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« La médecine nucléaire a de grandes possibilités de développement »
Allier chimie et biologie pour détecter une maladie, suivre son évolution ou mettre en place des traitements ciblés : c’est le rôle du Service de médecine nucléaire et d’imagerie moléculaire, dont la Pre Valentina Garibotto vient récemment de prendre la tête.
Pulsations La médecine nucléaire est assez mal connue, pouvez-vous nous en dessiner les contours ?
Pre Valentina Garibotto Cette spécialité regroupe les différentes applications médicales (examens d’imagerie, radiothérapie ciblée, etc.) qui utilisent la radioactivité sous forme « non scellée »*. Notre service a plusieurs missions : fournir aux patients et patientes les standards de l’imagerie de haut niveau pour détecter une éventuelle maladie, mais aussi participer à des études de recherche clinique pour continuer à innover et développer des diagnostics et des traitements ciblés.
Le terme « radioactivité » fait parfois peur. Comment parvenez-vous à utiliser ce phénomène physique en toute sécurité et même à en faire des traitements ?
C’est toujours une question de dosage et d’équilibre entre bénéfices et risques.
* Dont les conditions d’emploi ne permettent pas de prévenir toute dispersion de substance radioactive. Cette forme de radioactivité nécessite donc des précautions d’emploi particulières.

Le développement technologique nous aide grandement : grâce à nos nouveaux appareils, nous obtenons des images avec des doses de plus en plus basses, ce qui facilite toute la chaîne, de la production jusqu’à l’utilisation chez une ou un patient. Chaque étape est surveillée de façon très étroite.
Quelles maladies est-il possible de soigner avec la médecine nucléaire ? Elles sont nombreuses ! Cette discipline très transversale s’applique aussi bien à l’oncologie qu’à la pédiatrie, à la cardiologie ou encore à la neurologie. Le PET (tomographie par émission de positons), par exemple, est un examen standard pour visualiser la plupart des tumeurs cancéreuses. Du côté de la pédiatrie, la scintigraphie rénale nous permet de voir une obstruction des voies urinaires chez un nouveauné. La scintigraphie myocardique, quant à elle, peut identifier une maladie coronarienne chez une personne qui présente une douleur thoracique. Bref, le champ d’application est vaste et une grande majorité des services de l’hôpital nous adressent des personnes pour le diagnostic, le suivi de l’évolution de leur maladie ou la mise en place de traitements.
C’est une discipline récente, quelles sont les évolutions que vous aimeriez mettre en place ?
En effet, elle a déjà fait ses preuves dans de nombreuses indications, mais a encore de grandes possibilités de développement. Le service intègre notamment l’Unité du cyclotron, une infrastructure qui nous permet de produire une partie des radio- pharmaceutiques (médicaments radioactifs) que nous utilisons. Nous introduisons sans cesse de nouveaux agents dans notre pratique. Par exemple, en ce moment, un traceur qui visualise les récepteurs des œstrogènes, des hormones féminines pouvant favoriser la croissance de certaines cellules cancérigènes. Ce type d’outil pourrait donc grandement nous aider dans le suivi et la prise en charge de certains cancers du sein.
Vous vous intéressez beaucoup aux maladies neurodégénératives. Les choses avancent-elles aussi dans ce domaine ?
Oui, mais le cerveau est un organe complexe à visualiser. Il est difficile d’y avoir accès, car nous ne pouvons pas faire de biopsie. Grâce à nos techniques de neuroimagerie moléculaire, nous pouvons désormais voir d’éventuels dépôts pathologiques dans le cas de la maladie d’Alzheimer, par exemple. Nos recherches se poursuivent également du côté des thérapies ciblées pour mieux comprendre l’apparition des maladies neurodégénératives, leur évolution et la manière de les soigner. La prévalence des personnes concernées ne cesse d’augmenter dans les pays industrialisés et après des décennies plutôt infructueuses, de récentes recherches ont permis de mettre au point des médicaments, comme le lecanemab, pour ralentir l’évolution de la maladie d’Alzheimer. Avec l’imagerie en médecine nucléaire, nous pouvons sélectionner les malades qui ont les meilleures chances de répondre au traitement.
Vous venez d’être nommée au comité de l’Association européenne de médecine nucléaire (EANM). Cette distinction participe-t-elle au rayonnement de la Suisse sur la scène internationale ? Je suis en effet responsable du congrès annuel de l’EANM, qui est le plus important au monde pour cette discipline, pour laquelle la Suisse jouit d’une renommée particulière. C’est une grande fierté et une satisfaction de collaborer avec d’autres institutions universitaires afin d’en faire bénéficier nos patients et patientes.
Experte
Dre Jasmine Abdulcadir, médecin ajointe agrégée responsable de l’Unité des urgences gynécoobstétricales des HUG
Partie externe des organes génitaux
La vulve a les mêmes fonctions que son homologue masculin, le pénis, soit la sexualité et l’évacuation des urines. Divisée en deux par une fente médiane, elle désigne l’ensemble des organes génitaux externes de la femme et des personnes ayant une vulve : les lèvres internes et externes, qui entourent le méat urinaire, la partie visible du clitoris, ainsi que l’orifice vaginal. Au niveau de la vulve fluent l’urine, le sang menstruel et les sécrétions vaginales.

Une évolution tout au long de la vie
La pilosité pubienne apparaît durant la puberté, période lors de laquelle les lèvres internes peuvent changer de forme ou de couleur. En raison de la congestion veineuse et de certaines hormones, la vulve devient plus sombre durant la grossesse et peut augmenter en taille. Après la ménopause, sa peau peut devenir plus sèche et plus pâle ou fine. La vulve se modifie également sous l’effet de l’excitation sexuelle : en plus d’être lubrifiés, les lèvres et le clitoris s’engorgent alors de sang.
Organe aussi diversifié que méconnu
Il existe une grande diversité de formes et de couleurs de vulve. De nombreuses personnes ignorent l’aspect de cette partie du corps. Des facteurs socioculturels agissent dans cette méconnaissance, en lien avec la honte et les tabous. Les mutilations de la vulve telle l’excision concernent environ 200 millions de personnes dans le monde.