Chef de file en pédopsychiatrie et en troubles envahissants du développement pour une clientèle de tous âges, l’Hôpital Rivière-des-Prairies, affilié à l’Université de Montréal, a comme mission d’offrir aux enfants et aux
est publié par la Direction des communications et des ressources informationnelles de l'Hôpital Rivière-des-Prairies 7070, boulevard Perras Montréal (Québec) H1E 1A4
adolescents du Québec
514 323-7260 poste 2088
des soins et des services
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spécialisés et surspécialisés dans le domaine de la santé mentale. La passion de ses chercheurs et cliniciens contribue à l’avancement du savoir, au transfert des connaissances et au développement des pratiques exemplaires. En contexte hospitalier ou ambulatoire, l’Hôpital assure à sa clientèle et à son personnel un environnement sécuritaire. Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec ISSN : 1705-4575 Les opinions émises dans l'Inter-Mission n'engagent en rien le conseil d'administration de l'Hôpital Rivière-des-Prairies.
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L’Inter-Mission
RÉDACTRICE EN CHEF Johanne Gagnon
RÉDACTEUR Stéphane Trépanier
Sommaire
COLLABORATION À LA RÉDACTION Carole Boulé Sylvie Lauzon
La Clinique d’intervention
Alexandra Perron
RÉVISEURE ET CORRECTRICE
pour les troubles anxieux (CITA)
France Beaudoin
Chef d’orchestre d’une équipe de spécialistes
CONCEPTION GRAPHIQUE
Une alliée pour changer la façon de voir le monde
Johane Roy
Nos experts s’illustrent
IMPRESSION
Soutenir la famille pour le mieux-être du jeune
Imprimerie Héon & Nadeau ltée
REMERCIEMENT SPÉCIAL Photo page couverture Marie-Charlotte Beaulieu
Enquête au coeur du cerveau
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Encart de la Fondation Le pouvoir de la concertation avec les acteurs du quotidien Une fonction pivot essentielle Dans les coulisses
L’inter-Mission VOL.13 no 2 - automne 2014
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Éditorial JOHANNE GAGNON
DIRECTRICE DES COMMUNICATIONS ET DES RESSOURCES INFORMATIONNELLES
L’anxiété est surement dans l’air! La campagne de sensibilisation aux troubles anxieux lancée par le ministère de la Santé et des Services sociaux, du 2 au 30 novembre 2014, et ce dossier spécial du magazine l’Inter-Mission consacré aux professionnels de la Clinique d’intervention des troubles anxieux (CITA), semblent travailler de pair pour la cause de la santé mentale et c’est heureux! Souvenons-nous qu’à l’automne 2013, nous mettions en lumière l’équipe interdisciplinaire de la Clinique des troubles de l’humeur, une des cliniques spécialisées et surspécialisées des programmes psychiatriques de notre établissement. Cette fois-ci, nous tournons notre regard vers la Clinique d’intervention des troubles anxieux (CITA) qui célèbre cette année son dixième anniversaire d’existence. Une décennie de soins à la fine pointe avec une équipe multidisciplinaire qualifiée, rigoureuse et passionnée. À la lecture de ce dossier spécial sur « les troubles d’anxiété chez les jeunes » qui commence par une entrevue avec la Dre Hélène Bouvier, pédopsychiatre et chef médical de la clinique, vous découvrirez que la façon d’intervenir des professionnels est systématique et chacun sait exactement quel est son rôle quand il partage ses observations cliniques avec les autres. Une équipe rodée qui a atteint un niveau de maturité remarquable, qu’il s’agisse du rôle du psychiatre, du psychologue, du neuropsychologue, de la travailleuse sociale ou de la psychoéducatrice. Puis, vous constaterez l’importance du rôle pivot de l’infirmier, du gestionnaire et de l’agente administrative au sein de cette équipe de professionnels. Pour compléter la lecture de ce numéro spécial de l’Inter-Mission, je vous invite à visionner sur le site Web de l’HRDP : www.hrdp.qc.ca la série de clips vidéos intitulée « Regards sur la santé mentale des jeunes » produite par la Direction des communications. Finalement, nous sommes fiers de promouvoir, au dos de ce numéro spécial, le document vidéo « Sur le chemin de l’autisme » , une idée originale de Cynthia Brosseau, travailleuse sociale, produit et distribué par le CECOM de l’Hôpital Rivière-des-Prairies. Ce documentaire résume le vécu de parents après l’annonce du diagnostic de TSA pour leur enfant. Le visionnement de cette vidéo permettra de découvrir comment ils ont réussi à vivre ce que tous parents recherchent en mettant au monde un enfant, soit une relation d’amour, de bonheur et de joie. Bonne lecture! Johanne Gagnon Rédactrice en chef
Vos commentaires sont précieux, alors n’hésitez pas à me les transmettre à l’adresse suivante :
johanne.gagnon.hrdp@ssss.gouv.qc.ca
L’inter-Mission VOL.13 no 2 - automne 2014
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La Clinique d’intervention pour les troubles anxieux (CITA) Une décennie de soins de pointe... qui ne cessent de progresser
L’équipe de la Clinique d’intervention pour les troubles anxieux (CITA)
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L’inter-Mission VOL.13 no 2 - automne 2014
par Stéphane Trépanier
En aout 2004, la pédopsychiatre Hélène Bouvier et la psychologue Caroline Berthiaume inauguraient une des premières cliniques vouées exclusivement aux troubles d’anxiété chez les jeunes, la CITA. À l’époque, on commençait à mesurer l’ampleur du phénomène de l’anxiété chez les enfants et les adolescents. Pour mieux traiter ces jeunes patients, une volonté de conjuguer différentes expertises dans une même structure est née dans l’esprit du médecin et de la psychologue. Plutôt que de travailler en silo en communiquant entre professionnels par consultations, pourquoi ne pas inventer un espace clinique novateur et holistique où les différentes disciplines pourraient mettre en commun leurs forces respectives dans l’intérêt supérieur du patient? Moment charnière, une nouvelle
Après des débuts modestes avec pour
cliniques avec les autres. L’équipe est bien rodée et a atteint un niveau de maturité remarquable. »
seuls intervenants un médecin, un psycho-
Les deux pieds dans la recherche
bles anxieux, cette étape pouvant se révé-
Deux cliniciens c’est bien, mais une quinzaine c’est mieux!
logue et un kinésiologue, l’équipe de la CITA, encouragée par ses premiers résultats et consciente qu’une plus large mosaïque d’expertises est cliniquement souhaitable, commence à croitre. S’ajoutent alors graduellement infirmier, travailleuses
sociales,
psychoéducatrices,
neuropsychologue, ergothérapeute et d’autres psychologues. Aujourd’hui, l’équipe est constituée d’une quinzaine d’intervenants qui détiennent un diplôme de deuxième ou de troisième cycle. Des intervenants à la fois érudits dans leur champ
Les membres de la CITA ne se contentent pas d’appliquer les plus récentes approches dans le traitement des troubles anxieux, comme voulu au départ de la clinique. Ils participent également au développement de nouvelles techniques en intégrant systématiquement dans leur mission une culture de recherche qui les amène à s’associer à plusieurs études et à élaborer des outils d’intervention ou d’accompagnement qu’ils intègrent à leur pratique. La CITA utilise la thérapie cogni-
de compétence et passionnés par l’inter-
tive comportementale (TCC) dans ses
vention directe auprès des jeunes anxieux.
interventions pour ses résultats probants,
La force de la clinique, nous explique la
mais avec le temps, elle a aussi observé
Dre Bouvier, réside dans la cohérence
que les approches devaient s’adapter à la
d’équipe. « L’évaluation et l’intervention
nature du trouble anxieux. Par exemple,
restent standardisées et elles sont devenues très homogènes avec les années. Notre façon d’intervenir est systématique et chacun sait exactement quel est son rôle quand il partage ses observations
pour le trouble d’anxiété généralisée, la TCC est employée comme pour tous les troubles anxieux, mais elle s’inspire aussi du « modèle de l’intolérance à l’incerti-
année scolaire La rentrée est souvent associée aux trouler particulièrement anxiogène, notamment lors du passage au secondaire. C’est pourquoi nous avons choisi l’automne pour publier ce numéro de l’Inter-Mission consacré à la CITA et pour lancer une série de clips vidéos, Regards sur la santé men-
tale des jeunes, tournés avec les professionnels de la CITA, afin de présenter le phénomène de l’anxiété chez les jeunes (nous vous invitons à les visionner sur le site Web de l’HRDP : www.hrdp.qc.ca). Nous vous présentons aujourd’hui, par expertise, les acteurs de l’équipe et le travail qu’ils accomplissent afin que ces jeunes en détresse ne soient plus dominés par l’anxiété qui les habite. Chaque année, 200 d’entre eux consultent les professionnels de la CITA et ils s’en portent, pour la grande majorité, beaucoup mieux. Dans ce numéro, nous vous convions à venir constater pourquoi.
tude » pour mieux cibler ses actions. L’inter-Mission VOL.13 no 2 - automne 2014
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Chef d’orchestre d’une équipe de spécialistes Pédopsychiatre à la CITA Docteure Hélène Bouvier
Au centre des professionnels de la
toujours discutées en équipe. De cette
Clinique d’intervention auprès des
façon, on se retrouve à être très cohérents
jeunes ayant des troubles anxieux
dans la façon d’intervenir avec nos
(CITA), il y a la Dre Hélène Bouvier, chef médicale engagée. Elle coordonne d’une main expérimentée le
jeunes » . La synergie, c’est le principe directeur à la base du fonctionnement de la CITA et de ses succès.
parcours clinique de tous les jeunes
Il incombe donc à la Dre Bouvier de pro-
patients qui sont confiés aux bons
céder à l’évaluation initiale pédopsychia-
soins de la CITA, en étroite complicité
trique et de déterminer le parcours
avec la quinzaine de professionnels de la clinique. Elle est à la tête d’une équipe d’élite qui tire sa force de sa cohésion remarquable.
clinique à emprunter. « Tous les jeunes
sont d’abord rencontrés par moi pour une évaluation psychiatrique exhaustive. Par la suite, selon ce qui ressort au plan diagnostique, il y aura des évaluations
Rassembler pour mieux soigner
complémentaires demandées à nos pro-
Le traitement des troubles anxieux, quand
fessionnels en fonction des symptômes
la pathologie atteint un niveau de sévérité élevé, appelle à une intervention concertée pour accroitre ses chances de succès. Il y a alors nécessité d’avoir une vue d’ensemble sur toutes les composantes de la
observés, de leur sévérité, etc. Ce peut être en psychologie, en neuropsychologie, en travail social ou en psychoéducation. Je détermine alors si l’enfant ou l’adolescent a besoin d’une psychothérapie,
Discerner l’utile du pathologique Lorsqu’un jeune est orienté vers les services de la CITA, il n’y a généralement pas de doute sur la nécessité de traiter un trouble de santé mentale, la clinique étant une ressource de troisième ligne recevant les cas les plus sévères. Mais il importe, nous le rappelle Hélène Bouvier, de ne pas diaboliser l’anxiété. C’est un mécanisme de protection fort utile lorsqu’il se déclenche de la bonne façon, au bon moment. « Il y a l’anxiété normale et l’anxiété
pathologique. L’anxiété peut être un moteur très pratique pour nous aider à nous mobiliser dans certaines situations et pour nous prévenir d’un danger. On en a besoin. Par contre, pour certains, le système d’alarme va se déclencher même s’il n’y a pas de danger ou qu’il est minime. La réaction sera alors disproportionnée par rapport à la réalité. Il faut évidemment évaluer le comportement en fonction de
situation dans laquelle se trouve un jeune
d’une médication ou d’une intervention
en détresse. L’intervention en vase clos est
familiale. C’est aussi avec moi que les
à proscrire dans ces cas. C’est la responsa-
bilans d’évolution du patient sont faits
bilité de la Dre Hélène Bouvier de poser
pour réorienter les objectifs du traitement.
ce regard global et de s’assurer que cha-
C’est également vers moi qu’on se tour-
cune des expertises professionnelles
nera pour les situations urgentes qui né-
ment est présent à huit ans, on doit sérieu-
pourra à la fois jouer son plein rôle
cessitent une réévaluation et parfois une
sement se questionner. Le diagnostic de
clinique, mais aussi partager ses observa-
hospitalisation. Je suis en quelque sorte la
troubles d’anxiété est émis quand l’anxiété
tions afin que tout le monde travaille en
personne qui fait la synthèse des exper-
interfère avec le fonctionnement régulier
synergie : « Les lignes de conduite sont
tises des différents professionnels. »
du jeune. »
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L’inter-Mission VOL.13 no 2 - automne 2014
l’âge développemental de l’enfant. À 18 mois, c’est normal de se cacher derrière son parent parce que ça fait partie des phases de développement de craindre les étrangers à cet âge. Mais si le comporte-
Le meilleur coffre à outils pour combattre l’anxiété
plus, jusqu’à être capable de fonctionner normalement ».
La thérapie cognitive comportemen-
Dégager le frein au développement du plein potentiel
tale (TCC) est l’approche thérapeutique qui est privilégiée à la CITA. Elle comporte de nombreux avantages. Les données probantes confirment son efficacité pour le traitement des troubles anxieux, elle est particulièrement adaptée aux enfants et simple à appliquer avec eux et ses résultats positifs apparaissent rapidement. La Dre Bouvier nous en résume les principes : « La TCC
vise à modifier les pensées du jeune, ce qu’on appelle ses cognitions anxieuses. Le jeune avec un trouble de l’anxiété est sujet à échafauder dans son esprit des scénarios catastrophiques. Notre but est de l’amener à élaborer plutôt des scénarios alternatifs beaucoup plus réalistes. C’est l’aspect cognitif de la thérapie. L’aspect comportemental de l’approche se concentre sur les moyens qu’il peut employer pour changer ses comportements. On va l’aider à modifier ses pensées, à autoréguler son anxiété à l’aide par exemple de techniques de respiration ou de relaxation. On va l’encourager à ne plus éviter les situations anxiogènes. Graduellement, on va l’exposer à des situations qui lui font peur pour qu’il apprenne à les tolérer de plus en
L’anxiété, lorsqu’elle paralyse et isole, empêche nécessairement de se réaliser et de s’épanouir. L’impact est d’autant important lorsqu’il se produit à l’âge des apprentissages et du façonnement de la personnalité. Libérer les jeunes anxieux des entraves au développement de leurs capacités donne tout son sens aux efforts que déploient la Dre Hélène Bouvier et son équipe : « Quand je vois l’anxiété empêcher un
jeune de se développer, c’est ce qui me fait le plus de peine. Ce qui m’allume par contre dans mon travail, c’est de voir le changement qui s’opère en lui entre le jour où je l’évalue et le moment où l’on fait le bilan final du traitement. Je réalise à ce moment que ses efforts et nos interventions ont porté fruits. Ce n’est plus l’anxiété qui gère sa vie, c’est désormais lui. Et il peut enfin développer tout le potentiel dont il est capable ».
L’inter-Mission VOL.13 no 2 - automne 2014
Une INTERVENTION MARQUANTE de la DRE HÉLÈNE BOUVIER Au début de la mise sur pied de la CITA, j’ai traité un jeune de 16 ans pour une anxiété sociale sévère. Trop anxieux pour se présenter à ses rendez-vous, je ne l’ai rencontré qu’à la troisième tentative. C’était un jeune qui avait une anxiété sociale tellement sévère qu’il n’allait plus à l’école, il ne sortait plus de chez lui et il était excessivement isolé. Il était vraiment très souffrant. Un des symptômes d’anxiété qu’il présentait était d’avoir la nausée. Ses parents n’osaient plus l’exposer à des stresseurs de crainte que ça provoque des vomissements. À l’évaluation, de peine et de misère, il est parvenu à entrer dans mon bureau, accompagné de son père. Je voyais monter son anxiété à vue d’œil durant l’entrevue. Il est devenu blanc et il a effectivement eu des vomissements, comme il le craignait. On l’a aidé. Il était mal à l’aise et je voyais en lui une immense détresse. Mais il est revenu. Il a par la suite suivi le traitement proposé. Il a repris ses cours en accéléré au secondaire. Il a maintenant terminé son cégep et il a un travail de technicien où il est désormais très heureux. Je crois que l’intervention a réellement changé le cours de sa vie.
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Une alliée pour changer la façon de voir le monde Psychologue à la CITA Marie-Pier Ruel, Marie-Christine Houde-Charron, Caroline Berthiaume, Léonie Lemire-Théberge, Kim Charbonneau et la neuropsychologue Marie-Ève Nadeau
Un jeune qui vit avec un trouble
personnalité est en formation. Si on les ou-
lorsque je le laisse, ce n’est pas inquiétant.
d’anxiété se sent souvent seul avec sa
tille à ce moment-là, ils vont être mieux en
Si par contre ça se prolonge deux heures,
souffrance. Comme sa maladie le
mesure dans le futur de faire face aux si-
il y a eu lieu de s’en préoccuper. Mais si ça
rend susceptible de s’isoler, il a peu
tuations difficiles. »
s’estompe après une semaine, il n’y a pas
d’occasions de parler aux autres de
Trois critères à retenir : intense, excessif, persistant
ce qu’il ressent. Les mêmes pensées « toxiques » tournent dans sa tête inlassablement, alimentées par leur propre logique malsaine. La psychologue peut alors devenir une précieuse alliée pour dénouer les blocages qui empêchent le jeune de fonctionner normalement. Si le lien de confiance se tisse, l’enfant ou
L’anxiété est au départ une réaction normale de l’organisme et chacun de nous, adulte comme enfant, la ressent. Essentielle à la vie, on peut s’en servir positivement à certains moments critiques. « Si on
voit un ours, il faut que le système nerveux s’active et qu’il réagisse rapidement », illustre Léonie Lemire-Théberge. L’anxiété est également utile lorsqu’on doit livrer une
de problème. Car finalement, et c’est le troisième critère, il faut que ça persiste dans le temps. » L’autre facteur à considérer est lorsque le jeune ne parvient plus à fonctionner normalement à cause de l’anxiété. Si les besoins primaires sont touchés (sommeil, alimentation), si le jeune n’est plus capable de vaquer à ses activités quotidiennes, d’aller à l’école, de s’adonner à des loisirs qu’il aime ou de voir ses amis, alors on
l’adolescent pourra ouvrir son
performance, comme présenter un ex-
devra s’inquiéter davantage.
monde intérieur à une nouvelle
posé oral ou participer à une compétition
Le rôle de la psychologue
alliée. Elle écoutera et validera sa
sportive. Sans le trac, le talent de l’artiste
D’abord, il faut relever le défi de l’alliance
détresse, accueillera sans jugement
dans bien des cas ne s’exprimerait pas
thérapeutique. La relation de confiance
ses peurs irraisonnées et l’aidera à
dans toute son intensité. L’anxiété devient
entre le jeune et la psychologue sera le
néfaste lorsqu’au lieu de nous préparer à
levier à partir duquel on pourra faire bou-
l’action, elle nous empêche d’accomplir ce
ger les choses, explique Léonie Lemire-
acquérir de l’emprise sur ses cognitions inadaptées. Comme le
que nous devrions ou aimerions faire.
Théberge : « L’alliance est un facteur
Alors, il faut être plus attentif à ce qui ce
déterminant dans la réussite du traite-
qui se passe, mais sans être alarmiste, d’ex-
ment. Après quelques rencontres d’éva-
pliquer Léonie Lemire-Théberge. « Il y a
luation, une fois l’alliance nouée, je vais
Léonie Lemire-Théberge est psychologue
trois critères qui permettent de savoir s’il
entreprendre la thérapie en commençant
à la CITA depuis quelques années. Elle se
est temps de consulter. D’abord, l’anxiété
par comprendre l’histoire de vie du jeune
passionne pour ses jeunes patients qui,
doit être d’une intensité vraiment impor-
et pourquoi ses perceptions sont chan-
selon elle, ont un immense potentiel de ré-
tante. Quand un jeune fait des crises in-
gées. On regarde les modèles de compor-
tablissement. « C’est une clientèle pour la-
contrôlables, c’est à surveiller. Ensuite, il
tement qui se répètent, les cognitions, la
quelle on peut vraiment faire une
faut regarder si ses réactions sont exces-
façon qu’il perçoit et interprète ce qui se
différence. Quand on intervient à un
sives. Si je mène mon enfant à la garderie
passe en lui et autour de lui. Puis, à partir
jeune âge, même à l’adolescence, leur
et qu’il pleure pendant cinq minutes
des principes de la thérapie cognitive
ferait un coéquipier expérimenté, elle l’accompagnera pour affronter les défis qui l’attendent.
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L’inter-Mission VOL.13 no 2 - automne 2014
comportementale (TCC), on va travailler sur ses sensations physiques, ses émotions, ses pensées et ses comportements en lui proposant une série d’exercices qui lui permettront entre autres de s’exposer graduellement aux situations qui lui sont anxiogènes. À chaque rencontre, je fais un retour sur sa semaine en ciblant les évènements marquants et ce qui l’a touché. On va ensuite davantage regarder les exercices qu’il devait faire. Les a-t-il faits? Comment ça s’est passé? On va décortiquer la logique derrière les situations décrites. Puis, on va revenir sur les modèles théoriques à partir desquels on travaille et on va se faire un plan de match pour la semaine suivante ». Réapprendre à marcher L’apprentissage de nouvelles façons de penser, de réagir et de se comporter, en prenant conscience de la raison pour la-
je suis beaucoup plus interventionniste. J’ai l’impression que je tiens ses deux mains pour l’amener à marcher. Plus ça va, j’en en arrive à lui tenir une seule main, puis je le regarde marcher. Par la suite, il peut marcher seul. Je l’aide en même temps à identifier les facteurs de risque. Si jamais après la fin des rencontres ça n’allait pas bien, je l’aurai aidé à identifier ce qui le rend mal pour qu’il puisse consulter à nouveau ou se ressaisir, le cas échéant. C’est important aussi de laisser un laps de temps après la thérapie où le jeune peut me rappeler. Ça le sécurise et ça lui permet d’avancer. Règle générale, on a un très bon taux de succès à la CITA. La plupart des jeunes qui ont terminé la thérapie, qu’ils aient été orientés vers les équipes de santé mentale d’un CSSS ou qu’ils volent de leurs propres ailes, vont très bien aujourd’hui. »
quelle il est préférable et apaisant d’agir
Quelques conseils aux parents
autrement, est une démarche à laquelle
L’engagement parental est un facteur qui
doit s’astreindre le jeune aux prises avec
contribue à améliorer le pronostic. Un pa-
un trouble anxieux. Léonie Lemire-
rent qui intègre les principes pour mieux
Théberge transmettra cet enseignement
interagir avec son enfant deviendra un
par étapes, un peu comme le ferait un pa-
précieux collaborateur, précise Léonie
rent bienveillant. « Je vois mon rôle
Lemire-Théberge : « La première chose à
comme celui de quelqu’un qui aide un enfant à marcher. Au début de la thérapie,
faire quand on réalise que notre enfant a un tempérament anxieux, c’est de l’accep-
ter. On devient beaucoup plus tolérants lorsqu’on accepte que notre enfant réagit plus qu’un autre aux situations nouvelles et on l’aide à accepter sa nature plus anxieuse que les autres. Il est important aussi de ne pas intervenir lorsque l’enfant est en crise. C’est comme la colère, il faut attendre qu’il se calme avant d’essayer de comprendre la situation et lui donner des outils pour y faire face. Ensuite, quand on prévoit qu’une situation nouvelle se présentera, on peut préparer l’enfant. On lui explique ce qui va avoir lieu, on regarde avec lui ses points de repère, ce qu’il peut faire pour se rassurer, s’il y a un ami par exemple à qui il peut parler. Finalement, il ne faut jamais embarquer dans l’évitement avec les enfants. J’avais une jeune qui souffrait d’un trouble obsessionnel compulsif (TOC) sévère avec beaucoup de compulsions qui impliquaient les parents. Ceux-ci devaient faire le tour de l’école plusieurs fois avec elle pour la calmer. Quand on se laisse entrainer dans ces rituels, ça devient plus difficile d’éteindre les comportements problématiques. Il faut donc dissuader l’évitement, tout en demeurant à l’écoute des besoins de son enfant ».
Une INTERVENTION MARQUANTE de LÉONIE LEMIRE-THÉBERGE L’anxiété de séparation est probablement le 2e diagnostic que l’on voit le plus souvent à la CITA. Dans ces cas, il faut outiller les parents à tolérer la détresse de leur enfant parce que c’est la séparation avec la figure parentale, la figure d’attachement principale qui est problématique. L’enfant craint alors qu’il lui arrive quelque chose ou qu’il arrive quelque chose à son parent quand ils sont séparés. Je pense à une jeune fille qui était en 5e secondaire, qui s’était mise à faire des attaques de panique et qui avait développé de l’anxiété de séparation face à sa mère. Elle refusait d’aller à l’école, elle était collée à sa mère tout le temps et allait même au travail avec elle. On a donc commencé à faire de l’exposition, c’est-à-dire qu’on l’exposait graduellement à des situations anxiogènes pour qu’elle soit capable de fonctionner seule. On demandait par exemple à la mère d’aller à la banque qui était à cinq minutes de la maison. Elle réagissait en me disant : « mais qu’est-ce que je fais si mon enfant est en panique? ». Je lui répondais « est-ce que vous avez peur et est-ce que votre enfant est en danger cinq minutes seule à la maison? ». Elle me disait que non. « Donc, vous devez y aller parce que sinon, vous lui envoyez le message qu’elle est en danger si elle n’est pas avec vous. » La jeune fille s’est mobilisée, elle a fait ses exercices d’exposition jusqu’à une réintégration scolaire complète. Elle a pu terminer son secondaire sans problème. L’inter-Mission VOL.13 no 2 - automne 2014
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Nos experts s’illustrent LAURENT MOTTRON
JACQUES R. LEROUX troubles de l’attention Pédiatre à la Clinique des
Psychiatre et chercheur régulier Évolution dans notre compréhension des facteurs potentiellement à l’origine de l’autisme Le 12 aout dernier, l’équipe de recherche du Dr Laurent Mottron du Département de psychiatrie de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal a publié les résultats de cinq années d’étude. Cette analyse rétrospective des travaux de génétique, d’imagerie cérébrale et de la cognition de l’autisme transforme notre compréhension des facteurs potentiellement à l’origine de l’autisme, de son développement et de ses diverses manifestations. L'autisme, une autre forme d'intelligence? Paru le 6 octobre dernier, un article du site Les Échos.fr explique l’approche de la neurodiversité du Dr Laurent Mottron
CARINE CHARTRAND des troubles de l’attention Psychologue à la Clinique Émission spéciale TDAH
la psychoDr Jacques R. Leroux et Le 16 octobre dernier, le de l'attende la Clinique des troubles d ran art Ch e rin Ca ue log e pilule, une émission spéciale de Un tion ont participé à une oux explibec sur le TDAH. Le Dr Ler petite granule à Télé-Qué ent rapideatteints de TDAH manifest quait que les tout-petits i peuvent nts très caractéristiques qu ment certains comporteme chologue de jeux. De son côté, la psy s’observer dans une salle pour les enait que le travail d’équipe Carine Chartrand soulign fants TDAH est un défi.
et de Michelle Dawson, chercheurs à l’Université de Montréal. JACQUES R. LEROUX
Pédiatre à la Clinique des troubles de l'attention NATHALIE MALTAIS Conseillère clinicienne spéc
Mieux comprendre le diagnostic du TDAH
ialisée
Le TDAH a commencé à être diagnostiqué au Québec dans les
La prévention du suici de chez l’enfant
années 1950. Il touche maintenant de 5 à 8 % des enfants
Nathalie Maltais, cons eillère clinicienne sp écialisée, était l’invitée de Marianne Pa quette à l’émission C’e st bon pour la santé au Canal M, la radio de Vues et Vo ix , le 10 septembre dernier pour parler de la prévention du suici de chez l’enfant.
Technologue en électrophysiologie médicale au Laboratoire et à la Clinique du sommeil
prononcé sur la question lors d’une entrevue à l’émission C’est
bon pour la santé à Canal M, la radio de Vues et Voix, diffusée le 8 octobre dernier.
La thérapie d’aventure
Mme Élyse Chevrier a gagné le prix Marie-Thérèse-Gauthier pour la meilleure conférence scientifique de sa profession, lors du 41e congrès de l’Ordre des technologues en imagerie médicale, en radiooncologie et en électrophysiologie médicale du Québec qui s’est tenu du 22 au 24 mai 2014 à Montréal.
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plique cette abondance de cas? Le Dr Jacques R. Leroux s’est
DONALD VENNE Kinésiologue en pédopsychiatrie
ÉLYSE CHEVRIER
Félicitations Élyse!
d’âge scolaire. C’est le trouble du comportement le plus fréquent chez les enfants et les adolescents. Qu’est-ce qui ex-
ald Venne, Kinésiologue en Le 23 septembre dernier, Don de l’animatrice Marianne pédopsychiatrie, était l’invité pour la santé au Canal M, la Paquette à l’émission C’est bon de l’activité thérapeutique radio de Vues et Voix. Il parlait ients souffrant de problèmes d’aventure qui aide de jeunes pat de stress importants.
L’inter-Mission VOL.13 no 2 - automne 2014
Nos experts s’illustrent LE TRIANGLE DE L’ANXIÉTÉ ROGER GODBOUT
Toute forme d’anxiété, que ce soit un trouble ou non, est
Psychologue et responsable de la Clinique
composée de trois éléments : des malaises physiques, des
et du Laboratoire du sommeil Le 17 juin dernier, Roger Godbout, psychologue et responsable de la Clinique et du Laboratoire du sommeil, était l’invité de Marianne Paquette à l’émission Experts en série au Canal M, la radio de Vues et Voix. Il a parlé du sommeil et du manque de sommeil chez l’enfant.
pensées anxiogènes et des comportements. 1. La première pointe du triangle représente les malaises physiques qui découlent de l’anxiété. Ils peuvent être de différentes natures : maux de ventre, palpitations, étourdissements, nausées. L’attaque de panique étant sans doute le malaise le plus redouté.
Quand on dort, le corps et le cerveau fonctionnent toujours… Le 22 aout dernier, Roger Godbout, spécialiste du sommeil, était
2. La seconde pointe du triangle fait référence aux pensées anxieuses. Le jeune imagine des scénarios catastro-
l’invité du Détective Steve et du Bras Gauche à l’émission Acadé-
phiques, anticipe des situations gênantes ou humiliantes,
mie secrète, diffusée sur la chaine Yoopa. Il leur expliquait ce qui se passe dans notre corps et dans notre tête lorsqu’on dort la nuit.
ment.
se remémore à outrance des moments vécus pénible3. Finalement, face à l’anxiété ressentie, le jeune adoptera
Les adozzzzzz à l'école
des comportements pour tenter de se sentir mieux. Sou-
Le 31 aout dernier, Roger Godbout participait à un reportage de
vent, ces comportements contribueront à maintenir
Chantal Srivastava à l’émission Les années lumière sur les ondes
l’anxiété. Au premier chef de ces réactions viennent les
de Radio-Canada Première. Ce reportage portait sur la récente re-
comportements d’évitement et l’isolement.
commandation de l’Académie américaine de pédiatrie de ne pas envoyer les adolescents en classe avant 8 h 30 le matin. La journaliste a demandé à Roger Godbout s’il fallait faire cette même recommandation pour nos jeunes au Québec. On ne dort pas assez Le 4 octobre dernier, Roger Godbout participait à l’émission
Les éclaireurs sur les ondes de Radio-Canada Première pour parler de la fonction du cerveau pendant le sommeil. Il expliquait que le cerveau travaille aussi fort la nuit que le jour, particulièrement les cellules gliales qui font le ménage de l'information stockée pendant son éveil. D’où l’importance de dormir assez pour permettre au cerveau de bien remplir son rôle pendant le sommeil.
➢ Hans Selye a été le premier à utiliser le terme « stress » lorsqu’il faisait ses études médicales à l’Université de Montréal dans les années 1920. Il avait remarqué que tous les patients, peu importe ce dont ils souffraient, avaient quelque chose en commun : ils avaient tous un air malade. Selon lui, ils subissaient tous un stress physique dû à la maladie. ➢ Les principales hormones du stress sont le cortisol et l’adrénaline. ➢ Les troubles d’anxiété représentent la détresse psychologique la plus courante chez les jeunes et touchent 20 % d’entre eux. ➢ Un trouble anxieux se présente rarement seul. La majorité des jeunes suivis pour un trouble anxieux souffrent d’au moins un autre trouble de santé mentale concomitant.
BAUDOUIN FORGEOT D’ARC Psychiatre et chercheur régulier psychiatre, Portrait : Baudouin Forgeot d'Arc, chercheur et professeur
CLIN D’OEIL SUR LE STRESS
douin Forgeot d’Arc expliLe 29 septembre dernier, le Dr Bau ière en psychiatrie dans un quait son cheminement de carr un aperçu de la profession. article de La Presse afin de donner
➢ Il est difficile de déterminer si les troubles anxieux sont en croissance, car avant les années 1990, il s’agissait d’une problématique peu étudiée chez les enfants et les adolescents. Avec le développement d’outils d’évaluation fiables et une meilleure formation offerte aux professionnels du domaine, les troubles anxieux sont donc mieux diagnostiqués chez les jeunes.
L’inter-Mission VOL.13 no 2 - automne 2014
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Soutenir la famille pour le mieux-être du jeune Travailleuse sociale à la CITA Marie-Claude Lafortune, Cynthia Brosseau et Stéphanie Latour
Plus de 90 % des situations rencon-
problématique des troubles anxieux chez
faire davantage pour lui. Ils peuvent alors
trées à la CITA nécessiteront l’inter-
les jeunes, comme c’est le cas à la CITA,
tolérer ses comportements d’évitement,
vention d’une travailleuse sociale.
pourra s’avérer d’un précieux secours.
l’accommoder dans ses rituels obsessifs ou
Il conviendra alors d’élargir le champ
le rassurer à l’excès à chaque fois que
d’intervention à la famille afin de s’assurer
quelque chose de nouveau survient. Il
que les conditions de réussite du traite-
s’agit d’un piège. Parfois, c’est le parent lui-
ment s’installent aussi à la maison. Cynthia
même qui, en s’inquiétant à outrance,
Brosseau considère fondamental cet
ajoutera à l’anxiété de son enfant.
appui offert à la famille, notamment pour
L’inquiétude excessive faisant partie de la
accroitre les chances de pérennité des ac-
culture familiale, dans certains cas
siblement l’efficacité. Pendant que la
quis du traitement : « Dans les cas que l’on
transmise de génération en génération.
psychologue travaille individuelle-
traite, il y a des facteurs qui appartiennent
Dans les circonstances, il convient plutôt
ment avec le jeune en psycho-
au jeune, mais on constate qu’il y a
d’en faire moins et autrement, conseille
presque toujours des facteurs de maintien
Stéphanie Latour. « Le contrôle et la sur-
environnementaux qui sont très forts, bien
protection sont des comportements pa-
installés et souvent sous-évalués. Après un
rentaux fréquents. Ces pratiques bien
premier épisode traité en première ligne,
intentionnées empêchent le jeune de
C’est dire l’apport déterminant de cette expertise dans le traitement des troubles anxieux chez les jeunes. En fait, les données probantes montrent qu’inclure les parents dans le processus clinique en augmente sen-
thérapie, la travailleuse sociale s’emploie en parallèle à évaluer et à identifier avec les parents les facteurs qui contribueront au retour
le trouble anxieux se maintient ou ressur-
vivre ses propres expériences et renforcent
git. Pour dénouer l’impasse, on va donc
chez lui l’idée que le monde est dange-
évaluer la dynamique familiale et les pra-
reux et imprévisible. Le parent qui encou-
tiques parentales et, à partir des objectifs
rage son jeune à affronter une situation
Stéphanie Latour, travailleuses
identifiés, amorcer une intervention fami-
d’anxiété, qui lui fait confiance pour la sur-
sociales à la CITA, nous présentent les
liale dans l’espoir de réduire les embuches
monter et qui l’accompagne dans le déve-
bénéfices de la psychothérapie
au rétablissement ».
loppement de ses propres stratégies sera
familiale dans le traitement des
En faire moins et autrement
à l’équilibre du système familial. Une complicité féconde. Cynthia Brosseau, Marie-Claude Lafortune et
troubles anxieux.
d’une grande utilité. »
Plusieurs facteurs dans le quotidien peu-
Prendre le recul nécessaire
Parfois, l’intervention psychologique indi-
vent alimenter une psychopathologie
Le rôle de la travailleuse sociale est d’aider
viduelle offerte en première ligne suffit à
anxieuse. La travailleuse sociale tentera de
le parent à prendre de la distance face aux
résorber un problème d’anxiété. Mais
les identifier avec les parents pour ensuite
débordements de ses propres émotions et
dans les cas plus complexes où les jeunes
travailler à déconstruire les interactions et
à ses réactions instinctives pour gérer
sont davantage réfractaires aux traite-
les pensées néfastes au processus de réta-
l’anxiété excessive de son enfant. La tra-
ments, des facteurs de maintien environ-
blissement. Devant l’impuissance qu’ils res-
vailleuse sociale et le parent travailleront
nementaux sont généralement présents.
sentent face à la souffrance de leur enfant,
donc à s’entendre sur une définition com-
Une approche plus globale d’aborder la
les parents se demandent comment en
mune des raisons qui contribuent aux dif-
12
L’inter-Mission VOL.13 no 2 - automne 2014
ficultés familiales et sur les moyens à adop-
explique Marie-Claude Lafortune. « Il est
ter pour atteindre les objectifs de change-
important de garder à l’esprit que même
ment fixés. Dès lors, une nouvelle lecture
si les membres de la famille vivent toutes
MARQUANTE de
de la situation pourra se développer. Le
sortes de difficultés, chacun conserve ses
STÉPHANIE LATOUR
recul permettra entre autres d’apprendre
forces. On va s’employer à reconnaitre
à tolérer les moments de tension avec da-
celles de chacun, notamment en aidant
vantage de contrôle, explique Cynthia
les parents à développer des stratégies
Brosseau : « Par exemple, on va travailler
pour reconstruire des liens familiaux satis-
la façon de dire les choses pour que ça
faisants. Souvent, ils répètent les mêmes
n’alimente pas l’anxiété ni ne génère des
actions inefficaces qui contribuent à main-
conflits. Le parent pourra ressentir de la
tenir les conflits. En dégageant la famille
J’ai fait récemment le bilan de notre intervention avec une mère et son adolescente qui a un trouble anxieux. L’intervention a duré presque un an. Cette mère me confiait qu’au début, elle venait seulement pour avoir des trucs pour aider sa fille à mieux gérer son anxiété. Mais elle a réalisé que tout un travail sur elle-même avait été fait durant la dernière année et que la dynamique familiale avait complètement changé. Elle n’était pas sure d’elle dans son rôle de mère. L’ainé des trois enfants avait donc adopté un rôle d’autorité qui ne lui revenait pas. Graduellement, la mère a commencé à occuper sa place en se sentant plus compétente. Elle a cessé de réassurer sa fille anxieuse et de l’encourager dans ses évitements, nuisibles pour l’acquisition de nouvelles stratégies de gestion du stress. Son fils ainé a cessé d’assumer des responsabilités « parentales » et il a retrouvé son rôle d’adolescent. La démarche a non seulement permis de soutenir sa fille avec son trouble anxieux, mais a aidé chacun des membres de la famille à reprendre une position plus appropriée dans le système familial. Je suis particulièrement touchée par cette intervention parce que c’est une maman qui a vécu plusieurs épreuves, qui a été capable de se remettre en question et qui a repris le contrôle de sa vie. J’admire sa résilience et sa force face à l’adversité.
colère, de la tristesse, de la honte et être
de cette charge, de cette tension, on per-
déçu de son jeune. On va recadrer ses
met à la créativité et au potentiel de cha-
émotions pour qu’au moment où le pa-
cun de refaire surface ».
rent interagit avec son enfant, ses interventions soient plus dégagées ». En
Le pouvoir de la confiance
général, il est normal pour un parent de
La confiance que l’on témoigne à un
s’inquiéter pour son jeune, de le rassurer,
jeune est un facteur de protection pour les
de le protéger, de l’accommoder quand il
troubles anxieux. C’est en partie pourquoi
a des besoins. Mais pour un jeune aux
il est si important d’inclure les parents dans
prises avec un trouble anxieux, ces pra-
le processus. Ce sont eux qui, au premier
tiques éducatives peuvent être des fac-
chef, peuvent le renforcer dans l’adoption
teurs de maintien de l'anxiété. Ce sont ces
de nouveaux comportements, surtout
paramètres qui sont au cœur de l’interven-
quand cette démarche lui fait peur et
tion auprès des parents et que la travail-
même le terrorise. Il ne faut pas négliger
leuse sociale cherchera à recalibrer.
l’impact du regard parental sur son en-
Redécouvrir le potentiel
fant, même à l’adolescence. En renvoyant une image positive des progrès accomplis,
Les familles suivies à la CITA ressentent
en encourageant son jeune à surmonter
beaucoup de détresse. Tout le monde est
ses craintes, en le laissant vivre ses expé-
affecté par le trouble anxieux. L’interven-
riences, en se montrant fier de lui, en as-
tion en thérapie familiale permet de déga-
sainissant les interactions dans le cercle
ger un espace clinique pour traiter le
familial, les parents peuvent devenir des
système familial, en arrimage avec le suivi
vecteurs positifs de changement. Ils contri-
psychologique individuel. Une démarche
bueront ainsi à la construction de sa
exigeante qui demande des rencontres
confiance, au développement de son au-
hebdomadaires. C’est difficile pour cer-
tonomie et à son passage à l’âge adulte
tains parents de lâcher prise, de remettre
où il sera mieux équipé pour affronter les
en question des attitudes enracinées ou de se rendre compte qu’ils ont eux-mêmes un problème de gestion de leur anxiété. Mais une fois le processus de réflexion engagé, avec l’éclairage d’une spécialiste des interactions et des relations familiales, les
évènements stressants qui ne manqueront pas de se présenter tout au long de sa vie. C’est cet objectif que poursuivent les travailleuses sociales de la CITA quand elles s’invitent au coeur des familles.
forces et le potentiel de chacun retrouvent
Une INTERVENTION
de meilleures conditions pour s’exprimer, L’inter-Mission VOL.13 no 2 - automne 2014
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Enquête au coeur du cerveau Neuropsychologue à la CITA Marie-Ève Nadeau
Les symptômes d’un trouble anxieux
pas simple. Est-ce que nous avons affaire
(TA) peuvent facilement être
à un trouble d’anxiété qui occasionne des
Le cerveau = un détecteur de menaces!
confondus avec ceux d’autres
problèmes d’attention ou est-ce plutôt un
Lorsque le cerveau détecte un agent stres-
psychopathologies. Leur origine
trouble d’attention avec hyperactivité qui
sant dans son environnement, il réagit par
provoque de l’anxiété? Par ailleurs, peut-
la production de comportements instinc-
être sommes-nous en présence de deux
tifs. La réaction sera de fuir ou de combat-
diagnostics qui cohabitent? C’est le genre
tre. Globalement, l’information obtenue à
de questions auquel Marie-Ève Nadeau
propos de cet agent stressant emprunte
tente de répondre lorsqu’on en appelle à
deux routes parallèles dans le cerveau,
son expertise. Sa connaissance approfon-
l’une étant courte et l’autre étant plus
die des processus cérébraux aidera alors à
longue. La route courte nous sert à réagir
peut être multiple : strictement associée à un ou plusieurs troubles anxieux, secondaire à un autre diagnostic ou concomitante, c'est-à-dire associée à la fois à un trouble anxieux et à d’autres psychopathologies. Pour chaque patient orienté à la CITA, on procèdera donc à une évaluation diagnostique
départager les causes des effets lorsqu’on est en présence de symptômes équivoques. « Comme les problématiques des
rigoureuse pour préciser la nature
jeunes de notre clinique s’avèrent com-
des difficultés observées. Mais il arrive
plexes, il n’est pas rare que la pédopsy-
que des questionnements émergent
chiatre me sollicite pour effectuer un
et que des doutes persistent après
diagnostic différentiel. L’anxiété se pré-
l’évaluation multidisciplinaire
sente rarement seule et celle-ci est souvent
standardisée ou en cours de psycho-
associée à une ou plusieurs autres psycho-
thérapie individuelle avec le patient.
pathologies, comme le trouble déficitaire
À ce moment, on cherchera à augmenter l’acuité de l’analyse. On en appellera alors aux connaissances de Marie-Ève Nadeau, neuropsychologue, la spécialiste des
de l’attention avec hyperactivité (TDAH), le syndrome de Gilles de la Tourette (SGT) ou le trouble spécifique des apprentissages. Certains tableaux cliniques se ressemblent. Par exemple, les symptômes d’agitation,
rapidement et à nous mobiliser face au danger ou à un défi. L’autre circuit, plus long, nous permet d’analyser la situation et de trouver des solutions adaptées à la réalité. Les deux routes ont donc leur utilité propre et travaillent de façon parallèle. Mais il arrive qu’il y ait déséquilibre et c’est là que les problèmes surgissent, décrit Marie-Ève Nadeau. « Quand notre cer-
veau perçoit quelque chose de stressant ou de menaçant, il réagit en libérant des hormones de stress qui activent deux routes parallèles en provenance de son "centre des sens". Il s’agit d’une réponse normale et utile qui nous permet de nous défendre face à des dangers potentiels ou
d’inattention et d’irritabilité peuvent être
de nous mobiliser à l’action. La première
présents dans le tableau clinique du trou-
route est dite courte puisqu’elle est rapide.
ble anxieux, mais aussi dans celui du
Elle sonne l’alarme face au danger poten-
Lorsqu’on parle d’anxiété, il faut nécessai-
TDAH. Mon expertise aidera alors à préci-
tiel en déclenchant rapidement des sensa-
rement faire la part des choses. Ce n’est
ser la source des difficultés observées. »
tions physiques et comportementales.
relations entre le cerveau et les comportements à la CITA.
suite à la page 16
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L’inter-Mission VOL.13 no 2 - automne 2014
Un mot de la
directrice générale
Automne 2014
www.petitstresors.ca
L’année qui s’achèvera bientôt en a été une de mouvement et de changement à la Fondation les petits trésors de l’Hôpital Rivière-des-Prairies. Une année qui se termine sur les chapeaux de roues! La Fondation regorge de projets destinés à mettre en avant et à faire rayonner le travail colossal réalisé chaque année par les chercheurs, les cliniciens et les professionnels du seul hôpital pédopsychiatrique au Québec. On parle de plus en plus et de mieux en mieux de la santé mentale de nos enfants et de nos adolescents. La partie n’est toutefois pas encore gagnée. Notre année 2014 demeurera toutefois marquée par un évènement d’une grande tristesse. Lors de la Grande Journée golf et vélo du 8 juillet dernier, Steven Lanthier a perdu la vie pendant notre randonnée cycliste. Steven était un homme engagé qui, pour la seconde année consécutive, avait choisi de s’impliquer en siégeant à notre comité organisateur. Sa perte nous attriste et nous démontre à quel point la vie est fragile. Je veux profiter de cette occasion pour dire encore une fois toutes mes condoléances à la famille et aux nombreux amis de Steven Lanthier. Steven, nous ne t’oublierons pas et nous commémorerons ta mémoire. Je voudrais aussi remercier d’une façon toute particulière les bénévoles et les responsables de l’HRDP qui, plus que jamais cette année, nous ont permis de mieux traverser cette difficile journée. Vous nous êtes précieux et c’est en grande partie grâce à vous que la soirée a pu se poursuivre dans la sérénité. La présence de deux psychologues de l’Hôpital a aussi permis à nos participants de quitter le club de golf Le Mirage le cœur un peu plus léger. Cette journée est une activité de financement importante pour la Fondation et, malgré les évènements, plus de 216 000 dollars a été recueillis. Nous en sommes d’autant plus reconnaissants. C’est dans les moments difficiles que l’on peut mesurer la qualité des liens qui nous unissent. Vous en avez fait la démonstration. Notre fin d’année est extrêmement chargée. Ce ne sont pas les projets qui manquent et j’espère sincèrement qu’ils feront la différence et permettront à la Fondation de véritablement prendre son envol. Dans le contexte économique actuel, nous serons probablement appelés à en faire plus et à pousser encore plus loin notre vision de l’avenir. Nous avons de grandes ambitions et j’espère sincèrement qu’ensemble, nous allons créer une immense vague de fond, sinon un raz-de-marée, afin de changer la perception du Québec sur les maladies mentales pédopsychiatriques, tout en contribuant davantage à mieux les comprendre et, dans la mesure du possible, à les guérir.
Fondation les petits trésors de l’Hôpital Rivière-des-Prairies 7070, boulevard Perras Montréal, Québec H1E 1A4 Sans frais : 1 877 323-7234 @ : fondation@petitstresors.ca
grand partenaire de cœur
Du nouveau à la Fondation
L’année 2014 marque l’arrivée à terme de l’important soutien financier de Bell Canada. Les 300 000 $ versés par Bell Canada depuis 2010 nous ont permis de soutenir quatre projets importants : Le nouveau site Web de la Fondation en ligne depuis 2013;
2
Un projet de recherche sur le sommeil chez les enfants ayant un problème de santé mentale, du Dr Roger Godbout; Une étude pilote de neuro-imagerie chez les filles atteintes de trouble de la personnalité limite, de l’équipe du Dr Réal Labelle; Le projet de banque de données sur les jeunes avec une dépression et des conduites suicidaires, de la Dre Pascale Abadie. Ces projets ont tous contribué, chacun à leur manière, à faire avancer les connaissances en santé mentale pour permettre aux professionnels de la santé de mieux soigner et guérir nos petits trésors. Les besoins en santé mentale pédopsychiatrique sont criants et y répondre c’est assurément leur préparer un meilleur avenir. J’ai parfois l’impression que l’on en connait plus sur la planète Mars que sur le fonctionnement de nos cerveaux! Grâce au travail de nos chercheurs et à l’implication de grandes corporations comme Bell Canada, un précurseur d’ailleurs en investissement en santé mentale, les choses évoluent pour le mieux.
Chez Brunet, au printemps dernier, on a transformé votre petit change en petit trésor!
En 2014, nous avons gagné de nouveaux grands partenaires. Le Groupe de pharmacies Brunet a décidé de joindre ses efforts aux nôtres. Notre première campagne commune au printemps dernier a permis de nous faire connaitre et d’amasser la somme de 30 000 $. Les pharmaciens du groupe provenant de partout au Québec ont mis la main à la pâte en incitant leurs clients à faire un don. Leur slogan : « Ici on transforme votre petit change en petit trésor » a frappé l’imaginaire. Nous récidiverons au printemps prochain et nous en sommes bien fiers.
Docteur Godbout et son équipe en plein travail dans le laboratoire du sommeil
Le Groupe Perron nous a accueilli au Domaine Les Brome dans les Cantons de l'est : une soirée réussie encore une fois et nous comptons bien capitaliser là-dessus pour atteindre et dépasser nos objectifs.
Nos petits trésors vous remercient
Nos
Juste avant Noël, ne vous surprenez pas de voir apparaitre dans les 540 dépanneurs Couche-Tard du Québec quatre rondelles de hockey de collection à l’effigie de la carrière de notre porte-parole Guy Lafleur. Ce nouveau partenariat nous permettra d’atteindre un autre public, d’accumuler des fonds et de faire parler encore plus de la santé mentale des jeunes. Je vous présente en primeur la rondelle de l’époque des Canadiens de Montréal. Il y en aura trois autres à collectionner. Vous découvrirez Guy Lafleur chez les Remparts et les Nordiques de Québec et chez les Rangers de New York. L’artiste, Jocelyne Bouchard, a fait un travail incroyable. Guy est enchanté, et nous aussi!
La campagne majeure avance aussi allègrement. Nous sommes en plein recrutement de notre comité de campagne : des gens d’affaires qui mettront leurs réseaux au service de notre cause. Nous aurons bientôt des annonces à faire. Cette campagne sera extraordinaire. Nous l’avons intitulé : « Libérez le trésor » comme la chanson de Michel Rivard qui appuie d’ailleurs notre campagne. La couverture de notre document de présentation est magnifique grâce encore une fois au travail de CarteBlanche qui a aussi conçu notre site Web. Nous aurons du pain sur la planche et un objectif de 5 millions de dollars à rencontrer d’ici 5 ans. J’ai bon espoir d’y arriver, malgré le contexte économique. Nos efforts et notre passion réussiront, je l’espère, à convaincre les plus résistants.
Merci à Couche-Tard...
grandes ambitions 2014-2019
de nous donner accès à son grand réseau de vente. Quelle générosité! Merci également à Québecor de nous suivre depuis plus d’un an maintenant et de publiciser chacune de nos initiatives avec nos grands partenaires. Dans un Couche-tard près de chez vous, dès le 3 décembre! En primeur, voici la rondelle qi représente Guy Lafleur lorsqu’il jouait avec les Canadiens de Montréal
Un avant-gout de ce qui sera présenté aux gens d’affaires dans le cadre de notre prochaine campagne majeure. Notre porte-parole, Guy Lafleur, s’est prêté au jeu devant la lentille du photographe.
En juin 2014 le premier festival scolaire de hockeyballe les petits trésors a remporté un franc succès. Notre coprésident de l’évènement et les participants ont eu un plaisir fou!
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Venez jouer avec nous Nous sommes également à revoir nos activités de financement et, en 2014, nous avons décidé de développer davantage notre tournoi de hockey-balle corporatif. Nous proposons maintenant deux volets. Le Festiballe scolaire les petits trésors a eu lieu pour la première fois en juin dernier au Centre Powerball de Montréal. L’activité a remporté un franc succès. Notre version corporative s’est tenue le 18 octobre au même endroit.
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Les perles de la Fondation les petits trésors de l’HRDP MERCI à Denis Malo, notre président de CA qui, à notre Grande journée golf et vélo du 8 juillet, a parlé avec beaucoup d’émotion des évènements tragiques qui ont couté la vie à Steven Lanthier. Un énorme merci également à Richard Voyer de la firme Soprema qui, spontanément, a fait un don de 10 000 $ pour commémorer la mémoire de son collègue de travail.
Guy Lafleur était présent lors de notre Festiballe corporatif. Cette année, il était accompagné d’Alain Dumas, humoriste, animateur, notre porte-parole média et surtout un grand homme de cœur.
MERCI à Maria et Vincent Guzzo. Grâce à eux, nous ferons bientôt du cinéma. Je n’en dis pas plus, soyez attentifs, vous nous verrez dans les salles de cinéma Guzzo d’ici Noël.
En 2014, la Fondation aura investi plus de 350 000 dollars dans une quinzaine de projets qui feront la différence et permettront de mieux soigner et éventuellement de guérir nos petits trésors. En 2015, nous continuerons, grâce à l’appui de chacun d’entre vous, à accomplir de petits et de grands miracles.
MERCI à Marjolaine Lachance des investissements communautaires chez Bell qui a adouci mon arrivée à la Fondation. Son intérêt pour nos projets, bien audelà du financement, m’a fait du bien et me fait encore du bien.
Je compte sur vous. Encore merci et à la prochaine,
Sylvie Lauzon Directrice générale Mathis était très heureux de rencontrer son idole lors de notre Festiballe Corporatif 2014
Notre duo d’enfer, composé de Guy Lafleur et d’Alain Dumas, s’est engagé à nouveau avec nous cette année.
MERCI à Gérald Perron qui, pour la 9e fois, a présenté son évènement champêtre au vignoble le Domaine Les Brome dans les Cantons de l'Est. Gérald et ses partenaires d’affaires franchissent cette année le cap du million amassé pour différentes causes, dont celle des petits trésors. Merci Gérald, grâce à ton soutien, c’est plus de 300 000 dollars qui nous ont été versés. Nous t’en sommes reconnaissants et nous espérons pouvoir te compter parmi nos amis pendant encore longtemps. MERCI au Dr Réal Cloutier pour son soutien indéfectible. À la mi-octobre, il a participé au marathon de Toronto. Il a décidé de le faire pour nous. Merci Réal de t’impliquer à ce point et de nous permettre de rayonner encore davantage.
Des joueurs et des cyclistes en action! Cette année plus de 80 cyclistes et 108 golfeurs ont répondu à l’appel. Merci à tous nos bénévoles.
Promotion en vigueur du 3 décembre 2014 015 au 6 janvier 2
grâce à e notre partenair Couche-Tard ec partout au Québ
Capsule VERTE
LES PANIERS DE LÉGUMES BIOS
À la saison estivale 2014, les membres du personnel de l’HRDP ont eu la chance de recevoir, directement au travail, des paniers de légumes biologiques. Livrés tous les mardis par la ferme « AUX LÉGUMES D’HIVERTS» située à Saint-Félix-de-Valois dans Lanaudière, les légumes ont fait le bonheur d’une quarantaine de personnes inscrites au service. Ce projet, une initiative du comité vert de l’HRDP, a été mis sur pied en collaboration avec Équiterre et son réseau des fermiers de famille. Des légumes frais, bios et locaux qui sont livrés directement au travail… une initiative qui s’inscrit parfaitement dans la démarche d’établissement promoteur de santé de l’HRDP!
L’inter-Mission VOL.13 no 2 - automne 2014
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C’est une réaction de survie. Comme le signal atteint vite le "cerveau primitif", la pensée alors véhiculée demeure imprécise et grossière, puisqu’elle a pour but de nous renseigner vite sur "qu’est-ce que c’est?" et "que puis-je faire?". Par contre, l’activation de la route courte court-circuite la route longue qui voyage jusqu’au "cerveau réfléchi", lequel renseigne davantage sur l’agent stressant en mettant des mots ou des images sur l’expérience émotionnelle vécue. C’est cette route longue qui a pour effet de calmer la route courte en cas de "fausse alerte", celle-ci étant "suractivée" chez les patients souffrant d’anxiété excessive. Cela dit, la route longue nous permet d’exercer un meilleur contrôle interne en mettant un frein à des réponses automatiques parfois inadéquates, permettant ainsi de mettre en œuvre des stratégies qui facilitent la résolution du problème (quelle est l’utilité de m’inquiéter de cela maintenant?) et notre adaptation vis-à-vis la situation. »
l’anxiété que peut vivre le jeune dans cette situation nouvelle. L’usage d’un horaire visuel présentant en étape les différentes activités qui lui seront proposées confère au jeune une structure sécurisante minimisant l’anticipation et les questionnements répétitifs. Les pauses peuvent également être bénéfiques, tout comme le fait d’alterner entre les tâches difficiles et plus faciles. Les renforcements, immédiats et différés, sont aussi utiles, car ils contribuent à donner des rétroactions efficaces au jeune quant à son travail. Enfin, il importe de tenir compte de notre attitude lorsqu’on travaille avec des jeunes plus anxieux; il faut rester calme et rassurant, sans nécessairement succomber à la réassurance ».
cas d’anxiété excessive peuvent être réversibles. Ce constat permet de tabler sur l’importance du travail effectué en psychothérapie cognitive-comportementale (TCC) dont les appuis empiriques sont nombreux. La TCC contribue non seulement à apaiser les messages d’alarme récurrents en provenance du "cerveau primitif", mais aussi favorise le recours au "cerveau réfléchi" pour faciliter la prise de décisions, le développement de stratégies pour résoudre les problèmes tout en augmentant le sentiment de contrôle et d’efficacité personnelle. La TCC contribue donc à rétablir la bascule entre un mode intelligent, associé au "cerveau réfléchi", et automatique, lié au "cerveau primitif" ».
Les bénéfices de l’intervention précoce
Cibler les forces pour compenser les faiblesses
Un trouble anxieux non traité qui perdure
En évaluant rigoureusement les jeunes à
dans le temps risque de se chroniciser et
l’aide d’outils spécialisés et de son juge-
Installer les conditions favorables
demeurent pas moins handicapantes
Elle
À petites doses, l’anxiété améliore les per-
dans le fonctionnement quotidien. « Il im-
d’influence auprès notamment du milieu
formances cognitives et nous rend plus alerte. Le cerveau travaille bien et met à profit ses différents réseaux neuronaux pour rapidement et efficacement résoudre les problèmes. Mais en trop grande quantité, explique Marie-Ève : « l’anxiété en-
trave les performances puisqu’elle nous rend hypervigilant à ce qui nous inquiète, inhibant le recours à la route longue et provoquant un effet paralysant ou de surcharge. Considérant l’influence de l’anxiété excessive sur les performances cognitives, il importe pour le neuropsychologue de mettre en place les conditions d’évaluation favorables pour que le jeune accède à son "cerveau réfléchi". D’abord, il importe d’établir un cadre d’évaluation rassurant et de normaliser
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de laisser des traces. Ces traces sont peut-
ment clinique, Marie-Ève Nadeau identifie
être moins apparentes que les trauma-
le profil de leurs forces et faiblesses cogni-
tismes
tives et cible les interventions à privilégier.
physiques,
mais
elles
n’en
porte d’intervenir précocement auprès des jeunes souffrant d’anxiété excessive, de façon à prévenir les troubles cognitifs découlant de l’activation récurrente du "cerveau primitif" aux dépens du "cerveau réfléchi". En effet, les hormones libérées en situation de stress chronique peuvent au long cours affecter le fonctionnement de certaines régions cérébrales, notamment l’hippocampe, l’amygdale et le cortex préfrontal. Ces atteintes peuvent entre autres se traduire par des difficultés d’apprentissage et de mémoire ainsi que des atteintes aux fonctions exécutives, comme la prise de décisions et la résolution de problèmes. Heureusement, on sait que le cerveau est malléable (plasticité cérébrale) et que les atteintes cognitives décelées en
L’inter-Mission VOL.13 no 2 - automne 2014
pourra
alors
exercer
un
rôle
scolaire afin d’installer de meilleures conditions de réussite. « Le neuropsychologue
peut avoir à jouer un rôle d’avocat auprès de diverses instances, en particulier à l’école, afin d’obtenir les services et les mesures d’aide dont le jeune a besoin pour se développer. Dans des situations telle la rentrée scolaire, le cerveau est grandement sollicité étant donné la nouveauté de l’environnement, le faible sentiment de contrôle lié à différentes imprévisibilités "vais-je me faire des amis?" et les nouvelles demandes de l’école. Par conséquent, cela peut précipiter l’apparition de symptômes anxieux. Pour certains jeunes qui présentent des difficultés scolaires ou des troubles associés, comme un trouble spécifique des apprentissages, une atten-
tion fragile ou un pauvre sens de la planification et de l’organisation, cette réponse pourra s’avérer excessive et se généralisera à un contexte plus large que la rentrée scolaire en soi. Mon implication comme neuropsychologue sera d’autant plus importante auprès de ces jeunes pour les aider à développer des moyens pour contourner leurs difficultés, diminuer leur détresse et favoriser l’adaptation au quotidien. »
DES EXPERTISES À NE PAS OUBLIER Aux membres de la CITA se greffent deux autres professionnels qui ajoutent aux expertises présentes à la clinique. Ainsi, la collaboration d’une ergothérapeute, Élodie Mills-Montesinos, et d’un kinésiologue, Francis Moreau, est régulièrement sollicitée lorsqu’un besoin est identifié en lien avec leurs compétences spécifiques dans un plan d’intervention. Entre autres, l’emploi du programme d’autorégulation par des activités d’aventure est fréquent dans les traitements des troubles anxieux (voir numéro de l’été 2013 de l’Inter-Mission) et c’est grâce à l’expertise développée par l’équipe de kinésiologues de l’HRDP qu’elle a pu être intégrée à
Une INTERVENTION MARQUANTE de MARIE-ÈVE NADEAU Chaque intervention revêt un caractère marquant en raison de la diversité des problématiques rencontrées. Mais ce qui me touche personnellement, ce sont les jeunes pour lesquels nous identifions, au cours du processus évaluatif, une problématique neuropsychologique qui n’avait pas encore été décelée, parfois même tardivement à l’adolescence. Ces situations sont marquantes puisqu’elles permettent de mettre des mots sur des particularités alors incomprises par le jeune et ses proches, ce qui s’avère être apaisant et rassurant pour eux. Par exemple, je me souviens d’un adolescent connu pour un trouble obsessionnel compulsif (TOC) qui s’est avéré être dyspraxique (le cerveau n’arrive pas à bien exécuter les commandes vocales pour planifier ses gestes). Cela a permis au jeune de mieux comprendre le besoin de son cerveau d’établir des routines rigoureuses pour se sentir en contrôle tout en nous permettant de démystifier le tout avec lui. Au final, les interventions effectuées en partenariat avec la psychologue traitante ont contribué à réduire ses comportements associés au TOC, en plus de lui offrir des mesures d’aide à l’école.
l’éventail de soins et de services offerts. Nous ne saurions passer sous silence l’apport du personnel administratif, indispensable au bon fonctionnement de l’équipe. Soulignons à cet égard le travail remarquable de la secrétaire de la clinique, Mme Carole Lamarre, qui, avec calme, empathie et professionnalisme, accueille la clientèle en établissant un contact rassurant et apprécié de tous. Finalement, Tanya Bossy, chef de programme, assume la direction de la Clinique d’intervention pour les troubles anxieux en assurant un encadrement administratif apte à soutenir le développement des meilleures pratiques.
PROFIL DE LA CLIENTÈLE DE LA CITA ➢ La CITA reçoit davantage d’adolescents que d’enfants. Ce constat pourrait s’expliquer par le fait que la CITA est une clinique pédopsychiatrique de troisième ligne. Les gens y viennent en dernier recours après avoir effectué d’autres essais thérapeutiques à l’enfance. ➢ La clientèle est composée autant de garçons que de filles. ➢ Fait intéressant, la CITA reçoit une majorité de famille nucléaire, c’est-à-dire dont les parents vivent encore ensemble. ➢ Beaucoup de jeunes patients vivent dans un milieu socioéconomique favorisé et il y a une forte représentation de parents performants, hautement scolarisés. Selon la littérature scientifique, il n’y a pas de profil sociodémographique particulier qui est associé aux troubles anxieux (âge, sexe, origine culturelle ou socioéconomique). En ce sens, la clientèle de la CITA se démarque modérément du portrait d’ensemble.
L’inter-Mission VOL.13 no 2 - automne 2014
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Le pouvoir de la concertation avec les acteurs du quotidien Psychoéducatrice à la CITA Émilie Dumont et Geneviève Racicot
« L’union fait la force », prétend le
éducatrice est de jouer un rôle-conseil. Je
qui pousse à réagir à une nouvelle situa-
proverbe bien connu. On peut avan-
vais à l’école et j’explique ce qu’est le trou-
tion, un mécanisme adaptatif. La majorité
ble anxieux de l’enfant, comment ça se
des enfants vont vivre ces évènements
manifeste chez lui, ce qui le déclenche et
sans développer de troubles anxieux. Ce
ce qui le maintient. Je vais surtout mettre
sont les enfants à risque qui sont plus
en place un plan d’intervention pour que
susceptibles d’en développer un lors de
tous les adultes qui interviennent auprès
ces étapes charnières. Ce peut être associé
cer qu’il s’applique tout spécialement au traitement de psychopathologies avant l’âge adulte. C’est un peu le principe à partir duquel s’inspirent les psychoéducatrices Geneviève Racicot
du jeune le fassent de façon à favoriser
à différents facteurs comme une prédispo-
viennent auprès d’un jeune présen-
l’utilisation des nouvelles stratégies de ges-
sition génétique, un tempérament plus
tion de l’anxiété apprises afin qu’il puisse
inhibé ou une façon de réagir plus inten-
tant un trouble anxieux. Elles lui
faire face lui-même aux situations qui le
sément aux situations anxiogènes. Parfois,
enseignent d’abord les meilleures
rendent anxieux à l’école. »
la présence d’un parent lui-même anxieux,
et Émilie Dumont lorsqu’elles inter-
stratégies pour contrôler son anxiété, mais elles font appel ensuite à la
Les transitions : des moments à surveiller
communauté afin que les adultes en
La façon dont un jeune réagit lors des mo-
interaction avec lui au quotidien
ments de transition, surtout si la réaction
agissent en concertation pour l’aider
est prolongée, peut être un indicateur de
à ancrer ses apprentissages.
sa vulnérabilité à l’anxiété. Au cours de
En partageant une même vision et
son développement, il aura à passer par
un même message, tous ceux qui
plusieurs étapes : le passage de la garderie
surprotecteur ou trop contrôlant pourra contribuer au développement d’un TA. Pour ces jeunes, les moments de transition peuvent donc, dans certains cas, précipiter ou susciter l’apparition de symptômes plus sévères ». Des actions et des changements concrets
à la maternelle, l’entrée à la première
La psychoéducation utilise des stratégies
année, l’arrivée au secondaire, etc. Il
d’intervention applicables dans la vie de
pourra vivre des changements importants
tous les jours pour initier des change-
comme la séparation de ses parents, la
ments positifs sur les comportements. C’est
Une partie du travail de la psychoéduca-
mort d’un être cher, des déménagements.
une discipline axée sur l’action dans le
trice qui œuvre dans une clinique de
Durant ces périodes transitoires, si des
quotidien. De ce fait, elle est particulière-
troisième ligne en santé mentale consiste
symptômes plus sévères apparaissent, on
ment bien adaptée à l’intervention auprès
à mobiliser l’entourage du jeune patient,
réalisera parfois que l’enfant ou l’adoles-
des jeunes anxieux, précise Geneviève
communauté scolaire en tête, explique
cent est sujet à développer un trouble
Racicot. « C’est une profession qui utilise
l’entourent contribuent à son rétablissement. Une responsabilité partagée qui donne des résultats.
Geneviève Racicot. « Pour une heure que
anxieux, décrit Geneviève Racicot : « Ce
des stratégies d’intervention visant à favo-
je vais passer avec un enfant, je vais faci-
sont des évènements qui vont provoquer
riser un changement concret dans le fonc-
lement en consacrer le double à interagir
une réaction normale de stress, transitoire
tionnement de l’enfant, ici et maintenant.
auprès des intervenants scolaires. Une des
pour la plupart des gens et qui, en fait, va
Supposons qu’un jeune a une peur du ju-
particularités des fonctions de la psycho-
leur permettre de s’adapter. C’est un stress
gement tellement intense qu’il a du mal à
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L’inter-Mission VOL.13 no 2 - automne 2014
fréquenter l’école. On va lui enseigner des
maison, à l’école ou dans la communauté
ficacité a été démontrée à plusieurs re-
stratégies pour mieux gérer son anxiété.
afin qu’il puisse faire les mêmes activités
prises auprès de différents groupes d’en-
Ce peut être d’identifier les manifestations
que les jeunes de son âge et développer
fants, tant en termes de rémission du
physiologiques et d’apprendre à les tolé-
son plein potentiel, comme les autres. Car
diagnostic d’anxiété que de la diminution
rer. On l’aidera à développer des pensées
un trouble anxieux est souvent associé à
des symptômes d’anxiété rapportée par
plus réalistes par rapport aux probabilités
de graves difficultés de fonctionnement
l’enfant, mais aussi par ses parents. Par ail-
d’être jugé par les autres et aux consé-
qui peuvent entraver sérieusement l’évo-
leurs, le fait d’accompagner et de soutenir
quences de ces jugements. Lorsque né-
lution attendue d’un jeune.
le jeune dans l’application de ses stratégies
cessaire, on va l’aider à développer ses habiletés de résolution de problèmes. On
Une approche qui a fait ses preuves
en ajoutant l’intervention auprès des adultes qui l’entourent permet probable-
va aussi établir un plan par étapes pour
À l’instar des autres professionnels de la
ment un meilleur maintien des acquis à
faire face graduellement à ce qui lui fait
CITA, Geneviève Racicot a adopté l’ap-
long terme. On a donc un excellent taux
peur et pour lui permettre de vivre des
proche
de succès à la clinique ».
succès à chaque fois. Parfois, je vais même
comme modèle de référence. Une ap-
l’accompagner dans les situations anxio-
proche au taux de succès remarquable
gènes pour l’aider à appliquer ses nou-
pour traiter les troubles anxieux : « Les re-
velles stratégies. » Ces apprentissages
cherches nous disent que c’est l’approche
applicables dans une foule de situations
qui devrait être privilégiée en premier lieu
quotidiennes auront pour but de rétablir
parce que c’est celle qui possède les ap-
le fonctionnement optimal du jeune à la
puis empiriques les plus nombreux. Son ef-
cognitive
comportementale
Une INTERVENTION MARQUANTE de GENEVIÈVE RACICOT J’ai en tête la situation d’une jeune qui avait un trouble d’anxiété sociale très sévère. Elle était arrivée à un point où la crainte du jugement des autres était tellement importante qu’elle ne sortait pratiquement plus de la maison. Elle était très isolée. Elle ne voyait presque plus de jeunes de son âge. Elle n’allait plus à l’école depuis trois ans. Son trouble anxieux interférait de façon majeure avec son fonctionnement. J’ai assuré le suivi individuel de la jeune. Je l’ai aidée à développer d’autres façons de gérer l’anxiété. C’était une jeune motivée qui collaborait bien. Ma collègue psychoéducatrice est aussi intervenue pour aider la famille à soutenir la jeune dans l’application de nouvelles stratégies. J’ai aussi rencontré les intervenants de l’école. On a pu établir un plan d’intervention concret et ils ont mis beaucoup de choses en place pour répondre à ses besoins. Elle a repris une vie d’adolescente normale et elle a maintenant des projets de vie pour après ses études secondaires. Elle m’a beaucoup impressionnée. C’est une intervention qui m’a marquée. L’inter-Mission VOL.13 no 2 - automne 2014
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Une fonction pivot essentielle Infirmier à la CITA Marcel Brochu
Mario Brochu est l’infirmier de la
Une fois orientée à la CITA, c’est d’abord
au maximum. La dernière priorité étant
Clinique d’intervention pour les
à lui que s’adresse la famille, souvent en
généralement réservée au cas où l’anxiété
pleine situation de crise. Il lui incombe
est modérée et secondaire à d’autres psy-
d’établir le premier contact et de tisser le
chopathologies qui, elles, sont traitées en
lien de confiance initial. C’est aussi l’inter-
priorité. Évidemment, Mario Brochu de-
troubles anxieux. Il est l’intervenant par qui tous les dossiers transitent. Il accueille les nouvelles demandes et détermine leur degré de priorité.
venant à qui l’on confie la responsabilité
meure disponible pour toute question et
de jauger le risque pour la santé et la
prêt à reconsidérer le niveau de priorité si
Il gère la liste d’attente avec la
sécurité du jeune et de mesurer la gravité
la condition du jeune ou de sa famille ve-
Dre Bouvier, surveille la médication
des symptômes observés. Cela exige un
nait à se détériorer. Il aura également à
jugement clinique sûr et un sens de
préparer la famille aux étapes qui suivront
l’observation aiguisé, car c’est l’infirmier de
et lui transmettra les premiers enseigne-
la clinique qui déterminera le degré de
ments concernant la psychopathologie et
priorité accordée à chaque demande
son traitement. Suite à l’appel, il enverra à
et enseigne son utilisation. Il fait le lien avec les pharmacies, assure le contact avec les patients en l’absence de leur intervenant principal, évalue les risques suicidaires et intervient en situation d’urgence. Il est de toutes les actions et, comme se plait à dire Dre Bouvier, il est son bras droit et son bras gauche en même temps! Rencontre avec un des pivots de l’équipe sur qui on peut compter. Mario Brochu dégage une assurance tranquille. Probablement faut-il être de cette nature à l’humeur égale pour accomplir sa tâche. Chaque jour, il accueille avec la même empathie le désarroi de jeunes envahis par des peurs devenues incontrôlables. Chaque jour, il reçoit avec la même voix apaisante l’appel de parents terriblement inquiets pour leur fille ou pour leur garçon.
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d’évaluation. « Je me base sur trois critères
pour évaluer le niveau de priorisation d’une demande : est-ce qu’il y a des éléments de dangerosité, est-ce que le jeune et sa famille sont en grande détresse et est-ce que le jeune est en refus scolaire? Je tiens compte aussi du danger que sa stratégie inadaptée pour gérer son anxiété, tel l’évitement, les rituels compulsifs, se cristallise si le délai d’attente est trop long. Un jeune qui est en rupture scolaire complète et qui attend six mois avant d’être rencontré court le risque de voir son état se figer. Il sera alors plus difficile à traiter. » Ainsi, la situation présentée sera jugée soit prioritaire, semi-prioritaire ou élective. Selon le cas, il sera vu dans les jours suivants, les prochaines semaines ou plus tard exceptionnellement. Le délai d’attente sera ramené sous peu à 60 jours
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la maison les questionnaires à remplir. Cet échange est généralement de nature à apaiser le milieu et à stabiliser la situation. Parfois de la médication, toujours de la psychothérapie Environ le tiers des patients traités à la CITA recevront, en parallèle à la psychothérapie, un traitement pharmacologique. Quand la médication est nécessaire, on préfère recourir aux antidépresseurs plutôt qu’aux anxiolytiques. Ils présentent l’avantage de réduire l’anxiété avec très peu d’effets secondaires, en évitant le risque de dépendance et de tolérance. Leur effet sur l’anxiété s’explique par le fait que les neurotransmetteurs en cause dans la dépression et les troubles anxieux sont les mêmes. L’infirmier de la CITA est impliqué dans tous les dossiers où il y a de la phar-
macothérapie. Il surveille les effets secon-
d’un dossier Mario Brochu identifie des
daires et veille aux ajustements de dosage,
facteurs de risque, il procèdera à une éva-
fait de l’enseignement à la famille et avise
luation plus approfondie de cet aspect.
la Dre Bouvier de tout changement.
On lui reconnait l’expérience des situa-
Comme souvent le trouble anxieux ne
tions à risque et un sens de l’observation
vient pas seul, qu’il est régulièrement as-
aiguisé des signes cliniques à considérer.
socié à d’autres psychopathologies pour
À cet égard, il est l’intervenant de
lesquelles de la médication est employée,
confiance disponible rapidement. « Si par
la surveillance avertie de Mario Brochu est souvent essentielle. Sur ce plan, toute l’équipe peut compter sur sa vigilance. Mais il demeure que la philosophie de la CITA, basée sur les données probantes, consiste néanmoins à prescrire le moins souvent possible de médicaments et à prioriser la thérapie cognitive-comportementale. Mais lorsque la médication est nécessaire, on la considèrera d’emblée comme une mesure temporaire qui sera accompagnée d’un plan de sevrage progressif environ un an après stabilisation des symptômes. C’est toujours la psychothérapie qui aura préséance et qui sera proposée dans la majorité des cas. C’est le rôle de l’infirmier d’expliquer clairement à la famille les raisons à la base de cette orientation clinique.
exemple une psychologue en rencontre dans son bureau est inquiète, souvent elle va venir me voir spontanément avec le jeune. Je vais compléter l’évaluation immédiatement, presque toujours en présence de la professionnelle impliquée. Si mon évaluation confirme les inquiétudes de l’intervenante, je demande à la Dre Bouvier de rencontrer le patient. Si elle n’est pas disponible, je vais appeler
Toujours présent Être infirmier à la CITA exige engagement et polyvalence. Dans le cadre de ses fonctions, cet intervenant pivot est appelé à venir en appui à l’ensemble des membres de la clinique. Lorsqu’un intervenant est absent et qu’un parent souhaite parler à quelqu’un pour signaler un changement dans sa situation, c’est à lui que l’on dirigera l’appel. On sait qu’il est à même de juger de la situation, de rassurer l’entourage du jeune et de procéder aux orientations requises. Il est celui qui gère la liste d’attente, une liste qui est évolutive en fonction des changements observés dans les symptômes des patients. Il en a donc une connaissance approfondie. Il a également une excellente vue d’ensemble
le pédopsychiatre de garde. J’investigue
de tous les dossiers actifs à la clinique. Il
tous les éléments de dangerosité et
assiste la Dre Bouvier dans ses fonctions,
j’assume la décision de le faire voir par le
s’assure que les recommandations et
psychiatre. Je ne suis pas inconfortable
orientations dans les plans d’intervention
lorsque le jeune est en colère contre moi. »
sont suivies et voit, au congé d’un patient,
Cela ne l’empêchera pas de conserver son
à la bonne transition du dossier afin que
calme et de poursuivre son intervention
tous ceux qui prendront la relève dans la
avec le doigté qui lui est reconnu. C’est un
communauté reçoivent l’ensemble des in-
rôle apprécié des autres membres de la
Un spécialiste des situations à risque
formations nécessaires au succès du plan
clinique, surtout quand il permet de
de réintégration dans le milieu. De l’avis
À la CITA, c’est à l’infirmier qu’est confiée
diriger l’agressivité du jeune vers une
de tous, il est rassurant de le savoir tou-
la responsabilité d’évaluer le risque suici-
autre cible que l’intervenant principal, pré-
jours prêt à intervenir en cas de besoin au
daire. Lorsqu’un intervenant entretient des
servant ainsi une alliance thérapeutique
sein d’une clinique surspécialisée comme
doutes sur ce plan ou qu’à la réception
essentielle. Un rôle ingrat, mais fort utile.
la CITA.
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Une INTERVENTION MARQUANTE de MARIO BROCHU Je me souviens d’une jeune qui s’est enfuie à la course du bureau d’une intervenante. La jeune menaçait de se suicider. L’intervenante a eu le réflexe d’appuyer sur le bouton panique. J’ai donc averti immédiatement la sécurité pour leur demander de verrouiller les portes. Puis j’ai participé aux recherches avec les agents. On l’a finalement retrouvée perchée sur un petit toit dans la cour intérieure de l’Hôpital. J’ai négocié avec la jeune fille pour qu’elle revienne à l’intérieur afin de discuter calmement : « On ne peut pas te laisser partir comme ça ». Elle avait été hospitalisée quelques semaines auparavant pour un risque suicidaire important. J’ai réussi à la convaincre de descendre de sa position précaire. La Dre Bouvier l’a rencontrée avec moi pour évaluer le risque suicidaire. On a finalement constaté qu’il s’agissait plutôt d’une réaction liée à des conflits familiaux et la jeune fille a pu quitter après avoir pris le temps d’en discuter avec elle. C’est le genre d’interventions avec lesquelles je me sens très à l’aise et qui sont sans aucun doute, dans certaines circonstances, très utiles.
TROUBLES L’AVENIR DANS LE TRAITEMENT DES ANXIEUX CHEZ LES JEUNES Après 10 ans d’interventions surspécialisées, la CITA a atteint un niveau de maturité et une vitesse de croisière qui l’amènent à vouloir développer des pratiques toujours mieux adaptées aux besoins spécifiques de chaque patient. Caroline Berthiaume, coordonnatrice clinique et psychologue à la CITA, chercheuse à la Direction de la recherche de l’HRDP, partage sa vision de l’avenir : « J’aimerais que l’expertise de la CITA soit encore mieux reconnue au niveau provincial, car c’est une des seules cliniques pédopsychiatriques spécialisées dans le traitement des troubles anxieux au Québec. Dans un contexte idéal, nous aimerions développer un programme de traitement pour chacun des huit troubles anxieux, tester leur efficacité et finalement les diffuser à travers tout le réseau de la santé. Ces programmes seraient adaptés au stade de développement du jeune, c’est-à-dire conçus distinctement pour les enfants et pour les adolescents. Puis, nous pourrions pousser encore plus loin nos recherches en spécialisant chaque programme selon d’autres problématiques associées. Par exemple, on pourrait élaborer un modèle de traitement adapté à une clientèle anxieuse avec un trouble du spectre de l’autisme Asperger (TSA) ou le syndrome Gilles de la Tourette. Ainsi, la CITA se concentrerait davantage sur les cas surspécialisés, permettant aux intervenants de première et de deuxième lignes de traiter des cas plus complexes grâce aux outils développés à l’HRDP ».
Un témoignage sur la force de la différence Le 26 septembre dernier, M. Robert Leblanc, ancien patient de l’Hôpital Rivière-des-Prairies, était l’invité de Marianne Paquette à l’émission C’est bon pour la santé à Canal M, la radio de Vues et Voix. À la suite de la sortie du livre du jeune autiste Naoki, M. Leblanc livrait un témoignage sur la réalité de l'autisme vue de l'intérieur.
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L’inter-Mission VOL.13 no 2 - automne 2014
CONNAISSEZ-VOUS LE CINÉ? LA RECETTE DU STRESS HUMAIN
Le Centre d’étude sur le stress humain de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal propose un acronyme pour identifier les ingrédients qui provoquent l’anxiété : CINÉ. Lorsqu’un ou plusieurs de ces éléments sont présents, ils vont nécessairement installer les conditions propices au développement du stress.
DEUX PRATIQUES DE POINT E RECONNUES PAR LA TABLE DES PARTENAIRES DE L’INSTITUT UNIVERSITAIRE EN SANTÉ MENTALE DE MONTRÉ AL La Clinique d’intervention pour les troubles anxieux a vu deux de ses projets être reconnus en 2013 par l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal comme étant des pratiques de pointe à développer :
C… pour manque de contrôle
• La trousse pour le traitement des
La personne sent qu’elle a très peu ou pas de contrôle sur la situation.
I… pour l’imprévisibilité d’une situation
troubles anxieux chez les enfants de 8 à 12 ans • Le but de cette trousse est de
Quelque chose de complètement inattendu se produit
développer un programme de
où il n’est pas possible de savoir à l’avance ce qui va se
traitement pour chacun des troubles
produire.
anxieux et d'en tester l'efficacité.
N… pour la nouveauté d’un évènement Quelque chose de nouveau et jamais expérimenté se produit.
• Le service de prévention de la transmission intergénérationnelle de la psychopathologie • En collaboration avec le programme
É… pour la menace à l’égo La compétence ou l’égo de la personne est mis à l’épreuve. La personne doute de ses capacités. Les transitions dans la vie, comme la rentrée scolaire, sont généralement des moments où les facteurs d’apparition du stress peuvent être réunis.
des troubles anxieux et de l'humeur de l'IUSMM, il s’agit d’élaborer un programme de traitement visant à prévenir la transmission intergénérationnelle des troubles anxieux.
DÉCOUVREZ NOS CINQ NOUVEAUX CLIPS VIDÉOS SUR LES TROUBLES DE L’ANXIÉTÉ Mythes et réalités Comprendre l'anxiété L'anxiété pathologique Conseils aux parents
À VOIR
www.hrdp.qc.ca
Clinique d'intervention pour les troubles anxieux (CITA) 10 ans déjà!
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Dans les coulisses Hommage à l’engagement Le 29 mai dernier, l’Hôpital Rivière-des-Prairies tenait son évènement de reconnaissance en l’honneur des employés ayant accompli 25 ans de service et ceux ayant pris leur retraite en 2013 et au début de l’année 2014. Mme Carolle Martin, directrice générale de l’HRDP, a souligné l’engagement et le dévouement de ces 72 personnes honorées lors de cette soirée.
Les « 25 ANS DE SERVICE » 2013 - 2014
La cohorte des retraités présents à la soirée de reconnaissance
Les « RETRAITÉS » 2013 - 2014
DIRECTION DES PROGRAMMES
DIRECTION DÉVELOPPEMENT
DIRECTION GÉNÉRALE
PSYCHIATRIQUES Direction
ORGANISATIONNEL ET GESTION DES RESSOURCES
Micheline Lamoureux
Monique Larouche Clinique d’évaluation TED
HUMAINES Équipe volante
Dr André Masse Activités professionnelles
Gino Dupuis Pierre Lemieux
Chantal Alarie Volet pédopsychiatrique
DIRECTION DES SERVICES ADMINISTRATIFS
François Boisclair Sylvie Bourdon Jean-Claude Deslandes Volet adulte Pierre Bédard Benoit Gauthier Guerdy Pierre Volet autisme Jocelyn Boucher Lise Cossette Johanne Legault Nathalie Parent Alejandro Salinas
Entretien et fonctionnement des installations matérielles
DIRECTION DES SERVICES PROFESSIONNELS Pharmacie Françoise Langevin
Edgar Duplan
Nicole Melançon
Carole Chayer Département de pharmacie Jocelyne Grenier
GESTION DES
Julie Laplante
RESSOURCES HUMAINES
Danny Richard Service des approvisionnements
Direction
Carole Lavoie
Roger Leduc Service de la buanderie
Marcel Lord
PSYCHIATRIQUES
Service d’hygiène/salubrité
Line Bélanger
Daniel Gagnon
DIRECTION DES PROGRAMMES
ORGANISATIONNEL ET
d’alimentation
Marco Braca
Sylvain Cossette
Michel Burton
Clinique dentaire
Yvon Marquis
Sophie Picher Service des activités
Louise Tousignant Service de sécurité
Dr Paul Charland Département de médecine
DIRECTION DÉVELOPPEMENT
Service de sécurité
Elven Dea
PROFESSIONNELS
André Faucher
Pierre Sarrazin-Levac Services résidentiels Nathalie Chénier
DIRECTION DES SERVICES
Service de la paie et comptabilité
Johanne Bélisle Équipe volante Carole Dalcourt Réjean Forest Lise Cossette Service des activités de santé et sécurité du travail Pâquerette Maltais Personnel N/A Affectation Ginette Degarie-Fortier Enna Paultre
Direction Lise Dagenais Shirley Champagne Activités professionnelles François Côté Jacinthe Constant Johanne Dupont Johanne Rivard PHIB Sylvain Laviolette Services résidentiels Bruno Proulx Daniel Arpin Volet adulte Carole Bélanger Doris Côté Steve De Cubellis Andrée Hudon Francine Lévesque Ghislaine Vincent Volet autisme
DIRECTION DES SERVICES
Gilles Allard
ADMINISTRATIFS
Claudette Poupart
Service des activités d’alimentation
Nathalie Richer Volet pédopsychiatrique
Colette Marchand Service d’hygiène/salubrité Ginette Dupont André L’Écuyer
Clother Fable Jean-Paul Gagné Yves Leroux Serge Tremblay
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L’inter-Mission VOL.13 no 2 - automne 2014
La pérennité d’Accès Plein-Air est assurée Transfert de centre de plein air de l’HRDP entre bonnes mains L’été 2014 marque une étape importante
Le projet de transfert était conditionnel à
base de plein air demeure accessible sur
dans l’histoire d’Accès Plein-Air. Associé
la préservation de la vocation d’Accès
réservation pour tout groupe qui en fait la
depuis sa création à l’HRDP, le centre de
Plein-Air. En ce sens, le Mûrier représentait
demande.
plein air passe désormais le flambeau au
la meilleure des options. Organisme oeu-
Centre le Mûrier en tant que partenaire
vrant auprès des personnes vivant avec un
Ce changement administratif s’imposait
gestionnaire. De cette façon, la mission de
problème de santé mentale persistant,
ce lieu de villégiature destiné à une clien-
la clientèle du Mûrier séjournait déjà
tèle de tous âges présentant un problème
fréquemment au camp Accès Plein-Air.
de santé mentale, une déficience intellec-
L’alliance était donc naturelle. Rappelons
tuelle accompagnée ou non d'un handi-
que le Mûrier offre des services résidentiels
cap
Une
pour une clientèle de l’est de Montréal aux
excellente nouvelle pour cette clientèle qui
prises avec un problème de santé men-
physique,
est
préservée.
dispose de très peu d’occasions de séjour-
tale. Soulignons aussi que malgré les
ner en nature en toute sécurité.
changements au plan de la gestion, la
depuis que la clientèle traditionnelle de l’HRDP avait été orientée vers la communauté. Nous en profitons d’ailleurs pour remercier M. Jacques Caron, fondateur d’Accès Plein-Air, qui, depuis le début de l’aventure, a montré un engagement et un professionnalisme remarquables.
LA JOURNÉ E DE L’INFIRM IÈ RE 2014 C’est le 14 mai dernier que s’est déroulé l’évènement de reconnaissance annuel des infirmières de l’HRDP. Célébrée sous le thème « Pour un leadeurship infirmier en
santé », cette journée a été l’occasion de remettre les prix « Méritas » aux personnes s’étant le plus illustrées au cours de l’année. Outre cette cérémonie de reconnaissance, l’évènement a permis aux participants de passer un agréable moment en compagnie des finissants de l’École nationale de l’humour qui ont offert d’amusantes performances humoristiques. Merci au comité organisateur pour la mise sur pied de la journée, aux généreux commanditaires pour les prix offerts et surtout, félicitations à tous les gagnants des prix Méritas 2014!
Prix
Méritas 2014
LES GAGNANTS
COLLOQUE « Un an après, le DSM-5 : enjeux en pédopsychiatrie »
DYNAMISME Marie-Jeanne Duclos
Nathalie Maltais
TECHNOLOGIES
TRAVAIL
APPLIQUÉES
D'ÉQUIPE
Frédéric Morissette
Ali Moulla
PROFESSIONNELLE
PROACTIVITÉ
pédopsychiatrie un an après le
Annie Trottier
DSM-5. Les conférences et les
DANS L'OMBRE Sylvie René
LEADEURSHIP
MEILLEURES
Le 25 septembre dernier, le Département de pédopsychiatrie de l’Hôpital Rivière-des-Prairies organisait un colloque sur les enjeux et les changements en
présentations des pédopsychiatres invités ont
MENTOR Darlyne-Josée Dusseck
Evelyne Martello
ALLIANCE
INFIRMIÈRE
participants sur les principaux
THÉRAPEUTIQUE
DE L'ANNÉE
enjeux du DSM-5 et sur les
Yvon Denis
Mirna Abboud
troubles psychiatriques de
PRATIQUES
fourni plusieurs pistes de réflexion et d’information aux
l’adulte émergeant chez l’enfant.
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Dans les coulisses Journée internationale de la jeunesse de l’ONU Le 12 aout dernier, l’Hôpital Rivière-des-Prairies s’est associé à l’ONU pour célébrer la Journée internationale de la jeunesse, consacrée pour une première fois à l’importance de la santé mentale des jeunes. L’équipe de la Direction des communications et des ressources informationnelles de l’HRDP est heureuse d’avoir participé à l’évènement en mettant en ligne une série de vidéos portant sur la santé mentale des jeunes. Ces capsules soulignaient l’importance de la recherche, des soins, de la famille ainsi que l’importance de briser les tabous en santé mentale. En conclusion, le témoignage de M. Louis Letellier de St-Just, président du conseil d’administration de l’HRDP, brossait un portrait des enjeux actuels en santé mentale auprès des jeunes. Un rendez-vous Web qui a fait rayonner l’Hôpital auprès de milliers de personnes sur les réseaux sociaux, notamment Facebook et Twitter. Enfin, un merci tout spécial à Julie Tremblay pour sa précieuse collaboration dans cette belle aventure.
CALENDRIER DES ÉVÈNEMENTS
Piquenique de la rentrée 2014 : un franc succès!
RELAIS SCIENTIFIQUES Nouvelle formule pour les relais scientifiques 2014 – 2015 Cette année, la Direction de l’enseignement innove avec son calendrier des relais scientifiques. Afin de répondre aux attentes des participants qui souhaitaient approfondir les problématiques et en percevoir la portée clinique ou pratique, le sous-comité des relais propose des séries de trois conférences portant un même thème. L’intérêt de procéder ainsi consiste à couvrir plus d’aspects du sujet d’une conférence à l’autre, c’est-à-dire les données scientifiques et les implications cliniques pratiques. Les conférences 2 et 3 permettent un suivi des réactions découlant de la présentation précédente. Les conférences présentées le 16 octobre et le 13 novembre et celle prévue le 11 décembre 2014 portent sur le rétablissement et le partenariat de soins en collaboration avec la Direction collaboration et partenariat patient de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, ainsi qu’avec le Centre de recherche de l’IUSMM. Le 16 octobre dernier, l’animateur Jean-François Pelletier et le conférencier Vincent Dumez ont présenté le premier volet de ce thème en abordant les définitions, les concepts et les principes, en lien avec la pédopsychiatrie. Au volet II qui s’est tenu le 13 novembre, des résultats de recherches ont été présentés. À venir - Volet III : Organisation des services, évaluation de l’implantation et implications en pédopsychiatrie Le 11 décembre 2014 de 12 h à 13 h 30 Animateur : Jean-François Pelletier, Ph. D. Conférencier : Vincent Dumez, M. Sc.
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Le 23 septembre dernier, les employés se sont bien régalés au piquenique de la rentrée, offert par la Direction de l’Hôpital. Ils ont pu gouter aux délicieux repas du traiteur le camion de rue Pas d’cochon
dans mon salon.
DE L’ANXIÉTÉ LES HUIT TROUBLES Les troubles anxieux se divisent en huit catégories. La classification peut varier légèrement, mais généralement on s’entend sur les diagnostics suivants qui sont classés par ordre de prévalence à la CITA :
● LE TROUBLE OBSESSIONNEL COMPULSIF Pensées récurrentes et persistantes (obsessions) qui entrainent une anxiété excessive que la personne tente de diminuer par des comportements répétitifs (compulsions). Ces gestes sont suffisamment présents pour entrainer une perte de temps et empêcher de jouir pleinement des activités quotidiennes. La personne ressent également une détresse lorsqu'elle ne peut
● LE TROUBLE D’ANXIÉTÉ GÉNÉRALISÉE
exécuter les compulsions.
Inquiétudes excessives et difficiles à maitriser concernant des
● L’ÉTAT DE STRESS POST TRAUMATIQUE
problèmes réels ou éventuels de la vie quotidienne. Tendance
Pour qu'un enfant développe un état de stress posttrauma-
à faire des prédictions négatives et à présumer que les pires
tique, il doit avoir vécu, avoir été témoin ou avoir été
choses vont arriver. Les soucis sont accompagnés d'au moins un des symptômes suivants : agitation, fatigue, difficultés de concentration, irritabilité, tension musculaire et perturbation du sommeil.
confronté à un évènement ou à des évènements durant lesquels des personnes ont pu mourir, être très gravement blessées, menacées de mort ou de graves blessures ou encore durant lesquels son intégrité physique (ou celle d'autrui) a été menacée. Le comportement est jugé pathologique lorsque
● LE TROUBLE D’ANXIÉTÉ SOCIALE
les réactions (flashback, évitement, perturbation des pensées
Anxiété excessive lors de situations sociales ou de performance. La personne craint surtout d'agir de façon embarras-
et des émotions, hyperactivation du système nerveux) persistent au-delà de quatre à six semaines après le trauma.
sante ou humiliante devant les autres et d'être jugée
● LA PHOBIE SPÉCIFIQUE
négativement. De façon générale, la personne tente d'éviter
(Généralement en comorbidité avec d’autres psychopatholo-
ce type de situations ou elle y participe au prix d'une détresse
gies à la CITA)
intense.
Peur intense et excessive à l'égard d'un objet ou d'une situa-
● LE TROUBLE D’ANXIÉTÉ DE SÉPARATION
tion spécifique. Lorsque le jeune s'y retrouve confronté, une réaction d'anxiété se déclenche automatiquement. Le plus
Anxiété excessive dans les situations de séparation d'avec les
souvent, le jeune tente d'éviter à tout prix ce qui lui fait peur
personnes auxquelles le jeune est attaché. Le jeune craint
et lorsqu'il ne peut l'éviter, il présente une détresse impor-
alors qu'un malheur lui arrive ou arrive à la figure d'attache-
tante. La phobie dérange le fonctionnement quotidien et em-
ment. Les symptômes dérangent le fonctionnement social,
pêche le jeune de faire des activités qu'il aime.
scolaire ou familial. Alors qu'on pourrait croire qu'il ne touche que les jeunes enfants, le trouble d'anxiété de séparation peut se présenter chez des personnes de tout âge.
● LE TROUBLE PANIQUE AVEC OU SANS AGORAPHOBIE Peur excessive des sensations physiques et des conséquences liées à une attaque de panique. L’attaque de panique se définit comme une période soudaine d’anxiété, inattendue, imprévisible et bien délimitée ou de malaise très intense accompagnée de plusieurs symptômes somatiques. Ces réactions physiologiques sont accompagnées d'un sentiment de danger et d'un besoin urgent de s'échapper. Le plus souvent, la personne craint de s'évanouir, de faire une crise cardiaque, de mourir, de devenir folle, de perdre le contrôle ou d'étouffer lorsqu'elle est en train de faire une attaque de panique.
● LE MUTISME SÉLECTIF
Le mutisme sélectif se définit comme un refus de parler persistant dans des situations sociales spécifiques qui l'exigent (ex.: à l'école, avec les compagnons de classe), alors que la personne parle dans d'autres situations. Le mutisme sélectif est apparemment rare et se retrouve chez moins de 1 % des personnes vues dans les services de santé mentale. Il apparaitrait habituellement chez les enfants de moins de 5 ans. QUELQUES PRÉCISIONS
● Les prévalences de diagnostic entre les enfants et les adolescents se ressemblent.
● Les troubles anxieux suivent une trajectoire développementale qui débute habituellement à l’enfance pour se poursuivre et s’aggraver à l’adolescence et à l’âge adulte.
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IDÉE ORIGINALE Cynthia Brosseau, travailleuse sociale, T.C.F psychothérapeute MONTAGE : Julie Tremblay Véc u des pare nts suit e à l’an non
ce du diag nos tic
ISBN : 9782922350920
DVD : 32 minutes
Quand l’autisme se présente dans une famille, les parents vivent un processus d’adaptation qui est unique à chacun, mais qui peut également être commun sur certains aspects. À travers leurs témoignages, suivez-les sur le chemin de l’autisme, la route qu’ils parcourent depuis la réception du diagnostic de leur enfant. Ce document se veut un outil clinique permettant aux intervenants du milieu de l’autisme de soutenir les parents dans leur processus d’adaptation face au diagnostic.
PRODUCTION CECOM de l’HRDP / 2014 DISTRIBUTION CECOM de l’Hôpital Rivière-des-Prairies 7070, boulevard Perras Montréal (QC) H1E 1A4 TÉLÉPHONE : 514 328-3503 SITE WEB : www.hrdp.qc.ca