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LE BUREAU INTERNATIONAL DES DROITS DES ENFANTS ET LE PROJET PAROLE AUX JEUNES !

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CARTO GRAPHIE

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Le Bureau international des droits des enfants et ses activités au Québec

Depuis

plus de 25 ans, le Bureau international des droits des enfants (l’IBCR ou le Bureau) a pour mission de promouvoir les droits des enfants et de valoriser leur parole et leur participation effective dans tout ce qui les concerne, au Québec comme ailleurs dans le monde.

Au cours des 10 dernières années, l’IBCR a travaillé avec des jeunes au Québec et publié le rapport « Paroles de jeunes et participation au processus de justice : trajectoires judiciaires de victimes et de témoins d’actes criminels au Québec » (Bureau international des droits des enfants, 2017). Il a également créé un jeu vidéo sur les droits de l’enfant en collaboration avec des classes d’écoles primaires. Tout récemment, en 2022, le Bureau a élaboré une formation interactive en ligne intitulée « Rendre effective la participation de l’enfant pour renforcer son expérience ». Cette formation a pour objectif de développer les compétences des professionnelles et des professionnels qui accompagnent les enfants dans le processus judiciaire, pour assurer leur participation effective.

Le projet Parole aux jeunes !

Entre2014 et 2020, le taux global de cas d’exploitation sexuelle en ligne d’enfants déclarés à la police est passé de 50 à 131 pour 100 000 habitants (CCPE, 2022 ; Ibrahim, 2022), soit une augmentation de 170 %. Pour la seule ville de Montréal, 840 dossiers d’exploitation sexuelle d’enfants sur Internet ont été ouverts par le SPVM (Service de police de la Ville de Montréal) entre le 1er janvier et le 4 novembre 2020, alors qu’en 2015, on ne comptait que 541 dossiers (Duchaine et Touzin, 2020). Par ailleurs, une hausse de 150 % des signalements de sextorsion contre des adolescentes et des adolescents a été enregistrée sur la période allant de décembre 2021 à mai 2022 par Cyberaide.ca — la centrale canadienne de signalement de cas d’exploitation sexuelle d’enfants sur Internet (CCPE, 2023).

Force est de constater que la pandémie est venue exacerber une réalité déjà connue de la population et du gouvernement. En juin 2019, l’Assemblée nationale du Québec avait mis sur pied la Commission spéciale sur l’exploitation sexuelle des mineurs (CSESM). Ce sont 13 des 58 recommandations du rapport final de décembre 2020 qui exhortaient à tisser un filet de sécurité pour les enfants grâce à la prévention et à la formation (Assemblée nationale du Québec, 2020). C’est ainsi que le ministère de la Sécurité publique a déposé le Plan d’action gouvernemental 20212026 Briser le cycle de l’exploitation sexuelle (MSP, 2023).

C’est dans ce contexte et dans la lignée de ces initiatives que s’inscrit le projet PAJ, Parole aux jeunes ! Mieux prévenir et contrer l’exploitation sexuelle des adolescentes et des adolescents. Les mesures prises en réponse à la pandémie de COVID-19 touchent directement les adolescentes et les adolescents et amènent des conséquences multiples. Entre autres, les cas d’exploitation sexuelle à l’encontre d’enfants sont en forte croissance depuis le début du mois de mars 2020. En réaction, l’IBCR a lancé en juillet 2021 le projet Parole aux jeunes ! dans l’intention de donner l’opportunité aux jeunes de s’exprimer afin de leur permettre d’influencer les stratégies de lutte contre l’exploitation sexuelle dans un contexte de pandémie et d’utilisation accrue des technologies.

D’un côté, le projet vise à sensibiliser les institutions et organismes-clés au problème de l’exploitation sexuelle des enfants et à la nécessité de faire participer ces derniers à la conception de campagnes et de politiques de prévention afin qu’elles soient mieux ciblées et plus efficaces. Toutefois, le cœur du projet a été d’outiller les adolescentes et les adolescents en vue de leur permettre d’être les acteurs de leur propre protection face à l’exploitation sexuelle et à celle de leurs pairs. Ainsi, au cours des deux dernières années (2021-2023), cinq groupes de jeunes de profils différents ont participé à des échanges, dans des espaces communs de réflexion, sur l’exploitation sexuelle, sur la manière dont le phénomène affecte les jeunes au Québec et sur le type de prévention le plus adapté. Ce processus les a menés à développer de courts projets ayant comme objectif de diffuser leurs recommandations de manière créative sur la manière dont toutes les campagnes et stratégies de prévention pourraient mieux leur parler.

Objet de la cartographie

Endressant un panorama des campagnes de prévention contre l’exploitation sexuelle des enfants au Québec produites et diffusées en ligne au cours des cinq dernières années, cette cartographie se veut une base d’analyse destinée à alimenter la réflexion des jeunes sur la conception des campagnes de lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants. Si la multiplication des dénonciations et les nouvelles formes d’exploitation sexuelle en ligne peuvent être dues à des motifs sociaux, tel le phénomène #meetoo, elles sont également sans aucun doute liées à l’utilisation croissante des médias sociaux et des services électroniques (CCPE, 2022).

Dans le cadre du projet Parole aux jeunes !, lors de nos échanges avec les groupes d’adolescentes et d’adolescents et dans le cadre de la présente cartographie, nous entendons par « exploitation sexuelle » le fait de profiter d’un déséquilibre de pouvoir, d’une situation de vulnérabilité ou d’un rapport de confiance pour amener un jeune à se livrer à une activité de nature sexuelle en vue d’en tirer un avantage économique, social ou autre.

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