits avec qui nous travaillons depuis cinq ans, et Aïshti, un grand magasin libanais avec lequel nous collaborons depuis près de dix ans. En dehors d’eux, de nouveaux clients arrivent constamment.

Je dirais plutôt que la beauté, par exemple, est une grande pourvoyeuse d’émotions. Les meilleures réalisations en publicité sont celles qui provoquent des émotions dont le public se souvient. C’est ce vers quoi nous tendons.

Quelle est la chose la plus délicate dans votre métier ? Gérer les relations avec les clients peut se révéler très délicat. Particulièrement quand il existe dans une entreprise plusieurs niveaux de prise de décisions. Il faut savoir vendre son travail et, surtout, à la bonne personne. Il n’y a pas deux clients qui se laissent convaincre de la même façon. C’est parfois simple, parfois laborieux.

Au cours de votre activité, qu’est-ce qui vous enthousiasme le plus ? Les relations avec les usagers. Livrer un travail qui fonctionne bien. Nous essayons de faire des choses qui possèdent des qualités émotionnelles, dans lesquelles notre personnalité s’exprime. Et voir les gens ressentir toutes ces émotions fait partie de nos grandes satisfactions.

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Vous êtes décrits comme créatifs et drôles, mais vous êtes aussi provocateurs, non ? Que ce soit notre signature ? Oui et non. Il ne nous importe absolument pas d’être provocateurs dans chacun de nos projets. Nous l’avons beaucoup été dans nos travaux personnels, comme dans « 40 Days of Dating ». C’est vrai que nous aimons entamer le dialogue en dehors de notre zone de confort. C’est souvent l’occasion de s’éprouver soi-même. Le design sert alors à organiser toutes ces expérimentations.

Provoquer pour se faire connaître… Je n’aime pas cette idée. Nombre de créateurs, même s’ils font sensation, ne sont pas des provocateurs. Considère-t-on James Turrell comme tel ? C’est l’un

Pour une campagne de publicité vantant la marque de prêt-à-porter Aïzone (collection automne/hiver 2015), Sagmeister & Walsh ont créé des environnements 3D inspirés du pop art, avec l’aide de la peintre corporelle Anastasia Durasova et du constructeur de décors Sing-Sing. Cette année, la même équipe a donné vie à des mondes psychédéliques et constructivistes, remplis d’illusions d’optique. Les images qui en sont tirées se retrouvent sur des panneaux d’affichage, dans des magazines, des journaux et dans les magasins Aïzone à travers tout le MoyenOrient. © STÉPHANIE GONOT


Gata. Dining Chair. Miguel Milá & Gonzalo Milà —— Photographer: Meritxell Arjalaguer ©


ID-CRÉA DESIGN

des artistes les plus connus, il est pourtant loin de chercher à choquer comme un Maurizio Cattelan.

Communiquer dans un monde qui change, saturé d’images, est-ce plus difficile ? L’une des choses les plus difficiles concerne les réseaux sociaux. Avant eux, vous aviez un budget pour mettre au point cinq photos destinées à être imprimées. Avec les réseaux sociaux, vous devez produire deux cents images… pour le même budget. Et les jeunes photographes sont plus prisés que les anciens expérimentés afin d’optimiser les budgets. Voilà pourquoi la photographie est en crise.

Quels sont vos projets en cours ? L’un d’entre eux, sur la beauté, sera exposé au MAK de Vienne avant d’entamer une tournée dans d’autres musées. Mais il ne s’agit pas de beauté physique ou cosmétique, mais plutôt d’esthétique dans l’architecture et le design. Or, dans l’art et le design, la beauté semble être passée de mode, ce qui, selon nous, est une idiotie. Notre exposition va justement tenter de démontrer à quel point la beauté est toujours nécessaire.

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Dans le secteur du design, cette beauté serait-elle perçue comme conventionnelle ? La suprématie du fonctionnalisme sur la beauté est aussi le signe d’une certaine paresse chez les designers. Il y a longtemps, quand les designers suisses sont apparus, leur radicalité a été très bien accueillie. Aujourd’hui, cultiver le même esprit, c’est le faire intervenir dans un contexte différent. C’est stupide et facile.

À une époque où l’innovation côtoie aussi de grandes peurs, comment voyez-vous l’évolution de votre métier ? Avec l’élection de Donald Trump, New York et le reste du monde ont été comme stupéfaits. Je savais que les choses n’allaient pas s’arranger pour les femmes et les minorités. Beaucoup de gens, créatifs ou non, se sont mobilisés pour émettre de nouvelles idées. Bien sûr, tout n’était pas parfait avant… Je me demandais pourquoi le monde du design ne montrait pas plus de diversité, pourquoi il y avait si peu de femmes dans les cercles de décision. Et l’élection de Trump a fait réaliser à tout le monde qu’il était plus que jamais nécessaire d’avancer, quel que soit le président. Et observer davantage de gens qui s’impliquent me donne de l’espoir.

Le panneau d’affichage de la marque Levi’s, installé à SoHo (New York), expose la phrase « We are all workers » (nous sommes tous des travailleurs) en brisant et reconstruisant constamment la typographie placée sur des roues dentées qui tournent.

« Sagmeister & Walsh: A Retrospective ». Au Design Museum Holon, à Tel-Aviv, jusqu’au 20 octobre. Dmh.org.il


A. PADERNI Ù % 9% STUDIO MALISAN — PH AD

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ID-CRÉA MODE

L’éditeur de design situé à Padoue a offert au célèbre styliste de mode sarde de dessiner des tissus pour sa ligne de sofas, fauteuils et chaises baptisée « New York ». Présenté au dernier Salon du meuble de Milan, le geste, particulièrement pictural, est une ode à la nonchalance, à l’élégance féminine, à la mode aussi. Sous le pinceau, l’étoffe se mue en toile et l’assise en tableau… Par Élisa Morère

orsque la Vénitienne Amelia Pegorin fonde l’éditeur de mobilier Saba, en 1987, Antonio Marras « entre » en mode dans la boutique familiale. Tandis que l’une s’intéresse à la poésie et à la philosophie, l’autre se passionne pour la danse, le théâtre et l’art. Tous deux Italiens, renommés dans leurs domaines respectifs, cultivant un esprit d’avant-garde, ils viennent

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de conjuguer leurs affinités et leurs différences dans une œuvre commune. Amelia a donc laissé son mobilier « New York », signé Sergio Bicego, se faire rhabiller par Antonio Marras. Robes de bal, fleurs à foison, scène de chasse… l’effet sur le sofa est bluffant de poésie. Il faut préciser que Marras n’est pas seulement un créateur de mode, mais aussi un artiste aux multiples facettes. Amelia Pegorin revient pour nous sur cette collaboration grâce à laquelle les délicates œuvres peintes du styliste forment de somptueux tableaux, surlignant l’élégance du mobilier contemporain édité par Saba.

Qu’est-ce qui a déclenché cette collaboration entre vous, Amelia Pegorin, et Antonio Marras ? Antonio et moi nous sommes rencontrés pour la première fois lors de la Design Week milanaise, en 2017.


Très exactement durant la performance baptisée « Duetti/Duelli » (duos/duels) dont Francesco Maggiore et Francesco Moschini étaient les curateurs tandis qu’Antonio Marras et Vincenzo D’Alba (architecte, designer et illustrateur, NDLR) y travaillaient à quatre mains sur un sujet. Antonio y réalisait un portrait spontané dans un fauteuil Saba. Il nous a contactés plus tard en proposant cette collaboration en vue de la Design Week 2018. Nous lui avons tout de suite donné carte blanche. Il nous a alors soumis une dizaine de combinaisons de tissus et de motifs dont trois ont été mis en production. Nous avons seulement modifié la qualité des textiles, car les étoffes utilisées par la mode ne conviennent pas à l’ameublement.

Pourquoi avoir précisément choisi de relooker votre ligne « New York » ? Grâce à ses housses amovibles, le fauteuil de la

collection s’est vite révélé le top-modèle parfait car nous avons pu essayer sur lui différents types de textiles. Et il se trouve que cette proposition coïncidait avec le goût d’Antonio, qui aime bien cette collection… Il a imaginé des motifs pour le fauteuil, mais également pour le canapé et les chaises. Enfin, très vite, l’idée de sublimer les pièces d’une « robe » s’est imposée, inattendue.

Quels ont été vos rôles respectifs durant les différentes étapes créatives ? L’entreprise Saba est située à Padoue. Mais mon studio est à Milan, proche du concept-store NonostanteMarras (« en dépit de Marras », qui présente les collections du créateur, NDLR), ce qui nous a permis de nous retrouver, Antonio et moi, chaque semaine, de janvier à avril. Antonio nous a adressé différents rendus sur textile en une dizaine de combinaisons possibles,

Artiste multifacettes, le styliste Antonio Marras a dessiné tel un peintre, à main levée et à même le tissu une partie du mobilier de la collection « New York », de l’éditeur italien Saba. Autant de pièces uniques. © FRANCESCO MERLINI ET EFISIO ROCCO MARRAS

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ID-CRÉA MODE

ainsi que la série de pièces uniques peintes une à une sur lin écru. Il a réalisé ce travail à main levée, comme un peintre sur une toile. Le geste est très spontané et puissant, et le dessin m’a paru particulièrement poétique et fort. De mon côté, je me suis attachée à la sélection de tissus pour Saba, à la coordination des motifs et des textiles en partenariat avec plusieurs fournisseurs. Cette partie a été très ardue, puisque nous avons dû procéder à plusieurs essais avant d’obtenir un résultat parfait, identique à l’original. La scène de chasse a par exemple été imprimée, au départ, sur un coton et a dû être réimprimée huit fois jusqu’à l’obtention d’une finition impeccable et de la couleur exactement souhaitée. Même chose pour le motif floral qui, à force d’expérimentations, nous a été livré seulement quelques jours avant le Salon du meuble !

Y a-t-il eu d’autres impératifs ? Nous nous sommes surtout concentrés sur les collections « New York » et « Geo », car les motifs des tissus

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devaient également être adaptés au design et à la taille des produits. Ainsi, la scène de chasse telle qu’elle est présentée sur le canapé New York est conçue avec un dessin étudié pour courir sur ses coussins d’assise, sans rupture de motif, comme une fresque !

Comptez-vous approfondir cette veine artistique dans le futur ? C’est notre toute première collaboration avec un designer extérieur et elle est très réussie, je trouve. À mes yeux, Antonio est un artiste. Passionnée par l’art, j’aimerais explorer ce territoire pour Saba. Depuis la création de mon entreprise, j’ai toujours eu à cœur d’expérimenter de nouvelles propositions, car le monde de l’ameublement évolue sans cesse. L’art, le design et la mode sont profondément connectés et leur combinaison peut être extrêmement fructueuse. À New York, dernièrement, j’ai rencontré des designers et des artistes talentueux qui me semblent prometteurs dans un avenir proche.

Le concept-store NonostanteMarras (« en dépit de Marras »), d’Antonio Marras, à Milan, dans lequel le styliste présente entre autres ses collections. Ainsi que, ici, d’autres propositions d’imprimés réalisés pour « New York » : grandes fleurs, pied-de-poule, tartans et scènes de chasse sur des tissus de velours, lin et drap de laine. © DANIELA SEDDA


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© BERNARD TOUILLON

ID-MONNAIE DE PARIS & IDEAT

Une monnaie historique transformée en bijou ? Le 11, quai de Conti étonne par le champ de ses savoir-faire et de sa création. Car, chaque pièce est unique, travaillée à la main par les artisans d’art de l’illustre maison.

pièces », détaille le responsable de l’atelier. Recuit pour

Par Élisa Morère

monnaie antique qui fait la belle sur votre robe a nécessité

rendre le métal plus malléable, à force de manipulations, le métal mue en ce « lanc » rond, brillant comme un sou neuf. Il sera ensuite frappé avec des coins de différents diamètres et forces, selon le motif et le type de pièce. Ainsi, la 35 tonnes de pesée sur ses 15 millimètres de diamètre ! Ce

la Monnaie de Paris, les monnaies anciennes

sont 500 à 700 lancs d’or 18 carats qui sont frappés, puis

montées en bijou passent de main en main entre

examinés à la loupe par le monnayeur en gants blancs. Le

les artisans d’art, puisqu’il s’agit de pièces réalisées

« plus que parfait » est la seule option entre ces murs !

d’après les outillages originaux. Creuset de la création au

170

cœur du clos industriel : les étages du bâtiment XVIIIe

D’une monnaie, un bijou

de la cour Laverdy où logent les ateliers. De la frappe au

D’abord le laminage, la découpe et la frappe puis direction

montage par la bijoutière, jusqu’au poinçon d’orfèvre, les

l’atelier de bijouterie. Son établi en bois est à lui seul un

pièces sont travaillées une à une s’il vous plaît ! Première

monument hérité de générations de bijoutiers-joailliers

opération dans l’antre des frappes spéciales : « Ici, on s’oc-

du 11, quai de Conti. Au milieu des pinces, on distingue

cupe exclusivement des monnaies de collection découpées

une drôle de soupape de voiture et des rondelles de portes.

dans des planches d’or 18 ou 24 carats préalablement

Bijoutière-joaillière à la Monnaie de Paris depuis vingt-sept

laminées selon l’épaisseur souhaitée suivant les modèles.

ans, Christiane Morand bricole son outillage de fortune

Puis une cordonneuse permet d’obtenir le listel, le bourrelet

pour rectiier le proil d’une pièce ou redresser un anneau

extérieur légèrement avancé qui protège la gravure sur les

d’or voilé. Arrivées des ateliers de frappe, les superbes

À la Monnaie de Paris, installée au 11, quai de Conti (Paris VIe), sont fabriqués des bijoux à partir de monnaies anciennes : sautoir 1 franc Cérès en argent 925/1 000 à 199 € ; collier chaîne avec monnaie 5 centimes Lindauer 1914 en or 18K, en vente sur Monnaiedeparis.fr


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© MONNAIE DE PARIS - SÉBASTIEN GRACCO DE LAY

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monnaies s’apprêtent à devenir bijoux. À Christiane de les

aspérités pour garantir la haute qualité des initions et ajoute

transformer en bracelets ou en pendentifs. Parmi elles, le

un point d’or, ou « paillon de soudure » en langage bijoutier,

franc Cérès de 1887, orné d’une tête de déesse des moissons

qui scelle la bélière au bijou. « Mon travail de transformation

surmontée d’une étoile. À côté, des cinq et vingt-cinq cen-

est entièrement effectué main, jamais standardisé », rappelle

times Lindauer de 1914 – du nom de leur graveur – troués

Christiane Morand.

comme des monnaies chinoises. Un motif unique dans l’histoire monétaire française. Le centime Épi (de blé), qui

Briller mais pas trop

date de 1968, redevient tendance en 2018 lorsqu’il est porté

Dernière étape, le polissage où Véronique Solacroup « rat-

autour du poignet. Comme ces beautés inspirées de l’Iliade

trape » à la main l’exemplaire brut de frappe. Elle polit

: la chouette d’Athènes (500 av. J-C) ou l’abeille d’Éphèse

la moindre parcelle du petit rond d’or ou d’argent pour

(302 av. J-C). Coup de cœur enin pour le grand statère d’or

en enlever les scories. Un travail de concentration d’une

des Parisii (une monnaie émise durant le I siècle av. J-C par

délicatesse extrême, avant de déposer le précieux objet

ce petit peuple gaulois) frappé d’un Pégase – sachez que le

dans le tonneau où se trouvent prisonnières des milliers

revers de certains bijoux est personnalisable. « Je fabrique

de billes en Inox. « Le paradoxe est que le passage dans ce

à la main les apprêts : anneaux, ponts et bélières (boucle de

tonneau va atténuer le polissage que je viens d’effectuer »,

suspension, toujours ovale à la Monnaie de Paris). J’utilise

explique Véronique Solacroup. En fait, la face gravée qui

des ils d’or ronds ou demi-jonc », précise Christiane Mo-

fait la beauté du bijou y est « dépolie » pour que l’œil puisse

rand. « Comme l’or s’oxyde sous mon chalumeau, je dois

la distinguer en détail, car l’effet miroir gomme les reliefs.

le baigner dans une solution d’alun. Une méthode récente,

En revanche, Véronique va devoir redonner son éclat au

moins nocive pour l’artisan et pour l’environnement. » La

revers. L’histoire s’achève sur le poinçon inal… et notre

bijoutière-joaillière s’attèle à la brasure, émerise les dernières

désir de porter une belle monnaie en sautoir.

er

Afin de transformer les monnaies anciennes en bijoux, plusieurs étapes sont nécessaires, requérant les différents savoir-faire des artisans d’art de la Monnaie de Paris. 1/ Assemblage du pont au chalumeau. 2/ Pose du paillon de soudure en or pour sceller la bélière, l’anneau dans lequel sera glissée une chaîne (ou un cordon). 3/ Bijoux nettoyés dans une solution d’alun. 4/ Polissage.

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WWW KIDSAROUND COM

Timberland and

are trademarks of TBL Licensing LLC. ©2018 TBL Licensing. All rights reserved.


E N FA N T S

Dans l’univers pour enfants et ados de Nidi, on trouve, par exemple, une tête de lit Fermeture à glissière, un papier peint Writings, un pouf déhoussable Ello et de nombreuses options de tissus. PHOTO : SINAR

Design, mode, déco, l’univers des grands séduit les petits… et réciproquement !


© THE BRITISH LIBRARY BOARD

ID-KIDS LIFESTYLE & STYLE

Un flamant issu d’A Natural History of Birds. Illustrated with… Copper Plates… Colour’d, etc. (With Observations by W. Derham) (1738), d’Eleazar Albin.

Comme les hommes, les volatiles se partagent en de nombreuses espèces : les voyageurs à plumes, les oiseaux de proie, ceux des îles, sans oublier les maîtres chanteurs… Croqués dans d’anciennes illustrations regroupées dans un livre (lire p. 180), leurs plumages peuvent se révéler très inspirants pour de nouvelles panoplies d’enfants. De quoi se sentir pousser des ailes. Par Anne-France Remy

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1/ Chemise en oxford bleu ciel, à partir de 85 €. Bonpoint. 2/ Pantalon en coton mélangé, 49 €. Carrément Beau. 3/ Lampe bocal à poser Chef indien, 85 €. La Tête dans le Bocal chez Smallable. 4/ Tipi en toile de coton et en bois, 162 €. Numero 74. 5/ Baskets Esplar Small, semelle en caoutchouc sauvage d’Amazonie, doublure en coton biologique, 65 €. Veja. 6/ Bomber en matière technique, 89 €. Timberland.

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© THE BRITISH LIBRARY BOARD

ID-KIDS LIFESTYLE & STYLE

Un pélican issu de The Birds of America (1827-38), de Jean-Jacques Audubon.

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1/ Montre Purple Band, mouvement à quartz, 30 €. Flik Flak. 2/ Suspension Grande volière, grillage cuivré et faux oiseaux en vraies plumes, design Mathieu Challières, 600 €. Mathieu Challières chez The Conran Shop. 3/ Robe en velours, col et poignées en satin, à partir de 280 €. Bonpoint. 4/ Étagère Mini Babou, vert kaki, 40 €. Rose in April. 5/ Boots rangers noires (tailles : du 28 au 34), à partir de 145 €. Pom d’Api. 6/ Panier à roulettes pour enfant Luggy en rotin, 55 €. Olli Ella chez Smallable.

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© THE BRITISH LIBRARY BOARD

ID-KIDS LIFESTYLE & STYLE

Un perroquet gris d’Afrique extrait de Storia naturale degli uccelli trattata con metodo… Ornithologia methodice digesta, etc. (1767-76), de Saverio Manetti.

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1/ Sneakers basses camouflage (tailles : du 28 au 34), à partir de 79 €. 10 IS. 2/ Combinaison zippée, 129 €. Zadig & Voltaire. 3/ Platine Crosley Cruiser Deluxe jaune, 99 €. Crosley chez Smallable. 4/ Chaise kaki Octave, 130 €. Blomkål. 5/ Lampe de table Tolomeo Micro, design Michele De Lucchi, 182,75 €. Artemide chez Made in Design. 6/ Bureau L50, piètement en fer, 4 tiroirs, 890 €. Laurette.

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ID-KIDS LIFESTYLE & STYLE

Déclinée sur des papiers peints ou de la vaisselle, l’illustration naturaliste connaît un second souffle. Dans son cinquième livre consacré aux oiseaux, le passionné d’ornithologie Mark Avery rassemble un ravissant corpus de dessins et de gravures et nous familiarise avec quelques-uns de ses Incroyables oiseaux, parmi les 10 000 espèces qui nous entourent. Par Charlotte Vitry hoix judicieux que l’utilisation d’images d’archives pour ce livre documentaire qui prend ainsi un charme inattendu à une époque où la dimension graphique des planches naturalistes récolte tous les suffrages des fans de déco. Qu’il s’agisse de plantes, de papillons ou encore d’oiseaux, l’imagerie naturaliste vintage est aujourd’hui devenue tendance et est appréciée pour son esthétique. Les célèbres leurs de Pierre-Joseph Redouté, utilisées comme ornements de décoration mais aussi pour des accessoires de mode, l’ont-elles été dès le XVIIIe siècle ? À cette époque, âge d’or des sciences naturelles et des expéditions, le genre était avant tout didactique et relétait l’avancée des connaissances en matière de lore, de faune ou encore de minéraux. C’est donc à la manière d’un ancien traité de sciences ou plutôt d’un carnet de voyages que l’on consulte les courtes présentations de Mark Avery, organisées en huit parties correspondant chacune à une caractéristique prédominante de certaines des espèces : oiseaux « voyageurs », « chanteurs », « menacés et disparus » ou encore « adorés ». D’un ton avisé mais surtout léger, l’auteur transmet ses connaissances et son attachement pour ces beautés de la nature à un lecteur arrivé en simple amateur de belles images.

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Incroyables oiseaux, de Mark Avery, 240 pages, 2018. (Version française chez Artémis, version anglaise chez Thames & Hudson.)


Family Concept Store

© Gubi

© Gu bi © Gu b i

© Les Coy otes d e Paris © Suzie Winkle / Photo: Cha rlotte La pa lu s

Une sélection unique de créateurs venus des quatre coins du monde et de nombreuses exclusivités. Plus de 750 marques en mode, mobilier et décoration. Smallable, 81 et 82 , rue du Cherche Midi, Paris 6 e www.smallable.com


ID-KIDS NEVER TOO MUCH

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1/ Bibliothèque Vintage bleue, 99 €. Alinéa. 2/ Horloge Wall Clocks – Ball Clock, design George Nelson, à partir de 285 €. Vitra. 3/ Fauteuil enfant Sign Baby, design Piergiorgio Cazzaniga, 220 €. MDF Italia. 4/ Tapis Univers en coton (lavable), 140 x 200 cm, 240 €. Lorena Canals. 5/ Trottinette Sprite, 99 €. Micro chez Smallable.

Sélection réalisée par Anne-France Remy

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6/ Lit MM en bois teinté charbon, pieds en bois naturel, 549 €. Laurette. 7/ Mobile Panton noir, 25 €. House Doctor. 8/ Étagères Babou bleu d’hiver, 79 €. Rose in April. 9/ Mobile musical Whale, design Trine Andersen, 27 €. Ferm Living sur Made in Design. 10/ Fauteuils Mouette en acier, design Xavier Pauchard, à partir de 200 € l’unité. Tolix. 11/ Lampe de bureau Krux à LED, 29,95 €. IKEA. 12/ Bureau Steel en métal, 269 €. AM.PM.

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1/ Chaise Panton Junior, design Verner Panton, 171 €. Vitra chez The Conran Shop. 2/ Mobile L’Alchimiste No 1 en métal, 149 €. Volta en exclusivité au Printemps. 3/ Berceau Prince Santi en bois, revêtement en velours, 3 250 €. Royal Stranger. 4/ Chaise Play Ours en bouleau (issu de forêts gérées durablement), 132 €. Œuf NYC. 5/ Miroir Nuage en laiton, 59 €. AM.PM. 6/ Tipi Arizona à losanges roses, 140 €. Nobodinoz. 7/ Petite étagère-maison de poupée Funkis en bois, 110 €. Ferm Living.

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8/ Bibliothèque Mini Bouleau, 600 €. Œuf NYC. 9/ Suspension Alphabeta Pendant Uno en métal, design Luca Nichetto, 449 €. Hem. 10/ Chaise Nerd, design David Geckeler, 379 €. Muuto. 11/ Rocking-chair enfant en rotin naturel, design Betina Stamp, 209 €. Bloomingville sur Made in Design. 12/ Petits miroirs Soleil en rotin, 24 € l’unité. Chehoma. 13/ Coussin Bouche tricoté main, 43 €. Œuf NYC. 14/ Commode Poésie en bois, à boutons dorés, 495 €. Bonton. 15/ Lampe de table Nina en chêne et métal, design Tristan Lohner, 199 €. Hartô.

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1/ Tapis de jeux en vinyle, 49,5 x 116 cm, à partir de 54,90 €. Pôdevache. 2/ Suspension PH 5, design Poul Henningsen, 640 €. Louis Poulsen. 3/ Fauteuil Residence, design Jean Couvreur, 780 €. Kann Design. 4/ Étagères MAX Double, design Olivier Chabaud, 395 €. Compagnie chez La Corbeille. 5/ Draisienne kaki, 99 €. Trybike. 6/ Lit de bébé Dominique en sapin massif, à partir de 374 €. Mathy by Bols.

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1/ Chaise Tripp Trapp réglable, design Peter Opsvik, 195 €. Stokke. 2/ Petit cartable bleu en coton marine, brodé « CM1 », 180 €. L/UNIFORM. 3/ Lampe Dragon en métal, 95 €. Bleu Carmin Designs chez The Conran Shop. 4/ Rangement Componibili, 2 tiroirs, 88 €. Kartell. 5/ Lit HUG, 90 x 190 cm, avec tête de lit rembourrée, 1 970 €. Nidi. 6/ Affiche On Tour, 24 x 30 cm, édition limitée « écru », 45 €. Pleased To Meet chez Smallable. 7/ Guitare Rock en bois, 24,90 €. Alinéa.

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1/ Étagère murale Mappemonde aimantée, 239 €. Collection « Mistral » chez Gautier. 2/ Suspension Unfold en silicone, design Form Us With Love, 143,65 €. Muuto. 3/ Plaid tricoté Cairo, 150 x 130 cm, 49 €. Made.com 4/ Porteur-voiture en bois, à partir de 1 an, fabriqué en France, 261 €. Chou du Volant. 5/ Veilleuse-boule à neige Petit Lapin, 42 €. Djeco. 6/ Enfilade 50’s Achille, design Rien à Cirer, 680 €. Rien à Cirer. 7/ Chaise enfant Little Nobody, 145 €. Hay.

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ID-KIDS NEWS

Par Marie Godfrain

Cahier d’inspiration

Livres d’images

Terrazzo régressif

Dessins floraux, graphiques ou tropicaux… Nathalie Vidal et Toma Bletner imaginent et fabriquent dans leur fief de la Haute-Marne une collection d’objets et de papiers peints d’une touche moins régressive que les habituels motifs enfantins. Idéale pour les adolescentes dont le goût commence à se forger, cette collection synthétise les graphismes à la mode et un style propre, précis, raffiné. Grâce à son grammage épais, ce papier fabriqué artisanalement permet de masquer toutes les imperfections des murs abîmés ou irréguliers. Par souci écologique, il est imprimé d’encres écosolvantes (sans composé organique volatil) qui sont résistantes aux rayons UV et adaptées aux murs qui font face à la lumière.

Quoi de plus légitime pour dessiner des chambres d’enfants que des illustrateurs jeunesse ? Le fabricant de tissus et de papiers peints anglais Villa Nova (groupe Romo) a fait appel à trois artistes britanniques pour imaginer sa collection « Picturebook », livre d’images dans la langue de Shakespeare (photo). Bucoliques, urbains… ils représentent des scènes teintées de féerie, d’une joie primitive ou d’une ambiance onirique (la skyline new-yorkaise de Christopher Corr ou le soleil couchant dans la forêt enchantée de Frann Preston-Gannon). Cette collection est complétée par des coussins, tapis et stickers à coller sur les murs… Moins pour un total look que pour personnaliser la chambre des enfants ou de ceux qui en ont conservé l’âme.

Puisque le terrazzo affole l’univers de la déco depuis plusieurs années, pourquoi ne pas décliner ce motif coloré, joyeux et graphique, en papier peint dans les chambres d’enfants ? Nombreux sont les fabricants à en livrer leur version. Wall & Decò, avec son modèle Skil (photo), le propose en format XL en jouant sur l’échelle, ce qui produit d’énormes cailloux colorés. La maison Isidore Leroy adopte cette thématique minérale mais à la faveur d’un rythme irrégulier : des centaines de petites « pierres », peintes à l’aquarelle, passent d’une concentration dense, en bas, à l’évanescence, en haut. Graham & Brown offre la version la plus fidèle au matériau original, avec un mélange de pierres grises, noires et blanches, rehaussé de touches bleues, roses et vertes.

Maisonbaluchon.fr

Villanova.co.uk

Wallanddeco.com

EN BREF Pour les tout petits Nombreux sont les illustrateurs à dessiner des motifs pour les enfants que ces derniers peuvent ensuite imprimer sur

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quantité de supports, et ce dans tous les styles. Participant à cette tendance, le site Lilipinso collabore avec eux pour distribuer une pléiade d’affiches, de stickers, de linges de lit,

mais surtout de papiers peints. Plus de 60 modèles animaliers, de ciels étoilés, frises géométriques, tantôt pop, tantôt romantiques… On y trouve toute une variété

de traits, de prix et de qualités. Lilipinso propose également à la vente des échantillons de papier peint pour tester le rendu chez-soi. Lilipinso.com



ID-KIDS VINTAGE

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En janvier dernier, Barbara Lissak, Parisienne et mère de trois enfants, a transformé sa passion pour la chine en une marketplace de mobilier vintage, Capharnaum.net, qui s’adresse aux bambins (et à leurs parents). Par Élisa Morère

D’où vous est venue l’idée d’une « marketplace » vintage ? J’étais dans la communication en milieu hospitalier depuis vingt ans et le soir, à la maison, je chinais sur eBay et Le Bon Coin, plus quelques sites qui restent mon petit secret, avec mes enfants dans les pattes. Ils ont appris à aimer ces meubles à histoires, comme les pupitres d’écoliers.

Comment êtes-vous passée du simple hobby à l’activité professionnelle ? Je repeignais mes acquisitions pour créer un univers cohérent. Mes copines adoraient le résultat… et le prix de mes trouvailles. En fouillant sur le web, j’ai remarqué que les femmes abandonnaient des carrières très sérieuses pour se lancer dans la création. La plupart n’ont ni site ni boutique. Elles se font donc connaître sur Instagram et vendent par ce biais. Capharnaüm est né de ces constats.

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Quels créateurs ou marques Capharnaüm propose-t-il ? J’effectue une sélection draconienne auprès de marques confidentielles comme le mobilier sur mesure, repeint, de Banaborose (à Saint-Rémy-de-Provence). Ou les couffins anciens de Mini Bandit Vintage, site créé par Lila qui les chine et les habille de tissus fantastiques. Ou encore Tawara dont les motifs pyrogravés sur mobilier ancien sont vraiment originaux.

À l’origine, les articles sont-ils uniquement en « taille enfant » ? Non, une armoire normale revisitée dans un rose poudré fonctionne parfaitement dans une chambre de petite fille. De même, le style industriel ou le rotin convient tout à fait aux adolescents.

Vous avez ajouté des services ? Oui, la personnalisation du mobilier à partir d’un nuancier de plus de 25 teintes, ou l’aménagement de maison sur la base du feng shui ou des principes Montessori.

Et pour la suite ? Je compte affiner la partie « créateurs », en conservant ce style et ces prix acceptables.

1/ Ce petit lit en rotin des années 50 est typique des pièces proposées par Mini Bandit Vintage sur Capharnaum.net. Ève et Isaac ne peuvent plus s’en passer ! © MINI BANDIT VINTAGE 2/ Barbara Lissak, la fondatrice du site Capharnaum.net, dans son appartement parisien. © KAREN MANDEAU


art+works: altrodesign - photo: enza procopio

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Canapé 110_MODERN design: gianluigi landoni

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ID-KIDS BRAND

Le jeune et talentueux éditeur Hartô a retravaillé son bureau Victor en taille enfant, main dans la main avec Smallable et en exclusivité pour la marque qui a inventé le concept-store où les petits piochent chez les grands.

tô, conçu par Pierre-François Dubois, et le réduire à la taille

Par Élisa Morère

et pour Smallable. C’est le studio de création fort de six col-

réaliser, car très normé, pour les petits. Pourquoi alors ne pas revisiter le fameux bureau Victor, l’un des best-sellers d’Har7 ans ? Banco, le voici en édition limitée, décliné en blanc mais aussi en rose terracotta et bleu nuit, coloris choisis par laborateurs qui a suivi les allers-retours nécessaires à cette

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aciliter la vie des mamans, c’est le credo de Cécile

réalisation. « Hartô et Smallable ont réléchi à ce projet l’an

Roederer, la charismatique fondatrice de Smallable.

passé et nous en avons reparlé lors du Salon Maison & Objet,

Ce miniconcept-store pour les enfants, créé en 2008,

en janvier dernier. Il fallait aller assez vite pour être prêts en

fête aujourd’hui ses 10 ans. Une décennie jalonnée de suc-

septembre. Le bureau Victor a donc été adapté du modèle

cès qui a permis d’élargir l’offre à toute la famille, de déve-

adulte. Il ne comporte pas de tiroirs, mais une petite tablette

lopper le design mobilier ainsi que la mode. « Même si les

au-dessous du plateau. Nous avons aussi réléchi à un prix

choses bougent depuis quatre ou cinq ans, il est parfois dif-

juste ; 549 €, contre 699 € pour la taille adulte », précise Cé-

icile de trouver des designers ou des éditeurs de mobilier

cile Roederer. Ces processus créatifs ne sont pas nouveaux

contemporain qui s’intéressent vraiment à l’univers de l’en-

pour elle qui en a déjà imaginé certains, dont ces objets lu-

fant. Nous avons donc demandé à Hartô, que nous distri-

mineux signés de l’artiste Zoé Rumeau, ou ces modèles de

buons depuis 2014, de travailler sur une ligne spéciique »,

vêtements avec Stella McCartney. Aujourd’hui, la fondatrice

explique Cécile Roederer. Hartô, ce jeune éditeur de mobi-

de Smallable prépare l’ouverture d’une boutique « nais-

lier d’abord né sur le Net en 2010, à l’initiative d’Alexandre

sance » face à celle déjà existante à Paris. De même qu’elle

Mulliez, puis explosant en 2013 en adaptant un modèle de

développe des marques en propre, soit Hundred Pieces,

production plus classique, compte de belles signatures parmi

consacrée à la mode depuis trois ans, et la toute jeune Com-

lesquelles Guillaume Delvigne ou Benjamin Graindorge.

munauté de biens, 100 % déco pour enfants… et adultes,

Alors, quel objet proposer ? Un lit ? Trop complexe à

pour de ne pas faire de jaloux dans la famille.

Best-sellers d’Hartô, le bureau Victor et le tabouret Gustave ont été adaptés des modèles adultes. Pour Smallable, l’éditeur de mobilier a remplacé les tiroirs par une tablette. © HERVÉ GOLUZA

Smallable. 81, rue du Cherche-Midi, 75006 Paris. Ouvert le lundi de 14 h à 19 h 30 et du mardi au samedi de 10 h 30 à 19 h 30. Smallable.com


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ID-KIDS BRAND

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L’artiste SJ a conçu pour Artypopart, un éditeur français de petites sculptures pour la maison, une collection de licornes, entre autres, aux lignes tranchantes, inspirées de l’origami. Des compagnes idéales pour la famille, de la chambre des enfants au salon (trop) épuré.

drôle de bestiaire composé par SJ pour Artypopart qui

Par Marie Godfrain

pièces les plus volumineuses reproduisent un animal à taille

comprend déjà éléphant rose, zèbre multicolore, girafe XXL, bouledogue tacheté, panthère ou rhinocéros… Des sculptures animalières d’un genre nouveau, disponibles en plusieurs formats. La plus petite est destinée à être posée sur un manteau de cheminée ou une enilade, mais les réelle (l’alligator !) et peuvent être accrochées au mur,

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réature fétiche des Millenials, la licorne envahit

comme les trophées d’une chasse paciique (cerf, gira-

depuis quelques années nos écrans, la mode… et

fon…). Des bestioles de compagnie contemporaines qui,

maintenant la maison ! Pour Artypopart, l’ar-

derrière leurs formes travaillées, afichent des surfaces unies

tiste SJ vient de livrer sa propre vision de cet animal my-

ou bariolées. Le bestiaire de SJ fait partie d’une vaste col-

thique, une version entièrement facettée, « origamesque »,

lection de sculptures en petites séries créée par Artypopart

qu’il décline en plusieurs coloris pour qu’elle se fonde dans

pour les chambres des plus jeunes mais aussi les pièces à

tous les styles d’intérieurs contemporains : gold, rose

vivre de leurs parents. Pour voir ces pièces en vrai, le mieux

Bubble gum ou argent... Du salon à la chambre d’enfant,

reste encore de se rendre au Good Concept Store du Prin-

douce et paciique, cette licorne en ibre de verre laquée

temps de l’Homme ou dans une boutique Voltex, comme

imprègne une pièce d’une atmosphère calme, apaisante et

celle récemment ouverte à la Bastille, qui met, elle, en va-

propice à la concentration. Chaque exemplaire est numé-

leur les œufs peints de l’artiste Zevaco et Lady Dog, un

roté et signé par l’artiste. Cette créature vient rejoindre le

chiot au regard irrésistible…

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1/ Si vous croisez cet éléphant rose cuivré au détour d’un salon à la déco soignée, rassurez-vous, vous n’êtes victime d’aucune hallucination. 2/ Lady Dog, la mascotte d’Artypopart est aussi mignonne, si ce n’est plus, que le Jack Russell qui lui a servi de modèle. 3/ Miniature ou grandeur nature, ce pingouin cuivré réchauffera immédiatement l’ambiance, même si vous le placez devant un mur aussi immaculé que la banquise. Artypopart. En vente chez The Good Concept Store, au Printemps de l’Homme, à Paris. Artypopart.com



ID-KIDS LUXE

Au Bristol, le spa des enfants rois Rien n’est trop doux pour les enfants gâtés. C’est ce que démontre le palace de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, dont le spa consacré aux 6-16 ans s’est refait une beauté sous l’égide de Bonpoint, la griffe de luxe iconique pour les juniors.

ses robes à smocks, la maison Bonpoint ne démérite pas non

Par Thomas Jean

plus côté cosmétique : depuis 1986, elle commercialise l’eau

d’adorables motifs Liberty se déclinent sur des multitudes de coussins. Joliment éparpillés çà et là, un tipi, de grosses peluches, des poupées très « stylées » et des chaises d’écolier d’inspiration vintage complètent le tableau… Un joli cadre, oui, mais pas gnangnan ni girly. Fameuse, entre autres, pour

de toilette Bonpoint, une senteur pour enfants concoctée par

200

e faire pomponner et masser l’épiderme quand on

la parfumeuse culte Annick Goutal, sœur de Marie-France

est enfant n’est pas si fréquent dans les mœurs de

Cohen, cofondatrice avec son mari de l’enseigne Bonpoint

l’Ancien Continent. En Asie et aux États-Unis, en

(revendue en 2007). Depuis 2010, Annick Goutal développe

revanche, la demande explose parmi les classes aisées. Flai-

toute une gamme de soins hypoallergéniques et naturels,

rant la tendance, Le Bristol lançait dès 2012 son Kids club,

dont les senteurs – leur d’oranger, leur de coton – ravissent.

un espace voué au bien-être des marmots chics. Mi-insti-

« Les enfants, aussi, en adorent les textures », observe Ma-

tut de beauté, mi-cour de récré, il n’a jamais désempli. Il

rine D’Aguanno, directrice du spa, qui s’enthousiasme pour

connaît même, aujourd’hui, un regain de succès parmi les

« ces lotions nettoyantes qui rappellent, de manière ludique,

enfants et parents esthètes, depuis que Bonpoint, la griffe

la mousse à raser », ou encore « ces crèmes onctueuses qui

la plus BCBG de la mode junior, en a délicieusement reloo-

pénètrent rapidement la peau ». Ajoutez à cela, dès l’âge de

ké le moindre recoin. Dans les cabines de soin, ouvertes

6 ans, un massage du cuir chevelu, des touches d’hydrata-

sur un jardinet leuri, les tons sont poudrés, crémeux, et les

tion, voire, cerise sur le gâteau, un « goûter enchanté » signé

textures moelleuses à souhait. Dans la salle de jeux, au par-

Julien Alvarez, chef pâtissier star, et la notion d’« enfant roi »

quet blanc, les cerises – logo de la griffe – sont en néons et

prend une toute nouvelle dimension.

Le Bristol et Bonpoint sont aux petits soins avec les plus jeunes. Après une dure journée sous un tipi 5 étoiles, un massage du cuir chevelu n’a rien de superflu pour se remettre les idées en place.

Le Bristol Paris x Bonpoint. 112, rue du Faubourg-Saint-Honoré, 75008 Paris. Tél. : 01 53 43 41 67. Sur réservation pour les non-résidents de l’hôtel : spa.lebristolparis@ oetkercollection.com Oetkercollection.com


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ID-KIDS CRÉA

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Les ghetto-blasters de Ludivine Boizard sont aussi drôles et sonores que décoratifs. Pour ouvrir les oreilles des petits, et rappeler quelques souvenirs aux parents, rien ne vaut un bon vieux standard de pop vintage dans le landau.

machine – cache aussi une poupée dans l’une des enceintes.

Par Élisa Morère

L’illustratrice Anna Wanda Gogusey a conçu toutes ces il-

Elle est à l’efigie du chanteur – ou de la chanteuse. » Notre baby rockeur serre donc sur son cœur le guitariste Slash, doté d’une mignonne tête de castor, Pharrell Williams, trop chou en souris habillée d’un blouson rouge, le chanteur de Queen, Freddie Mercury, en renard à poil dur… lustrations rigolotes avec légèreté, et la toile du ghet-

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ur Instagram, les babies followers partagent leur

to-blaster aussi. « Une amie, costumière de théâtre, a

dernier doudou branché : le ghetto-blaster

cousu un prototype imprimé à l’encre bio sur l’envers pour

Soup & Purée. Ce doudou sonore pas encore

un rendu brut, en conservant exprès les petites imperfec-

normé « enfant » reste oficiellement un objet décoratif

tions de la matière », explique Ludivine Boizard qui a dé-

dont les mamans raffolent. Derrière ce nom de marque

niché le mécanisme en Chine. « Ce mouvement à l’an-

tiré d’une chanson de Paul McCartney se cache Ludivine

cienne est composé de dix-huit lames, dont les points en

Boizard. Après cinq ans de rélexion, cette iconographe a

relief représentent les notes. Il est mis en musique par mon

lancé son site il y a un an et demi. Intéressée par les boîtes

compagnon musicien, Mathieu Rosenzweig, qui envoie

à musique, elle imagine d’endormir bébé avec quelque

ses maquettes numérisées en Chine, où elles sont repro-

chose de plus contemporain qu’une berceuse. D’où l’idée

duites en exclusivité pour nous sur le mécanisme. » Puis

du ghetto-blaster qui diffuse l’un des standards du rock

l’objet est cousu main dans un ESAT (établissement mé-

et de la pop qu’elle a adorés. McCartney bien sûr, Guns

dico-social de réinsertion professionnelle) de Ménilmon-

N’Roses, David Bowie période Ziggy – best de la collec-

tant. Déjà, deux cents modèles vendus au Pays-Bas et en

tion –, Lennon, Queen, Michael Jackson ou même Rihan-

Allemagne et des commandes de Bonton ou de la Manu-

na… Soit huit « personnages » au choix et deux minutes

facture parisienne. Surtout, le buzz court dans les berceaux

instrumentales d’un de leurs hits – le temps que la tirette

que Madonna et Kurt Cobain s’ajouteront à la liste

remonte. « Ce baladeur en coton ouatiné – lavable en

Soup & Purée à la in du mois.

1/ Les poupées à l’effigie des stars – ici Axl Rose de Guns N’Roses – sont également vendues seules. 2/ L’ex-iconographe Ludivine Boizard a fondé la marque de boîtes à musique pop-rock Soup & Purée. Soupandpuree.com


© archi media.be

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ID-KIDS PORTRAIT

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Léo le Pirate écume l’océan du web Le magasin d’articles pour les petits s’est transformé en un site Internet très couru, lancé par Christine Mignot il y a cinq ans. Cette passionnée cherche à rendre l’enfance heureuse en l’emmaillotant dans un monde charmant et original…

J’ai ajouté le tapis en forme de mouton Shirley, imaginé

Par Élisa Morère

« J’adore dénicher des labels peu vus, mais surtout l’uni-

par Sew Heart Felt. J’en ai vendu des centaines. » Loin des cours de récréation habituelles, ce lair vaut aujourd’hui à Léo le Pirate sa notoriété. Entre la poussette de poupée en osier, la carpette Bambi en laine et le papier peint aux portraits de famille de notre copain Ratatouille, que choisir ? vers de l’enfant me plaît. Je furète sur les réseaux sociaux.

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n 2013, à Fontainebleau, Christine Mignot jouait

C’est ainsi que j’ai pêché la magniique cabane éco-frien-

discrètement à la marchande dans sa boutique

dly des Polonaises de Kutikai – issues de l’univers de l’ar-

consacrée aux enfants. Cette année-là, eurêka ! elle

chitecture – ou les somptueux berceaux en rotin Bermbach

crée Léo le Pirate en ligne, qui devient illico le chouchou

Handcrafted que j’ai repérés avant tout le monde. » Fière, à

des mamans. « Ce fut un énorme succès. Ce site a mis à dis-

raison, de son audience (malgré une structure minimale de

position mes trouvailles pour le plus grand nombre. Je me

deux personnes), Christine Mignot enrichit désormais son

suis alors concentrée sur cette boutique virtuelle », raconte

site d’exclusivités. Dès septembre, il accueille le scandinave

Christine, qui aimerait que son ado de 15 ans ne grandisse

Muubs, qu’on ne trouvera qu’ici. À cela s’ajoute la rigo-

jamais. Non seulement son site est très esthétique, mais

lote papeterie Just Mustard au graphisme 90’s et une mai-

son instinct l’a poussée dès le départ vers des marques que

son hollandaise architecturée pour bout de chou de 5 ans

d’autres n’avaient pas (encore). Originales, parfois étran-

(Wool &Woodies). Notez enin les Parisiens de Mum & Dad

gères, toutes ont un petit truc en plus. « J’ai tout de suite

Factory, auteurs d’un lit superstylé (enfant ou adulte), fa-

proposé la cuisine en bois rétro de Northome, fabriquée à la

briqué en France… Le marchand de sable vient de passer

main et couleur vert d’eau. Ce jouet est devenu un best-seller.

chez Léo le Pirate. Faites de beaux rêves !

1/ Petite maison hollandaise (Wool & Woodies). 2/ Bureau évolutif Biwo et sa petite chaise en bois Grande vitesse (Maké Maké). À partir de 3 ans. 3/ Petite étagère Nébulon à monter sans clou ni colle (Maké Maké).

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Contemporary Wallpaper design: Lorenzo De Grandis / Essential Wallpaper design: Studiopepe

NEW EXPRESSIONS FOR INTERIOR DECORATION wallanddeco.com

CONTEMPORARY WALLPAPER (left wall) / ESSENTIAL WALLPAPER (right wall) STYLE COLORS (background wall)


ID-KIDS BOOKS

Par Marie Godfrain

Une histoire de couleurs Colorama. Imagier des nuances de couleurs, de Cruschiform, à partir de 7 ans, 132 p., Gallimard Jeunesse, 25 €. Comment initier les enfants aux couleurs et à leurs multiples nuances ? Par des histoires, bien sûr ! Le studio de graphisme parisien Cruschiform a retenu 133 teintes, du « blanc neige » au « clair de lune » en passant par le « mine de plomb » ou « l’été indien ». Chaque histoire est un doux moment de poésie où la couleur est déclinée dans une double page. À gauche, l’objet dessiné est accompagné d’un petit texte explicatif et, à droite, la couleur est exposée en pleine page comme un échantillon de peinture à savourer…

Tout ce que vous avez voulu savoir sur les motifs Mon premier livre de motifs, de Bobby et June George, illustrations de Boyoun Kim, à partir de 1 an, 66 p., Phaidon, 15,95 €. Plusieurs zigzags, ça fait un motif à chevrons. Plusieurs larmes, ça fait un motif cachemire. Plusieurs hexagones, ça fait un motif nid-d’abeilles… plusieurs losanges et lignes, ça fait un motif jacquard… Mon premier livre de motifs décompose avec gourmandise ces algorithmes du quotidien. Un prétexte chatoyant pour le plaisir de lire en famille qui a été conçu par des enseignants afin de stimuler les capacités artistiques, cognitives et linguistiques des petits.

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Construis-moi une maison… 5 maisons, de Dominique Ehrhard, Les Grandes Personnes, tout public, 16 p., 24,50 €.

Apprenti designer Do It Yourself pour les enfants, de Thomas Bärnthaler, à partir de 8 ans, Phaidon, 128 p., 19,95 €.

Elles se déploient sous nos yeux émerveillés telles de micro-architectures… Dominique Ehrhard, spécialiste des pop-up, a choisi cinq maisons mythiques : la maison Schröder conçue en 1924 par Gerrit Rietveld, la villa Savoye de Le Corbusier et Pierre Jeanneret, la Case Study House de Charles et Ray Eames, la villa Cavrois de Robert Mallet-Stevens et la Paper House de Shigeru Ban. Les enfants adoreront ce livre d’où la magie du pop-up se dégage à chaque page, tandis que les adultes admireront de près et en 3D ces réalisations icôniques de l’architecture.

S’offrir des marionnettes de Jaime Hayón, une toupie de Sebastian Bergne, une lampe en pâte à sel de Front Design, des masques de Matali Crasset, une lampe bonbon d’Élise Fouin ou un tabouret Martino Gamper ? Pour acquérir ces trésors, ce ne sera pas de moyens dont vous aurez besoin mais de temps. Et ce ne sera pas non plus dans une boutique que vous les trouverez mais dans l’ouvrage Do It Yourself pour les enfants, qui recense vingt-cinq objets conçus par des designers, des graphistes ou des concepteurs industriels à réaliser par les enfants eux-mêmes.

Précis d’archi

Archivernaculaire

La Vie en architecture, de Cécile Guibert Brussel et Jeanne Detallante, à partir de 10 ans, 56 p., Actes Sud, 17,50 €.

Maisons autour du monde, de Paula Blumen et Mia Cassany, à partir de 6 ans, 40 p., Nathan, 14,95 €.

Qu’est-ce qui définit le style gothique ? Comment une brique est-elle fabriquée ? Quelles sont les étapes d’un chantier ? Quand sont apparus les balcons ? Combien de temps fallait-il pour construire un château fort ? Toutes ces questions, La Vie en architecture y répond avec des mots simples qui faciliteront la vie aux parents. Derrière ces termes parfois arides, ce livre est surtout un prétexte pour parler de notre quotidien, de notre façon de vivre et de ces détails qui composent notre environnement et dont on ne sait quasiment rien.

Avec un trait et une palette très vintage, Paula Blumen et Mia Cassany invitent les enfants à découvrir différentes architectures dans le monde. Si elles proposent une sélection légèrement occidentalo-centrée – la majorité de ces bâtiments se trouvent en Europe et aux États-unis – on savoure néanmoins avec plaisir cette balade architecturale entre Gordes, Ibiza, Toronto, Mexico, New York, Séville, Londres… Car c’est la force de cet ouvrage : chaque page nous plonge dans un récit d’architecture vernaculaire grâce à de courtes histoires.



À Milan

Lorsque deux étoiles entrent en collision dans l’espace, elles provoquent un véritable feu d’artifice. Lorsqu’un événement similaire se produit sur Terre, on assiste à la naissance d’un nouveau style – un événement rare. Retour sur le projet « The Visit », un rêve d’appartement découvert au Fuorisalone l’an dernier, qui a intensément marqué les esprits et fait du duo Studiopepe la signature déco du moment. Par Tina Schneider-Rading Photos Andrea Ferrari

Ci-contre Une palette extrêmement riche, des formes ultragraphiques, un monde à leur image. Arianna Lelli Mami (à gauche) et Chiara Di Pinto (à droite), dans l’entrée de « The Visit », l’espace qu’elles ont mis en scène à Milan, en 2017. Page de droite Dans le salon, les fauteuils D.153.1 de Gio Ponti (Molteni & C) entourent le tabouret Hocker de Herzog & de Meuron (Vitra) et un vase Vaso Bottle HUB-3 de la collection « Seams » de Benjamin Hubert (Bitossi). À droite, lampe Torche Reading Light d’Atelier de Troupe. Au mur, tenture en laine et faite main au Népal Hello Sonia, en version grande, et tapis du même nom, le tout par Studiopepe (cc-tapis).




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uelle est la probabilité pour que deux jeunes femmes vivant à 10 000 km de leur ville natale se rencontrent ? Mexique, 2006. Arianna Lelli Mami et Chiara Di Pinto sont toutes deux diplômées de l’École polytechnique de Milan. Chacune passe ses vacances dans une partie isolée de la côte Paciique. Elles se croisent par le plus pur des hasards, discutent et inissent par ne plus se quitter pour mieux emprunter le même chemin. Celui du voyage d’abord, puis celui d’un studio de design. Aujourd’hui, elles représentent une marque de fabrique dont le rafinement fait le bonheur des professionnels de la déco : « C’est totalement Studiopepe ! » Elles ont reçu la consécration des stylistes depuis longtemps. Leur nom évoque d’ailleurs les souvenirs des débuts, lorsque Arianna Lelli Mami travaillait dans un bureau situé… Via Pepe. Cette année, dans un lieu abandonné de Milan, elles ont conduit un projet de boîte de nuit éphémère : « Club Unseen » (voir IDEAT #133, p. 180). L’an dernier, une autre proposition milanaise, « The Visit », érigeait déjà Studiopepe en monument du style. Le duo avait ainsi complètement transformé un appartement de 100 m2 situé dans Brera, le quartier des créateurs. Originellement loués pour des réunions et des conférences, ces locaux de la Via Palermo avaient été repensés en véritable lieu d’habitation. Et quel lieu ! « Nous écrivions un conte moderne », expliquent-elles aujourd’hui en évoquant ce concept. En effet, le début du parcours était mis en scène avec brio : l’entrée se faisait par la cuisine, où un rideau de velours rouge habillait l’ensemble des murs. « Qu’il s’agisse de vitrines, de stylisme photo ou d’un appartement privé, la couleur tient le rôle principal dans notre travail. Les meubles sont ajoutés plus tard. » Studiopepe avait fait appel à une palette de nuances contemporaines et à de grandes surfaces géométriques ixées aux murs de manière à faire fusionner les tonalités d’une pièce à l’autre et à créer sans cesse de nouvelles profondeurs. C’est demeuré une constante dans leur travail. Séjour, salle

Page de gauche Dans la chambre, le fauteuil Cloe de Studiopepe (Spotti Edizioni). Au mur, une autre version – petite – de la tenture Hello Sonia, de Studiopepe (cc-tapis) et son homonyme, au sol, en version tapis. Table d’appoint Os d’Atelier de Troupe. Lampe Dot ligne murale de Lambert & Fils. Au premier plan, tabourets Butterfly de Sori Yanagi (Vitra). Ci-dessus Dans le salon, les murs sont rythmés par des aplats graphiques de couleurs. Canapé Paul, de Vincent Van Duysen, et pouf Domino Next, de Nicola Gallizia (le tout, Molteni & C). Au mur, totem en stratifié Fenix Ntm de Studiopepe. Photo Untitled 11 d’Andrea Ferrari. Sur la table basse Os, d’Atelier de Troupe, vases japonais trouvés chez Sfera. Au sol, le tapis Hello Sonia, de Studiopepe (cc-tapis). À gauche, le couloir, peint en vert émeraude, est rempli de miroirs et de photos.

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Page de gauche Dans la salle de bains, les vases sont d’Ettore Sottsass et de Benjamin Hubert (Bitossi). À côté, petit miroir avec socle en marbre Pepe de Studiopepe (Menù). Lavabo Ottocento de Benedini Associati (Agapecasa). Lampes Laurent O5 de Lambert & Fils. Au mur, miroir Circum d’AYTM. Ci-contre Au fond, dans le salon, paravent Gelosia de Studiopepe (Spotti). Sur la table en marbre M, d’Angelo Mangiarotti (Agape), lampe issue de la collection d’objets et sculptures « Ossimori » (oxymores), que les deux créatrices ont qualifiés de « totems apotropaïques » (qui conjurent le mauvais sort). À côté, vase Calice d’Ettore Sottsass (Bitossi). Poufs Stilla d’AYTM (Fleux). Table basse Panna Cotta de Ron Gilad (Molteni & C).


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Page de gauche Arianna Lelli Mami (à gauche) et Chiara Di Pinto (à droite) devant des tentures Bonotto. Le collage est du photographe Andrea Ferrari. Ci-contre Dans le cadre très théâtral dessiné par les tentures Bonotto, au-dessus de la cuisine B2 de Bulthaup, plafonnier Balise d’Atelier de Troupe. Ustensiles Sfera.


Ci-contre Fauteuil D.154.2, de Gio Ponti (Molteni & C), et suspension VV Cinquanta de Vittoriano Viganò (Astep). Page de droite Le couloir, avec une tenture Bonotto.



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à manger, chambre et salle de bains : « The Visit » constituait un portfolio en trois dimensions. « Pendant la planiication du projet, nous avions en tête des citadins, ces personnes qui considèrent leur foyer comme un cocon urbain, un refuge intime au cœur de la ville. »

Sophistication paroxystique Plafonds en stuc, portes à battants et parquet en chevrons n’empêchaient pas cet espace d’endosser un style contemporain tout en évoquant les grands maîtres du Bauhaus, du Mid-century modern et du groupe Memphis. Combiner ces différentes décennies de style pour créer un décor homogène équivalait à réaliser un puzzle compliqué, mais dont le dénominateur commun demeurait « l’excellence en matière de design ». Gio Ponti y côtoyait Jean Prouvé, Ettore

1/ Dans la chambre, lit Talos de Studiopepe (Spotti Edizioni) recouvert d’un tissu Bonotto. Suspension VV Cinquanta de Vittoriano Viganò (Astep). Rideaux de velours L’Opificio. Sur la table de chevet, miroir avec support en marbre Pepe de Studiopepe (Menù). 2/ Le patio du bâtiment de 1800 donne le ton.

Sottsass tutoyait Angelo Mangiarotti. Rien de désinvolte dans ces assemblages, plutôt une sophistication menée à son paroxysme. « Nous nous efforçons toujours de faire preuve d’audace dans nos choix de matériaux », révèlent les deux fondatrices de Studiopepe. Derrière l’élégance se cache la sensualité. L’appartement regorgeait donc de velours de coton, de laiton et de marbre aux effets miroitants, auxquels s’ajoutaient les tapis et les « objets muraux » en soie et en laine de l’Himalaya, tout droit sortis du propre atelier du duo et réalisés en collaboration avec cc-tapis. Une fois dans le séjour, il sufisait de regarder autour de soi pour se laisser entraîner par un jeu qui mêlait géométrie, couleur et perception tactile. Pour Arianna et Chiara, « le foyer est le miroir de la personnalité ». Ainsi cet « appartement-témoin » les représentait-il. Pour cultiver son aura, un lieu doit, comme un individu, se renouveler, accueillir la nouveauté : des objets d’art, une peinture, un meuble. Raison pour laquelle, malgré la grande quantité de commandes auxquelles elles répondent, nos deux créatrices s’offrent du temps libre et des instants paradisiaques… À passer au Mexique, par exemple.

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Partenaire principal


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En Toscane

À deux heures de Rome, ce palazzo niché au cœur d’un environnement magique, où les montagnes plongent dans la mer, abrite des œuvres d’art et des objets qui ont traversé les siècles. C’est aussi le fruit du travail passionné d’un couple né de l’autre côté de l’Atlantique : James et Matthew. Ils en ont fait un havre de paix et de beauté, un endroit de rêve où, réjouissons-nous, il est possible de séjourner. Par Kurt G. Stapelfeldt / Photos Serena Eller / Vega MG

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Lustre en laiton des années 50, à fleurs de cristal (Venini). Tables gigognes 70’s en laiton façon bambou, (Maison Jansen chez Ferretti e Guerrini, Rome). Lampe verte à pampilles facettées dénichée à la foire aux antiquités Mercanteinfiera, à Bologne. Les appliques 60’s en laiton qui rythment le couloir sont de Gio Ponti. Elles proviennent d’un site Internet.



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ames et Matthew ont quitté leurs villes natales américaines respectives pour venir s’installer à New York, attirés par l’une des métropoles les plus actives et compétitives au monde ! James travaille dans le domaine de la mode, en tant que styliste, directeur artistique et éditeur de magazines. Matthew dirigeait jusque-là la chaîne de restaurants Pok Pok, dont l’établissement de la Grosse Pomme a décroché une étoile au Guide Michelin. Lorsqu’ils se sont rencontrés, chacun recherchait un peu plus de simplicité et de tranquillité dans sa vie. Ils ont alors mis le cap sur le sud de la Toscane, à Orbetello, où James, d’origines anglaise et italienne, récupéra le palazzo Raveggi qui appartenait à sa grand-mère Iris, un bâtiment construit il y a cinq cents ans dans le centre historique. Ce petit village situé sur une bande de terre au cœur d’un lagon est un lieu magique et stratégique à la fois, à deux heures à peine de l’aéroport international de Rome, ce qui permet au couple de voyager facilement dès que leurs activités professionnelles l’exigent, abandonnant pour un temps leur bed & breakfast. « Les travaux ont nécessité l’intervention de cinq restauratrices qui, perchées sur leur échafaudage et armées de scalpels, ont travaillé pendant cinq mois pour mettre au jour des fresques recouvertes au il du temps par des couches de peinture. L’équipe était dirigée par Maria Rosaria Basileo, une architecte qui a participé à la restauration de la chapelle Sixtine… » racontent les propriétaires. Ils ont découvert trois épaisseurs de fresques superposées, datant de trois périodes. Les murs avaient été peints en blanc juste après la Seconde Guerre mondiale, recouvrant ainsi le travail décoratif de ces différentes époques : des fresques Art nouveau du XXe siècle dissimulaient des peintures du XIXe siècle, qui

Page de gauche Les deux fauteuils des années 40 de Paolo Buffa ont été achetés sur eBay puis retapissés avec un velours beige. Lampadaire seventies en laiton de Goffredo Reggiani. Table roulante 70’s en laiton (Maison Jansen chez Ferretti e Guerrini). Vases de chez Barneys, à New York. Ci-dessus Chaises à fleurs fifties de Mario Gottardi trouvées chez Delta-bo Project, à Bologne. Table en marbre des années 70 Eros d’Angelo Mangiarotti (Essenza-DesignCraft.com). Miroir Fontana Arte fourni par l’architecte Giorgia Cerulli, chargée de coordonner l’aménagement des espaces avec les propriétaires. La console en bois des années 50, de chez DeNisi, à Rome, s’entoure de chaises de Carlo Ratti. Elle ont été refaites avec le même tissu que celui utilisé pour les fauteuils de Paolo Buffa. Lampadaire chromé en spirale de Goffredo Reggiani (1980), une trouvaille sur eBay.

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1/ Les chaises à fleurs sixties de Mario Gottardi ont été achetées chez Delta-bo Project, à Bologne. Table en marbre Eros d’Angelo Mangiarotti (EssenzaDesignCraft.com). Miroir des années 40 (Fontana Arte). 2/ Dans la cuisine : suspension années 50 dégotée à Palerme chez un antiquaire. Le plan de travail est en marbre Calacatta. Tabourets de bar industriels milanais. 3/ La table roulante en laiton date des années 70 (Maison Jansen chez Ferretti e Guerrini, à Rome). Dessus, vases de chez Barneys, à New York. Lampadaire chromé, en spirale, de Goffredo Reggiani (1980). En arrière-plan, on aperçoit un évier en marbre du XVIIe, trouvé à Pérouse, surmonté d’un miroir de Gio Ponti. 4/ La tablette de chevet que James et Matthew ont fait réaliser sur mesure avec l’aide de leur architecte se compose d’une structure en laiton enchâssant une plaque de quartzite bleu de Macauba. Lampe Space Age de chez Lamps60, à Rome. Fauteuil vintage restauré de Gio Ponti (galerie Under the Influence de Vittorio Mango, à Rome). Ci-contre Miroir Fontana Arte. Console en bois des années 50. Chaises de Carlo Ratti acquises aux enchères et restaurées avec le même tissu que celui utilisé pour les fauteuils de Paolo Buffa.


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elles-mêmes en masquaient d’autres, plus anciennes, du XVIIIe siècle. Car comme l’explique James, « dès que les propriétaires du palais s’étaient lassés des fresques, ils en peignaient de nouvelles, dans le style de leur époque, recouvrant les précédentes ».

Équilibre et modernité Il aura fallu quasiment deux ans pour achever la restauration du bâtiment dans son intégralité, la première année ayant été consacrée aux négociations avec la Soprintendenza Archeologia Belle Arti e Paesaggio (la direction italienne chargée du Patrimoine) et à l’attente des autorisations. Les travaux à proprement parler ont duré environ neuf mois. Les propriétaires ont conié la coordination du projet à l’architecte romaine Giorgia Cerulli, dont ils adoraient tous les deux le style et la façon d’offrir aux lieux anciens harmonie et modernité. « Elle nous a aidés à trouver le parfait équilibre, expliquent-ils. Même si vous avez du goût, qu’il existe des pièces que vous adorez, les assembler se révèle parfois un vrai casse-tête ! Giorgia était là pour nous conseiller et contribuer à rendre l’espace à la fois équilibré et harmonieux. » James et Matthew ont passé des mois à faire le tour des boutiques, des galeries, des maisons de ventes aux enchères et des marchés du pays pour chiner l’ensemble des meubles italiens. Résultat : une sélection éclectique, constituée de pièces datant des années 30 à 80 ; en fait, la partie la plus intéressante du projet selon eux, une « véritable histoire de cœur ». Leur intervention ne s’est pas limitée au mobilier, ils ont dû en outre rechercher des matériaux et des accessoires. Une fois que les murs ont retrouvé leur beauté d’origine,

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Ci-dessus Le canapé en velours rose provient de la galerie Under the Influence de Vittorio Mango, à Rome ; la table basse en marbre vert des années 50, avec ses pieds en laiton, du magasin Ferretti e Guerrini, à Rome. L’armoire à liqueurs des années 40 a été acquise dans une vente aux enchères. Lampe de chevet en laiton Golden Leaf, d’inspiration Art nouveau qui date des années 70 et est signée Tommaso Barbi. Le lampadaire en laiton 70’s est de Goffredo Raggiani. Page de droite Lavabo en marbre du XVIIe, trouvé par James et Matthew dans un magasin d’antiquités à Pérouse, en Ombrie. Carreaux-miroirs Mirrorize de Selab (Seletti). Interrupteur en laiton fabriqué sur mesure par Poignee, à Rome. Miroir de Gio Ponti de chez Ferretti e Guerrini.




Page de gauche Lustre Venini de chez Italian Light Design. Miroir des années 70 (Romeo Rega) et lampe sur pied de Goffredo Reggiani, les deux en laiton chromé et dénichés dans les Pouilles. Ci-contre Le lustre de cette salle de bains est une pièce vintage de Murano datant du XIXe et achetée dans un magasin d’Arezzo. Miroir Fontana Arte fourni par Giorgia Cerulli. Les appliques chromées 70’s sont des créations de Gaetano Sciolari. Table basse Romeo Rega.


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qu’ils ont été restaurés à un niveau « archéologique », ils ont été laissés à l’état naturel. C’est ce qui leur procure cet aspect brut et inachevé, qui apporte une touche de chaleur, de profondeur et de texture.

Harmonies pastel et raffinement contemporain Ce choix a ensuite guidé la plupart des autres initions, notamment au niveau des sols, qui ont été consolidés d’un point de vue structurel, puis recouverts d’une couche de ciment, dont l’aspect se rapproche de la texture des murs. « Nous avons cherché des mosaïques antiques restaurées correspondant à la période, puis nous les avons incrustées dans le ciment de façon à créer des motifs décoratifs au sol, comme cela était pratiqué à l’époque, mais en un peu plus contemporain. Là où il n’y avait aucune fresque, nous avons découvert de magniiques couleurs pastel, dont nous nous sommes inspirés pour les nouveaux murs que nous devions construire », explique James. Ainsi, ain de créer un espace à vivre confortable, quelques cloisons intérieures ont été dressées pour aménager des salles de bain attenantes aux chambres et capter un maximum de lumière naturelle. Les murs recouverts de miroirs hexagonaux imposent leur présence et, au-delà d’une véritable utilité, apportent une petite touche contemporaine empreinte d’élégance. Dans l’optique de conserver l’atmosphère immatérielle caractéristique de ces palais aux plafonds très hauts, aux murs épais et aux larges fenêtres, les propriétaires ont choisi des teintes très légères pour les nouvelles cloisons. Résultat : un intérieur d’une grande douceur, qui fait écho à la nature et à l’esprit méditerranéen des lieux.

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1/ Lustre en spirale des sixties, en verre de Murano (Venini). « Nous avons trouvé le canapé d’angle en velours dans un magasin d’occasion à Rome et l’avons fait retapisser », racontent les propriétaires. Miroir Fontana Arte déniché à Turin. Table basse ovale des années 70, en laiton (Maison Jansen), fournie par Giorgia Cerulli. 2/ Si le miroir mural Cristal Art des années 40 a été chiné à Turin, le siège bleu des années 50 vient de Naples.


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© LIVING INSIDE

Ci-contre Le superbe hall d’entrée du bâtiment des années 20 avec ses décorations originales. Page de droite La famille Ventura au complet : Kim, Paolo et leur fils Primo, dans leur salon milanais, où des objets porteurs d’une histoire et habités d’une âme leur tiennent compagnie.


À Milan Après avoir vécu à New York, Kim et Paolo ont décidé de s’installer à Milan, Zona Tortona, où l’art et le design font désormais partie intégrante de leur environnement. Pour mener la rénovation de leur appartement construit dans les années 20, ils se sont appliqués à faire ressortir les éléments décoratifs d’origine. Carreaux de ciment, parquets, terrazzo… Un hommage à un certain âge d’or milanais. Par Paola Bellani / Photos Nathalie Krag



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e chemin de Kim et celui de Paolo Ventura se sont croisés en 2002, à New York. Kim était designer d’interactions, c’est-à-dire conceptrice de produits et de services numériques pour une grande marque de téléphones ; Paolo était photographe de mode et venait tout juste de quitter Milan pour la Grosse Pomme. En 2015, la carrière de Paolo ayant pris une dimension internationale, ils décidèrent de partir vivre à Milan pour élever leur ils, Primo : « Mais après toutes ces années passées à Brooklyn, quel type d’environnement italien choisir ? » Le couple a opté pour un immeuble de Milan situé dans la Zona Tortona, une ancienne zone industrielle qui a connu une forte gentriication dans les années 90 et où la production a laissé place à la mode et au design. Le quartier est d’ailleurs particulièrement fréquenté au mois d’avril, puisqu’il devient l’épicentre de la Design Week, le « off » du Salon du meuble. Leur appartement calme et lumineux d’environ 100 m2 s’inscrit dans un bâtiment construit au début des années 20. L’objectif de la rénovation, qu’ils ont suivie personnellement, était de respecter autant que possible l’identité historique de l’espace, en préservant les matériaux d’origine et la logique de distribution des pièces. Les sols ont fait l’objet d’une réfection, révélant de jolis carreaux de ciment, un parquet en bois ainsi que des dalles de terrazzo très sophistiquées dans le couloir. La grande cuisine est la première pièce à témoigner d’une nostalgie d’un certain âge d’or milanais. Au sol, Kim Ventura a, par exemple, restauré la « cementine » d’origine :

Page de gauche La cuisine, avec ses carreaux de ciment typiques et sa carte d’école fixée au mur, diffuse une atmosphère au charme lié à un passé, source évidente d’inspiration pour Paolo. Une double ouverture donnant sur le salon a été conservée du plan d’origine. Ci-dessus Dans le salon, l’attraction principale exercée sur les visiteurs vient de la vitrine en verre qui conserve la collection de Paolo Ventura. On y trouve de nombreuses pièces du futurisme italien, mais aussi de l’Allemand Joseph Beuys et de l’artiste américain d’origine roumaine Saul Steinberg.

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Ci-contre Le couloir, avec ses élégantes dalles de terrazzo et ses portes d’époque, accueille la bibliothèque. Page de droite Dans le salon, le buffet en bois présente un vase de Gio Ponti et une sculpture de l’artiste cinétique Enrico Castellani, quelques pièces appartenant à la collection d’art du couple.



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des carreaux de ciment associant le noir, le rouge et le gris, que l’on trouve dans toutes les maisons populaires de Milan. Elle a également choisi de les assembler elle-même, dans le respect de la tradition. Au mur s’afiche une carte ancienne de l’Italie provenant probablement d’une salle de classe. Elle domine une table noire en bois fabriquée par la marque danoise Hay.

Salon habité Dans le salon, un parquet à « chevrons italiens », en chêne, réchauffe l’atmosphère. On y découvre, dans une vitrine vintage, la précieuse collection de Paolo Ventura, qui se révèle un grand admirateur du futurisme italien. Cette référence historique a d’ailleurs une importance considérable dans son travail. L’artiste a connu le succès dans des salons internationaux et ses photographies, associées de façon originale à de la peinture, laissent transparaître une certaine mélancolie. Son univers créatif s’inspire beaucoup d’images de la Première Guerre mondiale ou, plus récemment, de références métaphysiques. Armani/Silos, l’espace d’exposition de Giorgio Armani, qui a ouvert ses portes à Milan en suivant la tendance amorcée par la Fondation Prada, a d’ailleurs présenté, cet été, de nombreuses œuvres de Paolo Ventura. Toujours dans cette pièce, sur le buffet en bois, sont exposés d’autres objets d’art et, notamment, une sculpture d’Enrico Castellani – un plasticien célèbre appartenant au mouvement de l’art cinétique italien

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1/ On reconnaît la traditionnelle « cementine » recouvrant le sol de la cuisine. Un grand classique des maisons milanaises, voulu et reconstitué par la propriétaire des lieux. 2/ Dans la salle de bains, l’accumulation de pièces vintage imprègne de leur présence l’ambiance particulière qui y règne. Page de droite Dans le salon, la table qui sert de bureau est le modèle Cavalletto dessiné par Franco Albini pour Cassina dans les années 50. Affiche du documentaire sur Paolo Ventura, réalisé par Erik Van Empel.



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des années 60 –, un mobile de Bruno Munari et un vase sphérique imaginé par Gio Ponti dans les années 50. La table est le modèle Cavalletto, conçu par Franco Albini en

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1950 (produit par Cassina). Paolo Ventura l’a héritée de son père, Piero Ventura, qui était un célèbre illustrateur de livres pour enfants dans les années 70 et 80. Au-dessus, on peut contempler l’afiche du documentaire réalisé en 2015 par le Néerlandais Erik Van Empel sur le travail de Paolo. Les petits téléphones posés sur la table sont des prototypes issus de la collaboration de Kim avec Punkt, une marque suisse de produits électroniques connue pour son design épuré. À cette occasion, elle a partagé son savoir-faire avec le principal designer de l’entreprise, Jasper Morrison, dans le cadre d’un projet original de mobile destiné à la « digital detox » que prône le fabricant.

Mystère et Bauhaus Art et design sont donc partout présents dans ce logement, où la culture milanaise semble envahir les volumes. La chambre du couple est un espace coloré présentant des reproductions d’œuvres d’art et deux lampes Bauhaus des années 30, signées Christian Dell. Mais un certain style international se poursuit également dans la chambre de Primo, avec un bureau et une chaise cantilever. La salle de bains est le seul environnement sombre. Des objets, oscillant entre surréalisme et métaphysique, y créent une atmosphère tout à fait inattendue, à l’image du travail artistique de Paolo Ventura.

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1/ et 3/ Dans la chambre, une affiche futuriste de la collection de Paolo Ventura se rattache à la même période historique que la lampe Bauhaus de Christian Dell (à gauche). 2/ La salle de bains, seul espace sombre de l’appartement : une atmosphère mystérieuse évocatrice de l’œuvre de Paolo Ventura.



© LIVING INSIDE

À Hellerup (Danemark)


Page de gauche Sarah est entrepreneure et copropriétaire d’un restaurant. Son goût pour la décoration la porte à collectionner le verre, la céramique, les lampes et des objets d’art. Un mobilier de choix peuple aussi la maison qu’elle partage avec son mari. Dans le séjour, canapé Togo de Michel Ducaroy (Ligne Roset). Sur la table basse, nature morte de verre coloré et d’anciens chandeliers en laiton. Bougeoir en cristal Reflections Copenhagen. Ci-contre Dans le petit salon, les formes rondes rendent le décor organique et apportent calme et douceur. Canapé en velours bleu trouvé sur Lauritz.com. Faisant office de table basse, un tambour zébré dégoté dans un atelier de recyclage. La peau de zèbre au sol est le cadeau d’une amie rapporté d’Afrique. Au mur, œuvres de l’artiste danois Peter Holst Henckel. Au premier plan, lampadaire AJ d’Arne Jacobsen (Louis Poulsen).

Passionnée par les couleurs et les objets chinés ou rapportés de voyages, Sarah Sheikh Hjorth a composé, sur un fond immaculé, un foyer ardent. Sa villa, au nord de la capitale danoise, a quelque chose d’une caverne d’Ali Baba contemporaine. Dans un cocon à la sobriété toute scandinave, de nombreuses fenêtres y sont ouvertes sur le monde. Par Mette Kirstine Brinch / Photos Anitta Behrendt



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ette villa de 1936 avait du potentiel. Encore fallait-il des regards aiguisés pour lui rendre justice. Ç’a été tout le talent de Sarah et Adam Sheikh Hjorth. Ici, l’élégance du parquet en chevrons s’afichait aux pieds de grandes fenêtres, dont l’encadrement d’origine a été précieusement conservé. Là, un bel escalier tournant a retrouvé tout son lustre dans un hall d’entrée désormais accueillant. D’emblée, le couple a su que c’était dans cette villa qu’il ferait bon vivre. « Elle avait une âme chaleureuse et une histoire incroyable, mais personne n’en avait pris soin depuis trente ans. Comme elle avait fait ofice de maison close, il y avait de nombreuses salles de bains, mais pas de véritable cuisine. Le processus de rénovation a été long, mais ç’a été vraiment formidable de lui redonner vie et de la doter à nouveau d’une atmosphère », se souvient Sarah Sheikh Hjorth. Avec son mari, ils ont d’abord repensé l’agencement et créé notamment une cuisine. Sarah et Adam Sheikh Hjorth ont toutefois veillé à conserver des éléments anciens, tels que les sols, les fenêtres ou encore les vitraux des battants : « Nous voulions personnaliser la villa à notre goût, tout en préservant son âme et son histoire. Quand une maison a un vécu, cela doit se voir. Ce n’est pas grave si elle est un peu de travers. Les gens aussi sont imparfaits ! » explique la propriétaire.

Page de gauche La salle à manger prolonge le séjour. Table Big Irony de Maurizio Peregalli (Zeus). Tapis hérité du grand-père de Sarah. Sur la table : bol rose vintage et vase en cristal vert et jaune Reflections Copenhagen. La passion de Sarah pour la céramique (notamment marocaine) et le verre (ici plutôt italien) s’exprime sur les étagères de la bibliothèque en chêne. Suspension Glo-Ball de Jasper Morrison (Flos), comme dans l’entrée. 1/ Lorsque Sarah et Adam ont d’ailleurs découvert le magnifique hall d’entrée, ils sont immédiatement tombés sous le charme de son escalier pivotant. 2/ Pour la cuisine, le couple a choisi une création Nicolaj Bo en chêne massif. Appliques murales AJ d’Arne Jacobsen (Louis Poulsen).

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Le style de la rénovation se caractérise par des choix audacieux : un mobilier coloré, des tapis orientaux et de jolies pièces vintage souvent dénichées dans des marchés aux puces. Sarah est une véritable collectionneuse, qui adore que ressorte la patine du temps, qu’une histoire se révèle à la vue d’un objet. « Je collectionne toutes sortes de choses étranges. L’été, je vais chaque dimanche aux puces. J’en apprécie l’atmosphère, j’aime faire de bonnes affaires et discuter avec des gens d’origines différentes », conie celle qui est ainsi devenue particulièrement douée pour repérer un vase en cristal ou en verre de Murano.

Un héritage à mettre en valeur « Je ne me préoccupe pas de l’emplacement futur de l’objet que je dégote. Si j’aime quelque chose, je l’achète. C’est également très important pour moi de décorer la villa avec des pièces rapportées de vacances, et des peintures ou des meubles hérités de ma famille. J’apprécie tout particulièrement nos tapis orientaux, qui me viennent de mon grand-père. Il a quitté le Pakistan en 1959 pour s’installer à Copenhague, où il a alors ouvert une boutique de tapis. Je les trouve très beaux, et je les chéris d’autant plus qu’ils

Page de gauche Dans le living, un très accueillant tapis pakistanais (autre héritage familial) crée un cadre propice au confort dans le décor de cet intérieur moderne aux surfaces immaculées. Table basse Alanda de Paolo Piva (B&B Italia). Fauteuil Bachelor de Verner Panton (Fritz Hansen) trouvé sur Lauritz.com. 1/ Dans le petit salon, le vase est un souvenir rapporté d’Essaouira au Maroc. L’oreiller aux langoustes a été déniché au Beau Marché, une boutique de Copenhague. 2/ La descente d’escalier du premier vers le rez-de-chaussée, avec toujours, tel un mantra, la suspension Glo-Ball de Jasper Morrison (Flos).

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renferment une partie de l’identité de ma famille », conie Sarah. L’importante collection de céramiques marocaines et les tapis apportent de plus une touche d’exotisme qui vient pimenter la simplicité et la quiétude régnant à l’intérieur de la villa. Sarah Sheikh Hjorth aime aussi particulièrement les couleurs. Ainsi, les meubles et les objets bigarrés lui font souvent de l’œil. Et, si cela ne tenait qu’à elle, il y aurait davantage de parois multicolores dans la villa… « Mon mari me laisse une grande liberté pour la décoration, mais il doit parfois ixer des limites. Sinon, je serais du genre à peindre les murs en rose et vert menthe. J’utilise les objets et les couleurs pour façonner des ambiances. Ce qui nous entoure inluence notre état d’esprit et nous procure des sensations. C’est ce qui me fascine le plus dans la création d’espaces », poursuit-elle. Le couple est également passionné d’art et se rend souvent dans des expositions en quête d’inspiration. « L’art joue un rôle essentiel dans notre décoration, car nous considérons que les murs doivent être des sources d’interactions et d’inspiration. L’art nous pousse à nous poser des questions, à prendre quelques instants pour réléchir sur les choses et sur la vie. Il contribue aussi à apporter de la vie dans un foyer », conclut Sarah Sheikh Hjorth. Et à le rendre plus inspirant, sans aucun doute.

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Ci-dessus Au premier étage, le couple a fusionné deux pièces pour en faire une chambre à coucher avec dressing. Les murs sont peints dans deux teintes de bleu, créant un effet de profondeur. Au sol, des souvenirs chinés lors de voyages ou aux puces. Chapeau du Costa Rica, où Sarah et Adam possèdent une maison d’été. Sous le chapeau, l’ancien coffret de beauté de la grand-mère de Sarah.



À Noto Comme un décor de théâtre, avec ses façades, ses places et ses églises en pierre rose dorée, Noto affiche une allure aristocratique. Fasciné par le lieu, un jeune couple redonne vie à un ancien palais baroque, épaulé par l’architecte niçois originaire d’Italie Piercarlo Dondona. Par Ellia Ascheri / Photos Didier Delmas pour IDEAT


Page de gauche Le fauteuil Form de Piero Lissoni (Kartell) intègre un salon dont les carreaux de ciment ont été conservés. Enceinte Planet vintage (Elipson). Ci-contre Enchâssée entre de hauts murs, la courette intérieure apporte fraîcheur et silence l’été. Le lieu est pensé pour que l’on s’y retrouve au petit déjeuner en toute intimité ou bien, plus tard, lors d’un apéritif entre amis. Au mur, faïence fabriquée artisanalement par Cottolupica (Cottolupica.it). Table et chaises de brocante.


Ci-contre L’atmosphère est détendue dans la pièce à vivre qui réunit tradition et modernité. Souvenirs de vacances, enceinte Planet vintage (Elipson) et cactus voisinent. Page de droite 1/ Dans le séjour, la table sur mesure en acier et marbre blanc signée PCDA s’entoure de chaises originales de Charles et Ray Eames (Vitra). Suspensions Douilles (Zangra), interrupteurs en Bakélite THPG, lampe orange Nesso de Giancarlo Mattioli (Artemide) et fauteuil Form de Piero Lissoni (Kartell). Au mur, souvenirs de vacances et iconographies religieuses. 2/ Table basse créée par l’agence PCDA.


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u sud de Catane, dans une région où abondent oliviers et amandiers, Noto représente le plus bel exemple d’architecture baroque de Sicile. Le plan actuel de la ville, qui date de la in du XVIIe siècle, a été élaboré à la suite d’un tremblement de terre. Accrochée à lanc de colline, sur un site impressionnant, la cité se déploie d’est en ouest pour mieux accueillir le soleil, du matin jusqu’au soir. L’implantation urbaine suit un tracé linéaire qui se développe autour de trois rues parallèles. « Aujourd’hui, la force de Noto réside dans sa position stratégique : en pleine nature avec la mer à proximité », explique l’architecte Piercarlo Dondona, de l’agence PCDA de Nice. Il connaît bien la région, car il a réalisé les travaux de restructuration de l’un de ses palais. Cette fois, il intervient pour un jeune couple : elle est passionnée de design et d’architecture ; lui est antiquaire. Ce sont des amis qui leur ont fait découvrir l’endroit, lors d’un séjour, à la belle saison du printemps : amandiers en leurs, ciel bleu, mer bordée de sable in à n’en plus inir, cuisine du soleil… tout un art de vivre qui fait l’éloge de la douceur et de la lenteur. Leur projet a pris forme peu à peu : « Une maison de vacances facilement accessible en avion et simple à gérer. » Après plusieurs séjours, ils ont trouvé ensemble, au cœur de la ville, cet ancien palais baroque resté inhabité pendant trente ans ; aussitôt le charme des vieilles pierres a opéré. Lors de la restructuration, garder l’esprit des lieux leur est apparu comme une évidence. Complices avec Piercarlo Dondona, ils ont revisité la distribution des espaces, tout en apportant davantage de lumière à l’intérieur. Les volumes et les ouvertures ont été maintenus ainsi que la plupart des sols en carreaux de ciment et en terrazzo ; seul le sol de la partie nuit

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1/ et 2/ Très présents, des objets d’antiquaires et de brocantes habitent l’espace. 3/ Tout en longueur, la cuisine donne sur la pièce à vivre : plan de travail en marbre de Carrare, éléments Siemens, appliques et suspension Zangra et étagères sur mesure. 4/ Détail de la chambre de Gilda, la fille du couple. Ci-contre Dans la chambre principale prédominent le blanc et la lumière. Posé au centre de la pièce, le lit est orienté vers la fenêtre ouverte sur les toits. En guise de tête de lit, la console en maçonnerie plâtrée. Sol en céramique artisanale. Chaise Wire DKR des Eames (Vitra), miroir ancien, linge de lit BHV.


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a été remplacé par des dalles artisanales. « Nous “savourons” ininiment cette maison ! Ici, on n’a pas à se protéger du froid ! On acquiert même très vite d’autres modes de vie, par rapport à l’espace, aux horaires ; on expérimente le lieu dans la détente, dans la disponibilité », conie le couple. Auparavant, avec leur ille Gilda, adolescente, ils choisissaient plutôt, pour les vacances, des destinations lointaines : l’Afrique, l’Inde... Et puis, une envie s’est imposée : s’établir, l’été, dans un même endroit, y retrouver des amis, se laisser bercer par les habitudes dans un contexte devenu familier… Ainsi, pour le moment, les voyages au bout du monde sont mis entre parenthèses, mais dans la maison de Noto en surgissent des réminiscences : des images et des objets liés à l’iconographie hindoue, des souvenirs du désert... « Ces pièces s’accordent bien avec l’esprit naïf des images sacrées très présentes en Sicile, certaines trouvées dans la maison, d’autres dans des brocantes », fait remarquer le propriétaire. À l’intérieur, on a voulu exalter la lumière et l’espace. Quelques icônes du design voisinent avec du mobilier sur mesure, comme la table de repas, réalisée sur place et signée PCDA, ainsi que la consoletête de lit. L’espace à vivre, où tout se passe, donne sur un balcon peuplé de succulentes. Les plantes grasses servant de il rouge puisqu’elles s’invitent à l’intérieur ; on en repère dans chaque pièce. Tout en longueur, la cuisine a été aménagée dans l’ancien couloir et communique avec le séjour. La chambre parentale, toute blanche et d’esprit monacal, accueille un lit central, installé face à la fenêtre ouvrant sur les toits. « La circulation se fait aisément, chacun peut s’isoler ou se retrouver dans les espaces communs. L’idée du repos et du farniente est palpable partout », fait remarquer Piercarlo Dondona : un esprit de vacances assumé.

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1/ et 3/ Revisitée, la salle de bains conserve quelques traces d’antan, comme les mosaïques blanches et le lavabo. Robinets « Classiques » (Horus), applique Conran Shop. 2/ Simple et romantique, la chambre de Gilda, une adolescente passionnée de sport aquatique. Suspension de chez Zita Vito, à Nice. Linge de lit BHV. 3



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Idéale pour une villégiature aux accents rétro, la « Résidence Belle Île » est située sur une promenade qui fait face à Bellagio. Un immense parc à la tonalité exotique l’entoure.


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À Côme

Dans un ancien grand hôtel dont les origines remontent à la toute fin du XIXe, l’appartement de Julia Aulenbacher allie à une palette de couleurs inspirée des paysages entourant le lac de Côme une sélection de mobilier italien extrêmement raffinée. Au cœur de la végétation, sur des rives romantiques, la frontière entre l’intérieur et l’extérieur y est devenue objet de création. Par Marzia Nicolini Photos Alessandro Ianniello

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ans le cadre enchanteur des rives du lac de Côme, entourée de palmiers séculaires luxuriants et de prairies, la résidence qui accueille l’appartement de Julia Aulenbacher offre des points de vue exceptionnels sur l’étendue d’eau. Née en Allemagne, la décoratrice aux longs cheveux blonds et à l’allure élégante est le parfait exemple de l’étrangère tombée follement amoureuse de l’Italie. Si sa mère était d’origine allemande, son père était, lui, américain, et photographe de son état. Parmi le mobilier de sa maison d’enfance, rassemblé en grande partie par son père, se retrouvaient certaines créations de designers comme Harry Bertoia et de nombreuses pièces aujourd’hui considérées comme emblématiques et intemporelles. Une inspiration puissante. « J’ai grandi à Francfort dans un foyer assez inventif et j’allais régulièrement à New York ou sur les côtes est et ouest des États-Unis, conie-t-elle. Très tôt, j’ai su que je voulais travailler dans un domaine créatif. J’ai donc étudié le design et l’architecture d’intérieur à Wiesbaden, en Allemagne, puis à San Francisco, où mes parents s’étaient rencontrés dans les années 60. L’un de mes premiers contrats fut d’imaginer les vitrines de Ralph Lauren, à New York. Et, en 2007, je me suis sentie prête à créer ma propre agence de design pour une clientèle résidentielle haut de gamme de New York, des Hamptons, de Los Angeles et des Bahamas. » Mais ses racines européennes l’attirent irrésistiblement vers le Vieux Continent. « Quand on m’a proposé un très beau projet pour une grande clinique dentaire spécialisée dans les soins aux enfants, à Francfort, j’ai décidé de revenir en Allemagne, tout en gardant des liens avec mes clients américains. Francfort est une ville extraordinaire : sa clientèle est internationale, ses musées, nombreux, et son paysage artistique, exceptionnel. Toutefois, pour trouver l’inspiration, je me tourne plutôt vers l’Italie et la France. Et mes voyages réguliers

Page de gauche L’entrée de la résidence donne le ton, en témoignent la qualité des ornementations de la porte et l’encadrement. L’ouverture vers un univers que Julia Aulenbacher a su s’approprier tout en le transformant. 1/ Dans le séjour couleur « rose de plâtre » – peinture Setting Plaster de Farrow & Ball –, à côté du canapé Bodema, un beau rideau en velours rouge complète un décor théâtral et romantique. Table basse italienne des fifties achetée dans l’une des adresses préférées de Julia à Berlin : Firma London. Le miroir au-dessus du canapé reflète la fenêtre donnant sur le parc : c’est une pièce vintage italienne trouvée chez .TO.DO, à Milan. La lampe murale turquoise en forme d’éventail japonais est du studio Servomuto, à Milan. Au sol, le plancher en résine noire Elekta est l’une des fiertés de Julia. 2/ Dans la salle à manger, les panneaux de bois sont laqués en Farrow & Ball Green Blue. Autour de la table vintage en teck, les chaises .TO.DO sont recouvertes d’un tissu Karin Sajo. Suspension dorée chinée.

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dans le Sud m’ont permis de découvrir le lieu idéal pour installer ma résidence secondaire : la commune de Tremezzina, au bord du lac de Côme, à seulement une heure de Milan. » Dans cette nature paisible non loin de la ville, Julia retrouve le temps de vivre. Elle partage donc désormais sa vie entre l’Allemagne et l’Italie, en y travaillant et en savourant ce que ces pays ont à lui offrir. Elle voyage aussi régulièrement là où les projets de décoration la mènent.

Se fondre dans la nature Cette maison près du lac fut un vrai coup de foudre. Sa propriétaire aime d’ailleurs à le répéter : « J’en suis tombée amoureuse simplement après avoir vu une photo de la façade dans la vitrine de l’agent immobilier. Et j’ai été confortée dans mon choix lorsque j’ai appris que le bâtiment, construit en 1896, s’appelait “Résidence Belle Île”, comme l’île française où j’ai passé la plupart de mes vacances d’été étant enfant. » Cet ancien grand hôtel est aussi situé à deux pas de la ville de Bellagio : « On peut se fondre dans les couleurs pastel du lac ou ressentir l’humeur de la nature quand il fait gris, depuis le restaurant, en contrebas, ou depuis le parc de palmiers de la résidence. » La photo de l’agent immobilier n’avait d’ailleurs pas menti : « Lorsque je suis entrée et que j’ai vu le panorama offert par les trois grandes fenêtres, je me suis tout de suite sentie chez moi. Autour, tout était vert et plus de 60 palmiers me saluaient depuis le parc. J’ai fait complètement abstraction de la déco, car le potentiel principal de l’appartement résidait de toute façon dans son emplacement. » De fait, la rénovation s’annonçait importante : « Les 60 m2 étaient recouverts de couleur marron. Murs marron, sols stratiiés… Je savais qu’il

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Ci-dessus Vu depuis la cuisine, « le paravent en bois et en acier est la seule pièce que j’ai conservée pendant la rénovation. Je l’ai transformée en bibliothèque de chaque côté », explique Julia. Au premier plan, à droite, le carrelage graphique est signé India Mahdavi (Bisazza). 1/ Ambiance tropicale dans le parc de 5 000 m2 qui s’étend autour de la maison et offre une vue spectaculaire sur Bellagio et le lac. 2/ Une note exotique que vient souligner la présence de ce perroquet posé sur une pile de livres et dégoté chez Funky Table, à Milan. 3/ « Le service à thé ancien avec lequel je commence toujours ma journée a été trouvé dans un magasin d’antiquités en Allemagne. » 4/ « J’aime beaucoup les affiches vintage notamment le graphisme, des années 20 aux années 70. »


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Page de gauche Dans la salle de bains, Julia a combiné la mosaïque vert foncé d’Hisbalit avec le papier peint La Havane (Nobilis). La robinetterie provient de la manufacture italienne Bugnatese et le meuble doré Componibili est signé Anna Castelli (Kartell). Appliques murales en laiton du studio Area (Lisbonne). Miroir réalisé sur mesure par le menuisier de Julia. Ci-contre Le lit de jour en teck est recouvert du tissu Margaritas (Dedar) et de traversins en cachemire rose pâle (également de chez Dedar). Tabouret de la collection « Kartell Goes Sottsass – A Tribute to Memphis » (Kartell). Le tableau est signé d’un artiste du lac de Côme, dont Julia dit : « Je l’ai acheté à l’ancien propriétaire, dont le père était un merveilleux collectionneur d’art ainsi qu’un photographe. »


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fallait tout changer, à l’exception des magniiques fenêtres d’origine. » Julia Aulenbacher a donc pratiquement tout transformé, hormis un détail qui avait été ajouté dans les années 70 : « C’est un séparateur de pièces en acier et en teck, qui allait parfaitement avec le concept que j’avais en tête pour les lieux. » Pour le reste : papiers peints, cuisine, salle de bains… tout a été rénové. Car même les jolis sols en terre cuite d’origine de la salle d’eau avaient été recouverts dans les années 70 par 1 cm de ciment. Trop endommagés, ils ne pouvaient retrouver leur splendeur d’antan. « J’ai donc choisi le sol de mes rêves : une résine noire et lisse. »

Des extensions du panorama Une intuition l’a conduite à créer une ambiance idéale : « Je savais que la palette de couleurs devait s’inspirer des nuances du lac, de ses couchers de soleil, de sa lore et de sa faune. » Les différentes pièces donnent ainsi le sentiment d’être des extensions du panorama. « On retrouve des éléments de l’extérieur à l’intérieur, à travers tissus, matériaux et teintes des murs. » Et la lumière naturelle vient métamorphoser l’espace. Le matin, les nuances de vert lui confèrent une ambiance calme, rafraîchissante, toujours paisible, « qui aide à garder les pieds sur terre ». L’après-midi, le soleil irradie. L’appartement étant situé non loin de la Brianza, région la plus réputée en matière de fabrication de mobilier, il est rapidement devenu évident pour Julia qu’elle n’allait utiliser que des pièces italiennes, neuves ou vintage. Elle a aussi accordé une certaine place au sur-mesure et pour cause : elle a elle-même dessiné la cuisine ainsi que le lit aux quatre pieds surélevés. « Je les avais en tête depuis un moment, mais j’attendais de trouver le lieu idéal pour leur donner vie. » C’est désormais chose faite.

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Dans la chambre : « Mon rêve a toujours été d’avoir un lit avec quatre colonnes, alors j’ai conçu ce modèle et l’ai fait réaliser par mon charpentier. » La quincaillerie en laiton a été trouvée dans une petite boutique près du marché Paul-Bert-Serpette, à Paris. Suspensions Ebb & Flow (Danemark). Tables de chevet provenant d’un antiquaire de Côme et datant de la fin des années 1890. Celle de gauche est recouverte du plateau Basile de Sarah Lavoine. Le tissu de la tête de lit vient de la maison Le Manach, le couvre-lit, de chez Funky Table (Milan) et la couverture en laine vert foncé, du magasin spécialisé préféré de Julia à Francfort, Blanketstore.de.


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© LIVING INSIDE

Ci-contre « Mon véritable rôle est d’organiser pour mes hôtes un moment à part, dans la joie et une atmosphère détendue. » Page de droite Dans le salon voisinent une table basse en bois, récupérée dans la rue, une lampe Doll (posée sur la pile de livres), de la designer Ionna Vautrin (Foscarini), une suspension vintage achetée à Turin et des fauteuils fifties d’occasion, retapissés de tissu artisanal.


À Turin

En plein centre-ville, Isabella Giunto a transformé une ancienne usine en un chaleureux salon destiné à accueillir divers événements. Avec son mobilier vintage et d’occasion, cet espace, où l’on se sent d’emblée chez soi et où le subtil raffinement de sa propriétaire transparaît, a beaucoup à raconter. Par Marzia Nicolini / Photos Alessandra Ianniello



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l y a quelques mois encore, le Salotto Buono, à Turin, était un grand atelier désaffecté et se résumait à de grands espaces, à des fenêtres industrielles et à des sols en ciment. Jusqu’au jour où Isabella Giunto, organisatrice d’événements et passionnée de stylisme et d’ameublement, l’a découvert et en est alors littéralement tombée amoureuse. Il faut reconnaître que le cadre est exceptionnel : cet atelier offre le charme d’un ancien bâtiment industriel tout en étant situé en plein cœur de la ville, tout près de la Piazza Cavour, dans l’un des quartiers les plus élégants. Isabella a eu l’idée de donner vie à un lieu que l’on pourrait louer une heure, une après-midi ou une soirée, qui pourrait accueillir un déjeuner professionnel, un brainstorming créatif ou un cours de musique. Peu importe. Ce qui comptait, c’était que les hôtes puissent proiter d’un intérieur accueillant où ils se sentiraient chez eux, dans un espace pratique, lexible, facile à aménager et, si nécessaire, aisément adaptable. Isabella possède un tempérament volcanique et ne commet aucune faute de goût. Élégante, elle nous ouvre les portes de son salon urban-chic et commence spontanément à nous parler d’elle : « J’ai un parcours éclectique. J’ai commencé par travailler dans le commerce, puis je me suis intéressée à la céramique, au raku exactement, une technique japonaise que j’ai longuement étudiée et dont la cuisson se fait à basse température. Il y a quelques années, riche de toutes ces expériences et alors que je parcourais les allées du Fuorisalone de Milan, j’ai eu l’idée d’un lieu urbain destiné à de petits groupes, avec un intérieur chaleureux qui pourrait accueillir vraiment tout le monde. »

Page de gauche Notre hôtesse, Isabella Giunto, porte une jupe Prada et une blouse Kristina Ti. Ci-dessus « Ce que j’attendais de mon ébéniste : qu’il construise une cuisine vaste et très fonctionnelle. En ce qui concerne le plan de travail, je voulais une reproduction de la table que j’utilisais lorsque je faisais de la céramique. Solide, en bois, large : ainsi vous pouvez vous amuser en cuisinant ! » À cette fin, cet espace est équipé des meilleurs accessoires KitchenAid.

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L’espace principal du Salotto Buono est un volume ouvert décoré avec goût et meublé de pièces vintage : « J’adore chiner des éléments isolés, originaux et anonymes », raconte Isabella Giunto. Parmi eux, un sofa sixties dégoté au marché aux puces (« Il était dans un très mauvais état, je l’ai donc nettoyé puis recouvert d’un tissu d’ameublement trouvé au magasin Avigdor, à Turin »), une table basse (« achetée à mon coiffeur ! »), une table en bois acquise auprès d’un fleuriste, un ensemble de chaises découvertes au grand marché aux puces de Balôn, dans le centre-ville, un miroir trouvé sur eBay et une suspension Eclissi Globe Mid-Century de Carlo Nason (Mazzega)…



Ci-contre Isabella reçoit dans son « salon » comme à la maison, mais avec le souci de faire vivre à ses hôtes un moment authentique, serein et joyeux : une pause dans le quotidien. 1/ « J’aime les objets sans marque comme cette lampe, achetée sur le site Mood ! » Les deux vases ont été dessinés et fabriqués par Luca Tripaldi, qui dirige son propre atelier à Turin. 2/ et 3/ « J’aime soigner la décoration de la table afin d’offrir un parfait petit déjeuner, déjeuner, goûter ou dîner. Je mélange régulièrement céramique japonaise et vaisselle, bols et vases vintage italiens », précise Isabella. 4/ Duo de fauteuils vintage.


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Isabella se souvient de l’excitation qu’elle a ressentie en découvrant ce grand espace : « C’était une boîte vide, qui ne demandait qu’à être réinventée. Je me suis dit que cette page blanche était l’occasion à saisir pour laisser parler ma créativité, en imaginant un style et une décoration qui seraient parfaitement à mon image. » Quelques travaux préalables et structurels ont, bien sûr, été nécessaires : créer des sanitaires, installer le chauffage et l’électricité notamment. Aujourd’hui, l’espace de 70 m2 comprend une spacieuse salle à manger bordée d’une cuisine contemporaine sur mesure, essentiellement composée de bois clair, mais aussi un étonnant jardin d’hiver, une respiration inattendue, pleine de charme. Le choix des meubles, des couleurs et des accessoires crée une telle harmonie et rend ce lieu si chaleureux qu’on s’y sent vraiment bien. Dans un cadre laissé volontairement brut, en conservant les matériaux d’origine et l’architecture industrielle, Isabella Giunto a ajouté de nombreuses pièces vintage, « dénichées au il des ans dans la rue, au marché aux puces, dans des boutiques spécialisées en pièces modernistes, chez des leuristes ou dans des dépôts-ventes ». Cette collection personnelle, qui suit la tendance actuelle du vintage, témoigne avant tout d’un véritable amour pour les objets qui ont une histoire : des fauteuils des années 50, recouverts de tissus chamarrés, aux vases en céramique en passant par les miroirs anciens ou par les suspensions en verre, chaque élément du mobilier devient à la fois un protagoniste et un témoin silencieux des petits déjeuners, dîners et autres réunions éphémères.

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1/ « J’aimais l’idée de quelques détails opaques et sombres en résine : il y a donc un travail des contrastes avec les bois couleur miel. » 2/ Aloe vera dans la partie végétalisée du Salotto pour une respiration inattendue.


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© LIVING INSIDE

Ci-contre Le coin salon accueille un lampadaire noir et blanc de 1955, dessiné par Giuseppe Ostuni (Oluce), un fauteuil années 30 en bois cintré d’Alvar Aalto, une bibliothèque de Pierre Chapo, une rare lampe sur pied rouge à trois bras d’Angelo Lelli (Arredoluce), mais aussi, au premier plan, une sculpture ronde en marbre noir de Mazy, de Piet Van Loocke. Page de droite Dans l’espace dévolu aux repas, sculpture bleu, noir et rose Le Prince (1982), de Pierre Caille. Lampe Stilnovo, table Tulip avec plateau de marbre d’Eero Saarinen (Knoll) au milieu de chaises de Maarten Van Severen (au fond, à droite), Christophe Gevers (au fond, à gauche), Léon Stynen (chaise en bois 58, à gauche) et Vincent Strebelle (premier plan, à droite).


À Bruges Le collectionneur et passionné d’art et de design Dries Vanlandschoote nous ouvre les portes de sa fascinante maison située au cœur de la capitale de la Flandre-Occidentale. Il y abrite des œuvres d’art et des créations emblématiques originales dans un décor très lumineux et minimaliste. Par Marzia Nicolini / Photos Jan Verlinde



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l est des parcours captivants... Comme celui de Dries Vanlandschoote, 35 ans, qui a toujours évolué dans le monde de l’art. Il le raconte lui-même : « Très jeune, j’ai commencé par collectionner des céramiques, activité qui s’est rapidement transformée en chasse quotidienne, rythmée par des ventes et achats incessants. » En 2011, Dries ouvre sa première boutique. Il vend alors principalement des céramiques vintage issues des célèbres ateliers avant-gardistes lamands (il compte d’ailleurs parmi les premiers à avoir reconnu leur beauté et à s’être constitué une collection). Bientôt, il explore de nouveaux horizons et commence à acquérir des meubles pour sa boutique, plus particulièrement des pièces dessinées par les architectes Willy Van der Meeren et Friso Kramer. « Je me place toujours du point de vue du collectionneur et non du marchand. Il faut dire que cela m’amuse énormément de faire des recherches dans des livres ou de vieux catalogues... » Située au cœur de Bruges, sa maison témoigne de sa plus grande passion : les œuvres d’art, parmi lesquelles vivent aussi son épouse et sa ille pour qui rien n’est plus normal que d’être entourées de formidables créations… Par exemple, la table de la salle à manger côtoie une sculpture grandeur nature du céramiste Pierre Caille, tandis qu’au centre du salon trône une imposante maquette de l’artiste Renato Nicolodi. « Avant nous, un ami habitait cette maison. Comme toujours, nous sommes partis d’une décoration initialement minimaliste et épurée, avant d’ajouter des objets, lentement mais sûrement... jusqu’à ce qu’il y en ait trop. Quand c’est le cas, nous retirons généralement la plupart des pièces, pour inalement recommencer », rapporte le maître des lieux. Cette manière de procéder, plutôt naturelle, est très enthousiasmante pour un homme comme Dries, qui aime chiner et ne se lasse pas de découvrir des objets précieux. « Cette petite maison typique de Bruges a été rénovée de fond en comble en 2000. Ses trois chambres, son grand espace de vie, son garage et son jardin offrent tout ce que l’on peut souhaiter », commente l’heureux propriétaire. Si l’art et le design y occupent une place de

Page de gauche Le salon en face du jardin abrite un sofa Diesis, en cuir camel, d’Antonio Citterio (B&B Italia) et une chaise longue Grasshopper (1968) de Jørgen Kastholm et Preben Fabricius (Kill International). Ci-dessus La sculpture multicolore Le Prince (1982), de Pierre Caille, veille sur la table Tulip d’Eero Saarinen, elle-même dominée par une suspension Stilnovo. Ensemble hétéroclite de chaises de Maarten Van Severen, Christophe Gevers, Léon Stynen et Vincent Strebelle.

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Ci-contre Sculpture anthropomorphe (1963) en cÊramique de l’artiste belge Pierre Caille. Page de droite Paire de fauteuils de jardin Lido (1936) de Battista et Gino Giudici (Fratelli Giudici).



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choix, l’intérieur est également agréable à vivre grâce à la lumière du jour, très présente. Et Dries de décrire combien la maison est lumineuse : « En été, on a l’impression d’être dehors. Quant au jardin, nos amis l’adorent. Ils viennent y proiter de la clarté jusqu’à 20 heures. » En résumé, cette maison est un havre de beauté. « À la fois marchand et collectionneur, je suis toujours en quête d’objets qui se démarquent. Nous rapportons chez nous des pièces que nous sommes censés vendre, mais c’est parfois presque impossible, parce que nous en tombons vraiment amoureux. À titre personnel, cela fait dix ans que j’accumule de l’art belge, que j’achète soit à des collectionneurs privés, soit lors de ventes aux enchères. » Une passion que Dries aime vivre en toute discrétion : « Nous exposons ici une petite partie de notre trésor, le reste étant bien protégé dans l’entrepôt de la galerie. C’est particulièrement le cas des tableaux, qui ont tendance à monopoliser l’attention et à attirer tous les regards sur une seule partie de l’espace. Lorsqu’ils sont trop nombreux, cela peut rendre fou ! » précise Dries. C’est une activité qui n’est pas toujours facile à gérer : « Nous récupérons sans arrêt de nouvelles œuvres. Il nous arrive donc de changer tout un mur ou toute une partie de la maison. Mais il est impossible de déplacer le Panopticon II, la grande maquette en béton de Renato Nicolodi ; nous avons un véritable monument au milieu de notre salon ! » À noter que pour Dries, vivre avec des œuvres d’art a son utilité : « Cela me permet de découvrir progressivement la valeur artistique de ces pièces. Certaines gagnent à être admirées sur le long terme. » Enin, Dries a une véritable passion pour les chaises : « J’ai toujours aimé les chaises de qualité, surtout les modèles rares. Je les collectionne. Par exemple, celles de Léon Stynen : seules quelques personnes en détiennent. Même l’entreprise qui a acheté les droits de la 58 pour en faire une relecture (Bulo) n’en possédait pas. » En in de compte, le plus important, c’est l’histoire qui accompagne tous ces objets. Et Dries se souvient parfaitement de chacune d’entre elles.

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Dans la lumineuse chambre, lit de Pierre Chapo, chaise brune de Dom Hans Van der Laan (à gauche), chaise grise Zig Zag de Gerrit Rietveld (première édition Van de Gronekan). De gauche à droite, tableau à dominante grise (1958) du saxophoniste de jazz et peintre belge Cel Overberghe, puis deux tableaux (1992 et 1968) du peintre et graveur belge Luc Peire. Au sol, personnage en céramique (1963) de Pierre Caille. Lampe sur pied (1955) de Giuseppe Ostuni.


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Quinta Da Côrte Le Douro vu par Pierre Yovanovitch

En 2012, Philippe Austruy, déjà propriétaire de la Commanderie de Peyrassol, en Provence, et du Château Malescasse, dans le Haut-Médoc, tombe amoureux du domaine Da Côrte, au Portugal. À 150 km de Porto, 24 hectares de vignes et d’oliviers, cultivés dans les règles de l’art, qui offrent des vins profonds, à la minéralité exceptionnelle. Une pépite oubliée qui ne demandait qu’à être apprivoisée. Elle revit aujourd’hui en ayant préservé son âme grâce à la sensibilité de l’architecte d’intérieur Pierre Yovanovitch qui a créé le chai et aménagé la maison d’hôtes comme une demeure de famille pleine de souvenirs. Par Aurélie des Robert / Photos Jean-Marc Palisse

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Page de gauche La Casa vue de l’extérieur a gardé sa couleur locale. La terrasse pavée en pierres de schistes accueille une collection de pots vintage et réémaillés par le céramiste local. Ci-dessus Le salon-fumoir avec sa fresque au plafond réalisée sur mesure, fait également la part belle aux matériaux et au mobilier chinés et dessinés par Pierre Yovanovitch.


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près une restructuration du vignoble, c’est à la Quinta (ferme, en portugais) que Philippe Austruy a offert une véritable renaissance, coniée à l’architecte Pierre Yovanovitch qui signe là sa première construction. Les deux hommes se connaissent déjà, puisque Pierre Yovanovitch s’était vu conier le chantier de la Patinoire royale, à Bruxelles, la galerie d’art tenue par Valérie Bach, l’épouse de Philippe Austruy. Dans cette vallée du Douro, aux airs d’éternité et classée au patrimoine mondial de l’Unesco, où barques typiques rivalisent avec vieux villages et vignes centenaires, les deux hommes ont créé un lieu magique à l’identité forte, entre modernité et tradition, simplicité et rafinement, spectaculaire et fonctionnalité. En haut d’une route pavée escarpée, la Casa, devenue maison d’hôtes, se mérite. Avec ses volets anciens, sa façade d’un blanc immaculé et ses fenêtres ourlées d’un jaune ocre chaleureux, la bâtisse du XIXe siècle accueille le visiteur comme un ami dans une maison de famille. Les différents propriétaires y avaient successivement laissé leur marque. Une authenticité que Philippe Austruy a souhaité conserver, coniant à l’architecte d’intérieur Pierre Yovanovitch une rénovation tout en douceur. Ain que la Casa retrouve son éclat d’antan, il a opté pour des matériaux de la région : la pierre de schiste, le bois et les incontournables azulejos, jouent une partition aux couleurs des traditions locales. Les salons et les douze chambres, en passant par la cuisine, dévoilent des murs blanchis à la chaux et des plafonds peints de doux coloris pastel aux accents délicieusement rétro.

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Ci-dessus Vue sur les vignes de la vallée du Douro. 1/ L’une des huit salles de bains, tapissée d’une faïence artisanale locale. Tapis en jute, design Pierre Yovanovitch. 2/ Dans la cuisine-salle à manger, l’immense cheminée couverte d’azulejos et la table d’hôtes XXL, dont le plateau en faïence reproduit le paysage de la vallée du Douro (réalisé sur mesure par Laura Carlin), sont l’âme de la maison. Suspension Ballons, de Matteo Gonet (Triode), et chaises vintage en bois. 3/ La salle à manger du chai affirme son chic singulier avec une table en chêne et céramique, des chaises Monsieur et Mademoiselle Oops, le tout conçu par Pierre Yovanovitch. Suspension en verre soufflé et métal, design Pierre Yovanovitch, réalisée par Matteo Gonet. 4/ Chacune des douze chambres imprime son style. Ici, tête de lit, design Pierre Yovanovitch, lampe de chevet en osier et métal noir, Atelier Vime, lampadaire de Josef Frank (Suède, circa 1950).


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Petits salons intimes, bibliothèque chaleureuse chaulée de rouge brique ou encore salons de dégustation invitent à la détente dans une décoration hétéroclite. Un esprit « collection de famille », qui mêle avec bonheur pièces chinées, mobilier contemporain signé, français, italien ou scandinave, et créations exclusives de Pierre Yovanovitch.

Atmosphère mystique Mais le domaine avait surtout besoin d’un nouveau chai, pour accueillir sa production de vins rouges. Sous le crayon de Pierre Yovanovitch, un nouveau bâtiment a vu le jour. Pour édiier ces trois étages surplombant le spectaculaire panorama, il a d’abord fallu creuser sur vingt mètres, à même la pierre de schiste. Au milieu des voûtes immaculées s’élève un majestueux escalier carrelé de faïence artisanale locale. Pensé pour s’inscrire en parfaite harmonie dans le paysage, le chai offre des vues spectaculaires, idéalement cadrées sur la rivière. La chaux, le bois, le schiste et le béton forment un ensemble sans ioritures, dans une atmosphère presque mystique, créée par les puits de lumière stratégiquement positionnés par l’architecte d’intérieur. Un alliage précieux, scellé dans le porto et le vin, promesse d’une expérience authentique, unique et multiple à la fois, comme Philippe Austruy en a le secret. Le tout est sublimé par le travail d’orfèvre de Pierre Yovanovitch qui, s’il n’a cassé aucun mur, a su révéler la beauté cachée de cette belle endormie au bord du Douro.

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1/ L’espace de mise en bouteille est un véritable bijou architectural sous ses voûtes blanchies à la chaux. L’escalier en béton avec son garde-corps en tôle perforée noir mat prend toute sa dimension dans ce lieu immaculé. 2/ À côté, le salon de dégustation du chai souligne également le trait et la patte rigoureuse de Pierre Yovanovitch. Applique en verre et métal, sofa et ottomans en chêne et tissu, le tout signé de l’architecte d’intérieur et designer. Table basse en céramique et lampe Marsha en terre d’Irak, le tout Armelle Benoit pour Pierre Yovanovitch, R & Company.

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Imprimé Night Flower, collection « Monroe » (Little Greene).

Papiers peints & peintures Pour de bons motifs À une époque qui n’en finit plus de regarder dans le rétro, les créateurs revisitent les Années folles, sinspirent des motifs classiques du fruit, dessinent de vastes panoramas ou s’amusent avec les codes dadaïstes... Dossier réalisé par Marie Godfrain


Les années 20 n’en finissent pas d’exercer leur charme intemporel sur les créateurs de papiers peints, qui revisitent leurs codes à la fois luxuriants et graphiques, précieux et élégants. Une tendance similaire à celle observée dans le mobilier contemporain en velours et laiton.


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Page de gauche Collection « The Muse » (Zoffany). 1/ Rockfeller, collection « Quintessence » (Nobilis). 2/ Lotus BP 2063 (Farrow & Ball). 3/ Peacock, collection « Curiosa » (Arte). 4/ et 5/ Champagne & Cigarette, design Delphine Cauly (chez Woods Gallery). 6/ Pure Bachelors Button, collection « North Kindred » (Morris & Co). 7/ Woodblock Trail - Union, collection « Archives Trail » (Little Greene). 8/ Lines - Dark Blue (Ferm Living).

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Parce qu’ils sont synonymes d’été, de plaisir, de profusion, les fruits ont, cette saison, la faveur des créateurs de papiers peints. Leurs formes rebondies et leurs couleurs vives dynamisent un mur, mais ils peuvent aussi créer une partition plus apaisante quand ils sont stylisés.


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Page de gauche Plein été (Pierre Frey). 1/ Agua Parati Celadon (Christian Lacroix). 2/ #34, vieux rose (Atelier Mouti). 3/ Birds & Pomegranate, bleu sage (Morris & Co). 4/ Daiquiri, collection « Cosmopolitan n° 2 » (Nobilis). 5/ Frutto Proibito, design Fornasetti (Cole & Son, chez Au fil des couleurs). 6/ B-A-N-A-NA-S!, design Michael Angelo (FlavorPaper, chez Arte). 7/ Anaki, collection « Sandrine Alouf » (Au fil des couleurs). 8/ Amalfi Fresco (Graham & Brown).

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Exit le motif ! Place à un décor qui nous immerge dans un cadre naturel, plus ou moins stylisé, fantasmé… Avec cette tendance, le papier peint se rapproche de la fresque en donnant les pinceaux à des artistes capables d’engendrer des ambiances végétales pour adoucir la rigueur de nos intérieurs.


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2 Page de gauche Eden, Green (Rebel Walls). 1/ Rio Madeira (Casamance). © MARIA SJÖSTRAND 2/ Maravilloso (Formentera, chez Élitis). © STUDIO ERICK SAILLET 3/ Rio Gold, design Vito Nesta (Devon & Devon). 4/ Le Jardin aux oiseaux, magnifique décor panoramique de 220 x 250 cm (Ananbô). 5/ Giardino Segreto Scene 1 Delft, collection « Mandora » (Designers Guild). © JAMES MERRELL 6/ Collection « Picturebook », design Frann Preston-Gannon (Villa Nova).

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Dans le sillage de la redécouverte du mouvement dada, certains fabricants cultivent l’irrévérence et un goût pour le non-sens. Qu’ils louchent vers l’arty ou qu’ils réinterprètent les motifs dadaïstes, le papier peint surréaliste défriche de nouvelles voies stylistique pour nos murs.


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2 Page de gauche Potato/Lightbulb, design John Baldessari (Maharam). 1/ Nicchie, collection « Fornasetti II » (Cole & Son). 2/ Panneau Yùn, rose magnolia, collection « Balsam » (Tenue de Ville). 3/ Napoleon Bee (Timorous Beasties). 4/ Disparition, blanc, design Vincent Darré (The Invisible Collection). 5/ Extinct Animals (Moooi, chez Arte). © ANDREW MEREDITH 6/ Constellation 2, design Leslie David (Petite Friture). 7/ Jeux de dupes (Pierre Frey). © ANNE-EMMANUELLE THION

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ID-PAPIERS PEINTS FOCUS

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Née en 2005, la marque de papiers peints italienne s’est singularisée depuis ses débuts par une très forte créativité, aussi bien en matière de style que d’innovation technique. Elle persévère en 2018.

beaux relets chatoyants. Autre nouveauté : la seconde

Par Serge Gleizes

Kong) et d’un design narratif, ou par Studiopepe, agence

édition de la collection « Essential Wallpaper », présentée lors du dernier Salon du meuble de Milan. Elle réunit cinq lignes signées, entre autres, par André Fu, designer et architecte, auteur de l’hôtel The Upper House (Hong d’architecture intérieure et de conseil en création, fondée

grandissements, macro-images, répétitions de

par Arianna Lelli Mami et Chiara Di Pinto en 2006.

motifs, effets de matières, de marqueterie, de

Celle-ci, connue pour sa forte identité dans le domaine de

gravures, de bas-reliefs, de trames en 3D…

la mode et du design, réalise un travail à base d’origamis,

Wall&decò, c’est depuis le début toute la beauté et la

de plumes stylisées, de vagues et de dessins de bambous,

créativité du papier peint à matière. Pour preuve, trois

déclinés dans une palette allant du gris au rose pâle en

modèles parmi les nouveautés de la saison : Punk Re-

passant par le vert, le marron, le noir et le bleu.

loaded, inspiré de l’univers de l’électronique et du virtuel,

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décliné dans une palette de fuchsia, de violets et de bleus ;

Les clés d’une réussite

réinterprétant les codes de la mode, Colore vs Colore

La grande force de Wall&decò réside dans son bureau de

afiche de son côté tout un jeu de contrastes mixant

création et dans la diversité des personnalités qui le com-

tonalités chaudes et froides, vives et sableuses ; quant à

posent. « Trente-trois designers travaillent ici et nombre

Winter Elegance, c’est un clin d’œil à l’hiver, mélangeant

d’entre eux sont en free-lance », explique Christian Benini,

tons chauds, avec des roses et des beiges, et froids, avec

fondateur de la marque. Photographe portraitiste, lui a dé-

des bleus et des verts, le tout sur fond doré générant de

marré sa vie professionnelle dans la mode et la publicité,


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secteur qu’il abandonne peu à peu pour se consacrer à la

formes d’illustrations. C’est ce que démontrent les collections

décoration. Il crée Wall&decò en 2005, presque par hasard,

« Contemporary Wallpaper » ou « Essential Wallpaper »,

en constatant le potentiel décoratif d’une image qu’il avait

explorant maintes versions de textures et de matières. Autre

accrochée au mur dans son studio, pour une campagne

atout de la marque : sa très riche palette chromatique, à

publicitaire. L’année suivante, à Maison & Objet, il lance le

l’exemple des 35 couleurs de la gamme « Style Colors »,

premier support en vinyle, puis inaugure son siège social en

lancée en 2017. Enin, la maison sait aussi fabriquer des revê-

2008, ouvre son premier showroom à Milan en 2011 (qui

tements adaptés à la vie en extérieur. Dès 2012, la ligne « Out

s’agrandira et changera d’adresse en 2016), suivi de deux

System » propose ainsi des papiers peints pour les patios,

autres à Miami et à Singapour en 2013. Il poursuit : « Je

les terrasses, les porches et les façades. Testés en laboratoire,

connaissais certains de ces créateurs avant qu’ils ne colla-

ils sont résistants à la pluie, aux déchirures, aux chocs et à

borent avec nous. Ils sont tous de formation et d’univers

l’abrasion, consolident les revêtements qu’ils recouvrent et

très différents et avaient souvent déjà un joli parcours dans

s’appliquent aussi bien sur des surfaces en ciment que sur les

le design, l’illustration, la mode ou l’architecture. Cette di-

systèmes d’isolation par l’extérieur ou les murs peints. Même

versité est capitale, car chez nous, il s’agit de maîtriser aussi

propriété pour la gamme « Wet System », éditée en 2012,

bien le dessin au crayon que la peinture, l’impression que

avec des papiers adaptés aux cuisines, aux salles de bains, aux

la photo, le graphisme en 3D que la gravure. » En 2015, la

piscines couvertes et aux spas. Résistants au jaunissement,

marque développe le système d’impression Color Match…

aux produits d’entretien et à l’abrasion, ils s’appliquent sur le béton, le plâtre, le verre et même les carreaux de céramique.

Couleurs et matières par tous les temps

Bien diffusé en France (Au il des Couleurs, [10 sur dix], By-

Depuis le début, Wall&decò raconte des histoires inspirées

zance, Bains & Déco et B’bath), la marque récolte un succès

de la photographie, du dessin, du trompe-l’œil et de toutes

à la hauteur de sa singularité.

La deuxième édition de la collection « Essential Wallpaper » ne fait évidemment pas l’impasse sur les motifs, reliefs et textures. 1/ Modèle Kaze dessiné par Studiopepe. 2/ Modèle Zip dessiné par Christian Benini. 3/ Modèle Yumi dessiné par Studiopepe.

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ID-PEINTURES NEWS

Par Marie Godfrain

Assistant personnel

Histoire de nuances

Unis verts

Le choix de la bonne teinte à appliquer sur les murs n’a rien d’une sinécure, tous ceux qui s’y sont attelé peuvent en témoigner. Nous conservons donc souvent l’envie de repeindre notre intérieur à l’état de projet, repoussé à plus tard… Grâce à ses outils numériques et à ses accessoires malins, Dulux Valentine multiplie les services pour nous faciliter la tâche. Application permettant de visualiser immédiatement les couleurs dans son intérieur à l’aide d’un smartphone ou d’une tablette, testeur avec rouleau intégré pour effectuer des essais sur des portions de murs avant de s’attaquer définitivement à la pièce… Hors de question de repousser plus longtemps le chantier peinture. Merci, Dulux Valentine !

Il y a soixante-dix ans, un marchand de couleurs se lançait dans l’exploitation des carrières d’ocre de Roussillon, dans le Vaucluse, sous le nom de Société provençale du Blanc Fixe Ocres, et Couleurs. Sa descendante, l’entreprise Ressource, fidèle à cette histoire et spécialiste des tons pleins et peintures à effets, s’est associée à l’éditeur de linge Maison de Vacances pour enrichir son nuancier de chaux, sa troisième spécialité, et ainsi réveiller sa palette intemporelle. Rose bonbon, jaune acide, vert profond, orange coucher de soleil, argile humide… En tout, 77 teintes qui rappellent les textiles Maison de Vacances et qui se marieront à merveille… dans une résidence d’été ou ailleurs.

Pilier du patrimoine outre-Manche, le National Trust administre plus de 300 bâtiments et 200 jardins historiques des îles britanniques. Le fabricant de peinture anglais Little Greene s’est allié à cette association pour développer un nuancier de 31 verts, des plus acides aux plus suaves, des plus gris aux plus bleutés, tous issus du passé du royaume. Parmi les sources d’inspiration, la teinte originale du portail du jardin de Hill Top, la ferme de Beatrix Potter (auteure de Pierre Lapin), a engendré Sage & Onions, un vert vif, et le vert du petit pavillon en bois du terrain de croquet de Chartwell, le domaine des Churchill… est devenu Tabernacle. L’équipe de Little Greene a sillonné l’Angleterre à la recherche de ces verts historiques, réunis dans la collection « Green ».

Duluxvalentine.com

Ressource-peintures.com

Littlegreene.fr

EN BREF Supplément d’âme Il y a les modes, les goûts, l’humeur… mais pour choisir sa peinture, on peut désormais compter sur notre « ADN

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chromatique », c’est-à-dire l’ensemble des couleurs qui ont émaillé notre histoire personnelle. Le fabricant français Mercadier a mis en place un dispositif qui s’appuie sur une analyse

psychologique sur Skype, en réveillant les moments et teintes enfouis en chacun de nous. Étudiés par une équipe de coloristes qui synthétisent les infos, puis injectent leurs

préconisations dans l’algorithme créé par le mathématicien maison, ils servent à définir une couleur personnalisée… 139 € la consultation. Mercadier.fr


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Sur le mur (à gauche), tissu Domus (Rubelli). Chaise Rendez-vous du designer Gio Pagani, recouverte de velours Luchino (Rubelli). Lampe Portofino 5 de Servomuto.

Tissus Mariages heureux Trois grandes tendances donnent le ton des nouveautés textiles de la rentrée : urbaine, tout d’abord, avec des tissages sobres, des couleurs fondues et des imprimés discrets qui jouent avec la lumière ; graphique, ensuite, qui mélange rayures, impressions ethniques et dessins d’architecture réinterprétés dans un bain de couleurs et de fantaisie ; végétale, enfin, faisant de la nature l’éternelle inspiratrice des maisons de tissus qui retranscrivent faune et flore dans des dessins et des coloris fidèles, afin d’apporter à nos intérieurs un air d’évasion salvateur. Dossier réalisé par Serge Gleizes


Velours mohair aux tonalités profondes ou gravés de thèmes graphiques imitant la marqueterie, lin brut ou lavé aux déclinaisons pastel, damas aux couleurs flamboyantes, tissés main, fils bouclés, chenilles, jeux de fils mats et à reliefs, touchés doux, laines tricotées… autant de textures, de couleurs et de dessins pour évoquer au cœur des villes les terres lointaines.


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Page de gauche Canapé de la collection « Laurus ». Coussins des collections « Celtis » et « Laurus » (Larsen). 1/ Fauteuils recouverts de damas Brocatello, collection « Duomo » (Nobilis). 2/ Collection « Raas and Lila », design Doshi Levien (Kvadrat). 3/ Collection « Jaïpur » : faux uni à l’aspect pommelé, mais aussi effets de tissage à petits chevrons, nattés ou sergés, traité FibreGuard (antitaches) (Houlès). 4/ Sur le canapé, collection « Salone » en lin, coton et viscose. Voilages Twine (Jab Anstoetz Fabrics). 5/ Collections « Gael 2401 », « Amazonie » et « Aloé », inspirées de voyages à Zanzibar, à Khartoum et à Louxor (Créations Métaphores). 6/ Collection « L’Accessoire 2018 – Souvenir d’asphalt » : de gauche à droite, coussins Magic Circus, Chorus, Golden Rain, Bridget, Diamond et Dreams (Élitis).

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Rayures et impressions estompées, velours unis déclinés dans des tonalités gourmandes, graphismes fifties et thèmes naturels stylisés, jacquards, broderies abstraites, grands motifs géométriques… composent un univers graphique où se mêlent dans une harmonie équilibrée interprétations contemporaines, documents d’archives et tapisseries.


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Page de gauche Le sofa emprunte son revêtement à la collection « Rivoli ». Sur les fauteuils, collection « Derain ». Rideaux réalisés à partir de la collection « Vogue » (Manuel Canovas). 1/ Rideaux et papiers peints Cadencia. Chaises recouvertes de velours Folia Velvet. L’ensemble provient de la collection « Paloma » (Harlequin). Papier peint uni Kent Grey (Sanderson). 2/ Échantillons de la « Collection Numéro 23 », inspirée d’un élégant vestiaire masculin, en laine, velours de coton, toile de lin et crin tissé (Lelièvre). 3/ Pour le siège, collection « Fontainebleau ». Papier peint et couvre-lit de la collection « Baville ». Tête de lit de la collection « Colette » (le tout Nina Campbell pour Osborne & Little). 4/ et 5/ Extraits de la collection « Geronimo » en toile de jute et lin (Zinc Textile, The Romo Group). 6/ Modèle Block Party, inspiré du style Memphis, avec broderie machine soulignant les contours du dessin en aplats de couleurs (Donghia – Rubelli). 7/ Bayadère Alumnus en polyester non feu Trevira, (Dedar). 8/ Collection contract non feu « Visconti ». Rideau en jacquard sur une base de satin de polyester non feu Buci. Fauteuil recouvert de jacquard de polyester non feu Montalembert (le tout Casamance).

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Broderies et textures granuleuses, faux unis, impressions de jardins exotiques ou de planches animalières, tissages inspirés de voyages en terres persanes ou nordiques… La nature est toujours aussi généreuse et porteuse de rêves.


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Page de gauche Collection outdoor-indoor « Moorea » composée de cinq faux unis en Dralon et d’un uni en lin outdoor (Pierre Frey). 1/ Collection « Gardenia » inspirée par les archives de l’illustrateur botaniste Albert Wise qui a travaillé pour la Royal Horticultural Society, à Wisley, dans le Surrey en Angleterre (Romo). 2/ Nappe en coton Ispahan, dont les motifs évoquent un voyage en Perse (Fragonard). 3/ Collection en satin de coton « Dypsis » (Casamance). 4/ Collection en coton « Botanic » (coussins beige et vert en tissu Savane) (Heytens). 5/ Rideau Pure Arbutus Embroidery (dont le motif a été dessiné par Kathleen Kersey en 1913) et papier peint Pure Brer Rabbit, collections « Pure Morris North » et « Pure Morris Kindred Weaves », inspirées de paysages islandais (Morris & Co). 6/ Collection en coton « Zapara » (Harlequin).

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ID-TISSUS NEWS

© GUS CANTAVERO

Par Serge Gleizes

Madura, tableaux d’inspiration

Caravane, déclinaisons lorales

Les beaux tissages de Rosemary

Quatre ambiances d’ateliers ont servi d’inspiration aux nouveautés de la saison avec des collections mélangeant impressions jacquard aux fils colorés, unis et aux tonalités lumineuses. Les gammes de l’« Atelier indigo » puisent leurs couleurs dans trois nuances d’indigo : naturel comme celles des céramiques Ming, sombre comme celles des estampes japonaises, ou grise comme celles des azulejos. Les natures mortes d’Henri Matisse et les dessins de Leanne Shapton ont, de leur côté, donné le ton de l’« Atelier botanique » avec des lins rustiques déclinés dans des roses et des verts tendres. Plus exotique, l’« Atelier ethnique » réinterprète le graphisme chaleureux des kilims marocains et des imprimés indiens (photo), proposés dans une palette beige doré, noir graphite et ocre jaune. Enfin, l’« Atelier ludique » est destiné aux chambres d’enfants avec des broderies, des jacquards et des tissages qui composent des univers joyeux et colorés. Madura.fr

Certes, Caravane n’est pas une maison éditrice de tissus mais elle leur voue une passion sans bornes. Un enthousiasme qu’elle partage pour la nature, l’un de ses thèmes récurrents, et qu’elle traite avec cette même patine élégante. Tel un ciel de printemps, les fleurs parsèment les nouveautés de la saison, notamment les imprimés Pollen, Tulipan et Magnoli pour housses de couettes et courtepointes, mais également Chanda avec ses nouvelles teintes de cieux pâles. Des déclinaisons ton sur ton qui complètent les grands classiques, comme le linge de lit « Selena », les coussins et les kimonos tissés dans des lins délavés et dans de magnifiques khadi (étoffe indienne filée et tissée) de coton. Grande voyageuse, Véronique Piedeleu, dirigeante de Caravane, défend avec toujours la même conviction cette passion pour les tissus, mais également pour les métiers d’art marocains et indiens, et pour la céramique de l’artiste portugaise Anna Westerlund. Caravane.fr

Entre Rosemary Hallgarten et Ido Diffusion, la rigueur, l’obsession pour les matières ultraluxueuses et les finitions irréprochables sont des valeurs partagées. Les tissages contemporains et intemporels qu’elle fait réaliser au Pérou, au Brésil, au Népal et en Inde en témoignent. Nourrie par les souvenirs de ses voyages d’enfance, entre Beyrouth et Londres, inspirée par la mode, l’art et la culture, elle fonde sa société en 2001 à Fairfield, dans le Connecticut. Depuis, elle vend ses créations textiles et tapis aux États-Unis, à Londres, et à Paris par l’entremise d’Ido Diffusion, maison éditrice de tissus haut de gamme prisée par les plus grandes agences d’architecture intérieure. Créée par Dominique Chevalier en 2005, l’entreprise a été rachetée par William Berthe en 2017. Lequel s’est constitué un beau palmarès dans l’univers du tissu et du mobilier en tant que directeur export chez Ecart International, Vaughan, Brunschwig & Fils ou J. Robert Scott. Une rencontre évidente ! Idodiffusion.com

EN BREF Voilages et rideaux Du sur-mesure livré gratuitement dans toute la France en moins de dix jours, et vendu uniquement

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en ligne ? C’est ce que propose Stores-et-Rideaux.com, la marque créée en 2011 par le groupe Sodiclair, spécialisé depuis quarante ans dans la fabrication, la vente

et l’installation de stores intérieurs et extérieurs, de tringles, de moustiquaires et de rideaux. Les pièces présentées sont affichées à des prix ultracompétitifs.

Plus de 2 000 références sont fabriquées dans l’usine de Nottonville, située en Eure-et-Loir. La déco en un clic… Tél. : 01 49 46 80 49. Stores-et-rideaux.com




L’architecte Frédéric Thet (T Design Architecture) a imaginé, pour Les Ateliers Zelij – Créateurs de surfaces, cette salle de bains avec, au sol, les carreaux TRC7 (30 x 30 cm)/Zellige Creative.

Le carrelage nous fait de l’effet Provocant, discret, étonnant, prompt à sublimer n’importe quel espace, le carrelage sait tout faire et ne laisse pas de marbre. Capable de reproduire à la perfection toutes les matières, embrassant l’ensemble de la palette chromatique et développant des graphismes à couper le souffle, il est plus que jamais le compagnon idéal de votre intérieur, du sol au plafond. Dossier réalisé par Olivier Waché


Le carrelage en voit de toutes les couleurs pour nous sortir de notre grisaille grâce à ses tonalités toniques. Regardez-le faire le beau avec ses graphismes tout en courbes ou avec ses lignes géométriques !


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Page de gauche Carreaux à haute résistance Pass, fabriqués à la main, en ciment auquel ont été mélangés des oxydes colorés, design David Rockwell, 4 coloris, 20 x 20 cm, collection « Cementiles » (Bisazza). 1/ Collection « Cement Mexican », design Diesel Living (Iris Ceramica). 2/ Carreaux de céramique Sevilla, 20 x 31,6 cm (Porcelanosa). 3/ Carreaux 3D Pibiònes, design Pierluigi Piu, de la collection « Mediterranean Grafts », 60 x 60 cm (Lithea). © ANTONINO BARTUCCIO 4/ Carrelage tridimensionnel en terre cuite, design Barber & Osgerby, collection « Mistral », 12,5 x 25,5 x 12,5 cm (Mutina). 5/ Dalles en béton Matrice, pour le sol ou pour les murs, divers effets de surface, finitions et dimensions, design Barbara Brondi & Marco Rainò (Cedit). 6/ Carreaux Maison, pour le sol et les murs, l’intérieur et l’extérieur, en grès porcelainé, design Onset, 22,3 x 22,3 cm ou 45,2 x 45,2 cm (Harmony/Decoceram). 7/ Carrelage Slash, en céramique à double cuisson, finition brillante ou texturée, 9 couleurs, 7,5 x 30 cm (Imola).

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La mode est un perpétuel recommencement et le carrelage en est la preuve. Carreaux de ciment, références à d’anciens motifs, effets de patines… Les revêtements prennent de faux airs d’antan, mais n’ont jamais été aussi actuels !


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Page de gauche Collection de dalles de céramique « Archeologie », divers formats, coloris et effets de matière, poudrée ou crayeuse, design Franco Guerzoni (Cedit). 1/ Carreaux D_Segni, en grès cérame fin teinté dans la masse, effet carreaux de ciment, 7 coloris et 19 motifs, 20 x 20 cm et 60 x 60 cm (Marazzi). 2/ Carrelage en céramique Grunge decor (mur), 9 coloris, 3 formats et 3 coloris en version sol, 44,63 x 119,3 cm (Aparici). 3/ Carreaux de ciment à décor incrusté Wasabi, design Petit Pan, 20 x 20 cm (Carocim). 4/ Carreaux de ciment Trouville, fabrication artisanale à base de ciment teinté et de poudre de marbre, 20 x 20 cm (Couleurs & Matières). 5/ Carrelage effet ciment Encaustic Blue mix decor, collection « Encaustic », divers motifs et coloris, 29,75 x 29,75 cm (Apavisa). 6/ Grès cérame Corrispondenza, 7 décors et 6 couleurs peints à la main pour sols et murs, design DimoreStudio, 20 x 20 cm (Ceramica Bardelli).

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C’est la valse des matériaux… ou du moins de leur parfaite réplique ! Le carrelage, ce joli faussaire, joue les imitateurs de haut vol. Bois patiné, terrazzo, marbres les plus précieux, pierres… Il sait désormais tout faire !


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Page de gauche Dalles en grès cérame Eminent Wood Maximum, motif inspiré du bois et du processus naturel de pétrification qui le transforme en matière fossile, 2 finitions et 7 formats (Fiandre). 1/ Dalles en grès cérame coloré dans la masse Grande, effets métal, pierres, marbres rares et béton, plusieurs dimensions, épaisseurs et finitions (Marazzi). 2/ Dalles en grès cérame ultramince (6,5 mm) Kontinua, grand format et divers motifs (Casalgrande Padana). 3/ Carrelage de sol Forum, en grès cérame coloré dans la masse antidérapant, 89,4 x 89,4 cm (Lapeyre). 4/ Mosaïque de verre aux formes géométriques, modèle Diamond, 8 coloris (Mosaico+). 5/ Grès cérame fin à pâte colorée Miel, inspiré d’un mélange de noyers américains et italiens, avec effet de veines et rabotage artisanal, 8 couleurs, 6 formats, 3 types de surface, collection « Fleur de bois » (CeramichePiemme). 6/ Dalles de grès cérame effet terrazzo Artwork, épaisseur 6 ou 10 mm, 5 formats, 7 couleurs, 3 échelles de granulométrie (micro/basic/macro) et 12 variantes décoratives (Florim). 7/ Dalles grand format effet marbre Maxfine Marmi Veined White, épaisseur 6 mm, plusieurs dimensions, 2 finitions (FMG).

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ID-CARRELAGES BRAND

Sicis, c’est tout un monde. Un univers fait de mosaïques avant tout – qu’elle a élevées au rang d’art – et qui s’étend aujourd’hui aux tissus et aux luminaires. Une entreprise inventive, dynamique et visionnaire, comme le prouve sa dernière création, la « Crystal Collection », toujours élégante, 100 % made in Italy !

de la céramique italienne, Sicis est devenue en trente ans

Par Serge Gleizes

passage, mais aussi, de plus en plus, les murs intérieurs

une référence en matière de décors, aussi bien classiques que contemporains, défendant ainsi l’un des plus anciens artisanats du monde : l’arrangement de tesselles coupées et assemblées à la main, résistantes à la chaleur et au froid, à l’humidité et à l’épreuve du temps. Idéal pour paver les fonds et contours de piscines, les sols de grand de nos habitations. On ne compte plus le nombre de

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leurs, arabesques, dessins architecturaux, eth-

réalisations prestigieuses pour lesquelles la marque

niques, abstraits, reproduction de tableaux

a créé ses fascinants motifs, résidences privées ultra-

célèbres… la palette de Sicis est infinie. Avec

luxueuses, palaces, boutiques, spas, yachts… Déclinée

« Crystal Collection », la maison sicilienne ajoute des

dans une palette de plus de six cents couleurs, chaque

décors à son catalogue et cela aussi bien pour l’intérieur

tesselle est réalisée avec 75 % de matières minérales na-

que pour l’extérieur. Mais dans une version plus soft,

turelles (mélangées parfois avec des découpes de verre,

avec des déclinaisons de pastel, des motifs de mosaïques

de marbre, de pierre et de métaux précieux, y compris

persanes (modèles Ziridi Henna, Fez et Rabat Classic,

l’or et l’argent). Résultat : un millier de compositions

Berbère Zebra…), des dessins plus graphiques dans la

différentes avec, chaque année, une dizaine de nouvelles

ligne « Contemporary Style » (Pénélope Blue, Dedalo

collections ainsi que des objets d’art, une gamme de

Silver, Domino Zebra, Ikat Nature, Sahara Ocra…)

portes (« Sicis Door Pulls »), ou encore une ligne de

et, enin, des vibrations visuelles dans la série « Line »

lampes. En 2015, Sicis a même lancé sa première série

(Satgat Elven, Poncho Ocra, Trilobiti Fresh…). Fondée

de tissus, « Tessere », imprimés à partir de motifs… de

en 1986 par Maurizio Leo Placuzzi à Ravenne, berceau

mosaïques. On ne se refait pas !

1/ Alamo Green, un motif qui joue sur les teintes pastel. 2/ Domino Zebra, dans une veine plus graphique, allie sobriété et modernité. 3/ Larimar 3A s’inspire des mosaïques marocaines. Dans ce décor, on retrouve des tesselles employant des découpes de verre, de marbre et d’or. Sicis. Via Canala 85, Ravenne. Tél. : +39 02 798 780 41, rue François-1er, 75008 Paris. Tél. : 01 49 52 89 89. Sicis.com


*LES ITALIENS FONT TOUTE LA DIFFÉRENCE.

LES INGRÉDIENTS DE LA CÉRAMIQUE ITALIENNE QUI FONT TOUTE LA DIFFÉRENCE, CE SONT ROBERTO, GIORDANO, LORETTA ET DAVIDE.

CERAMICS OF ITALY. ITALIANS MAKE THE DIFFERENCE.* Les ingrédients de la céramique italienne qui font toute la diférence, ce sont les Italiens. Comme Roberto, Giordano, Loretta et Davide qui, chaque jour, contribuent par leur travail à faire de la céramique italienne la meilleure du monde. Seuls les plus grands producteurs italiens de céramique carrelages, sanitaires et vaisselle - peuvent se parer du label Ceramics of Italy, garantie de qualité, design et style italien. Exigez toujours la marque Ceramics of Italy, elle vous assure dans le monde entier l’excellence de la céramique italienne !

ceramica.info

Ceramics of Italy, promu par Confindustria Ceramica - l’Association de l’Industrie Céramique Italienne - est la marque de fabrique d’Edi.Cer S.p.A., organisatrice du Cersaie (Salon International de la Céramique pour l’Architecture et des Ameublements pour salles de bains - Bologne, 24-28 septembre 2018 - www.cersaie.it).


SEASCAPE de la Collection Horizon E X C L U S I V E

C A R P E T S

A N D

R U G S

www.deirdredyson.com


Tapis Herb, en chanvre (Nanimarquina).

Tapis Inspirations lointaines En laine, en coton, en soie naturelle ou végétale, tissés, tuftés ou noués main, plats, en relief ou brodés, les tapis jouent les œuvres d’art, celles de créateurs inspirés relayés par des tisserands habiles, détenteurs de savoir-faire ancestraux et mis au service d’une imagination sans limites. Dossier réalisé par Serge Gleizes


FRANCIS AMIAND

© VINCENT LEROUX / TEMPSMACHINE

ID-TAPIS NEWS

Begüm Cânâ Özgür crée un tapis-fauteuil pour Stepevi

Stéphane Parmentier tisse ses souvenirs avec Cogolin

Raphael Navot portraiture la Terre avec Diurne

Avec Lotus, la jeune designer turque joue avec la modularité, le caractère hybride des choses et leur poésie. Grâce à un système de pliage, les pans de son tapis forment un dossier très confortable et le tapis magique se mue en siège. Cette première collaboration avec Stepevi, prestigieuse enseigne turque créée il y a près d’un siècle à Istanbul, donne naissance à une pièce chic et ludique qui révèle l’un des traits de caractère de la créatrice, passionnée autant par les artisanats locaux que par le design. Après des études à l’université Bilkent, à Ankara, et l’obtention d’un master « 3D Design » de la Cranbrook Academy of Art, au Canada, en 2013, Begüm Cânâ Özgür crée l’année suivante son studio à Istanbul. Son tapis-fauteuil a été révélé à la New York Design Week dans le cadre de l’exposition « Istanbul Design Collective ».

Il a fait ses débuts chez Lanvin, Karl Lagerfeld, Hervé Léger et Givenchy puis a dessiné, en 2002, la nouvelle identité des cabines de Singapore Airlines. Il a ensuite ouvert son cabinet et travaillé pour Hermès, le Printemps de la Maison, Christofle, Maison Gerard et Ormond Editions. Pour Cogolin, il a imaginé cinq tapis et deux tapis de couloir, en laine, lin et soie, noués main sur une base en sumac, collection baptisée « Nord/Sud ». Chaque modèle porte le nom d’une ville qui jalonne la nationale 7, reliant Menton à Paris. On y retrouve les couleurs de la Provence et de Paris et les motifs s’inspirent des céramiques de Roger Capron, de celles de Vallauris et du pavage provençal. « La manufacture Cogolin est indissociable du Sud, confie le designer. Elle évoque un décor de cinéma des années 70, à l’instar du film Les Biches, de Claude Chabrol. »

Raphael Navot aime prendre de la hauteur et le prouve avec « Land », six créations (une tapisserie et cinq tapis noués main en laine, lin et soie) dont les tissages retranscrivent les reliefs de la Terre vue du ciel. Pour élaborer ses six portraits de notre planète, intégrant la ligne « Signatures », le designer et architecte d’intérieur s’est inspiré de sa collection personnelle d’images satellite. Et pour que la magie soit complète, il a baptisé chacune de ses réalisations du nom du lieu photographié : Boundary Bend, en Australie ; Liji, en République démocratique du Congo ; ou encore Lineynaya, en Russie. « Chaque tapis est une invitation au voyage, explique-t-il. C’est un peu comme voir le monde à travers le regard d’un oiseau. J’ai été autrefois interprète de photos aériennes. Mes dessins d’enfant étaient des paysages et des cartes du monde. C’était déjà une obsession. »

Stepevi.com

Manufacturecogolin.com

Diurne.com

EN BREF Virgil Abloh réinterprète les icônes du quotidien chez Ikea Des tapis représentant un ticket de caisse Ikea du magasin d’Älmhult, ville suédoise qui a

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accueilli le premier showroom de la marque en 1953, ou encore un paysage sur Internet… C’est ce que Virgil Abloh, architecte de formation, designer et nouveau directeur artistique

des collections homme de Louis Vuitton, a dessiné pour le célèbre éditeur de design suédois. Le géant du meuble présentera, lors de la prochaine Paris Design Week (en septembre),

une rétrospective de soixantequinze ans de création. Baptisée « Markerad », la collection sera proposée en boutique début 2019. Ikea.fr


W W W. S E R G E L E S AG E . C O M

SHOWROOM Serge LESAGE PARIS / 09 67 43 05 03 BOUTIQUES Serge LESAGE : 06 / CHAIX DECORATION / 04 93 88 52 02 • 14 / DESIGN CONTEMPORAIN / 02 31 74 76 90 • 17 / OCTANT DESIGN / 05 46 41 80 07 • 18 / MEUBLES GORDET / 02 48 24 17 72 • 44 / LES INTERIEURS STER / 02 51 76 98 51 • 44 / VIA JULIO / 02 28 16 08 32 • 56 / DELVILLE CREDEY / 02 97 47 21 43 • 62 / LIONET DECOR / 03 21 39 31 31 • 63 / ENVIE D’INTERIEUR / 04 73 91 51 93 • 64 / LACLAU MEUBLES ET DECORATION / 05 59 80 08 22 • 67 / MEUBLES HAAG / 03 88 93 00 42 • 67 / HOME CONTEMPORAIN / 03 88 32 78 02 • 67 / PIERRE SEILLER - REVE D’INTERIEUR / 03 88 27 89 49 • 74 / AMBIANCE SOLEIL / 04 50 45 59 97 • 75 / BOUTIQUE SERGE LESAGE BHV / 01 42 74 05 48 • 76 / OKXO - LA SUITE / 02 35 71 73 02 • 84 / INOVE CINNA / 04 90 86 48 10

Editeur de Tapis


Rug’Society, tissages planétaires

Serge Lesage, des tapis-peinture

Gan, mirages et tapis de canapé

Il y a des vibrations optiques dans les nouveautés de Rug’Society, des effets de tissage toujours aussi graphiques et forts, travaillés dans des dégradés. C’est ce que démontre le modèle Pluto, hommage à Pluton, l’ex-neuvième – et plus petite – planète de notre système solaire. Les strates concentriques représentent la glace, les cercles gris les planètes voisines qui gravitent autour du soleil. Non moins graphique, mais tout aussi hypnotique, le modèle Air s’inspire de l’architecture constructiviste, des effets de lumière et d’ombres et des lignes du mobilier du milieu du XXe siècle. Tout comme West aux harmonies plus chaleureuses. Trois thèmes qu’annonçait déjà Micael Carvalho, directeur artistique de l’éditeur de tapis, avec les modèles Gaudi et Valencia, à la belle tonalité violette, de la saison printemps-été.

Frédérique Lepers est une directrice artistique qui fait rimer, dans une inspiration foisonnante, architecture, art et nature. Cette saison, la couleur et la douceur se conjuguent autour de cinq thèmes : palette poudrée, évasion cosmique, collages artistiques, encres imprimées et nuances minérales, travaillés avec des effets de patines et de reliefs. C’est déjà ce que racontait la DA en janvier avec Groovy, en laine et soie végétale, et avec Jones et Marshall, en cuir cousu main. Même hommage aux voyages imaginaires avec Josty, Distorsion et Manhattan, plus neutres et abstraits, mais non moins oniriques. Inspirés par la calligraphie, Out of focus, en soie végétale tissée et peinte à la main, et Way, en laine et bambou, faisaient écho à Behind, représentant un nuage de fumée ambrée dans un ciel d’orage et présageant la thématique de la nouvelle saison.

La dernière création pour la marque espagnole Gan, signée Neri & Hu, fameux duo d’architectes chinois installé à Shanghai, s’intitule Lan : au départ, une réinterprétation du canapé composé de modules, que l’on assemble à sa guise sur un tapis. Ce dernier, inspiré du style glaoui marocain, est une pièce pure laine fabriquée selon deux techniques, offrant des tissages plats, des nouages en relief et des broderies géométriques. Le tout avec des accents traditionnels indigo, ceux du trousseau familial chinois. Et puis Mariage, de Patricia Urquiola, qui s’est inspirée du pop art et des avant-gardes du début du XXe siècle, pour créer ce tapis en laine de Nouvelle-Zélande noué main, aux dessins géométriques dégradés et à la découpe asymétrique. Chez Gan, le tapis est une œuvre d’art, une réflexion et une performance architecturale. On adore !

Rugsociety.eu

Sergelesage.com

Gan-rugs.com

EN BREF Sahco aime les fibres ton sur ton On connaissait l’entreprise Sahco pour ses magnifiques textures innovantes et ses

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© DIDIER KNOFF

© LONDON ART GALLERY

ID-TAPIS NEWS

tissages contemporains aux tonalités fondues. Créée en 1831 à Bamberg, en Allemagne, cette enseigne phare dans le monde de l’édition fabrique depuis 2011

des collections de tapis sophistiqués et contemporains, conformément à l’esprit maison. Des modèles entièrement tissés et tuftés main avec une laine vierge bouclée de

Nouvelle-Zélande, déclinés en quatre combinaisons de couleurs ton sur ton. 17, rue du Mail, 75002 Paris. Tél. : 01 42 60 04 46. Sahco.com



© FRANCIS AMIAND

ID-TAPIS NEWS

J.D. Staron, contes mythologiques

Cinna, estompes graphiques

Ligne Roset, tissage de la mémoire

Il y a de L’Iliade et l’Odyssée, un clin d’œil à l’Arche de l’Ancien Testament ainsi qu’aux temples de la Grèce antique érodés par les siècles dans les cinq nouvelles créations, baptisées Dédale, Etna, Noé, Or et Vestige, de l’éditeur J.D. Staron. Chacune porte le nom d’un lieu, d’une personne légendaire ou d’une matière, ici précieuse, qui renoue avec la mythologie, la découverte et le voyage. Mais rien de figuratif dans ces magnifiques tuftés ou noués, en laine ou en soie, pour exprimer l’évasion et cette soif de terres lointaines, presque mystiques. Au contraire, des tissages de motifs géométriques ou fondus pour suggérer des ambiances qui racontent des histoires très personnelles. Démarche toujours très artistique que l’enseigne, créée par l’artiste designer d’origine polonaise Jakub Staron en 1999, aux États-Unis, poursuit fidèlement, tel un voyage humaniste.

Tissé en rose et en beige, cela ressemble à un jeu de formes géométriques estompées, un travail sur le temps, sur l’inachevé ou sur des souvenirs peut-être plus personnels… Pour créer ce premier tapis pour Cinna, qu’elle a baptisé Shazia, Mona Ronteix s’est concentrée sur ce qui constitue aujourd’hui l’une des facettes de sa démarche : l’expérimentation. « Mon exploration se fait, entre autres, à travers le graphisme, la photo et le cinéma, dit-elle. Je suis très sensible au travail de la lumière et de la couleur, point névralgique de mes approches expérimentales. » Diplômée en architecture intérieure et design en 2016, la jeune femme en free-lance collabore actuellement avec les agences Ky Architecture et Murmur Design. En phase avec cette apaisante création textile en laine tuftée main et viscose.

Elle est douée et déjà passionnée par la profondeur des choses, par l’infiniment petit : le tissage dans toute sa complexe simplicité. Une première chez Ligne Roset qui a décelé la pépite chez Constance Frapolli, cette jeune diplômée des beauxarts de Clermond-Ferrand et de l’école Camondo, et qui a déjà fait ses classes chez Ora-ïto et Arik Levy. En 2015, son travail de quatrième année a remporté le second prix, parmi 68 projets soumis, à l’expositionconcours « Le nomadisme des collections », organisée avec la bibliothèque du musée des Arts décoratifs. Nouvelle palme en 2016 grâce à un travail présélectionné pour l’appel à la création de la Cité internationale de la tapisserie, à Aubusson. Dans un mélange de laine et de coton, son tapis Mémoire d’une trame (photo) retranscrit en mode macro la trame multicolore d’un tissage noué main. Un réussite, et dans sa réalisation, et dans son titre. Limpide.

Jdstaron.com

Cinna.fr

Ligne-roset.com

EN BREF La passion de Franck Sabet A priori, c’est une galerie comme une autre. A posteriori, pas vraiment. On y trouve de magnifiques tapis contemporains

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en laine et soie noués main au Népal, des kilims et des tapis berbères tissés au Maroc. Mais on prend également soin de vos anciens tapis et l’on y tisse ceux de vos rêves. Passion que Franck

Sabet poursuit depuis des années en ayant été l’un des premiers à importer et vendre du tapis d’Orient en France, dans cet espace qui fut autrefois la galerie Jean Desert, célèbre pour avoir

abrité, en sous-sol, l’atelier de tissage d’Eileen Gray… 217, rue du Faubourg-SaintHonoré, 75008 Paris. Tél. : 01 45 61 12 95. Nettoyagerestaurationtapis.com



ID-TAPIS BRAND

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Griffe allemande de tapis contemporains haut de gamme tissés artisanalement en Asie, Jan Kath présentait en mars ses dernières créations dans l’ambiance intimiste de la Galerie Sors, à Paris. Un voyage à travers le XVIe siècle… et le cosmos.

perses, ou encore « Spacecrafted », reproduisant des

Par Serge Gleizes

trames se superposaient. » Aujourd’hui, son entreprise

photos du cosmos prises par le télescope spatial Hubble. « Mon travail est avant tout très visuel, explique le créateur et patron de la société qui porte son nom. La plupart des collections naissent d’une combinaison entre des modèles XVIIIe et un dessin contemporain. Comme si deux emploie 2 000 personnes dans le monde, essentiellement

otifs graphiques ou abstraits, ciels orageux,

en Inde, au Népal, au Maroc et en Turquie, pays où la

visions cosmiques, dessins orientaux revisités

technique du nouage à la main est une tradition arti-

XXI siècle, formes irrégulières et impressions

sanale séculaire. Si une dizaine d’artisans en moyenne

délavées comme si elles étaient marquées par l’ininitude

travaille à la conception d’un tapis, la fabrication reste,

et l’usure du temps… les tapis Jan Kath sont avant tout

sinon empirique, du moins soumise aux aléas des tech-

des émotions tissées. C’est ce qu’exprime la dernière col-

niques, des dimensions et des dessins. Et sur ces points,

lection, « The Ancients of Tomorrow » avec la gamme

l’exigence est la même, qu’il s’agisse de séries, d’éditions

« Polonaise », hommage à une mode textile créée au

limitées ou de pièces uniques (la maison a réalisé le

XVI siècle, à la cour d’Ispahan, qui séduisit la cour

tapis de cérémonie rouge du mariage du prince Albert

polonaise, d’où son nom (univoque). Jan Kath s’en est

de Monaco, un tufté main de 103 mètres de long…).

aujourd’hui inspiré pour créer ses tissages en estompant

Même souci du détail pour les commandes particulières,

les couleurs et en opérant des initions à l’ancienne. Autre

d’après photo, dessin ou peinture. Et tous ces types de

ligne phare, « Erased Heritage », inspirée de dessins

production dans des délais relativement courts : trois ou

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1/ Gamme « Polonaise », modèle Oakwood. 2/ Collection « Erased Heritage », modèle Mamluk Kensington Enjoy, en soie rouge et bleu. 3/ Modèle de la collection « Spacecrafted », inspirée d’images prises par le télescope spatial Hubble. 4/ Collection « Erased Heritage », modèle Tabriz Canal Stomped, en soie bleu et or. © DIMO FELDMANN


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quatre mois de travail pour un tapis de 250 x 300 cm ;

cette passion. » La première boutique voit le jour à Berlin,

cinq ou six mois pour une commande spéciale.

en 2011. Une seconde ouvre à Stuttgart en 2012 et une troisième à Hambourg, en 2013 (un showroom construit sur

Népal, mon amour…

des catacombes et où les tapis sont présentés sur des murs

Venant des hauts plateaux tibétains, les laines sont lavées

de six mètres de hauteur). Suivirent Chelsea, à New York,

dans la rivière, peignées et ilées à la main, puis teintes avec

en 2014, Vancouver, Miami… Soit onze showrooms en

des pigments naturels testés en Suisse. À ces laines douces

tout avec Cologne, Bochum et, en France, avec l’ouverture

comme une caresse sont parfois mêlés des ils de soie et des

récente d’un nouveau studio de création sur la Côte d’Azur,

ibres d’ortie, ain de créer des tissages jouant avec la lu-

à Beaulieu-sur-Mer. L’autre grand atout de la marque, qui

mière, dans une palette chromatique de plus de 1 200 colo-

exporte 70 % de sa production, est de ne pas être restrictive

ris. Mais si la fabrication se fait à l’autre bout du monde, la

dans sa politique de production et de diffusion, mais, au

création, elle, reste bien européenne, dans le centre Jan Kath

contraire, de multiplier les partenariats ain d’être visible

Design, un loft de 1 300 m situé dans une ancienne usine

aussi bien dans des enseignes en nom propre que dans des

à Bochum-Ehrenfeld, dans la Ruhr. Jan Kath partage donc

points de vente partenaires, telle la Galerie Sors, à Paris.

sa vie entre l’Allemagne et le Népal. Il parle d’ailleurs le né-

« Les politiques commerciales divergent selon les pays,

palais couramment. « Je me sens très redevable envers Kat-

reprend Jan Kath, et les partenariats avec des galeries ou

mandou et ce pays avec lesquels j’entretiens depuis le début

des showrooms sont de plus en plus importants. La Galerie

une grande histoire d’amour, dit-il. Mais je dois également

Sors est un espace en étage, sans visibilité sur la rue. Mais

beaucoup à mon père Martin, qui était un grand spécialiste

son côté appartement privé offre de meilleures approche et

du tapis ancien et voyageait déjà régulièrement en Iran et

compréhension du produit. Et, curieusement, ce n’est pas

au Népal. Il a été mon professeur. C’est de lui que je tiens

forcément un handicap d’être dificile à trouver... »

2

Jan Kath Studio. 12, rue Paul-Doumer, villa-galerie Les Buissonnets, 06310 Beaulieu-sur-Mer. Tél. : 09 53 49 03 35. Jan-kath.de

335


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Les canapés font (aussi) leur rentrée ! Fini les vacances ! Pour passer sans douleur du transat au salon, voici une sélection de 40 canapés aux formes, motifs et matières aussi variés et raffinés que l’esprit des éditeurs qui ont su traduire le dessin de leurs créateurs. Dossier réalisé par Anne-France Rémy


ID-CANAPÉS 2018

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2

3

1/ Canapé d’angle Hadrien, collection « Iconic », 23 500 €. Hugues Chevalier. 2/ Prototype de sofa Bellport, design Jean-Marie Massaud. Poliform. 3/ Warp, design Francesco Rota, à partir de 5 693 €. Lema.

338


4

5

6

4/ Fauteuil Bardot, design Draga et Aurel, 6 575 €. Baxter. 5/ Maralunga, design Vico Magistretti, à partir de 3 120 €. Cassina. 6/ Daybed et canapé Atoll, design Antonio Citterio ; canapé, 7 536 € ; daybed, 5 189 €. B & B Italia.

339


ID-CANAPÉS 2018

1

2

3

1/ Rondo, design This Weber, à partir de 4 060 €. Rolf Benz. 2/ Canapé modulable Harold, design Andrea Parisio, à partir de 9 500 €. Meridiani. 3/ Alexander 01, design Rodolpho Dordoni, 21 645 €. Minotti.

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4

5

6

4/ Banquette et poufs Wam (acronyme de Wait a Minute), design Marco Zitto ; pouf, 1 055 € ; banquette, 1 453 €. Bross. 5/ Rod, design Piero Lissoni, composition 10 853 €. Living Divani. 6/ Canapé Bundle, design EOOS, solution d’angle à partir de 8 000 €. Walter Knoll.

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ID-CANAPÉS 2018

1

2

3

1/ Canapé modulable Standard, design Francesco Binfaré, à partir de 6 150 €. Edra. 2/ Déclinaison 2 places du fauteuil éponyme, Kite, design Gramfratesi, 6 600 €. Porro. 3/ Air, modulable et transformable, design Daniele Lago, environ 6 300 €. Lago.

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ID-CANAPÉS 2018

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2

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4

1/ Italo, design Alessandro Buccella, environ 3 900 €. Vibieffe. 2/ Campiello, modulaire et déhoussable, design Antonio Citterio, 6 830 €. Flexform. 3/ Lenno, à partir de 3 480 €. Triss. 4/ Cerf-volant, composition d’angle, design Marcel Wanders, à partir de 9 970 €. Roche Bobois.

344


Collection Montmartre Design Bernard Masson © Ayre Creativos LA MEUBLERIE 03100 MONTLUCON - MEUBLES PERRIMOND 06150 CANNES LA BOCCA - MEUBLES PERRIMOND 06250 MOUGINS - MOBILIER COUDÈNE 07200 AUBENAS - MEUBLES MASSIMELLI 13530 TRETS - LA REINE MATHILDE 14000 CAEN - MEUBLES GORDET 18000 BOURGES - MEUBLES BERNARDOT 25420 VOUJEAUCOURT - M. SALONS 25480 BESANCON MISEREY - LA MAISON DE PERRINE 3000 NIMES - SA MEUBLES CEREZO 31000 TOULOUSE - SA MEUBLES CEREZO 31120 PORTET SUR GARONNE - MEUBLES GAUTHIER 34500 BÉZIERS - SEIGNEUR AMEUBLEMENT 35760 MONTGERMONT - LITTORAL 37000 TOURS - R BOIS DESIGN 44450 LA CHAPELLE BASSE MER - MEUBLES GÉRARD LE DU 56330 PLUVIGNER - CASA 3D 63000 CLERMONT FERRAND - MEUBLES LACLAU 64320 IDRON PAU DAVELUY CRÉATIONS 64600 ANGLET - HOME CONTEMPORAIN 67000 STRASBOURG - MEUBLES MEIER 68870 BARTHENHEIM LA CHAUSSÉE - ETS FAVROT 69130 ECUILLY - LE BON MARCHÉ RIVE GAUCHE 75007 PARIS - VESTIBULE PARIS 75003 PARIS - ATELIER BIS 75014 PARIS - TOPPER 75015 PARIS - BRL JEAN BIENVENU 80000 AMIENS - AU CHARME INTÉRIEUR 83140 SIX FOUR LES PLAGES - TIFFANY DÉCORATION 91800 BRUNOY

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ID-CANAPÉS 2018

1

2

3

1/ Ottawa, design Karim Rashid, à partir de 2 099 €. BoConcept. 2/ Croissant, 3 places, design Pauline Junglas ; pouf, à partir de 1 002 € ; canapé, à partir de 3 479 €. Bretz. 3/ Soft Modular Sofa, 2 places, revêtement anthracite Aura, design Jasper Morisson, 4 540 €. Vitra.

346


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ID-CANAPÉS 2018

1

2

3

1/ Lune, canapé d’angle indigo 3 places avec chaise longue, design Jaime Hayón, 5 469 €. Fritz Hansen. 2/ Astello, canapé 4 places, 695 €. Alinea. 3/ Méridienne Jules, en velours rose, à partir de 4 790 €. Duvivier.

348


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ID-CANAPÉS 2018

1

2

3

1/ Daybe, canapé-lit, design Morten & Jonas, à partir de 2 970 €. Northern. 2/ Elias, 2,5 places, design Christian Werner, à partir de 4 035 €. Leolux. 3/ Constantin, design Thierry Lemaire, à partir de 14 400 €. Fendi Casa.

350



ID-CANAPÉS 2018

1

2

3

1/ Simone, dossier avec capitonnage à losanges, design Felix Lopez Gil, 2 700 €. Fama. 2/ Officina, 2 places, design Ronan et Erwan Bouroullec, à partir de 2 760 €. Magis. 3/ Canapé 2,5 places et pouf Cloud, designYonoh Studio ; canapé, 1 158,40 € ; pouf, 663,20 €. Bolia sur Made in Design.

352


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Literie : 66 rue de la Convention, 01 40 59 02 10 Gain de place : 58 rue de la Convention, 01 45 71 59 49 Armoires lits : 60 rue de la Convention, 01 45 71 59 49 Dressing CeLio : 143 rue St-Charles, 01 45 79 95 15 Steiner et Leolux : 145 rue St-Charles, 01 45 75 02 81

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ID-CANAPÉS 2018

1

2

3

1/ Fauteuil et canapé Bonnie, réédition des célèbres modèles 500 et 500/2 (1975), design Pierre Paulin ; fauteuil, à partir de 2 045 € ; canapé, à partir de 2 959 €. Ligne Roset. 2/ Clayton, design Jean-Marie Massaud, à partir de 10 800 €. Poltrona Frau. 3/ Yale, design Jean-Marie Massaud, à partir de 4 744 €. MDF Italia.

354



ID-CANAPÉS 2018

1

2

3

1/ Casa Modernista, collection « Modernista », design Doshi Levien, 8 160 €. Moroso. 2/ Alvio, design Piero Lissoni, 5 748 €. Knoll. 3/ Outline, 3,5 places, revêtement Vidar (Kvadrat), design Anderson & Voll, environ 5 100 €. Muuto.

356



parce que les voyages forment la jeunesse !


Shanghai

Miami

New York City

Londres

Sydney

Moscou

Paris

Rio de Janeiro

Venise


ID-URBAN SPIRIT

Joseph Conrad, extrait de The Shadow Line (1915).

360


Entre deux longueurs sur le toit du très chic SO Sofitel, les voyageurs peuvent admirer le parc Lumphini, le poumon vert de Bangkok.

Deuxième ville la plus visitée au monde après Hong Kong*, Bangkok, avec ses centaines de temples et sa cuisine de rue récemment auréolée au Guide Michelin, s’installe durablement sur le podium du World Travel Market. Mais il y a mieux encore. Alors que la première Biennale d’art de Bangkok ouvrira ses portes en octobre, l’indice de désirabilité de la Venise de l’Asie tend à être dorénavant directement indexé sur l’énergie créative, verte et entrepreneuriale des Millennials qui y vivent. Par Anne-France Berthelon / Photos Young-Ah Kim pour IDEAT

361


ID-URBAN SPIRIT

1

«

2

3

’investis dans l’humain – des designers, des di-

avec sa silhouette pixellisée conçue par Ole Scheeren, un

recteurs artistiques, des directeurs de création –

ex-associé d’OMA, l’agence fondée par Rem Koolhaas.

pas simplement dans des sociétés. J’investis

À signaler : c’est dans ce bâtiment que doit ouvrir inces-

dans la plateforme qui nous aidera à créer quelque chose

samment le premier hôtel Edition Bangkok.

de différent, quelque chose d’excitant pour le monde

362

entier », afirmait le 8 novembre 2017 Srettha Thavisin,

Valeurs planétaires

président de Sansiri. Ce jour-là, le leader de l’immobi-

Au-delà de l’image de marque « lifestyle occidental » des-

lier résidentiel thaïlandais haut de gamme tenait une

tinée à séduire de futurs clients, principalement asiatiques,

conférence de presse pour annoncer un investissement

Sansiri entend, avec ces prises de participation inédites,

totalement « disruptif », comme disent les markéteurs :

développer des synergies qui introduiront en profondeur

80 millions de dollars injectés dans six « Everyday Vision-

dans le quotidien des jeunes Bangkokiens (certes aisés…) les

naries », soit six marques lifestyle internationales réputées

valeurs qui sont indiscutablement celles des Millennials à

pour être des game changers (qui changent la donne) dans

l’échelle planétaire : humeur collaborative, priorité donnée

leurs catégories respectives. La chaîne indépendante amé-

aux ressources et ingrédients locaux et/ou bio, conscience

ricaine de boutique-hôtels The Standard, l’application de

environnementale, nomadisme urbain, coworking. Pour

réservation hôtelière One Night, le service de conciergerie

enfoncer le clou, Sansiri a, de plus, selon le Bangkok Post,

pour location de courte durée Hostmaker, la société singa-

passé un accord avec « AP Honda (distributeur local de

pourienne JustCo, spécialisée dans les espaces de cowor-

motos japonaises), Uber, Ofo (vélos en libre-service),

king, la start-up brooklynienne de culture en hydroponie

Haupcar (plateforme de covoiturage), Sharge (fournis-

Farmshelf et le magazine lifestyle anglais Monocle. Au

seur de bornes de chargement) et EA Anywhere (stations

passage, Srettha Thavisin a également conirmé le rachat

de recharge électrique) », ain d’offrir des solutions de

à son concurrent Pace Development des étages du Ritz

transport écologiquement acceptables à ses résidents. On

Carlton Residences, situés au sommet du MahaNakhon,

applaudit. C’est un fait : Bangkok, qui compte 10 millions

l’immeuble le plus haut et le plus iconique de Bangkok,

d’habitants, a atteint un seuil critique de pollution l’hiver

1/ Pieter Compernol et Stephanie Grusenmeyer, les créateurs belges du label de design P. Tendercool dans leur boutique-showroom de Chaoren Krung, juste en face de Warehouse 30, l’un des projets de reconversion menés avec succès par l’architecte Duangrit Bunnag. 2/ Du Skytrain, on peut apercevoir l’iconique tour MahaNakhon, le building le plus haut du pays (314 m), signé Ole Scheeren. 3/ Chinatown regroupe la plus forte concentration de street food de Bangkok et accueille de plus en plus de bars branchés. Page de droite Les cuisines du 80/20, le champion des restaurants locavores de la capitale thaïe, servent une gastronomie traditionnelle revisitée et proposent une carte de cocktails impressionnante.



ID-URBAN SPIRIT

1

2

3

dernier avec ses embouteillages monstres. Tara Buakamsri,

vous pouvez le faire. » Mais rendons à César ce qui ap-

directeur de Greenpeace Thaïlande, lançait d’ailleurs in

partient à César : si quelqu’un peut bien être crédité pour

février un cri d’alerte rapporté par Le Monde : « Ça ne

ce nouveau visage vert et créatif de Bangkok, c’est certai-

peut pas continuer comme ça : Bangkok est en train de

nement l’architecte Duangrit Bunnag (DBALP). Connu

s’asphyxier ! » Heureusement, quelques initiatives sont

pour sa liberté de parole – fait sufisamment rare pour

déjà lancées. Les lignes souterraines et aériennes – métro

être souligné dans un pays qui reste, comme on l’oublie

(MRT) et Skytrain (BTS) – croissent presque aussi vite

parfois, un régime rythmé par les coups d’État et dirigé

que la végétation tropicale. « Dans dix ans, le réseau de

par les militaires –, on lui doit The Jam Factory et Ware-

transport en commun sera plus important que celui de

house 30, deux reconversions particulièrement réussies

Londres », afirme avec conviction Torsten Richter, le

d’anciens entrepôts situés le long des deux rives de la Chao

dynamique directeur du SO Soitel. Véritable iron man,

Phraya, le principal leuve de Thaïlande.

celui-ci court chaque jeudi matin avec les clients de l’hôtel

364

qui désirent le suivre, dans le parc Lumphini, ce poumon

Un nouveau hub créatif

vert avec lac et pédalos-cygnes délicieusement rétro, qui

C’est ce même leuve, lieu historique de fondation de

est à Bangkok ce que Central Park est à New York. Dès

la ville, qui sera l’épine dorsale de la première Biennale

l’aube, particulièrement lorsque l’air est encore respirable

d’art de Bangkok dont le commissariat a été conié à

et que la journée de travail n’a pas commencé, les habi-

Apinan Poshyananda. Très attendue, mais aussi contestée,

tants – expats inclus – viennent courir ou faire du tai-chi

puisqu’une « antibiennale » plus alternative s’est tenue en

dans ses allées. Pour les moins motivés (par 35 °C, on les

juillet, la manifestation « oficielle » ouvrira ses portes le

comprend !), des balançoires ont été installées, en écho

18 octobre avec 75 artistes en provenance de 33 pays,

à une campagne de sensibilisation à l’activité physique.

dont Marina Abramovic en guest star. Bangkok, on le

Diffusés l’automne dernier à la télévision, des petits ilms

voit, ambitionne de devenir un nouveau hub créatif, tant

incitaient en effet à se balancer trente minutes par jour

local qu’international. Et peut compter pour cela sur

avec l’accroche suivante : « Même si vous êtes paresseux,

sa population de Millennials, celle-là même que Sansiri

1/ Unique en son genre, le mall Siam Discovery a été récompensé, en juin dernier, d’un prix de design décerné par l’International Council of Shopping Center (ICSC) pour son architecture avant-gardiste. 2/ Lili, la manager du bar à cocktails Teens of Thailand, incarne l’énergie créative et entrepreneuriale de la nouvelle génération thaïlandaise. 3/ Dans le lobby du 5-étoiles SO Sofitel, même le KOF, le bar à café, s’offre un écrin design. Page de droite Decha Archjananun et Ploypan Theerachai, le talentueux duo de designers de Thinkk Studio (lauréats du concours « 40 ans Tectona », avec la collection « Batten »), devant le stand de leur propre label, Thingg, dans Siam Discovery.



ID-URBAN SPIRIT

1

2

cherche à courtiser. Sur la rive orientale, le quartier de

boutique-café-restaurant Patom (dont le nom signifie

Charoen Krung, en pleine gentriication, est d’ores et déjà

« début » en thaï) est un havre bio voulu par Anak Na-

labellisé « district créatif ». Juste en face de Warehouse 30,

varaj. Ce photographe de 37 ans, qui a vécu une dizaine

P. Tendercool donne des lettres de noblesse à l’upcycling

d’années à New York, a lancé, en s’appuyant sur le ré-

(le recyclage) avec ses tables à plateaux en bois massif vin-

seau familial, cette jeune marque de cosmétiques bio qui

tage, tandis que quelques soi (rues secondaires) plus loin,

s’épanouit dans cette superbe boutique-serre dessinée par

l’ancienne Poste monumentale abrite le Thailand Creative

son cousin architecte. L’espace permet même de proposer

and Design Center (TCDC) dans lequel le talentueux

50 unités par jour de boîtes repas farm to table. « Les gens

duo de designers de Thinkk Studio, Decha Archjananun

se sentent de plus en plus concernés par la santé, le dé-

et Ploypan Theerachai, a scénographié le meilleur de la

veloppement durable, le recyclage, explique-t-il. Ici, nous

Design Week en janvier dernier. Les restaurants locavores,

remplissons les lacons de cosmétiques et, au café, nous

tels que 80/20 ou Err, ne désemplissent pas et les galeries

n’utilisons pas de pailles en plastique. Néanmoins, si un

comme Soy Sauce Factory viennent emménager ici avec

client en veut une, nous en avons toujours en stock, mais

enthousiasme. Partout ailleurs en ville, l’énergie créative

nous la lui facturons 5 bahts que nous reversons à une

et entrepreneuriale remodèle, de la même façon, le visage

fondation. Cette prise de conscience sera évidente pour la

de la capitale thaïlandaise. Chinatown ne se contente plus

jeune génération, car c’est avant tout une question d’édu-

de concentrer le plus grand nombre d’échoppes de street

cation. À l’école de mon ils, par exemple, les enseignants

food au mètre carré**, dont celle de Jay Fai, 72 ans, qui

ont sensibilisé les enfants aux enjeux du plastique. » De

s’est vu attribuer la première étoile du genre au Guide

quoi croire, vraiment, que le Bangkok des enfants de la

Michelin. Le quartier voit aussi s’installer des leuristes

génération « Y » sera encore plus vert.

qui font le buzz chez les célébrités, comme Oneday Walllowers. Ou des bars à cocktails branchés comme Teens of Thailand, dont le nom, en soi, sonne déjà comme un manifeste. Dans le quartier bobo-chic de Thonglor, la

366

3

* Selon la dernière édition du rapport Euromonitor. ** Bangkok compte environ 500 000 échoppes de street food et le gouvernement cherche à les réduire drastiquement. Ironie du sort qui pourrait peut-être inluer positivement sur leur destinée, le Guide Michelin vient de décerner à certaines d’entre elles, étoile ou « Bib gourmand ».

1/ Le chef du restaurant Thiptara sélectionne dans le jardin potager les herbes nécessaires aux cours particuliers de cuisine que propose l’hôtel Peninsula. 2/ Le Wat Arun (le temple de l’aube), sur la rive droite de la Chao Phraya, est indissociable de la culture bouddhiste à Bangkok. 3/ Réputé pour sa liberté d’expression, l’architecte Duangrit Bunnag s’est illustré avec The Jam Factory et Warehouse 30, deux reconversions particulièrement réussies d’anciens entrepôts situés le long des deux rives de la Chao Phraya. Page de droite Baignée de lumière du jour par la verrière de Central Embassy – le mall de luxe signé Amanda Levete –, la librairie Hardcover est un havre de calme et de culture.



ID-URBAN SPIRIT

1

BANGKOK PRATIQUE

1/ La vue depuis le Peninsula Bangkok Hotel. 2/ Au marché nocturne de Yaowarat, très réputé pour sa street food.

Y ALLER

Le temps de vol est de

transport fluvial sur

délit reste celui de

également avec

Exclusif Voyages, l’agence

11 heures à l’aller, 12 h 40

la Chao Phraya est

lèse-majesté) et dictature

Los Angeles l’appellation

spécialiste des visites

au retour. Voyager avec la

également une option,

militaire (le dernier coup

de « Cité des Anges »

d’exception (fondée en

« Thai » comme l’appellent

notamment pour passer

d’État a eu lieu en 2014).

et, assurément, certaines

1999 par Sophie Arbib),

ses (nombreux) adeptes,

d’une rive à l’autre.

Fondée en 1782,

scènes du Blade Runner

imagine des séjours

révèle toujours un

Certains hôtels, comme

la capitale de ce qui était

de Ridley Scott auraient

de luxe sur mesure dans

délicieux avant-goût

le Siam ou le Peninsula,

alors le royaume du Siam

pu être tournées dans

le monde entier.

de la gentillesse et de

possèdent leurs propres

est l’une des très rares

les ruelles de son

À Bangkok, elle propose

la culture que l’on trouve

bateaux, un luxe auquel

métropoles asiatiques

Chinatown ou de

une immersion unique

sur place en arrivant.

on s’habitue très vite !

à n’avoir jamais été

Charoen Krung.

articulée autour

À noter, Thai et sa filiale,

Les taxis sont nombreux

colonisée par l’Occident.

Mais oubliez les clichés.

d’expériences culturelles

Thai Smile, grâce au hub

et Uber et Google Maps

Souvent surnommée

Aujourd’hui, la ville, qui

extraordinaires et

de Bangkok, donnent

rendent tous les trajets

« la Venise de l’Asie »

est l’une des premières

de découvertes de lieux

accès au réseau intérieur

beaucoup plus fluides

en raison de son réseau

destinations touristiques

rares – très beaux hôtels

de la Thaïlande ainsi

pour les étrangers.

de canaux – les khlongs,

du monde, est en passe

inclus. On comprend

qu’à toute l’Asie, l’Australie

qui sillonnent aujourd’hui

d’être entièrement

d’autant mieux pourquoi

et la Nouvelle-Zélande.

MONNAIE

encore de part et d’autre

remodelée. En hauteur,

l’agence a été l’une

Tarif : Paris–Bangkok AR

100 bahts = 2,57 € env.

de la Chao Phraya. C’est

par les constructions

des premières à être

à partir de 767 €.

le long de ce fleuve que

multiples qui redessinent

sollicitée pour intégrer

Thaiairways.com

PROFIL EXPRESS

tout a commencé, comme

au fur et à mesure sa

Ville fusion par

cela a souvent été le cas

skyline, et en profondeur

Traveller Made, pionnier

368

2

des réseaux européens

SE DÉPLACER

excellence, Bangkok

partout dans le monde

par les Millennials, leur

de créateurs de

La réputation des

concilie, semble-t-il,

pour d’évidentes raisons

mode de vie arty et leur

voyages de luxe.

embouteillages monstres

le plus naturellement

d’accessibilité et

énergie entrepreneuriale.

Exclusifvoyages.com

de Bangkok n’est,

du monde tradition

d’échanges ; Bangkok

Un indice qui ne trompe

hélas, pas usurpée.

et modernité. Royauté

tirant sans doute son

pas : ce sont eux

Thai Airways assure

Fort heureusement,

aussi (un an de deuil

actuel sens du commerce

qui inspirent et que cible

un vol direct quotidien

le métro (MRT) et le train

national a suivi la mort

de l’importante vague

dorénavant le promoteur

entre Paris–CDG et

aérien (BTS) fonctionnent

du roi Bhumibol

migratoire chinoise qu’elle

immobilier haut

Bangkok–Suvarnabhumi.

parfaitement. Le

Adulyadej et le plus grave

a accueillie. Elle partage

de gamme thaï Sansiri.


© SUSAN HUNT YULE 2018


ID-URBAN SPIRIT

NOS HÔTELS PRÉFÉRÉS À BANGKOK L’offre d’hôtels est certes pléthorique dans la capitale thaïe, mais une poignée d’entre eux favorisent, plus que d’autres, l’immersion dans la ville et son art de vivre… dès le check-in !

1

2

3

4

5

6

Fashion

2 North Sathorn Road.

vieilles consoles de jeu,

voyageurs de qualité

Perfection

SO Sofitel Bangkok (1)

Tél. : +66 (0)2 624 0000.

soulignent le côté

faisant escale sur la route

Park Hyatt Bangkok (4)

Décoré par Christian

So-sofitel-bangkok.com

adresse d’initiés pour

des épices. Outre

Pour sa première

dandys contemporains.

le service, impeccable,

ouverture en Thaïlande,

Lacroix, cet hôtel a été

370

le pionnier mondial de la

Members club

31-33-35-37-37/1

et les chambres et suites

en mai 2017, le Park Hyatt

gamme SO et il continue

Bangkok Publishing

Lan Luang Road.

récemment rénovées, le

a opté pour les 24 derniers

aujourd’hui, avec

Residence (2)

Tél. : +66 (0)2 282 0288.

séjour suscite la délicieuse

étages de l’élégant

dynamisme, de défricher

Les huit chambres de cet

Bpresidence.com

illusion que l’on pourrait

complexe commercial

et d’accompagner

hôtel intimiste aux allures

croiser Joseph Conrad,

Central Embassy signé

les nouvelles tendances

de club privé rétro ont pris

Mythique

Somerset Maugham

Amanda Levete. Les

lifestyle des voyageurs

place dans les bureaux

Mandarin Oriental,

ou Graham Greene autour

222 chambres, décorées

de loisirs ou d’affaires.

d’une ex-maison d’édition

Bangkok (3)

d’un cocktail au Bamboo

par Yabu Pushelberg

Le mieux-vivre est en plein

de magazines thaïs, à

Bien avant la fusion avec

Bar. Le luxe ultime

dans de subtiles nuances

essor ? On peut ainsi

dix minutes du palais royal.

le groupe Mandarin,

– celui du rêve –, service

de blanc cassé, crème et

aller courir chaque jeudi

Dans le lobby, accessible

l’Oriental a été le tout

de palace et restaurant

beige, sont parfaitement

matin avec le directeur

aux seuls clients, machines

premier « vrai » hôtel

étoilé inclus.

luxueuses, mais tout aussi

de l’hôtel dans les allées

à écrire d’époque,

de Bangkok. Établi en 1876

48 Oriental Avenue.

épurées. Une réussite,

du parc Lumphini voisin.

best-sellers cosmopolites,

le long de la Chao Phraya,

Tél. : +66 (0)2 659 9000.

tout comme la piscine

Une belle adresse !

revues rares, piano et

il accueillait (déjà !) les

Mandarinoriental.fr

extérieure de 40 mètres


7

avec vue sur la cime

et cours particuliers de

Cool

où poussent des plantes

offre la plus unique

des arbres du jardin de

cuisine thaïe avec la cheffe

Volve Hotel, Bangkok (6)

aromatiques. À l’accueil,

des expériences dans

l’ambassade britannique.

du restaurant Thiptara,

Cette charmante adresse

une carte joliment

la capitale. L’assiette,

À ne rater sous aucun

précédés d’une visite au

indépendante de

illustrée répertorie

la salle de boxe thaïe, le

prétexte : le brio du chef

marché voisin. Le « Pen »,

28 chambres mixant

les adresses préférées

studio de tatouage… cette

français, Franck Detrait.

comme l’appellent les

esprit récup et sobriété

du jeune propriétaire.

oasis zen posée le long de

Central Embassy,

habitués, ne se contente

scandinave, quoique

26/1 Sukhumvit 53.

la Chao Phraya se révèle

88 Wireless Road.

pas de cocher toutes

100 % designed in

Tél. : +66 (0)2 000 1000.

toujours sophistiquée et

Tél. : +66 (0)2 012 1234.

les cases de la catégorie

Thailand, est cachée

Volvehotel.com

surprenante. Un niveau

Hyatt.com

luxe, il affirme également

dans une rue ombragée

son ancrage local, en

du quartier de Thonglor,

Oasis zen

plus d’un resort que d’un

Luxe asiatique

proposant, par exemple,

à deux pas du restaurant

The Siam Hotel (7)

hôtel urbain. Un must : se

The Peninsula Bangkok

d’exceptionnels massages

Bo.lan. La table du lobby

Avec son style Art déco

déplacer avec le bateau

Hotel (5)

dispensés par des

invite au coworking.

colonial revisité par

de l’hôtel, dont les vernis

Difficile de hiérarchiser

thérapeutes formés à

La lumière tamisée par les

le gourou de l’hôtellerie

feraient pâlir de jalousie

les atouts du Peninsula,

l’école du temple Wat Pho.

arbres dans les chambres

asiatique, Bill Bensley,

le moindre runabout Riva !

entre vue panoramique

333 Charoennakorn Road.

est un appel au zen.

et le collectionneur

3/2 Khao Road.

sur le fleuve, ourlée par

Tél. : +66 (0)2 020 2888.

Pas de piscine, mais une

d’antiquités, Krissada

Tél. : +66 (0)2 206 6999.

la skyline de Bangkok

Bangkok.peninsula.com

petite terrasse sur le toit

Sukosol Clapp, The Siam

Thesiamhotel.com

de luxe qui la rapproche

371


ID-URBAN SPIRIT

NOS MEILLEURES TABLES À BANGKOK Déjà vibrante avec ses vendeurs de street food, la scène culinaire locale a été distinguée l’an dernier pour la toute première fois par le Guide Michelin.

1

2

3

4

5

6

Bistronomie

murs tendance street-art

associés parfaitement

1052-1054 Charoen

est un must) tout

Err (1)

répond le parti pris street

Millenials – dont trois

Krung Road.

en visant cette année

En Thaïlande, comme

food de l’assiette, entre

chefs de différentes

Tél. : +66 (0)99 118 2200.

– autre must – une

ailleurs, la nouvelle

pickles de panais au

nationalités – ont ouvert

génération de chefs se

citron vert et au piment,

leur restaurant. Son

Gastro thaï

24 Soi Sukhumvit 53.

sent à l’étroit dans les

brochettes de porc grillé

nom est déjà en soi

Bo.lan (3)

Tél. : +66 (0)2 260 2962.

codes – et les prix – de la

sauce tamarin, sans oublier

la manifestation d’un

Dans une rue paisible

Bolan.co.th

gastronomie tradionnelle.

de parfaits currys verts

engagement locavore qui

de Thonglor se cache l’un

Avec une carte élaborée

ou rouges de poulet.

se retrouve bien entendu

des restaurants les plus

Gen Z hub

par le duo aux commandes

394/35 Maharaj Road.

dans les assiettes, puisque

réputés de Bangkok. Aux

Casa Lapin x

du gastro Bo.lan, Err (« Bib

Tél. : +66 (0)2 622 2291.

80 % des ingrédients

fourneaux, le duo de chefs

Bad Motel (4)

gourmand » du premier

Errbkk.com

sont essentiellement

australo-thaïlandais Dylan

À la fois café proposant

de provenance locale.

Jones et Bo Songisvava

des snacks et espace

Guide Michelin Bangkok

372

empreinte carbone zéro.

l’an dernier) revisite en

Locavore

Un coup de cœur ?

exprime sa créativité

spontané de coworking,

mode healthy la cuisine

80/20 (2)

Le tempura de fleurs

culinaire dans un menu

cette nouvelle adresse

de rue. Simple, rustique

Dans le quartier en voie

sauvages farcies

dégustation de cinq

de la chaîne à succès Casa

et urbaine, celle-ci

de gentrification galopante

à la crème de miso

ou sept plats (le poisson

Lapin a été ouverte

privilégie les ingrédients

entre Talad Noi et

avec vinaigrette

de ligne farci à la courge,

en octobre 2017 dans

fermentés maison. Aux

Charoen Krung, cinq

au piment doux.

au basilic thaï et au crabe

le bar Bad Motel du


7

quartier de Thonglor.

Speedy Grandma (qui,

672/49 Charoen Krung 28.

de burgers à nul autre

terrasse ponton et ses

Tables communes,

pour la petite histoire,

Tél. : +66 (0)2 103 6598.

pareils : au crabe mou et à

plats thaïs généreusement

chaises vintage et patio

abrita un temps un casino

Juabkk.com

la mangue, ou à l’effiloché

parfumés et épicés (salade

sans prétention en font

illégal !) a été transformée

de porc au curry birman et

de fleurs avec copeaux

l’un des lieux plébiscités

en cantine de tapas

Food hall de cantines

aux pickles de pastèque

de porc et échalotes

par la scène créative

japonaises par le

Soulfood 555 (dans The

– un plat signature

grillées, curry de crabe…)

et les « start-uppers »

photographe Jason Lang

Commons, Thonglor) (6)

créé pour cette adresse.

le bien nommé Never

qui viennent, avant tout,

et le chef Chet Adkins.

Nouvelle halle

#M14, The Commons,

Ending Summer, intégré

y faire le plein de caféine

Au rez-de-chaussée,

contemporaine,

Thong Lo Soi 17.

au complexe The Jam

et de contacts.

ambiance décontractée

The Commons ne

Tél. : +66 (0)2 101 4526.

Factory, est une

331/4-5 Soi Sukhumvit

et arty avec bar en

dépareillerait pas

Soulfood555.com

démonstration imparable

Road 55.

terrazzo et une offre de

à Brooklyn. Le rez-de-

Tél. : +66 (0)2 712 7288.

sakés impressionnante.

chaussée regroupe

Branché

branchée de la rive

Casalapin.com

Cadre de restaurant plus

une sélection de stands

The Never Ending

asiatique du fleuve,

intimiste au premier, avec

de street food locale et

Summer (7)

lancée par l’architecte

Tapas japonaises

un décor rétroscandinave

internationale et la chaîne

Avec ses impressionnants

Duangrit Bunnag.

Jua (5)

signé du studio de design

thaïe à succès Soulfool

volumes industriels, ses

The Jam Factory, 41/5

Cette modeste maison

et d’architecture Dix,

y est donc, logiquement,

cuisiniers tatoués comme

Charoen Nakhon Road.

mitoyenne de la galerie

qui se trouve à Hongkong.

présente. On s’y régale

des top-modèles, sa vaste

Tél. : +66 (0) 2 861 0953.

de la revitalisation

373


ID-URBAN SPIRIT

NOTRE SÉLECTION DE BOUTIQUES À BANGKOK À l’initiative de Millennials à l’esprit nomade et entrepreneurial bien trempé, une nouvelle vague de concept-stores permet de prendre le pouls de la créativité locale, dépoussiérée de tout cliché touristique.

1

2

3

4

5

6

Upcycling luxueux

de canapés dorénavant

florales que l’on s’arrache.

situés sur la rive

Week-end

P. Tendercool (1)

déclinés en versions

Sa microboutique de

« historique » (occidentale)

Lhong 1919 (4)

Pieter Compernol et

outdoor. Tout est

Chinatown – et, à l’étage,

de la Chao Phraya a été

Depuis l’automne dernier,

Stephanie Grusenmeyer

disponible sur mesure,

l’espace café et l’échoppe

reconverti en 2013 en un

une belle sélection de

ont su conjuguer leur œil

sinon en pièces uniques,

vintage auxquels on

complexe accueillant aussi

galeries et de boutiques a

minimaliste anversois et

pour le plus grand

accède par un escalier

bien l’agence de cet

pris place dans d’anciens

leur exigence de qualité

bonheur des décorateurs

qui ravirait Tim Burton –

activiste culturel (DBALP),

entrepôts chinois datant

belge avec un amour

et collectionneurs avisés,

cultive avec un raffinement

qu’un espace d’exposition,

du XIXe, à moins de dix

du bois tropical de style

de New York à Phuket.

authentique le mystère

une boutique de mode et

minutes en tuk-tuk de

vintage. Un bois que l’on

45-58 Thanon Charoen

qui émane habituellement

de design, le restaurant

The Jam Factory. Une

peut encore trouver

Krung Soi 30.

des cabinets de curiosités.

The Never Ending Summer

destination très prisée

– de façon responsable,

Tél. : +66 (0)2 266 4344.

31-33 Soi Nana.

ainsi qu’une excellente

des expats, qui y viennent

faut-il le préciser ? – dans

Ptendercool.com

Tél. : +66 (0)94 61 7997.

librairie, Candide (mais

flâner, prendre un café,

dont la plupart des livres

écouter des concerts et

le Sud-Est asiatique. Sous

374

le label P. Tendercool,

Green

Branchée et cultivée

sont en thaï !)

découvrir le meilleur de

ils proposent de sobres

Oneday Wallflowers (2)

The Jam Factory (3)

41/1-5 Charoen

l’artisanat régional. Un

et sculpturales tables avec

Jeune architecte,

Grâce à l’architecte

Nakhon Road.

coup de cœur : Ananta

des plateaux en bois

Nattaphat Suriyakumpho

Duangrit Bunnag, cet

Tél. : +66 (0)2 861 0950.

Kama, la marque de

massif ainsi qu’une ligne

imagine des compositions

ensemble d’entrepôts

Thejamfactory.life

kurta (chemise sans col


7

traditionnelle) luxueux

créée par le photographe

Concept-store

rues du Mandarin Oriental

poétique et les jeux

et parfait créée par

Anak Navaraj. Un regard

Warehouse 30 (6)

et du Thailand Creative

graphiques de lignes, si

Éric Dutocq, un styliste

pointu qui se lit dans

Après The Jam Factory,

and Design Center,

caractéristiques du travail

français qui en maîtrise

les packagings, sobres

il s’agit du second opus,

Warehouse 30 ancre

du designer star tokyoïte,

sur le bout des doigts

et graphiques, et le choix

signé Duangrit Bunnag,

ainsi le quartier, un peu

en font une vraie bulle

la fabrication en Inde.

du mobilier, travaillé

de la reconversion

plus encore, dans son

d’oxygène dans ce quartier

248 Chiang Mai Road.

de façon organique.

d’anciens entrepôts situés

rôle de hub créatif.

parmi les plus trépidants

Tél. : +66 (0)91 187 1919.

Du spray antimoustique au

le long du fleuve Chao

52/60 Charoen

et consuméristes

Thejamfactory.life

gommage à la rose, sans

Phraya. Désormais, cette

Krung Road.

de la capitale. Résultat :

compter les délicieux plats

enfilade de concept-stores

Slow life

du jour et autres cakes

mixe mode (notamment la

Mall premium

de marques de mode,

Patom Organic Living (5)

maison, Patom, certifiée

marque de basiques que

Siam Discovery (7)

de beauté ou de design

Oasis zen et luxuriante,

bio, soutient l’engagement

l’architecte a cofondée

L’offre de shopping malls

– dont Thingg, le label

cette boutique signée

des producteurs locaux

avec l’ex-rédactrice d’Elle

est certes pléthorique

du jeune duo de Thinkk

du studio d’architecture

pour un futur plus durable.

Decoration, Rangsima

à Bangkok, mais Siam

Studio – y nage comme

NitaProw donne accès

9/2 Sukhumvit 49/6

Kasikranund : Lonely

Discovery, entièrement

un poisson dans l’eau.

aux produits de la jeune

(Soi Prompak).

Two-Legged Creatures),

repensé par le studio

989 Rama I Road.

marque thaïlandaise

Tél. : +66 (0)2 084 8649.

design, café et petite

japonais Nendo, impose sa

Tél. : +66 (0)2 658 1000.

de cosmétiques, Patom,

Patom.com

restauration. À quelques

différence. La blancheur

Siamdiscovery.co.th

la sélection pointue

375


ID-URBAN SPIRIT

LES LIEUX D’ART ET DE DESIGN QUI COMPTENT À BANGKOK La première Biennale d’art de Bangkok, qui se tiendra du 19 octobre 2018 au 3 février 2019, n’aurait sans doute pas la même légitimité sans le travail, pionnier et souvent pointu, des galeries déjà présentes en ville.

1

2

3

4

5

6

Plateforme

inspirent les artistes

le BACC offre, au cœur

Sutima Sucharitakul

Disruptif pop

Bangkok CityCity

invités, qui n’hésitent

de l’agitation consumériste

(photo) a ouvert en 2016

Soy Sauce Factory /

Gallery (1)

d’ailleurs pas à en

vertigineuse de Siam

cette nouvelle galerie

56th Studio (4)

Installée dans un bel

souligner les dérives.

Square, l’opportunité

d’art contemporain

Récemment déménagé

espace moderniste

13/3 Sathorn 1,

de découvrir, dans

qui, outre ses quatre

de Chinatown à Charoen

du quartier des

South Sathorn Road.

un environnement

à six expos annuelles,

Krung, cet espace créatif,

ambassades, la très

Tél. : +66 (0)83 087 2725.

qui sonne comme

entend jouer un rôle

porté par l’énergie et

active Bangkok CityCity

Bangkokcitycity.com

une pause bienvenue,

pédagogique auprès

le regard aiguisé de 56th

le dynamisme de la jeune

du public au moyen de

Studio, détourne avec

Gallery s’attache à mieux

376

faire connaître la richesse

Muséal

scène artistique locale.

conférences. Attention,

brio la culture populaire.

du street-art local,

Bangkok Art and Culture

939 Rama I Road.

l’adresse, entre

Napawan Tuangkitkul,

que celui-ci soit le fait

Center (BACC) (2)

Tél. : +66 (0)2 214 6630.

deux rues hérissées

Saran Yen Panya (photo)

d’artistes travaillant

Souvent qualifié de

En.bacc.or.th

d’immeubles, est

et Atirotj, ses trois

en solo ou en collectifs,

« Guggenheim de

un peu difficile à trouver.

cofondateurs, partagent

souvent thaïs mais

Bangkok » en raison de

Contemporain

Ground Floor of Baan

en effet la conviction

pas exclusivement. Une

sa rampe intérieure XXL

Nova Contemporary (3)

Somthavil, Soi Mahadlek

que le storytelling peut

certitude : l’immensité de

en spirale, mais également

De retour à Bangkok

– Luang 3, Rajdamri Road.

s’exprimer non seulement

la ville et les soubresauts

pour le choix ambitieux

après avoir vécu

Tél. : +66 (0)90 910 6863.

avec des mots mais aussi

de son développement

de sa programmation,

à Londres et à New York,

Novacontemporary.com

en 3D. Sans aucun doute,


7

les expositions et

créative de Thonglor,

depuis la crise financière

et vidéo pour lesquelles

Culte

installations présentées

un phénomène amplifié

de 1997, afin de dénoncer

la galerie est réputée.

Kathmandu Photo

à Soy Sauce Factory

les soirs de vernissage.

la spéculation immobilière

La propriétaire,

Gallery (7)

sont-elles une brillante

La galerie, à l’étage, voit

qui continue de faire rage.

Aey Phanachet,

Manit Sriwanichpoom

démonstration du

alors converger un public

7 Sukhumvit Soi 51.

collectionneuse

est une figure clé de la

credo du trio : « Form

arty, très sensibilisé

Tél. : +66 (0)2 662 6246.

elle-même, peut

photographie thaïlandaise,

follows story ».

au regard critique sur

Wtfbangkok.com

s’enorgueillir d’avoir

célèbre pour son

11/1 Charoen

la société thaïlandaise,

exposé aussi bien Yayoi

personnage signature,

Krung Soi 24.

fil rouge de la plupart

Influente

Kusama, Damien Hirst

Pink Man, immortalisé

Tél. : +66 (0)98 956 6549.

des expositions de WTF.

100 Tonson Gallery (6)

et Louise Bourgeois,

en de multiples lieux

56thstudio.com

Un exemple ? Miti

Première galerie thaïe

que Rirkrit Tiravanija

et situations. Il dirige avec

Ruangkritya (par ailleurs

à avoir participé à Art

ou, récemment, Thanet

passion cette galerie,

Arty

régulièrement invité

Basel en 2011, 100 Tonson

Awsinsiri, qui y a projeté

et assez audacieusement,

WTF Café & Gallery (5)

à la CityCity Gallery) y

s’épanouit, chez elle,

sa propre version

il faut bien le dire : du

Avec sa terrasse en plein

projetait en mars Sathorn

dans un vaste et élégant

de L’Origine du monde.

rez-de-chaussée à l’étage,

soi, le bar au rez-de-

Sunset, une œuvre vidéo

espace minimaliste signé

100 Soi Tonson,

elle est peinte en vert.

chaussée est déjà l’un

tournée en janvier 2018

Christian Liaigre, qui met

Ploenchit Road.

87 Pan Road.

des lieux de rendez-vous

dans la célèbre tour de

particulièrement en valeur

Tél. : +66 (0)2 010 5813.

Tél. : +66 (0)2 234 6700.

favori de la communauté

Bangkok restée inachevée

les installations artistiques

100tonsongallery.com

Kathmanduphotobkk.com

377


ID-HYPE AREA

Le Marconi, un restaurant-bar installé en 2017 dans un ancien magasin général abandonné depuis quarante-cinq ans. Une excellente carte signée Mehdi Brunet-Benkritly.

Des archis, des artistes, des restaurants et des activités industrielles, c’est le mix toujours gagnant d’un secteur hype. Officiellement, ce nouveau quartier de Montréal se nomme Marconi-Alexandra, du nom de deux rues qui le traversent. Mais personne ne l’appelle ainsi. Pour tout le monde, c’est Mile-Ex. À explorer dans ses moindres recoins avant qu’il ne devienne totalement mainstream.

Y ALLER

Par Sylvie Berkowicz / Photos Antoine Lorgnier pour IDEAT

françaises, de mai

Air Transat, compagnie régulière canadienne, dessert Montréal tous les jours au départ de Roissy CDG et d’autres villes à octobre. Possibilité d’atterrir dans une ville

’est un quadrilatère situé au nord du Plateau Mont-Royal (quartier bien connu

et de repartir d’une autre,

des Français qui visitent Montréal), coincé entre une voie ferrée, la Petite-Italie

sans frais. Tarifs A/R

et une poignée de grandes avenues de passage. Jusqu’à récemment, personne

à partir de 383 € TTC.

n’y allait, à part ceux qui travaillaient dans des ateliers de textile, dans les garages ou

Airtransat.fr

les petites usines installées le long de la voie de chemin de fer. Les rares habitants des-

378

cendaient d’ouvriers italiens qui y avaient fait élever de modestes maisons de brique

HÔTEL

bordées d’un minipotager. Le secteur avait aussi attiré quelques artistes dans des lofts

Fairmont

un peu miteux, mais très abordables, ainsi que des architectes qui, avant les autres, en

Le Reine Elizabeth (1)

avaient rapidement compris le potentiel. Comme Henri Cleinge. Dès 2002, il a trans-

Il n’y a pas d’hôtel dans

formé une ancienne fabrique en trois townhouses (des maisons hautes avec murs mi-

Mile-Ex et très peu

toyens) revêtues de béton et d’acier Corten – pas ou peu de réglementation permettait

à proximité. Pour trouver


© STEPHANE BRUGGER

une adresse au design

900, boulevard

poulpes grillés et agrumes.

Marconi (4)

bières et chips. Mais,

et aux services de qualité,

René-Lévesque.

6631, rue Jeanne-Mance.

Une grande cuisine

à y regarder de près,

il faut descendre jusqu’au

Tél. : +1 514 861 3511.

Tél. : + 1 514 272 7919.

ouverte sur la salle. Et un

toutes sont bien choisies…

centre-ville où cet hôtel

M.fairmont.fr/

Mileex.ca

vrai bar, où l’on prend soin

Et il y a ce petit comptoir

historique vient de rouvrir

queen-elizabeth-montreal

du contenu de nos verres,

façon diner qui ne trompe

Manitoba (3)

vins ou cocktails. Les

pas ainsi qu’un menu qui

Le nom fait rêver, la carte

petits plats sont addictifs :

trahit la véritable essence

répondent au standard,

RESTAURANTS ET BARS

aussi, avec ses produits

toasts aux bourgots

des lieux. Rien de

mais c’est par ses espaces

Mile-Ex (2)

de la région boréale :

et à la moelle, ris de veau

compliqué : salade césar,

communs que le lieu

Il a donné son nom

bourgots (bulots locaux),

avec pommes de terre

club sandwich, pulled pork,

se distingue. La firme

au quartier. Une salle

cerf, phoque… Rien

et oseille, gnocchis

burgers, ou des

montréalaise Sid Lee

minuscule où l’on joue

de forcé ou de folklorique

à la ricotta… Réserver

déclinaisons végétariennes

Architecture y a rendu

des coudes pour déguster

dans la cuisine sensible

ou arriver dès l’ouverture

et sans gluten de ces

hommage à l’époque de la

la cuisine de Grégory

et subtile du chef Simon

pour une place au bar…

classiques, du haloum

construction du bâtiment,

Paul. Au menu : la guédille

Mathys. D’une grande

45, avenue Mozart Ouest.

(ou halloumi : du fromage

la fin des fifties, tout en

Del Norte, un petit pain

beauté, ses assiettes

Tél. : +1 514 490 0777.

originaire de Chypre) grillé,

les dynamisant de

fourré de crevettes de

sont servies sans chichi,

Marconimontreal.com

de la truite fumée… Petit

créations contemporaines.

Matane, le Motherf***er

avec une décontraction

Mentions particulières au

Burger ou les moules

qui sied bien à ce lieu

Dépanneur

la journée et le week-end

bar Nacarat, pour le décor

au bleu. Ainsi que des

plus bistrot que gastro.

Le Pick-Up (5)

pour le brunch sur la

et les cocktails, et au food

assiettes plus légères,

271, rue Saint-Zotique

C’est, à première vue,

grande terrasse adjacente.

court (des comptoirs

souvent tournées vers la

Ouest.

le dépanneur du coin :

7032, rue Waverly.

spécialisés) haut de

mer, toujours gourmandes :

Tél. : +1 514 270 8000.

une déco bricolée, un peu

Tél. : +1 514 271 8011.

gamme Marché Artisans.

couteaux à la plancha,

Restaurantmanitoba.com

déglingue, avec moult

Depanneurlepickup.com

après une importante rénovation. Les chambres

déjeuner servi toute

379


ID-HYPE AREA

ici ce genre de fantaisies. Il a ini par y faire ériger sa propre habitation. Puis ce fut au

Brasserie Harricana (6)

tour de Saucier + Perrotte, l’un des studios les plus estimés au Canada, de s’y installer

C’est la version

en 2006. L’architecte Gilles Saucier vit au dernier étage d’un petit bâtiment industriel

contemporaine de la

qu’il a transformé, doublement conquis par la population locale – des anglophones, des

taverne, un vaste espace

francophones, des gays, des psychorigides, des vieux, des jeunes – et par les milliers de

clair et revêtu de bois

mètres carrés disponibles à la rénovation, voire à la construction. Les promoteurs se sont

blond où se retrouvent

ensuite littéralement rués sur les opportunités et, peu à peu, les usines se sont muées en

les amateurs de bières. En

habitations. Certaines sont encore vacantes, mais personne n’a de doute quant à leur

trois ans, elle est devenue

avenir. Une conversion en condos ou en bureaux pour start-up et créatifs en tout genre

une référence du genre

les attend. Le groupe Publicis s’y est installé cet été ; Behaviour Interactif, créateur de

proposant une quinzaine

jeux vidéo, y a déménagé il y a un peu plus d’un an.

de déclinaisons – plus des « collabs » et des éditions

380

Un tropisme culinaire bien ancré

spéciales – brassées sur

Les restaurants furent les premiers, à commencer par Mile-Ex, qui a donné, selon les

place. Difficile de choisir ?

dires de son propriétaire, son nom au quartier. Grégory Paul l’a ouvert en 2012. Une

Pas de problème, le staff

cantine bien plus gastronomique qu’elle n’en a l’air, où ce chef originaire de Montpellier

est supercompétent et

fait un carton avec son mélange des genres, entre street food et brasserie contemporaine.

suggère de petites doses

Au-delà du loyer bon marché, il fallait un certain courage pour s’installer dans cette rue

à la dégustation. La cuisine

résidentielle, dificilement accessible, dans un environnement pas franchement glamour.

de style américain est en

Le restaurateur a réussi son coup et s’est inspiré pour baptiser son établissement du nom

parfaite adéquation et une

des quartiers voisins : « Mile » pour Mile End, hipster et limitrophe au sud, et « -Ex »

boutique à l’étage permet


d’acheter canettes, petites

l’hiver : poitrine de bœuf

(Campari, prosecco,

(avec et sans gluten).

en ligne uniquement.

bouteilles ou growlers

fumée, porc effiloché,

soda, orange).

267, rue Saint-Zotique

283, rue Saint-Zotique

(950 ml).

mac & cheese. À arroser

6731, avenue de

Ouest.

Ouest.

95, rue Jean-Talon Ouest.

d’un bourbon peut-être…

l’Esplanade.

Tél. : +1 514 504 2351.

Emporiumbarbershop.com

Tél. : +1 514 303 3039

6704, rue Clark.

Alexandraplatzbar.com

Dispatchcoffee.ca

Brasserieharricana.com

Tél. : +1 514 272 2617. Dinettetriplecrown.com

Dinette Triple Crown (7)

DOMO Montréal (11) DOMO est un café-

Tout a commencé avec

BOUTIQUES ET GALERIES

Café Dispatch (9)

galerie-boutique fondé

L’été, l’usage veut qu’on y

Alexandraplatz Bar (8)

un camion à espressos.

Emporium

par des passionnés de

commande son poulet

Un hangar avec des

Celui-ci roule toujours,

Barbershop (10)

design et, en particulier,

frit à emporter pour le

guirlandes d’ampoules,

mais c’est dans le garage

On n’hésite pas à mettre

de tout ce qui touche

déguster dans le petit parc

une terrasse au bout

qui l’abritait que Dispatch

son nom sur une liste

aux années 60 et 70, une

qui fait face au restaurant

d’un parking, des tables

a ouvert l’une de ses trois

d’attente pour profiter

époque qui a fortement

– le panier pique-nique

à pique-nique. Il n’en fallait

adresses montréalaises.

du savoir-faire des barbiers

marqué Montréal, avec

est même fourni.

pas plus pour faire de

Un café qui respecte les

d’Emporium. Ceux-ci

la naissance de son métro,

Mais évidemment, rien

ce bar saisonnier (ouvert

règles du genre : sourcing,

sont parfaitement formés

l’Exposition universelle

n’empêche de profiter,

de mai à octobre) celui

torréfaction, préparation,

à la taille de la barbe et

de 1967 ou les Jeux

à table, de cette cuisine

qui fait courir toute la ville.

et qui s’accompagne

des cheveux et prennent

olympiques d’été de 1976.

du sud des États-Unis,

Et, pour se fondre parmi

d’une sélection bien

soin du client dans un

Tout ce qui est proposé

de la comfort food qui joue

les habitués, on y

choisie de viennoiseries

environnement très

dans la boutique se réfère

parfaitement son rôle

commande une Bicicletta

et de petits gâteaux

chaleureux. Réservations

à cet esthétisme

381


ID-HYPE AREA

pour Parc-Extension, multiethnique et situé à l’ouest. Mais il ne fut pas le premier ! Le

rétromoderne graphique

bisexuels et trans-) et

pionnier ? Le Dépanneur Le Pick-Up, ouvert en 2009 par une ex-membre du groupe

et coloré : tirages

a ouvert, en 2015, Never

d’électro-punk Lesbians on Ecstasy (ça ne s’invente pas !). Cette adresse hybride entre

photographiques, affiches,

Apart, un centre culturel

le classique dépanneur et le snack-bar est une institution, qui n’a rien perdu de sa per-

livres et petits objets

qui, grâce à la grande

tinence. Le brunch du dimanche rassemble une population jeune, plutôt anglophone,

anciens ou

qualité de ses expositions,

relet idèle de la culture alternative qui nourrit encore la ville.

contemporains.

attire tous les amateurs

6710, rue Clark.

d’art contemporain.

Un Montréal inattendu

Tél. : +1 514 971 6489.

Toutes les disciplines

En s’y promenant, on réalise qu’il n’y a inalement pas grand-chose à voir dans Mile-Ex :

Domomontreal.

y sont représentées :

aucun monument, aucun musée, très peu de boutiques. Certes, les amateurs de construc-

tumblr.com

arts visuels et numériques, photographie, vidéo,

tions bien faites et d’urbanité y trouveront un collage intéressant de styles, de belles maisons

382

d’architectes adossées à de très ordinaires bâtiments en brique, d’immeubles industriels

Never Apart (12)

musique… s’articulant

sans aucun charme voisins d’autres, ornés de petites touches Art déco. Une déambulation

Dax Dasilva est un

sur trois étages. Le

qui débouche, certes, sur des terrains vagues, des parkings ou des culs-de-sac. On y trouve

entrepreneur qui

tout-Montréal s’y retrouve

pourtant un Montréal inattendu et très idèle à l’essence même de cette ville : authentique,

a fait fortune avec sa

lors de conférences,

sans prétention, formée de strates issues de ses nombreuses vagues d’immigration, au milieu

compagnie de logiciels

vernissages et fêtes

desquelles la créativité s’installe de manière improvisée. C’est le soir qu’elle s’exprime le

et de solutions de points

qui, l’été, se prolongent

mieux avec une concentration de restaurants de qualité, qui ne prennent pas leurs clients

de vente : Lightspeed.

à l’extérieur, au bord

pour des touristes. Les Montréalais ne s’y trompent pas et fréquentent assidûment ces

Il est aussi membre

de la petite piscine.

adresses éloignées du centre-ville, mais au plus près d’une cuisine généreuse et inventive.

de la communauté LGBT

7049, rue Saint-Urbain.

C’est donc par le bout de la fourchette qu’il vaut mieux aborder Mile-Ex.

(lesbiennes, gays,

Neverapart.com



ID-WEEK-END ARTY

Mégapole enchevêtrée entre buildings modernistes et végétation tropicale, la capitale économique du Brésil est imprévisible, et l’art contemporain y est effervescent. Naviguant entre le passé et le futur, la Biennale de São Paulo est le moment idéal pour partir à sa découverte, du 7 septembre au 9 décembre.

384

São Paulo, l’art est partout et la scène contempo-

de Janeiro, Porto Alegre et Belo Horizonte, mais São Paulo

raine y leurit selon ses propres règles. Les architec-

est incontestablement un atout pour la promotion de l’art

tures modernes et les élégants hôtels et restaurants

en Amérique du Sud et dans le monde. »

vintage cohabitent avec la jungle urbaine. Actuellement, le

C’est pourtant dans un contexte politique instable que

marché de l’art du pays, qui repose essentiellement sur les

s’ouvre cette nouvelle édition – sur fond d’affaires d’État,

productions de la seconde moitié du XX siècle, se renou-

de corruption, voire de censure –, les élections présidentielles

velle après l’engouement mondial pour l’art contemporain

ayant lieu un mois avant son inauguration. Pour évoquer la

brésilien porté par des artistes comme Ernesto Neto et Vik

situation, le curateur Gabriel Pérez-Barreiro, réputé pour son

Muniz. Le succès auprès du public latino-américain de la

approche à la fois didactique et expérimentale de la création

dernière édition de la foire SP-Arte, qui réunit art moderne,

latino-américaine (commissariat de la Biennale du Mercosul

art contemporain et design depuis 2005, y contribue. L’in-

à Porto Alegre ; direction de la collection Cisneros à Caracas

luence de galeries comme Bergamin & Gomide ou Mendes

et à New York) expose des artistes historiques, qui ont tra-

Wood DM (nouvelles participantes à la FIAC à Paris), l’ou-

vaillé en marge de l’oppression des régimes totalitaires, aux

verture de collections d’art privées et le lancement d’événe-

côtés de contemporains, des créateurs qui explorent aussi

ments tels qu’Art Weekend (inspiré des Gallery Weekend

bien la culture traditionnelle indigène que des sujets liés aux

berlinoises) y participent activement.

désastres environnementaux, « pour que la biennale s’adresse

Mélange de frénésie et de douceur de vivre, São Paulo com-

tout autant aux spécialistes qu’aux néophytes », résume-t-il.

bine, pour les amateurs d’art comme pour les curieux, une

À l’inverse d’une simple exposition thématique, la Biennale

offre haut de gamme, orientée vers l’international grâce aux

de São Paulo invite pour la première fois des créateurs latino-

galeries (Luciana Brito, Nara Roesler, Vermelho), et présentée

-américains et étrangers à participer à la conception même

dans des lieux culturels nouveaux et spectaculaires comme

de l’événement. Pour ce rendez-vous international, douze

l’Instituto Moreira Salles ou la Japan House, laquelle a été

expositions ainsi que sept solo shows sont donc à découvrir

dessinée par Kengo Kuma. « São Paulo regroupe la plupart

au pavillon Ciccillo Matarazzo, conçu par Oscar Niemeyer

Reportage Mikael

des institutions de référence au Brésil, explique Gabriel Pérez-

dans le parc architectural d’Ibirapuera. Ici, c’est la découverte

Zikos / Photos Fran

Barreiro, commissaire de la 33 Biennale internationale d’art

et le multiculturalisme qui sont avant tout célébrés, au-delà

Parente pour IDEAT

de São Paulo. Il y a des scènes artistiques dynamiques à Rio

des styles et des époques.

e

e


1

4

6

2 Page de gauche Pensé comme une œuvre d’art totale, le musée d’Art de São Paulo (MASP), dessiné par Lina Bo Bardi en 1986, dévoile sa structure suspendue au-dessus du niveau de la rue. À l’intérieur, un dispositif d’accrochage translucide y élève littéralement les œuvres d’art. © EDUARDO ORTEGA 1/ L’intérieur du Riviera Bar, rénové par le Studio MK27 de l’architecte Marcio Kogan. 2/ Gabriel Pérez-Barreiro, commissaire espagnol spécialiste des arts latino-américains, dirige cette année la Biennale de São Paulo. © PEDRO IVO TRASFERETTI/FUNDAÇÃO BIENAL DE SÃO PAULO 3/ L’hôtel Fasano demeure un repère ultrachic. 4/ La pinacothèque de la ville montre l’art brésilien, à l’instar de l’œuvre de Josely Carvalho. © DR 5/ Movimientos automáticos n. 3 (2017) de l’Espagnol Antonio Ballester Moreno, exposé à la Biennale de São Paulo. © ANTONIO BALLESTER MORENO 6/ L’espace de la galerie Fortes D’Aloia & Gabriel, dans le quartier industriel de Barra Funda. 7/ To All Tomorrow’s Parties (2012) du Brésilien Rodrigo Matheus, représenté par Fortes D’Aloia & Gabriel. © EDUARDO ORTEGA 8/ De nombreux artistes travaillent en résidence au centre d’art Pivô, un ancien squat aménagé en plein centre de São Paulo dans le building Copan d’Oscar Niemeyer.

7

3

5

8

385


ID-WEEK-END ARTY

1

2

1/ Le Museu Afro Brasil est situé dans le parc d’Ibirapuera, comme le bâtiment de la biennale, et construit par Oscar Niemeyer ; une encyclopédie grandeur nature vouée aux arts visuels et décoratifs afrobrésiliens. 2/ As Close as We Can Get (2017), de la série « Shadows » d’Iván Argote, artiste colombien installé à Paris, soutenu par la galerie Perrotin en France et par la galerie Vermelho (São Paulo) au Brésil. 3/ Implantée sur l’immense avenue Paulista, la Japan House, dessinée récemment par Kengo Kuma, présente le meilleur des savoir-faire du Japon (arts, design, gastronomie) aux Brésiliens et à l’importante communauté nippone de São Paulo. 4/ A Collection of Sixty Drawings (1988-91) de l’artiste américain Allan McCollum, à découvrir à la galerie Luciana Brito. 5/ Le lobby de l’hôtel Emiliano accueille les hommes d’affaires et les voyageurs du monde de l’art de passage à São Paulo. 6/ L’entrée de la galerie Nara Roesler, l’une des plus importantes au Brésil et très active à l’échelle internationale. 7/ Le charme inimitable de Frevo, restaurant vintage et sans façon, en plein quartier chic de Jardins.

4

5

386

3

6

7


Érigé il y a quinze ans à deux pas du parc de la biennale, l’hôtel Unique est l’une des réalisations les plus originales de l’architecte Ruy Ohtake. L’extérieur est immanquable et l’intérieur évoque une ambiance internationale et postmoderne des années 80. Le bar à cocktails et la piscine sur le toit offrent une pause bien méritée après avoir couru toutes les expositions de la biennale.

387


Ci-contre Situé dans l’iconique Edifício Copan d’Oscar Niemeyer (1961), au cœur de São Paulo, le centre Pivô accueille quelque 5 000 artistes résidents sur 3 500 m2. Page de droite Le jardin de la galerie Luciana Brito, conçu par l’architecte paysagiste brésilien Roberto Burle Marx (1909- 1994).



ID-WEEK-END ARTY

1

2

3

SÃO PAULO PRATIQUE 33e Biennale

sur le site du premier

avec quelques

le Beyrouth, un burger

Aujourd’hui, c’est

de São Paulo,

monastère de moniales

touches originales

d’inspiration libanaise

un antidote aux bars

« Afinidades Afetivas »

bénédictines des

(le mobilier des frères

(le Brésil compte

à la mode, qui joue

(du 7 septembre

Amériques (!), a connu

Campana), séduit.

une communauté

la carte du traditionnel

au 9 décembre)

son heure de gloire

Rua Oscar Freire, 384

libanaise d’environ

dans un décorum

L’événement – la

grâce à son night-club

(Jardim Paulista).

6 millions de membres).

moderniste.

deuxième biennale d’art

et à ses résidents, stars

Tél. : +55 11 3728 2000.

Le décor n’a pas

Av. Paulista, 2584

la plus ancienne après

et hauts représentants

Emiliano.com.br

changé, pas plus que

(Consolação).

celle de Venise – s’étend

diplomatiques. À défaut

la tenue des serveurs.

Tél. : +55 11 3258 1268.

sur 25 000 m et réunit

d’y séjourner, on y

Unique (3)

Pour y faire une pause

Rivierabar.com.br

des artistes du monde

déjeune dans son atrium

Ruy Ohtake est

en journée, ou en soirée,

entier depuis 1951.

aux plantations verticales

l’architecte de cet hôtel,

avant de rapporter

Tordesilhas

Bienal.org.br

et aux sculptures

dont on dit qu’il

des souvenirs de la Casa

Un classique pour

d’un autre temps.

ressemble à une tranche

Santa Luzia, la grande

succomber à la

Y ALLER

Rua São Carlos Do Pinhal,

de pastèque. Dans

épicerie voisine.

gastronomie et aux

La compagnie

424 (Bela Vista).

certaines chambres, le

Rua Oscar Freire, 588

vins brésiliens

brésilienne LATAM

Tél. : +55 11 3145 8000.

parquet court jusqu’au

(Jardim Paulista).

avec simplicité. On

affrète un vol quotidien

Maksoud.com.br

plafond et les hublots

Tél. : +55 11 3082 3434.

commence par une

sont de mise. Selon

Frevinho.com.br

cachaça ou une

2

et direct Paris–CDG –

390

São Paulo–Guarulhos

Emiliano

le point de vue, le bar

(départ à 23 h 00, arrivée

Réservez-vous le luxe

offre l’un des plus beaux

Riviera (2)

enchaîne avec

à 5 h 45). Air France

hautain de l’hôtel

panoramas sur la ville.

On doit le renouveau

les mets généreux

propose plusieurs

Fasano, conçu par

Av. Brigadeiro

de ce lieu emblématique

de la maison, les

horaires, selon les dates

Marcio Kogan et Isay

Luís Antônio, 4700

au studio de l’architecte

ingrédients locaux

de voyage.

Weinfeld, l’instant d’un

(Jardim Paulista).

Marcio Kogan.

et la fraîcheur au

cocktail, et posez plutôt

Tél. : +55 11 3055 4710.

Son histoire remonte

diapason, le tout

HÔTELS

vos bagages à l’Emiliano :

Hotelunique.com.br

aux décennies 60 et 70,

supervisé par l’équipe

Maksoud Plaza (1)

le point de chute des

quand les acteurs

de la chef Mara Salles.

Il n’a pas bougé, avec son

connaisseurs. Le service

RESTAURANTS/BARS

politiques et culturels

Alameda Tietê, 489

architecture millésimée

y est impeccable et

Frevo

des mouvements

(Jardim Paulista).

1980. Ce building

l’univers au chic essentiel

Ce diner sert depuis

contestataires en

Tél. : +55 11 3107 7444.

de 22 étages, construit

et aux bois naturels,

1956 sa spécialité,

faisaient leur QG.

Tordesilhas.com

caïpirinha, puis on


ACTUELLEMENT EN KIOSQUES POLKAMAGAZINE.COM POLKAGALERIE.COM


ID-WEEK-END ARTY

GALERIES

afro-brésiliennes créées

peuvent également

Tél. : +55 11 3149 5959.

gastronomie et d’art de

Galeria Fortes

par les plus importants

s’exprimer sur le mur

Masp.org.br

vivre. Expositions,

D’Aloia & Gabriel

représentants du design

de sa façade. Sa cour

Márcia Fortes,

et de l’art brésiliens

intérieure dispose même

Pivô

Alessandra D’Aloia et

(Roberto Burle Marx ou

d’un kiosque à livres,

3 500 m situés dans

façade en bois d’hinoki et

Alexandre Gabriel

Tunga). Sa collection est

entre autres, d’artistes.

l’iconique Edifício Copan

fibre de carbone. À

sont au premier plan

étonnante et accessible

Rua Minas Gerais, 350

d’Oscar Niemeyer (1961)

l’intérieur, le washi (papier

de l’art au Brésil. Ils

sur rendez-vous via

(Higienópolis).

où le visiteur est tour

japonais artisanal) domine.

présentent des artistes

son compte Instagram.

Tél. : +55 11 3138 1520.

à tour amené à parcourir

L’endroit ne désemplit pas

importants comme

@rafaelmoraes0707

Galeriavermelho.com.br

des expositions et

et ravit l’importante

les ateliers de ceux,

communauté japonaise

en résidence,

vivant au Brésil.

le commissaire de la

MUSÉES/ CENTRES D’ART

qui y travaillent :

Après L.A. et São Paulo,

biennale. À São Paulo,

Museu Afro Brasil

les artistes de demain.

une nouvelle « maison »

ils animent deux espaces :

Situé dans le parc

Av. Ipiranga, 200

a ouvert à Londres.

l’un dans une ancienne

Ibirapuera, comme

(República).

Av. Paulista, 52

usine textile, et l’autre,

le bâtiment de la biennale,

Tél. : +55 11 3255 8703.

(Bela Vista).

tout aussi audacieux,

construit par Oscar

Pivo.org.br

Tél. : +55 11 3090 8900.

dans le quartier

Niemeyer lui aussi,

Rivane Neuenschwander, soutenue par

cachent derrière sa 2

Japanhouse.jp/saopaulo

qui monte de Pinheiros.

Mendes Wood DM

le pavillon Padre Manuel

Nara Roesler

Galpão : Rua James

Cette galerie est vite

Da Nóbrega est consacré

Active à São Paulo, Rio

Holland, 71

devenue incontournable

aux arts visuels et

et New York, participante

(Barra Funda).

grâce aux partis pris

décoratifs afro-brésiliens.

aux grandes foires

Tél. : +55 11 3392 3942.

de la direction dans sa

Une initiative née

d’art et soutenant de

Galeria : Rua Fradique

programmation et

de la propre collection de

nombreuses expositions

Coutinho, 1500

à son champ d’action

l’artiste Emanoel Araujo,

dans le monde entier,

(Vila Madalena).

(trois implantations

l’une des plus importantes

elle favorise les dialogues

Tél. : +55 11 3032 7066.

à São Paulo, New York

dans ce domaine.

entre les pratiques

Fdag.com.br

et Bruxelles). Adriano

Av. Pedro Álvares Cabral

artistiques de

Pinacothèque

Costa, vu cette année à

Portão, 10 s/n

l’après-dictature et celles

Le site de l’école

Bergamin & Gomide

l’Instituto Tomie Ohtake,

(Parque Ibirapuera).

d’aujourd’hui : œuvres

des beaux-arts

Cette galerie est une

est l’un de leurs artistes

Tél. : +55 11 3320 8900.

abstraites et iconoclastes,

de São Paulo est aussi

affaire de famille, celle

reconnus par-delà

Museuafrobrasil.org.br

mélanges de médiums

celui du plus ancien

du collectionneur Jones

les frontières.

proches du film et

musée de la ville.

Bergamin. Sa fille l’ayant

Rua da Consolação, 3358

sculptures spectaculaires

Fondé en 1905

reprise, elle continue

(Cerqueira César).

(Cao Guimarães,

et rénové en 1998

de défendre le travail

Tél. : +55 11 3081 1735.

Artur Lescher, León

à travers l’intervention

de Lygia Pape, Lygia

Mendeswooddm.com

Ferrari, Vik Muniz, etc.).

brutaliste de Paulo

Av. Europa, 655

Mendes Da Rocha,

Clark et tous les artistes

392

restaurant et boutique se

clés du néoconcrétisme

Galeria Vermelho

(Jardim Europa).

il expose des collections

auprès des grands

Cette galerie influente

Tél. : +55 11 2039 5454.

principalement

collectionneurs et dans

affiche une programmation

Nararoesler.art

brésiliennes. Jochen

de nombreuses

à l’image de ses

MASP

institutions de la ville,

ambitions expérimentales.

Le musée d’Art de São

Japan House

précédente biennale

comme la Japan House.

Et ce dans trois

Paulo, dessiné par

Créé par l’architecte

et ex-commissaire

Rua Oscar Freire, 379

maisons réunies par

Lina Bo Bardi en 1986,

Kengo Kuma et le

en chef de l’Instituto

(Jardim Paulista).

les architectes Paulo

est devenu une icône

directeur artistique Kenya

Inhotim et de la

Tél. : +55 11 3853 5800.

Mendes Da Rocha

de la ville et abrite

Hara (auteur

Serpentine Gallery,

Bergamingomide.com.br

et José Armênio De Brito

une extraordinaire

du concept des enseignes

à Londres, dirige

Cruz. Ses artistes, des

collection d’art

Muji), cet espace

l’institution.

Rafael Moraes

peintres et plasticiens

occidental et indigène.

polyvalent présente les

Praça da Luz, 2 (Luz).

Ce marchand est réputé

latino-américains

Av. Paulista, 1578

savoir-faire nippons en

Tél. : +55 11 3224 1000.

pour ses parures

(comme André Komatsu),

(Bela Vista).

matière de design, de

Pinacoteca.org.br

Volz, commissaire de la


PROGRAMME ET

Opéra Bastille - Palais Garnier

INSCRIPTION SUR

Théâtre des Bouffes du Nord

LeMonde.fr/festival

Cinéma Gaumont Opéra


Delaunay : © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais - image Centre Pompidou, MNAM-CCI / Verrière : © Cosimo Mirco Magliocca


ID-SPOTS

Nos adresses préférées C’est déjà la rentrée ? Plutôt que de ressasser les souvenirs enchanteurs des vacances passées, autant se projeter tout de suite vers de nouvelles destinations, de nouvelles découvertes. Heureusement, elles ne manquent pas ! Par Bérénice Debras

Le Cubanito Ibiza Suites, à… Ibiza. Un vrai parfum fifties qui donne envie de danser le mambo et le cha-cha-cha. © ADAM JOHNSTON PHOTOGRAPHY

395


ID-SPOTS

ÉDIMBOURG EDEN LOCKE Ouvert l’an dernier, cet « aparthotel » de la génération Instagram a investi les généreux volumes d’un bâtiment du XVIIIe siècle et les espaces restreints d’une extension du XXe. Le cabinet new-yorkais Grzywinski + Pons y a créé 72 studios de 29 à 33 m2 avec cuisine équipée. Le lieu de vie tourne habilement autour d’un canapé sur mesure en forme de L. Des tons poudrés glace à la crème bousculent la palette habituelle de couleurs écossaises jusqu’au café et bar lounge habillé de pistache vanille. L’Eden Locke propose une riche programmation d’événements : débats avec des entrepreneurs locaux, master class de cocktails, entraînements de DJ… Une am-

© NICHOLAS WORLEY

biance Airbnb avec tous les services d’un hôtel. 127, George Street, Édimbourg, Écosse. Tél. : +44 (0)131 526 4190. Lockeliving.com

HOTEL EDEN Le Who’s Who a séjourné à l’Hotel Eden – le roi Alphonse XIII d’Espagne, Ingrid Bergman ou encore John F. Kennedy Jr., pour ne citer qu’eux… Embrassant les jardins luxuriants des villas Borghèse et Ludovisi et du prieuré de Malte, ce joyau fatigué de la fin du XIXe siècle a retrouvé de sa splendeur après une rénovation en bonne et due forme l’an dernier. L’esprit classique, cher aux Romains, domine toujours, mais il s’est enrichi d’un style contemporain grâce à la patte de Bruno Moinard et Claire Bétaille (agence 4BI & Associés) pour le hall d’entrée et les 98 chambres et suites. Quant à Patrick Jouin et Sanjit Manku, ils ont réalisé le design du spa et des restaurants, dont l’étoilé La Terrazza à la vue plongeante sur la ville millénaire. Via Ludovisi 49, Rome, Italie. Tél. : +39 (0)6 478 121. Dorchestercollection.com

396

© NIALL CLUTTON

ROME


© ADAM JOHNSTON PHOTOGRAPHY

IBIZA CUBANITO IBIZA SUITES Mambo, cha-cha-cha, boogaloo et rythmes cubains… Ça bouge au Cubanito Ibiza Suites ! La musique, ici, s’accompagne au choix d’un cigare ou d’un mojito. Dans cet hôtel inauguré en mai dernier par le Concept Hotel Group, les sons se fondent dans la décoration que l’on doit au bureau madrilène Ilmiodesign. Lequel s’est inspiré du quartier de Little Havana, à Miami, qui fut investi par les Cubains à partir des années 50. Mixant l’Art déco à l’architecture coloniale, les chambres sont tellement colorées qu’elles déclenchent même un sourire sur les visages matinaux des grincheux. Elles rendent hommage à des musiciens, acteurs ou artistes cubains. 3, Carrer Nunó Sanç, Sant Antoni de Portmany, îles Baléares, Espagne. Tél. : +34 871 532 600. Cubanitoibiza.com

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HONG KONG THE FLEMING HOTEL Bateau ou hôtel ? On hésite en franchissant l’entrée de The Fleming. Le lieu est une invitation au voyage grâce au clin d’œil appuyé aux ferrys – dont le mythique Star Ferry, qui relie l’île de Hong Kong à Kowloon depuis 1888. Une fois « embarqué » dans l’hôtel, on navigue sur une certaine nostalgie chère à Maxime Dautresme, du studio local de design A Work of Substance. Le Hong Kong industriel des années 60 et 70 sourd dans la décoration des 66 chambres, la réception et le restaurant. L’agence a supervisé l’ensemble, depuis l’architecture jusqu’à l’identité visuelle en passant par les produits des salles de bains, réalisés selon les préceptes de la médecine chinoise. Ils rappellent d’ailleurs les odeurs du Hong Kong d’hier, entre bois de santal et ambre. 41, Fleming Road, Wan Chai, Hong Kong. Tél. : +852 3607 2288. Thefleming.com

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MAURICE LUX* GRAND GAUBE À 16 ans et demi, Kelly Hoppen dessinait sa première cuisine pour des amis de la famille. Depuis, l’architecte d’intérieur a multiplié les projets et accumulé les prix et les shows télévisés. Forte d’une expérience de plus de quatre décennies, elle vient de terminer la rénovation de l’hôtel LUX* Grand Gaube sur la côte nord de l’île Maurice. Elle y a décliné des lignes épurées et une palette de couleurs neutres autour de matières naturelles comme le rotin, le bois et le coco. L’ensemble est chaleureux et lumineux, rehaussé de touches africaines procurant une atmosphère chic et bohème. L’hôtel s’est aussi adjoint les coups de pinceau de Camille Walala, qui apportent un peu de peps inspiré de l’esprit et des formes du mouvement Memphis ou de Vasarely. Coastal Road, Grand Gaube, Maurice. Tél. : +230 204 9191. Luxresorts.com

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MADRID LA TERRAZA DEL CASINO Le célèbre designer Espagnol Jaime Hayón remet le couvert à la table du chef étoilé et avant-gardiste Paco Roncero, La Terraza del Casino. Dix ans après avoir dessiné ce restaurant, le Madrilène lui redonne une nouvelle vie, plus pop et colorée cette fois, dans les tons bleus et aigue-marine. Quelques éléments dorés viennent chahuter l’espace lumineux. Dans la prolongation de cette transformation, les uniformes des

© ED REEVE

équipes ont été dessinés par l’Espagnol Tom Black et la terrasse par Julio Guixeres. Calle de Alcalá 15, Madrid, Espagne. Tél. : +34 915 21 17 35. Casinodemadrid.es

LONDRES HOTEL INDIGO LONDON – 1 LEICESTER SQUARE Au cœur du quartier des théâtres, des music-halls et des cinémas, le rideau vient de se lever sur le 1 Leicester Square. Il offre la dernière mise en scène du studio londonien Michaelis Boyd avec ses 95 chambres rendant hommage à l’univers des plateaux et réparties en trois catégories : « scriptwriter », « backstage » et « auditorium ». Affiches vintage du septième art, miroirs de loges d’artistes, projecteurs et cordes évoquant les changements de décor sur les planches… tout y est. Dans l’entrée, une interprétation moderne du style Art déco plonge le visiteur dans le glamour du siècle dernier. Reste la vue affolante du rooftop du 9e étage qui accueille les gourmands pour un petit déjeuner, un lunch ou un dîner. 1 Leicester Square, Londres, Royaume-Uni. Tél. : +44 (0)203 909 4010. Ihg.com

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Probablement l’un des magazines les plus intelligents du moment !

NUMÉRO 35 (300 PAGES). + CAHIER SPÉCIAL JEEP DE 32 PAGES, LA PASSION AUTOMOBILE VERSION US SORTIE LE 6 SEPTEMBRE. CRÉÉ PAR IDEAT ÉDITIONS, L’ÉDITEUR DU MAGAZINE DE DÉCORATION

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SITGES (ESPAGNE) ME SITGES TERRAMAR Zone préservée du littoral catalan, la station balnéaire de Sitges accueille le nouvel établissement Me by Meliá. Une bonne occasion de (re)découvrir ce joyau de la Costa del Garraf ! C’est un paquebot amarré au bout de la promenade, une grande pyramide de béton qui ponctue la station balnéaire de Sitges, au sud de Barcelone, avant que celle-ci ne cède la place à la nature et aux montagnes. Le groupe Meliá vient d’inaugurer la nouvelle version de l’hôtel Terramar. Né en 1933, cet établissement a connu plusieurs vies (et plusieurs architectures) tout au long du XXe siècle. Il offre désormais 213 chambres réparties sur 8 étages, le tout entièrement réaménagé par le studio barcelonais Lagranja Design. Contrairement à ses grands frères plus bling, le Me de Sitges propose une atmosphère apaisante, riche de matériaux naturels, de poteries suspendues, de meubles en rotin, de chambres lumineuses et spacieuses, dans un style épuré et chaleureux. Un lieu dont l’art de vivre se prolonge dans l’assiette. Le Beso Beach, l’un des meilleurs restaurants de Formentera, a posé ses casseroles et recettes au rez-de-chaussée du Terramar sous le nom de Beso Sitges, et initie les clients aux spécialités de la cuisine espagnole : côte de bœuf fondante, paellas typiques et charcuterie savoureuse… ¡Claro que sí! M.G. Passeig Marítim, 80, 08870 Sitges, Barcelone, Espagne. Tél. : +34 938 940 050. Melia.com


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Chevignon & The Good Life Qui n’a pas possédé une doudoune Chevignon pendant sa jeunesse ? La marque au canard est toujours là et bien là, et vient de lancer, en série limitée, une magnifique doudoune en partenariat avec le magazine lifestyle The Good Life (couleur kaki, broderie et patch exclusifs). Doudoune en polyamide déperlant et épaules en cuir de vachette italien, doublure en polyamide jaune, garnissage : duvet (80 %) et plumes de canard (20 %), 430 €. En vente dans les boutiques Chevignon, sur le site d’e-commerce du magazine The Good Life (www.thegoodconceptsore.com) ainsi que dans la boutique du magazine The Good Life, The Good Concept Store, au 3e étage du Printemps de l’Homme, boulevard Haussmann, Paris VIIIe.


© GIANNI BASSO-VEGA MG

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Née en Iran, mais milanaise depuis de nombreuses années, la galeriste Nina Yashar propose un design sans œillères : la jeune garde libanaise ou les valeurs sûres italiennes. Ouverte sur le monde et les époques, elle a présenté à Milan, dans son Nilufar Depot, le mobilier de la créatrice et architecte moderniste Lina Bo Bardi. Elle vient d’ailleurs d’éditer le catalogue consacré à son travail de collaboration avec l’architecte Giancarlo Palanti, Studio d’Arte Palma 1948-1951. Elle nous embarque pour un tour du monde quasi mystique. Propos recueillis par Marie Godfrain

Votre moyen de transport favori ?

Où aimeriez-vous ouvrir un hôtel ?

Le train… J’adore observer les paysages et les villes que je traverse en voyageant. J’aime particulièrement ce sentiment étrange d’être en mouvement tout en restant immobile. Cela me fait prendre conscience de la valeur du temps... Même si du temps, j’en ai rarement pour la rêverie durant mes déplacements.

À Carloforte, le seul village de la petite île de San Pietro, au sud de la Sardaigne. Le fait qu’il n’y ait presque pas de voitures rend l’atmosphère irréelle. C’est un village bordé de criques et de rochers, composé de petites ruelles en pente qui donnent sur la mer. À moins que ce ne soient les racines mi-italiennes, mi-moyen-orientales de ce bout de terre qui m’évoquent des souvenirs agréables de mon enfance. Ce serait un endroit parfait pour créer un hôtel... voire la plus grande de mes maisons.

Une compagnie aérienne préférée ? Lufthansa. Leur programme de fidélité est partagé par tant de compagnies partenaires qu’il me donne envie de sillonner la planète.

Un hôtel au cœur du monde ? Une anecdote de voyage ? J’emporte toujours un cristal dans mes bagages, pour amplifier les énergies positives. Pour moi, c’est vraiment important, où que j’aille. Mais il est aussi primordial de le rapporter chez moi une fois enrichi par toutes ces expériences. Je suis sûre que cela crée des synergies, qui me sont essentielles.

Le Duc de Saint-Simon, à Paris. Chaque fois que je me rends dans la Ville lumière, j’essaie des hôtels de styles différents, mais j’en reviens toujours à cet établissement pour des raisons que seul mon cœur connaît... Il est installé dans un somptueux hôtel particulier du XVIIIe siècle, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, et il est décoré dans un style classique assez chargé.

Votre plus beau voyage ?

Et au bout du monde ?

Je dirais le Viêt Nam, un endroit magique avec une nature luxuriante comme nulle part ailleurs et des tissus colorés faits main parmi les plus beaux qu’il m’ait été donné de voir. Une fois, j’en ai rapporté tout un stock en Italie. J’en ai confié une partie à un tailleur qui les a tous transformés en tuniques et vestes pour mes amies et moi. Lorsque je les enfile, j’ai vraiment l’impression de porter une œuvre d’art. J’utilise les autres comme couvertures légères.

Le Laguna Lodge Eco-Resort & Natural Reserve, sur le lac Atitlán, au Guatemala, construit en paille selon les principes de l’architecture vernaculaire. Il est loin de tout et difficile d’accès, mais une fois qu’on y est, on s’y sent comme dans une bulle enchantée, à mille lieues de toute source d’inquiétude… Bon, à bien y réfléchir, il est peut-être un peu trop à l’écart.

Où partez-vous recharger vos batteries ? Celui que vous rêvez de faire ? Le Myanmar, pour son ambiance mystique autant que pour les Birmans, connus pour leur authenticité. Le pays m’attire également pour certaines régions très reculées, difficiles d’accès, et donc préservées de toute trace de civilisation.

Sur l’île de Patmos, en Grèce, où la mer Égée prend des nuances de bleu incroyables. J’aime aussi y acheter des vêtements locaux ; cette île m’aide véritablement à me reconnecter avec mon moi le plus profond.

Votre plage fétiche ? Une ville dont vous ne vous lasserez jamais ? Hong Kong, une ville dynamique qui possède une vibration unique et un mélange de styles fascinant et très élégant. La prochaine fois que j’y retournerai, je ne manquerai pas de visiter le nouveau musée M+, de Herzog & de Meuron, qui doit ouvrir au début de l’année prochaine.

Piscinas, en Sardaigne. Cette plage est bordée de magnifiques dunes sculptées par le vent. Je me souviens les avoir découvertes de loin depuis le bateau qui m’y amenait pour la première fois. Le sable s’élevait en tourbillonnant dans les airs au-dessus des flots bleu marine. Je n’oublierai jamais ce moment…

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« Un voyage en famille au Cachemire, en Inde, m’a laissé des souvenirs impérissables. Si je me souviens des couleurs de cette terre sublime, ce sont surtout les souvenirs olfactifs qui me reviennent en mémoire. »

Votre premier réflexe lorsque vous entrez dans une chambre d’hôtel ? Je prête d’abord attention à l’harmonie entre les différents éléments de l’espace, à l’équilibre de l’éclairage, à la perspective, à la palette des couleurs, mais aussi aux odeurs qui sont essentielles dans mon ressenti. Chacun de ces éléments contribue à façonner une personnalité dont j’aurais du mal à décrire la perception ; cela se passe à la fois à travers mes yeux et à travers mes tripes…

La ville du futur ? Los Angeles ! C’est effervescent là-bas en ce moment, notamment du point de vue culturel. Les musées parmi les plus intéressants d’aujourd’hui viennent d’y ouvrir, à l’instar du Broad.

Le plus beau coucher de soleil ? Ceux à couper le souffle de l’île grecque de Folégandros. Chaque soir, l’expérience y est différente… Mais celle-ci est aussi sans doute liée au contexte, puisque je profite de ces couchers de soleil en étant entourée de ma famille et d’amis proches.

La destination du moment ? La Corée du Sud, un endroit que j’essaie de mieux connaître depuis trois ans. J’adore l’absolue modernité de la scène culturelle coréenne.

Un explorateur favori ? Londres, New York ou Milan ? Spontanément, j’aurais tendance à dire New York et Londres, mais, en y réfléchissant, je choisis Milan qui devient une métropole mondiale de plus en plus dynamique, tout en conservant une dimension raisonnable. Où que l’on aille, la ville est parsemée de trésors cachés : Milan continue de me surprendre…

Freya Stark, qui fut à la fois une aventurière audacieuse et un fabuleux écrivain.

Le meilleur roman de voyage ? Sur la route, de Jack Kerouac. Parce que cette histoire intemporelle à l’écriture admirable est aussi chargée d’une humanité profonde qui m’émeut terriblement.

Où sont vos racines ? Je suis née en Iran, à Téhéran, mais j’ai toujours vécu en Italie. Aussi je sens que si mes liens avec mon pays natal sont indissolubles, en même temps l’Italie, et plus précisément Milan, est ma patrie.

Le film qui parle le mieux de voyage ? This Must Be the Place, du réalisateur italien Paolo Sorrentino, qui décrit à la fois les dimensions intérieure et extérieure du voyage. Parce que voyager est aussi une aventure terriblement intime.

Un souvenir d’enfance ? Un voyage en famille au Cachemire, en Inde, m’a laissé des souvenirs impérissables. Si je me souviens des couleurs de cette terre sublime, ce sont surtout les souvenirs olfactifs, dont je faisais l’expérience pour la première fois, qui me reviennent en mémoire.

Le photographe qui vous fait voyager ?

Vos prochaines vacances ?

Votre dernière émotion artistique ?

Un circuit à travers le Sud de la France au volant de voitures anciennes, avec un groupe d’amis.

L’architecte Lina Bo Bardi (1914-1992), qui fut une pionnière en matière de design, avec ses projets marqués par un engagement social et anthropologique fort.

Steve McCurry. Et notamment son cliché pris à Weligama, au Sri Lanka, montrant un groupe de pêcheurs en équilibre précaire et gracieux sur des piquets en bois au-dessus des vagues.

Des vacances de rêve ? J’irais les passer à l’Amanpulo, aux Philippines. C’est selon moi l’endroit qui se rapproche le plus du paradis. Comme dans mes rêves !

Vos artistes contemporains fétiches ? Je citerais la Suédoise Nathalie Djurberg, pour le pouvoir narratif viscéral de son travail.

La destination qui vous a le plus déçue ? Miami, mais il me serait difficile d’expliquer exactement pourquoi… Peut-être que j’attendais trop de cette destination mythique…

Votre musée favori ? Les musées du Vatican à Rome, qui représentent pour moi la plus importante concentration de beauté dans un même endroit.

Qu’est-ce qui vous gêne dans le voyage contemporain ? Le fait d’envisager le tourisme comme un « hit and run » : on arrive, on prend une photo et on repart. Je trouve que cela fait disparaître la magie du voyage.

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Vos réflexes lorsque vous voyagez ? Je pense à mes projets mais aussi à ceux passés… Ceux dont il ne reste qu’une idée qui va contribuer à nourrir ceux à venir.


ID-ACTUS CO

INVENTIVE QUE LA LUMIÈRE SOIT Née de l’union entre Brossier Saderne – spécialiste de la partie lumière de projets architecturaux – et l’agence de design Avionstudio, la marque Inventive a été lancée en 2017 afin de tisser un lien entre le marché de la décoration haut de gamme et celui de l’éclairage professionnel avec une collection de lampes aux techniques pointues et au design fort. Pour ce faire, Inventive a imaginé des luminaires aux lignes épurées et exploité les propriétés infinies de la LED, à la recherche du meilleur éclairage possible, quels que soient le type de luminaire et l’espace qui lui est destiné. Ainsi, lampes, lampadaires, suspensions ou appliques sont modulables et réalisables sur mesure. Inventive-lighting.com

LORENA CANALS TAPIS FRIENDLY Lorena Canals s’est forgé une solide réputation dans la conception et la fabrication de tapis et la décoration des chambres pour enfants. Les tapis de la marque, 100 % coton, sont lavables en machine, répondant aux besoins de la vie moderne. La presse internationale a d’ailleurs attribué à la marque le label « Kids Friendly ». Depuis 2015, Lorena Canals a introduit une collection « Home », avec des tapis et des accessoires textiles pour toutes les pièces de la maison. Ils sont disponibles dans une grande variété de modèles, de couleurs et de dimensions. L’art contemporain, la nature et les classiques intemporels sont ses thèmes de prédilection. Venez découvrir ses nouveautés au salon Maison & Objet de Paris – hall 4, stand G82/H 81, du 7 au 11 septembre. Lorenacanals.com

NIDI À LA CARTE Les créations Nidi pour les chambres d’enfants et d’ados sont ce qui se fait de mieux dans le genre. Un jeu avec beaucoup de protagonistes : accessoires, compléments, matériaux et coloris pastel. La proposition Nidi se distingue par le design de ses meubles et l’utilisation de matériaux chics comme le bois, la céramique peinte à la main et les tissus naturels. Leur conception modulaire permet de passer des solutions les plus traditionnelles aux compositions personnalisées réalisables en choisissant des éléments individuels. Parmi les innovations proposées pour construire des espaces singuliers, on trouve le système multifonction « Loop », une série d’éléments que l’on peut relier à une armoire, à un dressing ou à une bibliothèque – ou bien que l’on peut installer en pose libre dans la pièce –, tel un valet de chambre bien en vue et non plus caché derrière les portes d’un meuble. Nidi.it

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&Tradition Andtradition.com

A Agape Agapedesign.it Agapecasa Agapecasa.it Alinea Alinea.fr Ames Ames-shop.de Ananbô Ananbo.com Aparici Aparici.com Apavisa Apavisa.com Area Areastore.com Arredoluce Arredoluce.it Arte Arte-international.com Artemide Artemide.com Artypopart Artypopart.com Astep Astep.design Atelier De Troupe Atelierdetroupe.com Atelier Mouti Atelier-mouti.com Ateliers Zelij Zelij.com Aytm Aytm.dk B B&B Italia Bebitalia.com Baxter Baxter.it Bisazza Bisazza.it Bitossi Bitossihome.it BoConcept Boconcept.com Bodema Bodema.it Bolia Bolia.com Bolia sur Made in Design Madeindesign.com Bonpoint Bonpoint.com Boqa Boqa.fr Bretz Bretz.fr Bross Bross-italy.com Broste Copenhagen Brostecopenhagenstylight.fr Bugnatese Bugnatese.com C Camif Camif.fr

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Capharnaüm Capharnaum.net Carrément Beau Carrementbeau.com Casa Iris Casairisorbetello.com Casalgrande Padana Casalgrandepadana.fr Casamance Casamance.com Cassina Cassina.com Cc-Tapis Cc-tapis.com Cedit Florim.com Ceramica Bardelli Ceramicabardelli.com Ceramiche Piemme Ceramichepiemme.it Chou du Volant Chouduvolant.com Christian Lacroix Christian-lacroix.com Cinna Cinna.fr Cole & Son Cole-and-son.com Conran Shop Conranshop.fr Créations Métaphores Creations-metaphores.com

D Daum Daum.fr Dedar Dedar.com Designers Guild Designersguild.com Devon & Devon Devon-devon.com Diptyque Diptyqueparis.fr Diurne Diurne.com Djeco Djeco.com Duvivier Duviviercanapes.com E Ebb & Flow Ebbandflow.dk Edra Edra.com Elipson Elipson.com Élitis Elitis.fr F Fama Fama.es Farrow & Ball Eu.farrow-ball.com Fendi Casa Fendi.com Ferm Living Fermliving.com Fiandre Granitifiandre.fr

Flavorpaper Flavorpaper.comFleux Fleux.com Flexform Flexform.it Florim Florim.com Flos Flos.com FMG Irisfmg.fr FontanaArte Fontanaarte.com Foscarini Foscarini.com Fragonard Fragonard.com Franck Sabet Galeriefrancksabet.fr Fritz Hansen Fritzhansen.com

G Galerie Chastel Marechal Chastel-marechal.com Gan Gan-rugs.com Gautier Gautier.fr Graham & Brown Grahambrown.com Gubi Gubi.com H Harlequin Stylelibrary.com Hartô Hartodesign.fr Hay hay.dk Henriëtte H. Jansen Henriettejansen.com Heytens Heytens.com Hollywood at Home hollywoodathome.com Horus Horusfrance.com Houlès Houles.com Hugues Chevalier Hugueschevalier.com I Ikea Ikea.com Imola Imolaceramica.com Italian Light Design Italianlightdesign.it J J.D. Staron Jdstaron.com Jab Jab.de Jan Kath Jan-kath.de Jonathan Adler Jonathanadler.com

K Karin Sajo Karinsajo.com Kartell Kartell.com KitchenAid Kitchenaid.it Knoll Knoll.com Kvadrat Kvadrat.dk L L’Opificio Lopificio.it La Tête dans le bocal chez Smallable Smallable.com Lago Lago.it Lambert & Fils Lambertetfils.com Larsen Larsenfabrics.com Laurie Lumière Laurielumiere.com Lelièvre Lelievreparis.com Lema Lemamobili.com Leolux Leolux.fr Liaigre Liaigre.com Ligne Roset Ligne-roset.com Lilipinso Lilipinso.com Lithea Lithea.it Little Greene Littlegreene.fr Living Divani Livingdivani.it Louis Poulsen Louispoulsen.com Luxury Living Luxurylivinggroup.com M Made Made.com Magis Magisdesign.com Maharam Maharam.com Maison Baluchon Maisonbaluchon.fr Maison Sarah Lavoine Maisonsarahlavoine.com Manuel Canovas Manuelcanovas.com Manufacture Cogolin Manufacturecogolin.com Marazzi Marazzi.fr Marset Marset.com Mazzega Mazzega.it MDF Italia Mdfitalia.com Menù Menu.as

Meridiani Meridiani.it Minotti Minotti.com Moda International 6, passage de la Boule-Blanche, 75012 Paris. Tél. 01 44 75 42 80 Moda-int.com Mogg Mogg.it Molteni Molteni.it Mon Colonel Moncolonel.fr Moooi Moooi.com Moroso Moroso.it Morris & Co Aufildescouleurs.com Mosaico+ Mosaicopiu.it Mues Design Mues-design.com Mutina Mutina.it Muuto Muuto.com

N Nanimarquina Nanimarquina.com Nobilis Nobilis.fr Northern Northern.no Numero 74 chez Smallable Smallable.com O Oluce Oluce.com Osborne & Little Osborneandlittle.com P Petite Friture Petitefriture.com Pierre Frey Pierrefrey.com Poliform Poliform.it Polit Polit.fr Poltrona Frau Poltronafrau.com Porcelanosa Porcelanosa.com Porro Porro.com R RBC Avignon 38, boulevard Saint-Roch, 84000 Avignon. Tél. 04 90 82 52 56 RBC Gallargues-le-Montueux 1, avenue de la Fontanisse, 30660 Gallargues-le-Montueux. Tél. 04 66 73 30 00


RBC Lyon – Cube Orange 42, quai Rambaud Quartier Confluence, 69002 Lyon. Tél. 04 72 04 25 25 RBC Montpellier – Design Center 609, avenue Raymond-Dugrand Quartier Port Marianne, 34000 Montpellier. Tél. 04 67 02 40 24 RBC Nîmes 1, place de la Salamandre, 30000 Nîmes. Tél. 04 66 67 62 22 Rebel Walls Rebelwalls.com Refin Refin.it Reflections Copenhagen Reflectionscopenhagen.com Ressource Ressource-peintures.com Rien à cirer Rien-a-cirer.fr Roche Bobois Roche-bobois.com Rolf Benz Rolf-benz.com Romo Romo.com Royal Stranger Royalstranger.com Rubelli Donghia Rubelli.com Rug’Society Rugsociety.eu

S Saba Sabaitalia.it Sahco Sahco.com Seletti Seletti.it Serge Lesage Sergelesage.com Servomuto Servomuto.com Sicis Sicis.com Siemens Siemens.com Siltec 51, rue de Miromesnil, 75008 Paris. Tél. 01 42 66 09 13 Siltec-mobilier.com Silvera Silvera.fr/eshop.fr Silvera Bastille 41, rue du Faubourg-Saint-Antoine, 75011 Paris. Tél. 01 43 43 06 75 Silvera Beaugrenelle 12, rue Linois, 75015 Paris. Tél. 01 40 59 42 80 Silvera Kléber 58, avenue Kléber, 75116 Paris. Tél. 01 53 65 78 78 Silvera Outdoor 34, quai d’Austerlitz, 75013 Paris. Tél. 01 72 15 12 00 Silvera Université

47, rue de l’Université, 75007 Paris. Tél. 01 45 48 21 06 Silvera Wagram 41, avenue de Wagram, 75017 Paris. Tél. 01 56 68 76 00 Smallable Smallable.com Smeg Smeg.fr Soup & Purée Soupandpuree.com Spotti Spotti.com Stepevi Stepevi.com T Tenue de Ville Tenuedeville.com The Cool Republic Thecoolrepublic.com The Invisible Collection Theinvisiblecollection.com Timberland Timberland.fr Timorous Beasties Timorousbeasties.com V Veja Veja-store.com Venini Venini.com Vibieffe Vibieffe.com Villa Nova Villanova.co.uk Vitra Vitra.com Voltex Bordeaux 49, cours Georges-Clemenceau, 33000 Bordeaux. Tél. 05 56 30 15 30 Voltex Marseille 167, rue Paradis, 13006 Marseille. Tél. 04 91 53 52 52 Voltex Paris 29, boulevard Raspail, 75007 Paris. Tél. 01 45 48 29 62 Voltex Toulouse 8, rue du Canard, 31000 Toulouse. Tél. 05 61 25 64 37 W Wall & Decò Wallanddeco.com Walter Knoll Walterknoll.de Z Zangra Zangra.com Zeus Zeusnoto.com Zita Vito Zitavito.com Zoffany Stylelibrary.com

Siège social et show-room : ARTEMIDE France . 52, avenue Daumesnil . 75012 Paris Tél. 01 43 44 44 44 . Fax 01 43 44 44 42 e.mail : artemide@artemide.fr 01210 FERNEY VOLTAIRE CASA DESIGN 1630, rue de Gex 06000 NICE SERRA ECLAIRAGE 2, rue Gubernatis & 4, rue Désirée Niel 12740 SEBAZAC LUMICENTER C.C. Eldorado 13000 MARSEILLE VOLTEX 167, rue Paradis 13100 AIX EN PROVENCE CONTRASTE 55, cours Mirabeau, passage Agard 17690 ANGOULINS COMPTOIR DES LUSTRES ZAC des Ormeaux 21000 DIJON UNE VIE DE REVE 2bis, rue Verrerie 22000 SAINT BRIEUC AUDRAIN 32, rue Chaptal 28630 FONTENAY SUR EURE BLANCHET DHUISMES 15, rue du Val de l’Eure 30000 NIMES DOMUS 11, rue de l’Horloge 30000 NIMES RBC 1, place de la Salamandre 31000 TOULOUSE TRENTOTTO 14, rue Paul Vidal 31000 TOULOUSE VOLTEX 102, quai de Tounis 33000 BORDEAUX LUX DESIGN 44, rue Saint-Rémi 33000 BORDEAUX VOLTEX 49, cours Georges Clémenceau 34000 MONTPELLIER RBC DESIGN CENTER 609, avenue Raymond Dugrand 34500 BEZIERS ARCHITRUC & BALTAZ’ART 5, rue Montmorency 35132 VEZIN LE COQUET KANDELLA 1, rue des Maréchales 35400 SAINT MALO KANDELLA 44, rue du Général Patton 35000 RENNES OSCAR HOME 1, rue Beaumanoir 37000 TOURS BLANCHET DHUISMES 14-16, rue Marceau 38000 GRENOBLE LANTHEAUME 9-10, boulevard Agutte Sembat 42000 SAINT ETIENNE AMEUBLEMENT SAINT VINCENT 12, rue de la République 49100 ANGERS BLANCHET DHUISMES 33, rue Boisnet 44000 NANTES OSCAR HOME 1bis, rue Franklin 44000 NANTES BLANCHET DHUISMES 1, rue de Strasbourg 44800 SAINT-HERBLAIN COMPTOIR DES LUSTRES 353, route de Vannes 45000 ORLEANS BLANCHET DHUISMES 2, rue Royale 54000 NANCY DIM 18, rue Here 56100 LORIENT CIVEL 38, cours de Chazelles 56450 THEIX COMPTOIR DES LUSTRES ZI Saint-Léonard rue Charcot 59000 LILLE DS EMOTIONS 7, rue Thiers 63170 AUBIERE OUNO 7, rue Jacqueline Auriol 63170 AUBIERE PRIMO 90, avenue Eugène Cristal 66000 PERPIGNAN ISOTTA 5, rue de la République 67000 STRASBOURG HOME CONTEMPORAIN 13, rue du 22 Novembre 68100 MULHOUSE QUARTZ 20-24, rue des Tanneurs 69001 LYON AMEUBLEMENT SAINT VINCENT 46, quai Saint-Vincent 69002 LYON AMEUBLEMENT SAINT VINCENT 28, cours Lafayette 69002 LYON ARRIVETZ 24, rue Jarente 69002 LYON RBC 42, quai Rambaud 69003 LYON PIERREL 30-32, cours Lafayette 69003 LYON ROCHE BOBOIS 9, cours de la Liberté 69800 SAINT PRIEST AMEUBLEMENT SAINT VINCENT 90, route de Grenoble 72000 LE MANS BLANCHET DHUISMES 42, rue Albert Einstein 74000 ANNECY AMEUBLEMENT SAINT VINCENT 16, avenue de Chambéry 75004 PARIS BAZAR D’ELECTRICITE 34-36, boulevard Henri IV 75004 PARIS BHV MARAIS 52, rue de Rivoli 75005 PARIS ELECTRORAMA 7-11, boulevard Saint-Germain 75007 PARIS ASTERI 7, boulevard Raspail 75007 PARIS VOLTEX 29, boulevard Raspail 75008 PARIS ESPACE LUMIERE 167, boulevard Haussmann 75008 PARIS NOVALUCE 172, rue du Faubourg Saint-Honoré 75008 PARIS SILVERA 264, rue du Faubourg Saint-Honoré 75008 PARIS VOLTEX 140, boulevard Haussmann 75017 PARIS ASTERI 81, avenue des Ternes 78150 LE CHESNAY BHV PARLY II 2, avenue Charles de Gaulle 78630 ORGEVAL JEANCEL 1651, route de 40 sous 83000 TOULON INTER FACES 5, avenue François Cuzin 84000 AVIGNON RBC 38, boulevard Saint Roch 84800 L’ISLE SUR LA SORGUE RBC VINTAGE 9, avenue de la Libération 86000 POITIERS BIEN ETRE 1-5, rue des Grandes Ecoles 92100 BOULOGNE BILLANCOURT MISE EN LUMIERE 239, boulevard Jean Jaurès


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La Rome de Laura Gonzalez Cet été, l’architecte d’intérieur star Laura Gonzalez s’est ressourcée à Rome avant de s’atteler à ses projets de rentrée : l’ouverture du restaurant de Pierre Hermé, dans le VIe à Paris, l’inauguration de son showroom normand, à Mainneville, mais aussi la décoration de boutiques Cartier à Zurich, Stockholm et Paris, place Vendôme… Propos recueillis par Marie Godfrain

Votre saison favorite à Rome ?

Une alternative à Rome ?

La plus belle vue de Rome ?

Le printemps, pour le réveil de la nature, les odeurs et la lumière.

Tivoli, près de Rome, pour les paysages de campagne qui m’apaisent. Par son maniérisme, la Villa d’Este est pour moi l’emblème de l’Italie avec ses jardins et fontaines remarquables.

Évidemment celle depuis la terrasse de la Villa Médicis !

Votre restaurant fétiche ?

Le parc de la Villa Borghèse est superbe, relaxant et ressourçant. Les ruines antiques avec les frontons et les colonnes représentent tout ce que j’aime ! La poésie qui se dégage des ruines m’émeut et me transporte.

Si Rome était un plat ? Cacio e pepe, des pâtes au fromage et au poivre, car le goût du pecorino me rappelle les montagnes italiennes…

Une odeur ? Celle du pin parasol, un arbre que j’adore pour son épaisseur historique. Au-delà de l’odeur, cet arbre m’évoque les gravures anciennes des jardins romains et des vestiges de la Rome antique.

Colline Emiliane, mon adresse préférée en automne. Un petit restaurant où l’on sert des plats de tradition émilienne et notamment des pâtes maison. L’été, je m’installe à la terrasse de Pipernino. Nichée sous une façade ocre qui fait face à une placette typiquement romaine, c’est un pur bonheur !

Brunch au Maxxi ou footing à la Villa Borghèse ?

Via Veneto ou Trastevere ? Le quartier Trastevere pour l’ambiance, les petites rues pavées, les églises et les restaurants.

Votre hôtel fétiche ? Une boisson ? Les vins blancs de la région du Latium sont méconnus et pourtant merveilleusement parfumés. J’ai toujours eu un faible pour le vin blanc fruité.

Votre quartier fétiche ? Le centre historique. L’incroyable architecture romaine est si chargée d’histoire ! Le Vatican, le Colisée, la Sixtine... Bien que ces lieux soient les plus connus et les plus touristiques, ce sont vraiment les plus impressionnants.

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L’Hotel Eden, installé dans un bâtiment du XIXe siècle, est un havre de paix à l’ombre des pins, qui jouit d’une vue imprenable sur Rome.

Cacio e pepe ou coda alla vaccinara (queue de bœuf en ragoût) ?

Votre dernière découverte à Rome ?

Le plus beau musée de Rome ?

Le palais Spada, pour l’architecture baroque que j’aime tant et la superbe galerie en trompe-l’œil.

La Galerie Borghèse. J’adore aller y contempler les sculptures hellénistiques et les toiles du Caravage. J’aime aussi la basilique Saint-Pierre du Vatican pour l’histoire de ce bâtiment, les architectes qui s’y sont succédé, les décors incroyables des plafonds, le dôme et l’architecture extérieure.

Un objet rapporté de Rome ? Un morceau de marbre provenant de la Via del Babuino.

Pâtes au poivre et au fromage !


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