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LES FAITS MARQUANTS SCIENTIFIQUES
from Rapport Annuel du CIEM 2022
by ICES
Cohérence de la terminologie avec les normes internationales
Le Groupe de travail sur l’acoustique, la science et la technologie des pêches (WGFAST) dispose d’une expertise très pointue en techniques avancées d’étude acoustique du chalut, qu’il emploie sur un large éventail de plateformes, notamment des navires de recherche, des navires occasionnels et des observatoires. Afin de favoriser la collaboration et les échanges intellectuels et sociaux entre les chercheurs d’Afrique de l’Ouest, d’Europe et d’Amérique du Nord, le groupe a tenu sa réunion de 2022 au Sénégal.
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Le groupe a également commencé à réfléchir à l’utilisation de la terminologie de l’acoustique sous-marine pour améliorer l’efficacité de la communication des concepts. La norme internationale ISO 18405:2017 a été créée en 2017 : elle définit la terminologie de base utilisée dans le domaine de l’acoustique sous-marine, incluant les sons naturels, biologiques et anthropogéniques. La terminologie du WGFAST a évolué séparément de cette norme internationale.
Le WGFAST a joint à son rapport scientifique un document supplémentaire : « Comparatif d’une terminologie utilisée par la communauté du CIEM avec la norme internationale de 2017, ISO 18405 », afin de faciliter la discussion et l’évaluation des différences terminologiques et la manière dont le WGFAST souhaite aborder ces différences.
Techniques et technologies émergentes
Le WGFAST est un chef de file dans la transformation des « Big Data » en données utiles à la conservation et à la gestion des écosystèmes. C’est un grand contributeur dans ce domaine de développement. Lors de la conférence scientifique annuelle du CIEM de 2022, le WGFAST et le groupe de travail sur l’apprentissage automatique en sciences marines (WGMLEARN) se sont associés pour organiser une session thématique intitulée « Traitement et interprétation des big data à l’aide de l’apprentissage automatique : observations acoustiques, optiques et autres dans la recherche marine ». Les discussions ont porté sur l’extraction de données utiles à partir des « big data » en utilisant des techniques d’apprentissage automatique et d’intelligence artificielle pour traiter et interpréter de grands ensembles de données de manière efficace et efficiente pour les pêcheries et la science des écosystèmes.
L’apprentissage automatique se développe dans tous les domaines scientifiques. Afin de suivre son utilisation dans les sciences marines, WGMLEARN a créé une base de données de travaux publiés qui utilisent l’apprentissage automatique sur des ensembles de données marines. C’est un aperçu historique de l’évolution de l’apprentissage automatique dans ce domaine. Plus de 900 publications sont classées en fonction du type de données utilisées, de la tâche d’apprentissage automatique abordée et des méthodes techniques utilisées pour y parvenir. Cette base permet aux utilisateurs de comprendre où l’apprentissage automatique a été le plus pratiqué et où il en est encore à ses débuts, de suivre l’évolution des méthodes et de découvrir quelles sont celles qui sont les plus utilisées pour un même type d’entrées.C’est une grande réussite du groupe WGMLEARN d’avoir réuni des scientifiques de différents horizons, des sciences de la mer et de l’informatique. Ses travaux contribuent à combler le fossé entre les disciplines et à faire progresser l’application de l’apprentissage automatique dans les sciences de la mer.
« L’adoption d’une nomenclature commune va faciliter la communication entre les fabricants, les développeurs et les analystes, permettre une compréhension précise des données, et promouvoir l’utilité des données pour la conservation des ressources. »
Comprendre les impacts de l’extraction des agrégats marins
Le groupe de travail sur les effets de l’extraction de sédiments marins sur l’écosystème marin (WGEXT) a publié une étude bibliographique, « Extraction de granulats marins et directive-cadre “Stratégie pour le milieu marin” : bilan des recherches existantes. » Il s’agit d’analyser les impacts environnementaux de l’extraction de sédiments marins dans le contexte de la directive-cadre « Stratégie pour le milieu marin » (MSFD), au regard de l’objectif global d’atteindre un bon état écologique (GES) à travers un certain nombre de descripteurs pertinents. Cette étude identifie les lacunes actuelles dans nos connaissances et souligne l'importance de faire appel à des experts compétents. Plus particulièrement, ce rapport attire l’attention sur la nécessité de tenir compte de la reconstitution et de la recolonisation des fonds marins pour comprendre l’empreinte des impacts de l’extraction de granulats. Les informations tirées de cette étude devraient être utilisées pour optimiser la gestion de l’extraction de granulats marins et leur développement durable, afin de répondre aux besoins en matière de gestion et de réglementation.
Le groupe de travail sur l’aquaculture en haute mer (WGOOA) a mis au point des indices physiques pour classer les sites aquacoles exposés (ou « offshore »). Ces indices sont basés sur l’énergie du site (vagues et courants) reflétant des conditions extrêmes ou des conditions d’exploitation normales. Ces travaux permettront de clarifier les questions récurrentes concernant la définition de l’« aquaculture exposée », les exigences en matière de technologie et le fait qu’en fin de compte, le terme « exposé » plutôt que « offshore » devrait être utilisé pour ce type d’aquaculture. Depuis des décennies, les tentatives de mise en œuvre de cette classification au niveau international se succèdent, jusqu’à présent sans succès.
Oceans Past IX
Alors que nos océans évoluent plus rapidement que jamais dans le siècle, il est indispensable de comprendre ce qui s'est passé avant pour mieux encadrer la gestion de ces systèmes.
Notre groupe de travail sur l'histoire des poissons et des pêches (WGHIST) a utilisé des sources de données historiques et non conventionnelles (photos, peintures et schémas) pour reconstituer les anciennes pratiques de pêche et les changements intervenus dans les systèmes socio-écologiques marins à travers le temps lors de la conférence Oceans Past XI, qui s'est déroulée à Seattle, aux États-Unis.
Depuis sa création en 2012, le WGHIST participe à ces conférences qui rencontrent un vif succès. En 2022, le CIEM a coparrainé des chercheurs en début de carrière.