Réponse d'IDAY à l'article de la Libre Belgique

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Raising voices for African education Porte-voix pour l’éducation en Afrique

Mesdames Laurence Dardenne et Sophie Devillers La Libre Belgique Rue des Francs 79 1040 BRUXELLES Braine l’Alleud, le 19 décembre 2018.

CONCERNE : Article sur l’Artemisia annua paru dans votre édition du 18/12/2018. Mesdames, Nous sommes ravis de l’intérêt que la Libre manifeste pour cette plante et de la publicité que cet article fait sur le rôle déterminant qu’elle va jouer pour protéger l’Afrique du paludisme. Il évoque de nombreux aspects que votre journal a le mérite d’avoir communiqué au grand public. Pour IDAY, cet article est d’une importance capitale pour deux raisons principales. D’abord, IDAY joue un rôle important dans le développement de l’Artemisia annua en Afrique. C’est en effet IDAY qui a lancé Gembloux sur la piste de cette plante grâce à un cultivar découvert par IDAY-Kenya dans le jardin botanique de l’Université de Kenyatta à Nairobi en 2011. Depuis la conférence organisée par IDAY au Parlement européen en 2011 (www.iday.org/IDAY/Documents) sur la plante et son importance pour améliorer la qualité de l’éducation en Afrique, la plante est cultivée par des coalitions du réseau dans des centaines d’écoles à travers l’Afrique. Le livre que vous mentionnez auquel participent Marie Wabbes et Vincent Nomo est d’ailleurs financé par la Fondation Turing (Pays-Bas) contactée par le secrétariat du réseau IDAY pour solliciter le financement d’un projet de 48 jardins scolaires au Cameroun. IDAY fait donc partie des nombreux acteurs qui développent la plante en Afrique. Ensuite, parce qu’IDAY cherche actuellement à donner accès à l’Artemisia annua aux Belges comme plante de bien être en raison de ces effets bénéfiques multiples alors qu’elle est interdite à la vente dans notre pays par le Ministère de la Santé. Pour ces raisons, nous nous permettons de relever trois points importants de votre article sur lesquels il nous semble important d’apporter des données complémentaires. D’abord, la position de l’Institut de Médecines Tropicales (IMT) d’Anvers est en effet partagée par de nombreuses personnalités du monde médical. Par ailleurs, de nombreux chercheurs dans le monde entier sont au contraire convaincus de la supériorité de la plante comme moyen de lutte contre le paludisme et d’autres maladies infectieuses tropicales.

IDAY International Day of the African Child and Youth

IDAY’S HONORARY COMMITTEE Hauwa Ibrahim (Sakharov Prize 2005) Baaba Maal (Ambassador UNDP - Senegal) Luisa Morgantini (Vice-President of the European Parliament 2007/2009) Dr Denis Mukwege (Sakharov Prize 2014, King Baudouin Prize 2011, Director of Panzi Hospital) Mampe Ntsedi (Nelson Mandela Children Center) - Ousmane Sy (King Baudouin Prize 2005 and founder of CEPIA) – Professor Pamela Weathers, Worcester Polytechnic Institute

IDAY-International aisbl - Rue des Jambes 19 - 1420 Braine-l’Alleud - Belgium - T. +32 (0)2 385 44 13 - F. +32 (0)2 385 44 12 info@iday.org - IBAN - BE 93 5230 8026 6767 - BIC - TRIOBEBB (TRIODOS) - 0895.443.325 - www.iday.org


La littérature sur le sujet représente plus de 120 entrées (copie disponible auprès d’IDAY et téléchargeable sur notre site à la page https://iday.org/education-sante-jardins-cantinesscolaires/) dont la très grande majorité en faveur de la plante. Les arguments de l’IMT tiennent si on considère la plante comme une monothérapie. Ils ne tiennent plus lorsqu’on lui reconnaît les différentes molécules antipaludiques. Il ne nous semble pas cohérent de considérer la plante comme « monothérapie » alors que quelques lignes plus haut le Dr Bottieau reconnaît que la plante contient plusieurs molécules efficaces contre la malaria, ce qui est d’ailleurs confirmé par des études indiquant que la plante comporterait une dizaine de composants efficaces contre la maladie. Considérer qu’avec une tisane on aura « probablement une fraction de la concentration adéquate », c’est ne voir en elle que l’artemisinine comme principe actif. Ensuite, si nous adhérons aux messages de prudence envers le risque de résistances, celui-ci est bien plus sérieux avec les ACT qui sont des bithérapies alors que la plante est une véritable polythérapie avec de nombreux composants actifs contre plusieurs maladies infectieuses tropicales dont le paludisme. Des recherches aux USA ont confirmé que la plante était beaucoup moins sensible aux résistances que les ACT (Elfawal MA, Towler MJ, Reich NG, Weathers PJ, Rich SM (2015) Dried whole plant Artemisia annua slows evolution of malaria drug resistance and overcomes resistance to artemisinin. PNAS USA 112:821-826, doi: 10.1073/pnas.1413127112). Lorsque le Dr Emmanuel Bottieau dit que l’artémisinine associée à un médicament partenaire protège cette molécule contre l’apparition de résistance est malheureusement contredit par la réalité du terrain qui montre que c’est justement aux ACT que les résistances apparaissent un peu partout dans le monde. Par ailleurs, il n’y a jusqu’à présent aucun cas de résistance rapporté avec le traitement par la plante. Il faut rester très vigilant envers cette question des résistances, mais actuellement, le problème est surtout posé par les traitements officiels, et moins avec la plante même si administrée à faibles doses en raison notamment du caractère polythérapeutique de la plante. Enfin, il faut mettre en perspective le problème des dosages. S’il est capital pour des médicaments qui agissent par un nombre limité de composants administrés souvent à des doses proches de ceux de la toxicité, il l’est beaucoup moins pour des plantes qui agissent par de nombreux composants qui se renforcent mutuellement. En effet, comme expliqué ci-dessus, la plante est composée de plusieurs principes actifs dont la teneur varie en effet d’une culture à l’autre et c’est donc la prise de la plante dans son intégralité qui assure l’efficacité du traitement, les différents composants s’équilibrant. Il faut également choisir entre la diffusion de produits soigneusement calibrés et conditionnés à des populations qui peuvent se permettre ces produits coûteux (diffusion limitée donc) et donner accès à un produit non calibré par les services officiels mais bénéficiant à l’ensemble d’une population qui a d’ailleurs l’expérience de se soigner avec des plantes (70% de la médecine africaine est communautaire).

DAY International Day of the African Child and Youth IDAY-International aisbl - Rue des Jambes 19 - 1420 Braine-l’Alleud - Belgium - T. +32 (0)2 385 44 13 - F. +32 (0)2 385 44 12 info@iday.org - IBAN - BE 93 5230 8026 6767 - BIC - TRIOBEBB (TRIODOS) - 0895.443.325 - www.iday.org


Une des particularités de l’action menée par IDAY est son attention spéciale sur le traitement préventif de la malaria et autres maladies infectieuses tropicales par la plante. Cette approche a toute son importance en raison des résistances qui apparaissent aux ACT et les résultats encore fort incertains des essais avec des vaccins. IDAY est engagé dans plusieurs programmes de recherches sur l’effet répulsif de la plante envers les vecteurs et l’utilisation prophylactique des thés d’Artemisia annua auxquelles nous espérons que votre journal nous fera l’honneur de faire écho en temps opportun. Pensez-vous qu’il soit possible de faire parvenir dans un « droit de réponse des lecteurs », ces informations complémentaires pour une lecture objective du problème posé ? Nous vous prions de croire en nos sentiments les meilleurs.

Jean-Jacques Schul Président

Nathalie Schots Responsable Projet Santé & Éducation

DAY International Day of the African Child and Youth IDAY-International aisbl - Rue des Jambes 19 - 1420 Braine-l’Alleud - Belgium - T. +32 (0)2 385 44 13 - F. +32 (0)2 385 44 12 info@iday.org - IBAN - BE 93 5230 8026 6767 - BIC - TRIOBEBB (TRIODOS) - 0895.443.325 - www.iday.org


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