PORTFOLIO - HUBERT BOKOBZA

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portfolio hubert bokobza



septembre 2016


sommaire

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Introduction

Curiculum Vitae

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Diplôme d’architecte

Projet de fin d’études

Mémoire de fin d’études


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Canopée

Semestre 9

Première phase de construction

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Premier reportage

Stage de fin d’études

Mission pédagogique

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Seconde phase de construction

Second reportage

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Synagogue

Fond photographique

Documentaire

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Portraits et voyages

Crédits

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INTRODUCTION Si je devais résumer en un mot mes compétences, ce serait «représentation». Lorsqu’on conçoit un projet, et tant qu’il est en état de conception, sa représentation est sa nature. Tous les documents grâce auxquels on peut le communiquer, que ce soit à la maitrise d’ouvrage, à ses collègues au stade de la réflexion, ou à soi-même, tous ces documents sont de l’ordre de la représentation. L’existence du projet, à ce stade, est de nature fictive. Il ne renvoit alors à rien de réel. Si l’on admet que le langage conditionne la pensée alors le projet, à l’état de langage est esclave de la manière dont il est représenté. Une fois réalisé, le projet d’architecture nécessite également une représentation. Bien que réel, toutes les personnes qui ne se rendent pas réellement sur le lieu du projet ne peuvent l’appréhender qu’à travers sa représentation. Il y a alors un dialogue entre les images projectuelles et les images réels, la représentation étant correcte dès lors qu’elle rend de la cohérence entre ces deux types d’images. En ce qui me concerne, les représentations fictives et réelles ne présentent pas du tout les mêmes objectifs. Bien que la cohérence soit de mise, une vue projectuelle doit révéler le dispositif architectural, alors que la vue réelle devra dire quelque chose de l’expérience architecturale. En parcourant ce book, vous aurez un aperçu de mes compétences en ce qui concerne ces différentes représentations.

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Expériences

Hubert Bokobza Architecte DE

Emplois I Stages

Né à Troyes 31/08/1990 25 ans, permis B 10, rue de Saverne 54 000 Nancy hubert.bokobza@wanadoo.fr 06 72 69 95 24

Diplômes Master à l’ENSArchitecture Nancy en 2015. 4e année: projet en milieu rural, atelier Hors les Murs avec Marc Verdier PFE: Un habitat alternatif pour Lunéville MFE: Architecture et Gameplay

Chantier d’une Synagogue, Constitution d’un fond photographique sur la tranformation d’un édifice du XVIe siècle Documentation des savoirfaire en présence Troyes 6 mois mi-temps

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Groupe de recherche

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Techné Ar Recherche sur la canopée architecturale et urbaine Recherche de dispositifs de végétations hors-sol Mission pédagogique sur découpeuse laser et rendus graphiques Mission de référencement de projets et de dispositifs Mission de documentation photo et vidéo sur les travaux en cours

Sébastien Rinckel, architecte Conception d’une extension de maison Recherche sur des systèmes de couverture Préparation de l’année scolaire 2015-2016 Aubervilliers 2 mois Temps plein

Nancy 1 an mi-temps

Langues Français

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Atelier Frank Plays Conception d’une extension de maison Troyes 1 mois Temps plein

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Compagnons du devoir Formation pratique en couverture, menuiserie, maçonnerie et metallerie Jarville-la-Malgrange 1 semaine Temps plein

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Aluminier TECHNAL Dessin technique et expérience de chantier Torvilliers 1 mois Temps plein

langue maternelle

Anglais TOEIC 700/990

Espagnol Compétences Photographie et vidéo en professionel (D7000 + drone Parrot Bebop 2) Tablette graphique, stylo 3D Lasercut 3D printer InDesign Illustrator Photoshop Sketchup Rhinoceros

Voyages Rotterdam Bruxelles Edimbourg Glasgow Londres Paris Mexico Taxco

Varsovie Cracovie Zurich Lucques Marseille Barcelone Malte Dubaï

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diplome d’archite Tout au long de mon diplôme, j’ai cherché à compenser mes lacunes. Au début de mon master, je me suis aperçu que j’avais des difficultés en urbanisme, voilà pourquoi j’ai commencé par suivre un semestre d’urbanisme. Ensuite, j’ai pensé que je pouvais faire des progrès en modélisation, j’ai donc suivis des cours de grasshopper. Puis j’ai trouvé que j’avais besoin d’une base théorique plus solide pour élaborer des idées, je suis donc allé prendre des cours de philosophie de l’art et de l’architecture à la fac de lettre. À travers mon projet de fin d’étude (PFE) et mon mémoire de fin d’étude (MFE), vous aurez l’occasion d’observer les compétences que j’ai acquises à travers ce parcours atypique en école d’architecture.


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PFE Proposition pour un habitat alternatif/////////////// La proposition de projet que je fais découle d’un certain nombre d’enjeux. Comme on le voit sur le plan masse, cette zone péri-urbaine a l’avantage de proposer un certain nombre services variés. Un soucis se pose cependant lorsqu’on observe que ces services, comme ici le Leclerc, se tiennent comme des édificesobjets. Alors que les zones péri-urbaines semblent être de plus en plus attractives dans les villes européennes, on peut s’attendre à ce que le péri-urbain devienne

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totalement urbain, avec l’ensemble des caractéristiques qui sont propres à ce type de tissu. On peut aussi se poser la question de savoir si la seule forme d’habitation qui permette de profiter de la qualité de vie que propose ces zones soit la forme de la maison individuelle. C’est en ayant ces idées à l’esprit que j’ai tenté de répondre à ce projet. Le site se situe à Lunéville, à la fois sur une zone inondable et à la fois face à la façade arrière d’une énorme boite en métal. L’enjeu était


Sébastien Rinckel 06 83 23 00 33 srinckel@hotmail.com http://www.sebastienrinckel.com/ Damien Hanser damienhanser@gmail.com

bien sûr de faire de ces deux caractéristiques spécifiques au site des points d’appuie pour le projet. C’est dans cet esprit qu’il a fallu trouver une façon de créer une forme qui d’une part s’étende en terme de surface, d’autre part s’élève au dessus de quatre mètres de haut pour répondre au plan de prévention des risques; et en même temps puisse proposer une large surface de sol partagée pour préserver la qualité du cadre naturel déjà existant. Avec l’idée en tête de concevoir une forme

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d’architecture qui permette de faire en sorte que les usagés aient la possibilité de vivre ensemble, au sein du projet, j’ai privilégié de grandes structures qui accueilleraient plusieurs logements mais aussi d’autres types usages. J’ai effectivement imaginé que des espaces de coworking puissent être aménagés dans ces mêmes structures. Il s’agit donc d’un projet mixant à la fois des logements et des bureaux. Mon projet se présente donc comme un ensemble de plusieurs grandes structures à l’esthétique industrielle laissant l’étage d’habitation à quatre mètres du sol. Je dirais que durant tout le séminaire de projet, l’objectif a été de rentabiliser au mieux ces structures. C’est pour cette raison que toutes les circulations entre les différentes cellules ont finalement été repoussées à l’extérieur de la structure. Elles prennent maintenant la forme d’une passerelle, flottant à un mètre du sol, et permettant de rejoindre n’importe quelle pièce de programme à pieds. Deux autre structures ont été rajoutées contre la façade du leclerc de manière à traiter cette façade, qui jusqu’alors était strictement réservée aux services. En ce qui concerne les fonctions disponibles du projet, au sol se tiennent soit des jardins partagés soit des endroits laissés libres à l’écosystème riche déjà présent dans cette zone d’épandage. Laissés à l’usage des habitants, des conteneurs de stockage sont présents au sol pour servir de cabanes de jardin ou de rangement supplémentaire. La passerelle hors sol présente l’avantage d’être sèche si la zone n’est pas inondée et d’être 14


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couverte par la dalle qui la surplombe. Elle regroupe des parkings, des plateformes laissées à l’usage des piétons et tout un réseau de circulation qui se faufillent entre les pièces de la structure et qui dessert chaque logement par son escalier privé. En ce qui concerne l’étage d’habitation à proprement parler, les logements sont cloisonnés les uns des autres. Ils sont dessinés à partir des logements des immeubles-villas du Corbusier. Chaque appartement en L ou en U se prolonge par une surface de terrasse appréciable. L’organisation du logement étant pensé comme un petit open space, l’enveloppe extérieur est totalement libre et c’est principalement le mobilier qui permet de partitionner, mais surtout de caractériser, chaque espace. Les espaces de co-working au même étage sont également conçus comme de petits open spaces uniquement rythmé par la répartition du mobilier. On peut imaginer qu’une de ces structures soit laissée entièrement sans aucune partition, jouissant d’un espace maximal entre la dalle de sol et celle de toiture pour servir à un unique open space de bureaux. D’autres blocs ont été rajoutés contre la façade du leclerc de manière à traiter cette écran, qui jusqu’alors était strictement réservée aux services. Pour rendre ce projet à la fois de groupe et individuel, nous avons fabriqué une maquette de huit mètres sur quatre de notre site, au 200e.

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La grande maquette de site que nous avions faite, avait un socle transparent en polycarbonate. Grâce à des spots placés en dessous, nous avons pu mettre en évidence la manière dont le fleuve présent modelait ce paysage.

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Cette image est une simple photographie, pourtant elle témoigne d’un long travail informatique. L’ossature est réalisée à la découpeuse laser, le mobilier est modélisé à partir d’un imprimante 3d, et les câbles sont tendus à l’aide d’un stylo 3d. Pour rendre compte des dispositifs architecturaux au 200e, j’ai dû déployer de nombreux outils sur un tout petit objet. J’ai modélisé moi même chaque élément du mobilier de manière à ce que l’imprimante 3d accepte de l’imprimer.

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Ces images intérieures témoignent de l’intérêt de concevoir cette énorme structure. Cette dernière permet de n’avoir aucun élément structurel dans les appartements, et ainsi, de jouir d’une ouverture maximale vers le paysage.

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Memoire

Architecture et gameplay///////////////

À la fin de mes études à l’école d’architecture, j’ai eu l’occasion de présenter un mémoire. Celui-ci portait sur le rapport entre ce que pouvait avoir de particulier l’expérience architecturale vis-à-vis de l’expérience narrative que nous avons à l’intérieur d’un jeu vidéo. L’idée est de dire que dans un jeu vidéo il y a un certain nombre d’actions que nous pouvons effectuer en temps que joueur, pour chacune d’entre elle, le jeu est programmé pour réagir. Ces boucles d’interactions sont à la base des mécaniques qui conditionnent l’expérience

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d’un environnement virtuel dans un jeu vidéo. Nous devons ensuite distinguer les mondes virtuels linéaires des mondes virtuels dits «ouverts» car dans les deux cas, l’univers qui s’offre au joueur ne conditionne pas le même genre de narration. Ainsi nous établissons qu’une narration dans un environnement linéraire et dans un environnement ouvert ne sont pas les mêmes. Cependant, dans un jeu vidéo, chaque partie est en soi unique. Il en retourne du caractère irréductible de l’expérience. L’environnement est alors un terrain propice à une forme particulière de


narration. En ce qui concerne l’architecture, le type d’espace mis en place, open space ou espace couloir, conditionne l’expérience que nous aurons de l’architecture. La possibilité d’explorer l’espace dans un cas ou dans l’autre conditionnera l’expérience dans son aspect narratif; c’est-à-dire dans la manière dont le sujet de l’expérience se le racontera à lui-même. On peut donc trouver des expériences architecturales tristes, d’autres joyeuses, d’autres particulièrement banales etc.

Hervé Gaff herve.gaff@nancy.archi.fr

Mon travail s’intéressait ensuite à trouver quelles architectures permettaient un certain genre de narration plutôt qu’un autre. Ainsi, j’explorais les architecture de Louis Kahn, Jean Prouvé, et Lacaton&Vassal, décrivant chaque fois le rapport qu’ils avaient aux éléments intéractifs dans l’architecture, notamment au mobilier. Celui-ci étant le premier degré de l’intéraction dans l’habitat ou dans toute autre sorte d’architecture.

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canopee Ce projet m’a occupé une grande partie de mon temps ces dernières années. Loin de mes préoccupations en ce qui concerne l’expérience architecturale, ce projet avait comme avantage de constituer une confrontation directe entre une étude théorique sur la déstandardisation, l’exercice de chantier, et le travail du paysage. Ainsi, depuis mon 9e semestre à l’école d’architecture (1er semestre de 5e année) jusqu’à la fin 2015, j’ai contribué de différentes manières à élaborer ce projet. En premier lieu, j’étais étudiant, ensuite assistant de projet, mais pendant tout ce temps là, j’étais photographe et réalisateur de documentaire.



semestre Déstandardisation/////////////// Projet de 5e année en groupe L’exercice de l’architecture est, aujourd’hui, très particulier. Les éléments dans le paysage de la construction sont pour la plupart standardisés, ceuxci répondent à un certain nombre de normes et sont systématiquement fabriqués en usine. Ainsi, les éléments créés “sur mesure” ont presque tous disparus. Il se pose donc une question: comment, en partant d’un élément constructif standardisé à vocation de l’industrie agroalimentaire, créer de l’architecture? Cette question s’est ici présentée à nous par le

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biais d’une serre. Nous avons pensé à partir d’un produit industriel d’une ferme qui se répète sur 40 mètres, couvrant 384 mètres carrés au sol. Cet espace est prévu, à l’origine, pour être recouvert d’une enveloppe en PVC garantissant l’étanchéité et la dynamique thermique d’une serre. Le premier problème que nous avons soulevé a été celui de l’espace extérieur. Effectivement, si cette serre industrielle présente une surface généreuse à l’intérieur, elle n’est pas du tout pensée pour créer quelque relation que ce soit avec l’extérieur. C’est d’ailleurs un soucis récurrent aux


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Sébastien Rinckel 06 83 23 00 33 srinckel@hotmail.com http://www.sebastienrinckel.com/

productions industrielles: la fabrication en série ne permet pas de s’adapter à différents environnements. Cette idée à l’esprit, nous avons entrepris de séparer cette immense serre en trois composants plus petits, une telle division permettant de créer des espaces entre les éléments: des entre-deux. Suite à cette opération, nous nous sommes préoccupé de donner un usage et une cohérence à l’ensemble du pavillon. C’est de cette manière que nous avons pensé à un élément linéaire qui possèderait à la fois

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des caractéristiques paysagères et à la fois des qualités domestiques. Ainsi nous est apparu la possibilité de créer un mur habité. L’idée est de partir d’un élément long et peu épais de manière à lui associer tout un ensemble de fonctions: un banc, une table, un bar, une étagère, une armoire... Tous ces éléments, correctement organisés les uns vis-à-vis de ses voisins ainsi qu’à la vue de l’ensemble, proposent de multiples usages au moindre visiteur. L’emplacement des serres les unes par rapport aux autres, mais aussi le dessin du mur, sont dans une logique paysagère où le terrain façonne également le pavillon. Les serres forment certains des espaces intérieurs, mais systématiquement connectés au paysage du parc. De même, le mur habité étant invariablement un élément intérieur ou extérieur, il crée une connexion

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entre l’usager et le paysage. Ainsi, grâce à un élément standardisé et un élément simple mais multifonctionnel, notre projet parvient à répondre à des attentes d’usage sur de nombreuses échelles. Celle de l’individu grâce aux fonctionnalités proposées par le mur habité, celle du groupe grâce aux espaces intérieurs où il est possible de se réunir, jusqu’à celle du paysage grâce à la disposition des éléments du pavillon dans le parc.

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ALDO VAN EYKE //////////Dans toutes les références d’architecture que j’ai pu découvrir lors de mes études, Aldo Van Eyke est un des architectes qui m’a le plus influencé en ce qui concerne les représentations. Van Eyke est un architecte qui fait parti de la TEAM X. Cette équipe s’est formé de manière à contester les thèses du Corbusier. Lorsque ce dernier se focalisait sur les thématiques de la cellule, de la «machine à habiter» et de l’ancrage dans le paysage, Van Eyke, de son côté pensait à tout ce qui se passait entre ces deux échelles. Au delà de ces thématiques particulières, ce que j’apprécie énormément chez Aldo Van Eyke, c’est sa façon de travailler à partir d’images et notamment de photographies. Lorsque le Corbusier dessine son modulor bien loin de ce à quoi ressemble un être humain, Van Eyke prend des photos d’humains en situations. Il se dresse ainsi contre un fonctionnalisme souvent trop mécanisé ou abstrait, et introduit alors la notion d’usage dans tous les éléments qui composent le mobilier architectural depuis l’échelle individuelle jusqu’au paysage en passant par l’échelle du groupe.

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canopee Une première phase de construction///////////////

À la fin du semestre, nous nous sommes mis à réaliser, à l’échelle 1, un mélange de plusieurs projets entre différents dispositifs élaborés par des élèves au cours du semestre. Le château de Lunéville nous avait prêté une halle de manière à pouvoir nous installer. L’intérêt de ce projet étant que c’était là notre première confrontation avec la structure préfabriquée de serres, ces fermes que nous allions réexploiter pendant encore très longtemps. Bien entendu, faisant parti de ce projet j’ai été missionné pour faire des photos de tout ce chantier ainsi

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qu’une vidéo. Le premier dispositif était alors de disposer des fermes métalliques deux à deux tout en évitant d’aligner ces groupes. Le second dispositif consistait à monter une résille en polycarbonate sur la base d’une figure triangulaire. Nous nous sommes rapidement aperçus qu’en plus de cette figure géométrique que constituait la résille, nous avons du trouver un moyen de la solidifier et de la porter. Nous avons donc ajouter un plaquage en polycarbonate et nous l’avons suspendu à la structure


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de la toiture de la halle. Le troisième dispositif que nous avons mis en place étaient de petite alcoves en bois qui constitueraient le support de l’exposition de maquettes que nous ferions. Lorsqu’on passe à la phase de chantier, l’intérêt de concevoir un projet en terme de dispositifs se révèle. Chaque dispositif étant structurellement indépendant, il était très facile de constituer des groupes qui travaillent chacun sur une partie du projet sans se préoccuper des autres, de manière à assembler le tout à la fin.

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Reportag

Réalisation d’un documentaire///////////////

Pendant le même temps que la réalisation de ce premier prototype d’architecture à l’échelle 1, j’ai pris l’initative de réaliser une petite vidéo. La vidéo n’étant pas mon support de prédilection j’ai été amené à tatonner un peu dans ce que je faisais. L’intérêt de la vidéo par rapport à la photographie en ce qui concerne l’architecture est qu’il est possible de dire quelque chose de l’expérience architectural à travers la notion de parcours. Ainsi, le déplacement dans une vidéo qui parle d’architecture devient l’un des outils les plus intuitif.s Bien

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que je n’avais pas assez de matériel pour fabriquer des mouvements propres, j’ai néamoins tenté l’expérience. Tout comme les photos de reportage, la vidéo montre tout aussi bien les étapes du montage du prototype. Lorsqu’on fait la promotion d’un travail dans une exposition ou bien sur internet, le support de la vidéo se révèle un outil efficace de communication. Là où une grande majorité de personne n’a pas la formation pour décrypter les images fixes, la vidéo se révèle comme un médium de la vulgarisation beaucoup plus efficace.


ge Ainsi, une vidéo, bien que peu parlante, si elle est rythmée peut suffir à communiquer efficacement le projet à tout un chacun. Faire de la vidéo d’architecture m’intéresse en cela que je trouve que c’est un support qui reste rare dans le paysage de l’architecture. Si certains architectes font de la vidéo, on ne la trouve que rarement utilisée comme un langage propre à l’architecture. Malgré ce qu’on peut lire en essais d’architecture et d’urbanisme à propos du parcours et de l’expérience de la ville et de

Sébastien Rinckel 06 83 23 00 33 srinckel@hotmail.com http://www.sebastienrinckel.com/

l’espace, on ne trouve que rarement des architectes qui utilisent le média vidéo dans les cycles de conception de l’architecture. La vidéo est au mieux utilisée comme un simple outil de promotion. Si le rendu d’architecture consitue un langage et qu’on admet que le langage conditionne la pensée alors la vidéo est certainement un outil sur lequel il est le plus intéressant de se pencher pour concevoir une architecture particulière.

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desordre

Stage de fin d’études///////////////

À la fin de mes études, Sébastien Rinckel m’a proposé un stage de deux mois dans son agence à Aubervilliers. Parmi la musique que j’écoutais au lycée, il y avait un artiste que j’appréciais particulièrement: Dj Shadow. Derrière ce nom tout teinté des super-héros « dark » qu’on nous a servis dans les années 2000 se cachait un hip hop acoustique aux sonorités urbaines. Mais au delà des sons, c’était la méthode de Dj Shadow qui me fascinait. Il travaillait souvent à partir de fragments d’autres morceaux

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de musiques piochés ici et là appelés « samples ». Sur un album en particulier, il avait poussé sa démarche si loin qu’aucun son qu’on pouvait y entendre n’avait été composé ou joué par lui. Ainsi, l’album s’apparentait à une sorte de patchwork musical. À travers, il parvenait à dépeindre une ambiance urbaine incroyablement hétéroclite et dynamique. Mais parfois, le désordre laissait place à des moments de contemplation, presque d’errance pendant lesquels le temps ne semblait plus être compté.


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Agence: Sébastien Rinckel 06 83 23 00 33 30 rue bernard et majoyer 93300 aubervilliers, france srinckel@hotmail.com http://www.sebastienrinckel.com/

Ce qui m’a intéressé dans le fait de faire ce stage, c’est qu’il s’inscrivait dans une totale continuité avec ce que je faisais à l’école d’architecture. Au premier semestre de 5e année, j’ai suivi l’atelier de projet avec Sebastien Rinckel. Ce projet consistait en la conception puis la construction à l’échelle 1 d’un morceau de pavillon d’architecture dans la halle à grain de Lunéville. Le travail sur ce pavillon s’était concentré sur des systèmes structurels de toiture. Avant d’aller plus loin, il me faut expliquer

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quelques points de la façon dont travaille Sebastien. Pour la décrire dans les grandes lignes, il s’agit avant tout de procéder à un collage d’éléments architecturaux choisis: un système porteur, une couverture, une enveloppe, un système de partition… Après ce premier assemblage, il s’agit alors de réinterroger chaque élément selon sa pertinence dans le projet, sa faisabilité et sa place par rapport aux autres éléments. Le langage architectural repose alors sur la disposition de chaque élément par rapport à l’ensemble. C’est là que la comparaison avec Dj Shadow gagne en signification. De la même manière qu’en musique, les références dont on se sert pour faire le projet peuvent être désignées comme des « samples ». On comprend bien que dès lors qu’on adopte cette méthode, l’ensemble de ce que l’on peut être amené à voir peut alors servir de référence potentielle pour de futurs projets. Le travail de capitalisation de « samples » architecturaux devient alors quotidien. Ainsi, un complet travail de classification n’est pas possible, car chaque exemple ou chaque image trouvée saura montrer des propriétés différentes en fonction du projet que l’on est en train de concevoir. De la même manière, en fonction de l’ensemble des autres projets dans lequel on catégorise chaque exemple, celui-ci se montrera de différente manière. Par exemple si l’on prend le projet d’une structure en bois et qu’on le place à côté d’autres ossatures, cette structure ne montrera pas les mêmes propriétés que si l’on place la même image à côté d’autres réalisations en bois. Parfois un rapport que l’on n’aurait jamais soupçonné se tisse entre deux images par la simple juxtaposition de celles-ci. 61


Les liens potentiels entre les exemples deviennent alors infinis, il ne sont plus guidés que par l’objectif de résultat qui motive la démarche de projet. C’est bien lors d’une telle démarche de conception que l’on se rend compte des vertus du désordre qui règne entre les images de projets. Je me permet de dresser à nouveau une comparaison qui n’a rien à voir avec l’architecture. Pour comprendre la pertinence de cette méthode, on peut essayer de la comparer à la théorie de l’évolution. Dans l’évolution, les individus d’une espèce qui possèdent une caractéristique particulière qui leur donne un avantage par rapport à ceux qui ne la possèdent pas sont privilégiés lors du choix d’un partenaire. Ainsi, après plusieurs générations, une caractéristique avantageuse sera plus largement répandue dans l’espèce. Cependant, pour acquérir une caractéristique particulière, chaque individu intermédiaire doit être viable en lui-même. Lorsqu’on parle de l’évolution, on comprend facilement qu’il s’agit d’une démarche naturelle pour passer d’une version d’un individu à une autre. Ce qui est étonnant c’est qu’en architecture on ne réfléchisse pas de cette manière. Bien souvent, lorsqu’on présente des réflexions comparables, c’est pour défendre des idées contextualistes. Cette posture consiste à s’inspirer de certaines caractéristiques d’un lieu afin de les réinjecter dans un projet. Par exemple, une orientation par rapport à une pente, par rapport au vent, ou un certain revêtement, un certain bardage caractéristique seront autant d’éléments dont l’architecte contextualiste s’inspirera. Si le résultat peut-être 62


des plus réussis, on peut par exemple regarder ce que fais Gion Caminada, cette méthode ne donne pas systématiquement de bons résultats, menant parfois au pastiche. Prenons maintenant comme point de départ non plus le contexte, mais l’architecte ou le groupe d’architectes. On peut maintenant considérer l’ensemble des projets sur les quels ils ont déjà travaillés avant. Ces projets, étant aboutis et individuellement viables, sont maitrisés constructivement et conceptuellement par les architectes. Il s’agit dès lors pour tout nouveau projet proposant des contraintes spécifiques de faire évoluer le modèle déjà créé. La capitalisation ainsi effectuée fait gagner énormément de temps non seulement lors de la conception, mais aussi lors de la construction. Cependant, ce serait une erreur de croire que chaque projet construit est alors une variation autour de quelques idées architecturales. Chaque projet est en capacité de nourrir ceux qui vont lui suivre. Chaque projet s’inscrivant dans une lignée d’autres projets. Il ne s’agit donc plus de projets individuels et chaque fois uniques, mais bien d’un ensemble de projets entretenants des liens,

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parfois flous, parfois parfaitement clairs entre eux. En parallèle, la rentrée scolaire approchant, nous avons commencé à travailler sur le projet master 2. Puisque nous avions repéré un talus tout en longueur pour l’implanté, nous étions parti du principe que le projet serait également tout en longueur. Dès lors, nous avons travaillé d’une part sur la qualité des enveloppes que nous allions mettre en place, et d’autre part sur la qualité des plans. De cette manière, dans le même temps où nous nous interrogions sur la qualité de l’enveloppe de l’extension de la maison, nous avions l’occasion de nous libérer de toute contrainte technique pour projeter un grand nombre d’idée sur le projet de master 2.

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Quand je parle de désordre, pour Sébastien, ce n’est pas qu’une philosophie. Voici l’endroit où nous travaillions. 65


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Enfin, le dernier projet sur lequel je n’ai pas eu le temps de véritablement travailler était celui d’une toiture pour des logements collectifs. Cette fois-ci, la plupart du projet avait déjà été réalisé par un autre cabinet d’architecte, mais la toiture quant à elle restait à déterminer. Les portés n’étaient plus de 9,60m comme avec nos serres agricoles, mais d’une quinzaine de mètres. Alors que nous avions travaillés jusqu’alors sur systèmes structurels de voûtes, cette fois-ci il s’agissait de toitures à double pentes posant de nouvelles questions. L’idée était alors de transposer la réflexion que nous avions eu sur les enveloppes afin de l’adapter à ces toitures à double pente. L’avantage d’être en stage dans une entreprise qui ne compte qu’une seule personne,

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c’est qu’on ne prépare pas le café toute la journée. Sebastien m’a rapidement rendu autonome sur les entretiens professionnels. Ainsi, une fois sur place à Aubervilliers, j’ai pu rencontrer des clients et des industriels. Ces expériences ont été particulièrement enrichissantes. C’est dans ces moments là qu’on comprend très rapidement que le plus important, bien avant les contraintes financières, pour monter un projet est avant tout de trouver des synergies à l’échelle humaine. J’ai souvent l’habitude de comparer l’architecture avec le cinéma. Si on désigne généralement un film comme une oeuvre d’art attribuée au réalisateur, on s’aperçoit rapidement que c’est en fait le travail de toute une équipe. Évidemment, en architecture, on a l’habitude de présenter l’architecte qui fait face aux contraintes techniques ou financières et aux

normes. Sa créativité semble alors bridée par une multitude de facteurs qu’il ne contrôle pas. Mais en fait, une oeuvre n’existe qu’une fois qu’elle est réalisée. D’une certaine manière, on ne sait pas ce que serait une oeuvre si elle n’était pas soumises à ces contraintes. On ne peut pas nécessairement affirmer qu’une telle oeuvre serait « meilleure » ou « moins bonne ». Ce que j’aime dans cette façon d’aborder le projet, c’est qu’elle remet en question la façon que nous avons de parler d’expression habituellement. Lorsqu’on parle d’art, on présente usuellement un artiste qui s’exprime à travers son oeuvre. Mais lorsque toute une équipe est engagée dans un projet, on ne peut plus véritablement parler d’une expression individuelle, sinon d’une expression collective. 77


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La seconde phase, une mission pédagogique ///////////

À la rentrée en septembre 2015, alors que je venais d’obtenir mon diplôme, Sébastien, chez qui j’avais effectué mon stage de fin d’étude, m’a proposé un poste d’assistant de projet en 5e année à l’école d’architecture de Nancy. En dehors d’une mission logistique, j’étais en charge de m’occuper du ravitaillement, j’avais plusieurs autres missions. Sébastien avait organisé les étudiants par dispositifs. Certains se préoccupaient de la structure, d’autres de la couverture et d’autres encore de la partition intérieure.

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Ma première mission consistait à organiser les projets des étudiants par catégories de manière à les confronter par la suite. Au delà de cette classification, il fallait que je fournisse un point de vue global sur l’ensemble du travail par des diagrammes. Ma seconde mission reposait dans une formation des étudiants à l’outil de la découpeuse laser. Si cette formation n’a rien de complexe en ce qui concerne la mécanique, elle l’est beaucoup plus quand on utilise la découpeuse laser comme un outil impliqué dans le cycle


Sébastien Rinckel 06 83 23 00 33 srinckel@hotmail.com http://www.sebastienrinckel.com/ Rémi Rouyer remi.rouyer@noos.fr

de conception. Il s’agit alors d’utiliser la découpeuse laser non plus comme un outil de pur maquettage mais comme un outil qui permet de réinterroger le projet à travers la simulation à petite échelle d’une méthode de fabrication. On peut, par exemple, créer facilement des éléments préfabriqués pour l’ensemble des étudiants comme les serres. Cette standardisation des moyens de construire n’est pas du tout absurde dans une société industrialisée comme la notre.. Les résilles sont également très faciles à faire avec cette machine.

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Mon poste d’assistant de projet était un peu particulier puisque je m’occupais à la fois du groupe de projet de Sébastien Rinckel mais aussi du groupe de projet de Rémi Rouyer, un autre professeur de projet qui travaillait avec les mêmes méthodes. Son travail de projet n’avait plus pour objet de chercher à destandardiser une structure, mais de chercher de manière indépendante des façons d’amener de la végétation dans le bâti dense de Lunéville. Le travail de ce projet demandait bien entendu de rendre des maquettes, mais une grande partie du travail se concentrait sur le rendu graphique. Une des difficultés que nous avons rencontré avec Rémi, face aux étudiants, était de leur faire représenter la végétation de manière à ce qu’elle soit une pleine partie de l’architecture qu’ils montraient. Lorsqu’on représente la végétation en architecture, souvent, on la représente avec une certaine transparence, de manière à laisser voir ce qui est bâti. Cette fois, nous préférions laisser sur les images une végétation dense pour avoir la possibilité d’imaginer la capacité de ces architectures à être porteuse de verdure. Mon travail consistait alors à coordonner une présentation générale de tout ce travail à travers une mise en page dans le but d’une présentation devant les élus. Cette présentation impliquait de créer des liens à la fois par analogie mais aussi par typologies entre les projets. Ainsi, je devais guider les étudiants à travers leurs rendus graphiques de manière à ce qu’ils fournissent des images comparables deux à deux d’un seul coup d’oeil.

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La seconde phase de construction /////////////

À la fin du semestre, les étudiants du groupe de Sébastien que je suivais s’est rendu à Lunéville pour à nouveau réaliser un prototype d’architecture à l’échelle 1. Cependant, la halle dont nous avions disposé l’année dernière à Lunéville accueillait encore le pavillon que nous avions fabriqué un an auparavant. Ainsi, l’objet de ce chantier était plus une transformation qu’une construction. En effet, cette fois-ci les étudiants ont repris la structure préfabriquée de serre que nous avions mis en place l’année précédente, et plus précisément travaillé

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sur les différentes natures de couverture ainsi que sur un système de partition. Ainsi, la résille en polycarbonate a été démontée puis reconstruite par morceaux de manière à être courbée selon la courbe de la serre préfabriquée. Cette résille avait pour but d’être un support de végétation hors-sol. Les étudiants ont ainsi mis en place des pots contenantdes végétaux dans cette résille. Une deuxième partie de la couverture était composée d’une très grande feuille de tôle ondulée.


Sébastien Rinckel 06 83 23 00 33 srinckel@hotmail.com http://www.sebastienrinckel.com/ Rémi Rouyer remi.rouyer@noos.fr

L’idée ici était de faire voir une très grande finesse dans le matériaux de couverture. Nous l’avions mis en place en vue de l’isoler. La dernière partie du chantier consistait en un partition et un plancher. L’ensemble laissait imaginer un petit pavillon de conférence. Sur l’ensemble de ce chantier, j’ai été mandaté pour réaliser un reportage photo et vidéo en vue de communiquer sur ce projet.

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reportag

Stage de fin d’études///////////////

Tout comme l’année précédente, à l’occasion du chantier à Lunéville, j’ai réalisé un reportage en vidéo de manière à complèter le reportage photo. En revanche contrairement à l’année précédente, j’avais cette fois-ci fais l’acquisition d’un drône. Alors que la vidéo précédente s’attardait sur le parcours à l’intérieur du pavillon, cette vidéo se focalisait beaucoup plus sur l’épaisseur de la couverture mise en place durant le chantier. C’est grâce au drône que j’ai pu réaliser des traveling dessous/dessus à l’intérieur de la halle.

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Le drône s’est révélé être un outil très efficace en ce qui concerne les vues globales de cette architecture. En effet, malgré l’idée répandue que les vues d’architecture doivent être prises depuis le point de vue humain, les prises de vues aériennes donnent à voir l’architecture bien plus comme un objet de reflexion que comme un objet sensoriel. Ainsi, il est intéressant de créer cette tension entre objet réel et objet projectuel à travers des points de vues ou des déplacements qu’un humain ne peut pas faire de lui-même. L’architecture, dans le sens


ge de l’objet spatial, devient alors à travers le média vidéo, un objet virtuel dont on peut facilement appréhender tous les aspects. C’est enfin avec ce drône que j’ai entrevu le potentiel de ce que pouvait donner cet outil dans le cadre d’une activité de conception architectural. Il suffaisait de déshumanier l’expérience afin de rendre la réalité suffisamment abstraite pour en faire un terrain propice à l’activité de projet; celui-ci étant lui-même une activité qui relève d’un certain niveau d’abstraction.

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Cependant, bien que la problématique soit posée comme telle, le drône souffre encore des conditions météorologiques. Le moindre vent, la pluie sont ainsi autant d’éléments qui perturbent son utilisation, et le point de vue que l’on a en drône est encore victime de son enveloppe artificielle. Malgré tout, la poursuite de la recherche du potentiel de ce que peut permettre de faire le drône m’intéresse énormément.

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Synagogu C’est un projet sur lequel je n’étais chargé que de la représentation. C’était pour moi, la première fois que j’étais confronté à un édifice patrimonial. Fort heureusement pour moi, l’édifice était situé dans ma ville natale. Le bâtiment était un édifice en pan-de-bois bâti au XVIe siècle, à la période de la reconstruction de Troyes. L’édifice avait longtemps été un hôtel particulier jusqu’à ce qu’il serve comme synagogue après la seconde guerre mondiale, lorsque les juifs sont revenus à Troyes. Ne possédant presque aucune configuration religieuse, c’était une cour intérieure qui avait été désignée comme lieu de prière et avait été couvert. L’idée du projet était maintenant de découvrir toute la dimension de cette cour en la reconvrant cette vois d’un dôme de verre. Ma mission était alors constituer la mémoire de cette nouvelle transformation du bâtiment.


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Synagogu

Un ouvrage contemporain dans un bâti XVIe /////////////

À partir du début de l’année 2016, la communauté juive de Troyes m’a proposé de réaliser un fond photographique à propos de la synagogue qui allait être reconstruite. La mission était alors de réaliser un ensemble de preuves témoignant de l’état de l’édifice précédents les travaux, toutes les étapes de la transformation, et l’état final du chantier. La synagogue se situant dans le bâti médiéval de Troyes datant du XVIe siècle, et le projet étant

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quant à lui un ouvrage contemporain, c’est toute cette intéraction entre l’ouvrage ancien, témoin de nombreuses transformations et le projet contemporain, emprunt de modernité qu’il fallait prendre en photo. Pour ce faire, je me suis rendu chaque semaine sur le chantier de manière à prendre l’avancé des travaux depuis le début des travaux jusqu’à la fin. Cette proximité avec les travaux m’a permis d’être très proche des personnes et des savoir-faire mis en oeuvre sur le chantier.


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Philippe Bokobza 06 80 41 41 22 philippe.bokobza@cegetel.net René Pitoun 06 10 84 44 22 rene.pitoun10@free.fr Jean-David Bensaid 06 74 85 16 35 agence.bensaid.osti@axa.fr

Ma seconde mission à travers ce reportage photo a consisté à sauvegarder ces savoir-faire à travers un certain nombre de photos sur le vif. De ce fait, j’ai également eu l’occasion de pratiquer le portrait de manière à relier ces tours de mains aux humains qui en font usage. Ainsi, se sont croisés sur le chantier des artisans allant du charpentier métal, au maitre verrier spécialiste des vitraux, en passant par le charpentier spécialiste de la reconstitution d’une charpente XIe siècle.

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reportag

Le chantier en vidéo///////////////

En parallèle de la constitution du fond photographique, j’avais été missionné pour réaliser un documentaire témoignant à la fois de la transformation de la synagogue et de la conservation des savoir-faire mis en oeuvre dans la construction. Ainsi, je me suis d’une part intéressé à la transformation de l’édifice mais aussi de façon plus microscopique à ce qui constitue cette transformation. De cette manière j’ai eu l’occasion de filmer l’ensemble des gestes qui font le talent des charpentier

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et du maitre verrier. Cette préoccupation est proche de celle de Diderot et D’Alambert lorsqu’ils constituaient leur encyclopédie. Richard Sennett dans «Ce que sait la main» raconte comment ils se sont décidé à employer des images pour répertorier et catégoriser les gestes savants, qui jusqu’alors, n’étaient transmis que d’une manière orale, de maître à apprentis. Bien que l’enjeu de documenter ce savoir-faire est bien moindre aujourd’hui, il n’est toutefois pas négligeable quand il s’agit d’expliquer aux personnes qui n’ont pas été témoin des travaux pour


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leur expliquer ce qui s’est passé. De cette manière, un ouvrage qu’on a sous les yeux et dont on ne sait rien se trouve d’un coup investie d’une histoire et rattaché à des humains qui y ont travaillé. Même les pièces préfabriquées se retrouvent incarnées d’humanité, ne serait-ce qu’à travers leur rationnalité. Ce récit de la construction se retrouve ainsi essentiel à la compréhension correcte de l’objet d’architecture qu’a sous les yeux le profane.

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portraits e

Une reflexion personnelle /////////////

Depuis mes 18 ans, où j’ai eu un appareil photo, je n’ai cessé de faire des progrès en photographie. Ce qui est étonnant pour moi aujourd’hui, c’est la façon dont ce passe temps est devenu une pratique plus que courante dans ma vie quotidienne. Bien que le portrait paraisse au premier abord bien loin de la pratique de l’architecture, on peut néanmoins remarquer des similitudes quant aux méthodes de conception. Dans les deux cas, l’exercice consiste à avoir en tête un grand nombre de catégories de projets différents de manière à ce que lorsqu’une

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situation particulière se présente, on soit en capacité de répondre grâce à une de ces catégories. Ainsi, en ce qui concerne le dessin et la photo, ce sont les mêmes préoccupations. J’ai l’habitude de dire que j’ai commencé à comprendre le dessin quand j’ai commencé à faire de la photo et inversement. Si dessin et photographie sont très comparables, ils s’opposent raidcalement dans leur approche puisque le dessin consiste à ajouter des éléments sur un support vierge alors que la photographie consiste au contraire à chasser les


et voyages éléments superflux du cadre afin de focaliser l’intention sur un sujet. En cela, l’architecture et la photographie de portrait sont comparables. Cela dit, en ce qui concerne le reportage, il s’agit de la même logique. L’idée est de retrouver des configurations, en ayant cette fois-ci comme seuls outils le choix de son point de vue et le choix de la focale à utiliser. L’essentiel dans toutes ces disciplines étant de laisser la possibilité à une narration de se former. Si,

comme une architecture, un photo ne suffit pas à elle seule à raconter une histoire, elle doit pourtant permettre d’être le terrain fertile à une possibilité de narration. Celleci s’appuie alors sur les archétypes bien connus du héros, des adjuvants, des opposants, du drame etc. Il est alors suffisant de mettre assez d’éléments qui vont permettre au spectateur de laisser s’échapper son imagination, mais suffisament peu pour ne pas lui donner clé en mains toutes les réponses. Il pourra alors se construire sa propre histoire à l’aide de l’image.

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credits Personnes à appeler///////////////

Professeurs: Sébastien Rinckel 06 83 23 00 33 srinckel@hotmail.com http://www.sebastienrinckel.com/

Rémi Rouyer remi.rouyer@noos.fr

Hervé Gaff herve.gaff@nancy.archi.fr

Marc Verdier 06 09 08 63 35 verdier.urba.ensa@free.fr

Clients: Philippe Bokobza 06 80 41 41 22 philippe.bokobza@cegetel.net

René Pitoun 06 10 84 44 22 rene.pitoun10@free.fr

Jean-David Bensaid 06 74 85 16 35 agence.bensaid.osti@axa.fr

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