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GROS PLAN SUR LA CONSERVATION

Considérations géographiques

Le CIEM fournit des recommandations concernant les possibilités de pêche pour plusieurs stocks où les pressions anthropogéniques autres que la pêche ont le plus d'impact. Pour ces stocks, nous avons commencé à inclure dans les avis sur les possibilités de pêche concernés des recommandations en matière de conservation.

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En 2022, l’anguille européenne est devenue le premier stock publié avec cet aspect de conservation. L’anguille européenne est une espèce en danger critique d’extinction, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Elle figure sur la liste rouge européenne des poissons d’eau douce. L’anguille est une espèce diadrome. Comme pour d’autres espèces diadromes, l’impact des activités humaines est considérable (par exemple les changements environnementaux, la pollution, l’activité des centrales hydroélectriques et des stations de pompage, et le drainage).

La recommandation relative à la pêche de l’anguille n’a pas changé : la pêche à l’anguille européenne n’est pas considérée comme durable. Le CIEM recommande zéro capture.

Cet avis concerne l’anguille dans tous ses habitats, aussi bien pour la pêche récréative que commerciale, et inclut les captures de civelles destinées au repeuplement et à l’aquaculture. L’état de conservation a été ajouté à l’avis.

Conformément aux considérations relatives à la gestion fondée sur les écosystèmes, le CIEM a examiné les incidences des activités autres que la pêche sur l’anguille européenne et a recommandé que « toutes les mortalités anthropiques non liées à la pêche soient nulles » et que « la quantité et la qualité des habitats de l’anguille soient rétablies, et notamment la connectivité, ainsi que les propriétés physiques, chimiques et biologiques ».

Cette approche doit être suivie pour d’autres stocks de poissons de l’Atlantique Nord-Est et de la mer Baltique où des problèmes de conservation sont constatés, afin d’accompagner les évaluations scientifiques des stocks et de permettre une compréhension globale de l’état et de la conservation des stocks halieutiques.

Le cadre mondial pour la biodiversité de KunmingMontréal adopté lors de la 15e réunion de la Conférence des parties à la Convention des Nations unies sur la diversité biologique en 2022 (COP15) définit des objectifs mondiaux à atteindre d’ici à 2030, et au-delà afin de garantir l’utilisation durable et la sauvegarde de la biodiversité, notamment la conservation d’au moins 30 % des zones côtières et des océans du monde, et la restauration de 30 % des environnements marins déjà dégradés.

Le nouveau groupe de travail du CIEM sur les aires marines protégées et autres mesures spatiales de conservation (WGMPAS) s’est réuni pour la première fois en 2022 et s’est concentré sur la conception des AMP et des réseaux d’AMP. Le groupe réfléchira à la manière de concevoir les réseaux d’AMP afin d’optimiser les bénéfices en termes de conservation et d’utilisation humaine, ainsi qu’à la manière dont les AMP peuvent atteindre au mieux leurs objectifs au regard des effets prévus du changement climatique sur les écosystèmes naturels. natural ecosystems.

« Depuis 2005, le groupe de travail sur l’anguille a souligné que les facteurs qui entravent la migration des anguilles (hydroélectricité, perte d’habitat) et en diminuent la qualité (polluants, maladies et parasites) sont préjudiciables à l’espèce. L’inclusion de cet aspect de la conservation dans l’avis 2022 est une étape importante. »

Caroline Durif

du groupe de travail conjoint EIFAAC/ICES/GFCM sur les anguilles

« Les écosystèmes marins du monde entier sont confrontés à une double crise : le déclin de la biodiversité et le changement climatique. Les aires marines protégées sont un outil essentiel pour relever ces deux défis. Elles ont été au centre des efforts mondiaux de conservation de la biodiversité et des fonctions des écosystèmes marins. En fin de compte, le succès de ces efforts sera étayé par des systèmes de conception, de surveillance et de gestion solides qui reflètent les réalités de l’utilisation des océans, la nécessité de mesures de conservation rigoureuses et l’influence du changement climatique. C’est pour répondre à ces besoins et fournir de nouveaux conseils que le WGMPAS a été créé en 2022, afin que les AMP et les réseaux d’AMP puissent atteindre au mieux leurs objectifs de conservation, aujourd’hui et demain ».

Identifier les espèces protégées, en danger et menacées (PETS) par les prises accidentelles dans chaque écorégion du CIEM

L’approche écosystémique de la gestion des pêcheries oblige le CIEM à prendre en compte les effets des prises accidentelles sur les espèces vulnérables. La feuille de route du CIEM (ICES Roadmap for bycatch advice), publiée pour la première fois en 2020, décrit le contexte législatif, les besoins scientifiques et la voie à suivre par le CIEM pour renforcer ses avis sur les prises accessoires. Ce document a été mis à jour et republié en 2022 afin d’inclure des listes d’espèces d’oiseaux de mer, de poissons et de mammifères marins PETS concernés par les prises accessoires, pour chaque écorégion du CIEM. Ces listes représentent une avancée majeure dans notre travail sur les prises accessoires des espèces PETS. Elles feront partie intégrante et opérationnelle des avis du CIEM sur les prises accessoires (y compris nos aperçus sur les pêcheries) et contribueront à l’objectif global de la feuille de route, qui est d’évaluer le risque et l’impact de l’activité des flottes en matière de prises accidentelles.

Parmi les principaux contributeurs à ces travaux :

• Le groupe de travail sur les prises accessoires d’espèces protégées (WGBYC)

• Le groupe de travail sur l’écologie des mammifères marins (WGMME)

• Le workshop sur les poissons importants pour la conservation et les prises accessoires (WKCOFIBYC)

• Le groupe de travail conjoint OSPAR/HELCOM/CIEM sur les oiseaux de mer (JWGBIRD)

La Convention sur l'initiative pour la biodiversité et les océans durables

En 2022, le CIEM a participé à la troisième réunion du Sustainable Ocean Initiative Global Dialogue avec les organisations des mers régionales et les organismes régionaux de pêche, conçue par la CDB pour réunir les organisations des mers régionales et les organismes de pêche afin qu’ils discutent de la biodiversité marine et de son exploitation durable. Cette réunion s’est inscrite dans le contexte des négociations en cours sur la biodiversité marine dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale et du cadre mondial pour la biodiversité pour l’après-2020.

« La mise à jour de la feuille de route pour les avis sur les prises accessoires est une étape décisive qui améliore la qualité des avis. Elle permet principalement d’inclure les poissons dans nos recommandations sur les prises accessoires de PETS. Une priorisation plus poussée des espèces de mammifères marins, d’oiseaux de mer et de poissons serait nécessaire pour développer les bilans de populations, afin de pouvoir évaluer la mortalité due aux prises accidentelles et les conséquences associées pour les populations PETS. »

Henn Ojaveer Vice-président du comité consultatif

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