TJURITJA NANA MARA TO PARIS De nos chers Tjuritja (monts MacDonnell de l’Ouest) à Paris From the good Tjuritja (West MacDonnell Ranges) to Paris
3
FOREWORD Albert Namatjira is one of our greatest Australians and his remarkable story is one that touched - and continues to touch - the lives of countless people in our country and around the world. His work confounded and astounded the toughest critics, and the names of fellow non-Indigenous artists who made the pilgrimage to meet Namatjira or who publicly praised his work, reads like a whos who of Australian art, among them Jessie Traill, Una and Violet Teague, Arthur Murch, Hans and Nora Heysen and Margaret Preston. However it is surely the truest measure of a woman or a mans greatness when Archie Roach writes a song about you! And, as this exhibition reveals, another measure of his living legacy is the artistic community he championed in the community of Ntaria or Hermannsburg. Like the Nolans and the Boyds, the extended Namatjira family are one of the great dynasties of Australian art history. Yet, it is not only the brilliance of his artistic ability that has captured our imaginations for generations, it is also his personal story – one of a David and Goliath struggle: a Western Aranda man who never gave up his right to be Aboriginal in the face of the institutionalised racism that took many forms throughout his life; the overt acts that all Aboriginal people experienced throughout this era, as well as the more subtle, insidious acts in an attempt to dim this bright star in the Aboriginal firmament; the treachery of an opaque bureaucratic process that frustrated his efforts to claim a place not only for himself, but symbolically for all Aboriginal people in modern Australia, and that taxed him before he was a citizen; as well as the acts of personal betrayal which ultimately led to the thwarting of his passionate desire to leave a legacy
for his family. But today, we write a new chapter in the extraordinary story of Albert Namatjira. A story that begins at the turn of the twentieth century, and continues to fascinate well over a century later. Let’s touch on just some of the achievements of this artist in the face of immense odds, the artist whose name most people will offer if asked to name an Aboriginal artist. The person whom many of our most distinguished artists around the country – past and present - name as their inspiration. The person whose example offered a way out of the poverty cycle. The story begins in the era of the White Australia Policy at the Lutheran Mission of Hermannsburg with a young man whose artistic aspirations and talent was encouraged by another artist, Rex Battarbee. In 1932 he received his first payment for an artwork (not a watercolour!) and had his first solo exhibition in 1938. His paintings were among the first by an Aboriginal artist acquired for state gallery collections, he was awarded the coronation medal in 1953, presented (along with some of his paintings) to the Queen in Canberra the following year at the behest of Robert Menzies and elected an honorary member of the Royal Art Society of New South Wales in 1955. Both his wife Rubina and Albert Namatjira were the first Aboriginal people to be made citizens. It was after all these accolades and achievements - as an established and acclaimed artist - that Albert signed an agreement with Legend Press, granting to own a majority share in his copyright in 1957 – two years before his untimely passing. When Namatjira died the management of his estate passed to the Public Trustee of the Northern Territory government, and in 1983, the remainder of his copyright was sold to Legend Press
by the government without consultation with Namatjira’s family. Legend Press ownership of all the rights to and income from the estate of Albert Namatjira expires in 2029...The recently reported tragedy of Albert Namatjira’s works languishing at Ntaria (Hermannsburg) are a sobering metaphor for this statesanctioned and deplorable state of affairs of many decades standing. Quoting from the Australian Archives, on many occasions Albert Namatjira asserted “that he has no intention of depriving his relatives and other dependents, according to tribal law, from sharing his assets.” If this the Namatjira Legacy Trust is a chapter – or indeed the epilogue - to the life of Albert Namatjira it is appropriate in that it finally honours the expressed wishes of this great Australian.
Hetti Perkins
Extract from Hetti Perkins’ speech for the Namatjira Legacy Trust launch March 3, 2017
Hetti Perkins is a renowned curator, researcher, and writer who was previously the Senior Curator of Aboriginal and Torres Strait Islander Art, Art Gallery of New South Wales, Sydney (1989 – 2011). An Arrernte and Kalkadoon woman from Central Australia, she is the daughter of pioneering Aboriginal activist Charles Perkins, and has been a senior cultural advisor on numerous national and international arts projects. She notably co-curated the Australian Indigenous Art Commission at the Musée du Quai Branly – Jacques Chirac, Paris, which opened in 2006.
4
AVANT-PROPOS Albert Namatjira est l’une de nos plus grandes figures australiennes. Son incroyable parcours a ému– et continue d’émouvoir – d’innombrables personnes au cœur de leur existence, dans notre pays et dans le monde entier. Son œuvre a déconcerté et stupéfié les critiques d’art les plus durs, et les noms d’autres artistes non-aborigènes venus en pèlerinage pour rencontrer Namatjira ou qui ont publiquement loué son œuvre – au nombre desquels on peut citer Jessie Traill, Una et Violet Teague, Arthur Murch, Hans et Nora Heysen, ou encore Margaret Preston – constituent un bottin de la scène artistique australienne. Toutefois, ce qui donne sans aucun doute la vraie mesure de la grandeur d’un homme ou d’une femme, c’est qu’Archie Roach écrive une chanson sur vous ! Et comme le révèle cette exposition, un autre témoignage de son héritage vivant est le groupe d’artistes dont il s’était fait le champion, au sein de la communauté de Ntaria ou Hermannsburg. À l’image des Nolan et des Boyd, la famille Namatjira au sens large est l’une des grandes dynasties de l’histoire de l’art australien. Pourtant, ce n’est pas seulement la virtuosité de son talent artistique qui s’est emparée de notre imagination depuis des générations, c’est aussi son histoire personnelle – celle d’un combat rappelant celui de David et Goliath : un homme Aranda de l’Ouest qui ne renonça jamais à son droit à « être aborigène », malgré le racisme institutionnalisé qui se matérialisa sous de nombreuses formes tout au long de sa vie ; malgré des actes ouvertement racistes, que chaque personne aborigène subit durant cette ère, mais aussi les actes plus subtils, insidieux, qui tentaient d’éclipser cette étoile brillante dans le firmament aborigène ; la perfidie d’une procédure bureaucratique opaque
qui anéantit ses efforts de revendication d’une place, non seulement pour lui-même, mais aussi symboliquement pour toutes les personnes aborigènes de l’Australie moderne, et qui lui faisait payer des impôts alors même qu’il n’avait pas encore la citoyenneté australienne ; sans compter les actes de trahison personnelle qui finirent par contrecarrer son ardent désir de laisser un héritage à sa famille. Mais aujourd’hui, nous écrivons un nouveau chapitre de l’extraordinaire histoire d’Albert Namatjira. Une histoire qui débute au tournant du XXesiècle et continue de fasciner, bien plus de cent ans après. Considérons ensemble seulement quelques-uns des succès de cet artiste, contre lequel le sort s’est acharné –cet artiste dont la plupart des gens citeraient le nom si on leur demandait de désigner un artiste aborigène. L’homme que beaucoup de nos artistes les plus renommés à travers le pays – d’hier et d’aujourd’hui – citent comme leur source d’inspiration. L’homme dont l’exemple a ouvert une voie pour s’extraire du cycle de la pauvreté. L’histoire débute à l’ère de la politique migratoire de « l’Australie blanche », à la mission luthérienne de Hermannsburg, où les aspirations artistiques et le talent d’un jeune homme sont encouragés par un autre artiste, Rex Battarbee. En 1932, il reçut son premier paiement pour une œuvre d’art (pas une aquarelle !) et fit sa première exposition solo en 1938. Ses peintures comptèrent parmi les premières œuvres de la main d’un artiste aborigène acquises pour les collections de musées nationaux ; il se vit décerner la médaille du couronnement en 1953, fut présenté (avec certaines de ses œuvres) à la reine Élisabeth II à Canberra l’année suivante à la demande de Robert Menzies et élu membre honoraire de la Royal Art Society de Nouvelle-
Galles du Sud en 1955. Albert Namatjira et son épouse Rubina furent les premiers Aborigènes à être déclarés citoyens australiens. À la suite de ces honneurs et succès – en tant qu’artiste reconnu et applaudi – Albert signa un accord avec Legend Press, cédant une part majoritaire de ses droits d’auteur en 1957 – deux ans avant son décès prématuré. Lorsque Namatjira mourut, la gestion de ses biens revint à l’Administrateur public du gouvernement du Territoire du Nord et en 1983, le restant des droits fut vendu à Legend Press par le gouvernement, sans consultation préalable de la famille de Namatjira. La propriété de la totalité des droits sur le patrimoine d’Albert Namatjira et du bénéfice qu’il génère expirent en 2029. La tragédie récemment rendue publique des œuvres d’Albert Namatjira qui dépérissent à Ntaria (Hermannsburg) est une amère métaphore de cette déplorable situation sanctionnée par l’État et qui dure depuis des années. Selon les Archives australiennes, Albert Namatjira a affirmé à maintes reprises « qu’il n’avait aucune intention de priver sa famille, ni les personnes à sa charge, en accord la loi tribale, du partage de ses biens. » Si le Namatjira Legacy Trust est un chapitre – ou plutôt effectivement l’épilogue – de la vie d’Albert Namatjira, il vient fort à propos en ce qu’il honore enfin les volontés manifestées par ce grand homme australien.
Hetti Perkins
Extrait du discours d’Hetti Perkins pour le lancement du Namatjira Legacy Trust – 3 mars 2017
Hetti Perkins est une conservatrice, chercheuse et écrivaine de renom qui était auparavant Conservatrice en Chef de l’art aborigène et des îles du détroit de Torrès à l’Art Gallery (musée d’art) de Nouvelle-Galles du Sud à Sydney (1989-2011). Femme Arrernte et Kalkadoon de la région du centre de l’Australie, elle est la fille de Charles Perkins, pionnier du militantisme aborigène, et a été la principale conseillère culturelle de nombreux projets artistiques nationaux et internationaux. Elle a notamment été l’une des co-commissaires de la Commande d’Art Indigène Australien du Musée du quai Branly – Jacques Chirac, qui a ouvert à Paris en 2006
5
NAMATJIRA AND BEYOND The return of the copyright of Albert Namatjira’s work to his family (the Namatjira Legacy Trust) in October 2017, after a long legal battle, made front page news in Australia. Namatjira’s descendants announced that they wanted to make the work of their famous forebear and precursor of the Hermannsburg school of water colourists more available to younger generations and give it broader exposure so as to enhance the recognition. The broader recognition of this great Australian artist may also be international. Namatjira on at least one occasion featured in the national press in the Netherlands. This was in January 2013. Regrettably, this interest had less to do with Namatjira’s art than with one of the most prominent subjects in his watercolours, the two ghost gums that were destroyed at the time in a tragic arson attack. Still, it is remarkable that this act of cultural vandalism raised the interest of Dutch journalists in the Netherlands. Albert Namatjira, to some extend, is not entirely unknown to some segments of the Dutch public. Perhaps this is little surprising taking into consideration the Dutch history of emigration to Australia which coincided with the height of Namatjira’s popularity in the 1950s. From 1938 on Namatjira had several solo exhibitions. The first one, arranged by Rex Battarbee, opened in Melbourne and was soon to be followed by an exhibition at the Royal South Australian Society of Arts Gallery, Adelaide. Other major shows followed in 1939 and during the 1940s. These led to a considerable success with the general public, although art critics and art institutions were slow to acclaim his work. Namatjira’s popularity rose to a high in 1954 when he was presented to Queen Elizabeth II. His work for the first
time opened up the centre of Australia to audiences in the large cities of the southeast coast. After the second world war these refreshing watercolours perhaps provided a reassuring sight of an unknown Australia that was miles away from the urban centres, but at the same time proved so close and comforting. In recent times Namatjira’s watercolours have been reinterpreted and re-evaluated in terms of a continuing link with the country of the artist, as he often painted his own Dreaming sites and other important sites. A recent acquisition by the Art Gallery of South Australia in Adelaide concerns two watercolours featuring traditional Arrernte motives. These illustrate the continuity between Namatjira’s art practice and the start of the Papunya movement in 1971. They in particular emphasise the great importance of this artist for the art of the central and western desert regions. Albert Namatjira’s life and work offer many parallels and are important precedents to those of many contemporary Western Desert painters. Namatjira’s favoured work was reproduced on post cards, prints and calendars. In this form it found its way into many an Australian household. A generation of Australians grew up with Namatjira’s portrayals of the Australian inland. This popularity during the 1950s coincided with a significant gulf of immigration of Dutch people. During my time as curator at the AAMU - Museum of contemporary Aboriginal art in Utrecht, with some recurrence Dutch people got in contact with me about the work of Albert Namatjira or his followers. They brought with them prints of Namatjira’s watercolours and in some cases original works by Hermannsburg artists which they had inherited from deceased family members. On more than one occasion
relatives left behind in the Netherlands were sent reproductions of Namatjira’s watercolours. These reproductions were cherished and often had very personal stories attached to them. Each of those prints in the Netherlands tells a story that adds an unexpected and often touching dimension to Namatjira’s work. These stories have to do with sometimes successful, sometimes failed immigration, the longing for the country left behind, but also with the fascination for the new country, and above all with maintaining family ties despite the immense distance. In other cases relatives sent original watercolours by artists of what became known as the Hermannsburg watercolour school to the country they had left behind. Or visiting relatives bought them as souvenirs and took them with them to the Netherlands. It is through these odd connections that the Dutch National Museum of World Cultures, which inherited the entire AAMU collection at its closure in June 2017, now holds work by Ewald Namatjira and Wenten Rubuntja in its Indigenous Australian collections. It is to be hoped that the Namatjira Project and the effects of the return of the copyright to the family will provide an incitement for the re-evaluation and greater appreciation of the work by Albert Namatjira and his fellow-artists held in collections outside Australia.
Georges Petitjean
Georges Petitjean is an international curator, writer and researcher who obtained his PhD from La Trobe University (Melbourne). He has lived and worked in Australia for many years and since 1992 has closely followed the work of a number of artists. He was curator of AAMU – Museum of contemporary Aboriginal art in Utrecht the Netherlands, from 2005 till July 2017. One of his main fields of interest is the position of Indigenous Australian art – and art from outside the European art centres in general – in a global contemporary art context. Georges Petitjean was curator of numerous exhibitions and wrote several articles for Australian and European art magazines on this subject. He is currently curator of the Collection Bérengère Primat for which he is setting up exhibitions, editing catalogues and writing a book.
6
NAMATJIRA ET AU-DELÀ Après une longue bataille juridique, les
en 1954, lorsqu’il fut présenté à la reine Élis-
d’aquarelles de Namatjira et dans certains
droits d’auteur sur l’œuvre d’Albert Namatji-
abeth II. Pour la première fois, son œuvre
cas, des œuvres originales d’artistes de Her-
ra ont été rendus à sa famille (le Namatjira
ouvrait le centre de l’Australie au public des
mannsburg, dont ils avaient hérité au décès
Legacy Trust) en octobre 2017, faisant la une
grandes villes de la côte sud-est. Au lend-
de membres de leur famille. Dans nombre
des journaux en Australie. Les descendants
emain de la Seconde Guerre mondiale, ces
de cas, les membres d’une famille restés
de Namatjira ont annoncé qu’ils voulai-
aquarelles rafraîchissantes offraient peut-
aux Pays-Bas recevaient de leurs parents
ent rendre l’œuvre de leur célèbre aïeul et
être une vision rassurante d’une Australie
émigrés des reproductions d’aquarelles de
précurseur de l’école des aquarellistes de
inconnue qui se trouvait à des kilomètres
Namatjira. Ces reproductions leur étaient
Hermannsburg plus accessible aux jeunes
des centres urbains, mais se révélait en
précieuses et bien souvent, des histoires
générations et lui donner une plus grande
même temps si proche et réconfortante.
très personnelles y étaient attachées. Aux
visibilité, afin d’en renforcer la reconnais-
Plus récemment, les aquarelles de Namatji-
Pays-Bas, chacune de ces gravures raconte
sance. La reconnaissance plus large de ce
ra ont été réinterprétées et réévaluées sous
une histoire, ajoutant une dimension inat-
grand artiste australien pourrait d’ailleurs
l’angle d’un lien permanent avec le pays de
tendue et souvent émouvante à l’œuvre de
aussi être internationale. Namatjira a été
l’artiste, puisqu’il peignait souvent les sites
Namatjira. Ces histoires ont trait à une im-
présenté au moins une fois dans la presse
de ses propres Rêves et d’autres sites im-
migration parfois réussie, parfois manquée,
nationale aux Pays-Bas. C’était en jan-
portants. Une acquisition récente de l’Art
à la nostalgie du pays laissé derrière soi,
vier 2013. Malheureusement, cet intérêt
Gallery of South Australia à Adélaïde con-
mais aussi à la fascination pour le nouveau
avait moins à voir avec l’art de Namatjira
cerne deux aquarelles qui présentent des
pays, et surtout au maintien des liens famil-
qu’avec l’un des sujets les plus célèbres de
motifs Arrernte traditionnels. Elles illus-
iaux malgré l’immense distance.
ses aquarelles, les deux eucalyptus pap-
trent la continuité qui existe entre la pra-
uana aparrerinja (ghost gums) qui venaient
tique artistique de Namatjira et le début
Dans d’autres cas, des parents émigrés
d’être détruits dans un tragique incendie
du mouvement de Papunya en 1971. Elles
envoyaient à leur famille restée dans le
criminel. Il est néanmoins remarquable
soulignent
l’importance
pays qu’ils avaient quitté des aquarelles
que cet acte de vandalisme culturel ait sus-
considérable de cet artiste pour l’art des
originales d’artistes de ce qui devint par
cité l’intérêt de journalistes néerlandais aux
régions du désert central et de l’Ouest. La
la suite l’école de peinture à l’aquarelle de
Pays-Bas. Dans une certaine mesure, Albert
vie et l’œuvre d’Albert Namatjira offrent de
Hermannsburg. Ou encore, des proches
Namatjira n’est pas totalement inconnu de
nombreux parallèles avec celles de nom-
venus en visite en Australie les achetaient
certains pans du public néerlandais. Peut-
breux peintres contemporains du désert
comme souvenirs et les rapportaient aux
être n’est-ce finalement pas si étonnant,
de l’Ouest, et en constituent d’importants
Pays-Bas. C’est grâce à ces liens singuliers
dès lors qu’on tient compte du passé née-
précédents. Les œuvres les plus appréciées
que le National Museum of World Culture
rlandais d’émigration vers l’Australie, qui
de Namatjira étaient reproduites sur des
(Musée national des cultures du monde)
coïncida avec l’apogée de la popularité de
cartes postales, des gravures ou des calen-
des Pays-Bas, qui a hérité de la totalité des
Namatjira dans les années 1950. À partir
driers. Ainsi son travail est-il entré, sous ces
collections de l’AAMU à la fermeture de ce
de 1938, Namatjira fit plusieurs expositions
diverses formes, dans de nombreux foyers
dernier en juin 2017, compte désormais au
solos. La première, organisée par Rex Bat-
australiens. Une génération d’Australiens a
sein de ses collections australiennes ab-
tarbee, eut lieu à Melbourne et fut rapide-
grandi avec les représentations de l’arrière-
origènes des œuvres d’Ewald Namatjira et
ment suivie par une exposition à la Royal
pays australien de Namatjira. Cette popu-
de Wenten Rubuntja. Il reste à espérer que
South Australian Society of Arts Gallery à
larité au cours des années 1950 a coïn-
le Namatjira Project et les répercussions
Adélaïde. D’autres expositions majeures
cidé avec un important flot d’immigration
du retour des droits d’auteur à la famille
suivirent en 1939 et durant les années 1940.
néerlandaise. Durant les années où j’étais
inciteront à la réévaluation et à une plus
Elles conduisirent au considérable succès
conservateur à l’AAMU – Musée d’art ab-
vaste reconnaissance de l’œuvre d’Albert
de Namatjira auprès du grand public, bien
origène contemporain à Utrecht, régulière-
Namatjira et de celle des aquarellistes con-
que les critiques d’art et institutions d’art
ment, des Néerlandais me contactaient au
servées dans des collections en-dehors de
aient alors tardé à louer son travail. La pop-
sujet de l’œuvre d’Albert Namatjira ou de
l’Australie.
ularité de Namatjira atteignit son sommet
ses suiveurs. Ils apportaient des gravures
en
particulier
Georges Petitjean
Georges Petitjean est un conservateur, écrivain et chercheur international ; il a obtenu un doctorat à l’Université de La Trobe (Melbourne). Il a vécu et travaillé en Australie pendant de nombreuses années et depuis 1992, il suit de près le travail de plusieurs artistes. Il a été conservateur de l’AAMU – Musée d’art aborigène contemporain à Utrecht aux Pays-Bas, de 2005 à juillet 2017. L’un de ses principaux domaines d’intérêt est la place de l’art indigène australien – et de l’art venant d’ailleurs que des centres européens d’art en général – dans un contexte d’art contemporain mondial. Georges Petitjean a été commissaire de nombreuses expositions et a écrit plusieurs articles pour des magazines d’art australiens et européens sur ce sujet. Il est actuellement conservateur de la Collection Bérengère Primat pour laquelle il organise des expositions, édite des catalogues et écrit un ouvrage.
7
Introduction part 1
From the colourful hills of West MacDonnell Ranges in Arrernte country in Central Australia to Paris, the exhibition Tjuritja Nana Mara to Paris brings together an outstanding selection of artworks by the Namatjira Artists. As descendants of painter Albert Namatjira (28 July 1902 – 8 August 1959), who was the first Aboriginal artist to achieve great success in 1930 Australia, the contemporary Aboriginal watercolour artists continue the pictorial tradition they inherited from their ancestor Albert. Originally inspired by western-style landscapes, but simultaneously infused with the intrinsic and intimate connection Albert and his family had – and still have –with the land they depicted, the creations of the Hermannsburg movement have developed into authentically unique artistic explorations within the broader Australian Indigenous art scene. Co-curated with the celebrated artists Ivy Pareroultja and Mervyn Rubuntja, the exhibition not only offers French visitors the opportunity to (re)discover the Central Desert watercolourists’ works, but also to learn more about the Namatjira artists and community’s hi/story. It intends to raise awareness of the current issue with Albert Namatjira’s copyright, which could not be safeguarded for his family after his death, and that they are today striving to regain. The exhibition showcases the works of 16 artists, with 25 superb watercolours and a selection of limited-edition wearable art creations including a magnificent circle skirt and delicate silk scarves. Presenting vibrant artworks that embrace experimentation and innovation, whilst keeping culture and traditions strong, the exhibition is a great testimony to the legacy of Albert Namatjiira and has been timed to coincide with the release of the new documentary film Namatjira Project. As
8
part of a much broader, long-term campaign to support the Namatjira family’s cause, the film recounts the story of iconic Australian Indigenous artist Albert Namatjira and documents his children, grand-children and community’s struggle. As the point of convergence of two cultures and two visual traditions, the Central Desert watercolour movement constitutes a remarkable occurrence of syncretic art in Australian Indigenous art history. Also called the Hermannsburg School of watercolour painting, for it was launched at the Hermannsburg Lutheran mission, the movement was allowed by the meeting of two very different men, who shared one same fascination for the Australian land despite diametrically opposed connections to it. Albert Namatjira and the birth of the Hermannsburg School Reginald Ernest “Rex” Battarbee (18931973) was a farmer’s son; after being severely injured during WWI, he was unable to work due to the serious after-effects of his wounds. Watercolour painting soon became his sole way to earn money, as well as an outlet. During the 1930s, he started travelling inAustralia, finding inspiration in the astounding outback sceneries. It was on one of these trips that he visited Ntaria, the Hermannsburg mission. Albert Namatjira (1902-1959), an Aranda man who worked at the mission, was immediately captivated by Battarbee’s art. Much interested in watercolours, he volunteered to show Battarbee the most beautiful views around the mission and learn more about the Victorian artist’s painting techniques. Battarbee passed on his knowledge, artistic techniques and advice to him. Strongly impressed by his guide’s natural skills at drawing and mastering watercolours, Battarbee
helped his student to present his artworks in an exhibition in 1938. Used to seeing European-style landscapes, the Australian audience responded with great enthusiasm to Albert’s artworks: his first show rapidly sold out. Although the inexperienced eye then affiliated Albert Namatjira’s watercolours with the secular Western manner of landscape painting, leading to his immense success throughout Australia, Namatjira’s art was in fact fundamentally different from that of European artists depicting Australian landscapes: he appropriated and diverted the newly discovered technique of watercolour painting, giving it an unprecedented dimension. As Albert Namatjira was gaining national and international recognition as an artist, his family and community at Ntaria grew more and more interested in watercolours. Albert therefore set to teaching them how to paint and several members of his community followed in his steps and dedicated themselves to painting too. The Hermannsburg School of watercolour painting was born. An unprecedented artistic movement Albert Namatjira’s art, and after him, that of the Central Desert watercolourists, consists in the intersection of a Western technique with Aboriginal perspectives. It articulates along Indigenous traditions – the watercolourists paint their land, which Aboriginals always did – but also along completely new dynamics since they adopt, for the first time, not only Western materials and techniques, but also the European mode of rendition of their home country. This radically new approach, both from an Indigenous and a white-Australian points of view, was a source of passion and of dissension in the 1930-1950s. Albert Namatjira, with the support of
Introduction partie 1
Depuis les paysages vallonnés et
la force de leur culture etdela tradition,
ment captivé par l’art de Battarbee. Très
colorés de l’ouest des Monts MacDonnell,
constitue un émouvant témoignage de la
intéressé par ses aquarelles, il se porte
situés au cœur des terres Arrernteau cen-
richesse de l’héritage d’Albert Namatjira.
volontaire pour montrer à Battarbee les
tre de l’Australie, jusqu’à Paris, l’exposition
L’ouverture de l’exposition coïncide avec
sites les plus beaux autour de la mission
Tjuritja Nana Mara to Paris présente une
la sortie du nouveau film documentaire
et en apprendre davantage sur la pratique
remarquable sélection d’œuvres réalisées
Namatjira Project. Dans le cadre d’une
artistique de l’artiste victorien. Battarbee
par les artistes Namatjira. Descendants du
vaste campagne de soutien à la cause de
lui transmet son savoir, sa technique et lui
peintre Albert Namatjira (28 juillet 1902 –
la famille Namatjira qui s’inscrit sur le long
prodigue ses conseils. Fortement impres-
8 août 1959), premier artiste aborigène à
terme, le film raconte l’histoire d’Albert
sionné par le don inné de son guide pour
véritablement connaître le succès en 1930
Namatjira, artiste australien embléma-
le dessin et par sa maîtrise de l’aquarelle,
en Australie, les aquarellistes aborigènes
tique, et documente la bataille menée par
Battarbee aide son élève à présenter ses
contemporains perpétuent la tradition
ses enfants, ses petits-enfants et sa com-
œuvres dans le cadre d’une exposition
picturale héritée de leur aïeul. Initiale-
munauté. Point de convergence de deux
en 1938. Le public australien, dont le re-
ment inspirées par les modes occiden-
cultures et deux traditions visuelles, le
gard est alors habituéà voir des paysages
taux de représentation dupaysage, les
mouvement des aquarelles du désert cen-
peints dans le goût européen, réagit avec
aquarelles des artistes Namatjira se dis-
tral de l’Australie constitue un remarqua-
beaucoup d’enthousiasme : la totalité
tinguent néanmoins profondément de ce
ble exemple de syncrétisme dans l’histoire
des œuvres de la première exposition
style classique : elles sont intrinsèquement
de l’art aborigène australien. Aussi connu
d’Albert Namatjira est vendue très rapide-
marquées par le lien intime qu’Albert et
sous le nom d’école de peinture aquarelle
ment. Bien qu’un œil non-averti ait pu, à
sa famille avaient – et ont toujours – avec la
de Hermannsburg, puisque c’est au sein
l’époque, affilier les aquarelles d’Albert
terre qu’ils peignent. Ainsi les créations de
de la mission luthérienne du même nom
Namatjira avec la manière occidentale de
l’école d’Hermannsburg se sont-elles im-
qu’il a vu le jour, le mouvement est né de
peindre le paysage, conduisant à son im-
posées sur lascène artistique contempo-
la rencontre de deux hommes forts dif-
mense succès dans toute l’Australie, l’art
raine d’Australie comme d’authentiques
férents qui partageaient une même fasci-
de Namatjira est en réalité fondamentale-
explorations artistiques. Conçue avec les
nation pour la terre australienne, malgré
ment différent de celui des peintres euro-
artistes majeurs Ivy Pareroultja et Mervyn
des relations de natures diamétralement
péens représentant les vues australiennes.
Rubuntja, l’exposition offre aux visiteurs
opposées à ce pays.
Namatjira s’est approprié et détourne la
français l’opportunité de (re)découvrir le travail des aquarellistes du désert central, mais également de mieux connaître l’histoire des artistes Namatjira etde leur communauté. Elle vise en effet à sensibiliser le public français aux problématiques actuelles liées aux droits d’auteur attachés aux œuvres des artistes aborigènes, et plus particulièrement au litige autour de l’œuvre d’Albert Namatjira : après sa mort, les droits n’ont pu être conservés par sa famille, et celle-ci s’efforce aujourd’huide les regagner. L’exposition présente les œuvres de 16 artistes, dont 25 splendides aquarelles ainsi qu’une sélection d’artà-porter en édition limitée, notamment une magnifique jupe circulaire et de délicats foulards en soie. L’exposition de ces œuvres éclatantes, qui reflètent la volonté des artistes d’expérimenter et innover dans leurs créations, tout en préservant
technique nouvellement découverte de Albert Namatjira et la naissance de
la peinture à l’aquarelle, lui conférant une
Reginald Ernest Battarbee (1893-1973),
Tandis qu’Albert Namatjira est progres-
l’école de Hermannsburg
dimension originale, totalement inédite.
surnommé « Rex », naît dans une famille
sivement reconnu et acclamé en tant
d’agriculteurs. Grièvement blessé pendant la Première Guerre mondiale, il se retrouve dans l’incapacité de travailler en raison de la sévérité des séquelles de ses blessures. Aussi la peinture à l’aquarelle se révèle-telle être rapidement pour lui un moyen de gagner sa vie, tout autant qu’un exutoire. Dans les années 1930, il commence à voyager à travers l’Australie, puisant son inspiration dans les extraordinaires paysages du pays. C’est au cours de l’une de ces explorations qu’il se rend à Ntaria, la mission de Hermannsburg. Albert Namatjira (1902-1959), homme du peuple Aranda qui travaille à la mission, est immédiate-
qu’artiste sur la scène nationale et internationale, sa famille et sa communauté à Ntaria commencent à s’intéresser de plus en plus à l’aquarelle. Albert s’attache alors à leur enseigner comment peindre, à leur transmettre sa technique ; plusieurs membres de sa communauté suivent ses traces et se consacrent à leur tour à la peinture. L’école de Hermannsburg est née. Un mouvement artistique sans précédent
L’art d’Albert Namatjira et à sa suite, celui du mouvement des aquarellistes du désert du centre de l’Australie, se situe à l’intersection d’une technique occi-
9
Introduction part 2
Fig. 1: Peter Tjutjatja Taylor - Simpsons Gap, 2009 17 x 54 cm - Aquarelle sur papier / Watercolour on paper
Rex Battarbee, had to fight against the widespread prejudice that talent was necessarily non-Indigenous and that his work was the result of an impoverished variation on European-style painting. On the other hand, Namatjira simultaneously faced harsh criticism because his designs were perceived as lacking authenticity and as betrayals of Aboriginal pictorial traditions. The Central Desert watercolourists paint their traditional country, the land of their ancestors, filled with stories. Each artist chooses places that are significant to her/him personally as subject matters – places permeated with Dreamtime stories, traditional sites of gatherings... Their individual perception, as well as traditional Indigenous modes of depiction of their country, influence their gaze. For instance, the positioning of the horizon line high up in the overall composition was a device characteristic of Albert Namatjira’s works. It initially disrupted the Western gaze, but is now part of his pictorial legacy. It is this very difference in experience that triggers the Central Desert artists’ specific style, providing those who look at their watercolours with an unmistakable sense of authenticity and creative immediacy, as though the viewers were themselves standing within the frame, in the captured scenery. Contemporary watercolourists from the Central Desert The 25 superb watercolours presented in this exhibition are a testimony to the richness of Albert Namatjira’s legacy. Carried out by his descendants, they reflect the influence his innovative art still has on contemporary creations. They continue his tradition, while at the same time refracting it through the lens of
new, distinct artistic styles and personalities. Watercolours have proved to be an unparalleled technique in the Namatjira artists’ creative pursuit to faithfully render their individual experiences of inhabiting the West MacDonnell Ranges country. The great variety oftreatments it enables has actually made it possible for the artists to capture the continuously changing colours and shifting aspects of the Central Desert region. Through plays on transparency effects, the artists successfully manage to reproduce the physical experience that in the desert, one’s perception of volumes and tones is forged by light.1 By leaving parts of the white sheet of paper untouched, they bring luminosity to their subject matter and recreate their own experience of space (fig. 1). Similarly, the tonal subtleties of the watercolour technique allow for the recreation of the infinite diversity of the Central Desert faces. Letting the underlaying colours emerge, though as if under a veil, contributes to this artistic quest. If some painters filter the light through superimposed touches, in order to suggest an idea or evoke a presence (fig. 2), others choose to emphasize salient topographical details, working on stressed lines, contours, more vivid colours and bold designs that catch the eye, rendering the immediacy of the act of vision (fig. 3-4).The works on display transpose more than mere landscapes, geological forms or bush vegetation; they conjure up traditions and Dreamtime elements that cannot be encompassed within the Western spatiotemporal frame. The intimate connection each artist has with the country he or she paints, the profound notion of belonging to one people and one land that shows on the surface of each water-
colour, provide the viewers with a sense of the presence of the ancestral beings who occupy the artists’ country. This is precisely what gives particular intensity and depth to the Namatjira family’s artworks. In this way, the multi-faceted watercolours of the contemporary artists from the Central Desert on display at Galerie IDAIA aim at opening a window on the Australian sceneries and renew the French audience’s gaze through fresh, Aboriginal perspectives.
Fig. 2: Gloria Pannka Tjuritja (West MacDonnell Ranges), 2015 54 x 74 cm - Aquarelle sur papier / Watercolour on paper
1 For more details, see FRENCH, Alison, Seeing the centre: the art of Albert Namatjira 1902-1959 National Gallery of Australia, Canberra, 2002, p. 1.
10 10
Introduction partie 2
Fig. 4: Marie Abbott-Ramjohn - West MacDonnell Ranges, 2009 - 54 x 23 cm Aquarelle sur papier cartonné / Watercolour paper with board backing
dentale et de perspectives aborigènes. Il
férence d’expérience qui a amorcé le
contribue à cette démarche artistique. Si
s’articule autour de traditions indigènes
style si particulier des artistes du désert
certains peintres filtrent la lumière à trav-
– les aquarellistes peignent leur terre, ce
central, procurant à ceux qui regardent
ers la superposition de coups de pinceaux
que les Aborigènes ont toujours fait – mais
leurs aquarelles un sentiment manifeste
afin de suggérer une idée précise ou bien
également le long de dynamiques totale-
d’authenticité, d’immédiateté de la créa-
d’évoquer une présence (fig. 2), d’autres
ment nouvelles, puisqu’ils adoptent pour
tion, comme si l’on se tenait soi-même à
choisissent d’insister sur les détails les plus
la première fois non seulement des maté-
l’intérieur du cadre, dans le paysage cap-
saillants de la topographie, travaillant sur
riaux et techniques, mais aussi la manière
turé.
des lignes plus prononcées, des contours
européenne de restituer leur pays natal sur le papier. Cette approche radicale-
accentués, des couleurs marquées et des Les artistes contemporains du désert du
dessins plus affirmés qui retiennent le
centre de l’Australie
regard, reproduisant l’instantanéité de la
Les superbes vingt-cinq aquarelles présen-
vision (fig. 3-4). Les œuvres exposées trans-
devient source de passions et de dissen-
tées dans cette exposition témoignent de
posent bien plus que de simples paysages,
sions dans les années 1930-1950. Albert
la richesse de l’héritage laissé par Albert
formes géologiques ou éléments de végé-
Namatjira, avec le soutien de Rex Battar-
Namatjira. Exécutées par ses descendants,
tation du bush. Elles invoquent les tradi-
bee, doit alors combattre le préjugé large-
elles reflètent l’ampleur de l’influence de
tions et des éléments du Temps du Rêve
ment répandu selon lequel le talent est
son art novateur sur les créations contem-
que le cadre spatio-temporel occiden-
nécessairement non-indigène et que son
poraines. Ces œuvres perpétuent la tra-
tal ne peut contenir. Le lien intime que
travail n’est que le fruit d’une variante ap-
dition qu’il a lancée, tout en la réfractant
chaque artiste a noué avec le pays qu’il ou
pauvrie de la peinture de style européen.
à travers les prismes de styles et person-
elle peint, le profond sens d’appartenance
Namatjira fait face, dans le même temps,
nalités artistiques distincts. La peinture
à un peuple et à une terre qui transparaît
à un autre type de critique cinglante : ses
à l’aquarelle s’est avérée être une tech-
dans chaque aquarelle, donnent à perce-
dessins sont effectivement perçus par cer-
nique inégalée dans la quête artistique
voir la présence des êtres ancestraux qui
tains comme dépourvus d’authenticité,
des artistes Namatjira de rendre fidèle-
peuplent le pays des artistes, conférant
et même comme une forme de trahison
ment l’expérience individuelle qu’ils font
leur intensité et leur profondeur si particu-
des traditions picturales aborigènes. Les
d’habiter le pays des Monts Macdonnell de
lières aux œuvres de la famille Namatjira.
aquarellistes du désert central peignent
l’Ouest. L’incroyable variété de traitements
Ainsi les aquarelles aux multiples facettes
leur pays traditionnel, le pays de leurs an-
qu’elle permet a effectivement rendu pos-
des artistes contemporains du désert cen-
cêtres, chargé d’histoires. Chaque artiste
sible pour les artistes de saisir les couleurs
tral présentées par la Galerie IDAIA sont-
choisit comme sujet des sites lourds de
continuellement changeantes et l’aspect
elles destinées à ouvrir une fenêtre sur les
sens et importants pour lui ou pour elle
mouvant de la région du désert central.
paysages australiens, pour renouveler le
personnellement – des lieux marqués
Grâce à des jeux sur les effets de transpar-
regard du public français à travers des per-
par les histoires du Temps du Rêve, des
ence, les artistes parviennent avec succès
spectives aborigènes et neuves.
sites de rassemblements traditionnels...
à reproduire l’expérience physique que
Leur perception individuelle, de même
dans le désert, la perception que l’on a
que les modes aborigènes traditionnels de représentation de leur pays, influen-
des volumes et des nuances est modelée par la lumière1. En laissant vierges certains
cent leur regard. Par exemple, le choix
morceaux de la feuille de papier, ils ap-
de placer la ligne d’horizon assez haut
portent de la luminosité à leur sujet et re-
dans l’économie générale de l’œuvre est
créent leur propre expérience de l’espace
caractéristique de la technique d’Albert
(fig. 1). De la même façon, les subtilités
Namatjira. Ce procédé de composition
tonales de la technique de l’aquarelle ai-
qui troubla, dans un premier temps, le
dent à la recréation de l’infinie diversité
regard occidental, fait aujourd’hui par-
des visages du désert central. Le choix
tie intégrante de l’héritage pictural de
de laisser les couleurs des couches inféri-
Namatjira. C’est précisément cette dif-
eures émerger, mais comme sous un voile,
ment nouvelle, à la fois d’un point de vue aborigène et d’un point de vue australien,
Fig. 3: Johannes Katakarinja - The Gap, Alice Springs, 2012 26 x 36 cm – Aquarelle sur papier / Watercolour on paper
Pour plus de détails sur ce point dans l’œuvre d’Albert Namatjira, voir FRENCH, Alison, Seeing the centre: the art of Albert Namatjira 1902-1959, National Gallery of Australia, Canberra, 2002, p. 1.
1
11
Interview with artists Ivy Pareroultja and Mervyn Rubuntja Watercolour artists Ivy Pareroultja and Mervyn Rubuntja from Iltja Ntjarra – Many Hands Art Centre in Alice Springs, answered IDAIA’s questions to prepare and reflect on their exhibition in Paris. 1. What does painting mean to you? IVY: Painting is important in my life. When I painted for the exhibition the imagery was in my mind. The colours and the hills came to my consciousness, coming closer and closer until I could see them clearly in my head. MERVYN: Painting country is important because traditional story (Dreamings) has been passed on from generation to generation and I paint the country that belongs to my family (uncles and aunties) and connects to our Dreamings. 2. How do you create your works? IVY: I start drawing first, and then put all the colours in. Distant scenery I paint with blue tones and close scenery I paint with red tints. Then I paint the vegetation; trees and spinifex. MERVYN: I am always thinking in my mind about the country that I’m going to paint. There are
so many Dreamings that travel through Mparntwe (Alice Springs): Kangaroo – Emu- (they travel from up north to the East MacDonnell Ranges) – Perentie, Goanna (Travels across to Simpsons Gap). We paint the country to tell the story about the Dreamtime in the Aranda language, like our elders did. 3. What changes do you hope the action of the Namatjira Legacy Trust/the Namatjira project will bring about for your family and community?
admire my country through my paintings - as much as I do! MERVYN: I want to show the French audience my traditional land and its meaning in the traditional way. Our land is always connected to the dreamtime and we want to keep it that way for the next generation. We ask the French people to support us because the way I see it no one has been supporting us and some of the land has already been damaged by mining and other building projects.
IVY: I am the niece of Albert Namatjira. I hope that the artists and artworks by our ancestors and the current generation will obtain global recognition and respect. I hope that myself and the young people in my community will have improved life conditions. MERVYN: This will be a starting point for new communication and consultation with us, the other artists and members of the community. I think that family members should be the owners and decision makers of estates of their families. 4. What would you like to tell the French / European audiences? IVY: I invite you to come, see and
Wenten Rubuntja [Mervyn’s father], chief custodian of the Aranda people, considered that the dot form of art is the ‘law’ and the watercolour form is the ‘song’. He described the dot form of acrylics and watercolours as an interchangeable way of representing the country.(*) (*) Beverley Castleman - Wenten Rubuntja with Jenny Green - The Town Grew Up Dancing, Jukurrpa Books 2002
12
Interview des artistes Ivy Pareroultja et Mervyn Rubuntja Les aquarellistes Ivy Pareroultja et Mervyn Rubuntja du centre d’art Iltja Ntjarra à Alice Springs, ont répondu aux questions d’IDAIA pour préparer et réfléchir sur leur exposition à Paris. 1. Qu’est-ce que la peinture signifie pour vous ? IVY: La peinture est importante dans ma vie. Quand j’ai peint pour l’exposition, les images étaient dans mon esprit. Les couleurs et les collines sont venues à ma conscience, se rapprochant de plus en plus jusqu’à ce que je puisse les voir clairement dans ma tête. MERVYN: Peindre nos terres est important car les histoires traditionnelles (Dreamings) ont été transmises de génération en génération et je peins la terre qui appartient à ma famille (oncles et tantes) et qui nous connecte à nos Rêves.
peins la végétation ; arbres et spinifex. MERVYN: Je pense toujours à la terre que je vais peindre. Il y a tellement de Rêves qui voyagent à travers Mparntwe (Alice Springs) : Kangourou - Emu (ils voyagent du nord jusqu’aux Monts MacDonnell de l’Est) – Perentie / Goanna (il voyage jusqu’à Simpsons Gap). Nous peignons notre pays pour raconter l’histoire du Temps du Rêve dans la langue Aranda, comme nos aînés l’ont fait.
3. Quels changements espérezvous que l’action du Namatjira Legacy Trust / Namatjira Project apportera à votre famille et à votre communauté?
2. Comment créez-vous vos œuvres?
IVY: Je suis la nièce d’Albert Namatjira. J’espère que les artistes et les œuvres de nos ancêtres et de la génération actuelle obtiendront une reconnaissance et un respect mondial. J’espère que moi-même et les jeunes de ma communauté auront de meilleures conditions de vie.
IVY: Je commence par dessiner, puis j’applique toutes les couleurs. Je peins les paysages lointains avec des tons bleus et les paysages proches, avec des tons rouges. Ensuite, je
MERVYN: C’est un point de départ pour de nouvelles manières de communiquer et de nous consulter, nous et les autres artistes et membres de la communauté. Je pense
que les membres de la famille devraient être les propriétaires et les décideurs en ce qui concerne les patrimoines de leurs familles.
4. Qu’aimeriez-vous dire au public français / européen ? IVY: Je vous invite à venir, voir et admirer mon pays à travers mes peintures - autant que moi ! MERVYN: Je veux montrer au public français mon territoire traditionnel et sa signification traditionnelle. Notre terre est toujours connectée au Temps du Rêve et nous voulons que cela reste ainsi pour la prochaine génération. Nous demandons aux Français de nous soutenir car, à mon sens, personne ne nous a soutenus et certaines parties de notre terre ont déjà été endommagés par des projets miniers et d’autres projets de construction.
Top left: Ivy Pareroultja with her work Top right: Mervyn Rubuntja Bottom left: Ivy Pareroultja’s West MacDonnell Ranges
Wenten Rubuntja [le père de Mervyn], leader traditionnel du peuple Aranda, considérait que la forme d’art des points était la «loi» et que la forme de l’aquarelle était la «chanson». Il décrivait la peinture de points à l’acrylique et la peinture à l’aquarelle comme des manières interchangeables de représenter le pays.(*) (*) Beverley Castleman - Wenten Rubuntja with Jenny Green - The Town Grew Up Dancing, Jukurrpa Books 2002
13
Iltja Ntjarra Art Centre
Iltja Ntjarra - Many Hands Art Centre is the official artist cooperative, home of the Namatjira watercolour artists, proudly Aboriginal owned and directed. The Art Centre was established by Ngurratjuta/Pmara Ntjarra Aboriginal Corporation in Alice Springs and started operating in 2004, as a not-forprofit Art Centre to provide a place for Arrernte Artists to come together to paint, share and learn new techniques and ideas. Iltja Ntjarra incorporated in 2016 such that the artists are now directors of their own art centre. Iltja Ntjarra Art Centre represents the artists continuing in the Hermannsburg School of watercolour painting made famous by Albert Namatjira. Artists, including the direct descendants of Namatjira, continue his legacy while creating new ways of seeing country and sustaining an important piece of living history. The Art Centre is strongly committed to improving economic participation of Aboriginal people and maintaining cultural heritage.
Top right: Australia map Top left: Mervyn Rubuntja and Hubert Pareroultja at Uluru Bottom left: Simpsons Gap Bottom right: The landscape that many of the artists paint
14
Le Centre d’art Iltja Ntjarra Le Centre d’art Iltja Ntjarra (Many Hands) est la coopérative d’artistes officielle des aquarellistes Namatjira, fièrement possédée et dirigée par les artistes aborigènes locaux. Le Centre d’art a été créé par la corporation aborigène Ngurratjuta / Pmara Ntjarra à Alice Springs et a commencé à fonctionner en 2004 en tant que centre d’art à but non lucratif pour offrir aux artistes Arrernte un lieu pour peindre, partager et apprendre de nouvelles techniques. Iltja Ntjarra a été incorporé en 2016 afin que les artistes soient les directeurs de leur propre centre d’art. Le Centre d’art représente les artistes qui continuent le mouvement des aquarellistes d’Hermannsburg rendu célèbre par Albert Namatjira. Les artistes, y compris les descendants directs de Namatjira, continuent son héritage tout en créant de nouvelles façons de voir le pays et de maintenir une part importante de l’histoire vivante. Le Centre d’art est fortement engagé à améliorer la participation économique des peuples aborigènes et le maintien de leur patrimoine culturel. Selma Coulthard
Kathy Inkamala and Gloria Pannka painting the West MacDonnell Ranges
15
Gloria Pannka
Born in 1949, Gloria Pannka is a senior Western Arrarnta woman who lives in Thakaperte (near Hamilton Downs). She is a second generation Hermannsburg School watercolour artist, as her father Claude Pannka was one of the original Hermannsburg School watercolour artists. Like his contemporary Albert Namatjira, Claude developed an interest in painting when artist Rex Battarbee visited Hermannsburg in 1934. By 1950, Claude was painting full time and had become a highly sought-after artist. Gloria’s father taught her to paint with watercolours when she was a young girl. She continues to paint in the style of watercolour landscape that typifies the Hermannsburg School tradition. Gloria uses fine detail and subtle tones to capture the West MacDonnell Ranges where she currently lives and paints. Gloria’s work as featured in a number of exhibitions throughout her career. In 2008 she received a Highly Commended award for her painting in the NATSIAA awards (National Aboriginal and Torres Strait Islander Art Awards) which was then acquired by the NT Museum and Art Gallery. Gloria’s work West MacDonnell Ranges was also acquired by the Parliament House Art Collection Canberra. Her paintings are exhibited in many public and private collections.
Gloria Pannka - My Family’s Country, 2010 - 36 x 54 cm Aquarelle sur papier / Watercolour on paper - Ref 132-10
Collections, florilège / Selected Collections • Queensland Art Gallery / Gallery of Modern Art, Brisbane • University of Technology Gallery (UTS), Sydney • National Museum of Australia (NMA), Canberra • University of Queensland Art Museum, Brisbane • Art Gallery of New South Wales, Sydney • Parliament House Art Collection, Canberra • Northen Territory Museum & Art Gallery, Darwin • Araluen Art Gallery, Alice Springs Gloria Pannka - North of Alice Springs, 2010 - 54 x 74 cm Aquarelle sur papier / Watercolour on paper - Ref 526-10
16
Née en 1949, Gloria Pannka est une aînée du peuple Arrernte de l’Ouest. Elle vit à Thakaperte (près de Hamilton Downs). Elle fait partie de la deuxième génération d’aquarellistes de l’école de Hermannsburg : son père, Claude Pannka, fut l’un des fondateurs du mouvement des artistes aquarellistes de cette école. À l’instar de son contemporain Albert Namatjira, Claude développa un réel intérêt pour la peinture lors du passage de l’artiste Rex Battarbee à Hermannsburg en 1934. En 1950, Claude se consacrait déjà totalement à la peinture et était devenu un artiste très recherché. Le père de Gloria lui enseigna à peindre à l’aquarelle alors qu’elle n’était encore qu’une jeune fille. Elle perpétue aujourd’hui le style de la peinture de paysages à l’aquarelle qui caractérise la tradition artistique de l’école de Hermannsburg. Pour saisir les paysages des monts MacDonnell de l’Ouest, où elle vit et travaille actuellement, Gloria utilise de subtiles nuances de couleurs et joue sur la finesse des détails. Ses œuvres sont régulièrement présentées dans de nombreuses expositions depuis le début de sa carrière. Elle a reçu en 2008 un prix honorifique aux NATSIAA (National Aboriginal and Torres Strait Islander Art Awards), pour une œuvre ensuite acquise par le Museum and Art Gallery of the Northern Territory. Son œuvre West MacDonnell Ranges a aussi été acquise par le Parlement d’Australie à Canberra. Ses aquarelles font partie de nombreuses autres collections publiques et privées.
Projets spéciaux / Special projects 2017
• Honorary Guest and exhibition launch, National
Museum of Australia, Canberra
• Google Doodle design (Australia) on 28 July for
the 115th birthday of Albert Namatjira Parrtjima,
• Festival of Light, Alice Springs (honouring space)
2016
• Parrtjima, Festival of Light, Alice Springs (ground
projection)
2015
• Print Workshop Honorary Guest, Australian
National University (ANU), Canberra
2014
• Knara Nunaka Tjurretja – Our Big Country:
The West MacDonnell Ranges, highly
commended at the 31st Telstra Arts Awards
• Public Art, mural at the Alice Plaza, Alice Springs
2011–2014 • The Namatjira Play, Big hArt production
Gloria Pannka - Tjuritja (West MacDonnel Ranges), 2011 - 26 x 74 cm - Aquarelle sur papier / Watercolour on paper - Ref 61-11
Expositions, florilège / Selected exhibitions 2017 • What if this photograph isby Albert Namatjira? TARNANTHI, Art Gallery of SA (AGSA), Adelaide • A Widening Gap: The Intervention, 10 Years On, The Cross Art Projects, Sydney 2016 • Abducted!, Alcaston Gallery 2015 • The Namatjira Collection, TARNANTHI, Art Gallery ofSA (AGSA), Adelaide 2014 • Namatjira to Now, Parliament House, Canberra • Women Artists of the Hermannsburg School of Art, The Residency, Alice Springs • Living Watercolours, Southbank Centre, London 2013 • Contemporary Aboriginal Art From Australia, Château de l’Étang, Paris 2008 • Prix honorifique /Highly Commended, NATSIAA, Darwin Gloria Pannka - Tjuritja (West MacDonnell Ranges), 2015 - 54 x 74 cm Aquarelle sur papier / Watercolour on paper - Ref 205-15
17
Gwenda Namatjira Nungarayi
Née en 1954, Gwenda était la petite-fille d’Albert Namatjira et était issue d’une grande famille de peintres. Fille des artistes Oscar et Desma, elle était aussi la sœur de Lenie, Regie, Albert Junior et Rosabelle. Gwenda est décédée en juin 2017. Gwenda peignait dans un style naïf, avec des coloris doux et délicats. Son sujet de prédilection était son pays d’Arreyonga, et ses alentours. Born in 1954, Gwenda was Albert Namatjira’s granddaughter and came from a large family of artists. She was the daughter of artists Oscar and Desma and the sister of Lenie, Regie, Albert Junior and Rosabelle. Gwenda deceased in June 2017. Gwenda painted in a naive style with delicate soft colours. She primarily painted her home country of Arreyonga and the surrounding areas.
Collections / Selected Collections Expositions, florilège / Selected exhibitions 2016 2015 2014
• UNALIENABLE, Sullivan + Strumpf Gallery, Sydney • Desert Mob, Araluen Galleries, Alice Springs • Women Artists of the Hermannsburg School of Art, The Residency, Alice Springs • Five Generations: The Strength of Namatjira’s Legacy, Araluen Galleries, Alice Springs
• Queensland Art Gallery / Gallery of Modern Art, Brisbane • National Museum of Australia (NMA), Canberra
Projets spéciaux / Special projects 2014 • Public Art, mural at the Alice Plaza, Alice Springs 2011–2014 • The Namatjra Play, Big hArt production
Gwenda Namatjira Nungarayi Rutjipma (Mt Sonder), 2015 Edition limitée – Impression digitale sur soie, cousu main / Limited edition - Hand-sewn, digitally printing on silk
18
Johannes Katakarinja Fils d’Yvonne Williams et Ambrose Katakarinja, Johannes Katakarinja est né en 1956 à Ntaria (communauté de Hermannsburg). « Katakarinja » est le nom aborigène du mont Zeil, qui apparaît souvent dans l’œuvre de Johannes. Dès l’âge de 13 ans, celuici apprend la technique de l’aquarelle auprès de ses grands-pères et de ses oncles. Son mentor fut son grand-père Walter Ebatarinja. Adolescent, Johannes faisait l’école buissonnière pour se rendre à Palm Valley et y peindre avec son grand-père. Il a reçu plusieurs commandes d’importance au cours de sa carrière, dont celle de la réalisation de la fresque de la Finke River Mission Store à Hermannsburg. Johannes avait commencé à peindre au centre d’art Ngurratjuta Iltja Ntjarra, Many Hands en 2010. Johannes est décédé au mois de mai 2013. Johannes Katakarinja was born in 1956, the son of Yvonne Williams and Ambrose Katakarinja, in Ntaria (Hermannsburg community). The name “Katakarinja” is the Aboriginal name for Mount Zeil which often appears in Johannes’ works. From just 13 years old Johannes learnt to paint in the watercolour style by his grandfathers and uncles. His mentor was his grandfather Walter Ebatarinja. As a teenager Johannes would skip school to head out to Palm Valley with his grandfather to paint. Johannes’ career has involved various important commissions including painting the mural at the Hermannsburg Finke River Mission Store. Johannes began painting at Ngurratjuta Iltja Ntjarra, Many Hands art centre in 2010. Johannes passed away in May 2013.
Collections / Selected Collections • Queensland Art Gallery / Gallery of Modern Art, Brisbane Expositions, florilège / Selected exhibitions 2012 2011
• Adelaide Festival Centre, Adelaide • Art Mob, Hobart & Launceston • Damien Minton Gallery, Sydney • Metropolis Gallery, Geelong
Johannes Katakarinja - The Gap, Alice Springs, 2012 - 26 x 36 cm – Aquarelle sur papier / Watercolour on paper - Ref 325-12
19
Hubert Pareroultja West MacDonnell Ranges, 2015 - 45 x 45 cm Aquarelle sur papier / Watercolour on Paper - Ref 26-15
Hubert Pareroultja - Mount Giles, 2015 Jupe circulaire de style années 1950 Edition limitée de 10 - Impression digitale sur mélange de lin et coton, doublé de soie, entièrement cousu main 1950s style circle skirt - Limited edition of 10 Digital printing on linen and cotton blend, lined with silk, entirely hand-sewn
20
Né en 1952, Hubert Pareroultja est un aîné du peuple Arrarnta-Luritja de l’Ouest et vit à Kulpitharra / Lundara, à l’ouest d’Hermannsburg (Ntaria). C’est son pays d’origine.Hubert peint à l’aquarelle depuis qu’il est enfant, suivant ainsi les traces de son père, Reuben Pareroultja, et de ses oncles, Otto et Edwin Pareroultja. Ces derniers comptaient parmi les fondateurs du mouvement de peinture à l’aquarelle de Hermannsburg et étaient tous trois des artistes applaudis par la critique et le public. Lorsque Hubert était enfant, il observait Albert Namatjira, initiateur du mouvement des aquarellistes de l’école de Hermannsburg, ainsi que son père et ses oncles peindre. Hubert peint de nombreux lieux qu’Albert Namatjira et les frères Pareroultja ont représenté dans leurs œuvres, et plus particulièrement Hermannsburg, le mont Sonder et James Range. Hubert vit et travaille toujours dans les monts MacDonnell de l’Ouest. Ses œuvres sont exposées dans de nombreuses collections d’importance. Hubert fait en outre partie de la nouvelle génération d’aquarellistes, qui cherche à donner une direction nouvelle et un souffle novateur à la tradition de peinture à l’aquarelle. Mettant en œuvre les techniques héritées de leurs aïeux sur de nouveaux media et de nouvelles formes, notamment des jupes et des foulards de soie, ils confèrent à leurs créations une autre dimension. Leur art, qui peut désormais se porter, vient habiter le quotidien du public d’une façon différente, tout en permettant à leur tradition de se maintenir et de se diffuser. Born in 1952, Hubert Pareroultja is a senior Western Arrarnta-Luritja man who lives at Kulpitharra / Lundara outstation west of Hermannsburg (Ntaria). This is his homeland. Hubert has been painting watercolours since he was a young boy thus following in the footsteps of his father Reuben Pareroultja and uncles Otto and Edwin Pareroultja. Reuben, Otto and Edwin were part of the original Hermannsburg School watercolour movement and were all acclaimed artists. When Hubert was a kid he watched the original Hermannsburg School watercolour artist Albert Namatjira and his father and uncles as they painted. Hubert paints many of the same locations that Namatjira and the Pareroultja brothers painted in particular Hermannsburg, Mt Sonder and James Range. Hubert lives and works in the Western MacDonnell Ranges to this day. His work is displayed in many important collections. Besides, Hubert belongs to the new generation of watercolour artists who seek to give the Hermannsburg painting tradition new momentum through an innovative direction. They apply the techniques inherited from their elders to new media and forms, notably circular skirts and silk scarves, thus conferring a new dimension upon their creations. Their art, which has become wearable art, comes to occupy the audience’s everyday life in a different way, while allowing their tradition to stay alive and be circulated.
Hubert Pareroultja
Collections / Selected Collections • Queensland Art Gallery / Gallery of Modern Art, Brisbane • National Gallery of Australia (NGA), Canberra • Northen Territory Museum & Art Gallery, Darwin
Hubert Pareroultja - Near Ellery Creek Big Hole, 2010 - 26 x 74 cm – Aquarelle sur papier / Watercolour on Paper - Ref 824-10
Expositions, florilège / Selected exhibitions 2017 2016 2015 2014 2013 2012 2011 2010 2009 2008 2006
• What if this photograph isby Albert Namatjira? TARNANTHI, Art Gallery of SA (AGSA), Adelaide • Hubert Pareroultja, Orbital Landscapes, Vivien Anderson Gallery, Melbourne • National Aboriginal and Torres Strait Islander Arts Awards, finaliste / NATSIAA, finalist • Abducted!, Alcaston Gallery, Melbourne • Hermannsburg Horizons, Wooloongabba Art Gallery, Brisbane • The Men Arsts of the Hermannsburg School of Art, Talapi Gallery, Alice Springs • Namatjira to Now, Parliament House, Canberra • The Namatjira Legacy, Tali Gallery, Sydney • Talapi Gallery, Alice Springs • Adelaide Festival Centre, Adelaide • Chapman Gallery, Canberra • Namatjira: The Next Generation, Birrung Gallery / Araluen Arts Centre, Alice Springs • Hubert Pareroultja and Ngurratjuta Artists, CCAE, Darwin • Finaliste aux Telstra Art Awards / Telstra Art Awards Finalist • The Watercolourists of Central Australia, Indigenart, Melbourne • Beyond Batterby, Recent Watercolour by Central Australian Artists, Hobart • Real to Surreal, Scenes from the Centre: Journey with the new Generation of Hermannsburg watercolour artists, Tandanya • Telstra Art Awards • Togart Awards • Solo Exhibition, John Gordon Gallery, Coffs Harbour • Desert Mob Exhibition, Araluen Galleries, Alice Springs • Hermannsburg School of Art – Watercolour Exhibition, Araluen Galleries, Alice Springs
21
Ivy Pareroultja
Née à Hermannsburg en 1952, Ivy est la fille du célèbre aquarelliste Edwin Pareroultja. Son père et les deux frères de celui-ci, Reuben et Otto, appartenaient au mouvement d’origine de Hermannsburg et étaient de talentueux aquarellistes. Très jeune, Ivy a appris à peindre dans le style bien distinct de cette école et a développé un véritable don pour la peinture des paysages à l’aquarelle. Elle s’est installée à Alice Springs en 1994 et continue de peindre selon la tradition de son père et de ses oncles. Son utilisation des couleurs vives lui permet de rendre avec justesse les paysages du désert central, dans d’émouvantes représentations picturales. L’œuvre d’Ivy est extrêmement populaire et a rejoint les collections d’institutions telles que l’Art Gallery of New South Wales ou le Museum and Art Gallery of the Nothern Territory. Ivy was born at Hermannsburg in 1952, the daughter of well-known watercolour artist Edwin Pareroultja. Ivy’s father and his two brothers Reuben and Otto were part of the original Hermannsburg Watercolour movement and were all skilled watercolour artists. As a young woman, Ivy learnt to paint in this style and developed a gift for watercolour landscapes. Ivy moved to Alice Springs in 1994 and continues to paint in the tradition of her father and uncles. Her work uses bold colours successfully creating emotive depictions of the Central Desert landscape. Ivy’s work is extremely popular and has been acquired by institutions such as the Art Gallery of New South Wales and the Museum and Art Gallery of the Northern Territory.
Ivy Pareroultja - West MacDonnell Ranges, near Ormiston Gorge, 2009 - 54 x 23 cm Aquarelle sur papier cartonné / Watercolour paper with board backing - Ref NGUR09IPA9502
Collections / Selected Collections • Queensland Art Gallery / Gallery of Modern Art, Brisbane • Art Gallery of New South Wales, Sydney • Art Gallery of South Australia, Adelaide • Museum & Art Gallery of the Northern Territory, Darwin • Araluen Galleries, Alice Springs • National Gallery of Australia, Canberra Ivy Pareroultja - Ellery Creek Big Hole, 2010 - 23 x 54 cm Aquarelle sur papier cartonné/ Watercolour paper with board backing - Ref 252-10
Expositions, florilège / Selected exhibitions 2017 2016 2015 2014 2013 2012
22
• What if this photograph isby Albert Namatjira? TARNANTHI, Art Gallery of SA (AGSA), Adelaide • Abducted!, Alcaston Gallery, Melbourne • Kinship, In the footsteps of Namatjira, Moree • Namatjira to Now, Parliament House, Canberra • Women Artists of the Hermannsburg School of Art, The Residency, Alice Springs • Five Generations: The Strength of Namatjira’s Legacy, Araluen Galleries • Living Watercolours, Southbank Centre, Londres / London • Contemporary Aboriginal Art From Australia, Château de l’Étang, Paris • Adelaide Festival Centre, Adelaide • Telstra Art Awards (NATSIAA), Darwin
Projets spéciaux et prix / Special projects and prizes
2016 • Parrtjima, Festival of Light, Alice Springs 2015 • Tjukurpa Diary’s Cover, IAD Press 2014 • Featured artist, Dobell Art Prize, Art Gallery of New South Wales • Knara Nunaka Tjurretja – Our Big Country: The West MacDonnell Ranges, highly commended at the 31st • Telstra Arts Awards Public Art, mural at the Alice Plaza, Alice Springs 2011–2014 • The Namatjira Play, Big hArt production
Ivy Pareroultja - West MacDonnell Ranges, 2013 - 74 x 54 cm – Aquarelle sur papier / Watercolour on paper - Ref 26-13
23
Kevin Wirri
Kevin Wirri est né en 1953 et a grandi à Haasts Bluff, auprès de son père Kata Wirri et sa mère Freda Nangala. Kevin est allé à l’école à Papunya et Arreyonga. Jeune homme, il retourne à Haasts Bluff pour travailler. En 1974, il épouse Doris Abbott et part vivre à Alice Springs. Il commence à travailler avec le Tangentyere Council et se voit élu membre exécutif du Tangentyere Council en 1995. Il devient également membre du Four Corners Council, comité d’hommes de loi traditionnels qui définit les lois pour le peuple aborigène dans la région du centre de l’Australie.Kevin fut un peintre toute sa vie durant, travaillant sur différents grands projets artistiques, dont la décoration du magasin de Docker River, où il a conçu et réalisé une fresque. Kevin travaillait essentiellement à l’aquarelle, peignant les paysages d’Australie centrale et les monts MacDonnell de l’Ouest dans un style magistral qui a fait sa renommée. Kevin est décédé en avril 2014. Kevin Wirri was born in 1953 and raised at Haasts Bluff with his father Kata Wirri and mother Freda Nangala. Kevin went to school in Papunya and Arreyonga. As a young adult, he returned to Haasts Bluff to work. In 1974 he married Doris Abbott and came to live in Alice Springs. He started working with the Tangentyere Council and in 1995 was elected to the Tangentyere Executive. He was a member of the Four Corners Council, a committee of traditional law men who make rules for Aboriginal people in the Central Australian region. Kevin has been an artist all his life and has worked on several large art projects including the decoration of the store at Docker River where he designed and painted a mural. Kevin worked mainly with watercolours and depicted the Central Australian landscape and the West MacDonnell Ranges in his own masterly style, which has made him an artist of renown. Kevin passed away in April 2014.
Collections / Selected Collections
Kevin Wirri - Petermann Ranges, 2011 - 26 x 74 cm – Aquarelle sur papier / Watercolour on paper – Ref 351-11
Expositions, florilège / Selected exhibitions 2015 2012 2011 2009 2007
24
• Queensland Art Gallery / Gallery of Modern Art, Brisbane • Parliament House Collection, Canberra • Museum and Art Gallery of the Northern Territory • Araluen Galleries, Alice Springs
• Hermannsburg Horizons, Wooloongabba Art Gallery, Brisbane • Adelaide Festival Centre, Adelaide • Metropolis Gallery, Geelong • Wirri Mob Watercolours – Recent painngs by Central Australian Aboriginal artists father and son Kevin and Elton Wirri • Telstra Art Awards, Darwin • 24e édition des Telstra National Aboriginal and Torres Strait Islander Arts Awards, Museum and Art Gallery of Northern Territory, Darwin / 24th Telstra National Aboriginal and Torres Strait Islander Arts Awards, • Museum and Art Gallery of Northern Territory, DarwinAdvocate Art Award, Araluen Galleries, Alice Springs 2006 • Hermannsburg School of Art – Watercolour exhibition, Araluen Galleries, Alice Springs
Lenie Namatjira Lankin - Mt Gillen, 2015 36 x 54 cm - Aquarelle sur papier / Watercolour on paper - Ref 162-15
Lenie Namatjira Lankin est née en 1951 à Raggats Well, à Glen Helen Station. Elle est la petitefille d’Albert Namatjira et la fille d’Oscar Namatjira. Après une période d’absence hors de Hermannsburg pour suivre une scolarité au sein d’une mission et effectuer trois années de service dans l’armée, Oscar revient vivre dans sa famille à la mission de Hermannsburg et se met à peindre tout comme son père. Durant douze mois, Oscar devient le conducteur d’Albert, le véhiculant avec son matériel de peinture jusqu’à différents sites qu’il représente dans ses œuvres. Oscar apprend les gestes picturaux de son père et devient à son tour un artiste talentueux. Oscar a une grande famille : Lenie fait partie d’une fratrie de dix autres enfants. Lenie et ses frères et sœurs (Euphrene, Reginald, Saleen, Wallace, Albert Junior, Marcia, Donald, Rosabelle, Gwenda et Bessie) ont tous grandi à Hermannsburg. Lenie peint selon la tradition de son père et de son grand-père. Ses aquarelles traitent plus particulièrement les paysages situés à l’ouest de Hermannsburg. Bon nombre de ses œuvres sont conçues d’après des souvenirs d’enfance de son pays. Lenie est décédée en octobre 2017. Born in 1952, Hubert Pareroultja is a senior Western Arrarnta-Luritja man who lives at Kulpitharra / LunLenie was born in 1951 in Raggats Well, Glen Helen Station. Lenie is Albert Namatjira’s granddaughter, daughter to Oscar Namatjira. After an absence from Hermannsburg to attend the mission school and complete three years of service in the Army Labor gang, Oscar returned to his family at the Hermannsburg Mission and took up painting like his father. For a period of twelve months Oscar became Albert’s truck driver, driving Albert and his supplies todifferent painting locations. Oscar learnt how to paint from his father and became a skilled practitioner in his own right. Oscar raised a large family, Lenie being one of ten children. Lenie and her siblings (Euphrene, Reginald, Saleen, Wallace, Albert Jnr, Marcia, Donald, Rosabelle, Gwenda and Bessie) were all raised at Hermannsburg. Lenie paintsin the tradition of her father and grandfather. Her watercolour paintings focus on the landscape west of Hermannsburg. Many of her paintings are drawn from childhood memories of her country. Gwenda deceased in October 2017.
Lenie Namatjira Lankin Collections et prix / Selected Collections & prizes • Queensland Art Gallery / Gallery of Modern Art, Brisbane • University of Technology Gallery (UTS), Sydney • National Museum of Australia (NMA), Canberra • National Gallery of Victoria (NGV) • Art gallery of South Australia • Museum & Art Gallery of the Northern Territory • Parliament House Art Collection, Canberra • Araluen Galleries, Alice Springs • Art Gallery of New South Wales (AGNSW), Sydney • National Gallery of Australia (NGA), Canberra
Lenie Namatjira Lankin - West MacDonnell Ranges west from Papunya, 2015 26 x 36 cm – Aquarelle sur papier / Watercolour on paper - Ref 82-15
Projets spéciaux / Special projects
2017 • Invitée d’honneur du National Museum of Australia, Canberra ; vernissage / NMA Honorary Guest and exhibition launch, Canberra 2016 • Parrtjima, Festival of Light, Alice Springs (illuminated skirt) Mt. Sonder, The Sleeping Lady, finaliste de la 33e édition des Telstra Arts Awards / Mt. Sonder, The Sleeping Lady, finalist at the 33rd Telstra Arts Awards, Darwin 2015 • Invitée d’honneur d’un atelier sur la gravure / Print workshop Honorary Guest, Australian National University (ANU), Canberra 2014 • Knara Nunaka Tjurretja – Our Big Country: The West MacDonnell Ranges, distinction honorifique aux 31e Telstra Arts Awards / highly commended at the 31st Telstra Arts Awards, Darwin Public Art, fresque d’Alice Plaza, Alice Springs / Public Art, mural at the Alice Plaza, Alice Springs 2011 - 2014 • The Namatjira Play, pièce produite par Big hArt / The Namatjira Play, Big hArt production
Expositions, florilège / Selected exhibitions 2017 2016 2014 2013 2012 2010 2007
Lenie Namatjira Lankin - South from Haast Bluff, 2015 - 36 x 54 cm - Aquarelle sur papier / Watercolour on paper - Ref 204-15
• What if this photograph isby Albert Namatjira? TARNANTHI, Art Gallery of SA (AGSA), Adelaide • Pmara Nurnakanha Parta-Kurta, Wooloongabba Art Gallery, Brisbane • Lingiari awards exhibition, Tangentyere gallery, Alice Springs • Namatjira to Now, Parliament House, Canberra Five Generations: The Strength of Namatjira’s Legacy, Araluen Galleries, Alice Springs • Living Watercolours, Southbank Centre, Londres / London • Douglas Abbott and Lenie Namatjira, Alcaston Gallery, Melbourne • Telstra Art award finalist • Advocate Art Award, Araluen Galleries, Alice Spring
25
Lewina Namatjira
Lewina est née en 1978. Petite-fille d’Albert Namatjira et fille de Maurice Namatjira, elle est également la sœur de l’aquarelliste Kevin Namatjira. Elle-même artiste accomplie, elle maîtrise à la perfection la technique de la peinture à l’acrylique et s’est récemment mise à l’aquarelle. Sa sœur, Elaine Namatjira, ainsi que sa cousine, Gloria Pannka, lui ont transmis la technique particulière d’Albert Namatjira qu’elles ont reçue en héritage. Lewina was born in 1978. She is the granddaughter of Albert Namatjira. Her father was Maurice Namatjira and she is a sister of watercolour artist Kevin Namatjira. She is an accomplished acrylic painter and has recently started painting in watercolour. Her sister, Elaine Namatjira and cousin, Gloria Pannka passed on to her Albert Namatjira’s legacy and special technique.
Lewina Namatjira West MacDonnell Ranges, 2010 17 x 26 cm – Aquarelle sur papier / Watercolour on paper Ref NGUR10LNA10884L
Marcus Wheeler
Marcus Wheeler est né en 1947 et a épousé Betty Wheeler, petite-fille d’Albert Namatjira. Il vit et travaille à Hermannsburg. Marcus Wheeler was born in 1947 and is married to Betty Wheeler, Albert Namatjira’s granddaughter. He lives and works in Hermannsburg.
Collections / Selected Collections • National Museum of Australia (NMA), Canberra, • Queensland Art Gallery / Gallery of Modern Art, Brisbane
Projets spécial / Special projects
2011 • The Namatjira Play, pièce produite par Big hArt / The Namatjira Play, Big hArt production
Expositions, florilège / Selected exhibitions
Marcus Wheeler - Glen Helen, 2011 - 26 x 36 cm – Aquarelle sur papier cartonne / Watercolour with board backing - Ref 1655-11
26
2017 • What if this photograph isby Albert Namatjira? TARNANTHI, Art Gallery of SA (AGSA), Adelaide 2016 • Abducted!, Alcaston Gallery, Melbourne 2015 • Hermannsburg Horizons, Wooloongabba Art Gallery, Brisbane 2014 • Namatjira to Now, Parliament House, Canberra
Née en 1953, Marie est la fille d’Arthur et Katie (née Uburtja) Abbott. Elle a grandi à Ntaria (la mission de Hermannsburg). Clem Abott, son frère aujourd’hui décédé, était un aquarelliste très respecté de l’école de Hermannsburg.Les premières œuvres de Marie étaient fortement influencées par le style des paysages de cette école. Suivant le conseil de son frère de trouver son propre style, Marie a connu une période d’expérimentation artistique de plusieurs années, au cours de laquelle elle a acquis une parfaite maîtrise des techniques de l’aquarelle comme de la peinture à l’acrylique. En 2007, Marie a rejoint le centre d’art et recommencé à peindre des paysages selon la tradition de Hermannsburg, aux côtés d’artistes du mouvement aquarelliste. Marie a peint une grande fresque murale à la maternité aborigène d’Alice Springs. C’est une professionnelle diplômée de la santé aborigène et elle a effectué des études en santé publique et économie de la santé aborigène au Batchelor College. Marie étudie actuellement les beauxarts au Batchelor Institute et vit désormais à Palmerston.
Marie AbbottRamjohn
Born in 1953, Marie is the daughter of Arthur and Katie (née Uburtja) Abbott. She grew up in Ntaria (the Hermannsburg mission). Her brother, the late Clem Abbott, was a highly respected watercolourist from the Hermannsburg School of art. Marie’s early work was strongly influenced by landscape paintings from the Hermannsburg School of Art. After her brother suggested that she should paint in her own style, she went through several years of artistic experimentation, mastering both watercolour and acrylic techniques. Since 2007 Marie joined the art centre and begun to paint landscapes of the Hermannsburg tradition once again, alongside artists from the watercolour movement. Marie painted a large mural at the Aboriginal Birthing Centre in Alice Springs. She is a registered Aboriginal Health worker and studied Aboriginal Health at Batchelor College. Marie is currently studying art at the Batchelor institute and now lives in Palmerston, NT.
Marie Abbott-Ramjohn - West MacDonnell Ranges, 2009 - 54 x 23 cm – Aquarelle sur papier cartonné / Watercolour paper with board backing - Ref NGUR09MRA9175
Collections / Selected Collections • Queensland Art Gallery / Gallery of Modern Art, Brisbane
Projet spécial / Special project
2012–2017 • Facilitator of watercolour painting masterclasses to visitors of the Darwin Art Fair (DAAF)
Expositions, florilège / Selected exhibitions 2016 2015 2014 2012 2009 2004
• Birds + Us,Finalist at the 20-year anniversary exhibition, Melbourne • Hermannsburg Horizons, Wooloongabba Art Gallery, Brisbane • Women Artists of the Hermannsburg School of Art, The Residency, Alice Springs • Adelaide Festival Centre, Adelaide • The Watercolourists of Central Australia, Indigenart, Melbourne • Beyond Batterby, Recent Watercolour by Central Australian Artists, Hobart • Real to Surreal, Scenes from the Centre: Journey with the New Generation of Hermannsburg • WatercolourArtists, Tandanya, Adelaide • Advocate Central Australian Art Award
27
Mervyn Rubuntja
Collections et prix / Selected Collections & prizes • Queensland Art Gallery / Gallery of Modern Art, Brisbane • National Museum of Australia (NMA), Canberra • Baker IDI Heart & Diabetes Institute (Baker IDI) • Parliament House Art Collection • Museum and Art Gallery of the Northern Territory • Ian Viner QC • Araluen Galleries, Alice Springs • 2004 Central Advocate Award, Alice Springs • 2006 Mornington Peninsular Works on Paper exhibition • 2008 Finalist at the Telstra Awards (NATSIAA)
Mervyn est né en 1958 dans l’exploitation de Telegraph à Alice Springs. Sa mère Cynthia (Kamara) Obitja était une femme Arrarnta de l’Ouest. Son père, Wenten Rubuntja Pengarte, était un peintre reconnu. Il joua un rôle de modèle de vie important pour Mervyn. C’était un aîné, homme de loi et un membre respecté de sa communauté. Il s’est battu pour les droits aborigènes et pour la protection du territoire, travaillant en étroite collaboration avec le Central Land Council et a aidé à la conclusion de l’accord de Mabo (décision de justice sur le droit à la terre des aborigènes d’Australie). Mervyn a suivi les traces de son père, peignant à l’aquarelle dans le style apprit de ce dernier. Lorsque Mervyn avait 13 ans, sa famille s’installa Hermannsburg ; c’est là qu’il vit pour la première fois des aquarelles et pu observer ses oncles Maurice, Oscar et Keith Namatjira peindre à la manière de leur père, Albert Namatjira. Mais ce fut Arnulf Ebatarinja, un autre des oncles de Mervyn, qui éveilla véritablement le talent de Mervyn en lui offrant des supports sur lesquels s’exercer et en lui enseignant les techniques de la peinture. La famille de Mervyn retourna à Alice Springs en 1975 ; c’est alors qu’il commença à peindre avec Basil Rantji qui lui a appris à mélanger les couleurs. Mervyn was born at the Telegraph Station in Alice Springs in 1958. His mother Cynthia (Kamara) Obitja was a Western Arrarnta woman. His father was the late Mr Wenten Rubuntja Pengarte, a famous painter. His father was an important role model for Mervyn. He was a senior lawman and a respected member of his community. He fought for Aboriginal rights and protection of the land working alongside the Central Land Council and assisted in the Mabo agreement. Mervyn has followed in his father’s footsteps painting in the watercolour style that his father taught him. When Mervyn was 13 years old, his family moved to Hermannsburg this is where he first saw watercolour paintings, as he watched his uncles Maurice, Oscar and Keith Namatjira painting like their father Albert. Arnulf Ebatarinja, another uncle, kindled Mervyn’s painting talent when he gave him some watercolour paperboard and taught him to paint. Mervyn’s family moved back to Alice Springs in 1975 and he began to paint with Basil Rantji who taught him how to
Expositions, florilège / Selected exhibitions 2017 2016 2015 2014 2013 2012 2009 2008
28
Projets spéciaux / Special projects
2017 • Parrtjima, Festival of Light, Alice Springs (Honouring Space) 2016 • Cicada Press print workshop, UNSW, Sydney Parrtjima, Festival of Light, Alice Springs (Ground projection) 2014 • Public Art, mural at the Alice Plaza, Alice Springs 2013 • Speaker at“Haunted Landscapes Presences in the art of Albert Namatjira & Rex Battarbee,” public symposium presented by the Writing & Society, The State library, Sydney
• What if this photograph isby Albert Namatjira? TARNANTHI, Art Gallery of SA (AGSA), Adelaide • Abducted!, Alcaston Gallery, Melbourne • UNALIENABLE, Sullivan + Strumpf Gallery, Sydney • Lingiari awards exhibition, Tangentyere gallery, Alice Springs • The Namatjira Collection, TARNANTHI, Art Gallery ofSA (AGSA), Adelaide • Kinship, In the footsteps of Namatjira, Moree • Namatjira to Now, Parliament House, Canberra Five Generations: The Strength of Namatjira’s Legacy, Araluen Galleries, Alice Springs • The Men Artists of the Hermannsburg School of Art, Talapi Gallery, Alice Springs • Five Generations: The Strength of Namatjira’s Legacy, Araluen Galleries • Salon des Refusés, Darwin • Living Watercolours, Southbank Centre, Londres / London • Contemporary Aboriginal Art From Australia, Château de l’Étang, Paris • Adelaide Festival Centre, Adelaide Frankston Arts Centre, Frankston • Art Mob, Hobart & Launceston • The Watercolourists of Central Australia, Indigenart, Melbourne • Beyond Batterby, Recent Watercolour by Central Australian Artists, Hobart • 25th Telstra National Aboriginal and Torres Strait Islander Award (NATSIAA), Museum and Art Gallery of Northern Territory, Darwin
Mervyn Rubuntja - East MacDonnell Ranges, 2013 - 74 x 54 cm – Aquarelle sur papier / Watercolour on paper - Ref 163-13
29
Peter Tjutjatja Taylor - Rainbow Valley, 2008 - 36 x 54 cm - Aquarelle sur papier cartonné/ Watercolour paper with board backing - Ref NGUR08PTA7262
30
Peter Tjutjatja Taylor était un aîné du peuple Arrernte du Sud (Pertame) / Luritja dont la carrière d’aquarelliste avait commencé au début des années 1990. Peter est né en 1944 dans une grande famille à Oodnadaa au sud de l’Australie. Son père s’occupait du bétail dans une exploitation de la région du désert central et durant son enfance, Peter accompagnait son père alors que ce dernier travaillait dans différentes fermes, de Horse Shoe Bend à Hermannsburg, à 120 Km à l’ouest d’Alice Springs. Ces premières années àHermannsburg façonnèrent l’intérêt de Peter pour la peinture, qui ne le quitterait plus jamais de sa vie. La situation pittoresque de Hermannsburg, au cœur des monts MacDonnell, captiva son imagination. D’autant plus qu’inspiré par les œuvres d’Albert Namatjira et de ses contemporains, il eut rapidement envie de marcher dans leur pas de ces artistes et d’imiter leur style. Après avoir achevé sa scolarité à Adélaïde, Peter retourna vivre à Alice Springs. Il y passa de nombreuses heures à peindre aux cotés de Clem Abbott and Keith Namatjira, auprès desquels où il continua de perfectionner les techniques de dessin et peinture initialement acquise à l’école. Peter a peint toute sa vie durant ; c’était un aquarelliste majeur. Il peignait souvent dans le Desert Park (lieu dédié à l’éducation à l’environnement et au développement durable). Peter est décédé en novembre 2014.
Peter Tjutjatja Taylor
Peter Tjutjatja Taylor was a senior Southern Arrernte (Pertame) / Luritja man who began his career as a watercolour landscape painter in the early 1990s. Peter was born into a large family at Oodnadaa in South Australia in 1944. His father worked as a station hand in the Central Desert region and as a small boy Peter accompanied his father as he worked stations from Horse Shoe Bend through to Hermannsburg 120 Km West of Alice Springs. These early years in Hermannsburg shaped Peter’s lifelong interest in painting. The picturesque location of Hermannsburg set amongst the West MacDonnell Ranges, captured his imagination. Furthermore, he was inspired by the works of Albert Namatjira and his contemporaries and wished to emulate these artists and their style. After completing his schooling in Adelaide, Peter returned to live in Alice Springs. Peter spent many hours painting alongside Clem Abbott and Keith Namatjira where he further developed the initial drawing and painting skills he had learnt at school. Peter painted all of his adult life and was a skilled mature watercolour artist. He painted regularly at the Desert Park. Peter passed away in November 2014.
Peter Tjutjatja Taylor - Simpsons Gap, 2009 - 17 x 54 cm Aquarelle sur papier / Watercolour on paper - Ref NGUR09PTA9985L
Expositions, florilège / Selected exhibitions
Collections / Collections
2015 2014 2013 2012 2008 2006 2003 1994 1991
• Donald Kahn Collection, Lowe Art Museum, University of Miami, USA • The Kelton Foundation, Santa Monica, USA • Lasseter’s Casino, Alice Springs • Princess Anne Collection, United Kingdom • Queensland Art Gallery • Gallery of Modern Art, Brisbane
• Hermannsburg Horizons, Wooloongabba Art Gallery, Brisbane • Namatjira to Now, Parliament House, Canberra • Five Generations: The Strength of Namatjira’s Legacy, Araluen Galleries, Alice Springs • Living Watercolours, Southbank Centre, Londres / London • Contemporary Aboriginal Art From Australia, Château de l’Étang, Paris • Adelaide Festival Centre, Adelaide • The Namatjira circle-landscapes of Central Australia, Birrung Gallery, Sydney • Hermannsburg School of Art – Watercolour Exhibition, Araluen Galleries, Alice Springs • Desert Mob, Araluen Galleries, Alice Springs • Dreamings - Tjukurrpa: Aboriginal art of the Western Desert Museum, Villa Stuck, Munich • Australian Aboriginal Art from the Donald Kahn collection, Lowe Art Museum, University of Miami, États-Unis / United States of America
31
Selma Nunay Coulthard
Née en 1954, Selma a grandi à Hermannsburg, où elle a suivi sa scolarité avec l’artiste Ivy Pareroultja. C’est une artiste accomplie, qui possède une grande maîtrise de la peinture à l’acrylique. Elle a commencé peindre à l’aquarelle récemment. Selma se raconte : « Mon nom est Selma Coulthard. Mon nom aborigène est Nunay. Je suis de la tribu Pertama Maduthara Luritja d’Urrampinyi (Tempe Downs Station), qui se situe au sud-ouest d’Alice Springs en Australie centrale. Je suis née à Alice Springs et j’ai grandi à Tempe Downs, jusqu’à ce que le gouvernement commence à retirer les enfants métis de leurs familles et à les placer dans des pensionnats au sein de missions. J’ai été emmenée à Hermannsburg (Ntaria) où j’ai effectué ma scolarité. C’est là que mon amour pour l’art est né, lorsque j’ai vu les frères Namatjira réaliser leurs peintures à Ntaria ou près de zones touristiques comme Glen Helen et Palm Valley. J’ai toujours voulu être une artiste, et j’espèresimplement que mon travail sera reconnu. Aucune œuvre n’est semblable à une autre, chaque aquarelle est une œuvre unique, à part entière. J’ai créé des œuvres à partir de mon histoire : mon travail sur le pays du Mulga Spinifex, mon pays, où j’ai grandi et vécu –Urrampinyi (Tempe Downs), l’oasis dans le désert à Urrampinyi, les Running Waters à Irrmakara, gardiens spirituels de notre terre, mon rêve – le Diable cornu, les animaux de mon pays, des tableaux représentant des sites de cérémonies de femmes, et d’autres choses encore. »
Selma Nunay Coulthard - Palm Valley, 2011 - 26 x 36 cm Aquarelle sur papier cartonné/ Watercolour paper with board backing - Ref 1049-11
Expositions / Exhibitions 2014 • Women Artists of the Hermannsburg School of Art, The Residency, Alice Springs 2011 • Norpa, Lismore The University Gallery, Newcastle Wollongong City Gallery, Wollongong 2010- 2011 • Flinders University City Gallery, Adelaide
Stanley Ebataringa
Born in 1954, Selma grew up in Hermannsburg, where she went to school with fellow artist Ivy Pareroultja. She is an accomplished acrylic artist and has recently started painting in watercolour. Selma tells about herself: “My name is Selma Coulthard. My Aboriginal name is Nunay. I am from the Pertama Maduthara Luritja tribe from Urrampinyi (Tempe Downs Station), which is located south west of Alice Springs in Central Australia. I was born in Alice Springs and grew up at Tempe Downs, until the government started to remove half caste kids from their families and put them in mission boarding homes. I was taken to Hermannsburg (Ntaria) where I did my schooling. It is here that my love for art started, when I saw the Namatjira brothers doing their painting in Ntaria and around tourism camps such as Glen Helen and Palm Valley. I have always wanted to be an artist, and I just hope that my work will be recognised. No work is the same, each piece is unique in its own right. I have created artwork based on my stories: my work on Mulga Spinifex Country, my country where I grew up and lived – Urrampinyi (Tempe Downs), the oasis in the Desert at Urrampinyi, Running Waters at Irrmakara, spiritual keepers of our land, my dreaming – the Thorny Devil, animals in my country, paintings depicting women’s ceremonial site (business), and more.”
Stanley est né en 1964. C’est le fils de Desmond Ebatarintja ; il a épousé la fille de William Sandy. Stanley Ebatarinja a fait partie des artistes finalistes de l’édition 2017 du Muswellbrook Prize, dans la catégorie « œuvres sur papier ». Stanley was born in 1964. He is the son of Desmond Ebatarintja and is married to the daughter of William Sandy. Stanley Ebatarinja has been shortlisted for the 2017 Muswellbrook Prize.
Collections / Selected Collections
• Queensland Art Gallery / Gallery of Modern Art, Brisbane
Expositions, florilège / Selected exhibitions
2016 • Abducted!, Alcaston Gallery, Melbourne 2015 • Hermannsburg Horizons, Wooloongabba Art Gallery, Brisbane
32
Stanley Ebataringa - East MacDonnell Ranges, 2010 - 26 x 36 cm Aquarelle sur papier cartonné / Watercolour paper with board backing - Ref NGUR10SEB11062
Steven Walburunga est né en 1959. Il a grandi à Ntaria (la communauté de Hermannsburg). Lorsqu’il était adolescent, sa famille s’est installée à Alice Springs. Enfant, il allait régulièrement s’asseoir au bord de la Todd River pour regarder Basil Rantji peindre. Les heures passées à observer Basil ont incité Steven à commencer à peindre lui-même ; il continuera sa pratique picturale jusqu’à sa mort. Steven est décédé en juin 2017. Steven Walburunga was born in 1959. He grew up in Ntaria (Hermannsburg community). When he was a teenager his family moved to Alice Springs. As a child, he regularly sat on the banks of the Todd River watching Basil Rantji paint. Watching Basil influenced Steven to begin painting himself; he carried on painting all his life. Steven passed away in June 2017.
Steven Walbungara
Collections / Collections • Queensland Art Gallery • Gallery of Modern Art, Brisbane
Steven Walbungara West MacDonnell Ranges, 2008 - 26 x 36 cm - Aquarelle sur papier cartonné / Watercolour paper with board backing Ref NGUR08SWA7443
Steven Walbungara - Mt Wedge-Karrinyarra, 2012 - 23 x 54 cm - Aquarelle sur papier cartonné / Watercolour paper with board backing - Ref 142-12
Exposition / Exhibition 2014 • Women Artists of the Hermannsburg School of Art, The Residency, Alice Springs
Therese Ryder
Née en 1946, Therese Ryder (Ngale - Perrule) appartient au groupe de language Eastern Arrente et est originaire de Ltyentye Apurte (Santa Teresa), à 82 km au sud-est d’Alice Springs. Elle peint des paysages du Désert Central, en particulier la région à l’Est d’Alice Springs qui est sa terre natale. La mère de Therese est née à Maryvale Station et la région de son père comprend Loves Creek, Trephina Gorge et Coroboree Rock.
Therese Ryder - East MacDonnell Ranges, 2015 Edition limitée – Impression digitale sur mousseline, cousu main / Limited edition - Hand-sewn, digitally printing on chiffon
Born in 1946, Therese Ryder (Ngale – Perrule) belongs to the Eastern Arrente language group and is from Ltyentye Apurte (Santa Teresa), 82 kms South East of Alice Springs. She paints Central Desert landscapes especially the country East of Alice Springs which is her country. Therese’s mother was born at Maryvale Station and her fathers’ country is Loves Creek, Trephina Gorge and Coroboree Rock.
33
The Namatjira Collection of Wearable Art
“This is the first time that our designs are printed onto fabric. With this project, our aim is to create landscapes of our country in the traditional watercolour style and exhibit them as unique three dimensional wearable arts pieces.” To celebrate the era of Albert Namatjira (1950s) unique limited-edition fashion garments were created: 1950s style circle skirts and silk scarves. The circular paintings created by the participating artists, expand our vision of the Central Australian landscape. They highlight its unique topography, light, and colour, expressed from the perspective of lying on the ground. The paintings have then been transferred onto circle skirts emphasising the relationship between the body and landscape. The Namatjira Collection is a collaborative project between lltja Ntjarra Art Centre and The Batchelor Institute of Indigenous Tertiary Education in Alice Springs. 8 circle skirt designs are available in editions of 10: They are digitally printed - using eco-friendly printing and water-based inks - on a sophisticated light-weight, linen and cotton blend, lined with silk, and entirely hand-sewn in Alice Springs. Skirt length 80-85cm depending on design. 5 scarf designs are available in editions of 20: Digitally printing on silk and chiffon, hand-sewn in Alice Springs. Scarves dimensions 90 x 90 cm. 30 x 30 cm silk squares are also available.
Gloria Pannka Tjuritja (West MacDonnell Ranges), 2015
Mervyn RubunTtja Alyape (Palm Valley), 2015
Therese Ryder - East MacDonnell Ranges, 2015
Gwenda Namatjira Nungarayi - Rutjipma (Mt Sonder), 2015 Hubert Pareroultja Tjuritja (West MacDonnell Ranges), 2015
34 34
Hubert Pareroultja - Mount Giles, 2015
La Collection Namatjira d’Art-à-Porter “C’est la première fois que nos créations sont imprimées sur du tissu. Avec ce projet, notre objectif est de créer des paysages de notre pays dans le style traditionnel de l’aquarelle et de les exposer comme des œuvres d’art portables uniques, en trois dimensions.” Pour célébrer l’ère d’Albert Namatjira (années 1950), des vêtements et accessoires de mode uniques ont été créés en éditions limitées : des jupes circulaires de style années 50 et des foulards en soie. Les peintures circulaires créées par les artistes participants, élargissent notre vision du paysage de l’Australie centrale. Ils soulignent sa topographie unique, la lumière et la couleur, telles qu’on peut les voir lorsque l’on est allonge sur le sol. Les peintures ont ensuite été transférées sur des jupes circulaires mettant l’accent sur la relation entre le corps et le paysage. La Collection Namatjira est un projet collaboratif entre le Centre d’Art lltja Ntjarra et le Batchelor Institute of Indigenous Tertiary Education à Alice Springs.
Top: Hubert Pareroultja - Mount Giles, 2015 Bottom left: Skirt designs by Peter Taylor, Gloria Pannka & Hubert Pareroultja - Photograph Frances Grant Bottom right: Lenie Namatjira working on her circle skirt design
8 modèles de jupes cercle sont disponibles en éditions de 10 : Ils sont imprimés numériquement - en utilisant une impression écologique et des encres à base d’eau - sur un mélange de lin et de coton léger et sophistiqué, doublé de soie, et entièrement cousus à la main à Alice Springs. Longueur de la jupe 80-85cm selon les modèles. 5 modèles de foulards sont disponibles en éditions de 20 : Impression numérique sur soie et mousseline, cousus à la main à Alice Springs. Dimensions des foulards : 90 x 90 cm. Des carrés de soie de 30 x 30 cm sont également disponibles.
35
The Namatjira Project and the Namatjira Legacy Trust Namatjira Project is a film by BighART created with the Namatjira Family, released in Australia in August 2017. Praised as deeply moving and for its sense of collaboration and generosity, the film documents the iconic story of the Namatjira family, tracing their quest to regain the copyright to their grandfather’s artwork, from the remote Australian desert to the opulence of Buckingham Palace. Namatjira Project is also a social impact campaign to restore justice to the Namatjira family. The campaign has been initiated by the Namatjira Family with Australia’s leading arts for social change organisation Big hART, who has been working with the family and community for over 8 years. The campaign aims drive support towards the Namatjira Legacy Trust, a Trust established to protect and preserve the interests of the Namatjira family and to benefit the Hermannsburg community, of which Albert Namatjira was a traditional custodian. The Trust aims to work in close association with the Iltja Ntjarra Many Hands Art Centre. Together with the film, the Namatjira Legacy Trust is the centerpiece of the social impact campaign, aiming to: • secure the future of this iconic community • reinstate the copyright in Namatjira’s artworks to his family • resource cultural and skill building initiatives to assist future generations to thrive
Top: Movie Poster Bottom left: The Namatjira crew circa 2012 in Ntaria during a development of the theatre show - Courtesy Big hART - Photo by Oliver Eclipse Bottom right: Kevin Namatjira with his sons painting at Simpsons Gap - Courtesy Big hART
36 36
Le Namatjira Project et le Namatjira Legacy Trust Namatjira Project est un film réalisé par BighART avec la famille Namatjira, sorti en Australie en août 2017. Profondément émouvant et loué pour son sens de la collaboration et de la générosité, le film documente l’histoire emblématique de la famille Namatjira, retraçant leur quête pour récupérer les droits d’auteur des œuvres de leur grand-père, du désert australien lointain à l’opulence de Buckingham Palace. Le projet Namatjira est également une campagne d’impact social pour rendre justice à la famille Namatjira. La campagne a été initiée par la famille Namatjira en collaboration avec l’organisation australienne pour le changement social, Big hART, qui travaille avec la famille et la communauté depuis plus de 8 ans. La campagne vise à soutenir le Namatjira Legacy Trust, un Trust établi pour protéger et préserver les intérêts de la famille Namatjira et bénéficier à la communauté de Hermannsburg, dont Albert Namatjira était un gardien traditionnel. Le Trust vise à travailler en étroite collaboration avec le Centre d’Art Iltja Ntjarra Many Hands. Avec le film, le Namatjira Legacy Trust est la pièce maîtresse de la campagne d’impact social, visant à : • sécuriser l’avenir de cette communauté emblématique ; • rétablir le droit d’auteur sur les œuvres de Namatjira à sa famille ; • financer des initiatives de renforcement de la culture et des compétences pour aider les générations futures à prospérer.
Top: Granddaughters of Albert Namatjira, Lenie Namatjira and Gloria Pannka signing the Namatjira Legacy Trust Deed at The National Museum of Australia - Courtesy National Museum of Australia Center and Bottom: Lenie, Kevin and the Namatjira Project crew at Buckingham Palace in London 2013 - Courtesy Big hART Photos respectively by Jasmine Bilson and Arthur Edwards
37
Top: The Namatjira ladies at Honeymoon Gap Bottom: Honeymoon gap at the start of the West MacDonnell Ranges
38 38
Remerciements Acknowledgements
Les individus et organisations qui suivent sont remerciés chaleureusement pour leur participation et leur contribution à l’exposition Tjuritja Nana Mara to Paris et les évènements associés : The following individuals and organisations are warmly thanked for their participation in and contribution to the exhibition Tjuritja Nana Mara to Paris and associated events: Les artistes / The artists Le centre d’art Iltja Ntjarra, en particulier / notably: Iris Bendor, Ellie Misios and Marisa Maher Auteurs invités / Guest writers: Hetti Perkins & Georges Petitjean Intervenants du débat / Guest panelists: • Alex Kelly – Réalisatrice et productrice australienne, représentante de Big hART / Australian film-maker ad producer, representing Big hART • Greta Morton-Elangué – Directrice artistique du Festival du Cinéma Aborigène Australien / Artistic Director, Festival of Aboriginal Australian Cinema
• Georges Petitjean – Conservateur, écrivain et chercheur, spécialiste de l’art indigène australien / Curator, writer and researcher, specialising in Indigenous Australian art • Solenne Ducos-Lamotte – Directrice d’IDAIA (modératrice) / Director, IDAIA (moderator) L’Ambassade d’Australie en France, en particulier / The Embassy of Australia to France, notably : Son Excellence M. Brendan Berne - Ambassadeur d’Australien en France / Embassador of Australia to France Harriet O’Malley - Public Diplomacy Manager Sarah Lanzi - Communication culturelle / Culture Outreach Thaïs Laborde - Chargée des relations publiques
IDAIA, en particulier / notably: Solenne Ducos-Lamotte – Directrice / Director Aymeric Motte – Marketing & Developpement Valerie Picquier – Manager, IDAIA France Daphné De Wagheneire – Scénographie / Design, IDAIA France Bénédicte Vachon-Wagner Commissariat et Coordination / Curator and Coordinator, IDAIA Projects
Big hART, en particulier / notably: Sophia Marinos – Productrice / Producer Georgio Pilla – Director, Redot Gallery Cendrine Clarens-Petit – Graphic Designer
NAMATJIRA SCHOOL OF ART
39